• Bruno Latour : « La crise sanitaire incite à se préparer à la mutation climatique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/25/la-crise-sanitaire-incite-a-se-preparer-a-la-mutation-climatique_6034312_323

    Le philosophe explique que « l’exigence de protéger les Français pour leur propre bien contre la mort est infiniment plus justifiée dans le cas de la crise écologique que dans le cas de la crise sanitaire ».
    [...]
    Comme si l’intervention du virus pouvait servir de répétition générale pour la crise suivante, celle où la réorientation des conditions de vie va se poser à tout le monde et pour tous les détails de l’existence quotidienne qu’il va falloir apprendre à trier avec soin. Je fais l’hypothèse, comme beaucoup, que la crise sanitaire prépare, induit, incite à se préparer à la mutation climatique. Encore faut-il tester cette hypothèse.

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    #Latour #Covid-19 #Réchauffement-climatique

    • Le philosophe explique que « l’exigence de protéger les Français pour leur propre bien contre la mort est infiniment plus justifiée dans le cas de la crise écologique que dans le cas de la crise sanitaire ».

      La coïncidence imprévue entre un confinement général et la période du carême est quand même assez bienvenue pour ceux à qui on a demandé, par solidarité, de ne rien faire et qui se trouvent à l’arrière du front. Ce jeûne obligé, ce ramadan laïque et républicain peut être une belle occasion pour eux de réfléchir sur ce qui est important et ce qui est dérisoire…
      Comme si l’intervention du virus pouvait servir de répétition générale pour la crise suivante, celle où la réorientation des conditions de vie va se poser à tout le monde et pour tous les détails de l’existence quotidienne qu’il va falloir apprendre à trier avec soin. Je fais l’hypothèse, comme beaucoup, que la crise sanitaire prépare, induit, incite à se préparer à la mutation climatique. Encore faut-il tester cette hypothèse.
      Le virus n’est que l’un des maillons d’une chaîne
      Ce qui autorise l’enchaînement des deux crises, c’est la réalisation soudaine et douloureuse que la définition classique de la société – les humains entre eux – n’a aucun sens. L’état du social dépend à chaque instant des associations entre beaucoup d’acteurs dont la plupart n’ont pas forme humaine. Cela est vrai des microbes – on le sait depuis Pasteur –, mais aussi d’Internet, du droit, de l’organisation des hôpitaux, des capacités de l’Etat, aussi bien que du climat. Et bien sûr, malgré le barouf autour d’un « état de guerre » contre le virus, celui-ci n’est que l’un des maillons d’une chaîne où la gestion des stocks de masques ou de tests, la réglementation du droit de propriété, les habitudes civiques, les gestes de solidarité, comptent exactement autant pour définir le degré de virulence de l’agent infectieux.

      Une fois pris en compte tout le réseau dont il n’est qu’un maillon, le même virus n’agit pas de la même façon à Taïwan, Singapour, New York ou Paris. La pandémie n’est pas plus un phénomène « naturel » que les famines d’autrefois ou la crise climatique actuelle. Il y a bien longtemps que la société ne tient plus dans les étroites limites du social.
      L’extension des pouvoirs et le pin-pon des ambulances
      Ceci posé, il n’est pas clair pour moi que le parallèle aille beaucoup plus loin. Car enfin, les crises sanitaires ne sont pas nouvelles, et l’intervention rapide et radicale de l’Etat ne semble pas jusqu’ici beaucoup innover. Il suffit de voir l’enthousiasme du président Macron pour endosser la figure de chef d’Etat qui lui manquait si pathétiquement jusqu’ici. Beaucoup mieux que les attentats – qui ne sont malgré tout que des affaires de police –, les pandémies réveillent, chez les dirigeants comme chez les dirigés, une sorte d’évidence – « nous devons vous protéger » « vous devez nous protéger » – qui recharge l’autorité de l’Etat et lui permet d’exiger ce qui, en toute autre circonstance, serait accueilli par des émeutes.

      Mais cet Etat, ce n’est pas celui du XXIe siècle et des mutations écologiques, c’est celui du XIXe siècle et de ce qu’il est convenu d’appeler le « biopouvoir ». Pour parler comme le statisticien regretté Alain Desrosières, c’est l’Etat des bien nommées statistiques : gestion des populations sur un quadrillage territorial vu de haut et mené par un pouvoir d’experts. Exactement ce que nous voyons ressusciter aujourd’hui – à cette seule différence qu’il est répliqué de proche en proche, au point d’être devenu planétaire.
      L’originalité de la situation présente, me semble-t-il, c’est que, en restant claquemuré chez soi alors que, dehors, il n’y a plus que l’extension des pouvoirs de la police et le pin-pon des ambulances, nous jouons collectivement une forme caricaturale de la figure du biopouvoir qui semble sorti tout droit d’un cours du philosophe Michel Foucault. Il n’y manque même pas l’oblitération des très nombreux travailleurs invisibles obligés de travailler quand même pour que les autres puissent continuer à se terrer chez eux – sans oublier les migrants impossibles à fixer. Mais justement, cette caricature est celle d’une époque qui n’est plus la nôtre.

      Un abîme immense
      C’est qu’il y a un abîme immense entre l’Etat capable de dire « je vous protège de la vie et de la mort », c’est-à-dire de l’infection par un virus dont la trace n’est connue que par les savants et dont les effets ne sont compréhensibles que par le recueil des statistiques, et l’Etat qui oserait dire « je vous protège de la vie et de la mort, parce que je maintiens les conditions d’habitabilité de tous les vivants dont vous dépendez ».

      Faites l’expérience de pensée : imaginez que le président Macron soit venu vous annoncer, avec le même ton churchillien, un train de mesures pour laisser les réserves de gaz et du pétrole dans le sol, pour stopper la commercialisation des pesticides, supprimer les labours profonds, et, audace suprême, interdire de chauffer les fumeurs à la terrasse des bars… Si la taxe sur l’essence a déclenché le mouvement des « gilets jaunes », là, on frémit à la pensée des émeutes qui embraseraient le pays. Et pourtant, l’exigence de protéger les Français pour leur propre bien contre la mort est infiniment plus justifiée dans le cas de la crise écologique que dans le cas de la crise sanitaire, car il s’agit là littéralement de tout le monde, et pas de quelques milliers d’humains – et pas pour un temps, mais pour toujours.
      L’agent pathogène dont la virulence terrible modifie les conditions d’existence de tous, ce n’est pas du tout le virus, ce sont les humains !
      Or on sent bien que cet Etat-là n’existe pas. Et ce qui est plus préoccupant, c’est qu’on ne voit pas comment il se préparerait à passer d’une crise à l’autre. Dans la crise sanitaire, l’administration a le rôle pédagogique très classique, et son autorité coïncide parfaitement avec les vieilles frontières nationales – l’archaïsme du retour aux frontières européennes en est la douloureuse preuve.

