• La pauvreté des femmes en Pologne — “Est-ce que quelqu’un nous entend ?” Investigaction - Monika Karbowska - 30 Aout 2017
    http://www.investigaction.net/fr/la-pauvrete-des-femmes-en-pologne-est-ce-que-quelquun-nous-entend

    Cet article a été écrit il y a déjà sept ans, mais il reste d’une actualité crue tant la situation n’a pas changé. La Pologne reste un pays de chômage et d’émigration de masse soumis aux règles du capitalisme périphérique de sous-traitance, et le pouvoir reste aux mains de représentants des intérêts de privilégiés qui utilisent des moyens de plus en plus autoritaires pour gouverner, en les justifiant au nom d’une morale traditionaliste de plus en plus rigide, paternaliste et culpabilisante pour les masses accompagnée d’un discours nationaliste et russophobe qui sonne creux à l’heure où le pays accueille désormais des bases armées étrangères. La seule amélioration a consisté dans la distribution d’allocations familiales aux familles ayant des enfants, indépendamment des conditions de revenus. Les riches comme les pauvres en bénéficient donc, mais cela a quand même permis de nourrir des enfants autrefois affamés et de démontrer que le discours néolibéral qui prétendait que toute mesure sociale était impossible à prendre ne correspondait pas à la réalité. Le capitalisme néolibéral est donc nu en Pologne et largement délégitimé. (IGA)

    Contribution à la conférence « Comment sommes-nous devenus pauvres ? » du Monde Diplomatique Hongrie au Klub Kossuth, Budapest 4-6 novembre 2010

    Les sources qui ont servi de base à cet article sont cinq études sociologiques qualitatives menées par des sociologues féministes et anticapitalistes regroupés en Pologne par le Think Thank Feminist. Katarzyna Gawlicz, Ewa Charkiewicz, Malgorzata Maciejewska et Marcin Starnawski ont mené des entretiens approfondis et analysé le mode de vie et les attentes sociales de femmes vivant dans deux villes moyennes (Walbrzych et Krosno) et dans les villages autour de la ville de Starachowice,[1] au sud-ouest, sud-est et au centre de la Pologne. Les statistiques économiques son issues du premier bilan critique de 20 ans du capitalisme néolibéral polonais, « La modernisation conservatrice », ouvrage publié sous la rédaction du professeur Pawel Kozlowski, Directeur de l’Institut d’Etudes économiques de l’Académie des polonaise de Sciences[2].

    L’économie du capitalisme en Pologne
    La pauvreté existait déjà sous le régime « communiste » dans les années 1980. A l’époque, le discours officiel proclamait que la Pologne était une société égalitaire où les classes sociales n’existaient plus. Cette conviction égalitariste était largement partagée dans la société et masquait les inégalités de richesses et de revenus que les historiens d’aujourd’hui s’efforcent d’analyser afin de comprendre comment l’imposition du capitalisme néolibéral a pu se faire aussi facilement et brutalement par la suite. Les retraités et les personnes handicapées étaient pauvres selon les standards de l’époque – ils se nourrissaient de produits de mauvaise qualité, s’habillaient difficilement et avaient peu de loisirs. De même, les femmes des classes populaires élevant seules des enfants étaient pauvres, comme dans toutes les sociétés patriarcales, du fait de la faiblesse des salaires des femmes et d’un manque de volonté des hommes divorcés à payer les pensions alimentaires dues.

    Le point commun de tous ces pauvres était l’absence ou la faiblesse de revenus liés au travail. Car la société « communiste » était une société de travail. C’est l’emploi à plein temps dans les industries lourdes (mines, sidérurgie, électromécanique, chantiers navals) et dans les services masculinisés (police, haute administration du Parti et de l’Etat) qui assuraient un revenu confortable et protégeait de la pauvreté. Par conséquent, si la pauvreté s’est généralisée en Pologne depuis l’imposition du capitalisme, jusqu’à englober 23 millions de personnes (60 % de la population) vivant au-dessous du seuil de pauvreté défini à 175 euros par mois et par personne[3], la raison en est la liquidation massive des emplois dans l’industrie. Selon les économistes, la stratégie du choc néolibéral a supprimé entre 1990 et 1995 plus de 50 % des emplois dans l’industrie ; mettant au chômage 6 millions de personnes. Alors qu’en 1991-92 le PIB de la Pologne s’effondrait. Il n’a retrouvé le niveau de 1989 que 10 ans plus tard. Cette désindustrialisation massive n’a jamais été compensée par des investissements étrangers sur lesquels la classe politique polonaise avait fondé ses espoirs de développement du pays. Aujourd’hui, seuls 9 % des Polonais travaillent dans une multinationale. Et il va de soi qu’il n’existe pas de multinationale… polonaise. Au cours des 20 années qui ont succédé à la dissolution du « socialisme réel », le pays a compté constamment 16 % à 20 % de la population active au chômage – avec le pic des 20 % atteint en 2003, la veille de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne. Par la suite, c’est l’émigration massive qui a fait baisser le taux de chômage aux alentours de 10 %. L’adhésion à l’UE a permis le déversement massif de cette main-d’œuvre bon marché vers les marchés du travail d’Europe de l’Ouest, du Nord et du Sud. C’est l’émigration post-directive « Bolkestein » qui régule donc pour la plupart les déplacements de ces 3 millions de travailleurs saisonniers, tandis que plus de 2 millions ont déjà émigré définitivement.

    La Pologne ne produit donc presque plus de produits finis : les professeurs Kozłowski et Karpinski appellent cela une économie de commerce, car 54 % des biens consommés sont importés de pays où la mondialisation libérale a implanté sa production (Chine, Inde, Bangladesh, Asie du sud-est). Si 16 % de la population (sur)vit de l’agriculture, 58 % des Polonais travaillent dans les services ! Mais de quels services s’agit-il ? A part le faible pourcentage de travailleurs qualifiés affectés au service des indispensables technologies de la télécommunication (opérateurs de téléphonie mobile, fournisseurs d’accès à internet, services informatiques), 100 000 personnes travaillent pour des chaînes de supermarchés occidentales, pour leurs centrales d’achat et leurs plateformes logistiques. Les économistes Karpinski et Paradysz pointent une chaîne de distribution pléthorique qui multiplie les intermédiaires et donc les prix, mais aussi un nombre significatifs de « hollow opérations » ou « opérations vides » qui augmentent le PIB, mais n’assurent en rien le bien-être de la population, car elles ne produisent aucun bien (publicité, jeux d’argent et, dans la zone grise de l’économie, la traite des femmes et la prostitution[4]).

    La question qui se pose est donc celle de savoir de quoi vit donc la Pologne ? Quelle est la source de richesse qui permet au pays de se maintenir à flots alors même que sa population est de plus en plus pauvre ? Les statistiques montrent que c’est encore et toujours la vieille richesse du pays, la matière première historique et consubstantielle du capitalisme, le charbon, qui est source de richesse et de devises, ainsi que le cuivre et le lignite. En deuxième position viennent la sous-traitance pour les secteurs automobile, le textile et le cuir, ainsi que l’industrie agro-alimentaire. Alors que la balance commerciale de la Pologne est négative depuis deux décennies et que l’exportation des matières premières peine à compenser cette perte, le mensonge de l’idéologie de « l’économie de services » et son avatar programmé par l’UE, « l’économie de la connaissance », sont manifestes puisque ce sont les industries les plus anciennes survivantes qui font en réalité tourner l’économie réelle. De plus, il est important de noter que les industries extractives n’ont été que partiellement privatisées, comme si la nouvelle oligarchie, assise sur cette rente, se rendait bien compte de sa fragilité économique si cette assise venait à lui manquer.[5] En fait « d’économie de la connaissance », c’est surtout l’argent des millions de migrants qui fait vivre la Pologne comme tous les pays périphériques de la mondialisation néolibérale. L’émigration polonaise rapporte 20 milliards de dollars par an au pays – un chiffre énorme qui la place parmi les premières diasporas au monde, juste à côté de l’émigration chinoise pour la somme globale renvoyée au pays. Les caractéristiques de l’économie polonaise sont donc de fait celles d’un pays en voie de développement : exportation de matières premières, importation de produits manufacturés et de produits alimentaires, sous-traitance, émigration forte et secteur informel étendu. Vingt ans après, comment croire désormais que le capitalisme assurera un avenir prospère à ce pays ?

