• À propos de #Piketty et de la réforme des retraites, je retranscris ici une analyse faite par #Réseau_Salariat qui contextualise ses prises de positions.

    https://twitter.com/ReseauSalariat/status/1201132220909531136

    « Attendez on a raté un truc là, pourquoi tout le monde se met à partager la tribune nulle de Piketty dans Libé là ? Tout le monde a oublié qu’il a directement inspiré la réforme actuelle ?

    Son bouquin « pour un nouveau système de retraites » (2008) plaide pour « des comptes individuels », garantissant plus de « justice », au motif que le système actuel est trop « complexe ».

    Eh oui, c’est à 100 % l’argumentation du gouvernement actuel pour défendre sa réforme. Ben voilà, Piketty plaide depuis longtemps pour la casse de la retraite conçue comme une continuation du salaire, pour la remplacer par un système de comptes individuels…

    Lisez-le si vous aimez vous faire du mal, on croirait du Delevoye :
    http://piketty.pse.ens.fr/files/BozioPiketty2008.pdf
    Tout y est : la « crise actuelle du système de retraites », le besoin d’un système plus « simple » et plus « juste » parce que les gens n’ont plus « confiance » dans le système actuel…

    Et on retrouve le principe central de la réforme : « Les travailleurs accumulent tout au long de leur carrière professionnelle des cotisations de retraite sur un compte individuel » (p. 17)
    Garanti 100 % idéologie du « j’ai cotisé j’ai droit »

    Et même la bipartition du système de retraite, que Macron comme ses prédécesseurs veut accentuer (c’est p. 54) :
    -- une partie « solidaire » : le minimum vieillesse pour les pauvres qui n’ont pas assez cotisé ;
    -- une partie « contributive » pour les bons élèves qui ont bien cotisé

    Alors Piketty aurait changé d’avis ? Pas du tout : il critique la réforme, mais jamais la retraite à points. Comme maintenant sa part de marché c’est « économiste de gauche », il critique Macron pour la forme, dit que la réforme est inégalitaire…

    Et déplore que les riches ne paient pas plus d’impôt. Mais rien sur le principe même de la réforme : en gros, si Macron n’avait pas supprimé l’ISF, il aurait été favorable à la réforme (lol). Bizarrement tout le monde a oublié de l’interroger là-dessus…

    Il est complètement en accord avec cette vision de la retraite comme un différé de cotisation, comme le fruit de l’accumulation sur un compte individuel de la part non consommée de son revenu.

    C’est cette vision qu’il faut combattre : défendons la retraite telle que Piketty & co veulent la combattre, en revendiquant une ce principe du salaire continué : suppression des conditions de cotisation pour avoir droit à une retraite au niveau de son meilleur salaire, à 50 ans !

    Bonus : on a fouillé nos archives, et on est retombé⋅es sur pages délicieuses du journal de l’internationale sardonique, Pour lire pas lu (PLPL), qui constituent d’utile rappel sur le sujet Piketty & les retraites…

    L’ascension sociale d’Élie faisait trépigner de jalousie un autre économiste : #Thomas_Piketty.

    Les journalistes l’appellent « le petit prodige » (PP). En effet, à l’âge ou l’éditorialiste de Libération #Jean-Michel_Helvig interrompait sa croissance intellectuelle (neuf ans et demi), Piketty était déjà néolibéral. Associée à un attirail de diplômes américains, cette précocité lui vaut d’être recruté par tous ceux qu’ensorcelle le conformisme plaqué or : la #Fondation_Saint-Simon (lire #PLPL n°16) lui confie la rédaction de « notes » ; #Serge_July l’embauche comme chroniqueur économique à #Libération ; le #CAE l’intègre dans ses rangs ; l’École des hautes études en sciences sociales de Paris l’élit directeur de recherches.

    Enfin, il devient la coqueluche du #Parti_de_la_presse_et_de_l'Argent (#PPA). La célébration de la baisse des charges sociales et l’exigence d’une mise en concurrence des universités l’amènent tout naturellement à défendre la réforme des #retraites de #Raffarin et à qualifier de « combat injustifiable » la revendication de trente-sept années et demi de cotisation pour tous. Comme la plupart des éditorialistes économiques de Libération, Piketty se cabre quand on parle de taxer le capital : « Les riches sont-ils effectivement assez riches pour payer les retraites ? La réponse à cette question est malheureusement négative. » Et comme tous les économistes qui œuvrent depuis trente ans au désarmement idéologique de la gauche, Thomas s’emploie à « se construire une image progressiste et simultanément [à] maintenir l’essentiel du credo libéral. »

