• "Il n’y a rien de moins volontaire qu’un ’retour volontaire’" : des chercheurs dénoncent des politiques d’expulsion déguisée

    Les « #retours_volontaires » de migrants se multiplient ces derniers mois depuis des pays comme la #Tunisie ou la #Libye. Mais ces #rapatriements chapeautés par l’#ONU sont perçus par les chercheurs comme des #expulsions_déguisées, « la seule alternative possible » pour des migrants résignés, victimes de racisme et d’exactions.

    « Il n’y a rien de moins volontaire que les ’retours volontaires », ont décrypté des chercheurs face à la forte hausse de demandes de rapatriement de migrants, « acculés » aux frontières sud de l’Europe.

    « C’est très dur ici. C’est compliqué », confie Mac*, un Guinéen de 24 ans, rencontré il y a quelques semaines par l’AFP lors de l’évacuation de camps de fortune à El Amra, près de #Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. Comme de nombreux migrants, las, le jeune homme s’est inscrit auprès de l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) pour bénéficier d’un accompagnement afin de rentrer chez lui.

    Développés depuis 1979, les programmes d’#aide_aux_retours_volontaires (#ARV), soutenus par l’OIM n’ont jamais eu autant de succès en Tunisie, Libye ou encore en #Algérie, points de passage pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Europe.

    « La seule #alternative possible »

    En 2024, 7 250 migrants présents sur le sol tunisien, principalement originaires de Gambie, Burkina Faso et Guinée ont bénéficié de l’ARV, soit une augmentation de 1 000 % entre 2018 et 2024. En Algérie, ils étaient 7 834 (+ 600% sur la même période 2018/2024) et 16 207 en Libye (+ 65%) à être retournés dans leur pays par le biais de l’ARV, selon l’OIM. Outre le voyage, certaines de ces personnes en situation illégale peuvent bénéficier d’une aide financière pour se réinstaller dans leur pays.

    « Il n’y a rien de moins volontaire, que les ’retours volontaires », alerte Jean-Pierre Cassarino, enseignant chercheur au Collège d’Europe en Pologne, évoquant des migrants « acculés » et des « expulsions » qui ne disent pas leur nom.

    En Tunisie et en Libye, les #conditions_de_vie sont délétères pour les Africains subsahariens, victimes de #racisme, d’#exactions, de #kidnapping, d’abandons dans le désert, voire de #meurtres. La plupart peinent à se loger, vivent dans des #campements insalubres, avec un accès limité voire inexistant aux soins. La rédaction d’InfoMigrants a déjà reçu de nombreux témoignages de migrants racontant leur calvaire.

    Ces « retours volontaires » s’inscrivent alors dans un « processus de #vulnérabilité accrue », explique de son côté Ahlam Chemlali, chercheuse en migration à l’Institut danois pour les études internationales (DIIS), interrogée par l’AFP. Leur situation est devenue « de plus en plus précaire et dangereuse » et « pour beaucoup, le programme de ’retour volontaire’ est devenu la seule alternative possible ».

    Selon les textes internationaux, les participants au programme ne doivent pourtant subir « ni pressions physiques ou psychologiques » et avoir accès à des informations « objectives et fiables » sur lesquelles fonder leur décision de partir.

    L’OIM se défend d’expulsions déguisées

    Accusée de prêter main forte aux politiques d’expulsion des migrants, l’OIM s’en défend et assure intervenir seulement une fois qu’une personne a donné son consentement éclairé pour recevoir de l’aide.

    Pour l’agence de l’ONU, « mieux vaut ça que rien et que les migrants risquent leur vie en traversant la mer », décrypte Jean-Pierre Cassarino qui rappelle que l’OIM est financé « rubis sur l’ongle par l’Union européenne ».

    Ces programmes de « retours volontaires » s’inscrivent dans une politique d’#externalisation du contrôle des frontières par l’Union européenne (UE) qui exerce une forte pression sur ces pays tiers, en échange de contreparties, afin qu’ils gèrent la migration en son nom, observent les deux chercheurs.

    A l’été 2023, l’UE et la Tunisie ont conclu un « #partenariat » prévoyant une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière, incluant le financement du « retour volontaire » de 6 000 migrants irréguliers.

    Pourtant, sur le long terme, les « retours volontaires » sont sans effet, expliquent les deux spécialistes. Beaucoup de migrants tentent à nouveau le voyage car ils n’ont pas tous un endroit sûr ou vivre et ont fui des conflits, des persécutions ou des difficultés économiques, pointent-ils.

    « Le désespoir est si fort qu’il vont réessayer », rappelle Jean-Pierre Cassarino.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64924/il-ny-a-rien-de-moins-volontaire-quun-retour-volontaire--des-chercheur

    #expulsions #inefficacité #efficacité #IOM

  • L’#Italie annonce une enveloppe de 20 millions d’euros pour financer des « #retours_volontaires » depuis la #Tunisie, la #Libye et l’#Algérie

    Rome a annoncé mercredi un programme de 20 millions d’euros pour aider 3 300 migrants en situation irrégulière en Tunisie, Libye et Algérie à rentrer chez eux. Ces « retours volontaires » organisés par l’Organisation internationale des migrations (OIM) « s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale », s’est félicité le ministre italien de l’Intérieur, #Matteo_Piantedosi.

    L’Italie a annoncé, mercredi 2 avril, le versement d’une #allocation de 20 millions d’euros pour financer le retour volontaire vers leurs pays d’origine des migrants en situation irrégulière présents en Tunisie, en Libye et en Algérie, a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Une enveloppe qui a également ravi le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi. « Aujourd’hui, j’ai participé [...] à la Commission mixte de coopération au développement […] au cours de laquelle a été approuvé le programme de rapatriement volontaire assisté de 3 300 migrants d’Algérie, de Tunisie et de Libye vers leurs pays d’origine », peut-on lire sur son compte X.

    Ces 3 300 retours volontaires seront chapeautés et mis en œuvre par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM).

    « Cette initiative, en collaboration avec l’OIM, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale et à renforcer la coopération et le développement dans les pays d’origine des migrants », a encore écrit Matteo Piantedosi.

    Ce n’est pas la première fois que l’Italie soutient des programmes de lutte contre l’immigration clandestine en Afrique du Nord. En 2024, Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement, s’était déjà déplacée plusieurs fois en Tunisie pour encourager les « retours volontaires » et ainsi enrayer les traversées de la Méditerranée vers les côtes italiennes.

    La situation délétère en Tunisie pousse depuis plusieurs mois les migrants à fuir le pays par n’importe quel moyen. Beaucoup envisagent de traverser la Méditerranée pour rejoindre au plus vite - et quels que soient les risques - l’île italienne de Lampedusa. Depuis le discours anti-migrants du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les exilés d’être la source de violences et de crimes, ces derniers sont harcelés par la population et les autorités.

    Conséquence de cette violence : les retours ont explosé. Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a accompagné 7 250 migrants subsahariens vivant en Tunisie à rentrer « volontairement » dans leur pays, avait indiqué fin janvier le secrétaire d’État tunisien auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed. C’est quasiment trois fois plus qu’en 2023, où ils étaient 2 557 à rentrer depuis la Tunisie vers leur pays d’origine, et 1 614 migrants en 2022.

    La Tunisie a toutefois redemandé la semaine dernière à l’OIM - et aux différentes ONG présentes dans le pays - de faire davantage : « seulement » 1 500 personnes ont été rapatriées depuis le début de l’année, a déclaré la présidence dans un communiqué le 27 mars.

    Les difficultés liées aux rapatriements

    L’OIM promeut aussi son programme de retours volontaires dans de nombreux pays africains, comme au Niger, au Maroc ou encore en Libye où des milliers d’exilés subissent toujours de graves exactions dans les prisons officielles ou officieuses du pays... Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a pu rapatrier 16 207 migrants coincés en Libye. C’est plus qu’en 2023 où seuls 9 300 migrants avaient quitté le pays via l’agence onusienne.

    Mais ces retours dans les pays d’origine sont loin d’être évidents à mettre en œuvre. De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les #laissez-passer. Il faut, en effet, obtenir leur feu vert avant de renvoyer les migrants. En attendant ces accords, les migrants peuvent attendre leur rapatriement pendant des mois voire des années.

    Au Niger, par exemple, les retards s’accumulent et les migrants perdent parfois patience. « Il y a des raisons pour lesquelles les retours ne peuvent pas avoir lieu dans un court délai […] Les raisons peuvent inclure la situation politique dans le pays d’origine, les délais pour obtenir les documents de voyage pour ceux qui n’en ont pas, la logistique liée à l’organisation des vols […] », expliquait déjà en 2022 l’OIM à InfoMigrants.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63771/litalie-annonce-une-enveloppe-de-20-millions-deuros-pour-financer-des-
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #aide_financière #rapatriements #déportations #retour_volontaire

    • En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants

      Face au verrouillage de la route maritime vers l’île italienne de Lampedusa, l’Organisation internationale pour les migrations propose aux volontaires de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.

      Cette fois, c’est fini. « Le voyage est cassé », lâchent-ils. L’esprit est vide, les poches aussi. Pour ces Sénéglais, Ivoiriens ou Sierra-Léonais, les plages non loin d’El Amra, près de la ville de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, est devenu le terminus de leur « aventure ». L’Europe, leur ultime désir, reste encore une chimère. Toujours Inaccessible.

      Pour eux, une autre voie se dessine, celle d’un retour au pays. Une idée jusqu’alors impensable qu’ils commencent à évoquer du bout du bout des lèvres. Que faire d’autre ? Rejoindre l’île italienne de Lampedusa à partir des plages de Chebba ou Salakta est devenu presque impossible. Depuis le 1er janvier, seuls 432 migrants y sont parvenus, à bord d’embarcations de fortune, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils étaient plus de 18 000 sur la même période, il y a deux ans.

      Cette chute vertigineuse des traversées clandestines s’explique par l’accord signé à l’été 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). Avec 260 millions d’euros d’aides afin de renforcer, entre autres, les garde-côtes tunisiens, la route maritime est désormais verrouillée. « On est coincés », déplore Fatoumata Camara, une Guinéenne de 27 ans, qui tente, en ce début de soirée, de réchauffer sur sa poitrine sa fille Maryam, née il y a trois mois.

