• L’Etat islamique est une révolution, par Scott Atran - L’Obs, via @le_bougnoulosophe
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160129.OBS3681/l-etat-islamique-est-une-revolution-par-scott-atran.html

    Dans ce long texte, l’anthropologue Scott Atran, spécialiste du terrorisme, explique pourquoi, en fermant les yeux sur la capacité d’attraction de l’#EI, l’Occident commet une erreur stratégique majeure.

    La généalogie irakienne et carcérale (oubliée) de #Daech : Myriam BENRAAD, Irak, la revanche de l’histoire. De l’occupation étrangère à l’#Etat_Islamique, Paris, Vendémiaire, 2015, 288 p.
    http://historicoblog3.blogspot.be/2016/02/myriam-benraad-irak-la-revanche-de.html

    • Bien que complètement en retard sur plein de trucs j’ai pris le temps de lire ce long texte qui m’a terrifié. Je note juste un petit passage :

      Si nous n’ouvrons pas les yeux sur cette réalité et ces aspirations, et que nous refusons de les aborder autrement que par la force militaire, nous attiserons probablement ces passions et une nouvelle génération connaîtra la guerre, et pire encore.

      Je n’ose pas imaginer ce qui peut être pire que la guerre (et ce qui va avec, torture, sang, souffrance, exécution de masse, etc...).

      Ici aussi, une des portes d’entrée pour une réflexion sur la #terreur #barbarie #cruauté #révolution #force #puissance #guerre #organisation_politique

      Avec ce grand mystère qui reste, cette question à laquelle il faudra répondre : pourquoi l’EI a-t-elle cette formidable capacité d’attraction.

    • Noter tout de même que, après son signalement, @le_bougnoulosophe a posté toute une série de tweets, dont plusieurs critiquent vertement certains points :
      https://twitter.com/bougnoulosophe/status/694841673298345985

      1. Après lecture attentive de ce long article, quelques remarques :
      – On y trouve beaucoup d’approximations et d’affirmations gratuites.

      1.1. Dire que les quartiers pop. de France vibrent aux valeurs de Daech est une grosse (et dangereuse) imbécilité !

      1.2. Affirmer que le monde musulman et l’Europe ont des histoires distinctes et parallèles est une contre-vérité...

      1.3. La connaissance de l’histoire de l’Europe aussi laisse à désirer : Sait-il que l’Allemagne est devenue 1 « démocratie » en 1919 ? #Weimar

      1.4. Avoir le « Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam » de Dounia Bouzar pour référence n’est pas 1 gage de sérieux

      1.5. La personne la plus crédible en France concernant le profil des jihadistes, c’est Farhad Khosrokhavar (personnage discret). #prisons

    • En effet, et je suis entièrement d’accord pour ces regards critiques. Il reste qu’il y a dans ce texte quelques pistes de réflexion à débattre et développer (c’est ce qui m’intéresse) à défaut de pouvoir prendre pour argent comptant tout ce qui peut s’écrire sur le sujet. Nous, qui ne sommes pas spécialistes, qui, intéressés par le sujet, cherchant des clés de lecture, des explications rationnelles, avons quand même un immense problème dans ce grand bazar de toute cette population d’expert/journalistes/chercheurs (ou pseudo) qui s’expriment et écrivent sur ce qui se passe en ce moment au Moyen-Orient. Nous sommes perdus dans cette autre bataille de la reconnaissance de qui dit que des conneries, ou un peu des conneries et beaucoup de trucs intelligents, ou beaucoup de conneries et un peu de trucs intelligents ou alors - mais j’ai l’impression que c’est très rare - que des trucs censés et intelligents. Comme en économie, il y a des grilles de lectures très différentes, ce qui est peut-être acceptable si on a derrière les arguments ou les données qui justifient ces grilles de lecture. Ce qui est impardonnable sans doute, c’est l’incompétence et le manque de savoir/culture sur ces sujets de personnalités qui malgré ces manques osent quand même s’exprimer publiquement. Il est très difficile de s’y retrouver, personne ne semble vraiment remporter une adhésion universelle.

      Je ne sais pas trop comment faire, mais pour le moment, je dois lire et rebondir sur les visions qui me semblent être sérieuses, solides et étayées - même dans des textes où il y a des réflexions à priori inacceptables. Le texte de Bradol que j’avais trouvé très puissant, très fort qui amenait un éclairage très particulier de ce qu’était l’EI n’est peut-être pas très solide sur certains points, mais l’année dernière, je n’avais pas les outils pour déceler les bugs.

      Il faut pourtant poursuivre nos efforts pour essayer de comprendre, visualiser, analyser, et réaliser la portée des transformations et développements géopolitiques (qui ont l’air d’être effrayants vu d’ici) en cours entre l’Afrique du Ouest et le Pakistan ; j’avoue que certains jours je suis complètement découragé et je pense que jamais je ne comprendrais quoique ce soit à cette histoire.

      Devant cette situation, Je pense à ce réalisateur de documentaire qui est parti six mois en Corée du Nord avec une bonne connaissance du pays et qui st rentré en disant qu’après six mois passé à y explorer ce qu’il pouvait, il avait l’impression de ne plus rien comprendre et que ce qu’il y avait vu invalidait tout ce qu’il avait appris avant son voyage !

    • Pour ma part :

      – toujours cet énorme problème qui consiste à réunir dans la même explication les combattants de l’EI, les habitants de Mossoul en Irak qui y seraient sympathiques, puis les Syriens et par je ne sais quelle extension les jeunes occidentaux qui rejoignent ces groupes (certain jihadologue de pacotille t’y mettant aussi la « rue sunnite » du Liban). Du coup le texte commence par critiquer la « naïveté » d’Olivier Roy, alors que celui-ci restreint clairement son éditorial de fin 2015 aux « jeunes Français, à savoir des “deuxième génération” musulmans et des convertis “de souche” », en lui opposant des citations d’habitants de Mossoul.

