#révolution_

  • 18 mars 2021 : on a célèbre le 150e Anniversaire de la Commune de Paris
    https://ricochets.cc/18-mars-2021-on-a-celebre-le-150eme-Anniversaire-de-la-Commune-de-Paris.ht

    ORIGINE et CONTEXTE En France l’ensemble du 19e siècle est marqué par des Révolutions et contre-Révolutions qui font suite à la #Révolution_Française de 1789 La Monarchie, la Bourgeoisie (naissante) et l’Eglise mettent « TOUT » en œuvre pour reprendre le pouvoir afin de diriger la France comme ils l’ont fait pendant de très nombreux siècles La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l’histoire de Paris qui dura pendant 72 jours du 18 mars au 28 mai 1871 L’armée Française dirigée par Adolphe (...) #Les_Articles

    / #Gilets_jaunes, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révolution , Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Politique, (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Politique,_divers

  • Stéphanie #Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales » | Histoire et société

    https://histoireetsociete.com/2021/04/23/stephanie-roza-la-focalisation-sur-la-race-et-le-genre-fait-aujou

    Philosophe spécialiste des #Lumières et des précurseurs du #socialisme, Stéphanie Roza vient de publier « La gauche contre les Lumières ? » (Fayard, 2020) dans lequel elle revient sur l’émergence, au sein de la gauche intellectuelle, d’une critique radicale contre les principes fondateurs des Lumières, au risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. À l’heure où le rapport à l’#universalisme, à la #science ou au #progrès sont au cœur du débat public, nous avons souhaité nous entretenir avec elle.

    • La gauche contre les Lumières ? | 40 Min., 17.07.2020

      https://www.youtube.com/watch?v=3og-y4cOD98

      Depuis plusieurs années déjà s’élèvent des critiques d’une radicalité inouïe contre le cœur même de l’héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l’universalisme. Ces critiques se revendiquent de l’émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
      Mais s’inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l’émergence des mouvements #socialiste, #communiste ou #anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières « bourgeoises » ? Il est malheureusement à craindre que non.

      Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ? À l’occasion de la publication de son ouvrage "La gauche contre les Lumières ?" (coll. « raison de plus » dirigée par Najat Vallaud Belkacem, Éditions Fayard, 2020), Stéphanie Roza, chargée de recherches au CNRS et spécialiste des Lumières et de la #Révolution_française, en débat avec Frédéric Worms, professeur de philosophie à l’ENS. Des Lumières aux critiques radicales récentes, en évoquant le passé comme le présent avec les mouvements #MeToo​ et #Black_Lives_Mater, ils nous livrent leur définition de la gauche émancipatrice pour les années à venir.

      –----

      Entre autres, Frédéric Worms tente d’argumenter sur l’insuffisance de l’universalisme, surtout à min. 25.

      #antisémitisme #démocratie_formelle vs. #démocratie_concrète #fracturation

    • En Allemand, j’ai du mal à suivre. Mais, fondamentalement, l’idée qui s’est imposée, c’est qu’il faut cesser de lutter pour le socialisme et le communisme et lutter pour un capitalisme « juste ». C’est cela l’idéologie des droits de l’homme qui a constitué le pendant du néo-libéralisme depuis 40 ans : « Le capitalisme des droits de l’homme est meilleur que le socialisme qui est au mieux une utopie dangereuse, au pire un crime ». La classe ouvrière et le prolétariat ont été effacés de la scène politique. Les classes moyennes versatiles, trouillardes et influençables ont été érigées en idéal sociétal. Au nom de la liberté, on a effacé l’émancipation, puis, au nom de la sécurité, on a effacé la liberté.
      Le seul problème, c’est qu’on finit pas comprendre que tout cela n’est qu’un vaste mensonge. La classe ouvrière n’a pas disparu, elle a été délocalisée. Elle a été renvoyée vers des pays dont on pensait qu’ils ne comptaient pas et qu’ils ne compteraient jamais, des pays qu’on a longtemps qualifié de Tiers-monde, mais qui sont devenus, après la fin de l’URSS, des pays du non-monde. Dans l’idéologie dominante, ces pays ne comptent absolument pas. Ils peuvent voter à 95 % à l’AG de l’ONU pour la reconnaissance de la Palestine ou à 99% contre l’embargo américain sur Cuba, cela ne compte pas. On nous parle toujours de la communauté internationale" comme étant alignées sur l’expression des classes dominantes d’Europe et des USA.
      Pourtant, la classe ouvrière et le prolétariat ont augmenté pendant ses 40 ans dans des proportions considérables et représentent aujourd’hui plus de 4 milliards de personnes, la majorité de l’humanité. Et les pays qui ne comptent pas, finissent pas compter et certains d’entre eux commencent à demander des comptes. L’Alliance Atlantique reste accrochée à sa domination et la défend avec rage, mais celle-ci s’effrite. En particulier, elle use jusqu’à la corde et jusqu’à l’odieux la stratégie de la division, de la peur de l’autre. Peur de l’africain, peur du chinois, peur du russe, oppositions entre hommes et femmes, ...
      Alors, il est temps de penser différemment, et de se réapproprier notre histoire collective de l’émancipation, de la fraternité pour construire un autre avenir pour le monde. Et cet avenir ne peut être que communiste, porté par le prolétariat mondial dans toutes ses couleurs et toute sa diversité. Il nous faut retrouver notre drapeau rouge.

    • Mmmh non ce n’est pas l’objet de son dernier livre du tout. Elle ne parle à peu près pas des idées de droite comme quoi la classe ouvrière aurait disparu, etc, mais bien une critique des idées de plusieurs courants de gauche (d’ailleurs très différents entre eux ! théorie critique, études post-coloniales, queer, etc) qui critiquent l’universalisme abstrait et le rationalisme dérivant vers le scientisme, en disant finalement peu ou prou que tous ces courants vont à l’encontre des Lumières et sont au final réactionnaires (je fais très très rapide huhu), et aboutissent à des… séparatismes. C’est bien son discours stalinien est raccord avec le gouvernement finalement. :)

    • Alors, il est temps de penser différemment, et de se réapproprier notre histoire collective de l’émancipation, de la fraternité pour construire un autre avenir pour le monde.

      Fraternité c’est typiquement un mot du vieux monde misogyne, le contraire de l’émancipation, rien de « pensé different là dedans ». La fraternité c’est l’alliance des frères , et uniquement des frères et si les frères s’allient c’est toujours contre les sœurs. Rien à voire avec un autre monde, bien au contraire c’est un mot de l’effacement et de l’exploitation des femmes tout à fait ancien et typique du masculinisme ordinaire. Dans la devise nationale française, fraternité ca correspond aussi bien historiquement que philosophiquement à la privation du droit de vote pour les femmes. Bref la fraternité c’est moche, c’est reac, et c’est pour les faschos du zob qui peuvent pas supporter les femmes comme leurs égales. #fraternité #male_gaze #sororité #solidarité

  • #Mathieu_Bock-Côté : « Le #racialisme est un #totalitarisme »

    –-> attention : toxique !

