• Les données numériques des femmes, armes de la justice américaine contre l’avortement ?
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/technologies/13190398-les-donnees-numeriques-des-femmes-armes-de-la-justice-americaine-contre

    La Cour suprême américaine pourrait remettre en cause le droit à l’avortement en laissant les Etats légiférer. Ceux qui interdiraient cet acte pourraient poursuivre des femmes en se basant sur leurs données numériques.
    La criminalisation de l’avortement pourrait prendre une tout autre dimension en utilisant les données numériques comme preuves au tribunal. L’achat d’un test de grossesse sur internet, une géolocalisation à proximité d’un centre de Planning familial ou des données de santé provenant d’une application de fitness sont des preuves qui pourraient être utilisées lors d’une action en justice.

    En 2017, une jeune Afro-Américaine du Mississippi a été inculpée de meurtre au 2ème degré de son enfant mort-né. L’accusation s’est basée sur une recherche qu’elle avait réalisée en ligne sur une pilule abortive. Même si elle a été relaxée en 2020, ces épisodes risquent de se généraliser.

    Des données précieuses pour une publicité ciblée
    Les données numériques des recherches effectuées sur Internet sont collectées et exploitées pour proposer de la publicité ciblée ou encore à d’autres fins.

    Selon une étude https://www.privacyinternational.org/long-read/3196/no-bodys-business-mine-how-menstruations-apps-are-sharing-your , les applications de suivi du cycle menstruel envoient des informations très personnelles sur la santé et les pratiques sexuelles des femmes directement à Facebook comme l’utilisation de contraceptifs, les dates de leurs règles, les symptômes et les humeurs.

    Les annonceurs s’intéressent à l’humeur des personnes car cela les aide à cibler stratégiquement les publicités à des moments où elles sont plus susceptibles d’acheter. Par exemple, les femmes enceintes, ou cherchant à le devenir, sont susceptibles de changer leurs habitudes d’achat.

    Pas de protection
    Dans un contexte de criminalisation de l’avortement, ces informations pourraient être intéressantes pour les services de police. Notamment aux Etats-Unis où, contrairement à l’Europe, aucune loi ne protège les citoyennes et les citoyens de l’utilisation de ces données numériques par la justice.

    En Europe, les données de santé sont considérées comme sensibles. Elles sont donc assujetties à des protections particulières par le Règlement Général de Protection des Données (ou le RGPD).

    En Suisse, le droit à l’avortement subit actuellement quelques pressions, sans pour autant être remis en question. Deux initiatives fédérales pour réduire le nombre d’IVG ont été lancées en 2021 : « La nuit porte conseil » et « Sauver les bébés viables ». La récolte des signatures court jusqu’en juin 2023.

    #femmes #usa #avortement #données #surveillance #facebook #santé #bigdata #algorithme #data #google #données_personnelles #profiling #vie_privée #flicage #smartphone #publicité

  • Plus beaux, plus blancs, plus polluants… Caroline Montpetit
    https://www.ledevoir.com/lire/722133/coup-d-essai-plus-beaux-plus-blancs-plus-polluants

    Ils ont atterri dans nos poubelles, portés par la publicité et ses mirages de propreté et d’individualité. Pourtant, paradoxalement, plus ils sont beaux et blancs, plus ils sont polluants. Ce sont ces objets jetables, gobelets, mouchoirs, téléphones, bâtons de déodorant, dont la philosophe française Jeanne Guien retrace l’histoire dans son dernier livre Le consumérisme à travers ses objets.


    Photo : Tobias Steinmaurer / APA via Agence France-Presse Le gobelet jetable est apparu aux États-Unis au milieu du XXe siècle, dans un contexte où les tasses communes étaient soupçonnées de transmettre des germes.

    À travers cette histoire, ce sont les fondements de notre consumérisme qu’elle traque, tels qu’ils sont conçus par une industrie sans cesse en quête de profits. Pour les atteindre, c’est l’individu qu’elle vise au cœur de son intimité. Et cette pseudo-propreté individuelle, du jetable et du parfumé, se fait trop souvent, on le voit avec la crise environnementale, au prix de la santé et du bien-être collectif.

    « Le consumérisme est quelque chose de très individuel, confirme-t-elle en entrevue. C’est d’abord l’individu qui agit. » La publicité s’adresse à « vous, à votre corps, à votre famille », et non à la société dans son ensemble. « Dans un monde comme cela, la pensée politique devient individualité. »

    Pour Jeanne Guien, le consumérisme n’est cependant pas « tant le vice moral de sociétés gâtées qu’une affaire de production et de conception ». Et c’est en décryptant comment le marché et la publicité ont créé ces besoins qu’elle laisse voir la possibilité de s’en libérer.

    Pour chaque objet analysé, l’autrice retrace les contextes et surtout les peurs qui ont porté son apparition, puis sa consommation.

    Le gobelet jetable, par exemple, est apparu aux États-Unis au milieu du XXe siècle, dans un contexte où les tasses communes, qui étaient accrochées par exemple aux fontaines d’eau, étaient soupçonnées de transmettre des germes.

    En 1910, l’Individual Drinking Cup Company (IDCC) lance d’abord le « gobelet public », puis le « gobelet individuel », puis le « gobelet sanitaire », prisé durant l’épidémie de grippe espagnole. « Toujours plus de propreté impliquait toujours plus de matière : des gobelets jetables, des pailles jetables, des emballages jetables », écrit-elle.

    Des besoins inventés
    Ce que Jeanne Guien démontre, c’est qu’il n’y avait pas de demande préexistante à l’apparition de ces objets. En France, au XVIIe siècle, « le peuple se mouchait avec ses doigts ou sa manche, les nobles avec un foulard ». Le mouchoir jetable, ancêtre du Kleenex, a pour sa part été conçu au Japon. Les nobles s’y mouchaient en effet dans du papier de soie dès le IXe siècle, nous dit-elle.

    En 1930, une publicité américaine de Kleenex affirme que « Kleenex remplace les mouchoirs en tissu chez les gens progressistes ». Après avoir ciblé les femmes riches qui se servaient des mouchoirs jetables pour se démaquiller, Kleenex lance son Mansize, pour conquérir le marché masculin. Et puis, pourquoi reculer devant la manne d’un public plus large ? Les mouchoirs jetables sont désormais présentés comme des produits « “pratiques et essentiels”, comme des objets quotidiens dans toutes les maisons ».

    Plus encore que la nécessité, c’est la peur qui est souvent mise en avant pour justifier la vente d’un nouveau produit. En entrevue, Jeanne Guien cite en exemple le cas des déodorants. En 1912, à une époque où les gens considéraient que le fait de se laver avec de l’eau était amplement suffisant comme mesure d’hygiène, une agence de publicité a l’idée de convaincre les femmes qu’elles pourraient faire souffrir leur entourage de l’odeur de leur transpiration sans s’en rendre compte.

    « Ce type de publicité, surnommé “campagne de la honte” ou “de la peur” devint un modèle par la suite : à travers le monde, on le retrouve dans les publicités pour le savon, le dentifrice, les déodorants vaginaux et même le papier à lettres… », écrit-elle.

    Indispensables téléphones
    Sans être immédiatement jetables, mais au moins aussi polluants, les téléphones intelligents ont fait l’objet d’une « diffusion rapide et massive, à un point unique dans l’histoire des techniques ». Grâce à l’effet de réseau systémique, « l’objet devient en soi un moyen d’intégration, ou d’exclusion ».

    « Dans certains pays, comme en Chine, il est nécessaire d’avoir un téléphone intelligent pour prendre les transports en commun », relève-t-elle.

    Experte de l’obsolescence programmée, Jeanne Guien met le lecteur en garde contre les multiples voies d’évitement en matière de réduction de la surconsommation.

    Prévient-on vraiment la surconsommation, par exemple, en mettant en marché un steak végétarien ? Soigne-t-on vraiment l’environnement en remplaçant, comme l’a fait McDonald’s dans les années 1990, le polystyrène par du carton ? Pourquoi ne pas carrément réduire l’usage du plastique plutôt que de compter sur son recyclage ? Les lois sur l’obsolescence programmée, comme celle qui est en vigueur en France, devraient-elles être plus largement appliquées ?

    Le greenwashing , largement pratiqué par les entreprises pour obtenir une acceptabilité environnementale douteuse, mériterait également d’être condamné, dit-elle. « Kleenex et Pornhub ne pourront jamais remplacer une forêt boréale en plantant des monocultures arboricoles. Ce discours est d’autant plus absurde que ces monocultures servent en général à la production », écrit-elle à titre d’exemple. Autre exemple ; un déodorant dit « bio efficace », qui a échoué au test d’innocuité « pour les femmes enceintes, les adultes, enfants et les adolescents, autrement dit pour tout le monde », écrit-elle.

    « Il faudrait pouvoir légiférer sur les contenus publicitaires », dit-elle en entrevue. « S’il n’y a pas de loi, les entreprises ne feront pas les choses par elles-mêmes. » Dans ce rapport publicitaire qui lie directement les entreprises et le grand public, les forces en cause sont pour l’instant déséquilibrées, et les intermédiaires ne sont pas au rendez-vous.

