• Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme

  • France : #Gravelines : #EDF déverse des #déchets (trop) radioactifs en mer

    Quand l’industriel prend la nature pour une décharge

    Début décembre 2023, la centrale de Gravelines (Hauts-de-France) a déversé dans la mer les déchets liquides radioactifs qu’elle produit. Les alarmes ont retenti au bout de quelques secondes, alertant sur leur niveau de radioactivité et de dangerosité.

    La bonne nouvelle c’est que les alarmes fonctionnent. La mauvaise c’est que EDF prend la mer pour une décharge et y déverse ses déchets sans vérifier avant ce qu’il y a dedans. Il aura fallu 23 secondes pour que les alarment se déclenchent et que les rejets soient arrêtés. Durant près d’une demie minute, EDF a déversé dans la nature trop de radioactivité, plus que ce qui lui est autorisé.

    Les réacteurs nucléaires produisent lors de leur fonctionnement toutes sortes de déchets et de résidus, chimiques et/ou radioactifs, de différents niveau de dangerosité. Certains sont liquides, d’autres gazeux, d’autres solides. Seuls les déchets solides sont envoyés vers des filières extérieures, les substances liquides et gazeuses finissent dans la nature, après avoir été plus ou moins traitées. C’est que EDF, comme toutes les industries, a obtenu des autorités un droit à polluer : il a des autorisations de rejets. Mais il ne peut pas déverser n’importe quoi n’importe quand n’importe où dans la nature, il y a des conditions précises et des limites fixées pour les rejets de chaque substance.

    C’est justement ces autorisations que EDF n’a pas respectées. Il a lancé le déversement du contenu d’un réservoir de déchets liquides produits en zone nucléaire dans la nuit du 2 au 3 décembre 2023, sans en vérifier au préalable la teneur. Au bout de 23 secondes les alarmes signalant trop radioactivité se sont déclenchées, et les rejets en mer ont été interrompus. EDF ne dit pas si tout ce qui a été déversé durant ces 23 secondes a été récupéré ou pas. Il est probable qu’une partie du contenu du réservoir radioactif ait atteint la mer avant que EDF ne ferme les écoutilles. L’industriel ne précise pas non plus quels types de radioéléments étaient présents, ni en quelle concentration, pas plus qu’il ne dit quelle(s) limite(s) a été dépassée.
    Une chose est sûre : ces limites existent pour limiter la dangerosité de ces rejets. Selon leur niveau de concentration, les substances radiochimiques peuvent être très néfastes, pour l’homme et pour les écosystèmes. EDF a prévenu les autorités quelques jours après l’incident. Le public lui, ne sera averti que 3 semaines après, par un bref communiqué qui n’explique rien.

    Pourquoi les équipes de conduite ont autorisé ce rejet radioactif alors qu’il ne respectait pas les limites ? Problème de place et d’espace de stockage de ces déchets liquides produits en permanence sur le site nucléaire ? « Oubli » d’une étape dans la procédure ? Quoiqu’il en soit, l’incident montre bien que pour EDF, respecter ses autorisations de rejet et penser avant tout à préserver l’environnement n’est pas la priorité. Sa priorité semble plutôt d’aller vite, et de continuer à produire. Quitte à mal faire et à faire mal. Sachant que le site nucléaire comporte déjà 6 réacteurs et que EDF voudrait en construire deux autres, les accidents relevant d’une mauvaise gestion - déjà très fréquents (voir le bandeau à droite de cet article) - ne risquent pas de s’arrêter.

    Ce que dit EDF :

    Les évènements significatifs déclarés à l’Autorité de sûreté nucléaire en décembre 2023

    Publié le 21/12/2023

    Le 2 décembre en fin d’après midi, un réservoir d’effluents liquides dilués (KER) de l’ilôt nucléaire est mis à la disposition du service Conduite afin d’effectuer un rejet réglementé dans l’environnement naturel. Dans la nuit du 2 ou 3 décembre, l’opération est engagée, contrôlée par les chaines de mesure de radioprotection (KRT) qui assurent notamment la surveillance et le respect des seuils de rejet fixé par les décrets.