      – absence totale de questions géopolitiques (en général, quand on réclame la prise en compte des magouilles géopolitiques locales, régionales et globales, on se fait soit traiter de complotiste influencé par des complotistes arabes… ou alors on se fait imposer des lectures sur l’islam politique simplistes – se résumant régulièrement à la notion de « sunnites humiliés ») ; on reste au mythe du « mouvement grassroot », comme si aucun État local/régional/global n’avait soutenu, organisé, armé, manipulé ces groupes ou les groupes dont ils sont les héritiers ; (l’article, d’ailleurs, fait la comparaison avec une adhésion quasi-« spontanée » à un nazisme lui-même totalement déconnecté des enjeux politiques locaux, régionaux et internationaux de son époque) ;

      – l’aspect « mouvement révolutionnaire », pas faux sans doute, mais dans le même temps on rappelle que l’islam n’est pas l’explication, au motif que les jeunes occidentaux qui y vont n’ont qu’une connaissance très superficielle de l’islam (beaucoup n’ayant pas terminé « le Coran pour les nuls »). Du coup, pourquoi l’argument de l’adhésion à un projet révolutionnaire serait plus pertinente que l’autre, notamment avec cette façon de mettre dans le même sac les sunnites irakiens, les radicaux syriens et les jeunes occidentaux (dont une grosse partie de convertis et certains qui ont fait l’université) ? L’article fait des comparaisons historiques avec des mouvements politiques qui avaient soit une très lourde théorie à connaître (le texte prétendant d’ailleurs que les révolutions européennes, à partir d’un certain moment, n’étaient plus menées que par des jeunes intellectuels), soit l’immersion longue dans un environnement social et discursif explicatif… pour arriver à des jeunes pas foutus de connaître l’islam dont ils se revendiquent pourtant, qui vont imposer leur fantasme à la population d’un pays étranger, beaucoup n’étant pas baignés dans un environnement social et discursif en rapport avec la cause.

      – pas de mentions des processus de légitimation et de soutien dans nos propres sociétés, au sommet de nos propres États et par les puissances locales/régionales/globales, de cette « révolution ». Et cela aussi bien chez les « blogueurs influents » du réseau, chez les universitaires dont la narrative a dominé lourdement notre couverture des révolutions arabes, et chez nos gouvernants totalement alignés sur ces grandes démocraties exportatrices de pétrole et de wahhabisme ainsi que sur les intérêts et lubies israéliennes.

    • Je n’ai pas lu le texte de Scott Atran. Toutefois ce que je remarque, après avoir écouté le débat sur F2 hier soir : c’est que dans tous les cas - débats, écrits, interwiews, etc- où des propos pertinents voisinent avec des banalités et même des conneries, il n’est jamais question d’argent. Jamais !
      Ce qui m’amène à penser que, quand bien même les analyses réflexions sur le mécanisme d’attraction de l’EI sont très pertinentes - hier soir une femme responsable du service de « déradicalisation » a plutôt bien expliqué quels étaient les mécanismes psy mis en œuvre - et qui sont très élaborés, le système de recrutement est conçu par des types cultivés, formés à la manip - Enfermés que nous sommes du fait de la sidération provoquée par les images de violence, les attentats,.... nous restons à l’affût des seules réflexions sur l’attractivité.
      Si nous reconsidérons la période nazie : Avons nous conscience de l’investissement financier des élites économiques dans sa promotion ? La presse, la corruption des dirigeants politiques et syndicaux, le financement des milices..etc..etc.
      J’invite à écouter et lire Annie Lacroix Riz. Elle analyse très bien tout cela, à partir des faits.

    • Rémi, tu évoques l’argent, mais il y a un point très prosaïque que j’ai oublié (c’est étonnant, parce que c’est un point que j’aime toujours rappeler que les gens commencent à prendre une trop belle hauteur de vue sur les motivations des types d’ISIS). C’est-à-dire qu’on occulte systématiquement des motivations pourtant importantes : tu auras un salaire (pas minable pour la région), tu auras une maison (confisquée à quelqu’un, c’est toujours très pratique de se débarrasser d’une partie de sa propre population), tu auras une femme de ménage gratuite qui fera aussi office d’esclave sexuelle.

    • Tout à fait ! Et le caractère de masse que prend cette « mise en place » - c’est le cas de le dire- pour des milliers de types, ça se chiffre à combien, et...évidemment : d’où vient le financement ? Il serait intéressant de chiffrer tout ce qui a été investi : les salaires, l’armement, la logistique militaire - munitions, transports etc.. , la communication -ça ça coûte un brin- etc... je suis sûr qu’on serait écoeurés !!!

  • Un monde nucléarisé
    http://visionscarto.net/un-monde-nuclearise

    Titre : Un monde nucléarisé Mots-clés : #Nucléaire #Armement #TNP #Bombe_atomique #Centrale_nucléaire #Puissance_nucléaire Apparition(s) : Carte inédite. Auteur : Philippe Rekacewicz Date : Janvier 2016. Voir aussi : Aux Nations unies, qui vote avec qui ? Après l’Assemblée générale des Nations unies en 2015, l’analyse des votes concernant les résolutions sur le désarmement et la sécurité (...)

    #Collection_cartographique

  • Entre rééducation des artistes et développement effréné, où va a culture en #Chine ?Comment comprendre, dans le contexte actuel, la volonté du président chinois d’envoyer les artistes au contact des masses chaque année pour mieux servir les valeurs socialistes ?
    http://www.nectart-revue.fr/nectart-2-emilie-frenkiel

    Le président chinois a frappé les esprits en décembre 2014 en dénonçant la vulgarité du monde de l’art chinois et en proposant que les artistes soient « envoyés à la campagne vivre au contact des masses » afin d’y « acquérir un point de vue correct sur l’art ». Comment comprendre cette annonce alors que la grande #puissance_économique qu’est devenue la Chine semble à des années-lumière de la Révolution culturelle ? Cet article se propose de présenter la #politique_culturelle de la Chine et de replacer cette déclaration dans le contexte politique, économique et idéologique actuel.

    #Enjeux_culturels #Nectart_#2 #artistes_chinois #idéologie #industrie_culturelle

  • Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

  • Les gros sous du terrorisme

    Jamais les groupes terroristes n’avaient atteint une telle #puissance. L’organisation de l’Etat islamique contrôle des territoires très importants en Syrie et en Irak. Boko Haram, al-Qaida au Maghreb islamique sévissent en Afrique. Ces trois groupes organisent des attentats en France, comme en Tunisie ou au Mali. Pour atteindre un tel niveau, il faut outre des hommes et des armes, des moyens financiers importants. Ces groupes les génèrent en exportant du pétrole, rackettant les populations, pillant les antiquités préislamiques et les œuvres culturelles traditionnelles. Dans la guerre terroriste, le nerf de la guerre est financier, et il l’était déjà au temps du Sentier Lumineux péruvien dans les années 1990, ou des Tigres tamouls au Sri Lanka jusqu’en 2009.

    http://www.rfi.fr/emission/20150321-terrorisme-controle-territoires-financement-petrole-armes
    #ISIS #Etat_islamique #EI #argent #finances

  • Yehuda Shaul : « A Gaza, l’armée israélienne a trahi ses valeurs » | Le bloc-notes de Baudouin Loos
    http://blog.lesoir.be/baudouinloos/2015/05/29/yehuda-shaul-a-gaza-larmee-israelienne-a-trahi-ses-valeurs

    "encontre avec un Israélien pas comme les autres, Yehuda Shaul, 31 ans, juif orthodoxe observant, qui a fondé en 2004 l’organisation Breaking the Silence, qui s’est donné pour mission de témoigner sur les réalités de l’occupation israélienne des territoires palestiniens à travers le regard de soldats sur le terrain."(Permalink)

    #israël #palestine

  • Kim Jong-Un a gravi tout seul, comme un grand avec ses bottes et son écharpe, la mont le plus haut de Corée du Nord. Mais en haut des soldats (enthousiastes) l’attendaient pour lui faire la fête. ET cet exercice, selon le grand leader, lui a donné plus de force que toutes les armes nucléaires du monde.