      Elles vivent dehors dans une zone boisée quasi inhabitée à l’entrée de Sfax, adossées à un muret de pierres, avec une dizaine d’autres compatriotes. En regardant son bébé s’agiter – les nuits glaciales l’empêchent de dormir –, Mme Camara s’en prend à elle-même : « Pourquoi je suis partie ? Je n’ai plus rien au pays. Les tentatives de prendre la mer ont échoué. »

      « Il faut rentrer »

      Elle se tait. Une minute, puis deux. « J’ai dépensé des milliers d’euros. Avec cette somme, j’aurais pu faire des choses chez moi. Ce voyage n’en vaut pas la peine. On a perdu notre temps, il faut rentrer », martèle-t-elle. Pour cette coiffeuse qui a quitté Conakry, il y a presque deux ans, « cette politique de nous empêcher de partir a réussi. Ils [l’UE et l’Etat tunisien] ont gagné ».

      Assis chacun sur le couvercle rouillé d’une boîte de conserve, Hassan Traoré, 22 ans, et Omar Touré, 28 ans, l’écoutent dans un silence chargé de chagrin. Eux aussi veulent rentrer en Guinée. C’est bien plus qu’une envie : ils ont entamé les démarches auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui propose aux migrants découragés par le blocage sécuritaire de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.

      « OIM ». L’acronyme de cette agence rattachée aux Nations unies est dans de nombreuses bouches. Des taudis informels installés sur les champs d’oliviers près d’El Amra jusqu’à Tunis, les « voyageurs », comme ils se nomment, cherchent à rencontrer les employés de l’organisation.

      Au lendemain du démantèlement de l’immense camp du « kilomètre 30 », le 4 avril, certains ont accouru à son antenne de Sfax pour y déposer une demande de retour volontaire – qui comprend la prise en charge du billet d’avion, des nuitées dans un hôtel avant le départ et une aide médicale. Mais la tâche est ardue, notamment pour ceux qui vivent loin de la ville : les taxis sont chers et les louages (minibus) n’acceptent pas les « Noirs », disent certains.

      Intensifier le rythme

      « Rentrer au pays est une humiliation. Je n’irai pas au village, je ne veux pas qu’on se moque de moi, qu’on dise que j’ai échoué, confie Hassan Traoré, en jetant un œil sur un post-it jaune sur lequel est écrit son numéro de dossier, déposé le 10 avril. Mais je suis fatigué. »

      Fatigué par deux années d’enfer à traverser les déserts algérien et libyen, éreinté par un mois dans une prison sfaxienne pour « séjour irrégulier », épuisé de demander à ses proches au pays de l’argent pour manger… Alors quand l’agent de l’OIM lui a demandé « Hassan Traoré, voulez-vous retourner en Guinée ? Vous n’y êtes pas forcé », il a répondu sans hésiter : « Oui, je veux me retourner. » Et il a signé le document validant sa décision.

      Combien de migrants ont accepté ce retour volontaire ? « Seulement 1 544 » depuis le début de l’année, a indiqué le président tunisien, Kaïs Saïed, dans un communiqué, publié fin mars, pressant l’OIM d’intensifier le rythme. En réalité, l’agence onusienne ne ménage pas sa peine. D’après les statistiques communiquées par l’OIM au Monde, plus de 250 000 migrants bloqués dans six pays de transit vers l’Europe – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte et Niger – ont été rapatriés chez eux grâce à ce programme depuis 2013. Près de 50 000 rien qu’en 2024, année record.

      En outre, selon les données transmises par la Commission européenne au Monde, Bruxelles a très largement augmenté sa contribution au budget de l’OIM, passant de 85,7 millions d’euros en 2014 à près de 600 millions d’euros en 2024. En dix ans, l’institution a ainsi reçu près de 3,2 milliards d’euros de fonds européens pour différents programmes, dont celui « des retours volontaires » que certains migrants comparent à un système de « déportation ». Ce à quoi un porte-parole de la Commission européenne riposte assurant que ces retours sont « libres et éclairés », organisés en « toute sécurité et dignité ».

      L’Italie a décidé, début avril, d’allouer 20 millions d’euros pour rapatrier les Subsahariens présents en Algérie, Tunisie et Libye vers leurs pays d’origine respectifs, toujours en coopération avec l’OIM. En juin 2023, la France avait octroyé 25,8 millions d’euros d’aide bilatérale à la Tunisie pour « contenir le flux irrégulier de migrants et favoriser leur retour dans de bonnes conditions », avait déclaré Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, lors de sa venue à Tunis.

      « Un pis-aller »

      « Toutes ces sommes d’argent sont insuffisantes », s’emporte Tarek Mahdi, député de Sfax. Ce proche du président Saïed plaide pour une réévaluation à la hausse des aides et la mise en place d’« un pont aérien » entre la Tunisie et les pays d’origine des migrants afin d’« accélérer » leur retour.

      « Pour beaucoup de fonctionnaires internationaux, le retour volontaire est perçu comme un dispositif humanitaire, un pis-aller face à des situations qu’ils ont contribué à provoquer », résume Camille Cassarini, chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, à Tunis.

      Depuis plusieurs années, ce programme essuie de nombreuses critiques des défenseurs des droits humains à cause des conditions dans lesquelles il est proposé. « Nous avons toujours remis en question le caractère volontaire de ces retours, car ces personnes migrantes sont interdites de se déplacer, de travailler, d’être hébergées, elles sont privées de tout droit », explique Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui décrit l’OIM comme une « agence au service des politiques migratoires européennes », dénonçant « la complicité de l’Etat » tunisien.

      Dire « la vérité » aux plus jeunes

      D’ailleurs, en Libye, le Haut-Commissariat aux droits humains des Nations unies avait jugé en 2022 qu’en « raison de l’absence de consentement libre, préalable et éclairé et de voies alternatives viables, sûres et régulières pour la migration », de nombreux migrants sont « effectivement contraints d’accepter des retours ».

      Au Monde, l’OIM reconnaît « que les options offertes aux migrants confrontés à la perspective d’un retour peuvent être limitées et ne pas correspondre aux souhaits de l’individu ». Toutefois, elle défend ce choix « préférable », car « l’aide au retour représente souvent une solution salvatrice pour de nombreux migrants qui vivent dans des conditions particulièrement déplorables ».

      « Salvatrice ? » C’est ce que ressent Omar Touré, ce Guinéen qui vivote à l’entrée de Sfax : il se sent soulagé. Il a averti sa mère pour lui dire qu’il allait rentrer. « Elle a pleuré », lance-t-il. Sept années qu’il a quitté son pays. « Ce voyage, c’est une maladie psychologique. Mentalement et physiquement, nous sommes enfermés », argue-t-il.

      Maintenant, il attend un appel de l’OIM pour lui proposer un départ pour Conakry. Cela peut prendre des semaines ou des mois : l’agence doit vérifier son identité avec les autorités de son pays – il a déchiré ses papiers au début de son voyage – avant que celui-ci ne lui délivre un passeport. Omar Touré a juré, une fois sur ses terres, qu’il dirait « la vérité » aux plus jeunes : ne pas tenter d’aller en Europe. « La mort vous accompagne tout au long de ce voyage, clame-t-il. C’est une fausse route. »

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/18/en-tunisie-le-retour-volontaire-nouvelle-voie-pour-de-nombreux-migrants_6597

    • L’#OIM intensifie les «#retours_volontaires» de migrants depuis la #Tunisie

      En Tunisie, les migrants sont de plus en plus nombreux à demander à bénéficier du programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Pour le seul mois d’avril, 1 009 personnes sont rentrées dans leur pays d’origine via ce dispositif. Un chiffre en hausse alors que le président tunisien met la pression sur les instances internationales pour intensifier les rapatriements.

      Mardi 29 avril, 80 migrants sont montés dans des avions depuis l’aéroport de Tunis pour rentrer dans leur pays d’origine respectif (Mali, Sierra Leone et Côte d’Ivoire). Quelques jours plus tôt, le 24 avril, ils étaient 149 Guinéens à retourner chez eux. Même scène le 17 avril, avec 142 personnes originaires elles aussi de Guinée.

      Ce genre d’opérations de rapatriement s’inscrit dans le cadre du programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui permet aux exilés d’être rapatriés chez eux et de bénéficier d’un soutien financier pour développer leur projet au pays.

      Et ce dispositif tourne à plein régime ces dernières semaines en Tunisie. Pour le seul mois d’avril, un total de 1 009 migrants ont bénéficié du « retour volontaire » de l’ONU, selon le porte-parole de la Direction générale de la sécurité nationale, le colonel Imad Mamacha, cité par la presse tunisienne. En mai, les retours de ce type devraient encore s’amplifier avec la mise en place d’un vol spécial par semaine en plus des vols commerciaux, précise Imad Mamacha.
      « Il faut que l’UE contribue au financement du retour des personnes dans leurs pays »

      Fin mars, le président tunisien Kaïs Saïed avait appelé l’OIM à intensifier ses efforts pour assurer les « retours volontaires » des personnes subsahariennes en situation irrégulière vers leurs pays d’origine. Le chef de l’État avait alors regretté que « seulement 1 544 migrants » avaient été rapatriés durant les trois premiers mois de l’année.

      Ce nombre « aurait pu être bien plus élevé si davantage d’efforts avaient été menés pour mettre un terme à ce phénomène inacceptable tant sur le plan humanitaire que juridique », pouvait-on lire dans la déclaration présidentielle. Kaïs Saïed avait demandé à « toutes les autres organisations » concernées par ce problème à soutenir également « davantage les efforts tunisiens visant à faciliter le ’retour volontaire’ des migrants irréguliers ».

      En 2024, un nombre record d’exilés étaient retournés chez eux via l’OIM : 7 250 personnes contre 2 250 en 2023, ce qui représentait déjà une hausse de 45 % par rapport à 2022.

      « Il faut que les organisations responsables fassent leur travail dans les plus brefs délais et que les pays de l’Union européenne (UE) contribuent au financement du retour des personnes dans leurs pays. Cela nécessite plus que les 20 millions d’euros répartis entre trois pays maghrébins », a aussi exhorté la semaine dernière le député de Sfax (centre-est de la Tunisie) Tarak Mahdi, joint par InfoMigrants.