    #jetables #consumérisme #publicité #kleenex #peurs #déodorants #smartphones #obsolescence_programmée #surconsommation #plastiques #greenwashing #bio_efficace

    • Le consumérisme à travers ses objets Jeanne Guien
      https://www.editionsdivergences.com/livre/le-consumerisme-a-travers-ses-objets

      Qu’est ce que le consumérisme ? Comment s’habitue-t-on à surconsommer, au point d’en oublier comment faire sans, comment on faisait avant, comment on fera après ? Pour répondre à ces questions, Jeanne Guien se tourne vers des objets du quotidien : gobelets, vitrines, mouchoirs, déodorants, smartphones. Cinq objets auxquels nos gestes et nos sens ont été éduqués, cinq objets banals mais opaques, utilitaires mais surchargés de valeurs, sublimés mais bientôt jetés. En retraçant leur histoire, ce livre entend montrer comment naît le goût pour tout ce qui est neuf, rapide, personnalisé et payant. Car les industries qui fabriquent notre monde ne se contentent pas de créer des objets, elles créent aussi des comportements. Ainsi le consumérisme n’est-il pas tant le vice moral de sociétés « gâtées » qu’une affaire de production et de conception. Comprendre comment nos gestes sont déterminés par des produits apparemment anodins, c’est questionner la possibilité de les libérer.


      JEANNE GUIEN , ancienne élève de l’École normale supérieure, est docteure en philosophie et agrégée. En 2019, elle a soutenu une thèse à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne consacrée à la notion d’obsolescence, étudiant l’histoire des débats autour de la durée de vie des moyens de production et des biens de consommation. Membre du CETCOPRA et du LISRA, co-organisatrice du séminaire Deuxième vie des objets (Mines, EHESS), elle conduit également des expériences de recherche-action concernant les biffins (récupérateurs de rue en Ile-de-France), le freeganisme (récupération alimentaire), la collecte municipale des déchets et l’antipub. Elle anime également une émission radio et un blog sur médiapart afin de médiatiser certains enjeux sociaux et politiques liés au déchet : condition de travail des éboueurs et des biffins, politiques d’ « économie circulaire », injustices environnementales en France, répartition inégale de l’étiquette « écologiste » dans les luttes et les mouvements sociaux.

  • « Bébés Coca » : dans les Hauts-de-France, les ravages méconnus du soda sur les très jeunes enfants
    Médiacités - Virginie Menvielle
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/06/10/bebes-coca-dans-les-hauts-de-france-les-ravages-meconnus-du-soda-sur-les-

    Dans les Hauts-de-France, un certain nombre d’enfants en bas âge ne consomment que des boissons sucrées.

    Des bébés aux dents de lait tachées, noircies, dont il ne reste que les racines. Des bambins de trois ou quatre ans exhibant déjà des prothèses dentaires ou des dents de travers, qui poussent trouées comme du gruyère… Ces enfants, les professionnels de santé et de la petite enfance qui les reçoivent ou les côtoient au quotidien les surnomment parfois « les bébés Coca ». Les descriptions qu’ils en font semblent sorties d’un livre de Dickens. Cela ne se passe pas à l’autre bout de la planète mais bien ici, dans la métropole lilloise et toute la région.


    La dentiste Angéline Leblanc a exercé à Roubaix et soutenu, en 2020, une thèse au CHU de Lille sur les caries précoces portant sur 50 enfants originaires de la métropole européenne de Lille (MEL). « On parle de caries précoces quand elles surviennent chez des enfants de moins de six ans », explique-t-elle. Dans certains cas, les premières taches sur les dents se manifestent bien avant. « Nous voyons parfois des patients d’un an qui ne possèdent que quatre dents, toutes cariées, déplore la professionnelle de santé. Il ne reste alors plus que les racines et nous n’avons pas d’autre solution que les extraire. »

    « On a plutôt tendance à retirer les dents qu’à les soigner »
    Au CHU de Lille, les interventions de ce type sont monnaie courante, constate Angéline Leblanc. « Il est très compliqué de soigner de si jeunes enfants : quand ils arrivent au service d’odontologie, c’est souvent trop tard. Cela fait trop longtemps qu’ils ont mal. On a alors plutôt tendance à retirer la ou les dents en question qu’à les soigner… »

    Les dentistes ne sont pas les seuls à faire ce constat. « On accueille des enfants aux dents tellement fines qu’elles se cassent très facilement », confie Stéphanie Leclerc, responsable du pôle petite enfance de la métropole lilloise au sein de l’Établissement public départemental pour soutenir, accompagner, éduquer (EPDSAE) de Lille. Âgés de quelques mois à six ans, ils subissent des interventions chirurgicales lourdes et enchaînent les rendez-vous médicaux plus ou moins traumatiques. À cela s’ajoutent les craintes des familles, totalement dépassées par les évènements.

    « Nous accompagnons des parents en grande précarité sociale, qui ne savent parfois pas lire. Ils pensent bien faire et n’ont pas conscience que ce qu’ils font consommer à leurs enfants peut être nocif, observe Stéphanie Leclerc. Certains ne reçoivent que des biberons de Coca ou d’Ice tea… » Les équipes de Stéphanie Leclerc, composées notamment d’éducateurs et d’auxiliaires de puériculture, font de la pédagogie. Elles demandent aux parents d’assister aux rendez-vous médicaux pour qu’ils prennent conscience des dangers que ce type de boissons représente pour leurs enfants.

    Pas tous égaux face aux biberons marron
    « On considère que 20 % de la population française concentre 80 % des problèmes de dentition », souligne Angéline Leblanc. Autrement dit, ceux-ci sont très corrélés au niveau de vie. Mais dans toutes les classes sociales, c’est la méconnaissance des dangers liés à l’ingestion des boissons sucrées pour les plus jeunes qui domine. « Les parents s’amusent à voir leurs bébés faire la grimace à cause des bulles. Ils leur en redonnent donc », raconte Stéphanie Leclerc.

    Devant la grille des écoles, des enseignantes interloquées voient passer des bébés avec des biberons marronasses dans leurs poussettes. « La première fois, ça m’a saisie, ça me paraissait assez surréaliste comme scène », se souvient Marie, enseignante en maternelle en REP+ dans le Pas-de-Calais. Elle en parle autour d’elle et découvre une pratique bien plus courante qu’elle ne l’imaginait. « J’ai noué des relations avec plusieurs familles – je suis notamment allée plusieurs fois chez une maman qui faisait goûter du Coca à son nourrisson avec une petite cuillère… »

    « Les familles les plus aisées ne se retrouveront pas avec des enfants en grande souffrance à qui il faut arracher des dents »

    Face à un tel fléau, les professionnels disent se sentir souvent impuissants. Jeune enseignante, Marie s’est retrouvée démunie face à une situation qui ne relevait pas de sa compétence. « J’essayais de créer un lien avec les familles. La meilleure manière de le faire n’était pas de leur tomber dessus en jugeant la façon dont elles élevaient leurs enfants. Mais j’ai quand même fait des allusions lors de voyages scolaires ou rappelé que boire de l’eau était indispensable. »

    Ces notes aux parents avant les sorties scolaires pour leur indiquer que l’eau est la boisson à privilégier pour tous les enfants, les enseignants et animateurs de centres de loisirs ont presque tous l’habitude de les faire. Et pas seulement dans les quartiers prioritaires. L’engouement pour les boissons sucrées touche toutes les classes sociales. Dans les réunions parents-profs, le sujet revient régulièrement sur la table. Parmi ceux qui ne jurent que par le bio, beaucoup oublient que dans les jus de fruits… il y a du sucre et en quantité ! Reste qu’à l’apparition des caries, les incidences ne sont pas les mêmes dans ces familles. « Les plus aisées vont aller chez le dentiste dès la première tache et ne se retrouveront pas avec des enfants en grande souffrance à qui il faut arracher des dents », confirme Angéline Leblanc.

    Vers une meilleure prévention ?
    Au regard de la gravité de la situation, certains professionnels de santé continuent d’enrager en passant dans les rayons de produits infantiles des supermarchés qui proposent notamment de petites bouteilles de concentré de fruits. « Ça devrait être interdit », lâche Angéline Leblanc, agacée. Elle n’est pas la seule à le penser. « On milite pour que des étiquettes “interdit aux moins de 6 ans” soient apposées sur les bouteilles de soda », annoncent les parents les plus impliqués. Mais ces coups de gueule sporadiques ne dépassent pas les conseils d’école et ne peuvent à eux seuls faire bouger les lignes. Ceux des dentistes non plus.

    « On essaye d’expliquer aux parents, mais bien souvent ils nous répondent qu’eux-mêmes ne boivent pas d’eau et ne voient pas où est le problème »

    Lancées en France en 2017, les étiquettes nutri-score pourraient devenir obligatoires fin 2022. Mais ces indications ne semblent pas suffire – d’où l’idée de créer d’autres marqueurs pour signaler les produits « interdits aux enfants », sur le modèle du logo « déconseillé aux femmes enceintes » sur les bouteilles d’alcool. Certains pays se sont déjà emparés du sujet. Deux États mexicains interdisent par exemple la vente de boissons sucrées aux moins de 18 ans depuis le 8 août 2020 https://elpais.com/mexico/2020-08-08/oaxaca-inicia-la-carrera-contra-los-productos-azucarados-con-el-apoyo-del-go . Une première mesure avait déjà été appliquée en 2014, qui imposait une taxe sur les boissons sucrées. Le Mexique est à ce jour le seul pays du monde à avoir pris de telles dispositions, principalement pour lutter contre l’obésité infantile. D’autres, comme le Chili, tentent d’inciter à la précaution au moyen d’ étiquettes choc . 
     
