• " ; ; ; « Pièges #malsains », « systèmes #mafieux », tournages extrêmes… le #porno, c’était pas (toujours) mieux avant... (...)" #marianne

    Vous prétendez parler du porno qu’était pas mieux avant, tout en mettant en avant le #glamour #porn, façon #Dorcel, #Putes et #Chateaux, #Relais et #Partouzes, vous n’êtes pas vraiment des gens sérieux. Vous surfez

    Prochnmt, #Natacha_Polony, #par_devant, #par_derrière

     :-D :-D :-D

    « ... #glamour des années 1990.... » SANS BLAGUE ? Vous vivez sur quelle planète, #Marianne ?

    https://www.marianne.net/societe/pieges-malsains-systemes-mafieux-tournages-extremes-le-porno-c-etait-pas-t

  • Pour « Un » #Depardieu, combien de petites #putes ? :-D :-D :-D

    Affaire Depardieu : « Les financeurs du cinéma brillent par leur silence »

    Pseudo "Affaire Depardieu : « Les financeurs du cinéma brillent par leur silence » (...)"

    ... :-D :-D :-D

    https://www.marianne.net/culture/cinema/affaire-depardieu-les-financeurs-du-cinema-brillent-par-leur-silence#utm_s

    #démagogie #féministe #salopes #opportunistes #traînées #société #sexualité #politique #chiennes_de_garde #humanité #respect #vangauguin

  • Un commentaire de lecteur approfondi sur la guerre en #Ukraine et la destruction du concept d’#Europe par les #États-Unis

    https://lostineu.eu/hoffnung-auf-europa-schwindet-orban-bei-macron-und-die-spur-des-geldes

    Il faut à mon avis rendre hommage aux Etats-Unis. Avec la guerre en Ukraine, qu’ils ont préparée stratégiquement depuis longtemps selon le scénario de Brezinski, ils voulaient à tout prix élargir l’écart entre la Russie et le cœur de l’Europe afin d’écarter toute concurrence imminente. Ils ont aujourd’hui atteint cet objectif de manière si complète et durable que, dorénavant, plus aucune herbe ne pourra pousser entre l’Europe, et en particulier l’#Allemagne, et la #Russie. …

    • der vollständige Kommentar:

      Man muss den USA hier m.E. Respekt zollen. Mit dem Ukrainekrieg, den sie von langer Hand strategisch nach dem Drehbuch von Brezinski vorbereitet haben, wollten sie den Abstand zwischen Russland und Kerneuropa wieder vergrößern, um sich drohende Konkurrenz vom Leibe zu halten. Sie haben diese Ziel Stand heute so umfassend und nachhaltig erreicht, dass bis auf weiteres kein Gras mehr zwischen Europa und insbesondere Deutschland und Russland wachsen kann.

      Um dieses Ergebnis zu erzielen haben die USA bisher nur überschaubare Mittel aufgeboten. Fünf Milliarden Euro zur Bewerkstelligung des Maidan (nach Auskunft von Frau Nuland), ein paar Ladungen abgängiger Waffensysteme ein ein paar zig Milliarden für den Krieg und die Stützung des Staates Ukraine. Ein Teil der Waffenlieferungen der USA dürfte nicht einmal unentgeltlich erfolgt sein, sonst hätte es keiner #Lend&Lease Beschlüsse in den USA bedurft.

      Auf dem weg sind die USA die verhassten #Nordstream Pipelines losgeworden. Nicht nur, dass sie dafür Sündenböcke parat haben. Sie haben sogar bewirkt, dass sich unter den Regierungen Europas nicht eine einzige findet, die die richtigen Fragen stellt und den Willen zur Aufklärung aufbringt.

      Jetzt ziehen sich die USA zum bestmöglichen Zeitpunkt zurück. der Konflikt ist aktuell kaum durch Verhandlungen auflösbar. Russland hat gewonnen und wird die Bedingungen diktieren können. Das Verhältnis Russlands zu Europa ist zerrüttet. Und die richtig großen Geldausgaben stehen erst noch vor der Tür, namentlich der Wiederaufbau und die Alimentierung der Ukraine und die Sicherung einer drastisch vergrößerten und extren gefährlich gewordenen Grenze nach Russland. All dies wird Europa zu bezahlen haben. Zuzüglich der Entgelte für die US-Waffenlieferungen (Lend&Lease).

      Das Glanzstück ist aber, dass die EU ernsthaft die Aufnahme der Ukraine anstrebt, während der #Nato Beitritt schon fast abmoderiert wurde. Dadurch wird es für #Europa unmöglich, sich diesem Fass ohne Boden zu entziehen und der Graben nach Russland wird noch einmal deutlich vertieft. Und die USA können ihr Spiel über die Nato weitertreiben, ohne dafür signifikant geradestehen zu müssen.

      #Putin hat schon verlautbart, dass er sich konstruktive Politik mit den USA womöglich nach dem Krieg noch vorstellen kann, mit Europa bis auf weiteres nicht. Von daher wird es schon wieder Geschäfts der #USA mit #Russland geben, während Europa mit schmutzigen #LNG aus den USA und teurer Energie seine Wettbewerbsfähigkeit verspielt hat und seine Industrie Richtung USA verliert.

      Ich habe in meinem inzwischen nicht ganz kurzen Leben noch niemals gesehen, wie man seinen Karren mit soviel Zielstrebigkeit und Vehemenz strategisch gegen die Wand und gleichzeitig tief in den Morast fahren kann, wie es unsere #EU-Elite flankiert von unserer Bundesregierung gemacht hat.

  • 🛑 Une fois n’est pas coutume... on relaie l’éditorial du dernier numéro du journal « Lutte Ouvrière » (8 septembre)... avec lequel on partage l’essentiel du point de vue, si l’on fait abstraction de la rhétorique et de la déclamation hautement et indéniablement « trotsko-trotskyste »... 😅🙃

    « On vit chez les fous ! », s’est étranglé Macron, lundi dernier, à propos de la vague de putschs en Afrique, devant les ambassadeurs réunis à l’Élysée. Mais qui sont les fous dans cette histoire ? Ceux qui rejettent la présence française au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ou ceux qui, comme Macron, sont prêts à déclencher une nouvelle guerre qui enfoncera davantage le Sahel dans le chaos guerrier ?
    Macron joue les matamores contre la junte nigérienne et refuse de rappeler son ambassadeur. Il ne digère pas que la France soit poussée dehors. À l’entendre, l’armée française aurait sauvé le Sahel du djihadisme ! Mais la population est bien placée pour faire le vrai bilan de l’opération Barkhane, lancée il y a dix ans : les bandes armées continuent de pulluler, elles rackettent et sèment la terreur dans une zone de plus en plus étendue (...)

    #Afrique #putschs #Macron #Françafrique #exploitation #capitalisme #militarisme #guerre #djihadisme #dictature #Mali #Niger #BurkinaFaso #Congo-Brazzaville #Gabon #Bongo #Tchad... #domination #France #EtatsUnis #Russie #Chine #Néocolonialisme #impérialisme #LutteOuvrière

    ▶️ Lire la suite...

    ▶️ https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/09/06/bas-la-francafrique-travailleurs-dafrique-et-de-france-memes
    377866462_725027706330613_7892736153299384970_n.jpg (509×720)

  • Chili 1973


    Il y a cinquante ans le 11 septembre 1973 le putsch des généraux chiliens contre le gouvernement de l’Unidad Popular inaugure l’age du néo libéralisme.
    Voici quelques références à l’époque quand la victoire du socialisme était à l’ordre du jour.

    Chili / Unidad Popular / Cybersyn

    23.10.2020 The Last Colonial Massacre : Latin America in the Cold War by Greg Grandin
    https://seenthis.net/messages/882479
    Le régime Pinochet dans un plus grand contexte historique

    28.2.2023 Die kontrollierte Abwicklung der Sowjetunion | Telepolis
    https://seenthis.net/messages/828049

    11.9.2019 Zum 11. September in Chile : « Man weiß sehr wenig über Allendes Zeit » | amerika21
    https://seenthis.net/messages/801329
    A propos de Cybersyn etc.

    20.1.2023 Le pacte d’Adriana
    https://seenthis.net/messages/753544
    film documentaire sur l’implication d’une famille dans la terreur de Pinochet

    23.12.2018 Quilapayún & Isabel Parra à Berlin en 1971 - Ayúdame Valentina
    https://seenthis.net/messages/746592
    De l’importance de la solidarité avec le Chili pour l’Allemagne socialiste / une histoire en musique

    18.8.2018 Cybernetic Revolutionaries | Technology and Politics in Allende’s Chile
    https://seenthis.net/messages/715783

    17.8.2023 On Cybernetics / Stafford Beer
    https://seenthis.net/messages/715741

    17.8.2023 Ángel Parra - Litany for a computer and a baby about to be born
    https://seenthis.net/messages/715740

    11.9.2016The Coup in Chile | Jacobin
    https://seenthis.net/messages/523639

    15.12.2015 Nachruf Gaston Salvatore : Salonkämpfer - Kultur - Tagesspiegel
    https://seenthis.net/messages/440224
    Le putsch des généraux a forcé un nombre important de chiliens à s’exiler en Allemagne. Nous leur devons de la reconnaissance pour leur riches connaissances et oeuvres.

    Victor Jara en Peru - 17 de julio de 1973
    https://seenthis.net/messages/407642

    #Chili #cybernétique #Unidad_Popular #putsch #socialisme #néolibéralisme

  • « Les putschs en Afrique de l’Ouest annoncent la fin d’un cycle qui aura duré près d’un siècle », Achille Mbembe

    (...) on n’a en effet pas suffisamment souligné, (...) à quel point l’anticolonialisme et le panafricanisme auront contribué à l’approfondissement de trois grands piliers de la conscience moderne, à savoir la démocratie, les droits humains et l’idée d’une justice universelle. Or, le néosouverainisme se situe en rupture avec ces trois éléments fondamentaux. D’abord, se réfugiant derrière le caractère supposé primordial des races, ses tenants rejettent le concept d’une communauté humaine universelle. Ils opèrent par identification d’un bouc émissaire, qu’ils érigent en ennemi absolu et contre lequel tout est permis. Ainsi, quitte à les remplacer par la Russie ou la Chine, les néosouverainistes estiment que c’est en boutant hors du continent les vieilles puissances coloniales, à commencer par la France, que l’Afrique parachèvera son émancipation.

    Le culte des « hommes forts »

    Obnubilés par la haine de l’étranger et fascinés par sa puissance matérielle, ils s’opposent, d’autre part, à la démocratie qu’ils considèrent comme le cheval de Troie de l’ingérence internationale. Ils préfèrent le culte des « hommes forts », adeptes du virilisme et pourfendeurs de l’homosexualité. D’où l’indulgence à l’égard des coups d’Etat militaires et la réaffirmation de la force comme voies légitimes d’exercice du pouvoir.

    Ces basculements s’expliquent par la faiblesse des organisations de la société civile et des corps intermédiaires, sur fond d’intensification des luttes pour les moyens d’existence et d’imbrication inédite des conflits de classe, de genre et de génération. Effet pervers des longues années de glaciation autoritaire, les logiques informelles se sont étendues dans maints domaines de la vie sociale et culturelle. Le charisme individuel et la richesse sont désormais privilégiés au détriment du lent et patient travail de construction des institutions, tandis que les visions transactionnelles et clientélistes de l’engagement politique l’emportent.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/04/achille-mbembe-en-afrique-la-stabilite-passera-par-une-demilitarisation-effe

    #Afrique #putschs #Francafrique #néosouverainisme #Mali, #Guinée, #Burkina_Faso #Niger #décolonisation_limitée #décolonisation #diasporas #femmes

    • Mue par des forces, pour l’essentiel autochtones, [l’Afrique] est en train de se retourner sur elle-même. Pour qui veut comprendre les ressorts profonds de ce pivotage, les luttes multiformes qu’il entraîne et son inscription dans la longue durée, il faut changer de grille d’analyse et partir d’autres postulats. Il faut surtout commencer par prendre au sérieux les compréhensions que les sociétés africaines elles-mêmes ont désormais de leur vie historique propre. Le continent fait en effet l’expérience de transformations multiples et simultanées. D’ampleur variable, elles touchent tous les ordres de la société et se traduisent par des ruptures en cascade. A la faveur du multipartisme, les enjeux de masse sont de retour, tandis que ne cessent de se creuser de nouvelles inégalités et qu’apparaissent de nouveaux conflits, notamment entre genres et générations.

      Lame de fond

      L’arrivée dans l’espace public de celles et de ceux qui sont nés dans les années 1990-2000, et ont grandi dans un temps de crise économique sans précédent, constitue un événement charnière. Il coïncide avec le réveil technologique du continent, l’influence grandissante des diasporas, une accélération des processus de créativité artistique et culturelle, l’intensification des pratiques de mobilité et de circulation et la quête forcenée de modèles alternatifs de développement puisant dans la richesse des traditions locales. Enjeux démographiques, socioculturels, économiques et politiques s’entrecroisent désormais, ainsi que l’attestent la contestation des formats politico-institutionnels, issus de la décennie 1990, les mutations de l’autorité familiale, la rébellion silencieuse des femmes et une aggravation des conflits générationnels.

      https://justpaste.it/2tkx4

    • Qui l’eut cru. 50 ans à pousser les politiques d’ajustement structurel du FMI et des occidentaux en général tout en prétendant à la supériorité de la démocratie et à l’universalisme et voilà où on arrive, voilà où ils nous amènent finalement, à la barbarie, et à la gouvernance la plus rétrograde.