    Au bout de 23 secondes, ces chaines déclenchent et stoppent automatiquement le rejet, en raison d’un dépassement du seuil d’alarme. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur l’environnement et a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 6 décembre 2023 en événement relevant du domaine Environnement.

    https://www.edf.fr/la-centrale-nucleaire-de-gravelines/les-actualites-de-la-centrale-nucleaire-de-gravelines/les-evenements-significatifs-declares-a-lautorite-de-surete-nucleaire-en-decembr

    https://www.sortirdunucleaire.org/France-Gravelines-EDF-deverse-des-dechets-trop-radioactifs-en-mer
    #radioactivité #déchets_nucléaires #résidus #pollution #centrale_nucléaire #incident

  • INFOGRAPHIES. Ce que l’on sait des résidus de pesticides dans l’eau du robinet de milliers de communes (et des incertitudes sur leur toxicité)
    https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/infographies-ce-que-l-on-sait-des-residus-de-pesticides-dans-l-eau-du-r
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/Hz5w4lTAYO9ueY5-dzoAfZsBUwE/1500x843/2022/09/15/phpUQPBvI.png

    Les autorités le répètent, à raison. L’eau du robinet est l’un des aliments les plus surveillés et contrôlés en France. Certaines molécules retiennent de plus en plus l’attention : les pesticides. Une fois épandus sur les cultures, ils s’infiltrent dans les sols et y restent pendant des années. L’eau du robinet, souvent puisée dans les nappes souterraines, en garde des traces à des niveaux parfois élevés.

    Excès de #pesticides dans les relevés…

  • Les terrils, une histoire de la mine à l’air libre

    Dans le #Pas-de-Calais, à côté de la ville d’#Oignies, d’un paysage plat, à l’horizon infini, surgit une étrange excroissance : c’est un des nombreux #terrils qui parsèment la région.

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    A côté de la ville de Oignies, dans un #paysage plat, à l’horizon infini, surgit une étrange excroissance de la terre, une colline massive, imposante, noire. Le regard s’habitue et on repère alors à l’horizon d’autres monticules, disséminés sans logique apparente, sans implication dans la géographie du lieu, des monticules dont la couleur noire indiquerait, de loin, qu’ils sont arides, sans végétation. Mais on s’approche et on constate alors que sur ces monticules, malgré tout, quelques plantes ont réussi à pousser...

    Ces monticules, ce sont les terrils : ils marquent le paysage et rappellent l’histoire de la région, une histoire minière, une #histoire sociale, une histoire industrielle.

    Emblèmes de cette histoire, les terrils se sont formés en écho aux mines ; ce sont les #résidus, les #déchets_miniers, qu’on laissait sur place, à côté des fosses et qui au cours des années ont fini par devenir ces immenses #collines.

    Autour d’Oignies s’étend le #bois_des_Hautois. En 1842, la forêt était le parc du château d’Henriette de Clercq et un ingénieur y trouve la première trace prometteuse de #charbon ! Rappelons que jusqu’en 1713, le charbon était extrait sur le territoire belge. On cherchait donc à en trouver en #France. On en trouve dès 1720 près de Valenciennes, mais la veine se révèlera trop faible, et c’est donc à Oignies qu’on trouvera la manne …

    Dans une des fosses creusées aux environs de la ville descend la première berline de charbon. Symboliquement, ce sera de cette même fosse que remontera la dernière berline, le 20 décembre 1990, mettant ainsi fin à des années d’exploitation minière dans la région.

    Quand on pense à la mine, on pense à la vie sous terre, aux coups de grisou, à une vie d’ombre et de souterrains, aux visages noircis des mineurs, à l’histoire sociale qui l’accompagne - pourtant c’est du haut des terrils, à l’air libre et en surplomb, qu’on embrassera peut-être le mieux, aujourd’hui, le paysage minier et son histoire.