    Dans l’Hexagone, il n’existe rien de semblable pour le moment. Pourtant, une étude nationale sur l’état de santé des enfants de 5-6 ans dans les différentes régions de France https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/er250.pdf , commanditée par le ministère de la Santé à l’aube de l’an 2000, faisait déjà état d’une situation d’urgence. Une vingtaine d’années plus tard, rien n’a changé. Désabusés, certains professionnels de la petite enfance finissent par abandonner. D’autres continuent à se mobiliser, avec des initiatives personnelles : des enseignants en maternelle distribuent des flyers sur l’importance de l’hygiène dentaire ou la nécessité de restreindre la consommation de boissons sucrées… « On essaye d’expliquer aux parents, mais bien souvent ils nous répondent qu’eux-mêmes ne boivent pas d’eau et ne voient pas où est le problème. »

    Faute de réponse massive et coordonnée des autorités sanitaires sur le sujet, leurs actions individuelles restent un minuscule pavé dans une immense mare de… Coca.
    #sucre #dents #santé #obésité #enfants #bambins #cola #coca_cola #pepsi_cola #alimentation #caries #dentistes #pauvreté #publicité #multinationales #écoles #ARS #prévention
    J’ai découvert l’existence des « bébés Coca » à l’entrée en maternelle de mon propre enfant. L’institutrice distribuait aux parents des flyers sur l’hygiène dentaire ; j’ai été interloquée par les préconisations qui y étaient imprimées. Il me paraissait évident qu’il ne fallait pas donner de sodas et de boissons sucrées aux plus jeunes avant de dormir, par exemple. J’en ai parlé avec l’enseignante : elle était très surprise que j’ignore l’existence de ces « bébés Coca » et m’a dit ce qu’elle en savait. Au fil du temps, d’autres personnes (éducateurs, auxiliaires puéricultrices…) que j’ai rencontrées lors de différents reportages ont mentionné ce qu’ils désignaient parfois aussi sous le nom de « syndrome du biberon ».

    Ces rencontres ont eu lieu dans l’Aisne, le Pas-de-Calais et le Nord. J’ai compris qu’il y avait un problème de santé publique et décidé d’enquêter. La rencontre avec Angéline Leblanc, dentiste qui a fait sa thèse sur le sujet, a été déterminante. Elle m’a permis de prendre conscience de l’ampleur du phénomène même s’il est impossible d’obtenir des chiffres sur le nombre d’enfants concernés. Pour l’heure, il n’existe pas de données, mêmes approximatives, sur le sujet. Contactée, l’Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France n’a pas souhaité apporter son éclairage à Mediacités et nous le regrettons, dans une région réputée pour ses indicateurs inquiétants en la matière…

    Au Mexique, depuis début octobre 2020, de nouvelles étiquettes sont apparues sur les emballages alimentaires. Il s’agit de grands octogones en noir et blanc collés sur tous les aliments où il faut signaler un excès de gras, de sucre ou de sel. Une obligation contraignante puisqu’elle concernerait 80 % des produits mis à la vente, d’après l’Institut national de santé publique mexicain. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est convaincue de l’intérêt d’une telle initiative et a remis un prix au pays pour cette initiative ambitieuse. Le Mexique n’est pas le seul pays à avoir mis en place ce type d’étiquetage. Le Chili l’a fait il y a trois ans et les résultats vont dans le bon sens https://observatoireprevention.org/2020/09/02/le-chili-un-exemple-dintervention-agressive-de-letat-pour-co . Le Pérou, Israël et le Canada travaillent sur des systèmes similaires.

  • Aides aux entreprises, publicité numérique, Etat social... Nos trois conseils lecture du mois | Alternatives Economiques
    Le grand Krach de l’Attention par Tim Hwang
    https://www.alternatives-economiques.fr/aides-aux-entreprises-publicite-numerique-etat-social-nos-trois-conseils/00103584

    2/ Dans les coulisses du web : Big seller is watching you

    Nos économies contemporaines sont-elles devenues aussi dépendantes de la publicité numérique que du pétrole ? En dressant ce parallèle, Tim Hwang nous montre l’ampleur de ce qui dépend aujourd’hui de la publicité personnalisée en ligne : nos mails, la navigation, les réseaux sociaux, la recherche (Google), etc.

    L’ensemble de ces services étant financé par la publicité personnalisée, ou plus précisément programmatique, une technologie stratégique de mise aux enchères des audiences en temps réel. Avocat et chercheur, l’auteur en interroge l’efficacité. Et si les promesses de ce ciblage publicitaire prétendument ultraprécis étaient largement exagérées ?

    Dans un style très accessible, Tim Hwang décrit l’opacité des entreprises de ce secteur, le manque de contrôle et se demande même si nous ne sommes pas en pleine bulle spéculative. Ayant travaillé chez Google, il a le mérite d’interroger ce qui ne l’est pas souvent, et ce avec des arguments techniques.

    Justin Délepine

    Le grand krach de l’attention. La publicité, une bombe au cœur de l’Internet, par Tim Hwang C&F éditions, 2022, 176 p., 22 €.

    https://cfeditions.com/krach

    #Tim_Hwang #Publicité

  • After Sheryl Sandberg’s departure, how long does Facebook have left? - New Statesman
    https://www.newstatesman.com/science-tech/big-tech/2022/06/how-long-does-facebook-have-left

    The scrappy start-up had morphed into a global advertising behemoth with tens of thousands of employees but its size, reach and revenues failed to protect it from the shifting sands of digital culture and the perils of the attention economy. Since the start of this year, Facebook’s market capitalisation has fallen by 43 per cent.

    The received wisdom is that TikTok is to blame for Facebook’s woes. While Zuckerberg and Sandberg controversially secured permission to acquire Instagram and WhatsApp in 2012 and 2014 respectively, TikTok has remained firmly beyond their grasp. Although Zuckerberg has launched a copycat feature called Reels, it is failing to drive as much revenue as his other products.

    Facebook’s problems, however, may reflect a deeper trend within the advertising ecosystem. In Subprime Attention Crisis, Tim Hwang argues that the effectiveness of online ads has been dramatically exaggerated by the American tech giants. As the inefficiency of their commercial offering has been exposed over time, says Hwang, Facebook and Google have been forced to litter their platforms with ever more ad units.

    They “force more and more ads into an experience, or into a social media channel, in order to make the same amount of money… and that has the perverse effect of squeezing people away from those platforms,” said the former Google employee in a New Statesman interview earlier this year. The tech giants’ solution to this challenge, Hwang believes, is to direct users to new platforms, before they become so saturated with advertising that they too become unusable.

    Beyond buying competitors, copying rivals, producing more products and lobbying for favourable regulations, there is another trick social media companies use to maintain growth expectations and market share. They build ever higher walls around their platforms.

    #Facebook #Tim_Hwang #Publicité

  • J’ai commencé un boulot de distributeur de publicité dans les boîtes aux lettres depuis deux semaines. Si j’éprouve un malaise au sujet de ce boulot, ce n’est pas à cause de ce boulot en lui-même, mais du fait du regard négatif en réaction à cela, émanant de mon entourage. Ce regard est emprunt de pitié, parfois d’une désapprobation. J’aurais aimé une telle unanimité dans la négativité quand je faisais un boulot de codeur informatique ou d’ingénieur. A l’époque je me sentais coincé dans ce genre de tâches, consistant à faire augmenter la productivité des gens, et ce dans un contexte où je ne côtoyais que des salariés ayant fait des études supérieures. Dans ce genre de milieu, on se pense un peu privilégié. Non loin de mon ancienne boîte il y avait des camionnettes le long des routes où officiaient des prostituées, et mes collègues se sentaient loin de cela, à l’abri de façons de gagner de l’argent jugées indignes. De mon côté, une grosse partie de ma souffrance au travail émanait du hiatus entre l’obligation de paraître motivé et la réalité de ma motivation profonde, qui était que j’étais là par absence d’alternative pour gagner des euros. J’ai fini par me faire virer pour vivre un temps des allocations chômage, jusqu’à être confronté au manque d’argent à nouveau.

    Nous sommes des « travailleurs libres » écrivait Marx, et cela signifie que nous ne sommes pas attachés à un maître, une communauté ou un lieu. Notre force de travail est disponible à la vente, et cette liberté est une fiction juridique nécessaire pour contractualiser avec un employeur ou un client.

