• Rapport “Jeunes et débouté·es à Genève : des vies en suspens”

    Dans ce rapport réalisé en collaboration avec l’Observatoire romand du droit d’asile et des étranger·ères (ODAE romand), la Coordination asile.ge dénonce la situation des jeunes débouté·es à Genève. Illégalisé·es, menacé·es d’un renvoi et plongé·es dans le système de l’#aide_d’urgence, environ 60 jeunes âgé·es de 15 à 25 ans se retrouvent sans possibilité de travailler ou d’accéder à un apprentissage dual.

    https://coordination-asile-ge.ch/rapport-jeunes-et-deboute%c2%b7es-a-geneve-des-vies-en-suspens

    Pour télécharger le rapport :
    https://coordination-asile-ge.ch/wp-content/uploads/2021/06/CGE_21_06_rapport_jeunes_deboutes_web.pdf

    #déboutés #asile #migrations #réfugiés #Suisse #jeunesse #jeunes #jeunes_majeurs #rapport #coordination_asile

  • Exils sans fin - Chantages anti-migratoires le long de la route des Balkans

    Depuis plus de 20 ans, l’UE développe une coopération avec des pays non-membres (dits « tiers ») pour externaliser le contrôle de ses frontières. Identifiés comme des pays de départ puis comme des pays de transit des migrations à destination de l’UE, les pays des Balkans ont été rapidement intégrés au cœur de cette stratégie d’externalisation. Ce, particulièrement depuis la malnommée « crise migratoire » de l’année 2015 lors de laquelle près d’un million de personnes venues principalement du Moyen-Orient ont été compatibilisées le long de la route des Balkans, itinéraire reliant la Grèce à des pays de l’UE situés plus à l’Ouest, et notamment l’Allemagne.

    Prétendant résoudre une crise que l’UE a elle-même engendrée, les politiques migratoires européennes dans la région sont celles de pompiers pyromanes. Zone tampon ou zone de « sécurité migratoire », cela fait plusieurs décennies que la région des Balkans est utilisée par l’UE pour la sous-traitance du contrôle de ses frontières, au détriment tant de la population locale que des personnes exilées. Sommés de s’ériger en gardes-frontières et en véritables « #hotspots » au service de l’UE, les pays des Balkans sont aujourd’hui le théâtre d’une multitude de violations de droits et de #violences exercées à l’encontre des personnes exilées.

    Fruit d’un travail in situ réalisé entre janvier et avril 2021 pour le réseau Migreurop, le présent rapport documente ce processus d’externalisation des frontières européennes dans la région des Balkans. Il s’appuie sur des observations de terrain et plus d’une centaine d’entretiens réalisés avec des personnes exilées, des représentant·e·s d’ONG locales et internationales, des chercheurs et des chercheuses, des militant·e·s, des avocat·e·s, des journalistes, ainsi que des actrices et acteurs institutionnels.

    Le rapport se décompose en trois parties. La première examine la manière dont les dirigeant·e·s européen·ne·s instrumentalisent le processus d’adhésion des pays des Balkans à des fins de contrôle migratoire. La deuxième s’intéresse à la transformation de ces pays en véritables « chiens de garde » des frontières de l’UE, en accordant une attention particulière aux pratiques de #refoulements et aux violences comme outils normalisés de gestion des frontières. La troisième partie documente la mise en place de « l’approche hotspot » dans la région.

    https://migreurop.org/article3069.html
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #Balkans #route_des_Balkans #contrôles_frontaliers #zone_tampon #pays_tiers #push-backs #rapport #Migreurop #refoulements #violence

  • Les #enjeux #structurels pour la France - Les #universités à l’horizon 2030 : plus de libertés, plus de responsabilités - 20211021-NS-Universites.pdf
    https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-10/20211021-NS-Universites.pdf

    #rapport de la #cour_des_comptes sur l’#avenir des #universités

    La Cour des comptes prône la disparition des #organismes_nationaux_de_recherche à l’#horizon_2030 !

    Analyse de la #CGT (mail aux chercheurs des #instituts) mettant en avant ce rapport et ses conclusions :

    "Chère collègue, cher collègue,

    La Cour des comptes vient de publier une note intitulée « les universités à l’horizon 2030 : plus de libertés, plus de responsabilités ». La Cour explique que « cette note fait partie d’un ensemble de travaux destinés à présenter, sur plusieurs grandes politiques publiques, les principaux défis auxquels seront confrontés les décideurs publics au cours des prochaines années et les leviers qui pourraient permettre de les relever ».

    S’ensuit un exposé des différentes réformes subies par les universités mais aussi les organismes de recherche, bien qu’ils ne soient pas cités comme impactés, depuis les années 2000. La Cour en déduit que la réforme de l’autonomie des universités est restée au milieu du gué et qu’il est temps de franchir une deuxième étape.

    La Cour, à la 23e page sur les 27 de la note, dévoile ce qu’il reste à mettre en œuvre pour accroître la responsabilité des universités. D’après elle, les UMR (Unités mixtes de Recherche) étant des structures illisibles, les universités pourraient « disposer de la délégation de gestion pleine et entière de ces unités. Dans cette optique, il serait souhaitable que les corps des chercheurs rattachés à ces unités soient également intégrés et fusionnent avec ceux des enseignants chercheurs, afin que l’université en devienne l’unique employeur (et soit de la sorte en mesure de lui verser des primes). Ces agents se trouveraient ainsi dépositaires d’une mission d’enseignement, ce qui tendrait à renforcer l’encadrement des étudiants inscrits dans l’ensemble des filières universitaires [...]. Les organismes deviendraient, quant à eux, des agences de moyens, spécialisées dans les domaines qui les concernent, et leurs implantations régionales disparaîtraient, amenant ainsi d’importantes économies d’échelle sur l’ensemble du territoire. La perspective d’une fusion de ces organismes avec l’ANR pourrait, à terme, être étudiée ».

    Ainsi en quatre phrases, la disparition des organismes de recherche et de leur personnel se voit programmer à l’horizon 2030 !"

  • L’industrie de la #sécurité tire profit de la crise climatique

    Les pays riches, pires contributeurs au #changement_climatique, dépensent bien plus d’argent à renforcer leurs #frontières qu’à contribuer au #développement des pays pauvres : c’est ce qu’a étudié un rapport du Transnational Institute. Les habitants de ces pays sont pourtant les premières victimes de l’alliance occidentale entre business du #pétrole et de la sécurité.

    Le changement climatique est bon pour le #business. Du moins celui de la sécurité. C’est ce que démontre un #rapport publié ce lundi 25 octobre par l’organisation de recherche et de plaidoyer Transnational Institute. Intitulé « un mur contre le climat », il démontre que les pays les plus riches dépensent bien plus pour renforcer leurs frontières contre les migrants que pour aider les pays pauvres, d’où ils viennent, à affronter la crise climatique.

    Il décortique les #dépenses, dans ces deux domaines, des sept pays riches historiquement les plus émetteurs de gaz à effet de serre que sont les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Japon, l’Australie, le Royaume-Uni et le Canada. Ils sont à eux sept responsables de 48 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Le Brésil, la Chine et la Russie, qui font partie des dix plus gros émetteurs aujourd’hui, ne sont pas inclus car, s’étant enrichis beaucoup plus récemment, ils ne sont pas considérés comme des responsables historiques.

    2,3 fois plus de dollars pour repousser les migrants que pour le climat

    Pour les États étudiés, les auteurs ont regardé leur contribution au « #financement_climatique » : prévu par les négociations internationales sur le climat, il s’agit de fonds que les pays riches s’engagent à verser aux pays dits en développement pour les aider à faire face à la crise climatique. Ils ont ensuite traqué les sommes allouées par chaque pays aux contrôles frontaliers et migratoires. Résultat : entre 2013 et 2018, ces sept pays ont en moyenne dépensé chaque année au moins 2,3 fois plus pour repousser les migrants (33,1 milliards de dollars) que pour contribuer au financement climatique (14,4 milliards de dollars). Et encore, les auteurs du rapport signalent que les pays riches ont tendance à surestimer les sommes allouées au financement climatique.

    Une disproportion encore plus criante quand on regarde en détail. Le Canada a dépensé 15 fois plus, l’Australie 13,5 fois plus, les États-Unis 10,9 fois plus. À noter que ces derniers sont en valeur absolue les plus dépensiers, ils ont à eux seuls mis 19,6 milliards dans la sécurité de leurs frontières sur la période, soit 59 % de la somme totale allouée par les sept pays réunis.

