• Pourquoi les habitants du 93 ont reçu trois fois plus d’amendes que les autres ? | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-les-habitants-du-93-ont-recu-trois-fois-plus-damendes-que-le

    Montrés du doigt dès le début du confinement pour avoir rapidement atteint 900 amendes par jour, les habitants du 93 ont été, selon les associations, non seulement plus contrôlés mais également plus susceptibles de subir des violences policières. Le 3 mai, plusieurs associations anti-racisme ont lancé une pétition pour dénoncer les “violences verbales et physiques exercées sur les habitants des quartiers populaires.“

    Loïc Lequellec, avocat au barreau de Bobigny, et Nicolas Abdelaziz, membre de SOS racisme, ont expliqué au HuffPost pourquoi le 93 n’est pas forcément le mauvais élève qu’il semble être, dans la vidéo en tête d’article.

    #93

  • Un gouvernement compétent est-il possible ? Et même souhaitable ? A propos du désir d’Etat qui s’exprime de toute part

    « Incompétent, nul, #amateurisme, manquement », les mots ne manquent pas pour qualifier Macron et son gouvernement, tout comme les raisons de le faire. La rage gronde, et avec elle la volonté de leur demander des comptes et de les faire payer. La vengeance est peut-être la moins triste des passions tristes. Tout comme la colère, elle apparait comme le moteur de la révolte des vaincus d’hier. Mais ce gouvernement est-il réellement incompétent ? Plus largement un gouvernement compétent est-il possible ? Voir même souhaitable ? Et si au contraire, c’était de l’extrême compétence des gouvernements dont nous souffrons actuellement.

    « Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu. Le gouvernement de l’homme par l’homme, sous quelque nom qu’il se déguise, est oppression ».
    Pierre-Joseph Proudhon

    On peut reprocher au gouvernement actuel de mal gérer la crise malgré l’air martial qu’il a voulu se donner. On peut aussi dire que d’autres gouvernements ont fait mieux que le « nôtre » (sic), même si en vrai il faudrait s’entendre sur ce que ça peut bien vouloir dire. Mais à trop le répéter on risque de rater l’essentiel et de tomber dans un piège.

    En l’espèce, lors de cette crise le gouvernement a renforcé sa dimension autoritaire et la tendance à la surveillance technologique au nom de l’état d’urgence sanitaire, il a augmenté le contrôle et la répression des quartiers populaires, et il a bien été obligé de prendre des mesures dangereuses pour l’économie elle-même afin de limiter la casse et aussi pour éviter de perdre toute légitimité aux yeux de ceux qu’il gouverne. Sa tâche est maintenant de la remettre en marche, de nous renvoyer au travail et de nous faire payer les conséquences économiques de la crise qui vient.

    D’autres, à leur place et dans les mêmes circonstances, auraient fait sensiblement la même chose. Il ne s’agit nullement d’exonérer nos gouvernants actuels. Reconnaissons seulement qu’ils obéissent à une logique qui rend nécessaire leurs agissements et qu’il est vain de s’imaginer qu’ils pourraient faire autrement. C’est bien en cela qu’ils sont nos ennemis. Ainsi en est-il de la « casse de l’hôpital public » et de la diminution du nombre de lits (70 000 suppressions en 15 ans) : elle résulte de l’action de tous les gouvernements précédents auquel celui de Macron s’est contenté, en toute logique, de contribuer.

    Il y a donc une confusion entre ceux qui nous gouvernent (Macon et ses ministres) et le principe même du gouvernement. En règle générale les premiers font ce que la fonction exige d’eux : réprimer et mutiler quand il le faut, accompagner les restructurations capitalistes par des lois adaptées et raconter des histoires pour vendre tout ça. En deux mots : servir les puissants dont ils partagent le monde et la vision du monde ; reproduire et reconduire un certain partage et sa cohorte d’inégalités, de massacres et de désastres.

    C’est dire que notre problème réside davantage dans le gouvernement comme principe, et plus largement dans la continuité de l’appareil d’Etat (constitution, lois et institutions), que dans tel gouvernement et ceux qui exercent le pouvoir à un moment donné. Dit autrement, le problème ça n’est pas que ceux qui nous gouvernent sont des salauds ou des incompétents, c’est qu’ils servent une logique économique mortifère qui produit et produira toujours les mêmes effets. Telle est leur compétence première et leur raison d’être ; voilà le savoir-faire qu’ils ont acquis sur les bancs de Sciences Po et de l’ENA : ils sont des agents de pouvoir du capitalisme, du libéralisme ou de la civilisation thermo-industrielle selon la langue, la sensibilité ou l’axe choisi.

    L’exemple le plus marquant reste celui du réchauffement climatique. Jamais aucun gouvernement ne pourra prendre une mesure à la hauteur de la situation car ce serait alors mettre en péril pour de bon la civilisation dont ils sont les garants. « Notre mode de vie n’est pas négociable », avait reconnu en son temps un Bush président, pour une fois honnête. A tout prendre, mieux vaut le cynisme décomplexé de nos ennemis que leurs mensonges répétés, gratinés de bons sentiments.

    Demander aux gouvernements une autre compétence que la leur, c’est un peu comme vouloir que son lave-linge nettoie sa vaisselle, c’est une demande absurde. Et s’il y a bien quelque chose que commande l’époque c’est bien ça : cesser d’adresser à tous les gouvernements du monde des demandes irréalistes.
    Ce n’est pas de leur incompétence qu’il faut se scandaliser. C’est au contraire leur compétence qu’il faut attaquer et défaire.

    Cette demande de gouvernement ou d’Etat compétent relève d’un vieux fantasme républicain largement partagé à gauche, celui de l’intérêt général. Il s’accompagne aussi d’un désir inquiétant : le désir d’être bien gouverné. Et à bien y réfléchir, non seulement c’est impossible comme nous croyons l’avoir établi, mais c’est absolument terrifiant. Il faudrait que l’Etat, entendu comme machine technique, administrative et fiscale flanquée de nombreuses institutions (aujourd’hui l’hôpital mais demain l’armée ou la police), soit efficace au point de régler nos existences de manière suffisamment parfaite pour qu’il nous protège en toutes circonstances. L’Etat, cette forme de pouvoir séparé de la population malgré le mythe démocratique, pourrait non seulement vouloir notre bien à tous, mais en plus serait à même de le réaliser. Il suffirait juste de trouver les bons gouvernants.