    Comment vit-on pauvre en Pologne ?
    De 1991 à 1995, une terrible inflation fut l’un des instruments de la stratégie de choc néolibérale.[6] Les économies de millions d’épargnants furent laminées, mais c’est surtout les plus pauvres qui pâtirent de cette multiplication de prix par 4 ou 5 des produits de base en quelques semaines, ceux dont les revenus étaient fixes et qui dépendaient de l’Etat : les retraités, les handicapés, les étudiants. J’étais étudiante à Varsovie à cette époque et dépendante d’une pension alimentaire dont je peinais à faire exécuter le jugement par les autorités. Pendant presque six mois, je n’ai mangé qu’une fois par jour, souvent uniquement à la cantine de l’université. Mon téléphone fut coupé parce que je n’arrivais pas à payer la facture et je luttais pour pouvoir garder l’électricité. Je vivais au jour le jour en empruntant à de rares amis de petites sommes pour pouvoir manger. Je ne pouvais plus m’acheter de vêtements alors qu’en Pologne, un pays ou l’hiver dure 5 mois et la température peut fréquemment descendre à moins 10 degrés, posséder des vêtements d’hiver n’est pas du superflu ! Ce fut alors que je rencontrais la vision de cauchemar des premiers mendiants. Ma première mendiante fut une femme retraitée de l’industrie chimique qui m’aborda pleine de désespoir dans la rue, car sa pension était irrémédiablement mangée par l’inflation.
     
    Puis vint le chômage de masse et l’expérience minoritaire de ces pauvres devint l’expérience de la majorité. Car s’il est impossible de vivre en Pologne avec 175 euros par mois, il ne faut pas oublier que 4 millions de Polonais de plus vivent en dessous du seuil biologique de survie fixé à 380 zlotys par personne (95 euros !) et que 1, 2 million d’enfants souffrent de la faim[7] ! Les femmes des trois régions polonaises étudiées ici sont en ce sens emblématiques de la façon dont la pauvreté est vécue en Pologne et de ses raisons. En effet, ces trois villes ont un point commun : elles ont subi une désindustrialisation brutale avec la fermeture de leurs usines dès 1991. Les entreprises ayant survécu jusqu’au début du 21e siècle ont été à leur tour victimes de la crise de 2008. Wałbrzych était un centre minier et sidérurgique prospère, tellement prometteur que ce fut là que fut installée la « minorité française », les Polonais émigrés dans les mines de France avant la guerre et rapatriés par le régime communiste dans les années 1945-49. Les petits enfants des mineurs franco-polonais mangent désormais le pain noir de la misère et de l’humiliation. Toute l’industrie minière de Walbrzych a été liquidée dès les années 1991-95. Les femmes interrogées à Walbrzych se souviennent de l’époque communiste comme étant celle de la prospérité, surtout si leur père ou leur mari était mineur. Dans ce cas, elles évoquent aussi la fierté du statut social perdu. A Krosno, ce sont les industries du verre qui faisaient vivre la ville. De nombreuses femmes y travaillaient jusqu’aux deux vagues de fermetures du début des années 1990 et de 2008.

    D’autres femmes travaillaient dans les usines textiles de transformation de lin supprimées dès 1989 et n’avaient donc plus d’emploi depuis vingt ans. De même, Starachowice était le siège de l’usine de fabrication de camion Star et de nombreuses scieries : tous ces emplois ont été supprimés par le capitalisme. L’économie de cette région était typiquement celle « d’ouvriers-paysans » : les hommes et les femmes travaillaient à la ville pendant que leurs parents et leur fratrie continuaient de cultiver leurs petites exploitations agricoles de 1-2 ha. Ils/elles vivaient à la campagne dans les maisons familiales et contribuaient à l’économie commune. Avec le capitalisme, les femmes ont perdu les premières leur emploi et ont été contraintes de se consacrer entièrement à une agriculture de subsistance. Actuellement, même les hommes n’ont plus d’emploi tandis que les jeunes sont obligés de s’expatrier dans les grandes villes et à l’étranger.
     
    Les femmes pauvres de Wałbrzych, en particulier quand elles sont seules avec enfant, vivent comme vivent des millions de femmes dans les pays pauvres de la planète. L’aide sociale est minimale, quasi inexistante – une des femmes touchait 44 euros par mois, pour elle et deux enfants. Je ne pense pas que quiconque pourrait survivre avec cette somme dans n’importe quel endroit en Europe ! L’aide sociale en Pologne est l’une des plus faibles en Europe. Elle est décentralisée et dépend de la prospérité et de la volonté politique des communes[8]. Les femmes passent de longues heures dans diverses administrations à mendier littéralement de maigres subsides pour acheter à manger à leurs enfants et pour les vêtir dans des friperies. Elles doivent remplir une multitude de dossiers et fournir d’innombrables attestations. Elles sont souvent mal accueillies, discriminées surtout quand elles sont Rroms, ou soupçonnées de boire et de se prostituer. L’une d’elles raconte l’assaut d’un commando policier dans la nuit dans l’hébergement de fortune qu’elle avait trouvé chez une amie – les policiers venaient vérifier si elle ne cachait pas de bouteilles d’alcool !

    S’ils en avaient trouvé une la sanction aurait été implacable : retrait et placement des enfants dans des orphelinats qui ne valent pas mieux que les logements insalubres où les femmes squattent. En effet, dans ce système de survie précaire, elles ne peuvent payer aucun loyer, ont des dettes d’électricité et de gaz. Ne pouvant apurer leurs dettes, elles se heurtent au refus de logement social. Alors, elles investissent les nombreuses maisons d’anciens ouvriers, vides et délabrées, sans chauffage. La municipalité n’est guère tolérante envers ces squatteuses sociales : elle leur intente des procès qui font pleuvoir sans pitié sur elles des amendes de milliers de zlotys. C’est à la suite d’une coupure d’électricité décidée par la municipalité pour les déloger que les femmes de Wałbrzych se sont révoltées en 2009. Elles ont mené une grève d’occupation, investi une salle de la mairie avec leurs enfants et ont refusé de partir tant qu’un relogement ne leur fut pas proposé. Pour la première fois, des habitants moins mal lotis les ont soutenues et cette initiative a mené à la création du Comité des Habitants de Walbrzych – une initiative entièrement autonome et indépendante de tout mouvement politique. C’est cette action qui a permis aux sociologues féministes de les rencontrer.
     
    La pauvreté est ainsi faite d’incessants calculs : le budget toujours insuffisant doit être géré au plus près. Les dépenses scolaires sont étalées sur l’année et les enfants ne les reçoivent qu’au compte-goutte, les factures d’électricité ne sont payées que lorsque la coupure est imminente. Les médicaments passent en priorité avant la nourriture, car très peu de soins médicaux sont remboursés et il n’existe pas en Pologne de couverture maladie universelle. Les femmes jonglent entre aide sociale et dettes auprès d’amis et de parents à peine moins pauvres qu’elles et qui doivent être remboursées en priorité pour sauvegarder les relations et de petits boulots précaires. Parfois, elles sont envoyées de façon coercitive dans une agence de recrutement qui les met à disposition d’une entreprise occidentale de la zone économique spéciale. Elles y travaillent pour le montant de l’aide sociale ou pour un salaire dérisoire, souvent sans être déclarées. Les emplois stables ayant complètement disparu, les seuls emplois existants sont précaires et saisonniers. Le salaire est misérable : 800 zlotys tout au plus, soit 200 euros, ce qui ne permet pas une famille de vivre. Ces emplois sont exécutés dans des conditions très dures. Les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, il n’y a aucun syndicat, notamment dans la Zone économique spéciale de Wałbrzych. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses femmes soient malades et handicapées : maux du dos, problèmes respiratoires et cardiaques, phlébites, articulations usées, problèmes gynécologiques, cancers. La maladie est omniprésente dans leur vie. Même celles qui ne souffrent pas de maladies chroniques souffrent de maladies dues à l’insuffisance de chauffage l’hiver : chaque bronchite ou angine peut vite devenir une catastrophe pour leur foyer, car les soins ne sont pas gratuits[9]. Les hommes sont fréquemment malades et handicapés suite à des emplois usants, et leurs maigres pensions ne permettent pas de couvrir les soins. Ce sont les femmes qui s’occupent d’eux, qui assurent les soins et trouvent l’argent des médicaments. Souvent les hommes sont au chômage, ou bien alcooliques et violents et les femmes doivent s’en protéger. L’enfer de la pauvreté, l’alimentation carencée et insuffisante, l’absence de chauffage, les logements insalubres, le stress et l’angoisse affaiblissent physiquement les femmes pauvres. De plus, elles font passer les besoins de leurs enfants avant leurs propres besoins. Méticuleusement, elles surveillent les devoirs scolaires et font tout pour que leurs enfants restent à l’école. Mais que penser de l’efficacité d’une instruction dispensée à un enfant qui a le ventre vide ?
     