    Le cas des pays européens est moins explicite. La France pourrait avoir l’air de bon élève. A priori, elle dépense moins dans les contrôles aux frontières (1 milliard) que dans le financement climatique (1,6 milliard). Idem pour l’Allemagne (3,4 milliards dans la militarisation des frontières contre 4,4 milliards dans le financement climatique). Mais ce serait oublier qu’une grande partie des dépenses sécuritaires est déportée au niveau de l’Union européenne et de l’agence de contrôle des frontières Frontex. Celle-ci a vu son budget exploser, avec une augmentation de 2 763 % entre 2006 et 2021.

    Cet argent est très concrètement dépensé dans diverses #technologies#caméras, #drones, systèmes d’#identification_biométriques, et dans l’embauche de #gardes-frontières et de #gardes-côtes. « Il y a aussi une #externalisation, avec par exemple l’Union européenne qui conclue des accords avec les pays d’Afrique du Nord et des régimes totalitaires, pour qu’ils empêchent les migrants d’arriver jusqu’à leurs frontières », décrit Nick Buxton, un des auteurs du rapport interrogé par Reporterre. Ces partenariats contribuent à la multiplication des murs anti-migrants partout dans le monde. « La plupart des grands constructeurs de murs du monde ont reçu une aide des programmes d’externalisation de l’Union européenne ou des États-Unis (ou des deux, dans le cas de la Jordanie, du Maroc et de la Turquie) », pointe le rapport.

    L’édification de ces murs empêche-t-elle les pays riches de voir le drame qui se déroule derrière ? À travers divers exemples, les auteurs tentent de montrer l’injustice de la situation : en Somalie, à la suite d’une catastrophe climatique en 2020, un million de personnes ont dû se déplacer. Pourtant, le pays n’est responsable que « de 0,00027 % du total des émissions depuis 1850. » Au Guatemala, l’ouragan Eta ainsi que les inondations fin 2020 ont provoqué le déplacement de 339 000 personnes. Le pays « a été responsable de seulement 0,026 % des émissions de gaz à effet de serre ». Nombre de ces migrants Guatémaltèques tentent désormais d’atteindre les États-Unis, responsables à eux seuls de 30,1 % des émissions depuis 1850.

    Pourtant, parmi les pays riches, « les stratégies nationales de #sécurité_climatique, depuis le début des années 2000, ont massivement présenté les migrants comme des « menaces » et non comme les victimes d’une injustice », indique la synthèse du rapport. Le 11 septembre 2001, en particulier, a accéléré la tendance. Qui s’est maintenue : les budgets de militarisation des frontières ont augmenté de 29 % entre 2013 et 2018. Une orientation politique mais aussi financière, donc, saluée par l’industrie de la sécurité et des frontières.
    Taux de croissance annuel : 5,8 %

    « Des prévisions de 2019 de ResearchAndMarkets.com annonçaient que le marché de la sécurité intérieure des États allait passer de 431 milliards de dollars en 2018 à 606 milliards en 2024, avec un taux de croissance annuel de 5,8 % », indique le rapport. Une des raisons majeures invoquée étant « l’augmentation des catastrophes naturelles liées au changement climatique ». Il cite également la sixième entreprise mondiale en termes de vente de matériel militaire, Raytheon. Pour elle, l’augmentation de la demande pour ses « produits et services militaires […] est le résultat du changement climatique ».

    Transnational Institute, qui travaille sur cette industrie depuis un certain temps, a ainsi calculé qu’aux États-Unis, entre 2008 et 2020, les administrations de l’immigration et des frontières « ont passé plus de 105 000 contrats d’une valeur de 55 milliards de dollars avec des entreprises privées. » Si le mur de Trump a défrayé la chronique, « Biden n’est pas mieux », avertit Nick Buxton. « Pour financer sa campagne, il a reçu plus d’argent de l’industrie de la sécurité des frontières que Trump. »

    L’Union européenne aussi a droit à son lobbying. « Ces entreprises sont présentes dans des groupes de travail de haut niveau, avec des officiels de l’UE. Ils se rencontrent aussi dans les salons comme celui de Milipol », décrit Nick Buxton.

    #Pétrole et sécurité partagent « le même intérêt à ne pas lutter contre le changement climatique »

    Le rapport souligne également les liens de cette industrie de la sécurité avec celle du pétrole. En résumé, il décrit comment les majors du pétrole sécurisent leurs installations en faisant appel aux géants de la sécurité. Mais il souligne aussi que les conseils d’administration des entreprises des deux secteurs ont beaucoup de membres en commun. Des liens concrets qui illustrent, selon Nick Buxton, le fait que « ces deux secteurs ont le même intérêt à ne pas lutter contre le changement climatique. L’industrie pétrolière car cela va à l’encontre de son business model. L’industrie de la sécurité car l’instabilité provoquée par la crise climatique lui apporte des bénéfices. »

    Autant d’argent dépensé à protéger les énergies fossiles et à refouler les migrants, qui « ne fait que maintenir et générer d’immenses souffrances inutiles » dénonce le rapport. Les pays riches avaient promis d’atteindre 100 milliards de financements climatiques annuels pour les pays en développement d’ici 2020. En 2019, ils n’en étaient qu’à 79,6 milliards selon l’OCDE. Et encore, ce chiffre est très surévalué, estime l’ONG Oxfam, qui en déduisant les prêts et les surévaluations aboutit à environ trois fois moins. C’est cette estimation que les experts du Transnational Institute ont adoptée.

    « Il est évident que les pays les plus riches n’assument pas du tout leur responsabilité dans la crise climatique », conclut donc le rapport. Il prône des investissements dans la lutte contre le changement climatique, et des aides pour que les pays les plus pauvres puissent gérer dignement les populations contraintes de se déplacer. À l’inverse, le choix de la militarisation est « une stratégie vouée à l’échec, même du point de vue de l’intérêt personnel des pays les plus riches, car elle accélère les processus d’instabilité et de migration induite par le climat dont ils s’alarment. »

    https://reporterre.net/L-industrie-de-la-securite-tire-profit-de-la-crise-climatique

    #complexe_militaro-industriel #climat

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    déjà signalé ici par @kassem
    https://seenthis.net/messages/934692

    • Global Climate Wall. How the world’s wealthiest nations prioritise borders over climate action

      This report finds that the world’s biggest emitters of green house gases are spending, on average, 2.3 times as much on arming their borders as they are on climate finance. This figure is as high as 15 times as much for the worst offenders. This “Global Climate Wall” aims to seal off powerful countries from migrants, rather than addressing the causes of displacement.

      Executive summary

      The world’s wealthiest countries have chosen how they approach global climate action – by militarising their borders. As this report clearly shows, these countries – which are historically the most responsible for the climate crisis – spend more on arming their borders to keep migrants out than on tackling the crisis that forces people from their homes in the first place.

      This is a global trend, but seven countries in particular – responsible for 48% of the world’s historic greenhouse gas (GHG) emissions – collectively spent at least twice as much on border and immigration enforcement (more than $33.1 billion) as on climate finance ($14.4 billion) between 2013 and 2018.

      These countries have built a ‘Climate Wall’ to keep out the consequences of climate change, in which the bricks come from two distinct but related dynamics: first, a failure to provide the promised climate finance that could help countries mitigate and adapt to climate change; and second, a militarised response to migration that expands border and surveillance infrastructure. This provides booming profits for a border security industry but untold suffering for refugees and migrants who make increasingly dangerous – and frequently deadly – journeys to seek safety in a climate-changed world.
      Key findings:

      Climate-induced migration is now a reality

      - Climate change is increasingly a factor behind displacement and migration. This may be because of a particular catastrophic event, such as a hurricane or a flash flood, but also when the cumulative impacts of drought or sea-level rise, for example, gradually make an area uninhabitable and force entire communities to relocate.
      – The majority of people who become displaced, whether climate-induced or not, remain in their own country, but a number will cross international borders and this is likely to increase as climate-change impacts on entire regions and ecosystems.
      – Climate-induced migration takes place disproportionately in low-income countries and intersects with and accelerates with many other causes for displacement. It is shaped by the systemic injustice that creates the situations of vulnerability, violence, precarity and weak social structures that force people to leave their homes.

