• Appel du 26 juin - Pour la création d’une coalition des drogué-es
    https://paris-luttes.info/appel-du-26-juin-pour-la-creation-19707

    Le 26 Juin est le jour de la campagne Support don’t Punish, pour la reconnaissance des droits et la décriminalisation des consommateur-ices de drogues. Pourtant, ces dernières années, la répression s’accentue. La politique de la réduction des risques, un acquis des années SIDA en faveur de la santé des consommateurs, est remis en cause de plus en plus durement. Nous sommes rendu-es responsables de tous les vices de la société, et la stigmatisation pèse toujours plus lourdement sur nous. Car derrière la guerre à la drogue, c’est bien la guerre aux drogué-es qui est menée, touchant particulièrement les populations non-blanches et les classes populaires.

    Puisque nous refusons cette situation, et que rien ne doit être fait pour nous sans nous, nous avons décidé de créer une coalition de drogué-es, afin de faire entendre nos voix.

    #drogues #drogués #repression

  • #Turchia. #satira, #Pride e opposizione nel mirino
    https://radioblackout.org/2025/07/turchia-satira-pride-e-opposizione-nel-mirino

    La #repressione colpisce sempre più duramente in Turchia. La presenza di riviste satiriche a fumetti è una consolidata tradizione. #leman è un periodico ad ampia diffusione popolare, non certo un giornaletto di nicchia, ma è finito comunque nel mirino della magistratura che ha disposto l’arresto di due redattori, del direttore responsabile e del vignettista e […]

    #L'informazione_di_Blackout #islamisti #smirne
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/07/2025-07-01-murat-turchia-repres-vignetta-smirne-pride.mp3

  • La #cassazione boccia il #decreto_sicurezza
    https://radioblackout.org/2025/07/la-cassazione-boccia-il-decreto-sicurezza

    Venerdì 27 giugno l’ufficio del Massimario e del Ruolo della Corte di Cassazione ha pubblicato una relazione sul “decreto sicurezza”, la legge 80 del 9 giugno di quest’anno. In un testo di ben 129 pagine la Cassazione demolisce l’impianto della nuova legge sia nel metodo – decretazione d’urgenza – sia nel merito – proporzionalità delle […]

    #L'informazione_di_Blackout #repressione

  • Sebastian Roché, politiste : « L’idée d’une violence croissante de la rue à laquelle les policiers ne feraient que répondre est un leurre »

    Coauteur d’une étude consacrée aux manifestations contre les retraites de 2010 et de 2023, le directeur de recherche au CNRS observe qu’une « escalade de la violence » s’est produite du côté des forces de l’ordre. Il en rend compte dans un entretien au « Monde ».

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/30/sebastian-roche-politiste-l-idee-d-une-violence-croissante-de-la-rue-a-laque

    #violences-policières #france #répression-policière

  • Solidarité avec Maja, antifasciste en grève de la faim en #Prison en Hongrie
    https://nantes.indymedia.org/posts/149039/solidarite-avec-maja-antifasciste-en-greve-de-la-faim-en-prison-en

    [English below] Depuis le 5 juin, Maja, personne antifasciste non binaire, est en grève de la faim pour protester contre des conditions de détention indignes et la justice politique en Hongrie. Maja a été illégalement extradé.e vers la Hongrie et risque jusqu’à 24 ans de prison dans le cadre d’un…

    #Antifascisme #Répression #budapest #Global

  • Il couvrait le salon de l’armement au Bourget : un journaliste du Média arrêté par la #Police
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/il-couvrait-le-salon-de-larmement-au-bourget-un-journaliste-du-media-arret

    Vendredi 20 juin 2025, à l’occasion de la couverture d’une action contre la présence d’Israël et d’armateurs israéliens au Salon du Bourget, notre journaliste Andreï Manivit s’est fait interpeller par la police.

    #Liberté_de_la_presse #Répression

  • La dissolution de la Jeune Garde prononcée en conseil des ministres

    Ce jeudi 12 juin le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, annonce la dissolution du mouvement La Jeune Garde, suite à un décret du Conseil des Ministres.

    https://contre-attaque.net/2025/06/12/la-dissolution-de-la-jeune-garde-prononcee-en-conseil-des-ministres

    La Jeune Garde et Lyon Populaire ont été dissous, selon le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau

    En revanche, le décret de dissolution du groupe Urgence Palestine, qu’il avait annoncé en même temps que ceux de la Jeune Garde et de Lyon populaire, n’a pas été présenté en conseil des ministres.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/06/12/le-ministre-de-l-interieur-bruno-retailleau-annonce-la-dissolution-de-la-jeu

    #antifascisme
    #répression
    #Lyon

  • La #Guerre_globale contre les peuples. Entretien avec Mathieu Rigouste
    https://radioparleur.net/2025/05/28/la-guerre-globale-contre-les-peuples-entretien-avec-mathieu-rigouste

    Comment l’ordre international fondé sur la domination de la majeure partie de l’humanité fait-il pour perdurer face à ce qui lui résiste ? C’est la question que se pose Mathieu Rigouste dans son essai La guerre globale contre les peuples. Docteur en sciences sociales, Mathieu Rigouste est avant tout une « personne révoltée », […] L’article La guerre globale contre les peuples. Entretien avec Mathieu Rigouste est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Colonisation #Etats #Etats-Unis #France #Impérialisme #répression #Sécurité

  • #France_Travail : des #robots pour contrôler les chômeurs·euses et les personnes au #RSA

    France Travail déploie actuellement des robots visant à automatiser et massifier le contrôle des personnes inscrites à France Travail. Depuis le 1 janvier 2025, cela inclut également les personnes au RSA. Il s’agit d’une nouvelle étape du dangereux projet de #gestion_algorithmique des personnes sans-emplois, porté par le directeur général de France Travail, #Thibaut_Guilluy. Retour sur le contexte de cette mise en place et ses implications sociales.

    Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les #contrôles réalisés par France Travail sont passés de moins de 200 000 en 2017 à plus de 600 000 en 2024. Il y a tout juste un an, l’exécutif surenchérissait et fixait à l’institution un objectif de 1,5 million de contrôles en 20271.

    Parallèlement était votée, en décembre 2023, la loi dite « #Plein_Emploi », entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Cette dernière vient modifier en profondeur les modalités du contrôle des personnes sans-emplois via deux mesures phares. La première est l’extension du pouvoir de contrôle et de #sanctions des personnes au RSA par France Travail. La seconde concerne l’obligation pour toute personne suivie par France Travail – qu’elle soit au RSA ou au chômage – de réaliser 15 « heures d’activité » hebdomadaires sous peine de sanctions.

    C’est dans ce contexte que France Travail déploie actuellement une refonte de son processus de contrôle. Dénommée « #Contrôle_de_la_Recherche_d’Emploi_rénové » (ou « #CRE_rénové »), elle vise tant à « arriver à mettre en oeuvre 1,5 million de contrôles […] à l’horizon 2027 » qu’à prendre en compte les « évolutions introduites par la loi “Plein Emploi” »2.

    #Automatisation et #massification des contrôles

    Pour atteindre l’objectif de massification des contrôles, France Travail mise sur l’automatisation3. Début 2025, ses dirigeant·es ont ainsi annoncé que le « CRE rénové » s’accompagnerait du déploiement de « robot[s] d’aide à l’analyse du dossier » destinés à assister la personne en charge du contrôle. L’objectif affiché est de réaliser des « gains de productivité » permettant de réduire la durée d’un contrôle pour pouvoir alors les multiplier à moindre coût4.

