• #Convention_citoyenne : « Les Français doivent faire partie de la décision politique » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/debat/convention-citoyenne-les-francais-doivent-faire-partie-de-la-decision-po

    Les 150 Français tirés au sort se sont réunis les 30 et 31 mai pour un dernier week-end de travail en visioconférence avant la session finale de juin.

    […] Le risque du #référendum

    Les citoyens doivent se prononcer sur la façon dont chaque famille d’objectifs doit être mise en œuvre : par voie législative ou par référendum ? Le sujet entre eux fait débat. Il y a ceux qui pensent que le référendum est la voie la plus efficace mais pour d’autres, comme Corinne, c’est la plus risquée. « Ce serait dommage que nos propositions ne soient pas jugées sur leur contenu mais rejetées à cause de l’impopularité de l’exécutif » s’inquiète-t-elle. Certains trouvent encore que le temps législatif est trop long alors que la crise sanitaire nous a montré que « le temps est de plus en plus compté ». « On ne peut pas attendre un an que Parlement se saisisse de nos propositions. Ce sera trop tard. Elles doivent faire partie du plan de sortie de crise. »

    Modifier la #Constitution pour « contraindre l’État à agir »

    L’autre sujet important de ce dernier week-end de travail a été la révision de l’article 1 de la Constitution afin d’y inscrire la lutte contre le réchauffement. Jusqu’à aujourd’hui, aucun pays du G20 n’a encore touché à sa loi fondamentale pour contraindre l’État à mieux prendre en compte les enjeux écologiques. L’objectif est d’obliger l’État français, le « contraindre » à agir en ayant une obligation de résultat pour protéger la biodiversité avec « des politiques publiques compatibles ». Il y a débat au sein des citoyens, la plupart estimant que la Charte de l’#environnement suffit, mais pour beaucoup modifier la Constitution est plus fort : « c’est important de le faire car toutes les futures lois vont s’appuyer dessus et devront ainsi prendre en compte l’écologie. Ce n’est pas que symbolique » espère William.

  • Pour la Commune

    Raoul Vaneigem

    https://lavoiedujaguar.net/Pour-la-Commune

    Une insurrection populaire gagne le monde. Elle se propage à un nombre croissant de pays. En dépit des différences de conditions, de motivations, de cultures, de mentalités, tous présentent un point commun : le peuple ne veut plus d’un gouvernement qui prétend lui imposer sa présence et son autorité. C’est la lutte de ceux du bas contre ceux du haut.

    Nous sommes dans l’équilibre instable du statu quo. Le pouvoir oppressif campe sur ses positions, il refuse de céder d’un pouce. Il craint un basculement de la situation. Ce basculement est à la portée du soulèvement populaire qui nargue l’État et, avec la fermeté d’une juste colère, affirme sa détermination de poursuivre sans relâche son combat.

    Au premier abord, le statu quo joue en faveur de l’État et de ses commanditaires. L’intransigeance des gouvernants vise à vulgariser dans l’opinion l’image d’une forteresse inamovible que rien ne réussira à ébranler. Leur propagande agite le spectre du désespoir qui hante toujours la mémoire des révoltes perdues. Ils misent sur la fatigue, ils comptent sur l’amer « à quoi bon » pour renvoyer les insurgés à la niche. Nos ennemis se trompent deux fois ! (...)

    #Vaneigem #Commune #État #existence #conditions #audace #référendum #mesure #vie #générosité #femme #territoire #unité #désobéissance

  • Bougainville, bientôt le plus jeune État du monde ?
    https://www.courrierinternational.com/article/independance-bougainville-bientot-le-plus-jeune-etat-du-monde

    L’#Océanie comptera-t-elle bientôt un nouvel État insulaire indépendant ? C’est ce que sont en train de décider les 200 000 électeurs de Bougainville via un référendum qui se tient jusqu’au 7 décembre. Cette île, qui porte le nom du navigateur français l’ayant explorée en 1768, a été colonisée par l’#Allemagne puis l’#Australie avant d’être intégrée en 1975 à la #Papouasie-Nouvelle-Guinée lorsque celle-ci est devenue indépendante.

    “Les habitants de #Bougainville se sont toujours sentis plus proches, culturellement et ethniquement, des îles Salomon, situées au sud, souligne le magazine indonésien Tempo. Pendant les années 1980, cette province était devenue la plus riche du pays grâce à ses mines d’or et de cuivre, dont les revenus représentaient 14 % du PIB. Seulement un quart des employés de ces mines étaient originaires de Bougainville, le reste étant des étrangers ou des Papous.”

    #référendum #indépendance

    • Injustices économiques et sentiment de spoliation donnent naissance en 1988 à l’Armée révolutionnaire de Bougainville, qui dynamite les exploitations minières et réclame la tenue d’un référendum. Une répression sanglante menée par les militaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée dure plus de dix ans et fait plus de 20 000 victimes.

      … sur une population de 175 000 habitants (en 2000)
      (source : WP)

    • Mais les résultats de ce scrutin ne sont pas contraignants et ne changeront pas nécessairement le statut de Bougainville. Ils devront être entérinés par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée via des négociations avec l’île. Un processus qui peut prendre des années.

      Un signe pour la Papouasie indonésienne ?
      En titrant “Bougainville, une nouvelle voisine”, le magazine Tempo semble aussi lancer un clin d’œil en direction des deux provinces indonésiennes de Papouasie. Elles pourraient bien, elles aussi, un jour, devenir de “nouvelles grandes voisines”.

      De nombreux parallèles peuvent être établis entre Bougainville et les deux provinces indonésiennes de l’île de Nouvelle-Guinée. Elles sont les plus riches d’Indonésie, et des revendications d’indépendance n’ont pas cessé depuis 1975.

      Ces derniers mois, un regain de tension contre le paternalisme de Jakarta vis-à-vis des Papous a entraîné des émeutes dans les deux provinces. De plus en plus de Papous réclament d’ailleurs un référendum. Affaire à suivre.

      #Papouasie-occidentale ex-#Irian-Jaya

    • Après le référendum, la longue route de l’île de Bougainville pour devenir un Etat
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/12/apres-le-referendum-la-longue-route-de-l-ile-de-bougainville-pour-devenir-un


      Des électeurs brandissent le drapeau de Bougainville, le 26 novembre.
      STRINGER / REUTERS

      Ils se sont exprimés à plus de 98 % en faveur de l’indépendance. L’ex-premier ministre irlandais Bertie Ahern, président de la Commission référendaire de Bougainville, a annoncé, mercredi 11 décembre, que 176 928 électeurs de l’île, l’une des plus grandes des îles Salomon, avaient voté massivement pour quitter le giron de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pas majeur vers la création d’un nouvel Etat de 300 000 habitants.

      A New York, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a salué « l’organisation réussie du référendum » et félicité les autorités et tous les électeurs « pour leur dévouement et la conduite pacifique du processus ». Il a appelé toutes les parties à s’assurer que la suite sera « inclusive et constructive », précise son communiqué.

      Ce vote historique, dont les résultats définitifs seront annoncés le 20 décembre, doit permettre de tourner définitivement la page d’une décennie de conflit armé qui a fait quelque 20 000 morts – soit 10 % de la population – avant le cessez-le-feu de 1998.

      Pourtant, c’est après le référendum que les choses vont se compliquer : le résultat du référendum étant non contraignant, le parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée doit en ratifier le résultat. Puka Temu, le ministre papouasien chargé des affaires de Bougainville, a déclaré que le premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, ferait une déclaration dans les prochains jours sur la voie à suivre et a demandé que les électeurs de Bougainville « laissent suffisamment de temps au reste de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour absorber ce résultat ».