    Les terrils forment des circuits de randonnées d’où on peut contempler tout le bassin minier … Pour quelques-uns ils deviennent même des lieux d’observation privilégiés de certaines plantes. Figurez-vous que des arbres sont nés des trognons de pommes, de poires, de fruits que les mineurs jetaient dans les wagons de charbon ! Enfouis dans les terrils, avec le temps, les pépins ont recréé un paysage végétal, un paysage du souvenir …

    Du haut des 70 mètres du terril 110, le plus proche d’Oignies, on contemplera un panorama qui ouvre sur l’intégralité du bassin minier. Il assemble en un regard les autres terrils au loin, et le 9-9 bis, centre minier emblématique à l’architecture reconnaissable, aujourd’hui reconverti en centre culturel.

    Plus au loin encore, on apercevra les silhouettes imposantes de deux autres terrils, les terrils 116 et 117. Surnommés les colosses d’Oignies ils protègent aujourd’hui la ville du bruit intempestif des axes routiers ! Des terrils non seulement intégrés au paysage, mais intégrés aussi, désormais, au quotidien des habitants.

    Et sur les flancs de ces terrils, 110, 116 ou 117, des fleurs jaunes se sont développées. Elles forment comme une constellation de points lumineux dans les masses noires, comme un éclatant rappel de l’histoire propre à la région …

    Archives diffusées : témoignages de mineurs lors de la fermeture du dernier puit à Oignies le 20 décembre 1990 et chanson chantée par des mineurs des Cévennes, avril 1980

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-esprit-des-lieux-la-chronique-de-l-ete/les-terrils-une-histoire-de-la-mine-6923159

    #mines #mine #France

  • Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/28/a-tarragone-sur-les-traces-des-larmes-de-sirene-qui-empoisonnent-les-mers_61

    Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    Par Stéphane Mandard (Tarragone, Espagne)
    Publié aujourd’hui à 05h08, mis à jour à 10h17

    Cette appellation poétique désigne en fait les #granulés #industriels qui servent à la production de la quasi-totalité des articles en #plastique. Plus de 250 000 tonnes de ces petites #billes toxiques sont #relarguées chaque année dans les eaux.

    De mémoire de pêcheurs, on n’a jamais croisé de sirènes dans le port de #Tarragone. Pourtant, régulièrement, la confrérie des surfeurs retrouve des « larmes de sirène » échouées sur les plages de cette ancienne cité antique de Catalogne, dévorée par le plus grand complexe pétrochimique du sud de l’Europe. « Enfant, je jouais avec, je pensais qu’elles étaient un élément du sable », raconte Jordi Oliva. Aujourd’hui, Jordi a 29 ans et, avec son association Good Karma Projects (GKP), cet ingénieur-surfeur en a fait son combat. Car cette appellation poétique recouvre une réalité qui l’est beaucoup moins : ces « larmes », que l’on prendrait facilement pour de petites perles multicolores polies par le sable, désignent de minuscules billes de plastique bourrées de substances toxiques.

    Une #pollution aussi diffuse que méconnue. Ces #microbilles de moins de 5 millimètres de diamètre, semblables à des lentilles, ne sont pas des #résidus de plastique issus de la dégradation de bouteilles ou autres objets à usage plus ou moins unique. Il s’agit des granulés industriels qui servent de matière première à la production de la quasi-totalité des articles en plastique. « Cette fois, les industriels ne peuvent pas rejeter la faute sur les particuliers, sur l’incivisme des consommateurs », commente Xavi Curto, de l’ONG Surfrider, qui soutient l’action de GKP à travers son programme de « défenseurs des côtes ».

