• Towards Understanding Sycophancy in Language Models
    https://arxiv.org/abs/2310.13548

    Mes observations de ces dernières mois et semaines me font craindre une énorme campagne de manipulation du grand public sur base de récits ("narrative tale" en anglais) parfaitement orchestrés par l’utilisation des intelligences artificielles comme Microsoft Copilot.

    Est-ce que je suis en train de cultiver ma paranoïa ou est-ce qu’il y a des activités AI dans les agences de publicité et de public relations qui constituent un risque tangible ?

    ...
    Human feedback is commonly utilized to finetune AI assistants. But human feedback may also encourage model responses that match user beliefs over truthful ones, a behaviour known as sycophancy. We investigate the prevalence of sycophancy in models whose finetuning procedure made use of human feedback, and the potential role of human preference judgments in such behavior. We first demonstrate that five state-of-the-art AI assistants consistently exhibit sycophancy across four varied free-form text-generation tasks. To understand if human preferences drive this broadly observed behavior, we analyze existing human preference data. We find that when a response matches a user’s views, it is more likely to be preferred. Moreover, both humans and preference models (PMs) prefer convincingly-written sycophantic responses over correct ones a non-negligible fraction of the time. Optimizing model outputs against PMs also sometimes sacrifices truthfulness in favor of sycophancy. Overall, our results indicate that sycophancy is a general behavior of state-of-the-art AI assistants, likely driven in part by human preference judgments favoring sycophantic responses.

    Comments: 32 pages, 20 figures
    Subjects: Computation and Language (cs.CL); Artificial Intelligence (cs.AI); Machine Learning (cs.LG); Machine Learning (stat.ML)

    Texte en version PDF
    https://arxiv.org/pdf/2310.13548

    #sycophancy
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Sycophancy

    #intelligence_artificielle #propagande #publicité

  • La « merdification » guette-t-elle les adtechs ? – La Réclame
    https://lareclame.fr/adtech-merdification-314435
    https://lareclame.fr/wp-content/uploads/2025/04/merdification-adtech-jeremy-lacoste-top.webp

    Aussi, cela pose donc la question : existe-t-il une loi universelle qui démontre que tout service tend mécaniquement à perdre en qualité à mesure qu’il est partagé ? La science économique nous apprend que ce n’est théoriquement pas vrai pour les plateformes travaillées par les effets de réseaux (la valeur augmente en propension de la croissance des utilisateurs), or dans les faits, on ne peut que constater l’inverse.

    Ce phénomène de dégradation de l’expérience utilisateur, Cory Doctorow l’a résumé sous le doux nom de « merdification » ou « enshittification » que l’on peut illustrer comme suit.

    Autrement dit, c’est le mythe de Midas réadapté à la sauce Internet. Et qui fonctionne à tous les coups / coûts.

    Si l’on en croit les tendances de recherche sur Google Trends, c’est même le nouveau prisme moderne.
    1. Une mécanique bien huilée

    A – L’ère de l’utilisateur : les plateformes connaissent une traction folle en proposant un service / une expérience nouvelle, et voient leur parc d’utilisateurs croître fortement.

    100% du focus de l’entreprise est tourné vers les intérêts des utilisateurs finaux. Le seul impératif est d’atteindre rapidement une taille critique pour devenir significatif sur le marché et profiter des effets de réseaux.

    B – L’ère de l’annonceur : les plateformes capitalisent sur le dataset ainsi créé et commencent à monétiser leurs audiences embarquées. Priorité pour les clients entreprises qui nourrissent la bête.

    La bascule se doit d’être progressive et se veut être toujours dans l’intérêt de l’utilisateur. Grosso modo : des publicités ou abonnement contre une expérience gratuite de la plateforme

    ChatGPT est typiquement à ce point de bascule.

    C – L’ère de l’actionnaire : les plateformes définissent désormais les conditions de marché. D’abord grâce à leur taille critique, elles exercent un monopole de fait ; ensuite le coût de sortie est très élevé pour les utilisateurs finaux qui deviennent captifs. Résultat, ces acteurs dégradent l’expérience client tout juste assez pour maximiser la traction financière, sans arriver au point de rupture.

    Songeons à tous les adtechs qui saturent leurs inventaires publicitaires.

    D – L’ère de l’éphémère : le désalignement est trop fort entre la promesse initiale et la qualité du service offert. Les plateformes sont sinon confrontées à une fuite des utilisateurs, du moins à une baisse drastique de la consommation de leur service. De nouveaux entrants arrivent pour proposer une alternative et ainsi recréer la boucle de la « merdification ».

    #Enmerdiffication #Publicité

    • Je trouve qu’il faudrait étudier la segmentation sociologique en phase C et D. Je suis frappé de la capacité de certains à rester consommateur d’une plateforme quand elle est bien emmerdifiée (songeons à qui regarde encore la télé)

  • Un rapport identifie les freins au développement du #vélo en #France

    Six mois après la mort d’un cycliste à Paris, écrasé intentionnellement par un conducteur de SUV, le #rapport commandé par le ministère des transports fait quarante propositions pour améliorer la #cohabitation entre les différents types d’usagers de la route.

    Commandé au lendemain de la mort de Paul Varry, ce cycliste écrasé délibérément par un conducteur de SUV en plein Paris, le rapport d’Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière, publié lundi 28 avril, devait faire des propositions pour un meilleur « #partage_de_la_route ».

    Alors que les nouvelles mobilités (vélos, trottinettes…) se sont fortement développées ces dernières années, venant concurrencer l’espace de la #voiture en #ville, le rapport fait une quarantaine de propositions pour rendre cette cohabitation moins conflictuelle. Et pour continuer d’encourager ces pratiques écologiques et bonnes pour la santé.

    De marginale, la pratique du vélo s’est généralisée dans les grandes villes, avec un nouveau cap franchi à la suite de l’émergence du covid, relève le rapport. En France, 25 % des personnes interrogées se déclarent cyclistes réguliers (elles pratiquent au moins une fois par semaine) et 32 % cyclistes occasionnels. De 15 000 kilomètres en 2010, le réseau des pistes cyclables en France est passé à 57 000 en 2022. Une densification particulièrement visible dans les grandes métropoles : à Lyon, le trafic vélo a été multiplié par six depuis vingt ans. À Paris, le volume de pistes cyclables est passé de 4,3 kilomètres en 1995 à plus de 1 000 kilomètres en 2021.

    Encouragé par un #plan_vélo en 2017 et par une #loi_d’orientation_des_mobilités (LOM) deux ans plus tard, cet essor n’empêche pas la France d’accuser malgré tout un retard certain par rapport à la moyenne de l’Union européenne (UE), puisque la part modale du vélo est de 3 %, contre 8 % à l’échelle européenne.

    Alors que « 53 % des déplacements domicile-travail effectués en voiture sont inférieurs à deux kilomètres », le potentiel de développement de ces mobilités alternatives reste énorme.

    La #dangerosité perçue de ce moyen de transport demeure un #frein important. Les cyclistes représentent 7 % des 3 190 personnes décédées dans un accident de la circulation en 2024. Les victimes sont majoritairement des hommes, plutôt âgés et hors agglomération.

    Les associations auditionnées par le rapporteur décrivent une augmentation des « #violences_motorisées » à l’égard des cyclistes, qui résultent selon elles d’un « cadre qui tolère encore trop souvent des comportements agressifs, menaçants ou dangereux au quotidien sur les routes ». Des réactions qui « sont aussi le fruit de décennies d’aménagements routiers dangereux, dont la conception influence directement la #sécurité et les comportements des usagers ».

    Le poids des #représentations

    Le rapport préconise que ces #violences soient désormais intégrées dans l’enquête dite de « #victimation », du service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI).

    Le texte souligne néanmoins que les #tensions sont généralisées dans le partage de la #voirie puisque les piétons, eux, concentrent leurs récriminations sur les cyclistes plus encore que sur les automobilistes.

    L’un des intérêts du rapport est de revenir sur la dimension culturelle très forte de ces conflits d’usage. Ainsi, le fait de « percevoir le véhicule comme une extension de sa personne (“je suis garé là”) » explique la réaction agressive engendrée par la perception d’une #menace contre son véhicule. On y apprend aussi le « lien entre le nombre de #stickers ou de marqueurs identifiant le #territoire_d’origine sur la voiture et la probabilité de la survenue d’un épisode de “#rage de la route” ».

    Avec un #imaginaire automobile construit autour des notions de « #liberté_individuelle, de #puissance, d’#émancipation », nourri par une imagerie publicitaire présentant un conducteur ou une conductrice seule dans un paysage bucolique, le #partage_de_la_route avec les cyclistes est naturellement vécu comme une #entrave.

    Le rapport propose sur ce point que le ministère des transports saisisse l’Autorité de régulation des professionnels de la #publicité (ARPP), afin que les publicités pour les voitures correspondent plus à la réalité de la présence de différents types d’usagers de la route.

    Le rapport n’élude pas non plus la dimension classiste et genrée qui se joue dans l’opposition entre #cyclistes et #automobilistes.

    L’#agressivité de certains automobilistes contre les cyclistes « bobos » des villes n’est pas sans fondements sociologiques. « Cette vision du #conflit_des_mobilités comme une “#lutte_des_classes larvée” remonte aux années 2000. Elle reflète, en la caricaturant, une dynamique réelle : le retour du vélo dans les grandes villes à partir des années 1990 s’est en effet traduit par une “inversion des pratiques entre cols-bleus et blancs” (en Île-de-France, les cadres sont passés de 1 % des usagers du vélo en 1976 à 22 % en 2010) », pointe le rapport.

    Ainsi, « la fréquence d’utilisation du vélo tend à augmenter avec le revenu mensuel du foyer, le recours à l’automobile pour les déplacements domicile-travail est beaucoup plus présent chez les ouvriers qualifiés que chez les cadres », ces derniers habitant toujours plus en centre-ville qu’en périphérie.

