Lundi matin, il flottait sur le pays, comme un souffle d’air frais. On eut l’impression qu’un profond soupir de soulagement nous tombait dessus. D’où venait ce soulagement pensez-vous ? De la présence du parti fasciste au second tour ?
Comment expliquer la délivrance boursière, et l’envolée enthousiaste des valeurs bancaires en ce jour de printemps où nous vîmes éclore de si nombreux bourgeois ?
L’éditorialiste était férocement guilleret, le socialiste aux anges, l’économiste portait sa grisaille avec euphorie, le MEDEF dansait sur le cadavre de nos espérances. Ouf !
L’hiver de ce tout petit monde bénéficiait d’un mince rayon de soleil, ce soleil noir qui est tout leur programme et que nous éteindrons bientôt.
Eux, ils continuent, comme avant, à nous entraîner, tantôt graves, tantôt légers, vers le précipice. En marche ! disent-ils...
Et ils ajoutent : « le changement, c’est pareil ! »
Ce à quoi nous répliquons : « c’est l’heure de l’mettre ! »
(Ce mercredi nous rirons ensemble de la médiocrité qui nous domine et de nos malheurs, avant de recevoir, dans nos studios, des militants de la CGT, à quelques jours du 1er mai.)
L’heure de l’mettre