    Des #pellets (en catalan et en anglais dans le texte), on en retrouve un peu partout sur les côtes méditerranéennes ou atlantiques. En Europe, selon la Commission européenne, chaque seconde, environ 265 000 de ces billes finissent dans l’océan, « perdues » par l’industrie lors des phases de fabrication, de stockage, de transport, de transformation ou de recyclage avant d’avoir été fondues. Au niveau mondial, on estime à plus de 250 000 tonnes la quantité de granulés relargués chaque année dans les milieux aquatiques.

    La plage de La Pineda, à Vila-Seca, station balnéaire toute proche de Tarragone, en est l’un des hot spots. En novembre 2021, avec une cinquantaine de volontaires, les deux associations ont ramassé environ 800 000 « larmes » (près de 16 kg) en seulement deux heures, soit une concentration de 1 000 granulés au mètre carré. Ce matin calme et ensoleillé de janvier, une partie de la plage en est encore jonchée. Pas de vagues, la planche est restée dans le van. Mais Jordi est venu avec « la machina » : un grand tamis en forme de cylindre, actionné par une manivelle et maintenu à l’oblique au-dessus du sol par des pieds de parasol.

    Pas besoin de mode d’emploi mais d’une pelle pour verser le sable dans le tambour et de seaux pour récupérer la récolte. Quelques minutes suffisent à remplir plusieurs bocaux, qui seront montrés plus tard dans les écoles pour sensibiliser les jeunes Catalans à la pollution aux #microplastiques. « Le but, ce n’est pas de nettoyer les plages, prévient Jordi, tee-shirt et masque estampillés Good Karma, mais de mettre les industriels face à leurs responsabilités pour qu’ils stoppent cette pollution. »

    Dans sa « chasse aux pellets », l’ONG a entrepris un travail de fin limier pour remonter à la source. Direction l’immense complexe pétrochimique de Tarragone (1 200 hectares) et ses grandes cheminées rouge et blanc qui fument nuit et jour. Environ 2 millions de tonnes de pellets y sont produites chaque année, selon l’Association des entreprises chimiques de Tarragone (AEQT), soit 60 % de la production nationale. Cela représente 1 000 milliards de « larmes de sirène », de quoi remplir cinq piscines olympiques.

    Première étape, le site du pétrolier Repsol. Le Total espagnol est le premier fabricant de pellets (entre 600 000 et 700 000 tonnes par an, soit 30 % à 35 % de la production du pôle). L’installation est traversée par une rivière rejoignant le fleuve Francoli, qui se jette dans la Méditerranée. Le réseau d’évacuation des eaux pluviales du site débouche dans la rivière. Le conduit est constellé de pellets.

    « Les industriels ne peuvent plus dire que les pellets viennent de cargos qui ont perdu des conteneurs en mer ou d’un camion renversé sur l’autoroute de Barcelone », dit Jordi. Aujourd’hui, la rivière est à sec ; il n’a pas plu depuis un mois et demi. Mais quand l’eau se met à tomber, c’est le déluge : la rivière se transforme en torrent et charrie les granulés jusqu’à la mer. Dow Chemicals, un autre site de production, est, lui, situé en pleine « zone inondable », comme l’indiquent les panneaux de signalisation.

    « Une grave menace pour la biodiversité »
    Le ministère espagnol de la transition écologique estime à 0,5 % la proportion de granulés perdus, principalement pendant les phases de transport. Un chiffre largement sous-estimé selon GKP. Pas moins de 80 000 camions sont nécessaires pour acheminer les 2 millions de tonnes de granulés. Le premier rond-point après le site de Repsol est parsemé de pellets. On en retrouve aussi dans le fossé à la sortie d’une des cinq entreprises de distribution. Le ballet des camions-citernes est quasi permanent. Les granulés sont stockés dans une centaine de silos en aluminium aussi hauts que les montagnes russes du parc d’attractions voisin de PortAventura – les plus hautes d’Europe, atteste l’office du tourisme.