    ENTRETIEN. #Privilège_blanc, #blanchité, #racisme_systémique… L’auteur de « La Révolution racialiste » (Les Presses de la Cité) décape les théories de la gauche identitaire.

    https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/mathieu-bock-cote-le-racialisme-est-un-totalitarisme-14-04-2021-2422277_1913

    #division #Blancs #racisés #couleur_de_peau #obsession_raciale #sciences_sociales #race #rapports_de_pouvoir #rapports_de_pouvoir #colonialisme_idéologique #révolution_racialiste #civilisation_occidentale #liberté_d'expression #démocratie #régression #imperméabilité_ethnique #enferment #groupe_racial #assignation #indigénisme #décolonial #mouvance_racialiste #américanisation #université #sciences_sociales #théorie_du_genre #genre #colonisation_idéologique #conscience_raciale #identification_raciale #Noirs_américains #clivages #intégration #assimilation #trahison_raciale #USA #Etats-Unis #Canada #multiculturalisme #niqab #Justin_Trudeau #noyau_identitaire #diversité #identité #utopie_diversitaire #France #résistance #Québec #idéologie #culture_française #universalisme #universel #moeurs #culture #imperméabilité #culture_nationale #nationalisme #déterminismes_biologiques #civilisation_occidentale #hygiène_intellectuelle #vérité #rigueur_intellectuelle #société_libérale

    ping @cede @karine4 (attention : indigeste)

  • Historiquement, seules des violences de masses ont pu véritablement libérer les peuples des inégalités sociales
    https://ricochets.cc/Historiquement-seules-des-violences-de-masses-ont-pu-liberer-les-peuples-d

    Un livre d’historien iconoclaste, qui démolit l’idée qu’un Etat fort, du progrès technologique, des "démocraties" libérales et des programmes de redistribution des richesses pourraient suffire à réduire vraiment les inégalités sociales croissantes. La gauche "de gouvernement" devra donc se convertir à la révolution, au basculement radical et à l’anarchisme ? « Dans cet ouvrage, nous pouvons compter au moins trois grandes idées désagréables sur l’inégalité. La première est que, loin de s’opposer, civilisation (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révoltes, insurrections, débordements..., Révolution , #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, Epidémies, gestion de crise, en temps de (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Révolution_ #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe
    https://www.lalibrairie.com/livres/une-histoire-des-inegalites--de-l-age-de-pierre-au-xxie-siecle_0-676935
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/pandemie-le-monde-dapres-sera-t-il-plus-inegal


    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/12/une-histoire-des-inegalites-les-catastrophes-plus-efficaces-que-les-reformes

  • Il y a cent ans : Cronstadt

    Mathieu Léonard

    https://lavoiedujaguar.net/Il-y-a-cent-ans-Cronstadt

    Le 17 mars 1921, veille de la commémoration des cinquante ans de la Commune de Paris, la dictature bolchévique réglait le sort des marins de Cronstadt à coups de canon. C’est cette histoire que raconte le tout récent livre Cronstadt 1921. Chronique à plusieurs voix de la révolte des marins et de sa répression.

    Avec Cronstadt 1921, les éditions Les Nuits rouges proposent une compilation de témoignages et d’analyses à propos de la révolte de Cronstadt, avant-port de Petrograd (Saint-Pétersbourg) considéré comme « le nid de la révolution » de 1917 et 1918. Sous la forme d’une chronique « à plusieurs voix » qui permet de suivre la chronologie et les débats autour de l’événement, l’ouvrage mêle aussi bien les récits des acteurs et partisans de la répression — en premier le chef de l’Armée rouge Trotski, Lénine ou Zinoviev qui avait promis aux insurgés de « les tirer comme des perdrix » — que ceux des défenseurs des marins, principalement anarchistes : Emma Goldman et Alexandre Berkman (présents en Russie soviétique à l’époque), Ida Mett, Voline, le communiste dissident Anton Ciliga, ou encore le marin Stepan Petritchenko. À noter également : des extraits des Izvestia, les journaux des « mutins ».

    La révolte des marins de Cronstadt contre le pouvoir bolchévique arrivait comme l’aboutissement d’une longue série d’agitations prolétariennes et paysannes réprimées dans le sang. Au sein d’un comité révolutionnaire, les équipages de la flotte de la Baltique prônaient une « troisième révolution » qui mettrait fin à la fois au communisme de guerre qui étranglait le pays et à la bureaucratie rouge.

    S’il est « favorable aux insurgés », le parti pris éditorial du livre expose les différents points de vue, ce qui permet de repousser définitivement le mythe conspirationniste justifiant l’écrasement des marins par une « nécessité tragique » avancée par Trotski. (...)

    #Cronstadt #révolte #1921 #révolution_russe #Trotski #CQFD

  • Il y a 100 ans : Cronstadt - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Il-y-a-100-ans-Cronstadt-3303

    Le 17 mars 1921, veille de la commémoration des cinquante ans de la Commune de Paris, la dictature bolchévique réglait le sort des marins de Cronstadt à coups de canon. C’est cette histoire que raconte le tout récent livre Cronstadt 1921, Chronique à plusieurs voix de la révolte de marins et de sa répression.

    Cette chronique inédite prolonge le dossier « La commune is not dead », publié dans le numéro 196 de #CQFD, en kiosque du 5 mars au 1er avril.
    #révolution_russe

  • La révolte de Cronstadt, par Jean-Jacques Marie
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/03/01/revolte-cronstadt

    Il y a cent ans, le 1er mars 1921, une insurrection éclate à Cronstadt, île dressée au milieu du golfe de la Baltique, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Petrograd, et qui en défend l’accès. Près de 20 000 hommes sont entassés sur les navires immobilisés par les glaces et dans les forts. Au bout de dix-sept jours, la révolte sera écrasée par l’Armée rouge. C’est à cet épisode tragique qu’est consacré Cronstadt 1921, aux éditions Les Nuits Rouges, qui ont auparavant publié le riche livre de Stephen Smith sur la révolution dans les usines en Russie (Petrograd rouge) et republié les souvenirs de l’anarchiste américaine Emma Goldman sur ses deux années passées en Russie (L’agonie de la révolution). Les éditeurs proposent ici une chronique à seize voix, de participants (Trotsky, Petritchenko le président du comité révolutionnaire des insurgés), de témoins (Alexandre Berkman, Emma Goldman, Victor Serge) et d’historiens divers aux points de vue contrastés. Un choix conclu par une postface intitulée : « L’espoir raisonné d’un socialisme libertaire ».

    Cronstadt 1921. Chronique à plusieurs voix de la révolte des marins et de sa répression. Les Nuits Rouges, 216 p., 12,50 €

    #Révolution_russe #livre

    • Which Side Are You On ?

      Une remarque, néanmoins. Les éditeurs, évoquant le sort de Petritchenko, écrivent : « Il est réputé être entré en contact avec des membres de l’émigration tsariste, mais rien n’a été prouvé de façon certaine, et, en tout cas, il n’y eut aucun lien organisationnel entre eux. » L’affirmation est discutable. Petritchenko et quatre autres anciens insurgés communiquent à David Grimm, représentant en Finlande du général contre-révolutionnaire Wrangel, alors stationné à Bizerte sous la protection du gouvernement français, une lettre datée du 31 mai 1921, proposant une alliance au général blanc [1].

      Pour les cinq signataires, « des actions isolées ne permettent pas de renverser les communistes ». Ils veulent donc « s’unir avec tous les groupes antibolcheviks à des conditions » fondées sur « l’expérience tirée de leurs trois années de lutte contre le communisme ». Ils proposent un accord en six points, dont certains inacceptables pour les Blancs comme le maintien de la terre aux paysans, la liberté des syndicats et le refus des épaulettes d’officiers. Pour séduire Wrangel, les cinq hommes affirment : « le soulèvement de Cronstadt avait comme seule fin de renverser le parti bolchevik ». Ils insistent sur l’importance tactique du slogan « tout le pouvoir aux soviets et pas aux partis » qui « constitue une manœuvre politique adéquate car elle suscite la scission dans les rangs des communistes et est populaire dans les masses […] Sa signification politique est très importante, car il arrache aux communistes l’arme qu’ils utilisent habilement pour réaliser les idées communistes ». Ils ajoutent : « après le renversement des communistes nous jugeons indispensable l’instauration d’une dictature militaire pour lutter contre l’anarchie possible et garantir au peuple la possibilité d’exprimer librement sa volonté dans le domaine de l’édification de l’État », garantie que les dictatures militaires offrent rarement. Le général Wrangel ne répond pas. Petritchenko, en octobre, proclame avec le général monarchiste Elvengren un « comité des organisations combattantes du Nord », qui ne verra jamais le jour.