      Avant le référendum, James Marape s’est dit personnellement favorable à ce que Bougainville reste une province et certains élus de la Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont vigoureusement opposés à l’indépendance, redoutant un effet de contagion dans un pays divisé entre plusieurs provinces (Papouasie, Hautes Terres, Momaes et Iles), avec plusieurs centaines de groupes ethniques et autant de langues.
      De son côté, le président du gouvernement autonome de Bougainville, John Momis, a déclaré qu’il pensait que James Marape était « intelligent (…) et prêt à écouter ».

  • [Recension] #ADP : « Pouvoir dire STOP – Le ciel est à NOUS », de Daniel Schneidermann
    https://www.les-crises.fr/recension-adp-pouvoir-dire-stop-le-ciel-est-a-nous-de-daniel-schneiderman

    Le nombre de soutiens validés au #Référendum d’initiative partagée (RIP) portant sur le caractère de service public des Aéroports de Paris (ADP) a récemment dépassé les 900 000 signatures. Le challenge reste encore est énorme mais néanmoins crucial : pour qu’un référendum soit organisé sur la privatisation d’ADP, 4 717 396 signatures doivent être réunies d’ici mars 2020. Si vous n’avez pas encore signé la pétition, nous vous proposons de suivre pas à pas notre guide en 5 étapes : https://www.les-crises.fr/tuto-notre-guide-pour-signer-la-petition-referendumadp À ce sujet, voici notre recension du dernier ouvrage de Daniel Schneidermann, Pourvoir dire Stop – Le ciel est à Nous » (Les Arènes, 2019), réalisé par le site Les-Crises.Fr. ******Lire la (...)

    #Démocratie #Démocratie,_ADP,_Référendum

  • Le #gorafi encore plagié : Brexit, Bruxelles : “Ce n’est pas fini !”, crient les partisans du maintien dans l’UE au rond-point Schuman 17 octobre 2019 - 17 Octobre 2019 - Belga - BX1
    https://bx1.be/bruxelles-ville/ce-nest-pas-fini-crient-les-partisans-du-maintien-dans-lue-au-rond-point-schuman/?theme=classic

    Quelques dizaines de partisans du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne se sont rassemblés jeudi en début d’après-midi au rond-point Schuman à Bruxelles, au pied de la Commission européenne, pour affirmer leur conviction que l’accord engrangé ce midi entre l’exécutif européen et le gouvernement britannique ne signifiait pas la fin de leurs espoirs.

    “Ce n’est pas fini, continuons à nous battre“, haranguait un orateur sur un podium aux couleurs du “Stop Brexit”. D’aucuns rappelaient que la situation n’était pas si différente d’il y a quelques mois, lorsque la Première ministre Theresa May avait engrangé un accord de retrait avec le reste de l’UE, mais n’avait pu lui faire passer l’obstacle de la Chambre des Communes. C’est l’heure maintenant de “mobiliser le Parlement”, soulignaient les “remainers” présents.

    #brexit #europe #royaume-uni #international #union_européenne #ue #grande-bretagne #angleterre #uk #référendum

  • [TUTO] Notre guide pour signer la pétition #RéférendumADP
    https://www.les-crises.fr/tuto-notre-guide-pour-signer-la-petition-referendumadp

    Ce 13 juin 2019, à 00:01, le gouvernement français a ouvert la pétition en ligne visant à réclamer la tenue d’un Référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris. Le challenge est énorme mais crucial : il faut réunir 4,7 millions de signatures en 9 mois. Chaque citoyen français inscrit sur les listes électorales a […]

  • Pourquoi le site du référendum contre la privatisation d’ADP est-il si critiqué ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/13/pourquoi-le-site-du-referendum-contre-la-privatisation-d-adp-est-il-si-cr

    Le truc le plus prévisible de l’année !!!!

    Depuis le lancement du site, mercredi soir, qui permet de soutenir la proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation du Groupe aéroports de Paris, un certain nombre d’internautes ont relevé plusieurs bugs, émettant même l’hypothèse que le site aurait été pensé pour décourager les internautes de l’utiliser.

    Question posée sur Twitter le 13/06/2019

    Bonjour,

    Vous avez été nombreux à nous interroger sur le site mis en ligne mercredi par le ministère de l’Intérieur, permettant de soutenir une proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris.

    La mise en place de ce site fait suite, comme le racontait déjà CheckNews, à la décision du Conseil constitutionnel de valider l’ouverture de la première phase d’un référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation des aéroports de Paris défendue par le gouvernement. Le 9 mai, les « sages » estimaient en effet que les conditions pour organiser la consultation des citoyens sur ce sujet étaient réunies, conformément à l’article 11 de la Constitution. Soit une première depuis que la procédure du RIP a été adoptée en 2008 (et qu’elle est entrée en vigueur en 2013).

    Si cette proposition de loi est signée par 10% du corps électoral, soit un peu plus de 4,5 millions de citoyens, un référendum sera alors convoqué par le président de la République (si le Parlement n’a « pas examiné de texte sur le même sujet dans un délai de six mois »).

    Depuis le lancement du site, de nombreux internautes se sont plaints de son fonctionnement, certains allant même jusqu’à suggérer qu’il avait été pensé pour compliquer la signature.

    Le site en question a été mis en ligne en 2015 au moment de la loi instaurant le référendum d’initiative partagée, mais n’avait jamais servi depuis. Ce qui peut expliquer l’aspect un peu « vieillot » de l’interface.

    Des internautes se sont d’abord plaints que le site plantait régulièrement, ne permettant pas aux internautes d’aller au bout du formulaire. Cette critique a notamment été formulée par le PCF sur Twitter.

    Au Parisien, le ministère de l’Intérieur indique que l’un des serveurs était « mal paramétré », et que le problème a été réglé ce matin.

    Plusieurs internautes affirment aussi que le site n’est pas parvenu à les retrouver sur les listes électorales, alors que certains d’entre eux assurent avoir voté, il y a deux semaines, aux élections européennes. Le formulaire demande en effet de renseigner sa commune de vote. Une fois celle-ci complétée, plusieurs internautes se sont vu répondre : « Nous ne sommes pas parvenus à vous retrouver sur la liste électorale. Vous ne pouvez donc pas soutenir cette initiative référendaire. Vérifiez que les données que vous avez saisies correspondent bien à l’état civil avec lequel vous êtes inscrits sur les listes électorales. Vous pouvez aussi solliciter votre inscription sur les listes électorales en utilisant la téléprocédure disponible sur le lien suivant. »

    C’est notamment le cas du journaliste Daniel Schneidermann, directeur de publication du site Arrêt sur images, qui a conté ses mésaventures dans une chronique publiée ce matin sur son site. Une page « Réclamation » est disponible sur le site, avec un formulaire permettant de préciser le motif de la réclamation.

    Autre point relevé par les internautes : le formulaire n’accepte pas les accents dans les prénoms renseignés dans le formulaire.

    Face à ces problèmes récurrents, un compte Twitter « Aide Referendum » a même été créé, listant les quelques conseils utiles pour aider les internautes à aller au bout du formulaire sans difficulté.

    Enfin, plusieurs internautes se sont émus que la liste des signataires soit accessible (même si aucun nom ne s’y affiche pour l’instant). Et déploré l’absence de compteur. Il est effectivement impossible de connaître le nombre de personnes ayant participé.