    Pour ce faire, ces « robots » ont pour tâche de classer les personnes ayant été sélectionnées pour un contrôle selon différents degrés de « #suspicion »5 afin de guider le travail du contrôleur ou de la contrôleuse. Concrètement, ils réalisent un #profilage_algorithmique de la personne contrôlée sur la base de l’analyse des #données_personnelles détenues par France Travail.

    Ce #profilage prend la forme d’une #classification en trois niveaux : « #clôture » (pas de suspicion), « #clôture_potentielle » (suspicion moyenne) ou « #contrôle_potentiel » (suspicion forte)6. Ce résultat est alors transmis, en amont du contrôle, au contrôleur ou à la contrôleuse afin de l’inciter à se concentrer sur les dossiers considérés comme suspects par l’#algorithme, tout en clôturant rapidement le contrôle pour les autres.

    France Travail se réfugie dans l’#opacité

    À travers notre campagne France Contrôle, nous avons déjà parlé de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), la première à se lancer dans ce contrôle algorithmique des populations. Le fait qu’elle soit rejointe par France Travail démontre une fois de plus pourquoi il est fondamental de s’opposer, par principe, à l’usage d’algorithmes de profilage à des fins de contrôle. Mais également d’exiger la transparence autour du fonctionnement de ces algorithmes, afin de mieux pouvoir les combattre tant politiquement que juridiquement.

    Dans le cas présent, cette transparence est d’autant plus importante que l’objectif d’un contrôle de la #recherche_d’emploi – « une appréciation globale des #manquements [de la personne contrôlée] afin de sanctionner un comportement général »7 – est très flou et propice à l’#arbitraire. L’analyse du #code de l’algorithme pourrait aussi appuyer un combat juridique, tel que l’actuel contentieux contre la CNAF.

    Mais sur le sujet des « robots » de contrôle – comme sur beaucoup d’autres8 – la direction de France Travail se refuse à toute transparence. Son directeur est allé jusqu’à déclarer à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) « qu’aucun algorithme n’est utilisé dans le cadre du « CRE rénové » […] » suite à la saisine déposée par des journalistes de Cash Investigation ayant travaillé sur ce sujet9.

    Un profilage policier

    En l’absence de transparence sur le fonctionnement de ces « robots », nous ne pouvons qu’avancer quelques hypothèses sur le fonctionnement du profilage algorithmique. Côté technique, la direction de France Travail a déclaré que le « robot » n’était pas basé sur de l’intelligence artificielle, sans toutefois exclure qu’il puisse l’être à l’avenir10. En conséquence, le profilage serait le résultat d’opérations algorithmiques simples issues de la combinaison de différents critères construits à partir des données personnelles détenues par France Travail11.

    Quant à la nature de ces critères, des pistes sont données par un document distribué aux équipes de contrôle de France Travail il y a quelques mois. Assumant pleinement un discours policier, la direction de France Travail y présente une « grille d’analyse » venant préciser le « niveau d’importance » de différents « indices » permettant de caractériser les « manquements » des personnes contrôlées.

    Parmi ces éléments, notons notamment l’absence de périodes récentes de travail ou de formation, l’absence de mobilisation des outils numériques mis à disposition par France Travail (offres, CV ou carte de visite en ligne), l’absence de contact avec son ou sa conseiller·ère, les résultats des derniers contrôles de recherche d’emploi, l’absence de candidatures envoyées via le site de France Travail ou encore le non-respect des 15 « heures d’activité » prévue par la loi « Plein Emploi ».

    Tout indique que ce travail de #rationalisation du processus de contrôle aurait servi de base à la construction du « robot » lui-même. En effet, en plus du résultat du profilage, le « robot » fait remonter au contrôleur ou à la contrôleuse une liste d’éléments issus de cette grille. Ces remontées permettent alors à la personne en charge du contrôle d’apprécier la décision de classification du « robot », sans pour autant qu’il ou elle ait accès à ses règles de fonctionnement précises.
    Automatisation et violence institutionnelle

    Le déploiement d’algorithmes de profilage à des fins de contrôle participe activement à la politique de #répression et à la #paupérisation des personnes sans-emplois. La massification des contrôles à laquelle contribue ce processus d’automatisation entraîne mécaniquement une hausse du nombre de sanctions et de pertes de #droits associé·es.

    Ainsi, d’après les documents de France Travail, 17% en moyenne des contrôles aboutissent à une radiation12. Dans l’hypothèse où ce taux resterait constant, l’augmentation de 500 000 à 1,5 million de contrôles par an implique que le nombre de radiations associées passerait d’environ 85 000 aujourd’hui à 255 000 en 202713. Ajoutons que l’impact des contrôles n’est pas le même pour toutes et tous : d’après les chiffres disponibles, les personnes n’ayant pas le bac ou étant au RSA sont sur-représentées parmi les personnes radiées suite à un contrôle14. L’automatisation des contrôles est donc une manière d’écarter les plus précaires de France Travail.

    Notons enfin, comme le rappellent cinq chercheurs et chercheuses dans le livre Chômeurs, vos papiers !15, qu’aucun travail scientifique ne vient valider le récit mis en avant par nos dirigeant·es selon lequel les contrôles favoriseraient la reprise d’emploi. Cette hypocrisie politique n’a pour fondement qu’une vision stigmatisante et infantilisante des personnes sans-emplois, visant à nier toute responsabilité collective vis-à-vis du chômage de masse et à le réduire à une problématique individuelle.

    À l’inverse, ajoutent les auteurs·ices, les effets négatifs des contrôles sont largement documentés. En plaçant les personnes contrôlées dans une situation humiliante – « où au stigmate de l’assisté s’ajoute celui du tricheur »16 – s’accompagnant de lourdes démarches de justification, ils induisent un effet dissuasif vis-à-vis de l’accès aux droits. En retour, ils contribuent à l’augmentation du non-recours, dont le taux est estimé à plus de 25% pour l’assurance chômage et à 30% pour le RSA17. À ceci s’ajoute le fait qu’il plonge dans la précarité celles et ceux contraints·es à accepter des postes pénibles, sous-payés et précaires.

    Loi « Plein Emploi » : des contrôles aux effets démultipliés

    Tout ceci est d’autant plus inquiétant à l’heure où entre en vigueur la loi « Plein Emploi », qui vient renforcer l’impact et le champ des contrôles réalisés par France Travail.

    En premier lieu via l’instauration d’une obligation de 15 « heures d’activité » pour toute personne sans-emploi18. À la violence qu’elle entraîne en termes de niveau de contrôle et d’intrusion dans la vie privée des personnes contrôlées, cette mesure conjugue une contrainte administrative extrêmement lourde de par la difficulté que chacun·e aura pour justifier ces heures. Elle vient ainsi considérablement renforcer l’arbitraire des contrôles et, de fait, les pouvoirs de répression de France Travail. Si la difficulté qu’il y aura à (faire) respecter cette mesure pourrait la faire paraître presque illusoire, notons cependant que France Travail développe déjà un agenda partagé entre personne sans-emploi et conseiller·ère, c’est-à-dire un outil numérique dédié au contrôle de ces « heures d’activité ».