    Cette liberté de contracter, institution nécessaire au capitalisme, nous fait croire que c’est un choix de faire tel ou tel type de travail. Mais l’éventail de ce choix, si jamais il fallait le revendiquer, est de toute façon un privilège de ceux qui ont fait un peu d’étude, qui ont la bonne couleur de peau, qui ont des papiers ou qui habitent les bons quartiers. Je pense que dans des milieux plus modestes, personne n’aurait rien à redire au fait de distribuer de la pub pour ramasser quelques euros. De mon côté, je peux sans doute me faire embaucher pour quantité de boulots différents, mais à l’intérieur d’un choix vraiment restreint. Par exemple, quitte à courir partout dans une hâte permanente plusieurs heures d’affilées, je préférerais me rendre utile dans les services d’urgence d’un hôpital. Mais je n’ai aucune des qualifications requises pour cela, et je suis lassé de toutes ces années de formation derrière moi. De plus, je ne veux pas travailler à plein temps, ou plutôt si j’en étais obligé, je pense que je (re)deviendrais très vite une personne aigrie et déprimée. Je tente donc de vivre avec le minimum d’argent possible pour travailler le moins possible. Et je souhaite dans la mesure du possible compartimenter les choses en réservant un temps dédié et limité dans la semaine réservé au gain d’euros.

    Aussi dans ce boulot de distributeur de pub, j’ai pu découvrir et apprécier ce que je n’avais pas du tout observé dans mes boulots plus qualifiés. L’absence de fierté et la modestie des gens, même de la part des responsables, qui directement auto-critiquent l’activité de la boîte. Il est vrai que la distribution de pubs en boîte aux lettres est sur la sellette, tellement elle est illégitime, et que bientôt elle disparaîtra sans doute complètement. Ceci dit, c’est la première fois aussi dans mon boulot et pratiquement dès mon arrivée, des gens parlent de faire grève et de bloquer le dépôt. Socialement c’est un univers où je me sens beaucoup plus à l’aise car j’y retrouve ce que je cherche ailleurs. Malheureusement ce n’est pas un boulot éthique, il est non seulement peu utile socialement, mais injustifiable écologiquement parlant, avec ces tonnes de papiers imprimés à peine consultés avant de rejoindre la poubelle. Les personnes âgées peuvent en être friandes toutefois, et dans les immeubles de logements sociaux, je ne vois que très peu de « stop pub » sur les boîtes aux lettres. Ce papier publicitaire est indéniablement une source d’information pour qui veut optimiser son budget courses. Cela ne justifie pas pour autant ces tonnes de papier que nous distribuons chaque semaine.

    Il est clair que pour moi, la seule chose qui justifie ce boulot c’est l’argent, et ma volonté de ne pas compromettre ma subjectivité dans des boulots où l’on me demandera d’être motivé pour l’exercer. Ici, il n’est pas question de défendre un métier, un outil de travail, une éthique professionnelle ou une entreprise. Et c’est heureux. Et ça devrait l’être partout et pas seulement dans la distribution de pubs. Ici, la seule issue positive d’un mouvement social à mes yeux est de foutre le feu à ces dépôts, à condition toutefois de ne pas s’arrêter là. Car j’aimerais bien m’adresser aux personnes qui font un boulot plus acceptable à leurs propres yeux, c’est-à-dire ni totalement nuisibles ni totalement futiles, mais quand même un peu. Ce sont des boulots utiles dans cette société-là, mais insensés dans une société décente. Tant que notre subsistance de base restera fondée sur la vente de notre temps de vie, et bien plus encore quand nous y pensons en dehors de ces heures, ce sera toujours l’exploitation qui gouvernera nos prétendus choix. Tant que nous ne commencerons pas à construire un socle de subsistance inconditionnel et débarrassé de l’argent, les discussions éthiques sur le travail ne resteront qu’un bavardage entre gens privilégiés. Tant qu’on en est à se juger les uns les autres sur nos prétendus choix de vie, en fermant les yeux sur les règles sociales qu’il faut changer pour réellement avoir le choix de ne pas aller collectivement dans le mur, on ne fait que propager et reproduire notre propre aliénation à la marchandise.

    #distributeur-prospectus #anti-travail

    • Par rapport aux « boulots de merde » de Brygo (ou « bullshit jobs » de Graeber), un point qu’il cherche à faire comprendre, il me semble, c’est que justement il y a plus ou moins un consensus pour dire que ce type de boulot est négatif (pour l’environnement, et souvent pour les salariés), mais que de nombreux autres devraient l’être tout autant, pour deux raisons différentes, qui ne se situent pas au même niveau :
      – de nombreux métiers valorisés socialement (à cause du niveau d’étude entre autre), sont tout aussi négatifs pour la société, comme développeur informatique ou installeur de logiciels ERP, si le but est d’augmenter la productivité des gens dans une entreprise par exemple, c’est participer pleinement à l’un des cœurs du fonctionnement capitaliste : produire toujours plus, toujours plus vite, pour faire plus de marge, même si ça abime des gens en bout de chaine
      – dans le capitalisme tout travail devrait être reconnu comme négatif quelque soit son but, car tout travail est une vente de son temps contre de l’argent, même dans les activités « gentilles » (soigner des gens, fabriquer des jouets en bois, être journaliste à CQFD…)

    • merci aussi @deun pour ton texte

      Je croise pas mal de personnes, assez jeunes pour la plupart, qui disent choisir de vivre en squats parce qu’elles considèrent que payer pour se loger, boire de l’eau, s’éclairer est une aberration sociale et environnementale. Je souligne que ces personnes sont jeunes car c’est loin d’être simple de vivre ainsi toute une vie.
      Le gain financier du travail (et son augmentation prévue lors d’une « carrière ») nous rassure en nous exemptant de la culpabilité d’être des « parasites de la société ». Il permet également de lever la culpabilité de consommer des produits aussi terrifiants que des SUV ou des carottes râpées sous barquette plastique, devenus l’absurde compensation symbolique du travail.
      Nous nous permettons cet égoïsme sordide parce que nos modes de représentation politique (vivre ensemble) ont été totalement remodelés de manière à nous enjoindre de nous conformer à un modèle de réussite individuelle si bien intégré que nous ne savons plus vivre ensemble. Jusqu’à nous faire croire que la roue soit disant collective qui va de plus en plus vite dans le ravin que nous poussons à force de travail est la seule et unique à être valorisable.

      Une vieille amie chinoise me disait que nous ne connaissons pas notre chance de pouvoir passer notre journée à déprimer alors qu’ailleurs, la journée est par nécessité consacrée à trouver à manger. Ici, en Europe, nous ne travaillons plus que pour maintenir le décor en place : des pantins à l’assemblée nationale aux ordres des maitres du monde maintenus par des imbéciles qui veulent occuper leur journée.

      Pour ce qui est des déprimé·es, de plus en plus nombreux, et ceux qui craquent psychologiquement du travail sous toute ses formes, le pire est sûrement quand il faut revenir à la place attribuée, être lâche à nouveau, avoir peur de se défendre des exploiteurs ou de se retrouver à vivre en squatt.

    • @rastapopoulos

      Concernant ceci, est-ce la position des auteurs du livre « Boulots de merde » de Brygo et Cyran ? Je suis curieux de savoir comment ils la justifient si c’est le cas.

      dans le capitalisme tout travail devrait être reconnu comme négatif quelque soit son but, car tout travail est une vente de son temps contre de l’argent, même dans les activités « gentilles » (soigner des gens, fabriquer des jouets en bois, être journaliste à CQFD…)

      C’est évidemment ce que je pense aussi. La négativité dont il est question n’est pas dans la dimension concrète du travail rémunéré, mais dans le type de rapport social que ce travail vient actualiser. C’est ce que j’essaie de raconter dans mon autre texte « je travaille et je ne veux pas être payé pour cela ».

    • Ah non non @deun ça c’était mon commentaire de ce que toi tu avais décrit :p , en réponse à @vanderling qui mettait justement un lien vers les boulots de merde de Brygo plus haut. Et donc en disant que ce que toi tu disais allait plutôt à l’encontre de ça, ou tout du moins allait bien plus « profond » car ne se limitait pas à dire que tel ou tel boulot est merdique écolo-socialement, mais que tout le rapport social est pourri.

    • Un autre lien qui apportera peut-être plus de réponse à tes questions @deun
      https://seenthis.net/messages/959382
      Je ne peux pas répondre car je n’ai pas lu ces livres, dans ton autre texte tu conclus par le manque d’une culture de l’insoumission au travail rémunéré. Pour mon cas, je ne me considère pas comme un insoumis mais comme un assisté et un fainéant invétéré suffisamment résistant. Ma liberté n’a pas de prix et j’accepte de vivre de ce que j’aime, c’est-à-dire pas grand-chose. Le sens commun, quand il n’est pas perdu, nous invite à refuser l’adaptation et à tenter de recréer un monde, c’est-à-dire les conditions d’une habitation disait Hannah Arendt. Sauf que là, la maison brûle et qu’il n’y a jamais eu autant de pyromanes. Un autre copain (assisté lui aussi) m’a dit : « Le dernier qui m’a vu travailler est mort et le prochain qui me verra retravailler il est pas né. »

    • ... en tout cas dans l’entreprise de distribution de pub on te fait bien comprendre la logique sociale du « temps socialement nécessaire » où la norme pour être payé pour son temps de travail c’est d’atteindre la vitesse de la personne la plus performante. (Et il me semble qu’avant le système de la badgeuse gps, les gens s’échinaient à finir leur tournée en bien plus d’heures qu’ils étaient payés, et se retrouvaient donc à être payé un 1/2 Smic horaire. Maintenant ce truc de faire travailler les gens à la tâche qui leur a fait perdre des procès au prud’homme n’est pas possible sous cette forme. Mais ça revient sous une autre, par exemple en appliquant des pénalités appelées « écrêtage » sur les tournées où le logiciel a détectée des « anomalies », comme par exemple des tournées incomplètes dans le temps dit « théorique » payé au distributeur).