    Il s’agit en fait d’une funeste croyance qu’il est préférable d’abandonner à tous ceux qui ont la prétention de nous gouverner. De l’utopie, à la dystopie, il n’y a qu’un pas. Quoi alors, que faire ? Ici commence les difficultés et nous sommes autant perdus que les autres. Les esprits sensés auront compris que c’est du côté des ruptures révolutionnaires qu’il y a à chercher et expérimenter. Soit, mais il est bon alors de rappeler que l’imaginaire révolutionnaire est lui-même largement contaminé par cette idée du bon gouvernement, fût-il un « auto-gouvernement » ou un gouvernement auto-organisé.

    https://rouendanslarue.net/un-gouvernement-competent-est-il-possible-et-meme-souhaitable-a-prop

    #incompétence #France #Macron #covid-19 #coronavirus #colère #comptes_à_rendre #vengeance #révolte #compétence #oppression #Proudhon #autoritarisme #surveillance #surveillance_technologique #état_d'urgence_sanitaire #quartiers_populaires #contrôles #répression #économie #hôpitaux #hôpital_public #services_publics #gouvernement #capitalisme #pouvoir #sciences_po #ENA #libéralisme #changement_climatique #mode_de_vie #cynisme #intérêt_général #mythe_démocratique #démocratie #bon_gouvernement #mauvais_gouvernement #utopie #dystopie

    • Tant de questions décisives aussi vite abordées pourraient contraindre à penser sans et contre ce texte, c’est pas mal d’avoir un exemple si pauvre de ce que de nombreux commentaires d’intellectuels où le biopouvoir (de l’imprévoyance structurelle et de l’absence de souci de détail quant à la gestion de la population ?!), l’état d’exception et l’attente de la fin du capitalisme ou de l’anthropocène se tricotent au coin du confinement, sans éclairer grand chose ; sans pouvoir et/ou vouloir prendre en compte et tenter d’analyser des pratiques (des soignants, des confinés, des travailleurs, etc.), un empêchement redoublé par le confinement qu’il n’est pas évident de dépasser ou contourner qui fait des penseurs plus en roue libre que jamais.
      Un texte laid. Il règle leur compte de manière expéditive à une série d’expériences qui, de la Commune de Paris à la Révolution russe, du Chiapas à la ZAD de NNDL, pour ne citer qu’une partie des plus identifiées (...), se sont coltiné la nécessité de rompre l’ordre du monde et de faire horizon.

      #État #désir_d'État #souverain #pouvoir_d'État #sécuritaire #paradigme_sécuritaire #capitaliste_collectif #gestion #police (#politique résorbée dans la) #imaginaire #imaginaire_révolutionnaire #insurrectionnalisme #idéologie

  • Marseille : face à des « clusters » familiaux, les médecins somment les autorités d’agir
    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/040520/marseille-face-des-clusters-familiaux-les-medecins-somment-les-autorites-d

    Dépêche AFP

    A Marseille, où ont été repérés des foyers épidémiques de Covid-19 dans des familles des quartiers Nord, des médecins somment les autorités d’agir pour attribuer au plus vite des places d’hébergement à des malades afin de les isoler efficacement de leurs proches.

    A Marseille, où ont été repérés des foyers épidémiques de Covid-19 dans des familles des quartiers Nord, des médecins somment les autorités d’agir pour attribuer au plus vite des places d’hébergement à des malades afin de les isoler efficacement de leurs proches.

    Depuis la mi-avril, un dispositif spécial ville/hôpital de dépistage du coronavirus appelé NordCovid a été déployé au pied des tours des quartiers pauvres de Malpassé et Kallisté, au nord de Marseille.

    Avec près de 200 tests par jour, les médecins de NordCovid ont observé « de véritables "clusters" familiaux », décrit Annie Levy-Mozziconacci, médecin à l’Hôpital Nord et conseillère municipale d’opposition.

    Face à ce phénomène et au constat de surpopulation de beaucoup d’appartements dans ces quartiers où l’isolement d’une personne malade est une gageure, Mme Levy-Mozziconacci insiste sur « l’extrême nécessité de trouver des lieux d’hébergement ».

    Encouragée par une « réelle volonté d’accompagnement » de l’Agence régionale de santé et par les discours gouvernementaux, la médecin a identifié plusieurs solutions : un centre social, des hôtels, des centres de vacances, et même un locataire de mobil-homes prêts à mettre à disposition des chambres pour les malades le temps de leur quarantaine, qui attendent une « réquisition » nécessaire de l’Etat.

    Pourtant, rien ne bouge : « Là nous sommes dans une situation d’urgence : j’ai envoyé une lettre à la préfète à l’égalité des chances le 20 avril, nous sommes début mai et nous n’avons pu mettre personne à l’abri », déplore Mme Levy-Mozziconacci. « On attend du gouvernement une note et un budget », martèle-t-elle.

    « Ca se décante un peu car a priori on va obtenir une aile dédiée aux patients covid+ dans un centre d’hébergement spécialisé », ajoute Aloys Vimard, coordinateur du projet pour Médecins sans frontières.

    « Mais c’est inquiétant cette latence pour prendre des décisions alors qu’on est en crise sanitaire », s’alarme cet habitué de la médecine d’urgence.

    « Il y a bien une volonté d’accompagner la démarche d’isolement des personnes malades qui ne pourraient le faire dans des conditions correctes à domicile », a assuré la préfecture à l’AFP lundi soir, ajoutant que « ce type de dispositif a vocation à se mettre en place à compter de la période de déconfinement de manière plus globale à l’échelle nationale ».

    Dans un courriel à l’AFP, la préfecture a ajouté que ce type de dispositif ayant vocation à se déployer à l’échelle nationale « à compter de la période de déconfinement », elle attendait « des instructions nationales sur la mise en oeuvre et la prise en charge de tels dispositifs pour pouvoir donner une réponse favorable définitive en termes d’orientation de ces publics ».

    Selon M. Vimard, « avec le déconfinement le nombre de personnes positives va augmenter, et l’éviction est la seule solution pour casser les chaînes de transmission ».

    Egalement contactés, les services de l’ARS n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

    #Marseille #covid19 #cluster_familiaux

  • « Paris Match » à Pantin : Droit de réponse
    http://www.fumigene.org/2020/05/02/paris-match-a-pantin-droit-de-reponse

    Cette semaine, l’hebdomadaire Paris match proposait une immersion en quartier populaire. Objectif : Illustrer la solidarité à Pantin, par la mise en exergue des actions des associations locales. Malheureusement, et comme souvent, cette double page avec photos ne fait qu’enchainer représentations, essentialisation, mépris et clichés humiliants, dans la stricte lignée des publications dégradantes sur les quartiers populaires et ses habitants. Fumigene Mag suit le travail de l’association Pierre de Lune à Pantin, depuis des années. Nous leur ouvrons nos pages pour publier leur droit de réponse à cet article. Source : Fumigène (...)

  • Entretien avec Françoise Vergès | Radio Informal
    http://www.rybn.org/radioinformal/antivirus

    À propos d’inégalités invisibilisées, de normalité du confinement, de vulnérabilités et de racisme, de solidarité et d’auto-organisation comme contre-pouvoir, d’intersectionalité des luttes, de la métaphore du bateau négrier. Durée : 57 min. Source : Pi-node

    www.rybn.org/radioinformal/antivirus/audio/ANTIVIRUS18-FrancoiseVerges.mp3

  • Château-Rouge, un quartier sous contrôle | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1588156842-chateau-rouge-un-quartier-sous-controle

    Dans ces quelques rues populaires du 18ème arrondissement, un arrêté préfectoral oblige les commerçants à fermer à 12h30 le temps du confinement. Et chaque matin, les policiers contrôlent en boucle et verbalisent à la pelle.