      L’Italie a annoncé, début avril, le versement d’une allocation de 20 millions d’euros pour financer le « retour volontaire » vers les pays d’origine des migrants en situation irrégulière présents en Tunisie, en Libye et en Algérie. Cette somme s’ajoute aux montants prévus dans l’accord signé en juillet 2023 entre l’Union européenne et la Tunisie : 150 millions d’euros « pour favoriser la relance de l’économie à travers l’amélioration de la gestion des finances publiques et du climat des affaires et investissements », ainsi que 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière.
      Vaste opération de démantèlements des camps

      On estime que le nombre de migrants irréguliers en Tunisie se situe entre 20 000 et 25 000, selon les chiffres des ONG. Ils survivent dans des camps de fortune insalubres au milieu des champs d’oliviers d’El-Amra, près de Sfax, dans l’attente d’embarquer clandestinement sur un canot pour l’Europe. Ces camps ont commencé à se former après que les migrants ont été chassés du centre-ville de Sfax durant l’été 2023.

      Début avril, la Garde nationale tunisienne a mené une opération d’ampleur dans la région. Plusieurs campements disséminés le long de la route qui mène de Sfax à Jebeniana ont été démolis par les autorités – des évacuations qui perdurent encore aujourd’hui.

      D’après Tarak Mahdi, ces expulsions font suite à de nombreuses plaintes déposées par des propriétaires d’oliveraies empêchés d’accéder à leur terrain.

      « Parmi les migrants expulsés, plusieurs centaines ont demandé le ’retour volontaire’. Des bus les ont conduits dans des hébergements temporaires [dans l’attente de leur départ, ndlr] », avait encore indiqué le député de Sfax, proche du pouvoir.

      Mais d’après le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), seules les personnes dont le dossier de « retour volontaire » était prêt ont été emmenées vers des centres d’hébergement de l’OIM. Les autres se sont dispersés ou ont rejoint d’autres campements, dans le plus grand dénuement.
      Un quotidien « infernal » en Tunisie

      Le quotidien des Africains subsahariens est devenu « infernal » en Tunisie, d’après de nombreux témoignages reçus par InfoMigrants ces dernières années – notamment depuis février 2023 quand le président Kaïs Saïed a dénoncé, dans un discours virulent, l’arrivée « de hordes de migrants subsahariens » menaçant, selon lui, de « changer la composition démographique » du pays.

      Les mois suivants, des milliers de migrants avaient été chassés de leurs logements et leurs emplois informels. Plusieurs ambassades africaines avaient procédé au rapatriement express de leurs ressortissants, à la suite d’agressions. Des rafles de Noirs ont été organisées par les autorités tunisiennes pour ensuite les abandonner dans le désert, à la frontière libyenne ou algérienne. À l’été 2023, une centaine de personnes y étaient mortes de soif, selon les humanitaires.

      Ces expulsions illégales, largement dénoncées par les ONG et les instances internationales, n’ont jamais cessé en Tunisie. Le 17 mars dernier, plus de 600 personnes ont disparu après avoir été interceptées en mer par les gardes-côtes tunisiens. Elles ne sont pas revenues dans les champs d’oliviers d’El-Amra. InfoMigrants est parvenu à entrer en contact avec une soixantaine de ces exilés : ils se trouvaient alors à Tebessa, ville algérienne près de la frontière tunisienne, après avoir été abandonnés dans le désert par les forces tunisiennes.

      Les exilés sont constamment harcelés par la population et les autorités. Partout en Tunisie, les Noirs sont de plus en plus empêchés de travailler, de louer des appartements et même d’utiliser les transports publics. Ils sont interpellés chez eux, dans la rue, les commerces, les taxis...
      Condamnations à la chaîne pour « séjour irrégulier »

      Après une arrestation, ils risquent aussi de croupir dans une prison tunisienne. Les Subsahariens sont en effet de plus en plus nombreux à être condamnés pour « séjour irrégulier » par la justice et à écoper de plusieurs mois de détention aux côtés de prisonniers de droit commun.

      Les audiences pour « séjour irrégulier » se déroulent à la chaîne. Lors de son passage au tribunal début novembre, un Guinéen dit s’être retrouvé au côté d’une trentaine de Subsahariens, dont deux mineurs, une dizaine de femmes et une enceinte de huit mois. Tous ont été inculpés car en situation irrégulière sur le territoire tunisien. La situation est telle que « les prisons sont remplies de migrants subsahariens », selon un Ivoirien contacté par InfoMigrants.

      Ce passage en détention reste un traumatisme pour les exilés. Comme à l’extérieur, le racisme et les mécanismes de domination ressurgissent dans les établissements pénitentiaires de Tunisie. Les Noirs sont parqués dans un coin de la pièce, le plus souvent près des toilettes. Ils doivent partager des lits à cinq ou six personnes, quand les Tunisiens dorment à deux sur la même couchette. Si la pièce est saturée, des exilés peuvent être contraints de dormir à même le sol. Les migrants disent aussi subir la violence des détenus tunisiens. « Quand tu arrives dans la prison, si tu as la peau noire, tu deviens une cible », a témoigné à InfoMigrants un exilé subsaharien.

      Dans ce contexte, pour la plupart d’entre eux, le retour au pays reste la seule solution, même si beaucoup éprouvent de la honte d’avoir « échoué » et peuvent être rejetés par leur famille. « La migration est vue comme un investissement de la part de la famille, de la communauté [beaucoup de familles pauvres contribuent à payer les passeurs pour le voyage, ndlr]. Donc leur retour au pays, sans résultats, notamment financiers, peut être mal perçu », expliquait à InfoMigrants Denise Origlia, cheffe de projet au sein de l’association italienne AVSI en Côte d’Ivoire.

      Ainsi, pour beaucoup de spécialistes, le « retour volontaire » s’impose, le plus souvent, aux exilés malgré eux. « Le terme de ‘retour volontaire’ [utilisé par la présidence tunisienne] est largement critiqué parmi les migrants, car il s’est transformé en un retour forcé », affirme à France 24 Romdhane Ben Amor, le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants dans le pays.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64293/loim-intensifie-les-retours-volontaires-de-migrants-depuis-la-tunisie

    • Alarmstufe Rot in Tunesien

      Bulldozer, Feuer und jetzt wieder IOM-Flüchtlingslager?

      Laut der Europäischen Kommission, der Regierung Meloni und der künftigen deutschen Regierung ist Tunesien ein sicheres Land. Allerdings schlägt Tunesien derzeit ein neues Kapitel im Krieg der EU gegen afrikanische Migrant:innen auf. Die provisorischen Lager dieser Menschen werden mit Bulldozern und Feuer zerstört. 30.000 Menschen verlieren ihre letzten Lebensgrundlagen. Hunderte versammeln sich vor den regionalen IOM-Büros und in Tunis, um sich „freiwillig“ rückführen zu lassen. Das tunesische Militär und die IOM errichten, so heißt es, neue, mit Zäunen umgebene Lager in der Wüste und an der algerischen Grenze.

      Echoes und Migration-Control-Info haben wiederholt über die Entwicklungen in Tunesien berichtet, nach der rassistischen Rede von Präsident Saied und dem EU-Tunesien-Deal im Jahr 2023 sowie den illegalen Massenabschiebungen und der Aussetzung afrikanischer Migranten in der Wüste. Schwarze Afrikaner:innen wurden aus Städten wie Tunis und Sfax vertrieben und fanden Zuflucht in provisorischen Lagern unter Olivenbäumen entlang der Hauptstraße, die von Sfax nach Norden führt. Die Lager befanden sich zwischen Kilometer 10 und 40, in der Nähe der kleineren Städte El Amra und Jebiniana. Im Laufe der Zeit entstanden in diesen Lagern einige selbstorganisierte Strukturen zum Überleben, wie Badezelte, Kliniken, Kochzelte, ein Moscheebereich, Bildungsstätten für Kinder, einige Sportanlagen und sogar ein Gericht zur Schlichtung von Streitigkeiten. Insgesamt wurden 36 Lager gezählt: 19 in Al-Amra (zwischen Kilometer 20 und 30) und 17 in Jebiniana (zwischen Kilometer 31 und 40).

      Die Situation in den Lagern wurde jedoch zunehmend schlimmer - vor allem, weil die Überfahrt nach Lampeduza immer gefährlicher und komplizierter wurde. Die grausame Effizienz der mit EU-Mitteln ausgestatteten tunesischen Küstenwache, die von FRONTEX-Drohnen unterstützt wird, führte dazu, dass die Menschen auf der Flucht in Tunesien unter entsetzlichen Bedingungen gestrandet sind. Auch die Armut der verschiedenen Gemeinschaften nahm zu: Migranten aus westafrikanischen Krisenregionen konnten von ihren Familien nicht mehr unterstützt werden, und Migranten aus den Flüchtlingslagern in Darfur und im Tschad hatten ohnehin kein Geld. Die Suche nach Mitteln zum Überleben führte zu Problemen mit der einheimischen Bevölkerung und nährte rassistische Vorurteile.

      Le Monde schrieb am 19.04.25:
      Es ist fast unmöglich geworden, die italienische Insel Lampedusa von den Stränden von Chebba oder Salakta aus zu erreichen. Seit dem 1. Januar haben es nach Angaben des Hohen Flüchtlingskommissars der Vereinten Nationen (UNHCR) nur 432 Migranten an Bord von Behelfsbooten geschafft, die Insel zu erreichen. Im gleichen Zeitraum vor zwei Jahren waren es noch mehr als 18.000.

      Am 3. April erklärte der Sprecher der tunesischen Nationalgarde, Houssem El Din Jebabli, dass die Lager aufgelöst würden. Die Räumungsaktionen in der sogenannten Olivenhain-Region dauern nun schon seit Wochen an. Die Nationalgarde kündigte an, dass alle Personen, die keine Rückführung durch die IOM beantragen, in der Wüste ausgesetzt würden.

      Über die aktuelle Lage berichteten Nawaat sowie Mirco Keilberth in ND 09.04.25 und ND 14.04.25 sowie Le Monde 19.04.25.