    Les biais de genre sont aussi très importants, avec des #hommes responsables de 83 % des accidents mortels sur la route en 2023. Mais des hommes qui continuent de toujours mieux réussir l’épreuve du permis de conduire, les femmes étant pénalisées par leur plus grande « aversion au risque ». Le rapport émet une série de recommandations pour que le permis de conduire intègre plus les questions de cohabitation sur la route, mais valorise également les comportements prudents.

    Un cadre légal inégalement respecté

    Le sentiment très largement partagé que les cyclistes s’affranchissent du respect du Code de la route (feux rouges grillés, rue prise à contresens, etc.) sans être verbalisés accroît aussi le ressentiment des automobilistes, admet le rapporteur au terme de ses six mois d’auditions. Pour y remédier, le rapport prône un renforcement des contrôles des cyclistes mais également des #amendes minorées, puisque la dangerosité pour les tiers de ces #infractions est assez faible.

    Enfin, le manque d’#infrastructures sécurisées est bien identifié comme un frein essentiel au développement du vélo. À cet égard, le rapport préconise de remettre les crédits supprimés au plan vélo – 2 milliards initialement prévus sur la période 2023-2027 –, qui avait montré de réels résultats depuis son lancement : « 14 000 kilomètres de pistes cyclables ont été construits entre 2017 et 2023 (+ 40 %) et leur fréquentation a augmenté de 57 % sur la même période. »

    Cette saignée budgétaire (20 % des sommes prévues initialement ont été débloquées en 2025) devrait selon le rapport avoir peu d’impact sur les grandes métropoles, mais « ralentira voire mettra un terme au développement d’#infrastructures_cyclables en milieu périurbain et rural, là où le financement de l’État constitue à la fois une légitimation politique et un effet de levier décisif ».

    Le rapporteur insiste aussi sur le fait que l’État ne s’est jamais beaucoup attaché à faire respecter les obligations légales de création d’#itinéraires_cyclables en vigueur depuis 1998. « Jusqu’à présent, c’est la volonté politique des exécutifs locaux qui a prévalu sur l’obligation légale. La situation contrastée des deux plus grandes villes universitaires du Grand Est que sont Strasbourg et Nancy, visitées durant cette mission, en est l’illustration : la première dispose d’une infrastructure cyclable omniprésente quand la seconde ne commence réellement à la développer que depuis 2021 », décrit-il. Le rapporteur demande donc que les villes en infraction soient plus systématiquement sanctionnées.

    Pour créer un environnement plus favorable au vélo, le rapport préconise de créer des « #zones_30 » dans chaque agglomération tant la limitation de la #vitesse en ville a prouvé son efficacité en matière de réduction des accidents, mais aussi du #bruit et de la #pollution en ville.

    Dans un communiqué, le ministère des transports a indiqué qu’il étudierait « attentivement les mesures proposées » et qu’un travail interministériel allait être lancé pour « définir les modalités de leur mise en œuvre ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290425/un-rapport-identifie-les-freins-au-developpement-du-velo-en-france
    #mobilité #mobilité_douce #statistiques #chiffres #publicité #genre #classe_sociale

  • Alimentation : le gouvernement fixe une feuille de route sans objectif sur la consommation de viande et sans mesure sur la publicité
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/04/alimentation-le-gouvernement-fixe-une-feuille-de-route-sans-objectif-sur-la-

    Ça, c’est très très fort.
    La santé publique demande de supprimer la publicité des aliments classés E et D devant les enfants. Le gouvernement retoque la mesure au nom des revenus publicitaires des chaînes.

    Et après, ils vont nous faire un caca nerveux sur l’incidence des Zécrans sur les jeunes.

    La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat pose un diagnostic consensuel sur la nécessité de mettre en cohérence les politiques alimentaires, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre.

    Par Mathilde Gérard
    Publié le 04 avril 2025 à 20h31, modifié hier à 06h05

    Temps de Lecture 4 min.

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    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022.
    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

    Avec plus de vingt mois de retard sur le calendrier prévu par la loi, le gouvernement a rendu public, vendredi 4 avril, son projet de stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc). Cette feuille de route, censée fixer le cap d’une alimentation durable, favorable à la santé, moins émettrice de gaz à effet de serre et protectrice de la biodiversité, était à l’origine une demande de la convention citoyenne pour le climat en 2020. L’alimentation se situe en effet au carrefour de multiples enjeux – sanitaires, environnementaux et climatiques et socio-économiques. Le principe de définir une stratégie cohérente pour répondre à tous ces défis et unifier les politiques publiques concernées avait été acté dans la loi climat et résilience de 2021, qui établissait que cette feuille de route soit publiée au 1er juillet 2023.

    Le texte finalement mis en consultation a fait l’objet de nombreux allers-retours entre ministères. Il fixe de grands principes et quelques objectifs chiffrés. Certains étaient déjà connus et présentés dans d’autres plans, comme ceux de diminuer de 30 % par rapport à 2015 la prévalence du surpoids chez les enfants et les adolescents, ou de réduire de moitié le gaspillage alimentaire pour la restauration collective et tous les autres secteurs. D’autres sont inédits, comme celui de viser, d’ici à 2030, 12 % de consommation de produits bio en valeur pour l’ensemble de la population, ou d’atteindre 80 % du territoire couvert par des projets alimentaires territoriaux – qui définissent des actions à l’échelle d’un territoire pour la restauration collective, le développement agricole ou la lutte contre la précarité alimentaire.

    Mais le texte s’illustre surtout par ses manques : il ne fixe pas de cap chiffré à l’objectif de « limiter la consommation de viandes et de charcuterie, en particulier importées » et ne prévoit pas de mesure pour réduire l’exposition des enfants aux publicités pour des produits trop gras, sucrés ou salés. Ces deux points particulièrement sensibles ont nourri, ces derniers mois, les dissensions entre cabinets et requis l’arbitrage de Matignon, qui a tranché contre des contraintes supplémentaires.
    « C’est un choix politique »

    Sur la viande, les instances consultées pendant la concertation – le Conseil national de l’alimentation, le Haut Conseil pour la santé publique, ou encore le Haut Conseil pour le climat – préconisaient toutes un objectif de modération. L’élevage est un des plus gros facteurs d’émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, en raison des émissions de méthane et de la déforestation induite par l’alimentation du bétail. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne également les bénéfices à faire évoluer les régimes alimentaires et diminuer la surconsommation de viande dans les pays développés. Un tel objectif répond en outre à des enjeux de santé publique. Dans un autre document stratégique, la stratégie nationale bas carbone, figure bien un objectif de baisse des cheptels (−12 % pour les bovins et −10 % pour les porcins), mais il ne dit rien sur la consommation et l’évolution des régimes. Un angle mort alors qu’un tiers de la viande qui compose l’assiette des Français est importée.
    Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Alimentation : les premières pistes de la stratégie pour mieux manger en France

    L’inscription d’un cap chiffré a fait l’objet d’une forte opposition des interprofessions de la viande et de la charcuterie. « Aujourd’hui, la surconsommation de viande, cela veut dire des importations et des viandes vendues à prix très bas », constate Benoît Granier, responsable alimentation au sein du Réseau action climat (RAC). « L’opinion publique est de plus en plus sensible à l’objectif de manger moins de viande mais mieux. Ça ne paraît pas si difficile à défendre, mais c’est un choix politique de ne pas le faire », fait valoir M. Granier. Le RAC déplore, au côté de dizaines d’associations, que sans objectif chiffré, il sera impossible de suivre la mise en œuvre de cette politique.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Des Français majoritairement favorables à l’objectif de manger moins de viande, mais de meilleure qualité

    Concernant l’encadrement de la publicité, la mesure figurait dans une version intermédiaire de la feuille de route, datant de 2024, précisant que le ministère de la culture s’y opposait – notamment pour ne pas nuire aux recettes publicitaires des chaînes de télévision. Matignon a été sensible à cet argument en supprimant la mesure. Un rapport de trois inspections générales, non-rendu public, mais que Le Monde a pu se procurer, remis à l’hiver 2024 au gouvernement après six mois de travaux, suggérait pourtant de réduire les publicités commerciales destinées aux enfants pour les produits affichant un Nutri-Score D ou E. Pour le député du Rhône Boris Tavernier (Les Ecologistes), engagé pour la mise en œuvre du droit à l’alimentation, écarter une telle mesure est une « capitulation d’autant plus insensée que de nombreux autres pays adoptent des réglementations ambitieuses pour protéger les enfants de la malbouffe et de la pression publicitaire ».
    Occasion manquée

    Limiter la communication commerciale autour des aliments les moins sains figure en effet parmi les demandes récurrentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déplore le marketing très offensif du secteur agroalimentaire à destination des enfants. Plusieurs pays ont pris récemment des mesures, dont le Royaume-Uni, où les publicités pour les aliments les plus gras, sucrés et salés seront interdites à la télévision et sur Internet sur une large plage horaire à partir d’octobre. Le pays a également régulé la présence de ces produits dans la grande distribution, les bannissant des têtes de gondole et des caisses de paiement.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pollution : une mission d’inspection propose d’interdire la publicité pour les produits les plus nocifs

    Une semaine après la clôture à Paris du sommet international Nutrition for Growth, qui a réuni jusqu’au 28 mars toute la communauté internationale engagée pour la nutrition et la santé publique, la France était attendue au tournant pour présenter des mesures ambitieuses favorisant une alimentation plus saine. Lors de ce sommet, qui a réuni plus d’une centaine de délégations étrangères, a été martelée l’importance de lutter contre la sous-nutrition dans les pays vulnérables, mais aussi d’agir partout contre le surpoids et l’obésité avec des mesures fortes.
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    Beaucoup d’organisations déplorent une occasion manquée avec la Snanc, qui pose un diagnostic consensuel, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre alimentaire. La mise en ligne de cette feuille de route n’a été accompagnée d’aucune communication de la part du gouvernement, mais le ministère de la transition écologique a réagi dans la soirée aux critiques sur le peu d’objectifs chiffrés : « Le message ne concerne pas seulement les aspects quantitatifs, il porte aussi sur le qualitatif, a insisté le ministère. La Snanc ne fixe pas des injonctions pour les consommateurs, isolées de leur contexte, elle oriente les politiques publiques. »

    Mathilde Gérard

    #Alimentation #Publicité #Télévision #Zécrans

  • #Violences_sexuelles dans le #cinéma : retour sur les moments forts de la #commission_d'enquête, avant l’examen du rapport

    Le rapport de la commission d’enquête sur les « violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’#audiovisuel, du #spectacle_vivant, de la #mode et de la #publicité », rédigé par Erwan Balanant (Les Démocrates) sera examiné, ce mercredi 2 avril, par les députés membres de l’instance. L’occasion pour LCP de revenir sur les moments forts de cette commission d’enquête présidée par Sandrine Rousseau (Ecologiste et social).

