• Stop aux #massacres en cours à #Gaza

    L’horreur succède à l’horreur. Aux crimes antisémites commis par le #Hamas le week-end dernier et à la découverte des atrocités succède désormais la #vengeance aveugle du gouvernement israélien. Après avoir bestialisé les Palestinien·nes de Gaza par des déclarations racistes aux accents exterminateurs, le gouvernement Netanyahu déploie toute la disproportion de sa puissance militaire et diplomatique et prive les habitant·es de Gaza d’eau, d’électricité et de carburant tant que les otages ne sont pas libéré·es, et organise le déplacement forcé de plus de 1,1 million de personnes.

    Ces mesures criminelles et inhumaines, qui engagent le pronostic vital de 2,3 millions de personnes, s’accompagnent de #bombardements massifs occasionnant des victimes en grande majorité civiles, parmi lesquelles des enfants et des personnes vulnérables. Le bilan est actuellement de plus de 1500 mort·es et plus de 6600 blessé·es et s’alourdit d’heure en heure. Le massacre, les déplacements forcés de population et les restrictions infligées aux Gazaoui·es ne sont en aucune façon une réponse tolérable aux tueries du 7 octobre. Comme sont proscrits les prises d’otages et les massacres du Hamas, le #droit_international, notamment la convention de Genève interdit ce que pratique le gouvernement israélien : la prise pour cible de #civils ou d’objectifs civils, les #punitions_collectives, et le fait de priver des populations des biens nécessaires à leur survie. On ne peut répondre à des #crimes par d’autres crimes.

    Le massacre du 7 octobre oblige Israël à repenser la forme que peut prendre l’avenir pour les deux peuples sur cette terre. Deux options existent : la recherche difficile d’une solution politique acceptable pour les deux peuples, ou l’écrasement dans un #bain_de_sang de toute revendication palestinienne auquel continueront à répondre des meurtres et des attentats. La seule possibilité acceptable est celle d’une #paix fondée sur la #justice, pour toutes et tous. C’est ce que résume le slogan « Pas de justice, pas de paix », que beaucoup comprennent comme un appel à se battre mais qui n’est en réalité qu’un constat. Aujourd’hui, la pire solution semble privilégiée, mais nous n’avons pas d’autre choix que celui de croire en des jours meilleurs et de tout faire pour les voir arriver. Tikoun Olam.

    Nous pleurons toutes les victimes, assassinées par les tueurs du Hamas ou massacrées par le gouvernement d’Israël qui n’a comme seule ligne de conduite la #domination par la puissance des #armes. De part et d’autre de la frontière, plus de 2700 personnes ont déjà perdu la vie, plus de 10000 sont blessées et plus d’une centaine sont retenues en otage.

    Il est urgent que l’ensemble des pouvoirs étatiques, ONG, et observateurices exterieur·es, civil·es ou professionnel·les, mettent tout en œuvre pour obtenir la reprise des flux vitaux vers Gaza et la libération immédiate des #otages. Ils doivent imposer un #cessez-le-feu et forcer la reprise d’un réel processus vers une #paix_juste et durable dans le respect des résolutions de l’ONU, du droit international et des légitimes aspirations de paix et de justice pour les Palestinien·nes et les Israélien·nes.

    Notre cœur est déchiré mais nous ne pouvons pas participer en l’état à un certain nombre de rassemblements « en faveur des Palestinien·nes » organisés entre autres par des groupes ayant explicitement soutenu l’attaque du Hamas. Nous appelons ces organisations à une sérieuse #auto-critique. Nous rappelons encore une fois que le Hamas inscrit l’#antisémitisme jusque dans sa charte, que pour lui, tous·tes les Juif·ves sont des cibles, et qu’il n’a jamais hésité à mettre cette idée en pratique. Les déclarations de ces partis et groupes politiques ne nous permettent donc pas d’envisager ces rassemblements comme autre chose que des espaces d’indifférence ou même de réjouissance face aux massacres antisémites perpétrés. Elles nous indiquent, au contraire, que ce sont des lieux où notre sécurité physique et psychologique n’est pas assurée.

