• Proposition de loi visant à interdire l’usage de l’#écriture_inclusive
    Rapport n° 67 (2023-2024), déposé le 25 octobre 2023

    AVANT-PROPOS

    I. ÉCRITURE « INCLUSIVE » OU NOVLANGUE EXCLUANTE ?
    A. DES PRATIQUES QUI SE DÉVELOPPENT RAPIDEMENT
    1. Qu’est-ce que l’écriture dite « inclusive » ?
    2. Un phénomène loin d’être marginal
    B. UNE DÉMARCHE QUI SOULÈVE DE NOMBREUSES DIFFICULTÉS
    1. Une écriture non neutre
    2. Une contrainte importante sur une langue déjà menacée
    3. Une menace pour l’intelligibilité et l’accessibilité des textes
    II. UNE PROPOSITION DE LOI NÉCESSAIRE POUR DISSIPER DES INCERTITUDES JURIDIQUES
    A. DES INCERTITUDES JURIDIQUES
    1. Quelques grands principes et deux circulaires
    2. Une jurisprudence hésitante
    B. UNE PROPOSITION DE LOI POUR CLARIFIER LE DROIT
    C. LA POSITION DE LA COMMISSION

    EXAMEN DES ARTICLES

    Article 1er

    Interdiction de l’usage de l’écriture dite inclusive dès lors que le droit exige l’utilisation du français
    Article 2

    Conditions d’application et d’entrée en vigueur de la loi
    Intitulé de la proposition de loi

    EXAMEN EN COMMISSION
    LISTE DES PERSONNES ENTENDUES
    RÈGLES RELATIVES À L’APPLICATION DE L’ARTICLE 45
    DE LA CONSTITUTION ET DE L’ARTICLE 44 BIS
    DU RÈGLEMENT DU SÉNAT (« CAVALIERS »)
    LA LOI EN CONSTRUCTION
    https://www.senat.fr/rap

    /l23-067/l23-067.html
    #France #interdiction #loi #novlangue #langue #menace #intelligibilité #accessibilité #incertitudes_juridiques #jurisprudence #circulaires #proposition_de_loi

    • 中性语言 - 维基百科,自由的百科全书
      https://zh.m.wikipedia.org/wiki/%E4%B8%AD%E6%80%A7%E8%AF%AD%E8%A8%80

      Trop compliqué:e pour moi. Désormais je contournerai le problème en ne m"exprimant plus qu’en chinois, qui ne connait pas le problème de no lamgues.

      Le chinois est une langue super simple qui ne connais ni genre, ni temps ni conjugaison ou déclinaison. Il n’y a mėme pas de singulier ou pluriel. Tu dis simplemen « il y en a plusieurs » avec un seul « mot » (们) qui établit son contexte par sa position. Si tu veux dire expressément qu’il n’y a qu’un seul spécimen de quelque chose ( 一个 x ) tu le dis simplement. S’il est important de savoir s’il s’agit de quelque chose de féminin (女)ou masculin (男), tu fais pareil. Tu ne mentionne expressément que les qualités exceptionnelles, tout le reste est contexte.

      Les juristes ont raison sur un point : il est très difficile voire impossible de formuler des textes de droit en chinois qui ne comportent pas ambiguité. On est confronté en chinois à un nombre d’éléments de grammaire très réduit au profit de la syntaxe. Chaque idéogramme correspond à un nombre élevé de significations différents et parfois contradictoires. Cette particularité fait que le chinois ancient dépasse en complexité le grec antique.

      On peut sans doute affirmer que nos grammaires ont une grande influence sur notre logique, notre manière de penser. Nos batailles liguistiques n’existeraient pas, si nous avions appris à parler et penser d’une manière plus libre, peut-être plus chinoise ;-)

      Voici ce que dit wikipedia en chinois à propos de l’écriture inclusive.

      Un langage neutre signifie éviter l’utilisation d’un langage qui est préjugé contre un sexe ou un genre particulier. En anglais, certaines personnes préconisent d’utiliser des noms non sexistes pour désigner des personnes ou des professions [1] et d’arrêter d’utiliser des mots à connotation masculine. Par exemple, le mot hôtesse de l’air est un titre de poste spécifique au sexe, et le mot neutre correspondant devrait être agent de bord. En chinois , certains caractères chinois à connotation positive et négative auront le mot « 女 » comme radical .Un langage neutre signifie éviter l’utilisation d’un langage qui est préjugé contre un sexe ou un genre particulier. En anglais, certaines personnes préconisent d’utiliser des noms non sexistes pour désigner des personnes ou des professions et d’arrêter d’utiliser des mots à connotation masculine. Par exemple, le mot hôtesse de l’air est un titre de poste spécifique au sexe, et le mot neutre correspondant devrait être agent de bord . En chinois , certains caractères chinois à connotation positive et négative auront le mot « 女 » comme radical .

      Attention, traduction Google

    • Suggérer l’utilisation du kotava comme langue de communication dans l’administration :

      Les substantifs et les pronoms sont invariables ; il n’existe aucun système de déclinaison. Il n’y a pas non plus de genre. Si l’on souhaite insister sur le sexe d’une personne ou d’un animal il est possible d’utiliser les suffixes dérivationnels -ye (pour les êtres vivants de sexe masculin) et -ya (pour les êtres vivant de sexe féminin).

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Kotava

    • Guerre d’usure contre l’écriture inclusive… et l’#égaconditionnalité

      Les #conservateurs, en mal de notoriété, épuisent les féministes avec un énième texte contre l’écriture inclusive. Ce texte veut interdire cette écriture à celles et ceux qui reçoivent des fonds publics. #Anti-égaconditionnalité !

      Quelques jours après l’échec du Rassemblement National (RN), Les Républicains (LR) réussissent à imposer un #débat_parlementaire pour interdire l’écriture inclusive ! Le 12 octobre dernier, le RN avait inscrit un texte dans sa « niche » parlementaire à l’#Assemblée_nationale. Mais il avait fini par le retirer avant de se voir opposer un rejet. Des députés LR qui s’étaient alliés à lui, puis rétractés, réservaient sans doute leurs forces pour soutenir leurs collègues du Sénat.
      Car mercredi 25 octobre, les sénateur.trice.s de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat ont adopté une proposition de loi voulant « protéger la langue française  » de ses « #dérives  ». Une proposition qui sera examinée le 30 octobre.

      Le bruit des conservateurs, la fatigue des féministes

      Une #grosse_fatigue a alors gagné le mouvement féministe sur les réseaux sociaux. Impossible de compter le nombre de proposition de lois, de circulaires, de textes outragés, de déclarations solennelles s’attaquant à l’#égalité dans le #langage. Vouloir restaurer la #domination_masculine dans la #langue_française permet aux conservateurs de se faire mousser à bon compte auprès de leur électorat. Et pendant qu’ils occupent le devant de la scène sous les ors de la République, les féministes s’épuisent à démontrer la #justesse de leur combat avec beaucoup moins de moyens pour se faire entendre.

      Le #rouleau_compresseur est en marche. La proposition de la commission sénatoriale, qui avait été déposée par « Le sénateur » -c’est ainsi qu’elle se présente- LR #Pascale_Gruny en janvier 2022, a peu de chance d’aboutir dans sa totalité à une loi tant elle est excessive. Mais elle permet une nouvelle fois de sédimenter le discours conservateur dans l’opinion. Un discours attaché à ce que « le masculin l’emporte ».

      Pascale Gruny a eu les honneurs de l’émission « Les grandes gueules » sur RMC . Elle a pu nier le poids du #symbole : « Que le masculin l’emporte sur le féminin, c’est simplement une règle de grammaire, cela ne veut pas dire que les hommes sont supérieurs aux femmes, c’est ridicule » a-t-elle asséné. « Le but c’est de l’interdire dans les contrats, les publications de la vie privée pour que cela ne s’utilise plus. Et je veux aussi que cela disparaisse de l’#université comme à Sciences-po où c’est obligatoire je crois. »

      Le texte proposé veut très largement bannir l’écriture inclusive « dans tous les cas où le législateur exige un document en français », comme les modes d’emploi, les contrats de travail ou autres règlements intérieurs d’entreprises, mais aussi les actes juridiques. « Tous ces documents seraient alors considérés comme irrecevables ou nuls » s’ils utilisent l’écriture inclusive, dite aussi #écriture_épicène.
      Ces conservateurs ne se sont toujours pas remis de l’approbation, par le Tribunal de Paris en mars dernier, d’inscrire l’écriture inclusive dans le marbre de plaques commémoratives (lire ici).

      Pas de #subvention si le masculin ne l’emporte pas

      Le texte de Pascale Gruny fait même de l’anti-égaconditionnalité en interdisant l’écriture inclusive aux « publications, revues et communications diffusées en France et qui émanent d’une personne morale de droit public, d’une personne privée exerçant une mission de service public ou d’une personne privée bénéficiant d’une subvention publique ». Les journaux qui reçoivent des subventions publiques devraient être concernés ?…

      Rappelons que l’égaconditionnalité des finances publiques revendiquée par les féministes consiste à s’assurer que les #fonds_publics distribués ne servent pas à financer des activités qui creusent les inégalités entre femmes et hommes… Ici on parlerait de patriarcatconditionnalité…

      C’est aussi un combat qui épuise les féministes.

      https://www.lesnouvellesnews.fr/guerre-dusure-contre-lecriture-inclusive-et-legaconditionnalite

      #épuisement #féminisme

    • Pour une fois je me permets d’avoir une opinion alors que d’habitude j’essaie de me tenir aux choses que je sais et de me taire ou de poser de questions par rapports aux autres sujets.

      Ne perdons pas trop de temps avec des discussions inutiles. Si le langage et l’écriture appelés inclusifs deviennent assez populaires parce qu’ils correspondent à une pratique partagée par assez de monde, si cette relative nouveauté est plus qu’un dada des intellectuels, si le peuple adopte ces formes d’expression, aucun décret n’arrêtera leur avancée.

      Je suis content d’avoir été en mesure d’apprendre un français approximatif, assez bon pour me faire comprendre et je ne verrai plus le jour du triomphe ou de la défaite de telle ou telle forme de français. Ces processus durent longtemps.

      Alors je préfère investir un peu de mon temps pour améliorer mes compétences en chinois. Cette langue me promet la même chose qui m’a fait prendre la décision d’apprendre le français. Avec l’apprentissage d’une nouvelle langue on découvre le monde sous d’autres angles, on adopte de nouvelles façons de raisonner et d’agir, on développe une personnalité supplémentaire, on n’est plus jamais seul. Parfois je me demande, ce que ferait mon caractère chinois à ma place quand ma personnalité allemande, française ou états-unienne me fait prendre une décision.