    Contacté par CheckNews, le ministère de l’Intérieur n’a, pour l’heure, pas répondu à nos sollicitations.

    Cordialement
    Robin Andraca

    #Referendum_ADP #Site_web

  • Le référendum d’initiative partagée contre la privatisation d’ADP entre dans sa phase concrète
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120619/le-referendum-d-initiative-partagee-contre-la-privatisation-d-adp-entre-da

    Le recueil des signatures demandant la tenue d’un référendum sur le statut du groupe Aéroports de Paris (ADP) commence officiellement jeudi 13 juin à minuit. Il faut réunir 4,7 millions de voix pour engager le référendum. Le gouvernement traîne des pieds pour définir toutes les modalités du processus.

    #Services_publics #référendum_d'initiative_partagée,_parlement,_gouvernement,_privatisation,_services_publics,_ADP

  • Plusieurs organisations kanakes (MJKF, USTKE...) et solidaires (Solidaires, CNT, NPA, Survie...) forment le collectif « Solidarité Kanaky » pour appuyer les luttes du peuple Kanak, les mouvements associatifs, syndicaux ou politiques qui agissent pour le droit à l’autodétermination des Kanaks, pour l’indépendance de Kanaky, dans un cadre internationaliste et anticolonialiste global.

    Le numéro 1 du bulletin Solidarité Kanaky :
    https://solidaires.org/Solidarite-Kanaky-bulletin-no1

    #Solidarité_Kanaky #Nouvelle_Calédonie #Kanaky #France #Référendum #Autodétermination #Indépendance #Histoire #Colonialisme #Décolonisation

  • #Référendum_d’initiative_partagée : « L’exécutif souffle le chaud et le froid » selon Patrick Kanner | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/referendum-d-initiative-partagee-l-executif-souffle-le-chaud-et-le-froid

    Pour empêcher qu’un référendum d’initiative partagée soit lancé sur un texte en discussion, comme sur Aéroports de Paris, Edouard Philippe veut durcir la loi sur ce point, à l’occasion de la révision constitutionnelle. Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, y voit de la « fébrilité ». Avec son homologue de l’Assemblée, Valérie Rabault, il a écrit au premier ministre pour être reçu.

    #ric #constitution

  • Brexit : et maintenant, Theresa May propose un second référendum
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220519/brexit-et-maintenant-theresa-may-propose-un-second-referendum

    La première ministre britannique a eu une idée : si les élus de la Chambre des communes approuvent le projet de loi sur le Brexit début juin, ils pourront ensuite se prononcer en faveur de la tenue d’un second référendum. Mais à Westminster et dans le reste du pays, plus personne ne prête attention à ce que dit la cheffe du gouvernement.

    #EUROPE #référendum,_Theresa_May,_Brexit

  • Un référendum pour dire non à Emmanuel #Macron – La Chronique Éco
    https://lemediapresse.fr/economie/un-referendum-pour-dire-non-a-emmanuel-macron-la-chronique-eco

    Un référendum d’initiative partagée sur la #Privatisation d’Aéroports de Paris ? Sur le principe, le Conseil Constitutionnel a approuvé sa tenue si cette proposition recueille la signature de 10% des électeurs. Dans ce nouvel épisode de la Chronique Éco, l’économiste atterré Henri Sterdyniak souligne toute l’absurdité d’un tel projet de privatisation et rappelle que « l’État doit rester le garant du bien commun ».

    #Économie #ADP #Aeroport #Air_France #Economie #FDJ #Française_des_jeux #Referendum #Service_public #Social

  • Les #limites de la #démocratie_directe...
    Des votations de plus en plus contestées et sujettes à #recours

    Surveillance des assurés, initiative contre les juges étrangers ou encore initiative pour les vaches à cornes : tous ces scrutins ont fini devant les juges. L’année dernière, cinq votes fédéraux sur dix ont fait l’objet d’un recours, un record.


    https://avisdexperts.ch/videos/view/9737
    #Suisse #votations #référendum #initiative

  • Mobilisation générale des tireurs

    La Suisse doit adapter sa législation sur les armes aux prescriptions de l’#UE si elle ne veut pas mettre en péril les accords de Schengen. Le projet essuie les tirs nourris des amateurs d’#armes. Il sera soumis au vote du peuple le 19 mai.

    Quand il est question d’armes, le débat devient rapidement houleux en Suisse, et le premier tireur du pays, Guillaume Tell, n’est jamais très loin… Il reprend du service en ce moment, par exemple sur le site web de #Pro_Tell, la société pour un droit libéral sur les armes, où il dresse sa main droite en signe d’arrêt, flanqué de ce slogan : « La Suisse libre, non au diktat de l’UE qui nous désarme ! » Guillaume Tell ne se bat pas seul. René Schneider est lui aussi prêt à dégainer. Excellent connaisseur du tir, il est président d’honneur de la société Militärschützen Unterseen, membre d’honneur de l’Oberländischer Schützenverband de Berne et membre d’honneur de l’Association sportive bernoise de tir. Voici ce qu’il a dit à la « Revue Suisse » : « Nous sommes un peuple démocratique et décidons nous-mêmes ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Nous ne devons en aucun cas tolérer que le tir sportif, cette grande tradition suisse, soit anéanti par la directive de l’UE sur les armes. » Celle-ci est sous le feu des attaques des tireurs suisses.

    L’origine des débats remonte aux attentats terroristes de 2015 à Paris, au cours desquels 130 personnes ont été abattues avec des armes semi-automatiques. Peu après, l’UE a durci sa législation sur les armes. La Suisse faisant partie de l’espace Schengen, et donc du réseau européen de sécurité policière, elle doit intégrer les nouvelles dispositions à sa législation nationale sur les armes. C’est précisément ce contre quoi s’élèvent les sociétés de tireurs, soutenues par l’UDC. Elles ont lancé un référendum.

    Les #armes_semi-automatiques en point de mire

    Seront interdites les armes semi-automatiques ayant des chargeurs de grande capacité. Il s’agit des fusils, revolvers et pistolets avec lesquels on peut tirer plusieurs coups d’affilée : s’il reste nécessaire de déclencher chaque tir, l’arme ne doit pas être rechargée. Problème : les fusils d’assaut 90 et 57, très répandus parmi les tireurs suisses, font justement partie de ces armes semi-automatiques. La Suisse a cependant négocié des #dérogations avec l’UE : l’#arme_d’ordonnance pourra toujours être conservée à la maison et utilisée après la fin du #service_militaire. L’UE a ainsi véritablement fait une fleur à la Suisse, cette dérogation ne s’appliquant qu’à la Confédération. On parle d’ailleurs même parfois, pour cette raison-là, de « Lex Helvetica ».

    Les personnes possédant déjà une telle arme pourront elles aussi la conserver. Elles doivent simplement, si elles ne l’ont pas encore effectué, la faire inscrire dans les trois ans au registre cantonal des armes. De leur côté, les tireurs sportifs pourront toujours acquérir ce type d’armes. Ils devront cependant être membres d’une société de tir ou prouver qu’ils pratiquent régulièrement le tir sportif. Par « régulièrement », les autorités entendent cinq séances de tir en cinq ans.