    Il en est ainsi lorsque le NPA dans un texte consacré au massacre dit apporter « son soutien aux moyens de lutte choisis par les Palestiniens pour résister » et parle, pour désigner les villages et kibboutzim où, au même moment, les tueurs du Hamas sont à l’œuvre, de « colonies acquises aux résistantEs »(communiqué du 7 octobre) ; lorsque #Palestine_Vaincra lit le massacre comme « une démonstration de force des capacités de la résistance qui met à nu la faillibilité du projet sioniste » (le 7 octobre) ; lorsque l’#UJFP compare les tueurs du Hamas aux héros de l’affiche rouge (le 9 octobre) ; lorsque Unité Communiste voit dans ces attaques « une preuve d’espoir pour les colonisés du monde entier » (le 10 octobre) ; ou lorsque le groupe Inverti·es mentionne le Hamas comme « un groupe de résistance derrière lequel se mobilise le peuple palestinien, […] fruit du #colonialisme » (11 octobre).

    Dans le même temps nous assistons à un durcissement de la droite, caractérisé notamment par la volonté du ministère de l’Intérieur de criminaliser et d’interdire toute manifestation de solidarité avec les Palestinien·nes. Parallèlement, certains utilisent le massacre du 7 octobre pour stigmatiser les minorités arabe et musulmane, considérées comme collectivement complices. Nous condamnons avec la plus grande force tout ces discours de #haine et de #stigmatisation envers les personnes arabes et/ou musulmanes et leur apportons tout notre soutien. Les Musulman·es de France ne sont pas plus responsables des crimes du Hamas que les Juif·ves de France ne le sont de ceux du gouvernement israélien.

    Nous ne souscrivons pas à la criminalisation du mouvement de #solidarité avec les Palestinien·es, qui n’est rien d’autre qu’une façon de laisser les mains libres au gouvernement israélien pour écraser Gaza sous les bombes et priver les Gazaoui·es des moyens élémentaires de survie. Au contraire, nous souhaitons participer à l’établissement d’un front réellement unitaire se donnant l’objectif et les moyens de réaliser une pression populaire internationale sur l’ensemble des acteurs du conflit.

    L’établissement d’un tel front ne peut se faire que sur la base d’une #condamnation sans équivoque des crimes du Hamas et du gouvernement israélien et avec une revendication de #paix_dans_la_justice. Nous appelons donc toutes les personnes partageant ces objectifs à réfléchir avec nous à l’organisation d’initiatives pour la paix et la justice qui ne sombreraient pas dans des logiques mortifères.

    https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/10/13/stop-aux-massacres-en-cours-a-gaza
    #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #à_lire

  • Punitions, intimidations, salariés sous pression... Une ambiance toxique dénoncée à l’hôpital de Lomagne Marc Centene - ladepeche.fr

    «  On va remettre de l’ordre. Je suis sur le dossier depuis quelques semaines avec l’ARS, et il y a des choses qui méritent d’être éclaircies…  » Le maire de Fleurance, Ronny Guardia Mazzoleni, ne cache pas sa colère. Alerté par les salariés de l’établissement public de santé de Lomagne, l’EPSL, l’élu a rencontré également les trois syndicats présents dans la structure – CFDT, CGT et FO – au titre de son rôle de président du conseil de surveillance.

    L’EPSL est le 3e centre de santé du département, avec près de 300 employés. Outre un service de SSR, l’EPSL gère trois Ehpad  : le Tané à Lectoure, et Cadéot et la Pépinière à Fleurance. La situation y devient intenable pour les salariés, depuis le départ de l’ancien directeur l’année dernière. Une intersyndicale a même été envisagée.

    "Copinage politique"
    «  Des salariés nous ont alertés voilà près de 3 mois sur de graves dysfonctionnements  », explique Christophe Bukovec, secrétaire départemental de la CGT santé et action sociale. Le syndicat, très présent à l’Ehpad Cadéot, expose le rôle tenu par une cadre supérieure, qui gère les trois Ehpad de l’EPSL. «  Elle a mis en place un climat toxique, basé sur l’agressivité, des insultes ou des punitions, avec des agents convoqués sans motifs et sans pouvoir se défendre. On ne peut pas accepter de voir des agents de 20 ans tenir avec des cachets, ou pleurer en prenant leur service…  »

    La CGT, qui a constitué un épais dossier qu’elle a exposé à l’ARS, dénonce un petit groupe constitué de personnel d’animation ou médical, autour de la cadre supérieure. «  On s’est aperçu que ces personnes avaient des relations amicales mais aussi politiques. Il y a un copinage qui n’a pas sa place dans un établissement de santé.  » Le directeur adjoint, dans une rencontre avec les représentants du personnel, déclare même que «  la situation est proche de l’omerta  ».