      Ceci dit j’ai observé la même logique dans un bureau d’étude technique employant des dessinateurs bac+2 : le chef du machin dimensionnait les tâches en fonction du plus performant, et il trouvait normal que le débutant passe des heures non payées le temps d’atteindre l’objectif. En fait tout le monde trouvait ça normal et c’est normal parce que c’est la logique capitaliste.

  • Des prix d’abonnement pourront être augmentés sans consentement sur l’App Store Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1884214/app-store-prix-abonnement-hausse-sans-consentement

    De nouvelles règles pour la boutique d’applications d’Apple, l’App Store, ont été annoncées cette semaine et elles pourraient avoir un effet sur votre portefeuille : les développeurs pourront dorénavant augmenter le prix d’abonnement à une application sans obtenir le consentement manifeste des utilisateurs et utilisatrices.

    Dans un billet de blogue destiné aux développeurs, Apple argue que cette mesure permettra aux personnes de ne pas voir leur accès à ces applications coupé si elles ont oublié d’appuyer sur un bouton donnant expressément leur aval à une hausse du prix.


    Apple a annoncé ces nouvelles règles en même temps que le déploiement d’une mise à jour iOS. - Photo : afp via getty images / CHRIS DELMAS

    Les entreprises devront seulement s’assurer d’aviser les utilisateurs et utilisatrices du changement de prix, mais elles pourront aller de l’avant avec des frais plus élevés pour les abonnements renouvelables automatiquement, sans avoir l’obligation d’obtenir un “oui ” ou un “non”, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.

    Apple met une limite aux hausses de prix qui peuvent être appliquées de cette manière : elles ne doivent pas dépasser les 50 % du prix de l’abonnement précédent. L’augmentation ne doit pas être de plus de 7 $ pour les forfaits mensuels, et de 70 $ pour les formules annuelles.

    Cette nouvelle mesure entre en vigueur sur la majorité des territoires où l’App Store fait des affaires, dont le Canada.

    #apple #abonnement #app_store #smartphone #algorithme #bigdata #iphone #domination #gafam #bénéfices #publicité #technologisme #profiling

  • Le #Vélo offre la liberté que les #publicités pour les voitures promettent
    http://carfree.fr/index.php/2022/05/17/le-velo-offre-la-liberte-que-les-publicites-pour-les-voitures-promettent

    La #vidéo suivante n’est pas une publicité pour un vélo, et encore moins une publicité pour une voiture. C’est juste une vidéo montrant que c’est bien le vélo qui offre Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #cyclistes

  • Métier : styliste de livres pour célébrités et autres influenceurs
    https://actualitte.com/article/105856/insolite/metier-styliste-de-livres-pour-celebrites-et-autres-influenceurs

    Quand les grands couturiers ne les placent pas au centre de leurs défilés, les figures d’Instagram ou de TikTok en font des accessoires de choix : il s’agit bien sûr des livres. Mais pas n’importe lesquels. Le New York Times fait état de l’existence d’un mystérieux — ou d’une mystérieuse — styliste de livres, chargé de sélectionner les ouvrages avec lesquels il sera bon de s’exhiber...

    Publié le :

    03/05/2022 à 15:35

    Antoine Oury

    Devant les objectifs des paparazzis ou celui, plus maitrisé, de son propre smartphone, les célébrités et autres influenceurs des réseaux sociaux ont fait du livre un accessoire furieusement tendance. Régulièrement, un titre mis en avant par untel ou unetelle gagne en quelques jours des millions de lecteurs, comme lorsque Kendall Jenner, en 2019, s’était affichée avec Tonight I’m Someone Else, un recueil d’essais signé Chelsea Hodson. Ce titre plutôt confidentiel avait vu ses ventes grimper en flèche.

    Les recommandations de diverses célébrités ne datent pas d’hier : quand Marylin Monroe s’était fait photographier en pleine lecture d’Ulysse de James Joyce, le classique réputé difficile de l’écrivain irlandais avait connu un sérieux regain d’intérêt. Et nul besoin d’axer sa communication spécifiquement sur la lecture, comme Emma Watson ou Reese Witherspoon.

    La nature ayant horreur du vide, un métier s’est toutefois créé pour conseiller au mieux les vedettes d’aujourd’hui sur leurs lectures. Pas un libraire ni un bibliothécaire, non : un styliste de livres. Nick Haramis, qui signe un article dans le New York Times sur ce mystérieux rôle, soupçonne fortement Karah Preiss, productrice et consultante, cofondatrice du réseau social de lecteurs Belletrist avec l’actrice Emma Roberts.

    « Je veux faire pour les livres ce que Kylie Jenner a fait pour les rouges à lèvres [l’influence a popularisé leur usage et créé sa propre marque, NdR] », aurait assuré Emma Roberts lors d’une conversation avec l’autrice Ariel Levy. Autrement dit, faire en sorte qu’il soit « indispensable d’en avoir un ».

    Un ou plusieurs, certes, mais les bons : Preiss, en travaillant ce segment, aurait acquis une certaine expertise pour conseiller les stars — pour peu que la styliste de livres soit bien elle. En tout cas, elle défend cette publicité : « Si vous posez la question à un auteur, je pense qu’il serait très content que Kendall ou Gigi Hadid [une mannequin, NdR] lise son livre », affirme Preiss. « Ceux qui assurent que l’image d’une influenceuse avec un livre est mauvaise pour la lecture sont stupides. Un livre ne perd pas soudainement de sa valeur parce que quelqu’un le lit. »

    Dans ce petit monde assez bourgeois et fortuné, où tout s’achète ou presque, les bibliothèques se font aussi sur mesure : Jenna Hipp et Josh Spencer se sont spécialisés dans le design de collections. Leurs clients envoient une photo d’une étagère vide dans un salon, et le couple se charge de la remplir, en respectant une certaine harmonie des formes et des couleurs. Le tout pour 500 à 200.000 $.

    À l’origine spécialisée dans la manucure, Jenna Hipp apportait sur les plateaux de shooting un petit cadeau à ses clientes réputées : de l’huile essentielle et un livre qu’elle pensait correspondre à leurs goûts. Petit à petit, elle est devenue l’influenceuse littéraire de ces influenceuses...

    #Edition #Médias_sociaux #Publicité

  • Paresse business : petits livreurs et gros profits | ARTE Radio
    https://www.arteradio.com/emission/vivons_heureux_avant_la_fin_du_monde

    Depuis la pandémie, les applications de « quick commerce » ont révolutionné les comportements du citadin moyen. La recette miraculeuse ? Commander en trois clics sur son smartphone une barquette de guacamole pour l’apéro ou un pack de lait UHT, et se les faire amener à domicile en quelques minutes par un livreur à vélo. Et ceci tous les jours, de l’aube à minuit, pour un surcoût dérisoire de même pas deux euros. Flink, Cajoo, Gorillas, Getir… Une dizaine de jeunes start-up européennes se disputent, après celui de la livraison des repas, ce nouveau marché des courses d’épicerie disruptées. Leur arme fatale : un réseau de dark stores, des mini-entrepôts disséminés dans les grandes métropoles et qui permettent aux livreurs d’être à proximité des clients. Des siècles de civilisation et d’innovation technique pour ne plus bouger ses fesses du canapé... Que raconte ce business de la paresse ? Sous prétexte de nous simplifier la vie, comment cette économie change-t-elle le visage de la ville ? Notre rapport aux autres, au travail, au temps ? D’ailleurs, quelle vie mènent ceux qui pédalent toute la journée avec des sacs isothermes sur le dos ? En rencontrant un livreur à vélo sans papiers, des geeks du numérique, et un économiste affûté et pédagogue, Delphine Saltel éclaire ce qui se passe à l’ombre des dark stores et des dark kitchens. Au cœur de nos petits arrangements avec la flemme.

    #Podcast #Alimentation #Économie #Numérique

  • La publicité limite la grammaire des interactions sociales | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/04/20/la-publicite-limite-la-grammaire-des-interactions-socia

    La publicité, partie intégrande du cycle de la réalisation de la valeur et du fétichisme de la marchandise (pour utiliser des notions de la critique de l’économie politique) contribue à l’augmentation et au renouvellement – souhaitée par les entreprises – de besoins souvent artificiels. La logique publicitaire (une véritable pollution imposée aux consommateurs et consommatrices) au cœur du fonctionnement de l’internet me semble hautement critiquable. Cet outil relevant du commun, son éventuellement financement – comme son fonctionnement – ne peux relever de la sphère privative lucrative.

    Cela étant précisé, cet ouvrage contribue à la compréhension de l’« économie de l’attention » et de mécanismes publicitaire propres au fonctionnement de l’internet, « La publicité numérique est le cœur funeste qui fait vivre l’internet ».