    En second lieu, parce que la loi « Plein Emploi » vient étendre les prérogatives de contrôle de France Travail sur les personnes au RSA19. Jusqu’alors, les sanctions relatives au RSA relevaient de la compétence du département et le retrait de son bénéfice nécessitait le passage devant une commission pluridisciplinaire dédiée. Via les « suspensions-remobilisations »20, la loi « Plein Emploi » a désormais introduit la possibilité pour les départements de déléguer à France Travail la compétence de suspension du RSA. Dans ce cas, France Travail pourra suspendre le RSA d’une personne à la suite d’un contrôle de manière unilatérale et sans que l’avis d’une commission de contrôle de la suspension soit nécessaire.
    Face au contrôle algorithmique, lutter

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, la contestation monte de toute part contre le renforcement des contrôles à France Travail.

    Du Défenseur des Droits à la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), en passant par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion (CNLE), l’ensemble des institutions de lutte contre la pauvreté critiquent vertement la loi « Plein Emploi » et ses velléités autoritaires21.

    De leur côté les associations de lutte contre la précarité se regroupent et dénoncent une réforme « inhumaine, injuste et inefficace », tandis que sur le terrain, les premier·ères concernées s’organisent. En Bretagne, le Conseil départemental du Finistère a ainsi été occupé par des personnes réunies en « Assemblée Générale contre la réforme du Rsa-france-travail »22.

    Devant la multiplication des oppositions et la diversité des modes d’actions, nous appelons toutes celles et ceux qui refusent la destruction de notre système de protection sociale et la violence des politiques néo-libérales dont elle s’inspire à s’organiser et à rejoindre ces luttes de la manière qui leur convient le mieux.

    De notre côté, nous tâcherons d’y contribuer à travers la documentation de cette infrastructure numérique de surveillance que les dirigeant·es de France Travail mettent en place dans le cadre de la loi « Plein Emploi ». Nous appelons par ailleurs les personnes ayant connaissance des critères utilisés par les robots de contrôle à nous contacter à algos@laquadrature.net ou à déposer des documents de manière anonyme sur notre SecureDrop (voir notre page d’aide ici). Si vous le pouvez, vous pouvez nous aider en nous faisant un don.

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    References

    ↑1 Pour les chiffres de 2017, voir l’étude de Pôle Emploi « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi » disponible ici. Pour 2024, voir « Bilan du Contrôle de la recherche d’emploi » disponible ici. Pour les annonces d’Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir voir cet article de 2017 et cet article de 2021. L’objectif de 1,5 million a été annnoncé par Gabriel Attal en 2024, voir cet article.
    ↑2 « Information en vue d’une consultation sur le contrôle de la recherche d’emploi rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 9 et 10 octobre 2024, disponible ici.
    ↑3 A noter que le CRE rénové s’accompagne aussi d’une réduction des droits des personnes contrôlées afin de réduire le temps nécessaire à un contrôle. Il s’agit de mettre en place une procédure « flash » permettant de faire « l’économie de l’entretien téléphonique » et/ou de l’envoi d’un formulaire à la personne contrôlée, deux choses qui étaient systématiques jusqu’alors lors d’un CRE. En cas d’« avertissement avant sanction », la personne contrôlée disposera de 10 jours pour justifier de sa situation. Voir « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑4 « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central (CSEC) des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑5 La sélection des personnes relève d’un autre traitement algorithmique. Elles sont le fruit de requêtes ciblées (métiers en tensions…) et aléatoires, de signalements agence ou encore d’« alertes automatiques » incluant désormais certains des flux provenant de la « gestion de la liste ». Voir le document « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑6 Ces informations se basent sur des discussions avec des équipes de France Travail ayant eu accès aux résultats des profilages réalisés par les robots. Notons aussi l’existence d’une catégorie « erreur » pour les dossiers n’ayant pas pu être traités par l’algorithme.
    ↑7 « Information sur le pilote du contrôle de la recherche d’emploi (CRE) rénové », Comité Social d’Entreprise Central des 13 et 14 mars 2024, disponible ici.
    ↑8 Une grande partie de nos demandes d’accès aux documents administratifs restent sans réponse. Nous reviendrons sur ce point dans un article dédié.
    ↑9 L’avis de la CADA citant le directeur de France Travail est disponible ici.
    ↑10 Propos tenus lors du CSEC de France Travail du 22 novembre 2024.
    ↑11 On pense assez naturellement à un algorithme du type « arbre de décision ».
    ↑12 Voir le tableau 1 du document Le contrôle de la recherche d’emploi en 2023, France Travail, disponible ici. A noter que ce chiffre est passé à 20% dans les régions ayant expérimentées le CRE rénové avant sa généralisation. Voir la slide 15 de ce document présenté en Comité Social et Economique Central de France Travail le 9 octobre 2024.
    ↑13 A noter ici que l’effet de la loi « plein emploi » sur le nombre total de radiations n’est pas clair. En effet, une partie de la « gestion de la liste » – situations entraînant auparavant une radiation automatique tel que l’absence à un rendez-vous ou l’absence à formation – est transférée au CRE. Pour des statistiques sur les radiations et les sorties des personnes inscrites à France Travail est disponible ici sur le site de la DARES.
    ↑14 Voir Le contrôle de la recherche d’emploi en 2023, France Travail, tableau 2, disponible ici. Voir aussi le tableau 1 de l’étude « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi », Pôle Emploi, 2018.
    ↑15 C. Vives, L. Sigalo Santos, J.-M Pillon, V. Dubois et H. Clouet, « Chômeurs, vos papiers ! », 2023. Cet essai revient sur les aspects historiques, politiques et sociologiques du contrôle dans les politiques publiques de l’emploi. Concernant l’impact des contrôles, notons l’étude « Le contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi » publiée par Pôle Emploi en 2018, qui ne permet pas de conclure, tels que les résultats sont présentés, à un quelconque impact statistiquement significatif du contrôle.
    ↑16 V. Dubois, « Contrôler les assistés », Chapitre 10. Voir aussi l’article de Lucie Inland disponible ici, cet article du Monde et le rapport du Défenseur des Droits « La lutte contre la fraude aux prestations sociales » disponible ici. La Fondation pour le logement des défavorisés, le Défenseur des droits et le collectif Changer de Cap ont par ailleurs collecté de nombreux témoignages décrivant la violence vécue par les allocataires lors des contrôles. Difficultés de recours, contrôles répétés, suspension automatique des prestations sociales, intrusion humiliante dans les moindres recoins de la vie privée. Nous vous invitons à lire l’ensemble de ces témoignages disponibles ici.
    ↑17 C. Hentzgen, C. Pariset, K. Savary, E.Limon, « Quantifier le non-recours à l’assurance chômage », Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques, 2022, disponible ici. Céline Marc, Mickaël Portela, Cyrine Hannafi, Rémi Le Gall , Antoine Rode et Stéphanie, Laguérodie « Quantifier le non-recours aux minima sociaux en Europe », 2022, disponible ici.
    ↑18 Le nombre « d’heures d’activités hebdomadaires » à réaliser peut être diminué en fonction des difficultés personnelles (handicap, parent isolé…). Voir l’article 2 de la loi pour le « Plein Emploi ».
    ↑19 L’obligation d’inscription concerne aussi les personnes en situation de handicap suivies par Cap Emploi et les « jeunes » accompagnés par une mission locale ayant conclu un « Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie » ou un « contrat d’engagement jeune ». Voir l’article 1 de la loi pour le « Plein Emploi ».
    ↑20 L’article 3 de la loi pour le « Plein Emploi » prévoit notamment la possibilité pour un département de déléguer le « prononcé des mesures de suspension du versement du RSA » pour les personnes dont France Travail est l’organisme référent. L’article 2 de la même loi une coopération accrue entre France Travail. Il précise aussi que France Travail est en charge du contrôle du « Contrat d’Engagement » des personnes au RSA dont il est l’organisme référent et qu’il peut proposer au Conseil Départemental des sanctions (suspension/radiation) concernant le versement du RSA. Des précisions seront apportées par décret dont une version préliminaire a fuité dans la presse.
    ↑21 Voir notamment la déclaration de la CNCDH, l’avis du CNLE et cette étude publiée par le Secours Catholique, Aequitaz et ATD Quart Monde.
    ↑22 Voir notamment cet appel et cet article sur leur action au conseil départemental du Finistère. Vous pouvez les contacter à l’adresse ag-rsa-francetravail-brest chez riseup.net.