    Tant qu’il en est convaincu, ça va. C’est quand il en doutera que ça deviendra (vraiment) dangereux.

    http://www.nrk.no/verden/hevder-kim-jong-un-besteg-nord-koreas-hoyeste-fjell-1.12318647

    Hevder Kim Jong-un besteg Nord-Koreas høyeste fjell

    I frakk og pensko skal Kim Jong-un ha besteget det nordkoreanske fjellet Paektu, hevder statlige medier. – Dette gir mer mental næring enn noe atomvåpen i verden, sier diktatoren selv.

    #corée_du_nord #puissance #force

  • Milliardaire c’est beaucoup mieux que chômeur, on aurait du y penser.
    http://blogs.mediapart.fr/blog/bruno-painvin/070115/milliardaire-cest-beaucoup-mieux-que-chomeur-aurait-du-y-penser

    Interrogé par Les Echos lors d’un déplacement à Las Vegas dans le cadre d’un salon international consacré à l’électronique, Emmanuel Macron déclare "qu’il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires".

    Il a raison, c’est évident, on aurait du y penser !

    Il suffit de vouloir ! et de faire le bon choix !

    Ce n’est pas plus compliqué que cela...

    On reste admiratif devant un tel talent pédagogique, cette capacité à simplifier des enjeux parmi les plus essentiels, c’est à ces petits riens qu’on reconnait les grands hommes.

    Le chômeur, surtout en fin de droit, ne peut quasiment plus rien faire, ni se loger, ni s’alimenter correctement, il se néglige en terme d’hygiène, il se soigne moins voire plus du tout, il ne part jamais en vacances et roule dans une vieille guimbarde polluante dont les pneus lisses menacent d’exploser à tout moment.

    Un danger publique. 

    A force de misère et au bout de tout, il termine sa pitoyable carrière de chômeur sur le trottoir et rejoint la cohorte des sans abris.

    Un être parfaitement nuisible qui donne une image détestable de la France.

    • Je suis toujours gênée par ce genre de discours cynique parce que cela singe trop parfaitement la pensée dominante sans donner d’issue de secours.
      Dénoncer les paroles éculées de Macron qui puent le French Dream de droite, oui, mais que dire face à tous ces enfants qui veulent devenir riche, être commercial et manager ? Est-ce qu’il ne faudrait pas les aider à penser politique, à démolir la figure du milliardaire plutôt que leur donner des arguments, même cyniques, contre les pauvres ?

    • @touti je n’aie du tout la même lecture, je trouve que ce texte est drôle car il s’en prend bien - sans "dénonciation, par l’exemple, la satyre - au cynisme (au sens actuel pas à pas celui des Grecs anciens) et à la bonne conscience. En cela c’est une « issue de secours » qui permet de mettre à distance - on doit sans cesse recommencer (...)- des représentations sociales dégueulasses.

      Pas impossible, d’ailleurs, que les chômeurs soient responsables de la rétrogradation de la France qui passe de la 5e à la 6e place, en terme de #puissance économique mondiale.

      Alors que le milliardaire sent bon, est propre sur lui, roule dans de magnifiques #4x4 allemands gis métallisé, toujours souriant et discret, il a du charisme voire du sex appeal.

      Jeune ou vieux, il est attirant, il donne envie, ses #femmes aussi.

      Le #chômeur est repoussant, il divorce trop vite, incapable de subvenir aux besoins de sa #famille. Divorcer ? non, pas vraiment, il s’en va sans laisser d’adresse, comme un lâche, à la cloche des bois...de toute façon un avocat ça coûte trop cher, inutile même d’y penser.

      Le chômeur ne sert à rien quand bien même il règle ses impôts, le milliardaire est moins con...il « optimisme », c’est dans ses gènes, la #loi l’y encourage, le chômeur ne comprend rien au Code Général des Impôts, plus largement, il ne comprend rien à rien.

      François Rebsamen n’a pas d’opinion arrêtée sur les milliardaires, en revanche il en a des tas à propos des chômeurs, il pense que ces fumistes ne cherchent pas sérieusement du #travail.

      Le chômeur est un fainéant en plus d’être un « éternel #assisté ».

      Emmanuel Macron n’est pas très éloigné de Jacques Séguéla qui nous expliquait qu’un homme de 50 ans qui n’a pas de Rolex a loupé sa vie.

      Ils ont raison, je n’ai jamais vu de chômeur porter de Rolex.

      Des loosers ces chômeurs, jamais à l’heure, toujours à se plaindre, à gémir, des DÉFAITISTES !

      C’est à cause d’eux, ce climat de renoncement, ce pessimisme ambiant.

      Le milliardaire est OPTIMISTE !

      C’est rassurant d’avoir des ministres comme ceux que nous propose François Hollande depuis deux ans et demi.

      Des socialistes, des vrais, des purs et durs.

      Grace à eux, les milliardaires voient la vie en rose.

      C’est déjà ça.

      #humour

    • J’entends bien que ce texte se veut humoristique.
      Sauf que je me demande au-delà de l’amusement du rédacteur pourquoi il semble toujours plus courant, donc aisé, d’écrire un texte moquant la position déjà difficile des #dominés.
      Le pauvre est-il devenu le nouveau nègre à moquer politiquement correct ? Il suffit de remplacer le mot pauvre pour comprendre la violence que je ressens.
      Et je m’interroge aussi sur d’autres perceptions que la mienne, qu’entendent les lecteurs pauvres qui intériorisent le discours de comptoir anti pauvre qui leur est seriné tous les jours ? Pour avoir vécu et vu des amis en situation de grande précarité, je ne crois pas que la lecture les fasse rire ou relève leur moral. Mais peut-être n’est-ce pas à eux que ce texte s’adresse.

