Polémique sur Michel-Ange en Floride : l’oeuvre d’"ignorants", dénonce-t-on à Florence
▻https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20230327-pol%C3%A9mique-sur-michel-ange-en-floride-l-oeuvre-d-ignorants-d%
La directrice d’une école sous contrat à Tallahassee, capitale de la Floride, a été contrainte de démissionner après avoir montré à ses élèves de 11 et 12 ans une photo de la célèbre sculpture nue de l’artiste florentin, une initiative qualifiée de « pornographique » par des parents.
« Il y a une grande différence entre nudité et pornographie », a tenu à souligner Cecilie Hollberg, directrice de la Galerie de l’Académie de Florence, dans un entretien avec l’AFP. « Il faut vraiment avoir l’esprit tordu pour confondre » les deux.
« Ceux qui dérangés (par la nudité de David) ont un sérieux problème avec les racines de la culture occidentale », tranche-t-elle, alors que « c’est la justement la nudité qui est le symbole de sa pureté ».
L’historienne allemande, qui dénonce « un puritanisme déplacé », juge cette affaire « assez grave » parce qu’elle révèle que « nous perdons le lien avec notre culture et avec l’Histoire ».
(...)
Le président du conseil des parents d’élèves de l’école de Floride, Barney Bishop, a assuré à la télévision américaine CNN qu’il ne s’agissait pas d’interdire l’image, qui est montrée chaque année en cours d’arts.
Mais selon lui, les parents n’ont pas été informés en amont comme le prévoit la procédure et même si la quasi totalité d’entre eux étaient satisfaits du cours, l’établissement a reçu une plainte jugeant l’image pornographique.
Tout en reconnaissant la beauté esthétique de l’oeuvre, M. Bishop a expliqué que le concept des droits parentaux, suprême en Floride, prévalait.
La directrice et enseignante, Hope Carrasquilla, a reçu l’ordre de démissionner sous peine d’être limogée. « Cela m’attriste que ma mission ici ait dû se terminer ainsi », a-t-elle confié au quotidien Tallahassee Democrat.
Interrogé par Slate sur le fait de savoir si cette décision était due à la polémique, M. Bishop a confirmé que « c’était un problème, parmi bien d’autres ».
La Floride accorde une grande importance aux droits parentaux dans l’éducation, une politique menée par le gouverneur Ron DeSantis, qui devrait se présenter contre Donald Trump comme candidat du Parti républicain pour l’élection présidentielle de 2024.
]]> Margaret Atwood : « La Cour suprême veut faire appliquer des lois du XVIIe siècle » Le Temps.ch
▻https://www.letemps.ch/opinions/margaret-atwood-cour-supreme-veut-faire-appliquer-lois-xviie-siecle
Le droit à l’avortement est en phase terminale aux Etats-Unis, où la Cour suprême envisage d’abroger l’arrêt qui le décriminalise depuis 1973. La grande écrivaine canadienne avait exploré les risques d’une dictature théocratique américaine dès 1985 dans « La Servante écarlate », son chef-d’œuvre dystopique. Voici sa tribune, d’abord publiée dans « The Atlantic » (1)
Au début des années 1980, je m’étais embarquée dans l’écriture d’un roman d’anticipation portant sur un futur dans lequel les Etats-Unis s’étaient désunis. Une partie du pays était désormais une dictature théocratique fondée sur la doctrine religieuse et la jurisprudence de la Nouvelle-Angleterre puritaine au XVIIe siècle.
J’avais planté le décor dans les environs de l’Université Harvard, une institution réputée pour son libéralisme dans les années 1980, mais dont la raison d’être, trois siècles plus tôt, était de former le clergé du puritanisme.
Retour vers le passé
Dans la théocratie imaginaire de Galaad, les femmes n’avaient quasiment aucun droit, au même titre qu’en Nouvelle-Angleterre au XVIIe siècle. Les textes bibliques avaient été triés sur le volet, les passages retenus étaient soumis à une interprétation littérale. Dans la Genèse – en particulier dans la famille de Jacob –, les épouses des patriarches disposaient de femmes réduites en esclavage, appelées « servantes ». Ces épouses pouvaient intimer à leur mari d’avoir des enfants avec les servantes, puis elles déclaraient la progéniture comme étant la leur.
J’ai fini par mettre un point final à ce roman, que j’ai intitulé La Servante écarlate, mais j’ai plusieurs fois suspendu son écriture car le propos me paraissait trop invraisemblable. Quelle idiote je fais. Les dictatures théocratiques ne sont pas cantonnées au temps jadis : il en existe un certain nombre aujourd’hui sur terre. Qu’est-ce qui épargnera ce sort aux Etats-Unis ?