    Tim Hwang discute donc du jargon de la publicité programmatique, de temps réel, de plates-formes logicielles, de monétisation par la vente de l’attention des consommateurs et consommatrices, de risques systémiques, des ressemblances entre les marchés de la publicité programmatique et les marchés financiers, des enchères publicitaires, des algorithmes, « La technologie permet de jouer le jeu, mais ne dicte pas les règles du jeu », d’attention marchandisée, « Le concept amorphe, informe, de l’attention est désormais un ensemble d’éléments comparables et distinguables qui peuvent être captés, évaluées et vendus », de standardisation, de spéculation, de marchandises « abstraites », d’opacité, d’infrastructure de surveillance, de déferlement de données, de trading algorithmique, de dark pools, de nouveaux intermédiaires, de détermination des prix, de dépendance à l’égard des plateformes dominantes, d’ergonomie souterraine, de qualité, de la perte d’« efficacité » des bannières, de bloqueurs de publicité, de visibilité et d’invisibilité, « Un nombre stupéfiant des ces annonces n’est jamais vu par qui que ce soit »…

    J’ai notamment apprécié les passages sur la fraude publicitaire, la fraude au clic, « publicités… vues uniquement par des robots ou par des humains dont le travail consiste à cliquer dessus », l’usurpation de domaines, le développement d’entreprises criminelles… L’auteur interroge l’attention réelle, d’autant que se développe « le spectre du désintérêt du public pour la publicité en ligne ».

    Je ne reviens pas sur mes remarques antérieures. J’ajoute cependant que contrairement à l’auteur, il me semble possible d’aborder le fonctionnement de l’internet sans aucune publicité. La gratuité réelle pour les utilisateurs et utilisatrices peut être construite par une prise en charge collective de ce bien commun que devrait être l’internet.

    Il convient donc à la fois de combattre la place des Gafam, la dictature des algorithmes (masquant des choix et des programmations par des individus), la pollution publicitaire et la marchandisation du monde.

    #Tim_Hwang #Publicité #Economie_attention

  • How to Spot Content Marketing in Search Results | WIRED
    https://www.wired.com/story/how-to-spot-content-marketing-search

    Google results are less useful than ever. It’s my fault.

    OK, not entirely. Until recently I was employed, full-time, by a software company where I wrote articles designed to rank highly in Google results, where they’d get millions of clicks.

    More and more of your search results are like this. It’s called content marketing, and it’s somewhere between the editorial content you read on sites like this one and straight-up advertising. At its best, content marketing blends a certain amount of useful information with something that serves specific marketing aims. At its worst, content marketing is a way for marketers to get blatant sales pitches to rank highly in search results while also ruining your day.

    You probably interact with search-based content marketing all the time, whether you realize it or not. Here’s how to identify it and think critically about it.

    Pay Attention to the Website You’re On

    This might sound simple, but the easiest way to identify content marketing in search results is to notice what website you’re looking at—or, if you’re on a social network, whose account you’re looking at.

    Content marketing, generally, lives on the website of the product that’s being sold. So if you Googled “the best lawn mowers” check to see whether you’re on the website or social media handle of a company that sells lawn mowers, or a lawn care service, or any closely related industry. It’s easy, while searching for a specific piece of information, to skim past the header of whatever website you’re looking at and just scroll to the actual article. You need to be mindful.

    Here are a few quick tips for spotting, and potentially avoiding, content marketing:

    Notice the name of the website you’re reading. Most of us have a few websites we trust. Try to click those links before clicking anything else. Failing that, notice what website you’re looking at when you click.
    Pay attention to the website’s top bar. Blogs and media outlets generally don’t have links to a Pricing or Features page. If you see those things above an article, you’re probably looking at content marketing.
    If an article recommends a product, check whether you’re on that product’s website. This sounds obvious, but it isn’t. I can’t tell you how many times I, while working in product marketing, failed to do this—to think I’m reading a neutral review of a product only to realize I’m on their website.
    Check out the homepage of the site you’re on. Is this an editorial outlet or blog dedicated to providing information? Or is it a company that’s trying to sell you something? Either way, it’s good to know what you’re looking at. If you can’t tell, do a web search for the name of the website you’re looking at.

    Again, this all sounds simple because it is. But on the modern internet, where we all click search results and Twitter links without thinking, it’s surprisingly easy to read a post on a company’s website without realizing that’s what you’re doing.

    #Evaluation_information #Publicité #Marketing #Content_marketing

  • Sur Facebook, La République en marche et ses publicités un peu trop bien ciblées
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/04/02/sur-facebook-la-republique-en-marche-et-ses-publicites-un-peu-trop-bien-cibl

    « Sans connaître les critères de ciblage précis utilisés, on ne peut que faire des hypothèses, regrette Valerio Motta, ancien responsable Web du Parti socialiste (PS) et ex-conseiller ministériel, qui s’est publiquement agacé de cette campagne publicitaire. Mais on peut constater que faire une campagne spécifiquement sur la procuration, c’est viser plutôt les personnes qui partiront en vacances au moment de l’élection, et donc un électorat CSP+ qui est en général le plus favorable à LRM. Ce n’est pas vrai que LRM a intérêt à encourager la participation de manière générale : les classes populaires, qui votent le moins, sont aussi celles qui ne choisissent pas Emmanuel Macron. »

    Reste une inconnue de taille : l’efficacité de ces pratiques. Des chercheurs partenaires de Facebook avaient pu mener, en 2008, une expérimentation grandeur nature et controversée sur 61 millions d’électeurs américains, qui avaient été confrontés à différents types de messages les incitant à aller voter. Les conclusions de l’étude montraient que les messages « informatifs », du type de ceux promus actuellement par le parti présidentiel, avaient un impact négligeable ; les messages plus incitatifs, comme ceux partagés par des proches, pouvaient, eux, faire varier la participation de deux points.

    D’un scrutin à l’autre, les votes par procuration peuvent représenter entre 5 % et 10 % des suffrages lors des élections en France.

    #Publicité_politique #Efficacité

  • Pour réconcilier l’alcool et la route
    http://carfree.fr/index.php/2022/03/29/pour-reconcilier-lalcool-et-la-route

    L’été approche à grand pas : il est même, à vrai dire, déjà là. Des milliers d’automobilistes s’adonnent aux joies du moto-tourisme familial. Files d’attentes qui savent exercer notre patience, Lire la suite...

    #Insécurité_routière #histoire #humour #publicité #sécurité_routière

  • Usbek & Rica - « Le business de la pub en ligne est bâti sur une fiction : son efficacité »
    https://usbeketrica.com/fr/article/le-business-de-la-pub-en-ligne-est-bati-sur-une-fiction-son-efficacite
    https://usbeketrica.com/uploads/media/1200x628/09/92839-hwang_ouverture.png?v=1-0

    ARCHIVE – Dans son livre Subprime Attention Crisis (FSG Originals, 2020), le chercheur américain Tim Hwang, passé par Google et IBM, et aujourd’hui pensionnaire de l’université de Georgetown, enquête sur le marché de la publicité en ligne. Sa conclusion : la pub ciblée ne fonctionne pas et ce secteur d’activité, qui draine des sommes vertigineuses, a tout d’une bulle spéculative, prête à exploser.

    À l’occasion de la parution en français de cet ouvrage (Le grand krach de l’attention, C&F éditions, 2022), nous publions ici l’entretien que Tim Hwang nous avait accordé au printemps 2021, dans le cadre du dossier de notre magazine consacré au futur de la pub.

    Vous comparez le marché de la publicité en ligne à la bulle des subprimes qui a précédé la crise financière de 2008. Quels sont les points communs entre ces deux marchés  ?

    Un très grand nombre d’études montrent que les retours sur investissement de la publicité en ligne sont anémiques ou carrément négatifs. Et pourtant, l’argent continue d’affluer. Il y a un effet de mode, de mimétisme, l’idée que si tout le monde met de l’argent dans la publicité en ligne c’est bien que cela doit marcher. Mais je formule effectivement une autre hypothèse qui renvoie à la bulle des subprimes. Dans les années 1980 et 1990, de nombreuses économies avaient des problèmes et, dans les années 2000, les investisseurs ont cherché des placements sûrs. Une ruée s’est alors opérée vers les bons du Trésor américain dont le prix, progressivement, a augmenté. Il a fallu trouver autre chose, en l’espèce les hypothèques. Et la demande a été si forte que des hypothèques de moins en moins solides ont été mises sur le marché, adossées à des crédits accordés à des foyers peu ou pas solvables. Ainsi a débuté la crise des subprimes. Un phénomène similaire est aujourd’hui à l’œuvre avec la pub en ligne. Tout le marché de la publicité se redirige vers Internet, la demande est extrêmement forte et on commercialise des produits d’une qualité de plus en plus médiocre. Nous faisons face à une bulle spéculative, une distorsion entre le prix de la publicité en ligne, qui ne cesse de grimper, et sa valeur réelle.

    La publicité est au cœur du modèle économique d’Internet. C’est même son « péché originel » selon la formule du chercheur et activiste Ethan Zuckerman. Est-il possible de rompre avec ce modèle  ?

    Même si Facebook ou Google – les deux plus gros vendeurs de pub d’Internet – semblent inarrêtables, il ne faut pas oublier que ces entreprises sont jeunes et qu’Internet a déjà changé à de multiples reprises, et de manière radicale, au cours des dernières décennies. J’ai des amis qui sont des « anarchistes de la pub », qui voudraient s’en débarrasser totalement… Je suis plus modéré. La publicité est utile pour rendre certains services gratuits, je pense en particulier aux moteurs de recherche. Simplement, la pub ne doit pas être l’alpha et l’oméga du Web. Par exemple, les États pourraient subventionner l’accès à certains services essentiels aujourd’hui financés par la pub. Nous sommes à un tournant, un moment de renégociation du contrat social avec les grandes entreprises de la tech. Il ne faut donc ignorer aucune piste.