    Constituée en mai 2024, interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale, relancée en fin d’année dernière, la commission d’enquête relative aux « violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité », qui a récemment achevé ses travaux, examinera ce mercredi 2 avril, à 15h, le rapport préparé par Erwan Balanant (Les Démocrates).

    Comme le veut la procédure, ce rapport fera l’objet d’une présentation et d’un vote à huis clos, avant d’être rendu public la semaine prochaine, mercredi 9 avril, lors d’une conférence de presse à laquelle devraient participer, selon les informations de LCP, plusieurs des actrices qui ont témoigné devant la commission présidée par Sandrine Rousseau (Ecologiste et social).

    Des actrices qui plaident pour « une révolution »

    « La dévoration d’un enfant par un loup ». Telle avait été la métaphore employée par Judith Godrèche, lors de son audition du 14 mars 2024, pour décrire ce que lui avaient fait subir les réalisateurs Jacques Doillon et Benoit Jacquot, alors qu’elle était encore mineure.

    C’est à cette occasion que l’actrice et réalisatrice, dénonçant un « système féodal » et des « #abus_d'autorité » envers les #femmes et les enfants présents sur les tournages, avait demandé aux députés de « prendre l’initiative d’une commission d’enquête sur le #droit_du_travail dans le monde du cinéma, et, en particulier, ses risques pour les femmes et les #enfants ». Et l’actrice d’appeler de ses vœux une « révolution » qui vienne mettre fin à « l’#oppression du plus faible » et aux #violences_sexistes_et_sexuelles dans le milieu du cinéma.

    Une fois constituée, la commission d’enquête « relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité » avait une nouvelle fois auditionné Judith Godrèche, le 18 décembre 2024. Celle-ci avait notamment réagi aux propos tenus la veille par l’ancien directeur des Cahiers du Cinéma, de la Cinémathèque et d’Unifrance, Serge Toubiana.

    Ce dernier avait nié connaître la nature de la relation entre Judith Godrèche et Benoît Jacquot, respectivement âgés de 14 ans et de 39 ans au début de cette relation : « Nous n’étions pas des journalistes people, nous étions des critiques de cinéma », avait déclaré l’ancien directeur de la Cinémathèque. Avant d’admettre, devant les questions insistantes des députés, avoir été au courant : « Bien sûr que je connaissais leur relation, ils sont venus dîner chez moi (...) A l’époque, on ne jugeait pas comment les gens s’assemblaient. »

    « Benoît Jacquot était un de ses meilleurs amis, je venais donc parfois dîner avec eux chez Serge Toubiana. Il savait. Tout le monde savait, lui mieux que quiconque » avait, quant à elle, expliqué Judith Godrèche le 18 décembre, accusant Serge Toubiana d’avoir « menti sous serment ». Devant l’émotion de l’actrice, le rapporteur de la commission d’enquête Erwan Balanant (Les Démocrates), avait pris la parole, visiblement ému lui aussi.

    « Cette commission d’enquête n’est pas toujours facile (…) Vous venez, par vos mots puissants, de décrire cette machine à broyer de jeunes acteurs, de jeunes actrices », avait-il estimé, évoquant « quelque chose que nous ne pouvons plus accepter ». Sarah Legrain (La France insoumise) avait ensuite insisté sur la nécessité de « libérer le cinéma de la culture du viol ».

    Autre moment particulièrement fort de la commission d’enquête : l’audition de Sarah Forestier. L’actrice a ainsi raconté, le 7 novembre, comment un régisseur, alors qu’elle avait 15 ans, lui avait lancé, entre deux scènes, qu’il voulait lui « faire l’amour dans les fesses ». Et de témoigner également d’une gifle que lui aurait infligée Nicolas Duvauchelle sur le tournage d’un film, en 2017, ce que dément l’acteur. Devant les députés de la commission d’enquête, Sara Forestier a relaté que l’équipe du film l’avait dissuadée de se rendre au commissariat, en la « faisant culpabiliser » sur les éventuelles conséquences économiques d’une plainte : « Ils ont [eu] peur par rapport à l’argent, aux assurances », a-t-elle fait savoir, ajoutant que « licencier l’acteur [aurait coûté] beaucoup d’argent ».

    Au fil des auditions, d’autres actrices ont fait part d’expériences traumatisantes et d’abus, comme Nina Meurisse, qui a indiqué qu’elle était toujours « sous le choc » de scènes de viol et d’automutilation tournées à l’âge de 10 ans, ou encore Anna Mouglalis, qui explique avoir refusé une séance d’hypnose proposée par le scénariste et psychanalyste Gérard Miller alors qu’elle était âgée d’une vingtaine d’années.
    Le « caractère systémique » des violences dénoncé par Sandrine Rousseau

    Au-delà même des violences les plus graves et tombant sous le coup de la loi, la présidente de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) a pointé le caractère destructeur d’un système à l’œuvre dans le monde de la culture. « Il faut que vous entendiez que la souffrance est bien trop grande pour quelque chose qui relève juste de l’art en réalité. Evidemment de l’art, absolument de l’art, mais juste de l’art », avait-elle aussi lancé à l’adresse de Serge Toubiana, le 17 décembre.

    Dans le même esprit, la journaliste Raphaëlle Bacqué a souligné la responsabilité du milieu du cinéma, et de la société française dans son ensemble. Co-auteure d’un livre d’enquête sur Gérard Depardieu (Une affaire très française, Albin Michel, 2024), elle a estimé lors de son audition que « la France entière » connaissait les agissements du célèbre acteur depuis les années 1980 : « On a trouvé des tas de reportages diffusés au journal de 20 heures où on voit Gérard Depardieu distribuer des mains aux fesses, tenir des propos graveleux. » Et Raphaëlle Bacqué d’affirmer le talent d’acteur de Gérard Depardieu a fait que beaucoup, sur les tournages, ont « fermé les yeux » : « Il a rendu complice des équipes entières parce qu’il s’est rarement caché (...) tout le monde riait et donc tout le monde était complice. »

    Faisant un premier bilan des travaux de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau a évoqué, auprès de LCP, le « caractère systémique » des violences sexuelles et sexistes « dans le monde de la culture », tout en reconnaissant des « volontés d’avancées qu’on ne trouve pas ailleurs », notamment en raison des « enjeux financiers », puisqu’un film « abimé » par des accusations peut perdre un grand nombre de ses spectateurs.
    Echanges tendus avec Dominique Besnehard

    Parmi leurs très nombreuses auditions, les députés ont entendu, le 13 mars, l’ancien agent et producteur Dominique Besnehard, qui a semblé relativiser les accusations visant Gérard Depardieu, alors que l’acteur est notamment accusé de viol par l’actrice Charlotte Arnould. « Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans un cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur », a lâché Dominique Besnehard, ajoutant que l’actrice s’était rendue « deux fois » chez Gérard Depardieu.

    Au cours de son audition, le producteur de la série « Dix pour cent » a expliqué n’avoir plus de contact avec Gérard Depardieu, tout en rappelant qu’"il y a toujours la présomption d’innocence" : « Pour le moment il n’est pas condamné. »

    L’ancien agent a, en outre, affirmé avoir vu « des actrices dépasser un peu les bornes » : « On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène », a-t-il estimé, évoquant « certaines actrices » qui, à Cannes, allaient « dans la chambre » d’Harvey Weinstein, « pour peut-être faire une carrière américaine ».

    Une séquence qui a donné lieu à un échange tendu, Sandrine Rousseau reprochant à Dominique Besnehard « d’avoir eu des propos de dénigrement des femmes qui parlent », celui-ci rétorquant : « Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde ! ».

    Les médias et le cas Patrick Poivre d’Arvor

    Le champ de la commission d’enquête ayant été élargi au-delà la sphère du cinéma, les députés ont notamment auditionné l’ancien directeur de l’information de TF1, Robert Namias, le 7 novembre. Celui-ci a affirmé ne pas avoir eu connaissance, à l’époque, des graves accusations formulées à l’encontre de Patrick Poivre d’Arvor. « Si nous avions eu la moindre conviction, rapportée par des propos identifiés qu’il y avait eu agression sexuelle à TF1, il aurait dû quitter immédiatement l’entreprise », a déclaré Robert Namias.

    Lors de son audition, l’ex-dirigeant de TF1 a été interpellé par Estelle Youssouffa (LIOT). Ancienne journaliste à LCI, une chaîne du groupe, l’élue s’est dite « stupéfaite » par la ligne de défense de Robert Namias : si Estelle Youssouffa a reconnu que les accusations de viol n’étaient pas connues au sein du groupe TF1, elle a ajouté que le « harcèlement sexuel » reproché à Patrick Poivre d’Arvor l’était de « la rédaction et de la direction ».