      #guerre_civile #Russes_blancs #dictature_militaire
      #Jean-Jacques_Marie

  • Des peuples se soulèvent aux quatre coins du monde - Protestations courageuses ou basculements profonds ?
    https://ricochets.cc/Des-peuples-se-soulevent-aux-quatre-coins-du-monde-Protestations-courageus

    BIRMANIE, GRÈCE, MEXIQUE : CONTESTATIONS AUX QUATRE COINS DE LA PLANÈTE Ces dernières semaines, des mouvements populaires se multiplient dans le monde : pleins pouvoirs à l’armée et la police, sexisme, creusement continu des inégalités, aggravées par la gestion de la crise sanitaire... Les populations se soulèvent unes à unes contre leurs gouvernements. BIRMANIE : Le coup d’État par l’armée du 1er février est toujours aussi contesté dans les rues birmanes. L’armée prend les pleins pouvoirs, malgré la (...) #Les_Articles

    / Révoltes, insurrections, débordements..., Révolution

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Révolution_
    https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/120321/inde-les-paysans-sur-le-front-electoral-et-contre-les-privatisations
    https://aplutsoc.org/2021/02/07/inde-contre-modi-la-democratie-des-paysans-des-ouvriers-des-femmes-des-dal

  • Tous chasseurs cueilleurs !
    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-08-juin-2019

    Quand la civilisation menace l’#environnement... retour à la chasse et la cueillette. Entretien avec James C. Scott autour de son livre "#HomoDomesticus, une histoire profonde des premiers Etats".

    On a tous en tête des souvenirs d’école sur les débuts de l’Histoire avec un grand H. Quelque part entre le Tigre et l’Euphrate il y a 10 000 ans, des chasseurs-cueilleurs se sont peu à peu sédentarisés en domestiquant les plantes et les animaux, inventant dans la foulée l’#agriculture, l’écriture et les premiers Etats. C’était l’aube de la #civilisation et le début de la marche forcée vers le #progrès.

    Cette histoire, #JamesScott, anthropologue anarchiste et professeur de sciences politiques, l’a enseignée pendant des années à ses élèves de l’Université de Yale. Mais les découvertes archéologiques dans l’actuel Irak des dernières années l’ont amené à réviser complètement ce « storytelling » du commencement des sociétés humaines, et par là même remettre en question notre rapport au monde dans son dernier livre : Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats (Ed. La Découverte).

    Alors même que climat et biodiversité sont aujourd’hui plus que jamais menacés par les activités humaines, James C. Scott propose de réévaluer l’intérêt des sociétés d’avant l’Etat et l’agriculture. Car ces chasseurs-cueilleurs semi-nomades ont longtemps résisté face aux civilisations agraires, basées sur les céréales et qui, en domestiquant le monde, se sont domestiqués eux-mêmes, en appauvrissant leur connaissance du monde.

    Un reportage de Giv Anquetil.
    Les liens

    James C. Scott : « Le monde des chasseurs-cueilleurs était un monde enchanté » (Le grand entretien) par Jean-Christophe Cavallin, Diakritik

    Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Réflexions sur l’effondrement, Corinne Morel Darleux, Editions Libertalia

    "Amador Rojas invite Karime Amaya" Chapiteau du Cirque Romanès - Paris 16, Paris. Prochaine séance le vendredi 14 juin à 20h.

    Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats, James C. Scott (Editions La Découverte)

    Eloge des chasseurs-cueilleurs, revue Books (mai 2019).

    HOMO DOMESTICUS - JAMES C. SCOTT Une Histoire profonde des premiers États [Fiche de lecture], Lundi matin

    Bibliographie de l’association Deep Green Resistance
    Programmation musicale

    "Mesopotamia"- B52’s

    "Cholera" - El Rego et ses commandos

    #podcast @cdb_77

    • Homo Domesticus. Une histoire profonde des premiers États

      Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
      C’est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire #Homo_domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l’#État antique comme étape cruciale de la « #civilisation » humaine.
      Ce faisant, il nous offre une véritable #écologie_politique des formes primitives d’#aménagement_du_territoire, de l’« #autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la #sédentarisation et des logiques de la #servitude et de la #guerre dans le monde antique.
      Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l’évolution de l’humanité et sur ce que Rousseau appelait « l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».


      https://www.editionsladecouverte.fr/homo_domesticus-9782707199232

      #James_Scott #livre #démographie #épidémiologie #évolution #humanité #histoire #inégalité #inégalités #Etat #écologie #anthropologie #ressources_pédagogiques #auto-domestication

    • Fiche de lecture: Homo Domesticus - James C. Scott

      Un fidèle lecteur de lundimatin nous a transmis cette fiche de lecture du dernier ouvrage de James C. Scott, (on peut la retrouver sur le blog de la bibliothèque fahrenheit) qui peut s’avérer utile au moment l’institution étatique semble si forte et fragile à la fois.
      « L’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres »
      À la recherche de l’origine des États antiques, James C. Scott, professeur de science politique et d’anthropologie, bouleverse les grands #récits_civilisationnels. Contrairement à bien des idées reçues, la #domestication des plantes et des animaux n’a pas entraîné la fin du #nomadisme ni engendré l’#agriculture_sédentaire. Et jusqu’il y a environ quatre siècles un tiers du globe était occupé par des #chasseurs-cueilleurs tandis que la majorité de la population mondiale vivait « hors d’atteinte des entités étatiques et de leur appareil fiscal ».
      Dans la continuité de #Pierre_Clastres et de #David_Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une anomalie et une contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      La première domestication, celle du #feu, est responsable de la première #concentration_de_population. La construction de niche de #biodiversité par le biais d’une #horticulture assistée par le feu a permis de relocaliser la faune et la flore désirable à l’intérieur d’un cercle restreint autour des #campements. La #cuisson des aliments a externalisé une partie du processus de #digestion. Entre 8000 et 6000 avant notre ère, Homo sapiens a commencé à planter toute la gamme des #céréales et des #légumineuses, à domestiquer des #chèvres, des #moutons, des #porcs, des #bovins, c’est-à-dire bien avant l’émergence de sociétés étatiques de type agraire. Les premiers grands établissements sédentaires sont apparus en #zones_humides et non en milieu aride comme l’affirment les récits traditionnels, dans des plaines alluviales à la lisière de plusieurs écosystèmes (#Mésopotamie, #vallée_du_Nil, #fleuve_Indus, #baie_de_Hangzhou, #lac_Titicata, site de #Teotihuacan) reposant sur des modes de subsistance hautement diversifiés (sauvages, semi-apprivoisés et entièrement domestiqués) défiant toute forme de comptabilité centralisée. Des sous-groupes pouvaient se consacrer plus spécifiquement à une stratégie au sein d’un économie unifiée et des variations climatiques entraînaient mobilité et adaptation « technologique ». La #sécurité_alimentaire était donc incompatible avec une #spécialisation étroite sur une seule forme de #culture ou d’#élevage, requérant qui plus est un travail intensif. L’#agriculture_de_décrue fut la première à apparaître, n’impliquant que peu d’efforts humains.
      Les #plantes complètement domestiquées sont des « anomalies hyperspécialisées » puisque le cultivateur doit contre-sélectionner les traits sélectionnés à l’état sauvage (petite taille des graines, nombreux appendices, etc). De même les #animaux_domestiqués échappent à de nombreuses pressions sélectives (prédation, rivalité alimentaire ou sexuelle) tout en étant soumis à de nouvelles contraintes, par exemple leur moins grande réactivité aux stimuli externes va entraîner une évolution comportementale et provoquer la #sélection des plus dociles. On peut dire que l’espèce humaine elle-même a été domestiquée, enchaînée à un ensemble de routines. Les chasseurs-cueilleurs maîtrisaient une immense variété de techniques, basées sur une connaissance encyclopédique conservée dans la mémoire collective et transmise par #tradition_orale. « Une fois qu’#Homo_sapiens a franchi le Rubicon de l’agriculture, notre espèce s’est retrouvée prisonnière d’une austère discipline monacale rythmée essentiellement par le tic-tac contraignant de l’horloge génétique d’une poignée d’espèces cultivées. » James C. Scott considère la #révolution_néolithique récente comme « un cas de #déqualification massive », suscitant un #appauvrissement du #régime_alimentaire, une contraction de l’espace vital.
      Les humains se sont abstenus le plus longtemps possible de faire de l’agriculture et de l’élevage les pratiques de subsistance dominantes en raison des efforts qu’elles exigeaient. Ils ont peut-être été contraints d’essayer d’extraire plus de #ressources de leur environnement, au prix d’efforts plus intenses, à cause d’une pénurie de #gros_gibier.
      La population mondiale en 10 000 avant notre ère était sans doute de quatre millions de personnes. En 5 000, elle avait augmenté de cinq millions. Au cours des cinq mille ans qui suivront, elle sera multipliée par vingt pour atteindre cent millions. La stagnation démographique du #néolithique, contrastant avec le progrès apparent des #techniques_de_subsistance, permet de supposer que cette période fut la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité sur le plan épidémiologique. La sédentarisation créa des conditions de #concentration_démographique agissant comme de véritables « parcs d’engraissement » d’#agents_pathogènes affectant aussi bien les animaux, les plantes que les humains. Nombre de #maladies_infectieuses constituent un « #effet_civilisationnel » et un premier franchissement massif de la barrière des espèces par un groupe pathogènes.
      Le #régime_alimentaire_céréalier, déficient en #acides_gras essentiels, inhibe l’assimilation du #fer et affecte en premier lieu les #femmes. Malgré une #santé fragile, une #mortalité infantile et maternelle élevée par rapport aux chasseurs-cueilleurs, les agriculteurs sédentaires connaissaient des #taux_de_reproduction sans précédent, du fait de la combinaison d’une activité physique intense avec un régime riche en #glucides, provoquant une #puberté plus précoce, une #ovulation plus régulière et une #ménopause plus tardive.