      Die Flüchtlinge versuchen, sich tiefer in den Olivenplantagen zu verstecken, und viele von ihnen sind an andere Orte gezogen. Hunderte versammeln sich vor den Büros der IOM. Die IOM sagt, sie könne derzeit keine Rückführung organisieren, aber es gibt Gerüchte über ein neues IOM-Lager, das westlich von Beja in einem Tal mit steilen Berghängen an der Grenze zu Algerien errichtet werden soll, sodass die tunesischen Grenzsoldaten nur eine Seite des Tals bewachen müssten. Außerdem gibt es Informationen, dass das tunesische Militär ein militarisiertes Internierungslager in der Wüste von Remada eröffnen will, in einem militärischen Sperrgebiet, in dem afrikanische Migranten konzentriert werden sollen.

      Die Regierung Meloni hat kürzlich 20 Millionen Euro für den Umgang mit den Migranten bereitgestellt, und es scheint, dass dieses Geld nicht für Rückführungen, sondern für Internierungslager verwendet wird.

      Erinnern wir uns an Choucha! Die IOM ist wieder im Spiel.

      Update 29.04.25

      Die Polizei hat inzwischen erklärt, nur die größeren Camps auf Privatgelände räumen zu wollen. Weiterhin versuchen viele Menschen, entlang der Eisenbahnschienen zu Fuß nach Tunis zu gelangen. Bei Km 10 hat sich zwischen Sidi Mansour und Hagouna ein neues Camp auf Staatsland gebildet, das von den Behörden offenbar geduldet wird.

      In allen größeren Lagern herrschen Chaos und zunehmende Gewalt. Einige kleinere Lager werden geduldet - dort, wo die Männer einen Job in der Landwirtschaft gefunden haben.

      Von den Straßen und Märkten halten sich Schwarze Afrikaner:innen fern. Nur in kleinen Gruppen bieten sie ihre Arbeitskraft an.

      Am 28.04. ereignete sich vor der tunesischen Küste ein großes Schiffsunglück. Acht Personen starben bei dem Versuch, den Tunesischen Verhältnissen zu entfliehen. InfoMigrants schrieb am 28.04.25: „Die Dramen vor der tunesischen Küste reihen sich aneinander. Am Montag, den 28. April, teilte ein Sprecher der tunesischen Nationalgarde der Nachrichtenagentur AFP mit, dass acht Migranten nach dem Untergang ihres Bootes vor der Küste von El Aouabed in der Nähe der Großstadt Sfax im mittleren Osten des Landes tot aufgefunden worden waren. Der Schiffbruch hatte sich am Sonntagmorgen ereignet und 29 Menschen konnten gerettet werden. Laut dem Sprecher Houcem Eddine Jebabli waren alle Schiffbrüchigen Ausländer verschiedener Nationalitäten, darunter auch Personen aus Subsahara-Afrika.“

      Was geschah mit den Geretteten?
      DasAlarm Phone meldet am 01.05.: „Wir mussten erfahren, dass die Gruppe in Not, über die wir die Behörden alarmiert hatten, Schiffbruch erlitten hatte. Nur wenige Menschen haben überlebt, sie wurden sofort in die Wüste deportiert. Sie versuchten, vor der unerträglichen Situation in #Tunesien zu fliehen. Black Lives Matter, überall!“

      https://migration-control.info/de/blog/tunesien-alarmstufe-rot

      –-> traduction en anglais:
      High alert in Tunisia
      https://civilmrcc.eu/political-developments/high-alert-in-tunisia

  • Rimpatri “volontari” dalla Libia? Non con i soldi italiani. Il ricorso contro Oim e Farnesina

    Diverse realtà chiedono la sospensione dell’uso di quasi un milione di euro per i rimpatri cosiddetti volontari da parte del ministero degli Esteri. “Si nascondono espulsioni mascherate che violano il principio di #non-refoulement e gli obblighi di protezione di minori e persone sopravvissute a tratta, tortura e violenza di genere”. L’attività dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni.

    L’appuntamento è per l’8 gennaio 2025: è la data dell’udienza cautelare davanti al Tar del Lazio per il ricorso presentato da una serie di organizzazioni (Asgi, ActionAid, A Buon Diritto, Lucha y Siesta, Differenza Donna, Le Carbet e Spazi Circolari) contro il nuovo finanziamento del ministero degli Esteri all’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim) per i programmi di “#rimpatrio_volontario_assistito” dalla Libia verso i Paesi di origine.

    Il Tribunale amministrativo dovrà esprimersi sulla richiesta di sospensione in via cautelare dell’uso dei fondi. Quasi un milione di euro per i rimpatri cosiddetti volontari dietro cui, per le organizzazioni, “si nascondono espulsioni mascherate che violano il principio di non-refoulement e gli obblighi di protezione di minori e persone sopravvissute a tratta, tortura e violenza di genere”.

    Il finanziamento al centro del ricorso ammonta a 970mila euro per 24 mesi, dal primo luglio 2024 al 30 giugno 2026. I fondi fanno parte di un totale di sette milioni stanziati per il “Multi-sectoral support for vulnerable migrants in Libya”, realizzato da Oim attraverso le risorse del Fondo migrazioni della Farnesina.

    Tra i risultati previsti c’è appunto il rimpatrio di 820 migranti vulnerabili dalla Libia verso i Paesi di origine: meno di 1.200 euro a testa. Un altro milione e mezzo (1.480.000 euro) viene stanziato per la “reintegrazione”.

    Le attività promosse attraverso il Fondo migrazioni “devono rispettare le norme europee e internazionali in materia di diritti fondamentali”.

    C’è un ma. “Molti migranti in Libia, in particolare quelli nei centri di detenzione, non sono in grado di prendere una decisione veramente volontaria di rimpatrio in conformità con il diritto e gli standard internazionali sui diritti umani, incluso il principio del consenso libero, preventivo e informato”, si legge in un rapporto del 2022 dell’Ufficio dell’Alto commissario delle Nazioni Unite per i Diritti umani (Ohchr), “Nowhere but Back” (https://www.ohchr.org/en/documents/reports/nowhere-back-assisted-return-reintegration-and-human-rights-protection-migran).

    Sulle violazioni dei diritti umani in Libia -detenzione arbitraria, tortura, maltrattamenti, violenze sessuali, sparizioni forzate, estorsioni- si versano poi da ancor più anni fiumi di inchiostro.

    “I migranti sono spesso costretti ad accettare il rimpatrio assistito”, si legge ancora. Anche perché “viene loro di fatto negato l’accesso a percorsi di protezione sicuri e regolari, incluso l’asilo”. Condizioni che insomma creano “un ambiente coercitivo che è spesso incoerente con la libera scelta”, scrivono le Nazioni Unite.

    Anche l’Organizzazione internazionale per le migrazioni fa parte del sistema delle Nazioni Unite. Nella proposta di progetto del 2024, quella finanziata con i fondi governativi al centro del ricorso, Oim scrive che “solo nel 2023, 9.370 migranti sono stati supportati per tornare in 26 Paesi di origine in Africa e Asia attraverso il programma Vhr dell’Oim Libia”.

    Il 43% “era in stato di detenzione al momento della loro identificazione e supporto e quasi il 7% era vittima di tratta”. Secondo i rapporti semestrali dell’Oim ottenuti con istanze di accesso civico generalizzato al ministero degli Esteri, tra il settembre 2021 e luglio 2024 sono state rimpatriate in tutto 1.826 persone: in Bangladesh e Ciad ma anche in Pakistan, Benin, Guinea Bissau, Sri Lanka, Congo, Iraq.

    Almeno 450 di loro (ma non tutti i report sono omogenei e contengono gli stessi dati nei differenti periodi) erano detenute in centri di detenzione prima del ritorno nei Paesi di origine. Vengono rimpatriate donne, minori, persone sopravvissute a tratta e a tortura e con ulteriori vulnerabilità. Non si sa quali siano i centri di detenzione libici né le località da cui vengono eseguiti i rimpatri.

    E ancora. Nel progetto precedente, implementato tra settembre 2017 e aprile 2021, il finanziamento totale ammontava a 20 milioni dal cosiddetto “Fondo Africa”, di cui 11 per rimpatri e reintegrazione di 20mila persone: 550 euro a testa. Torneranno “a casa loro” -c’era il Covid-19 in mezzo- in 8.928: 7.162 uomini e 1.766 donne; 6.827 persone vengono dai centri di detenzione libici: il 76,5%.

    Tra i rimpatriati ci sono 117 minori, 59 vittime di tratta, 202 casi medici. Tra le nazionalità principali delle persone rimpatriate figurano la Nigeria, il Mali, la Somalia e l’Eritrea, Paesi –scrivono le associazioni ricorrenti– “in cui il rimpatrio, in assenza di adeguate garanzie, rischia di violare il principio di non-refoulement”.

    “A essere rimpatriate sono soprattutto donne sottoposte a tratta di esseri umani”, dice ad Altreconomia Simona Ammerata della casa delle donne e centro antiviolenza romano Lucha y Siesta. “Donne che sono andate via da Paesi dove esiste una questione legata alla violenza di genere drammatica e profonda. Un buon numero di rimpatri avviene dai centri di detenzioni libici: così diventa l’unico modo per sottrarsi alla detezione arbitraria, alla violenza sessuale, alla tortura. A tutti gli abusi che avvengono sia nei centri di detenzione sia in generale in Libia”.

    È forte “la coercizione”, forte la “violenza diffusa e strutturale”: il rimpatrio, aggiunge Ammerata, “non può essere definito volontario. Che effetto ha su donne o persone sottoposte a violenza basata sul genere? I programmi di reintegrazione prevedono perlopiù piccoli contributi economici che incidono sul piano personale, con cui magari aprire un negozio di parrucchiera. Ma non sul contesto in cui sono discriminate in modo strutturale, hanno scarso accesso a reddito, lavoro e diritti civili e sociali. I programmi di rimpatrio si collocano all’interno delle politiche di esternalizzazione che bloccano la possibilità di arrivare in Europa e vanificano la migrazione come strategia di fuoriuscita dalla violenza che molte donne adottano come possibilità di sottrazione e sopravvivenza”.

    https://altreconomia.it/rimpatri-volontari-dalla-libia-non-con-i-soldi-italiani-il-ricorso-cont

    #Libye #Italie #renvois #expulsions #rapatriements #rapatriements_volontaires #OIM #IOM #aide_financière #externalisation #migrations #réfugiés #justice #réintégration #femmes #violence

  • Paris et Rabat planchent sur une « #feuille_de_route » pour accélérer les #expulsions de Marocains hors de France

    En visite d’État au Maroc, le président français et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont évoqué le sujet sensible de l’immigration irrégulière et des rapatriements forcés des Marocains vers leur pays d’origine. Les deux pays, qui affichent leur amitié retrouvée, travaillent actuellement à une feuille de route pour fluidifier les procédures et accélérer les expulsions.