    • Certes, je suis pas « en grande précarité », sinon je posterais pas ici ou bcp, bcp moins, juste au RSA depuis trop longtemps, pas du tout sûr de garder mon appart, contraint à des récup pas toujours très sympa, aux désagrément du coivoturage commercial si je veux bouger de là où je vis, ai bien du mal à croire que cela pourrait s’améliorier individuellement au vu de la situation générale, de mon appétence assez faible pour les emplois de merde, l’individu économique, etc. Si je ne suis pas « désinséré », la question se pose néanmoins avec la tendance au repli que comporte cette sorte de vie que je mène actuellement. En tout cas, je ne suis pas toujours assez costaud ou déterminé pour être exempt des effets délétères des représentations dominantes. D’autant que des engagements collectifs qui furent pour moi porteurs (les « supports sociaux » comme disent les sociologues, il en faut, on en trouve des donnés, et on en construit aussi) sont peu ou prou en voie d’effondrement. Vacuité.
      J’ai pas d’avis pour tous et n’importe qui, mais ce texte me fait rire, me rend plus léger (et pourtant c’est un « Consultant, redressement entreprise, stratégie et communication » qui le publie sur médiapart, ce qui me rend d’emblée réticent, me fais penser qu’il préfère la culture d’’entreprise au plus cash culte de l’argent).
      Du coup j’ai tendance à présumer qu’il peut en être de même pour d’autres. J’y vois une forme de renversement des places, ça rappelé que du possible existe, que l’ordre « naturel » des gens et des choses est pas fatal. Bon, ça pourrait être plus carnavalesque, ou plus profond, d’accord mais pour moi ça fonctionne. Y compris comme « riche potentiel » : il m’est arrivé - au chapitre de ce que les représentations usuelles on y échappe jamais tout à fait- de rêvasser m’imaginant avoir gagné au loto (mais je dois être « né pour un petit pain », comme on dit au Québec, c’était un million pas des milliards), hop faire plaisir et se faire plaisir, ne pas être coincé, par magie.
      Un texte comme ça ("passer du 5e au 6e rang mondial", etc) aide à ce que ce genre de distraction soit prise pour ce qu’elle est, une fuite sans chemin (je joue pas à ces trucs bien sur, je paye déjà trop de TVA comme tous les fauchés, vais pas y ajouter cet impôt volontaire là, je fais ça ailleurs, quand c’est possible).
      Un tel texte, ça règle rien, je continuerais à connaître des moments où en plus d’être fauché je dramatise à outrance le manque de fric ou de reconnaissance sociale, et même des moments où dans cette ville de merde qu’est Paris où l’argent compte tant, je n’oserais pas sortir étant pas sûr de pas éprouver trop violemment le manque d’argent (jusqu’à l’exil hors la ville, contraint et forcé ?). Sans même être encore capable d’utiliser ce qui est gratuit ou peu coûteux, « obligé » de me retrancher pour me protéger d’un monde oppressant.
      Pour moi ce qui est moqué dans ce texte c’est le culte de l’or par ces veaux (j’aime bien les veaux, commencez pas...), et ce qui est relativisé, mis à distance, chamboulé c’est l’inévitable adhésion subjective à « sa » place sociale dévalorisée.
      Il ne s’agit que d’une lecture, et je suis aussi démuni que d’autres en ce moment pour imaginer et mettre en oeuvre des actes qui en prolonge et en matérialise les effets. Mais un peu d’air, ça aide à respirer. On verra si des chemins se présentent. Malgré la chape de plomb de l’union nationale qui vient ces jours ci aggraver encore tout ce que l’on a déjà connu, et pour combien de temps... (Il a fallu plus de 12 ans après le 11 septembre pour voir arriver le mvt Occupy au States, par exemple).
      Sans doute digressif, incompréhensible ou inacceptable, avec toutes mes confuses.

  • La #Chine, 1ère #puissance mondiale

    Marc Laperrouza, spécialiste de la Chine et chargé de cours à l’EPFL et à l’UNIL. Ce que Mao rêvait d’atteindre, mais en vain, l’actuel numéro un chinois Xi Jinping est en passe de le réaliser : faire de la Chine le premier pays du monde. Pour la première fois depuis la fin du 19e siècle, la Chine aura détrôné les Etats-Unis. Mais à quel prix et pour quelle durée ?

    http://ht.ly/GNHBA

  • D’une classe à l’autre
    http://www.laviedesidees.fr/D-une-classe-a-l-autre.html

    Comment peut-on penser les trajectoires individuelles ascendantes ? Comment comprendre le passage d’une classe à une autre ? Chantal Jaquet forge les concepts qui permettent d’étudier autrement la question de la reproduction sociale.

    Livres & études

    / #spinozisme, #classes_sociales, #individu, #psychologie

    #Livres_&_études


  • Christopher Morris : "Obama’s war."
    http://www.christophermorrisphotography.com/#mi=2&pt=1&pi=10000&s=0&p=30&a=0&at=0

    Notre exceptionnalisme-suprématisme
    http://www.dedefensa.org/article-notre_exceptionnalisme-supr_matisme_04_06_2014.html

    "Pour le reste, le bloc BAO est plus que jamais assuré de sa vertu, de sa surpuissance, et surtout de sa supériorité. Cela vaut bien entendu pour les USA, mais également, de façon au moins aussi intense et même plus intense dans certains cas, pour l’Europe-UE et ceux des pays-membres qui n’existent et n’agissent qu’en fonction de cette référence...