    La CFDT a elle aussi sonné l’alarme, en rencontrant le député David Taupiac et le maire de Fleurance. «  Les problèmes sont concentrés sur les Ehpad, le SSR est plutôt épargné. Les salariés travaillent en conscience, mais tout le monde est très mal, y compris dans l’administratif. Et cela se répercute sur les résidents. Il y a un problème dans la direction, et cela influe sur tout…  » Le syndicat dénonce «  un climat très pourri  », où la délation est devenue une méthode de fonctionnement. «  On attend que des réponses soient mises en place, mais rien ne se passe  !  »

    Le cas de Lectoure
    L’Ehpad du Tané à Lectoure n’est pas épargné par les difficultés. Au mois de mars, le conseil de surveillance a vu le président mettre un terme à des rumeurs qui courent dans le Lectourois et le Fleurantin. Non, il n’est pas question de provoquer la fermeture de cet Ehpad public pour voir s’ouvrir un établissement privé. L’unité Barrère, à l’Ehpad du Tané, a fermé près de 30 lits sur 80. L’occupation d’un Ehpad atteint normalement 95 %. «  Nous sommes étonnés du silence de la municipalité de Lectoure, s’interroge Christophe Bukovec. Il y a pourtant des besoins sur le bassin du Lectourois.  » Ces lits vides représentent une forte perte pour l’établissement, alors que la masse salariale est restée la même.

    De quoi alimenter les grandes difficultés financières de l’établissement, et l’hypothèse d’une fermeture, qui inquiète autant les salariés et les syndicats que les familles. «  Une partie des lits est fermée, ce qui pourrait entraîner un déficit structurel  », analyse David Taupiac, contacté par les familles et les syndicats. «  Le fonctionnement actuel [de l’ESPL] entraîne une forme de maltraitance auprès des salariés et des résidents. Il faut sortir de cette spirale.  » Le dossier est désormais sur le bureau de l’ARS.

    #management #EnMarche à la #McKinsey #agressivité #insultes #punitions #délation #maltraitance #Ehpad #santé #travail #Fleurance #Lomagne #Lectoure

    source : https://www.ladepeche.fr/2023/06/22/punitions-intimidations-salaries-sous-pression-une-ambiance-toxique-denonc

  • Service national universel : la punition collective nocturne dans un lycée strasbourgeois passe mal Guillaume Krempp et Lucie Lefebvre (Rue89 Strasbourg)

    Strasbourg (Bas-Rhin).– Ce mardi 5 juillet à 22 h 30, plus d’une centaine de jeunes volontaires au Service national universel (SNU) sont appelés à descendre dans la cour du lycée Jean-Rostand. Un ancien lieutenant-colonel et directeur adjoint de la session SNU a décidé de punir plus d’une centaine d’adolescents de 15 à 17 ans pour la faute commise par deux jeunes filles.


    Ces dernières auraient été surprises dans un dortoir pour garçons à une heure où elles auraient dû être dans leur chambre, selon Agathe (le prénom a été modifié), tutrice de cette session SNU qui a démarré le 3 juillet et qui finira le 15. « Ils étaient près de cent trente à faire des pompes et du gainage, dehors. Une fille était en pleurs, obligée de faire les exercices alors qu’elle se plaignait de maux de ventre déjà dans la journée. Plusieurs gamins sont rentrés en pleurs », témoigne Agathe.

    Plusieurs vidéos, que Rue89 Strasbourg s’est procurées, montrent des dizaines et des dizaines d’élèves les mains et les genoux au sol. Ils semblent sur le point de faire des pompes ou du gainage. En fond, un encadrant donne les consignes aux adolescents : « À partir de maintenant, on ne dérange plus les voisins. Et on continue, on en fait encore [des pompes – ndlr]. Vous allez rentrer dans le petit hall. S’il y a du bruit, s’il y a quoi que ce soit, tout le monde redescend et y retourne. Allez, on en fait cinq de plus. »

    Deux encadrants sont impliqués dans cette affaire de punition collective : le chef adjoint Alain M. et le cadre Jean-Pierre P-G, tous deux anciens militaires. Le premier a connu une longue carrière dans l’armée de terre jusqu’à devenir lieutenant-colonel. Le second a travaillé dans la marine, où il a exercé trente ans comme lieutenant de vaisseau.

