• Produits radioactifs, traitements toxiques : quand celles qui soignent le cancer tombent elles-même malades | Nolwenn Weiler
    https://www.bastamag.net/Cancerologie-cancers-professionnels-soignants-chimiotherapie-anti-cancereu

    Le comble : des soignantes en cancérologie développent elles-mêmes la maladie du fait de l’absence de précautions autour des traitements anti-cancéreux pendant des années. Une enquête exclusive de Basta ! avec le magazine Santé & Travail. Source : Basta !

    • Et comme par hasard, ce sont des #femmes

      Ces dernières années, Marie-Pierre a enquêté auprès de ses anciennes collègues, toutes à la retraite. Elle a découvert plus de vingt malades, atteintes de différents cancers (sein, ovaires, cerveau, système digestif) [1]. « Je me suis dit que ce n’était pas possible, que l’on ne pouvait pas continuer à se taire », témoignait Marie-Pierre à l’automne.

      Entre 2016 et 2019, quatre des anciennes soignantes malades du centre de cancérologie Eugène-Marquis de Rennes ont déposé des demandes de reconnaissance en maladie professionnelle. Elles sont soutenues par le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, rompu aux méandres administratifs de ce genre de dossiers. Pour le moment, aucune des demandes n’a abouti. « On a l’impression que personne ne nous écoute, alors que l’on est quand même en droit de se poser des questions, souffle Marie-Noëlle, qui n’est pas malade mais « solidaire » [2]. Nous avons trop de collègues touchées. Ce n’est pas possible. Et quand je vois les précautions qu’ils prennent maintenant, et la façon dont les salariées sont harnachées pour préparer les chimios, je me dis que nous étions toutes nues. »

    • Le problème, c’est que les cancers peuvent mettre des décennies à émerger. Cette très longue période de latence rend ces maladies invisibles.

      Je note cette phrase car ce n’est jamais dit.
      Quand j’ai cherché à connaitre les causes possibles du cancer que j’avais, les spécialistes m’ont parlé de trauma psychique déclencheur (la mort d’un proche par exemple) et refusé de prendre en considération une mammographie qui remontait 30 ans avant avec des cellules repérées exactement au même endroit.
      A Curie, la spécialiste vue en consultation m’a même rétorquée que « la médecine n’est pas une science exacte » histoire de me faire taire et de fait, sur le cancer on est dans un total inconnu si on en croit les oncologues et la plupart parlent d’une période maximale de deux ou trois ans avant.
      Quand tu n’as pas droit aux sempiternelles allumé·es qui te disent que c’est toi qui n’a pas été assez positive dans ta vie …

      #radioactivité
      #radium
      #iridium
      #iode_131

  • L’histoire oubliée des « radium girls », dont la #mort a sauvé la vie à des milliers d’ouvrières
    https://www.buzzfeed.com/authorkatemoore/lhistoire-oubliee-des-radium-girls-dont-la-mort-a-sauve-la

    Lorsque leur #entreprise font taire le rapport, les ouvrières sont face à un défi d’envergure : prouver le lien de causalité entre leur mystérieuse #maladie et les particules de #radium ingérées au quotidien. Si elles sont persuadées que leur #travail est fautif, elles doivent combattre le consensus de l’époque considérant l’élément comme bénéfique. En réalité, ce n’est qu’à la mort du premier employé masculin de l’usine que les spécialistes prendront les choses au sérieux . En 1925, Harrison Martland, un brillant médecin, met au point des tests prouvant une fois pour toutes que les ouvrières ont bien été intoxiquées au radium.

    Le Dr Martland explique aussi ce qui s’est passé à l’intérieur de leur corps. Dès 1901, on savait qu’une exposition externe au radium pouvait être extrêmement nocive : Pierre Curie avait lui-même déclaré qu’il ne voulait pas entrer dans une pièce contenant un kilo de radium pur, tant il risquait de voir brûlée toute la peau de son corps, de perdre la vue et probablement la vie. Martland allait découvrir qu’une ingestion de radium, même à très faible dose, pouvait causer des dégâts mille fois plus graves.

    (…)

    Sauf que son entreprise, Radium Dial, imite l’USRC et nie toute responsabilité. Les examens médicaux prouvent que les ouvrières montrent des signes évidents d’#irradiation, mais les résultats sont camouflés. Radium Dial va jusqu’à acheter des pleines pages dans la presse locale où l’on pouvait lire : « Si nous avions eu la moindre raison de croire que nos conditions de travail étaient dommageables à la santé de nos employées, nous aurions immédiatement fermé nos ateliers. » Lorsque les premières ouvrières commencent à mourir, les cadres de Radium Dial pillent leur tombe pour qu’aucun médecin légiste n’analyse leurs os irradiés.

    #capitalisme #crime