Prenons un exemple. Nous sommes en 2022, et un projet de décision de la Cour suprême des Etats-Unis a fuité dans la presse le 3 mai : on y lit que l’arrêt Roe v. Wade, jurisprudence en vigueur depuis cinquante ans, serait annulé au motif que l’avortement n’est pas cité dans la Constitution américaine et n’est pas « profondément ancré » dans « notre histoire et notre tradition ». Ce n’est pas faux. La Constitution des Etats-Unis ne mentionne pas la santé reproductive des femmes. A vrai dire, ce document ne fait aucune mention des femmes.
Les femmes privées de personnalité juridique
Les femmes ont été délibérément exclues du droit de vote. En 1776, la guerre d’indépendance avait notamment pour slogan « Pas de taxation sans représentation », et un gouvernement ayant l’assentiment des gouvernés était vu d’un bon œil à l’époque, mais rien de tout cela n’était valable pour les femmes. Elles ne pouvaient consentir elles-mêmes à leur représentation ou à leur gouvernement ; toute décision passait par l’intermédiaire de leur père ou époux. Les femmes ne pouvaient pas exprimer leur consentement, pas plus qu’elles ne pouvaient le refuser, car elles étaient privées du droit de vote.
Cette situation a perduré jusqu’en 1920, année où a été ratifié le dix-neuvième amendement, lequel a suscité une virulente opposition au motif qu’il était contraire à la Constitution dans sa version première. Là encore, ce n’est pas faux.
Les femmes ont été privées de personnalité juridique dans le droit des Etats-Unis bien plus longtemps qu’elles n’ont eu des droits. Si on commence à revenir sur la jurisprudence constante en s’appuyant sur le raisonnement du juge Samuel Alito [auteur du projet de décision de la Cour suprême divulgué dans la presse], pourquoi ne pas contester le droit de vote des femmes ?
Notre corps, nous-mêmes
La santé reproductive est au cœur du tumulte actuel, mais un seul côté de la pièce est visible : le droit de ne pas donner naissance. Cette pièce a un revers : l’Etat peut aussi vous interdire de procréer. L’arrêt Buck v. Bell, rendu en 1927 par la Cour suprême, a autorisé les pouvoirs publics à stériliser des personnes sans leur consentement.
Cette décision a été invalidée par des affaires ultérieures, et les lois des Etats permettant les campagnes de stérilisation de grande ampleur ont toutes été abrogées, mais l’arrêt Buck v. Bell demeure. Cette forme d’eugénisme était autrefois jugée progressiste, et environ 70 000 stérilisations – d’hommes et de femmes, mais de femmes en majorité – ont eu lieu aux Etats-Unis. On en déduit que la tradition profondément ancrée veut que l’appareil reproductif des femmes n’appartienne pas aux femmes concernées ; il est la seule propriété de l’Etat.
Je vous vois venir : ce n’est pas une histoire d’organes, mais de bébés ! Ce qui n’est pas sans susciter quelques questionnements. Est-ce qu’un gland est un chêne ? Est-ce qu’un œuf est une poule ? A quel moment l’ovocyte humain fécondé devient-il un être ou une personne à part entière ? Nos traditions – disons celles de la Grèce et de la Rome antiques, celles des premiers chrétiens – sont hésitantes à ce sujet.
A la conception ? Au rythme cardiaque ? Aux premiers coups de pied ? Pour les plus intraitables des militants anti-IVG actuels, c’est à la conception, soit le moment selon eux où un amas cellulaire se voit doté d’une âme. Cette opinion repose néanmoins sur une conviction religieuse : la croyance en l’âme. Tout le monde ne partage pas cette conviction. Pourtant, tout le monde risque aujourd’hui d’être soumis à des lois rédigées par ces croyants. Ce qui est un péché dans un cadre religieux précis est sur le point d’être érigé en infraction pour tous.
Une affaire de religion
Reprenons le premier amendement de la Constitution. « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre. » Les auteurs de la Constitution américaine, conscients des guerres de religion meurtrières qui avaient déchiré l’Europe à l’apparition du protestantisme, souhaitaient éviter cet écueil. Il n’y aurait donc aucune religion d’Etat. Personne ne pourrait être empêché par l’Etat de pratiquer le culte de son choix.
C’était pourtant simple : si vous croyez que l’âme apparaît à la conception, vous devez vous abstenir de tout avortement, car il constitue un péché dans votre religion. Si cela ne fait pas partie de vos convictions, vous ne devez pas – conformément à la Constitution – être contraint par les convictions religieuses d’autrui.