    Deux témoignages de tuteurs, diplômés du Bafa et actifs au sein de plusieurs sessions de SNU, font état de difficultés récurrentes liées à l’expérience de certains cadres : « Ce sont d’anciens militaires, sans aucune connaissance de l’animation ou du fait de s’occuper d’enfants de moins de 18 ans », affirme l’un d’eux. « Les tuteurs n’étaient pas d’accord avec la punition collective. Mais on n’a pas notre mot à dire », lâche une tutrice de stage au lycée Jean-Rostand.

    Selon la tutrice Agathe, les encadrants à la rigueur militaire ne se rendent pas compte que les journées « de 6 heures à 22 h 30, c’est très long. Les adolescents n’ont pas l’habitude de faire tant d’activités. En tant qu’animateurs, on aurait privilégié un temps calme à cette heure-là. Et puis il faut rappeler que le public a entre 15 et 17 ans. Certains viennent tout juste de rentrer en seconde. Ils sont tous épuisés de leur année scolaire ».

    Suspension puis démission des mis en cause
    Le rectorat de Strasbourg dispose d’un service dédié à l’organisation des sessions SNU au sein du département. « Ce service a vocation à repérer les lieux d’accueil (le lycée Jean-Rostand à Strasbourg et le lycée agricole d’Obernai) et désigne un directeur de centre qui recrute une équipe d’encadrants », décrit le directeur académique des services départementaux de l’éducation nationale. Jean-Pierre Geneviève rappelle aussi les objectifs du SNU : « Il y a une volonté de favoriser l’engagement des jeunes, dans des démarches collectives, avec un volet d’éducation à la citoyenneté, le partage d’une expérience collective, autour d’un programme d’activités, qui permet aux jeunes de découvrir le patrimoine de la région. »

    Interrogé sur les faits ayant eu lieu dans la soirée du mardi 5 juillet dans la cour du lycée Jean-Rostand, le directeur académique déplore une punition dont « la dimension collective paraît inappropriée. Si sanction il y a, il faut que ce soit circonstancié et individualisé ». Jean-Pierre Geneviève indique que les deux encadrants mis en cause n’étaient plus en exercice dès le lendemain de la punition collective.

    L’un d’eux, Alain M. a été suspendu à titre conservatoire, « le temps d’obtenir plus d’informations », puis il a démissionné. L’autre encadrant a démissionné de son propre chef. Jean-Pierre Geneviève tient à relativiser : « Le SNU est un dispositif nouveau, mis en place l’année dernière. C’est la première fois que nous sommes amenés à prendre cette décision de suspension. C’est une situation très circonscrite. » C’est à espérer…

    Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/130722/service-national-universel-la-punition-collective-nocturne-dans-un-lycee-s

    #violences #enfants #armée #snu #service_national_universel #punitions #punition_collective #Strasbourg

  • Asile, une industrie qui dérape

    Le traitement des demandes d’asile en Suisse est devenu une véritable industrie, avec des #centres_fédéraux gérés principalement par des sociétés privées. Employés mal payés, manque cruel de formation, dérapages violents, dérives bureaucratiques, accès aux soins problématique : des témoignages et des documents d’enquêtes pénales inédits permettent de percer la boîte noire des centres fédéraux d’asile.

    https://pages.rts.ch/emissions/temps-present/12754866-asile-une-industrie-qui-derape.html

    #Budget de fonctionnement des centres : 215 millions en 2021, dont 57 mio à l’encadrement et 60 millions à la sécurité (min 53’50) :

    Dans le reportage, l’histoire de #Sezgin_Dag est racontée. Sezgin décède dans un taxi qui était en train de l’amener à l’hôpital (à partir de la minute 3’06).