    A la question de ce qui pourrait les aider, toutes les femmes répondent « un emploi stable avec un salaire qui permette de vivre ». Elles ne sont pas dupes des pseudo-dispositifs « d’insertion » et se souviennent que si leur situation sous le régime communiste était meilleure, même pour les plus démunies comme les femmes Rroms, ce fut uniquement grâce à l’emploi. Une multitude d’entreprises employait alors les femmes. Certaines ont acquis de véritables qualifications, des diplômes, un métier. Les moins qualifiées travaillaient dans l’entretien des jardins municipaux, nettoyaient les rues et les usines. C’est ce travail qui fait défaut qui est la clé de la sortie de la pauvreté. Les femmes réclament également des crèches et des écoles maternelles afin de pouvoir faire garder leurs enfants. De façon significative, il n’y a pas à Walbrzych plus que deux crèches publiques et les vingt-six autres sont des crèches privées. Le dispositif de crèches publiques qui permettait aux femmes de travailler sous le régime communiste a été entièrement détruit et ce sont les femmes pauvres qui en payent d’addition. Les femmes malades et handicapées réclament également des soins et des médicaments gratuits et des allocations stables, décentes et considérées comme un droit. A la campagne elles demandent également le rétablissement de bus publics supprimés par le capitalisme. Se déplacer pour travailler ou même chercher l’aide sociale est très compliqué en l’absence de transports en commun fréquents et subventionnés.

    Comment on survit dans la pauvreté ?
    Face à cette image désespérante la question à poser serait plutôt comment ces femmes survivent-elles ? La réponse est l’entraide de voisinage. Parfois l’entraide familiale, notamment entre femmes. Fréquemment, les filles vivent avec leur mère et font le ménage commun, ce qui permet de mutualiser les ressources. Chez les femmes de Starachowice, tandis que les femmes âgées s’occupent des enfants, les femmes de 40 à 60 ans s’occupent de l’exploitation et de la vente des produits au marché pendant que les plus jeunes étudient et travaillent à la ville pour pouvoir payer les factures de la maison. Seul un salaire permet en effet d’accéder au crédit indispensable pour acheter l’équipement électroménager, renouveler les meubles ou faire des travaux dans la maison. Mais le crédit est aussi un piège. Dès que l’emploi précaire est fini, les impayés s’accumulent. Cependant, c’est la seule façon pour améliorer l’ordinaire ou pour investir dans des outils nécessaires comme un ordinateur pour les enfants. Certaines familles achètent même les fournitures et les livres scolaires à crédit, car en Pologne ils ne sont pas fournis par l’éducation nationale.
     
    Les femmes de Starachowice se disent moins mal loties que tant d’autres parce qu’elles possèdent la terre, dernier vestige de la réforme agraire communiste de 1945 qui avait distribué les terres de l’aristocratie et de l’Église aux paysans. Mais à l’ère des prix mondiaux et de la politique agricole de la PAC favorisant les grandes surfaces, il n’est plus possible de vivre d’une exploitation agricole même de 15-20 ha. Elles ne permettent que l’autosubsistance. De nombreux migrants saisonniers polonais sont des épouses, des fils et filles de paysans. Cette forme de sécurité alimentaire de base a un revers, le surmenage et l’épuisement des femmes qui travaillent quinze heures par jour : les soins aux animaux, les travaux des champs et du jardin, les démarches administratives, le ménage et le soin aux enfants, aux malades et aux vieux avec, en plus, les travaux de bâtiment et les réparations en l’absence d’homme. Elles n’ont pas de vie privée, de loisirs et pas d’accès à la culture. Les réseaux de bibliothèques, les maisons municipales de rencontres et de loisirs qui existaient auparavant ont été supprimés. La santé des femmes est tributaire de cet épuisement : elles vivent sous pression et dans une fatigue permanente qui les empêche de faire des projets à long terme. Une économie de survie au bord du gouffre qui empêche aussi toute action politique et sociale collective.
     
    Il est intéressant de constater que les femmes pauvres de Wałbrzych survivent grâce à l’entraide de voisins et d’ami/es. C’est l’exemple du voisin qui sait que la voisine n’a pas de quoi préparer le repas et qui partage son sac de courses à peine mieux garni. C’est une femme qui héberge une amie et ses enfants sans domicile dans un logement déjà surpeuplé. C’est une personne du quartier qui connaît tout le monde et les difficultés de chacun et qui aide à faire une réparation, à garder les enfants, qui donne des vêtements d’hiver. En Pologne capitaliste comme partout dans le monde, ce sont les pauvres qui aident d’autres pauvres. Vu de loin la société polonaise semble toute entière tournée vers l’égoïsme de la consommation individualiste. Mais peut-être que cette image n’est qu’une partie de la réalité et que renforcer ces réseaux informels d’entraide pourrait devenir le début d’une pratique citoyenne contestant le système capitaliste. Lors de la révolte des femmes de Walbrzych, ce sont les habitants connaissant la situation terrible des femmes sans logement qui se sont regroupés dans le Comité Municipal des Habitants afin de les soutenir.
     
    Cette première révolte politique est d’autant plus importante que les femmes pauvres sont exclues de la citoyenneté. « Nous ne sommes rien. Nous ne comptons pas » expliquent-elles avec un immense sentiment d’impuissance. Elles rajoutent : « Est-ce que quelqu’un nous entend ? » La pauvreté est un traumatisme politique, une relégation définitive de la communauté humaine. Il convient de souligner que les femmes pauvres ne profitent pas non plus de soutien d’ONG caritatives ou de l’Eglise catholique pourtant si puissante politiquement et socialement en Pologne. Elles affirment au contraire ne pas avoir accès à cette aide. Mais il est possible qu’elles préfèrent éviter de fréquenter l’Eglise afin de ne pas subir l’opprobre dont elles pourraient être la cible en tant que mère célibataires, divorcées ou vivant sans homme, un mode de vie que l’Eglise considère comme un péché. l’Eglise fait pourtant de son action sociale un argument pour justifier sa puissance politique en Pologne. A condition de se soumettre à sa morale culpabilisante et de ne manifester aucune révolte contre le régime dominant. Mais l’exemple des femmes de Wałbrzych permet de douter de l’efficacité et de l’utilité de la sous-traitance de la politique sociale de l’Etat aux structures religieuses. La charité ne peut pas rendre la citoyenneté sacrifiée sur l’autel du capitalisme.

    Quelles solutions ?
    Les femmes pauvres de Pologne l’expriment elles-mêmes : seul un emploi stable, rémunéré par un salaire permettant de vivre peut rendre la citoyenneté. Une politique d’emploi stable suppose l’annulation de toutes les politiques menées de puis vingt ans en l’Europe de l’Est : la relocalisation de l’industrie, le soutien à une agriculture paysanne familiale et d’entraide, la création d’un véritable système d’allocations sociales et familiales permettant de vivre décemment à tous ceux et celles qui ne peuvent plus travailler. A cela, il faut ajouter la création d’un véritable droit à la santé avec un accès aux soins publics gratuits, un système scolaire dès la petite enfance assurant également des repas gratuits et des soins médicaux aux enfants, le retour à la construction de logements sociaux, des transports publics bon marché et des institutions culturelles accessibles aux plus pauvres. Ce projet politique suppose bien évidemment un partage des richesses : le paiement d’impôts sur le revenu et le patrimoine par la nouvelle bourgeoisie et par l’Eglise catholique, la renationalisation au moins de certains biens publics, dont ceux qui ont fait l’objet de privatisations mafieuses ou ont été indûment donnés à l’Eglise et aux multinationales occidentales. Il est peu probable que l’élite dominante actuelle réalisera cette vision. Une prise en main par le peuple de ses propres intérêts est donc indispensable : une révolution politique comparable au moins au degré de mobilisation de celle de Solidarnosc en 1980. Une révolution qui ne peut que jaillir de la colère sourde accumulée et d’une libération de la parole annulant le traumatisme capitaliste.

