• Ce dont je fais le deuil un #7_Octobre | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/081024/ce-dont-je-fais-le-deuil-un-7-octobre

    #Olivier_Tonneau
    Enseignant-chercheur à l’Université de Cambridge - Royaume Uni

    Je suis aujourd’hui en deuil. Le 7 octobre, j’ai tout de suite senti que quelque chose était mort et je disais à mes amis : « Israël, c’est fini ». Ils ne comprenaient pas et je ne savais pas moi-même expliquer ce que je voulais dire précisément. Dans les mois qui ont suivi, j’ai lu, écouté, écrit plusieurs textes et j’ai peu à peu éclairci ma propre intuition. Israël est mort le 7 octobre parce que son ambivalence a définitivement succombé ce jour-là. Ambivalence inhérente à un projet de libération nationale réalisé par une entreprise coloniale. Cette ambivalence condamnait d’avance le sionisme souverainiste, et la liste est interminable des grands esprits – les penseurs du Bund, Judah Magnes, Albert #Enstein, Hannah #Arendt - qui l’avaient d’emblée compris. Inversement, Zeev Sternhell soulignait à raison la pauvreté de la pensée sioniste, philosophiquement confuse, politiquement contradictoire, se débattant dès les années 1920 avec l’insoluble question palestinienne, allant de l’avant sans en avoir jamais trouvé la solution, à l’aveugle, vers la catastrophe.

          Israël fut un projet mal pensé, mal conçu, violemment réalisé. Il ne doit pas son existence au génie de ses pères fondateurs mais à des forces historiques autrement puissantes : l’oppression, l’extermination, l’abandon des #Juifs_d’Europe. Jamais les #sionistes ne seraient parvenus à leurs fins si le monde occidental tout entier, coupable, complice ou passif, ne leur avaient prêté la main. C’est pourquoi tant d’esprits lucides, après-guerre, ont été ambivalents. Pierre #Vidal-Naquet, Raymond #Aron, Maxime Rodinson ou encore Theodor #Adorno suivaient avec angoisse la croissance d’un Etat dont ils n’avaient pas soutenu la création, dont ils craignaient l’évolution, mais pour la population duquel ils ressentaient une profonde compassion. Même un partisan comme Albert Memmi pressentait l’impasse dans laquelle s’enfonçait Israël. Fidèle entre les fidèles, Vladimir #Jankélévich lui-même finit par manifester devant l’ambassade d’Israël contre la première guerre du Liban. Ce furent les décennies de l’ambivalence : on ne voyait pas, on n’a jamais vu, de perspective de paix en #Palestine, et pourtant on ne pouvait pas abandonner Israël. On était réduit à espérer que la société israélienne elle-même bougerait.

          L’histoire n’est jamais écrite. #Israël n’est pas le seul pays né du crime, et pas non plus le seul pays né du #colonialisme de peuplement. Son origine, si violente soit elle, ne déterminait pas sa fin. Il eût fallu qu’Israël évolue, qu’il connaisse son mouvement pour les droits civiques, son Mai 68, sa jeunesse antiraciste. C’est le contraire qui s’est produit. Parqués derrière un mur, les Palestiniens sont devenus l’invisible support de toutes les haines. La #shoah est devenue religion nationale mortifère. Le fanatisme a pénétré jusqu’au sommet de l’Etat. Soixante ans d’accoutumance à la violence dès la jeunesse ont sapé les capacités humaines fondamentales d’un peuple. Sans doute n’ai-je pris que faiblement et tardivement conscience de ces mutations profondes de la société israélienne. Je me suis fait des illusions sur Israël, non sur les crimes qu’il commettait, sur l’injustice structurelle qui le fondait, mais sur ses ressources spirituelles. Ce sont ces illusions qui se sont effondrées le 7 octobre.

          J’ai d’emblée, le 7 octobre, pensé à ce qui allait suivre. Alors que j’appelais mon ami Noam pour m’assurer qu’il était vivant, mon effroi se projetait déjà vers les crimes qu’Israël allait commettre. Il n’y avait aucun doute à avoir : la riposte serait au-delà de tout ce que l’on avait connu, et elle serait soutenue par la population. L’horreur des événements qui ont suivi ont encore dépassé mes craintes. Et l’ambivalence est morte quand il est devenu manifeste qu’Israël n’avait plus d’illusion sur lui-même : que ses gouvernants assumaient sans ambages, sans pudeur, leur pulsion meurtrière. Se faire illusion sur soi-même, c’est encore quelque chose : c’est ce qui permet une prise de conscience qu’on n’est pas tel qu’on voudrait être. Quand, la prise de conscience ayant eu lieu, on décide de rester tel qu’on est, que reste-t-il à espérer ?