En revanche, si l’avis du juge Samuel Alito devient en effet la nouvelle jurisprudence constante, alors les Etats-Unis seront bien partis pour instaurer une religion d’Etat. Il y avait une religion officielle dans le Massachusetts au XVIIe siècle : en conséquence, les puritains soumettaient les quakers à la pendaison.
Les sorcières au bûcher !
Le texte rédigé par le juge Alito prétend se fonder sur la Constitution des Etats-Unis, mais il repose sur une jurisprudence anglaise du XVIIe siècle, une époque où les croyances en la sorcellerie ont abouti à la mort de nombreuses innocentes.
Les procès des sorcières de Salem étaient bel et bien des procès – où siégeaient juges et jurés –, mais y était admise la preuve dite « spectrale », c’est-à-dire l’idée qu’une sorcière pouvait commettre ses méfaits grâce à son double possédé – son spectre. Selon ce raisonnement, même si vous étiez profondément endormie (témoins à l’appui), mais que quelqu’un vous accusait de supposées maltraitances contre une vache à des kilomètres de là, vous étiez coupable de sorcellerie. Et il était impossible de prouver le contraire.
De la même manière, il sera très difficile de réfuter une fausse accusation d’avortement. Une fausse couche ou les déclarations d’un ex-conjoint suffira à vous assimiler à une meurtrière. Les accusations motivées par la vengeance et la malveillance se multiplieront, tout comme les dénonciations pour sorcellerie il y a cinq cents ans.
Si le juge Alito veut faire appliquer les lois du XVIIe siècle, vous seriez bien avisé d’étudier ce siècle avec attention. Est-ce bien l’époque à laquelle vous voulez vivre ?
Margaret Atwood
(1) « I invented Gilead, the Supreme Court is making it real » ▻https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2022/05/supreme-court-roe-handmaids-tale-abortion-margaret-atwood/629833 publiée dans The Atlantic (mai 2022) et traduite par Courrier international.
#Femmes #usa #Théocratie #bible #Constitution_américaine #avortement #procréation #eugénisme #croyances #convictions_religieuses #puritanisme #sorcières
]]>Janvier 2022, un "colloque" (soi-disant) est organisé par l’#Observatoire_du_décolonialisme et le #Collège_de_philosophie.
Sont entre autres présents à ce "colloque" #Jean-Michel_Blanquer et #Thierry_Coulhon (patron de l’HCERES)...
Titre du colloque « Après la #déconstruction : reconstruire les sciences et la culture »
▻https://decolonialisme.fr/?p=6333
Ci-dessous un fil de discussion à son propos.
#Université : « L’#universalisme_républicain ne se décrète pas, il se construit »
Dans une tribune au « Monde », soixante-quatorze universitaires expliquent pourquoi le colloque organisé par l’Observatoire du décolonialisme, les 7 et 8 janvier à la Sorbonne, constitue une caricature de son objet, car il conduit à observer pour ne rien voir !
Tribune :
L’#Observatoire_du_décolonialisme et le #Collège_de_philosophie organisent les 7 et 8 janvier, avec l’aval de #Jean-Michel_Blanquer, un #colloque à la #Sorbonne, intitulé « Après la #déconstruction : reconstruire les #sciences et la #culture » dont l’objectif affiché est de dénoncer l’« #ordre_moral » que la « “pensée” décoloniale », également nommée « #woke » ou « #cancel_culture », introduit dans le domaine éducatif en contradiction avec « l’#esprit_d’ouverture, de #pluralisme et de #laïcité qui en constitue l’essence ».
Il s’agit, est-il précisé, de « favoriser la construction, chez les élèves et les étudiants, des #repères_culturels fondamentaux » et de « faire un état des lieux, aussi nuancé que possible ». Cette recommandation laisse perplexe lorsque l’on constate que les animateurs des tables rondes sont les intervenants et vice-versa, et la quasi-totalité d’entre eux membres de l’Observatoire. Il serait vain dès lors d’attendre #débat_contradictoire ou mise en perspective.
On pourrait s’étonner de la participation annoncée du président de l’agence gouvernementale chargée d’évaluer la recherche dans l’enseignement supérieur, le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), dont dépend l’avenir des laboratoires de sciences humaines et sociales. On sait toutefois que la dénonciation du #wokisme, ou d’autres chimères comme l’« #islamo-gauchisme », est un cheval de bataille du ministre de l’éducation nationale comme de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Une #police_de_la pensée
La caution quasi officielle apportée par le président du #HCERES à l’Observatoire du décolonialisme laisse-t-elle présager l’apparition d’une police de la pensée qui sanctionnerait toute recherche suspectée d’être contaminée par le prétendu wokisme ? Admettons, bien qu’il soit infondé, le postulat de réduction du #décolonialisme à l’idéologie woke et à la cancel culture.