    Notes :
    [1]  Katarzyna Gawlicz, Marcin Starnawski, « Raport z badan lokalnych w ramach projektu Think Thank Feministyczny 2009 “Kobiety i ubóstwo. Czy ktoś nas słyszy ? » (Rapport d’études locales du Think Thank Feminist en 2009, “Les femmes et la pauvreté. Est-ce que quelqu’un nous entend ? » ), « Warunki zycia kobiet w gospodarstwach domowych o niskich dochodach na obszarach wiejskich wojewodztwa swietokrzyskiego » (« les conditions de vie des femmes aux faibles revenus sur les territoires ruraux de la voïvodie swietokrzyska ») ; Małgorzata Maciejewska, Wstępny raport z badań 2010, « Odzyskać obywtelstwo. Kobiety i warunki życia w Wałbrzychu » (« Retrouver la citoyenneté. Les femmes et leurs conditions de vie à Wałbrzych). Les documents sont publiés sur le site du réseau féministe de gauche Rozgwiada www.rozgwiazda.org.pl, rubrique « podmiot – Kobiety żyjace w ubostwie » (« Sujet, les femmes vivant dans la pauvreté »).
    [2] En particulier les chapitres rédigés par le professeur Karpinski, « Polska gospodarka w dwudziestoleciu », « L’économie polonaise des 20 dernières années », Karpinski et Paradzysz, « Rozwój społeczno-gospodarczy Pol ski w latach 1989-2009 w świetle statystyki », (« Le développement social et économique de la Pologne dans les années 1989-2009 à partir des statistiques ») in « Konserwatywna modernizacja, dwudziestlecie polskich przemian », (« La modernisation conservatrice. 20 ans de transformation polonaise »), Instytut Nauk Ekonomicznych PAN, mars 2011.
    [3]  Karpinski, op. cit, Soit 700 zlotys. En 1989 14 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
    [4] Karpinski, Karpinski et Paradysz, op. cit.
    [5] Les mineurs des compagnies du charbon de Silésie se sont opposés victorieusement aux privatisations et aux fermetures, mais ils n’ont pas leur mot à dire dans la gestion oligarchique et mafieuse de la Compagnie Minière Publique. (voir les analyses du Syndicat « Août 80 », www.partiapracy.pl) De même, la compagnie d’extraction du cuivre KGMH a été l’enjeu de nombreuses luttes politiques au moment de sa privatisation – les hommes politiques au pouvoir se disputaient la main-mise sur son conseil d’administration. Cependant, de nombreuses autres entreprises extractives ont été purement et simplement fermées par décision politique sans aucune analyse de leur rentabilité : par exemple, la mine et la raffinerie de souffre à Machów près de Tarnobrzeg employant 15 000 personnes a été fermée en 1993/95, entrainant le déclin de toute une région.
    [6] Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2008
    [7] NDR. Avec l’arrivée au pouvoir du dernier gouvernement du parti Droit et Justice, en 2015, les couples avec enfants ont commencé à recevoir une allocation mensuelle de 500 zlotys par enfants, ce qui a largement contribué à assurer un minimum vital aux couches les plus pauvres de la population et explique la relative popularité de ce gouvernement, malgré son autoritarisme, car il a été le seul qui a pris une mesure sociale dans un pays où, depuis 1989, le discours étaient que l’on ne pouvait rien faire, que les caisses étaient vides et qu’il fallait se serrer la ceinture.
    [8] NDR, hormis les nouvelles allocations familiales qui viennent de l’Etat central. Voir note plus haut.
    [9] 33 % des Polonais ne peuvent pas payer un chauffage correct l’hiver.

    #Femmes #Pologne #Pauvreté #enfer #néo_libéralisme #union_européenne #Réalité #faim #enfants #survie #Walbrzyc

  • Mille et une raisons d’abolir la Raison... et la Nature par la même occasion
    http://www.larevuedesressources.org/mille-et-une-raisons-d-abolir-la-raison-et-la-nature-par-la-me

    Conversation entre Georges Lapierre et Bernard Pasobrola sur le langage, l’anthropologie… (oui ok ça date, mais je lisais des choses de Georges Lapierre par @la_voie_du et je suis retombé sur ça du coup)

    #anthropologie #langage #raison #réalité #philosophie #Bernard_Pasobrola @bernard

  • #Macronleaks : anatomie d’un fake, ou la #Réalité_alternative de l’extrême-droite
    https://reflets.info/macronleaks-anatomie-d-un-fake-ou-la-realite-alternative-de-l-extreme-droi

    Alors que la presse française garde un silence prudent et nécessaire sur les 9 gigaoctets de documents diffusés à la veille du second tour, de nombreux sites d’extrême droite, notamment à l’étranger, publient ce qu’ils […]

    #France #Politique #Bitcoin #Emmanuel_Macron #Extrême-droite #FakeNews

  • Mais lâchez nous les neurones ! - Christine Tréguier
    https://www.politis.fr/blogs/2017/05/mais-lachez-nous-les-neurones-34194

    Dans la série data-guerre et futures entreprises-d’endo-colonisation-de-l’humain façon GAFAMs, des projets très « science-fiction » comme le « cerveau-souris » ou la « peau-interface », et d’autres, aux allures plus anodines, mais tout aussi inquiétants. Comme la vie « diminuée » à la mode Facebook. Leur objectif restant le même : forer et extraire les données au plus profond des corps, pour capter a minima nos intentions et nos émotions, si possible nos pensées et nos rêves les plus secrets, et nous injecter leurs ersatz de désirs et de compulsions préfabriqués.

    J’en ai déjà parlé dans de précédentes chroniques, Mark Zuckerberg, le gentil guru (le GG) de Facebook (FB) et ses GAFAmis nourrissent de grands projets pour « les gens », et plus largement pour l’humanité toute entière. Leur rêve : aspirer datas, corps et âmes dans les nuages (les clouds) du GAFAMonde, et fabriquer un univers merveilleux où, par exemple, on « cliquerait du cerveau »_ _pour taper des dizaines, voire des centaines de mots/minute par la seule puissance de son activité cérébrale. Donc sans clavier mais avec neuro-implants ! Un monde où les handicapés, et nous tous, murmurerions le réel à même la peau de l’autre grâce à la révolutionnaire innovation du « langage » FB. Trop cooooool !!!

    En gros le message global est : Ayez confiance... nous (ndlr les GAFAMs et consorts) allons vous emmener, sinon dans le « meilleur des mondes », au moins dans un monde meilleur où nous améliorerons votre vie, augmenterons vos bio-corps, bio-organes et bio-cerveaux, si insuffisants et inadaptés au monde transhumain qui vient. Nous vous offrons« la vie en GAFAM », et plus si affinités !❞
    [...]

    #endo-colonisation #GAFAM_et_les_autres #réalité_augmentée #réalité_diminuée

  • ARTE+7 | Je ne suis pas votre #nègre
    http://www.arte.tv/fr/videos/051638-000-A/je-ne-suis-pas-votre-negre

    James #Baldwin ne se contente pas de dénoncer les #violences et les #discriminations à l’égard des #Noirs, la terreur dans laquelle lui et ses semblables vivent. Il s’attaque à ce qui, dans la #culture américaine, et le #cinéma hollywoodien en particulier, s’obstine à fausser la #réalité : l’innocence factice, l’héroïsme côté blanc, la souffrance, la faiblesse côté noir, sans oublier les #hypocrites scènes de réconciliations raciales. « Les Blancs doivent chercher à comprendre pourquoi la figure du nègre leur était nécessaire », assène-t-il lors d’une allocution télévisée.

    #Etats-Unis

  • Un dixième nourrisson déposé dans la « boîte à bébés » d’Anvers RTBF - Belga - 25 Avril 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_un-dixieme-nourrisson-depose-dans-la-boite-a-bebes-d-anvers?id=9589241

    Un nouveau-né a été déposé dans la "boîte à bébés" de l’asbl Moeders voor Moeders à Anvers l’hiver passé, pour la dixième fois, rapportent des journaux Mediahuis mardi.

    La petite fille est en bonne santé et demeure dans une famille d’accueil.Anna a été déposée dans la boîte à bébé l’hiver passé, mais à la demande de l’asbl et de l’échevine anversoise responsable des Affaires sociales Fons Duchateau (N-VA) la nouvelle est restée sous silence. Le bébé venait tout juste de voir le jour quand il a été laissé dans la boîte disponible à Anvers.