      Ma pratique des langues que je maîtrise changera au rythme auquel je les utiliserai. Je continuerai alors de le mentionner quand le sexe d’une personne a une importance et une signification, si c’est nécessaire pour dire ce que j’ai à dire. Pour le reste je me tiens aux règles qu’on m’a enseignées et aux habitudes que j’ai prises.

      Je comprends la peur de l’invisibilité et le besoin de la combattre parce que je passe une grande partie de ma vie à donner une voix aux personnes qui sont comme moi rendus invisibles par le pouvoir en place, par les mécanismes inscrits dans nos sociétés et par la méchanceté et le dédain des imbéciles. Chaque langue connaît des manières de s’attaquer à ce défi.

      Je suis curieux comment l’écriture et le langage inclusif cohabiteront ou pas avec cette multitude de formes d’expression chères à celles et ceux qui en sont maîtresses et maîtres et les considèrent comme les leurs.

      #écriture_inclusive #français #chinois #dialectes #patois #allemand

    • #mecsplications sur l’inclusivité et détournement de ce qui est préoccupant dans ce post.

      Les langues sont vivantes et tout gouvernement/état qui cherche à imposer aux populations de contrôler leurs expressions du langage tend au totalitarisme. #police_du_langage

      A contrario, l’écriture inclusive est un signe qui déplait aux conservateurs et aux fascistes parce qu’elle est manifestation politique du vivre ensemble, du soin à marquer que les inégalités de genre ne sont plus acceptables et de la résistance vivante à une langue moribonde, celle du patriarcat. Une petite révolution à la barbe des tenants du pouvoir et tout cela uniquement par le langage cela appelle des lois et de la répression.

      Quelle mauvais blague.

      Les rétrogrades de Toulouse ne s’y sont pas trompés, ils ont carrément interdit l’usage de l’écriture inclusive. 23/06/2021
      https://www.ladepeche.fr/2021/06/22/toulouse-pas-decriture-inclusive-au-capitole-9624088.php

      #féminisme #écriture_inclusive

    • #militantisme #langues_vivantes #langue_écrite #langue_parlée

      Et justement : les passions tristes des forces réactionnaires :

      «  Il existe d’autres moyens d’inclure le féminin dans la langue française  », expose la conseillère municipale d’opposition qui juge «  intéressant de réfléchir à ces questions sans passion.  »

      Qu’iels aillent bien tou·tes se faire cuire le cul, ces administrateurs·rices du cheptel humain :-))

    • Mais la française est vraiment horrible, il faut absolument la interdire avant qu’elle ne se diffuse partout, elle va nous falloir rapidement accepter l’écriture inclusive ou toute la morale patriarcale de notre chère Jeanne Jack Rousselle va se retrouver à la ruisselle. Pensez donc à cette genre de traduction

      « Toute l’éducation des hommes doit être relative à les femmes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’elles, les élever jeunes, les soigner grandes, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des hommes dans toutes les temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance. »

    • La Monde ne sait pas ce qu’est la pointe médiane, et utilise des pointes de ponctuation (et en les doublant) pour dénoncer la usage qu’elle méconnait. C’est quand même savoureuse.

      sénateur.rice.s

      c’est pourtant simple la pointe médiane c’est à la milieu, comme ça

      sénatrice·s

      la texte législative de ces andouilles qui n’ont rien à asticoter dans leur cervelle a donc été adoptée par la sénate cette nuit

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/31/ecriture-inclusive-le-senat-adopte-un-texte-interdisant-la-pratique-dans-tou

      #les_crétins_du_palais_du_luxembourg

    • C’est difficile de suivre cette débat avec la novlangue employée par les député·es ; par exemple j’ai cherché la terme de wokisme dans la dictionnaire et je n’ai rien trouvée. Et sinon pour pointer une contradiction, elle me semble qu’il y a déjà une loi AllGood qui vise à défendre l’immutabilité éternelle de la française — mais que la startup nachioune n’en a pas grand chose à faire.

    • la enjeu est de montrer que la culture française est sage et docile ( Au-delà de Versailles et de St Cloud c’est la jungle ) et que grâce à macron et toutes celleux accrocs à ses jolies mollettes de roitelet la langue française constitue une socle immuable. (ici j’adore l’aspect sable mouvant de la langue, tu crois que tu la maitrises qu’elle t’appartient enfermé dans les dogmes coloniaux des institutions et hop, nique ta novlangue)

      Iels ont donc si peur que la langue française soit vivante et évolue, je trouve ça juste extraordinaire d’en arriver à légiférer pour un point médian. Enchainez ce point médian tout de suite et jetez le au cachot ! Oui maitre·sse.

    • Le « François » dans tous ses états ...
      #château-Macron (du gros qui fait tache)
      https://seenthis.net/messages/1023508#message1023947

      #tataouinage (?) #québecois
      https://fr.wiktionary.org/wiki/tataouiner
      (Et donc rien à voir avec Tataouine, ville de Tunisie passée dans le langage populaire pour évoquer un endroit perdu au bout du monde)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tataouine
      En arabe,
      تطاوين
      se prononce un peu comme Tatooine qui est une planète-désert de l’univers de fiction Star Wars.
      Il n’y a pas de hasard, enfin, si, peut-être, un peu quand même ...

  • Actualités météo : Ouragan Otis au Mexique : le plus gros raté du siècle 25/10/2023
    https://www.meteo-paris.com/actualites/ouragan-otis-au-mexique-le-plus-gros-rate-du-siecle

    Dans la nuit du mercredi 25 octobre 2023, l’ouragan Otis a frappé Acapulco au Mexique en tant que système de catégorie 5 ! Sa violence n’avait été anticipée par aucun modèle et a pris de court la population.

    (...)

    Non seulement Otis fut un ouragan particulièrement violent au moment de toucher terre mais le phénomène a également connu une intensification stupéfiante de rapidité ! L’animation ci-dessous montre sa transition très rapide d’une simple tempête tropicale à un ouragan surpuissant de catégorie 5. Celle-ci s’est effectuée en l’espace de 18 heures seulement ! Dans l’histoire, seul le terrible ouragan Patricia en 2015 s’était intensifié (un peu) plus rapidement. Il a donc été très difficile de prévenir la population de l’intensité du phénomène qui les attendait, d’autant plus qu’il y a eu un raté monumental dans les prévisions...

    Ils nous font une macronade. Et en plus, ils te rappellent que ça avait déjà eu lieu, et que ça avait même été plus rapide.

    #qui_aurait_pu_prédire

  • Intentionnalité, anarchisme et art
    https://www.partage-noir.fr/intentionnalite-anarchisme-et-art

    Dans une collection d’affiches de la CNT-AIT espagnole, il en existe une ayant comme sujet une voiture de luxe. S’il n’y avait pas eu les acronymes du mouvement anarcho-syndicaliste, on eut pu croire qu’il s’agissait d’une publicité du genre de celle imprimée sur papier couché et en polychromie que distribuent les représentants de voitures de haut de gamme. Suffit-il de quelques lettres « magiques » pour transformer un message publicitaire en propagande politique ou, mieux encore, en signe artistique ? Que gagne-t-on à être artiste ?

    / Camille Pissarro , #Félix_Vallotton, #František_Kupka, #Maximilien_Luce, #Théophile_Alexandre_Steinlen, CIRA (...)

    #Que_gagne-t-on_à_être_artiste_ ? #Camille_Pissarro_ #CIRA_Lausanne
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/05_broch-gtl-anartistes.pdf

  • Sénateurs et députés trouvent un accord sur le projet de loi « pour le plein-emploi »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/24/senateurs-et-deputes-trouvent-un-accord-sur-le-projet-de-loi-pour-le-plein-e

    [...] Malgré les réticences des sénateurs, l’accord de la CMP consacre le changement de nom de Pôle emploi en France Travail, comme le souhaitait le président de la République, Emmanuel Macron. Un nouveau nom pour l’opérateur auquel seront désormais inscrits tous les demandeurs d’emploi, y compris les bénéficiaires du RSA, qui n’étaient pas tous enregistrés à Pôle emploi. Les allocataires devront signer un « contrat d’engagement » défait de son caractère « réciproque », comme cela avait été ajouté par l’opposition de gauche à l’Assemblée nationale.

    Ce nouveau contrat engagera les bénéficiaires du RSA à des heures d’activité conditionnant le versement de l’allocation, mesure phare de ce projet de loi. Les allocataires devront s’acquitter d’« au moins quinze heures » d’activité hebdomadaires, sans borne haute, pour toucher les 607 euros mensuels (pour une personne seule). Une du[...]rée qui pourra être minorée « pour des raisons liées à la situation individuelle de l’intéressé », notamment s’il fait face à de trop sérieux freins à l’emploi. « Mais cela ne pourra pas être zéro non plus », précise le député (Horizons) du Nord et rapporteur du texte, Paul Christophe. Seules « les personnes rencontrant des difficultés particulières et avérées, en raison de leur état de santé, de leur handicap » ou les parents isolés « sans solution de garde pour un enfant de moins de 12 ans » peuvent être exclus du dispositif.[...]

  • #Edwy_Plenel : Israël-Palestine : la question morale

    Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. Que la légitimité internationale d’Israël s’accompagne de la négation des droits des Palestiniens n’a cessé de précipiter ce sommeil de la raison qui engendre des monstres. Seule cette lucidité politique est à même de défier la catastrophe en cours.

    LeLe sommeil de la raison produit des monstres. Avant de donner à voir, dans toute leur abomination, les désastres de la guerre (Los Desastres de la Guerra, 1810-1815), le peintre et graveur espagnol Francisco de Goya (1746-1828) avait intitulé ainsi l’une des gravures de sa série Los caprichos à la fin du XVIIIe siècle : El sueño de la razon produce monstruos. On y voit le peintre endormi tandis qu’une volée d’oiseaux nocturnes tourbillonne au-dessus de lui, symbolisant la folie et l’ignorance qui mènent l’humanité à sa perte.

    Nous vivons un moment semblable, d’obscurcissement et d’égarement. Spectateurs effarés, nous découvrons l’horreur des tueries de civils israéliens dans l’attaque terroriste du Hamas tandis que nous suivons l’hécatombe de civils palestiniens à Gaza sous les bombes de l’armée israélienne. Toutes ces vies humaines se valent, elles ont le même prix et le même coût, et nous nous refusons à cette escalade de la terreur où les crimes d’un camp justifieraient les crimes de l’autre. Mais nous nous sentons impuissants devant une catastrophe qui semble irrémédiable, écrite par avance tant ont été perdues, depuis si longtemps, les occasions de l’enrayer (pour mémoire mes alarmes de 2009, de 2010 et de 2014).