      Rich countries spend more on militarising their borders than on providing climate finance to enable the poorest countries to help migrants

      – Seven of the biggest emitters of GHGs – the United States, Germany, Japan, the United Kingdom, Canada, France and Australia – collectively spent at least twice as much on border and immigration enforcement (more than $33.1 billion) as on climate finance ($14.4 billion) between 2013 and 2018.1
      - Canada spent 15 times more ($1.5 billion compared to around $100 million); Australia 13 times more ($2.7 billion compared to $200 million); the US almost 11 times more ($19.6 billion compared to $1.8 billion); and the UK nearly two times more ($2.7 billion compared to $1.4 billion).
      - Border spending by the seven biggest GHG emitters rose by 29% between 2013 and 2018. In the US, spending on border and immigration enforcement tripled between 2003 and 2021. In Europe, the budget for the European Union (EU) border agency, Frontex, has increased by a whopping 2763% since its founding in 2006 up to 2021.
      - This militarisation of borders is partly rooted in national climate security strategies that since the early 2000s have overwhelmingly painted migrants as ‘threats’ rather than victims of injustice. The border security industry has helped promote this process through well-oiled political lobbying, leading to ever more contracts for the border industry and increasingly hostile environments for refugees and migrants.
      - Climate finance could help mitigate the impacts of climate change and help countries adapt to this reality, including supporting people who need to relocate or to migrate abroad. Yet the richest countries have failed even to keep their pledges of meagre $100 billion a year in climate finance. The latest figures from the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) reported $79.6 billion in total climate finance in 2019, but according to research published by Oxfam International, once over-reporting, and loans rather than grants are taken into account, the true volume of climate finance may be less than half of what is reported by developed countries.
      – Countries with the highest historic emissions are fortifying their borders, while those with lowest are the hardest hit by population displacement. Somalia, for example, is responsible for 0.00027% of total emissions since 1850 but had more than one million people (6% of the population) displaced by a climate-related disaster in 2020.

      The border security industry is profiteering from climate change

      - The border security industry is already profiting from the increased spending on border and immigration enforcement and expects even more profits from anticipated instability due to climate change. A 2019 forecast by ResearchAndMarkets.com predicted that the Global Homeland Security and Public Safety Market would grow from $431 billion in 2018 to $606 billion in 2024, and a 5.8% annual growth rate. According to the report, one factor driving this is ‘climate warming-related natural disasters growth’.
      – Top border contractors boast of the potential to increase their revenue from climate change. Raytheon says ‘demand for its military products and services as security concerns may arise as results of droughts, floods, and storm events occur as a result of climate change’. Cobham, a British company that markets surveillance systems and is one of the main contractors for Australia’s border security, says that ‘changes to countries [sic] resources and habitability could increase the need for border surveillance due to population migration’.
      – As TNI has detailed in many other reports in its Border Wars series,2 the border security industry lobbies and advocates for border militarisation and profits from its expansion.

      The border security industry also provides security to the oil industry that is one of main contributors to the climate crisis and even sit on each other’s executive boards

      - The world’s 10 largest fossil fuel firms also contract the services of the same firms that dominate border security contracts. Chevron (ranked the world’s number 2) contracts with Cobham, G4S, Indra, Leonardo, Thales; Exxon Mobil (ranking 4) with Airbus, Damen, General Dynamics, L3Harris, Leonardo, Lockheed Martin; BP (6) with Airbus, G4S, Indra, Lockheed Martin, Palantir, Thales; and Royal Dutch Shell (7) with Airbus, Boeing, Damen, Leonardo, Lockheed Martin, Thales, G4S.
      – Exxon Mobil, for example, contracted L3Harris (one of the top 14 US border contractors) to provide ‘maritime domain awareness’ of its drilling in the Niger delta in Nigeria, a region which has suffered tremendous population displacement due to environmental contamination. BP has contracted with Palantir, a company that controversially provides surveillance software to agencies like the US Immigration and Customs Enforcement (ICE), to develop a ‘repository of all operated wells historical and real time drilling data’. Border contractor G4S has a relatively long history of protecting oil pipelines, including the Dakota Access pipeline in the US.
      - The synergy between fossil fuel companies and top border security contractors is also seen by the fact that executives from each sector sit on each other’s boards. At Chevron, for example, the former CEO and Chairman of Northrop Grumman, Ronald D. Sugar and Lockheed Martin’s former CEO Marilyn Hewson are on its board. The Italian oil and gas company ENI has Nathalie Tocci on its board, previously a Special Advisor to EU High Representative Mogherini from 2015 to 2019, who helped draft the EU Global Strategy that led to expanding the externalisation of EU borders to third countries.

      This nexus of power, wealth and collusion between fossil fuel firms and the border security industry shows how climate inaction and militarised responses to its consequences increasingly work hand in hand. Both industries profit as ever more resources are diverted towards dealing with the consequences of climate change rather than tackling its root causes. This comes at a terrible human cost. It can be seen in the rising death toll of refugees, deplorable conditions in many refugee camps and detention centres, violent pushbacks from European countries, particularly those bordering the Mediterranean, and from the US, in countless cases of unnecessary suffering and brutality. The International Organization for Migration (IOM) calculates that 41,000 migrants died between 2014 and 2020, although this is widely accepted to be a significant underestimate given that many lives are lost at sea and in remote deserts as migrants and refugees take increasingly dangerous routes to safety.

      The prioritisation of militarised borders over climate finance ultimately threatens to worsen the climate crisis for humanity. Without sufficient investment to help countries mitigate and adapt to climate change, the crisis will wreak even more human devastation and uproot more lives. But, as this report concludes, government spending is a political choice, meaning that different choices are possible. Investing in climate mitigation in the poorest and most vulnerable countries can support a transition to clean energy – and, alongside deep emission cuts by the biggest polluting nations – give the world a chance to keep temperatures below 1.5°C increase since 1850, or pre-industrial levels. Supporting people forced to leave their homes with the resources and infrastructure to rebuild their lives in new locations can help them adapt to climate change and to live in dignity. Migration, if adequately supported, can be an important means of climate adaptation.

      Treating migration positively requires a change of direction and greatly increased climate finance, good public policy and international cooperation, but most importantly it is the only morally just path to support those suffering a crisis they played no part in creating.

      https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall

  • Violences policières : à Calais, Darmanin ment ! [Actions collectives] ⋅ #GISTI
    https://www.gisti.org/spip.php?article6690
    Interviewé par France 3 Hauts-de-France le 9 octobre 2021, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré :

    « […] Ce que je peux dire, c’est que malgré tous les procès d’intention qu’on fait aux forces de l’ordre, je constate que pas un policier et pas un gendarme sur la côte littoral n’a été poursuivi par la justice […] et j’aimerais qu’on les respecte et qu’on les soutienne plutôt qu’on les insulte surtout lorsque manifestement ce sont des mensonges […] »

    Il répondait à une question concernant le dernier rapport de Human Rights Watch, « Infliger la détresse. Le traitement dégradant des enfants et des adultes migrants dans le nord de la France » [2] qui met en évidence le #harcèlement_policier dont sont victimes les personnes migrantes dans le nord de la France.
    https://www.infomigrants.net/fr/tag/calais
    https://www.youtube.com/watch?v=EW773L0d2-I&t=229s


    le « premier flic de France » est un menteur et All Cops Are bastards
    #violences_policières #Calais

    • France : #Traitement_dégradant des migrants dans la région de Calais

      Une stratégie de détresse infligée aux enfants et aux adultes

      Les autorités françaises soumettent régulièrement les adultes et les enfants migrants vivant dans des campements de fortune dans la région de Calais à des traitements dégradants, conclut Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Cinq ans après la démolition par les autorités françaises du vaste camp de migrants souvent surnommé « la Jungle », plus d’un millier de personnes vivent dans des campements dans et aux alentours de la ville.

      Le rapport de 86 pages, intitulé « Enforced Misery : The Degrading Treatment of Migrant Children and Adults in Northern France » (« Infliger la détresse : Le traitement dégradant des enfants et adultes migrants dans le nord de la France »), documente les opérations répétées d’expulsion massive, le harcèlement policier quasi quotidien et les restrictions pesant sur la délivrance d’aide humanitaire et sur l’accès à cette aide. Les autorités mettent en œuvre ces pratiques abusives principalement dans le but de forcer les personnes à partir ailleurs, sans résoudre leur statut migratoire ni l’absence d‘abri et sans dissuader de nouvelles arrivées.

      « Rien ne peut justifier de soumettre des personnes à une humiliation et un harcèlement quotidiens », selon Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. « Si l’objectif est de décourager les migrants de se regrouper dans le nord de la France, ces politiques sont un échec flagrant, et entraînent de graves souffrances. »

      Human Rights Watch a mené des entretiens avec plus de 60 personnes migrantes, dont 40 se sont identifiées comme des enfants non accompagnés, à Calais et aux alentours, ainsi que dans la commune voisine de #Grande-Synthe, d’octobre à décembre 2020, puis de juin à juillet 2021. Human Rights Watch a également rencontré des responsables de la préfecture et du département du #Pas-de-Calais, ainsi que de la mairie de Grande-Synthe.