      Pour la mutation écologique, le rapport est inversé : c’est l’administration qui doit apprendre d’un peuple multiforme, à des échelles multiples, à quoi peut bien ressembler l’existence sur des territoires entièrement redéfinis par l’exigence de sortir de la production globalisée actuelle. Elle serait tout à fait incapable de dicter des mesures depuis le haut. Dans la crise sanitaire, c’est en effet le brave peuple qui doit réapprendre, comme à l’école primaire, à se laver les mains et à tousser dans son coude. Pour la mutation écologique, c’est l’Etat qui se retrouve en situation d’apprentissage.

      Mais il y a une autre raison que la figure de « la guerre contre le virus » rend incompréhensible : dans la crise sanitaire, il est peut-être vrai que les humains pris en bloc « luttent contre » les virus – même si ceux-ci ne s’intéressent nullement à nous et vont leur chemin de gorge en nez en nous tuant sans nous en vouloir.
      La situation est tragiquement inverse dans la mutation écologique : cette fois-ci, l’agent pathogène dont la virulence terrible a modifié les conditions d’existence de tous les habitants de la planète, ce n’est pas du tout le virus, ce sont les humains ! Et pas tous les humains, mais certains, qui nous font la guerre sans nous la déclarer. Pour cette guerre-là, l’Etat national est aussi mal préparé, aussi mal calibré, aussi mal dessiné que possible car les fronts sont multiples et traversent chacun d’entre nous. C’est en ce sens que la « mobilisation générale » contre le virus ne prouve en rien que nous serons prêts pour la suivante. Il n’y a pas que les militaires pour être toujours en retard d’une guerre.

      Mais enfin, on ne sait jamais, un temps de carême, fût-il laïque et républicain, peut entraîner des conversions spectaculaires. Pour la première fois depuis des années, des millions de gens, bloqués chez eux, retrouvent ce luxe oublié : du temps pour réfléchir et discerner ce qui les fait d’habitude s’agiter inutilement en tous sens. Respectons ce long jeûne imprévu.

    • Il y a peut-être des choses intéressantes dans ce fatras (je n’en suis pas certain), mais je trouve ça épouvantablement beurk…

      Pour la première fois depuis des années, des millions de gens, bloqués chez eux, retrouvent ce luxe oublié : du temps pour réfléchir et discerner ce qui les fait d’habitude s’agiter inutilement en tous sens. Respectons ce long jeûne imprévu.

      Il y a aussi la prison. C’est chouette la prison. C’est vraiment chouette que les taulards retrouvent ce luxe oublié : du temps pour réfléchir et discerner ce qui les fait d’habitude s’agiter inutilement en tous sens.

  • Didier Fassin : « Ce n’est pas d’en haut qu’il faut espérer du changement » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220320/didier-fassin-ce-n-est-pas-d-en-haut-qu-il-faut-esperer-du-changement

    #Didier_Fassin, #médecin et #sociologue, professeur à Princeton et au Collège de France, compare la situation en France et aux États-Unis face à l’épidémie de coronavirus. La #crise actuelle peut-elle faire espérer un changement réel ?

    Didier Fassin est médecin, sociologue et anthropologue. Il est professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et titulaire de la chaire annuelle de Santé publique du Collège de France, également directeur d’études à l’#EHESS. Il est notamment l’auteur de La Vie – Mode d’emploi critique et de Mort d’un voyageur – Une contre-enquête, tous deux publiés au Seuil. Entretien sur la #gouvernementalité par temps de crise, la situation comparée des deux côtés de l’Atlantique et ce que pourrait être le monde d’après.

    Comment le médecin et sociologue ayant étudié les manières de gouverner regarde la réaction gouvernementale à l’épidémie de coronavirus ?

    Didier Fassin : L’épidémie de Covid-19 n’a pas d’équivalent dans l’histoire mondiale depuis plus d’un siècle, et les récentes épidémies d’autres coronavirus, notamment le SRAS en 2002 et le MERS en 2012, avaient été très limitées, ne laissant pas entrevoir la diffusion actuelle du Covid-19. Dans ces conditions, il n’est pas complètement étonnant qu’on n’ait pas immédiatement pris la mesure du problème.

    Didier Fassin en 2016. © DR
    Néanmoins, de nombreux spécialistes des maladies émergentes avaient prévu qu’après les alertes des grippes aviaire et porcine et des infections aux virus Zika et Ebola, une pandémie de grande ampleur finirait par se produire, et les experts de santé publique travaillent depuis longtemps sur ce qu’on appelle en anglais « health preparedness », c’est-à-dire la réponse à une crise sanitaire majeure en contexte d’incertitude.
    Or, il faut se rendre à l’évidence avec le sociologue Andrew Lakoff, qui a étudié plusieurs crises de ce type aux États-Unis : ce qui caractérise les dispositifs en place pour faire face à ces menaces, c’est d’être, comme l’indique le titre de son livre, « unprepared ». Les réactions disparates et désordonnées de la plupart des gouvernements au niveau mondial, de même que l’absence de tests et de masques dans la quasi-totalité des pays, montrent qu’il y a une grande impréparation.

    De plus, les modèles mathématiques fournissent des projections tellement variées qu’elles ne sont que d’une aide limitée – on parlait d’un million de cas de fièvre Ebola, il y en a eu 29 000 – et les solutions proposées par la santé publique ne diffèrent guère de celles mises en œuvre contre la peste au XIVe siècle et contre le choléra au XIXe siècle. Au moins en attendant un éventuel traitement ou vaccin.

    En résumé, il est finalement remarquable que la réponse des États à la crise du Covid-19 se résume aujourd’hui à une police sanitaire appliquée avec plus ou moins de rigueur dans un contexte de pénurie de moyens.

    En situation de crise et de peur, on voit une tension se développer entre sécurité et liberté. L’équilibre vous semble-t-il aujourd’hui respecté ? Et que vous inspire cette notion d’« état d’urgence sanitaire » ?

    Du point de vue du rapport entre sécurité et liberté, le vrai basculement est intervenu il y a quelques années avec l’état d’urgence mis en place après les attentats de Paris en 2015, puis sans cesse renouvelé pendant deux ans. Le basculement a eu deux composantes.

    La première dimension, émotionnelle, correspond à la phase initiale, en novembre 2015 : le peuple et ses représentants ont ressenti un profond désir d’état d’urgence en pensant qu’il était normal de sacrifier la liberté pour plus de sécurité. En fait, les enquêtes parlementaires ont montré que rien n’avait été gagné en sécurité, mais qu’on avait beaucoup perdu en liberté.