     « Comme d’habitude, l’enfant a été laissé dans le tiroir où nous avons découvert la petite fille plus tard. Les mamans qui y déposent leur enfant, peuvent aussi laisser leur carte d’identité. Cette femme ne l’a pas fait » , a commenté Katrien Beyers de Moeders voor Moeders.
    Comme le veut la tradition, l’échevine Duchateau est la tutrice d’Anna.

    _ « Je suis surtout contente qu’Anna est en bonne santé et vit dans une bonne famille d’accueil. Je continue à suivre le bien-être d’Anna. »

    #crise #Enfant #néo_libéralisme #économie #Anvers #Réalité #union_européenne

  • France : Formation de 300 prêtres catholiques au néo libéralisme par la famille mulliez La Croix - Claire Lesegretain -14/03/2017
    http://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Les-fondateurs-dAuchan-forment-pretres-management-2017-03-14-1200831658

    " Des prêtres à l’école de l’économie mondiale

    Créées à l’initiative de membres de la famille Mulliez, fondatrice d’Auchan, les sessions « Chemins d’humanité » veulent former au management les prêtres et les aider à mieux comprendre les réalités économiques. Une cinquantaine de prêtres, parmi les 300 ayant bénéficié de cette formation, se retrouvent cette semaine à Rome pour en marquer le 20e anniversaire.
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    Ce dimanche soir d’octobre 2015, Sébastien Savarin, 44 ans, délaisse sa paroisse de Saint-Jean-Baptiste de Forges-en-Bray (Seine-Maritime) où il est curé de 29 communes, pour se rendre à Roissy. Tôt le lendemain, il doit s’envoler vers New York avec une quinzaine d’autres prêtres de divers diocèses de France, pour une semaine dense, intitulée « À la rencontre des changements de ce monde ».

    Le P. Savarin a achevé, il y a quelque mois, la formation « Chemins d’humanité », lancée en 1996 par André Mulliez, en lien avec Mgr Albert Rouet, alors responsable de la Commission sociale de l’Épiscopat (devenue le Conseil pour les affaires économiques, sociales et juridiques). Constatant la méconnaissance de nombreux prêtres de la vie de l’entreprise, le membre de cette grande famille d’entrepreneurs du Nord (Auchan, Leroy-Merlin, Decathlon, Flunch…) voulait aider ceux-ci « à mieux comprendre ce monde économique qui bouge » , selon Caroline Auriach, directrice de Chemins d’humanité.

    Une formation qui aide à « se poser les bonnes questions »
    Ainsi, pendant sa semaine new-yorkaise, la promotion 2015-2016 a rencontré l’ambassadeur de France auprès de l’ONU et visité une plate-forme de start-up, ainsi que la salle des marchés d’une grande banque française, « avec deux heures de discussions avec des traders », précise le P. Savarin.
    Parmi les techniques de management découvertes pendant ces dix-huit mois, le P. Savarin a pu expérimenter celle du diagramme d’affinités (pour organiser les idées émises par un groupe et les structurer par thèmes) avec des équipes de funérailles en difficulté.
    « Cela a permis de laisser émerger d’autres questions plus importantes et de les aborder sereinement » , raconte-t-il, considérant que ce parcours a « quelque chose d’évangélique », en tant qu’il « rappelle que le Christ a marché au milieu des hommes de son temps et invite à ne pas rester enfermer dans son presbytère ».

    Même relecture positive de la part du P. Pierre-Marie Leroy, curé de la paroisse Saint-Paul-en-Ternois (52 villages) et doyen des 8 paroisses du Ternois, dans le diocèse d’Arras, qui a bénéficié de Chemins d’humanité il y a dix ans. Cette formation aide, selon lui, « à poser les bonnes questions, à repérer les compétences, à mettre les bonnes personnes aux bons endroits et à trouver sa juste place, le tout dans une démarche très ecclésiale ».

    Des apprentissages mis en application
    Le P. Leroy sait de quoi il parle. En 2009, tout juste arrivé dans sa paroisse, il a dû mettre en place une équipe de bénévoles compétents pour faire vivre l’abbaye de Belval après le départ des cisterciennes. Aujourd’hui, l’abbaye sert d’entreprise de réinsertion (affinage de fromages, jardinage…) pour des personnes à la rue et de centre d’accueil pour des séminaires d’entreprises, tout en ayant gardé une boutique de produits religieux.

    Le P. Leroy est également vice-président de l’association d’aide aux sans-abri à Arras, Le petit âtre, qui compte une quarantaine de salariés. « Tout cela est né de ce que j’ai appris avec Chemins d’humanité » , insiste-t-il en rappelant sa formation initiale de travailleur social.
    Quant à Marc Fassier, prêtre du diocèse de Saint-Denis qui a suivi Chemins d’Humanité en 2011-2012, à l’âge de 33-34 ans, il reste marqué par sa semaine à New York. « Nous logions à Manhattan, lieu symbole de la mondialisation, un peu comme la Seine-Saint-Denis, s’amuse-t-il. Et nous plongions tour à tour dans l’univers du luxe, en rencontrant les directions de Cartier et de Ralph Lauren, et dans celui de la grande pauvreté, avec les franciscains du Bronx. »

    Des stages qui donnent « des clés de compréhension du monde »
    Actuellement prêtre aux Lilas, responsable diocésain de la formation et doctorant à l’Institut catholique de Paris, le P. Fassier raconte également ses stages d’immersion de quelques jours dans un centre de tri postal près d’Orly, au Conseil national du droit d’asile, au Conseil d’État et au tribunal administratif de Paris. Autant d’expériences qui, selon lui, donnent « d’autres clés de compréhension du monde ».
    « Cette formation n’apporte pas un savoir-faire, mais transforme en profondeur » , résume le prêtre des Lilas. Il en veut pour preuve sa thèse de doctorat sur « La place de l’Église dans les démocraties libérales » : un thème qu’il n’aurait pas choisi sans Chemins d’humanité.

    Les 20 ans de « Chemins d’humanité »
    Jusqu’à vendredi 17 mars, Chemins d’humanité fête ses 20 ans à Rome avec 45 prêtres et 45 hommes et femmes d’entreprises. En plus de visites pour s’immerger dans la réalité économique de la capitale italienne, les participants imagineront ensemble les coopérations de demain entre prêtres et laïcs et échangeront sur les enjeux ecclésiaux avec différents membres de la Curie.
    Cette formation aux réalités économiques, proposée à des prêtres volontaires, après accord de leur évêque, est financée par des entrepreneurs et une modeste participation des inscrits. En vingt ans, près de 300 prêtres, exerçant dans un diocèse de France, ont suivi le parcours de dix-huit mois en six modules de cinq jours.

    L’actuelle promotion, ayant commencé le parcours en novembre 2016, est composée de 13 prêtres : 3 du diocèse de Strasbourg, 3 de Metz, 2 de Cahors, et un de Pontoise, de Rouen, d’Évry, de Créteil et de Montpellier."

    Claire Lesegretain

    #mulliez #La_Croix #formation #néo_libéralisme #traders #Religion #Catholicisme #Chemins_d_humanité #réalités_économiques #prêtre

  • La #photographie, évidence du #réel ?

    La photographie est-elle encore un reflet de la #réalité à l’époque de la #post-vérité ? A l’occasion de l’#exposition « Évidences du réel » au Musée d’art de #Pully, décryptage de l’absence de #représentations dans l’#image.

    http://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/8386915-la-photographie-evidence-du-reel-.html
    cc @albertocampiphoto

  • De la #réalité_virtuelle et de l’empathie
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/de-la-realite-virtuelle-et-de-lempathie

    La réalité virtuelle (RV) va rendre les gens meilleurs, parce qu’elle est « la machine ultime de l’empathie », estimait le spécialiste de l’immersion interactive Chris Milk (@milk) du studio Within, à TED, l’année dernière. Image : des visiteurs à l’exposition Forced From Home de Médecins sans frontière, une exposition virtuelle interactive pour (...)