    #coronavirus #confinement

  • Clermont-Ferrand : un jeune de 14 ans meurt suite à une intervention de la police - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Clermont-Ferrand-un-jeune-de-14ans-meurt-22238

    Le macabre bilan des morts liés à l’intervention de la police ne semble pas vouloir s’interrompre avec le Covid. A Clermont-Ferrand, dans la nuit du lundi au mardi 28 avril, c’est un jeune de 14 ans qui est tué et son ami de 16 ans gravement blessé.

    Selon la déclaration de la police : « dans la nuit du lundi et mardi 28 avril, aux alentours de 3 heures du matin deux ados roulent dans une voiture dans le centre de Clermont. Croisant une patrouille de police, les jeunes tentent d’échapper au contrôle et s’encastrent dans un magasin. Le conducteur de 14 ans meurt sur le coup et le passager de 16 ans gravement blessé. »

    Il est consternant, comme à l’habitude, de voir combien la presse censée être libre et indépendante, s’avère en réalité davantage assimilable à une chambre d’enregistrement des déclarations des flics.

    En effet, une rapide investigation via un moteur de recherche à l’aide des mots clés « Clermont-Ferrand police » nous affiche près de 30 articles en provenance de sites d’information, alignant avec exactitude les mêmes titres (à un mot près) et le même contenu.

    Si tous se revendiquent d’avoir obtenus leur information auprès de l’AFP, la source de l’AFP n’est dans cette histoire personne d’autre que les propos rapportés de la police [1]...

    Les flics ne se contentent pas de raconter leur propre version, ils font fuiter à l’AFP des informations de l’enquête expliquant que le jeune est un délinquant connu et que la voiture est volée.

    Source : LePoint
    "Il n’a que ce qu’il mérite" peut-on lire en trame de fond avec ce titre horrible repris par toute la presse : "un jeune de 14 ans se tue en fuyant un contrôle de police". [...]
    De simples questions auraient dû être soulevées par les journalistes
    La Place des Salins est en fait un grand parking quasi vide la nuit. Les jeunes s’amusaient donc sûrement seulement à apprendre à conduire comme les jeunes ruraux apprennent sur des chemins de terre et n’avaient sûrement pas l’intention de bouger du parking sans l’arrivée de la voiture de flics.

    Mais la police est-elle entrée sur le parking ? Surveillait-elle les jeunes depuis longtemps ? A-t-elle mit son gyrophare ? Selon le Proc’ les flics se sont rendu compte dès le départ qu’il s’agissait d’ados au volant. Dans ce cas, engager une poursuite était-ce vraiment approprié ? Les conducteurs de la voiture de police étaient-ils en état d’ébriété ? Pourquoi ont-ils tourné en pleine ligne droite en pleine nuit [3].

    Le Proc dit que le conducteur aurait paniqué. Mais qu’est-ce qui l’a fait paniquer à cet endroit précis plutôt que 100m avant ?

    Des questions, il y en a en réalité beaucoup, et il ne fait nul doute que, comme d’habitude, la famille n’aura jamais toutes les réponses.

    Pourtant, un fait similaire relie ce nouveau mort aux 5 autres morts de ces précédentes semaines : la peur inconditionnelle de tous les jeunes des quartiers populaires à l’égard de la police. Depuis toujours, elle humilie, frappe et tue, avec 673 meurtres policiers recensés en 43 ans, auxquels s’ajoutent 6 ces derniers jours et de nombreux mutilés

    Ces jeunes venaient d’ailleurs du quartier du la Gauthiere, le quartier d’où venait Wissam El Yamni tabassé à mort dans un couloir du commissariat de Clermont-Ferrand le 1er janvier 2012

    Les quartiers ont une mémoire et tous savent que quand la police s’approche la nuit sans témoin, quel que soit le motif, il vaut mieux fuir, au risque de sa vie ...

    Le système policier a encore tué, les flics ont tué, la police assassine. Pensée aux familles et à toutes les victimes

    #Police #violnces_policières #journaflics #agence_France_police #quartiers_populaires

  • Le confinement « invisible » des vieux immigrés en France
    #Covid-19#France#foyer#migrant#migration#sante

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/27/coronavirus-le-confinement-invisible-des-vieux-immigres-en-france_6037918_32

    Qu’ils soient originaires du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest, les anciens vivant en foyer subissent de plein fouet les restrictions liées à la pandémie de coronavirus et se retrouvent souvent isolés.

  • Contre la bombe sanitaire, un appel des Sans-Papiers | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/260420/contre-la-bombe-sanitaire-un-appel-des-sans-papiers

    https://www.youtube.com/watch?v=13ze559nfTc

    Ce samedi des Sans-Papiers avaient décidé de sortir. Pour dire leur désespoir et leur colère. Pour simplement faire savoir et lire leurs revendications. Mais la police est venue. Communiqué et vidéo ci-dessous.

  • Vivre et mourir dans un foyer de travailleurs migrants
    Comité des résidents du foyer Romain Rolland, Coordination des foyers de Plaine Commune, Copaf, EVTC, Médiapart, le 23 avril 2020
    https://blogs.mediapart.fr/fini-de-rire/blog/250420/vivre-et-mourir-dans-un-foyer-de-travailleurs-migrants

    « Je connais trois vieux Algériens qui sont morts. Il y en a deux qui sont morts à l’hôpital mais Kader, lui, au 7ème étage, est mort tout seul dans sa chambre. Une semaine plus tôt, j’ai entendu qu’il était malade. C’est quand les médecins sont venus le 14 avril, qu’il a été découvert, mort, dans sa chambre, mort, tout seul. »

    « je connais deux résidents qui sont morts ; l’un c’était le monsieur qui nourrissait les chats qui errent en bas du bâtiment, l’autre, il adorait jouer avec les enfants dans la rue. »

    Les vieux résidents sont des personnes à risque mais est-ce que ces vieux résidents auraient pu être soutenus, mieux informés et mieux pris en charge ?

    #coronavirus #solidarité #France #Quartiers_populaires #migrants #foyers #solidarité #racisme #classisme #violences_policières

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Confinement : polémique après une note appelant les policiers du Calvados à la retenue pendant le ramadan - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/confinement-dans-le-calvados-la-police-appelee-a-la-retenue-pendant-le-ra

    Une note interne invite les policiers du département du Calvados à limiter leurs interventions aux atteintes graves aux personnes et aux biens dans les quartiers où beaucoup d’habitants observent le mois de jeûne des musulmans. Le patron de la police nationale exige des « explications ».

    Ce télégramme qui appelle les policiers du Calvados à intervenir dans certains quartiers uniquement pour « les atteintes aux personnes ou atteintes graves aux biens » en période de ramadan laisse percevoir une certaine fébrilité dans la hiérarchie policière. Daté du 24 avril, le document que le Parisien s’est procuré émane du chef d’état-major de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Calvados et s’adresse à tous les services de polices du département.

    Ce commandant divisionnaire indique donner ses instructions au nom du directeur départemental de la sécurité publique. « Sauf atteinte aux personnes ou atteinte grave aux biens (dégradations par moyen dangereux pour les personnes, de bâtiment, véhicule), il n’y a pas lieu d’intervenir dans les quartiers à forte concentration de population suivant le ramadan, pour relever un tapage, contrôler un groupement de personnes rassemblées après le coucher de soleil pour s’alimenter », est-il écrit.