    La seconde dimension, légale, correspond paradoxalement à la fin de l’état d’urgence, le 1er novembre 2017 : deux jours avant, le président de la République a en effet fait voter une loi qui a inscrit dans le droit ordinaire les principales prérogatives de l’état d’urgence. Cette loi s’ajoute à d’autres votées avant et après elle qui donnent plus de pouvoirs et moins de limites aux forces de l’ordre, et on en a vu les conséquences avec la violence de la répression des manifestations depuis lors, notamment contre les « gilets jaunes ».

    L’état d’urgence sanitaire me semble, dans ces conditions, relever plutôt d’un geste performatif, destiné à montrer que le gouvernement veut se donner tous les moyens d’agir. Ce n’est évidemment pas exclusif d’abus de pouvoir et d’excès d’usage de la force par la police contre certains publics qui sont sa cible habituelle, mais je ne crois pas que cela change beaucoup la donne du point de vue de la santé publique. Cela étant, il importe de rester collectivement vigilants sur les atteintes possibles, voire durables, aux libertés publiques.

    Vous êtes professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et au Collège de France. Comment regardez-vous les façons de réagir au coronavirus des deux côtés de l’Atlantique ?

    Si la France a réagi lentement à l’#épidémie, en ne tirant pas profit de ce qui s’était passé en Chine et de ce qui s’annonçait en Italie, elle a fini par prendre le problème à bras-le-corps, alors que les États-Unis n’ont toujours pas pris la mesure de la situation deux mois après leurs premiers cas. Il y a au moins deux grandes différences entre les deux pays.

    La première tient à la confiance dans la #science, qui est affirmée dans le cas français, même si cette affirmation vient après des années de coupes budgétaires dans le domaine de la recherche, alors qu’elle est contestée et dénigrée par le gouvernement états-unien, qui s’est illustré par un déni presque systématique des grands problèmes de notre temps, à commencer par le #réchauffement_climatique.

    Le président des États-Unis a d’abord affirmé que la gravité du Covid-19 était une invention des démocrates pour le déstabiliser, puis a déclaré que des cas existaient bien mais que l’infection était bénigne, que l’épidémie était sous contrôle et qu’elle allait même disparaître comme par miracle, selon ses termes. Il a ensuite répété que les tests et les masques étaient disponibles quand les médecins ne disposaient ni des uns pour confirmer les cas ni des autres pour se protéger, et il essaie maintenant de faire croire au public qu’un traitement efficace a été découvert et va être distribué, en référence à l’hydroxychloroquine, pour laquelle n’existe aucun essai clinique reconnu. Le chef de l’État français s’est au contraire maintes fois réclamé des scientifiques pour prendre ses décisions, y compris celle, très controversée, de maintenir le premier tour des élections municipales.
    Dans les deux pays, cependant, on observe les mêmes stratagèmes de dissimulation de la vérité. Ainsi, on prétend que les tests sont nécessaires seulement pour les patients les plus graves, alors qu’il serait essentiel de pouvoir tester tous les cas suspects pour d’évidentes raisons épidémiologiques et médicales, et on affirme que les masques doivent être réservés à certains professionnels, quand toutes celles et tous ceux qui sont en contact avec des malades devraient pouvoir en bénéficier.

    La seconde différence importante concerne l’organisation politique et administrative de chaque pays. Les États-Unis ont une multitude de niveaux de décision – État fédéral, États, comtés, municipalités –, sans autorité hiérarchique. Par exemple, le maire de Los Angeles a décrété il y a quelques jours le confinement non autoritaire de ses administrés. Puis le gouverneur de la Californie en a fait de même pour ses 40 millions de résidents. Il a été suivi le lendemain par le gouverneur de l’État de New York. Mais à la date du 20 mars, aucun autre État n’a pris cette décision. Quant au président, il continue de diffuser des nouvelles inexactes, de faire des déclarations sans lien avec la réalité et de s’abstenir de toute injonction forte. Dans une certaine mesure, compte tenu de l’impéritie catastrophique des autorités fédérales, il est probablement préférable qu’elles ne soient pas en charge, mais on comprend que ce système génère une hétérogénéité complète des décisions.

    À l’opposé, la France jacobine et centralisée peut mettre en place une réponse plus homogène sur l’ensemble du territoire, et ce que décide le gouvernement peut être appliqué partout. Cela ne garantit évidemment pas que cela le soit de la même façon sur l’ensemble du territoire. Les forces de l’ordre manifestent plus de zèle dans les quartiers populaires que dans les quartiers résidentiels. On peut faire son jogging ou promener son chien dans le centre de Paris où elles sont absentes, mais on se fait contrôler et sanctionner si on est dehors en Seine-Saint-Denis, où elles patrouillent régulièrement.

    Vous affirmez dans une récente tribune pour le site AOC que les États-Unis produisent les conditions de possibilité d’une progression massive de l’épidémie parmi les plus vulnérables. En quoi ?

    Il y a 2,2 millions de personnes dans l’ensemble du #système_carcéral, ce qui inclut les prisons fédérales, les prisons des 50 États et les prisons locales, qu’on appelle des jails. Dans ces dernières, qui regroupent des prévenus en attente de leur jugement qui n’ont pas pu payer leur caution et des condamnés à de courtes peines pour des délits mineurs, les détenus sont regroupés dans des dortoirs de taille variable, pouvant compter jusqu’à une soixantaine de prisonniers, avec des lits superposés séparés par moins d’un mètre. Sachant que plus de 10 millions de personnes entrent dans ces jails chaque année, il est facile d’imaginer combien le coronavirus peut y pénétrer facilement et se disséminer rapidement. Les prisonniers de longue peine sont bien sûr eux aussi exposés à ce risque.

    51dj-ppzsslIl y a également en moyenne, quotidiennement, 50 000 étrangers dans les centres de rétention. Le nombre de celles et ceux qui passent dans ces centres est de 500 000. Les conditions d’enfermement et d’entassement ont été maintes fois dénoncées par les organisations de droits humains. S’ajoutent à ces chiffres les milliers de demandeurs d’asile qui se trouvent dans des camps de fortune de l’autre côté de la frontière sud du pays, au Mexique, interdits d’entrer pour déposer leur dossier, en violation de la Convention de Genève de 1951.
    Quant aux 11 millions de personnes en situation irrégulière dans le pays, on devine aisément que les rafles qui se sont multipliées depuis trois ans ne les inciteront pas à se rendre à l’hôpital pour demander des tests ou des soins si elles sont malades, ce qui facilitera l’extension de l’épidémie.

    Il faudrait aussi considérer les 500 000 personnes sans domicile fixe, plus ou moins abritées dans des refuges où les risques de contamination sont élevés.

    Est-ce si différent en France quand on voit le sort aujourd’hui réservé aux détenus et aux retenus ?