    ...Ainsi parlons-nous de suprématisme, en observant que l’UE, et donc les pays européens, ont endossé cette dialectique prédatrice caractérisant aujourd’hui l’Occident dans son entier, sous l’habit du bloc BAO en mode de surpuissance-autodestruction...
    ... suprématisme a complètement envahi l’UE, à visage découvert, véritablement comme une doctrine active de fonctionnement, dans tous les cas depuis le coup de force de novembre 2013 (négociations avec l’Ukraine). Ce qui était sur le moment le simple résultat d’une mécanique bureaucratique est devenue une sorte de doctrine activiste, fondée sur l’affirmation d’une sorte de supériorité morale, psychologique et technologique comme un équivalent postmoderniste à la supériorité raciale et ethnique des suprématismes des XIXème-XXème siècles. Il s’agit du plus récent avatar de l’extension du concept d’“occidentalisation” (que nous nommons plutôt “anglosaxonisation”) identifié par le philosophe de l’histoire et historien des civilisations Arnold Toynbee après 1945.
    suprématisme est d’une nature complètement différente du colonialisme ; la confusion entre les deux implique une énorme confusion des jugements politiques, avec contresens et contradictions, dont le Système profite allégrement ... « L’“occidentalisation” du monde est entamée justement, selon Toynbee, juste après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le paradoxe est que ce démarrage coïncide exactement avec le début de la décolonisation (indépendance de l’Inde en 1947, guerre d’Indochine, etc.). Cela nous conduit à considérer l’“occidentalisation”, non comme la poursuite de la colonisation, comme on l’avance souvent, mais bien comme quelque chose de tout à fait différent de la colonisation. En fait, la décolonisation, c’est-à-dire la destruction de la colonisation, était nécessaire pour permettre le lancement de l’occidentalisation. Il n’y a pas complémentarité ni substitution, mais bien opposition entre les deux termes. [...] La notion de “racisme anglo-saxon” avancée par Toynbee doit être appréciée avec une extrême attention. Pour nous, les Anglo-Saxons ne sont pas racistes, ils sont suprématistes, le suprématisme n’étant pas une catégorie du racisme, mais un caractère en soi... Pour nous, le racisme se définit par rapport aux autres, de diverses façons, dans un univers relatif et circonstanciel ; le suprématisme se définit par rapport à soi, et à soi seul à l’exclusion du reste, comme un caractère identitaire dans un univers absolu. (Le racisme ne conduit pas nécessairement à l’oppression et il peut changer, évoluer, éventuellement disparaître ; le suprématisme ne peut évoluer par définition et conduit nécessairement à l’oppression.) L’anglosaxonisme, ou panaméricanisme, est suprématiste, comme le fut le pangermanisme et son rejeton catastrophique que fut le nazisme... ») "

    Crépuscule de LA civilisation
    http://www.dedefensa.org/article-cr_puscule_de_la_civilisation_15_10_2013.html

    ""15 octobre 2013 – On s’attache ici, d’abord et pour nous situer dans ce que nous nommerions une “actualité civilisationnelle”, à un texte d’analyse de Paul Craig Roberts, moins pour ce qu’il nous apporte de nouveau que pour ce qu’il nous signifie de l’état de l’esprit et de l’état des choses, au cœur de ce qu’on a coutume de nommer la “civilisation occidentale”. Roberts s’y attache en évoluant sur le terrain qu’il connaît bien, qui est celui de l’économie et de l’application du capitalisme libéral, devenu une sorte de monstre qu’on nommerait “hyper-capitalisme”..

    Roberts fut le numéro deux du département du trésor de l’administration Reagan, puis titulaire, c’est-à-dire dans un ministère qui a pour tâche de définir les orientations de l’économie, la politique fiscale, etc. Ainsi le site iranien PressTV.ir peut-il le qualifier de « co-founder of Reaganomics », le terme Reaganomics qualifiant, lui, la “révolution économique” (ultralibérale) de l’époque Reagan, de la décennie des années 1980. En tant que commentateur politique et économique, Roberts collabora au Wall Street Journal et à Business Week... Tout cela fait de lui un homme de formation capitaliste impeccable, à l’origine conceptuellement favorable à l’hyper-capitalisme anglo-saxon. Sa furieuse critique de l’état des choses du point de vue économique et financier n’est pas nouvelle car il y a bien plus d’une décennie que Roberts est devenu lui-même un critique radical de cette politique qu’il avait contribuée à établir, et bien plus d’une décennie qu’il publie des textes dans ce sens (et des livres, tel son dernier qui vient d’être publié, sous le titre très significatif de The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West). On ne cherchera pas ici à mesurer les responsabilités des uns et des autres (de Roberts, en tant que reaganien dans les années 1980) mais à signifier que cet auteur est particulièrement qualifié par la connaissance de la cause de la catastrophe, pour mesurer et décrire cette catastrophe.

    En effet, c’est le cas dans son dernier texte du 14 octobre 2014, sur son site PaulCraigRoberts.com, sous le titre Whatever Became Of Western Civilization ?, texte repris le même 14 octobre 2013 par PressTV.ir. Roberts s’attaque au fait principal de cette crise ultime de la “civilisation occidentale”, – en fait, la “civilisation du ‘monde globalisé’”, puisqu’aucune alternative n’existe et ne peut exister tant que le modèle, ou Système comme nous le désignons, ne s’est pas effondré complètement. (On justifiera plus loin ce propos.) Il s’agit de la complète dissolution du “bien public”, du fait du gouvernement au-dessus des intérêts particuliers, du domaine régalien et des principes (souveraineté et légitimité) qui le soutiennent. Roberts signifie qu’aujourd’hui les gouvernements sont les complices actifs et même imaginatifs du monstre hyper-capitaliste devenu une nébuleuse de déstructuration par le pillage, l’illégalité, la corruption, un modèle mafieux établi à l’échelle du monde et dans lequel s’insèrent désormais sans la moindre hésitation tous les pouvoirs exécutifs et pouvoirs public démocratiquement issus de la volonté des peuples, lesquels sont ainsi détruits dans leur essence, dans leur identité, par ces activités développées par ceux qu’ils ont appelés au pouvoir."
    #occident #suprematisme #puissance #doctrine #destruction #pouvoir

  • L’#Asie, ground zero planétaire
    http://www.project-syndicate.org/commentary/nouriel-roubini-says-that-if-the-the-global-order-blows-up--the-detonation-will-occur-in-asia/french

    Le plus grand risque géopolitique de notre époque ne réside nullement dans le conflit opposant Israël et l’Iran autour de la prolifération nucléaire. Pas même dans ce désordre chronique qui affecte aujourd’hui tout un arc d’instabilité s’étendant du Maghreb aux montagnes de l’Hindu Kush. Ni même dans la menace d’une seconde guerre froide entre la Russie et l’Occident sur la question de l’Ukraine.

    Bien que tous ces aspects constituent à l’évidence des menaces sérieuses, aucun ne l’est autant que le défi consistant à préserver le caractère pacifique de l’ascension de la #Chine. C’est pourquoi il est ô combien inquiétant de constater que les dirigeants et analystes japonais et chinois assimilent la relation bilatérale entre leur deux pays à celle de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale.

    Les contentieux opposant la Chine à plusieurs de ses voisins autour d’îles revendiquées et autres aspirations maritimes (à commencer par son conflit avec le #Japon) ne représentent que la partie émergente de l’iceberg. À mesure que la puissance économique de la Chine s’accentue, le pays est voué à dépendre de plus en plus des voies d’expédition intéressant ses importations en #énergies, intrants et autres marchandises. Ceci nécessite le développement d’une Marine capable d’éviter que l’#économie de la Chine soit étranglée par un blocage maritime.