      Les populations sédentaires cultivant des #céréales domestiquées, pratiquant le commerce par voie fluviale ou maritime, organisées en « #complexe_proto-urbain », étaient en place au néolithique, deux millénaires avant l’apparition des premiers États. Cette « plateforme » pouvait alors être « capturée », « parasitée » pour constituer une solide base de #pouvoir et de #privilèges politiques. Un #impôt sur les céréales, sans doute pas inférieur au cinquième de la récolte, fournissait une rente aux élites. « L’État archaïque était comme les aléas climatiques : une menace supplémentaire plus qu’un bienfaiteur. » Seules les céréales peuvent servir de base à l’impôt, de part leur visibilité, leur divisibilité, leur « évaluabilité », leur « stockabilité », leur transportabilité et leur « rationabilité ». Au détour d’un note James C. Scott réfute l’hypothèse selon laquelle des élites bienveillantes ont créé l’État essentiellement pour défendre les #stocks_de_céréales et affirme au contraire que « l’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres ». La majeure partie du monde et de sa population a longtemps existé en dehors du périmètre des premiers États céréaliers qui n’occupaient que des niches écologiques étroites favorisant l’#agriculture_intensive, les #plaines_alluviales. Les populations non-céréalières n’étaient pas isolées et autarciques mais s’adonnaient à l’#échange et au #commerce entre elles.
      Nombre de #villes de #Basse_Mésopotamie du milieu du troisième millénaire avant notre ère, étaient entourées de murailles, indicateurs infaillibles de la présence d’une agriculture sédentaire et de stocks d’aliments. De même que les grandes #murailles en Chine, ces #murs d’enceinte étaient érigés autant dans un but défensif que dans le but de confiner les paysans contribuables et de les empêcher de se soustraire.
      L’apparition des premiers systèmes scripturaux coïncide avec l’émergence des premiers États. Comme l’expliquait #Proudhon, « être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé ». L’#administration_étatique s’occupait de l’#inventaire des ressources disponibles, de #statistiques et de l’#uniformisation des #monnaies et des #unités_de_poids, de distance et de volume. En Mésopotamie l’#écriture a été utilisée à des fins de #comptabilité pendant cinq siècle avant de commencer à refléter les gloires civilisationnelles. Ces efforts de façonnage radical de la société ont entraîné la perte des États les plus ambitieux : la Troisième Dynastie d’#Ur (vers 2100 avant J.-C.) ne dura qu’à peine un siècle et la fameuse dynastie #Qin (221-206 avant J.-C.) seulement quinze ans. Les populations de la périphérie auraient rejeté l’usage de l’écriture, associée à l’État et à l’#impôt.

      La #paysannerie ne produisait pas automatiquement un excédent susceptible d’être approprié par les élites non productrices et devait être contrainte par le biais de #travail_forcé (#corvées, réquisitions de céréales, #servitude pour dettes, #servage, #asservissement_collectif ou paiement d’un tribu, #esclavage). L’État devait respecter un équilibre entre maximisation de l’excédent et risque de provoquer un exode massif. Les premiers codes juridiques témoignent des efforts en vue de décourager et punir l’#immigration même si l’État archaïque n’avait pas les moyens d’empêcher un certain degré de déperdition démographique. Comme pour la sédentarité et la domestication des céréales, il n’a cependant fait que développer et consolider l’esclavage, pratiqué antérieurement par les peuples sans État. Égypte, Mésopotamie, Grèce, Sparte, Rome impériale, Chine, « sans esclavage, pas d’État. » L’asservissement des #prisonniers_de_guerre constituait un prélèvement sauvage de main d’œuvre immédiatement productive et compétente. Disposer d’un #prolétariat corvéable épargnait aux sujets les travaux les plus dégradants et prévenait les tensions insurrectionnelles tout en satisfaisant les ambitions militaires et monumentales.

      La disparition périodique de la plupart de ces entités politiques était « surdéterminée » en raison de leur dépendance à une seule récolte annuelle d’une ou deux céréales de base, de la concentration démographique qui rendait la population et le bétail vulnérables aux maladies infectieuses. La vaste expansion de la sphère commerciale eut pour effet d’étendre le domaine des maladies transmissibles. L’appétit dévorant de #bois des États archaïques pour le #chauffage, la cuisson et la #construction, est responsable de la #déforestation et de la #salinisation_des_sols. Des #conflits incessants et la rivalité autour du contrôle de la #main-d’œuvre locale ont également contribué à la fragilité des premiers États. Ce que l’histoire interprète comme un « effondrement » pouvait aussi être provoqué par une fuite des sujets de la région centrale et vécu comme une #émancipation. James C. Scott conteste le #préjugé selon lequel « la concentration de la population au cœur des centres étatiques constituerait une grande conquête de la civilisation, tandis que la décentralisation à travers des unités politiques de taille inférieure traduirait une rupture ou un échec de l’ordre politique ». De même, les « âges sombres » qui suivaient, peuvent être interprétés comme des moments de résistance, de retours à des #économies_mixtes, plus à même de composer avec son environnement, préservé des effets négatifs de la concentration et des fardeaux imposés par l’État.