    Nous savons bien qu’il n’y a qu’une façon d’en sortir dans l’urgence : un cessez-le-feu immédiat sous contrôle des Nations unies afin de sauver les otages des deux bords, qui ouvrirait la voie à une solution politique dont la clé est la reconnaissance d’un État palestinien ayant lui-même reconnu l’État d’Israël. Mais, s’il peut arriver que d’un péril imminent naisse un salut improbable, cette issue semble un vœu pieux, faute de communauté internationale forte et unie pour l’imposer. Faute, surtout, de détermination des soutiens d’Israël, États-Unis au premier chef, pour freiner une volonté de vengeance qui ne fera qu’accélérer la course à l’abîme.

    Dès lors, comment échapper à un sentiment de sidération qu’aggrave le spectacle de désolation du débat politique et médiatique français ? À mille lieues de sa grandeur prétendue, la France officielle donne à voir son abaissement raciste, jetant la suspicion sur nos compatriotes musulmans et arabes, et son alignement impérialiste, rompant avec l’ancienne position équilibrée de sa diplomatie moyen-orientale. Indifférence aux oppressions et intolérance aux dissidences règnent sur cette médiocrité dont font les frais manifestations et expressions pro-palestiniennes, dans un climat maccarthyste qui distingue tristement notre pays des autres démocraties.

    Que faire ? Il importe déjà d’y voir clair. Ici, la responsabilité du journalisme, associant son devoir professionnel à son utilité sociale, est de trouer cette obscurité, en chassant les passions tristes et en s’éloignant des colères aveugles. Trouver son chemin, arriver à se repérer, réussir à ne pas s’égarer : autant d’impératifs vitaux par temps de propagande, que nous devons servir par une pratique aussi rigoureuse que sensible du métier. Elle suppose de résister au présent monstre de l’information en continu qui fonctionne à l’amnésie, perdant le fil de l’histoire, oubliant le passé qui la détermine, effaçant le contexte qui la conditionne (voir notre entretien-vidéo avec Bertrand Badie sur les mots et l’histoire du conflit).

    Mais il ne suffit pas de rendre compte. Il nous faut aussi échapper à la résignation qui guette, « cette accoutumance à la catastrophe dont le sentiment vague engourdit aujourd’hui tout désir d’action ». La formule est de l’historien Patrick Boucheron dans un récent libelle où il persiste, dans le sillage de Victor Hugo, à vouloir « étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait ». Secouant ce manteau de poussière dont le poids risque de nous paralyser, Le temps qui reste est une invitation inquiète à ne pas le perdre, ce temps, en refusant de se laisser prendre au piège de la catastrophe, tels des animaux saisis dans des phares, tétanisés et immobilisés par la conscience du péril.

    Car l’habitude, tissée de conformisme et de suivisme, est la meilleure alliée du pire en devenir. Voici donc, à l’instar de lucioles clignotant dans une nuit qui gagne, quelques repères qui nous guident pour affronter les désordres du monde et les folies des hommes. Quatre boussoles morales qui énoncent aussi ce à quoi nous refusons de nous habituer.
    1. Tout soutien inconditionnel est un aveuglement. Quel que soit le camp concerné. Quelle que soit la justesse de la cause.

    Aucun État, aucune nation, aucun peuple, et, partant, aucune armée, aucun parti, aucun mouvement, qui s’en réclame, ne saurait être soutenu inconditionnellement. Car, au-dessus d’eux, il y a une condition humaine universelle, dont découle un droit international sans frontières. Si, en 1948, l’année où est né l’État d’Israël, fut proclamée, à Paris, une Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est pour cette raison même : s’ils ne rencontrent aucun frein, les États, les nations ou les peuples, peuvent devenir indifférents à l’humanité et, par conséquent, dangereux et criminels.

    Adoptée à Paris en 1948 par les cinquante-huit États alors représentés à l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration de 1948 résulte de cette lucidité provoquée par la catastrophe européenne dont nationalisme et racisme furent les ressorts, conduisant au génocide des juifs d’Europe. Français, son rédacteur, René Cassin, Prix Nobel de la paix en 1968, s’était battu pour imposer, dans son intitulé, cette qualification d’« universelle » au lieu d’internationale : façon de signifier qu’un droit supérieur, celui de la communauté humaine, devait s’imposer aux États et aux nations dont ils se prévalent. Autrement dit de rappeler qu’aucun État, qu’aucune nation, qu’aucun peuple ne devrait se dérober, au prétexte de ses intérêts propres, à cette exigence de respect de l’égalité des droits.

    « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », énonce l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme la française de 1789, la Déclaration de 1948 dessine l’horizon d’une promesse, toujours inaccomplie et inachevée, sans cesse en chantier et à l’œuvre face aux égoïsmes renaissants des États et au risque qu’ils cèdent aux idéologies de l’inégalité. De ce point de vue, l’ajout de la dignité, notion sensible, aux droits, critère juridique, n’est pas indifférent, tout comme sa position première dans l’énoncé : il s’agit non seulement de respecter d’autres humains, mais aussi de se respecter soi-même. En somme, de rester digne, de savoir se tenir, se retenir ou s’empêcher, afin de ne jamais céder à la haine de l’homme.

    Chèque en blanc accordé à ses dirigeants et à ses militaires, l’affirmation d’un « soutien inconditionnel » à l’État d’Israël dans sa riposte au Hamas tourne le dos à ces valeurs universelles. Elle prolonge ce mépris pour le droit international que l’on invoque volontiers face à l’agression russe en Ukraine mais que l’on dénie à la Palestine par l’absolu non-respect des résolutions onusiennes condamnant, depuis 1967, les annexions et colonisations israéliennes de territoires palestiniens.
    2. Jamais la fin ne saurait justifier les moyens. Seuls les moyens utilisés déterminent la fin recherchée.

    Depuis soixante-quinze ans, la Palestine pose au monde une question morale : celle de la fin et des moyens. La légitimité d’Israël ne saurait se fonder sur la négation des droits des Palestiniens jusqu’à la commission répétée de crimes de guerre. Mais la contestation de l’occupation et de la colonisation ne saurait tolérer la négation de l’humanité des Israéliens.

    En franchissant ce pas avec les massacres et prises d’otage de civils, le Hamas a fait plus que nuire à la cause qu’il dit servir : il l’a déshonorée. Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites. Et le rappel de massacres commis en 1947-1948 par les composantes les plus extrémistes du sionisme, afin de faire fuir les Palestiniens, ne saurait en aucun cas lui servir d’excuses.

    La violence aveugle de l’oppresseur le discrédite, légitimant la résistance violente de l’opprimé. Jusqu’au processus de paix entamé en 1991, le mouvement national palestinien, alors sous la direction de Yasser Arafat et du Fath qui dominait l’Organisation de libération de la Palestine, a illustré cette règle éternelle des situations d’injustices où un peuple prétend en dominer un autre. Mais, par ses débats internes, son pluralisme assumé, son évolution revendiquée jusqu’à la reconnaissance de l’État d’Israël, il a fait sienne la conviction que la cause libératrice de l’opprimé exige une morale supérieure où sa riposte ne cède pas aux crimes reprochés à l’oppresseur.

    Il y a cinquante ans, en 1973, l’année de la guerre du Kippour dont le Hamas a choisi la date anniversaire pour son attaque sur Israël, un appel collectif d’intellectuels notables (parmi lesquels Edgar Morin, Laurent Schwartz, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet) rappelait ces « évidences morales et politiques fondamentales » : « Il n’y a pas de problème de la fin et des moyens. Les moyens font partie intégrante de la fin. Il en résulte que tout moyen qui ne s’orienterait pas en fonction de la fin recherchée doit être récusé au nom de la morale politique la plus élémentaire. Si nous voulons changer le monde, c’est aussi, et peut-être d’abord, par souci de moralité. […] Si nous condamnons certains procédés politiques, ce n’est pas seulement, ou pas toujours, parce qu’ils sont inefficaces (ils peuvent être efficaces à court terme), mais parce qu’ils sont immoraux et dégradants, et qu’ils compromettent la société de l’avenir. »

    Cette mise en garde vaut évidemment pour les deux camps. De 2023 à 2001, se risquer à comparer le 7-Octobre israélien au 11-Septembre états-unien, ce n’est pas seulement ignorer la question nationale palestinienne en souffrance, au prétexte d’une guerre de civilisation entre le bien occidental et le mal arabe, c’est surtout continuer de s’aveugler sur la suite. Le terrorisme faisant toujours la politique du pire, les désordres actuels du monde résultent de la riposte américaine, à la fois mensongère et criminelle, détruisant un pays, l’Irak, qui n’y était pour rien, tout en semant un discrédit universel par une violation généralisée des droits humains dont l’Occident paye encore le prix. Loin de détruire l’adversaire désigné, il en a fait surgir d’autres, d’Al-Qaïda à Daech, encore plus redoutables.
    3. Au cœur du conflit israélo-palestinien, la persistance de la question coloniale ensauvage le monde.

    Porté par le mouvement sioniste qui avait obtenu la création d’un foyer national juif en Palestine, la création de l’État d’Israël en 1948 a été unanimement approuvée par les puissances victorieuses du nazisme. L’incommensurabilité du crime contre l’humanité, jusqu’à l’extermination par le génocide, commis contre les juifs d’Europe, légitimait le nouvel État. Une faute abominable devait être réparée en offrant aux juifs du monde entier un refuge où ils puissent vivre dans la tranquillité et la sécurité, à l’abri des persécutions.

    Si, aujourd’hui, Israël est un des endroits du monde où les juifs vivent avec angoisse dans le sentiment inverse, c’est parce que la réparation du crime européen s’est accompagnée de l’injustice commise contre les Palestiniens. Ce faisant, l’Occident – cette réalité politique dont les États-Unis ont alors pris le leadership – a prolongé dans notre présent le ressort passé de la catastrophe européenne : le colonialisme. Se retournant contre l’Europe et ses peuples, après avoir accompagné sa projection sur le monde, le colonialisme fut l’argument impérial du nazisme, avec son cortège idéologique habituel de civilisations et d’identités supérieures à celles des peuples conquis, soumis ou exclus.

    La colonisation ne civilise pas, elle ensauvage. Le ressentiment nourri par l’humiliation des populations dépossédées s’accompagne de l’enfermement des colons dans une posture conquérante, d’indifférence et de repli. L’engrenage est aussi redoutable qu’infernal, offrant un terrain de jeu idéal aux identités closes où la communauté devient une tribu, la religion un absolu et l’origine un privilège. Dès lors, accepter le fait colonial, c’est attiser le foyer redoutable d’une guerre des civilisations qu’illustre la radicalisation parallèle des deux camps, le suprémacisme juif raciste de l’extrême droite israélienne faisant écho à l’idéologie islamique du Hamas et de ses alliés, dans la négation de la diversité de la société palestinienne.