    Évidemment, les ordres de grandeur sont totalement différents. Avec 70 000 personnes détenues, la France a 30 fois moins de prisonniers, qui sont à deux ou trois dans des cellules de neuf mètres carrés prévues pour une personne. Avec 45 000 étrangers passant dans des centres de rétention chaque année, elle enferme 11 fois moins de personnes considérées comme en situation irrégulière, mais dans des conditions souvent médiocres. Les chiffres sont donc différents, mais les risques sont identiques, quoique avec une gravité moindre. Et ces risques portent non seulement sur les détenus et les retenus, mais aussi sur les personnels.

    Une différence importante entre les deux pays est toutefois qu’en France une mobilisation s’est faite pour demander la libération des détenus en surnombre, puisque l’État ne respecte pas la loi concernant l’encellulement individuel, et exiger l’évacuation totale des centres de rétention, puisque l’arrêt des vols empêche les reconduites à la frontière. Des syndicats de magistrats et d’avocats, des organisations non gouvernementales, des chercheurs en sciences sociales, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté et d’autres se sont manifestés par des tribunes, des pétitions et des communiqués de presse, que les médias ont relayés. Le résultat est que des mesures, certes encore limitées, ont été prises pour libérer des détenus et des retenus. Rien de tout cela aux États-Unis. C’est comme si ces millions de personnes ne comptaient pas, malgré le danger que les autorités leur font courir.

    À cet égard, le chef de l’État et le gouvernement français devront être tenus comptables de leur passivité dans ce domaine et de ses conséquences. Il est choquant d’entendre le ministre de l’intérieur s’indigner que certains Français sortent de leur domicile, en les traitant d’imbéciles, ce qui est au demeurant un langage indigne de sa fonction, et en les menaçant de poursuites, quand ni lui ni ses collègues ne font le nécessaire pour protéger les populations exposées. Le plus absurde étant de voir les forces de l’ordre verbaliser des sans domicile fixe parce qu’ils sont dans la rue. On ne peut pas en appeler à la responsabilité des Français alors que le chef de l’État et le gouvernement n’assument pas les leurs.

    Même si on a du mal à y penser alors que le pic n’est pas passé, le propre d’une épidémie est d’avoir une fin. Comment cela se passe-t-il après en général ? Y a-t-il retour à la normale, au business as usual ? Peut-on espérer des évolutions sociales allant dans le bon sens ou doit-on craindre de nouveaux raidissements politiques ou des fuites en avant économiques ?

    C’est le vrai défi de l’après-crise, mais la manière dont les États y feront face est vraiment difficile à prévoir. De nombreux pays, dont la France, ont montré des insuffisances dans leur réponse à la situation, même s’il faut reconnaître la difficulté à agir dans un tel contexte d’incertitude. Le manque de tests a fait prendre un retard important dans le contrôle de la progression. La déficience de protection pour les personnes exposées a favorisé les contaminations, y compris dans le personnel soignant. Les mesures de police sanitaire ont été mises en œuvre tardivement et contradictoirement.

    De manière plus structurelle, la réduction des lits dans les hôpitaux qui, tous les ans au moment de la grippe saisonnière, mais aussi à l’occasion de chaque situation critique comme les fortes canicules, met les urgences et les services de médecine en difficulté, s’avère particulièrement dommageable en raison de la gravité du Covid-19 chez certains malades. Quant aux restrictions imposées aux budgets de recherche, et surtout leur déplacement d’une logique de laboratoire vers une logique de projets, privant les chercheurs d’une continuité de leurs travaux, il est difficile de penser qu’ils ne retentissent pas sur la production des chercheurs.
    Le président de la République a juré qu’on ne l’y prendrait plus, qu’il avait compris que certains biens étaient communs, et qu’il donnerait dorénavant des moyens aux hôpitaux et à la recherche. Nous verrons si les leçons du Covid-19 ont été retenues. Ce qui s’est produit après la crise financière de 2008 au plan international ne rend pas très optimiste sur la manière dont les promesses faites au plus fort d’une crise sont tenues une fois qu’elle est passée.

    Mais il est possible que le caractère inattendu de la crise présente et ses conséquences sans précédent du point de vue de la vie en société aient un effet plus profond et plus durable que cela n’a été le cas pour d’autres, et ce bien au-delà de la seule dimension sanitaire. Dans cette hypothèse, ce n’est cependant pas d’en haut, c’est-à-dire du chef de l’État ou du gouvernement, qu’il faut espérer du changement, car on a déjà l’expérience des discours sans lendemain. C’est de la société elle-même, de toutes celles et de tous ceux qui se rendent compte que le monde qu’on leur fait n’est pas celui qu’elles et ils veulent laisser à leurs enfants.

  • Il est impératif de vivre #sans_voiture
    http://carfree.fr/index.php/2020/03/04/il-est-imperatif-de-vivre-sans-voiture

    « Nous n’en sommes plus aux petits gestes. C’est une urgence grave, » affirme Catherine Potvin, professeure au Département de biologie de l’Université McGill (Montréal, #canada) et titulaire de la Chaire de Lire la suite...

    #Réchauffement_climatique #Vie_sans_voiture #climat #Québec #Vivre_sans_voiture

  • Les #forêts_publiques sous la menace d’une #privatisation rampante

    Alors que l’Office national des forêts (#ONF) assume des fonctions d’#intérêt_public majeures en ces temps de #réchauffement_climatique, le gouvernement organise méthodiquement son #asphyxie_financière et prépare une #réforme du #code_forestier. Des missions de police vont par exemple être confiées à des salariés sous statut privé.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260220/les-forets-publiques-sous-la-menace-d-une-privatisation-rampante

    signalé par @isskein
    #en_marche #it_has_begun #France #macronisme

    ping @odilon

  • La fureur du temps - Enquête au cœur du #changement_climatique

    Avec le #réchauffement_global, bien des épisodes de #pluie, de #sécheresse ou de #tempête échappent aux schémas qui nous étaient familiers. Le #dérèglement_climatique que nous avons provoqué ne peut cependant pas être tenu pour responsable de tous les événements météorologiques. Pour faire le lien entre #climat et #météorologie, et ne pas laisser ce débat aux seules mains des politiques et des groupes de pression, qui sèment la confusion depuis des années, la physicienne #Friederike_Otto a développé, avec une équipe de confrères, la science de l’attribution d’#événements_extrêmes, une méthode révolutionnaire grâce à laquelle il est maintenant possible de déterminer si le changement climatique est en jeu dans un phénomène météorologique extrême. Ce nouveau champ d’investigation, en agissant en temps réel, permet de mettre au jour les relations de cause à effet pour accélérer les transformations sociétales et, enfin, frapper là où ça fait mal, en attaquant les entreprises qui ont joué l’inaction face au changement climatique. Disposer des preuves scientifiques de ces manifestations au moment le plus important et à l’endroit où l’on en a le plus besoin est crucial pour réduire les risques et construire des #systèmes_résilients, en particulier dans les régions les plus vulnérables, où le changement climatique majore les #menaces subies par ceux qui ont le moins profité de l’amélioration des conditions de vie d’une société carburant aux énergies fossiles.


    https://www.lisez.com/livre-grand-format/la-fureur-du-temps-enquete-au-coeur-du-changement-climatique/9791030103113
    #livre #résilience

  • « Les glaciers des Pyrénées sont condamnés »

    Les glaciers pyrénéens et leur écosystème singulier sont entrés dans
    une inéluctable agonie sous l’effet du réchauffement climatique, avec
    pour horizon une disparition redoutée d’ici une trentaine d’années,
    selon les glaciologues qui en documentent le recul.