      Jusqu’en 1600 de notre ère, en dehors de quelques centres étatiques, la population mondiale occupait en majorité des territoires non gouvernés, constituant soit des « #barbares », c’est-à-dire des « populations pastorales hostiles qui constituaient une menace militaire » pour l’État, soit des « #sauvages », impropres à servir de matière première à la #civilisation. La menace des barbares limitait la croissance des États et ceux-ci constituaient des cibles de pillages et de prélèvement de tribut. James C. Scott considère la période qui s’étend entre l’émergence initiale de l’État jusqu’à sa conquête de l’hégémonie sur les peuples sans État, comme une sorte d’ « âge d’or des barbares ». Les notions de #tribu ou de peuple sont des « #fictions_administratives » inventées en tant qu’instrument de #domination, pour désigner des #réfugiés politiques ou économiques ayant fuit vers la périphérie. « Avec le recul, on peut percevoir les relations entre les barbares et l’État comme une compétition pour le droit de s’approprier l’excédent du module sédentaire « céréales/main-d’œuvre ». » Si les chasseurs-cueilleurs itinérants grappillaient quelques miettes de la richesse étatique, de grandes confédérations politiques, notamment les peuples équestres, véritables « proto-États » ou « Empires fantômes » comme l’État itinérant de #Gengis_Kahn ou l’#Empire_Comanche, constituaient des concurrents redoutables. Les milices barbares, en reconstituant les réserves de main d’œuvre de l’État et en mettant leur savoir faire militaire au service de sa protection et de son expansion, ont creusé leur propre tombe.

      Dans la continuité de Pierre Clastres et de David Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une #anomalie et une #contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      https://lundi.am/HOMO-DOMESTICUS-Une-Histoire-profonde-des-premiers-Etats
      #historicisation

  • En lien avec une discussion ayant eu lieu ici : https://seenthis.net/messages/900435#message901007 j’ouvre ce nouveau fil de discussion sur les #drogues_psychédéliques.

    Pour rappel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Psych%C3%A9d%C3%A9lisme

    Un article paru dans The Conversation en français où il est question de l’usage thérapeutique de ces drogues. Si on veut aller tout de suite au sujet on peut faire l’économie de lire la première partie où l’auteur rappelle l’histoire de l’apparition de ces produits, non sans quelques inexactitudes.
    La seconde partie ouvre des perspectives dans le traitement de certains #troubles_mentaux comme la dépression, les addictions, etc. Leur usage pourrait même soulager certain·es patient·es atteint·es d’un cancer en leur faisant mieux accepter la mort.

    Premières recherches thérapeutiques

    À partir des années 1950 et 1960, les scientifiques commencent à explorer le potentiel de ces substances nouvellement découvertes, en particulier aux États-Unis. Ils testent notamment leurs effets sur la dépression, l’anxiété, l’alcoolisme, les troubles obsessionnels compulsifs, ou encore les soins palliatifs, avec l’espoir d’en faire des médicaments.

    Ces pionniers découvrent notamment que l’état d’esprit de la personne et les conditions extérieures jouent un rôle majeur dans le déroulement de la séance. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, les chambres d’hôpital dans lesquelles se déroulent les essais sont aménagées en des lieux chaleureux.

    Les chercheurs découvrent aussi le rôle essentiel que jouent les « guides », autrement dit des personnes habituées de ces substances, qui ne vont pas quitter le sujet durant son voyage intérieur. Comme l’écrit Michael Pollan dans Voyage aux confins de l’esprit : « À bien des égards, la thérapie psychédélique semblait davantage relever du chamanisme (…) que de la médecine moderne ».

    #hallucinogènes #trip #psychédélisme #révolution_intérieure #Foucault #LSD #drogue #thérapie

  • #Nestor_Makhno et la question juive - 1917, l’année de l’ébranlement
    https://www.partage-noir.fr/nestor-makhno-et-la-question-juive-1917-l-annee-de-l-ebranlement

    En Ukraine, le printemps de 1917 fut marqué par l’éveil spirituel et politique du pays. En avril, à Kiev, au congrès national ukrainien qui réunit environ mille délégués représentant différentes organisations ukrainiennes de tous les Coins de l’Empire russe, une Rada centrale fut élue, chargée de la représentation politique du peuple ukrainien dans le cadre de l’État démocratique uni, et par la suite d’un État ukrainien souverain. Nestor Makhno et la question juive

    / Nestor Makhno, Révolution russe (1917-1921)

    #Nestor_Makhno_et_la_question_juive_ #Révolution_russe_1917-1921_

  • Traité de Bave et d’Éternité - Isidore Isou / Pierre Alexeiévitch #Kropotkine.

    https://www.youtube.com/watch?v=H-Yp9MZXGV4&feature=share

    Il y a un tout juste un siècle, le 8 février 1921, mourait à Dimitrovo, près de Moscou, le prince anarchiste, Pierre Alexeiévitch Kropotkine.
    Géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue et théoricien du socialisme libertaire, Kropotkine, est issu de la haute noblesse moscovite.

    Né le 9 décembre 1842, il acquiert une formation scientifique de haut niveau à l’école du corps des pages du tsar Alexandre II. Affecté comme officier de Cosaques en Sibérie, il quitte l’armée en 1867 pour faire des études de mathématiques et de géographie à l’université de Saint-Pétersbourg. Il publie plusieurs travaux sur l’Asie septentrionale.
    Emprisonné en 1874 pour son activité de militant clandestin, il s’évade deux ans plus tard.

    Réfugié en Grande-Bretagne, puis en Suisse, Kropotkine reprend son activité militante et publie plusieurs ouvrages politiques. Il fonde en 1879 le journal Le Révolté. Il est détenu à Lyon et amnistié en 1886, grâce à l’intervention, en particulier, de Victor Hugo. Il s’installe alors en Angleterre où il publie le mensuel "Freedom" et différents ouvrages de géographie et de politique : "Paroles d’un révolté", "La morale anarchiste", "L’Entr’aide, un facteur de l’évolution". Il collabore notamment à la Géographie Universelle d’Élisée Reclus.

    De retour en Russie en 1917, il refuse une poste de ministre dans le gouvernement Kerensky et se montre critique vis-à-vis du pouvoir bolchévique, notamment de la personnalité de Lénine, et des méthodes autoritaires de la nouvelle URSS.

    En 1919, l’insurrection anarchiste menée par Nestor Makhno en Ukraine se réclamera des principes exposés dans « l’Entraide ».

    On a souvent opposé les travaux de Kropotkine à ceux de Darwin. En réalité, son ouvrage ‘L’Entraide, un facteur de l’évolution’ (1902), qui expose des exemples de coopérations inter ou intra espèces, ne s’oppose qu’à ce qu’on appellera plus tard le darwinisme social, et qui n’est qu’une perversion fascisante du darwinisme, sans réel rapport avec le pensée de Darwin. Concernant l’apport de la coopération et de l’entraide dans l’évolution du vivant, Darwin et Kropotkine tiennent sensiblement le même propos.

    Kropotkine décède le 8 février 1921, ses funérailles ont lieu le 13 février. Sous la pression des libertaires, des prisonniers anarchistes sont relâchés pour leur permettre d’assister aux obsèques. Une foule de cent mille personnes accompagne le cercueil au cimetière. Des drapeaux noirs sont déployés, ainsi que des banderoles proclamant : ‘Où il y a de l’autorité, il n’y a pas de liberté’.

    Source : https://www.facebook.com/groups/batiamourtsou/permalink/10158927777546125/?__cft__[0]=AZXdcqlkTiBqmU2fQwohurco6wa3X4yaNhBEPLAww9dO3UJlJZwHXn1OrqgX4X

     #kropotkine #pierre_kropotkine #révolution #anarchie #révolution_russe_1917-1921 #socialisme #anarchisme

  • Michel Foucault en Californie sous LSD : “La plus grande expérience de sa vie”
    https://www.lesinrocks.com/2021/02/02/livres/livres/michel-foucault-en-californie-sous-lsd-la-plus-grande-experience-de-sa-v

    Traduit pour la première fois en France, le récit de Simeon Wade retrace le séjour californien de Michel Foucault en 1975 et son initiation au LSD. Retour sur un moment de bascule dans la vie et l’œuvre du philosophe.