    Alors, qu’est-ce qui gêne concrètement les tireurs dans ces nouvelles règles ? Réponse de René Schneider : « Nous ne serions plus les propriétaires d’une arme, mais seulement les détenteurs d’armes interdites soumis à des obligations particulières et tolérés par l’État ! Nos pratiquerions notre sport avec des ‹armes interdites›. L’acquisition d’une arme ne serait possible qu’avec une autorisation exceptionnelle. Or, cette autorisation est bien plus stricte que le permis d’acquisition d’armes exigé aujourd’hui, et entraînerait une diminution massive du nombre de tireuses et de tireurs. » René Schneider trouve en outre « absolument illogique » qu’une arme fournie par l’armée ne soit pas considérée comme interdite, alors qu’une arme achetée en privé le soit, « bien qu’il s’agisse de la même arme. Cela engendrerait un système à deux vitesses parmi les tireurs. »

    Cette nouvelle réglementation ne serait-elle pas susceptible de gonfler les rangs des membres des sociétés de tir, puisqu’elle requiert notamment que les tireurs sportifs s’affilient à une telle association ? « Absolument pas », tranche René Schneider, catégorique. « Dans notre association, nous n’acceptons que les nouveaux membres introduits par un membre déjà inscrit. Ainsi, nous nous assurons de n’enrôler que des personnes dont la réputation est intègre. Nous n’accueillons pas n’importe quel quidam qui frappe à notre porte. Les obligations et responsabilités se reporteraient, j’en suis certain, sur les sociétés de tir. Celles-ci pourraient tout à coup avoir à fournir des preuves de tir pour leurs membres. »
    La sortie de Schengen coûterait des milliards

    Dans les sociétés de tir, la méfiance est donc grande. Même si le Parlement s’est donné la peine de réduire autant que possible la charge administrative. Josef Dittli, conseiller d’État libéral uranais, a résumé la situation ainsi : « Nous voulons prendre en compte les particularités suisses et la tradition dans le domaine du tir sans mettre en péril les accords de Schengen. » Toutes les requêtes de la gauche visant à durcir encore la législation sur les armes ont été rejetées, tout comme celle de l’UDC, qui s’opposait à l’application des règles européennes.

    Nicolo Paganini, conseiller national PDC, invite à ne pas sacrifier ces accords « pour en faire un exemple en matière de souveraineté sur un objet inapproprié ». L’Office fédéral de la police (fedpol) rappelle lui aussi les problèmes que cela engendrerait : sans Schengen, « notre police serait aveugle et sourde ». Il souligne qu’il est important que la Suisse continue de faire partie du réseau européen de sécurité. Mettre sur pied un système de sécurité policière national correspondant aux standards actuels de Schengen coûterait entre 400 et 500 millions de francs. De surcroît, la perte du visa Schengen aurait de graves conséquences pour le tourisme suisse et les régions frontalières. D’après la Confédération, la sortie de Schengen équivaudrait à une perte de revenus de l’ordre d’onze milliards de francs par an pour l’économie suisse.

    N’est-ce pas un prix trop cher à payer pour épargner quelques éventuelles tracasseries administratives aux tireurs ? René Schneider demeure quelque peu évasif à ce sujet. Le Conseil fédéral doit d’après lui renégocier la directive sur les armes de l’UE avec celle-ci : « Je suis convaincu qu’une solution peut être trouvée qui soit acceptable pour les deux parties et ne mette pas en péril les accords. »
    La Suisse : un véritable arsenal

    Le tir est une tradition ancestrale en Suisse, et les amateurs d’armes y sont nombreux : en 2013, date de la dernière estimation de la Confédération, les Suisses possédaient près de deux millions d’armes à feu. Des recherches de la « NZZ am Sonntag » montrent que les cantons ont depuis délivré entre 150 000 et 250 000 permis d’acquisition d’armes. Étant donné qu’il est possible d’acheter jusqu’à trois armes par permis, il est raisonnable de penser que 2,5 à 3 millions d’armes à feu se trouvent actuellement dans les foyers suisses.

    https://www.revue.ch/fr/editions/2019/02/detail/news/detail/News/mobilisation-generale-des-tireurs
    #loi #Suisse #Schengen #Euro-compatibilité #votation

    • #PROTELL

      La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats est restée sourde à l’appel de PROTELL et des organisations alliées. Suivant la voie funeste tracée par le Conseil national, elle propose elle aussi d’apporter à notre loi sur les armes les durcissements exigés par l’UE. Il ne s’est trouvé qu’un unique Sénateur contre 11 et une abstention pour oser dire non et défendre jusqu’au bout les droits et les libertés des centaines de milliers de détenteurs d’armes de ce pays.

      Le Conseil des Etats débattra de cet objet en septembre. Les divergences avec le National seront éliminées au cours de cette même session. Le vote final est prévu pour le 28 septembre. PROTELL mobilisera évidemment tous ses relais pour convaincre les parlementaires fédéraux de rejeter ce texte inique dont les effets se résument ainsi : moins de droits pour pas plus de sécurité (c’est quand même cher payé !).

      PROTELL réaffirme que ses obligations découlant de l’accord de Schengen, la Suisse les a déjà honorées en 2008 et en 2015. Nous disposons ainsi, aujourd’hui, d’une loi adaptée à nos traditions et à notre culture qui, avec d’autres facteurs, fait de notre pays l’un des plus sûrs au monde. Ce que demande PROTELL, c’est qu’au lieu de punir injustement les honnêtes citoyens sans aucun effet ni sur le terrorisme ni en termes de sécurité publique, on s’en tienne au droit en vigueur, tout simplement parce qu’il a fait ses preuves.

      PROTELL invite toutes les organisations qui, avec elle, défendent les droits et les libertés des détenteurs d’armes (tireurs, chasseurs, collectionneurs, citoyens-soldats), à s’unir dans ce but et à ne pas hésiter, si le Parlement fédéral persiste à ignorer leur appel, à lancer un référendum. S’il le faut, nous nous donnerons rendez-vous devant le peuple qui, dans notre pays, a une chance unique : c’est lui qui peut avoir le dernier mot !

      PROTELL appelle en outre tous ses membres et sympathisants à contacter les parlementaires fédéraux qu’ils connaissent pour les sensibiliser à la valeur de nos traditions ancestrales et leur répéter clairement le mot d’ordre décidé par son assemblée générale : pour PROTELL, le droit sur les armes n’est pas négociable !

      https://www.protell.ch/fr
      #référendum

  • #Japon : à #Okinawa, les militaires américains ne sont plus les bienvenus

    Ce dimanche les habitants d’Okinawa ont voté contre la construction d’une nouvelle base américaine sur l’île. Un projet controversé qui vise à remplacer la base déjà existente de Futenma. Un #référendum qui était l’occasion pour les habitants d’exprimer leur ras-le-bol face à la présence militaire américaine.

    https://information.tv5monde.com/info/japon-okinawa-les-militaires-americains-ne-sont-plus-les-bienv
    #base_militaire #USA #Etats-Unis #vote #votation
    ping @simplicissimus @reka

  • #Aéroports_de_Paris : la privatisation de tous les soupçons

    Tout est étrange dans le projet de loi portant sur la privatisation du groupe ADP. Le texte est volontairement flou, les règles choisies sont hors norme, la durée de 70 ans de concession sans comparaison. Le gouvernement prévoit même de payer les actionnaires minoritaires pour privatiser et de payer pour reprendre le bien public à la fin de la concession. De quoi soulever nombre de doutes et de soupçons.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180219/aeroports-de-paris-la-privatisation-de-tous-les-soupcons

    #privatisation #aéroports #France #Paris #transport_aérien
    ping @reka

  • Macron réfléchit à la tenue d’un référendum pour l’après Grand débat
    https://www.latribune.fr/economie/france/macron-reflechit-a-la-tenue-d-un-referendum-pour-l-apres-grand-debat-80615

    Cette consultation pourrait se tenir le 26 mai, jour des élections européennes, selon le JDD. Cette initiative constituerait une réponse à la revendication des « Gilets jaunes » de participer davantage à la vie démocratique. L’opposition demande à être consultée sur les questions qui seraient posées.

