• La loi renforçant la #sécurité_intérieure et la lutte contre le #terrorisme : 2 ans après - bilan et propositions - Sénat
    http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-348-notice.html

    Destinée à permettre une sortie maîtrisée du régime de l’état d’urgence sous lequel la France vivait depuis près de deux ans, la loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite « #loi_SILT », a introduit, dans le droit commun, diverses mesures inspirées des dispositions de la loi du 3 avril 1955 relative à l’#état_d'urgence.

    Les quatre mesures considérées comme les plus sensibles au regard du respect des droits et libertés constitutionnellement garantis - les périmètres de protection, les fermetures de lieu de culte, les mesures individuelles de contrôle administratif et de #surveillance et les #visites_domiciliaires - ont revêtu un caractère temporaire et arriveront à échéance le 31 décembre 2020.

    Le Parlement ayant été doté de pouvoirs de contrôle renforcés pour évaluer l’efficacité et la pertinence de ces quatre mesures, la commission des lois du Sénat a créé une mission pluraliste chargée du contrôle et du suivi de leur mise en œuvre en vue d’éclairer le Sénat sur la nécessité de les proroger ou non.

    À l’issue de ses travaux, la mission conclut à l’efficacité des quatre mesures et se prononce en faveur de leur pérennisation. À la lumière des deux premières années d’application de la loi et des enjeux que pose, pour notre pays, la sortie de détention de nombreux condamnés terroristes, elle formule 10 propositions d’évolution pour conforter l’arsenal antiterroriste.

    Les 10 recommandations :

    Consolider l’arsenal administratif de lutte contre le terrorisme

    · Pérenniser les quatre dispositions de la loi « SILT » revêtant un caractère temporaire jusqu’au 31 décembre 2020.

    Sécuriser juridiquement la mise en oeuvre des périmètres de protection

    · Compléter l’article L. 226-1 du code de la sécurité intérieure afin de consacrer, dans la loi, la réserve d’interprétation du #Conseil_constitutionnel relative aux conditions de mobilisation d’agents de sécurité privée dans les périmètres de protection, afin de garantir leur contrôle effectif par l’autorité publique (recommandation n° 2).

    · Améliorer la sécurité juridique des arrêtés préfectoraux instaurant des périmètres de protection (recommandation n° 3) :

    – en dressant, en complément des modèles d’actes et instructions ponctuelles déjà diffusés, un référentiel précis à destination des préfectures, précisant les situations justifiant un périmètre de protection et les éléments nécessaires à la motivation de l’arrêté ;

    – en donnant des instructions claires aux préfets en vue d’une transmission sans délai des arrêtés à la direction des #libertés_publiques et des affaires juridiques du ministère de l’intérieur.

    Élargir les pouvoirs de fermeture administrative des lieux présentant des risques de trouble à l’ordre public

    · Étendre le champ de l’article L. 227-1 du code de la sécurité intérieure afin d’autoriser le préfet à fermer, dans les mêmes conditions que les lieux de culte, les lieux ouverts au public qui y sont étroitement rattachés, parce qu’ils sont gérés, exploités ou financés par la même personne physique ou morale (recommandation n° 4).

    Améliorer l’effectivité des mesures de contrôle administratif et de surveillance (MICAS) et clarifier leur périmètre d’application

    · Modifier dans les plus brefs délais le décret n° 2010-569 du 28 mai 2010 relatif au fichier des personnes recherchées pour y inscrire les MICAS, afin d’améliorer le contrôle par les forces de l’ordre (recommandation n° 5).

    · Garantir le caractère subsidiaire des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance par rapport aux actions judiciaires (recommandation n° 1) :

    – en étendant l’information du parquet national antiterroriste sur les projets de mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance, afin de favoriser, lorsque des poursuites pénales sont engagées, une surveillance judiciaire plutôt qu’administrative ;

    – en modifiant le code de la sécurité intérieure afin de prévoir une transmission obligatoire au parquet national antiterroriste et aux parquets territorialement compétents des arrêtés ministériels de prononcé ou de renouvellement des mesures.

    Renforcer les dispositifs post-carcéraux de suivi judiciaire des condamnés terroristes, compléments nécessaires à la mise en oeuvre de mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance

    · Renforcer les conditions de prononcé et le contenu de la peine de suivi socio-judiciaire à l’encontre des individus condamnés pour des infractions de nature terroriste, en en faisant une peine complémentaire obligatoire et en systématisant l’obligation de suivre des actions de prise en charge de la radicalisation (recommandation n° 6).

    · Introduire une nouvelle mesure judiciaire de suivi et de surveillance post-sentencielle pour les individus condamnés pour des faits de terrorisme permettant de les soumettre, à leur sortie de détention, aux mesures de contrôle et de surveillance de la peine de suivi socio-judiciaire (recommandation n° 7).

    · Modifier l’article 721-2 du code de procédure pénale afin d’autoriser le juge de l’application des peines à soumettre un détenu, dans le cadre d’un suivi post-libération, à des actions de prise en charge de la #radicalisation (recommandation n° 8).

    Sécuriser et renforcer l’efficacité des visites domiciliaires et saisies

    · Établir et diffuser aux préfets un référentiel des pièces types permettant de motiver les requêtes de visites domiciliaires et d’étayer les critères prévus par la loi (recommandation n° 9).

    · Modifier l’article L. 228-5 du code de la sécurité intérieure afin d’autoriser, lorsque la personne fait obstacle à l’accès aux pièces ou documents présents sur un support #informatique, la copie des données ou la saisie des systèmes informatiques concernés (recommandation n° 10).