    Dialoguant en 2011, dans Le Rescapé et l’Exilé, avec le regretté Stéphane Hessel, qui accompagna depuis l’ONU où il était diplomate la création de l’État juif en Palestine, Elias Sanbar rappelle cette origine d’un conflit qui ne cessera de s’aggraver tant qu’elle ne sera pas affrontée : « On ne peut certes pas refaire l’histoire, mais il est important de dire que ce conflit a commencé par une terrible injustice commise en Palestine pour en réparer une autre, née dans l’horreur des camps nazis. » Acteur des négociations de paix israélo-palestiniennes, il en tirait la conséquence que la seule solution est dans l’égalité des droits. Dans la réciprocité et la reconnaissance. L’envers de ce poison qu’est la concurrence des victimes. L’opposé de cette misère qu’est la condescendance du vainqueur.

    « Il faut affirmer, déclarait-il alors – et pense-t-il toujours –, que la concurrence dans le registre des malheurs est indécente, que les courses au record du nombre de morts sont littéralement obscènes. Chaque souffrance est unique, le fait que des juifs aient été exterminés n’enlève rien à la souffrance des Palestiniens, tout comme le fait que des Palestiniens aient souffert et continuent de souffrir n’enlève rien à l’horreur vécue par des juifs. Puis et surtout, la reconnaissance de la souffrance des autres ne délégitime jamais votre propre souffrance. Au contraire. »
    4. La solution du désastre ne peut être confiée à ses responsables israéliens dans l’indifférence au sort des Palestiniens.

    Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le quotidien Haaretz, qui sauve l’honneur de la démocratie israélienne, publiait un éditorial affirmant que cette énième guerre était « clairement imputable à une seule personne : Benyamin Nétanyahou », ce premier ministre qui a « établi un gouvernement d’annexion et de dépossession » et a « adopté une politique étrangère qui ignorait ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens ».

    La droite et l’extrême droite israéliennes ont attisé l’incendie qu’elles prétendent aujourd’hui éteindre par l’extermination militaire du Hamas et l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Ce n’est pas un Palestinien qui, en 1995, a assassiné Yitzhak Rabin, portant un coup d’arrêt fatal au processus de paix, mais un terroriste ultra-nationaliste israélien. C’est Israël qui, depuis, sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou, n’a cessé de jouer cyniquement avec les islamistes du Hamas pour diviser le camp palestinien et affaiblir sa composante laïque et pluraliste.

    À l’aune de ces vérités factuelles, largement documentées, notamment par le journaliste Charles Enderlin, la polémique française sur le prérequis que serait la qualification de terroriste du Hamas en tant qu’organisation – et pas seulement de ses actions dont on a souligné le caractère criminel – a quelque chose de surréel. En 2008-2009, faisant écho aux stratégies israéliennes, la présidence de Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à défendre la nécessité de « parler » avec le Hamas dont le chef était même interviewé par Le Figaro pour inviter le chef de l’État français à « donner une impulsion vitale à la paix ».

    Comble de l’hypocrisie, le Qatar, financier avéré du Hamas avec la tolérance d’Israël, est un partenaire économique, financier, militaire, diplomatique, sportif, culturel, etc., qui est, ô combien, chez lui dans l’establishment français, tout comme d’ailleurs son rival émirati. Or c’est au Qatar que le Hamas tient sa représentation extérieure, avec un statut avoisinant celui d’une antenne diplomatique, digne d’un État en devenir.

    Si des actions du Hamas peuvent être qualifiées de terroristes, c’est s’aveugler volontairement que de ne pas prendre en considération son autre réalité, celle d’un mouvement politique avec une assise sociale. Que sa ligne idéologique et ses pratiques autoritaires en fassent l’adversaire d’une potentielle démocratie palestinienne, qui respecterait le pluralisme des communautés et la diversité des opinions, ne l’empêche pas d’être l’une des composantes, aujourd’hui devenue dominante, du nationalisme palestinien.

    La paix de demain ne se fera qu’entre ennemis d’hier. Et, surtout, qu’entre peuples qui ne sont pas assimilables à leurs dirigeants. Ce mensonge doublé d’hypocrisie sur la réalité du Hamas et son instrumentalisation par l’État d’Israël souligne l’illusion qui a volé en éclats depuis le 7 octobre. Israël et les États-Unis pensaient reléguer la question palestinienne en pariant sur les États arabes, leurs intérêts à courte vue et leur opportunisme à toute épreuve. Ce faisant, ils oubliaient les peuples qui ne sont pas dupes, s’informent et s’entraident. Grands absents de ces mécanos diplomatiques, où l’on prétend faire leur avenir à leur place, ils finissent toujours, un jour ou l’autre, par en déjouer les plans.

    Au spectacle des foules proclamant dans le monde leur solidarité avec la Palestine, y compris dans les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, comment ne pas penser à ces lignes de notre confrère Christophe Ayad qui accompagnent l’exposition de l’Institut du monde arabe « Ce que la Palestine apporte au monde » ? « C’est du monde tel qu’il va mal dont la Palestine nous parle, écrit-il. On l’observe, on la scrute, on l’encourage ou on lui fait la leçon, mais c’est elle qui nous regarde depuis l’avenir de notre humanité. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! »

    Face aux ombres qui, aujourd’hui, s’étendent, ces réflexions peuvent paraître optimistes. Pourtant, la leçon est déjà là, la seule qui vaille pour éviter le pire, soit cette guerre des monstres dont Benyamin Nétanyahou et le Hamas sont les protagonistes : il n’y aura jamais de paix par la puissance et la force. Devant les défis sans frontières qui nous assaillent, le crédo de la puissance est une impasse quand la conscience de la fragilité est, au contraire, une force.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/221023/israel-palestine-la-question-morale
    #7_octobre_2023 #Israël #Palestine #égalité_des_droits #Palestine #Israël #lucidité #à_lire #raison #obscurcissement #égarement #tueries #terrorisme #civils #Gaza #Hamas #armée_israélienne #terreur #crimes #impuissance #catastrophe #cessez-le-feu #otages #solution_politique #communauté_internationale #Etats-Unis #USA #vengeance #sidération #désolation #débat_politique #débat_médiatique #médias #France #suspicion #médiocrité #responsabilité #propagande #journalisme #amnésie #résignation #habitude #conformisme #suivisme #aveuglement #soutien_conditionnel #question_coloniale

  • #Tiohtiá:ke [#Montréal]

    Elie Mestenapeo, un jeune Innu de la Côte-Nord, au #Québec, a tué son père alcoolique et violent dans une crise de rage.
    Il a fait 10 ans de prison.
    À sa sortie, rejeté par les siens, il prend la direction de Montréal où il rejoint rapidement une nouvelle communauté : celle des Autochtones #SDF, invisibles parmi les invisibles.
    Il y rencontre les jumelles innuk Mary et Tracy, Jimmy le Nakota qui distribue des repas chauds au square Cabot, au cœur de la ville, mais aussi Mafia Doc, un vieil itinérant plus ou moins médecin qui refuse de quitter sa tente alors que Montréal plonge dans le froid polaire…

    Dans ce roman plein d’humanité, Michel Jean nous raconte le #quotidien de ces êtres fracassés, fait d’#alcool et de #rixes, mais aussi de #solidarité, de #poésie et d’#espoir.

    https://www.seuil.com/ouvrage/tiohtia-ke-montreal-michel-jean/9782021538878
    #livre #peuples_autochtones #canada #invisibilité

  • #Guerre #Israël - #Hamas : l’engrenage infernal

    Une #catastrophe_humanitaire se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza tandis qu’Israël bombarde l’enclave et prépare une #riposte_militaire. Nos invités ont accepté d’échanger dans notre émission « À l’air libre » alors que cette guerre les touche. Ou les terrasse.

    Les invités :
    #Nadav_Lapid, réalisateur ;
    #Karim_Kattan, écrivain ;
    #Jonathan_Hayoun, réalisateur ;
    #Rony_Brauman, médecin, essayiste.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z0OWMbWxhpg


    https://www.mediapart.fr/journal/international/171023/guerre-israel-hamas-l-engrenage-infernal

    #Gaza #7_octobre_2023 #à_lire #à_voir #vidéo
    #désespoir #désastre #impuissance #inquiétude #préoccupation #émotions #rage #médias #couverture_médiatique #couverture_politique #staus_quo #question_palestinienne #pogrom #mots #bombardements #eau #électricité #essence #réfugiés #déplacés_internes #IDPs #destruction #siège #catastrophe #Nakba #nouvelle_Nakba #évacuation #nourriture #famine #déportation #humiliation #paix #justice #droit_international #communauté_internationale #déshumanisation #sentiment_de_sécurité #sécurité #insécurité #apartheid #colonisation #nettoyage_ethnique #1948 #territoires_occupés #système_d'apartheid #double_régime_juridique #occupation_militaire #colonisation_civile #transferts_forcés_de_population #stratégie_de_désespoir #no_futur #actes_désespérés #lucidité #courage #étonnement #responsabilité #rationalisation #espoir #impasse #choc_électrique #trahison #traumatisme #terreur #cauchemar #cauchemar_traumatique #otages #libération_des_otages #guerre #autodestruction #suicide_national

    • Opinion. “Il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël”
      https://www.courrierinternational.com/article/opinion-il-est-peu-probable-que-l-occident-donne-indefiniment

      Les massacres commis par le Hamas dans le sud d’#Israël semblent avoir fait basculer les opinions publiques occidentales dans un soutien indéfectible à Tel-Aviv, estime ce journaliste israélien. Mais, à mesure que la situation des Palestiniens s’aggravera à #Gaza et en #Cisjordanie, ce soutien pourrait s’amenuiser.

      Le massacre de plus de 1 000 civils israéliens et l’enlèvement de dizaines d’autres servent désormais de base efficace à la diplomatie israélienne. Des pans importants des opinions publiques occidentales ont été révulsés par les tueries du 7 octobre et ont basculé. Mais pour combien de temps ?
      Pour le journaliste Amos Harel, du quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, “il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël. L’État juif sait que la fenêtre d’action qui s’offre à lui n’est pas illimitée. Comme par le passé, il est difficile de synchroniser horloge militaire et horloge politique.”

      Pis, estime Amos Harel, deux États parmi les plus vieux pays arabes signataires d’un traité de paix avec Israël, l’#Égypte en 1979 et la #Jordanie en 1994, craignent de faire les frais de la contre-offensive israélienne, d’autant plus que la population du royaume hachémite est majoritairement d’origine palestinienne.
      “Jusqu’ici, cette dernière s’est montrée loyale envers Amman. Mais est-ce que cela durera indéfiniment ?”

