Bon, j’ai été courte... mais voilà...
Monsieur le directeur de l’Union Patronale suisse, Madame, Monsieur,
je suis profondément choquée et déçue par les propos qu’a tenu votre représentant, M. Taddei, lors de l’émission Mise au Point (RTS) du 18 février passé.
Pour rappel, M. Taddei a répondu ainsi à la question du journaliste qui lui demandait si il n’était pas choqué de savoir que les femmes interviewées dans le reportage n’aient pas un salaire plus important pour le travail qu’elles font :
« Je ne pense pas que c’est choquant. C’est le reflet d’une situation aujourd’hui en Suisse dans les branches que vous mentionnez : voilà ce que l’employeur peut payer pour pouvoir surtout maintenir cette personne en emploi. C’est une chose qu’il faut souligner : ces personnes ont un emploi. Et puis la situation individuelle doit être examinée dans le détail, notamment si cette personne vit seule ou est en ménage et peut bénéficier d’un salaire d’un mari ou d’un conjoint qui lui permet d’avoir une vie tout à fait convenable. »
Ces propos sont choquants à deux niveaux, car ils se positionnent contre les travailleurs ET contre les femmes :
– comment l’Union patronale peut accepter que des travailleurs soient payés en dessous du minimum vital et se contenter de constater que « c’est déjà bien que ces personnes aient un travail ». Défendre cette thèse c’est accepter qu’il y ait des personnes qui, tout en travaillant, ne peuvent pas subvenir à leurs besoins !
– comment l’Union patronale peut accepter qu’un de ses représentants tienne des propos sexistes dignes des années dans lesquelles en Suisse les femmes n’avaient même pas droit au vote. Chaque travail doit être rémunéré non pas en fonction de la situation familiale du travailleur, mais bien en fonction du travail fourni ! Cela devient encore plus dramatique quand, et ce n’est pas si rare, les femmes qui se voient imposer un salaire de misère vivent seules et parfois avec des enfants.
En tant que femme travailleuse, je suis indignée par les propos tenus par votre représentant.
J’ose espérer que votre institution se démarque clairement de ces propos.
En attendant une réaction de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le directeur de l’Union Patronale suisse, Madame, Monsieur, mes salutations les plus distinguées.
On verra si ils répondent... mais je vais probablement écrire à nouveau si jamais...