    #asile #migrations #réfugiés #privatisation #business #Suisse #ORS #Protectas
    #violence #accélération_des_procédures #procédures_accélérées #accès_aux_soins #souffrance #témoignage #industrie_de_l'asile #business #SEM #Securitas #coût #dysfonctionnement #Boudry #cellule_de_réflexion #décès #morts #suicides #automutilations #traumatismes #dérapages #Gouglera #injures #violence_systématique #frontaliers #conditions_de_travail #plan_d'exploitation_hébergement (#PLEX) #fouilles #nourriture #alimentation #punitions #privations_de_sortie #mesures_disciplinaires #horaires #pénalité #formation #spray #agents_de_sécurité #salaires #centres_pour_récalcitrants #récalcitrants #Verrières #centres_spécifiques #centre_des_Verrières #disparitions #délinquance #optimisation #sécurité #prestations #société_anonyme

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    Ajouté à la métaliste sur #ORS en Suisse :
    https://seenthis.net/messages/884092

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

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      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • En France, les retenues et les exclusions toujours très pratiquées (Le Figaro)
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-france-les-retenues-et-les-exclusions-toujours-tres-pratiquees-20191128

    Laxiste, l’école française ? On en est loin. Les pratiques punitives sont fréquentes, tant à l’école primaire qu’au collège, selon une enquête menée auprès de quelque 20.000 élèves en 2017 : en primaire, ce sont environ six élèves sur dix qui sont punis chaque année, dont plus d’un sur quatre l’ayant été au moins trois fois.

    #éducation #punitions #sanctions #laxisme #paywall

  • Les personnes qui aident leur enfant handicapé sont en fait punies par l’État mai68.org - 9 Juin 2018
    http://mai68.org/spip2/spip.php?article1785

    Lettre ouverte à Monsieur & Madame MACRON
    Objet : dédommagement aidant familial, PCH, ASS, MDPH, CDAPH, CSG, CRDS, BNC,,,
    Chère Madame & cher Monsieur,
    Ayant épuisé mes droits au chômage, je bénéficie d’une allocation de solidarité spécifique (ASS) qui m’est versée par Pôle emploi (du 1er avril 2018 et jusqu’au 31 mars 2019, le montant journalier de l’ASS est fixé à 16,48 euros).

    Le lendemain de la journée de solidarité en vue de financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées, soit le 22 mai 2018, Pôle emploi m’annonce qu’ils viennent de détecter dans mon dossier un trop-perçu qui a pour conséquence que le montant journalier de mon ASS a été revu à la baisse de 6.34 €. La période correspondant aux sommes trop-perçues est directement liée au fait que je bénéficie depuis 2014 de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) qui est reversée comme "dédommagement" aux Aidants familiaux.


    Je tiens à préciser que ce trop-perçu ne résulte pas d’une volonté frauduleuse de ma part (j’ai bien indiqué ces sommes dans les "déclarations des ressources" que Pôle emploi m’a fait parvenir, en prenant l’initiative de bricoler un peu le formulaire étant donné qu’il ne comporte pas de case spécifique permettant de déclarer la PCH).

    Mon hypothèse sur l’origine de ce trop-perçu — de cette erreur — viendrait plutôt de la méconnaissance de cette Prestation de Compensation du Handicap par Pôle emploi. En effet, la conseillère qui m’a reçu ce mardi 29 mai semble s’imaginer que je mène une existence de rentier oisif et cossu car elle assimile cette PCH à une "rente" !

    Alors permettez moi de vous faire une petite information sur cette « aide ».

    La PCH comment ça marche :
    Je suis "aidant familial". C’est à dire que depuis 24 ans, mon travail consiste à aider et accompagner un de mes enfants, handicapé à 80 %, dans la vie quotidienne, 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365.

    En 2014, une équipe pluridisciplinaire de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) est venue à mon domicile afin d’évaluer en fonction d’un barème très précis - pour l’évaluation des déficiences et incapacités - le nombre d’heures de prise en charge que la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) allait pouvoir m’accorder en tant qu’aidant familial.

    Soit 60,83 heures par mois au tarif horaire de 3,70 €. Soit environ 2700 € par an.

    En conséquence, depuis mai 2014, mon enfant handicapé me reverse la PCH qu’il perçoit du Conseil Général. Cela revient en quelque sorte à être l’employé de mon enfant sans "contrat de travail". C’est à dire que je n’ai droit ni aux congés payés, ni au chômage et encore moins à une retraite.

    Ne soyez pas choqué par cette "aide" dérisoire au regard de ce que cela implique, car officiellement personne ne travaille dans ces conditions et pour ce prix là en France.