      Enfin, la couverture médiatique de l’opération du #Hamas et de ses suites a relégué au second plan un autre problème : la Cisjordanie est également en proie aux violences. Près de 50 Palestiniens ont été tués la semaine dernière par des soldats israéliens et des colons juifs d’extrême droite.
      “La vraie menace réside en Cisjordanie, et il n’est pas certain que, malgré les slogans lancés par l’#extrême_droite présente au gouvernement, les #diplomaties_occidentales y soutiennent une répression israélienne d’une ampleur de Bouclier défensif [lancée par Ariel Sharon en avril 2002], qui avait vu Tsahal écraser et réoccuper les zones administrées par l’Autorité palestinienne”, soit 39 % des territoires autonomes #palestiniens de Cisjordanie.

  • #TraduisonsLes

    « Il est temps que tout le monde comprenne bien que les #études supérieures, c’est pas fait pour les pauvres et on regrette que #ParcourSup ne donne pas encore toute la puissance de son algorithme de tri social, ce qui mettrait fin à cette ennuyeuse question. »

    alt :
    Deux Tweet qui s’enchainent sur le flux du Parisen :
    1. En titre : Macron dit non au revenu universel pour les étudiants, avec, en chapo : « il n’y a pas un pays qui aide plus les étudiants que le France sur le plan social », a affirmé Emmanuel Macron lors d’un échange impromptu avec des jeunes à Paris.

    Le président a dit son opposition à l’idée d’un « revenu universel sans obligation » pour les étudiants.

    2. Emmanuel Macron a néanmoins admis qu’« il y a encore trop d’étudiants qui sont dans la précarité, surtout dans les grandes villes où le logement est cher ».

  • Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • QSPTAG #296 — 13 octobre 2023
    https://www.laquadrature.net/2023/10/13/qsptag-296-13-octobre-2023

    Filtre anti-arnaques : la censure administrative embarquée dans le navigateur ? Parmi les mesures contestables et contestées de la loi « visant à sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), l’obligation des filtres anti-arnaques n’est pas la moindre. L’article 6…

    #Que_se_passe-t-il_au_Garage_ ?

  • Emeutes : des banlieues aux villes moyennes, une étude souligne le facteur déterminant de la pauvreté


    A Montargis (Loiret), le 1er juillet 2023, après l’incendie d’un immeuble qui abritait une pharmacie. MATHIEU RABECHAULT / AFP

    Selon ce travail, mené Marco Oberti, professeur à Sciences Po, les trois quarts des communes concernées ont un quartier classé prioritaire par la politique de la ville, signe de grandes difficultés sociales.

    Matignon l’avait affirmé dans un message envoyé aux élus et aux associations de banlieue : « Seulement un tiers des villes touchées par les violences urbaines [qui ont eu lieu au début de l’été] étaient des quartiers prioritaires de la politique de la ville [QPV, quelque 1 500 zones urbaines les plus #pauvres] ». C’était le mardi 3 octobre, la Rue de Varenne justifiait ainsi sa décision de reporter la tenue du comité interministériel des villes (CIV) – un rendez-vous initialement prévu le 9 octobre au cours duquel doivent se décider les politiques en faveur des #quartiers_populaires – afin que se tienne au préalable un Conseil national de la refondation (CNR) post-émeutes. « Le sujet post-émeutes est un sujet qui dépasse celui des quartiers prioritaires de la politique de la ville », disait aussi le message.
    La statistique fait bondir Marco Oberti, professeur de sociologie à Sciences Po Paris et chercheur au Centre de recherche sur les inégalités sociales : « 74 % des villes concernées par les émeutes ont un quartier prioritaire de la ville !, rectifie-t-il. De plus, avoir un quartier prioritaire de la politique de la ville multiplie par sept les chances de connaître des émeutes plutôt que de ne pas en connaître. » M. Oberti est coauteur, avec Maela Guillaume Le Gall, étudiante en master à Sciences Po et à l’Ecole polytechnique, d’une étude intitulée « Analyse comparée et socioterritoriale des émeutes de 2023 en France », publiée ce jeudi 12 octobre sur le site de l’institut.

    Ce travail est en cohérence avec des propos tenus, dès le 4 juillet, par le ministre de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, à propos des violences urbaines qui ont sidéré la France à la suite de la mort de Nahel M., jeune homme de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle, le 27 juin, à Nanterre : c’est « une géographie nouvelle, dont on n’a pas l’habitude », avait-il affirmé, avant d’annoncer que sur les « 553 communes touchées en huit jours d’émeutes sur tout le territoire français, 170 n’avaient pas de quartiers prioritaires de la ville ». L’inverse, en somme, de la statistique exploitée par Matignon : deux tiers des communes touchées par les émeutes abriteraient donc bien un QPV.

    Un moment « insurrectionnel »

    En compilant les cartographies dressées par Le Monde et Ouest-France et publiées le 7 juillet 2023, complétées par une analyse de la presse locale, les auteurs recensent 555 communes émeutières, un nombre qui s’approche de celui fréquemment cité par le ministère de l’intérieur (553).
    Ils distinguent tout d’abord deux temps. Un temps 1 – les trois premières nuits – qu’ils définissent comme « émotionnel ». Directement lié à la mort de Nahel M., il suscite colère et rage dirigées principalement contre la #police, l’#Etat, ses institutions et ses relais locaux. Ce temps 1 concerne principalement des quartiers de la banlieue parisienne puis lyonnaise. « Ce type d’émeutes est proche de celui de 2005 du point de vue des registres d’action », soulignent les auteurs. Ainsi 97 communes d’Ile-de-France ont connu des émeutes uniquement en juin-juillet 2023, 48 aux deux dates, et 8 uniquement en 2005. Pour une majorité de communes, donc, ces émeutes étaient les premières.
    Les auteurs distinguent ensuite le temps 2, quasi inexistant en 2005, un moment qu’ils qualifient d’« #insurrectionnel ». Ils parlent d’une « fenêtre d’opportunité » marquée par le profil des participants – de très jeunes hommes –, par davantage de saccages et de pillages de commerces et par une large diffusion territoriale, « dans un contexte de désordre, de grande précarité et d’inflation galopante ».
    Les violences se répandent alors bien au-delà de la région parisienne, et gagnent un nombre significatif de petites et moyennes villes qui n’avaient pas connu d’émeutes en 2005. Du 27 juin au 3 juillet, leur poids parmi l’ensemble des villes émeutières (36 %) est supérieur à celui des communes de la banlieue parisienne (24 %).

    Un lien avec les « gilets jaunes »

    Au sein des petites et moyennes villes, celles ayant connu des émeutes se distinguent nettement des autres par leur profil social plus défavorisé et le fait d’accueillir très majoritairement un QPV. « En quelques jours, on passe des #émeutes des #banlieues, qui ont principalement lieu dans les grands ensembles en périphérie des grandes métropoles, aux émeutes des #quartiers_pauvres_, explique Maela Guillaume Le Gall. _Les villes touchées ne sont pas forcément pauvres, mais elles abritent toutes un quartier très pauvre qui compte plus de familles monoparentales, plus de chômage, plus de non-diplômés, plus d’immigrés. »

    Cette double caractéristique territoriale et sociale a incité les auteurs à établir un lien avec le mouvement des « gilets jaunes ». En effet, ils constatent que 63 % des petites villes et 76 % des villes moyennes touchées par les émeutes de l’été 2023 ont été également des lieux de rassemblement lors des mobilisations des « gilets jaunes » du 17 novembre 2018 . « Les protagonistes ne sont pas les mêmes mais les territoires se ressemblent, conclut Marco Oberti. Le temps 2 met principalement en scène des quartiers paupérisés des petites villes et des villes moyennes, caractérisés par la ségrégation résidentielle, économique et scolaire. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/12/emeutes-des-banlieues-aux-villes-moyennes-une-etude-souligne-le-facteur-dete

  • [Les quenouilles] ROBUSTE
    https://www.radiopanik.org/emissions/les-quenouilles/robuste

    Aujourd’hui, premier mercredi d’octobre, Pour bien commencer l’automne, faire état de nos ressources, et pis aussi se donner de la force, on remercie le grand hasard du dictionnaire nous a offert le mot ROBUSTE.

    Robuste

    Du latin robustus (« solide comme le chêne »), de robur (« chêne »).

    1. Qui est solidement constitué, capable de fournir un effort physique important et de résister à la fatigue : Avoir des jambes robustes. Un robuste cheval de trait. 2. Qui résiste bien aux causes d’agression ou d’altération : Une robuste constitution. 3. Se dit des végétaux qui supportent les conditions rigoureuses du climat ou du milieu. 4. Qui est solidement construit et capable de résister à des efforts extrêmes et à un usage prolongé : Une voiture robuste. 5. Littéraire. Qui ne se laisse (...)

    ##quenouilles ##chronique ##débat ##pleineluneenbélier ##parentsolo ##robuste ##mauvaiseherbe ##café ##quenouilles,#chronique,#débat,#pleineluneenbélier,#parentsolo,#robuste,#mauvaiseherbe,#café
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/les-quenouilles/robuste_16558__1.mp3

  • Un lumineux quartier français
    https://metropolitiques.eu/Un-lumineux-quartier-francais.html

    Pour son livre Un quartier français, le photographe Nanda Gonzague s’est installé dans une banlieue de #Dunkerque promise à la démolition dans le cadre de la politique de #rénovation_urbaine. Vanessa Delevoye propose un compte rendu de son travail, qui mêle sa propre lecture et le point de vue du photographe. Une fillette attend. Elle doit avoir dans les 8 ou 9 ans. On ne distingue pas son visage, caché par de beaux et longs cheveux bouclés. Son chat roux, enfermé dans une cage de transports, fixe, #Commentaires

    / #classes_populaires, #photographie, #quartiers_populaires, rénovation urbaine, Dunkerque

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-delevoye.pdf

  • ENQUÊTE FRANCEINFO. "La plupart des collègues s’autocensurent" : comment les "Parents vigilants", créés par Eric Zemmour, mettent sous pression des professeurs
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/enquete-ecole-comment-l-extreme-droite-tente-d-intimider-les-professeur

    "Enseigner la réalité des faits devient une prise de risque" "J’ai reçu des menaces de viol et de mort par courrier électronique, par courrier, par les réseaux sociaux ou encore par le standard de l’établissement, se souvient Sophie Djigo au micro de franceinfo. Quelqu’un a menacé de me dépecer." Ces pressions sont "largement efficaces", déplore la professeure, qui estime ne pas être un cas isolé. "J’ai reçu depuis beaucoup de messages de collègues dans toute la France, en particulier des enseignants de SVT, d’histoire et de lettres, qui se retrouvent confrontés à des pressions de groupes qui refusent l’enseignement de la théorie du genre, du fait islamique en cours d’histoire, l’enseignement de la Shoah, des mémoires de l’esclavage, de l’histoire coloniale ou de la (...)