    • A la génération sacrifiée de l’époque des ajustements structurels (1985-2000) est venue s’en ajouter une autre, bloquée de l’intérieur par une gérontocratie rapace et interdite de mobilité externe, en conséquence des politiques antimigratoires européennes et d’une gestion archaïque des frontières héritées de la #colonisation. Ainsi, aux enfants-soldats des guerres de prédation d’hier s’est substituée la foule des adolescents et mineurs, qui, aujourd’hui, n’hésite pas à acclamer les putschistes, lorsqu’elle ne se retrouve pas aux premiers rangs des émeutes urbaines et des pillages qui s’ensuivent.

      #histoire #démographie #jeunesse

  • Notes de Putsch, suite, d’une certaine trahison des clercs (sur la situation au Niger) par Rahmane Idrissa (Nigérien, politiste, son profil ici > https://corafrika.org/profils/rahmane-idrissa), publiées sur son blog « La gazette perpendiculaire ».
    https://rahmane.substack.com/p/notes-de-putsch-suite-dune-certaine

    La réaction des Nigériens, en particulier, dernièrement, des intellectuels (universitaires) qui ont publié une lettre de soutien à la junte et un “J’accuse” tonitruant vis-à-vis de toutes les entités qui sont en désaccord peut surprendre hors du Niger, ou peut-être hors d’Afrique. Elle n’a rien de surprenant. D’abord, il faut remarquer que la cible principale de la haine, dans cette réaction, est la France pour des raisons contingentes. Ailleurs, au Nigeria — en particulier au Nord Nigeria — c’est plutôt les USA qui sont rendus coupables de tous les malheurs du pays. Les reproches que les Nigériens font à la France existent de manière symétrique au Nord Nigeria contre les USA. Bien avant que les Nigériens commencent à accuser la France d’armer des djihadistes, les Nigérians (encore une fois, plutôt du nord que du sud suivant mon expérience et les rapports que j’en ai) croyaient fermement que Boko Haram était une création des USA.

    Ces croyances sont idéologiques. Entre autres choses, cela revient à dire qu’il n’y a rien que les Occidentaux puissent faire pour changer l’opinion des gens. Même s’ils se retiraient complètement du terrain, ils seraient encore perçus comme tirant les ficelles à travers tout Africain qui se permettrait de ne pas suivre la directive idéologique. Cette directive est simple. C’est une histoire que se racontent les Africains et dans laquelle les rôles sont distribués une fois pour toute : les Occidentaux (Français surtout au Sahel) sont les méchants, les Africains sont les bons et les victimes, et la lutte que les deux mènent entre eux n’a pas de fin, sauf peut-être si les Russes parvenaient à détruire totalement l’Occident.

    Les observateurs étrangers ont du mal à s’apercevoir de cette idéologie parce qu’en général, ceux qui s’intéressent à l’Afrique sont des gauchistes qui éprouvent de la solidarité et de la compassion pour les Africains et sont, comme eux, mais pour des raisons différentes, anticolonialistes et anti-impérialistes. Les raisons des gauchistes occidentaux sont humanistes, celles des Africains sont nationalistes. Les uns sont effectivement à gauche, les autres sont réellement à droite. C’est un malentendu.

    #Niger

  • 30. Januar 1933 : Das war keine Machtergreifung
    https://www.freitag.de/autoren/lfb/30-januar-1933-das-war-keine-machtergreifung
    Le sort de l’Allemage et de l’Europe se joua en 1932 lors ce que la droite conservatrice lanca le coup de Prusse , en allemand Preußenschlag , contre le gouvernement social-démocrate de la plus importante entité politique de la république allemande.


    Carte de l’État libre de Prusse au sein de la république de Weimar

    Quelques mois plus tard le 30 janvier 1933 le président du Deutsches Reich le général Paul von Hindenburg nomma Adolf Hitler chancelier. C’était il y a 90 an. Ce soir les troupes nazies entrèrent dans Berlin par la porte de Brandebourg. Les historiens bourgeois ont pris l’habitude d’appeler « prise de pouvoir », en allemand Machtergreifung , les événements du 30 janvier 1933 alors que c’est faux. La bourgeoisie et l’aristocratie optèrent pour le remplacement du système politique démocratique par un régime dictatorial.

    Pour y arriver ils choisirent l’organisation la plus efficace, le parti nazi. La chose fut décidée en petit comité, alors nous préférons le terme Machtübergabe ou passation des pouvoirs . En 1933 le putsch contre la république allemande faisait déjà partie des faits accomplis. Le Preußenschlag avait eu lieu six mois auparavant au mois de juillet 1932 avec la destitution du gouvernement social-démocrate de Prusse par le même président aristocrate.


    Une fois au gouvernement les nazis procédaient avec une efficacité inconnue jusqu’alors, qui surprit même ses ennemis jurés, á l’élimination de chacun susceptible d’oser commettre des actes de résistance. L’incendie du Reichstag marqua le tournant dans le processus d’élimination des opposants connus vers le changement des structures de la société qui allait se poursuivre jusqu’aux dernières heures du règne du chaos organisé pendant la bataille de Berlin.

    31.1.2023 von Leander F. Badura - Am 30. Januar jährt sich der Beginn der NS-Diktatur zum 90. Mal. Bis heute hält sich der Mythos von der „Machtergreifung“ der Nazis. Doch die Macht wurde Hitler ausgehändigt – von den konservativen Eliten Deutschlands

    Zu den Lebenslügen des deutschen Bürgertums zählt, dass die Weimarer Republik zwischen Nazis und Kommunisten aufgerieben wurde. Daher die Rede von der „Machtergreifung“ in Bezug auf die Ereignisse vom 30. Januar 1933 – also die Ernennung Hitlers zum Reichskanzler durch Reichspräsident Paul von Hindenburg. Doch der Begriff suggeriert einen Gewaltakt, einen Staatsstreich. Dem war nicht so. Das Sicherheitsschloss der Demokratie musste von den Nazis nicht aufgebrochen werden – es war längst zerbrochen und die Tür zur Macht weit aufgestoßen worden. Es war keine Machtergreifung, es war eine Machtübergabe der konservativen Eliten an die Nazis.


    Franz von Papen (photo de 1933), naissance 29.10.1879, décès 2.5.1969, (1921-1932 Centre chrétien, 1938 - 1945 NSDAP, Chancelier du Reich, 1er juin – 3 décembre 1932, Vice-chancelier du Reich 30 janvier 1933 – 7 août 1934, Ministre-président de Prusse30 janvier – 10 avril 1933

    Denn das Entscheidende jenes Tages war, dass die NSDAP Teil einer Rechtskoalition wurde, zu der auch die Deutschnationalen unter Alfred Hugenberg, der Stahlhelm unter Franz Seldte und Hitlers Amtsvorgänger Franz von Papen, der 1932 aus dem Zentrum ausgetreten war, um seine Minderheitsregierung durch die NSDAP tolerieren zu lassen, gehörten – eine rechtsextreme Einheitsfront.

    Kein Widerspruch gegen die Diktatur

    Berühmt wurde Papens Ausspruch, binnen weniger Wochen habe man Hitler innerhalb der Koalition „an die Wand gedrückt, dass er quiekt“. Auch das vermittelt einen falschen Eindruck. Papen und Hindenburg hatten nicht vor, Hitler zu mäßigen, um Demokratie und Rechtsstaat zu schützen. Gleich in der ersten Kabinettssitzung waren sich Papen und Hitler einig, dass eine Rückkehr zum Parlamentarismus ausgeschlossen werden müsse. Dem folgenden, sehr raschen Übergang zur Diktatur widersprach niemand in der Koalition. Als Hitler am 28. Februar – nicht einmal einen Monat nach seiner Ernennung und einen Tag nach dem Reichstagsbrand – Hindenburg um die Unterzeichnung der „Notverordnung zum Schutz von Volk und Staat“ bat, hatte dieser keinerlei Bedenken. Damit waren alle Grund- und Freiheitsrechte sowie rechtsstaatliche Prinzipien außer Kraft gesetzt; der Terror, den die SA in den vorangegangenen Wochen eskaliert hatte, wurde legal.


    Hjalmar Schacht, naissance 22.1,187, décès 3.7.1970, appartient au DDP puis au NSDAP, Président de la Reichsbank de 1923 à 1930 et de 1933 à 1939, de 1953 à 1963 PDG de la Deutsche Außenhandelsbank Schacht und Co. Schacht participa au soutiien des grands industriels pour la nomination de Hitler comme chancelier.

    Ob Polizei, Ministerien, Rundfunkanstalten, Gerichte – in Windeseile brachte die neue Regierung die Gesellschaft auf Linie. Wer als unzuverlässig galt, wurde ohne Rücksicht auf Gesetz und Verfassung ausgetauscht oder gleich verhaftet. Widerstand gab es von bürgerlicher Seite kaum. Am 21. März, als der am 6. März neu gewählte Reichstag – bei dem die NSDAP und ihre Bündnispartner zusammen mehr als 50 Prozent der Stimmen erhielten – eröffnet wurde, konnte die ganze Welt sehen, dass es weder im konservativ-bürgerlichen, noch im reaktionär-aristokratischen Milieu nennenswerte Ambitionen gab, sich gegen Hitler zu stellen. Der „Tag von Potsdam“ wurde eine Inszenierung der neuen Herrschaft und eine Machtdemonstration. Auch der ehemalige Kronprinz Wilhelm von Preußen war da – im Hintergrund, aber gut sichtbar. Nur Kurt von Schleicher, Hitlers direkter Amtsvorgänger, hegte Putschpläne. Die Nazis ermordeten ihn 1934.


    Hermann Göring (photo de mariage de 1935) Ministre-président de Prusse 11.4.1933 – 23.4.1945

    Doch die Zerschlagung der Demokratie begann nicht am 30. Januar. Denn ja, einen Staatsstreich hatte es gegeben – fast ein halbes Jahr zuvor. Per Notverordnung hatte Hindenburg im Juli 1932 die SPD-Regierung in Preußen abgesetzt und den wichtigsten Gliedstaat Kanzler Papen unterstellt. Dieses Ereignis hat der Republik mehr Schaden zugefügt als jeder Aufmarsch der KPD.

    Der Adel und große Teile des konservativen Bürgertums hatten die Demokratie immer gehasst. Ihre Ablehnung der Nazis speiste sich vielmehr aus Standesdünkel und Sorge vor allzu antikapitalistischen Tönen aus den Reihen der NSDAP. Doch der gemeinsame Feind einte sie: Kommunisten, Sozialdemokraten, Juden.


    Dimitrov, Thälmann et leurs camarades

    Opfer zu Tätern

    Von einer Machtergreifung muss sprechen, wer – bis heute – den Faschismus für ein Randphänomen hält. Doch das war er nie. Die Wähler der NSDAP waren im Durchschnitt protestantische Männer der Mittelschicht. Die Lüge von der Erosion der Demokratie durch extreme Ränder, muss erzählen, wer – bis heute – eine Äquivalenz von Links- und Rechtsextremismus herstellen will. Die KPD war eine stalinistische Partei und hat viele historische Fehler gemacht – wie die Ablehnung einer Zusammenarbeit mit der SPD oder die Kooperation mit der NSDAP beim BVG-Streik 1932. Doch die Kommunisten waren die einzigen, die den Nazis etwas entgegenzusetzen hatten. Nirgendwo waren SA-Aufmärsche gefährlicher als in Arbeitervierteln. Den Kommunisten eine Mitschuld am Aufstieg des Faschismus zu geben, heißt, aus Opfern Täter zu machen – Schuldabwehr einer nach 1945 mit dem Wiederaufbau betrauten konservativen Elite, die freudig ehemaligen Nazis Ämter übertrug und die KPD verbieten ließ.

    La perspective historique nous fait comprendre qu’en France et en Allemagne la démocratie ne sera pas en danger tant que les gouvernements arrivent à imposer aux peuples la politique bourgeoise avec ses réformes d’appauvrissement, son inflation et ses guerres. Il n’y a plus de partis communistes pour défendre les intérêts des classes populaires, alors le pouvoir en place peut déléguer la gestion des nations au forces moins violentes que les fascistes historiques.

    Es geht nicht nur darum, sprachpolitisch historische Gerechtigkeit herzustellen. Es geht um tatsächliche Lehren aus der Geschichte. Denn wie die Politikwissenschaftler Steven Levitsky und Daniel Ziblatt 2018 in ihrem Buch Wie Demokratien sterben feststellten, ist das Entstehen einer demokratiefeindlichen Bewegung noch kein hinreichendes Ereignis für die Erosion eines demokratischen Staates. Erfolg haben diese immer erst dann, wenn sie Verbündete aus den etablierten Eliten finden. Das Paradebeispiel der Autoren? Der 30. Januar 1933.