    #Tim_Hwang #Publicité #Economie_attention

  • Subprime Attention crisis : la publicité ciblée ne fonctionne pas
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/data-big-et-smart/publicite-ciblee-moteur-economique-web-arnaque

    Dans son livre Le grand krach de l’attention, Tim Hwang explique que la publicité ciblée, le moteur économique d’une grande partie du web, est survalorisée et à l’origine d’une bulle financière qui pourrait mettre en péril l’économie. Interview.

    Cette interview a initialement été publiée le 21 octobre 2020, date de la publication de Subprime Attention Crisis, puis mise à jour le 25 février 2022 à l’occasion de la publication de sa version française Le grand krach de l’attention (C&F Éditions).

    #Tim_Hwang #Attention #Publicité

  • Publicité automobile : les mentions écologiques vont-elles changer les comportements ?
    http://carfree.fr/index.php/2022/03/04/publicite-automobile-les-mentions-ecologiques-vont-elles-changer-les-comport

    À compter du 1er mars prochain, les #publicités pour les voitures auront l’obligation de faire mention d’un message en faveur d’alternatives parmi les trois suivants : « Pour les trajets courts, privilégiez la Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #critique #dépendance #psychologie #sociologie

  • Prologue de Tim Hwang à son livre : Le grand krach de l’attention | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/03/03/prologue-de-tim-hwang-a-son-livre-le-grand-krach-de-lat

    Premier jour de Programmatic i/o, la « plus grande conférence mondiale de l’écosystème du marketing data-driven ». Les participants s’entassent au sous-sol de l’hôtel

    Marriott Marquis de San Francisco afin d’assister à des présentations sur les aspects les plus subtils de la publicité en ligne. Les sessions promettent d’explorer des thèmes tels que « les meilleures pratiques pour une mesure avancée des audiences de la télévision » ou « l’avenir de la publicité vidéo ». Les stands de fournisseurs envahissent les lieux et vendent un nombre incalculable de choses, depuis les marchés d’échange de données destinées au ciblage publicitaire jusqu’aux plateformes d’automatisation de la création de contenus publicitaires. Le sac que j’ai reçu à l’entrée se remplit de brochures promettant « la monétisation des données grâce à une technologie imbattable » et des produits qui permettent « l’idéation, la production et l’approbation de vos contenus de marque […] rationalisés avec une efficacité sans précédent ».

    La publicité numérique est le cœur funeste qui fait vivre l’internet. Régi par les données et automatisé à l’extrême, cet écosystème mis à l’honneur par des conférences comme Programmatic i/o est la machine à sous qui a nourri l’ascension fulgurante des grandes sociétés technologiques et des créateurs de contenus les plus en vue de notre époque.

    #Tim_Hwang #Publicité #Prologue

  • Prologue de Tim Hwang à son livre : Le grand krach de l’attention
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    Premier jour de Programmatic i/o, la « plus grande conférence mondiale de l’écosystème du marketing data-driven ». Les participants s’entassent au sous-sol de l’hôtel

    Marriott Marquis de San Francisco afin d’assister à des présentations sur les aspects les plus subtils de la publicité en ligne. Les sessions promettent d’explorer des thèmes tels que « les meilleures pratiques pour une mesure avancée des audiences de la télévision » ou « l’avenir de la publicité vidéo ». Les stands de fournisseurs envahissent les lieux et vendent un nombre incalculable de choses, depuis les marchés d’échange de données destinées au ciblage publicitaire jusqu’aux plateformes d’automatisation de la création de contenus publicitaires. Le sac que j’ai reçu à l’entrée se remplit de brochures promettant « la monétisation des données grâce à une technologie imbattable » et des produits qui permettent « l’idéation, la production et l’approbation de vos contenus de marque

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/03/03/prologue-de-tim-hwang-a-son-livre-le-grand-krach-de-lat

    #politique #internet #publicité

  • 5 Things Service-Driven Businesses Can Do To Impress Clients
    https://www.forbes.com/sites/serenitygibbons/2022/02/24/5-things-service-driven-businesses-can-do-to-impress-clients/?sh=1a47d6963416

    1. Change up your ad game.

    Advertising is an essential component of almost all business growth strategies. But even though the industry has been around for a long time, the practices companies use rarely keep up with the latest cultural and psychosocial developments. What worked in advertising five years ago may work half as well today. And yet, many companies still aren’t adapting their methods …

    As former Google policy director and book author, Tim Hwang, told TechCrunch in 2020, marketers are being fooled by programmatic advertising and misleading measurement systems, high costs and blatant advertising fraud created by fake clicks. He even goes as far as stating that the online ad industry is in need of a “controlled demolition.”

    #Tim_Hwang #Publicité #Publicité_programmatique

  • Salaire et temps de travail : des centaines de salariés de Vuitton débrayent
    https://fr.fashionnetwork.com/news/Salaire-et-temps-de-travail-des-centaines-de-salaries-de-vuitton-

    Plusieurs centaines de salariés issus de trois des 18 ateliers Louis Vuitton en France ont débrayé jeudi à l’appel de la CGT et de la CFDT pour demander de meilleurs salaires et protester contre une réorganisation du temps de travail voulue par leur direction.

    « Louis Vuitton a proposé une augmentation moyenne de 150 euros par mois accompagnée d’une réduction du temps de travail de 35 à 33 heures par semaine », a indiqué le groupe, qui se dit attaché à « l’équilibre vie privée-vie professionnelle » de ses employés. la direction a recensé 5,3% de grévistes. Propriété de LVMH, Louis Vuitton assure mener une « politique de rémunération avantageuse », offrant « en moyenne 18 mois de salaire par an » à ses quelque 5.000 salariés français.

    A Asnières (Hauts-de-Seine), Sarras (Ardèche) et Issoudun (Indre), des salariés ont pourtant cessé le travail au moment du passage de relais entre les équipes du matin et celles du soir pour dénoncer bruyamment les effets néfastes selon eux de cette proposition, a assuré Denis Bertonnier (CGT).

    « La proposition d’annualisation du temps de travail ne nous convient pas », explique Mireille Bordet, déléguée CFDT à Asnières. « Cela va se faire au détriment de notre vie privée. Le passage de 35 à 33 heures ne génèrera plus de RTT et va nous contraindre à finir plus tard le soir ».

"Pas d’horaires de nuit chez ’Tonvui’" ou « Métier formidable, salaire misérable », pouvait-on lire sur les pancartes d’une centaine d’ouvriers en tabliers de travail, majoritairement des femmes. « Le projet de la direction vise également à diminuer ainsi le paiement des heures supplémentaires », a précisé Thomas Vacheron (fédération CGT Textile-Maroquinerie).

Selon les élus du personnel, les négociations durent depuis l’automne mais la direction a demandé mardi aux organisations syndicales de signer cette semaine sa proposition, déclenchant l’hostilité de la CGT et de la CFDT.

La CFTC, dont la représentativité est supérieure à 50%, a indiqué qu’elle entendait « laisser sa chance » à la négociation. Les syndicats hostiles dénoncent une tentative de « passage en force » et brandissent la menace d’un préavis de grève « sous huitaine » s’ils n’obtiennent pas gain de cause.

Selon eux, la direction entend profiter de cette réorganisation du temps de travail pour supprimer l’horaire de référence en journée, afin de ne conserver que les horaires du matin et du soir, qui sont uniquement ceux proposés aux nouveaux salariés.

"La direction mélange les augmentations de salaires avec le temps de travail", estime encore Mireille Bordet. « Elle nous dit que si le projet passe, on sera augmenté, mais que s’il ne passe pas, on n’aura rien ».

 Paris, 10 fév 2022 (AFP)

    #MDR #lvmh #metier #salaire #gréve #culture #louis_vuitton #art_contemporain #mécénat #ruissellement #chanel #publicité #luxe #capitalisme #france

  • The new dotcom crash: collapsing ad markets threaten disaster for Big Tech - New Statesman
    https://www.newstatesman.com/the-business-interview/2022/02/the-new-dotcom-crash-collapsing-ad-markets-threaten-disaster-for-big-t

    Illustration by Anna Higgie

    On Thursday 3 February Meta Platforms, the company that owns Facebook, Instagram and WhatsApp, lost more than a quarter of a trillion dollars in market value — the largest one-day drop in history. Mark Zuckerberg, whose personal wealth fell by more than $30bn in a single day, appeared red-eyed and shaken (he claimed to have scratched his cornea) in a call with employees, whom he urged to concentrate on new products.

    The plunge was caused by an earnings report in which Facebook acknowledged that its daily users had begun to decline. Zuckerberg’s story is that this doesn’t matter in the long run, because Meta will replace the social media platforms of today with the internet of tomorrow: the metaverse. But for the technology author and researcher Tim Hwang, it points to a deeper crisis in the way internet companies make money — one that could have serious implications not just for Facebook, but for all of the tech giants and for the financial markets that have ballooned on their progress for more than a decade.