    « Il est impensable, dans une maison remplie de journalistes, de plaider ’je ne savais rien’ », a-t-elle considéré. Une mise en cause jugée « péremptoire » par Robert Namias, qui a néanmoins reconnu que « l’omerta » régnait à TF1 « puisque personne [ne lui avait] parlé » des comportements les plus graves de PPDA.

    https://lcp.fr/actualites/violences-sexuelles-dans-le-cinema-retour-sur-les-moments-forts-de-la-commission
    #VSS #vidéo

  • Des activistes installent des affiches satiriques pour dénoncer la publicité automobile
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/27/des-activistes-installent-des-affiches-satiriques-pour-denoncer-la-publicite

    Le 23 mars 2025 à #paris, à l’occasion des mobilisations autour de la journée mondiale contre la publicité, les activistes de Résistance à l’Agression Publicitaire Paris (RAP Paris) ont remplacé Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #art #communication #critique #espace_public #humour #publicité

  • Un commissaire politique de la RPC propose un « deal » aux états arabes : réinvestir pendant qu’il est encore temps leurs pétrodollars.

    Un thread :
    https://threadreaderapp.com/thread/1887162278287700031.html

    The US have promised to ethnically cleanse Gaza of the Palestinian population.

    This is for the ultimate goal of the creation of Greater Israel, where Arabs live as 2nd class citizens under the Zionist apartheid.

    The Arab world must wake up, here’s what they must do.

    Traduction en français : https://justpaste.it/bn1t2

  • Les contenus haineux et négatifs sont rentables pour les médias sociaux publicitaires

    Ce 20 janvier, 5 personnalités d’associations citoyennes expliquent dans cette tribune les liens, entre médias sociaux publicitaires et les contenus haineux et négatifs. Elles appellent à aller sur des réseaux sociaux sans pub, à bloquer la publicité sur internet, à financer autrement les médias et à avoir des lois protégeant les usager·éres d’internet de ces dérives.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/25/les-contenus-haineux-et-negatifs-sont-rentable

    #politique #publicité

  • Les contenus haineux et négatifs sont rentables pour les médias sociaux publicitaires
    https://www.laquadrature.net/2025/01/20/les-contenus-haineux-et-negatifs-sont-rentables-pour-les-medias-sociau

    Ce 20 janvier, 5 personnalités d’associations citoyennes expliquent dans cette tribune les liens, entre médias sociaux publicitaires et les contenus haineux et négatifs. Elles appellent à aller sur des réseaux sociaux sans pub, à bloquer…

    #Censure #Non_classé

  • Essor de l’#enseignement_privé, asphyxie des #universités : l’Etat joue contre son camp

    Mathis d’Aquino, doctorant à Sciences Po Bordeaux, estime que les pouvoirs publics doivent cesser de financer l’offre d’enseignement supérieur privée et de placer les universités dans une situation financière intenable.

    La chronique de fin d’année 2024 sur les aides à l’embauche d’apprentis1 soulève des interrogations quant au financement de l’enseignement supérieur privé. Depuis la réforme de 2018 sur l’#apprentissage, le secteur privé lucratif du supérieur connaît une croissance exponentielle, portée par la création massive de #centres_de_formation_d’apprentis (#CFA), captant les fonds publics de l’apprentissage.

    Soutenues par un cadre législatif aussi libéral qu’obsolète, ces écoles jouissent d’une agilité déconcertante, là où les #universités_publiques subissent une #rigidité_structurelle. Le privé se déploie très vite, sur des niches sectorielles qui s’étendent du design jusqu’au droit.

    Mais ce « succès » repose sur une demande artificielle créée par des dispositifs marchands, et sur un soutien de l’État dont il est difficile de comprendre les justifications.

    Les #écoles_privées s’insèrent en effet dans un maquis informationnel, où l’#opacité devient une stratégie. La recherche empirique que j’ai menée à Bordeaux entre 2023 et 2024 révèle que familles et étudiants peinent à distinguer les degrés de reconnaissance d’une formation.

    Certaines écoles vendent comme « #diplôme_d’Etat » de simples titres #RNCP [#Répertoire_national_des_certifications_professionnelles, NDLR.], alors que ces derniers ne sont qu’une #certification par le ministère du Travail de l’adéquation entre la #formation et les #besoins_économiques à un instant T, sans contrôle de la qualité des enseignements délivrés.

    De même, les établissements privés jouent du halo terminologique qui entoure les noms des diplômes, comme « Bachelor » (terme non réglementé) ou « Mastère », jouant clairement sur l’ambiguïté avec le « Master » délivré par les universités publiques et reconnu, lui, par l’État. Malheureusement pour les étudiants qui peinent – légitimement – à s’y retrouver, un petit « e » en plus, ce sont de grandes opportunités en moins.

    Au-delà de cette #confusion délibérément entretenue, les stratégies de captation versent parfois dans la #publicité_mensongère. En 2023, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a mis en lumière l’usage illégal de mentions telles que « #licence » ou « #master », facilement observable dans les #salons_d’orientation et sur Internet.

    Ces salons eux-mêmes, prétendument conçus pour éclairer les familles, deviennent des vitrines biaisées où les écoles lucratives sont surreprésentées. Ils sont devenus un véritable maquis d’où les familles ressortent désorientées, ce qui est un comble.

    Discours trompeurs

    Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les établissements privés développent un discours transformant leurs vices en vertus. L’absence d’un corps professoral permanent, remplacé par des intervenants qui font quelques tours et puis s’en vont, est ainsi valorisée comme une marque de #professionnalisation, masquant en réalité une incapacité à recruter et maintenir des enseignants qualifiés.

    Plus généralement, les écoles privées s’approprient le discours dominant sur « l’#employabilité » (relayé par les pouvoirs publics) en proposant des formations en #alternance rendues « gratuites » grâce aux #aides_publiques. Dans un contexte de réduction des aides à l’embauche d’apprentis, la contraction des offres de contrat d’apprentissage va rendre cette promesse de « gratuité » plus difficile à tenir, exigeant des étudiants et de leurs familles qu’ils redoublent de vigilance.

    De la même façon, l’argument du recrutement « hors #Parcoursup » masque leur incapacité à répondre aux critères de la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur, tout en jouant sur les peurs et imaginaires des étudiants. Mais aujourd’hui ces établissements créent des alternatives telles que #ParcoursPrivé, revendiquant un rôle d’#anti-Parcoursup, tout en mimant son modèle.

    Dépendance aux #subventions_publiques

    Dernier ingrédient pour assurer au privé un avenir radieux : l’injection de #subventions. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de 2018 a conduit à une explosion du supérieur lucratif, en faisant sauter toutes les barrières à l’entrée dans la création d’une école, et en finançant le secteur privé via l’apprentissage.

    Ces écoles, qui derrière des noms rutilants sont souvent des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), ne pourraient survivre sans ces aides publiques, qu’elles défendent naturellement avec une ardeur révélatrice. La « réussite » actuelle de la politique d’apprentissage ne dépend que des financements à guichet ouvert, alimentant des profits privés, à l’heure où les #universités sont, elles, assoiffées (d’aucuns diront volontairement ?).

    Une des solutions récemment avancées par les pouvoirs publics était de créer un #label attestant de la qualité des formations. Mais on ne dénombre déjà pas moins d’une trentaine de labels dans le supérieur ! Ce chaos normatif reporte sur les familles la responsabilité du tri, alors qu’elles sont déjà perdues dans cet univers saturé de certifications. L’État a la responsabilité de faire le ménage, y compris au sein des gros groupes (chez qui pantouflent par ailleurs certains architectes de la loi de 2018).

    Ce nettoyage est d’autant plus important qu’en parallèle, les universités publiques, en sous-financement chronique, envisagent de fermer des formations et des campus. Cette #asphyxie_budgétaire accélère la privatisation du supérieur et place l’État dans une position intenable de grand financier du privé et de grand désengagé du public.

    La privatisation de l’#enseignement_supérieur pose de graves questions de #démocratie, de contrôle et de qualité. Par son financement aveugle et sa passivité réglementaire, l’État soutient sur fonds publics un système qui finance des profits privés.

    À l’heure où les universités luttent pour leur survie, il est urgent que l’État reprenne la main : en régulant fermement, en surveillant les pratiques abusives et en soutenant et valorisant ses établissements publics, où la qualité de la formation et de la recherche est assurée.

    L’État doit défendre ses propres établissements, réguler le secteur privé bien au-delà de la simple apposition d’un label, et ne pas faire reposer sur des familles endettées, déçues et désemparées, la #responsabilité de choisir l’incertain.

    https://www.alternatives-economiques.fr/essor-prive-asphyxie-universites-letat-a-contre-emploi-lens/00113661
    #privatisation #ESR #enseignement_supérieur #France #financement #facs #université #régulation

  • https://www.01net.com/actualites/fuite-donnees-cauchemardesque-localisation-millions-smartphones-ete-compromis

    Un géant américain de la collecte et de la revente de données de localisation a été piraté. Des cybercriminels ont volé plus de 10 téraoctets de données confidentielles, montrant la localisation de millions de smartphones dans le monde. Pour les experts, c’est un scénario « cauchemardesque » susceptible de mettre en danger la sécurité nationale de plusieurs pays.

    #cybersécurité #smartphones #cybercriminalité #protection_des_données #data_business

    • Pour protéger de la collecte abusive de votre localisation, Baptiste Robert recommande aux internautes de « désactiver la localisation et le Wi-Fi lorsque vous n’en avez pas besoin pour éviter d’être suivi ».

      Vinted, Tinder, Le Bon Coin… des milliers d’apps utilisées pour récupérer la #géolocalisation [le titre ne correspond pas au contenu, voir plus bas]
      https://next.ink/164907/call-of-duty-tinder-le-bon-coin-des-milliers-dapps-utilisees-pour-recuperer-la

      À 404 Media, l’analyste en cybersécurité de l’entreprise Silent Push, Zach Edwards, affirme que « pour la première fois publiquement, nous semblons avoir la preuve que l’un des plus grands courtiers en données vendant à des clients commerciaux et gouvernementaux semble acquérir ses données à partir du "flux d’enchères" de la #publicité_en_ligne, plutôt qu’à partir d’un code intégré dans les #applications elles-mêmes ».