    https://www.laquadrature.net/2025/05/22/france-travail-des-robots-pour-controler-les-chomeurs%C2%B7euses-et-le

    #contrôle #surveillance #loi_plein_emploi #chômeurs

    –-
    voir aussi : https://seenthis.net/messages/1116620
    ping @karine4

  • [Affiches] En solidarité avec les attaques contre des maton.nes et la #loi_narcotrafic
    https://nantes.indymedia.org/posts/146271/affiches-en-solidarite-avec-les-attaques-contre-des-maton-nes-et-l

    “On relait ici les communiqués de #DDPF (Défense des Droits des Prisonniers Français) qui sont sortis après les attaques qui ont eu lieu entre le 12 et le 15 avril 2025 devant plusieurs prisons, écoles de maton.nes et logements de l’Administration Pénitentiaire. Ils ont été publiés sur un fil Telegram…

    #Attaque #Prison #Répression #Solidarité #France #Global

  • Les menaces sur l’État de droit en France
    https://radioparleur.net/2025/05/21/les-menaces-sur-letat-de-droit-en-france

    Le rapport annuel d’Amnesty International tire la sonnette d’alarme sur la situation des #Droits_humains dans le monde. L’ONG dénonce une dégradation continue des droits fondamentaux en France. Le rapport, publié le 28 avril,s’intitule « 2025, menaces sur l’État de droit ». La présidente d’Amnesty International France, Anne Savinel-Barras présente les principaux éléments du […] L’article Les menaces sur l’État de droit en France est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Amnesty_International #Discriminations #Libertés #Migrations #Mouvements_sociaux #Politique #répression

  • Collectif contre l’#islamophobie en Europe : des salariés français en garde à vue - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2025/05/societe-collectif-contre-lislamophobie-en-europe-des-salaries-francais-en-ga

    D’après nos informations, plusieurs salariés du CCIE, et le compagnon de l’une d’elle, ont été placés en garde à vue, après que leur domicile a été #perquisitionné tôt ce mardi 13 mai. Une #répression qui intervient deux jours après la marche contre l’islamophobie.

  • La #repressione interna (e esterna) in #marocco: il caso del Sahara Occidentale
    https://radioblackout.org/2025/05/la-repressione-interna-e-esterna-in-marocco-il-caso-del-sahara-occide

    Fine aprile, due giornalisti italiani del collettivo del centro di giornalismo permanente si trovavano nella capitale amministrativa del Sahara occidentale, quando gli è stato comunicato da agenti della sicurezza marocchina che non erano persone gradite sul territorio. Da lì, è partita una campagna di distorsione delle informazioni da parte della stampa marocchina, che è stata […]

    #L'informazione_di_Blackout ##maghreb ##saharaoccidentale
    https://radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/Garavoglia-1.wav

  • #Islamophobie : Retailleau souhaite interdire le port du #foulard à l’#université

    https://www.revolutionpermanente.fr/local/cache-vignettes/L880xH495/2126aeed22cd15977367e7f433883c-a4661.jpg

    Interrogé jeudi par RMC, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d’interdire le port du voile à l’université. Une nouvelle sortie raciste, quelques jours après l’attentat islamophobe qui a tué Aboubakar Cissé, qui illustre le rôle du gouvernement dans le renforcement de l’islamophobie d’Etat.

    Interrogé ce jeudi 1er mai sur le plateau de la chaîne RMC, le Ministre de l’Intérieur a réitéré son souhait d’interdire le port du voile à l’université, ressortant une proposition qu’il avait faite en janvier dernier.

    Cette mesure s’inscrit dans la continuité de son meeting, « Pour la République… La France contre l’islamisme », où Retailleau avait fait une véritable démonstration de l’islamophobie d’Etat, scandant la phrase ignoble « A bas le voile ! » Interrogé sur ses propos au regard du meurtre islamophobe d’Aboubacar Cissé dans une mosquée à La Grand-Combe vendredi dernier, Retailleau a affirmé n’avoir aucun regret. Après le vote au Sénat de l’interdiction du foulard dans le cadre des compétitions sportives, Retailleau redouble donc dans sa volonté de stigmatiser les musulmans, en agitant encore « un islamisme qui essaie d’implanter son étendard. » Le meurtre raciste d’Aboubacar, permis par l’islamophobie du gouvernement, avait été traité avec le plus grand des mépris par Bruno Retailleau, incapable de prononcer le nom de la victime et évoquant sa situation administrative irrégulière.

    Aujourd’hui, de nombreuses étudiantes font déjà face à des #discriminations sexistes et islamophobes sur leurs lieux d’études.. L’#acharnement contre les #femmes_musulmanes, chassées par l’Etat et ses relais dans tous les #espaces_publics, est au cœur de la stratégie de surenchère raciste et sécuritaire du ministre de l’Intérieur, qui aujourd’hui reprend programme et discours du RN avec grand enthousiasme.

    Une telle offensive n’est cependant pas sure d’être à l’ordre du jour. En effet, des divergences s’expriment au sein du gouvernement qui a déjà retoqué cette proposition en janvier. Ainsi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Philippe Baptiste a de son côté affirmé lors d’un entretien accordé à Sud Radio qu’il ne fallait pas interdire le voile à l’université.. Une telle position n’est en rien une question de conviction puisque l’ensemble de la macronie a défendu avec force l’interdiction des #Abayas, mais une question de rapport de force : l’interdiction du voile à l’université pourrait en effet ouvrir la voie à une importante contestation au sein de la jeunesse.

    Si Bruno Retailleau incarne le pôle le plus droitier du gouvernement, avec Gérald Darmanin désormais ministre de la Justice, l’ensemble du gouvernement est aligné des politiques profondément racistes. La violente #répression qui s’abat contre les organisations, comme #Urgence_Palestine et la #Jeune_Garde, menacés de #dissolution, illustrent la volonté du gouvernement Macron de mettre le #mouvement_social au pas. Face à ces #attaques, il est plus que jamais urgent de construire la riposte contre l’offensive anti-démocratique, et les menaces de dissolutions. Dans ce combat, mais aussi contre la répression étatique de notre camp social, le mouvement ouvrier a un rôle central à jouer.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Islamophobie-Retailleau-souhaite-interdire-le-port-du-foulard-a
    #voile #interdiction #Bruno_Retailleau #ESR #université
    ping @karine4

  • Fragments de zad : récits croisés de Notre-Dame-des-Landes
    https://www.terrestres.org/2025/04/16/fragments-de-zad

    “Dans quoi me suis-je embarqué·e ?”, s’est-on demandé la première fois qu’on y est allé. Et puis on n’a cessé d’y revenir, on y a même habité. Et quand on était loin, on brûlait d’y aller. De l’initiation politique à la violence des expulsions en passant par les chantiers ou les fêtes, extraits d’un récit à huit voix sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, aussi captivant que beau. L’article Fragments de zad : récits croisés de Notre-Dame-des-Landes est apparu en premier sur Terrestres.