  • Dans un rapport gouvernemental, les anarchistes et les vegans sont désignés aussi dangereux que des djihadistes (article de novembre 2019) :
    https://lareleveetlapeste.fr/dans-un-rapport-gouvernemental-les-anarchistes-et-les-vegans-sont-

    et le rapport de juin 2019 (sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France) :
    http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-enq/r2006.asp

    « Le rapporteur invite le CIPDR à se saisir rapidement de cette question et à élargir le champ de la réflexion à toute forme de radicalisation (anarchiste, antisioniste, vegan etc.). »

    #anarchistes #nébuleuse #surveillance #extrêmedroite #radicalisation #végan

  • Comment définir et comprendre la « radicalisation » des jeunes ? #jeunesse #radicalisation #éducation

    https://sms.hypotheses.org/23040

    Depuis les attentats de 2015, la question de la radicalisation d’une partie de la jeunesse française et européenne est revenue au premier plan dans l’espace public. Au-delà du concert médiatique et des débats parfois animés entre intellectuels et experts, des politiques publiques ont été mises en œuvre, des plans de prévention activés et des individus classés comme « radicaux » par les institutions judiciaires. Mais en quoi consiste concrètement ce phénomène ?

    Grâce à une convention passée avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), nous avons eu accès aux dossiers de 133 mineurs signalés pour « radicalisation ». Il s’agit d’abord de 68 jeunes jugés, ou en passe de l’être, pour des départs en Syrie ou en Irak, et des tentatives d’attentats sur le territoire français. À ceux-ci s’ajoutent 65 autres mineurs condamnés pour « apologie du terrorisme » ou suivis dans le cadre d’affaires pénales ou civiles ordinaires mais qui, au cours des mesures, ont adopté des attitudes ou tenu des propos jugés « inquiétants » par les travailleurs socio-judiciaires. Les premiers représentent la quasi-totalité de ceux qui ont été poursuivis pour terrorisme entre 2012 et 2017 ; les seconds ne sont qu’un échantillon car les dossiers de ce type sont beaucoup plus nombreux (...)

  • Study of YouTube comments finds evidence of radicalization effect - Internet & Technology News
    https://www.smarthostingplans.com/social-media/study-of-youtube-comments-finds-evidence-of-radicalization-effect

    A March 2018 New York Times article by sociologist, Zeynep Tufekci, set out the now widely reported thesis that YouTube is a radicalization engine. While follow up reporting by journalist Kevin Roose told a compelling tale of the personal experience of an individual, Caleb Cain, who described falling down an “alt right rabbit hole”; on YouTube. But researcher Manoel Horta Ribeiro, who was presenting the paper today, said the team wanted to see if they could find auditable evidence to support such anecdotes.

    Their paper, called Auditing radicalization pathways on YouTube, details a large scale study of YouTube looking for traces of evidence — in likes, comments and views — that certain right-leaning YouTube communities are acting as gateways to fringe far-right ideologies.

    Per the paper, they analyzed 330,925 videos posted on 349 channels — broadly classifying the videos into four types: Media, the Alt-lite, the Intellectual Dark Web (I.D.W.), and the Alt-right — and using user comments as a “good enough”; proxy for radicalization (their data-set included 72 million comments).

    The findings suggest a pipeline effect over a number of years where users who started out commenting on alt-lite/IDW YouTube content shifted to commenting on extreme far-right content on the platform over time.

    While the rate of overlap between consumers of Media content and the alt-right was found to be far lower.

    He agreed it’s difficult to make an absolute claim that YouTube is to blame. But also argued that, as host to these communities, the platform is responsible.

    “We do find evident traces of user radicalization, and I guess the question asks why is YouTube responsible for this? And I guess the answer would be because many of these communities they live on YouTube and they have a lot of their content on YouTube and that’s why YouTube is so deeply associated with it,”; he said.

    “In a sense I do agree that it’s very hard to make the claim that the radicalization is due to YouTube or due to some recommender system or that the platform is responsible for that. It could be that something else is leading to this radicalization and in that sense I think that the analysis that we make it shows there is this process of users going from milder channels to more extreme ones. And this solid evidence towards radicalization because people that were not exposed to this radical content become exposed. But it’s hard to make strong causal claims — like YouTube is responsible for that.”;

    #YouTube #Radicalisation #Extrême_droite #Fachosphère

  • La drôle de fiche envoyée par l’#Université_de_Cergy pour détecter la #radicalisation

    Ce lundi 14 octobre, les profs de l’Université de Cergy-Pontoise ont reçu une « fiche de remontée de signaux faibles » de radicalisation et de terrorisme. Le personnel encadrant dénonce le caractère islamophobe de ce mail.

    « Absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi », « port d’une djellaba/port de pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets », « port de la barbe sans moustache », « apparition du port du voile », une drôle de fiche a été envoyée aux professeurs de l’université de Cergy-Pontoise, ce lundi 14 octobre. Son objet : « Appel à vigilance ». Communiqué par la Direction Hygiène, Sécurité et Environnement (DHSE) de la fac, le mail porte sur les menaces terroristes qui peuvent peser sur l’institution. Il est accompagné d’une « fiche de remontée de signaux faibles », en vue de la « détection de personnes susceptibles d’être en cours de radicalisation ».

    Mais cette fiche qui cible la religion musulmane et aux contours flous a ému plusieurs professeurs. « Selon ce document, un acte terroriste ne peut être que le fait de musulmans ! Ce genre de tableau ne peut que faire plaisir aux racistes et renforcer le racisme anti-musulman. Ça crée une ambiance de délation au travail », commente une professeure jointe par StreetPress. « J’ai honte », écrit sur Twitter Clément Carbonnier, actuellement en recherche à l’université de Sherbrooke et issu de la fac de Cergy. Renaud Epstein, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain (relié à l’université de Cergy), tweete : « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante. Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo ». Il ajoute une sélection de ces signaux, qu’il juge « affligeante ».


    https://twitter.com/Carbonnier_Eco/status/1183750945706008576?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    Une réaction au discours de Macron ?

    Cette fiche liste une soixantaine de critères, dont encore : « arrêt de consommations de boissons alcoolisées », « arrêt de consommations de nourritures à base de porc », « consommations récente de produits halals », etc… À chaque critère, il est possible de répondre par oui et par non. Il faut ensuite la faire remonter, avec le nom de l’élève ou du professeur « signalé », à la DHSE de l’université.