    « A chaque chargement ou déchargement, il y a un risque de perte de pellets », observe Jordi. Certains restent sur le toit du camion, lors des transferts depuis les citernes. Quand ils ne sont pas stockés dans des cuves, les pellets sont entreposés dans des sacs de 25 kg. Plusieurs milliers d’entre eux sont entassés, à l’air libre, sur de simples palettes. « Il arrive qu’ils soient perforés lors de manipulations avec les chariots élévateurs », ajoute Jordi. Quand ce n’est pas la pluie, le mistral, lorsqu’il se réveille, se charge par ailleurs de disséminer les granulés dans la nature.

    Et pas seulement sur les plages de Tarragone. L’équipe de Good Karma en a ramassé dans le parc naturel du delta de l’Ebre. Situé à une heure au sud de Tarragone, classé en zone Natura 2000, il abrite près de quatre cents espèces d’oiseaux dont des flamants roses. Or, « cette pollution représente une grave menace pour la biodiversité », pointe Xavi, biologiste de formation. Les animaux confondent les « larmes » avec des œufs de poisson. Et 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’ingestion de microplastique, rappelle-t-il.

    Mais c’est toute la chaîne alimentaire qui est contaminée. Un risque d’autant plus important que les granulés sont composés de polluants organiques persistants : les industriels ajoutent une multitude d’additifs potentiellement cancérogènes ou perturbateurs endocriniens pour rendre les plastiques plus résistants à la lumière ou à la chaleur.

    La « chasse aux pellets » a mené Good Karma sur les îles Baléares à l’été 2021 : dix jours de navigation avec le voilier de l’association appareillé d’un chalut Manta, un filet artisanal en forme de raie qui permet de collecter les microplastiques à la surface de l’eau. En cet après-midi de janvier, l’équipage navigue au large de Tarragone. La pêche est maigre. Mais, en juin, elle a été prodigieuse sur les plages de Majorque et de Minorque : jusqu’à 6 000 granulés par mètre carré. Pourtant, pas de complexe pétrochimique dans les parages aux Baléares.

    « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique »

    L’hypothèse de GKP : les pellets ont voyagé depuis Tarragone, à plus de 200 km de l’archipel. Une étude scientifique est en cours avec l’université de Barcelone pour la valider. « Nous avons construit un modèle qui tient compte de la direction du vent et des courants, explique Marta Sugrañes, la biologiste de l’ONG. Il est tout à fait possible, dans certaines conditions météo, que des pellets puissent aller de Tarragone jusqu’aux Baléares. » Les échantillons prélevés lors de l’expédition sont également analysés pour être comparés avec ceux retrouvés à Tarragone. Limite de l’exercice : « Les entreprises refusent de nous fournir leurs granulés. »

    Face au « déni » des industriels et à l’accumulation de « preuves » (photos, vidéos, prélèvements, etc.), Good Karma a décidé de déposer plainte en janvier 2021. Un an après, l’enquête de la police de l’environnement piétine. « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique », souffle une source proche du dossier. Il y a tout juste deux ans, en janvier 2020, une explosion sur une des installations avait causé la mort de trois personnes et une vague de protestations parmi la population. Depuis, l’émotion est retombée. Le complexe pétrochimique nourrit de nombreuses familles : 7 000 emplois directs et indirects.

    60 000 entreprises manipulent des granulés au sein de l’UE
    L’organisation professionnelle rappelle que les entreprises productrices de granulés participent toutes à l’Operation Clean Sweep (OCS) et appliquent à ce titre « les standards les plus élevés pour minimiser les risques de fuite ». Elle se défausse sur les autres maillons de la chaîne : « Il faut désormais que tous les opérateurs (transformateurs, transporteurs, recycleurs…) se joignent à l’initiative pour tendre vers l’objectif “zéro granulé”. »

    OCS est un programme de « bonnes pratiques » proposé aux entreprises volontaires. Il a été lancé par les producteurs de plastique européens en 1991. « Trente ans après, c’est un échec, comme le montre la pollution persistante à Tarragone », juge Xavi, de Surfrider. L’ONG appelle l’Union européenne (UE) à légiférer pour imposer « un système d’obligations avec des contrôles et des sanctions » aux quelque 60 000 entreprises qui manipulent des granulés au sein de l’UE.

