Les feux de forêt en Méditerranée : un faux procès contre Nature | Cairn.info
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Pas tout lu
Le caractère pyrophile de la végétation méditerranéenne est le résultat d’une longue évolution qui remonte au moins au Néolithique. L’intensification des #incendies, liée au développement des #cultures et à la nécessité d’ouvrir des espaces de #pâturage pour les #troupeaux_domestiques, a largement contribué à diffuser les chênes sempervirents et les pins méditerranéens, au détriment parfois de forêts caducifoliées préexistantes comme l’a démontré A. Durand (1998) pour le Languedoc. En Espagne, parmi les nombreux gisements anthracologiques analysés par J.-L. Vernet (1997, p. 129), celui de la Cova de Cendres (province d’Alicante) est l’un des plus représentatifs de la transformation ancienne des #paysages_forestiers_méditerranéens par le feu. Vers 7 500 BP, la végétation de cette région ibérique se composait d’une chênaie verte, accompagnée par un chêne caducifolié (probablement le chêne faginé). L’exploitation de la chênaie, ainsi que la pratique de l’élevage et de l’agriculture, se sont traduites par une première phase d’ouverture des peuplements vers 6 000 BP. L’utilisation du feu est signée par l’apparition de bio-indicateurs pyrophiles comme le #pin_d’Alep. La substitution de la chênaie par une pinède à pin d’Alep n’apparaît qu’au début du #Néolithique, entre 6 000 et 4 500 BP. Elle est liée en grande partie à la multiplication des incendies d’origine humaine. La répétition des feux durant le #Chalcolithique et l’âge du Bronze, entre 4 000 et 3 000 BP, a provoqué l’expansion d’un matorral composé de #pyrophytes (ciste, romarin, lavande, bruyère multiflore) au détriment de la #pinède.