    Mais voici la véritable aberration :
    Cette PCH que je reçois est imposable d’une part au titre des prélèvements sociaux (CSG-CRDS) et d’autre part au titre de l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (Parmi les produits financiers se rattachant à cette catégorie, on trouve les gains de jeux, les revenus des opérations frauduleuses, les revenus des prostituées, les revenus des prêtres, les Bitcoins,… et la PCH).

    Cette situation fait que parfois, lorsque je présente ma feuille d’impôt, je me vois être assimilé à un Auto-entrepreneur, avec tous les malentendus qui en résultent (Mon enfant que j’accompagne au quotidien, devient mon "entreprise" !).

    Comme mon épouse de son coté perçoit environ 1100 € par mois de retraite, avec 2 enfants à charge, nous ne sommes pas imposables à l’impôt sur le revenu mais suite au fait que cette PCH est imposable, nous devons nous acquitter, par exemple pour l’année 2017, d’un total de 271 € d’impôt et de prélèvement sociaux pour avoir bénéficié de la PCH (pour rappel : 2700 €).

    Bien entendu, cette PCH modifie notre quotient familial et nous prive d’une partie de notre allocation de logement (AL) ainsi que d’une partie de mon allocation de solidarité spécifique (ASS) :

    Par exemple, mon ASS étant calculée en fonction de notre revenu imposable et la PCH étant considérée comme un revenu imposable par l’administration fiscale, la PCH impacte à la baisse le montant de mon ASS de 6.34 € par jour, soit exactement de 2314 € par an.

    Par conséquent, l’aide de 2700 € que m’accorde à juste titre la CDAPH fond comme neige au soleil puisqu’elle se retrouve amputée d’une part de 271 € par les impôts et d’autre part de 2314 € par Pôle Emploi.

    En réalité, il me revient très précisément 115 € par an de "dédommagement" pour aider et accompagner une personne handicapée dans la vie quotidienne 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365.

    Vous remarquerez que dans ce calcul, je ne tiens pas compte de l’impact sur l’allocation de logement car il faudrait que je me lance alors dans des comptes d’apothicaires pour en arriver à vous parler d’aides négatives, c’est à dire de "punitions".

    Faire intervenir au final pour rien : la Maison Départementale des Personnes Handicapées, la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées, le Conseil Général, la Caisse d’Allocations Familiales, les Impôts, Pôle Emploi, pour nous faire bénéficier de moins que rien, c’est un peu inquiétant.

    Mais comme l’on me dit que j’ai de la chance de vivre en France et que je devrais penser « printemps » et ne pas m’inquiéter du fonctionnement alambiqué de notre société vis à vis des personnes handicapées, je reste tout de même stupéfait : la France gesticule mais ne fait rien à part juger, condamner, sanctionner et au final exclure les personnes les plus vulnérables.

    Aidant familial n’est pas un choix !!!
    Cela s’est imposé à nous par rapport à une personne fragile et alors qu’aucune autre solution humaine n’a pu être trouvée.

    Être aidant familial n’est pas un plan de carrière. L’aidant familial renonce à une activité professionnelle, abandonne un emploi, un travail qu’il aime. Mon épouse et moi-même avons du réduire, changer d’activité professionnelle pour nous occuper de notre enfant. En 24 ans, j’ai tout essayé : le travail a domicile, la micro entreprise, le travail de nuit, … (Pour information, en 1994, avant la naissance de mon enfant handicapé, mes impôts sur le revenu se montaient à 29 364 F soit 6 131 € par an).

    Il est à noter qu’au vu du jugement du Tribunal de Grande Instance (TCI ) qui reconnaît la dépendance d’une personne handicapée, je suis responsable en tant que tuteur (sous peine de poursuites pour mise en danger sur personnes vulnérables). Par conséquent, je ne peux pas accepter un emploi complémentaire qui ne soit pas compatible avec mon travail d’aidant familial et de tuteur bénévole.

    Comprenez que la situation de l’aidant familial est parfois pénible physiquement et moralement et je ne vous parle même pas de la lourdeur des dossiers qu’il faut sans cesse refaire, de ces démarches qui ne finissent jamais et qui sont souvent compliquées avec le risque de se tromper ou bien du temps consacré au bénévolat dans des associations en lien avec le handicap de la personne que nous accompagnons.

    Être porteur d’un handicap engendre aussi de nombreux frais. Certains frais sont pris en charge à 100% mais qui dit 100% ne dit pas la totalité. Il faut tenir compte aussi des impondérables qui, eux, ne sont pas classifiés dans des barèmes.