    • #bonapartisme

      Référendum en France — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_en_France

      Par la suite, les élites dirigeantes vont se méfier du peuple : les idées de Sieyès en faveur de la souveraineté nationale et d’une démocratie représentative prévalent sur la souveraineté populaire et la participation directe du peuple, en dehors de l’élection. Cependant, Napoléon 1er comprit trop bien le parti qu’il pouvait tirer de l’appel direct au peuple, tout en le domestiquant, et la longue période qui suit va discréditer le procédé. Sous les régimes impériaux le référendum devient un plébiscite, instrument de l’accession au pouvoir de Bonaparte qui, aidé d’une administration zélée et omniprésente, obtient ainsi en 1800 le Consulat après son coup d’État du 18 Brumaire, puis le Consulat à vie, puis sa transformation en Empire, qu’il obtient de prolonger encore sous une forme tempérée lors des Cent-Jours ; tout pareillement pour Napoléon III qui fait entériner ainsi son coup d’État de 1851, puis le rétablissement de l’Empire où apparaît clairement constitutionnalisée la technique plébiscitaire, avant de faire ratifier une très relative libéralisation du régime à la veille de la guerre de 1870.

    • L’hypothèse d’un référendum le jour des élections européennes ne convainc pas
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/04/l-idee-d-un-referendum-le-jour-des-elections-europeennes-peine-a-convaincre_

      Et si la crise des « gilets jaunes » trouvait une issue dans l’organisation d’un référendum ? L’idée n’en est qu’au stade de l’hypothèse, mais elle est suffisamment prise au sérieux pour provoquer un tourbillon de réactions dans la majorité et dans l’opposition.

      La possibilité d’organiser une consultation a été évoquée dans Le Journal du dimanche, le 3 février. Selon l’hebdomadaire, Emmanuel Macron serait de plus en plus enclin à soumettre une ou plusieurs questions au vote des électeurs le 26 mai prochain, jour des élections européennes. Les Français pourraient alors être interrogés sur des sujets institutionnels (réduction du nombre de parlementaires, reconnaissance du vote blanc, limitation du cumul de mandats dans le temps…).

      Le premier ministre, Edouard Philippe, a toutefois souligné lundi que soulever l’hypothèse d’organiser ou non un référendum était prématurée. « Il y a un grand débat qui est en cours […], la question de savoir dans quelles conditions, sur quelles propositions nous [en] sortirons est une question qui n’est pas encore à l’ordre du jour », a-t-il déclaré, sans autre commentaire.

      A peine dégainée, l’idée a rapidement été tempérée par plusieurs membres du gouvernement. Lundi matin, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a ainsi estimé qu’il n’était « pas souhaitable » qu’un référendum ait lieu le même jour que les élections européennes. « L’enjeu européen est suffisamment fort pour en faire un enjeu europée, a-t-il argumenté, sur France Inter.Le référendum, c’est autre chose, c’est un enjeu national. Je ne pense pas qu’il faille mélanger les deux. » La veille, la ministre des affaires européennes, Nathalie Loiseau, s’était déjà montrée très réservée sur le sujet : « Je souhaite qu’on parle d’Europe le 26 mai, parce qu’il y a des enjeux majeurs et […] il faut en parler », a-t-elle déclaré sur Europe 1.

  • #Référendum sur l’#ISF : il manque 29 parlementaires pour lancer la procédure | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/referendum-sur-l-isf-il-manque-29-parlementaires-pour-lancer-la-procedur

    Emmanuel Macron ne veut pas entendre parler de retour de l’ISF. Mais les parlementaires socialistes vont-ils réussir à imposer un référendum sur le sujet ? La proposition des sénateurs et députés PS pour un #référendum_d’initiative_partagée sur le rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune, lancée en décembre, « progresse » mais n’a pas encore atteint les 185 signatures de parlementaires nécessaires. […] Si le seuil des 185 parlementaires est atteint, il faudra encore passer le filtre du Conseil constitutionnel, puis rassembler 4,5 millions de signatures de citoyens. C’est l’autre condition nécessaire pour convoquer un référendum d’initiative partagée (à ne pas confondre avec le RIC demandé par les gilets jaunes). Mais cela devrait être faisable, vue l’impopularité de la réforme décidée par le chef de l’Etat.

  • Comment fonctionne la démocratie directe suisse

    La Suisse a pu apparaître comme un exemple pour les promoteurs du #référendum_d’initiative_citoyenne (#RIC). Mais l’usage des instruments de la démocratie directe helvétique ne prend son sens que dans un système politique global fondé sur l’équilibre entre les démocraties directe, représentative et fédérale.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281218/comment-fonctionne-la-democratie-directe-suisse
    #démocratie_directe (c’est même une #démocratie_semi-directe) #Suisse #modèle_suisse

    Si jamais, j’ai des trucs à dire sur le modèle de démocratie suisse... car pas tout n’est rose non plus
     :-)

  • Pour Dominique Rousseau : « Il faut créer une assemblée de ceux qui sont sur les ronds-points » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/debat/pour-dominique-rousseau-il-faut-creer-une-assemblee-de-ceux-qui-sont-sur

    Paris, université de droit de la Sorbonne au pied du Panthéon… on est loin des gilets jaunes et des ronds-points qu’ils occupent et pourtant ce soir-là, on débat des nouvelles formes de démocraties. Rencontre avec Dominique Rousseau, constitutionnaliste, l’un des plus ardents défenseurs de l’#épistocratie un système politique qui entend redonner la parole et le pouvoir aux citoyens. Deuxième volet de notre série de quatre entretiens autour du thème, « refonder la démocratie ».

    Ce que nous dit le mouvement des « gilets jaunes » c’est celui d’une reconquête de la qualité de #citoyen que les gens avaient perdue. Le #système_libéral dans sa dimension économique cherche à réduire l’être humain à sa qualité d’individu #consommateur et d’usager et il évite que cet être humain accède à sa qualité de citoyen capable de décider des affaires de la cité, le système libéral veut se réserver l’#administration de la cité. Le système libéral préfère la population au peuple.

    […] L’idée d’un #référendum d’initiative citoyenne n’est pas nouvelle, elle n’est pas innovante. Le seul instrument pour améliorer la démocratie qu’ils portent c’est le référendum : un dispositif qui a favorisé les régimes autoritaires. Comme avec l’avènement en France du second Empire. […] Le vote même référendaire a toujours débouché sur une délégation de son application. Le vote par définition revient à déléguer son pouvoir. C’est « in fine » le pouvoir politique qui aura la gestion du vote. On le voit avec le Brexit. Les Britanniques votent pour la sortie de l’union européenne mais qui gère la sortie ? Le gouvernement britannique avec toutes les hésitations que l’on connaît. […] Il y a déjà un référendum d’initiative citoyenne en Suisse, par exemple. Les Suisses ont voté pour mettre en place des quotas d’étrangers à l’entrée de leur pays, c’est le gouvernement qui l’a mis en œuvre et au final ce n’est pas ce qui s’est passé. Attention le référendum peut aussi déboucher sur des décisions contraires aussi aux #droits_de_l’homme. Si demain par voie référendaire on décidait d’abroger le « mariage pour tous », ce serait une atteinte à la liberté du mariage, et une atteinte aux droits de l’homme, préceptes indispensables en #démocratie. L’idée du référendum d’initiative citoyenne est très jolie très sympathique mais ne répond pas à cette demande de plus de démocratie.