    Hjalmar Schacht
    https://de.wikipedia.org/wiki/Hjalmar_Schacht

    Zentrum - #attention, les information sur wikipedia à propos de questions et notons de l’histoire récente et surtout allemande sont réputées pour leur manque d’impartialité.
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Zentrum

    #histoire #nazis #Allemagne #Prusse #putsch #coup_d_état #crise #répression #fascisme #démocratie #lutte_des_classes

  • Reckoning With the AFL-CIO’s Imperialist History
    https://jacobin.com/2020/01/afl-cio-cold-war-imperialism-solidarity

    1.9.2020 by Jeff Schuhrke - Two days after Bolivia’s socialist president Evo Morales was forced from office in a right-wing military coup last November, AFL-CIO president Richard Trumka condemned the coup on Twitter and praised Morales for reducing poverty and championing indigenous rights. In doing so, Trumka joined Bernie Sanders, Ilhan Omar, Alexandria Ocasio-Cortez, and other prominent figures of the Left in countering the US political and media establishments’ dominant narrative that Morales’s violent ouster was a win for democracy.

    While it’s fitting for the president of the nation’s largest union federation to denounce a right-wing coup against a leftist foreign leader — which was endorsed by the State Department and CIA — it also represents an important break from precedent for the AFL-CIO. Though rarely discussed, the federation has a long record of supporting the US government in disrupting leftist movements around the world, including through coups d’état in Latin America.

    Throughout the Cold War, the AFL-CIO’s Executive Council and International Affairs Department were run by zealous anticommunists determined to undercut the rise of left-wing trade unions overseas. Like their counterparts in the US government, George Meany, AFL-CIO president from 1955–1979, and Lane Kirkland, his successor who served until 1995, understood that if allowed to thrive, class-conscious labor movements would pose a serious threat to global capital.

    Meany, Kirkland, and other AFL-CIO officials subscribed to a philosophy of “business unionism,” meaning they had no desire to topple capitalism but instead promoted the idea that class collaboration and limited workplace bargaining over “bread and butter” issues would bring workers all the prosperity they needed. They championed economic nationalism over transnational labor solidarity, reasoning that US workers would see higher wages and lower unemployment as long as US corporations had easy access to foreign markets to sell products made in the United States — a version of the kind of nationalist ideology that has fueled racism and xenophobia among segments of the US working class and aided Trump’s rise to power.

    From aiding US-backed military coups in Brazil and Chile to cheerleading ruthless counterinsurgency wars in Vietnam and El Salvador, the AFL-CIO’s foreign policy during the Cold War was fundamentally geared toward the interests of US empire. By the 1970s — just as capital launched a renewed, decades-long attack on workers’ rights around the globe — the US labor federation had lost whatever credibility it might have had as a vehicle for international working-class liberation, derided by anti-imperialists at home and abroad as the “AFL-CIA.”

    As we enter a new decade, the prospects for a rejuvenated US labor movement are strong: a new generation of exploited workers are eager to unionize, the number of workers on strike just hit a thirty-year high, the rapidly growing Democratic Socialists of America is aiming to pull unions leftward through the rank-and-file strategy, longtime labor ally Bernie Sanders has plans to double union membership if elected president, and militant labor leaders like Sara Nelson (who could be the AFL-CIO’s next president) are rising in prominence.

    It’s a good time, then, for both labor activists and left labor leaders to reckon with the history of US labor imperialism — a history largely unknown to younger labor activists and leftists who came of age in the early twenty-first century. Wrestling with that history can help ensure that a resurgent US labor movement plays a positive and effective role in building global worker solidarity rather than one that props up an imperialist order that hurts the working class both within the United States and around the world.

    Though decades of corporate propaganda have tried to tell us otherwise, there is power in a union. Not only the power to raise wages or win paid time off, but the power to overthrow governments and bring national economies to a screeching halt. During the Cold War, the US government understood this very well. To US officials determined to preserve and expand international capitalism in the face of an increasingly influential global left, trade unions around the world posed a serious threat.

    Unions abroad therefore became a crucial target of US imperial intervention: rather than allow them to mount an effective challenge to capital by radicalizing workers and fueling leftist political movements, unions would need to be turned into instruments for containing the revolutionary potential of the working class. In the process, organized labor’s most powerful weapon — the strike — would be co-opted and used to pursue reactionary goals, namely, to undermine leftist governments.

    To subvert overseas unions for their own imperial ends, the State Department and CIA found an enthusiastic ally in the AFL-CIO. The Cold War largely coincided with the period when the US labor movement was at its strongest. More US workers were unionized in the 1950s and 1960s than at any other time in history, giving labor leaders like Meany considerable political clout.

    As anticommunists, AFL-CIO officials chose to use this power to assist the US government in undermining leftist influence in foreign trade unions. In practice, this meant interfering in the internal processes of other countries’ trade unions, stoking internecine rivalries, creating and financially propping up splinter labor organizations, grooming cadres of conservative business unionists, and using the power of the strike to sabotage progressive governments.

    After decades of such imperial interventions, organized labor across the world was left divided and weakened, making it easier for transnational capital to exploit workers in the era of neoliberalism.

    Thanks to the Left’s steadfast resistance to fascism, the Communist parties of Western Europe won widespread popular support during World War II, especially among the working class. By the end of the war, labor federations like France’s Confédération Générale du Travail (CGT) and Italy’s Confederazione Generale Italiana del Lavoro (CGIL) were led or heavily influenced by Communists.

    In 1945, the labor movements of the Allied nations — including Britain, the Soviet Union, and the United States — formed the World Federation of Trade Unions (WFTU), a sort of United Nations for labor. At this time, the AFL and the CIO were still separate, competing entities. Established in 1886, the politically conservative AFL included unions of skilled, craft workers, while the CIO — founded in 1935 as a breakaway organization from the AFL — represented workers in mass industries like auto and steel. The newer and more progressive CIO, which owed its growth to the work of Communist and other leftist organizers, readily joined the WFTU. But the larger and staunchly anticommunist AFL refused to have anything to do with the new global organization because it included unions from the USSR.

    AFL leaders like Meany argued that leftists — particularly Communists — were inherently “totalitarians,” and that any unions they led were illegitimate as representatives of workers. He and the AFL’s other anticommunist internationalists contended that only “democratic” or “free” trade unions — that is, pro-capitalist, business unions — had any claim to legitimacy.

    The irony of “free” trade unionists was that they frequently trampled on union democracy and autonomy while claiming to champion these very principles. Whenever Communists or other leftists attained leadership positions in foreign unions through democratic methods and with rank-and-file support, outsiders from the AFL would jump in to make sure their own handpicked, anticommunist unionists would have the resources to mount a robust, disruptive opposition.

    In 1944, before the Cold War battle lines had even been drawn, the AFL established the Free Trade Union Committee (FTUC) with the goal of undermining Communist-led unions in Western Europe. Tapped to run the FTUC was Jay Lovestone, who had once been a leader of the Communist Party USA but was expelled in 1929, because Stalin believed he was too close to his Politburo rival Nikolai Bukharin.

    Lovestone made his way into the labor movement in the 1930s through the International Ladies’ Garment Workers’ Union. Eager for revenge against his ex-comrades, he then went to work for the UAW’s anticommunist president Homer Martin, using his intimate knowledge of the party to help Martin red-bait and oust his intra-union opponents. This experience made him the perfect choice to run the FTUC.

    As FTUC director, Lovestone sent his associate, Irving Brown, to be his point man in Europe. From an office in Paris, Brown set about dividing the international labor movement by loudly accusing the WFTU of being a Soviet-dominated organization. He particularly worked to split the French CGT by backing its internal, noncommunist faction, Force Ouvrière. While Force Ouvrière started as a small CGT caucus willing to coexist with Communists, Brown helped transform it into a separate, anticommunist labor organization in direct competition with the CGT, propped up more by US funds than popular support.

    By 1947–48, the US government caught up with the AFL on the Cold War, creating the CIA and launching the Marshall Plan to ensure the “containment” of communism by reconstructing Western Europe’s war-shattered economy within a capitalist framework. Recognizing the labor movement as a crucial Cold War battleground, the CIA was drawn to Lovestone’s FTUC. In 1949, the Agency agreed to finance the FTUC’s efforts to subvert Communist unions abroad in exchange for intelligence on foreign labor organizations. AFL leaders Meany, David Dubinsky, and Matthew Woll were in on the new partnership, as were Lovestone and Brown, but other AFL officials and rank-and-file US unionists were kept in the dark and knew little of what the FTUC was up to.

    That US union leaders forged a secret alliance with the CIA to undemocratically divide unions overseas may justifiably be difficult to understand. But AFL leaders and the CIA shared the belief that Left-oriented unions were literally capable of bringing about proletarian revolution.

    To prevent this from happening, the CIA needed the expertise of the AFL. Since the AFL’s pro-capitalist, anticommunist officials were already working to undermine leftist labor movements before the CIA was even established, they didn’t need any convincing.

    Now flush with CIA money, in the early 1950s, Brown was reputed to carry around suitcases full of cash, buying the loyalty of union officials in France, Italy, West Germany, and elsewhere. Wherever Communist unions were strong, anticommunist splinter unions were created and financially backed by the FTUC/CIA. The AFL similarly partnered with the State Department, which developed a corps of labor attachés and stationed them at US embassies abroad. Often plucked from the ranks of AFL unions and vetted by Lovestone, the State Department’s labor attachés used their diplomatic leverage to isolate and discredit Europe’s Communist-led unions.

    Lovestone also dispatched FTUC operatives to Asia. After the 1949 Communist revolution in China, FTUC representative Willard Etter set up shop in Formosa (Taiwan). With resources provided by the CIA, Etter supported the Free China Labor League, which served as a front for espionage and sabotage activities. Teams of anticommunist Chinese agents secretly traveled from Formosa to mainland China, where they not only reported intelligence back to Etter via radio transmitters, but also blew up fuel supplies (causing substantial civilian casualties) and attempted to stir up worker unrest in state-owned factories.

    Through the FTUC’s China operation, then, the AFL became complicit in CIA-sponsored terrorist activities, straying far from its basic purpose of empowering workers. Most of Etter’s agents were captured and executed by the Chinese government after the CIA lost interest and abandoned them once the Korean War started.

    The relationship between the AFL and CIA was fraught. Lovestone chafed at the Agency’s bureaucracy and oversight, continuously demanding greater independence for his FTUC. For their part, some in the CIA’s top ranks — typically Ivy League-educated WASPs — looked scornfully at their AFL contacts, who were mostly Jews and Irish Catholics with immigrant and working-class upbringings. The feeling was mutual, with Lovestone frequently ridiculing his CIA partners as “fizz kids” in letters to Brown. Such acrimony though was a trivial byproduct of the unsavory partnership between the nominal voice of the US working class and the US imperial state.

    Despite the interpersonal tensions, the FTUC-CIA alliance in Western Europe achieved its main goal of splitting the WFTU in 1949. Increasingly pressured by Cold War geopolitics, the CIO and British Trades Union Congress disaffiliated from the WFTU early that year. The break came down to disagreements over the Marshall Plan, which the Communist-led unions opposed on grounds that it constituted an attempt to undermine their influence and reconsolidate the international capitalist system with the United States at its center.

    1949 was also the year that the US labor movement fell victim to the same divisions the AFL had been sowing abroad. Wanting to stay in the government’s good graces, CIO leaders took a decidedly rightward turn that year, purging Communist organizers from their ranks and chasing out their Left-led affiliate unions. The result was devastating. The CIO — which had previously been at the center of a multiracial, working-class movement for social and economic justice — was rendered a shell of its former self without its dedicated leftist organizers. Facing obsolescence, the CIO was absorbed into the larger, more conservative AFL in 1955, and the US labor movement began its decades-long decline.

    In December 1949, the CIO and British Trades Union Congress joined the AFL and other anticommunist national labor centers to found the International Confederation of Free Trade Unions (ICFTU), which presented itself as the “free” world’s alternative to the WFTU. Thanks to the machinations of the AFL, CIA, and State Department, the international labor movement was now divided into two hostile camps, with US labor leaders more fixated on fighting the Left than fighting capital.

    Following the reconstruction of Western Europe, US labor leaders and their allies in the US government increasingly turned their attention to the developing countries of the Global South, or what was then called the Third World.

    In the Western Hemisphere, Lovestone had a minimal presence. Instead, the AFL’s “Inter-American Representative” was Italian émigré and former socialist Serafino Romualdi. Forced to flee Italy for opposing Mussolini, Romualdi settled in New York. Like Lovestone, he found his way into the labor movement through David Dubinsky’s International Ladies’ Garment Workers’ Union in the 1930s, working for the union’s news service.