    « On ne peut pas donner de date précise, mais les glaciers pyrénéens
    sont condamnés », affirme Pierre René, le glaciologue de l’Association
    pyrénéenne de glaciologie Moraine, qui estime l’épilogue en 2050.

    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/571124/les-glaciers-des-pyrenees-sont-condamnes

  • Incendies : en Australie, le « monstre » est hors de contrôle
    3 janvier 2020 / Gaspard d’Allens (Reporterre)
    https://reporterre.net/Incendies-en-Australie-le-monstre-est-hors-de-controle

    Depuis quatre mois, l’Australie lutte contre les pires incendies de son histoire, accentués par le dérèglement climatique. Près de 55.000 kilomètres carrés de terres ont brûlé. Les dommages humains et écologiques sont colossaux. Pourtant, le Premier ministre n’envisage nullement de renoncer au charbon, dont le pays est un gros producteur.
    (...)
    Interrogé par la chaîne australienne ABC, Rob Rogers, le commissionnaire adjoint au Rural Fire Service (RFS), a reconnu une forme d’impuissance : « Même 10.000 pompiers sur le terrain ne pourraient pas éteindre ces feux. Nous ne sommes plus capables de les contenir. Nous devons juste nous assurer qu’il n’y ait plus personne sur leur chemin. »
    (...)
    Alors que le mécontentement grandit dans l’opinion publique, Scott Morisson a dû écourter ses vacances de Noël à Honolulu, à Hawaï. Son inaction climatique est vilipendée. Le 19 décembre, à Sydney, des milliers de manifestants ont défilé sous les nuages de l’incendie pour réclamer l’arrêt de l’utilisation du charbon. En septembre, dans tout le pays, ils étaient plus de 250.000 à manifester.

    La fronde monte mais Scott Morisson ne bouge pas d’un iota. Si cet évangéliste bénit l’action des pompiers, à majorité volontaire, il continue de favoriser l’implantation d’industries minières, très polluantes et émettrices de CO2, près de la barrière de corail. « Nous n’allons pas nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d’emploi et nuisibles pour l’économie », a-t-il répété sur les chaînes d’info nationales. « Je ne vais pas rayer de la carte l’emploi de milliers d’Australiens en m’éloignant des secteurs traditionnels. »(...)

    #Australie

  • Lutte pour le #climat : bientôt 100 km/h au maximum sur les #autoroutes françaises ?
    http://carfree.fr/index.php/2019/11/14/lutte-pour-le-climat-bientot-100-km-h-au-maximum-sur-les-autoroutes-francais

    Au lieu de faire de la parlote sur le climat comme la France de Macron, certains pays agissent. Ainsi, les #Pays-Bas viennent de fixer à 100 km/h au maximum la Lire la suite...

    #Fin_des_autoroutes #Insécurité_routière #Réchauffement_climatique #vitesse

  • A l’ombre du Brexit, l’effondrement de l’atome
    http://carfree.fr/index.php/2019/11/06/a-lombre-du-brexit-leffondrement-de-latome

    Business as usual… derrière les convulsions du Brexit qui déchirent le Royaume-Uni, les affaires continuent d’aller de mal en pis pour l’industrie #nucléaire du pays. Sous l’ombre portée de #fukushima, Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_du_pétrole #Réchauffement_climatique #angleterre #business #énergie #japon

  • #perpignan-Rungis : le gouvernement préfère des milliers de #camions supplémentaires plutôt que le #fret ferroviaire
    http://carfree.fr/index.php/2019/11/04/perpignan-rungis-le-gouvernement-prefere-des-milliers-de-camions-supplementa

    La ligne de train Perpignan-Rungis, qui permet d’approvisionner l’Île-de-France en fruits et légumes, doit rouvrir ce 1er novembre, a promis la ministre Elisabeth Borne. Sa réouverture permettra d’éviter la pollution Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Réchauffement_climatique #Transports_publics #livraisons #paris #sncf #trains

  • Vive le #SUV ! (car j’ai un #climat à détruire)
    http://carfree.fr/index.php/2019/10/17/vive-le-suv-car-jai-un-climat-a-detruire

    Où l’on reparle des SUV, abréviation de l’anglais Sport Utility Vehicle, parfois appelés VUS au Canada francophone (abréviation de Véhicule Utilitaire Sport). Ces véhicules qui ressemblent à des #4x4 sans Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Réchauffement_climatique #consommation #constructeurs #énergie #industrie

  • Just 100 companies responsible for 71% of global emissions, study says | Guardian Sustainable Business | The Guardian
    https://www.theguardian.com/sustainable-business/2017/jul/10/100-fossil-fuel-companies-investors-responsible-71-global-emissions-cdp

    Voici la source de l’article réferencé par @folamour dans https://seenthis.net/messages/806535

    A relatively small number of fossil fuel producers and their investors could hold the key to tackling climate change

    Qui présente des infos issues de cette étude ...