    #éducation #enseignement #evras

  • La chute du Heron blanc, ou la fuite en avant de l’agence #Frontex

    Sale temps pour Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières : après le scandale des pushbacks dans les eaux grecques, qui a fait tomber son ex-directeur, l’un de ses drones longue portée de type Heron 1, au coût faramineux, s’est crashé fin août en mer ionienne. Un accident qui met en lumière la dérive militariste de l’Union européenne pour barricader ses frontières méridionales.

    Jeudi 24 août 2023, un grand oiseau blanc a fait un plongeon fatal dans la mer ionienne, à 70 miles nautiques au large de la Crète. On l’appelait « Heron 1 », et il était encore très jeune puisqu’il n’avait au compteur que 3 000 heures de vol. Son employeur ? Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes chargée depuis 2004 de réguler les frontières européennes, avec un budget sans cesse en hausse.

    Le Heron 1 est désigné dans la terminologie barbare du secteur de l’armement comme un drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) de quatrième génération, c’est-à-dire un engin automatisé de grande taille capable de voler sur de longues distances. Frontex disposait jusqu’au crash de seulement deux drones Heron 1. Le premier a été commandé en octobre 2020, quand l’agence a signé un contrat de 50 millions d’euros par an avec Airbus pour faire voler cet appareil en « leasing » – Airbus passant ensuite des sous-contrats, notamment avec le constructeur israélien IAISystem
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    – pour un total de 2 400 heures de vol, et avec des dépassements qui ont fait monter la facture annuelle. En clair, le coût de fonctionnement de ce drôle d’oiseau est abyssal. Frontex rechigne d’ailleurs à entrer dans les détails, arguant de « données commerciales sensibles », ainsi que l’explique Matthias Monroy, journaliste allemand spécialisé dans l’aéronautique : « Ils ne veulent pas donner les éléments montrant que ces drones valent plus cher que des aéroplanes classiques, alors que cela semble évident. »
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    La nouvelle de la chute de l’onéreux volatile n’a pas suscité beaucoup de réactions publiques – il n’en est quasiment pas fait mention dans les médias autres que grecs, hormis sur des sites spécialisés. On en trouve cependant une trace sur le portail numérique du Parlement européen, en date du 29 août 2023. Ce jour-là, Özlem Demirel, députée allemande du parti de gauche Die Linke, pose la question « E-002469/2023 » (une interpellation enregistrée sous le titre : « Crash of a second long-range drone operated on Frontex’s behalf »), dans laquelle elle interroge la fiabilité de ces drones. Elle y rappelle que, déjà en 2020, un coûteux drone longue distance opéré par Frontex s’était crashé en mer – un modèle Hermes 900 cette fois-ci, tout aussi onéreux, bijou de l’israélien Elbit Systems. Et la députée de demander : « Qui est responsable ? »

    Une question complexe. « En charge des investigations, les autorités grecques détermineront qui sera jugé responsable, explique Matthias Monroy. S’il y a eu une défaillance technique, alors IAI System devra sans doute payer. Mais si c’est un problème de communication satellite, comme certains l’ont avancé, ou si c’est une erreur de pilotage, alors ce sera à Airbus, ou plutôt à son assureur, de payer la note. »
    VOL AU-DESSUS D’UN NID D’EMBROUILLES

    Le Heron 1 a la taille d’un grand avion de tourisme – presque un mini-jet. D’une envergure de 17 mètres, censé pouvoir voler en autonomie pendant 24 heures (contre 36 pour le Hermes 900), il est équipé de nombreuses caméras, de dispositifs de vision nocturne, de radars et, semble-t-il, de technologies capables de localiser des téléphones satellites
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    . Détail important : n’étant pas automatisé, il est manœuvré par un pilote d’Airbus à distance. S’il est aussi utilisé sur des théâtres de guerre, notamment par les armées allemande et israélienne, où il s’est également montré bien peu fiable
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    , sa mission dans le cadre de Frontex relève de la pure surveillance : il s’agit de fournir des informations sur les embarcations de personnes exilées en partance pour l’Europe.

    Frontex disposait de deux drones Heron 1 jusqu’au crash. Airbus était notamment chargé d’assurer le transfert des données recueillies vers le quartier général de Frontex, à Varsovie (Pologne). L’engin qui a fait un fatal plouf se concentrait sur la zone SAR(Search and Rescue
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    ) grecque et avait pour port d’attache la Crète. C’est dans cette même zone SAR que Frontex a supervisé plus ou moins directement de nombreux pushbacks (des refoulements maritimes), une pratique illégale pourtant maintes fois documentée, ce qui a provoqué un scandale qui a fini par contraindre le Français Fabrice Leggeri à démissionner de la tête de l’agence fin avril 2022. Il n’est pas interdit de penser que ce Heron 1 a joué en la matière un rôle crucial, fournissant des informations aux gardes-côtes grecs qui, ensuite, refoulaient les embarcations chargées d’exilés.

    Quant à son jumeau, le Heron positionné à Malte, son rôle est encore plus problématique. Il est pourtant similaire à celui qui s’est crashé. « C’est exactement le même type de drone », explique Tamino Bohm, « tactical coordinator » (coordinateur tactique) sur les avions de Sea-Watch, une ONG allemande de secours en mer opérant depuis l’île italienne de Lampedusa. Si ce Heron-là, numéro d’immatriculation AS2132, diffère de son jumeau, c’est au niveau du territoire qu’il couvre : lui survole les zones SAR libyennes, offrant les informations recueillies à ceux que la communauté du secours en mer s’accorde à désigner comme les « soi-disant gardes-côtes libyens »
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    – en réalité, des éléments des diverses milices prospérant sur le sol libyen qui se comportent en pirates des mers. Financés en partie par l’Union européenne, ils sont avant tout chargés d’empêcher les embarcations de continuer leur route et de ramener leurs passagers en Libye, où les attendent bien souvent des prisons plus ou moins clandestines, aux conditions de détention infernales
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    .

    C’est ainsi qu’au large de Lampedusa se joue une sorte de guerre aérienne informelle. Les drones et les avions de Frontex croisent régulièrement ceux d’ONG telles que Sea-Watch, dans un ballet surréaliste : les premiers cherchant à renseigner les Libyens pour qu’ils arraisonnent les personnes exilées repérées au large ; les seconds s’acharnant avec leurs maigres moyens à documenter et à dénoncer naufrages et refoulements en Libye. Et Tamino d’asséner avec malice : « J’aurais préféré que le drone crashé soit celui opérant depuis Malte. Mais c’est déjà mieux que rien. »
    BUDGET GONFLÉ, MANDAT ÉLARGI

    Tant que l’enquête sur le crash n’aura pas abouti, le vol de drones Heron 1 est suspendu sur le territoire terrestre et maritime relevant des autorités grecques, assure Matthias Monroy (qui ajoute que cette interdiction s’applique également aux deux drones du même modèle que possède l’armée grecque). Le crash de l’un de ses deux Heron 1 est donc une mauvaise nouvelle pour Frontex et les adeptes de la forteresse Europe, déjà bien éprouvés par les arrivées massives à Lampedusa à la mi-septembre et l’hospitalité affichée sur place par les habitants. À l’image de ces murs frontaliers bâtis aux frontières de l’Europe et dans l’espace Schengen – un rapport du Parlement européen, publié en octobre 2022 « Walls and fences at EU borders » (https://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document/EPRS_BRI(2022)733692), précise que l’on en est à 2 035 kilomètres de barrières frontalières, contre 315 en 2014 –, matérialisation d’un coûteux repli identitaire clamant une submersion fantasmée, il est évident que la démesure sécuritaire ne freine en rien les volontés de rejoindre l’Europe.

    Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. Lors de sa première année d’opérations, en 2005, Frontex disposait d’un budget de 6 millions d’euros. Depuis, celui-ci n’a cessé d’enfler, pour atteindre la somme de 845,4 millions d’euros en 2023, et un effectif de plus de 2 100 personnels – avec un budget prévisionnel 2021-2027 de 11 milliards d’euros et un objectif de 10 000 gardes d’ici à 2027 (dont 7 000 détachés par les États membres).

    Depuis 2019, Frontex dispose d’un mandat élargi qui autorise l’acquisition et la possession d’avions, de drones et d’armes à feu. L’agence s’est aussi géographiquement démultipliée au fil de temps. Ses effectifs peuvent aussi bien patrouiller dans les eaux de Lampedusa que participer à des missions de surveillance de la frontière serbo-hongroise, alors que son rôle initial était simplement d’assister les pays européens dans la gestion de leurs frontières. L’agence européenne joue aussi un rôle dans la démesure technologique qui se développe aux frontières. Rien que dans les airs, l’agence se veut novatrice : elle a déjà investi plusieurs millions d’euros dans un projet de #zeppelin automatisé relié à un câble de 1 000 mètres, ainsi que dans le développement de drones « #quadcopter » pesant une dizaine de kilos. Enfin, Frontex participe aussi à la collecte généralisée de #données migratoires dans le but d’anticiper les refoulements. Elle soutient même des projets visant à gérer les flux humains par #algorithmes.

    Traversée comme les armées par une culture du secret, l’agence s’est fait une spécialité des zones grises et des partenariats opaques, tout en prenant une place toujours plus importante dans la hausse de la létalité des frontières. « Frontex est devenue l’agent de la #militarisation_des_frontières européennes depuis sa création, résume un rapport de la Fondation Jean-Jaurès sorti en juillet 2023. Fondant son fonctionnement sur l’#analyse_des_risques, Frontex a contribué à la perception des frontières européennes comme d’une forteresse assiégée, liant le trafic de drogue et d’êtres humains à des mouvements migratoires plus larges. »

    « VOUS SURVEILLEZ LES FRONTIÈRES, NOUS VOUS SURVEILLONS »

    Dans sa volonté d’expansion tous azimuts, l’agence se tourne désormais vers l’Afrique, où elle œuvre de manière plus ou moins informelle à la mise en place de politiques d’#externalisation des frontières européennes. Elle pèse notamment de tout son poids pour s’implanter durablement au #Sénégal et en #Mauritanie. « Grâce à l’argent des contribuables européens, le Sénégal a construit depuis 2018 au moins neuf postes-frontières et quatre antennes régionales de la Direction nationale de lutte contre le trafic de migrants. Ces sites sont équipés d’un luxe de #technologies de #surveillance_intrusive : outre la petite mallette noire [contenant un outil d’extraction des données], ce sont des #logiciels d’#identification_biométrique des #empreintes_digitales et de #reconnaissance_faciale, des drones, des #serveurs_numériques, des lunettes de vision nocturne et bien d’autres choses encore », révèle une enquête du journal étatsunien In These Times. Très impopulaire sur le continent, ce type de #néocolonialisme obsidional se déploie de manière informelle. Mais il porte bien la marque de Frontex, agence agrippée à l’obsession de multiplier les murs physiques et virtuels.