      Environ deux mille personnes, dont au moins 300 enfants non accompagnés, vivaient dans des campements à Calais et ses alentours à la mi-2021, d’après les associations humanitaires. Plusieurs centaines de personnes supplémentaires, dont de nombreuses familles avec enfants, étaient installées dans une forêt à Grande-Synthe, près de la ville de Dunkerque.

      Les actions de la #police visant à faire partir les adultes et enfants migrants de Calais et de Grande-Synthe n’ont pas découragé les nouvelles arrivées et ne semblent pas avoir réduit le nombre de traversées irrégulières de la Manche, qui ont battu des records en juillet et août. En revanche, ces pratiques policières ont infligé une détresse croissante aux personnes migrantes.

      « Quand la police arrive, nous avons cinq minutes pour sortir de la tente avant qu’elle ne détruise tout. Mais ce n’est pas possible, pour cinq personnes dont de jeunes enfants, de s’habiller en cinq minutes dans une tente », a indiqué une femme kurde d’Irak à Human Rights Watch en décembre 2020.

      Les policiers exigent très fréquemment des migrants qu’ils quittent temporairement le terrain sur lequel ils se trouvent pendant qu’ils confisquent – et souvent détruisent – les tentes, bâches et sacs de couchage que les gens n’ont pas réussi à emporter avec eux. Au cours de l’année 2020 et de la première moitié de 2021, la police a soumis la plupart des #campements de Calais à ces #expulsions de routine environ un jour sur deux. À Grande-Synthe, ces expulsions ont eu lieu une à deux fois par semaine.

      En 2020, la police a procédé à plus de 950 opérations routinières d’expulsion à Calais et au moins 90 expulsions de routine à Grande-Synthe, saisissant près de 5 000 tentes et bâches et des centaines de sacs de couchage et de couvertures, d’après Human Rights Observers (HRO), une association qui assure un suivi régulier des expulsions de ces campements par la police.

      La police expulse aussi régulièrement tous les occupants d’un campement, prétendant qu’il s’agit d’opérations de « mise à l’abri ». Mais l’abri n’est fourni que pour quelques jours. De plus, les autorités procédant à ces expulsions collectives n’assurent pas efficacement l’identification des enfants non accompagnés et ne prennent pas de mesures spécifiques pour les protéger.

      Du fait de ces #tactiques, les enfants et les adultes sont constamment en alerte et concentrés sur leur survie au jour le jour. Beaucoup sont hagards, en manque de sommeil et, comme l’a observé l’institution française de la Défenseure des droits en septembre 2020, « dans un état d’#épuisement physique et mental ».

      Les autorités font par ailleurs peser des restrictions légales et pratiques sur la délivrance d’#aide_humanitaire et sur l’accès à cette aide. Des arrêtés municipaux interdisent la #distribution_de_nourriture et d’#eau par les associations humanitaires dans le centre-ville de Calais. Les sites où une assistance est fournie par l’État sont souvent déplacés ; ou bien l’aide est distribuée en même temps que les expulsions.

      Les services des autorités ne répondent pas aux besoins des femmes et des filles. Les campements de fortune à Calais ne disposent pas de toilettes séparées pour les femmes et il n’y a pas de toilettes à Grande-Synthe. Les #toilettes existantes ne sont par ailleurs pas correctement éclairées, exposant les #femmes et les #filles à des risques particuliers. Toutes les personnes vivant dans les campements manquent d’eau en raison des difficultés pour y accéder, mais cela pose des problèmes particuliers aux femmes et aux filles lors de leurs #menstruations.

      L’#hébergement_d’urgence, en France, est en principe accessible à toute personne en ayant besoin, mais le système est débordé. Les hébergements d’urgence à Calais sont souvent complets et encore plus limités à Grande-Synthe. L’hébergement d’urgence est habituellement limité à quelques nuits, même pour les familles avec de jeunes enfants. Il existe un système distinct d’#accueil_d’urgence pour les #mineurs_non_accompagnés, mais il est également souvent complet ou presque, et de nombreux enfants s’en voient refusé l’accès.

      Les policiers ont par ailleurs harcelé des bénévoles de HRO, d’Utopia 56 et d’autres associations non gouvernementales qui observent la police lors des expulsions. Certains policiers ont déclaré à tort aux observateurs qu’ils ne pouvaient pas filmer leurs opérations, les menaçant d’arrestation.

      Ces #pratiques_abusives contribuent à une politique de #dissuasion par laquelle les autorités cherchent à éliminer ou éviter tout ce qui, à leurs yeux, attire les migrants dans le nord de la France ou encourage l’établissement de campements. Cette approche ne tient pas compte de la réalité, à savoir que le réel attrait de cette côte est sa proximité avec le Royaume-Uni, situé à seulement 30 km au niveau du pas de Calais.

      « Les exilés ne voyagent pas jusqu’au nord de la France parce qu’ils ont entendu dire qu’ils pourraient y camper dans les bois ou dormir sous un pont. Ils ne viennent pas parce que des associations distribuent un peu d’eau et de nourriture. Ils viennent parce que c’est là que se trouve la frontière », a expliqué Charlotte Kwantes, coordonnatrice nationale d’Utopia 56.

      La fin de la période de transition du Brexit implique que le Royaume-Uni ne peut plus renvoyer la plupart des demandeurs d’asile adultes vers la France sans avoir préalablement examiné leur demande d’asile. Le gouvernement britannique a également cessé d’accepter de nouvelles demandes de transfert au nom du regroupement familial, qui était en pratique la seule option légale permettant aux enfants non accompagnés d’entrer au Royaume-Uni.

      Les préfets du Pas-de-Calais et du Nord, départements où se situent Calais et Grande-Synthe, devraient mettre fin aux #expulsions_répétées des campements de migrants et cesser de saisir les biens des personnes, a déclaré Human Rights Watch. Les préfectures devraient travailler de concert avec les autorités départementales pour assurer des solutions alternatives d’hébergement à même de permettre aux personnes de se poser et de les aider à faire des choix éclairés, comme demander l’asile ou un autre statut en France ou ailleurs, ou bien repartir dans leur pays d’origine.

      Les autorités françaises de protection de l’enfance devaient faire davantage pour informer les enfants non accompagnés au sujet des options qui s’offrent à eux, notamment intégrer le système d’aide sociale à l’enfance, leur permettant d’accéder à un statut légal à leur majorité.

      L’Union européenne devrait mettre en place un système de partage des responsabilités entre ses États membres qui évite de faire peser une pression excessive sur les pays de première arrivée et les pays de destination les plus prisés, et qui tienne dûment compte des liens familiaux et sociaux, ainsi que des préférences individuelles des demandeurs d’asile.

      Le gouvernement britannique devrait mettre en place des moyens sûrs et légaux permettant aux personnes migrantes de se rendre au Royaume-Uni afin de demander refuge, d’être réunies avec les membres de leur famille, de travailler ou d’étudier.

      « Les autorités françaises devraient renoncer à leur stratégie défaillante à l’égard des migrants », conclut Bénédicte Jeannerod. « Il est nécessaire qu’elles adoptent une nouvelle approche pour aider les gens, au lieu de constamment les harceler et leur infliger des abus. »

      https://www.hrw.org/fr/news/2021/10/07/france-traitement-degradant-des-migrants-dans-la-region-de-calais

      #rapport #HRW #points_de_fixation

    • merci @cdb_77
      https://www.hrw.org/fr/news/2021/10/14/le-deni-par-le-ministre-francais-de-linterieur-des-abus-policiers-contre-les
      https://twitter.com/MichaelBochenek/status/1446130172126654466

      Le harcèlement systématique et les restrictions d’accès à l’aide humanitaire que les autorités françaises font subir aux migrants n’empêchent pas les nouvelles arrivées, mais provoquent une grande détresse.

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1446129388735500288/pu/vid/720x720/0FaLXNbE9O8_G1DV.mp4

  • #Frontex and #Europol: How refugees are tracked digitally


    Image: Border guards in Croatia „punish“ refugees by destroying their mobile phones. Europol and Frontex, on the other hand, want their forensic evaluation (Jack Sapoch).

    EU agencies advise increased confiscation and extraction of asylum seekers‘ mobile phones and now provide a manual on how to do so. Apps to encrypt or disguise locations are disliked in the report as „countermeasures“ to surveillance.

    Often the mobile phones they carry are the only connection between refugees and their relatives and friends in their country of origin or elsewhere. They contain contacts, personal communication as well as photos and videos as a memory of the home countries. Only within the European Union is it possible to apply for asylum in its member states. Therefore, the phones are also an indispensable aid for navigating to receiving countries and finding out about conditions and support there.