    Alors donc c’est à partir de là qu’il serait devenu libéral ? :D

    #Foucault #LSD #drogue #1975

    • QUAND M.F TESTAIT LE LSD DANS LA VALLÉE DE LA MORT
      (en attendant l’article des prescripteurs culturels des années 90, si il arrive ici)
      https://extacide.net/2018/07/michel-foucault-testait-lsd-vallee-de-mort

      Foucault avait succombé au désespoir avant son voyage dans la Vallée de la Mort, raconte Wade, contemplant dans Les Mots et les Choses de 1966 “la mort de l’humanité…..”. Au point de dire que le visage de l’homme avait été effacé.” Par la suite, il a été “immédiatement” saisi par une nouvelle énergie et une nouvelle motivation. Les titres de ces deux derniers livres, réécrits, “sont emblématiques de l’impact que cette expérience a eu sur lui : L’Usage des plaisirs et Le Souci de soi, sont sans mention de finitude.” James Miller, biographe de Foucault, nous raconte dans le documentaire ci-dessus (à 27:30) -Michel Foucault Par delà le bien et le mal – que tous ceux à qui il a parlé de Foucault avaient entendu parler de la Vallée de la Mort, puisque Foucault avait dit à quiconque l’écouterait que c’était “l’expérience la plus transformatrice de sa vie”.

      Il y avait des gens, note Heather Dundas, qui croyait que l’expérience de Wade était contraire à l’éthique, qu’il avait été “insouciant avec le bien-être de Foucault”. A cette provocation, Wade répond : “Foucault était bien conscient de ce que cela impliquait, et nous étions avec lui tout le temps”. Lorsqu’on lui demande s’il avait pensé aux répercussions sur sa propre carrière, il répond : “rétrospectivement, j’aurais dû”. Deux ans plus tard, il a quitté Claremont et n’a pu trouver un autre poste académique à temps plein. Après avoir obtenu une licence d’infirmier, il a fait carrière comme infirmier au Los Angeles County Psychiatric Hospital et au Ventura County Hospital, exactement le genre d’institutions que Foucault avait trouvé si menaçantes dans son travail antérieur.

      Wade est également l’auteur d’un récit de 121 pages sur l’expérience dans la vallée de la mort et, en 1978, il a publié Chez Foucault, un fanzine miméographié qui présente l’œuvre du philosophe, y compris une entrevue inédite avec Foucault. Foucault, pour sa part, s’est lancé vigoureusement dans la dernière phase de sa carrière, où il a développé son concept de biopouvoir, une théorie éthique de l’autosoin et une vision critique des thèmes philosophiques et religieux classiques sur la nature de la vérité et de la subjectivité. Il a passé les 9 dernières années de sa vie à poursuivre les nouvelles voies de pensée qui se sont ouvertes à lui pendant ces dix heures extraordinaires sous le soleil chaud et les étoiles rafraîchissantes du désert de la Vallée de la Mort.

      La découverte du LSD en Californie par l’un des philosophes les plus importants du 20e siècle constitue plus qu’une simple anecdote. Elle illustre sa reconceptualisation de la politique comme « l’invention de soi ».
      https://lavamedia.be/fr/le-dernier-homme-prend-du-lsd

      #révolution_intérieure

    • Un bouquin à lire sur les « expériences » avec l’hallucinogène de synthèse le plus puissant qui ait jamais existé : « Voir la lumière » ( Outside Looking In en anglais) roman documentaire de Tom Coraghessan Boyle sur le #LSD, sa découverte, ses expérimentations médicales et ses détournements « récréatifs » même si la récréation peut souvent tourner au jeu de massacre.
      https://www.grasset.fr/livres/voir-la-lumiere-9782246820352

      Le mot de la fin prononcé par Timothy Leary « himself » qui éclaire un de ses « étudiants » à propos d’une question « existentielle ». Ça résume bien à mon humble avis ce qu’il faut retenir de toutes ces « expériences » :

      Tim sortit le flacon, il l’eut dans la main, le Delysid, le LSD 25, avec son étiquette à l’avertissement absurde -Poison- alors qu’en fait, la substance qu’il contenait était le seul antidote connu contre le poison du monde, de la conscience, du non-Dieu, du non-savoir, de la pitoyable maîtrise de l’humanité sur les fils de la nature et les confins noirs et morts de l’espace qui, gueule insatiable, engloutissait tout.

      « Dis-moi que tu y es allé. Dis-moi que tu as vu Dieu. »

      Tim dévissa le bouchon du flacon. Il fit glisser six pilules dans la paume de sa main, trois chacun, une dose digne de tous les dieux qui avaient jamais existé. Il lui fit un clin d’œil. Il sourit. Se pencha en avant sur le berceau de ses genoux et tendit la main.

      « Merde à Dieu, dit-il, planons. »

    • Le LSD. Comment l’armée a lancé l’acide. L’emblème de la révolution psychédélique des sixties n’est pas sorti d’un potager hippie : l’acide lysergique diéthylamide, ou LSD, a été découvert dans un labo suisse, étudié par la CIA, testé par l’armée américaine

      https://www.liberation.fr/cahier-special/1999/05/15/an-2000-les-objets-du-siecle-le-lsd-comment-l-armee-a-lance-l-acide-l-emb

      #psychotrop

      https://www.youtube.com/watch?v=dmHY67u1pXA

      #descente_d'acide

    • Ton propos @touti me rappelle un grave incident dont le théâtre fut la ville de Pont-Saint-Esprit en Ardèche, où, vers le 15 août 1951, les habitants se mirent à avoir des comportements étranges quasi simultanément. En quelques jours, on ne comptait plus les cas d’hallucinations effrayantes, les comportements suicidaires (défenestration), les crises de démence en tout genre, etc.
      On mit alors ces manifestations sur le compte d’un empoisonnement de l’eau et on accusa la CIA d’y avoir déversé un hallucinogène puissant : le LSD venait de faire une entrée fracassante dans la médiasphère française.
      En fait des études médicales révélèrent que la plupart des habitants de ce bourg avait consommé le même pain, celui de leur boulanger fait à base de farine de seigle. On en a déduit sans pouvoir le prouver formellement que cette farine de seigle contenait un parasite de la plante : l’ergot de seigle. L’ergot de seigle contient un alcaloïde proche du fameux « diéthylamide de l’acide lysergique 25 » (Lyserg Säure Diethylamid en allemand et 25 parce que la molécule subit 25 transformations chimiques). L’ergotisme sévissait déjà au Moyen-Âge, époque où l’on consommait beaucoup de farine de seigle, et les symptômes de l’empoisonnement étaient connus sous les noms de "Feu de Saint-Antoine ou « mal des ardents ».

      Un article qui relate l’affaire avec force détails :
      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/07/31/le-pain-tueur-sevit-a-pont-saint-esprit_4465400_1650684.html

      Mais comme il n’y a pas de fumée sans feu, les services secrets US furent mis sur la sellette : donc, ça devait quand même se savoir que des apprentis sorciers officiels, CIA compatibles, devait bidouiller d’étranges molécules psychotropes pour « paralyser l’ennemi ».
      Mort de rire, les troufions sous « acid » de la vidéo :-))

      Et un autre article qui évoque les thèses (on ne disait pas encore « complotistes » à l’époque) de l’empoisonnement par les services secrets US :
      https://www.lepoint.fr/culture/1951-trip-sous-acide-a-pont-saint-esprit-09-07-2012-1482979_3.php

    • Merci pour le rappel à propos de l’histoire de l’empoisonnement à l’ergot de seigle à Pont-Saint-Esprit @sombre. Juste un détail : Pont-Saint-Esprit est dans le Gard. Bon tu es excusé car dans le secteur 4 départements se rencontrent : Gard, Ardèche, Drôme et Vaucluse.