    #A_lire_ailleurs #Technologies #Médias

  • Pourquoi voter PS, c’est voter FN
    https://paris-luttes.info/pourquoi-voter-ps-c-est-voter-fn-7417

    Le #PS, c’est avant tout l’ #état_d’urgence, les kilomètres de #promesses_électorales qui finissent dans le mur de la "#réalité" (mais laquelle ?), le #CICE, la #loi_Rebsamen, la #loi_Macron et ses autocars en faillite, la loi "travaille !", les milliards au "patronat (qui se porte encore mieux qu’avant son arrivée au pouvoir), la journée de 12h de #travail, l’explosion de la #précarité et du #chômage, le gel des #retraites, la baisse du fond alloué à l’insertion des personnes atteintes de #handicap, les #apprentiEs "gratuits", la hausse de la #TVA, le dit #Macron ministre, môsieur 5% premier ministre suivi par l’inénarrable #Gazeneuve (après leur passage obligé à l’intérieur), le memorandum grec, le harcèlement policier des réfugiéEs, le déni de #solidarité et l’ #emprisonnement/ #expulsion de milliers de mineurEs et de familles, les ventes de #rafales à l’étranger, 5 #guerres et les tonnes de #bombes (françaises) qui vont avec, la perpétuation du pillage, le record de personnes #incarcéréEs et donc la pérennisation de la #surpopulation_carcérale, la criminalisation de l’action syndicale, les milliers d’#arrestations / #mutilations/ #condamnations/ #perquisitions/ #assignations_à_résidence de militantEs/syndicalistEs/manifestantEs et la protection de tous les réacs qui peuplent ce pays de képis (il a bon dos #charlie !), la loi "renseignement", la #surveillance_de_masse et le #fichage de tous, la #militarisation accélérée de l’institution policière et sa quasi-autonomie (sous le joug de l’« #anti-terrorisme »), les #meurtres et les #humiliations au faciès puis, parachèvement, l’extension de la #légitime_défense offerte en catimini à tous les #flics avant de quitter les ministères.

    Pour finir, le PS, c’est la destruction accélérée de l’ #hôpital, de l’ #école, de l’ #université, le #barrage_du_Testet, le #TAV et l’ #opération_César, sans oublier #Bure, #Fessenheim et la mascarade de la #COP21.

    Le PS en 2012, c’était les #mairies, les #régions, l’ #assemblée_nationale, le #sénat et donc la #présidence. Par des gens qui cumulent des milliers d’€ d’indemnités d’élus par mois, assortis des quelques scandales d’ #abus_de_biens_sociaux ou de blanchissement de #fraude_fiscale qui vont avec.

    Le PS, c’est la parole #raciste et #sexiste de moins en moins complexée au fil des ans de la part de ses divers représentants en mal de réélection.

    Le PS, c’est Amine, Adama, Rémi et tous les autres dont les #assassins ne seront jamais jugés, condamnés, inquiétés.

    Je pense que #voter, en soi, est illusoire. Peu importe.

    #Voter_PS, c’est #voter_FN, quel que soit le petit parvenu de merde servant d’alibi à votre culpabilité aujourd’hui.

    Je mens ? La liste est encore longue :

    #Bilan_du_PS https://www.bilan-ps.fr/IMG/pdf/liste-2.pdf

    https://www.bilan-ps.fr

    PS (partout) : « Quant aux rôdeurs fascisants, passez votre chemin : vous ne trouverez rien ni personne à récupérer ici. Retournez dans les vastes cimetières du vingtième siècle. Vos rêves sont nos cauchemars. »

    #loi_travaille #violences_policières #loi_renseignement #Extrême_droite #parti_socialiste #front_national #Marine_Le_Pen #FN #François_Hollande #Manuel_Valls #Benoît_Hamon #Emmanuel_Macron #Bernard_Cazeneuve

    • A force de justifier leur appétit de pouvoir et leur zèle à le servir en surjouant la nécessité d’écarter le parti fondé par un antipathique avec un bandeau sur l’oeil, et entre autre ignominie à leur actif, ces braves gens en sont venus à faire reposer le cœur de la répression policière sur l’éborgnage.

      (Je tiens pour ma part les élections démocratiques pour une arme dirigée avant tout contre chacun-e d’entre nous. Si on tient vraiment à se taper dessus soi-même, il existe d’autres moyens que le vote : rien n’interdit de le faire de son propre chef plutôt que sur incitation, au moment de son choix plutôt qu’en troupeau selon le calendrier de l’Etat ; et sans infliger de citoyennistes dommages collatéraux à ses voisin-e-s qui n’ont rien demandé.)

      A ce propos, répondant aux sempiternels appels à voter pour "faire barrage au FN", cette excellente expression relevée dans la contribution d’une des intervenantes (hélas, je ne me rappelle plus laquelle) lors du meeting « #Islamophobie_et_xénophobie_à_l_heure_de_la_présidentielle »
      du 18 décembre 2016, :

      "Nous ne sommes pas des castors !"

      https://www.youtube.com/watch?v=c2a2axq1u4k


      (il y a beaucoup d’autres vidéos, chacune reprend une intervention)

    • Et cet article de #Rafik_Chekkat, #Etat_d_exception :
      http://www.etatdexception.net/benoit-hamon-lislamophobie-et-lhypocrisie-socialiste

      Benoit Hamon, l’islamophobie et l’hypocrisie socialiste

      Il existe toutes les raisons du monde de se réjouir de la défaite annoncée de Manuel Valls au second tour des « Primaires socialistes ». Son bilan, qui est celui du quinquennat Hollande, est affligeant.

      Tout aussi affligeant nous parait être l’engouement suscité ces derniers jours par Benoit Hamon, spécialement au sein des communautés musulmanes, des racisé-es et des milieux « antiracistes », comme en témoigne notamment l’interview tout en complaisance du Bondy Blog réalisée entre les deux tours de la primaire.

      Hamon a beau être membre depuis 30 ans d’un parti à la pointe de l’islamophobie et du soutien à la politique coloniale israélienne, il aura suffi de quelques déclarations de sa part, d’un marketing judicieux et d’aberrants soupçons de collusion avec l’ « islam radical » dirigés contre lui, pour présenter l’ex-porte-parole du PS comme une alternative crédible à la politique raciste et va-t-en-guerre menée jusque-là par la majorité socialiste.

      [...]

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous enseignent pourtant que le « moins pire » des candidats a toujours été le plus court chemin vers le pire des résultats.

      [...]

      A certains égards, Hamon est pire que Valls. Avec ce dernier on savait au moins à quoi s’en tenir et où on en était avec lui. Il n’y avait aucune ambiguïté. Hamon la cultive en permanence.

      Les dons d’acteur hors du commun d’Obama lui avaient permis de donner une touche « swag » à un impérialisme US en crise de légitimité sévère après la décennie Bush (ce que l’universitaire états-unienne Deepa Kumar appelle « liberal imperialism »).

      A une échelle évidemment moindre, B. Hamon sera celui qui permettra de redonner une touche jeune, populaire et sympathique à un socialisme français qui n’a jamais été synonyme pour nous de progrès et d’émancipation. Bien au contraire.

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous ont appris que rien de neuf ni de bon ne viendra jamais du PS ou des élections.

      En disant cela, il ne s’agit pas d’être radical, mais simplement cohérent.

      Et rien que ça, ce serait révolutionnaire.

      #Boycott2017

    • Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, La deuxième droite (1986, première édition Robert Laffont ), Marseille, Agone, 2013.

      Le bilan de liquidation du #socialisme par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient est globalement positif : restauration du taux de profit, réhabilitation de l’entreprise, épousailles de la « France qui pense » et de la « France qui gagne »... de l’argent, fin du divorce #Nation-Police-Armée, neutralisation des syndicats, marginalisation du PC, vassalisation de l’intelligentsia, consensus autour du nucléaire, consolidation de la présence française en Afrique… Est-ce à dire que tout clivage, toute opposition politique a disparu dans ce pays ? Aucunement. La ligne de partage passe désormais entre deux types de conservatisme, l’un obtus, l’autre éclairé, l’un frileux, l’autre fringant, l’un tourné vers le passé, l’autre ouvert vers l’avenir.
      Bref : l’un réactionnaire, l’autre progressiste. Le jeu politique met désormais aux prises deux droites. La première, traditionnelle, cherche à tout garder au risque de tout perdre. L’autre, moderniste, fait en sorte que tout bouge pour que rien ne change.

      http://agone.org/contrefeux/ladeuxiemedroite

      Hollande : « the right man in the right place »
      http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=16556#Ancre 1
      source : les archives du monde libertaire
      #la_deuxième_droite

  • La RV dans deux à cinq ans selon Minority Media : une pionnière montréalaise des jeux de réalité virtuelle
    http://www.davduf.net/la-rv-dans-deux-a-cinq-ans-selon-minority-media

    Entrevue avec l’entreprise montréalaise Minority Media. Cette pionnière de la réalité virtuelle (RV) a créé un des tout premiers jeux conçus pour casques de RV, Time Machine VR. (...) Julien et moi travaillions depuis longtemps au développement de jeux AAA, dans un environnement que nous jugions très peu favorable à l’innovation. Chaque idée, chaque projet devait être passé au crible par le service du marketing pour en déterminer le potentiel de rentabilité future. L’innovation est imprévisible de (...)