    C’est un sujet de tension récurrent entre Paris et Rabat : les expulsions des étrangers marocains en situation irrégulière. Depuis des années, la France regrette que le Maroc ne reprenne qu’au compte-goutte ses ressortissants sans autorisation de séjour en France.

    En déplacement dans le royaume chérifien cette semaine, Emmanuel Macron avait proposé à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de l’accompagner. Tout un symbole. Partisan d’une ligne dure sur l’immigration, Bruno Retailleau était attendu sur cet épineux sujet des expulsions vers le Maroc - notamment depuis le meurtre de Philippine, une étudiante française assassinée par un Marocain sans-papiers en septembre dernier.

    Le président français et son ministre souhaitent concrètement que davantage de laissez-passer consulaires soient délivrés, un document incontournable (en l’absence de passeport) qui permet à la France d’expulser les migrants entrés illégalement sur son sol vers leur pays d’origine. Bruno Retailleau s’est entretenu à ce sujet avec son homologue, Abdelouafi Laftit, mardi 29 octobre. Selon le locataire de la place Beauvau, une feuille de route est à l’étude. « Nous avons eu avec mon homologue et ami désormais, des échanges très denses », a-t-il encore déclaré sans trop de précisions.

    Mais derrière le discours policé, aucun chiffre n’a été annoncé sur le quota de délivrance de laissez-passer consulaires. Au terme de cette visite, Paris et Rabat ont préféré afficher leur amitié retrouvée, parlant d’une « coopération naturelle et fluide » entre les deux pays. Le sujet de l’immigration illégale a été évoqué avec des termes encore flous : Paris et Rabat ont déclaré vouloir « améliorer » le « cadre » et les « procédures » de rapatriement forcé des ressortissants marocains afin de « raccourcir les délais » et de « mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises », a résumé le ministre de l’Intérieur français en conférence de presse. Tout faire pour augmenter les expulsions, en somme.

    Pour suivre ce dossier, il y aura « des points d’étapes réguliers », a encore assuré Bruno Retailleau en évoquant aussi la question de la surveillance des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Union européenne pour lutter contre les traversées clandestines. « Je pourrai venir au Maroc autant de fois que nécessaires », a-t-il assuré à son homologue marocain.
    La crise des visas entre le Maroc et la France

    « Le Maroc est prêt à rapatrier tout migrant irrégulier dont il est attesté qu’il est Marocain et est parti du territoire marocain », avait déclaré le ministre marocain Nasser Bourita au début du mois d’octobre.

    Avant sa visite, Bruno Retailleau avait estimé que le Maroc était un « pays sûr », c’est-à-dire un pays où les Marocains de retour chez eux ne risqueraient rien, ni violence ni sévices de la part des autorités.

    Ces dernières années, la France avait montré son exaspération face au Maroc - et à l’ensemble des pays du Maghreb - concernant leur politique migratoire. Pour forcer les trois États à reprendre leurs ressortissants, Paris avait donc décidé en 2021 de baisser de 50% le nombre de visas délivrés aux Marocains et aux Algériens, et de 33% aux Tunisiens. Une politique autrement appelée : #chantage_aux_visas. Cette décision avait provoqué de vives tensions entre le Paris et Rabat.

    « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », avait à l’époque affirmé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.

    Un peu plus d’an plus tard, en novembre 2023, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, avait annoncé la levée de ces restrictions par Paris, un geste qui avait mis fin à la « #crise_des_visas ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/60875/paris-et-rabat-planchent-sur-une-feuille-de-route-pour-accelerer-les-e
    #Maroc #France #externalisation #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #accord #extradition #identification #rapatriements_forcés #migrants_marocains #accélération #fluidification #Bruno_Retailleau #quota #réadmission #visas #pays_sûr

    ping @karine4

  • "On nous a abandonnés dans le désert à 2h du matin" : le calvaire des migrants refoulés de l’Algérie vers le Niger

    Chaque année, l’Algérie expulse des milliers d’Africains subsahariens vers le Niger, abandonnant les migrants non-nigériens au lieu dit Point-Zéro, qui marque la frontière entre les deux pays en plein Sahara. Le village nigérien d’#Assamaka, à plusieurs heures de #marche au sud, est aujourd’hui débordé par ces vagues de refoulements successives. Reportage.

    Quinze kilomètres de marche dans le Sahara avec un pied cassé. Les efforts pour soulever les béquilles qui s’enfoncent trop profondément lors des franchissements de dune, tandis que les grains de sable s’infiltrent dans les pansements à chaque pas, pendant des heures et des heures. C’est ce qu’ont enduré Alpha Mohamed et Houssain Ba début novembre lorsque ces deux jeunes Guinéens ont été abandonnés au #Point-Zéro, qui marque la frontière entre l’Algérie et le Niger.

    Un lieu inhospitalier avec du sable à perte de vue, où les autorités algériennes ont refoulé des dizaines de milliers d’Africains subsahariens ces dernières années.

    « On nous a abandonnés à Point-Zéro à 2h du matin et nous avons dû marcher avec nos béquilles pendant des heures. Nous ne sommes arrivés à Assamaka qu’à 11h du matin », confie Alpha Mohamed à InfoMigrants.

    Les deux amis de 18 ans sont alors loin d’être seuls. Autour d’eux, plus de 600 Maliens, Guinéens, Ivoiriens, Soudanais, Nigérians et Sénégalais errent hagards, la peau du visage recouverte par la poussière ocre du Sahara, les yeux plissés vers les quelques lumières scintillant à 15 kilomètres un peu plus au sud.

     Une armée de l’ombre composée d’ouvriers, de serveurs, de boulangers - les petites mains qui contribuent à faire tourner l’économie algérienne. Certains ont encore les bottes de chantier qu’ils portaient lorsque les autorités les ont arrêtés sur leur lieu de travail. Tous ont été brutalement arrachés à leur quotidien, alors qu’ils étaient chez eux au réveil, dans un restaurant pendant un repas, lors d’une quelconque sortie en ville, ou au travail.

    C’est le cas de Alpha et Houssain, qui ont été arrêtés sur le chantier d’un immeuble à Oran, où ils travaillaient comme manoeuvres. « Les policiers sont arrivés à 9h du matin et tous les ouvriers noirs se sont aussitôt enfuis. Nous, on a essayé de partir en montant dans les étages mais un policier nous a rattrapés. Il nous a bousculés exprès et nous sommes tombés : c’est comme ça qu’on s’est cassé le pied », se remémore Alpha.

    Après un passage express dans un hôpital oranais, les deux jeunes Guinéens sont déportés vers le centre de refoulement de #Tamanrasset, à 1 900 kilomètres de route au sud d’Alger. Les migrants qui s’y trouvent ont été complètement dépouillés de leurs maigres biens : téléphones portables, argent liquide, passeports, bijoux... Entassés dans des bétaillères, les migrants sont ensuite abandonnés au Point-Zéro. Pour Alger, c’est la fin de l’opération appelée sobrement « #reconduite_à_la_frontière ».

    Pour Alpha et Houssain, c’est juste le début du calvaire. Après des heures de marche dans le sable, balayé sans répit par l’Harmattan - un vent du Sahara en provenance du Nord-Est qui vous glace les os pendant la nuit - les deux jeunes passent à proximité du lieu-dit La Dune. Situé à trois kilomètres au nord d’Assamaka, c’est le premier endroit où certains des migrants les plus fatigués décident de passer la nuit, dans un décor post-apocalyptique. Le soleil levant découpe les silhouettes des carcasses de voitures, des pneus à demi-enterrés, et des vieux bidons de gasoil utilisés pour délimiter les territoires des cabanes des mécaniciens et commerçants de carburants qui peuplent les lieux.

    Les Guinéens ont eux continué directement leur chemin jusqu’au centre d’enregistrement des autorités nigériennes, avant de se présenter au #centre_de_transit de l’Organisation internationale des migrations (#OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

    Des autorités débordées par l’afflux des expulsés

    L’arrivée à Assamaka marque pour les refoulés d’Algérie le début d’une longue attente. La multiplication des vagues d’expulsion conjuguée au ralentissement des #rapatriements a fait gonfler le nombre de migrants sur place à près de 3 000 individus - plus du double de la population initiale d’Assamaka. Alpha et Houssain ont pu s’installer à l’intérieur du camp de transit de l’OIM - dont la capacité maximale est de 1 000 personnes - mais la grande majorité des migrants dort à la belle étoile, s’abritant comme ils peuvent dans des hangars ouverts. Leur patience est mise à rude épreuve.

    « Cela fait deux mois qu’on nous dit qu’on va partir bientôt ! », s’exclame Seyni Diallo, un jeune Sénégalais expulsé après un séjour de six mois en Algérie. « On manque de nourriture et de couvertures, c’est vraiment dur de dormir dehors ici, les nuits sont très fraîches », renchérit Sagma Kaboré, originaire du Burkina Faso.

    La #promiscuité de 3 000 migrants dans ces conditions donne des sueurs froides à plusieurs ONG. « On craint une véritable crise humanitaire à Assamaka si cette situation se prolonge. Une épidémie d’ampleur peut se déclarer très rapidement si une personne a la rougeole, la méningite ou le covid, », affirme Diabry Talaré, coordinatrice de Médecins sans frontières (MSF) à Agadez. L’isolement géographique d’Assamaka renforce les difficultés, à la fois pour la logistique humanitaire et pour la vie quotidienne des migrants qui y sont bloqués.