          Le 7 octobre, j’ai craint intuitivement qu’Israël ne se damne sans retour. J’ai été d’autant plus anxieusement porté à dire ce qu’avaient été ses ambivalences ; à rappeler de quelle terrible histoire ce pays, ce piège, est né. Je ne supportais pas que les crimes qui s’annonçaient soient rétrospectivement imputés à tant de personnes merveilleuses, Kafka, Magnes, Buber, Jankelevich, Memmi, qui tous ont ressenti un profond besoin d’Israël. Je ne pouvais pas accepter que les crimes d’Israël permettent de balayer d’un revers de main le besoin auquel Israël devait répondre et de criminaliser, par-delà ses actions, l’aspiration dont l’Etat hébreu était né. Pourquoi cela m’était-il à ce point intolérable ? Il m’a fallu des mois pour trouver la réponse à cette question.

          Petit-fils de déportés, j’ai grandi dans l’ombre de la shoah et j’ai tout fait pour m’en extraire. Ma sœur et moi refusions obstinément d’écouter ce que notre mère voulait nous en dire. Il est des mémoires qui ne peuvent se transmettre sans empoisonner. Je me suis passionné pour bien des choses dans ma vie mais je n’ai jamais lu le moindre livre sur la déportation. Encore aujourd’hui, je sais que mes grands-parents furent déportés à Mauthausen et Ravensbrück mais je ne sais jamais lequel fut envoyé dans quel camp. J’ai fini par comprendre cette année que j’avais déplacé ma question juive de la shoah vers Israël et qu’en défendant Israël – non pas ses actes, mais son idée, quand bien même il eût mieux valu que celle-ci ne se réalise jamais – je défendais à ma manière la mémoire de la déportation. Je crois être parvenu à une analyse historique assez étayée d’Israël ; je constate pourtant, rétrospectivement, que cette analyse est la projection dans l’Histoire de ma propre histoire.

          La violence commise par Israël est pour moi la continuation de la violence de la Shoah. Le peuple Israélien m’apparaît comme un unique rescapé, hanté par la violence qu’il a subi, cherchant aveuglément un refuge, écartant violemment tout obstacle, ne sachant plus, dans la violence qu’il exerce, ce qui relève de la conquête, de la défense, de la vengeance ou de la compulsion post-traumatique. Chaque fois qu’Israël commet un crime, c’est comme si la shoah continuait : comme si le cercle interminable de la violence se perpétuait ; et les massacres du 7 octobre, dans leur cruauté excédant les impératifs de la résistance, apparaissent comme un signe de la contamination des Palestiniens par cette violence. Les Palestiniens, toutes mes rencontres, tous les récits le disent, sont de ces peuples à la douce hospitalité, tels que ceux que j’ai rencontrés, enfant, à l’orée du Sahara – mais c’est une autre histoire. De voir ce peuple-là infecté à son tour par la cruauté, c’est à désespérer. Je comprends ainsi ce que je cherche en Palestine, pourquoi j’ai les yeux braqués sur Israël : le dénouement de ma propre histoire, le moment où les victimes réussiront à s’arracher à la compulsion de la violence. Si Israël est un symptôme de la shoah, l’abcès de fixation de sa part intransmissible, la paix en Israël est la seule manière dont le gouffre de la shoah puisse se refermer. Si le 7 octobre est un jour noir pour moi, un jour de deuil, c’est parce que ce jour-là, je n’ai plus vu aucune raison d’espérer.

          Ma névrose est peut-être mauvaise historienne. Dans le monde entier, on s’indigne du déchaînement de violences à Gaza, au Liban, en Cisjordanie. Des voix juives participent à ce vaste mouvement. Elles se font même entendre en Israël, si rares soient-elles. Sauront-elles porter, au-delà du cercle de la vengeance, l’aspiration à la liberté partagée ? La mort travaille, la vie résiste. La vie est toujours la dernière raison d’espérer.