    Mais ce que la Chine considère comme un impératif de défense pourrait d’un autre côté être perçu par ses voisins et par les #États-Unis comme une démarche d’agressivité et d’expansionnisme ; de même que l’impératif a priori défensif des #États-Unis et de leurs alliés asiatiques – construction d’une capacité militaire renforcée dans la région en vue de maîtriser la montée de la Chine – pourrait être considéré par la Chine comme une tentative d’#endiguement agressive.

    Historiquement, chaque fois qu’une nouvelle grande #puissance a émergé en opposition d’une puissance existante, un conflit militaire s’en est suivi. L’incapacité des États à gérer l’ascension de l’Allemagne a abouti aux deux guerres mondiales du XXe siècle, la confrontation opposant le Japon à une autre puissance dans le #Pacifique – les États-Unis – ayant quant à elle exporté la Seconde Guerre mondiale jusqu’en Asie.

  • “La liberté d’utiliser ou de repousser la #technologie est inexistante aujourd’hui”, #Alain-Damasio, écrivain de SF - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/la-liberte-d-utiliser-ou-de-repousser-la-technologie-est-inexistante-aujour

    Ma thèse est la suivante : la technologie accroît notre pouvoir sur les choses mais diminue notre puissance de vivre. Elle nous pousse à déléguer ce que nos forces intérieures sont capables d’accomplir seules. Des philosophes comme Jean-François Lyotard et Spinoza font cette distinction entre pouvoir et puissance et je la trouve très probante dans notre relation aux nouvelles technologies.

    • Nous sommes aussi en train d’externaliser le cerveau ! Nous déléguons toutes nos facultés cognitives automatisables. L’orientation avec le GPS, la mémorisation avec les moteurs de recherche, l’organisation rationnelle à coup d’applis dédiées. Michel Serres a joliment développé ces enjeux. Il fait preuve d’une sorte d’optimisme technologique et trouve formidable d’externaliser la mémoire pour se concentrer sur le plus beau de l’être humain : la créativité.

      En vérité, nous avons délégué tellement de nos capacités à la technologie que si l’on n’y prend garde, il ne nous restera que l’émotion brute. La créativité n’apparaît pas du jour au lendemain, elle demande des années de construction. Il faut avoir des piles de pont mémorielles pour pouvoir relier les choses, pour pouvoir même penser. Sans cette mémoire de travail, sans ces structures cognitives de base que sont l’analyse, la synthèse, l’effort de classer ou de hiérarchiser, nous deviendrons tout doucement des légumes qui feront des likes et des dislikes sur Internet, retransféreront des tweets et singeront des mèmes parce que nous n’aurons plus l’appareil cognitif pour manipuler tout ça.

      Il est urgent d’apprendre aux gens à aller au bout de ce qu’ils peuvent, avec leur propres forces – intellectuelles, corporelles, spirituelles – leur rappeler que percevoir est un art qui prend des années de minuscules efforts quotidiens. Le transhumanisme est une fermeture frustrée au monde parce que l’humain n’a pas encore livré toute sa saveur, sa grandeur et son intelligence sensible, qui jaillit à la jonction de la chair et de l’esprit. Notre intellect est infini, certes, mais comme le disait Spinoza, il y a plus fascinant encore : « on ne sait pas ce que peut un corps ». Alors apprenons.

    • C’est juste @aude_v, ce sont aussi les mêmes arguments « pour aider les handicapés » dans les technologies sécuritaires : surveillance par bracelet GPS des personnes atteintes d’Alzheimer.

      On tente de pallier au handicap de la liberté, de ce qui n’est pas contrôlable ou échappe à la raison.

      Le « progrès » fabrique nos handicaps en nous faisant perdre l’autonomie de la connaissance (je pense à Ellul) savoir faire notre pain, nos vêtements, jusqu’à notre épanouissement personnel, sans être relié à un réseau technologique (informatique, électrique) devient impossible voire impensable. Nous faisant perdre donc notre capacité à nous penser autrement que comme handicapé.

    • Oui, mais c’est toujours le même scénario fascisant qui se rejoue sur le dos des libertés, et ce n’est pas faute de ne pas avoir dénoncé comme une manipulation le processus que tu évoques .
      L’handicapé est sans capacité à agir, comme il ne peut pas, il n’a pas le pouvoir de, on se subordonne à lui dans l’agir.
      De la même façon que le système représentatif fait que le citoyen se laisse subordonner par le principe du vote et qu’il est de ce fait considéré comme incapable de politique, handicapé des décisions collectives, relégué à l’urne.

      Les dérives technologiques de surveillance globale étaient plus que prévisibles, mais les représentants politiques, comme le législateur n’ont rien fait pour protéger les principes fondateurs du vivre ensemble. Bien au contraire, en se mettant à la botte des industriels de l’armement ils ont alimenté le moteur antidémocratique.

      Comme pour la peine de mort, ce n’est pas à la morale des médias de comptoir d’en décider mais à un projet philosophique globale de société et de respect de l’humain pour lequel il fallait s’unir.
      Parce que tout se construit, la morale comme les

      vrais besoins ou de situations inacceptables

      il faut savoir défendre des idées et un choix de société bien au delà de faits douloureux, un courage qui manque aujourd’hui.

      http://souriez.info/Un-oubli-a-reparer-le-rapport-du-commissariat-a

      Le 4 octobre 2001, Le commissaire à la protection de la vie privée au canada, George Radwanski :

      « Dans les États policiers, il peut y avoir peu ou pas de criminalité, mais il y a également peu ou pas de liberté. Ici au Canada, nous modérons les activités d’application de la loi en fonction du genre de société que nous choisissons. Nous ne tolérons pas d’énormes violations des droits de la personne, peu importe la mesure dans laquelle elles peuvent s’avérer utiles pour prévenir ou résoudre les crimes.

      Nous faisons ces choix parce que, même si nous voulons une société sûre, nous reconnaissons que notre sécurité et notre qualité de vie ne se limitent pas à l’absence de criminalité »

  • Après avoir traité des #frontières et de la #pauvreté, le Ceriscope, « une publication scientifique en ligne du Centre d’études et de recherches internationales (CERI) », s’intéresse à la #puissance.

    http://ceriscope.sciences-po.fr

    Le Ceriscope est une publication scientifique en ligne du Centre d’études et de recherches internationales (CERI) réalisée en partenariat avec l’Atelier de cartographie de Sciences Po. Parution dynamique centrée sur un enjeu international, elle sera consacrée chaque année à un sujet différent. Les contributions mises en ligne seront actualisées et de nouvelles publications viendront les développer et les enrichir au fil du temps.