    […] À la question : Est-ce que la suppression du #Sénat permettrait de prendre des décisions plus justes ? Je ne crois pas… la France est passée d’un état unitaire, à un état décentralisé et il est probable que les années à venir vont encore accentuer l’abandon d’un modèle jacobin pour aller vers un modèle girondin avec des régions fortes, par conséquent la légitimité du Sénat progressera au fur et à mesure que la France deviendra davantage un pays décentralisé.
    La vraie question dès lors que le Sénat représente les #collectivités territoriales, c’est la pondération entre les différentes collectivités il faudrait sans nul doute qu’il représente davantage les régions, les grandes métropoles, même s’il doit continuer à représenter les territoires ruraux.

    […] Il faut introduire la #proportionnelle pour l’#élection des députés et pas seulement 15 %. Il faut #scrutin_proportionnel_intégral, celui qu’on a connu pour les élections législatives de 1986, qui permettrait à tous les courants politiques auxquels les citoyens adhèrent d’être représentés au Parlement. Cela permettrait au Parlement de retrouver du pouvoir, il n’y aurait plus de majorité automatiquement soumise au Président. Pour faire passer ses lois il devrait trouver des compromis… qui ne sont pas des compromissions. Toute démocratie repose sur le conflit, les désaccords sur les politiques à mener, pour que les démocraties ne meurent pas il faut qu’il y ait des lieux où des compromis s’élaborent.
    Aujourd’hui avec le scrutin majoritaire, le compromis est exclu puisqu’il y a une majorité écrasante. C’était vrai pour Hollande, pour Sarkozy pour Mitterrand…

    […] Connectée à cette assemblée il faut créer des assemblées primaires de citoyens. Il s’agirait de prendre comme base territoriale la circonscription et le député aurait l’obligation de réunir l’Assemblée de citoyens pour délibérer avec eux, en amont des projets et propositions de lois avant leur discussion devant l’Assemblée nationale. C’est l’esprit de l’#épistocratie qui redonne la parole et le pouvoir au peuple.

    […] Mais en quoi le tirage au sort est-il une solution fiable de la représentation de la diversité des opinions  ?
    Les juristes connaissent les tirages au sort depuis longtemps, les jurés sont tirés au sort dans les cours d’assises. C’est vrai que la première réaction des citoyens tirés au sort c’est « non non non… je ne peux pas ». On a convaincu les êtres humains, qu’ils n’étaient que des individus pas des citoyens. À chaque fois qu’on leur dit d’exercer leur #citoyenneté, ils disent « on en est incapable ».

    L’expérience montre qu’après le premier moment de recul, ils rentrent dans le jeu, dans la fonction, et ils l’exercent avec beaucoup de conscience et de sérieux. Si vous prenez les gens au sérieux, les gens finissent par se prendre au sérieux, et actuellement on ne prend pas les gens au sérieux.

    Le #tirage_au_sort n’est pas un système nouveau, paré de toutes les vertus… même si Aristote disait que le système de désignation le plus démocratique c’est le tirage au sort, parce que l’élection favorise la classe dominante : ceux qui savent le mieux parler, les plus riches…

    L’élection n’est pas nécessairement l’instrument permettant de produire une représentation démocratique. Le tirage au sort à cet avantage de prendre le citoyen dans son existence physique, réelle, concrète et à partir de là, de le mettre avec d’autres citoyens et de faire en sorte que de cette rencontre sorte une position commune. C’est pour les cours d’Assises : un arrêt et pour les affaires de la cité : une loi. C’est aussi difficile de savoir s’il faut condamner quelqu’un à la prison que de décider d’une politique publique.

    #droit_constitutionnel

  • Vanik Berberian : « Aujourd’hui ce sont les #partis_politiques qui ont été éjectés, demain c’est l’#État » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/debat/vanik-berberian-aujourd-hui-ce-sont-les-partis-politiques-qui-ont-ete-ej

    Président de l’association des maires ruraux de France, il est lui-même le premier édile de sa commune de Gargilesse-Dampierre dans l’Indre depuis 30 ans. Vanik Berberian a vu monter la colère citoyenne, mais même s’il critique le fonctionnement de l’État, il défend la démocratie représentative telle qu’elle existe aujourd’hui, et le rôle des élus.Troisième volet de notre série de quatre entretiens autour du thème, « refonder la démocratie » .

    […] Après, la relation entre les élus et le gouvernement est difficile, mais je regarde l’évolution de la situation, il y a un autre aspect qui nous alerte depuis longtemps : c’est celui de la responsabilité de l’État. Je ne parle pas de la responsabilité du gouvernement. Quand vous avez des alternances politiques et que vous vous rendez compte que « le produit qui est dans la seringue » c’est le même... Or on ne parle jamais de l’État et pourtant il a sa part de responsabilité dans le blocage et la situation. Je me souviens en juillet 2017 au conseil national de l’évaluation des normes, il y avait un #haut_fonctionnaire qui a proposé que dorénavant l’ordre du jour des conseils municipaux soit validé par la préfecture. Je lui ai dit : "vous êtes en train de rétablir le contrôle a priori, mais vous marchez sur la tête ! Vous posez une bombe à retardement dont vous n’imaginez même pas la déflagration. Je lui ai dit : Aujourd’hui ce sont les partis politiques qui ont été éjectés, demain c’est vous, c’est l’État." Eh bien c’est ce qui est en train de se passer.

    […] Quand je critique l’État je ne parle pas des préfets, des sous-préfets, je parle de la haute administration. Même si dans certains cas, ceux qui sont dans le bas de la hiérarchie de l’État jouent aussi un rôle qui est un peu excessif. [#commission]

    […] Vous dites que l’élu doit retrouver sa place, son pouvoir, mais c’est très paradoxal par rapport à ce qu’on a pu entendre dans les revendications des gilets jaunes. Il y a plutôt un rejet de cette représentation des élus et de la classe politique…
    Le rejet s’explique par l’insatisfaction provoquée par le comportement des élus. Les séances qu’on voit à l’Assemblée qui sont de la farce, ça fatigue tout le monde. Si les élus assumaient leur mandat correctement, c’est-à-dire avec la liberté que leur donne leur mandat et s‘il n’était pas coincé dans des directives partisanes, peut-être qu’ils auraient un autre rôle et qu’ils seraient davantage reconnus. […]
    Le #référendum_d’initiative_citoyenne est-il une bonne idée pour dépasser ces blocages, contourner ce mode de gouvernance ?
    Pour moi c’est un vrai boomerang. Ça peut nous revenir à la gueule. Il faut bien border les modalités et les thématiques. Des sujets de société qui ont été décidés à un moment donné risquent d’être remis en cause à un autre moment. Je trouve ça un peu dérangeant. Je trouve que c’est plutôt une bonne idée mais ça dépend de la nature des questions et des thématiques qui sont abordées. Ça peut être un outil mais s’il est mal utilisé, comme n’importe quel outil ça peut être dangereux y compris sur le plan de la démocratie.