    #Habiter #Luttes #Répression #Territoire #Zads

  • "Il y a une vraie crainte de se faire contrôler" : En #Mauritanie, les vagues d’arrestations de migrants sèment la peur

    Depuis presque deux mois, les #arrestations de personnes en situation irrégulière sont quasi-quotidiennes en Mauritanie. Après un passage en #détention, elles sont ensuite renvoyées aux frontières avec le Sénégal ou le Mali. Un climat qui sème la #peur dans le pays où sont présents quelque 200 000 migrants.

    « Surtout pour les migrants Subsahariens, la situation peut être qualifiée de critique », estime Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, contacté par InfoMigrants. Depuis fin-février, la Mauritanie mène une campagne d’arrestations et d’#expulsions de migrants en situation irrégulière. Selon l’OIM en 2024, ils sont environ 200 000 migrants en Mauritanie. « C’est tous les jours qu’il y a des #refoulements. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail... Les refoulements ne touchent plus que les migrants en transit mais tout le monde », raconte l’associatif.

    De nombreux migrants arrêtés sont envoyés notamment à #Rosso, au #Sénégal, à la frontière mauritanienne. C’est le cas de Diallo, arrêté par la police à Nouakchott, la capitale. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Pendant deux jours, on est enfermés dans un centre où si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il à RFI.

    Même scène pour Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, qui a été expulsée à Rosso malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « (Un policier) m’a attrapé à la maison, j’étais couchée donc, il (est venu), il (a cogné). Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y avait pas à manger », confie la jeune femme à RFI.

    « Les gens se cachent »

    Si les précédentes vagues d’interpellations touchaient principalement les migrants interceptés en partance vers l’Europe, cette fois-ci, tous les profils semblent concernés. Adamou*, un étudiant d’une trentaine d’années craignant de se faire refouler à son tour malgré sa carte d’étudiant, a décidé de faire un aller-retour au Sénégal pour assurer son avenir en Mauritanie. « Comme ça si on me contrôle, je peux dire que j’ai un visa pour 3 mois », explique-t-il à InfoMigrants. Car lorsqu’un ressortissant d’un pays de la Cédéao rentre en Mauritanie, il dispose d’un visa valable 90 jours.

    Selon lui, nombre de ses compatriotes en Mauritanie ont été arrêtés puis refoulés. « Certains avec qui je suis en contact sont à Rosso mais le Sénégal ne veut pas d’eux, d’autres ont été renvoyés vers le Mali. Il y en a un aujourd’hui qui est à Bamako », indique-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, il y a une vraie crainte de se faire contrôler et arrêter. Chaque jour ça arrive ».

    Et cette peur se ressent dans les rues, selon Abdoulaye Diallo. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », raconte-t-il.

    « Ici, les migrants vivent du #travail_informel parfois depuis plusieurs années »

    Une situation qui risque de plonger nombre de personnes en situation irrégulière dans la #précarité car l’augmentation des arrestations et des contrôles « crée un #climat_répressif », analyse une humanitaire, contactée par InfoMigrants, qui a souhaité rester anonyme. « Depuis le mois de mars, les arrestations ne sont plus uniquement liées aux interceptions et débarquements de pirogues en direction de l’Europe », dit-elle.

    Pour éviter d’être arrêtés, les migrants sont de plus en nombreux à demander un titre de séjour. Ainsi, « les services d’enregistrement de migration sont débordés et il y a énormément de queues », explique l’humanitaire. À ça, « il faut ajouter les nouveaux visas électroniques ». Ainsi, entre le nouveau système et l’augmentation de la demande, « on a un ralentissement général de la #régularisation ». « Ils auraient pu laisser un délai avant d’arrêter les gens afin qu’ils puissent faire les demandes », souffle Amadou.

    « Un travail de routine »

    Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères interrogé par RFI, Mohamed Salem Ould Merzoug, « il n’y a pas, à proprement parler, de mesures particulières enclenchées ». « Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : appliquer la règle de droit et être très ferme, par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier », a-t-il dit.

    Ces opérations sont « un travail de routine », concernant des migrants n’ayant pas régularisé leur situation, selon le ministre qui n’a pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Il assure que sur les 130 000 migrants recensés en 2022, seulement 7 000 ont renouvelé leur titre de séjour.

    Dans ces vagues d’arrestation, certains y voient un lien avec l’#accord conclu entre la Mauritanie et l’#Union_européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

    Ces dernières années, la Mauritanie est devenue l’un des premiers points de départ des migrants en direction de l’Europe. En 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique en 2024, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno de l’ONG espagnole.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64098/il-y-a-une-vraie-crainte-de-se-faire-controler--en-mauritanie-les-vagu
    #rafles #migrations #réfugiés #répression

    voir aussi :
    La Mauritania di nuovo nel mirino della Spagna e dell’Unione europea
    https://seenthis.net/messages/1069805

    Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?
    https://seenthis.net/messages/1044463

    L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine
    https://seenthis.net/messages/1041503

    • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de #détresse »

      Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.

      « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures.

      Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
      « Nous n’avons pas assez pour tout le monde »

      Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.

      « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants.

      Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
      « On ne peut pas jeter les gens comme du bétail »

      Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.

      « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ».

      Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours ».

      « Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue », commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.

      Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir.

      Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient »

      Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne.

      En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe.

      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée », assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés.

      « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

    • #Mauritanie : le nombre de « #retours_volontaires » via l’#OIM a doublé par rapport à l’année dernière

      Depuis le début de l’année, 322 migrants ont bénéficié d’un « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Ils n’étaient que 150 en 2024 sur la même période. Une hausse qui s’explique notamment par la politique migratoire de Nouakchott : depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière.

      Les « retours volontaires » de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se multiplient en Mauritanie. Entre le 1er janvier et le 16 mai, 322 migrants ont été rapatriés dans leur pays, a déclaré l’agence onusienne à InfoMigrants.

      C’est plus du double par rapport à la même période l’année dernière durant laquelle 153 « retours volontaires » avaient été effectués. Et sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM Mauritanie a facilité 995 rapatriements.

      Selon l’organisation, les personnes ayant bénéficié de ce programme proviennent « principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, de la Corne de l’Afrique, ainsi que, dans une moindre mesure, d’Asie du Sud ».
      « J’attends que l’OIM me recontacte »

      C’est le cas d’Oumar, un Gambien de 29 ans, qui vit à Nouakchott. Il s’est rendu aux locaux de l’OIM le 30 avril dernier pour faire une demande de « retour volontaire ». « Sur place, il y avait des ressortissants de pleins de pays. J’ai simplement déposé une demande avec ma carte d’identité. Ils ont pris mon numéro et maintenant, j’attends que l’OIM me recontacte », explique-t-il à InfoMigrants.

      Installé en Mauritanie depuis près d’un an, le jeune homme explique que c’est « le climat actuel » qui l’a poussé à demander un rapatriement.

      Depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière dans le pays. « Au début du mois de mars, c’était le pire. C’était très compliqué. Les gens se faisaient arrêter. Il y avait la police partout, parfois même sur les lieux de travail », raconte encore Oumar.

      « Quand je vois ce qui arrive à d’autres migrants, expulsés vers les frontières, je préfère partir avant que ça ne m’arrive », ajoute-t-il. Une fois arrêtés, les exilés sont emmenés dans des centres de rétention avant d’être expulsés. Les Africains sont envoyés aux frontières avec le Mali et le Sénégal. Les Asiatiques, eux, sont expulsés à travers des vols.