    The Carbon Majors Database CDP Carbon Majors Report 2017
    https://b8f65cb373b1b7b15feb-c70d8ead6ced550b4d987d7c03fcdd1d.ssl.cf3.rackcdn.com/cms/reports/documents/000/002/327/original/Carbon-Majors-Report-2017.pdf?1499691240

    Des infos supplémentaires dans

    The $2 trillion stranded assets danger zone : How fossil fuel firms risk destroying investor returns - Carbon Tracker Initiative
    https://www.carbontracker.org/reports/stranded-assets-danger-zone

    Voici la liste publiée par le Guardian

    1 China (Coal) 14.32%
    2 Saudi Arabian Oil Company (Aramco) 4.50%
    3 Gazprom OAO 3.91%
    4 National Iranian Oil Co 2.28%
    5 ExxonMobil Corp 1.98%
    6 Coal India 1.87%
    7 Petroleos Mexicanos (Pemex) 1.87%
    8 Russia (Coal) 1.86%
    9 Royal Dutch Shell PLC 1.67%
    10 China National Petroleum Corp (CNPC) 1.56%
    11 BP PLC 1.53%
    12 Chevron Corp 1.31%
    13 Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) 1.23%
    14 Abu Dhabi National Oil Co 1.20%
    15 Poland Coal 1.16%
    16 Peabody Energy Corp 1.15%
    17 Sonatrach SPA 1.00%
    18 Kuwait Petroleum Corp 1.00%
    19 Total SA 0.95%
    20 BHP Billiton Ltd 0.91%
    21 ConocoPhillips 0.91%
    22 Petroleo Brasileiro SA (Petrobras) 0.77%
    23 Lukoil OAO 0.75%
    24 Rio Tinto 0.75%
    25 Nigerian National Petroleum Corp 0.72%
    26 Petroliam Nasional Berhad (Petronas) 0.69%
    27 Rosneft OAO 0.65%
    28 Arch Coal Inc 0.63%
    29 Iraq National Oil Co 0.60%
    30 Eni SPA 0.59%
    31 Anglo American 0.59%
    32 Surgutneftegas OAO 0.57%
    33 Alpha Natural Resources Inc 0.54%
    34 Qatar Petroleum Corp 0.54%
    35 PT Pertamina 0.54%
    36 Kazakhstan Coal 0.53%
    37 Statoil ASA 0.52%
    38 National Oil Corporation of Libya 0.50%
    39 Consol Energy Inc 0.50%
    40 Ukraine Coal 0.49%
    41 RWE AG 0.47%
    42 Oil & Natural Gas Corp Ltd 0.40%
    43 Glencore PLC 0.38%
    44 TurkmenGaz 0.36%
    45 Sasol Ltd 0.35%
    46 Repsol SA 0.33%
    47 Anadarko Petroleum Corp 0.33%
    48 Egyptian General Petroleum Corp 0.31%
    49 Petroleum Development Oman LLC 0.31%
    50 Czech Republic Coal 0.30%
    51 China Petrochemical Corp (Sinopec) 0.29%
    52 China National Offshore Oil Corp Ltd (CNOOC) 0.28%
    53 Ecopetrol SA 0.27%
    54 Singareni Collieries Company 0.27%
    55 Occidental Petroleum Corp 0.26%
    56 Sonangol EP 0.26%
    57 Tatneft OAO 0.23%
    58 North Korea Coal 0.23%
    59 Bumi Resources 0.23%
    60 Suncor Energy Inc 0.22%
    61 Petoro AS 0.21%
    62 Devon Energy Corp 0.20%
    63 Natural Resource Partners LP 0.19%
    64 Marathon Oil Corp 0.19%
    65 Vistra Energy 0.19%
    66 Encana Corp 0.18%
    67 Canadian Natural Resources Ltd 0.17%
    68 Hess Corp 0.16%
    69 Exxaro Resources Ltd 0.16%
    70 YPF SA 0.15%
    71 Apache Corp 0.15%
    72 Murray Coal 0.15%
    73 Alliance Resource Partners LP 0.15%
    74 Syrian Petroleum Co 0.15%
    75 Novatek OAO 0.14%
    76 NACCO Industries Inc 0.13%
    77 KazMunayGas 0.13%
    78 Adaro Energy PT 0.13%
    79 Petroleos del Ecuador 0.12%
    80 Inpex Corp 0.12%
    81 Kiewit Mining Group 0.12%
    82 AP Moller (Maersk) 0.11%
    83 Banpu Public Co Ltd 0.11%
    84 EOG Resources Inc 0.11%
    85 Husky Energy Inc 0.11%
    86 Kideco Jaya Agung PT 0.10%
    87 Bahrain Petroleum Co (BAPCO) 0.10%
    88 Westmoreland Coal Co 0.10%
    89 Cloud Peak Energy Inc 0.10%
    90 Chesapeake Energy Corp 0.10%
    91 Drummond Co 0.09%
    92 Teck Resources Ltd 0.09%
    93 Turkmennebit 0.07%
    94 OMV AG 0.06%
    95 Noble Energy Inc 0.06%
    96 Murphy Oil Corp 0.06%
    97 Berau Coal Energy Tbk PT 0.06%
    98 Bukit Asam (Persero) Tbk PT 0.05%
    99 Indika Energy Tbk PT 0.04%
    100 Southwestern Energy Co 0.04%

    #pollution #économie #rechauffement_climatique

  • 47,6 °C au Koweit : il n’avait jamais fait aussi chaud en octobre dans l’hémisphère nord !
    http://www.meteofrance.fr/actualites/76079741-47-6-c-au-koweit-il-n-avait-jamais-fait-aussi-chaud-en-octobre-

    L’hémisphère nord vient d’enregistrer son nouveau record de chaleur pour un mois d’octobre avec 47,6 °C à Wafra (ou Al Wafrah), dans le sud du Koweït ! L’ancien record nord-hémisphérique était détenu par Mecca (sud de la Californie, USA) avec 47,2°C le 2 octobre 1980.
    Ce début de mois d’octobre est globalement marqué par de fortes anomalies de températures dans l’hémisphère nord : de très nombreux records mensuels de températures ont été battus, dans de très nombreux pays. Les records chauds s’enchaînent depuis le début du mois et concernent des zones géographiques remarquablement étendues. Petit tour d’horizon d’un début octobre 2019 en surchauffe.


    #climat #réchauffement_climatique

  • Report Shows ’Stunning and Dramatic’ Scenes of Thawing #Permafrost in Siberia That ’Leaves Millions on Unstable Ground’ | Common Dreams News
    https://www.commondreams.org/news/2019/10/04/report-shows-stunning-and-dramatic-scenes-thawing-permafrost-siberia-l

    In some parts of the world, permafrost lies in a relatively thin layer just below the ground’s surface. But in much of Yakutia, the permafrost is of a special, icy and far thicker variety. Scientists call it Yedoma.

    Formed during the late Pleistocene, the Earth’s last glacial period, which ended about 11,700 years ago, Yedoma consists of thick layers of soil packed around gigantic lodes of embedded ice. Because Yedoma contains so much ice, it can melt quickly—reshaping the landscape as sudden lakes form and hillsides collapse.

    [...]

    Scientists estimate that the Earth’s Yedoma regions contain between 327 billion and 466 billion tons of carbon. Were it all released into the atmosphere, that would amount to more than half of all human-caused emissions from greenhouse gases and deforestation between 1750 and 2011.

    Avec trois degrés de plus, la #Sibérie se métamorphose - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051019/avec-trois-degres-de-plus-la-siberie-se-metamorphose?onglet=full

    Selon l’analyse du Washington Post, la région de Zyryanka, en #Yakoutie, dans l’est de la Sibérie, s’est réchauffée de plus de 3 °C depuis l’époque préindustrielle, soit environ le triple de la moyenne mondiale.