    Puissance : http://ceriscope.sciences-po.fr/puissance
    Pauvreté : http://ceriscope.sciences-po.fr/pauvrete
    Frontières : http://ceriscope.sciences-po.fr/frontieres

  • #Commerce : la #Chine revendique la 1ere place mondiale

    La Chine s’est dite assurée, vendredi 10 janvier, d’être désormais la première #puissance #commerciale #mondiale, en annonçant pour 2013 un volume d’échanges annuel pour la première fois supérieur à 2 943 milliards d’euros, tout en faisant état de chiffres mitigés pour décembre.

    Toujours plus grande, toujours plus forte..., la Chine, un géant aux pieds d’argile ?

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/01/10/commerce-la-chine-revendique-la-premiere-place-mondiale_4345826_3216.html

    Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 06/01/2014

  • Comment cartographier le pouvoir ? | Geographica

    http://geographica.net/2013/08/comment-cartographier-le-pouvoir

    Un article récent publié dans la revue Forbes évoque les « 147 compagnies qui dirigent tout », ce à quoi rétorquent certains contributeurs du site en disant que ces 147 compagnies, ce sont « nous » ou encore que 4 compagnies contrôlent les 147 qui contrôlent le monde…

    Finalement, on peut se demander ce que signifie « contrôler le monde ». Dans l’esprit complotiste, jamais très loin de ce genre de considérations, un groupe restreint, supposé très compact et organisé, est censé avoir une influence quasi-mécanique, ou militaire, c’est selon, sur « le monde ». Depuis les Protocoles des Sages de Sion, un faux bien décortiqué par Pierre-André Taguieff, ou mis en roman par Umberto Eco (le Cimetière de Prague), mais qui continue à faire des ravages, on sait à quoi s’en tenir.

    #cartographie #visualisation #pouvoir #puissance #forbes

  • Sur l’absence de limites et la perte de sens, les liens entre science et irrationnalité, la barbarie

    entretiens avec Jacques Ellul
    http://www.dailymotion.com/video/x4dwrz_jacques-ellul_tech


    [à partir 6:05] Ce monde #technique est sûrement celui de l’insignifiance, où tout est équivalent à tout, en même temps que celui de la puissance. Les deux choses sont liées. Quand vous arrivez à une #puissance extrême, ce que vous faites n’a plus de sens [...] Quand vous pouvez tout faire, vous avez éliminé les #valeurs. Quand un Etat arrive, comme l’Etat hitlérien, au sommet du « tout est possible », ça veut dire que rien n’a plus de sens.
    [...]
    L’Etat hitlérien a été une réussite assez exceptionnelle, une crise de fièvre qui heureusement n’a pas été au delà (mais nous en sommes toujours menacés). C’est bien plus qu’une dictature, c’est la combinason d’une #rationalité technicienne absolument rigoureuse et de l’utilisation de l’irrationnel de l’homme qui est intégré dans le système. C’est ça qui me paraît être la réussite effroyable des hitlériens.
    [...]
    La technique militaire à permis d’éliminer l’hitlérisme, mais d’un autre côté quand on voit l’utilisation de la torture et le développement des camps de concentration et de tous les systèmes bureaucratiques et aussi la croissance du pouvoir de l’Etat, on est bien obligé de dire que le système hitléren a influencé notre société, et combien. Alors on a des réserves morales, c’est bien gentil mais pour le fond du problème nous sommes mal engagés à sa suite.

    conf de Miguel Benasayag
    https://www.youtube.com/watch?v=8LHPR9uawrI


    [à partir de 6:58] Tout se passe comme si des processus techniques très rationnels étaient capturés par un irrationnel très fou. Tout à coup ce désir de non-limite devient aujourd’hui envisageable scientifiquement, dans une vision du monde sans #limites. Des processus tout à fait rationnels sont hantés par un désir absolument irrationnel d’absence de limites. Problème : ce sont en grande partie des fanatiques ou des obscurantistes ou des moralistes qui nous disent « il y a des limites », et on a vite fait de les qualifier de technophobes ayant peur de choses nouvelles qu’ils ne comprennent pas. La réponse « des valeurs, oui, même irrationnelles » n’est pas satisfaisante, et en même temps tout se passe comme s’il y avait d’un côté une « sagesse » fanatique et de l’autre un irrationnnel technico-scientifique. La question est comment pouvons-nous introduire dans notre modèle de pensée, d’agir, de recherche, des limites qui disent que tout n’est pas possible, car si on postule que tout est possible rien n’est réel.
    Il existe certains invariants biologiques, par exemple le fait que le vivant fonctionne en perte permanente de son matériel. Si cette perte ne peut plus avoir lieu le vivant disparaît. L’identité du vivant existe au prix de la perte matérielle. L’idée irrationnelle du « toujours plus » est dangereuse et idéologique.
    Actuellement nous vivons peut-être l’équivalent d’une transition de phase, pendant laquelle une partie des processus ne sont pas codifiables et modélisables, ne peuvent pas être compris par les outils conceptuels de la technologie dominante. Le danger vient d’une information et d’une modélisation trop virtualisées, qui font que ce « toujours plus » est en pure perte de substance et de sens, et qu’on peut louper et piétiner sans s’en rendre compte des choses essentielles.
    Il est important d’éviter cette contamination idéologique du « toujours plus », de l’absolu qui du religieux est aujourd’hui passé dans le scientisme. La #culture doit recoloniser la technique et l’économie.
    L’absence de limites, au niveau individuel ça correspond à la psychose, au niveau biologique c’est le cancer, et au niveau social c’est la #barbarie ou le #néolibéralisme.