    During World War II, Romualdi toured Latin America on behalf of Nelson Rockefeller’s Office of the Coordinator of Inter-American Affairs before briefly returning to Italy as an operative with the Office of Strategic Services — the precursor to the CIA — where he attempted to sideline Communist influence in the CGIL.

    In 1946, Romualdi became the AFL’s chief representative in Latin America and the Caribbean. Much as Irving Brown worked to divide the WFTU, Romualdi’s mission was to weaken the Left-led Confederación de Trabajadores de América Latina (CTAL), which had been founded by Mexican labor leader Vicente Lombardo Toledano in 1938 to unite Latin America’s class-conscious trade unions.

    The CTAL served as an authentic voice for pan-American labor, led by Latin American unionists and free from US imperial dominance. Like the WFTU with which it was affiliated, it brought Communists and noncommunists together around the common purpose of improving the lot of workers. Romualdi and the AFL sought to undermine the CTAL and replace it with a US-led inter-American labor confederation, ensuring the Latin American working class would not become a strong, independent force capable of challenging North American control.

    With the support of Latin America’s social-democratic parties and the State Department’s labor attachés, Romualdi succeeded in convincing many Latin American worker organizations to break from the CTAL, bringing the region’s anticommunist unions together in 1948 with the establishment of the Confederación Interamericana de Trabajadores. Three years later, it was reconstituted as the Organización Regional Inter-Americana de Trabajadores (ORIT) to serve as the ICFTU’s regional arm in the Western Hemisphere. Under Romualdi’s influence, ORIT would battle leftist, Peronist, and Catholic trade unions across the region throughout the 1950s, with the result that the Latin American working class remained fractured.

    In the aftermath of the 1959 Cuban Revolution, Meany, like his allies in the US foreign policy establishment, quickly made Latin America his new priority for “containment.” Unfortunately for him, the FTUC had recently been shuttered at the insistence of UAW president Walter Reuther, after Reuther’s CIO merged with the AFL.

    Though an anticommunist in his own right, Reuther believed there could be peaceful coexistence between East and West and didn’t wish to escalate tensions with the Soviet Union. Despising Lovestone for his divisive tactics in the UAW years earlier, Reuther wanted the AFL-CIO to conduct its foreign policy through the multilateral ICFTU and not Lovestone’s FTUC. Although the ICFTU was formed at the urging of the AFL, during the 1950s, Meany had become disenchanted with the European unionists who ran it, believing they were not belligerent enough in their anticommunism.

    Hoping to refocus labor’s Cold War in Latin America after the Cuban Revolution, but not willing to rely on the ICFTU, Meany wanted a new, unilateral organization in the mold of the now-defunct FTUC. He would get it with the creation of the American Institute for Free Labor Development (AIFLD — usually pronounced “A-field”). AIFLD would become the AFL-CIO’s most significant instrument for waging the global Cold War.

    The idea for AIFLD was first proposed by Communications Workers of America president Joseph Beirne, who held a seat on the AFL-CIO Executive Council. In 1959, Beirne brought sixteen ORIT-affiliated union officials from Latin America to Virginia for a training course on how to be an effective business unionist. Beirne sought to scale up this program and turn it into a permanent organization, persuading Meany to get behind the plan.

    Meany then convinced the incoming Kennedy administration that the proposed organization, AIFLD, would serve as the perfect labor auxiliary to the Alliance for Progress — a Marshall Plan-type initiative to provide generous US aid to anticommunist Latin American governments to prevent the outbreak of another Cuba-style revolution. As it had in postwar Europe, US labor would once again willingly assist the US government in carrying out its Cold War objectives.

    In 1962, AIFLD went into operation. Almost exclusively funded by the US Agency for International Development (USAID) to the tune of several million dollars per year, the Institute quickly extended its presence into nearly every country in Latin America, coordinating its activities with the US foreign policy apparatus.

    AIFLD’s main activity was labor education, particularly training participants on how to combat left-wing influence in their respective unions. Trainees who were considered to have exceptional potential would be brought to a facility at Front Royal, Virginia for a three-month residential course — a kind of School of the Americas for trade unionists — before being sent back to their home countries with nine-month stipends to fund their anti-leftist organizing efforts.

    The Institute also used its USAID funds to carry out development projects across Latin America, including the construction of affordable worker housing for members of ORIT-affiliated unions, signaling to workers the benefits of joining the US-sponsored “free” trade union movement (though the AIFLD often overpromised on how quickly it would complete its housing developments and how many units would be available). Prospective residents were required to fill out long, detailed questionnaires about their unions, information possibly supplied to the CIA.

    To showcase the AFL-CIO’s commitment to class collaboration, AIFLD invited US businessmen with interests in Latin America to serve on its board of trustees, including the heads of the Anaconda Company, Pan-American Airways, and W.R. Grace & Co., among others. These companies were no strangers to union-busting, which made the AFL-CIO’s eagerness to partner with them especially disturbing. That they agreed to be part of AIFLD demonstrates how US capitalists saw no threat — only opportunity — in the kind of unionism the Institute was encouraging.

    Romualdi directed the Institute for its first three years until his retirement, when he was replaced by William Doherty, Jr. Doherty, whose father had been both president of the National Association of Letter Carriers and US ambassador to Jamaica, was an alleged friend to the CIA and would serve as AIFLD’s director for the next thirty years.

    In the early 1960s, AIFLD helped undermine the democratically elected, leftist government of Cheddi Jagan in the tiny South American nation of Guyana, which was then a colony called British Guiana. The colony was on the path to a planned transition to independence, and Jagan hoped to reorganize the economy along socialist lines. But the Kennedy administration, fearing Jagan would be another Fidel Castro, pressured the UK to stall the transition until he could be driven out of power.

    In the summer of 1962, eight Guyanese union officials from a labor federation tied to Jagan’s political opposition participated in AIFLD’s training course in the United States, returning home with stipends provided by the Institute. The following spring, they helped lead a general strike to protest Jagan’s government. The three-month strike crippled the colony’s economy and escalated into a race riot pitting the Afro-Guyanese opposition against Jagan’s Indo-Guyanese base.

    Representatives from two AFL-CIO-affiliated unions — AFSCME and the Retail Clerks — went to British Guiana to aid the strikers by coordinating food relief and replenishing the strike fund, using CIA money secretly channeled through private foundations. What turned out to be one of the longest general strikes in history was sustained by the US imperial state, with help from US union officials, in order to weaken a democratic, progressive government.

    Elections were held a year later, with British Guiana still reeling from the strike. Again using secret CIA funds, a representative from the AFL-CIO-affiliated American Newspaper Guild traveled to the colony to saturate the electorate with anti-Jagan propaganda. After the bitter divisions sowed by AIFLD, the AFL-CIO, and CIA, Jagan’s People’s Progressive Party was unable to win a majority of parliamentary seats, losing the election. The British then allowed the transition to independence to move forward. The new leader, Forbes Burnham, soon revealed himself to be a corrupt autocrat, remaining in power until his death twenty years later.

    AIFLD also played an important role in the US-backed military coup against Brazil’s left-wing president, João Goulart. Like their fellow travelers in the US government, AFL-CIO leaders believed Goulart was too close to the Brazilian Communist Party and needed to be replaced. In 1963, AIFLD’s training program hosted an all-Brazilian class of thirty-three unionists. Their course included fifty hours’ worth of instruction on how to fight Communist influence in their unions, taught by Lovestone and Romualdi.

    When the coup against Goulart was executed on April 1, 1964, the AIFLD graduates helped ensure it went smoothly. While leftist unionists called for a general strike to disrupt the coup, the Institute-trained union officials convinced their fellow workers to ignore these calls and allow the military takeover to proceed unobstructed. The new military regime put allegedly Communist-led unions into trusteeships, sending “intervenors” — some of them AIFLD graduates — to purge these unions of leftists and Goulart sympathizers.

    Three months later, Doherty boasted in a radio interview that AIFLD’s Brazilian trainees “became intimately involved in some of the clandestine operations” of the coup. “Many of the trade union leaders — some of whom were actually trained in our institute — were involved in… the overthrow of the Goulart regime,” he said. Doherty also defended a wage freeze that was imposed by the new government, arguing the Brazilian poor would need to “suffer” no less than the rich in the pursuit of national economic growth. The coup regime turned into a nineteen-year dictatorship, imprisoning, torturing, and murdering untold numbers of trade unionists.

    The State Department and USAID were so pleased with AIFLD’s work that they gladly accepted the AFL-CIO’s proposal to create similar institutes for Africa and Asia. In late 1964 to early 1965, the African American Labor Center was established, and in 1968, the Asian American Free Labor Institute was launched. Like AIFLD, both of these nonprofits were almost entirely funded by USAID to carry out training and development programs in order to prop up anticommunist, anti-Left unions. In 1977, a fourth nonprofit — the Free Trade Union Institute — was created to focus on Europe.

    At the 1965 AFL-CIO convention in San Francisco, Meany presented a resolution, written by Lovestone, pledging the labor federation’s “unstinting support” of President Lyndon Johnson’s policy of escalating the Vietnam War. When the resolution was about to be voted on without discussion or debate, a group of college students, observing the proceedings from the balcony, stood up and chanted “Get out of Vietnam!” and “Debate!” Meany responded by having them thrown out of the convention hall, dismissing them as “kookies.” The pro-war resolution was then adopted unanimously.

    A handful of independent unions, union locals, and mid-ranking labor officials had already expressed skepticism about the war, if not outright opposition. After witnessing Meany’s hostility toward the anti-war movement and his unwillingness to allow debate, more union leaders — particularly from the UAW — began to openly voice their disagreements with the AFL-CIO’s foreign policy.

    Reuther, president of the UAW, tepidly opposed military escalation in Vietnam, wanting to see the war end through peaceful negotiations. Further, he disliked Meany’s aggressive, go-it-alone approach to international issues, preferring to work through the ICFTU. Reuther also did not trust Lovestone, who by now was the director of the AFL-CIO’s International Affairs Department. Still, he was reluctant to make his disagreements public, not wanting to create a rift between the UAW and AFL-CIO.

    Instead, Victor Reuther — Walter’s younger brother in charge of the UAW’s foreign relations — decided to speak up, telling reporters in 1966 that Lovestone and the AFL-CIO were “involved” with the CIA and criticizing AIFLD’s role in the Brazilian coup. The following year, a series of journalistic exposés helped substantiate Victor’s claim by revealing the CIA’s ties to the labor federation and its affiliates going back to the FTUC. Of course, Meany and the AFL-CIO’s other internationalists vigorously denied any relationship with the CIA.

    Along with Meany’s hawkish stance on Vietnam — which included attempts to bolster South Vietnam’s anticommunist Confédération Vietnamienne du Travail — the CIA revelations badly damaged the AFL-CIO’s credibility among liberals and members of the New Left. Disagreements over foreign policy, as well as several domestic issues, finally led the UAW to disaffiliate from the federation in 1968. (The union would return to the AFL-CIO in 1981.)

    Despite these controversies, Meany, Lovestone, and AIFLD did not alter course. When the socialist Salvador Allende was elected president of Chile in 1970, they decided to assist the Nixon administration in destabilizing his government. While the Chilean working class was overwhelmingly behind Allende, AIFLD supported gremios — associations of right-wing, middle-class professionals — along with the country’s conservative union of maritime workers. In 1972, at least twenty-nine Chileans attended the Institute’s training course in Virginia, far more than had ever attended in previous years.

    With the help of AIFLD, in 1972 and 1973, truck-owners and merchants across Chile staged a series of strikes aimed at creating economic chaos and subverting Allende’s government. As in British Guiana nine years earlier, the strikers were supported with funds from the CIA. US efforts to undermine Allende culminated in the violent military coup on September 11, 1973. The new military dictatorship AIFLD helped bring to power by using traditional working-class tactics like the strike would ironically — and tragically — trample workers’ rights, jailing and murdering thousands of Chilean labor activists.

    After researchers like Ruth Needleman and Fred Hirsch helped expose the Institute’s role in the Chilean coup by obtaining documents, conducting interviews, and circulating their findings, rank-and-file union members across the United States began demanding more transparency around AIFLD in the mid-1970s. Several union locals and local labor councils called on the AFL-CIO to fund its foreign programs independently instead of relying on USAID. While these demands went ignored, Lovestone finally retired in 1974, with Meany following suit five years later.

    Upon Meany’s retirement, his longtime lieutenant Lane Kirkland became president of the AFL-CIO. Like his predecessor, Kirkland was a hardline anticommunist. Groomed to be a diplomat at Georgetown’s School of Foreign Service, he was a close personal friend of Henry Kissinger, spending every Thanksgiving with him.

    Under Kirkland, the AFL-CIO applauded the Reagan administration’s aggressive foreign policy aimed at reigniting the Cold War, even as Reagan ushered in a new era of union busting by firing 11,000 air traffic controllers in 1981. At the AFL-CIO’s urging, Reagan oversaw the creation of the National Endowment for Democracy (NED) in 1983, a government-funded grant-making foundation to disburse monies to the same kinds of overseas anticommunist organizations previously funded covertly by the CIA. With Kirkland serving on NED’s board of directors, AIFLD and the AFL-CIO’s other foreign institutes became core grant recipients.