    • je m’étonne encore d’avoir vu, dans le désert Wirikuta, sous Peyotl, une bande d’ancêtres, très préhistoriques, qui passaient par là, alors que je ne savais pas, du tout , que cet endroit précis leur était réservé par les Huichols. Sinon des hallus, loin d’être fun, absolument splendides, bouleversantes, une connexion cosmique très facile à moquer mais d’une puissance incroyable ; vraiment voir les veines des plantes, et une pluie d’étoiles RVB tombant d’un ciel sans lune, et très franchement quelque chose d’Athéna, une fille de 3 mètre de haut, en pierre bleue, en garde, lance à la main, à l’entrée de ce lieu sacré dont je ne connaissais pas, du tout (encore une fois) le statut (et rien qui ne marque l’endroit à part un simple cercle de pierres pour faire un feu). Comme tout le monde, la plus belle expérience qu’il m’ait été donné de vivre.

    • Pont-Saint-Esprit est dans le Gard.

      J’en prends bonne note :-)

      @tintin : les expériences « psychédéliques » mériteraient un fil de discussion à part entière. Perso, je n’ai jamais expérimenté : me sachant fragile du ciboulot, j’ai toujours eu la trouille d’un aller-simple vers l’HP ... ou pire.

    • @tintin merci pour ton témoignage. L’environnement (urbain ou naturel, mystique ou récréatif) compte énormément. Même observation dans l’attention que nous mettons dans notre perception décuplée que nous ne saurions pas accepter sans le prétexte des drogues. Je crois que c’est W.Burroughs qui décrit notre capacité à être sous drogue sans en avoir pris :)

      Pour te dire, je pense que ce monde a inversé la notion de folie. Juste 10 jours dans la montagne sauvage à faire les foins en riant, manger naturel avec les babosses, l’hallucination est vraiment totale quand tu redescends et que tu vois un parking de supermarché couvert de boites en fer avec des roues. :P

    • ah oui les premiers trip à 16 ans sous les ponts du périph de la chapelle ou enfermé au gibus, c’était surtout pénible, et le fun ça ne suffit pas, manque un truc... mystique. Les amis au mexique font la purge, de manière médicale-shamanique, une fois par an, des fois ça vomis, ça se chie dessus même, ça vois des monstres... moi le désert m’a bien sourit, sur ce coup là, mais je ne crois pas que j’y retournerais, trop loin,un peu absurde, pas huichol, quelle idée... par contre faire les foins en montagne sauvage, bien d’accord qu’il y a de quoi décoller ! diable

    • ah et soit dit en passant, le peyotl, c’est beaucoup moins fort que sa version militaire, le LSD. On peut manger un tout petit bout, et « voir » des choses sans se sentir entièrement submergé, comme lors des grosses montées de lsd ou d’autres trucs de synthèse. Mais, quelque soit la dose, c’est vraiment vraiment déconseillé à celleux qui ont des antécédents « psychotiques » (disons qui ont déjà senti qu’iels pouvait partir loin). Prendre ça à 16 ans, sans avoir la moindre idée de ce qu’on avale, et sans cadre/entourage, c’est de la roulette russe...

  • En Inde, l’Andhra Pradesh se convertit à l’agroécologie
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/19/en-inde-l-andhra-pradesh-se-convertit-a-l-agroecologie_6066806_3234.html

    A rebours de la « révolution verte » indienne et de ses dégâts, cet Etat du sud tente de rallier 6 millions d’agriculteurs à des méthodes naturelles pour nourrir la totalité de ses habitants d’ici à 2027.

    Les champs de Rama Krishna, à Nandi Velugu (district de Guntur), une dizaine d’acres, sont verts et luxuriants. Ce fermier de l’Andhra Pradesh, un Etat du sud-est de l’Inde, cultive principalement en cette saison hivernale du curcuma, une racine goûteuse et vertueuse, prisée dans le sous-continent. Mais ses rangs alternent avec des papayes, car les deux plantes se protègent.

    #péage 😒

    • A rebours de la « #révolution_verte » indienne et de ses dégâts, cet Etat du sud tente de rallier 6 millions d’agriculteurs à des méthodes naturelles pour nourrir la totalité de ses habitants d’ici à 2027.

      Les champs de Rama Krishna, à #Nandi_Velugu (district de #Guntur), une dizaine d’acres, sont verts et luxuriants. Ce fermier de l’#Andhra_Pradesh, un Etat du sud-est de l’Inde, cultive principalement en cette saison hivernale du curcuma, une racine goûteuse et vertueuse, prisée dans le sous-continent. Mais ses rangs alternent avec des papayes, car les deux plantes se protègent. Le curcuma a des propriétés antibiotiques pour la papaye et les hautes tiges de cette dernière apportent de l’ombrage au curcuma, comme les cocotiers, les manguiers et les bananiers plantés ici et là. Plus loin, son champ présente une farandole de légumes, bitter gourd - un légume très amer -, baby corn, piments rouges, lady finger, tomates. Des marigold (oeillets d’Inde) ont été semés pour éviter certains virus. Salades et cornichons, menthe et radis partagent une autre parcelle. Le mariage des cultures ne tient pas du hasard. Chacune est sélectionnée pour ses qualités et les services qu’elle peut rendre.

      Le paysan n’irrigue qu’une demi-heure par jour et ne possède pas de tracteur. Sur sa propriété, aucune substance chimique ne rentre, seulement des produits naturels, confectionnés à partir de l’urine et de la bouse de ses cinq vaches, de race locale. Il en enrobe ses semences. Pour nourrir la terre, il ajoute à ces deux ingrédients de l’eau, du sucre, de la terre et de la farine de légumineuse. S’il faut traiter des parasites ou des ravageurs, le paysan associe aux déchets de ses vaches des piments verts et des feuilles de goyave.

      Les champs de Rama ont des airs de jardin d’Eden et c’est un miracle car, fin novembre, une tempête a violemment frappé la région et noyé les terres sous des pluies diluviennes. Ses plants n’ont pas plié, la terre a absorbé le surplus d’eau. Rama en est convaincu, sa pratique de l’agroécologie a sauvé ses cultures. « C’est toute ma famille qui a été sauvée. Nous sommes vingt à travailler ici », explique-t-il.

      Détresse profonde

      Le fermier a rejoint le programme « agriculture naturelle à zéro budget » (ZBNF) développé par le gouvernement de l’Andhra Pradesh, le plus gros projet d’agroécologie au monde. Lancé en 2015-2016, et piloté par Vijay Kumar, un ancien haut fonctionnaire et conseiller à l’agriculture du gouvernement, ce programme soutenu par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déjà séduit 700 000 paysans et travailleurs agricoles, soit 190 000 hectares répartis dans 3 011 villages, qui cultivaient auparavant en agriculture conventionnelle.

      D’ici à 2027, l’objectif du gouvernement régional est de convertir 6 millions d’agriculteurs et 8 millions d’hectares, pour nourrir ses 53 millions d’habitants, la totalité de l’Etat. L’enjeu est crucial dans cette région agricole où 62 % de la population travaillent dans l’agriculture. Le secteur représente 28 % du PIB de l’Andhra Pradesh. « Notre but, c’est que notre région soit complètement libérée des produits chimiques et contribue ainsi à la bonne santé de la population et au bien-être des paysans », explique Vijay Kumar, qui s’est inspiré de Subhash Palekar, le père de l’agriculture naturelle en Inde.

      A l’entrée de la ferme de Rama Khrisna, un grand panneau affiche le portrait de ce paysan du Maharashtra, qui s’est élevé contre les méthodes de la « révolution verte » axées sur une utilisation massive d’engrais et de pesticides chimiques et sur une irrigation intensive. L’agriculture indienne consomme 83 % des ressources en eau disponibles, alors que la moyenne mondiale est de 70 %. Le recours systématique aux intrants a entraîné les agriculteurs indiens dans une logique fatale d’endettement et causé des dégâts irréversibles sur l’environnement, les sols et les nappes phréatiques.