    Asylum seekers‘ mobile phones are also of increasing interest to authorities. As punishment for irregular entry, border guards in Greece and Croatia, and most recently at the EU’s external border with Belarus, destroy them before abandoning their owners at sea or forcibly push them back. Police forces, on the other hand, confiscate the phones in order to gain information about routes used and people helping to flee.

    Phones used to „lock, conceal and disguise“

    Frontex is actually responsible for preventing irregular migration. „migrant smuggling“ is considered cross-border, organised crime, so its prosecution also falls under Europol’s jurisdiction. Five years ago, Europol opened an #Anti-Migrant_Smuggling_Centre (#EMSC) in The Hague. Europol has also set up two analysis projects, „#Phoenix“ and „#Migrant_Smuggling“, where all interested and involved member states can store and access information.

    Both agencies monitor the #internet and social media, looking for any indications of „migrant smuggling“ there. Intelligence also comes from a „#Joint_Operational_Office“ in Vienna, in which Europol and the German Federal Police are also involved. An „#Internet_Referral_Unit“ (#EU_IRU) at Europol reports online presence of unwanted support for the transportation of refugees to the Internet service providers for removal.

    Frontex and Europol have now published a report on the „#Digitalisation of people smuggling“. However, it is less about the tools of „smugglers“ and more about the phones of refugees. In the guide, the two EU agencies give handouts on the most commonly used messengers and how the authorities can access the content stored there.

    No apps for „smuggling of migrants“ discovered

    Over several pages, the report presents various apps and services, including Facebook, Instagram, Signal, Skvpe, Telegram, Viber, WhatsApp. Also included are popular VPN services or apps for encryption. They are described as „countermeasures“ to police surveillance. Frontex and Europol also list tools that can be used to disguise #GPS positions or phone numbers, calling them apps to „lock, conceal and disguise“.

    Also listed are various mapping applications and open geographic data sources, including Maps.me and Google Maps, which can be used to share coordinates, routes and other information. This concerns, for example, immigration possibilities via the Eastern Mediterranean and the so-called Balkan routes. According to the report, these applications are used to a much lesser extent for routes from Russia and Ukraine or via Poland. Its contents were primarily aimed at asylum seekers from the Middle East, North Africa and Southeast Asian countries.

    Frontex repeatedly claimed in recent years that there were apps specifically developed for „migrant smuggling“. The German government also claims to have heard „that so-called apps by smugglers exist, with which offers of boats and information about conditions in various destination countries can be retrieved“. According now to Frontex and Europol, however, such digital tools have not been discovered so far.

    „Special tactics“ to obtain password or pin code

    At the end of the report, the agencies give tips on how to seize and read mobile communication devices. According to the report, they come from „specialists“ and „experts“ from the #Centre_for_Cybercrime and the #Centre_for_Combating_Migrant_Smuggling at Europol. Recommendations from „other sources“ were also taken into account.

    According to the „#checklist_for_facilitating_forensic_extraction“, the devices should be connected to a power bank and kept in a Faraday bag so that they do not connect to the internet. In this way, the authorities want to avoid their owners deleting content remotely. If the police have the PIN, the phone should be put into flight mode.

    The authorities should „ideally“ also confiscate charging cables, memory cards and other SIM cards in the possession of the refugees. All items should be sealed and marked with the personal data of their owners. To facilitate their analysis, a device password or PIN code for forensic analysis should be provided „whenever possible“. According to the agencies, this can be done either by „addressing this matter to the user“ or by using „special tactics“.

    The report leaves open whether this also includes exerting pressure or coercion on the asylum seekers or rather technical measures.

    https://digit.site36.net/2021/10/25/frontex-and-europol-how-refugees-are-tracked-digitally

    #réfugiés #migrations #asile #surveillance #surveillance_numérique #suveillance_digitale #smartphones #téléphones_portables #destruction #frontières #apps #confiscation #données

    ping @isskein @karine4 @etraces

    • EU: Joint Europol-Frontex report on “digitalisation of migrant smuggling”

      Europol and Frontex have produced a joint report on the “digitalisation of migrant smuggling”, intended to provide state officials with in the EU and Western Balkans “with a comprehensive intelligence picture on the use of digital tools and services’ [sic] in migrant smuggling and related document fraud, in order to raise awareness, consolidate existing knowledge and enforce opportunities to take appropriate measures to tackle emerging threats.”

      Contents of the report

      Key points

      Introduction, background and scope

      Migrant smuggling in the digital era

      Advertisement and recruitment

      Communication and instructions

      Guidance via mapping apps

      Money transfer

      Countermeasures

      Supporting criminal services: Document fraud

      Digital leads into migrant smuggling

      Impact of migrant smuggling digitalisation

      Challenges and intelligence gaps

      Annex I: Overview of applications and platforms identified in connection to migrant smuggling

      Annex II: Recommendations for handling seized mobile communication devices

      https://www.statewatch.org/news/2021/october/eu-joint-europol-frontex-report-on-digitalisation-of-migrant-smuggling
      #rapport

  • From Sea To Prison. The Criminalization of Boat Drivers in Italy

    Freedom of movement is a right, not a crime. But over the past decade, Italy has arrested thousands of people in connection with driving migrant boats across the Mediterranean Sea. Our report describes their journeys from sea to prison, examining and taking a stand against the criminalization of migration.

    Italy has spent decades pursuing people who have done nothing other than drive a boat of migrants towards its shores, utilizing criminal law, undercover police operations and emergency anti-Mafia powers to re-enforce Europe’s border regime.

    We have spoken to hundreds of people involved – persons accused of boat driving, ex-prisoners, lawyers, researchers, activists, judges and members of the police and Coast Guard – and studied dozens of court sentences to reveal the full extent of Italy’s process of criminalizing migration.
    Life sentences

    The prison sentences that have been issued range from 2 years to 20 years – and sometimes even more. Of the nearly 1,000 cases we have discovered through a systematic media review, we have found 24 people with prison sentences of over 10 years, and 6 people who have received life sentences.
    Imprisoning refugees

    Boat drivers come from many countries, and are often migrants and refugees too. In 2018 and 2019, the police arrested around one person for every hundred migrants who arrived.

    From a review of nearly one thousand cases, we estimate that over a third of the arrestees are from North Africa, 20% from Eastern Europe and 20% from West Africa. Many of the West and North African citizens arrested and imprisoned in Italy were forced to drive boats from Libya, a country they were fleeing from. In the case of the Eastern European boat drivers, many recount that they were tricked into people smuggling.
    Criminalization causes deaths

    Italy, the EU and the UN have consistently claimed that arresting boat drivers is a way of cracking down on human smuggling, in order to prevent deaths at sea. But our report demonstrates that criminalizing boat drivers has actually contributed to some of the worst maritime disasters in recent history.
    Our report examines:

    – available official data on the arrest and imprisonment of boat drivers
    - nearly 1,000 cases reported by the Italian media over the last 10 years
    - how the Italian law has been consistently modified over the last 25 years to criminalize and persecute boat drivers
    - the different kinds of boat drivers punished under the law, including those forced to drive boats under threats and violence
    - how all the sea routes into Italy have been criminalized: from Egypt, Tunisia, Algeria, Libya, Greece and Albania
    - how boat drivers are identified at sea on the basis of faulty photography and unreliable witnesses
    - court cases that fail to protect the rights of arrestees, sentencing people on flimsy evidence with little access to defense
    - how the Italian prison system fails to protect the rights of foreign prisoners, and how boat drivers are prevented from accessing house arrest
    – the social and economic consequences for boat drivers after leaving prison – even if they are found innocent

    Our report demonstrates that:

    – criminalization of migrant boat drivers in Italy has consistently increased over the last 25 years, especially since 2015.
    - criminalizing boat drivers does not prevent deaths at sea – it contributes to shipwrecks and maritime disasters
    - the consequences of being arrested as a boat driver has a serious impact on people’s lives – even if the charges are dropped
    - the rights of imprisoned boat drivers are being overlooked: contact with families is often non-existent, there are almost no translators in the Italian prison system, and access to adequate defense is not protected.

    https://fromseatoprison.info
    #Italie #scafisti #criminalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #Méditerranée #Mer_Méditerranée #criminalisation_de_la_migration
    #rapport #ARCI_Porco_Rosso

    • Migrants: thousands of boat drivers arrested in Italy, new report shows

      Exclusive new report by activists and NGOs reveals scale of Europe’s attack on migration.

      More than 2,500 people have been arrested in Italy for people smuggling over the last 10 years, even when they have done nothing more than drive a boat across the Mediterranean Sea. Hundreds of them are languishing in prisons across Italy, a report released today by ARCI Porco Rosso and Alarm Phone demonstrates.