    #climat #paysage #pergelisol #réchauffement #co2

  • Dangerous new hot zones are spreading around the world - Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/graphics/2019/national/climate-environment/climate-change-world

    The percentage of the globe that has exceeded 2C varies depending on the time periods considered. Over the past five years, 8 to 11 percent of the globe crossed the threshold, The Post found, while over the past 10 years, the figures drop slightly to between 5 and 9 percent. Considering just the past five years increases the area by roughly 40 percent.

    These hot spots are the scenes of a critical acceleration, places where geophysical processes are amplifying the general warming trend. They unveil which parts of the Earth will suffer the largest changes.

    #climat #réchauffement

  • Voitures nulle part, #arbres fruitiers partout
    http://carfree.fr/index.php/2019/09/25/voitures-nulle-part-arbres-fruitiers-partout

    Quand des villes se déclarent vraiment en état d’urgence climatique Partout en Europe, des grandes villes comme de petites communes se sont déclarées en « état d’urgence climatique ». Paris Lire la suite...

    #Réchauffement_climatique #Vie_sans_voiture #Ville_sans_voitures #allemagne #climat #montpellier #mulhouse #Suisse

  • Diplomatie. Un sommet pour dégeler la lutte contre le réchauffement | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/diplomatie-un-sommet-pour-degeler-la-lutte-contre-le-rechauffement-677482

    Le rendez-vous parviendra-t-il à dégeler l’#accord_de_Paris ? Le sommet qui doit rassembler, ce lundi, à New York, une soixantaine de chefs d’État en a la vocation. Convoqué par le secrétaire général de l’#ONU à la veille de son Assemblée générale, il doit conduire les États à renforcer leurs ambitions en matière de lutte contre le #réchauffement_climatique dans les quinze mois qui viennent. Au lendemain du cyclone qui a ravagé les Bahamas, Antonio Guterres entend enrailler l’inertie qui, en la matière, s’est emparée du monde. « Nous sommes en train de perdre la course », martelait, la semaine dernière, l’ancien premier ministre portugais, lequel espère réactiver un processus qui patine, voire qui recule, en dépit de ses promesses.

  • Déclaration internationale : le #capitalisme détruit la planète, détruisons le capitalisme
    http://carfree.fr/index.php/2019/09/18/declaration-internationale-le-capitalisme-detruit-la-planete-detruisons-le-c

    Face à l’urgence de la #crise climatique, il est nécessaire de construire une stratégie capable d’affronter la cause de la catastrophe écologique et sociale qui nous menace : le système Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Réchauffement_climatique #climat #communisme #critique #destruction #écologie #socialisme

  • Une étude qui participera au prochain rapport du GIEC est plutôt alarmiste : Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/17/jusqu-a-7-c-en-2100-les-experts-francais-du-climat-aggravent-leurs-projectio

    Les canicules seront plus longues, même avec un réchauffement limité à 2 °C

    C’est une étude, le rapport lui, sera la moyenne d’autres études.

    #paywall

    • Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement

      Les plus grands laboratoires de climatologie du pays sont engagés dans un vaste exercice de simulation du climat passé et futur qui servira de référence au prochain rapport du GIEC.

      Les canicules à répétition, records de températures et autres vagues de sécheresse qui déferlent sur la planète ne sont qu’un triste avant-goût des catastrophes qui attendent l’humanité. Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement climatique pourrait atteindre 7 °C d’ici à la fin du siècle, entraînant des conséquences désastreuses pour les espèces et les écosystèmes. Ces résultats, qui aggravent les précédentes projections, sont publiés, mardi 17 septembre, par les plus grands laboratoires français de climatologie, engagés dans un vaste exercice de simulation du climat passé et futur.

      Dans le cadre du programme mondial de recherche sur le climat, une vingtaine de centres américains, européens, chinois ou encore japonais ont réalisé, ces dernières années, des centaines de modélisations pour mieux comprendre les changements climatiques, mais aussi pour tester la fiabilité de leurs modèles en les comparant aux observations et à d’autres modèles. En France, cette tâche colossale a impliqué une centaine de chercheurs et d’ingénieurs qui ont simulé plus de 80 000 ans d’évolution du climat, en utilisant des supercalculateurs jour et nuit pendant une année, nécessitant 500 millions d’heures de calcul et générant 20 pétaoctets (20 millions de milliards d’octets) de données. Leurs conclusions serviront de référence au sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont le premier volet sortira en 2021.
      Les deux modèles que les Français ont développés prédisent une augmentation continue de la température moyenne du globe au moins jusqu’en 2040, pour atteindre environ 2 °C, quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre – en raison de l’inertie du système climatique. Ensuite, tout dépendra des politiques mises en œuvre dès maintenant par les Etats pour limiter ou non les rejets carbonés. Dans le pire des scénarios, celui d’une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles, le thermomètre grimpera en moyenne de 6,5 °C à 7 °C en 2100, soit un degré de plus que ce que prévoyaient les précédents modèles, en 2012.


      Changement de température moyenne de la planète : température observée (courbe noire, 1880-2018) et estimée jusqu’en 2100 (par rapport à la période deréférence 1880-1919), pour une sélection de quatre scénarios (SSP1 2,6, SSP2 4,5, SSP3 7,0 et SSP5 8,5). CNRS

      Disparités régionales
      « C’est un réchauffement énorme et surtout très rapide, sur une centaine d’années », assure Pascale Braconnot, spécialiste de la modélisation du climat au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. « Pendant la dernière déglaciation, qui s’était déroulée sur 10 000 ans, la température avait augmenté d’environ 3-4 °C à l’échelle globale », rappelle-t-elle. Le thermomètre a pour l’instant grimpé de 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, convoyant déjà un lot de catastrophes (ouragans plus intenses, sécheresses plus longues, etc).
      Comment expliquer ces résultats encore plus sombres que ce que prévoyaient les anciennes projections ? « Nos nouveaux modèles ont beaucoup progressé et reproduisent mieux le climat observé. Ils simulent plus de réchauffement en réponse au CO2 que l’ancienne génération, explique Olivier Boucher, directeur adjoint (Centre national de la recherche scientifique, CNRS) de l’Institut Pierre-Simon-Laplace. L’une des raisons est une rétroaction plus forte due à la vapeur d’eau : un monde plus chaud est aussi un monde plus humide ; or la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre qui amplifie le réchauffement climatique. »

      Un seul des huit scénarios examinés par les scientifiques permet tout juste de respecter l’accord de Paris adopté en 2015, qui prévoit de limiter le réchauffement « bien en deçà de 2 °C » et « si possible à 1,5 °C ». Suivre cette trajectoire implique des efforts drastiques, afin de diminuer immédiatement les émissions de CO2 jusqu’à atteindre la neutralité carbone à l’échelle de la planète vers 2060. La température dépasserait alors 2 °C, avant de se rapprocher de 1,5 °C vers la fin du siècle, grâce à une captation de CO2 atmosphérique de l’ordre de 10 milliards à 15 milliards de tonnes par an en 2100 – mais dont la faisabilité à une telle échelle reste très incertaine.