    Embêtée, la DHSE botte en touche. « L’intention de l’université est simplement d’alerter et de se dire : “Faites attention à ce qu’il peut y avoir”, sans pour autant stigmatiser les choses. Pas du tout. »

    Cette initiative, propre à l’université de Cergy, fait écho au discours d’Emmanuel Macron prononcé le 8 octobre, pendant l’hommage aux victimes de l’attaque de la préfecture de police de Paris. Le président Emmanuel Macron a demandé aux Français de « faire bloc » contre « l’hydre islamiste ». Il a également appelé à construire une « société de vigilance » contre la radicalisation, y compris dans le milieu scolaire. Un discours relayé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer qui décomptait récemment une dizaine de signalements de personnels de l’Éducation nationale pour l’année scolaire passée.

    Le prof Renaud Epstein pointe cyniquement l’absurdité de la fiche :

    « Et le top du top, la cerise sur le gâteau, cette “fiche de remontée de signaux faibles” se conclut par une entrée : “Signaux inquiétants liés au comportement d’une personne connue” qui comprend cet item, “#Dissimulation des #signaux_faibles” »


    https://twitter.com/renaud_epstein/status/1183760076122836993?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    En interne, par mail envoyé au personnel encadrant, et sur Twitter, la DHSE s’excuse et explique que « la démarche de l’établissement consistait à apporter une assistance aux personnes qui peuvent être touchées par ces phénomènes et en aucun cas à organiser un système d’alerte. Cependant, l’Université regrette vivement d’avoir pu heurter ou choquer certaines personnes au sein de l’université et à l’extérieur par une formulation inappropriée et source d’incompréhension et leur présente ses excuses. En particulier et en conséquence, le document joint au message est retiré ».

    https://www.streetpress.com/sujet/1571073503-drole-fiche-universite-cergy-detecter-la-radicalisation
    #université #France #fiche #islamophobie #délation

    ping @karine4 @cede

    • Rions un peu...

      Donc un musulman pratiquant sa religion ostensiblement serait signalé
      ET
      Un musulman pratiquant sa religion de la façon la plus discrète possible serait lui aussi signalé pour « Dissimulation des signaux faibles »

      « L’individu se rase visiblement tous les jours. Il semble évident qu’il s’agit là d’une manœuvre grossière dans l’espoir de dissimuler le port d’une barbe islamique »

    • Ce que j’aimerais savoir plus précisément : comment ça a été fabriqué une telle liste ? Parce que ce n’est pas une initiative individuelle, il y a un « workflow » avant que ce soit expédié aux gens.

      Est-ce qu’il y a quelqu’un à la tête de l’université qui donne l’ordre à quelqu’un d’autre de « travailler là-dessus », de « me préparer un truc »… ? Ensuite c’est quelqu’un qui a pondu un truc tout seul, ou bien c’est un groupe de travail ? C’est payé sur les heures de travail habituelles, ou on a dégagé des heures sups pour financer un groupe de réflexion ? Comme ça se passe pour inclure « djellaba », « heures de prière » et cinq considérations sur le rapport aux femmes : c’est un truc qu’on trouve déjà tout fait sur l’interwebz, ou bien des gens ont brainstormé dans un bureau ? Selon quel processus décisionnel ils se sont dit que les « signaux faibles » liés à la non-consommation de saucisson, ce serait un peu too much ?

      Une fois que c’est terminé, cette petite liste de signaux faibles islamophobes, comment c’est validé ? Il y a un comité de prise de décision islamophobe qui se réunit pour valider, ou bien c’est une personne dans un bureau qui se dit : c’est vachement bien, ça, je vais l’expédier à tout le monde ?

      Mais aussi : comment on fait dans une université pour pondre,
      valider, mettre en forme et expédier un document aussi long en aussi peu de temps ? On est tombés sur l’administration la plus efficace du pays, ou bien ce genre de document existe déjà par ailleurs, circule déjà, est disponible sur le Webz, ou bien est discuté discrètement dans les services de l’État ?

      Bref : c’est quoi le processus de création de cette saloperie, et c’est quoi la hiérarchie qui a validé et qui a pris la décision de l’expédier ?

      Et donc : est-ce qu’il va y avoir des conséquences pour qui que ce soit ? Est-ce qu’il va y avoir des sanctions, ou bien est-ce qu’on en est déjà au stade où tout ce processus de fabrication d’un document officiel islamophobe va être simplement considéré comme une « erreur de communication » ?

    • Ben pourquoi, il y aurait une erreur ? Tout ce matériel est banalisé et déjà relativement ancien (mars 2016 #je_suis_charlie, toussa…) et issu du SG-CIPD devenu SG-CIPDR (Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) au ministère de l’intérieur. Son dernier bébé (il y a 6 jours) un Kit pédagogique de formation des entreprises à propos de la radicalisation en entreprise.
      https://www.cipdr.gouv.fr/kit-pedagogique-de-formation-des-entreprises-a-propos-de-la-radicalisatio

      Tout cela issu du Guide interministériel de prévention de la radicalisation (mars2016) (p. ex. ici https://static1.1.sqspcdn.com/static/f/1307504/27032789/1463641554463/guide-prevention-radicalisation2016.pdf mais on le trouve un peu partout. Et notamment le tableau de synthèse en annexe, lui aussi pas mal repris. Il n’y a qu’à piocher dedans.

      Tableau de synthèse des indicateurs de basculement
      http://www.seine-maritime.gouv.fr/content/download/21653/159919/file/synthese-indicateurs-basculement.pdf
      qui met en forme le Référentiel des indicateurs de basculement dans la radicalisation issu du guide ci-dessus (ce sont dans les annexes, les pages 105 à 108)

    • Hé hé Simplicissimus, merci ! C’est exactement où je voulais en venir. Maintenant faudrait prévenir les indignés de Twitter que ce n’est pas une erreur de communication, mais bien une politique officielle.

    • Signaler et détecter - Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation
      https://www.cipdr.gouv.fr/prevenir-la-radicalisation/reperer

      La définition de la radicalisation du sociologue Fahrad Kosrokhavar correspond à cet angle : « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l’ordre établi sur le plan politique, social ou culturel. »

      La définition me semble large.