    Kirkland backed Reagan’s Central America policy of arming repressive state security forces in El Salvador and terroristic counterrevolutionaries in Nicaragua. AIFLD was especially active in El Salvador in the 1980s, playing a critical role in the development and implementation of an agrarian reform program meant to undercut rural support for the leftist revolutionary movement. El Salvador’s counterinsurgency government — entirely propped up by generous US military aid — combined the agrarian reform with a state of siege that saw thousands of campesinos brutally murdered in a wave of massacres.

    Alarmed by Kirkland’s support for Reagan’s foreign policy, rank-and-file US union members became active in the Central American peace and solidarity movement, demanding the AFL-CIO change direction. In one of the most significant developments for US labor internationalism since the start of the Cold War, the presidents of several national unions affiliated with the AFL-CIO came together to form the National Labor Committee in Support of Democracy and Human Rights in El Salvador (NLC).

    The NLC openly opposed Kirkland and the Executive Council, lobbying Congress to cut off US military aid to the Salvadoran government. The NLC also sent delegations of US union members to El Salvador and Nicaragua to witness first-hand how US assistance was helping rightists murder and intimidate Central American workers. The NLC would later evolve into an anti-sweatshop organization, helping expose the complicity of major clothing brands in worker rights abuses in Central America, the Caribbean, and Asia.

    While facing internal opposition to its Central America program, the AFL-CIO gave financial and political support to Solidarność, the Polish trade union led by Lech Wałęsa that eventually helped bring down Poland’s Communist government. Opposed by foreign policy officials who feared stirring up hostilities with the Soviet Union, the AFL-CIO’s foray into Poland has since been touted by interventionists as a case study in the heroics of “democracy-promotion.”

    Though Kirkland claimed a victory for “free” trade unionism in Poland, by the 1990s, the labor leaders associated with the NLC were convinced the federation badly needed to improve its overseas image. What’s more, several union presidents on the AFL-CIO’s Executive Council believed the federation had become lethargic in the face of years of declining union density.

    Following the AFL-CIO’s failure to stop the passage of NAFTA, a group of labor officials led by SEIU president John Sweeney gathered enough support to force Kirkland to retire and take control of the federation in 1995. Calling themselves the “New Voice” slate, Sweeney and his allies aimed to revitalize the AFL-CIO by organizing new workers and abandoning outdated anticommunist priorities.

    Under Sweeney, in 1997, AIFLD and the other foreign institutes were shut down and reorganized into a new NGO called the American Center for International Labor Solidarity, or Solidarity Center, which continues to be the AFL-CIO’s operational arm in the Global South.

    Active in over sixty countries, the Solidarity Center does good work, helping to improve safety standards in the Bangladeshi garment industry, amplifying workers’ voices at the International Labor Organization, and bringing workers from the United State and the Global South together to share stories and strategies.

    But like its predecessor organizations, the Solidarity Center is primarily bankrolled by the US government, particularly USAID, the State Department, and NED. It is one of only four NED core grantees. NED is known for meddling in the democratic processes of other countries and promoting “regime change” to maintain US global dominance, including in Venezuela, Haiti, Ukraine, and multiple Central American nations.

    Given the history of the FTUC and AIFLD, the Solidarity Center’s dependence on government funding and association with NED should be a cause for concern in the labor movement and merits closer inspection. But there is virtually no discussion about it within the AFL-CIO.

    This is not especially surprising considering the federation has yet to formally acknowledge or apologize for the significant role it played during the Cold War in dividing labor movements abroad, undermining foreign democracies, and endorsing militarism — all of which only served to strengthen transnational capital and weaken the power of workers.

    In 2004, the California Labor Federation passed the “Build Unity and Trust Among Workers Worldwide” resolution, which called on the AFL-CIO to “clear the air” by fully accounting for its record of hostile foreign interventions and renouncing its CIA ties. The resolution then headed to the national AFL-CIO convention in Chicago the following year, where it was effectively killed in committee. Since then, there has been no coordinated, sustained attempt to confront the federation’s imperialist history.

    In 2006, the ICFTU merged with the traditionally more progressive World Confederation of Labour to form the Brussels-based International Trade Union Confederation (ITUC), of which the AFL-CIO is an affiliate. Meanwhile, the WFTU, now headquartered in Greece, continues to be led by Communists as it has been since the 1949 split. Today’s WFTU routinely accuses the much larger ITUC of being class-collaborationist and pro-imperialist.

    While the ITUC is far from being an explicitly radical organization, it frequently levels strong criticisms of the World Bank and IMF, has repeatedly condemned Israel’s occupation of Palestine, and wasted no time in denouncing not only the recent coup in Bolivia, but also Juan Guaidó’s attempted coup in Venezuela and the US assasination of Qassem Soleimani. That the AFL-CIO is a prominent member of such an organization is a positive sign given the history described here.

    Whether the trade unions of the world can ever be truly united remains to be seen. But perhaps hope for transnational labor unity lies less in the politics of large bureaucracies like the ITUC and WFTU, and more in the ability of workers to put class solidarity before national allegiance and to take action with our fellow workers, whoever and wherever they may be, for our collective liberation (and, in the context of a planetary ecological crisis, our collective survival).

    Discovering the extent to which the AFL-CIO is willing to use its resources and influence to encourage this kind of solidarity-driven consciousness — which would necessitate a thorough reckoning with its own ugly history of assisting US imperialism — will be crucial in determining whether the federation serves any real purpose for the working class.

    #USA #syndicalisme #impérialisme #AFL-CIO #putsch

  • 30 000 citoyens armés en renfort pour/par la police | SudOuest | 07.08.22

    https://www.sudouest.fr/justice/avec-bientot-30-000-citoyens-armes-en-renfort-la-police-sort-de-sa-reserve-

    Les premiers réservistes massivement recrutés par la police patrouilleront dès la fin de l’été, au terme d’une formation de dix petits jours. Ce qui n’est pas sans soulever quelques questions, notamment celle de leur rapport aux armes. Reportage

    Quelques heures plus tôt et Laurie allait encore en robe légère et baskets, simplement armée d’un stylo pour réviser ses cours d’éducatrice spécialisée. Sitôt passée par le vestiaire de la caserne de CRS de Limoges, voilà la jeune femme recouverte du même uniforme dont on fait les policiers de carrière. « Une drôle de sensation, mais qui n’est pas désagréable », sourit l’étudiante de 20 ans que l’on retrouvera l’après-midi même en train de dégainer un pistolet Sig Sauer à l’ombre du stand de tir.

    Ainsi va la double vie des futurs réservistes de la police nationale...

    • Ainsi va la double vie des futurs réservistes de la police nationale. Étudiants, retraités ou bien artisans à la ville, et bientôt armés à la scène le temps d’un week-end ou d’une nuit. Plus de 170 munitions percutées en dix petits jours de formation (1), le double de ce qu’un policier tire chaque année à l’entraînement.

      Il n’y a en effet guère de temps à perdre, lorsque l’on sait qu’un gardien de la paix passe douze mois en école de police. Apprentissage express qui n’est pas d’ailleurs sans faire poindre quelque inquiétude dans les rangs de l’institution. « Pour compenser, les trois-quarts de leur formation est consacrée à l’usage et au maniement de l’arme », rassure le commandant chargé de cette première promotion d’une vingtaine de candidats venus de toute la Nouvelle-Aquitaine. Et de répéter inlassablement les mêmes gestes, pour éviter qu’en cas de malheur l’arme ne leur brûle les doigts. « La moindre faute de sécurité sera éliminatoire. »

      Près de 7 000 candidats

      Engagez-vous qu’ils disaient, et c’est un succès, tandis que près de 6 900 Français âgés de 18 à 67 ans ont déjà répondu à l’appel lancé au mois de mars. Calqué sur le modèle éprouvé de la gendarmerie et de ses 23 000 intérimaires, le chantier du ministère de l’Intérieur est plus vaste encore avec, à terme, 30 000 citoyens mobilisables 90 jours l’an pour prêter main-forte aux 140 000 agents de la police nationale.

      Une vraie révolution dans cette maison de famille Poulaga qui, jusqu’alors, ne tolérait en son sein qu’une petite troupe de collègues revenus de leur retraite pour quelques euros nets d’impôt ou bien l’amour du maillot bleu. Façon désormais de pallier dans les grandes largeurs le manque d’effectifs, à en croire les syndicats. Ceux-là d’ailleurs ne s’y sont pas trompés, critiquant certes la formation « trop accélérée » des nouveaux réservistes, mais se montrant en coulisses soulagés de voir ce prompt renfort arriver bientôt à bon port. Pour Frédéric, chef d’une petite entreprise médicale en Dordogne, ce sera au commissariat de Bergerac ou d’Agen. « À 51 ans, j’ai fini ma mission de papa, il fallait que je me rende utile autrement. » Quarante-cinq jours par an, pour la beauté du geste citoyen davantage que pour les 50 euros promis à chaque vacation, jure-t-il en substance.

      Corvéables à merci ?

      À gauche, Frédéric, chef d’une petite entreprise installé à Bergerac. « A 51 ans, j’ai fini ma mission de papa, je veux me rentre utile autrement. »
      Photo GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

      À deux années des JO de Paris et moitié moins de la Coupe du monde de rugby organisée en France, une main-d’œuvre que certains, en interne, redoutent corvéable à merci. À tout le moins une aubaine pour assumer ce genre de missions souvent aussi statiques que chronophages. Au-delà, si les réservistes ne seront évidemment pas plus affectés au maintien de l’ordre pur et dur qu’aux couloirs de la PJ, tous sont censés monter au front de la délinquance ordinairement périlleuse. Voie publique, contrôle routier ou police aux frontières, déjà plus de 1 500 patrouilleront dès l’automne, moins d’un an après l’annonce d’Emmanuel Macron. Outre une enquête de moralité, l’intervention systématique d’un psychologue vient alors en renfort des formateurs. Histoire de causer « rapport à la mort » et de leur rappeler les risques du métier. Ceux qu’ils prendront, comme ceux qu’ils pourraient faire courir au commun des mortels justiciables.

      « Les comportements de cow-boys sont rédhibitoires, je vous garantis que l’on veille. »

      Plus prosaïquement, la chasse aux excités de la gâchette est ainsi discrètement ouverte parmi ces promotions recrutées sur CV et simples entretiens. « Les comportements de cow-boys sont totalement rédhibitoires », martèlent le commandant et ses seconds aux aguets. « Je vous garantis que l’on veille, et que l’on raye des noms en cours de formation si besoin. »

      Laurie, 20 ans, éducatrice spécialisée dans le civil. « Je n’ai pas ressenti d’appréhension en prenant ce pistolet en main. Les moniteurs nous ont longuement appris à le toucher, le démonter, tirer... »
      GUILLAUME BONNAUD/ »SUD OUEST »

      Garder son sang-froid plutôt que de le faire couler à la moindre escarmouche, tel est aussi en partie le sens de l’entretien – d’une trentaine de minutes – préalablement mené par un jury expert en la matière. « Je leur ai dit que je n’avais aucune attirance particulière pour les armes, que le but premier est de ne pas m’en servir, mais de savoir le faire », raconte Damien, un Bordelais de 34 ans. Cadre chez Orange, le jeune homme répète d’ailleurs ne jamais avoir eu la vocation policière jusqu’aux attentats de 2015. « Mais le soir du Bataclan, devant ma télé, j’ai ressenti tant d’impuissance que j’ai décidé de ne plus rester spectateur. »

      (1) Suivis par deux autres semaines de stage au sein de leur unité d’affectation

  • #Putin Lives in Historic Analogies and Metaphors” [entretien avec Ivan Krastev - 17 mars 2022]
    https://www.spiegel.de/international/world/ivan-krastev-on-russia-s-invasion-of-ukraine-putin-lives-in-historic-analogi

    The hypocrisy of the West has become an obsession of his, and it is reflected in everything the Russian government does. Did you know that in parts of his declaration on the annexation of Crimea, he took passages almost verbatim from the Kosovo declaration of independence, which was supported by the West? Or that the attack on Kyiv began with the destruction of the television tower just as NATO attacked the television tower in Belgrade in 1999?

    DER SPIEGEL: Why does he do such things?

    Krastev: Because he wants to teach us a lesson. Because he wants to tell us: I have learned from you. Even if that means doing exactly that for which he hates us. On that evening in Sochi, he expressed outrage that the annexation of the Crimea had been compared with Hitler’s annexation of the Sudetenland in 1938. Putin lives in historic analogies and metaphors. Those who are enemies of eternal Russia must be Nazis. And so, he was quick to portray the conflicts in the Donbas as a genocide. Putin’s overstatements became so extreme that they no longer had any connection to reality. He has become hostage to his own rhetoric.

  • Als bei #ARD noch richtiger Journalismus gemacht wurde
    https://diasp.eu/p/14214063

    Als bei #ARD noch richtiger Journalismus gemacht wurde

    Siehe #Nazi - #Problem in der #Ukraine: https://www.youtube.com/watch?v=H-FndJuMTnU

    Jetzt wird natürlich nur noch die Regierungsmeinung verbreitet, dass es in der Ukraine kein Nazi-Problem gibt.