    • Une petite objection : les juifs d’aujourd’hui n’ont absolument rien subi concrètement de l’holocauste des années 40 (heureusement !). La majorité d’entre eux sont des personnes plutôt bien insérées socialement.

      Aucun de ceux que j’ai connu/que je connais, qu’ils soient des soutiens d’Israël, ou des critiques de cet état, ne m’ont paru « hantés par la violence de l’holocauste ». Ou alors, ils le cachent bien ...

      En France en tout cas, peu de juifs portent réellement une peur « que ça recommence ».

    • Pas du tout d’accord @stephane_m J’en veux pour signe, parmi d’innombrables exemples, ce titre du Monde (https://www.lemonde.fr/guerre-au-proche-orient/article/2024/10/07/le-7-octobre-nous-a-fait-repasser-en-mode-survie-en-israel-une-societe-dans-) : « Le 7-Octobre nous a fait repasser en mode survie » : en Israël, une société dans la peur et la confusion."
      Il m’a fallu aller dans le coeur de l’article pour comprendre que le "re" faisait allusion à l’anhilation des juifs durant la seconde GM dans le discours de ce jeune appelé, petit-fils de déporté si je me souviens bien...

    • Le passé ne passe pas. Oui, l’extermination nazie, est toujours là, même pour pour qui n’a pas eu d’ancêtre directement concerné. Et avant le nazisme, des siècles de persécutions, d’exils contraints, et parfois de massacre.

      C’est sur ce fond qu’Israël devient une sorte d’OAS de l’occident (mais dire cela c’est déjà supposer comme Bartov que l’occident peut lâcher ou contraindre son pion...). Ce que font les israéliens ce n’est pas juste jouer la carte occidentale de la région, ils font actuellement ce qu’ils ont appris de l’Europe, et encore autrement ce qu’ils ont appris de la conquête des Amériques (fabriquer des « indiens » à faire disparaître comme disait plus ou moins Saïd) .

      C’est en cela que ce qui a lieu a une portée universelle, par-dela toutes les condamnations justifiées d’Israël, par delà tous les camps en présence.

      Qui croira après cela aux leçons de l’histoire ?

      #répétition (et c’est pas celle de Schopenhauer)

      edit Et qui ne subit pas encore aujourd’hui le fait que le peuple de la philosophie, des personnes de haute culture (je cause pas d’Hitler mais de divers dignitaires et nazis ordinaires) aient pu organiser bureaucratiquement après l’avoir bricolé avec soin bien avant 1942 un massacre industriel de population ? Ceux qui ne pensent à rien à propos de l’espèce qui est la leur, la nôtre (oui, il s’en faut de peu que nous ne soyons pas tous des nazis allemands). Personne d’autre.

      again Sans oublier le traumatisme des rescapés et de leurs descendants, de ceux qui n’ont pas fait partie de ces 5 à 6 millions de morts du « simple fait » qu’ils étaient juifs.

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • Adam Shatz · Vengeful Pathologies · LRB 20 October 2023
    https://www.lrb.co.uk/the-paper/v45/n20/adam-shatz/vengeful-pathologies

    What happened on 7 October was not an explosion; it was a methodical act of killing, and the systematic murder of people in their homes was a bitter mimicry of the 1982 massacre by Israeli-backed Phalangists in Sabra and Shatila in Lebanon. The calculated posting of videos of the killings on the social media accounts of the victims suggests that revenge was among the motives of Hamas’s commanders: Mohammed Deif, the head of Hamas’s military wing, lost his wife and two children in an airstrike in 2014.

    One is reminded of Frantz Fanon’s observation that ‘the colonised person is a persecuted person who constantly dreams of becoming the persecutor.’ On 7 October, this dream was realised for those who crossed over into southern Israel: finally, the Israelis would feel the helplessness and terror they had known all their lives. The spectacle of Palestinian jubilation – and the later denials that the killing of civilians had occurred – was troubling but hardly surprising. In colonial wars, Fanon writes, ‘good is quite simply what hurts them most.’