    Au Sénégal, pour beaucoup, ça ne passe pas. En août 2022, l’association #Boza_Fii a organisé plusieurs journées de débat intitulées « #Pushback_Frontex », avec pour slogan : « Vous surveillez les frontières, nous vous surveillons ». Une manifestation reconduite en août 2023 avec la mobilisation « 72h Push Back Frontex ». Objectif : contrer les négociations en cours entre l’Union européenne et le Sénégal, tout en appelant « à la dissolution définitive de l’agence européenne de gardes-frontières ». Sur RFI, son porte-parole #Saliou_Diouf expliquait récemment son point de vue : « Nous, on lutte pour la #liberté_de_circulation de tout un chacun. […] Depuis longtemps, il y a beaucoup d’argent qui rentre et est-ce que ça a arrêté les départs ? »

    Cette politique « argent contre muraille » est déployée dans d’autres États africains, comme le #Niger ou le #Soudan. Frontex n’y est pas directement impliquée, mais l’Europe verse des centaines de millions d’euros à 26 pays africains pour que des politiques locales visant à bloquer les migrations soient mises en place.

    « Nous avons besoin d’aide humanitaire, pas d’outils sécuritaires », assure Mbaye Diop, travailleur humanitaire dans un camp de la Croix-Rouge situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, dans l’enquête de In These Times. Un constat qui vaut de l’autre côté de la Méditerranée : dans un tweet publié après le crash du Heron 1, l’ONG Sea-Watch observait qu’avec les 50 millions alloués à Airbus et à ses sous-traitants pour planter son Heron dans les flots, « on pourrait faire voler pendant 25 ans nos avions de secours Seabird 1 et Seabird 2 ».

    https://afriquexxi.info/La-chute-du-Heron-blanc-ou-la-fuite-en-avant-de-l-agence-Frontex

    #drones #Heron_1 #frontières #surveillances_des_frontières #contrôles_frontaliers #migrations #asile #réfugiés #drone_MALE (#Medium_Altitude_Long_Endurance) #crash #Airbus #complexe_militaro-industriel #IAI_System #coût #prix #budget #chute #fiabilité #Hermes_900 #Elbit_Systems #données #push-backs #refoulements #AS2132 #Libye #guerre_aérienne_informelle #biométrie

  • Ressources vidéos sur l’Habitat Réversible ou Léger
    https://passerelleco.info/2601

    Dans le cadre des 2emes Rencontres Nationales pour l’Habitat Léger, nous proposons ici la liste de vidéos dont la projection est proposée par la Fédération Nationale de l’Habitat Réversible. À voir sur place lors d’une des rencontres proposées... ou chez vous. • « Le poids du Léger » Ce petit documentaire (20’) donne à voir le Quartier de la Baraque, un lieu occupé en habitat léger depuis bientôt 50 ans en Belgique. L’expérience de ce quartier, unique dans sa durée est précieuse et édifiante. On peut y (...)

    Lire sur https://passerelleco.info/2601

    https://www.passerelleco.info/local/cache-vignettes/L800xH445/projection_horz-0ce25.webp?1696067332

  • Pour lutter contre le trafic de drogues et toutes ses conséquences, la France doit repenser une stratégie symbole de déroute
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/25/face-aux-trafics-de-drogue-des-pistes-pour-sortir-de-l-echec-du-tout-repress


    Un graffiti indiquant les prix d’un point de deal dans le quartier de la Castellane, à Marseille, le 27 juin 2023. NICOLAS TUCAT / AFP

    La « guerre » contre la drogue menée depuis la fin du XXe siècle n’a pas su enrayer le développement du #narcotrafic, qui semble plus puissant que jamais. La France doit revoir sa doctrine, au risque de voir la situation dégénérer comme aux Etats-Unis, avec la crise des opioïdes.

    L’expression sonne comme une rengaine, la posture a un air de déjà-vu : contre les trafics de drogue, c’est « la guerre » qu’un vrai chef doit déclarer. Voilà plus de cinquante ans, en juin 1971, que Richard Nixon la convoqua aux Etats-Unis. Le 8 septembre, dans un entretien au Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, a filé cette métaphore martiale en précisant qu’il entend désormais mener « la bataille de Stalingrad » (en référence au quartier parisien du même nom ) contre les trafiquants [et à un épisode aussi décisif qu’extrêmement meurtrier de la seconde GM..., ndc].

    Les victoires mises en avant par l’exécutif s’expriment au fil des résultats des #saisies, en hausse constante (plus de 150 tonnes en 2022 contre 115 tonnes l’année précédente), et des « points de deal » démantelés. Ces décomptes se veulent rassurants. Ils masquent une autre réalité : l’insolente santé du marché de la drogue, plus disponible que jamais, à un prix maîtrisé, malgré une doctrine immuable du tout-répressif.
    Face à des trafics se régénérant sans cesse, policiers et magistrats spécialisés convoquent à l’envi le mythe de Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; ou parlent de « l’océan vidé à la petite cuillère » lorsque, pour quelques barrettes de shit saisies et une poignée de « choufs » interpellés, ni la marchandise ni le personnel ne manquera le lendemain. Quant aux tribunaux, ils sont embolisés par les comparutions des « petites mains ». Des audiences où règne la loi du silence.

    La menace évolue sans cesse

    « Pilonner » les points de #deal n’a pas tari l’offre et encore moins pacifié des #quartiers où les luttes de territoire ont fait plus de soixante-dix victimes depuis le début de l’année. Une situation dénoncée dans une tribune au Monde par une cinquantaine de maires, jeudi 21 septembre, appelant à un « plan national et européen contre le trafic de drogue » notamment en « généralisant les enquêtes sur le #patrimoine » sans négliger les aspects sanitaires, en termes de prévention et de soins.
    Cette demande d’une réponse ambitieuse et globale a du sens, tandis que les déploiements de la #CRS_8 comme réplique immédiate aux violences liées aux trafics ainsi que l’annonce de la création d’une nouvelle unité d’investigation spécialisée peinent à convaincre les enquêteurs de terrain.

    La menace évolue sans cesse car, à la manière d’entreprises innovantes, les groupes criminels ont su se saisir de la révolution numérique, développer des offres multiproduits, et nouer des partenariats avec des fournisseurs et des brokers (« intermédiaires ») étrangers. Pour déstabiliser pareil ennemi, les politiques publiques doivent prendre en compte les différents niveaux du « spectre » criminel.

    Au sommet, d’abord, en améliorant la coopération policière et judiciaire avec les pays où les chefs de réseau vivent à l’abri des violences, à la manière de #rentiers_du_crime. Ensuite, en investissant dans les enquêtes au long cours visant les organisations françaises prêtes à monter en gamme et à déchaîner la violence : ce « milieu du spectre », fondamental dans la distribution. Enfin, en comprenant que, au bas de l’échelle, la #précarité économique et sociale précipite aussi le début des « carrières » dans le deal. C’est en proposant des projets alternatifs, d’autres horizons, que cette armée de réserve adolescente pourra se détourner d’un travail où elle risque sa vie à chaque « shift » (« relève »).

    Car l’éradication des filières illicites passe aussi par une politique sociale visant le bien-être quotidien des habitants des quartiers où s’organise la vente de drogue. Les victimes « collatérales » des fusillades le rappellent : la problématique de la lutte antistupéfiants dépasse le cercle des initiés, dealeurs et #clients. Elle touche les villes comme les campagnes. La société dans son ensemble.

    Le tabou de la #légalisation

    Mais l’emprise des groupes criminels organisés va plus loin. La procureure de Paris le rappelait, en novembre 2022, dans Le Monde : « Le niveau de la menace est tel que l’on détecte des risques de déstabilisation de notre Etat de droit », disait Laure Beccuau, préoccupée par les développements récents en Belgique et aux Pays-Bas. Intensifier la lutte contre le #blanchiment et la #criminalité_financière apparaît fondamental. Tout comme le fait de cibler aussi les « cols blancs », ces facilitateurs, ces prête-noms, ces complices nichés dans les administrations, essentiels pour la pérennisation du narcotrafic.

    Les rapports des services de renseignements le soulignent : la France tient une place à part dans la géographie des trafics de stupéfiants. Une position stratégique, comme pays de transit, au cœur de l’Europe occidentale… Mais aussi l’un des plus gros marchés du continent, avec 600 000 usagers de cocaïne et 5 millions de consommateurs de cannabis.

    La remise en question de la politique liée au cannabis semble aujourd’hui taboue. Ce n’était pas le cas pour le candidat Emmanuel Macron, le 4 septembre 2016, lorsqu’il annonçait, sur France Inter, que « la légalisation a une forme d’efficacité ». Avant de se raviser une fois élu. Ni la littérature scientifique ni les exemples étrangers (Canada, Portugal, Allemagne désormais…) n’entraînent de réflexion sur de nouvelles approches. Un rapport parlementaire transpartisan, remis en 2021, appelait à ouvrir le débat public sur un « modèle français de législation réglementée ». Un rapport du Conseil économique, social et environnemental, étayé, poursuivait en ce sens début 2023. Les deux sont restés dans les tiroirs.

    Au-delà de ce retard, l’ampleur des défis à venir rend urgente la mise en place d’une doctrine renouvelée. Particulièrement face à l’arrivée sur le marché de nouvelles substances de synthèse aux effets létaux surpuissants. Un demi-siècle après la déclaration de « guerre » de Richard Nixon, les Etats-Unis sont aujourd’hui incapables de se défendre face à la crise des opioïdes (environ 120 000 morts par overdose attendues en 2023). Si elle ne veut pas sombrer à son tour, la France doit repenser d’urgence une stratégie aujourd’hui symbole de déroute.

    aussi :
    « La légalisation du cannabis donnera les moyens d’agir plus efficacement pour protéger davantage nos concitoyens »
    analyse (2021) : A #Marseille, le trafic de #drogue prospère sur l’abandon de la #ville
    Comment la cocaïne arrive-t-elle jusque dans la poche des consommateurs ?