      À Rosso, ville transfrontalière entre le Sénégal et la Mauritanie, des dizaines de migrants arrêtés par les autorités de Nouakchott patientent actuellement dans l’attente d’un retour dans leur pays. « Côté Sénégal, une cinquantaine de Guinéens vivent à la Croix-Rouge et attendent leur ’retour volontaire’, parfois depuis plusieurs semaines », détaille Mamadou Dia, membre de la Croix-Rouge à Rosso.

      Une fois recontacté par l’OIM, Oumar devra passer deux entretiens « pour évaluer la composition familiale, vérifier les documents, recenser les vulnérabilités et discuter des modalités du retour », indique l’OIM. Puis, après un examen médical, il sera raccompagné en Gambie.

      Le dispositif peut mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. « Le délai d’un ’retour volontaire’ varie en fonction du pays de retour, la situation administrative de la personne, la composition familiale, la présence de vulnérabilités, ainsi que la disponibilité ou non de documents de voyage », signale l’organisation.
      Empêcher les départs vers les Canaries

      Nouakchott intensifie ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière qui a souvent pour projet de rejoindre les Canaries espagnoles, via l’Atlantique. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025.

      La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est devenue le principal lieu de départ des canots arrivés dans l’archipel espagnol, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras. Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés ont atteint les Canaries, du jamais vu.

      Ce tournant dans la politique de Nouakchott s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord avec l’Union européenne, inquiète de voir cette route migratoire se réactiver. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould, a mis en avant la nécessité de lutter contre une migration qui n’est plus « individuelle » mais « une activité transfrontalière organisée » et a dénoncé « une augmentation sans précédent du nombre d’étrangers en situation irrégulière ».

      Depuis le début de l’année, le nombre d’arrivées aux Canaries a, lui, chuté. Entre le 1er janvier et le 15 mai 2025, 10 882 personnes sont arrivées dans l’archipel, soit une diminution de 34,4% par rapport à la même période en 2024 durant laquelle 16 586 migrants avaient atteint les iles espagnoles.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64696/mauritanie--le-nombre-de-retours-volontaires-via-loim-a-double-par-rap

  • Liber?TAZ: storie di #rave e #repressione
    https://radioblackout.org/2025/04/libertaz-storie-di-rave-e-repressione

    A La Cassa, a 20 km da Torino domenica mattina un gruppo di persone è stato violentemente aggredito da carabinieri e polizia all’uscita da un rave che era iniziato il giorno prima. Circa 500 persone durante la notte, e 300 la mattina stavano mettendo via e andandosene pacificamente. Fuori, ad assediare lo spazio d’uscita, c’erano […]

    #L'informazione_di_Blackout #Taz

  • Emprisonnement de Christian Tein : la Cour de cassation valide la répression coloniale de l’Etat français
    https://www.revolutionpermanente.fr/Emprisonnement-de-Christian-Tein-la-Cour-de-cassation-valide-la

    Mardi 8 avril, la plus haute juridiction française a confirmé l’incarcération en métropole de Christian Tein, militant indépendantiste de la CCAT, à plus de 17 000 km de chez lui. Une décision qui légitime les méthodes coloniales de l’Etat français pour réprimer la lutte pour l’autodétermination de la Kanaky.

    https://www.revolutionpermanente.fr/local/cache-vignettes/L880xH495/adb853a2f1d02b26bf2e6125bf7760-50283.jpg?1744311558

    #répression #colonisation #kanaky

  • « Je suis fier d’avoir donné à manger » : un employé d’aéroport licencié pour avoir offert des sandwichs invendus à des SDF
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/je-suis-fier-d-avoir-donne-a-manger-un-employe-d-aeropo
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/ekAXiGRfHgEixXiJMTuCqV-THKQ/930x620/regions/2025/04/12/maxstockfr268791-67fa89f8849fb872251797.jpg
    Les sandwiches, bientôt périmés, étaient donnés à des SDF mais aussi à des femmes de ménages et des agents de sécurité. • © Patrick Lefevre / MAXPPP

    Terminal 1, Sabri était garçon de comptoir-limonadier. Pendant 30 ans, il remplissait un chariot avec des invendus alimentaires de Starbuck et Prêt-à-manger. Il allait ensuite à la rencontre des SDF de l’aéroport et leur offrait cette nourriture destinée à être jetée, les dates de péremption étant très proches.

    80 SDF dans tout l’aéroport

    "Je commençais par les SDF, on les connaît tous. Il y en a qui sont là depuis plus de 20 ans. Je connais une femme adorable, d’une grande dignité qui ne demande jamais rien, même pas un verre d’eau. Une autre lave son linge ici et puis l’étend". Ils sont des dizaines à Marseille-Provence, 80 dans tout l’aéroport selon Sabri.

    La distribution des invendus s’étend ensuite aux femmes de ménage et aux agents de sécurité. Sabri raconte que les femmes de ménage sont celles de l’aéroport, "elles nettoyaient chez nous en échange de nourriture". Il dit qu’il ne s’est jamais caché, que tout se passait dans la plus grande transparence, sous les caméras de vidéosurveillance. "Ma direction était au courant, le directeur opérationnel de l’aéroport aussi" affirme-t-il. "Il y avait une surproduction, mon supérieur me disait que c’était bien comme ça, de continuer. Sinon, il était obligé de sortir de l’enceinte de l’aéroport pour jeter dans des poubelles spéciales, ça a un coût".

  • « Le #racisme_environnemental est un angle mort des #luttes écologiques », dénonce le juriste #William_Acker

    Une #proposition_de_loi visant à « réformer l’accueil des #gens_du_voyage », examinée le 3 avril à l’Assemblée nationale, est portée par le député Horizons Xavier Albertini. Elle introduit la notion de « #préjudice_écologique », parmi les facteurs aggravants liés à une #occupation_illicite. Le point avec le Brestois William Acker, juriste et délégué général de l’Association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC).

    Réfléchir aux enjeux de la mobilité, dans le cadre d’un durcissement des lois sur les installations illicites. Voilà la mission confiée au député (EPR) Ludovic Mendes par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en février. Sa proposition de loi « pour la #répression des occupations illégales et l’amélioration de l’#accueil des gens du voyage », a été déposée le 4 février 2025 sur le bureau de l’Assemblée nationale. Certaines de ses dispositions ont ensuite été introduites en commission des lois dans un autre texte, porté cette fois par le député Horizons Xavier Albertini.

    Plus de vingt ans après la loi de « sécurité intérieure » du 18 mars 2003, le bloc gouvernemental et le Rassemblement national militent pour renforcer les sanctions « lorsqu’il y a un délit d’installation illicite sur une propriété privée ou publique au moyen d’un véhicule automobile ». L’article 2 de la proposition de loi Albertini « ajoute le préjudice écologique, ou l’imminence de ce dernier comme constituant un nouveau motif de trouble à l’ordre, l’ordre public écologique, à la liste des motifs légaux d’évacuation forcée en vigueur en cas d’installation illicite ».

    Un article de loi qui, s’il devait être voté, renforcerait « le racisme environnemental, dont sont déjà victimes les Voyageurs », et consacrerait le détournement d’un principe, visant « à poursuivre et punir les grands pollueurs et non à devenir une menace juridique envers une partie de la population », dénonce auprès de Splann ! William Acker.