De quoi est-il donc question ? On sait que l’expression « #being_woke » s’est popularisée aux Etats-Unis dans la communauté afro-américaine tout au long du XXe siècle pour désigner une nécessité : celle d’être éveillé aux #injustices, principalement alors de nature socio-économique. Le slogan, repris par le mouvement #Black_Lives_Matter (« les vies noires comptent »), gagne en popularité avant d’être récupéré par les conservateurs américains pour le dénigrer et disqualifier ceux qui en font usage.
C’est ainsi que s’impose #wokisme, lequel suggère l’existence d’un mouvement politique homogène chargé de propager l’#idéologie_woke. Il est d’ailleurs assez cocasse que la dénonciation de l’américanisation du débat s’accommode de l’importation (fautive) de mots américains.
Les nouveaux inquisiteurs
Désormais, le wokisme désigne péjorativement ceux qui sont engagés dans les luttes antiracistes, féministes, LGBT, etc. Sous couvert d’alerter sur le nouveau danger qui menacerait l’école républicaine, il s’agit de réprouver ceux qui dénoncent les #discriminations fondées sur la couleur et qui font un lien entre celles-ci et notre passé colonial et/ou esclavagiste.
Dans la rhétorique réactionnaire des nouveaux inquisiteurs, on pratique une stratégie d’#éradication_lexicale visant à éliminer du vocabulaire des #sciences_sociales des termes tels que #racisme_systémique, #privilège_blanc, #racisation, #intersectionnalité, #décolonialisme, termes prétendument dénués de toute rationalité. A de nombreux égards, la querelle ressemble à celle de la #political_correctness (le #politiquement_correct) du début des années 1990.
En effet, cette dernière fut avant tout, aux Etats-Unis, l’occasion d’une offensive des conservateurs et de l’extrême droite contre le pouvoir supposé des #minorités. En France, le terme désigne, dans la méconnaissance du contexte américain, un ensemble hétérogène composé de marxistes, de multiculturalistes, de féministes, de postmodernistes, etc., tous accusés, entre autres vices, de #puritanisme, de #censure, de #dictature_des_minorités.
Le #cyberharcèlement moralisateur
A l’inverse, celui qui se veut politiquement incorrect fonde ses jugements sur la #liberté_de_penser, la #rationalité, le #courage_intellectuel. Qui ne s’en réclamerait ? Quelle est donc la valeur d’une position qui rassemble tout le monde et chasse des fantômes ? La « #wokeness » doit en réalité être comprise comme une dynamique inhérente à la #démocratie et, au-delà, l’indice des manquements de celle-ci à ses principes fondamentaux.
Le sort réservé à la cancel culture (#culture_de_l’annulation) illustre ce point de vue. Comme le wokisme, il s’agit essentiellement d’un terme polémique, lequel a servi, d’abord à la droite américaine puis aux néoconservateurs français, à disqualifier toute interpellation progressiste. Ses adversaires pensent que son invocation relève du tribunal populaire et s’accompagne nécessairement de #cyberharcèlement_moralisateur.
Il convient plutôt de l’interpréter comme une modalité de la protestation à l’usage de ceux qui disposent du seul pouvoir de marquer leur indignation en dénonçant certains dysfonctionnements dont la société s’accommode si souvent. Peut-on réellement penser que la cancel culture exprime, comme l’écrivent sans vergogne l’Observatoire du décolonialisme et le Collège de philosophie, la tentation de faire « table rase du passé, de l’histoire, de l’art, de la littérature, et de l’ensemble de l’héritage civilisationnel occidental » ? Nuance, disent-ils ?
Les choses commencent à changer
Plutôt que des effets de la cancel culture, ne faudrait-il pas s’inquiéter de la culture de l’#impunité, laquelle préfère la #disqualification à la dispute argumentée ? Que les choses commencent à changer, nous ne pouvons que nous en réjouir et non redouter la « dictature des minorités ». C’est, au contraire, des droits de ces dernières que nous devrions nous soucier si nous voulons combattre la dérive droitière à laquelle les organisateurs, en invitant #Mathieu_Bock-Côté à s’exprimer, sont coupablement inattentifs.
L’#universalisme_républicain ne se décrète pas, il se construit. Cela passe par la lutte contre les discriminations de classe, sexistes, homophobes ou ethnoraciales, comme contre les #préjugés racistes, antisémites et islamophobes, aujourd’hui de nouveau en vogue dans les espaces publics. Nier leur existence, c’est nuire gravement à l’idéal républicain.