    #Fanon #persécuté #persécuteur ##Gaza #vengeance

    • Determined to overcome its humiliation by Hamas, the IDF has been no different from – and no more intelligent than – the French in Algeria, the British in Kenya, or the Americans after 9/11. Israel’s disregard for Palestinian life has never been more callous or more flagrant, and it’s being fuelled by a discourse for which the adjective ‘genocidal’ no longer seems like hyperbole.

      In just the first six days of air strikes, Israel dropped more than six thousand bombs, and more than twice as many civilians have already died under bombardment as were killed on 7 October. These atrocities are not excesses or ‘collateral damage’: they occur by design .

      As Israel’s defence minister, Yoav Gallant, puts it, ‘we are fighting human animals and we will act accordingly.’ ( Fanon: ‘when the colonist speaks of the colonised he uses zoological terms’ and ‘refers constantly to the bestiary ’.)

    • Fanon : « le colonisé est un persécuté qui rêve constamment de devenir persécuteur. »

      [...]

      It is, of course, true that Fanon advocated armed struggle against colonialism, but he referred to the use of violence by the colonised as ‘disintoxicating’, not ‘cleansing’, a widely circulated mistranslation. His understanding of the more murderous forms of anti-colonial violence was that of a psychiatrist, diagnosing a vengeful pathology formed under colonial oppression, rather than offering a prescription. It was natural, he wrote, that ‘the very same people who had it constantly drummed into them that the only language they understood was that of force, now decide to express themselves by force’. Evoking the phenomenological experience of anti-colonial fighters, he noted that in the early stage of revolt, ‘life can only materialise from the rotting cadaver of the colonist.’

      But Fanon also wrote hauntingly of the effects of war trauma – including the trauma suffered by anti-colonial rebels who killed civilians. And in a passage that few of his latter-day admirers have cited, he warned that

      racism, hatred, resentment and the ‘legitimate desire for revenge’ alone cannot nurture a war of liberation. These flashes of consciousness which fling the body into a zone of turbulence, which plunge it into a virtually pathological dreamlike state where the sight of the other induces vertigo, where my blood calls for the blood of the other, this passionate outburst in the opening phase, disintegrates if it is left to feed on itself. Of course the countless abuses by the colonialist forces reintroduce emotional factors into the struggle, give the militant further cause to hate and new reasons to set off in search of a ‘colonist to kill’. But, day by day, leaders will come to realise that hatred is not an agenda.

      To organise an effective movement, Fanon believed, anti-colonial fighters would have to overcome the temptations of primordial revenge, and develop what Martin Luther King, citing Reinhold Niebuhr, called a ‘spiritual discipline against resentment’. In line with this commitment, Fanon’s vision of decolonisation embraced not only colonised Muslims, freeing themselves from the yoke of colonial oppression, but members of the European minority and Jews (themselves a formerly ‘indigenous’ group in Algeria), so long as they joined the struggle for liberation. In A Dying Colonialism, he paid eloquent tribute to non-Muslims in Algeria who, together with their Muslim comrades, imagined a future in which Algerian identity and citizenship would be defined by common ideals, not ethnicity or faith. That this vision perished, thanks to French violence and the FLN’s authoritarian Islamic nationalism, is a tragedy from which Algeria still has not recovered. The destruction of this vision, upheld by intellectuals such as Edward Said and a small but influential minority of Palestinian and Israeli leftists, has been no less damaging for the people of Israel-Palestine.

      ‘What fills me with dread,’ the Palestinian historian Yezid Sayigh told me in an email,

      is that we are at an inflection point in world history. Deep ongoing shifts over at least the past two decades that have been giving rise to right-wing and even fascist movements (and governments) were already building up, so I see Hamas’s slaughter of civilians as roughly equivalent to Sarajevo 1914 or maybe Kristallnacht 1938 in accelerating or unleashing much broader trends. On a ‘lesser scale’, I’m furious at Hamas for basically erasing all we fought for over decades, and aghast at those who can’t maintain the critical faculty to distinguish opposition to Israeli occupation and war crimes, and who turn a blind eye to what Hamas did in southern Israeli kibbutzim. Ethno-tribalism.

      The ethno-tribalist fantasies of the decolonial left, with their Fanon recitations and posters of paragliders, are indeed perverse. As the Palestinian writer Karim Kattan wrote in a moving essay for Le Monde, it seems to have become impossible for some of Palestine’s self-styled friends to ‘say: massacres like those that took place at the Tribe of Nova festival are an outrageous horror, and Israel is a ferocious colonial power.’ In an age of defeat and demobilisation, in which the most extreme voices have been amplified by social media, a cult of force appears to have overtaken parts of the left, and short-circuited any empathy for Israeli civilians.