      #ordre_établi

  • La radicalisation n’existe pas, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne soit rien | jef klak
    https://www.jefklak.org/la-radicalisation-nexiste-pas-ce-qui-ne-veut-pas-dire-quelle-ne-soit-rien

    Libérale dans ses présupposés, la sociologie de la « radicalisation » ne l’est pas moins dans son raisonnement. Le monde social y est présenté comme un tout homogène que seule l’idéologie extrémiste viendrait troubler, et toute autre conflictualité que celle suscitée par l’irruption de l’« extrémisme » est évacuée de l’analyse. Sur un plan épistémologique, l’enquête sur les individus « radicalisés » se contente de repérer chez elles et eux « l’inversion symbolique des normes dominantes 5 ». Quant à la lecture des « idéologues du jihad », celle-ci dissocie « l’extrémisme » de ses conditions sociales et historiques d’existence. Cette construction savante est permise par l’établissement d’une relation mécanique entre l’individu et l’idéologie, définie comme une pensée extérieure à l’expérience pratique. La conséquence de cette analyse savante est directe : quand bien même se manifesterait-il au sein de l’espace du gouvernement moderne, l’extrémisme lui est par essence extérieur.

    #radicalisation #islamisme #violence #terrorisme

  • Guns, Filth and #ISIS: Syrian Camp Is ‘Disaster in the Making’

    In the desert camp in northeastern Syria where tens of thousands of Islamic State fighters’ wives and children have been trapped for months in miserable conditions with no prospects of leaving, ISIS sympathizers regularly torch the tents of women deemed infidels.

    Fights between camp residents have brought smuggled guns into the open, and some women have attacked or threatened others with knives and hammers. Twice, in June and July, women stabbed the Kurdish guards who were escorting them, sending the camp into lockdown.

    Virtually all women wear the niqab, the full-length black veil demanded by ISIS’s rigid interpretation of Islam — some because they still adhere to the group’s ideology, others because they fear running afoul of the true believers.

    The Kurdish-run #Al_Hol camp is struggling to secure and serve nearly 70,000 displaced people, mainly women and children who fled there during the last battle to oust the Islamic State from eastern Syria. Filled with women stripped of hope and children who regularly die before receiving medical care, it has become what aid workers, researchers and American military officials warn is a disaster in the making.
    Image

    The daily ordeals of overcrowded latrines and contaminated water, limited medical care, flaring tensions between residents and guards, and chronic security problems have left the residents embittered and vulnerable. A recent Pentagon report that cautioned that ISIS was regrouping across Iraq and Syria said ISIS ideology has been able to spread “uncontested” at the camp.

    It is impossible to know how many of the women are ISIS believers, and many have publicly disavowed the group. But a stubborn core of followers is menacing the rest with threats, intimidation and, occasionally, violence, aid workers and researchers who have interviewed Al Hol residents said.

    The result is something more like a prison than a camp, a place where security concerns often overwhelm humanitarian ones — which only heightens the danger, according to aid workers and researchers who described conditions there to The New York Times.

    “Living in conditions that are difficult and being surrounded by people who are highly radical — is that conducive to deradicalization?” said Elizabeth Tsurkov, a fellow at the Forum for Regional Thinking who researches Syria and Iraq, and who has visited the camp twice recently.
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    “This is a place that can possibly radicalize someone, but certainly doesn’t help deradicalize anyone,” she added.

    Yet few have been able to leave.

    The Iraqis face being ostracized for their ISIS associations or sent to detention camps if they return to Iraq, which has been executing people accused of being ISIS members in what watchdogs and journalists have called sham trials. The Syrians may not have homes to go back to.

    And the roughly 10,000 foreigners from at least 50 other countries are largely unwanted at home.

    The Kurdish authorities overseeing the camp have pleaded for the non-Syrians to be allowed to return to their own countries, saying they are not equipped to detain them indefinitely. But only a few countries, including Kazakhstan, Uzbekistan and Tajikistan, have repatriated their citizens on a large scale, with the occasional exception of a few young children whom Western governments have agreed to take back.

    “They’re in no man’s land. They’re in limbo,” said Sara Kayyali, a Syria researcher at Human Rights Watch who visited the camp earlier this year. “They’re stuck in the desert in a camp that’s not equipped for their needs, with children who grew up in the worst possible conditions, only to get to a place where things are, if possible, even worse.”

    Adding to their frustration, the women have little information about where their ISIS fighter husbands are. Authorities at first told them that they would be reunited with their relatives or at least be allowed to speak to them, but little has come of that promise, partly because contact is seen as a security risk.

    “I’m struggling to reconcile the two things, wanting to look at them as displaced people and human,” said Dareen Khalifa, an International Crisis Group analyst who has visited the camp, but some of the women are “very ideological, and the atmosphere is very ripe for all sorts of indoctrination of little kids and of women who just don’t know what’s going to happen to them or their families.”

    The struggles of daily life have not helped.

    The tents were freezing cold in the winter and have been swelteringly hot this summer, with temperatures rising as high as 122 degrees. Much of the water is contaminated with E. coli. Human Rights Watch researchers saw children drinking water from a tank with worms coming out of the spout, according to a report the group released in July, and the skin of many women and children they saw was pocked with sores caused by a parasite.

    Conditions are especially poor in the so-called annex, where those who are neither Syrian nor Iraqi are housed, including more than 7,000 children — about two-thirds of whom are younger than 12 — and 3,000 women.

    Annex residents are not allowed to leave their section without a guard. The authorities have also restricted aid groups’ access to the annex, making it difficult to provide much more than basics like water and food, aid workers said.

    As a result, children in the annex are going without school and other services. There is not even a playground.

    “We fear that the narrative of a radicalized population has played a role in hindering humanitarian access,” said Misty Buswell, a spokeswoman for the International Rescue Committee. “The youngest and most vulnerable are paying the highest price and suffering for the perceived misdeeds of their parents.”

