#rae_story

  • Néo-libéralisme et #Ubérisation de la #prostitution – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2016/05/26/neo-liberalisme-et-uberisation-de-la-prostitution/comment-page-1

    #Rae_Story

    Dans tous les cas, avoir une opinion tirée de votre expérience individuelle et considérer que c’est la seule opinion acceptable est énormément problématique parce qu’au final, les lois sur la prostitution sont une forme de politique économique et sociale, pas juste une question personnelle. En Grande-Bretagne, ces lois ont été élaborées de façon à ce que cette activité continue à être considérée comme une transaction privée, à légaliser l’acheteur et le vendeur mais pas le proxénète et à interdire que cette activité ait lieu dans les lieux publics (sollicitation). Et maintenant, les porte-paroles de l’industrie du sexe utilisent le langage des droits individuels pour justifier la prostitution de la même façon qu’on argumente en faveur du droit au mariage pour les homosexuels. Ils présentent le fait d’être une « travailleuse du sexe » comme si c’était une identité analogue à l’orientation sexuelle et comme si le fait de décriminaliser la prostitution avait pour but de permettre à ces personnes de vivre leur sexualité personnelle.

    Alors qu’en fait l’objectif de la décriminalisation ou de la légalisation, c’est l’industrialisation de la prostitution : permettre aux proxénètes riches d’investir leur capital afin de créer des méga-bordels et des méga-chaînes de bordels.

    • L’usage détourné du langage des droits humains et l’utilisation du concept de « travailleuses du sexe » est une forme de manipulation politique. N’importe quelle personne qui est d’accord avec eux et qui a un vague lien avec l’industrie du sexe peut être baptisée « travailleur du sexe », ce qui donne ipso facto plus de valeur à son opinion. Et toute personne liée à l’industrie du sexe qui n’est pas d’accord avec eux doit être discréditée d’une façon ou d’une autre. Et c’est là que ça devient vicieux : à chaque fois que j’ai été confrontée à un avocat de l’industrie du sexe, la véracité de mon témoignage a été vaguement mise en cause, ou j’ai carrément été traitée de menteuse. La plus insidieuse de ces accusations étant que les problèmes psychologiques dont je souffre étaient le résultat de défaillances ou de faiblesses personnelles et ne sont pas endémiques dans cette industrie.

      C’est là une forme de gaslighting politique qui pathologise celles qui contestent l’oppression ou l’inégalité. L’exemple le plus grave de ça, c’est la méthode qui était utilisée pour pathologiser les esclaves qui essayaient de s’échapper. Leur servitude était considérée comme inhérente à leur identité et essayer d’échapper à cette identité était considéré comme une maladie. Ces gens ne sont progressistes ni en théorie ni en pratique.

  • #Rae_Story : La gentrification numérique de la prostitution.

    http://tradfem.wordpress.com/2016/07/12/rae-story-la-gentrification-numerique-de-la-prostitution

    En revenant six ou sept ans en arrière, je me souviens du moment où je me suis pour la première fois hasardée dans la prostitution « free-lance ». J’avais travaillé pendant plusieurs années dans de petits bordels et des services d’escorte locaux (ayant la plupart du temps évité les grands établissements des centres-ville, ouverts 24 heures sur 24) et j’étais devenue profondément insatisfaite du peu de contrôle que j’avais sur les prostitueurs que je voyais, sur le temps passé, et l’argent gagné. Les tarifs ridicules et la multiplication des clients étaient physiquement éreintants et complètement avilissants ; et, en plus de ces problèmes physiques, une maquerelle s’appropriait la moitié de mes recettes.

    La sphère mondiale du Web s’était manifestement imposée chez la plupart des gens depuis un bon moment, et les « escortes indépendantes » étaient déjà un élément fondamental dans ce paysage. J’admirais plutôt naïvement leurs sites personnalisés comme des boutiques haut de gamme, débordants d’images photoshoppées et de phrases aguicheuses. La plupart du temps, ces femmes exigeaient des prix plus élevés pour compléter leur présumé « statut d’élite » et utilisaient leurs sites Web pour étayer ces prétentions. À mesure que se popularisaient la création de sites personnels et l’accès à de bonnes photos peu coûteuses ou gratuites, on voyait de tels sites « d’élite » et de telles escortes « haut de gamme » surgir partout comme des taupes. J’ai fait pareil.

    Ce ne fut que lorsque la police fit fermer un établissement où j’avais travaillé durant environ deux ans que j’ai réalisé qu’il serait relativement facile pour moi de « faire cavalier seul ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/02/22/whoreburbia-gentrification-sex-work

    #Rae_Story #prostitution #médias #feminist_current

    • On appelle aujourd’hui « #gentrification » [ou embourgeoisement] le processus par lequel des personnes riches envahissent les quartiers de gens plus pauvres, attirées par une sorte d’esprit bohème ou contre-culturel qui y régnerait. Ce faisant, elles diluent efficacement l’atmosphère par leur présence, en modifiant (paradoxalement) ces espaces eux-mêmes. C’est comme si l’auditoire s’emparait du spectacle. Y mettant fin.

    • @aude_v
      A ton commentaire

      … vendre une féminité au service des autres

      j’ajouterai
      où ce &# !¶§ Autre est Masculin.

      Je notais le même passage que toi https://seenthis.net/messages/508711#message508806 ;) et surtout la dernière phrase

      … Leur mentir au sujet de mon parcours, mes opinions et mes habitudes afin de faire étalage d’une personnalité agréable pour l’ego masculin payeur.

      Le prostitutionnel tend à modifier la définition de la féminité (produit de la masculinité sociale, de la marchandisation) et cela affecte l’ensemble des femmes.