    #noNazis #Ukraine #Russland #Krieg #Politik #Putin #Maidan #Extremismus #Geschichte #Presse #Journalismus #Panorama

  • La guerre nucléaire qui vient - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2022/02/27/la-guerre-nucleaire-qui-vient-2

    Lors de la conférence de presse qui a suivi sa rencontre avec Emmanuel Macron le 7 février à Moscou, Vladimir Poutine a fait allusion au risque d’escalade nucléaire, ce que la presse française n’a pas vraiment bien traduit, évoquant une menace plutôt qu’une mise en garde. Cela n’a pas échappé au philosophe Jean-Pierre Dupuy, dont nous avions publié, il y a tout juste trois ans, cet article important qu’il nous a semblé essentiel de reprendre aujourd’hui.

    Le (presque) non-dit de la crise actuelle est que nul ne peut écarter le risque d’escalade jusqu’à l’extrême, c’est-à-dire une guerre nucléaire. Poutine y a fait allusion pour la première fois lors de la conférence de presse qui a suivi sa rencontre à Moscou avec Macron. La presse française, négligence ou post-vérité, a très mal traduit ce qu’il a dit alors, qui ressemblait moins à une menace qu’à une mise en garde. En voici une traduction littérale : « Bien sûr, les potentiels de l’organisation conjointe de l’OTAN et de la Russie ne sont pas comparables. Nous le comprenons, mais nous rappelons également que la Russie est l’une des principales puissances nucléaires, et en termes de modernité de certains composants, elle est même en avance sur beaucoup d’autres. Il n’y aura pas de vainqueurs, et vous vous retrouverez entraînés dans ce conflit contre votre volonté. Vous n’aurez même pas le temps de cligner des yeux lorsque vous allez mettre en œuvre l’article cinq du traité de Rome. » [Avec une belle confusion, distraction ou voulue, entre le traité de Rome et celui de Washington qui régit l’OTAN.]

    Il y a exactement trois ans, le mardi 26 février 2019, AOC publiait mon premier article pour ses colonnes sous le titre « La guerre nucléaire qui vient ». J’y réagissais à un double événement très important pour la stabilité de l’Europe : la dénonciation par Trump le 1er février 2019, et le lendemain par Poutine, du traité dit INF (pour « Intermediate-Range Nuclear Forces », soit forces nucléaires de portée intermédiaire) datant de 1987, par lequel les États-Unis et l’Union soviétique s’engageaient à éliminer tous leurs missiles de croisière et balistiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5 500 km. Beaucoup d’experts considèrent que ce traité, signé par Gorbatchev et Reagan, a contribué à assurer la paix en Europe pendant toute cette période (donc, de 1987 à 2019).

    5 500 km : Poutine peut atteindre de Moscou le nord de l’Écosse et le Portugal. La dénonciation du traité INF n’a pas fait grand bruit il y a trois ans. Aujourd’hui, nous pressentons ce qu’il comporte de menaces terrifiantes.

    Jean-Pierre Dupuy, le 26 février 2022

    #Guerre #Nucléaire

  • A letter to the Western Left from Kyiv
    25.02.2022 | Taras Bilous

    This is part of the wider phenomenon in the Western ‘anti-war’ movement, usually called ‘campism’ by critics on the Left. British-Syrian author and activist Leila Al-Shami gave it a stronger name: the “anti-imperialism of idiots”. Read her wonderful 2018 essay if you haven’t done so yet. I will repeat only the main thesis here: the activity of a large part of the Western ‘anti-war’ Left over the war in Syria had nothing to do with stopping the war. It only opposed Western interference, while ignoring, or even supporting, the engagement of Russia and Iran, to say nothing of their attitude to the ‘legitimately elected’ Assad regime in Syria.

    https://commons.com.ua/en/letter-western-left-kyiv

    #Ukraine #Zelenskyi #Donbas #war #Kyiv #Ukraine #Russia #Putin #nationalism #Left

    • extrait (google trad)

      Je terminerai en écrivant brièvement sur moi-même et mon point de vue.

      Au cours des huit dernières années, la guerre du Donbass a été le principal problème qui a divisé la gauche ukrainienne. Chacun de nous a formé sa position sous l’influence de son expérience personnelle et d’autres facteurs. Ainsi, un autre gauchiste ukrainien aurait écrit cet article différemment.

      Je suis né dans le Donbass, mais dans une famille ukrainienne et nationaliste. Mon père s’est engagé dans l’extrême droite dans les années 1990, observant la décadence économique de l’Ukraine et l’enrichissement de l’ancienne direction du Parti communiste, qu’il combattait depuis le milieu des années 1980. Bien sûr, il a des opinions très anti-russes, mais aussi anti-américaines. Je me souviens encore de ses paroles du 11 septembre 2001. Alors qu’il regardait les tours jumelles tomber à la télévision, il a dit que les responsables étaient des "héros" (il ne le pense plus - maintenant il croit que les Américains les ont fait sauter exprès).

      Lorsque la guerre a commencé dans le Donbass en 2014, mon père a rejoint le bataillon Aidar en tant que volontaire, ma mère a fui Louhansk, et mon grand-père et ma grand-mère sont restés dans leur village qui est tombé sous le contrôle de la « République populaire de Louhansk ». Mon grand-père a condamné la révolution ukrainienne Euromaïdan. Il soutient Poutine qui, dit-il, a « rétabli l’ordre en Russie ». Néanmoins, nous essayons tous de continuer à nous parler (mais pas de politique) et à nous entraider. J’essaie d’être sympathique envers eux. Après tout, mon grand-père et ma grand-mère ont passé toute leur vie à travailler dans une ferme collective. Mon père était ouvrier du bâtiment. La vie n’a pas été tendre avec eux.

      Les événements de 2014 – la révolution suivie de la guerre – m’ont poussé dans la direction opposée à la plupart des Ukrainiens. La guerre a tué le nationalisme en moi et m’a poussé à gauche. Je veux me battre pour un avenir meilleur pour l’humanité, et non pour la nation. Mes parents, avec leur traumatisme post-soviétique, ne comprennent pas mes opinions socialistes. Mon père est condescendant à propos de mon « pacifisme », et nous avons eu une mauvaise conversation après que je me sois présenté à une manifestation antifasciste avec une pancarte appelant à la dissolution du régiment d’extrême droite Azov.

      Lorsque Volodymyr Zelenskyi est devenu président de l’Ukraine au printemps 2019, j’espérais que cela pourrait empêcher la catastrophe qui se déroule actuellement. Après tout, il est difficile de diaboliser un président russophone qui a gagné avec un programme de paix pour le Donbass et dont les blagues étaient populaires parmi les Ukrainiens comme parmi les Russes. Malheureusement, je me suis trompé. Si la victoire de Zelenskyi a changé l’attitude de nombreux Russes envers l’Ukraine, cela n’a pas empêché la guerre.

      Ces dernières années, j’ai écrit sur le processus de paix et sur les victimes civiles des deux côtés de la guerre du Donbass. J’ai essayé de favoriser le dialogue. Mais tout cela est parti en fumée maintenant. Il n’y aura pas de compromis. Poutine peut planifier ce qu’il veut, mais même si la Russie s’empare de Kiev et installe son gouvernement d’occupation, nous lui résisterons. La lutte durera jusqu’à ce que la Russie sorte d’Ukraine et paye pour toutes les victimes et toutes les destructions.

      Par conséquent, mes derniers mots s’adressent au peuple russe : dépêchez-vous et renversez le régime de Poutine. C’est dans votre intérêt comme dans le nôtre.

  • Vladimir Putin says he drove a taxi after fall of Soviet Union
    https://www.dw.com/en/vladimir-putin-says-he-drove-a-taxi-after-fall-of-soviet-union/a-60097866


    O.K. verstanden: In Russland wird man vom Taxifahrer zum Präsidenten wie man in den USA vom Tellerwäscher zum Millionär wird. Das nennt man soziale Aufwärtsmobilität.

    12.12.2021 - The Russian president spoke of the devastating effect the demise of the USSR had on him and millions of others, admitting he took up driving a cab during hard times, even though he said “it’s unpleasant to talk about.”

    Russian President Vladimir Putin drove a taxi to boost his income following the fall of the Soviet Union, state-run news agency RIA Novosti reported on Sunday.

    In a documentary film, RIA-Novosti quoted the Russian leader as saying: “Sometimes I had to earn extra money.”

    “I mean, earn extra money by car, as a private driver. It’s unpleasant to talk about to be honest but, unfortunately, that was the case.”

    Putin said the collapse of the USSR spelled the end of “historical Russia.”

    He has previously lamented its disintegration three decades ago, saying it remains a “tragedy” for “most citizens.”

    The end of the Soviet Union brought with it a period of severe economic instability that plunged millions into poverty, as newly independent Russia evolved from communism to capitalism.

    A loyal servant of the Soviet Union, Putin was dismayed when it fell apart, once describing the collapse as “the greatest geopolitical disaster of the 20th century.”

    Putin’s comments come as critics accuse him of planning to recreate the Soviet Union with an invasion of Ukraine. The Kremlin has so far dismissed the idea as fear-mongering by the West, and that Moscow would only attack its neighbor if provoked by Kyiv or another state.

    #Rußland #Taxi #Putin

  • How #Facebook and #Google fund global misinformation | MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/2021/11/20/1039076/facebook-google-disinformation-clickbait

    The tech giants are paying millions of dollars to the operators of clickbait pages, bankrolling the deterioration of #information ecosystems around the world.

    #putaclic #démocraties #états-unis « #leadership »

  • Bonjour, grüezi, allegra, benvenuto: plurilingue au quotidien

    Quatre #langues_nationales, des dizaines de dialectes, plus de 250 langues parlées au total : le plurilinguisme est un phénomène saillant en Suisse, et il augmente. Le plus frappant est cependant de voir comment l’#anglais s’impose peu à peu comme cinquième « langue nationale ».

    Renata Coray a grandi dans le canton de Bâle-Campagne au sein d’une famille où l’on parlait le romanche et le suisse allemand, elle a fait des études en français et en allemand à Fribourg, vit à Zurich, séjourne souvent dans la Surselva, lit aussi des textes en anglais pour son travail et aime les vacances en Italie. Si tous les Suisses ne sont pas aussi polyglottes que cette cheffe de projet à l’Institut de plurilinguisme de l’université de Fribourg, la dernière étude de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur le #paysage_linguistique suisse montre tout de même que le plurilinguisme est en nette augmentation. Plus de deux tiers de la population suisse utilise régulièrement plus d’une langue. En 2014, environ 64 % des Suisses parlaient plus d’une langue au quotidien. Aujourd’hui, ils sont 68 %. Pour ce qui est du nombre de langues utilisées, 38,4 % en parlent régulièrement deux, 21,3 % trois, 6,4 % quatre et 1,7 % cinq ou plus. Notons que l’étude n’établit pas de distinction entre l’allemand standard et le suisse allemand.

    « Cette augmentation est due à la #mobilité accrue, aux possibilités de communication élargies offertes notamment par les nouveaux médias et l’Internet, aux cours de langue très répandus et à la composition plus internationale de la population », indique la sociolinguiste Renata Coray. Mais la modification des questions de l’enquête statistique y est aussi pour quelque chose : si, jusqu’en 1990, les sondés ne devaient indiquer que leur langue maternelle (les personnes bilingues devant opter pour une seule langue), ils peuvent depuis lors mentionner aussi les langues qui leur sont familières et, depuis 2010, citer jusqu’à trois langues principales.

    Une mise en œuvre présentant des lacunes

    Malgré cette augmentation, le plurilinguisme reste un thème politique explosif en Suisse. La longue lutte pour la survie du #romanche ou, en nombre d’endroits, les disputes liées à l’introduction de l’anglais à l’école au lieu du français dans les petites classes le montrent. La promotion des langues nationales, en particulier des #langues_minoritaires que sont l’#italien et romanche, est néanmoins ancrée dans la Constitution fédérale. « Pas mal de choses ont été faites sur le plan de la #politique_linguistique et des lois, note Renata Coray, mais la mise en œuvre présente parfois des lacunes. » Cela se voit par exemple, dit-elle, dans l’#administration_fédérale. Une étude de 2020 du Centre pour la Démocratie d’Aarau montre que dans près de deux tiers des offices, les Suisses alémaniques sont clairement surreprésentés et les membres des minorités linguistiques, sous-représentés.