    Comparé à une prise en charge en institution, notre travail d’aidant familial participe au redressement des comptes de la Sécurité Sociale et permet, par ailleurs, de libérer (ou de pallier au manque) de nombreuses places dans les diverses structures d’accueil, ou au pire, que ces personnes ne croupissent pas, à vie, dans des hôpitaux psychiatriques à 1000 € par jour.

    Ne croyez surtout pas que ce soit la solution idéale de placer son enfant dans une institution au lieu de vivre avec lui et de l’aider à progresser car les prises en charge institutionnelles sont souvent pitoyables pour un coût étonnant.

    Dans toute cette histoire, nous n’existons pas, sauf pour le fisc : je suis imposé car j’ai un enfant handicapé et que je l’aide à grandir, en milieu ordinaire, dans une société qui ne l’accepte pas, comme s’il était indésirable.

    Songez que vous-même ou bien vos proches, risquez un jour ou l’autre de devenir dépendant. A ce moment, il vous faudra bien trouver des solutions humaines.

    Le handicap n’est jamais choisi et les difficultés pour les « aidants familiaux » sont nombreuses. J’espère vous l’avoir démontré par ce courrier.

    Au risque de prêcher dans le désert : Messieurs et Mesdames les grands organisateurs de tous ces grands services publics à la "Française" agissez pour que cette PCH bénéficie au minimum d’une exonération fiscale.

    Merci, 
Cordialement 
A suivre

    * Source un livre : "Autisme, la grande Enquête" du collectif Autisme qui regroupe toutes les associations nationales soit des dizaines de milliers d’usagers (Editions Les Arènes. Florent Chapel – 2016).

    #aidant-familial #handicap #ASS #Aidants-familiaux #Pôle-emploi #CDAPH #bénéfices-non-commerciaux #auto-entrepreneur #punitions #exclusion #macron #emmanuel_macron #brigitte_macron

  • Sanctions dans les centres fédéraux | Puni pour avoir voulu assister à la naissance de son enfant
    https://asile.ch/2017/12/21/sanctions-centres-federaux-puni-voulu-assister-a-naissance-de-enfant

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2017/12/Capture-d’écran-2017-12-21-à-15.33.03.png

    Un couple est arrivé séparément en Suisse. La femme, arrivée la première, a été attribuée à un canton, où elle a attendu le terme de sa grossesse. Lorsque son mari est arrivé en Suisse, le SEM l’a envoyé trois mois au centre fédéral des Rochats, dans la montagne loin de tout, à six kilomètres à […]

  • Punitions collectives et #brimades dénoncées dans un centre fédéral d’asile

    #Punitions_collectives, chicaneries réglementaires, nourriture insuffisante : la Basler Zeitung révèle mercredi les méthodes controversées mises en place dans un centre fédéral pour demandeurs d’asile à #Aesch (BL).

    https://www.rts.ch/info/suisse/8390199-punitions-collectives-et-brimades-denoncees-dans-un-centre-federal-d-asi

    #ORS #privatisation #asile #migrations #réfugiés #Suisse #centres_fédéraux

  • School to Prison Pipeline Wilson Reyes: ‘School-To-Prison Pipeline’ Debate Reignites With NYPD Cuffing Of 7-Year-Old | News One

    http://newsone.com/2102611/school-to-prison-pipeline-wilson-reyes

    http://media.blackplanetnext.com/photos/4b/ac/69/4bac69be70fe7b95f6253ff4194c368d78d92ef4_large

    From the beginning of this year, the U.S. Department of Education acknowledged that Black and Hispanic youth faced harsher discipline than that of their White counterparts: The Education Department reported that one in five Black boys and one in 10 Black girls received out-of-school suspension. Combined, Black students were three times more likely to be suspended or expelled than Whites. Because of this bleak reality, many students who incurred minor offenses were met with harsh consequences that eventually led to police detention.

    Although numbers and data tell the story, nothing compares to an actual depiction of overzealous discipline at work. On Thursday, NewsOne reported on the case of third-grader Wilson Reyes, 7 (pictured), who was allegedly involved in a scuffle at his school in the Bronx with another student over a $5 bill back in early December.

    #états-unis #new_york #enfance #enfants #école #éducation #punitions #discipline