    It quickly became apparent, however, that the web would only grow at massive, world-changing speed if websites were free to use — and that the only people who were going to pay for that growth would be advertisers. This gave Google a problem to solve: an individual website could simply put a car ad on a page about cars, as newspapers and magazines had done for centuries. By 2005, however, Google was serving more than 100 billion searches a year on more than 64 million websites. The question was, “How do you deliver a relevant ad to someone, when on a given day someone might search for anything on Google?”

    When Facebook arrived in the mid-Noughties it had a similar problem, says Hwang. “How do you deliver millions, if not billions, of ads to lots and lots of different people looking for different things on the web?”

    Much has been written about the incentives this system has created for disinformation, populism and polarisation. For Hwang, however, the real question is: “What if this waterfall of money that we’ve discovered on the internet is actually not sustainable?”

    Hwang maintains there are good reasons to suspect that it isn’t. “The closer that you look at it, the more it appears that there’s large segments of this marketplace which are faulty — in effect, kind of a scam.”

    Swathes of internet traffic are useless to advertisers. More than a third of web-page views are from machines, and roughly a third of human web traffic is ad-free, thanks to ad blocking. The criteria for what the industry considers an “impression” are fantastically accommodating — an ad is considered viewable if half of it has been on screen for one second — but studies suggest that less than half of ads meet them.

    “We’ve been sold a vision,” Hwang says, “for a very long time that this system, on a fundamental level, really works.” But the effectiveness of programmatic advertising, and the amount advertisers will pay for an impression or a click, has been falling, forcing Big Tech to undermine its own products as they “force more and more ads into an experience, or into a social media channel, in order to make the same amount of money… and that has the perverse effect of squeezing people away from those platforms”.

    For Hwang, the real danger of these policies is not that they will stop ads from working, but that companies will lose access to tracking data “and it turns out the ads are pretty much as effective as they always were”. If Big Tech forfeits its powers to track and target, what should companies do — lose access to hundreds of millions of affluent EU consumers, or admit that the technology behind the multi-trillion-dollar industry of surveillance capitalism is about as effective as an ad in the local paper? “That,” Hwang said, “might really pop the bubble.”

    A second dotcom crash would not be confined to a handful of companies. Big Tech has been the driving force behind the longest bull run in history, a ten-year boom in innovation. By 2020 the five largest companies in the US were tech companies — Facebook, Apple, Tesla, Amazon and Microsoft — and accounted for 37 per cent of stock market returns.

    Big Tech’s rising tide has not only created a long boom in stocks but innovation across the global economy. “The advertising ecosystem has ended up subsidising a lot of things that we don’t really think about as connected,” from the growing AI industry to entertainment and journalism. “We have delegated so much basic R&D to these companies. For example, the progress of self-driving cars is almost entirely funded through advertising.”

    Forget the dotcom bubble. Could this be as big as the 2008 financial crash? Hwang accepts that Big Tech, inflated as it is, doesn’t compare in size to the mortgage market that brought down the global economy 14 years ago. But he feels the comparison is still valid: something obscure and complicated is about to become systemically important. In 2008, he says, “you had this financial asset… that we didn’t really think much about… but as soon as that market downturns it had these ripple effects throughout the economy”.

    #Tim_Hwang #Publicité

  • Comment #Julius_Maggi a conquis les cuisines

    Arôme liquide, cubes de #bouillon ou soupes en poudre : la marque Maggi est une success story qui a débuté il y a plus de 150 ans dans le canton de Zurich. L’aromate a révolutionné les habitudes culinaires dans le monde entier.

    Quand, en 1869, Julius Maggi, alors âgé de 23 ans, reprend la minoterie de son père à Kemptthal, dans le canton de Zurich, la branche de la meunerie est en crise. Avec l’#industrialisation, les bateaux à vapeur et les chemins de fer, de plus en plus de céréales étrangères bon marché arrivent en Suisse. Julius Maggi doit imaginer quelque chose de neuf.


    Il invente d’abord la « #Leguminose » : une #farine_de_soupe à base de légumineuses riches en protéines, censée améliorer l’#alimentation du peuple et offrir des repas nourrissants aux ouvriers. Ces nouvelles « #soupes_artificielles » trouvent cependant peu d’écho auprès du public cible. Pour l’heure, les classes inférieures en restent aux patates et à la chicorée. La bourgeoisie, quant à elle, boude ce fade repas de pauvres au drôle de nom.

    La percée a lieu en 1886, avec l’invention d’un #extrait_de_bouillon qui deviendra célèbre dans le monde entier sous le nom d’#Arôme_Maggi. Grâce à cet #arôme au goût de viande mais à base végétale, les soupes se vendent aussi nettement mieux. Julius Maggi n’est pas seulement un inventeur passionné : « Il comprend en outre l’importance du #marketing », souligne l’historienne Annatina Tam-Seifert, qui a étudié les débuts de l’industrie alimentaire suisse. « Comme on ne peut ni toucher, ni sentir les produits finis, l’emballage joue un rôle essentiel dans leur diffusion. » Julius Maggi est un pionnier à cet égard. Il conçoit lui-même la bouteille de l’arôme liquide avec son étiquette jaune et rouge. Un design qui n’a pas beaucoup changé depuis.

    Un poète chargé de la #publicité

    Julius Maggi est l’un des premiers à créer un service de publicité et à utiliser de nouveaux formats – affiches, pancartes, systèmes de cumul de points avec primes à la clé, images à collectionner ou dégustations. Au début, le chef d’entreprise rédige lui-même les textes des réclames. À la fin de l’année 1886, il engage pour ce faire le poète #Frank_Wedekind, alors encore inconnu. Celui-ci crée les rimes qu’on lui demande, par exemple : Das wissen selbst die Kinderlein : Mit Würze wird die Suppe fein. Darum holt das Gretchen munter, die Maggi-Flasche runter [Même les enfants le savent : grâce à l’Arôme, la soupe est bonne. Gretchen, ainsi, n’hésite pas, à tenir la bouteille Maggi la tête en bas.] Mais le jeune poète salarié démissionne après huit mois, car il a l’impression « de s’être vendu corps et âme », comme il l’écrit dans une lettre à sa mère. Les manuscrits originaux des textes publicitaires Maggi rédigés par Frank Wedekind sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque cantonale d’Argovie.

    À l’époque déjà, des « influenceurs » participent à la publicité : bientôt, des recettes de cuisine recommandent l’Arôme Maggi pour épicer les plats, notamment celles de l’icône allemande des livres de cuisine, Henriette Davidis. La recette de l’Arôme, elle, reste un secret bien gardé jusqu’à ce jour. Ses ingrédients de base sont des protéines végétales, de l’eau, du sel et du sucre, plus des arômes et de l’extrait de levure. Il ne contient pas de livèche, que beaucoup associent pourtant à son goût. Au point que cette herbe aromatique est communément appelée « #herbe_à_Maggi ».

    Maggi inspire aussi les artistes : ainsi, Joseph Beuys utilise la bouteille d’arôme liquide en 1972 dans son œuvre « Ich kenne kein Weekend » [Je ne connais pas de week-end]. Pablo Picasso immortalise quant à lui le cube de bouillon iconique en 1912 dans son tableau « Paysage aux affiches ». Maggi commercialise ce cube en 1908, qui devient lui aussi un best-seller mondial.

    Le plus grand propriétaire foncier

    Julius Maggi doit convaincre non seulement les consommatrices des atouts de ses produits finis, mais aussi les paysans, fournisseurs des matières premières. « Il a de la peine à trouver assez de légumes pour ses produits dans la région », raconte l’historienne. Les paysans doivent d’abord se faire aux nouvelles méthodes mécanisées de culture, et ils sont sceptiques vis-à-vis de l’industrie alimentaire. Finalement, Julius Maggi prend lui-même en main la culture des matières premières.

    Il achète du terrain à de petits agriculteurs, en leur offrant souvent un emploi au sein de la ville-usine de #Kemptthal, qui s’agrandit rapidement. Riche de plus de 400 hectares de surface agricole, Julius Maggi est même, au début du XXe siècle, le plus grand propriétaire foncier privé de Suisse. En même temps, il ouvre des usines et des réseaux de distribution en Allemagne, en Autriche, en Italie et en France.

    Julius Maggi meurt en 1912, à 66 ans. Après sa mort, l’entreprise devient une holding, avec des filiales dans différents pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa filiale allemande est le plus grand producteur de produits alimentaires du Reich et un fournisseur majeur de l’armée d’Hitler. L’usine de Singen, « entreprise modèle national-socialiste », emploie également des travailleurs forcés.

    Depuis 1947, Maggi appartient au groupe alimentaire #Nestlé. L’Arôme Maggi s’exporte dans 21 pays du monde. Des sites de production ont même été créés en Chine, en Pologne, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Mexique.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/comment-julius-maggi-a-conquis-les-cuisines

    #Maggi #cuisine (well...) #mondialisation #globalisation

  • Voitures et cigarettes
    http://carfree.fr/index.php/2022/02/02/voitures-et-cigarettes

    Une boîte métallique coûteuse et hautement sophistiquée et quelques feuilles séchées enveloppées dans du papier blanc. À première vue, elles n’ont pas grand-chose en commun. Mais quand on réfléchit à Lire la suite...

    #Uncategorized #critique #dépendance #drogue #industrie #marketing #psychologie #publicité #société