      It is the first time that public data on arrests of boat drivers has been pulled together and analyzed. Over the past year, Italian police have arrested as many as one migrant for every 100 people who have arrived in Italy by sea, accusing them of ‘facilitating illegal immigration’, a crime that can lead to 15 years imprisonment and millions of Euros in fines. In some cases – when migrants have died during the dangerous journey across the Mediterranean Sea – prison sentences have reached 30 years or even life
      imprisonment.

      The report reviews around 1,000 cases of migrants who have been arrested for people smuggling. Italian law says that anyone who helps migrants enter the country irregularly can face years in prison – even if the accused have done nothing more than drive a boat, and even if they too are migrants.

      Cheikh Sene, a community organizer with ‘Porco Rosso’, who worked on the report, said:
      “I did two years in prison for driving a boat. I saved those people’s lives, we had no choice. Now we want to fight for the freedom and human rights of
      other migrants unjustly in prison."

      “Migrants come to Europe because Europeans are in our countries, everyone should have the right to move where they want to, we’re all humans”, Sene continued.
      The authors spoke to a hundred people for the research - including dozens of criminalized boat drivers, as well as lawyers, judges, members of the Italian Coast
      Guard and prison workers.

      Many migrants are found guilty even when court evidence is extremely weak, the report details. Maria Giulia Fava, a paralegal who co-wrote the report, said:
      “These are politically charged trials. In the man-hunt for a scapegoat, someone to blame for the death and disaster, normal guarantees of a fair
      trial are set aside. The very principles that should be the foundation of criminal law are simply forgotten.”

      The imprisoned migrants come from many different countries. Today’s report estimates that 35% come from North Africa, 20% from West African countries, and
      another 20% from Eastern Europe. These include people from Afghanistan, Bangladesh, Libya, Senegal, Syria and Ukraine.

      The criminalization of migrant boat drivers is part of an increasingly worrying trend in Italy as well as the rest of Europe, where both migrants and those in solidarity with them, including NGO rescue ships, have been subjected to criminal investigations.

      Sara Traylor, an activist from ‘Alarm Phone’ commented:
      “Criminalizing migration is simply part of a violent border system that we need to abolish. Europe needs to acknowledge and take responsibility for its unjust and deadly migration policies, and the consequences these have on the lives of the people they affect. Sending people to jail isn’t going to stop migration or make it any safer.”

      Read the report online: fromseatoprison.info

      For questions on the report or a comment on the findings, contact Richard at
      arciporcorosso@gmail.com or on +393245820120.

      ARCI Porco Rosso is a cultural center and migrant solidarity project in Palermo, Italy.
      Alarm Phone is a transnational network of activists that run a hotline to support people in distress in the Mediterranean Sea.

    • The African migrants who Italy accuses of people smuggling

      In our series of letters from African journalists, Ismail Einashe meets a young Senegalese man who was accused of people smuggling soon after he survived crossing the Mediterranean Sea.

      The 16-year-old from Senegal was relieved to have landed safely in Sicily - staying in what he thought was a migrant reception centre.

      This was in 2015, after he had survived a perilous boat journey from Libya. But two days into his stay he became concerned that the doors to his room were locked shut.

      Unwittingly, in fact, Moussa - whose name has been changed to protect his identity - found himself in prison in Trapani, a port city in the west of the Italian island.

      “This can’t be, I got to Italy and ended up straight in prison. I am 16,” he thought to himself.

      He could not believe what had happened to him - this was not the Europe he had dreamt about before he embarked on the arduous journey from Senegal in search of a better life.

      Moussa would go on to spend almost two years in an adult prison on charges of people smuggling even though he was a minor.

      His case is far from unique.

      In the last decade more than 2,500 people have been arrested in Italy on the same charges, according to a recent report by Palermo-based non-governmental organisation Arci Porco Rosso.

      Those arrested in Italy are accused of aiding and abetting illegal migration, a crime that can result in up to 20 years imprisonment and huge fines.
      ’Used as scapegoats’

      Hundreds of innocent migrants are currently locked up waiting for the legal process to be concluded, according to Maria Giulia Fava, a paralegal who co-authored the report.

      She says that Italy is using people-smuggling laws to criminalise migrants and refugees in an attempt to scapegoat them over immigration levels.

      Migrants are charged on extremely weak evidence, she adds, court hearings are rarely open, there is a lack of adequate access to legal defence, evidence can be based on unreliable witnesses and minors can end up in the adult prison system.

      Cheikh Sene knows the system well.

      He is now a Senegalese community organiser in Sicily’s main city, Palermo, but spent two years in prison after being found guilty of aiding people smuggling and says that many migrants are unjustly kept in prison simply for saving lives at sea. He says that is what happened to him.

      Arci Porco Rosso also states in its report that it came across cases in which Italian police officers offered migrants documents in exchange for their testimony against alleged boat drivers.

      The Italian Ministry of Justice told the BBC that it could not provide information on trials or arrests, but it did provide data on those currently held in prisons on people-smuggling charges. As of 22 March, it said, there were 952 inmates, of which 562 were convicted in Italy for people smuggling

      However, the ministry did not respond to the allegations made in the Arci Porco Rosso report.
      ’Minors in adults prisons’

      In Moussa’s case when his boat landed in Trapani, he was left to disembark and waited with others who arrived at the port for a bus to take them into town.

      But as he stood there he was called over by an Italian official.

      "They asked me to follow them inside. They gave me a paper, and took a picture.

      “Then they made me get in a big car and drove me away. The trip lasted more than two hours, and then they took me to an office.”

      It turned out to be a police station where he was interviewed through a French-speaking Moroccan translator.

      She explained to him that two fellow passengers on the boat had accused him of having steered the vessel.

      He pleaded to know who these two people were, as he could not understand the allegation, but she told him she was a translator and not a lawyer.

      The next morning he was put in a police car.

      “I didn’t know I was being taken to prison. I thought it was a reception centre.”

      He tried to explain that he was a minor. In the prison, he says he had two scans to determine his age. One assessment found that he was a minor, while the other did not.

      Because the results were inconclusive he was placed in an adult prison.

      And he says he was not alone in this. He remembers other young African migrants his age and younger in prison with him.

      He recalls meeting plenty of Gambians, Tunisians, Nigerians and Malians.
      Missed father’s death

      It was nine months before he was able to call his family in Senegal who had presumed he was dead.

      A few months later, on a second call, he found out that his father had passed away.

      In prison he was at least able to study for his Italian middle school qualifications and dreamt of escaping prison.

      Finally, in spring 2017, Moussa got an appeal court hearing date in Palermo.

      But when he walked into the courtroom the judge stood up and said he could not preside over the case of a minor.

      Then, three days later, in the small hours of the morning, guards came to his cell and told him to pack up as he was being released.

      “They walked me to the door and closed it behind me. I was standing there, with a plastic bin bag full of my clothes.”

      He had no idea where to go and one of the guards suggested he take the road and wait until he found other Africans to ask for advice on what he should do.

      That night he arrived at the Piazza Vittoria square in Trapani. There he met some Senegalese who told him to head to Volpita, a migrant camp.

      Eventually Moussa left Volpita after hearing he could make money by picking olives somewhere else.

      After spending many months working there he settled in the popular tourist town of Cefalù, near Palermo, where he now works as a chef in a hotel.

      But his case has not been addressed yet and he remains in a distressing legal limbo.

      His documents have also expired and he is waiting for a new court date.

      As Moussa explains his predicament six years after arriving in Italy he becomes overwhelmed - traumatised by what he had been through. He simply wants the nightmare to end.

      https://www.bbc.com/news/world-africa-60492918

    • Quand les migrants victimes de passeurs sont jugés et condamnés à leur place

      En Grèce, en Italie et au Royaume-Uni, « Libération » a documenté des cas où sur des motifs futiles, la justice a traité de simples migrants comme les agents des réseaux qui les exploitent en monnayant leur passage vers l’Europe. Ils seraient près de 10 000 à être emprisonnés pour cette raison.

