• En #Bretagne, « l’usine à #lait » prépare la fermeture de milliers de petites fermes
    http://www.reporterre.net/En-Bretagne-l-usine-a-lait-prepare-la-fermeture-de-milliers-de-petites-f

    « Si Synutra est venu à Carhaix, c’est parce qu’il y a un bassin de production important avec un modèle familial. On est pas dans un modèle industriel à outrance », selon Pascal Prigent. Mais les chiffres pharamineux de l’usine résument une idée assez simple : produire toujours plus pour un marché en pleine croissance. « L’usine va faire baisser les prix. Les éleveurs pourront résister s’ils s’adaptent avec des robots, mais les petites fermes vont fermer. C’est plus rentable et c’est astreignant. L’agriculture bretonne va se transformer. Sinon c’est la désertification », tonne Joseph Le Bihan, fondateur de l’Institut de Locarn, un think tank économique breton. « Sodiaal a une logique industrielle, constate Jean Cabaret, de la Confédération paysanne. Bien sûr, on va vers des fermes de 200-300 vaches. On voit ça fleurir partout. » L’abandon des #quotas_laitiers en Europe en avril 2015 et l’abolition de la politique de l’enfant unique en Chine semblent survenir au bon moment. Synutra projette de construire une deuxième usine de lait en poudre en 2017, et parle d’une troisième usine pour des soupes de légumes.

    #agriculture #élevage #industrie_agroalimentaire

  • Aurélie Trouvé : « L’année 2016 va être marquée par le conflit agricole » - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/aurelie-trouve-l-annee-2016-va

    En ce moment j’ai le sentiment que si les français se décident à se bouger les fesses contre les politiques actuelles, ce sera à la suite des mouvements des agriculteurs.

    Regards. De quoi les manifestations des agriculteurs sont-elles le nom ?

    Aurélie Trouvé. Ce sont les plus grandes exploitations, les plus endettées, qui sont les premières touchées par la crise. Il s’agit d’une crise de surproduction en élevage, notamment de porcs, de bovins, de lait, liée à la dérégulation du marché. En effet, les prix ont été progressivement dérégulés et les #quotas_laitiers ont été supprimés il y a quelques mois. La #volatilité_des_prix est devenue très forte : sur une année, ils peuvent maintenant varier de quasiment une moitié. L’incertitude pour les producteurs s’avère ingérable, dans un secteur où les exploitations sont souvent familiales et déjà très endettées. Le lait est en chute libre depuis deux ans et ne permet plus de couvrir les coûts de production. Aujourd’hui, un producteur de lait moyen produit à perte. Une grande partie des exploitations en porcs, lait et bovins sont au bord du dépôt de bilan. Ce sont des milliers d’exploitations qui risquent de cesser leur activité. Depuis vingt ans, on perd déjà 20.000 emplois agricoles chaque année. La crise va donc s’accélérer.

    Quels facteurs ont précipité cette crise ?

    Avec la dérégulation des marchés et la fin des quotas, on a incité les producteurs à produire de plus en plus par hectare, par travailleur, par bête. Comme les prix baissent, ils produisent plus pour couvrir les coûts fixes. Mais du coup, les prix chutent plus encore. C’est un cercle vicieux. La concurrence est devenue acharnée entre producteurs européens. La Commission européenne et les pays du Nord, relayés par le syndicalisme majoritaire, la FNSEA, disaient qu’il n’y avait pas de souci : les Russes et les Chinois nous achèterons le lait ! Or, il y a un an et demi, les Russes ont imposé un embargo en réaction aux positions de la France sur l’Ukraine. Dans le même temps, la croissance chinoise s’est cassée la figure et la Chine, à l’instar de nombreux pays émergents, veut désormais produire elle-même son lait. L’#agro-export est un mirage dangereux qui mène tout le monde dans le mur.

    #industrie_de_la_viande #industrie_laitière #agro_industrie #dérégulation #mondialisation