    (au passage merci @Mona et @bug_in par qui j’ai découvert il y a quelques années Miguel Benasayag et Jacques Ellul)

    • Dommage que Benasayag en reste a l’idée de réintroduction des valeurs, qui sont d’ailleurs plus une question d’établissement de sens, de justice, que de limite (la limite est donné par le sens, les objectifs qui apparaissent grace a lui).
      A chaque fois que je reparle du transhumanisme et des idées de ce genre, il est clair pour moi que c’est une question de justice, de ce qu’entraine des dépendances.
      On aura tjs des dépendances, c’est comme ça, on est vulnérable (comme disent les partisans du care), mais c’est une vulnérabilité qui doit être pensée, rationalisée, questionné au niveau de ce que les diverses possibilité de dépendances entrainent.
      A partir de la il y a tout un tas de critères intéressant, comme la possibilité de réparer soi même ou en petit groupe (sans dépendre d’entreprises et de diplome, ou certificat), que ce soit avec des éléments rennouvellables disponible localement etc...
      Je pense que l’angle de benasayag, même s’il n’est pas faux, sur la question de la nécessité d’acceptation d’une perte pour avancer et venir critiquer le tjs plus, ainsi que sur l’importance du lien plutôt que les parties, risque de perdre les auditeurs et surtout de nous mettre sur un terrain trop peu politique et trop culturel. Un terrain malheureusement établi par Illich et d’autres :/

    • salut Florian
      je passais de temps en temps sur le forum de decroissance.info de fin 2004 (zecc « organisons-nous » à l’époque) à 2007

      sur le fait d’accepter la perte comme faisant partie du vivant ça me rappelle aussi ce qu’en disait Harold Morowitz (cité par Augustin Berque) :

      Toute chose vivante est une structure dissipative, c’est-à-dire qu’elle ne dure pas en soi, mais seulement en tant que résultat du flux continuel de l’énergie dans le système. De ce point de vue, la réalité des individus pose problème parce qu’ils n’existent pas [en eux-mêmes] mais seulement comme des perturbations locales dans ce flux d’énergie universel.

      Je pense que c’est un peu aussi à ça que Benasayag fait référence. C’est une vision de l’individu que j’aime bien.

      oui les sauts béarnais et les sauts basques sont en fait les mêmes, c’est juste la langue qui les accompagne qui change :-)

    • Je ne remet pas en cause sinon, les propositions de benasayag sur l’individu qu’on trouve notamment dans ses livres, que j’avais bien aimé (le mythe de l’individu). Mais j’ai peur qu’il reste au niveau psy - qui est son domaine - alors qu’il y a d’autres éléments politiques sur lesquels on a tous droit de s’exprimer qui peuvent être recherché.

      Pour les sauts, pas tout a fait ! (je connais quand même un peu :p ) D’abord il semble qu’il y a des sauts basques qui n’ont pas d’équivalent béarnais, ensuite la manière dont on termine le pas du « simple » par ex. ou d’autres est différente. Sans oublier évidemment les particularité selon les vallées, mais ça c’est autre chose.

    • oui possible qu’il s’attache surtout au niveau psy, je ne saurais trop le dire. pour ma part j’aime bien l’approche sorcière http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=59#chapitre4 (sans pour autant que ça en exclue d’autres)

      je n’ai pas regardé les sauts béarnais d’assez près alors :-), la fois où j’en avais vu j’étais surtout frappé par leur ressemblance avec les nôtres.
      l’histoire et la romanisation partielle des Pyrnénées ont fait diverger certains détails, mais le fond est commun.

  • #Revue en ligne « (Re)penser l’exil » :

    Dans le cadre du programme 2010-2016 – #Exil, Création Philosophique et Politique, Repenser l’Exil dans la #Citoyenneté Contemporaine – la revue en ligne (Re)Penser l’Exil se propose de présenter le travail de réflexion critique des participant.e.s sur les #représentations, les #mots, les #discours sur l’exil, en vue de mettre en lien l’exil, la création philosophique et politique et la citoyenneté contemporaine. Le Programme vise à faire un travail critique sur les modes de (dés)subjectivation, la fragmentation du #mouvement_social et le poids du déterminisme sur la pensée philosophique actuelle.

    Elle est un moyen de collectiviser les réflexions en cours, en vue d’une synthèse à la fin du programme (2016).

    Elle présente :

    Des textes produits à chaque étape du programme 2010-2016 et des textes en travail en vue de publications qui se préparent par ailleurs (livres notamment)
    Des matériaux, des documents, des faits divers, des contributions artistiques, poèmes, des textes de création théâtrale, etc..

    (RE)PENSER L’EXIL

    L’exil évoque à la fois les racines (Simone Weil) et la mer (Victor Hugo), la maison (Pinar Selek), le pain amer (François Rigaux). Les métaphores sont nombreuses. C’est un phénomène universel qui traverse l’histoire humaine et tous les continents. C’est une des facettes du diamant de l’expérience humaine (exil intérieur, #banissement, #expulsion_sociale, politique).
    L’exil est une notion riche, vaste, multiforme qui offre un espace d’hospitalité à une #réflexion_philosophique transversale visant à défragmenter des #expériences_humaines, politiques pour permettre un partage de la réflexion.
    Nous nous proposons de (re)penser l’exil dans ce qu’il contient d’épaisseur de #vie, de #souffrance, de #joie, d’#injustice, de #violence et aussi de souffle, de #puissance, d’#opportunité d’invention de la #liberté et de la #solidarité, de la citoyenneté.
    Le fil rouge est une question qui nous accompagnera durant toute la durée du programme (2010-2016) : serions-nous toutes, tous des exilé.e.s ? L’exil une fatalité du destin, une liberté en tension. Exil-des-exil, comment vivons-nous, pensons-nous cela ?

    LE TRAVAIL PHILOSOPHIQUE

    Le travail d’innovation philosophique dont a parlé Jacques Derrida au moment où il a fondé le Collège International de Philosophie à Paris, appartient à tout le monde. En partant de l’exil, nous voulons inventer et mettre en œuvre un travail à la fois modeste et ambitieux qui croise des expériences, des lieux, des pays, des continents, des temporalités, des générations, des sexes, des domaines de savoirs, des générations, des artistes, etc.. en partageant une réflexion critique.
    Il vise à favoriser le travail sur l’autonomie, la subjectivation individuelle et collective et la création philosophique.
    Il participe au débat critique et créatif sur l’exil et le des-exil dans le monde contemporain.

    http://revue-exil.com

  • Doutes sur la fiabilité des neurosciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/04/14/doutes-sur-la-fiabilite-des-neurosciences

    Il a ainsi été démontré que de nombreuses études biomédicales, si ce n’est la plupart d’entre elles, étaient... fausses dans le sens où elles décrivaient des effets qui n’existaient probablement pas et que l’on n’arrivait pas à reproduire. Le même constat a été fait en génétique et en psychologie. Aujourd’hui, c’est au tour des neurosciences de se retrouver sur la sellette suite à une étude américano-britannique publiée le 10 avril par Nature Reviews Neuroscience.

    #science #reproductabilité

  • #China #Chine, l’ #élite et le #projet de #réformes
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1663
    Le tablier #PC, malgré les labeurs, doit partir au placard.

    Des réformes en Chine enfermée dans l’ #idéologie de l’unicité, trouvent leurs empêcheurs de tourner en rond. L’ #histoire contemporaine de la #future première #puissance #économique mondiale est jalonnée de #contestations qui ne lui permettent guère, et sans remords, de demeurer un cloître du parti #communiste .