      Mais des applications peuvent elles-aussi en révéler beaucoup :

      « StravaLeaks » : des dates de patrouilles des sous-marins nucléaires français dévoilées par l’imprudence de membres d’équipage
      Par Sébastien Bourdon et Antoine Schirer
      https://www.lemonde.fr/videos/article/2025/01/13/stravaleaks-des-dates-de-patrouilles-des-sous-marins-nucleaires-francais-dev

      Des membres d’équipage des sous-marins français dotés de l’arme atomique partagent publiquement leurs activités sportives par le biais de l’application Strava, divulguant ainsi, par inadvertance, des informations sensibles sur le calendrier des patrouilles.
      C’est la base la plus secrète de la marine française. Et pour cause : l’île Longue, dans la rade de Brest (Finistère), abrite la composante navale de la dissuasion nucléaire française, à savoir quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), capables d’emporter chacun seize missiles nucléaires, soit environ mille fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. Quatre « bateaux noirs », comme on les surnomme, dont un au moins est en patrouille à chaque instant depuis 1972, selon le principe de « permanence à la mer ». Leur rôle : disparaître dans l’océan – se « diluer », dans le jargon –, pour être en mesure de porter le feu nucléaire là où ils en recevront éventuellement l’ordre de la part du président de la République.

      #identifiant_publicitaire

  • #Rapport : La #publicité automobile à l’assaut de notre #imaginaire

    Alors que le « Mondial de L’Auto » ouvre ses portes au public, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) publie un rapport inédit intitulé « Stop à la Pub Automobile – La voiture à l’assaut de notre imaginaire ». Il met en lumière les conséquences négatives de la publicité automobile. À travers une pression sans égale, elle perpétue en effet des #stéréotypes et une démesure automobile incompatibles avec la transition écologique. R.A.P. déplore l’#inefficacité de l’#autorégulation et propose des solutions pour mettre un terme à ces publicités et sortir de l’hégémonie de la voiture individuelle.

    Ce rapport pionnier sur les enjeux de la publicité automobile a montré que :

    – Les constructeurs et les gouvernements privilégient des véhicules plus lourds, plus puissants, plus nombreux et plus polluants, dont la seule solution présentée face aux problèmes sanitaires et environnementaux est l’innovation technologique, alors qu’il faudrait plutôt mettre en place des mesures de sobriété.

    – De septembre 2022 à septembre 2024, R.A.P. a analysé 137 publicités automobiles. L’association a pu en sortir un travail original montrant les différents ressorts publicitaires utilisés pour valoriser la voiture individuelle comme par exemple la #vitesse, l’#élitisme, le #futurisme, l’#individualisme, la #durabilité ou le #confort.

    – Le secteur automobile dépense environ 2,5 milliards de publicité dans les médias tous supports confondus. En termes de #pression_publicitaire, cela représente, en 2019, 28 pages de presse quotidienne, 8h45 de publicités télévisées par jour, toutes chaînes confondues (soit 4,5mn par chaîne) et 318 718 #affiches dans l’#espace_public.

    Face à ces excès, le rapport expose le fait que les mesures censées réguler l’#industrie_publicitaire sont insuffisantes : mentions légales, contrats-climat et instances d’« autorégulation » échouent à contrebalancer les influences normatives reliées à ces campagnes. R.A.P. a ainsi analysé les 56 contrats actuels (issus de la loi Climat et résilience) de l’industrie automobile. Résultat ? 80 % ont des indicateurs flous ou non chiffrés. Aucun ne s’engage à réaliser des mesures de sobriété telles que réduire le #poids ou la #vitesse des véhicules. À l’heure de la seule promotion de la #voiture_électrique, les interdictions limitées et sectorielles de publicités pour les énergies fossiles échouent elles aussi à réorienter le marché vers des véhicules plus légers et plus sobres. Pourtant, le nombre global de voitures individuelles doit baisser.

    R.A.P. préconise de s’orienter vers des #interdictions efficaces qui ont fait leurs preuves. Pour l’industrie automobile, il s’agit d’interdire toute #propagande et publicité en faveur de tout véhicule terrestre à moteur supérieur à 270 kilogrammes, à l’exception des véhicules dédiés aux services de transports en commun.

    Selon Camille Aboudaram, chargée de campagne Stop Pub Climaticide : « La publicité automobile est en roue libre. Au nom de l’impératif écologique et sanitaire, l’État doit maintenant interdire la publicité qui glorifie la voiture individuelle et ringardiser son usage. »

    https://antipub.org/rapport-stop-pub-automobile
    #voitures #publicité_automobile #transports #transport_automobile

  • À #Londres, la promotion météorologique du métro
    https://metropolitiques.eu/A-Londres-la-promotion-meteorologique-du-metro.html

    Comment faire la promotion du #métro ? À partir d’affiches issues d’une exposition dédiée aux 150 ans du métro londonien (2013), les auteurs montrent que son rôle de « refuge » face aux aléas du ciel était mis en exergue, composant un imaginaire météorologique du métro. Transport public souterrain apparu au XIXe siècle, le métro est une réalité quotidienne pour des millions de voyageurs. À Londres, c’est à partir de 1863 que le premier métro du monde, « the Metropolitan Railway », permit de se déplacer sous #Commentaires

    / #transports_publics, métro, Londres, #pollution, #climat, #transports_collectifs, #représentation, publicité, #Royaume-Uni, #histoire, (...)

    #publicité #mobilité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_metzger-tabeaud.pdf

  • Apple : la pomme écrasée par sa pub - Le dessous des images - ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=7ocdOYp56tk

    125,339 views Oct 31, 2024 #Apple #Publicité
    Dès sa présentation sur X en mai 2023 par le PDG d’Apple, cette publicité a suscité un véritable tollé. Accusé sur les réseaux sociaux de prôner la destruction du génie humain à grands coups d’intelligence artificielle, le géant californien s’est vu contraint de faire machine arrière. Maxime Delmas, spécialiste de la créativité marketing et publicitaire, nous explique comment ce bad buzz, inhabituel pour la marque, s’est déclenché. Pour Catherine Dufour, autrice de science-fiction et ingénieure, les codes visuels pour vanter le progrès technique se sont inversés. Désormais, l’intelligence artificielle nous plonge dans un monde angoissant.

    #Apple #Publicité

    • https://therecord.media/ford-patent-application-in-vehicle-listening-advertising

      “... A Ford patent filed in July proposed technology that would enable vehicles to monitor the speed of nearby cars, photograph them and send the information to police. The idea sparked a backlash from privacy #advocates. It is still pending review by the U.S. Patent and Trademark Office.

      That application pointed to how hard it is for police to pinpoint speeding cars and said “it is desirable to provide systems and methods that assist #traffic #police and/or other law enforcement officers [to] perform such tasks.”

      Ford quietly walked away from another controversial patent application last October after a firestorm of #criticism for its plans for a system that would commandeer vehicles whose owners were late to pay and allow them to repossess themselves.

      That patent application said that the technology would allow self-driving cars to automatically head to repossession lots while standard #vehicle lenders would be able to permanently lock cars and cripple steering wheels, brakes and air conditioning in order to pressure delinquent #drivers to pay. ...”

      #surveillance #publicité #contrôle_interactif #audio #video

  • Google’s deal to avoid ‘journalism usage fee’ puts taxpayers on hook - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/california/newsletter/2024-08-30/california-struck-a-deal-with-google-to-fund-local-journalism-journalists-a

    Good morning. It’s Friday, Aug. 30. Here’s what you need to know to start your day.

    Why journalists aren’t fans of the deal California struck with Google.
    Michigan surpassed California as the largest cannabis market in the country.
    How to choose the best Hollywood studio tour for you.
    And here’s today’s e-newspaper

    Google and California reach agreement on funding newsrooms. Is it enough?

    A state bill with bipartisan support that aimed to throw a lifeline to California’s struggling news industry is no more.

    In place of the proposed “journalism usage fee” levied on Google and Meta annually to help fund local newsrooms, state officials announced a nearly $250-million public-private partnership wherein Google would pay a fraction of what they might have owed under the proposed law.

    The agreement would also put state taxpayers on the hook for tens of millions. Meta, which owns Facebook and Instagram, is not part of the deal and state lawmakers are not currently pursuing one with them.

    The proposed deal has torn wider the rift between lawmakers, legacy publishers, smaller digital outlets and the labor groups that represent the state’s journalists, which called the outcome a “shakedown,”
    A man looks at a newspaper
    A pressman looks over a paper for possible print corrections at the Los Angeles Times Olympic Printing Plant on February 15, 2024. The plant closed in March.
    (Genaro Molina / Los Angeles Times)

    What happened?

    The California Journalism Preservation Act, introduced last year by Assemblymember Buffy Wicks (D-Oakland), received wide support in the state legislature and was modeled off similar fee structures developed in Australia and Canada.

    Supporters pointed to the “vise grip” the tech giants have on digital advertising, arguing that Google and Meta swallowed up billions in ad revenue many publications rely on to fund their journalism.

    State Sen. Steve Glazer introduced a related proposal this year, seeking to charge Big Tech a “data extraction mitigation fee” that would fund tax credits for news organizations to hire more reporters.

    Full transparency: Clearly I and fellow L.A. Times journalists have a stake in these efforts. Our unit is part of the Media Guild of the West, which represents hundreds of state news workers and endorsed both bills.

    Meta and Google opposed the bills, funding a major ad campaign (you may have seen it during the Olympics) and threatening to pull news content from their platforms. Meta actually did that in Canada rather than pay news organizations.

    Wicks told me uncertainty had grown in recent weeks about whether Gov. Gavin Newsom would sign her bill. She also worried it could face years of legal challenges. She said her options were: “this or nothing.”

    “From my perspective, this deal that we landed is the largest deal that we were going to get for today,” she said.

    What’s in the deal?

    The state would establish a nonprofit News Transformation Fund, to be administered by UC Berkeley’s School of Journalism.

    Google would pitch in nearly $173 million over five years, according to a framework document shared by Wicks’ office. But the majority of the company’s contributions would not go directly to fund local newsrooms.