    Depuis une semaine, des incidents émaillent certaines banlieues d’Ile de France et de villes de province. Jeudi 23 avril, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a fait valoir que ces tensions actuelles dans certains quartiers populaires étaient dues notamment à « l’effet de la dureté du confinement ». Mais le patron de la place Beauvau, invité sur BFMTV, a assuré que les forces de l’ordre intervenaient « systématiquement ». Le ministre a par ailleurs « condamné » les violences, en réaffirmant que « l’ordre républicain (devait) être présent partout ».

    Eviter qu’une entorse au confinement « ne dégénère »

    Voilà pour le discours. Mais sur le terrain, les choses paraissent moins claires. Tout au moins dans le Calvados, comme l’indique le télégramme. « Monsieur le directeur demande à tous les personnels de la DDSP de faire preuve de discernement en la matière, afin d’éviter qu’un manquement aux règles de confinement ne dégénère et provoque un trouble supérieur de violences urbaines », peut-on encore lire dans ce document. Et le chef d’état-major de souligner : « Les opérateurs répondront aux requérants [population] que leur appel est pris en compte, et veilleront à ne pas faire de commentaire ».

    Ces recommandations d’extrême prudence se limitent-elles au Calvados, ou sont-elles généralisées à tous les départements ? Dans une visioconférence reliant Beauvau aux préfets des zones de défense, dont le contenu avait été révélé par le Canard Enchaîné, Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat à la sécurité, exprimait, le 18 mars, son inquiétude de voir les cités, au bord de l’implosion, s’embraser si le confinement y était appliqué de manière (trop) stricte.

    Le patron de la police exige des « explications »

    Pour autant, le gouvernement avait alourdi les sanctions contre ceux qui ne respectent pas le confinement de manière répétée. Un deux poids, deux mesures qui irrite certains syndicats de police. « Contrairement à ce qui a pu être dit et répété par le gouvernement, cette note prouve que les policiers ont donc bien ordre de ne pas aller dans certains endroits ! » s’insurge ainsi Fabien Vanhemelryck, le secrétaire du syndicat de police Alliance.

    #confinement #police #quartiers_populaires

    • Banlieues : des tensions persistent, la polémique enfle, Le Figaro, 23 avril 2020

      [...] Alors que le préfet de police de Paris a interdit jusqu’au 27 avril, « la vente ou la cession à titre gratuit, ainsi que le port d’artifices de divertissement et d’articles pyrotechniques », le Syndicat général de la police (SGP) a jeté un pavé dans la mare. Sur les ondes police, ordre a été donné mardi soir « d’éviter tout contact avec les perturbateurs afin d’éviter d’avoir des fonctionnaires blessés », avant d’ajouter : « Il y a lieu de faire un usage raisonnable et raisonné de l’armement collectif ». Le syndicat a dénoncé « deux poids deux mesures dans le contrôle du confinement ».

      La veille déjà, Alliance (majoritaire chez les gardiens et gradés) avait dénoncé un « confinement à deux vitesses » en évoquant l’affaire d’une patrouille de Montreuil qui aurait eu pour consigne de « quitter les lieux » après un jet d’œuf sur leur véhicule. « Nos policiers ont pour instruction d’intervenir en tous lieux de l’agglomération pour faire respecter le confinement ou pour interpeller les auteurs de toute infraction constatée », rétorque la Préfecture de police, qui précise que, à ce titre, « 31 interpellations ont eu lieu au cours de ces trois dernières nuits à la suite des incidents ».

  • « Ces territoires jouent le rôle de boucs émissaires » (20+) Michel Kokoreff - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/04/21/ces-territoires-jouent-le-role-de-boucs-emissaires_1785978


    A Villeneuve-la-Garenne, le 20 avril. Photo Geoffroy van der Hasselt. AFP

    Pour le professeur de sociologie Michel Kokoreff, la police cultive une forme d’impunité dans les quartiers populaires, plus visible encore durant l’épidémie.

    Quel regard portez-vous sur la situation dans les banlieues depuis le début du confinement ?

    Il y a de la révolte dans l’air. D’un côté, on sait bien que ces territoires cumulent les difficultés sociales, à commencer par la pauvreté. Le Covid est un puissant révélateur des inégalités dans les quartiers populaires. La désertification médicale est un fait depuis longtemps dénoncé. L’exercice de métiers de première ligne (caissières, livreurs, ambulanciers, infirmiers…) accroît la vulnérabilité des travailleurs. Ce qui explique que la Seine-Saint-Denis serait la plus touchée par la surmortalité. D’un autre côté, la focalisation des contrôles dans les quartiers populaires (y compris à Paris intra-muros ou dans d’autres villes) a conduit à une surreprésentation des contraventions dans ce contexte. Dès le début du confinement, la Seine-Saint-Denis a concentré à elle seule 10 % de l’ensemble des amendes. A cet égard, la question du respect du confinement est une fausse piste. Les chiffres montrent très bien que les mesures ne sont pas moins respectées en Seine-Saint-Denis que dans le département voisin des Hauts-de-Seine. Cet argument vise surtout à légitimer les interventions rugueuses et stigmatiser à nouveau les populations de ces quartiers populaires, qui jouent le rôle de boucs émissaires en temps d’épidémie.

    Plusieurs incidents ont éclaté ces derniers jours. Faut-il craindre une contagion ?

    Ce n’est pas sûr. Les conditions d’un débordement général ne me semblent pas réunies, vu le contexte. Au lieu d’agiter le spectre des révoltes de 2005, il faudrait plutôt s’interroger sur l’immobilisme des politiques publiques et la fonction sociale de ces territoires dans le gouvernement de la peur. Aux difficultés structurelles, comme la pauvreté, s’ajoutent les difficultés conjoncturelles liées au Covid-19, la saturation des hôpitaux, la surveillance, les contrôles. Dans certains quartiers, la police continue de se comporter comme une armée de réserve coloniale. Cette culture de l’impunité n’est pas nouvelle, mais elle apparaît plus visible en temps de confinement. En décembre 2015, quand l’état d’urgence a été décrété, certains services de police judiciaire ont profité de l’effet d’aubaine pour perquisitionner et interpeller dans des conditions exceptionnellement garanties par la loi. On a vu toute une série d’interventions qui n’avaient aucun lien avec les attentats terroristes. Aujourd’hui, le risque est exactement le même avec l’état d’urgence sanitaire. Et ce n’est pas propre aux « banlieues ».

    Avez-vous noté des changements dans les quartiers populaires depuis 2005 ?

    La physionomie de certains quartiers a profondément changé. Des dizaines de milliards ont été investis dans les opérations de rénovation urbaine. L’exemple le plus emblématique est celui de Clichy-sous-Bois, d’où est originaire le réalisateur Ladj Ly. Pour son film les Misérables, il n’a pas pu tourner une partie des scènes sur place car le quartier avait été entièrement rénové. Mais en dehors des conditions de vie souvent plus dignes, rien n’a vraiment changé. La situation sociale des familles ne s’est pas arrangée. Le chômage des moins de 25 ans est toujours trois à quatre fois supérieur au niveau national. Et l’expérience des discriminations ethniques et raciales n’a jamais été aussi prégnante. Face à la désaffection des services publics, au retrait de l’Etat, face à ses options répressives, à la stigmatisation, à l’islamophobie, les religions d’un côté, les trafics de l’autre semblent plus structurants de l’organisation sociale.