      Sur le plan nutritionnel, la « révolution verte » a certes permis de mettre fin aux terribles famines qui décimaient le pays, mais elle a favorisé des cultures à hauts rendements, comme le riz et le blé, au détriment des légumineuses et des fruits et légumes. Les Indiens souffrent d’une alimentation carencée et les paysans d’une détresse profonde. Chaque jour, 28 personnes qui dépendent de l’agriculture, la plupart étranglées de dettes, se suicident en Inde, 10 281 personnes en 2019, selon le National Crime Records Bureau.

      La crise paysanne favorise également une forte migration vers les villes. Et ce n’est pas la réforme imposée par Narendra Modi, qui nourrit depuis plus de deux mois une immense colère chez les paysans indiens, qui changera quelque chose. Le gouvernement ne propose pas de faire évoluer le modèle de production, seulement de libéraliser la vente des produits agricoles.

      Foison de vers de terre

      A rebours de ce modèle, Subhash Palekar promeut depuis les années 1990 une agriculture économe, sans labourage, sans engrais chimiques ni pesticides et sans désherbage. Une agriculture qui ne craint ni les mauvaises herbes ni les insectes et fait confiance à la nature pour se régénérer et se réguler. A la demande du gouvernement d’Andhra Pradesh, il a formé des milliers de paysans dans des méga-cessions de formations. Satya Narayana, cultivateur dans le village d’Athota, dans le district de Guntur, a suivi ses préceptes. Sa récolte de riz est terminée et il a planté du millet sans se préoccuper des résidus de paille de riz qui jonchent son champ.

      Autrefois, comme beaucoup de paysans en Inde, il cherchait à se débarrasser au plus vite de ce chaume, en le brûlant pour passer à la culture suivante. Une catastrophe écologique. Depuis quelques années, il préserve ce couvert pour garder l’humidité dans le sol. Sa terre n’est pas compacte et elle abrite une foison de vers de terre. A la différence de l’agriculture industrielle, basée sur la monoculture, l’agriculture naturelle repose sur une grande variété de cultures, la couverture permanente des sols, et la stimulation des micro-organismes.

      Le fermier a planté des semences indigènes que lui a fournies gratuitement Bapa Rao, 36 ans, qui lui aussi s’est converti à l’agriculture naturelle. Il était designer graphique à Hyderabad, quand sa grand-mère a été emportée en 2011 par un cancer de l’estomac, lié à l’utilisation de pesticides. Il a abandonné son métier et travaille depuis cinq ans dans son village d’Athota avec son père, sur des terres qu’il loue et où il cultive riz et lentilles. Dans sa maison, Bapa Rao a constitué une banque de semences locales réputées pour leur qualité nutritionnelle et adaptées au climat, qu’il collecte toute l’année, notamment un riz noir, et qu’il partage avec les agriculteurs de son village. « Je fais cela parce que je suis convaincu que la nourriture est la seule véritable médecine », assure-t-il.

      Pour atteindre son objectif d’un Etat 100 % en agriculture naturelle, le gouvernement de l’Andhra Pradesh a créé une société publique à but non lucratif, le Rythu Sadhikara Samstha (RySS), chargée de convaincre les paysans de changer de modèle, de les former et de contrôler. Ce sont les agriculteurs eux-mêmes passés à l’agriculture naturelle qui vont diffuser les bonnes pratiques auprès de leur communauté. Autre point d’entrée, les groupes d’entraide de femmes, très actives. C’est un patient travail : l’organisme estime qu’un agriculteur a besoin d’un accompagnement entre trois et cinq ans pour se convertir totalement à l’agriculture naturelle. Parallèlement, le RySS mène auprès des travailleurs agricoles un programme de développement de jardins potagers, pour aider les familles pauvres à produire leurs propres denrées. Sarveswara Rao en est un des bénéficiaires.

      Avant, ce père de famille était obligé d’acheter sur les marchés. Les assiettes de ses deux enfants se réduisaient bien souvent à des portions de riz. Désormais, sa famille peut manger tous les jours des légumes et des fruits gratuits et sains. Le gouvernement indien, en butte à une crise agricole structurelle, s’est intéressé à l’expérience de l’Andhra Pradesh. Le 9 juillet 2018, le NITI Aayog (Institution nationale pour la transformation de l’Inde), qui a remplacé la Commission au plan en 2015 après l’accession au pouvoir de Narendra Modi, a invité Subhash Palekar à une présentation de l’agriculture naturelle.

      Selon Palekar, la majorité des participants - des scientifiques du Conseil indien de la recherche agricole et d’universités agricoles d’Etat et le ministre de l’agriculture - aurait convenu que l’agriculture naturelle était la seule alternative disponible pour doubler le revenu des agriculteurs d’ici à 2022, une promesse électorale que Narendra Modi avait faite à son arrivée au pouvoir en 2014.

      Lobbys industriels

      Mais c’était sans compter les lobbys industriels. Dans un livre à paraître en mars, aux Presses des Mines, Bruno Dorin, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui travaille depuis deux ans avec le RySS sur une « prospective à 2050 de l’agriculture naturelle en Andra Pradesh », raconte comment l’Académie nationale des sciences agricoles indienne a entravé la généralisation de l’agriculture naturelle en Inde.

      Dans un courrier de trois pages envoyé à Narendra Modi, en septembre 2019, le président de cette académie explique que, après une journée d’étude avec 70 experts comprenant des industriels, les participants ont conclu que « le gouvernement de l’Inde ne devrait pas investir inutilement des capitaux, des efforts, du temps et des ressources humaines pour promouvoir le ZBNF en raison de l’impossibilité technique du pays à explorer cette technologie non démontrée et non scientifique . Quelques semaines plus tard la presse rapportait que « le gouvernement Modi soutient le ZBNF mais n’a pas de budget pour le promouvoir . Vijay Kumar connaît toutes ces résistances et sait que sa « démarche est difficile », mais, dit-il, « si nous ne le faisons pas, nous allons vers une catastrophe .

      #agriculture #agro-écologie #agroécologie

  • Emeutes à Bruxelles : début d’un cycle de révoltes ? Que feront les gauches ?
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    / Révoltes, insurrections, débordements..., Révolution , #Violences_policières

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Révolution_
    https://fb.watch/2-2h0nE3Yr
    https://fb.watch/30g4c1by4B

  • [BD] 1936-1939 - De la révolution en Espagne à l’exil en France [13]
    https://www.partage-noir.fr/bd-1936-1939-de-la-revolution-en-espagne-a-l-exil-en-france-13

    La plupart se réfugient en France où ils furent parqués dans des camps. Mais certains purent rejoindre la résistance antinazie pendant la guerre. #1936-1939_-_De_la_révolution_en_Espagne_à_l'exil_en_France

    / #CNT, Révolution espagnole (1936-1939)

    #Révolution_espagnole_1936-1939_

  • [BD] 1936-1939 - De la révolution en Espagne à l’exil en France [11]
    https://www.partage-noir.fr/bd-1936-1939-de-la-revolution-en-espagne-a-l-exil-en-france-11

    Tandis que le Parti communiste écrase dans le sang les réalisations libertaires, le 28 mars 1939, les nationalistes espagnols entrent à Madrid. #1936-1939_-_De_la_révolution_en_Espagne_à_l'exil_en_France

    / Révolution espagnole (1936-1939), #CNT

    #Révolution_espagnole_1936-1939_

  • [BD] 1936-1939 - De la révolution en Espagne à l’exil en France [05]
    https://www.partage-noir.fr/bd-1936-1939-de-la-revolution-en-espagne-a-l-exil-en-france-05

    Dès le 19 juillet à Barcelone, la Compagnie des tramways est saisie, les employés gèrent eux-mêmes la compagnie. Trois jours plus tard, les tramways, repeints aux couleurs de la #CNT, circulent de nouveau dans la ville. #1936-1939_-_De_la_révolution_en_Espagne_à_l'exil_en_France

    / Révolution espagnole (1936-1939), CNT

    #Révolution_espagnole_1936-1939_