    Under the five-year framework, Google would pay:

    $55 million into the journalism fund, $15 million of that in the first year
    A separate $50 million to boost funding for the company’s existing journalism programs
    Google would also funnel nearly $68 million into a separate fund for artificial intelligence research, including a “National AI Accelerator.”

    Details of that AI research are vague and were not part of Wicks’ initial bill. She said the goal would be to “create tools that actually help and augment [but] not replace or replicate journalism.”

    California (aka taxpayers) would pay $70 million into the journalism fund — $30 million in 2025 and $10 million each of the following four years — into the journalism fund. No public dollars will go toward AI development, Wicks emphasized. The framework states that investments could increase based on available state and private funds.

    The agreement is not a tax on Google, has no enforcement mechanism and only outlines funding for five years. And it appears Google’s contributions to the journalism fund would be tax deductible, according to Wick’s office.

    In contrast, Canada’s government passed a law last year under which Google agreed to pay news organizations there $74 million U.S. dollars every year, with no term limit.

    Sen. Glazer released a statement calling Google’s contributions “completely inadequate” and said the agreement “seriously undercuts our work toward a long term solution to rescue independent journalism.”

    ‘A huge missed opportunity’

    While Wicks, Newsom, Google executives and the state’s publishing lobby lauded the agreement, many organizations that represent California journalists are not happy.

    Media Guild of the West blasted the agreement, saying worker groups were cut out of an “undemocratic and secretive deal.”

    “The future of journalism should not be decided in backroom deals,” media labor leaders wrote in a joint letter to state lawmakers. “The Legislature embarked on an effort to regulate monopolies and failed terribly. Now we question whether the state has done more harm than good.”

    Wicks did not address why news workers unions were not involved in the final deal, but contended the California News Publishers Association is the key player in state policy related to publishing issues and was best positioned to negotiate with Google.

    For tech writer Brian Merchant, the deal “represents a huge missed opportunity to meaningfully claw back some of the power that tech monopolies like Google and Facebook have solidified over our information ecosystem.”

    Merchant is a former columnist for The Times and author of “Blood in the Machine,” which chronicles the 19th century Luddite movement and traces it to the growing pushback on Big Tech today (he also writes a newsletter by the same name).

    He pinned the fate of Wicks’ bill on Newsom’s “cold political calculus.”

    “Google is a major power broker in Silicon Valley and in California, and Gavin Newsom did not want to pick a fight with them at this point in time,” Merchant said. “He would rather not alienate … Silicon Valley and its prospective donor base than come out swinging to try to save California’s news industry.”
    A protester holds a picket sign
    Members of the community fill De La Guerra Plaza in front of the Santa Barbara News-Press newspaper’s office during a rally on July 18, 2006. The Pulitzer Prize-winning Santa Barbara News-Press, one of California’s oldest newspapers, ceased publishing after its owner declared the 150-year-old publication bankrupt.
    (Michael A. Mariant / Associated Press)

    What will this mean for the state’s struggling newsrooms?

    The deal still needs to be approved by the state legislature and there are a lot of unknowns — including how much money each news publication would receive through the distribution formula outlined in the deal.

    Wicks called the agreement “a down payment” and expressed hope that it represents “the floor, not the ceiling” in an ongoing effort to get Big Tech to pay news publishers their fair share.

    But Merchant believes the “toothless deal” won’t achieve anything meaningful, other than “continuing the race to the bottom that these tech companies set in motion.”

    “Google is going to continue to capture an outsized share of the ad market, buffeted by the work that human creators produce,” he said. “It will put more AI in play that could potentially serve as a direct competitor to some of the remaining journalists out there, lowering the quality of actual human-collected news.”

    This all comes as the industry continues a decades-long decline, with fewer reporters in hollowed-out newsrooms as subscriptions and web traffic dip. When communities don’t have rigorous news media keeping tabs on people with power, corruption and misinformation can flourish. Residents — often marginalized to begin with — are the ones who pay the price.

    The best way to support the local journalism that you value is with a paid subscription or donation. Maybe that’s The Times or maybe it’s one of the hundreds of other print and digital publications across the state that help you understand the challenges and triumphs of your community and the forces that shape it.

    #Journalisme #Californie #Google #Financement #Publicité

  • Der Aufstieg (1926)
    https://www.youtube.com/watch?v=-EQsdo_kHcc


    Le futur nazi Walter Ruttman produit en 1926 un film publicitaire pour le producteur juif Julius Pinschewer.
    1926 est l’année de tous les espoirs après la guerre et l’inflation. On investit dans le social et ce film d’animation appelle à la visite de l’exposition GeSoLei à Düsseldorf où on présente les projets pour une meilleure Allemagne.

    Walter Ruttmann & Julius Pinschewer, There was a Great Exhibition in Dusseldorf in 1926 for health care, physical care and social care called Gesolei for short — the way Germans get around those agglutinative jawbreakers when they don’t have all week. This short animated film was a commercial that Ruttmann and other experimental film makers working with him came up with for publicity.

    Der Sieger (1922)
    https://www.youtube.com/watch?v=X9q0igq61N0

    Advertisement for Excelsior-Reifen, made with Julius Pinschewer. Score by Joachim Bärenz (2008)

    Das Wunder (1922)
    https://www.youtube.com/watch?v=bzjYDFseuKM

    Advertisement for Kantorowicz-Liköre, made with Julius Pinschewer. Score by Joachim Bärenz (2008)

    Opus 3 (1924) - Walther Ruttmann
    https://www.youtube.com/watch?v=hSA8-OuadME

    Opus 2 (1921) - Walther Ruttmann
    https://www.youtube.com/watch?v=RwahxVC3rDY

    Lichtspiel Opus I (1921) - Walther Ruttmann
    https://www.youtube.com/watch?v=aHZdDmYFZN0


    RUTTMANN - FILM - G.m.b.H.

    Walter Ruttmann
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Ruttmann
    https://de.wikipedia.org/wiki/Walter_Ruttmann
    Pionnier du film abstrait (absoluter Film) et de la dramatique radio il vit de films publicitaires produit par Julius Pinschewer. Après s’être converti au nazisme il tourne des films de propagade et collabore avec Leni Riefenstahl pour son film sur le le Reichsparteitag (Triumph des Willens (1935). En 1941 il meurt d’une embolie (Wikipedia DE) ou de l’amputation d’une jambe (Wikipedia FR).

    Julius Pinschewer
    https://de.wikipedia.org/wiki/Julius_Pinschewer

    GeSoLei
    https://de.wikipedia.org/wiki/GeSoLei

    Arthur Schloßmann
    https://de.wikipedia.org/wiki/https://de.wikipedia.org/wiki/Arthur_Schlo%C3%9Fmann#Sp%C3%A4te_Jahre

    1925/1926 organisierte Arthur Schloßmann den Gesundheits- und Sozialteil der von Mai bis Oktober 1926 in Düsseldorf stattfindenden Großen Ausstellung für Gesundheitspflege, soziale Fürsorge und Leibesübungen (GeSoLei).

    Ce fondateur juif de la néonatalogie est l’antagoniste de facto de Johanna Haarer dont la publication nazie Die deutsche Mutter und ihr erstes Kind a formé l’esprit des plusieurs générations de parents et pédiatres jusque dans les annés 1980.
    https://de.wikipedia.org/wiki/Die_deutsche_Mutter_und_ihr_erstes_Kind

    Pendant longtemps la mortalité des nouveau nés a été moins élevée en France qu’en RDA, l’Allemagne capitaliste, où les médecins et idéologues nazis ont continué à exercer leurs fonctions jusqu’à ce que la solution biologique du problème nazi cad. l’age avancé obligeant les criminels incorrigibles nous débarasse eux. Leur esprit a toujours une influence certaine sur la médecine et la politique de droite.

    Hyperinflation de la république de Weimar
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation_de_la_r%C3%A9publique_de_Weimar

    #Allemagne #histoire #cinéma #animation #publicité

  • Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans

    Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.

    L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.

    Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.

    Des contaminations fréquentes

    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.

    Nestlé date certains traitements de 1993

    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.

    Caractère systémique de la fraude

    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
    #réputation

  • Louvre, Champs-Élysées, Pont-Neuf : comment l’homme le plus riche du monde s’est offert Paris

    Bernard Arnault a fait main basse sur la capitale. Au-delà des quelque 200 adresses LVMH comptabilisées par Mediapart dans la ville, la multinationale s’octroie à peu de frais des lieux symboliques, avec l’approbation de la mairie. Premier volet de notre enquête sur une razzia.

    [...]

    Les Jeux sont l’occasion pour le magnat du luxe d’achever sa prise de pouvoir symbolique sur la capitale, d’autant plus efficace qu’elle est relativement discrète. Qui a conscience que parmi les marques prestigieuses trustant l’espace public parisien et s’appropriant ses emblèmes, autant sont détenues par Bernard Arnault ?

    L’homme d’affaires règne sur soixante-quinze « maisons » : Louis Vuitton, Christian Dior, Tiffany & Co., les champagnes Krug ou Veuve Clicquot, les montres TAG Heuer et Hublot, Givenchy, Kenzo ou Guerlain, mais aussi Sephora et ses vingt-six parfumeries disséminées intra-muros. Selon notre décompte des boutiques, sièges sociaux, espaces d’exposition, hôtels, cafés ou bureaux du groupe, ce sont au bas mot 200 adresses #LVMH qui peuplent la capitale, du Triangle d’or du VIIIe arrondissement à Saint-Germain-des-Prés, des Champs-Élysées à la place Vendôme.
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260524/louvre-champs-elysees-pont-neuf-comment-l-homme-le-plus-riche-du-monde-s-e

    https://justpaste.it/fi6z2


    Le défilé Louis Vuitton sur le Pont Neuf, le 20 juin 2023. © Photo Ludovic Marin / AFP

    #Paris (est à eux) #patrimoine #luxe #privatisation #Ville_de_Paris #JO

    • Des quartiers entiers de Paris se muent en « LVMH-land »

      À coups de milliards, le groupe de Bernard Arnault impose ses boutiques et ses bureaux dans les secteurs les plus prestigieux de la capitale. En faisant si peu de cas du bâti existant qu’une commission municipale est allée jusqu’à fustiger « une conception avant tout publicitaire de l’architecture ».