      Plus fort que blâmer les victimes : criminaliser les victimes. De nombreux demandeurs d’asile, à peine arrivés aux portes de l’Europe, ont été emprisonnés et accusés d’être des passeurs, leur retirant ainsi toute possibilité de se faire entendre. Notre enquête dans trois pays européens fait état de l’étendue de cette mascarade officielle : 9 862 personnes sont détenues sous cette accusation à travers l’Europe, selon Empact, la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles. Des arrestations qui sont comptabilisées pour tenter de démontrer l’efficacité de la lutte contre les réseaux de passeurs, et qui envoient des migrants innocents en prison pour des années. Dans certains pays, comme la Grèce, les peines de cette justice expéditive peuvent atteindre des dizaines d’années. Ces boucs émissaires sont choisis un peu au hasard – parce qu’ils avaient accepté de tenir une boussole, ou de conduire un canot de fortune jusqu’aux rives européennes. Dans certains cas que Libération a documentés, même appeler les secours peut suffire pour être interpellé, inculpé puis condamné. Au Royaume-Uni, où les traversées clandestines battent tous les records – près de 42 000 migrants ont atteint les côtes anglaises cette année, contre 28 500 en 2021 – le gouvernement conservateur a trouvé le modèle grec assez à son goût pour en faire sa principale arme pour gonfler les statistiques de démantèlement des réseaux, et peu importe si de nombreux demandeurs d’asile sont pris dans les filets tendus pour combattre les réseaux dont ils sont eux-mêmes victimes. Nos révélations interviennent moins de 24 heures après une enquête du journal le Monde démontrant le cynisme révoltant des préposés aux secours pendant le naufrage d’un canot dans la Manche la nuit du 24 novembre 2021, tandis que les gouvernements français et britannique ont signé un nouvel accord pour renforcer les moyens de patrouille et de contrôle. Au mépris du besoin urgent de renforcer l’accès au droit d’asile et aux secours d’urgence.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/quand-les-migrants-victimes-de-passeurs-sont-juges-et-condamnes-a-leur-pl

    • Aux frontières de l’Europe, des migrants devenus boucs émissaires de la « guerre aux passeurs »

      Au Royaume-Uni, en Italie et en Grèce, des demandeurs d’asiles sont régulièrement accusés d’être membres des réseaux criminels dont ils sont eux-mêmes victimes pour avoir piloté un bateau, tenu un GPS ou même appelé les autorités à l’aide. Certains sont emprisonnés après des procès entachés d’irrégularités.

      Lina (1) n’a plus confiance en personne. Assise très droite dans un appartement sur une terrasse d’Athènes, les rideaux tirés, elle n’accepte de parler qu’à la condition que rien ne soit enregistré. La Syrienne de 25 ans, cheveux couverts par un voile noir et maquillage soigné, est venue en bus depuis un camp de réfugiés. Depuis deux ans et demi, elle y élève seule ses enfants de 4, 5 et 6 ans. Leur père, Bassem (1), purge en prison une peine de cinquante-deux ans.

      Ses lèvres tremblent lorsqu’elle relate leurs derniers jours en tant que famille réunie. C’était en mars 2020 : la traversée terrifiante en canot pneumatique depuis la Turquie, pour rejoindre l’île grecque de Chios. L’engrenage se résume en quelques souvenirs. Le passeur turc saute du bateau peu de temps après le début de la navigation et donne la barre à Bassem avec une menace : « Si tu fais demi-tour, on te tue. » Le moteur en panne, les passagers rament avec leurs mains pour enfin atteindre la terre ferme. Son mari sera interpellé par la police grecque pour avoir conduit le rafiot. « Mes enfants demandent chaque jour quand leur père sortira de prison », dit Lina. Ils ne l’ont plus vu depuis son procès, à la cour d’assises de Chios, en avril 2021. Pour avoir « facilité une immigration illégale », l’homme a écopé de dix ans d’emprisonnement, plus une année par personne sur le rafiot, soit cinquante-deux ans, dont vingt ferme. La durée maximale d’emprisonnement en Grèce.

      Depuis, la famille survit dans un camp proche d’Athènes. Lina a appris à coudre pour tenter de gagner un peu d’argent. La survie quotidienne est presque insurmontable : de ses mains, elle mime le geste de se taillader les poignets. Un avocat privé a convaincu le couple de faire appel, mais au prix fort : 10 000 euros. Pour Lina, la seule porte de sortie consiste en un entretien pour bénéficier du droit d’asile, prévu en 2023. Mais si elle reçoit une réponse positive, elle tentera de quitter la Grèce pour un autre pays d’Europe. Quitte à laisser son mari derrière elle. « On ne sait pas quand Bassem sortira, je dois penser d’abord à mes enfants », dit-elle.

      Bassem est l’un des milliers de détenus arrêtés aux portes de l’Europe et accusés d’avoir facilité l’immigration illégale ou pris part au trafic de migrants. Ils étaient 2 282 personnes dans les seules prisons de Grèce début 2022 ; et 9 862 arrêtées à travers l’Europe entre 2018 et 2021, selon Empact, la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles. Des arrestations comptabilisées par les agences européennes pour tenter de démontrer l’efficacité de la lutte contre les réseaux de passeurs.

      Mais parmi ces détenus se trouvent en réalité de nombreux demandeurs d’asile, pris dans les filets tendus pour combattre les réseaux dont ils sont eux-mêmes victimes. Conduire un canot de fortune jusqu’aux rives européennes, tenir un GPS, une boussole ou même appeler les secours peut suffire pour être interpellé, inculpé puis condamné. S’il est difficile d’estimer leur proportion parmi les passeurs arrêtés, les associations de défense des migrants les considèrent comme des boucs émissaires. Ils seraient très nombreux : en Italie, l’ONG sicilienne Arci Porco Rosso estime que plus de 2 500 pilotes de bateaux de migrants, appelés scafisti,ont été arrêtés depuis 2013.

      « Si tu conduis, tu ne paies pas »

      L’atmosphère est souvent tendue dans le tribunal d’Agrigente, dans le sud de la Sicile. Comme ce 15 décembre 2021 où, devant une jeune juge débordée, 36 comparutions se succèdent en une seule journée. Derrière la porte de la salle, une dizaine d’avocats s’impatientent. Certains prévenus sont jugés depuis le centre de détention où ils attendent leur jugement. Ainsi, c’est depuis la prison de Trapani qu’Ahmed Godze rejoint la salle d’audience par visioconférence, l’écran tourné vers la juge.

      De l’Italie, le Tchadien, 26 ans, n’a connu que la distante silhouette des côtes siciliennes et la prison. Un an plus tôt, il était arraché à la mer in extremis par des sauveteurs du navire humanitaire Open Arms, alors que son bateau pneumatique coulait et lâchait ses 111 passagers dans les vagues. Les charges retenues contre lui : facilitation d’immigration clandestine, provocation d’un naufrage, et « décès comme conséquence d’un autre crime ». Six personnes, dont un bébé de 6 mois, ont péri dans le naufrage.

      Lors des audiences précédentes, son avocate italienne a insisté : Ahmed Godze n’a rien d’un passeur. Séquestré par des trafiquants armés dans une maison de transit en Libye, trop pauvre pour pouvoir acheter sa liberté ou fuir la torture, le jeune homme d’alors 20 ans n’avait aucune alternative. Sinon la Méditerranée. « Si tu conduis, tu ne paies pas », lui proposent les passeurs libyens. L’homme qui n’a jamais vu la mer est alors formé pendant une quinzaine de jours à piloter le bateau. Puis « il se retrouve sur cette plage, où des Libyens armés organisent l’embarquement, désignent qui doit monter et où ils doivent se mettre », plaide l’avocate.

      En vain. Pour la procureure italienne à l’audience, « les motivations qui ont poussé Ahmed Godze à partir sont sans importance sur le plan judiciaire ». Le jeune homme a bien reconnu avoir tenu la barre. « Il a également confirmé qu’ils avaient un téléphone satellite pour appeler à l’aide », ajoute-t-elle. « Je suis désolée, nous devons ajourner la séance », annonce la juge, juste avant que les avocats impatients ne fassent irruption dans la pièce. C’est la troisième fois que le procès d’Ahmed Godze est reporté, et la cour a déjà pris plusieurs heures de retard. La procureure requiert une peine de six ans de prison et plus de 2 millions d’euros d’amende. « Considérant le nombre de passagers, c’est une obligation. Je sais que c’est paradoxal, mais c’est ainsi », adresse-t-elle à l’avocate avec un sourire gêné. Deux mois plus tard, il sera finalement condamné à six ans et huit mois d’emprisonnement.

      « Criminaliser des actes sans aucune intention criminelle »

      Selon la loi européenne, le simple fait de tenir la barre du bateau fait d’Ahmed Godze un passeur. Même s’il n’en a tiré aucun profit. Le Parlement européen a mandaté en 2018 une étude pour évaluer la directive européenne sur l’aide à l’immigration illégale, adoptée en 2002. Leur conclusion ? « En l’état, le train de mesures relatives aux passeurs donne aux Etats membres la liberté d’étirer la définition du trafic de migrants jusqu’à criminaliser des actes sans aucune intention criminelle. » Dans de nombreux Etats membres, les lois antipasseurs, qui se sont multipliées, exercent ainsi une pression sur les migrants et les ONG qui les soutiennent. A commencer par les équipages des navires humanitaires qui opèrent en Méditerranée.