    Quel est l’impact du confinement sur l’économie parallèle ?

    A part la rupture des stocks, un sursaut d’énergie, un désir de vengeance, difficile de répondre. Le trafic constitue une sorte de filière professionnelle qui redistribue les ressources. Cette économie de survie est doublée d’une économie symbolique. Les avantages ne sont pas seulement financiers. Beaucoup d’enquêtes de terrain montrent que participer aux réseaux de trafic, c’est être quelqu’un. Dans les représentations, ni l’école ni le travail légal ne permettent d’accéder à cette reconnaissance. Le business exerce ainsi son emprise sur les plus jeunes. Je suis frappé par la reproduction des schémas. Chaque génération veut éviter les impasses de la précédente mais reste soumise aux mêmes contraintes et aux mêmes risques. Comme le marché s’agrandit, que l’offre est plus forte, que rien n’est vraiment fait pour ses quartiers au plan social, la spirale est sans fin, la chute programmée.

    Comment sortir de cette situation ?

    Il faut la dénoncer, mais aussi changer de regard. Par exemple, en mettant davantage en avant les initiatives qui voient le jour dans plusieurs cités, de la région parisienne à Marseille. Face aux carences de l’Etat et à l’envoi des policiers, de nombreux collectifs se déploient pour faire des courses, livrer à domicile, venir en aide aux personnes âgées ou isolées, aux familles qui ont faim. A Clichy-sous-Bois, cinquante palettes de nourriture ont été distribuées pendant huit jours à des centaines de personnes. Tous les acteurs de ces quartiers ont financé cette action solidaire - les dealers inclus. Plus largement, de nombreuses prises de position militantes donnent une visibilité aux dérives observées aujourd’hui et exigent des changements en matière de logement, d’emploi, d’école, de vie démocratique. Rapporter la situation actuelle à des causes structurelles sans pour autant ignorer les capacités d’auto-organisation dans ces quartiers et ses appels, la voie est étroite mais vitale politiquement face à ce sujet complexe.

    #quartiers_populaires #police #gouverner_par_la_peur
    #auto-organisation #solidarité #pratiques_sociales

    • Confinement : en Seine-Saint-Denis, un taux de verbalisation trois fois plus important qu’ailleurs
      https://www.liberation.fr/france/2020/04/26/confinement-en-seine-saint-denis-un-taux-de-verbalisation-trois-fois-plus

      Avec plus de 41 000 contraventions ces dernières semaines, le département francilien affiche des statistiques largement supérieures à la moyenne nationale. Des écarts qui soulèvent des questions sur les modalités d’intervention policière.

      Confinement : en Seine-Saint-Denis, un taux de verbalisation trois fois plus important qu’ailleurs
      Depuis le début du confinement, le taux de verbalisation en Seine-Saint-Denis frôle le triple de la moyenne nationale. Selon les derniers chiffres obtenus par Libération, le département totalisait samedi 41 103 contraventions pour 242 259 contrôles, soit un taux de verbalisation de 17%. Au niveau national, ce taux est seulement de 5,9% (915 000 contraventions pour 15,5 millions de contrôles). En clair, la proportion de personnes contrôlées qui sont verbalisées est trois fois plus importante en Seine-Saint-Denis que sur le reste du territoire.

      Interrogé mercredi à l’Assemblée Nationale lors des questions au gouvernement, Christophe Castaner a lui-même brandi en exemple le département dionysien pour illustrer l’absence supposée de laxisme de la police dans les quartiers populaires. « Il n’y a pas de quartiers dans lesquels nos forces de sécurité intérieure n’interviendraient pas » , a tonné le ministre de l’Intérieur en entretenant la confusion entre contrôles et verbalisations.

      « Densité importante »

      Les derniers chiffres recueillis par Libé témoignent surtout de fortes disparités régionales. Si l’omniprésence policière est plus criante à Paris (1 104 060 contrôles, soit quasiment un contrôle pour deux habitants), le taux de verbalisation apparaît en revanche beaucoup plus faible dans la capitale (6,25%). Un taux bien inférieur à ceux constatés dans les Hauts-de-Seine (8,7%), le Val-de-Marne (13,7%) et surtout en Seine-Saint-Denis (17%).

      Ce nombre élevé de #contraventions n’a pas échappé à la procureure du département. « Au début du confinement, on atteignait plus de 900 verbalisations par jour » , souligne Fabienne Klein-Donati, qui note toutefois une « diminution progressive » des contraventions quotidiennes, dont le nombre est tombé à moins de 400 ces derniers jours. Parmi les explications structurelles susceptibles de justifier un tel écart avec la moyenne nationale, la magistrate évoque « une population très jeune », « une densité très importante » et « un habitat qui rend difficile de rester chez soi à plusieurs ». « Les jeunes ont été beaucoup verbalisés, notamment en bas des immeubles, parfois plusieurs fois , précise Klein-Donati. Mon parquet a dû gérer de nombreux délits de réitération. De surcroît, le trafic de stupéfiants n’a pas cessé. »

      Flou

      Mais ces éléments suffisent-ils à expliquer une telle différence entre Paris et sa petite couronne ? Pour Sébastian Roché, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des questions de police, « les comportements ne peuvent expliquer à eux seuls une amplitude aussi importante dans les taux de verbalisation. C’est nécessairement une approche policière différente qui génère de tels écarts ».

      Le chercheur pointe aussi l’absence de transparence dans les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, données qui ne sont même pas disponibles dans le cadre du contrôle parlementaire de l’état d’urgence sanitaire. Une opacité constitutive selon lui d’un « grave déficit démocratique » . A ce flou sur les chiffres, il faut ajouter celui qui entoure les contrôles de police et de gendarmerie. « A la différence des verbalisations, qui sont systématiquement enregistrées dans un logiciel, il n’existe aucun outil pour mesurer les contrôles, dont on ignore comment ils sont comptabilisés » , poursuit Sébastian Roché.

      Contacté par Libération, le ministre de l’Intérieur admet des taux de verbalisation différents d’un département à l’autre mais réfute toute stigmatisation territoriale. « Nous ne considérons pas que le confinement ne serait pas respecté en Seine-Saint-Denis, ni dans les quartiers , insiste un conseiller de Christophe Castaner. Au contraire, et le ministre l’a dit à plusieurs reprises publiquement. » Mais affirmer que la population de Seine-Saint-Denis respecte bien les règles alors que le taux de verbalisation y est trois fois supérieur, n’est-ce pas assumer que les contrôles sont discriminatoires dans ce département ?

      #confinement #contrôles_policiers #amendes

  • La #colère des #quartiers_populaires est #légitime - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/la-colere-des-quartiers-populaires-est-legitime

    La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres.

    Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre #société de ne pas s’effondrer aujourd’hui.

    Pourtant, les #inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie.

    Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer.

    Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les graves et inacceptables violences policières qui les frappent.

    Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas.

    Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité

    • Premières organisations signataires :

      ACORT, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie
      ATTAC, Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne
      ATMF, Association des travailleurs maghrébins de France
      Brigades de solidarité populaire Île-de-France
      CCIF, Collectif contre l’islamophobie en France
      Cedetim, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale
      CGT, Confédération générale du Travail
      CGT de la Cité nationale de l’Histoire de l’immigration
      Collectif de la Cabucelle, Marseille
      Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, Marseille
      Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie
      Comité Adama
      CNT-SO, Confédération nationale du Travail-Solidarité ouvrière
      CRLDHT,Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
      Ensemble !
      FASTI, Fédération des Associations de solidarité avec toutes et tous les immigré·es
      Fédération SUD éducation
      Fédération SUD PTT
      Fédération SUD-Rail
      Féministes révolutionnaires
      Femmes égalité
      Femmes plurielles
      FO Sauvegarde de l’enfance 93
      FTCR, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives
      FUIQP, Front uni des immigrations et des quartiers populaires
      JJR, Juives et juifs révolutionnaires
      Marche des solidarités
      Mémoires en marche, Marseille
      Mouvement La révolution est en marche
      Mwasi, Collectif Afroféministe
      NPA, Nouveau parti anticapitaliste
      Le Paria
      PCOF, Parti communiste des ouvriers de France
      PEPS, Pour une écologie populaire et sociale
      SNPES-PJJ FSU, Syndicat national des personnels de l’éducation et du social PJJ de la FSU
      SQPM, Syndicat des quartiers populaires de Marseille
      UCL, Union communiste libertaire
      Union locale villeneuvoise, Villeneuve-Saint-Georges
      UJFP, Union juive française pour la paix
      Union syndicale Solidaires
      UTAC, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne

      #coronavirus #quartiers_populaires #France #solidarité #racisme #classisme #violences_policières

      Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
      https://seenthis.net/messages/832147

  • Pourquoi la Seine-Saint-Denis subit une surmortalité liée au Covid-19 | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-la-seine-saint-denis-subit-une-surmortalite-liee-au-covid-19

    Pour Mathias Wargon, chef urgentiste, la surmortalité dans ce département est liée à la précarité de la population et au manque de moyens alloués aux structures médicales.

    Et moi qui pensais que c’était à cause de l’inefficacité de la Police Républicaine à faire respecter le couvre-feu... euh... pardon... le confinement. Si les ratonnades ne suffisent plus à lutter contre le virus, que nous reste-t-il contre l’incapacité des masses populaires à respecter les mesures de bon sens édictées par notre gouvernement ?

  • Bonnes ressources ici :

    Le coronavirus ne connaît ni couleur, ni nation, ni frontières !
    Commission Immigration de Solidaires, le 21 avril 2020
    https://solidaires.org/Le-coronavirus-ne-connait-ni-couleur-ni-nation-ni-frontieres
    https://solidaires.org/IMG/pdf/defdefdefdefdef.pdf

    Pour les soutiens aux exilé·es, l’état d’urgence sanitaire et les mesures de confinement menacent toutes les personnes à qui l’on refuse le droit de circuler et de s’installer en France et en Europe.

    Si des mesures ont été prises comme le renouvellement de titre de séjour, des autorisations provisoires et de l’aide médicale d’État, les conditions d’existence des exilé·es en font à l’évidence des « personnes à risque » face au coronavirus et pour autant cela n’est pas pris en compte par les pouvoirs publics.

    Que ce soit aux frontières de la forteresse Europe ou intérieures, sur les campements et les habitats de fortune, dans la rue mais aussi dans les structures d’hébergement ou les foyers de travailleurs migrants, la violence d’État durant l’épidémie du Covid-19 continue par des agressions policières comme à Calais, des refoulements, expulsions ou placements en Centre de rétention, mais aussi par une indifférence des plus froides.

    Des collectifs et associations ne baissent pas les bras et malgré le confinement. Elles poursuivent leurs actions de soutien direct aux exilé·es par des distributions de repas dans la rue. Elles dénoncent les pratiques préfectorales qui maintiennent les obligations de présentation en commissariat pour les personnes assignées à domicile et enferment des sans-papiers dans les endroits les plus propices à la contamination. Elles utilisent les armes juridiques pour contester des ordonnances de la loi d’urgence sanitaire qui mettent en suspens le droit d’asile, continuent leurs actions de plaidoyer et d’informations.

    Les syndicats Solidaires et leurs militant·es combattent les mesures prises qui ignorent ou excluent les étranger·es comme lors de la fermeture des CROUS, ou sont largement insuffisantes au vue des situations de mise en péril pour les plus démuni·es comme dans la protection de l’enfance et a fortiori pour les mineur·es isolé·es, ainsi que pour toutes les personnes en grande précarité.

    Et une fois de plus ce sont les quartiers populaires qui ont été l’objet d’une stigmatisation générale car en tant d’épidémie il faut toujours trouver des boucs émissaires ! Une tribune « Covid-19 : les quartiers populaires en première ligne ! » signée par des militant·es et des syndicats Solidaires dénonce cette campagne criminelle, de classe et raciste, alors que ce sont ces quartiers qui sont les plus exposés et comptent parmi leurs habitant·es une grande partie de salarié·es des commerces, établissements de santé, entreprises de livraison, de nettoyage, de transports… secteurs vitaux en temps de confinement !

    Notre union syndicale exige la fermeture des CRA, la libération de toute personne en rétention, l’arrêt des assignations à domicile, le respect absolu du droit d’asile, des mesures de protection renforcées pour tous les sans-abris quelque soit leur situation administrative, des hébergements au moyen de réquisitions, l’accès à la santé, l’hygiène et à la nourriture, la régularisation de tout-es les sans papiers.

    Covid-19 : les quartiers populaires en première ligne !
    Collectif, Médiapart, le 14 avril 2020
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/140420/covid-19-les-quartiers-populaires-en-premiere-ligne

    #coronavirus #migrants #quartiers_populaires #France #solidarité #Solidaires

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Au nom de la lutte contre le #covid-19, la police française a déjà tué 5 personnes et fait plus de 10 blessés graves - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Au-nom-de-la-lutte-contre-le-covid-19-la-22174

    ès les premiers jours du confinement d’une grande partie de la population, de nombreuses vidéos montrant des #violences_policières ont été relayées. Les militant·es des #quartiers_populaires avaient alors avertis du danger que représentaient des rues vides, donnant de fait #carte_blanche aux #flics en l’absence de témoins. Il n’a pas fallut attendre longtemps pour voir ces dires confirmés, avec un premier tir de #LBD sur une fillette de 5 ans. Devant le peu de réactions, les flics s’en sont donné à cœur joie : en à peine 8 jours c’est déjà 5 personnes qui ont été tuées...

    Depuis le 8 avril, 5 personnes ont été #tuées par la #police, 3 autres ont été blessées gravement et 7 ont porté plainte pour violences policières.

    Toutes ces histoires ont un point commun : il n’y a aucun témoin, en dehors des flics impliqués dans la mort de ces personnes. En temps « normal » même avec des témoins et des vidéos, la grande majorité des affaires de morts en lien avec la police se termine par un non lieu. Sans preuve ni témoin extérieur, il y a donc encore moins de chance que quiquonque soit un jour condamné pour ces morts ni ne s’excuse.