    Un problème similaire existe dans le canton des #Grisons, relève la sociolinguiste. Dans ce seul canton possédant trois langues officielles – l’allemand, le romanche et l’italien –, l’#allemand reste nettement dominant dans l’#administration. Au fond, la promotion du romanche a-t-elle un sens dans un pays dont seulement 0,5 % de la population résidante permanente le considère comme l’une de ses langues principales, et seulement 0,9 % l’utilise régulièrement, sachant que la plupart des romanchophones maîtrisent aussi l’allemand ? « Il est vrai que ma grand-mère faisait probablement partie de la dernière génération qui ne parlait que le romanche, mais la promotion de la #diversité_linguistique est tout de même importante pour la #cohésion et l’#identité du pays », souligne Renata Coray. Même du point de vue économique, le multilinguisme semble payer : il est en effet à l’origine de 9 % du produit intérieur brut de la Suisse, comme l’ont découvert des chercheurs de l’université de Genève en 2008. Actuellement, une autre étude est en cours, car ce chiffre pourrait avoir augmenté ces dernières années.

    Encourager les jeunes

    Naomi Arpagaus apprécie elle aussi la #diversité_linguistique. Cette Grisonne de 21 ans a grandi dans un environnement romanche et suisse alémanique, appris l’anglais et l’italien à l’école, s’est spécialisée en espagnol au gymnase et prend en ce moment des leçons de français. « Vivant à Berne à cause de mes études, je parle surtout l’allemand au quotidien, mais aussi le romanche avec mes amis. » La préservation de cette langue lui tient à cœur. Ainsi, en tant que présidente de l’organisation faîtière de la jeunesse romanche #GiuRu, elle s’engage pour la défense des régions linguistiques grisonnes et l’interconnexion des cinq idiomes que sont le #sursilvan, le #sutsilvan, le #surmiran, le #puter et le #vallader.

    « Nous organisons des concerts et des soirées de jeux en romanche, tenons une rubrique dans le quotidien romanche ‹La Quotidiana› et entretenons des liens avec d’autres minorités linguistiques d’Europe », explique Naomi Arpagaus. L’intérêt des jeunes est très vif, dit-elle : « Beaucoup considèrent que la maîtrise du romanche est un avantage. Elle facilite l’accès à d’autres langues latines comme le français, l’espagnol ou le portugais, et il s’agit presque d’une langue secrète. » Pourtant, sur les réseaux sociaux, les jeunes s’expriment sans doute plutôt en allemand qu’en romanche, non ? Naomi Arpagaus rigole : « Dans ma génération, on écrit surtout en anglais. »

    La prédominance de l’anglais

    Dans les faits, si l’on excepte la position particulière de l’allemand standard (voir encadré), l’anglais a de plus en plus tendance à s’imposer comme la cinquième « langue nationale ». L’anglais est la langue étrangère la plus répandue, et de loin (45 %), en particulier chez les jeunes : près de trois quarts des 15 à 24 ans ont utilisé régulièrement l’anglais en 2019. « Et c’est une bonne chose, souligne Verio Pini, je dirais même que c’est indispensable. » Le président de l’association Coscienza Svizzera, qui se bat pour la diversité linguistique, expérimente cela au quotidien. Après avoir grandi au Tessin, Verio Pini a fait des études à Lausanne et à Berne. Il vit la moitié du temps à Berne et la moitié au Tessin et utilise aussi le français, l’anglais et l’espagnol tous les jours, en particulier pour la lecture de la presse.

    Aussi important que soit l’anglais aujourd’hui, Verio Pini note cependant que cette langue exerce une forte pression sur les langues nationales. Non seulement sur les langues minoritaires que sont le romanche et l’italien, mais aussi sur l’allemand à Genève ou le français à Zurich. » Souvent, les langues ne sont encouragées que dans leur aire d’influence, alors qu’aujourd’hui, dit Verio Pini, compte tenu de la grande diversité culturelle et de la mobilité, il faut voir au-delà des frontières linguistiques : « L’italien, par exemple, est parlé par un plus grand nombre de personnes au nord des Alpes qu’au Tessin. » Cela n’a pas échappé aux cercles politiques. Dans son message culture 2016–2020 déjà, le Conseil fédéral avait défini l’objectif de soutenir la langue et la culture italiennes hors de la Suisse italienne. Le Parlement réclame aujourd’hui une promotion plus large et plus dynamique du plurilinguisme, et ce afin de favoriser la cohésion nationale et l’intégration.

    « Il est évident que la communication entre les différentes régions linguistiques serait plus aisée si tout le monde parlait l’anglais. Mais pour la cohésion nationale et sociale, la communication simplifiée ne suffit pas, note Verio Pini. Il faut aussi comprendre la culture des autres régions linguistiques. » Apparemment, la population suisse en est tout à fait consciente : d’après l’étude de l’OFS, 84 % des Suisses pensent que connaître plusieurs langues nationales est important pour la cohésion du pays.

    On n’apprend pas les langues qu’à l’école

    Philipp Alexander Weber est aussi de cet avis. Il a grandi à Winterthour et a déménagé à Fribourg pour étudier l’économie. Au début, il avait de la peine avec le français : « À l’école, j’étais plutôt un matheux. » Cependant, il a rapidement remarqué qu’il avait bien plus de facilité à apprendre la langue sur place que dans les livres de grammaire. C’est pourquoi en 2007, il a fondé l’organisation friLingue, qui propose des séjours linguistiques aux jeunes en Suisse. « Je voulais bâtir des ponts au-dessus de la barrière des rösti », explique-t-il.

    Aujourd’hui, un millier d’enfants et d’adolescents participent chaque année aux camps de langues de friLingue. Philipp Alexander Weber a noté une hausse de l’intérêt surtout chez les jeunes Romands : « Tandis que les Suisses alémaniques ont toujours été attirés par le français, langue de la diplomatie, et qu’ils considèrent sa maîtrise comme un signe d’éducation, les Romands ont une relation plutôt compliquée avec l’allemand. Ne serait-ce que parce qu’ils apprennent le bon allemand à l’école, tandis qu’on parle des dialectes différents à Berne, à Zurich et à Bâle. » Après la Coupe du monde de football en 2006 en Allemagne, relève Philipp Alexander Weber, l’allemand a toutefois gagné en attrait auprès des Romands. En quelques années, l’Allemagne est devenue leur destination de voyage préférée. Et beaucoup d’entre eux souhaitent à présent effectuer une année sabbatique à Berlin ou un séjour linguistique en Suisse alémanique.

    En même temps, plusieurs cantons de Suisse centrale et orientale dévalorisent actuellement le français pour lui préférer l’anglais à l’école. À Uri et en Appenzell Rhodes-Intérieures, par exemple, on n’enseigne plus le français à l’école primaire, et en Thurgovie et à Zurich, le français n’est plus une matière déterminante pour le passage à l’école secondaire ou au gymnase. « Cela se reflète aussi dans les inscriptions aux camps de langues », indique Philipp Alexander Weber. Mais l’école n’est pas le seul endroit où l’on apprend les langues : d’après l’étude de l’OFS, 25 % de la population suisse apprend une ou plusieurs langues à partir de 25 ans. La langue la plus fréquemment apprise est… l’anglais.

    Bien sûr, à friLingue aussi, il arrive que des jeunes issus de régions linguistiques différentes aient recours à l’anglais pour se comprendre. Aux yeux de Philipp Alexander Weber, il n’y a là rien de grave : « Nous ne sommes pas une école. Notre objectif est de susciter l’amour des langues. » Lui-même utilise l’allemand et le français au quotidien, mais aussi l’anglais et le portugais. Il a vécu dix ans au Brésil et a un fils brésilien qui parle le suisse allemand. « Les connaissances linguistiques permettent de découvrir et de comprendre d’autres cultures et manières de penser, souligne-t-il. Elles ouvrent de nouveaux horizons. »

    –—

    « #Hochdeutsch » ou #suisse_allemand ?

    Pour les uns, le suisse alémanique est un dialecte, tandis que d’autres le considèrent comme une langue à part entière. Pour Jürg Niederhauser, président du SVDS (Schweizerischer Verein für die deutsche Sprache), il s’agit là en fin de compte d’une « question idéologique » qu’on ne peut pas trancher en s’appuyant sur des données linguistiques. Il est clair que pour quelqu’un qui vient d’une autre région linguistique ou de l’étranger, le suisse allemand parlé au quotidien est souvent un obstacle. De surcroît, le dialecte est de plus en plus souvent utilisé aujourd’hui, car les formes d’expression deviennent de plus en plus informelles : « Il y a 70 ans, un match à la télévision était encore commenté en bon allemand. Aujourd’hui, on utilise le dialecte », relève Jürg Niederhauser. D’après lui, cela rend la compréhension plus difficile pour ceux qui ne parlent pas le suisse allemand et fait que les Suisses alémaniques se gênent davantage de parler l’allemand standard, car celui-ci est presque uniquement utilisé dans un contexte formel, comme à l’école.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/bonjour-grueezi-allegra-benvenuto-plurilingue-au-quotidien

    #Suisse #langues #plurilinguisme #statistiques #chiffres

  • Une fois de plus le droit de légitime défense est refusé aux femmes !

    Anaëlle est une jeune femme de 26 ans, déscolarisée à 15 ans, en situation de prostitution depuis ses 17 ans.

    Rappelons que le droit applicable définit le fait de recourir à la prostitution d’autrui, comme une violence sexuelle (loi 2016) et comme une atteinte portée à la dignité Humaine de l’autre (Convention des Nations-Unies de 1949).

    Un de ses « clients réguliers » était un homme de 52 ans. Cet homme l’a violée le 16 août 2017 avec un sextoy. Pour s’arracher à ce viol qu’elle était en train de subir, Anaëlle a saisi un couteau et a porté plusieurs coups, dont son client décèdera. Se défendre était nécessaire et légitime. Ce droit lui sera pourtant refusé par la justice.

    Vulnérable, exploitée, elle est poursuivie pour meurtre. À l’issue d’un procès d’une rare violence, elle vient d’être condamnée dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 mai à dix ans de prison par la Cour d’assises de l’Ain.

    Il est indubitable que la situation de prostitution d’Anaëlle a influencé la cruauté de ce verdict. Y aurait-il un régime dérogatoire pour les femmes les plus vulnérables, contre qui tout est possible ? L’argent exonère-t-il du crime de viol ? La domination masculine est-elle fondée en droit ?

    La justice a commis une faute lourde car Anaëlle est victime.

    Rappelons les obligations qui s’imposent à l’institution judiciaire s’agissant des victimes de viols : Le droit international, la Cour Européenne des Droits de l’Homme notamment, est clair : le viol est un « acte grave, qui met en jeu des valeurs fondamentales et des aspects essentiels de la vie privée ». La CEDH oblige les institutions judiciaires des Etats à protéger les femmes et tout particulièrement les personnes vulnérables.

    Un viol est un crime, « un viol c’est un meurtre psychique » pour reprendre les termes de Gisèle Halimi.

    Le droit international impose également aux juges d’interpréter la loi à la lumière des connaissances actuelles dont la société dispose sur les réactions et les conséquences traumatiques des viols sur les victimes.

    Les juges doivent connaître et maîtriser la victimologie, les notions de trauma, de dissociation, de décorporalisation notamment. C’est leur travail. Un procès d’assises n’est pas un comptoir de bar tabac ! Ils ne peuvent se faire les porte-voix d’idéologies sexistes et de faux savoir arriérés sans commettre une faute lourde et engager la responsabilité de l’Etat.

    L’obligation positive de ne pas faire subir aux femmes victimes de violences de « victimisation secondaire » lors des procédures emporte des conséquences très claires.

    Or, dans cette affaire le droit a été bafoué !

    L’avocat général, qui représente le peuple, l’intérêt de la société, a commis une faute lourde en tenant ces propos inacceptables : « Dire qu’elle est violée sauvagement et faire l’amour trois jours après… » : pour l’avocat général, son comportement signerait un « cynisme incompatible avec son récit victimaire ».

    Une telle méconnaissance de la question est effrayante et honteuse en 2021, alors que toute la société depuis 5 ans ne parle que de ça et que de gros progrès ont été faits en victimologie et dans la compréhension de ces faits par les spécialistes depuis plus longtemps encore !

    Alors que la Convention d’Istanbul qui date de 2011 apporte des éclairages scientifiques sur les conséquences des viols, alors que la jurisprudence de la CEDH mais aussi de la Cour de Cassation le précisent clairement depuis plus de dix ans.

    Près de 50 % des crimes jugés aux assises sont des viols, et il existe encore des magistrats incompétents sur ces questions.

    Dans quel monde vivons-nous pour que de tels propos soient tenus dans l’enceinte d’un lieu où la justice est supposée s’exercer pour défendre les faibles et les victimes ?

    Le sens de cette décision est inacceptable et surtout contraire à tous les droits : Les femmes doivent-elles laisser les hommes les violer ?

    Nous demandons au Ministère Public, de présenter des excuses à Anaëlle pour ces propos innommables et qui couvrent de honte la Justice.

    Nous exigeons que le Parquet général se désolidarise et forme appel de cette décision afin de requérir l’acquittement d’Anaëlle qui est victime dans cette affaire. Il a 10 jours pour le faire à compter de la date de la décision, soit jusqu’au 16 mai : il y a urgence !

    La légitime défense est un droit naturel et imprescriptible. Ce droit ne saurait être interdit aux femmes contre les violences masculines.