Les signataires de cette tribune sont : Nicolas Bancel, professeur ordinaire, université de Lausanne ; Gilles Bastin, professeur, Sciences Po Grenoble ; Hourya Bentouhami, maîtresse de conférences, université Toulouse-II-Jean-Jaurès ; Magali Bessone, professeure, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Pascal Blanchard, chercheur associé, CRHIM/UNIL Lausanne ; Philippe Blanchet, professeur, université Rennes-II ; Fabienne Bock, professeure émérite, Paris-XIII ; Gilles Boëtsch, directeur de recherche émérite, INEE-CNRS ; Olivier Borraz, directeur de recherche, IEP Paris ; Ahmed Boubeker, professeur, université de Saint-Etienne ; Michel Cahen, directeur de recherche émérite, IEP Bordeaux ; François Calori, maître de conférences, Rennes-I ; Philippe Chanial, professeur, université de Caen ; Sébastien Chauvin, professeur associé, université de Lausanne ; Christiane Chauviré, professeure émérite, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Catherine Coquio, professeure, Université de Paris ; Philippe Corcuff, maître de conférences, IEP Lyon ; James Costa, maître de conférences, université Sorbonne-Nouvelle ; Bruno Cousin, professeur assistant, IEP Paris ; Pierre Crétois, maître de conférences, université Bordeaux-Montaigne ; Martine de Gaudemar, professeure émérite, université Paris-Nanterre ; Thierry Deshayes, chercheur postdoctoral, université de Neuchâtel ; Stéphane Dufoix, professeur, membre senior de l’IUF, université Paris-Nanterre ; Estelle Ferrarese, professeure de philosophie, université de Picardie Jules-Verne ; Franck Fischbach, professeur, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Vincent Foucher, chargé de recherche, IEP Bordeaux ; Jean-Louis Fournel, professeur, université Paris-VIII ; Pierre François, directeur de recherche, IEP Paris ; Claude Gautier, professeur, ENS Lyon ; Jean-Christophe Goddard, professeur, université de Toulouse-II Jean-Jaurès ; Sophie Guérard de Latour, professeure, ENS Lyon ; Jacques Haiech, professeur honoraire, université de Strasbourg ; Abdelhafid Hammouche, professeur, université de Lille ; Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure, Paris-Nanterre ; François Héran, professeur, Collège de France ; Philippe Huneman, directeur de recherche, IHPST ; Chantal Jaquet, professeure, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Nadia Yala Kisukidi, maîtresse de conférences, université Paris-VIII ; Stefan Kristensen, professeur, université de Strasbourg ; Sandra Laugier, professeure, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Jeanne Lazarus, directrice du département de sociologie, IEP Paris ; Olivier Le Cour Grandmaison, professeur, université d’Evry ; Patrick Le Galès, directeur de recherche, IEP Paris ; Claire Lemercier, directrice de recherche, IEP Paris ; Françoise Lorcerie, directrice de recherche émérite, université d’Aix-Marseille ; Pascal Maillard, professeur agrégé, université de Strasbourg ; Philippe Marlière, professeur, University College London ; Nonna Mayer, directrice de recherche émérite, IEP Paris ; Catherine Miller, directrice de recherche, université d’Aix-Marseille ; Yann Moulier-Boutang, professeur émérite, UTC-Alliance Sorbonne-Université ; Laure Murat, professeure, université de Californie à Los Angeles (UCLA) ; Christine Musselin, directrice de recherche, IEP Paris ; Etienne Nouguez, chargé de recherche, IEP Paris ; Janie Pélabay, chargée de recherche, IEP Paris ; Roland Pfefferkorn, professeur émérite, université de Strasbourg ; Alain Policar, chercheur associé, IEP Paris ; Clotilde Policar, professeure, ENS Paris ; Jean-Yves Pranchère, professeur, ULB Bruxelles ; Alain Renaut, professeur émérite, Sorbonne-Université ; Jacob Rogozinski, professeur, université de Strasbourg ; Diane Roman, professeure, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Laurence Rosier, professeure, ULB Bruxelles ; Emma Rubio-Milet, professeure agrégée, université Sorbonne-Nouvelle ; Haoues Seniguer, maître de conférences, IEP Lyon ; Réjane Sénac, directrice de recherche, IEP Paris ; Vincent Tiberj, professeur associé, IEP Bordeaux ; Julien Talpin, Chargé de recherche, université de Lille ; Fabrice Virgili, directeur de recherche, UMR Sirice/CNRS ; Tommaso Vitale, professeur associé, IEP Paris ; Albin Wagener, maître de conférences, université Rennes-II ; Patrick Werly, maître de conférences HDR, université de Strasbourg ; Aline Wiame, maîtresse de conférences, université Toulouse-II Jean-Jaurès ; Charles Wolfe, professeur, université de Toulouse Jean-Jaurès ; Geneviève Zoïa, professeure, université de Montpellier ; Valentine Zuber, directrice d’études, EPHE.