    N’ayant aucune autre version que celle des flics, les médias eux aussi se contentent - encore plus qu’à l’accoutumée - de faire un copier/coller de leurs déclarations. Comme si le procès était déja bouclé, les journalistes ne prennent même pas la peine d’interroger les nombreuses incohérences des récits policiers. Aucun média n’a d’ailleurs pris la peine de mettre en lien ces affaires.

  • Le covid-19, la guerre et les quartiers populaires - Métropolitiques
    https://www.metropolitiques.eu/Le-covid-19-la-guerre-et-les-quartiers-populaires.html

    Le 18 mars, plusieurs médias annoncent que le département de la Seine-Saint-Denis comptabilise 10 % des procès-verbaux pour non-respect du confinement, au premier jour de sa mise en œuvre [1]. Telle une grille de lecture familière et rassurante en cette période troublée, on voit alors surgir des discours dénonçant « l’incivilité » des habitants des quartiers populaires et l’existence de « zones de non droit », réactivant la chimère selon laquelle ces territoires se seraient transformés en ghetto, émancipés du respect des règles communes et représenteraient un danger pour la République (Gilbert 2011). Ce cadrage médiatique, alimenté par l’extrême droite et par divers commentateurs [2], s’appuie non seulement sur une vision erronée de la réalité des quartiers populaires, mais repose surtout sur un postulat (selon lequel les infractions au confinement seraient plus fréquentes dans les cités) qui n’est pas démontré

  • Quartiers populaires : le Covid-19 inquiète les « éduc’ de rue » | Jonathan Louli
    https://rapportsdeforce.fr/pouvoir-et-contre-pouvoir/quartiers-populaires-le-covid-19-inquiete-les-educ-de-rue-04186810

    Depuis le début de la crise sanitaire, les éducateurs et éducatrices de rue ont été contraint.e.s d’abandonner leur quartier d’intervention. Leur désertion forcée de la rue laisse les habitant.e.s dans un face à face parfois compliqué avec la police et exacerbe leur précarité. Assigné.es à un travail de gestion, ils et elles s’inquiètent. Cette période a priori provisoire ne pourrait-elle pas transformer durablement leur métier ? Source : Rapports de Force

  • Bus et tram bondés en Seine-Saint-Denis malgré le coronavirus | Actu Seine-Saint-Denis
    https://actu.fr/societe/coronavirus/bus-tram-bondes-seine-saint-denis-malgre-coronavirus_33089445.html

    Depuis la mise en place de mesures de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus Covid-19, l’offre de transport a été réduite à 30 %, en moyenne en Île-de-France. 

    Sauf qu’en Seine-Saint-Denis, cette offre ne semble pas répondre aux besoins de la population. « La Seine-Saint-Denis est un département qui se caractérise par le fait que beaucoup de personnes travaillent dans les services dit « essentiels à la continuité de la nation ». Aujourd’hui, une proportion importante continue à travailler et à devoir se rendre sur leur lieu de travail », explique la préfecture. Dès lors, la fréquentation des transports en communs se révèle plus importante que dans certaines zones du territoire francilien.

  • #Déconfinement_sélectif et #expérimentations_sanitaires : la #colère et le #dégoût

    La décision présidentielle de rouvrir les #écoles, #collèges et #lycées le 11 mai n’a dupé personne, que ce soit parmi les professeurs ou ailleurs : ce dont il s’agit, ce n’est pas de pallier les #inégalités_scolaires qu’engendrerait l’arrêt des cours, ce qui est l’argument officiel, mais tout bonnement de remettre les #parents au #travail. Que cette décision intervienne deux jours après les déclarations du président du #Medef invitant les #entrepreneurs à « relancer l’activité » sans plus attendre n’a sûrement rien d’un hasard du calendrier.

    Selon la méthode désormais classique des interventions présidentielles, le ministre #Blanquer est intervenu le lendemain pour « préciser les modalités » de cette #réouverture. Est alors apparu le caractère fonctionnel de ce qui pouvait n’être qu’un effet de discours parmi d’autres : la réouverture des écoles ne se fera pas d’un seul coup le 11 mai, mais d’abord dans les #quartiers_populaires et les #régions_rurales. La communication ministérielle joue elle aussi sur la corde compassionnelle, voire #humanitaire : « le premier critère est d’abord social, les publics les plus fragiles ».

    C’est donc ces « publics les plus fragiles » qui auront la chance de reprendre le travail en premier. Les autres, les moins fragiles, c’est-à-dire les plus favorisés, c’est-à-dire ceux qui télétravaillent actuellement depuis leur résidence secondaire en Dordogne pourront garder leurs enfants chez eux et rester à l’abri du virus. Entre ces deux catégories, tout un tas de gens se demandent encore à quelle sauce ils vont être mangés.

    Il est intéressant de noter que ce sont précisément ces « #publics_les_plus_fragiles » qui se trouvaient déjà être au travail, que c’est parmi ces « publics » que se trouvent ceux pour lesquels la période du confinement n’aura jamais signifié un arrêt de l’activité. La différence est qu’il s’agit là de poser les condition d’une réouverture générale de cet indispensable vivier de #main-d’œuvre bon marché que sont les quartiers populaires, de remettre tout le monde au travail.

    C’est donc encore une fois sur les plus pauvres que la #politique_compassionnelle toute particulière du gouvernement va venir s’abattre, comme un fléau supplémentaire.

    Cette politique peut et doit se lire à plusieurs niveaux, puisque ce qui caractérise toute crise véritable de la totalité capitaliste c’est son existence simultanée à tous les niveaux de cette totalité. Ici, il s’agit d’une #crise_sanitaire qui existe dans ses effets comme dans la gestion de ceux-ci aux niveaux politique, économique, social, etc.

    Les considérations d’ordre purement sanitaires sont alors intégrées à la chaîne des décisions politiques, à leur niveau particulier, et conditionnées à la logique d’ensemble de ces décisions, qui est d’ordre économique et social. La #recherche_scientifique elle-même intervient à son niveau dans la production des savoirs permettant de formuler les doctrines, les thèses étant sélectionnées non tant en raison de leur rigueur que de leur utilité pratique dans les décisions qui fondent l’action de l’Etat. Le but étant de préserver l’ordre économique et social, c’est-à-dire prioritairement, dans le cas qui nous concerne, de relancer l’#activité_économique sur laquelle repose l’ensemble social.

    Mais s’il s’agit bien, d’un point de vue économique, de remettre les gens au travail, et en particulier les plus pauvres, qui sont aussi ceux dont le travail ne peut se faire par internet, qui doivent mettre les mains à la pâte et au mortier, cette remise au travail n’est pas dépourvue d’arrière-pensées d’ordre sanitaire, qui ne sont pas sur la vie des prolétaires d’un meilleur effet que les considérations purement économiques.