    Dans les gilets jaunes, il y a de tout comme revendication, donc il faut se méfier de ce qui pourrait sembler a priori une bonne idée. Et je pense qu’il y aura aussi un problème de fonctionnement de la République. On va déjà d’élection en élection, on est en campagne permanente. Si en plus, on rajoute des référendums citoyens on va passer son temps en élection, en consultation, et le pays sera bloqué. On peut glisser vers le chaos et l’anarchie. La démocratie représentative ça reste quelque chose de satisfaisant d’autant plus qu’on ne peut pas être compétent sur tous les sujets. Il y a le risque de demander un avis et que les gens se prononcent sans avoir les tenants et les aboutissants.

    Moi j’aimerais qu’il y ait une représentation nationale qui assume son mandat correctement avec un rythme démocratique qui convienne à tout le monde, qui permette d’avancer. Il faut que les parlementaires retrouvent leur raison d’être.

    Vous l’avez pointé, les gilets jaunes représentent une colère du monde rural et pourtant certains gilets jaunes souhaitent pourtant la disparition du Sénat, qui est la chambre des territoires, n’est-ce pas paradoxal ?
    Je vois ça comme un paradoxe et comme une méconnaissance du sujet. Ce n’est pas blanc ou noir. Un jour le général de Gaulle a dit que ça ne servait à rien, et comme on ne les voit pas, on ne sait pas ce qu’ils font. Autant le député on le saisit mieux, autant le sénateur on ne le saisit pas. Donc on se dit, « il ne sert à rien, il coûte trop cher », donc autant le supprimer. C’est une méconnaissance. Je vais prendre un autre exemple. C’est celui du #CESE (Conseil Économique Social et Environnemental), beaucoup disent « ca sert à rien ce machin ». Eh bien moi je ne trouve pas. Le problème c’est que les avis ne sont pas entendus par les régions et par la nation.

  • Ici il sera écrit RIC (référendum d’initiative citoyenne) et non RIP (Référendum d’initiative populaire) afin de ne pas confondre avec le #RIP (Référendum d’initiative partagée).

    D’abord rappeler qu’il existe le #référendum d’initiative partagée (RIP) (1) depuis le 1er janvier 2015 (jamais utilisé). Pourquoi ce rappel au RIP ? Parce que son examen prévient des défauts qui pourraient être ceux du #RIC s’il n’était pas pensé avec attention.

    Pour atteindre son objectif, qui est de permettre aux citoyens d’intervenir dans le champ politique, le RIC ne peut supporter des mesures restrictives (...)
    http://exergue.over-blog.com/2018/12/quelques-reflexions-sur-le-referendum-d-initiative-citoyenne.html
    #démocratie

  • Les Gilets jaunes et la question démocratique | Samuel Hayat - Science politique - Mouvement ouvrier, démocratie, socialisme
    https://samuelhayat.wordpress.com/2018/12/24/les-gilets-jaunes-et-la-question-democratique

    Face à ce mouvement citoyenniste, qui ira défendre la vieille politique, celle des partis et des élu.e.s ? A part ceux qui sont payés pour, gageons qu’il y aura peu de monde. C’est que la #politique_partisane se trouve déjà fortement affaiblie, et ce de longue date. D’abord, le conflit partisan s’est émoussé : vu du dehors du monde des professionnel.le.s, il n’y a plus, depuis longtemps, de différence significative entre la #droite et la #gauche, qu’il s’agisse de l’origine sociale des candidat.e.s ou de la nature des politiques menées. Partout, avec quelques nuances indéchiffrables pour le plus grand nombre, on trouve la même marchandisation des services publics, les mêmes manœuvres de séduction adressées aux capitalistes pour attirer leurs précieux investissements, le même zèle à limiter les #libertés_publiques, surarmer les forces de l’ordre, enfermer les #pauvres et expulser les #étranger.e.s. A cette neutralisation du conflit politique s’ajoute le dépérissement des partis comme moyens d’inclusion de la masse des citoyen.ne.s dans la politique partisane : le nombre d’adhérent.e.s des partis ne cesse de chuter, comme celui des syndicats ou de tous les outils habituels (comme la presse militante) de socialisation à la politique partisane. Dans ces conditions, qu’est-ce qui pourrait s’opposer à la démonétisation de cette conception de la politique ? Les tenants mêmes du pouvoir, les professionnel.le.s de la politique, semblent ne plus croire aux possibilités de l’action politique, et répètent avec diverses modulations qu’il n’y a pas d’alternative au néolibéralisme. Pourquoi alors défendre leur jeu, si de leur propre aveu, il n’a plus d’enjeu ? Cette perte de sens de la politique partisane a permis à un simple conseiller économique, un technicien ignorant des usages de la politique partisane, Emmanuel Macron, de devenir ministre puis président, en répétant à l’envi transcender les clivages et en refusant de s’appuyer sur les partis existants – il préfère en créer un, portant ses initiales, un artifice marketing bouffon qui aurait dû immédiatement lui enlever tout crédit si le système partisan avait gardé un tant soit peu de sens de sa dignité. Comment Emmanuel Macron pourrait-il, lui qui s’enorgueillissait hier d’avoir mis à genoux l’ancien système, le vieux monde, en appeler aujourd’hui à la mobilisation pour sauver ce même système et ses affrontements désormais vides de sens ? D’où son silence, la position impossible dans laquelle il est, et l’usage disproportionné de la répression face à un mouvement qui lui doit tant et qui, par bien des aspects, en est comme le reflet inversé[8].

     

    #Citoyennisme et #néolibéralisme

    Car c’est bien là qu’est le problème : la politique citoyenniste puise sa force dans le mécontentement justifié vis-à-vis de la politique partisane et dans une longue histoire de l’aspiration démocratique, mais aussi dans la montée en puissance des cadres de pensée du #gouvernement_des_expert.e.s, de tous ceux qui veulent remplacer la politique (politics) par une série de mesures techniques (policies), néolibéraux en tête. Le mouvement des #Gilets_jaunes s’oppose aux technocrates, mais il en reprend largement la conception péjorative de la politique partisane et la manière de penser l’action publique. Le #référendum est le pendant démocratique du macronisme qui nous disent tous les deux qu’il faut en finir avec les idéologies : l’un comme l’autre réduisent la politique à une suite de problèmes à résoudre, de questions auxquelles répondre. Certes, il n’est pas équivalent de dire que ces questions doivent être résolues par des experts ou par les citoyens ; le citoyennisme propose bien une démocratisation, mais c’est la démocratisation d’une conception de la politique qu’il partage avec les néolibéraux. Le monde des citoyennistes est un monde homogène, peuplé d’individus qui ressemblent à s’y méprendre à ceux des économistes néoclassiques : on les imagine aller lors des référendums exprimer leurs préférences politiques comme les économistes imaginent les consommateurs aller sur le marché exprimer leurs préférences, sans considération pour les rapports de pouvoir dans lesquels ils sont pris, les antagonismes sociaux qui les façonnent.

     

    Mais comme chez les économistes, cette représentation de la citoyenneté est un mythe – agissant mais trompeur, agissant parce que trompeur. L’image du peuple décidant par référendum ou par le biais de délégué.e.s tiré.e.s au sort vient recouvrir l’aspect irréductiblement conflictuel de la politique, sa possibilité guerrière. Il n’y a rien ici de nouveau : l’historienne Nicole Loraux a déjà montré comment ce type de discours, dans l’Athènes démocratique, glorifiant l’unanimité du peuple et le caractère réglé de ses institutions, venait masquer l’autre aspect de la politique démocratique, le conflit (statis), faisant toujours courir le risque de la guerre civile et devant par là être oublié, refoulé[9]. Loin d’être une anomalie de la #démocratie, le conflit en était une possibilité toujours présente, et s’il apparaissait, il était obligatoire pour les citoyens de choisir un parti – l’abstention, signe de passivité et d’indifférence, valait retrait de ses droits politiques. En voulant se débarrasser des partis, au sens des organisations en compétition pour le pouvoir, le citoyennisme met aussi à mal la possibilité d’expression des divisions au sein de la cité. Or l’antagonisme politique, le conflit, est aussi nécessaire à la démocratie, même authentique et déprofessionnalisée, que ne l’est l’inclusion directe de tou.te.s les citoyen.ne.s.