    Assamaka, un îlot surpeuplé isolé dans le désert

    Assamaka est une bourgade si isolée qu’elle donne l’impression d’un îlot surpeuplé perdu au milieu d’une mer de sable. Les pistes défoncées qui mènent à Arlit puis Agadez pullulent de bandits coupeurs de route. De simples voyageurs sont régulièrement braqués par ces pirates des sables - un 4x4 utilisé comme ambulance a même été intercepté et volé sur la route menant d’Assamaka à Arlit.

     L’#isolement est également marquant sur le plan des télécommunications. La plupart des réseaux téléphoniques nigériens ne fonctionnent pas à Assamaka. Au centre du village, on remarque ainsi quelques échoppes avec de drôles d’antennes improvisées - de longues tiges de bois d’environ six mètres de haut, d’où pendouille une demi-bouteille en plastique contenant un téléphone avec une carte SIM algérienne. C’est le principal moyen de se connecter à Internet.

    Mais pour beaucoup de migrants expulsés d’Algérie sans argent ni téléphone, il est quasiment impossible de contacter leurs proches durant leurs longues semaines d’attente.

    « Certains migrants ont passé deux ou trois mois sans nouvelles de leur famille, c’est une inquiétude permanente qui a un impact sur la santé mentale », explique Mahamadou Toidou, chargé des consultations psychologiques pour MSF à Assamaka. « Il y a des cas comme ce jeune Guinéen, qui a été arrêté dans la rue par les policiers algériens, alors que sa femme enceinte de deux mois et demi était à la maison. Depuis son expulsion il n’a pas pu la contacter, il s’isole dans son coin et pense tout le temps à ça... Il souffre énormément dès qu’il voit une femme avec son enfant », ajoute le psychologue.

    Opérations de « #ratissage » dans le désert

    Le fait que les autorités algériennes procèdent à ces #refoulements sans aucune coordination avec les autorités nigériennes a parfois des conséquences dramatiques. Une trentaine de corps sans vie ont été retrouvés au nord d’Assamaka depuis 2020. Pour éviter que des migrants se perdent et s’épuisent dans le désert, des équipes de l’OIM et de MSF lancent des opérations de ratissage lorsqu’un « #convoi_piéton » est signalé. Des 4x4 s’élancent alors vers le Point-Zéro à la recherche de personnes perdues ou trop fatiguées pour avancer.

    Ils sont rejoints depuis juillet dernier par une équipe d’Alarme Phone Sahara (APS), une organisation humanitaire nigérienne qui dispose d’un tricycle tout-terrain pour aller porter secours aux migrants égarés.

    « Je ne pouvais plus supporter de voir ces pauvres gens dans cette situation », confie Ibrahim François, un membre de l’équipe d’APS qui participe régulièrement aux opérations de ratissage. « Maintenant que les nuits sont froides, les Algériens refoulent toujours les migrants vers 2 ou 3h du matin. C’est fait exprès pour qu’ils se mettent en route pour chercher un abri, et qu’ils ne restent pas sur place », affirme t-il.

    L’éprouvante marche forcée dans le désert vécue par les deux jeunes Guinéens blessés reste marquée au fer rouge dans leur esprit. « On nous a traités comme des animaux en Algérie, on ne veut plus jamais y retourner », affirme Houssain Ba. « Maintenant on veut enfin pouvoir quitter Assamaka et rentrer chez nous. »

    L’expression « convois piétons » au Niger fait référence aux personnes refoulées d’Algérie qui sont non-nigériennes et que les autorités algériennes abandonnent au Point-Zero, à 15 km d’Assamaka. Les migrants nigériens sont refoulés lors de « convois officiels » qui ont fait l’objet d’un accord entre l’Algérie et le Niger en 2014. Les camions des convois officiels sont opérés par le Croissant Rouge algérien, qui transportent directement les expulsés jusqu’à la ville d’Agadez. Pour donner un ordre de grandeur, le « convoi piéton » du 1er novembre comptait 634 individus tandis que le « convoi officiel » du 3 novembre comptait 840 personnes (dont quelques non-Nigériens). Les 3 000 migrants actuellement à Assamaka sont les reliquats des vagues successives de « convois piétons ».

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Algérie #Niger #Sahara #désert_du_Sahara
    –---

    Ajouté à la métaliste des « #left-to-die in the Sahara desert »
    https://seenthis.net/messages/796051

    via @rhoumour

  • Migrants : enquête sur le rôle de l’Europe dans le piège libyen

    Des données de vol obtenues par « Le Monde » révèlent comment l’agence européenne #Frontex encourage les #rapatriements de migrants vers la Libye, malgré les exactions qui y sont régulièrement dénoncées par l’ONU.

    300 kilomètres séparent la Libye de l’île de Lampedusa et de l’Europe. Une traversée de la #Méditerranée périlleuse, que des dizaines de milliers de migrants tentent chaque année. Depuis 2017, lorsqu’ils sont repérés en mer, une partie d’entre eux est rapatriée en Libye, où ils peuvent subir #tortures, #viols et #détentions_illégales. Des #exactions régulièrement dénoncées par les Nations unies.

    L’Union européenne a délégué à la Libye la responsabilité des #sauvetages_en_mer dans une large zone en Méditerranée, et apporte à Tripoli un #soutien_financier et opérationnel. Selon les images et documents collectés par Le Monde, cela n’empêche pas les garde-côtes libyens d’enfreindre régulièrement des règles élémentaires du #droit_international, voire de se rendre coupables de #violences graves.

    Surtout, l’enquête #vidéo du Monde révèle que, malgré son discours officiel, l’agence européenne de gardes-frontières Frontex semble encourager les #rapatriements de migrants en Libye, plutôt que sur les côtes européennes. Les données de vol du drone de Frontex montrent comment l’activité de l’agence européenne se concentre sur la zone où les migrants, une fois détectés, sont rapatriés en Libye. Entre le 1er juin et le 31 juillet 2021, le drone de Frontex a passé 86 % de son temps de vol opérationnel dans cette zone. Sur la même période, à peine plus de la moitié des situations de détresse localisées par l’ONG Alarm Phone y étaient enregistrées.

    https://www.lemonde.fr/international/video/2021/10/31/migrants-enquete-sur-le-role-de-l-europe-dans-le-piege-libyen_6100475_3210.h
    #responsabilité #Europe #UE #EU #Union_européenne #Libye #migrations #asile #réfugiés #pull-backs #pullbacks #push-backs #refoulements #frontières #gardes-côtes_libyens

    déjà signalé sur seenthis par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/934958

  • Plus de 20 000 personnes bloquées au Maroc ont été rapatriées en France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/01/plus-de-20-000-personnes-bloquees-au-maroc-ont-ete-rapatriees-en-france_6104

    Plus de 20 000 personnes bloquées au Maroc ont été rapatriées en France
    Rabat a décidé le 25 novembre de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les vols réguliers à destination et en provenance de l’Hexagone du fait de la recrudescence de la pandémie.
    Depuis la décision de Rabat de fermer ses frontières aériennes avec l’Hexagone en raison de la reprise de la pandémie de Covid-19, Paris a rapatrié à bord de vols spéciaux plus de 20 000 personnes bloquées, a-t-on appris mardi 30 novembre de source diplomatique française. Parmi ces passagers figurent une majorité de touristes, mais également des hommes d’affaires et des « semi-résidents » qui partagent leur lieu d’habitation entre le Maroc et la France, a précisé cette source.
    Rabat a décidé le 25 novembre, avant l’apparition du nouveau variant Omicron, de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les vols réguliers à destination et en provenance de France du fait de la recrudescence de l’épidémie. Des vols spéciaux, soumis à l’autorisation des autorités marocaines, ont été organisés pour les personnes n’ayant pas pu rentrer en France.Les compagnies Air France et Transavia ont ainsi mis en place des vols spéciaux au départ du Maroc depuis vendredi, et la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) en a programmé à destination de la France à compter du mardi 30 novembre et jusqu’au 6 décembre. La France est de loin le premier partenaire économique du Maroc : plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et près de 80 000 Français résident au Maroc.
    Par ailleurs, la compagnie aérienne low cost TUI fly a annoncé qu’elle allait opérer dix-huit vols spéciaux entre le 1er et le 5 décembre pour rapatrier quelque 2 377 touristes belges encore coincés sur le territoire marocain, selon un communiqué.Depuis lundi minuit, tous les vols directs de passagers à destination du Maroc sont suspendus, pour deux semaines, « afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie ».

    #Covid-19#migration#migrant#maroc#france#frontiere#circulation#sante#pandemie#resident#touriste#hommedaffaire#rapatriementsanitaire

  • A Malte, des adolescents en séjour linguistique bloqués à cause des restrictions sanitaires
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/14/a-malte-des-adolescents-en-sejour-linguistique-bloques-a-cause-des-restricti