    A la Commission, on indique qu’une étude est en cours sur la prévention des pertes de granulés et que des mesures, voire une proposition de loi, pourraient être présentées en fin d’année. A Tarragone, sur la plage de La Pineda, un panneau demande aux touristes de ne « pas déranger les tortues » qui viennent pondre sur le sable… au milieu des pellets. Une photo montre des œufs, si petits qu’ils pourraient être confondus avec des « larmes de sirène ».

    Des obligations pour 5 500 sites industriels en France
    Les côtes françaises ne sont pas épargnées par la pollution aux granulés de plastiques industriels. Depuis le 1er janvier, un décret d’application de la loi antigaspillage vise à obliger tous les sites de production, de manipulation (stockage, transformation) et de transport de granulés à se doter de procédures (et d’équipements à partir de 2023), pour empêcher leur fuite dans la nature. Au ministère de la transition écologique, on estime qu’environ 5 500 sites industriels sont concernés. Concrètement, il s’agit de l’installation de moyens de filtration, de confinement et de récupération des granulés. Il n’est pas prévu de sanctions, mais des inspections sous forme d’audits devraient être réalisées tous les trois ans par des organismes indépendants.

    Stéphane Mandard
    Tarragone, #Espagne

  • Nuage de #sable du #Sahara : une #pollution_radioactive qui revient comme un #boomerang

    Alors que les vents chargés de poussières en provenance du Sahara, survolent à nouveau l’#Europe cette semaine, des analyses réalisées par l’ACRO montrent que celles- ci contiennent des #résidus de pollution radioactive datant des #essais de la #bombe_atomique pratiqués par la #France dans les années 60.

    Une pollution radioactive qui revient comme un boomerang

    Entre 1945 et 1980, les Etats-Unis, l’Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la Chine ont réalisé 520 #essais_nucléaires_atmosphériques atteignant des niveaux stratosphériques et dispersant de grandes quantités de produits radioactifs à la surface du globe, principalement dans l’hémisphère nord. Au tout début des années 60, la France a procédé à des essais nucléaires atmosphériques dans le #Sahara_algérien (#Reggane) exposant aux radiations ses propres soldats mais aussi les populations sédentaires et nomades de la région. Depuis ce premier essai au Sahara en 1960 jusqu’à l’ultime expérimentation de 1996 en Polynésie française, la France aura procédé à 210 #tirs_nucléaires.

    Pourquoi parler aujourd’hui – 60 ans plus tard – de ces essais nucléaires du Sahara ?

    Le 6 février dernier, une large partie de la France a été l’objet d’un phénomène météorologique apportant des #vents chargés de sable et de #fines_particules en provenance du Sahara.
    Pour illustration, dans le massif du Jura, le ciel est demeuré orange toute la journée et ces particules atmosphériques se sont déposées au sol. La neige bien blanche le matin est devenue orange à son tour.

    Toutes les surfaces étaient, le soir, recouvertes d’une fine couche de ces particules. L’#ACRO a alors fait un prélèvement sur toute la surface d’une voiture à l’aide de multiples frottis.

    Ces frottis ont été transférés au laboratoire de l’ACRO pour une analyse de radioactivité artificielle par spectrométrie gamma (sur un détecteur GeHP).

    Le résultat de l’analyse est sans appel. Du #césium-137 est clairement identifié.
    Il s’agit d’un #radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la #fission_nucléaire mise en jeu lors d’une #explosion_nucléaire.

    Considérant des dépôts homogènes sur une large zone, sur la base de ce résultat d’analyse, l’ACRO estime qu’il est retombé 80 000 Bq au km2 de césium-137.