    Aid groups are gradually expanding services to keep up with the camp’s population, which leapt from under 10,000 at the end of 2018, to more than 72,000 as ISIS lost its last territory in March. But donors are wary of supporting a camp perceived to be housing hardened ISIS followers.

    Medical care in the annex is limited to two small clinics, neither of which operates overnight, and women from the annex must clear numerous hurdles to be referred to an outside hospital. Women there regularly give birth in a tent without a doctor or a midwife, aid workers said.

    The number of child deaths — mostly from treatable conditions like severe malnutrition, diarrhea and pneumonia — has nearly tripled since March, Ms. Buswell said. Between December and August, the deaths of 306 children under 5 have been recorded at the camp, she said. Almost a third of them were in the annex, double or sometimes triple the rate of deaths elsewhere in the camp, often because children there cannot get medical care, she said.

    The women’s grievances are on display in the group chat channels where some of them congregate, which simmer with violent videos, sinister rumors and desperation.

    One recurring message in the group-chat app Telegram holds, without evidence, that Kurdish guards are kidnapping children and forcing them to serve in Kurdish militias. Another rumor falsely claims that camp residents’ organs are being sold. Others allege murders, sexual assaults and rapes. Many of the posts are pure ISIS propaganda, including beheading videos and vows to rebuild the so-called caliphate.

    Given that residents are being guarded by the same military force that fought their husbands and sons, the American-backed Syrian Democratic Forces, the tensions may have been inevitable. The families who arrived between December and March were among the most committed of the group’s followers, Ms. Tsurkov said, choosing to leave only as the last shreds of the caliphate were being bombarded.

    Aid workers and researchers said the guards often raid women’s tents at night, confiscating items or relocating families for what they say are security reasons, and fire into the air to keep order. Guards have confiscated women’s cash and valuables, leaving them without money to buy fresh food for their children, according to Human Rights Watch. Women in the annex are not allowed to have cellphones, though some do anyway.

    A spokesman for the camp did not reply to a request for comment for this article. But the camp authorities, as well as some aid workers and researchers, have said extra security measures were warranted by the frequent outbreaks of bullying, harassment and violence.

    The Pentagon report said local forces did not have enough resources to provide more than “minimal security,” allowing extremist ideology to spread unchecked.

    “It’s a cycle of violence,” said Ms. Kayyali, the Human Rights Watch researcher. “ISIS has committed atrocities against the world. Policymakers don’t want to deal with anyone connected to ISIS. Then they’re re-radicalized by mistreatment, and they go back to what they know.”

    https://www.nytimes.com/2019/09/03/world/middleeast/isis-alhol-camp-syria.html
    #réfugiés #asile #migrations #déplacés_internes #IDPs #Syrie #réfugiés_syriens #Etat_islamique #violence #Kurdes #Kurdistan_syrien #radicalisation

    • Dans le nord-est de la Syrie, la mort lente des #prisonniers djihadistes

      « Le Monde » a pu accéder à l’un des centres gérés par les forces kurdes. S’y entassent des centaines de détenus, les derniers irréductibles du « califat » du groupe Etat islamique, souvent blessés ou mourants.

      La mort a une odeur. Le désespoir aussi ; son effluve se mêle à celle de la maladie, de la dysenterie, de la chair humaine que la vie, peu à peu, abandonne. Quand la porte de la cellule réservée aux malades de cette prison pour membres de l’organisation Etat islamique (EI) du nord-est de la Syrie s’ouvre sur d’innombrables détenus en combinaisons orange, entassés les uns sur les autres sur toute la superficie d’une pièce de la taille d’un hangar, c’est bien cette odeur-là qui étreint la poitrine.

      Les responsables de la prison, appartenant aux forces kurdes de sécurité, ne connaissent pas le nombre d’hommes et d’enfants qui gisent là, entre le monde des vivants et celui des morts. « On ne peut pas les compter. Ça change tout le temps. » Certains guérissent et regagnent leurs cellules. D’autres meurent.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/31/au-nord-est-de-la-syrie-dans-une-prison-de-djihadistes-de-l-ei-tous-les-jour

  • #Exit

    #Karen_Winther est passée d’un extrême à l’autre : membre d’un groupe de la gauche radicale à l’adolescence, elle a ensuite viré de bord pour rejoindre la mouvance néonazie. Après avoir définitivement rompu avec l’extrémisme, la réalisatrice norvégienne, encore hantée par son passé violent, est allée à la rencontre de personnes du monde entier qui, après avoir connu une « déradicalisation » similaire, ont souhaité témoigner de leur parcours. En Floride, Angela, ex-membre de l’organisation d’extrême droite Aryan Nations, passée par la case prison, s’engage aujourd’hui pour prévenir ces dérives. Manuel, l’un des anciens visages du mouvement néonazi allemand, vit aujourd’hui reclus pour sa propre sécurité. Quant au Français David, hier aspirant djihadiste de l’État islamique, il a quitté la mouvance après sa sortie de prison. Comment ces personnes d’horizons divers ont-elles réussi à tourner la page ? Un documentaire intimiste qui met en lumière les racines de leurs engagements, mais aussi les soutiens et les perspectives qui les ont aidées à s’en détourner.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55267_1

    #David_Vallat, ex-djihadiste :

    « On pense que la violence, l’usage de la #violence peut changer les choses, mais à partir du moment où vous l’utilisez c’est la violence qui vous change parce vous changez le regard sur le monde »

    #film #documentaire #extrême_droite #néo-nazis #haine #Ingo_Hasselbach #témoignage #honte #peur #Tore_Bjørg (chercheur sur la police) #djihadisme #GIA #groupe_islamiste_armé #Exit (association) #idéologie #vide #Life_after_hate (association) #colère #viol #traumatisme #pardon #culpabilité #radicalisation

  • ”Who Says #Violence Doesn’t Solve Anything?” A Review of Radicalized: Four Tales of Our Present Moment by #Cory_Doctorow | naked capitalism
    https://www.nakedcapitalism.com/2019/05/who-says-violence-doesnt-solve-anything-a-review-of-radicalized-fou

    La #radicalisation ("#terrorisme") comme seul moyen de lutter efficacement contre l’#enfer du #néolibéralisme.