    A Malte, des adolescents en séjour linguistique bloqués à cause des restrictions sanitaires. Trois cas de Covid-19 ayant été détectés lors des tests précédant leur départ, de jeunes Français déclarés cas contacts ont reçu l’interdiction de quitter leur chambre d’hôtel.
    Une trentaine d’étudiants seraient concernés, selon les parents qui ont mis en place une boucle WhatsApp pour se tenir au courant de la situation. Les enfants doivent rester isolés quatorze jours, conformément à la réglementation maltaise.« On n’enferme pas des gamins de 15 ans dans une chambre d’hôtel comme ça sans personne pour les accompagner et les rassurer », s’insurge la mère d’Arthur. A entendre parents et enfants, ces derniers ont été largement livrés à eux-mêmes à l’hôtel. Certains « leaders », comme sont surnommés les animateurs encadrants de ces séjours, seraient rentrés en France, alors même que les enfants étaient placés en quatorzaine. « On était deux par chambre, on était censés rester enfermés tout le temps, mais on a été obligés de sortir pour aller chercher de l’eau, parce que celle du robinet n’est pas potable », précise Arthur. « On nous apportait le repas du midi devant la porte, mais, pour le soir, on était censés se débrouiller pour commander à manger à nos frais. »Valises oubliées, douches inutilisables, absence de climatisation… plusieurs parents déplorent aussi des conditions d’isolement « inacceptables ». « Je suis très inquiet pour ma fille, elle ne tiendra pas quinze jours comme ça, elle m’a appelé en larmes », rapporte le père de Jeanne, 15 ans. Sa fille fait partie des enfants testés positifs au Covid-19. « On ne leur a même pas fait de test PCR pour confirmer les résultats des antigéniques, s’insurge-t-il. Malgré nos demandes, elle n’a pas pu voir de médecin, même en visio, ou reçu de médicaments. »
    Les parents regrettent aussi le manque de communication de la part de l’organisme. « On était complètement dans le flou, nous avons eu très peu d’informations de la part d’EF », souligne un parent, qui a déboursé « presque 3 000 euros » pour le séjour de son fils. « Nous avons à peine reçu un mail pour nous dire qu’ils ne rentraient pas le samedi après-midi, alors qu’ils étaient censés atterrir le dimanche à Paris, et qu’ils étaient déjà isolés à l’hôtel depuis la veille. » La plupart ont appris l’isolement directement de la bouche de leurs enfants. « Je ne savais pas quoi lui dire. A 14 ans, ils ne peuvent pas gérer tout seuls l’angoisse de l’isolement. Il aurait dû y avoir un soutien psychologique, quelque chose », reprend le père inquiet.« Une ligne d’urgence a été ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les questions des parents, et des encadrants ont été envoyés sur place en urgence pour régler la situation », assurent les équipes d’EF. « La santé et la sécurité de nos étudiants, de nos professeurs et de notre personnel sont toujours nos priorités absolues », indique un communiqué en date du 12 juillet, qui précise que les prestations du séjour sont encore assurées : « Cours en ligne, activités à distance et hébergement. »Contacté par Le Monde, l’organisme défend avoir « appliqué à la lettre la réglementation maltaise en vigueur ». Face à une recrudescence des cas de Covid-19, la petite île méditerranéenne, qui s’enorgueillit d’être le pays le plus vacciné de l’Union européenne, avait décidé, vendredi, de durcir largement les conditions d’accès au territoire. A partir du 14 juillet, les touristes devaient présenter un certificat de vaccination pour y accéder. Les séjours linguistiques et les écoles d’anglais, où ont été enregistrés de nombreux cas, seront aussi fermés à partir de cette date. Mais, à quelques heures de l’entrée en vigueur de cette mesure, Malte a renoncé, mardi 13 juillet, à fermer ses frontières aux personnes non vaccinées contre le Covid-19, leur imposant en revanche une quarantaine. La durée de cette quarantaine n’était pas connue dans l’immédiat.D’ores et déjà, les autorités maltaises sont « intransigeantes ». C’est ce que l’on assure aux parents qui ont appelé l’ambassade française à Malte pour faire rapatrier leurs enfants en urgence. « Les services compétents du ministère à Paris, comme notre ambassade à Malte, sont pleinement mobilisés et sont en contact direct avec les familles qui se sont signalées et avec les enfants sur place pour les accompagner durant cette quarantaine décidée par les autorités sanitaires maltaises », assure-t-on au Quai d’Orsay. Pas de rapatriement prévu, toutefois, avant les quatorze jours d’isolement réglementaires. Qu’importe. Certains jeunes ont décidé d’organiser leur retour en catimini. Leur test antigénique négatif en poche, ils ont réservé un vol depuis la chambre d’hôtel et commandé un taxi jusqu’à l’aéroport. « Il y en a même qui sont partis par la porte de secours pour ne pas se faire stopper à l’accueil », raconte l’un d’entre eux. A la douane, tout s’est déroulé « sans encombre ». Une quinzaine d’entre eux ont déjà réussi à rejoindre leurs parents.

    #Covid-19#migrant#migration#malte#france#sante#cascontact#quarantaine#test#rapatriementsanitaire

  • La #CNPT publie son rapport sur l’accompagnement des #rapatriements_sous_contrainte par la #voie_aérienne

    Dans son rapport publié aujourd’hui, la #Commission_nationale_de_prévention_de_la_torture (CNPT) présente les recommandations relatives aux 37 transferts par la #police et aux 23 rapatriements sous contrainte par la voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, une période qui a été marquée par le COVID-19. La Commission estime inadéquates certaines #pratiques_policières qui persistent. Finalement, la Commission dresse le bilan du contrôle des 25 renvois sur des vols de ligne, respectivement des renvois du niveau d’exécution 2 et 3, qu’elle a accompagnés entre novembre 2019 et mars 2021.

    Pratiques policières jugées inadéquates

    De manière générale, les observatrices et observateurs de la CNPT continuent d’être témoins de l’hétérogénéité des pratiques cantonales en vigueur s’agissant de la prise en charge et du transfert à l’#aéroport des personnes à rapatrier, notamment en matière de recours aux #entraves. La Commission estime que des mesures urgentes doivent être prises afin d’harmoniser les pratiques policières dans le cadre des renvois.

    Même si des améliorations ont été constatées, la Commission regrette que le recours aux #entraves_partielles reste fréquent tant au niveau des transferts que de l’organisation au sol. Dans son rapport, la Commission appelle instamment aux autorités de renoncer par principe à toute forme de #contrainte, et de limiter une application aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui. Par ailleurs, elle rappelle que les #enfants ne devraient en aucun cas faire l’objet de #mesures_de_contrainte. Elle conclut également qu’un diagnostic psychiatrique ne peut en aucun cas à lui seul signifier le recours à des entraves.

    En outre, la Commission juge inadéquates plusieurs pratiques policières qui persistent dans le cadre des renvois, même si elle les observe de manière isolée : notamment l’entrée par surprise dans une cellule, l’utilisation de #menottes_métalliques aux chevilles, le recours au #casque_d'entraînement, l’utilisation d’une #chaise_roulante pour transporter une personne entravée et la #surveillance par plusieurs #agents_d'escorte d’une personne à rapatrier entravée et placée sur une chaise. La Commission rappelle également avec force dans son rapport que les personnes à rapatrier doivent être informées de manière transparente et dans une langue qu’elles comprennent sur le déroulement du renvoi.

    Contrôle des renvois du niveau d’exécution 2 et 3

    Dans son rapport, la Commission relève avec préoccupation que les renvois du niveau d’exécution 3 sont exécutés mais sans être clairement distingués des renvois du niveau d’exécution 2. Il existe néanmoins une différence significative entre les deux niveaux de renvoi en termes de mesures de contrainte autorisées. La Commission s’interroge sur la pertinence de ces niveaux d’exécution 2 et 3 et estime qu’une réflexion approfondie doit être menée en la matière. Par ailleurs, le recours aux mesures de contrainte doit être limité aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui, et ceci pour la durée la plus courte possible. Enfin, compte tenu des mesures de contrainte autorisées dans le cadre des renvois du niveau d’exécution 3, un contrôle indépendant, en particulier des transferts et de l’organisation au sol, devrait être garanti.

    https://www.nkvf.admin.ch/nkvf/fr/home/publikationen/mm.msg-id-84376.html
    #rapport #Suisse #renvois_forcés #expulsions #renvois #2020 #asile #migrations #réfugiés #avions

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    Pour télécharger le rapport :
    https://www.nkvf.admin.ch/dam/nkvf/de/data/Medienmitteilungen/2021-07-08/bericht-ejpd-kkjpd-f.pdf

    • CNPT | Pratiques policières inadéquates

      La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) appelle la Suisse à “renoncer par principe à toute forme de contrainte” sauf en cas de “danger imminent” pour soi-même ou pour autrui”. Mandatée pour l’observation des vols spéciaux, la CNPT a présenté ses recommandations relatives aux 37 transferts par la police et aux 23 rapatriements sous contrainte par voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, soit en plein COVID. La Commission estime inadéquates certaines pratiques policières qui persistent et appelle à des mesures urgentes pour harmoniser les usages entre les cantons.

      https://seenthis.net/messages/921600

  • Le nombre de déplacés et de réfugiés dans le monde dépasse la barre des 80 millions (HCR)

    Le nombre de déplacés et de réfugiés dans le monde a dépassé le seuil de 80 millions à la mi-2020 alors que la pandémie de Covid-19 met en péril la protection des réfugiés, a indiqué mercredi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés.

    Des millions de personnes ont déjà été forcées de fuir leur foyer du fait de la persécution, du conflit et des violations des droits humains. Et selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), la #pandémie du #coronavirus et les conflits existants ou nouveaux ont « dramatiquement affecté leurs conditions ».

    Ce chiffre de #80_millions de #déracinés risque de « continuer d’augmenter à moins que les dirigeants mondiaux ne stoppent les guerres », a déclaré le Haut-Commissaire Filippo Grandi.

    « Alors que les déplacements forcés ont doublé durant la dernière décennie, la communauté internationale échoue à maintenir la #paix », a ajouté M. Grandi, dans un communiqué.

    Au début de cette année, 79,5 millions de personnes étaient déracinées dans le monde. Parmi elles figuraient plus de 45 millions de déplacés internes, 29,6 millions de réfugiés et plus de 4 millions de demandeurs d’asile.

    « Aujourd’hui nous passons de nouveau un sombre jalon et cette hausse continuera sauf si les dirigeants mondiaux font cesser les #guerres », a fait valoir le chef du HCR.

    Impact sur les réfugiés des mesures prises pour freiner la propagation de la #Covid-19

    Malgré l’appel urgent lancé en mars par le Secrétaire général des Nations Unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie, les conflits et les persécutions se poursuivent, déplore l’agence onusienne. De nouvelles personnes ont été contraintes de fuir leurs domiciles dans des pays comme la Syrie, le Mozambique, la Somalie la République démocratique du Congo (RDC) ou le Yémen.

    Des déplacements nouveaux et significatifs ont également été enregistrés à travers la région du Sahel central en Afrique, alors que les civils subissent des violences inqualifiables, y compris des viols et des exécutions. « Alors que les déplacements forcés ont doublé durant la dernière décennie, la communauté internationale échoue à maintenir la paix », a dit M. Grandi.

    Par ailleurs, le rapport souligne que certaines des mesures prises pour freiner la propagation de la Covid-19 ont rendu plus difficile l’accès des réfugiés à la #sécurité.

    Lors du pic de la première vague de la pandémie en avril dernier, 168 pays avaient fermé entièrement ou partiellement leurs frontières et 90 pays ne faisaient aucune exception pour les demandeurs d’asile.