    En effet, l’humanité doit à Piketty une découverte inouïe : l’impôt progressif a des effets redistributifs. Cette conclusion a suscité l’ébahissement intéressé des journalistes qui cherchent à se reclasser dans le courant « altermondialiste ». Au Nouvel Observateur, Laurent Mouchard ne se vante plus comme en 1993 d’avoir été l’un des « instruments de la victoire du capitalisme dans la gauche »(France 2, 02.06.93) ; il interroge Piketty sur les bienfaits de l’impôt et le couvre de caresses (30.08.01). Puis vient le tour d’un autre opportuniste, #Sylvain_Bourmeau, qui interviewe Piketty dans Les Inrockuptibles (17.08.02). Piketty le rassure : « L’affrontement capital/travail est obsolète ». Entre-temps, #Edwy_Plenel a consacré au Petit Prodige une séance de téléachat débridée sur LCI. Le 8 septembre 2001, « Le Monde des idées » s’achève et le RTA se dandine comme un dément. Il agite le gros ouvrage de son invité : « Retenez son nom ! Thomas Piketty, je ne sais pas s’il sera prix #Nobel un jour, mais en tout cas, à trente ans, il fait le livre de la rentrée ! Le livre événement ! Le livre qui est débattu aujourd’hui par tous les politiques !! Une somme, un scoop derrière cette somme ! » À ce stade, les quelques cameramen de LCI pour qui l’effet redistributif de l’impôt progressif sur le revenu n’est plus « un scoop » depuis 1914, hésitent à requérir les services d’un infirmier. Mais le directeur des rédactions du Monde est déchaîné : « C’est un livre savant, stimulant !! Ce n’est pas un livre ardu même s’il est savant ! C’est un livre pédagogique ! Il faut absolument le lire ! Thomas Piketty j’ai fait la publicité pour votre livre mais c’est sincère [...] Pour préparer les débats à venir de la campagne électorale, achetez ce livre, lisez-le, discutez-le, travaillez-le stylo en main !! » (Notre stock de points d’exclamation est quasi épuisé).

    Léché par les simples d’esprit, #Piketty est certain de son génie. Ses travaux s’en ressentent. Le document explosif que publie PLPL montre qu’il aurait dû apprendre à lire avant de soutenir son doctorat. Le 26 novembre 2001, Thomas Le Prodige consacre sa chronique de Libération à la dénonciation de

  • « En définitive, les révélations de M. Edward #Snowden auront joué le rôle de révélateur de pratiques dont la connaissance était restreinte à un petit cercle d’initiés. Elles auront mis en exergue l’acuité d’une menace clandestine qui met en péril tant notre modèle politique et économique que les libertés individuelles les plus fondamentales. Face à cela, la réponse réside non dans la remise en question des capacités offensives et défensives des États en matière de renseignement mais dans un meilleur encadrement (notamment législatif) de celles-ci et dans l’édification de protections efficaces. Si l’entreprise de sensibilisation a sans doute profité de cet épisode, un âpre travail demeure à accomplir »
    Rapport n° 201 (2014-2015) de M. Jean-Pierre #RAFFARIN, fait au nom de la délégation parlementaire au #renseignement, déposé le 18 décembre 2014.
    http://www.senat.fr/rap/r14-201/r14-2011.pdf #Sénat

    • P 45
      « L’irrépressible montée en puissance de la grande criminalité organisée et de la grande délinquance financière internationales
      Au-delà de ces aspects, le renseignement économique
      et financier devrait également se préoccuper de la montée en puissance de la grande criminalité organisée et de la grande délinquance financière internationales.
      Ces dernières peuvent en effet gravement compromettre les intérêts de la Nation, mettre à mal les structures politiques les plus établies et ruiner notre
      modèle social. À titre d’exemple, les escroqueries à
      la taxe carbone ou à la TVA coûtent chaque année des dizaines de milliards d’euros et sont bien souvent le fruit d’organisations criminelles très structurées, inter
      nationalisées, dotées de moyens clandestins coûteux et élaborés, qui réinvestissent leurs gains dans de nouveaux projets aussi attentatoires à notre modèle politique, social et économique. De même les trafics de drogue, de produits contrefaits (tabac, médicaments, pièces automobiles...), dans la mesure où ils constituent un risque majeur pour la sécurité nationale, entendue au sens de l’article L. 1111-1 du code de la défense, devraient faire l’objet d’une mobilisation plus importante des acteurs du renseignement économique et financier. L’augmentation de l’argent sale, y compris l’argent politique, qui découle de ces trafics, impliquant une possible mainmise étrangère - parfois ennemie - sur des secteurs vitaux des appareils économiques nationaux, alliée à l’opacité des centres de décision économiques mondiaux est un défi auquel les services peuvent sans aucun doute tenter de répondre.
      D’autres acteurs ont progressé en ce domaine, creusa
      nt ainsi le retard accusé par la France. Les Britanniques ont par exemple récemment créé une agence
      de plus de 3 000 fonctionnaires uniquement dédiés à
      cette mission (la NCA,National crime agency).
      La DPR estime, pour sa part, qu’un travail de renseignement devrait permettre d’entraver (et non de réprimer) de grands groupes, pour la plupart
      transnationaux, structurés pour attenter à notre sécurité nationale au même titre que peuvent le faire certains pays. La criminalité a changé d’échelle mais continue d’être traitée sans modernisation de notre cadre de pensée »