    Doctorow, we must be careful to note, even as he guides us through various circles of Neoliberal hell, realms which are in some ways, precisely because of their familiarity to us, worse than Orwellian, worse than Kafkaesque, is nevertheless not counseling us to abandon all hope as we enter therein, but just the opposite: For Doctorow envisions the possibility of victory in the #brutal struggle against evil.

    Thus we come to the tale “Radicalized,” from which the book takes its title. “Radicalized” does indeed give us a hopeful, even a happy ending, but only in the most gruesome way possible.

  • La radicalisation n’existe pas, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne soit rien

    Les sciences sociales à l’appui d’une nouvelle raison d’État

    Par Hamza Esmili

    Le discours sur la radicalisation s’est amplifié depuis les attentats de 2015 à Paris. Un champ de recherche s’est constitué autour de cette notion confuse, nourri de savoirs produits par des chercheur·es en sciences sociales. Contestables, ces savoirs ont l’avantage d’être prêts à l’emploi pour toutes sortes d’instances, des services sociaux à l’institution pénitentiaire, et sont mobilisés aussi bien dans les discours politiques qu’administratifs.
    Hamza Esmili, doctorant en sociologie, revient sur l’élaboration de ce concept bancal qui permet utilement de dépolitiser la violence qu’il cible et de réaffirmer l’ordre libéral et les contours souverains de la nation.

    https://www.jefklak.org/la-radicalisation-nexiste-pas-ce-qui-ne-veut-pas-dire-quelle-ne-soit-rien

    #radicalisation #islamophobie #prison #discrimination #islam #racisme

  • « Chérif Chekatt ou le faux djihadiste » (Farhad Khosrokhavar, Le Monde, 14.12.18)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/14/cherif-chekatt-ou-le-faux-djihadiste_5397185_3232.html

    Ils souhaitent en découdre avec la société au nom de l’islam mais ils sont en réalité motivés par un sentiment d’#échec personnel et d’#injustice, en partie fondé, en partie fantasmé. Chérif Chekatt était sur le point d’être arrêté et remis pour la vingt-huitième fois en #prison, après l’arrestation de ses complices pour règlement de compte. La #radicalisation n’a dans ce cas que peu de chose à faire avec l’#islam, l’islam ne sert qu’à donner un semblant de légitimité au désir de #revanche et surtout assurer la promotion de l’individu qui devient, du jour au lendemain, grâce au #terrorisme religieux une star dans le monde entier.
    […]
    En affirmant que Chekatt est un individu animé par un #islamisme radical, on fait #peur à la société et on crée une atmosphère de #panique généralisée. Certes, la violence #djihadiste existe bel et bien, mais elle est distincte de celle de Chekatt – ou encore decelle de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a tué plus de 80 personnes à Nice avec son camion le 14 juillet 2016. Il n’avait aucun sérieux antécédent islamique ou islamiste. (...) Il ne faut pas traiter ce type de #violence comme du djihadisme. Ce dernier existe bien. Mohamed Merah, les frères Kouachi ou Koulibali étaient de véritables djihadistes. Mais la fusillade que nous venons de connaître n’est qu’un dérapage individuel d’un homme qui travestit sa #haine de la #société en quête de glorification au nom de l’islam radical. Sans la référence à l’islam radical, l’attaque relèverait plutôt d’un #fait_divers monstrueux.

  • #Radicalisation express - Du Gaullisme au Black bloc
    https://lundi.am/Radicalisation-express-Du-Gaullisme-au-Black-bloc

    En fait c’est quelques temps après, en #prison, que je réaliserai que la méthode de #provocation par la #violence sous ce mot abject de « maintien de l’ordre » et qui a été utilisé dans les #manifestations est strictement la même que celle utilisée dans les quartiers où vivent les #pauvres depuis plusieurs dizaines d’années (en fait depuis toujours). Je prends conscience que ce n’est pas la #police qui a dérapé mais que ces méthodes sont celles de la police depuis toujours. Et qu’elles sont confirmées par le code pénal sous les accusations de rébellion, outrage etc.

  • Que signifie être radical chez Paulo Freire ? - Questions de classe(s)
    https://www.questionsdeclasses.org/?Que-signifie-etre-radical-chez-Paulo-Freire

    L’ensemble de l’œuvre de Paulo Freire est traversé par la notion de radicalité depuis ses premiers ouvrages L’Éducation, pratique de liberté (1967) et Pédagogie des opprimés (1968) jusqu’à Pédagogie de l’autonomie (1996). Dans ses écrits, cette notion s’exprime à travers les noms communs de « radicalisation », de « radicalité » et à travers l’adjectif « radical ». Alors que se structure en France un réseau militant autour d’une charte de pédagogies radicales qui se réfère à Paulo Freire, il nous a semblé intéressant de revenir sur la notion de radicalité telle qu’elle se présente dans l’œuvre du pédagogue brésilien pour répondre ainsi à la question : Que signifie être radical chez Paulo Freire ?

    https://www.questionsdeclasses.org/local/cache-vignettes/L200xH107/arton5015-cf1d0.jpg?1535282233

    #Paulo_Freire #pédagogie #éducation #radicalité

  • Les détenus radicalisés sortant de prison sont « un risque majeur », selon François Molins
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/28/les-detenus-radicalises-sortant-de-prison-sont-un-risque-majeur-selon-franco

    La logique sécuritaire actuelle est un total antagonisme au mouvement populaire de solidarité. Elle prend précisément comme cible la population.
    https://www.prison-insider.com/ressources/analyses/tribunes-libres/la-prison-une-voie-royale-vers-le-terrorisme
    #prison #radicalisation

  • YouTube, the Great Radicalizer - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/03/10/opinion/sunday/youtube-politics-radical.html

    Par Zeynep Tufekci

    It seems as if you are never “hard core” enough for YouTube’s recommendation algorithm. It promotes, recommends and disseminates videos in a manner that appears to constantly up the stakes. Given its billion or so users, YouTube may be one of the most powerful radicalizing instruments of the 21st century.