    Pour les personnes déracinées, la pandémie de Covid-19 est finalement devenue « une crise supplémentaire de #protection » et de #moyens_de_subsistance au-delà de la situation d’urgence pour la santé publique à travers le monde.

    Selon l’agence onusienne basée à Genève, le virus a altéré tous les aspects de la vie humaine et a sévèrement aggravé les problèmes existants pour les personnes déracinées et les apatrides.

    Les nouvelles demandes d’asile ont diminué d’un tiers

    Mais depuis lors, avec le soutien et l’expertise du HCR, 111 pays ont trouvé des solutions pratiques pour garantir que leur régime d’asile est pleinement ou partiellement opérationnel, tout en veillant à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la propagation du virus.

    Malgré ces mesures, les nouvelles demandes d’asile ont diminué d’un tiers par rapport à la même période en 2019.

    De même, moins de solutions durables ont été trouvées pour les déplacés. Seulement plus de 822.000 personnes déracinées sont rentrées chez elles, dont la plupart – 635.000 – étaient des déplacés internes. Avec plus de 102.000 #rapatriements librement consentis au premier semestre 2020, les #retours de réfugiés ont chuté de 22% par rapport à 2019.

    Les voyages de réfugiés vers des pays de réinstallation ont été temporairement suspendus à cause des restrictions dues à la pandémie de Covid-19 entre mars et juin dernier. Par conséquent, seuls plus de 17.000 réfugiés ont été réinstallés durant le premier semestre de cette année, selon les statistiques gouvernementales, soit la moitié des réinstallations survenues par rapport à l’année dernière.

    https://news.un.org/fr/story/2020/12/1084102

    #statistiques #chiffres #asile #migrations #réfugiés #monde #2020 #dépacés_internes #IDPs #réinstallation #renvois #expulsions #fermeture_des_frontières

    ping @simplicissimus @reka @karine4 @isskein @_kg_

  • Rapport d’observation sur les violations des droits des personnes migrantes

    L’#Association_Malienne_des_Expulsés (AME), dans le cadre de ses activités de défense des droits des migrants vient de publier son premier rapport annuel d’observation sur les violations des droits des personnes migrantes (Édition 2019). L’objectif est de constater et de rendre compte des différentes violations des droits dont les migrants sont l’objet sans exclusion et d’évaluer l’effectivité de l’application des conventions et autres engagements pris par le Mali et les autres pays de l’espace CEDEAO pour la protection des migrants.


    http://www.expulsesmaliens.info/Conference-Presentation-du-rapport-d-observation-sur-les-violation

    #rapport #AME #Mali #asile #migrations #réfugiés #déboutés #renvois #rapatriements #expulsions #droits_humains

    ping @_kg_ @karine4 @rhoumour @isskein

  • Coronavirus : de la chauve-souris au déconfinement, la chronologie de la pandémie
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/05/12/coronavirus-de-la-chauve-souris-au-deconfinement-la-chronologie-de-la-pandem

    Un premier avion ramenant deux cents Français de la ville de Wuhan atterrit le 31 janvier dans les Bouches-du-Rhône, où ils sont placés en quatorzaine. Dans le courant du mois de février, quatre autres avions rapatrient plus de 300 Français sur le territoire

    #Covid-19#migrant#migration#circulations#déplacements#frontières#rapatriements#décès#test#réponse#virus#épidémiologie#quarantaine#OMS

  • La #CNPT publie son #rapport sur l’accompagnement des #rapatriements sous contrainte par la voie aérienne

    Dans son rapport publié aujourd’hui, la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) présente les #recommandations relatives aux 33 transferts par la #police et aux 47 #rapatriements_sous_contrainte par la voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2018 et mars 2019. La Commission juge satisafaisant l’évolution en matière d’entravement préventif, mais estime inadéquates certaines pratiques policières qui persistent. Finalement, la Commission dresse un bilan général de la #détention_administrative de mineurs et présente ses principales conclusions.

    Pratiques policières jugées inadéquates

    Alors même que la Commission accueille favorablement les améliorations s’agissant notamment du recours à l’entravement préventif lors du transport et de l’organisation au sol, elle continue à observer des pratiques policières qu’elle juge problématiques, en particulier le port de la cagoule et l’utilisation de la chaise roulante. Dans son rapport, elle rappelle aux autorités de renoncer par principe à toute forme de contrainte, et de limiter une application aux cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui. Par ailleurs, elle juge particulièrement préoccupant les entravements observés en présence d’enfants.

    Détention administrative de mineurs

    La Commission a procédé à un receuil au niveau de tous les cantons suisses relatif à la situation des mineurs migrants ayant fait l’objet d’une #mesure_de_contrainte en application du droit des étrangers entre 2017 et 2018 et présente une analyse de la pratique cantonale à la lumière des normes internationales et nationales pertinentes. La Commission relève positivement que sept cantons renoncent à toute forme de détention ou de placement de mineurs étrangers et salue par ailleurs que trois cantons (Argovie, Valais et Zurich) aient pris des mesures visant à renoncer à toute forme de détention administrative de mineurs à la suite du rapport publié en juin 2018 par la Commission de gestion du Conseil national (CdG-N). En revanche, elle juge problématique au regard du respect des droits de l’enfant que des mineurs aient été détenus durant la période examinée, dans certains cas pour des durées de séjour particulièrement longues dans des établissements qu’elle juge inadéquats pour accueillir des mineurs. Elle recommande aux autorités de renoncer à la détention administrative de mineurs accompagnés ou non-accompagnés, et de privilégier des mesures alternatives respectueuses de l’intérêt supérieur de l’enfant et de l’unité familiale.

    https://www.nkvf.admin.ch/nkvf/fr/home/publikationen/newsarchiv/2019/2019-07-04.html
    #renvois #vol_spécial #expulsions #Suisse #migrations #réfugiés #déboutés #mineurs #rétention #rétention_de_mineurs

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    Quelques extraits sélectionné par un ami/ancien collègue :

    ping @i_s_

  • Des enfances à rebours, Entre la France et l’Indochine
    Un documentaire de Séverine Liatard et Anne FranchiniEurope, terre d’asile ? 2/4 - Histoire - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-europe-terre-d-asile-24-2015-09-22
    Je ne connaissais pas ce volet de l’histoire

    Présentés comme des « #rapatriements » d’enfants de sang français, le #déplacement des #métis est lié à la #guerre d’Indochine et la #décolonisation.

    Issus de liaisons pour la plupart illégitimes entre des femmes indochinoises et des #militaires français, les eurasiens sont alors considérés comme des bâtards à la fois rejetés par la société indigène et par l’ordre colonial qu’ils menacent. Leur #filiation paternelle reste quant à elle la plupart du temps incertaine et falsifiée.

    En 1928, un décret fixe en ces termes le statut des métis : « tout individu né sur le territoire de l’#Indochine de parents dont l’un, demeuré légalement inconnu, est présumé de race française, pourra obtenir la reconnaissance de la qualité de français ».

    Pour accéder à la citoyenneté française, ces #enfants devaient donc avoir du sang français dans les veines mais aussi être socialisés dans un milieu de culture française. La Fédération des oeuvres de l’enfance française en Indochine (FOEFI) reconnue d’utilité publique par l’Etat va ainsi recueillir des milliers d’enfants métis confiés par leur mère à l’institution pour les éduquer.

    #éducation #rééducation

  • #Ebola : les #rapatriements forcés vers l’Afrique de l’Ouest sont #suspendus - RTBF Belgique
    http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_ebola-les-rapatriements-forces-vers-l-afrique-de-l-ouest-sont-suspendus?

    La Belgique n’effectue plus de rapatriements forcés à destination d’Afrique de l’Ouest, en raison de l’épidémie mortelle d’Ebola. La police fédérale estime la #situation_dangereuse_pour_les_agents_qui_accompagnent_les_rapatriés, écrit lundi De Standaard.

    #cynisme #dégout

  • MALAISE À BORD - Le temps- Editorial 26 juillet 2013

    Valérie de Graffenried

    Les « #vols_spéciaux », organisés pour expulser de force des #requérants_d’asile déboutés, sont souvent montrés du doigt. En raison notamment de #violences_policières. Mais aussi parce que des requérants sont parfois ficelés à leur siège, totalement entravés pendant de longues heures. Récemment, c’est l’administration de #psychotropes qui a provoqué une nouvelle #polémique. Controversées, ces #expulsions demeurent entourées d’une grande opacité. Une autre facette méconnue doit être mise en exergue : des #mineurs et #enfants en bas âge sont aussi concernés. Et ils ne sont pas toujours traités de façon adéquate.

    De janvier à juin 2013, 257 mineurs ont déjà été expulsés par la #Suisse. Souvent avec leur famille, accompagnés par des policiers jusqu’à l’#avion ou à leur pays de destination. L’#Office_fédéral_des_migrations (ODM), qui rappelle que l’exécution des #mesures_de_contrainte relève de la compétence cantonale, fait savoir qu’il « part du principe que les droits prévus par la Convention relative aux droits de l’enfant sont garantis lors de #rapatriements de mineurs ». Or, plusieurs cas recensés révèlent le contraire. Comme celui de ce jeune Syrien de 13 ans ligoté avant d’être poussé dans un avion.

    Pour la police cantonale valaisanne, qui a répondu aux demandes d’explications de la Commission nationale de prévention de la torture, les agents ont agi de manière « pondérée, justifiée et correcte ». Mais ni les autorités politiques locales, ni l’#ODM n’étaient au courant de l’affaire. On préfère fermer les yeux sur certaines situations gênantes. C’est un peu comme le tas de poussière que l’on cherche à dissimuler sous le tapis,

    Sauf que là, il s’agit d’enfants. Bien sûr, les expulsions de requérants qui ne veulent pas partir sont par définition délicates. Et tant que ces #vols ne seront pas abolis, l’usage de la #force sera parfois nécessaire pour maîtriser ceux qui pourraient mettre leur vie ou celle d’autrui en danger. Dans un contexte aussi dramatique, l’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas toujours évident à évaluer. Mais, comme le dénonce l’ancien juge Jean Zermatten, l’intérêt de la politique migratoire semble l’emporter systématiquement sur celui de l’enfant. Une dérive qu’il faut combattre. En commençant par en parler.

    #migration