    Nous demandons à Monsieur Éric Dupond-Moretti de condamner ces propos de l’Avocat général, et de respecter les obligations de formation initiale et continue des magistrats et des experts à la victimologie et à la traumatologie, pour que de tels propos ne soient plus jamais entendus dans une cour d’assises ou ailleurs !

    Anaëlle a été contrainte de se défendre contre l’homme qui la violait en le tuant. Elle est victime. Elle doit être protégée et respectée.

    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/080521/une-fois-de-plus-le-droit-de-legitime-defense-est-refuse-aux-femmes

    #prostitution #misogynie #putophobie #viol #culture_du_viol #injustice #légitime_défense

  • Birmanie : "Chaque sanction économique est un revers pour les milit...
    https://diasp.eu/p/12859593

    Birmanie : « Chaque sanction économique est un revers pour les militaires »

    Alors que la répression se poursuit en Birmanie, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ont progressivement réimposé des sanctions économiques contre les militaires. Leur objectif : couper leurs revenus. Même si ces nouvelles mesures auront certainement un impact limité, elles ont un effet psychologique positif sur les manifestants.

    Couper les revenus des généraux birmans pour mettre fin à la répression sanglante. Après le coup d’État du 1er février, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont progressivement réimposé des sanctions contre les militaires, visant notamment deux vastes conglomérats contrôlés par l’armée, la Myanmar Economic Holdings Public Company Limited (MEHL) et la Myanmar Economic Corporation Limited (...)

  • #Campagnes de #dissuasion massive

    Pour contraindre à l’#immobilité les candidats à la migration, jugés indésirables, les gouvernements occidentaux ne se contentent pas depuis les années 1990 de militariser leurs frontières et de durcir leur législation. Aux stratégies répressives s’ajoutent des méthodes d’apparence plus consensuelle : les campagnes d’information multimédias avertissant des #dangers du voyage.

    « Et au lieu d’aller de l’avant, il pensa à rentrer. Par le biais d’un serment, il dit à son cousin décédé : “Si Dieu doit m’ôter la vie, que ce soit dans mon pays bien-aimé.” » Cette #chanson en espagnol raconte le périple d’un Mexicain qui, ayant vu son cousin mourir au cours du voyage vers les États-Unis, se résout à rebrousser chemin. Enregistrée en 2008 grâce à des fonds gouvernementaux américains, elle fut envoyée aux radios de plusieurs pays d’Amérique centrale par une agence de #publicité privée, laquelle se garda bien de révéler l’identité du commanditaire (1).

    Arme de découragement typiquement américaine ? Plusieurs États européens recourent eux aussi à ces méthodes de #communication_dissuasive, en particulier depuis la « crise » des réfugiés de l’été 2015. En #Hongrie comme au #Danemark, les pouvoirs publics ont financé des publicités dans des quotidiens libanais et jordaniens. « Les Hongrois sont hospitaliers, mais les sanctions les plus sévères sont prises à l’encontre de ceux qui tentent d’entrer illégalement en Hongrie », lisait-on ici. « Le Parlement danois vient d’adopter un règlement visant à réduire de 50 % les prestations sociales pour les réfugiés nouvellement arrivés », apprenait-on là (2). En 2017, plusieurs #artistes ouest-africains dansaient et chantaient dans un #clip intitulé #Bul_Sank_sa_Bakane_bi (« Ne risque pas ta vie »). « L’immigration est bonne si elle est légale », « Reste en Afrique pour la développer, il n’y a pas mieux qu’ici », « Jeunesse, ce que tu ignores, c’est qu’à l’étranger ce n’est pas aussi facile que tu le crois », clamait cette chanson financée par le gouvernement italien dans le cadre d’une opération de l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) baptisée « #Migrants_conscients » (3).

    « Pourquoi risquer votre vie ? »

    Ces campagnes qui ciblent des personnes n’ayant pas encore tenté de rejoindre l’Occident, mais susceptibles de vouloir le faire, insistent sur l’inutilité de l’immigration irrégulière (ceux qui s’y essaient seront systématiquement renvoyés chez eux) et sur les rigueurs de l’« État-providence ». Elles mettent en avant les dangers du voyage, la dureté des #conditions_de_vie dans les pays de transit et de destination, les #risques de traite, de trafic, d’exploitation ou tout simplement de mort. Point commun de ces mises en scène : ne pas évoquer les politiques restrictives qui rendent l’expérience migratoire toujours plus périlleuse. Elles cherchent plutôt à agir sur les #choix_individuels.

    Déployées dans les pays de départ et de transit, elles prolongent l’#externalisation du contrôle migratoire (4) et complètent la surveillance policière des frontières par des stratégies de #persuasion. L’objectif de #contrôle_migratoire disparaît sous une terminologie doucereuse : ces campagnes sont dites d’« #information » ou de « #sensibilisation », un vocabulaire qui les associe à des actions humanitaires, destinées à protéger les aspirants au départ. Voire à protéger les populations restées au pays des mensonges de leurs proches : une vidéo financée par la #Suisse (5) à destination du Cameroun enjoint ainsi de se méfier des récits des émigrés, supposés enjoliver l’expérience migratoire (« Ne croyez pas tout ce que vous entendez »).

    Initialement appuyées sur des médias traditionnels, ces actions se développent désormais via #Facebook, #Twitter ou #YouTube. En #Australie, le gouvernement a réalisé en 2014 une série de petits films traduits dans une quinzaine de langues parlées en Asie du Sud-Est, en Afghanistan et en Indonésie : « Pas question. Vous ne ferez pas de l’Australie votre chez-vous. » Des responsables militaires en treillis exposent d’un ton martial la politique de leur pays : « Si vous voyagez par bateau sans visa, vous ne pourrez jamais faire de l’Australie votre pays. Il n’y a pas d’exception. Ne croyez pas les mensonges des passeurs » (6).

    Les concepteurs ont sollicité YouTube afin que la plate-forme diffuse les #vidéos sous la forme de publicités précédant les contenus recherchés par des internautes susceptibles d’émigrer. Le recours aux #algorithmes permet en effet de cibler les utilisateurs dont le profil indique qu’ils parlent certaines langues, comme le farsi ou le vietnamien. De même, en privilégiant des vidéos populaires chez les #jeunes, YouTube facilite le #ciblage_démographique recherché. Par la suite, ces clips ont envahi les fils d’actualités Facebook de citoyens australiens issus de l’immigration, sélectionnés par l’#algorithme car ils parlent l’une des langues visées par la campagne. En s’adressant à ces personnes nées en Australie, les autorités espéraient qu’elles inviteraient elles-mêmes les ressortissants de leur pays d’origine à rester chez eux (7).

    C’est également vers Facebook que se tourne le gouvernement de la #Norvège en 2015. Accusé de passivité face à l’arrivée de réfugiés à la frontière russe, il finance la réalisation de deux vidéos, « Pourquoi risquer votre vie ? » et « Vous risquez d’être renvoyés » (8). Les utilisateurs du réseau social avaient initialement la possibilité de réagir, par le biais des traditionnels « j’aime » ou en postant des commentaires, ce qui aurait dû permettre une circulation horizontale, voire virale, de ces vidéos. Mais l’option fut suspendue après que la page eut été inondée de commentaires haineux issus de l’extrême droite, suscitant l’embarras de l’État.

    Ici encore, Facebook offre — ou plutôt, commercialise — la possibilité de cibler des jeunes hommes originaires d’Afghanistan, d’Éthiopie et d’Érythrée, dont le gouvernement norvégien considère qu’ils ne relèvent pas du droit d’asile. L’algorithme sélectionne en particulier les personnes situées hors de leur pays d’origine qui ont fait des recherches sur Internet dénotant leur intérêt pour l’Europe et la migration. Il s’agit de toucher des migrants en transit, qui hésitent quant à leur destination, et de les dissuader de choisir la Norvège. Les Syriens ne font pas partie des nationalités visées, afin de ne pas violer le droit d’asile. De même, le message mentionne explicitement que seuls les adultes seront refoulés, afin de ne pas contester le droit des enfants à être pris en charge.

    À plusieurs reprises, depuis 2015, les autorités belges ont elles aussi utilisé Facebook pour ce type d’initiatives (9). En 2018, des photographies de centres de détention et d’un jeune migrant menotté, assorties du slogan « Non à l’immigration illégale. Ne venez pas en #Belgique » (10), furent relayées à partir d’une page Facebook créée pour l’occasion par l’Office des étrangers. Cette page n’existait toutefois qu’en anglais, ce qui a fait croire à un faux (y compris parmi les forces de l’ordre), poussant le gouvernement belge à la supprimer au profit d’un site plus classique, humblement intitulé « Faits sur la Belgique » (11).

    Si de telles initiatives prolifèrent, c’est que les États européens sont engagés dans une course à la dissuasion qui les oppose les uns aux autres. Le 30 mai 2018, en France, M. Gérard Collomb, alors ministre de l’intérieur, affirmait lors d’une audition au Sénat que les migrants faisaient du « #benchmarking » pour identifier les pays les plus accueillants. Cette opinion semble partagée par ses pairs, et les États se montrent non seulement fermes, mais soucieux de le faire savoir.

    Le recours aux plates-formes de la Silicon Valley s’impose d’autant plus aisément que les autorités connaissent l’importance de ces outils dans le parcours des migrants. Une très large majorité d’entre eux sont en effet connectés. Ils dépendent de leur #téléphone_portable pour communiquer avec leur famille, se repérer grâce au #GPS, se faire comprendre par-delà les barrières linguistiques, conserver des photographies et des témoignages des atrocités qui justifient leur demande d’asile, appeler au secours en cas de naufrage ou de danger, ou encore retrouver des connaissances et des compatriotes dispersés.

    Un doute taraudait les autorités des États occidentaux : en connectant les individus et en leur facilitant l’accès à diverses sources d’information, les #technologies_numériques ne conféraient-elles pas une plus grande #autonomie aux migrants ? Ne facilitaient-elles pas en définitive l’immigration irrégulière (12) ? Dès lors, elles s’emploieraient à faire de ces mêmes outils la solution au problème : ils renseignent sur la #localisation et les caractéristiques des migrants, fournissant un canal privilégié de communication vers des publics ciblés.

    Systématiquement financées par les États occidentaux et impliquant de plus en plus souvent les géants du numérique, ces campagnes mobilisent aussi d’autres acteurs. Adopté sous les auspices de l’Organisation des Nations unies en 2018, le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (ou pacte de Marrakech) recommande ainsi de « mener des campagnes d’information multilingues et factuelles », d’organiser des « réunions de sensibilisation dans les pays d’origine », et ce notamment pour « mettre en lumière les risques qu’il y a à entreprendre une migration irrégulière pleine de dangers ». Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’OIM jouent donc le rôle d’intermédiaires privilégiés pour faciliter le financement de ces campagnes des États occidentaux en dehors de leur territoire.

    Efficacité douteuse

    Interviennent également des entreprises privées spécialisées dans le #marketing et la #communication. Installée à Hongkong, #Seefar développe des activités de « #communication_stratégique » à destination des migrants potentiels en Afghanistan ou en Afrique de l’Ouest. La société australienne #Put_It_Out_There_Pictures réalise pour sa part des vidéos de #propagande pour le compte de gouvernements occidentaux, comme le #téléfilm #Journey, qui met en scène des demandeurs d’asile tentant d’entrer clandestinement en Australie.

    Enfin, des associations humanitaires et d’aide au développement contribuent elles aussi à ces initiatives. Créée en 2015, d’abord pour secourir des migrants naufragés en Méditerranée, l’organisation non gouvernementale (ONG) #Proactiva_Open_Arms s’est lancée dans des projets de ce type en 2019 au Sénégal (13). Au sein des pays de départ, des pans entiers de la société se rallient à ces opérations : migrants de retour, journalistes, artistes, dirigeants associatifs et religieux… En Guinée, des artistes autrefois engagés pour l’ouverture des frontières militent à présent pour l’#immobilisation de leurs jeunes compatriotes (14).

    Le #discours_humanitaire consensuel qui argue de la nécessité de protéger les migrants en les informant facilite la coopération entre États, organisations internationales, secteurs privé et associatif. La plupart de ces acteurs sont pourtant étrangers au domaine du strict contrôle des frontières. Leur implication témoigne de l’extension du domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière.

    Avec quelle #efficacité ? Il existe très peu d’évaluations de l’impact de ces campagnes. En 2019, une étude norvégienne (15) a analysé leurs effets sur des migrants en transit à Khartoum, avec des résultats peu concluants. Ils étaient peu nombreux à avoir eu connaissance des messages gouvernementaux et ils s’estimaient de toute manière suffisamment informés, y compris à propos des aspects les plus sombres de l’expérience migratoire. Compte tenu de la couverture médiatique des drames de l’immigration irrégulière, il paraît en effet vraisemblable que les migrants potentiels connaissent les risques… mais qu’ils migrent quand même.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/03/PECOUD/62833
    #migrations #réfugiés #privatisation #Italie #humanitaire #soft_power

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    Ajouté à la métaliste sur les #campagnes de #dissuasion à l’#émigration :
    https://seenthis.net/messages/763551

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