      Distribution des changements de température de surface en moyenne annuelleen 2071-2100 (par rapport à 1981-2010) pour deux des scénarios d’émissions - faibles (SSP1 2,6) et élevées (SSP3 7,0) -, selon le modèle climatique du Centre national de recherches météorologiques (à gauche) et celui de l’Institut Pierre-Simon Laplace (à droite). CNRS

      Cet emballement global des températures cache des disparités régionales. A la fin du siècle, le réchauffement sera particulièrement marqué sur les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, notamment en Arctique. En France et en Europe de l’Ouest, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur, déjà à l’œuvre, va se poursuivre au moins dans les deux prochaines décennies, quelle que soit la trajectoire des émissions. Après 2050, dans les scénarios les plus émetteurs, l’été 2003 – dont la canicule avait tué plus de 70 000 personnes en Europe – sera la norme.

      Disparition de la banquise en été
      Les deux modèles prédisent également une disparition complète de la banquise en fin d’été, dès 2080, en cas d’émissions élevées de gaz à effet de serre. Mais, même dans le cas de rejets limités, l’un des modèles simule une quasi-disparition des glaces marines estivales, tandis que l’autre montre un très faible englacement.


      Pourcentage de couverture de glace simulé par les 2 modèles en septembre (ligne du haut) et mars (bas) pour 1991-2010 (colonne de gauche), et pour 2081-2100 (SSP1 2,6au milieu et SSP3 7,0 à droite). D. Salas y Mélia, CNRM

      Côté précipitations, elles augmenteront dans les zones déjà humides, notamment une grande partie du Pacifique tropical, sur les mers australes et dans de nombreuses régions des moyennes à hautes latitudes de l’hémisphère Nord. A l’inverse, le pourtour méditerranéen s’asséchera, à l’image de nombreuses zones semi-arides.

      « Ces nouveaux modèles, même s’ils ont un maillage qui a été affiné – de l’ordre de 100 ou 150 km –, ne peuvent pas représenter des phénomènes plus fins comme des cyclones, remarque Pascale Braconnot. Mais ils ont servi de base à une modélisation à une haute résolution de 12 km que Météo-France a réalisée sur l’Europe et l’océan Indien. » La régionalisation des modèles permet de voir apparaître de nouveaux phénomènes. Comme les conséquences des politiques de lutte contre la pollution de l’air mises en place par la Chine : elles limitent la quantité d’aérosols présents dans l’atmosphère – qui ont un pouvoir refroidissant –, et par là peuvent paradoxalement aggraver le réchauffement.

      Toutes ces données climatiques, en libre accès, devront maintenant être revues, analysées et croisées afin d’affiner encore la compréhension des modèles et des incertitudes. Même si l’on en sait assez pour limiter les émissions et ce, depuis longtemps.

      Huit scénarios pour simuler le climat du futur
      Le système climatique est influencé par certains facteurs qui lui sont extérieurs, essentiellement les émissions de gaz à effet de serre, mais également les aérosols (ou particules) atmosphériques et les changements dans l’utilisation des terres (déforestation, agriculture, etc.). Jusqu’à présent, afin de modéliser le climat, les scientifiques utilisaient quatre scénarios (les RCP pour Radiative Concentration Pathways), classés selon l’amplitude de la perturbation du système énergétique de la Terre qu’ils génèrent à l’horizon 2100. Le moins émetteur était le RCP 2,6 (représentant une perturbation de 2,6 W/m2), le plus émetteur le RCP 8,5.

      Désormais, les scientifiques ont établi huit trajectoires (les SSP, pour Socio-Economic Pathways) qui couvrent à la fois les perturbations radiatives, mais également les contextes socio-économiques (comme l’éducation, la démographie ou la coopération entre les pays). Des scénarios d’amplitude faible (1,9 W/m2) et intermédiaire (3,4 et 7 W/m2) ont, en outre, été étudiés.

      #climat #réchauffement_climatique #GIEC #capitalocène

    • Première remarque : ça devient un #marronnier de nous dire que la situation évolue plus rapidement que prévu...
      #plus_tôt_que_prévu

      Deuxième remarque : +7°C en 2100, OK. Mais on nous a dit que #la_fin_des_haricots commencera quand on atteindra +2°C, et ça, c’est quand ? D’après le graphe, c’est entre #2025 pour les scénarios les plus pessimistes, et #2045 pour les plus optimistes...

      Et sinon, bien sûr, on l’ajoute à la troisième compilation :
      https://seenthis.net/messages/680147

      #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

  • Les voitures construites par #renault et PSA en 2018 laisseront une empreinte carbone supérieure à celle de la #france
    http://carfree.fr/index.php/2019/09/10/les-voitures-construites-par-renault-et-psa-en-2018-laisseront-une-empreinte

    Dans le cadre de son dernier rapport intitulé « Droit dans le mur », l’ONG Greenpeace a évalué les gaz à effet de serre émis au cours de leur cycle de vie Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Réchauffement_climatique #bmw #climat #CO2 #constructeurs #GES #industrie #mercedes #peugeot #toyota #volkswagen

  • Se foutre de la geule des riches

    Héhé, on vend le rêve de la maison sur la plage de Malibu ...

    alors que la réalité ressemble plutôt à ca ...

    A dreamy Malibu beach house designed to withstand climate change
    https://inhabitat.com/this-dreamy-malibu-beach-house-is-designed-to-withstand-climate-change

    Built on the sandy Las Flores beach, just steps from the mighty Pacific Ocean, House Noir has unmatched views of the mountains, sea and Catalina Island. Lorcan O’Herlihy Architects (LOHA) met the challenge of designing an aesthetically pleasing and sustainable home that can also withstand natural disasters and the impacts of climate change: earthquakes, rising sea levels and an eroding coastline.


    Malibu Cal.


    Malibu Las Flores beach

    O.K. les appartements au bord de la mer baltique sont sans doute plus abordables que les condos californiens à $5.7 millions mais il y a l’identique question des dépenses incontournables afin de protéger sa propriété contre les catastrophes météorologiques.


    Olpenitz

    Allez vous faire ... au bord des mers. Au moins vous aurez une impression atténuée du deuil des moins fortunés exposés aus effets du rechauffement climatique.

    #immobilier #rechauffement_climatique #mer_baltique