    L’épisode du 6 février constitue une pollution certes très faible mais qui s’ajoutera aux dépôts précédents (essais nucléaires des années 60 et Tchernobyl).
    Cette pollution radioactive – encore observable à de longues distances 60 ans après les tirs nucléaires – nous rappelle cette situation de #contamination_radioactive pérenne dans le Sahara dont la France porte la #responsabilité.

    https://www.acro.eu.org/nuage-de-sable-du-sahara-une-pollution-radioactive-qui-revient-comme-un-boo
    #pollution #radioactivité #effet_boomerang #désert_du_Sahara #6_février_2021

  • L’affaire d’importation de déchets d’Italie : Une enquête ouverte

    Le ministère des Affaires locales et de l’Environnement a annoncé mardi, 3 novembre 2020, qu’il a ordonné l’ouverture d’une #enquête sur un marché conclu par une société tunisienne pour l’importation de déchets de l’Italie, sans divulguer le nom de la société.

    Cette décision intervient au lendemain de la diffusion sur une chaîne de télévision privée, d’’un reportage d’investigation, faisant savoir que 70 conteneurs transportant 120 tonnes de déchets, viennent d’arriver en Tunisie. Plus de 200 autres sont encore en attente dans le port de #Sousse, selon la même source.

    La société tunisienne recevrait 48 euros pour chaque tonne importée. Il s’agit de divers types de déchets dont des #résidus_hospitaliers et dont l’importation n’est pas conforme aux normes nationales et internationales, a-t-on encore indiqué.

    Le département des Affaires locales et de l’Environnement n’a pas démenti, dans un communiqué, ce marché, mais, il a précisé qu’il n’a octroyé aucune autorisation à la société impliquée dans cette affaire et qu’il « n’hésitera pas à prendre toutes les mesures judiciaires adéquates face à ce genre de dépassement ».

    Il a fait savoir, aussi, qu’une décision de « ne plus accepter les conteneurs de déchets importés par ladite société et de renvoyer les quantités précédemment importées » a été prise, lors d’une séance de travail, tenue le 8 juillet 2020, avec la participation de l’ensemble des départements concernés.

    Sur le plan national, les activités de collecte, de transport et de gestion des déchets en Tunisie sont soumises à un cahier des charges que les promoteurs et sociétés doivent déposer à l’Agence Nationale de Gestion des Déchets pour approbation.

    Ils sont aussi tenus d’élaborer une étude d’impact sur l’environnement et la déposer à l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement ANPE.

    Les deux agences, qui relèvent du ministère de l’Environnement sont responsables de l’approbation des dossiers déposés pour exercer les activités précitées.

    Quant à l’échelle internationale, la Tunisie est signataire de plusieurs conventions internationales concernant les déchets.

    Il s’agit surtout de la #convention_de_Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, adopté à Bale, depuis le 22 mars 1989 et la convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique. Elle est aussi signataire des codes des déchets européens.

    https://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-national-tunisie/817584/l-affaire-d-importation-de-dechets-d-italie-une-enquete-ouverte
    #Italie #déchets #Tunisie

  • Les boues rouges d’#Alteo

    Alteo, un fabricant d’#alumines situé à #Gardanne, dans les #Bouches-du-Rhône, rejetait jusqu’à présent tous ses #résidus_industriels – des #boues_rouges – dans le parc national des #Calanques. Générant ainsi une importante #pollution des eaux au large de #Marseille. L’#usine a amélioré ces dernières années le processus de traitement de ses résidus. Mais elle veut continuer à déverser dans la Méditerranée une partie d’entre eux, ses #eaux_industrielles. Faut-il y voir une avancée ou la persistance d’un #risque_environnemental, alors que plus de 300 #emplois sont en jeu ?

    http://www.alterecoplus.fr/les-boues-rouges-201412011606-00000325.html
    #environnement #eau
    cc @albertocampiphoto