      #culte_de_la_force #persécution #répétition

    • Quant on connait l’étymologie du verbe séduire c’est tout de même pas très surprenant qu’il y ai ces ambiguïtés.

      Du latin seducere (« détourner du droit chemin »).

      Verbe

      séduire \se.dɥiʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

      1 - Égarer, abuser, faire tomber dans l’erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc.
      2 - Faire tomber en faute, suborner, corrompre, débaucher.
      3 - Toucher, plaire, persuader.

      https://fr.wiktionary.org/wiki/s%C3%A9duire

      Séduire sur le lieu de travail c’est parfaitement inappropriée et c’est absolument toxique quant il s’agit d’hommes hétéros vis à vis de femmes. Car je rappelle que les hommes ont entre les jambes un organe capable de détruire la santé, la carrière, le corps et la vie des femmes en leur filant des grossesses. Même sans fécondation, il y a aussi des conséquences sur la réputation des femmes et leur disqualification professionnelle et sociale avec le stigmate de la salope qui est toujours aussi puissant. Je suis pour la stigmatisation des dragueurs hétéros au travail et la mort de la séduction sexuelle au boulot.
      Je ne parle pas de criminalisé ce comportement, mais de changer le prisme de perception pour rendre les dominants et oppresseurs responsables de leurs méfaits.
      Si les hommes hétéros n’osent plus séduire ou draguer au boulot de peur d’être poursuivit pour harcelement c’est une très bonne chose. La peur doit changer de camp. Les femmes n’ont plus a avoir peur d’être agressées, c’est aux hommes d’avoir peur d’être agresseurs, ca commence un tout petit peu et c’est formidable.

  • Why We Love Repetitive Electronic #music
    https://hackernoon.com/why-we-love-repetitive-electronic-music-afc7edfe3913?source=rss----3a814

    ‘The dance can reveal everything mysterious that is hidden in music, and it has the additional merit of being human and palpable. Dancing is poetry with arms and legs.’ — Charles BaudelaireElectronic dance music has always been a playground for old patterns in new guises: repetitive rhythms with various shifting musical layers. Yet, the various expressions of repetitive rhythmic patterning are not new developments confined to music technology. African tribal music, South American shamanic music, loop-based analogue tech music all share the same etiology: familiar rhythmic geometry, layered with intoxicating sonic expressions. And blending these patterns with cutting edge music technology is the paradigm that keeps genres like techno at the forefront of electronic music culture. But what is (...)

    #repetition #electronic-music #electronic-dance-music #edm

  • Devenir Rosie – Rosie la Riveteuse et la performativité du genre

    Comment une affiche diffusée pendant la guerre, représentant une ouvrière anonyme, a-t-elle pu devenir un symbole mondial de l’émancipation féminine ?

    En croisant l’histoire de Rosie la Riveteuse avec les théories de Judith Butler sur la performativité du genre, Devenir Rosie s’intéresse à la manière dont le tissu social a été redessiné après la Seconde Guerre mondiale


    #comédie_sociale #rituel #performance #répétition
    https://www.cambourakis.com/spip.php?article866
    #performativité #BD #livre (tout petit) #bande_dessinée #genre #féminisme #Judith_Butler

  • ان تهب حكومات عربية لنجدة نتنياهو وتتدخل لوأد الانتفاضة بطلب منه فهذه قمة التواطؤ.. لا نطالبكم بالدعم.. فنحن نعرف من هم حلفاؤكم الجدد.. نطالبكم فقط ان تكفوا شركم ومؤامراتكم.. الا يكفي تدمير سورية والعراق وليبيا واليمن؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=328050

    Que des gouvernements arabes s’empressent de répondre à la demande de Netanyahou pour l’aider à contenir l’intifada, c’est le comble de la complicité. Nous ne vous demandons pas votre aide car nous savons qui sont vos nouveaux alliés. Nous vous demandons seulement d’arrêter vos complots. Ce n’est pas assez pour vous d’avoir détruit la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen ?

    L’éditorial d’ABA