      Derrière l’image de LVMH sur papier glacé, il y a une autre face de l’empire financiarisé du luxe, prospérant sous nos yeux. Depuis des années, le premier groupe mondial du secteur conduit à bas bruit une stratégie immobilière d’accaparement des lieux de prestige et de patrimoine.

      Même le Wall Street Journal a fini par s’en émouvoir. En avril, le quotidien économique américain a publié une longue enquête sur les adresses investies dans le monde par le groupe de Bernard Arnault, transformant les quartiers et lieux à son idée, avec pour objectif de promouvoir ses soixante-quinze marques, son image et ses richesses. À Miami, à New York, à Montréal, la multinationale achète à tour de bras ou investit à la location les quartiers les plus luxueux, pour mieux asseoir la puissance de ses « maisons », et bien souvent s’assurer un droit de regard sur les autres marques s’installant dans les environs.

      C’est à Paris que l’entreprise se déploie avec le plus de démesure. Le Wall Street Journal rapporte qu’ en 2023 , elle y a dépensé 2 milliards d’euros en achats immobiliers. « Pour LVMH, Paris est devenu un Monopoly où il prend tous les emplacements qui l’intéressent, cingle l’architecte et critique d’#architecture Françoise Fromonot. Quand vous êtes l’homme le plus riche du monde, que vous reste-t-il à conquérir ? L’architecture et l’urbanisme, qui permettent d’imposer votre vision dans le temps, d’influencer la forme d’une #ville, tout en servant vos propres intérêts. »

      Le groupe LVMH est d’abord un groupe de luxe. Dior, Louis Vuitton, Hublot ou encore Berluti s’adressent à une clientèle fortunée et ses magasins quadrillent les quartiers chics de la capitale. Rien que sur les #Champs-Élysées, il y a neuf boutiques du groupe.

      Sephora, au contraire, s’adresse à toutes les couches sociales. Les vingt-six parfumeries de la marque, réparties dans tout Paris, vendent à la fois les produits onéreux des autres maisons LVMH et des produits à plus bas prix.

      Mais LVMH, ce n’est pas que des boutiques. Dans un désir de diversification, le groupe s’est placé sur le marché de la formation, de l’#art, de l’#hôtellerie_de_luxe, allant jusqu’à rattacher des hôtels à des marques pré-existantes comme Bulgari, Dior et bientôt Louis Vuitton.

      S’il y a du prestige à être très visible dans les quartiers chics, l’opulence se vit aussi de manière moins visible. Une grande partie des bureaux et des sièges sociaux du groupe se concentrent dans les quartiers les plus onéreux de la capitale.

      Selon les décomptes de Mediapart, les boutiques du groupe ont essaimé dans une grosse centaine de lieux dans la capitale. Il faut y ajouter une cinquantaine de sièges sociaux, des dizaines de bureaux, une poignée d’hôtels, restaurants et cafés. En tout, LVMH détient ou occupe plus de 200 adresses dans la capitale. La plupart de ces adresses sont (très) visibles dans l’espace public, et environ la moitié d’entre elles sont ouvertes au public.

      Les marques de Bernard Arnault sont désormais prééminentes dans tous les endroits qui comptent. Dans le bois de Boulogne, la fondation Louis-Vuitton accueille depuis 2014 les expositions les plus prestigieuses. Le jardin d’acclimatation, parc d’attraction attenant, est aussi aux mains du groupe, tout comme le bâtiment voisin, l’ex-musée des arts et traditions populaires, que LVMH transforme en centre culturel présentant les « savoir-faire » du groupe. « Le bois de Boulogne, c’est LVMH-land », grince un élu critique.

      Le quartier de la Samaritaine, tout près du Louvre, vit désormais largement sous la bannière LVMH, comme nous le racontons dans le premier volet de notre série. Idem pour l’avenue Montaigne et la place Vendôme, traditionnels centres du luxe parisien, très largement trustés par l’une ou l’autre des marques de prestige de LVMH. Jusqu’à Saint-Germain-des-Prés, où un magasin Vuitton a remplacé La Hune , la librairie qui était le vaisseau amiral de ce mythique repaire de l’intelligentsia parisienne. Interrogé de manière détaillée sur sa stratégie à Paris, le groupe n’a répondu à aucune de nos questions.

      Sur les Champs, les chantiers s’étendent

      Nulle part ailleurs que sur les Champs-Élysées le groupe n’étale autant sa puissance. Ce n’est pas un hasard si son secrétaire général et directeur de l’#immobilier, Marc-Antoine Jamet, missus dominicus de Bernard Arnault auprès de la mairie, est aussi depuis 2018 le président du Comité Champs-Élysées, puissante association des commerçants du quartier.
      Neuf boutiques LVMH sont actuellement ouvertes sur l’artère la plus connue de la capitale, fréquentée par un million de visiteurs et visiteuses mensuel·les (selon une étude du cabinet immobilier Cushman & Wakefield). Et elles seront bientôt suivies par d’autres. La malle Louis Vuitton haute de huit étages et longue de 70 mètres qui trône du 103 au 111 de l’avenue camoufle un chantier XXL, qui accouchera en 2027 du plus grand magasin Vuitton du monde.

      Juste en face, une grande devanture jaune orangé flanquée du logo Bulgari masque les travaux de la boutique, qui devrait rouvrir durant l’été. Au 127 de l’avenue, Christian Dior affiche aussi un permis de construire. Le magasin de 1 000 mètres carrés refait sa façade, masquée sur sept étages par des fausses fenêtres de style classique, tout en miroirs et en lumières, portant en médaillon le logo de la marque.
      De nuit, les lumières des chantiers répondent aux illuminations bleutées du magasin Tiffany & Co, au 62, dont la pompe est elle-même concurrencée par la boutique éphémère de Louis Vuitton au 101, qui étale en relief sur toute sa façade le motif carrelé typique de la marque. La même grandiloquence est de mise pour Sephora, qui s’est installé en 2023 au 72. L’immense porte vitrée haute de deux étages laisse voir la signalétique noir et blanc typique de la marque et un gigantesque tapis rouge.
      La mairie de Paris rappelle que le luxe représente « à peine un tiers des enseignes » de cette avenue, « vitrine du savoir-faire français » qui « participe au rayonnement culturel de la capitale à l’international ». Néanmoins, la montée en gamme y est évidente. À l’intersection des mondes du luxe et de l’immobilier de prestige, l’argent est roi. Et Bernard Arnault, première fortune mondiale selon le magazine américain Forbes, y règne en maître. Pour le seul bâtiment du 144-150 avenue des Champs-Élysées , qui n’a pas encore de destination officielle, il a fait débourser près d’un milliard d’euros fin 2023.

      Place Vendôme, six magasins LVMH

      Bien sûr, le groupe de Bernard Arnault est loin d’être le seul à agir ainsi. Début 2023, Kering, son grand concurrent appartenant à la famille Pinault, a dépensé 640 millions pour le 12-14 rue Castiglione (Ier arrondissement), à deux pas de la place Vendôme, où il veut installer le plus gros magasin parisien de Gucci, sa marque phare. Le groupe des Pinault a aussi déboursé 860 millions d’euros pour installer Yves Saint Laurent au 35 avenue Montaigne, dans l’ex-ambassade du Canada – et juste en face du « vaisseau amiral » Dior, qui jouxte le siège de LVMH.

      Mais par le simple nombre de ses marques de prestige, LVMH domine le paysage dans bien des secteurs clés du luxe triomphant. Un risque qu’a bien identifié David Alphand, élu parisien et vice-président délégué du groupe d’opposition municipale de Rachida Dati. « Ce qui m’inquiète, ce n’est pas l’occupation du territoire par LVMH en soi, mais plutôt qu’il se retrouve à un moment en situation de quasi-monopole de l’espace public, en ayant évincé toute concurrence », confie l’élu.

      Un scénario de fiction ? On n’en est parfois pas si loin. Pour s’en convaincre, rendez-vous place Vendôme, où se regroupent autour de sa fameuse colonne (et du ministère de la justice) certaines des enseignes les plus célèbres de la joaillerie et de l’horlogerie, dans un harmonieux style du XVIIIe siècle. Sur quelques centaines de mètres, LVMH s’y livre à une folle démonstration de force.

      En arrivant par le sud, le passant est accueilli à l’entrée de la place par un immense magasin Vuitton, au numéro 2, flanqué par une boutique Guerlain (située rue Saint-Honoré). Faisant l’angle, le somptueux immeuble invite à poursuivre son chemin. Et à passer, dans l’ordre, entre les numéros 6 et 12 de la place, devant Repossi, Dior, Hublot et Chaumet. Au nord, Bulgari borde l’autre entrée de la place, débouchant sur la rue de la Paix, où Tiffany & Co. est logé au 6, et Fred au 14. Aucun autre groupe ne peut s’aligner : sur la place, le groupe Richemont affiche deux enseignes (Cartier et Van Cleef & Arpels), tout comme Kering (Gucci et Boucheron).
      Pour Bernard Arnault, nul doute, la place Vendôme est un lieu LVMH. Au point qu’en 2022, il a voulu interdire à ses concurrents d’utiliser son nom même, en rachetant à vil prix (10 000 euros) le nom de Vendôme, sous-préfecture du Loir-et-Cher. L’Institut national de la propriété industrielle y a mis le holà.

      Vuitton a néanmoins immortalisé sa domination dans une édition limitée, où son monogramme est juché sur la colonne de bronze de la place. Sur un bijou de sac, une trousse ou un sac à main, petits objets de cuir aux couleurs pop, la boutique Vuitton porte aussi un immense soleil doré, dont les rayons s’étirent tout le long du bâtiment. Un astre triomphant qui rappelle sans trop se cacher la symbolique du Roi-Soleil, et qui a bien existé : le soleil doré a été installé sur la façade pendant plusieurs mois en 2017, à l’occasion de l’inauguration du magasin.