    This is not because a cabal of YouTube engineers is plotting to drive the world off a cliff. A more likely explanation has to do with the nexus of artificial intelligence and Google’s business model. (YouTube is owned by Google.) For all its lofty rhetoric, Google is an advertising broker, selling our attention to companies that will pay for it. The longer people stay on YouTube, the more money Google makes.

    What keeps people glued to YouTube? Its algorithm seems to have concluded that people are drawn to content that is more extreme than what they started with — or to incendiary content in general.

    Is this suspicion correct? Good data is hard to come by; Google is loath to share information with independent researchers. But we now have the first inklings of confirmation, thanks in part to a former Google engineer named Guillaume Chaslot.

    It is also possible that YouTube’s recommender algorithm has a bias toward inflammatory content. In the run-up to the 2016 election, Mr. Chaslot created a program to keep track of YouTube’s most recommended videos as well as its patterns of recommendations. He discovered that whether you started with a pro-Clinton or pro-Trump video on YouTube, you were many times more likely to end up with a pro-Trump video recommended.

    Combine this finding with other research showing that during the 2016 campaign, fake news, which tends toward the outrageous, included much more pro-Trump than pro-Clinton content, and YouTube’s tendency toward the incendiary seems evident.

    YouTube has recently come under fire for recommending videos promoting the conspiracy theory that the outspoken survivors of the school shooting in Parkland, Fla., are “crisis actors” masquerading as victims. Jonathan Albright, a researcher at Columbia, recently “seeded” a YouTube account with a search for “crisis actor” and found that following the “up next” recommendations led to a network of some 9,000 videos promoting that and related conspiracy theories, including the claim that the 2012 school shooting in Newtown, Conn., was a hoax.

    What we are witnessing is the computational exploitation of a natural human desire: to look “behind the curtain,” to dig deeper into something that engages us. As we click and click, we are carried along by the exciting sensation of uncovering more secrets and deeper truths. YouTube leads viewers down a rabbit hole of extremism, while Google racks up the ad sales.

    #Zeynep_Tufekci #Google #YouTube #Radicalisation #Pouvoir_algorithmes #Politique_algorithmes

  • Shifting relationships, growing threats: Who’s who of insurgent groups in the Sahel

    In the six years since a separatist rebellion broke out in northern #Mali in January 2012, armed groups in West Africa’s Sahel region have grown considerably in both number and the complexity of their ever-evolving relationships with one another.


    http://www.irinnews.org/analysis/2018/02/15/Sahel-militant-groups-Mali-Niger-threat
    #Sahel #Niger #Nigeria #Burkina_Faso #Tchad #ISIS #Etat_islamique #EI #boko_haram #djihadisme
    cc @reka

  • Alerter et réinsérer avant de penser sécurité | Courrier des maires
    http://www.courrierdesmaires.fr/73390/alerter-et-reinserer-avant-de-penser-securite

    A l’instar du centre d’action et de prévention contre la radicalisation (CAPRI) de Bordeaux qui a déjà proposé une aide psychologique et un accompagnement social, familial comme théologique à une cinquantaine d’individus signalés, la mairie d’Orléans a été sollicitée par la préfecture du Loiret pour assurer la prise en charge de ces radicalisés pour éviter qu’ils ne basculent dans le terrorisme. « Notre feuille de mission consiste à les stabiliser – raccrochage scolaire, insertion professionnelle – et les resocialiser, à travers de la médiation familiale », détaille l’adjoint (LR) au maire, Florian Montillot. Objectif : les « libérer des griffes des agents recruteurs et leur redonner un idéal de vivre. Cela a fonctionné pour la moitié d’entre eux. »

    Il y aurait encore une classe #politique qui croit aux #services_publics. Celle qu’on appelle « de #proximité ». Dommage que le battage autour de la #radicalisation semble être son principal moteur. Mais le dossier qui accompagne cet article est hyper-dense. Ça donne toujours un aperçu de ce qui se passe dans nos #villes au niveau officiel.

  • Touching the ‘Other’

    This becomes particularly pertinent when talking about migration and xenophobia in Morocco but in any other country facing similar issues: if we want to imagine a multi-ethnic, multicultural society, then we also need to imagine the spaces required to foster familiarity via physical contact and interaction with the various ‘Others’. The matter then expands beyond creating opportunity in terms of socioeconomic means: it must include provisions for shared spaces, and an infrastructure that facilitates moving about and around such spaces.

    https://inthesameboatmorocco.wordpress.com/2016/01/20/295

    #espace #géographie #rencontres #altérité #xénophobie #racisme #espace_public #radicalisation #Maroc #Casablanca

    Ce texte est tirée d’une critique du #film #Horses_of_god (en français : #Les_chevaux_de_dieu) :

    Yassine a 10 ans lorsque le Maroc émerge à peine des années de plomb. Sa mère, Yemma, dirige comme elle peut toute la famille. Un père dépressif, un frère à l’armée, un autre presque autiste et un troisième, Hamid, petit caïd du quartier et protecteur de Yachine. Quand Hamid est emprisonné, Yachine enchaîne les petits boulots. Pour les sortir de ce marasme où règnent violence, misère et drogue, Hamid, une fois libéré et devenu islamiste radical pendant son incarcération, persuade Yachine et ses copains de rejoindre leurs « frères ». L’Imam Abou Zoubeir, chef spirituel, entame alors avec eux une longue préparation physique et mentale. Un jour, il leur annonce qu’ils ont été choisis pour devenir des martyrs…


    http://www.imdb.com/title/tt2369047

  • #Radicalisation hors ligne : le rôle des #réseaux_sociaux dans le passage à l’acte terroriste islamiste (1990-2016)