    Mise à jour du 5 avril 2025

    Examinée le 3 avril dans le cadre de la « niche parlementaire » du groupe Horizons, la proposition de loi « pour réformer l’accueil des gens du voyage » a été retirée par son auteur, Xavier Albertini, conscient qu’elle ne pourrait pas être votée avant minuit en raison des 115 amendements déposés sur le texte émanant majoritairement des bancs du Nouveau Front populaire. Dans un communiqué, le député a indiqué que son travail se poursuivrait par le biais d’un groupe de travail amorcé par le ministère de l’Intérieur et le dépôt d’une nouvelle proposition de loi transpartisane.

    Splann ! : En 2022, vous avez reçu le Prix du livre d’écologie politique pour votre ouvrage « Où sont les gens du voyage ? » Une cartographie précise qui établit un lien direct entre l’endroit où l’on vit et les différents degrés de racisme pouvant en découler…

    William Acker : Il s’agit d’une référence à la notion de racisme environnemental. Les premiers à l’avoir théorisée sont les militants des droits civiques afro-américains. Dans le contexte d’une Amérique post-ségrégationniste, ils ont démontré qu’il existe une corrélation très forte entre discriminations raciale et environnementale. Et même si, chez nous, on ne parle pas de race, l’inventaire des aires d’accueil que j’ai réalisé, en 2021, confirme que l’on peut voir le racisme du ciel.

    C’est-à-dire ?

    W.A : Que dans notre pays, les zones de stationnement pour gens du voyage sont toujours situées en proche banlieue ou en périphérie. Bordées par des sites industriels ou de traitement des déchets. Le plus souvent, à proximité des centres de rétention administrative ou des mosquées.

    Pour autant, ce constat permet-il de transposer cette notion de racisme environnemental en France ?

    W.A : A priori, non. Mais deux éléments m’ont incité à le faire. D’abord, cette étude de 2019 du Bureau européen de l’environnement démontrant que les quartiers roms d’Europe de l’Est se situent quasi systématiquement en zones fortement polluées. Ensuite, le fait qu’en France, le statut des gens du voyage est juridiquement différent du droit commun s’appliquant à l’immense majorité de nos concitoyens. Or, dès que des lois ciblent une partie de la population, il y a racisme. Si vous ajoutez à cela mon inventaire des aires d’accueil, on peut dire qu’il existe une forme de racisme environnemental, en France.

    Cette double discrimination touche-t-elle d’autres personnes que les Voyageurs ?

    W.A : En élargissant la focale, on constate que le racisme environnemental touche également toutes celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de vivre en habitat mobile ou léger. Les travailleurs pauvres, les travailleuses du sexe, les exilé·es. Ces précaires, au sens large, qui sont indirectement visés par la proposition de loi du député Ensemble pour la République, Ludovic Mendes.

    Que dit exactement cette proposition de loi ?

    W.A : Qu’il faut « rééquilibrer la répression visant les installations illicites, tout en améliorant les conditions d’accueil des gens du voyage ». A quelque chose près, une reprise de cette vieille idée qui consiste à voir les Voyageurs comme un groupe marginal nécessitant « une réforme sociale » constante. Or, depuis les années 1950, on sait qu’ajouter de nouveaux dispositifs à ceux déjà existants ne résout en rien cette impossibilité légale de s’établir dans la commune de son choix. J’en veux pour preuve les métropoles brestoises et rennaises où l’on dénombre entre 100 et 200 familles en errance. Toutes contraintes au stationnement illicite, faute de places disponibles dans les aires d’accueil dédiées.

    Face à ce manque structurel de places, de plus en plus de Voyageurs se voient dans l’obligation d’acheter des terrains privés…

    W.A : Oui, mais des terrains en zones de loisirs ou agricoles. Ce qui les empêche, légalement, de s’y installer à l’année. Résultat, ce qui devait être une réponse au manque structurel, dont vous parlez, devient un problème supplémentaire à gérer. Faute d’avoir été correctement renseignée ou accompagnée par les collectivités, la majorité des gens du voyage en situation d’installation illicite, le sont sur leur propre terrain !

    Et, comme si cela ne suffisait pas, Ludovic Mendes a décidé de s’engouffrer dans la brèche pour instaurer un principe d’application de mesures de mise en demeure des propriétaires, en cas de « motif d’intérêt général lié au préjudice écologique ». Une double peine supplémentaire, infligée aux Voyageurs. Où l’on voit qu’au nom de la protection environnementale, on peut rapidement glisser vers une forme de régulation des plus précaires.

    On pourrait aussi voir cette disposition comme un moyen de lutter plus efficacement contre les infractions environnementales ou les entorses aux règles de salubrité publique ?

    W.A : Bien sûr. Et l’on pourrait aussi espérer que cette notion de « préjudice écologique » soit brandie avec la même célérité lorsque ce « motif d’intérêt général » impliquera des groupes industriels, dont les installations provoqueront des pollutions en ville. La réalité, c’est que cette proposition de loi n’a qu’un objectif : stigmatiser encore davantage les Voyageurs, en les faisant passer pour des pollueurs qui n’ont aucune conscience de l’environnement dans lequel ils vivent.

    Ce qui est cocasse, quand on sait que la majorité des aires d’accueil sont construites sur de larges dalles de béton, sans arbre ni gazon. Ce qui est absurde, quand on se souvient que la notion de « préjudice écologique » a fait son entrée dans le droit moderne, suite au procès en cassation de l’Erika, en 2012. Dans son essence même, ce dispositif législatif vise à poursuivre et punir les grands pollueurs. Aussi, il devrait continuer à servir de moyen de régulation du capitalisme écocidaire et non de menace juridique envers une partie de la population.

    Selon vous, comment peut-on expliquer ce détournement d’usage du « préjudice écologique » ?

    W.A : En reconnaissant simplement que le racisme environnemental est un angle mort des luttes écologiques. Je prends un exemple. À l’été 2023, j’étais invité aux universités d’été des Écologistes pour évoquer cet enjeu. Au fur et à mesure que je parlais, je sentais qu’une partie de la salle était comme sonnée. De l’aveu même de certain·es militant·es, la question des gens du voyage et des aires d’accueil n’a jamais été identifiée comme un enjeu de la lutte écologique.

    On retrouve d’ailleurs ce genre de discours avec les habitant·es des quartiers populaires. Comme si les uns et les autres étaient étrangers à ces combats. Comme s’ils n’avaient rien à dire là-dessus, alors même que je démontre dans cette cartographie inédite que les Voyageurs comptent parmi les premières victimes des différentes pollutions de l’air, de l’eau et des sols. Dans un cas comme dans l’autre, on oublie d’écouter les premiers concernés et on calque nos vieux schémas de pensée sur des combats actuels. Cela participe non seulement à une forme de délégitimation de ces personnes, mais établit une sorte de hiérarchie des luttes entre les barrières légales à faire tomber, et les autres.

    Que voulez-vous dire par là ?

    W.A : Prenons l’exemple de la tiny house et de la caravane. Dans le premier cas, le mode de vie bohème est sublimé. Et, comme par magie, les règles d’urbanisme s’assouplissent, les PLU s’aménagent. Dans le deuxième cas, le nomadisme est vu comme une mobilité « à rééquilibrer », « à contrôler », « à sédentariser ».

    C’est exactement ce qu’il est en train de se passer à Saint-Brieuc. Cette ville est à la fois l’une des collectivités bretonnes les plus dures en matière de politique d’accueil des Voyageurs et pionnière dans l’accueil étudiant avec son Ty-Village.