      L’année suivante, c’est la figuration d’un arbre surdimensionné qui occupait toute la largeur de l’immeuble. Et début 2023, une myriade de miroirs arrondis avait pris la place, dans un premier hommage à la peintre japonaise Yayoi Kusama, dont la statue géante allait s’installer quelques mois plus tard devant la Samaritaine.

      Avec ces installations, « ces machins qui brillent » comme il les décrit, « la boutique Vuitton détruit la cohérence et l’homogénéité de la place », s’étrangle Julien Lacaze, président de l’association Sites & monuments, qui défend le patrimoine partout en France. « Dans plusieurs endroits de Paris, LVMH nuit à l’harmonie générale, dans le but de se singulariser, pour mieux vendre des produits », attaque-t-il. Et ce, alors que le groupe base une bonne partie de son #marketing sur les références au bon goût et au luxe ayant traversé les siècles.

      Critiques de la commission du Vieux Paris

      Cette critique de la geste architecturale de LVMH est aussi celle de la très officielle commission du Vieux Paris (CVP). Ce comité municipal, existant depuis 1897, est composé d’une cinquantaine de personnes (élu·es ou ex-élu·es, architectes et autres expert·es), chargées de conseiller le ou la maire sur ce sujet. Ses avis ne sont que consultatifs.
      D’après un de ses membres éminents, « il faut prendre avec beaucoup de prudence l’image revendiquée par LVMH autour de la valorisation du patrimoine ». Il estime que commission estime que le groupe montre en fait assez peu d’égards envers l’architecture parisienne, la continuité et la spécificité de son paysage urbain.

      Des bâches publicitaires sur tous les bâtiments prestigieux

      Prendre la rue, pour LVMH comme pour ses concurrents du luxe, c’est aussi investir les façades en travaux, en les masquant avec les immenses bâches publicitaires qui sont devenues courantes dans les centres-villes. Autorisées depuis 2007 sur les bâtiments historiques en travaux, ces bâches sont payantes, les tarifs atteignant parfois un million d’euros par mois. Elles peuvent couvrir de 20 % à 100 % des coûts des travaux qu’elles masquent.

      « Les gens de la mode ont une jubilation à être sur ces énormes panneaux publicitaires, raconte le chroniqueur Loïc Prigent, commentateur autorisé mais impertinent de cet univers. Dès qu’une maison a un peu de budget, le réflexe est de se faire plaisir sur d’énormes échafaudages. »

      Et les « maisons » de Bernard Arnault ne manquent pas ce type de rendez-vous, leur nombre rendant parfois le groupe plus que visible dans les rues parisiennes. En janvier 2022, une gigantesque pirogue Louis Vuitton ornait la façade de l’église de la Madeleine, au moment même où une toile de la marque Céline recouvrait le Théâtre de la Ville et que Loewe s’affichait sur le tribunal de commerce, sur l’île de la Cité.

      Cet affichage dans l’espace public devrait augmenter de façon exponentielle pendant les Jeux olympiques : une dérogation à la loi autorise les partenaires officiels des Jeux, dont LVMH, à s’affranchir des règles habituelles pour installer logos et pubs géantes sur des sites et des monuments classés.
      En matière d’architecture, le géant du luxe déploie partout dans la ville « une stratégie générale », jugée « très envahissante », résume l’expert de la CVP. Dernier exemple, et non des moindres : la réfection de la façade de son siège, 22 avenue Montaigne. À cette occasion, la commission a obtenu une petite victoire.

      Initialement, le groupe voulait imposer sur toute la façade un motif blanc étincelant, répété sur les neuf étages. Officiellement inspiré d’une méthode de tissage japonaise, ce motif ressemblait aussi à celui qui se répète à l’envi sur les produits Vuitton. De quoi susciter une levée de boucliers à la CVP. « Tout cela est exagéré, outrecuidant », regrettait l’un de ses membres. « Ce bâtiment est tout de même situé dans un continuum urbain prestigieux, en plein Paris », martelait un second.
      Dans sa résolution finale de mars, la commission a dénoncé la démarche consistant « à apposer un sigle sur l’immeuble et à imposer une marque dans l’espace public », critiquant ouvertement « une conception avant tout publicitaire de l’architecture ».
      L’opposition a été telle que le groupe a proposé en avril un dessin « plus discret », indique-t-on à la CVP. Lors d’une séance en début d’année, la commission s’était aussi opposée au projet de restructuration du 150 avenue des Champs-Élysées, qui prévoyait notamment la destruction d’un escalier et de décors en marbre. LVMH vient d’indiquer qu’il allait suivre ses préconisations.

      Le groupe semble avoir changé de stratégie. Par le passé, il a plusieurs fois fait fi des avis de l’institution. Le résultat est notamment visible au 261 rue Saint-Honoré, pour une de ses principales boutiques Dior, recouverte d’un matériau blanc sur la totalité de la façade. La commission avait regretté une « modification radicale », escamotant les marqueurs « caractéristiques du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle ».
      Même déconvenue autour de l’ex-musée des arts et traditions populaires. « Ce sera du verre très blanc et réfléchissant, et quelque chose sera gravé dedans, des lettres ou des signes, on ne sait pas très bien », s’inquiète un membre de la CVP.

      « Rideau de douche » rue de Rivoli

      Mais la mère des batailles sur la transformation architecturale, finalement remportée par le groupe après des années, a concerné la #Samaritaine. Racheté fin 2000 par LVMH, le grand magasin a rapidement été engagé dans un profond toilettage. Mais à partir de 2005, des associations de sauvegarde du patrimoine ont lancé la bataille, notamment contre la modification de la façade rue de Rivoli, classique bâtiment parisien devant être remplacé par une verrière ondulée transparente, aussitôt surnommée « le rideau de douche » par ses détracteurs.

      L’architecte Françoise Fromonot pointe la responsabilité de la #mairie_de_Paris, dont « la hantise, depuis Bertrand Delanoë, est que Paris soit une “ville musée”, ne soit plus à la #mode ». La ville avait en effet autorisé la transformation rue de Rivoli. En 2012, les divers recours en justice ont bloqué les travaux pour trois ans. Le groupe a perdu le procès en première instance, puis en appel. Avant de l’emporter in extremis devant le Conseil d’État, en juin 2015.

      « LVMH a rasé un pâté de maisons quasiment en entier, au cœur de Paris ! Et le Conseil d’État a finalement laissé faire », s’émeut le journaliste Didier Rykner, patron du magazine en ligne La Tribune de l’art. « On s’est attaqués à trop puissant et on s’est cassé les dents », convient Julien Lacaze, dont l’association Sites & monuments a mené l’assaut juridique.

      Au cœur du conflit, l’interprétation des règles du plan local d’urbanisme (#PLU). « Pour nous, le PLU de Paris était très équilibré, autour d’une idée : ni pastiche ni rupture, explique Julien Lacaze. Quand vous détruisez un bâtiment pour reconstruire, il faut préserver certains éléments de continuité. Cela peut être un matériau ou un gabarit qu’on reprend, une forme générale, une toiture… »

      La justice a finalement octroyé une bien plus grande liberté à LVMH. Et la nouvelle Samaritaine a ouvert ses portes en 2021. « Il n’y a plus aucune obligation d’intégration des nouveaux bâtiments dans leur environnement », regrette encore aujourd’hui Julien Lacaze. De ce point de vue, considère-t-il, « LVMH a fait beaucoup de mal à tout Paris ».

      Dan Israel, Martine Orange, Khedidja Zerouali et Florence Loève
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280524/des-quartiers-entiers-de-paris-se-muent-en-lvmh-land

      #publicité #commerce #onestpluscheznous

  • Apple détruit tout : la publicité iPad qui fait scandale
    https://actualitte.com/article/117115/insolite/apple-detruit-tout-la-publicite-ipad-qui-fait-scandale

    J’avoue avoir eu des frissons en voyant la trompette se tordre... la suite était encore pire. Mais quelle mouche les a piquée ?

    Et puis vint la publicité 2024 : toujours dans la perspective de vanter les mérites toujours plus importants de son produit, Apple diffuse un spot publicitaire où une gigantesque presse va littéralement broyer dans la plus totale indifférence instruments de musiques, livres, pots de peinture, enceintes, mappemonde, borne d’arcade, sculpture, tourne-disque, jusqu’à des petites figurines en mousse représentant des émoticônes…

    Le tout, évidemment, pour montrer que la tablette concentre toutes ces choses broyées en son sein. Et accompagné sur X du commentaire de Tim Cook : « Découvrez le nouvel iPad Pro : le produit le plus fin que nous ayons jamais créé, l’écran le plus avancé que nous ayons jamais produit, avec l’incroyable puissance de la puce M4. Imaginez simplement toutes les choses qu’il aidera à créer. »
    “La” casse culturelle du siècle ?

    Les relents 1984/George Orwell n’échapperont à personne : heureusement, aucun ouvrage ne prend feu dans cette opération sans quoi l’on aurait illico crié — légitimement — à l’autodafé. Reste qu’en visionnant ce spot, nombreuses furent les réactions et expressions de malaise : écraser de la sorte, façon casse pour véhicules, des objets culturels pour exprimer que l’appareil numérique est un concentré suprême... le message ne passse pas.

    Souviens-toi 1984...

    L’auteur de science-fiction, et scénariste de comics, qui verse justement dans les univers post-apocalyptique, Yuval Kordov, n’a d’ailleurs pas manqué le rapprochement sur X. « Voilà quarante ans, Apple diffusait la publicité de 1984 comme une déclaration ferme, à l’encontre d’un avenir dystopique. À présent, vous incarnez ce futur dystopique. Mes félicitations. »

    #Apple #Publicité #IPad