    Notre mémoire aborde la question de la radicalisation en ligne. Plus précisément, il s’agit d’une réflexion sur l’impact des #nouvelles_technologies sur le passage à l’acte terroriste islamiste en Occident. En effet, l’environnement numérique est aujourd’hui considéré comme un vecteur de radicalisation, une sorte d’incubateur à terroriste. Ce mémoire de maîtrise vise donc à répondre à la question suivante : l’exposition à des contenus numériques djihadistes représente-t-elle une variable suffisante au passage à l’acte terroriste ? Afin de répondre à cette question, nous avons récolté et analysé les données sur le parcours de vie des 133 terroristes islamistes ayant sévi en Occident depuis 1990. Cette approche nous a permis de 1) réactualiser le profil du terroriste islamiste occidental, de 2) réaffirmer de manière empirique l’omniprésence des relations interpersonnelles dans le processus de radicalisation menant à la #violence, et donc de 3) relativiser le rôle des contenus numériques djihadistes sur le #passage_à_l'acte terroriste. Notre thèse se résume ainsi : la relative stabilité des profils des terroristes islamistes en Occident et l’omniprésence des relations interpersonnelles dans le parcours de ceux-ci relativisent le rôle joué par les contenus numériques djihadistes dans le passage à l’acte terroriste.

    http://www.archipel.uqam.ca/10703
    #terrorisme #islam #internet #terrorisme_islamiste

  • « Que croit l’Etat, qu’une subvention se retourne comme un colis sur Amazon ? »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271017/que-croit-l-etat-qu-une-subvention-se-retourne-comme-un-colis-sur-amazon

    Charlotte Caccialupi, embauchée en contrat aidé, en octobre 2017. © MG Le double désengagement du gouvernement sur les #contrats_aidés et les crédits de #politique_de_la_ville touche en premier lieu les #quartiers_prioritaires. Illustration à Saint-Étienne-du-Rouvray, commune mise en lumière par la mort l’an dernier du Père Hamel, et sur les Hauts-de-Rouen. Dans ces quartiers, les #associations sont fragilisées au point de fermer leurs portes.

    #France #banlieues #radicalisation #Rouen

  • Undercover With the Alt-Right - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/09/19/opinion/alt-right-white-supremacy-undercover.html

    Last September, Patrik Hermansson, a 25-year-old graduate student from Sweden, went undercover in the world of the extreme right. Posing as a student writing a thesis about the suppression of right-wing speech, he traveled from London to New York to Charlottesville, Va. — and into the heart of a dangerous movement that is experiencing a profound rejuvenation.

    Mr. Hermansson, who was sent undercover by the British anti-racist watchdog group Hope Not Hate, spent months insinuating himself into the alt-right, using his Swedish nationality (many neo-Nazis are obsessed with Sweden because of its “Nordic” heritage) as a way in. It wasn’t always easy. “You want to punch them in the face,” he told me of the people he met undercover. “You want to scream and do whatever — leave. But you can’t do any of those things. You have to sit and smile.”

    What he learned while undercover is one part of a shocking, comprehensive new report from Hope Not Hate that sheds light on the strange landscape of the alt-right, the much discussed, little understood and largely anonymous far-right movement that exists mostly online and that has come to national attention in part because of its support for Donald Trump.

    The extreme alt-right are benefiting immensely from the energy being produced by a more moderate — but still far-right — faction known as the “alt-light.”

    The alt-light promotes a slightly softer set of messages. Its figures — such as Milo Yiannopoulos, Paul Joseph Watson and Mike Cernovich — generally frame their work as part of an effort to defend “the West” or “Western culture” against supposed left-liberal dominance, rather than making explicitly racist appeals. Many of them, in fact, have renounced explicit racism and anti-Semitism, though they will creep up to the line of explicitly racist speech, especially when Islam and immigration are concerned.

    According to researchers, the key to hooking new recruits into any movement, and to getting them increasingly involved over time, is to simply give them activities to participate in. This often precedes any deep ideological commitment on the recruits’ part and, especially early on, is more about offering them a sense of meaning and community than anything else.

    Intentionally or not, the far right has deftly applied these insights to the online world. Viewed through the filters of alt-light outlets like Breitbart and Prison Planet, or through Twitter feeds like Mr. Watson’s, the world is a horror show of crimes by migrants, leftist censorship and attacks on common sense. And the best, easiest way to fight back is through social media.

    The newly initiated are offered many opportunities to participate directly. A teenager in a suburban basement can join a coordinated global effort to spread misinformation about Emmanuel Macron, France’s centrist president, in the hopes of helping far-right leader Marine Le Pen. Anyone who wants to do so can help spread the word about supposed mainstream media censorship of the Muslim “crime wave” the far right says is ravaging Europe.

    These efforts — a click, a retweet, a YouTube comment — come to feel like important parts of an epochal struggle. The far right, once hemmed in by its own parochialism, has manufactured a worldwide online battlefield anyone with internet access can step into.

    #Alt_right #Extrême_droite #Médias_sociaux #Post_truth

  • https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/chantal-montellier-je-vois-une-societe-malade-ou-la-provocation-perman


    Entretien avec l’auteure de BD Chantal Montellier qui publie une nouvelle version de sa BD culte dystopique des années 80 : « Shelter ».

    La #dystopie perçait sous l’utopie des années 70 où l’on rêvait d’une gauche plurielle, d’une autre distribution des richesses, des savoirs, des cultures ; tout s’est cassé la figure vers un abandon d’une certaine gauche qui avait le pouvoir, puis une accentuation d’une tendance sécuritaire, policière. Quand les politiques s’avèrent impuissants, c’est la #police qui prend le relais.

    Mon livre est une #fiction sur « l’hyper ». Dans notre société, « l’hyper » est partout au milieu d’un océan d’hyper-misère, hyper-injustice, hyper-pauvreté qui ne cesse de s’amplifier, hyper-frustration, hyper-abrutissement. C’est l’explication très subjective d’une femme artiste et non politique face aux nouvelles radicalités. Ce que je vois avec mes yeux d’artiste, de dessinatrice, c’est une société folle et malade où cette provocation permanente de l’hyper concentration de richesse, de l’hyper-pouvoir ne peut produire que de la violence.

    Je devrais me contenter de dessiner et de me taire mais j’ai pris le virus en 68, je suis incurable

    #Chantal_Montellier #BD #nucléaire #radicalisation #politique #Tewfik_Hakem