    #Veille_techno

    / #Réalité_virtuelle, #VR

  • Pour ou contre le jeu en réalité virtuelle
    http://www.davduf.net/pour-ou-contre-le-jeu-en-realite-virtuelle

    Il reste certes le maigre espoir que le cerveau s’habitue, que la technologie progresse, que les produits s’affinent. La réalité virtuelle, aujourd’hui, est aussi agréable que de se frapper la tête avec une enclume, mais, demain, ce sera un oreiller de plaisir et d’envol, promettent les industriels. Bof. Après plusieurs heures de torture mentale, et d’expériences même pas folichonnes, on n’espère qu’une chose : que la Silicon Valley passe à une nouvelle lubie, de préférence moins (...)

    #Veille_techno

    / #Réalité_virtuelle_#VR

    • Je vois surtout un autre aspect contre : c’est socialement une expérience absolument catastrophique.

      Si on est absolument seul chez soi, pourquoi pas. Mais sinon, c’est juste horrible.

      Déjà que l’image d’un ado au milieu de salon bloqué sur un jeu idiot, ça peut refroidir ; mais alors quand les parents auront leur ado avachi sur le canapé, la tête dans un casque, la bouche entrouverte et la bave qui coule sur la moquette, la Playstation VR passera par la fenêtre. Quant à la pornographie, l’idée de se tirer sur la nouille sans pouvoir contrôler qu’on est bien encore tout seul dans le salon… bon courage (il va y avoir des vidéos poilantes sur le Web…).

      Plus simplement, dans le genre social, cet été j’ai fait des photos à 360° pendant les vacances, et j’ai même monté une visite virtuelle complète. Très sympa sur l’iPad. En revanche, en même temps j’ai voulu le montrer sur l’iPhone monté dans un cardboard. Ça marche très bien techniquement, c’est même carrément bluffant. Mais alors pour le côté « séance diapo » c’est affreux : ma mère debout dans le salon, regardant dans toutes les directions dans une posture parfaitement ridicule, personne d’autre ne pouvant savoir ce qu’elle voit et moi qui ne pouvait pas lui commenter les images. Alors oui, elle pousse de « ah » et des « oh », mais elle est totalement coupée de la famille, alors que regarder des photos de vacances, le seul intérêt c’est bien de discuter avec les autres.

      Pour moi c’est le gros gros obstacle pour une banalisation de la VR : dans une famille c’est juste un truc impossible. C’est encore moins adapté à une vie à plusieurs dans le même appartement que l’écran de télé 3D (qui est donc mort…).

  • 2016, l’année de la #réalité_virtuelle, vraiment ?
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/2016-lannee-de-la-realite-virtuelle-vraiment

    On a dit que que l’année 2016 serait l’année de l’avènement de la réalité virtuelle, mais est-ce aussi vrai que cela ? se demande la Technology Review. Certes, les modèles de casques d’immersion se multiplient certains plutôt onéreux comme Oculus Rift (735 euros) ou le HTC Vive (949 euros), d’autres plus (...)

    #Technologies #Usages

  • VR : Bluff, Buzz ou Bijou ?
    http://www.davduf.net/vr-bluff-buzz-ou-bijou

    Samedi, notre rendez-vous FNC Explore s’est ouvert au coeur d’une des plus grandes galeries marchandes de #Montréal. En ce week-end férié d’(H)ac(k)tion de Grâce, le grand public a répondu présent. Au delà de nos attentes. Une photo pourrait résumer l’ambiance. La photo d’une silhouette, une femme, foulard sur la tête, qui va d’installation VR en installation VR. Une autre photo serait celle de ces familles qui découvrent les nouveaux dispositifs. Parents sous le charme, enfants critiques. Ou encore ces (...)

    #Nouvelles_narrations

    / Une, #VR, #Réalité_virtuelle, Montréal, #MIT_-_Boston

    « http://nouveaucinema.ca/fr/evenements/vr-buzz-bluff-ou-bijou »

  • Quand Baudrillard nous parle de Réalité Virtuelle
    http://www.davduf.net/quand-baudrillard-nous-parle-de-realite-virtuelle

    Changement de paradigme La Virtual Reality marque une rupture technologique comme la télévision ou internet l’ont fait. Aujourd’hui, la virtual reality est une technologie utilisée au service de l’information. Bien des médias dénoncent les reportages et web docs en V.R comme des simulacres du réel. Des paysages illusoires pour une info mensongère. Le virtuel est ainsi confondu avec l’irréel. Mais, est-ce vraiment la V.R qui illusionne sur le réel, ou bien nous qui nous nous illusionnons sur la V.R ?! (...)

    #Veille_techno

    / #Réalité_virtuelle, #VR

  • L’Inde a vécu la plus grande grève de l’histoire humaine
    http://www.directmatin.fr/monde/2016-09-03/linde-vecu-la-plus-grande-greve-de-lhistoire-humaine-737701

    Selon les syndicats, ce seraient ainsi près de 180 millions de travailleurs, hommes et femmes, qui ont manifesté pour s’opposer à la politique économique du gouvernement. L’Inde comptant environ 1,250 milliards d’individus, ce serait donc un septième de la population qui a arrêté le travail pour une journée. Mais ces chiffres n’ont toutefois pas pu être vérifiés de façon indépendante.

    The Biggest Strike in World History ? No Thanks, We’re Focusing on the New iPhone
    http://fair.org/home/the-biggest-strike-in-world-history-no-thanks-were-focusing-on-the-new-iphone

    And yet there was virtually no coverage of the strike in commercial US media, according to searches of the Nexis news database. Not a word on ABC, CBS or NBC. No mention on the main cable news networks—CNN, Fox and MSNBC—either. (The Intercept‘s Zaid Jilani—9/6/16—noted that there was one mention on CNN International, when “the CEO of the human resources consulting firm ManpowerGroup cited the Indian strike as part of global concerns about technology suppressing wages.”) Neither the PBS NewsHour nor NPR touched the story.

    Not a single US newspaper found in the Nexis database—which includes most of the major papers, like the New York Times, Washington Post and USA Today—reported an original story on the strike. (Associated Press had a brief, 289-word report, which ran on the New York Times‘ website and was doubtless picked up by other papers.) The Wall Street Journal, whose full text isn’t on Nexis, also skipped the Indian strike story.

    That’s an example of the kind of story US corporate media don’t care about. What do they care about? Well, Apple is planning to release a new version of the iPhone next week. That’s already making news: CBS did a segment on its Money Watch program (9/7/16) previewing the phone, as did NPR‘s Morning Edition and All Things Considered (9/7/16); the product was front-page news in USA Today (9/8/16) and the Wall Street Journal (9/8/16), while you had to turn to page A12 in the Washington Post (9/7/16) or the first page of the business section in the New York Times (9/8/16) to get your future cellphone news.

    A hundred million or more workers striking for their rights hold no interest for the news managers in US corporate media. But a new gadget from a prominent advertiser? Now, that’s the news that’s fit to print.

    La « #réalité » telle que façonnée par les #MSM

    • citons la source des autres articles:

      India Is Making Labor History With the World’s Largest General Strike | Alternet
      http://www.alternet.org/world/india-worlds-largest-strike

      Trade unions leaders are reticent to say how many people struck work on September 2, 2016. They simply cannot offer a firm number. But they do say that the strike – the seventeenth general strike since India adopted its new economic policy in 1991 – has been the largest ever. The corporate news media – no fan of strikes – reported that the number of strikers exceeded the estimated 150 million workers. A number of newspapers suggested that 180 million Indian workers walked off the job. If that is the case, then this is the largest reported general strike in history.
      ...
      A leading international business consultancy firm reported – a few years ago – that 680 million Indians live in deprivation. These people – half the Indian population – are deprived of the basics of life such as food, energy, housing, drinking water, sanitation, health care, education and social security.
      ...
      Prime Minister Narendra Modi, ..., did not pay heed to these workers. His goal is to increase India’s growth rate, which – as judged by the example of when he was Chief Minister of the State of Gujarat – can be accomplished by a cannibal like attitude towards workers’ rights and the livelihood of the poor. Selling off state assets, giving hugely lucrative deals to private business and opening the doors of India’s economy to Foreign Direct Investment are the mechanisms to increase the growth rate. None of these strategies, as even the International Monetary Fund acknowledges, will lead to social equality. This growth trajectory leads to greater inequality, to less power for workers and more deprivation.