    • Je republie ici un commentaire publié sur un fil FB en défense de ce texte et en réponse à une critique (visiblement d’orientation FI) qui y voyait une "cochonnerie" (sic) "social-démocrate".
      ______________

      Si Samuel Hayat ne s’avance sur le terrain de la définition d’un projet politique qu’indirectement (par référence notamment à 1848), c’est (indirectement donc mais sans équivoque) le projet et l’histoire socialistes qui forment l’arrière-plan (et la « culture » ou l’environnement de pensée) de son analyse.

      Sa critique d’une revendication « démocratique » (le #RIC) fondée sur une conception non-conflictuelle ou consensuelle de la « démocratie » est liée à l’idée selon laquelle il faudrait (et il est possible) d’assumer la conflictualité de classes qui existe bel et bien au sein du mouvement des #GiletsJaunes — conflictualité que « Chouard et ses amis », mais aussi une partie de FI, entendent évacuer.

      La position social-démocrate, du moins telle qu’elle se redéfinit après la fin des Trente Glorieuses, est fondée sur l’abandon de la classe ouvrière, qui s’apprête à partir du milieu des années 80 à recevoir de plein fouet le choc de la réorganisation du travail, de la modernisation de l’appareil de production et de la mondialisation des échanges. Cet abandon est aussi celui des générations qui suivront, marquées par le chômage de masse et la relégation urbaine (et, pour les enfants de l’immigration d’après-guerre et les descendants de l’histoire coloniale, par la discrimination et les violences policières). De cet abandon, la montée régulière du FN depuis 1983 est la principale traduction politique. (Du côté social-démocrate, cet abandon prend la forme idéologique de la surenchère droitière sur les questions d’immigration et sur la gestion policière des habitant.e.s de banlieues ; sur le plan économique, par le rôle-clef joué par les formations social-démocrates dans l’application des plans d’austérité.)

      Le type d’alliances de classes promu aujourd’hui sous l’appellation de « populisme » est notamment fondé sur l’alliance entre classes populaires « nationales » (imaginairement intégrées à l’Etat-Nation) et parties de la classe moyenne, de la petite bourgeoisie, de la petite entreprise menacées par la mondialisation, pour des raisons rappelées notamment ici : https://carbureblog.com/2018/12/23/sur-le-fil-le-ric-la-gauche-et-les-gilets-jaunes.

      Les résistances ou propositions alternatives à cette stratégie tiennent notamment au fait que la stratégie populiste repose sur / opère une fracture au sein même des classes populaires (entre blancs et racisés, nationaux et non-nationaux, voire selon des critères religieux : la charge de plus en plus agressive et exclusive de la thématique laïque en France au cours de ces dernières années est indicative de ce processus).

      Tout ce qui s’oppose à la stratégie populiste n’est pas forcément « social-démocrate ». D’autres alliances peuvent être promues et avancées, intégrant ces « segments de classe » qui ne peuvent être représentés par / se reconnaître dans les symboles nationaux, comme l’a prouvé l’initiative du Comité Adama. Cette dimension était aussi présente en Grèce avant 2015 (mais tend depuis, significativement, à céder le pas, ici comme ailleurs, à une logique nationale / nationaliste).

      Contrairement à ce que prétendent certains anarchistes grecs (notamment ici : https://agitationautonome.com/2018/12/15/gilets-jaunes-discussion-entre-la-grece-et-la-france, le mouvement des places en Grèce n’a pas été unifié / hégémonisé par un discours de type national-populiste mais par un discours social, ce qui explique que les discours d’extrême-droite aient été largement battus en brèche (jusqu’à disparaître presque complètement) au moment du référendum sur le « Non » (juillet 2015).

      Si l’auteur ne parle ici qu’indirectement de « socialisme » (comme si ce terme recouvrait plus un héritage et une toile de fond qu’un discours effectivement réactualisable, au moins sous sa forme classique : socialisation des moyens de production, dictature du prolétariat... — quelque chose pourtant qui, ne serait-ce qu’en toile de fond, demeure agissant et a une actualité propre), c’est probablement d’avoir conscience que les alliances de classes qui permettraient de résister au rouleau compresseur néo-libéral ne peuvent avoir un caractère purement ouvrier ou populaire (mais passent par une alliance avec cette classe moyenne menacée, présente dès le départ du mouvement des Gilets Jaunes et qui était aussi présente à Syntagma ; en atteste notamment le fait que des Gilets Jaunes qui appartiennent à cette classe moyenne précarisée et menacée s’expriment parfois comme s’ils étaient déjà passés de l’autre côté, comme s’ils avaient déjà décroché : « On crève »).

      Pour le dire autrement : impossible de faire l’économie d’une critique de l’UE et de contourner comme si de rien n’était la question du « retour » à une forme de redistribution garantie par l’Etat-nation.

      La situation actuelle en France montre bien que c’est d’une certaine façon dans le cadre même du processus populiste que nous sommes amené.e.s à redéfinir et à avancer des stratégies de résistance et d’alliances (et pas en extériorité à ce mouvement, comme a tenté de le faire la #CGT). Il ne s’agit pas de faire comme si la gauche n’avait pas perdu l’initiative.

      De ce point de vue, on peut peut-être dire que le moment, oui, est qu’on le veuille ou non « populiste », indéniablement marqué notamment par l’opposition « peuple » / « élites », mais que ça n’interdit pas (au contraire) de faire usage de la critique et d’ouvrir des pistes : orienter le mouvement dans un sens qui « nous » permette de « nous » y intégrer (« nous » minoritaire, notamment sur les orientations sexuelles ou religieuses, racisé, non-national) ; retraduire l’ensemble du processus en termes d’alliances de classe (contre la "simplification" de l’opposition des "99%" contre les "1%").

      La dualité des modes d’action qui caractérisent le mouvement des Gilets Jaunes (occupation des ronds-points en semaine, séquence émeutière le samedi) correspond peu ou prou (j’ai bien conscience de simplifier, mais il me semble qu’il y a quand même là "une part de vérité") à cette composition de classes et à cette alliance effective (entre prolétariat et "classe moyenne" précarisée ou en passe de l’être).

      On voit bien que l’impossibilité de contourner la question de l’Etat-Nation, par les traductions idéologiques quelle induit, se dresse aujourd’hui en face de ce « nous » comme un roc contre lequel « nous » risquons de nous fracasser. C’est pour cette raison que je parlais dans le texte que j’ai publié ces jours-ci (https://oulaviesauvage.blog/2018/12/23/on-vous-attend-notes-sur-les-gilets-jaunes) de « position défensive ». Cette position défensive n’induit pas nécessairement une position de repli (CGT) : elle peut trouver à s’exprimer politiquement par une sorte de contre-offensive au nom d’intérêts de classe communs (position du #Comité_Adama et de la Plateforme d’enquêtes militantes, parmi d’autres).