Les mégabassines ou un « Hold up » sur l’eau | Le Club
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La gestion de la ressource hydrique devient primordiale : dans le podcast « dernières limites » d’Audrey Boehly, l’hydrologue Florence Habets tire un bilan alarmant de la situation : à l’heure où la pénurie d’eau potable s’accroit jusqu’à menacer 50 % de l’Humanité à l’horizon 2050, la part de l’industrie dans la consommation d’eau et le rejet d’eaux polluées reste importante - 25% de la consommation globale - tandis que l’agriculture se taille la part du lion - 75% - C’est donc dans ces deux domaines que les mesures d’économie apparaissent cruciales.
La question des bassines s’inscrit dans un contexte de déficit pluviométrique, affectant les différentes régions de manière très inégale : au mois de janvier 2022, le déficit de précipitation atteignait 45% sur l’ensemble du pays avec une situation particulièrement critique pour le sud-est de la France, où le déficit approchait les 100%. Or il faut se rappeler que l’hiver est la période de recharge des nappes phréatiques. Un communiqué de presse émanant du Service Géologique National nous dit que « les niveaux des nappes à l’entrée de l’hiver 2022-2023 sont nettement inférieurs à ceux de l’année dernière, deux-tiers des nappes affichant toujours des niveaux sous les normales mensuelles ». Or, comme il ne faut pas compter sur la pluviométrie naturelle pour alimenter ces mégabassines, c’est dans ces mêmes nappes phréatiques en déficit que l’on va chercher par forage l’eau qui les remplira et accessoirement, par des prélèvements dans les rivières. A proximité du Marais Poitevin, ces prélèvements menaceraient d’assèchement cette importante zone humide.
Au simple vu de ces données, il n’est pas besoin d’être un expert pour comprendre que les pouvoirs publics ne sont plus à une aberration près puisqu’ils autorisent la multiplication de ces imposants réservoirs d’eau. Mais, plus encore, ils les protègent en envoyant la troupe et justifient un niveau de flicage digne des grandes affaires criminelles envers les opposants en inventant le concept « d’écoterroristes ». Il s’agit là d’une criminalisation de ceux qui portent la raison au profit des véritables criminels environnementaux. C’est aussi la lutte du pot de terre contre le pot de fer : Les autorisations préfectorales pour les bassines de Charente Maritime ont fait l’objet d’une annulation par la cour d’appel pour insuffisance d’étude d’impact sur l’environnement et tout porte à croire qu’il en sera de même pour la bassine de Sainte Souline. En Ile de France, c’est celle de Banthelu (Val d’Oise) qui n’a fait l’objet d’aucun permis de construire. C’est le monde à l’envers : les uns agissent en toute illégalité et ce sont les autres qui font l’objet de poursuites judiciaires !
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