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/05/universite-l-universalisme-republicain-ne-se-decrete-pas-il-se-construit_610
–-
ajouté à ce fil de discussion :
Projet de #loi sur les #principes_républicains : le niveau des eaux continue de monter
►https://seenthis.net/messages/908798
Retour à la base
Thèses et observations sur les objectifs de la lutte en France
Raoul Vaneigem
▻https://lavoiedujaguar.net/Retour-a-la-base-Theses-et-observations-sur-les-objectifs-de-la-lutt
1. L’autodéfense de la femme est au cœur de l’émancipation individuelle et sociale.
Débarrassée du féminisme étatique et autoritaire, la volonté d’éradiquer le comportement patriarcal est le plus sûr moyen d’en finir avec la peur et le mépris et de la nature et de la vie.
2. Contre les résurgences du patriarcat.
Religieux ou laïque, de gauche ou de droite, le comportement patriarcal est le pilier de la société hiérarchisée. Il faut, pour l’abattre, abolir le règne des chefs, sans distinction de sexe.
3. Contre l’écologie idéologique.
Le viol et la violence sont inhérents à une économie fondée sur l’exploitation de la nature. C’est de son pillage, inaugurant le règne de la marchandise, que date l’infortune de la femme. L’écologie restera une idéologie de marché tant que le combat de la femme pour son autonomie n’impliquera pas une nouvelle alliance avec l’univers de la vie. (...)
#Raoul_Vaneigem #base #thèses #lutte #France #émancipation #patriarcat #écologie #puritanisme #réification #sacrifice #autodéfense #démocratie_directe #microsociétés
]]>A qui profite le sale ? | Le Club de Mediapart
▻https://blogs.mediapart.fr/benjamine-weill2/blog/150818/qui-profite-le-sale
Alors que la France a célébré la victoire de son équipe de football, supposée représenter son ouverture et sa diversité, les débats entre ceux qui revendiquent la dimension cathartique de la vulgarité des slogans dans les stades et ceux qui déplorent cette culture de masse comme étant avilissante, ont fait rage. Sauf qu’au-delà du bien-fondé ou non de l’amour du football, n’est-ce pas surtout la question de la bienséance qui s’y niche ? Ce fameux « bon goût à la française » si précieux à « notre » culture, mais que personne ne saurait finalement définir ? Ce qui est sûr, c’est que le mauvais goût, le vulgaire, le sale doivent être bannis de ce qui « représente la France », en tout cas en surface.
L’image donnée au monde se veut lisse, diverse, ouverte, politiquement correcte. Mais entre les relents racistes qui entourent les institutions qui mènent le jeu footballistique et les révélations d’agressions sexuelles dans les fans zones, difficile de faire la part des choses entre ce qui est sale et ce qui ne l’est pas. Les affres des supporters peinent à être mis en exergue afin de ne pas gâcher la fête. L’image de cohésion et d’amour collectif que l’on cherche à traduire et la question des origines des joueurs restent tabous. Bref, le vulgaire, le sale, le mauvais goût semblent plus facile à dénoncer quand ils ne touchent pas à la grandeur de la France.
video
Souvent, voire systématiquement, pointée du doigt dans le rap français, la vulgarité semble se cantonner à ce domaine. Quand Médine souhaite faire le Bataclan, l’insurrection vient des défenseurs de l’ordre moral qui y voient blasphème républicain et mauvais goût. Quand il est question que Damso chante l’hymne des Diables Rouges, le peuple se soulève contre cette « erreur de casting » vu la vulgarité du bonhomme. Pourtant, l’hymne de l’union Belge a été confiée à Grand Jojo, comme le précise Mekolo Biligui, blogueuse et journaliste rap pour le magazine iHH, chroniqueuse radio dans le VRF Show sur Radio Campus Paris, dans le Toho-Bohu sur Radio VL, qui dit dans Tiens c’est la belle vie « ma nourrice était négresse, c’était une noire avec des tresses quand je prenais le sein j’aimais ça, ça goûtait le chocolat ». A croire que le racisme ouvertement exprimé vaut mieux que la régression au stade anal et que l’humour à caractère sexuel ne vaut qu’à condition d’être cantonné au sport. Dans le cadre de cette communion nationale, les dérives sont socialement acceptables (tant racistes que sexistes), mais dans le rap tout est suspect. L’un et l’autre relève pourtant des mêmes mécanismes : la catharsis, la sublimation, le dépassement de soi pour rejoindre le collectif, le sentiment d’appartenance.