  • Disqueuse. Rédoine Faïd aux assises pour évasion, par Noémie Schulz @noemieschulz
    https://twitter.com/noemieschulz/status/1706335451043266563

    L’interrogatoire de #RedouaneFaid sur les faits commence « Avant de monter dans cet hélicoptère, je me dois d’expliquer la génèse de tout ça. Ce qui a provoqué l’envie de partir. Je dois démarrer mon récit en détention. »
    "Quand vous arrivez à #Fresnes, au quartier d’isolement, vous etes au rez-de chaussée. La cellule, c’est comme être dans une cave. Pas de fenêtre, un vasistas en hauteur, pas de chauffage, pas de douche, des toilettes turques ou normales selon la cellule"
    « La première fois que j’y suis arrivé, c’était y’a 20 ans. C’est un gouffre quand vous arrivez, y’a des rats, des cafards. Si vous fermez pas la fenêtre, le rat monte dans la cellule. C’est ça Fresnes. L’hiver, il gèle tout simplement. Vous dormez avec trois pulls, deux manteaux »

    « Les surveillants sont féroces. Ce sont des conditions de détention extrèmes.
    Vous y passez 23 heures par jour. On entend les lamentations des gens, les gens qui pleurent, qui hurlent. Mais plus fort que les lamentations, c’est le silence dans cet endroit »
    "Le silence transmet le son d’une douleur impénétrable. C’est une machine à broyer. C’est l’outil répressif de l’administration pénitentiaire."
    « C’est un endroit, ça vous ferme l’esprit, on vous dépossède de votre corps. Vous vous dites que votre vie appartient à ces murs.
    C’est difficile de pas sombrer dans la haine. Moi j’ai développé des capacités pour résister à ça. »
    "On veut pas s’évader, on sait que ça va renforcer la répression. J’ai fait la connerie en 2013. Je voulais pas recommencer. Mais le problème c’est que ça s’arrête pas. Tout est fait pour vous briser."
    « Ceux qui considèrent que cette injustice ne les concerne pas, je leur dis qu’ils se trompent.
    L’agressivité qu’il y a dans ces quartiers c’est grave, cela destabilise la démocratie. Le système carcéral français reverse des femmes, des hommes brisés »
    "On leur a inculqué la haine, on leur a transfusé de la rage. On vous parle du fléau des multirécidivistes. On entend des experts qui disent que c’est normal que ce soit dur. Mais tous ces gens, à un moment ils vont sortir, vous allez être amené à les croiser"
    « Vous voulez quoi ? on veut des gens énervés, en colère, enragés, ou des gens qui sont calmes ?
    Quand la société ne pâtit pas de cette violence, ça veut dire que cette violence ils l’ont retournée contre eux. »
    « Il y a des #suicides, 125 par an. A minima c’est une faute politique.
    Moi je me suis retrouvé dans cette cellule, c’est quoi l’issue ? C’est une question de survie aussi. Vous vous dites je vais crever ici. La folie vous guette, la mort rode. »
    "L’évasion c’est une séduction. Tout le monde dans la vie. Après une semaine harassante, tout le monde a envie de sortir, fumer une clope, partir en vacances. En prison, ça a une autre signification."
    « C’est une solution, mauvaise, mais qui fait rentrer un espoir. Elle t’empêche aussi de te suicider, de te tuer, de devenir fou. Tu t’accroches à quelque chose. Petit à petit l’idée chemine dans ma tête. Dans ce désert de silence, je renais. »
    « Il faut pas juste une kalachnikov et un hélicoptère pour s’évader, ça commence dans la tête.
    J’ai peur aussi parce que ça peut mal se passer, on peut se faire tuer. »
    "Je vais choisir l’évasion la plus complexe, qui demande de ne pas toucher à un surveillant. L’idée c’est de partir sans faire de dégâts. LMême si une prise d’otage ça choque les gens. Je voulais faire ça le mieux possible."
    « En tous ca,s y’a pas une goutte de sang qui sera versée. Moi je suis un #braqueur, pas de problème. Mais j’ai mes limites. Y’a des zones où je ne veux pas aller. Je suis pas prêt à tout »

    « Pour s’évader de prison, je m’inspire des autres. Mesrine, Francis Mariani, Michel Vaujour, je regarde ce qu’ils ont fait bien entendu et je vais moderniser les choses car depuis les maisons ont été bunkerisées »
    "Avant y’avait pas filins, les portes étaient pas blindées. J’apporte ma touche personnelle. Il faut une aide extérieure, un contact. Quelqu’un qui applique le scénario à la lettre, qui comprend les choses, qui a une expérience. Moi j’ai la chance d’avoir des amis."
    « Mais moi mes potes je les balancerai pas, je vous dirai pas qui c’est. Ils m’ont aidé au péril de leur vie.
    Donc j’ai mon gars dehors, je rentre en contact avec lui. Il est prêt à tout. J’ai du matériel en ma possession, depuis très longtemps. »

    « A Réau y’avait pas filin, j’ai eu du mal à le croire
    2e atout, le bâtiment du parloir, il est juste à l’entrée
    il fallait voir si y’avait la place pour que l’hélicoptère se pose... y’a archi la place. Y’a un problème de mirador
    Moi j’ai dit, pas de coup de feu. J’ai mes limites ».
    « On a un tuyau, dans cette cour y’a une porte de service qui conduit au parloir. On se dit que si on arrive à péter cette porte, pour accéder au parloir, c’est faisable.
    Mais les explosifs, c’est trop risqué, on décide de pas faire ça »
    « J’avais un autre problème, mon gars dehors il connait pas l’intérieur. Si quelqu’un vient au parloir, il faut pas qu’il se perde. Je vous l’ai dit, je copie sur les autres. Je regarde aussi les échecs, c’est le maitre des maitres pour apprendre »

    « Donc je sais que c’est un danger, un mec qui se trompe, qui va perdre une ou deux minutes, c’est chaud.
    Je me tourne vers mon frère Rachid, je lui envoie mon gars, qui lui parle, qui le motive ».

    #Rédoine_Faïd #prison #DPS #quartier_d'isolement #évasion

    • Redoine Faïd condamné à quatorze ans de prison pour son évasion dans un procès disproportionné
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/26/redoine-faid-condamne-a-quatorze-ans-de-prison-pour-son-evasion-en-helicopte

      Dix-huit ans avaient été requis contre Rachid Faïd, le grand frère, 65 ans, personnage le plus intéressant et le plus touchant de l’audience, ouvrier en bâtiment et père adoptif de deux enfants, qui a sacrifié sa vie normale pour venir tirer son petit frère du « mouroir » au nom des liens du sang, dans un geste fou : descendu de l’hélicoptère, il avait découpé à la meuleuse les pênes de quatre portes, dont la dernière donnait sur le parloir où se trouvait Rédoine. Verdict : dix ans.

      Contre Ishaac Herizi, accusé d’avoir pris part au commando héliporté et sécurisé l’opération, kalachnikov à la main, quinze ans avaient été requis. Verdict : huit ans. Son frère Karoune, lui, était notamment accusé d’avoir géré les voitures utiles à l’évasion ; dix ans requis, six ans prononcés. Liazid Faïd, un autre neveu de Rédoine, coupable d’avoir aidé lors de la cavale, a été condamné à deux ans. Enfin, Brahim Faïd, l’autre grand frère, 63 ans, pour s’être rendu en 2017 avec Rachid à la rencontre d’un intermédiaire censé favoriser l’évasion de Rédoine, a été condamné à un an avec sursis pour « association de malfaiteurs », lui qui, c’est l’évidence, n’en est pas un, et pour qui le parquet général avait demandé l’acquittement.

      [...]

      « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! »

      Ses avocats n’ont cessé de soutenir l’idée d’un « traitement de faveur » envers lui, qui, par deux fois, a infligé à l’administration pénitentiaire l’humiliation d’une évasion. « Je n’ai tué personne, mais j’ai pris la tangente. C’est un crime absolument terrible pour eux, a dit Rédoine Faïd. Ils veulent faire de moi un symbole. »

      Comme prévu, le braqueur, qui a passé vingt-deux ans sur cinquante et un en détention, a profité de l’audience pour dénoncer son traitement carcéral. Ce fut bien le procès de l’isolement, cet « enfer d’ennui », ce « sarcophage en béton » dans lequel il est « emmuré vivant » et qui justifie tous les désirs d’évasion. « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! », a-t-il hurlé un jour. Un autre, il fut question de Salah Abdeslam : « Au bout de neuf mois, on a enlevé l’hygiaphone de son parloir, parce qu’on a estimé qu’il avait le droit de prendre sa femme et son enfant dans les bras. Moi ça fait cinq ans que j’ai touché personne. Ce qu’on m’a fait, c’est un massacre. »

      Sous réserve d’un appel, suspensif, et sans tenir compte d’éventuelles réductions de peine, Rédoine Faïd n’est, à ce jour, pas libérable avant 2060 – il aurait alors 88 ans. A l’audience, où il est souvent apparu solide et souriant, il s’est prédit un avenir sombre : « Le jour où je vais flancher – ça arrivera un jour –, ce sera irrécupérable, ce sera une descente sèche, c’est sûr et certain. Quand ça va basculer, ça va basculer d’un coup. »

      https://archive.ph/wClnN

  • Pourquoi le nord est-il en haut sur les cartes ?
    https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/moteur-de-recherche/segments/chronique/384409/cartes-nord-sud-conventions

    Les conventions écrites sur les cartes n’ont jamais été universelles. Le nord ne se retrouvait jamais au même endroit sur les cartes de l’Antiquité. Sa position changeait selon les régions, les cultures et les religions. Par exemple : « une carte de Bagdad a le sud vers le haut, parce que quand on est à Bagdad, la Mecque est vers le sud », nous apprend le journaliste Philippe Marois.

    Toulouse 2023 Nord en haut

    #Toulouse_1631 complètement à l’Est

    Toulouse 2023 Est en haut

    #radio #carto

  • Lecture d’un extrait du livre « Tantôt, tantôt, tantôt » de Virginie Poitrasson, paru aux Éditions du Seuil, collection Fiction & Cie, en 2023.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/tantot-tantot-tantot-de-virginie-poitrasson

    Dans Tantôt, tantôt, tantôt, la peur est l’enjeu central et l’événement fondateur, le moteur et l’objet de l’écriture. « La peur a une allure plus qu’une forme, ou plutôt elle a des allures », écrit Virginie Poitrasson. Plusieurs types de textes structurent ce recueil poétique (litanies, fragments, rêves, incantations), entre poèmes et proses. Ces différentes approches du thème souligne avec leur ritournelle qui rythme le texte, comment la peur réorganise notre espace, nos gestes et notre quotidien, comment nous vivons au-dedans et au-dehors d’elle.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Langage, #Roman, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Quotidien, #Solitude, #Corps, #Poésie, #Peur (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_tanto_t_tanto_t_tanto_t_virginie_poitrasson.mp4

    https://www.seuil.com/ouvrage/tantot-tantot-tantot-virginie-poitrasson/9782021517736