      La conclusion de l’auteur d’Alternet

      Class Struggle.

      Only four per cent of the Indian workforce is in unions. If these unions merely fought to defend their tenuous rights, their power would erode even further. Union power has suffered greatly since the Indian economy liberalised in 1991, with Supreme Court judgments against union democracy and with the global commodity chain pitting Indian workers against workers elsewhere. It is to the great credit of the Indian trade unions that they have embraced – in different tempos – the labour conditions and living conditions of workers and peasants in the informal sector. What power remains with unions can only grow if they do what they have been doing – namely, to turn towards the immense mass of the informal workers and peasants and draw them into the culture of unions and class struggle.

      L’auteur

      Vijay Prashad is professor of international studies at Trinity College in Hartford, Connecticut. He is the author of 18 books, including Arab Spring, Libyan Winter (AK Press, 2012), The Poorer Nations: A Possible History of the Global South (Verso, 2013) and The Death of a Nation and the Future of the Arab Revolution (University of California Press, 2016). His columns appear at AlterNet every Wednesday.

      #lutte_des_classes #syndicalisme #privatisation

  • Les cultures à l’ère de la globalisation (2/2) : lamas tibétains et petits poneys
    http://www.internetactu.net/les-cultures-a-lere-de-la-globalisation-22-lamas-tibetains-et-petits-p

    En 1929, dans son livre Mystiques et magiciens du Tibet, l’écrivain voyageuse Alexandra David-Néel (qui fut la première femme occidentale à pénétrer à Lhassa) raconte une expérience curieuse à laquelle elle se livra lors de ses pérégrinations. Elle décida de créer en imagination un personnage, un moine, et s’attacha, par (...)

    #Articles #Futurs #Usages #cognition #complexité #coopération #corps #culture #économie_de_l'attention #futur #identités_actives #imaginaire #Jeu #neuroscience #personnification #psychologie #réalité_augmentée #Santé #Science-fiction

  • FNC eXPlore 2016 : demandez le programme !
    http://www.davduf.net/fnc_explore2016

    Depuis le printemps dernier, le #Festival du Nouveau Cinéma réfléchit à une formule propre pour cause nouvelles écritures. Car, il faut bien le dire, on s’ennuie souvent dans les journées pros des festivals trans/cross/multimédia qui ne parlent justement qu’aux initiés, qui viennent le plus souvent déballer leur belle camelote plutôt que de partager visions et expériences. Dans cette optique, le FNC a fait appel à Anita Hugi et moi-même pour tenter de penser avec Katayoun Dibamehr ce que pourrait (...)

    #Nouvelles_narrations
    #Réalité_virtuelle

    / Une, #Montréal, Festival

    « http://nouveaucinema.ca »
    « http://nouveaucinema.ca/fr/actualites/actualite/fr/fnc-explore-une-experience-immersive-gratuite-pour-tous »
    « http://www.narrative.boutique »
    « http://cmsw.mit.edu/profile/william-uricchio »
    « http://opendoclab.mit.edu »
    « https://twitter.com/haroldgoldberg »
    « https://twitter.com/katciz »
    « http://highrise.nfb.ca »
    « http://lateshift-movie.com »
    http://www.davduf.net/IMG/docx/160815_cp-vfr_explore-affiche.docx

  • POKEMON GO : Le Pokemon IRL tant attendu ? | GAMEPLAY FR - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=uwvrhOGyaRc

    Bien bien… donc, ça parlait de #pokemon_go à droite à gauche… je savais pas ce que c’était. Cette vidéo le montre et explique le principe. L’idée est assez sympa et permet de découvrir une ville un peu. Ça me rappelle un rien les géocachettes. Ce jeu gratuit dans sa forme de base (mais on peut payer pour aller plus vite) consiste à se rendre sur des points d’intérêts dans sa ville, indiqués sur une carte, et une petite manipulation du téléphone permet de gagner quelques objets du jeu, tel que les balles (qui serviront à tirer sur des pokemons pour les capturer). À des moments et certains endroits apparaissent des pokémons, et là les joueurs se pressent pour essayer de les attraper ; vu que les emplacements sont partagés entre les joueurs, ça peut faire des attroupements inattendus en ville. Il y a aussi des arènes sur certaines places où des joueurs peuvent se défier semble-t-il.

    Parmi les trucs rigolos, on l’aura compris, il faut marcher pour se rendre à des points d’intérêts ; de même on peut capturer des œufs, et il faut marcher pour qu’ils éclosent… un certain nombre de kilomètres. Bref pour le coup, ça semble un jeu qui réellement fait bouger des gens, peut être plus que la WII, et en tout cas c’est pour de vrai… le GPS du téléphone servant de repère.

    Et la crainte d’At0mium dans sa vidéo est déjà vérifié : des entreprises paient pour devenir des points d’intérêts sur le jeu ! notamment des fast-food… faudrait pas déconner trop longtemps à marcher, vous pourriez ne plus devenir malades !

    Par exemple là, il est mention de Macdo :
    http://www.nextinpact.com/news/100651-niantic-veut-implementer-lieux-sponsorises-dans-pokemon-go.htm

    En fouillant dans les sources, on retrouve en effet la mention de « MCDONALDS.POKEMON_STORE ». Une indication qui laisse entendre que Niantic a pu se laisser tenter par l’introduction de lieux sponsorisés, promettant monts et merveilles aux dresseurs de bestioles afin qu’elles s’y rendent pour obtenir divers bonus, ou pourquoi pas des pokémons rares.

    À part ça… l’apparition de pokémons sur l’application fait courir les gens (le premier qui le capture l’obtient je suppose)… et j’imagine déjà des individus oublier les carrefours, les feux, les voitures… ça promet de drôles d’accidents !

    #sponsoring #marchandisation #réalité_augmentée

  • À peine sorti, le jeu vidéo pour mobile Pokémon Go est déjà un phénomène mondial. Grâce à la géolocalisation et via la caméra du smartphone, il permet de traquer les petites créatures colorées directement dans l’espace physique environnant. Une réalité « augmentée » qui entraîne quelques situations incongrues. En 2000, un an après la sortie du premier jeu #Pokémon en Europe, Ignacio Ramonet se demandait déjà ce que signifiait l’irruption de ces « mutants gentils » dans nos vies quotidiennes.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/RAMONET/1910 #st


    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/07/11/la-beaute-et-l-absurdite-de-pokemon-go_4967754_4832693.html

    Certains des premiers vrais incidents liés au jeu ont été un peu surmédiatisés : dans le Missouri, quatre personnes ont été arrêtées, soupçonnées d’avoir attiré des joueurs, grâce à leur géolocalisation, dans des lieux isolés pour les détrousser ; dans le Wyoming, la poursuite d’un « Pokémon eau » caché dans une rivière a amené une adolescente à sauter une barrière et tomber sur un cadavre.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/32713 via Le Monde diplomatique

  • Les cultures à l’ère de la globalisation (2/2) : lamas tibétains et petits poneys
    http://www.internetactu.net/2016/06/30/les-cultures-a-lere-de-la-globalisation-22-lamas-tibetains-et-petits-p

    En 1929, dans son livre Mystiques et magiciens du Tibet, l’écrivain voyageuse Alexandra David-Néel (qui fut la première femme occidentale à pénétrer à Lhassa) raconte une expérience curieuse à laquelle elle se livra lors de ses pérégrinations. Elle décida de créer en imagination un personnage, un moine, et s’attacha, par de longues séances de concentration, à le rendre réel à…

    #économie_de_l'attention #cognition #complexité #coopération #corps #culture #futur #identités_actives #imaginaire #neurosciences #personnification #prospective #psychologie #réalité_augmentée #Science-fiction