    Ces arrière-pensées ne sont pas mises en avant dans les discours du gouvernement, puisque le discours public reste aujourd’hui celui de « la santé d’abord », ce que tout le monde entend comme la santé de chacun. Le problème est que la « santé » qui est contenue dans le terme « sanitaire » n’a pas le même sens pour nous en tant qu’individus que pour l’Etat qui se trouve être en charge de sa gestion : il s’agit alors de « santé publique », ce qui est d’un tout autre ordre que la santé tout court, celle que l’on se souhaite pour la nouvelle année. Dans cette optique, la santé publique est une chose toute différente de l’activité qui a pour finalité de soigner des gens. Les soignants font l’expérience quotidienne de cette différence. Pour eux comme pour les malades, et pour tous ceux qui doivent travailler quotidiennement au risque de contracter et transmettre le virus, ce sont tout autant les défaillances bien réelles de la gestion sanitaire de la crise qu’il nous faut redouter, que la pleine prise en charge de cette même gestion.

    En l’occurrence, pour l’Etat français, la doctrine officielle reste celle mise en œuvre par l’Etat chinois (qui s’embarrasse moins de discours compassionnels), qui est aussi préconisée par l’OMS et par son propre Conseil scientifique : celle du confinement des populations. Le virus circulant à travers les contacts individuels, il s’agit de limiter ces contacts. L’autre doctrine est celle de l’immunité collective, qui reste cependant valable, mais à condition de disposer des vaccins nécessaires, comme pour une grippe ordinaire ; on vaccine les plus fragiles, on laisse le virus courir dans le reste de la population, qui finit par s’immuniser à son contact répété. En revanche, sans vaccin ni traitement efficace, si on laisse courir le virus en espérant obtenir une immunité de masse, il faut s’attendre selon les projections, à un bilan de 40 à 80 millions de morts à l’échelle planétaire, ce qui est insoutenable en termes économiques, sanitaires, et sociaux.

    Cependant, l’activité économique ne peut pas cesser totalement en attendant qu’on dispose des traitements et vaccins nécessaires. Il faut donc pour l’Etat qui est en charge de cette crise trouver des solutions intermédiaires, qui combinent les nécessités sanitaires et les nécessités économiques.

    Actuellement, le niveau de contamination dans la population française est environ de 10%, pour obtenir une immunité collective il faudrait atteindre un seuil de 60%, on voit qu’on est loin du compte.

    En revanche, les « publics les plus fragiles » sont ceux qui ont été le plus touchés par le virus, et ce non pas seulement en raison d’une surmortalité liée à des cofacteurs tels que problèmes cardio-vasculaires et autres pathologies qui se retrouvent parmi des populations dont l’état sanitaire est déjà dégradé, voire aux problèmes liés au mal-logement, etc., mais d’abord parce que ces populations n’ont jamais véritablement cessé de travailler. En clair, s’ils ont été les plus frappés c’est qu’ils ont été les plus exposés. Mais, outre d’en faire un « public » particulièrement frappé, cela crée aussi des zones sociales où le niveau de contamination dépasse largement les 10% nationaux.

    C’est pour cela qu’on peut se demander si le gouvernement ne serait pas en train de mener sur ces territoires (en gros, sur les banlieues) une expérimentation socio-sanitaire in vivo, c’est-à-dire à tenter d’obtenir une immunité de masse, ou en tout cas de voir si cette immunité est possible, dans quelles conditions et à quel coût sanitaire, et ce sur les dos des plus pauvres. On voit ici que cette expérimentation est rendue à la fois possible par les seuils de contamination induits par la pauvreté dans ces zones, et nécessaire par la demande pressante de reprendre la production, et donc de libérer de la main-d’œuvre.

    C’est la doctrine du stop and go, alternative au pur et simple laisser-faire cher aux libéraux qui est ici testée sur les habitants des quartiers populaires : une fois passé le premier pic épidémique et les capacités de soin désengorgées, on fait redémarrer l’activité, en sachant que des recontaminations vont avoir lieu, et qu’un nouveau pic épidémique va se produire, et on renouvelle l’opération jusqu’à absorption du virus par la population. Il faut simplement souligner que cette méthode est uniquement théorique, et qu’elle repose sur l’hypothèse que ce virus réagisse comme ceux sur lesquels on l’a bâtie. Et que donc, on ne sait pas si cela va fonctionner, d’où le caractère expérimental de la chose.

    Par ailleurs, avant même d’avoir des réponses sur la possibilité d’obtenir une immunité de masse à un coût sanitaire acceptable, la réouverture des écoles en milieu rural revient à ouvrir la vanne du virus sur des régions qui ont été jusqu’ici peu touchées, en espérant que la protection par masques et gel et le fait de maintenir les plus fragiles en confinement (personnes âgées et personnes souffrant de pathologies entraînant une surmortalité) suffira à limiter la casse.

    On assiste donc ici à un zonage socio-sanitaire de l’extension du virus. Ce zonage suit une logique à la fois sanitaire, politique et économique. On voit ici à quel point la logique sanitaire ne recouvre pas celle de la santé des individus, ni même une logique scientifique relevant d’une gestion épidémiologique de cette crise. La logique ici à l’œuvre est celle de la gestion de la population par l’Etat, et si on voit à quel point cette gestion convient aux impératifs économiques dont l’Etat est le garant, il faut aussi comprendre les a priori sociaux qui se cachent derrière cette gestion. Il apparaît ici qu’en cas d’un deuxième pic épidémique, l’Etat a choisi de placer en « première ligne » des populations qu’on peut qualifier de son point de vue d’expendable, et vis à vis desquelles au cas où le déconfinement donnerait lieu à des mouvements de protestation comme c’est déjà le cas un peu partout, une réponse autoritaire serait facile à justifier et à mettre en œuvre, puisqu’on la mène déjà au quotidien. Le caractère expérimental de ce déconfinement sélectif intègre la possibilités des révoltes comme une variable supplémentaire.

    On ne détaillera pas ici à quel point ce sont les plus « fragiles socialement » qui ont été le plus touchés par les conséquences de l’épidémie de Covid-19, avec quelle perversion logique le désastre s’articule chez les plus pauvres pour devenir plus désastreux encore, ni à quel point les conséquences se sont pour eux fait sentir à tous niveaux : pour les femmes, par l’accroissement des violences conjugales et la responsabilité accrue de la reproduction familiale occasionnée à l’échelle mondiale par le chômage, le manque de ressources, la maladie, pour les racisés (on connaît l’effrayante disproportion raciale des décès liés au Covid-19 aux Etats-Unis), pour les prisonniers et les réfugiés, pour les travailleurs les plus précaires, etc. Il faudra y revenir par ailleurs. Il nous fallait dire ici, contre ceux qui veulent « sauver le système de santé », que la sollicitude sanitaire de l’Etat est aussi terrible pour les prolétaires que ses défaillances, et que cette fameuse économie censée être source de tous les maux.

    Tout cela devra être précisé. Pour l’heure on se contentera de dire ce que l’utilisation de cette « fragilité » aux fins d’un retour à la normale qui est lui-même ce qui engendre et justifie ces « fragilités », nous inspire de colère et de dégoût.

    https://carbureblog.com/2020/04/16/deconfinement-selectif-et-experimentations-sanitaires-la-colere-et-le-d
    #déconfinement #confinement #France #11_mai #classes_sociales #inégalités #télétravail #santé_publique #gestion_sanitaire #défaillances #vaccin #immunité_de_groupe #immunité_collective #banlieues #expérimentation #stop_and_go #pic_épidémique #zonage_socio-sanitaire #géographie #gestion_de_la_population #pauvres #fragilité
    via @isskein et @reka