Un texte en fait très puritain qui valide l’équation sexe = saleté et vulgarité. Il réussit aussi le tour de force de faire passé les agressions sexuelles infligées aux femmes pour un simple problème d’hygiène. L’activation de l’argument de la « catharsis » ou « la sublimation » est unilatérale comme d’habitude, puisque on ne catharsis que les machos porteurs de couilles. C’est un peu comme de mettre en valeur l’aspect cathartique pour les blancs racistes de chants qui légitimeraient et inciterait au lynchage des noirs.
#misogynie #hygiène #puritanisme #catharsis #sexisme #rap #foot #virilité #culture_du_viol
]]>Ceci n’est pas une parodie (►http://stopmasturbationnow.org)
▻https://diasp.eu/p/6945177
Ceci n’est pas une parodie
Ceci n’est pas une parodie. C’est un vrai site créé et administré par des talibans chrétiens qui pensent que la branlette menace l’équilibre du monde. Il y a du pognon mis dedans, une bonne fréquentation, une boutique pour le financer et une idéologie névrotique pour soutenir le tout Et ils ont même des camisoles pour enfants (5 ans et +). Vous avez aimé les islamistes ? Vous adorerez les fondamentalistes évangéliques. c’est juste une question de temps
►http://stopmasturbationnow.org
#Masturbation #Puritanisme #Fanatisme #Consumérisme #TalibansModernes #NotSafeForWorld
]]>Néoféminisme et Ordre moral - L’herbe entre les pavés
▻http://lherbentrelespaves.fr/index.php?post/2018/02/25/N%C3%A9of%C3%A9minisme-et-Ordre-moral
Ce texte intitulé #Néoféminisme et #ordre_moral comporte quatre parties. Après une première partie introductive, la deuxième fait retour sur les vingt dernières années pour tenter de définir ce que serait un ordre moral contemporain (de Dutroux à Outreau pour la séquence #pédophile, sur le volet « #prostitution » d’une loi de 2002, l’analyse d’un cas supposé de « #harcèlement_sexuel », etc). La troisième revient longuement sur les conséquences de « l’#affaire_Weinstein » (avec Carmen, Polanski, Winfrey et d’autres protagonistes) : l’accent étant principalement mis sur le différend opposant les signataires de la tribune « Cent femmes pour une autre parole » publiée par Le Monde, et les contemptrices de cette tribune (à travers les nombreuses réactions critiques ou indignées parues courant janvier dans la presse). D’où, ceci exposé, le traitement de ce moment polémique sous l’angle du #consentement, de la #victimisation, du #traumatisme, mais de manière plus développée en termes de #criminalité_sexuelle, de #misère_sexuelle, et surtout de #puritanisme (tout en prolongeant ici l’analyse faite précédemment sous le prisme de l’ordre moral depuis un regard critique sur les mouvements « #metoo » et « #balancetonporc »). Enfin la quatrième partie, qui vaut comme conclusion, est consacrée à la « question de l’amour » chez #Charles_Fourier, en particulier à travers son ouvrage posthume Le Nouveau monde amoureux.
]]>L’art est-il menacé d’être entravé?
▻https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190118/lart-est-il-menace-detre-entrave
Tableau de Balthus attaqué pour pédophilie, opéra de Carmen revisité, patrimoine cinématographique remis en cause pour sexisme… La #liberté_de_création et ses possibles limites étaient au programme d’une roborative discussion organisée mercredi 17 janvier au Centre Pompidou.
]]>La chanteuse #Taylor_Swift n’a pas de chance. Après avoir été utilisé (sans le demander) comme icône aryenne par les nazis ▻https://seenthis.net/messages/492689 voici que son vagin est utilisé comme repoussoir par les supporters de Trump, qui lui reprochent d’être trop utilisé.
▻http://www.slate.fr/story/120847/letrange-tweet-sur-le-vagin-de-taylor-swift
On y a retrouve les thèmes classiques du puritanisme, avec la valorisation de la virginité, et les mensonges pseudo-médicaux sur les conséquences physiques des relations sexuelles. Notez aussi la délicatesse avec laquelle la supporter de Trump parle du vagin de sa propre fille (avec une curieuse illustration).
]]>Last Week Tonight with John Oliver: Sex Education (HBO)
▻https://youtube.com/watch?v=L0jQz6jqQS0
Sex is like boxing. If one of the parties is not agree to participate, the other one committing a crime.
