Un second degré illisible
« Dans le sillage des piteuses attaques à l’encontre de la militante
écologiste suédoise Greta Thunberg, un article d’Arrêt sur images
(média auquel je collabore) épingle un dessin de Riss dans le dernier
numéro de Charlie, raillant le silence de la jeune fille face au
pélerinage vers la Mecque. Mentionné par l’intermédiaire d’un tweet du vice-président du mouvement réactionnaire Debout la France, Patrick Mignon, qui se félicite de la dénonciation « du côté très sélectif des indignations de la #PythieàCouettes » (sic), la caricature de Greta Thunberg voisine avec les injures sexistes de Dominique Bussereau, l’ironie lourdement scatologique de Florian Philippot ou les montages malveillants de Régis de Castelnau. »
(…)
« Mais, comme le suggère Marylin Maeso, une part du problème posé par le dessin de Riss vient de la position ambigüe du magazine, qui défend le point de vue écologique, tout en participant à la critique du
spectacle qui accompagne les apparitions de Greta Thunberg. La
couverture du 24 juillet illustre bien la demi-mesure qui consiste à
se moquer des ricaneurs, sans soutenir pleinement la militante. Le
thread de Maeso fait également l’impasse sur l’islamophobie déclarée de Riss, qui a favorisé une lecture au premier degré du dessin, malgré une tentative maladroite de mise à distance (à travers la mention : « comme par hasard »). (…) »