    Je tiens à préciser que je n’ai rien contre ce projet et que je ne nie pas les actes de délinquance liés à certains Voyageurs de cette agglomération. Mais si je prends cet exemple, c’est pour pointer l’hypocrisie de ce double discours qui interdit aux « mauvais nomades » le droit de vivre dans leurs caravanes, en même temps qu’il érige ce mode de vie comme une solution possible aux problèmes écologiques et de mal-logement, notamment grâce aux tiny houses.

    Au-delà de la violence du procédé, ce double discours implique l’instauration d’un double standard : des facilités législatives, d’un côté ; des barrières légales, de l’autre. Face à cette hypocrisie, on se doit de répondre par la convergence des luttes sociales et écologiques. Parce que si l’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage ; l’écologie sans lutte antiraciste revient à peindre la domination en vert.

    https://splann.org/le-racisme-environnemental-est-un-angle-mort-des-luttes-ecologiques
    #écologie

  • A Letter to Columbia, by Mahmoud Khalil • April 5, 2025
    https://www.columbiaspectator.com/opinion/2025/04/04/a-letter-to-columbia

    Editor’s Note: This op-ed was dictated by Mahmoud Khalil, SIPA ’24. Spectator verified this with his Attorney Amy Greer and conducted its regular editing process. Khalil is currently detained at the Central Louisiana ICE Processing Center.

    #palestine #répression

  • La droite imite Trump et attaque l’#ESS

    Si jusqu’à présent seul le Rassemblement national constituait une menace pour l’économie sociale et solidaire (ESS), le consensus républicain l’entourant semble s’éroder depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

    En région #Auvergne-Rhône-Alpes, le précédent président et actuel président du groupe dit de « La Droite républicaine » à l’Assemblée nationale, #Laurent_Wauquiez s’était surtout illustré par l’affaire du « Dîner des Sommets » à 180 000 euros, des déjeuners coûteux et des sondages en série.

    Il a ouvert le feu en début d’année en supprimant la totalité de sa #subvention à la #Chambre_régionale_de_l’ESS (#Cress), soit 230 000 euros et un quart de son #budget. Et ce au mépris de la #loi qui prévoit que la région, en partenariat avec l’Etat, doit conclure une #convention_d’agrément avec celle-ci afin qu’elle puisse mettre en œuvre les missions qui lui sont confiées.

    C’est une atteinte plus grave encore aux #libertés_associatives que sept députés Les Républicains (LR) viennent de commettre en proposant la triple #suppression du #Conseil_supérieur_de_l’ESS, une instance consultative placée auprès de Bercy dont les membres sont bénévoles, les Cress dont le budget alloué par l’Etat n’est en moyenne que de 80 000 euros, et ESS France qui représente l’ensemble des mouvements de l’ESS dont la subvention de 500 000 euros pèse bien peu en comparaison des soutiens de l’Etat à hauteur de 600 millions d’euros pour les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et de 250 millions d’euros pour les Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA).

    Une atteinte aux libertés associatives

    La suppression des Cress comme d’#ESS_France n’est par ailleurs pas du ressort de l’Assemblée nationale car, si leurs missions sont organisées par la loi, elles sont constituées en associations. Leur suppression par la loi serait donc une #répression de la #société_civile sans équivalent depuis la guerre.

    Ces #amendements, déposés dans le cadre de l’examen du #projet_de_loi de #simplification_de_la_vie_économique, ont heureusement été rejetés en commission. Ils ont cependant de quoi étonner, tant parce qu’ils peuvent difficilement prétendre à la résorption des déficits de l’Etat au regard des montants engagés, que parce qu’ils se font sans considération de la ministre en charge de l’ESS, Véronique Louwagie, pourtant issue du groupe de La Droite républicaine.

    Excès de zèle ? Simple cafouillage ? Ou début de fronde chez Les Républicains ? Le président d’ESS France, Benoit Hamon, pointe à juste titre que cette initiative relève de la « #post-vérité » digne de Donald Trump ou d’Elon Musk puisque le chiffre avancé d’un #coût de fonctionnement de 15,6 millions d’euros d’ESS France est totalement faux et grotesque. Son budget n’est que de 2 millions d’euros.

    Certes l’ESS a le plus souvent été soutenue par des gouvernements de gauche depuis son institutionnalisation par Michel Rocard en 1981 (création d’une délégation interministérielle et d’un Institut de développement de l’économie sociale, intégration au Plan, adoption d’une loi, etc.). Mais jusqu’à présent elle a toujours fait l’objet d’un consensus transpartisan en raison de sa participation à l’#intérêt_général.

    La IIIe République elle-même, pour renforcer sa légitimité sociale après avoir éloigné le risque d’une restauration monarchique, s’est beaucoup reposée sur l’économie sociale dans la conception et la mise en œuvre de ses politiques de solidarité.

    Le 3 mars dernier, la ministre Véronique Louwagie, annonçant devant le Conseil supérieur l’élaboration d’une stratégie nationale de l’ESS, soulignait que celle-ci ne devait pas être celle « d’un gouvernement ou d’un camp politique : elle doit être celle de notre pays ».

    L’ESS : un enjeu européen

    Cette stratégie est en effet exigée par l’Europe. Chaque Etat membre doit s’en doter d’ici la fin de l’année. Alors que la France et les pays latins sont souvent apparus isolés en matière d’ESS sur le vieux continent, cette politique bénéficie aujourd’hui d’une assise plus large grâce au soutien en particulier de l’Allemagne et de la Pologne.

    Cette orientation résiste à la vague conservatrice des dernières élections européennes, puisqu’il y a toujours une commissaire qui doit appliquer le plan d’action en faveur de l’économie sociale, la roumaine Roxana Minzatu, ainsi qu’un intergroupe dédié au Parlement européen.

    Des craintes existent aujourd’hui au niveau européen de ne considérer l’ESS que comme une économie réparatrice, cantonnée aux politiques de l’emploi alors qu’elle est parvenue ces dernières années à être reconnue par la Commission européenne comme l’un des quatorze écosystèmes industriels européens.

    A l’heure où la #souveraineté_industrielle est mise à l’agenda, elle pourrait prétendre à une place plus importante en Europe. N’obéissant pas aux diktats financiers, les emplois de l’ESS sont le plus souvent des emplois non délocalisables. Les entreprises détenues par leurs salariés, à l’image des sociétés #coopératives et participatives (#Scop), survivent par ailleurs plus longtemps et ont une meilleure #productivité.

    L’ESS pourrait même contribuer à réconcilier l’exigence de #compétitivité avec la #transition_écologique. C’est ce que démontre un rapport d’experts européens sur les clusters d’innovation sociale et écologique (https://www.lelabo-ess.org/system/files/inline-files/ET0621205FRN.fr%20%282%29.pdf) qui, à l’instar des #pôles_territoriaux_de_coopération_économique (#PTCE) en France, regroupent une diversité de parties prenantes (ESS, entreprises, société civile, pouvoirs publics, enseignement et recherche) pour « améliorer la prospérité et la régénération économique, écologique et sociétale locale en facilitant la coopération, la mise en commun des ressources et le renforcement des capacités d’innovation ».

    Ainsi, plutôt que de chercher à détruire l’écosystème de l’ESS sous couvert de #simplification, les représentants de la nation devraient au contraire le renforcer. Une solution simple et sans surcoût serait de réorienter vers les Cress une part de la taxe parafiscale1 attribuée aux CCI et aux CMA correspondant aux contributions des organisations de l’ESS. Aux élus de retrouver leur boussole républicaine.

    https://www.alternatives-economiques.fr/timothee-duverger/imite-trump-attaque-less/00114509
    #économie_sociale_et_solidaire #France #attaque