#john_oliver #education _sexuel #sexisme #usa #puritanisme #patriarcat #humour
]]>Le prochain qui fait remarquer que tel évenement ou telle conférence n’a pas de ces ridicules « chartes de bonne conduite », je peux répondre « ah, comme la NSA ? »
▻https://github.com/NationalSecurityAgency/SIMP/blob/master/Community_Code_of_Conduct.md
]]>“Ruining your day... with tits”
]]>Etats-Unis : « Maman, tu dois changer de maillot de bain ! »
►http://blogs.rue89.com/americanmiroir/2013/08/02/etats-unis-maman-tu-dois-changer-de-maillot-de-bain-230822
Au mois de mai, à la fin de l’année universitaire, mon fils est parti quelques jours à la plage en Caroline du Sud avec des copains. En pleine nuit, certains se sont désapés pour un bain de minuit. Ils n’avaient pas plutôt tombé le maillot que des flics ont surgi de l’obscurité et leur ont conseillé de se rhabiller vite fait s’ils ne voulaient pas être arrêtés pour attentat à la pudeur.
L’an dernier, un copain de ma belle-fille a été condamné dans l’Illinois pour avoir uriné sur le bas-côté d’une route. A 22 ans, il est désormais étiqueté à vie « sex offender », délinquant sexuel. Partout où il vivra, jusqu’à sa mort, il portera cette étiquette infamante.
]]>Les 400 culs : Une exposition de face-sitting à Paris
▻http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/07/une-exposition-de-face-sitting-à-paris.html
On juge souvent du degré d’évolution d’une société à la qualité de ses commodités. Le Japon possède les plus sophistiquées du monde, c’est-à-dire sur des sièges « monospaces » qui ressemblent à des véhicules futuristes équipés de boitiers de contrôle. Ces engins sont appelés « washlets » - WC avec bidet intégré - et font office de station-lavage pour humains. Le bidet intégré, un arroseur qui surgit sur commande entre les fesses, propulse une eau à température variable – vous pouvez choisir plus ou moins chaud, entre 30 et 40°. Des chercheurs ont trouvé que la plupart des gens préfèrent leur eau à une température légèrement supérieure à celle du corps, 38°C étant considéré comme l’idéal pour les muqueuses. La plupart des toilettes high-tech permettent également de régler la pression du jet. Vous pouvez choisir le lavage d’anus ou de vulve au choix. Le premier est appelé « nettoyage familial » et le deuxième « nettoyage féminin », la tête du bec arroseur se penchant plus ou moins pour atteindre les zones sélectionnées, et suivant une force d’impact différente. Par défaut, la pression pour la vulve est moins forte que pour l’anus, mais des chercheurs ont avancé que beaucoup de femmes réglaient la force du « nettoyage féminin » au maximum pour se masturber… Les toilettes haut de gamme proposent d’ailleurs un jet pulsant ou vibrant au vertus plus qu’aphrodisiaques.
]]>La censure tisse sa Toile - Le Nouvel Observateur
▻http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20130125.OBS6721/la-censure-tisse-sa-toile.html
« Nous assistons à la mise en place de censures privées », déplore Jean- Claude Vitran de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). « Des entreprises tentaculaires s’arrogent des pouvoirs d’Etat. Quand elles se permettent, à des fins de profits, des censures d’internautes ou de la vente d’informations personnelles pour plaire à la Chine ou à l’Arabie saoudite, nous sommes face à un réel danger. »
#censure #puritanisme #web2.0 #pigeons #Facebook #Google #Tumblr #Apple
]]>Anciens Apple maniaques, ils ont décroché
►http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/10/19/anciens-apple-maniaques-ils-ont-decroche_1777455_651865.html#xtor=RSS-3208
Puis l’iPhone est arrivé. Avec le succès, Apple s’est transformé en un monstre hégémonique avec pour seule obsession d’enfermer l’utilisateur dans ses propres standards. Boutique 100 % Apple, un contrôle 100 % Apple... et une censure 100 % Apple. Un seul maître à bord, tout puissant. Et une pensée unique, portée par les fidèles qui acceptent cet état de fait sans broncher. Une vraie prison dorée. Il n’y a plus que ça : la marque. J’ai l’impression d’avoir été trahi.
Mais il faudrait citer tout l’article, en fait...
J’aime bien celle-ci, en guise de conclusion :
Je regarde aujourd’hui Apple comme une belle maîtresse dont je me suis éloigné, parce que nos valeurs différaient. Je garde de la tendresse pour elle, même si aujourd’hui je ne la comprends plus. Et je vis désormais une idylle mouvementée, passionnelle, conflictuelle, avec un OS plus jeune, plus frais, plus beau, encore plein de petits défauts et tellement désirable : Ubuntu.
]]>J’veux la même sur #seenthis!
Mâ non, je rigole.
Referendum puritain chez wikipedia
►http://meta.wikimedia.org/wiki/Image_filter_referendum/fr