      En 2023, un rapport examinera « si le cadre juridique établi en 2002 reste adéquat pour relever les défis actuels ou s’il nécessite une révision », précise une porte-parole de la Commission européenne. Mais jusqu’ici, les autorités se sont penchées uniquement sur les cas d’acteurs humanitaires, sans mentionner les migrants eux-mêmes criminalisés.« Ces outils de justice pénale sont-ils réellement utilisés pour traduire des criminels en justice, ou bien comme un instrument de gestion des migrations et de recul de l’Etat de droit ? » interroge l’un des auteurs de l’étude, Sergio Carrera.

      Qui sont donc ces personnes arrêtées pour avoir piloté un bateau de migrants ? « Il fut un temps où les pilotes faisaient bien partie du réseau de passeurs », rappelle Gil Arias-Fernández, ex-directeur adjoint de Frontex, l’agence de gardes-frontières européenne. Mais au fur et à mesure que les arrestations se sont multipliées, « les réseaux criminels ont commencé à les remplacer par un ou deux migrants ayant quelques notions de navigation ». Face au risque, aussi, que le conducteur périsse dans un naufrage. Une traversée à prix réduit peut parfois convaincre un migrant de tenir la barre. Mais les menaces et violences sont aussi monnaie courante.

      Frontex, de son côté, rejette toute responsabilité dans les arrestations, déclarant qu’elle ne joue qu’un rôle de soutien aux autorités nationales dans la gestion des frontières. Les poursuites et enquêtes criminelles sont « du ressort exclusif des organes de répression et des autorités judiciaires nationales », assure-t-elle. Gil Arias réfute une telle analyse. Et fustige aujourd’hui son ex-agence, accusée de multiples violations des droits de l’homme en Méditerranée. Il doute également de l’efficacité de la « guerre aux passeurs » : ce sont les « lampistes qui tombent », déplore-t-il, alors que les vrais trafiquants et les « chefs de réseaux » ne montent jamais sur un rafiot pour venir en Europe. Ils « restent évidemment en sécurité dans leur pays, et dans la plupart des cas n’ont probablement aucun contact avec les migrants ».

      Pourtant, les enquêtes policières et les efforts pour démanteler ces réseaux se déploient le plus généralement dans les zones de passage. « Les personnes arrêtées sont souvent tout en bas de la chaîne et facilement remplaçables », dénonce Maddie Harris, fondatrice de l’ONG britannique Humans for Rights qui documente les violations des droits des migrants et réfugiés à travers l’Europe. Sur les plages françaises, elle raconte avoir souvent vu des jeunes hommes ou mineurs isolés « contraints de conduire les bateaux ou de fermer les portes des camions. Il est absolument évident que ceux qui conduisent les bateaux ne sont pas des passeurs ».

      Médecins sans frontières, qui opère un navire humanitaire en Méditerranée, ne dit pas autre chose. « Notre longue expérience de sauvetage en Méditerranée nous a montré que certains survivants sont contraints de conduire des bateaux, souvent sous la menace ou à la suite d’actes de violence, assure l’ONG. Le comportement agressif des gouvernements et de la justice est donc injustifié. » Un migrant secouru par l’association en novembre 2021 encourt actuellement trente ans de prison en Italie, pour un naufrage qui a fait dix victimes. « Nous appelons à davantage d’efforts pour réduire les dangers des parcours de migration en créant des voies d’entrée légales, plutôt que de criminaliser ceux qui, en conduisant un bateau, tentent d’assurer leur propre sécurité et celle des autres », résume MSF. « Les efforts pour dissuader les passeurs peuvent et doivent être faits de manière à éviter que des personnes fuyant des persécutions ou des conflits dans leur pays d’origine ne soient doublement pénalisées », confie de son côté Stella Nanou, du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU en Grèce.

      « Je suis un réfugié, pas un passeur »

      Moins d’une semaine après le procès d’Ahmed Godze, à l’autre bout de l’Europe, une scène désormais familière se joue dans l’imposante salle d’audience de la cour d’appel de Londres. Quatre hommes ont fait appel de leur condamnation pour « facilitation d’immigration clandestine ». Au Royaume-Uni, où les traversées clandestines battent tous les records – plus de 40 000 migrants ont atteint les côtes anglaises cette année, contre 28 500 en 2021 –, le gouvernement conservateur ne cache pas s’être inspiré des modèles grec et italien. Selon des chiffres que Libération a pu obtenir, plus de 900 personnes ont été arrêtées depuis 2015 pour ce chef d’inculpation dans le seul comté anglais de Kent, où accostent la plupart des « small boats ».

      Mais en août 2021, la chambre criminelle de la cour d’appel a jugé qu’une traversée de la Manche n’était pas une entrée clandestine si les passagers se présentaient aux autorités maritimes ou portuaires pour demander l’asile. Un conducteur de bateau de migrants ne peut donc pas être condamné pour cette traversée. Une jurisprudence qui bouleverse les poursuites judiciaires survenues jusqu’alors. Depuis cette décision, une douzaine de personnes ont vu leur condamnation annulée, et des poursuites ont été abandonnées pour au moins dix cas. Sollicité, le ministère de l’Intérieur britannique n’a pas répondu.

      Ce jour-là, sur le dernier banc de la salle d’audience numéro 14, Samyar Ahmadi Bani est assis, bracelet électronique à la cheville et le visage cerné. Après deux ans et demi de détention, cet Iranien de 38 ans est en liberté conditionnelle depuis peu. A la rue, il n’a nulle part où dormir à la sortie de l’audience. « Quand je dors, je fais des cauchemars où la police anglaise vient m’arrêter et me renvoie en Iran », souffle-t-il dans un anglais balbutiant. Même s’il a déjà purgé sa peine, Samyar Bani entend restaurer sa réputation, qu’il estime entachée par sa condamnation et la couverture médiatique qui a suivi. « Je l’ai dit à la police britannique : je suis un réfugié, pas un passeur, explique-t-il. Mais ils m’ont quand même mis en prison. »

      « Restaurer ma dignité »

      Samyar Bani dit avoir fui l’Iran après s’être converti au christianisme et avoir subi une flagellation publique pour avoir consommé de l’alcool. Débouté de l’asile en Allemagne, il a d’abord payé 700 euros pour une première traversée de la Manche, qui n’a pas abouti. Il a alors organisé une deuxième tentative avec cinq autres Iraniens. Dans son smartphone, des preuves retenues contre lui lors de son procès : l’achat de deux canots pneumatiques en avril et en mai 2019, et des recherches sur les conditions météorologiques la veille de leur départ. Selon le dossier judiciaire, Samyar Bani aurait également tenu la barre « pendant approximativement deux minutes », pour se diriger vers un navire de la Border Force britannique qui a intercepté le bateau en mer. Il s’interroge : « Si je retourne en Iran, je serai tué. Mais en venant ici, j’ai été condamné à cinq ans de prison. Est-ce que le monde entier sera contre moi ? » Quelques jours après sa comparution devant la cour d’appel, il est finalement acquitté. Victoire au goût amer. « J’essaie de déposer une plainte pour mon emprisonnement injustifié et pour restaurer ma dignité », nous a-t-il écrit récemment.

      Si Samyar Bani avait été arrêté cette année, il aurait pu écoper d’une peine de prison à vie. En effet, malgré les évolutions de la jurisprudence, les arrestations n’ont pas cessé pour autant au Royaume-Uni, dans le sillage d’un durcissement des politiques migratoires en cours depuis le Brexit. En avril, le Parlement a approuvé un « plan immigration » censé combattre les « infâmes passeurs de migrants ». L’une des mesures phares : les conducteurs des rafiots qui traversent la Manche encourent désormais la réclusion à perpétuité. Les migrants « ont tellement de raisons d’avoir peur quand ils arrivent ici, assure Maddie Harris, de Humans for Rights.Ces mesures ne font que les pousser encore plus dans les mains des passeurs et des gangs criminels. Et continuer à détruire leurs vies. »

      « Nous attendons sa libération depuis quatre ans »

      Ce raidissement des politiques n’épargne aucun des pays européens. Surtout ceux qui sont les principales portes d’entrée du supposé eldorado continental. Des accusés ont ainsi récemment défilé devant la cour d’assises de l’île de Samos, en Grèce. Parmi les 26 cas jugés sur deux jours, la moitié est alors liée au trafic de migrants. Jeunes et amaigris, les accusés ont la tête baissée, le regard éteint. Comme Dimitris Choulis, qui attend dans un café voisin. Son téléphone ne cesse de vibrer : des messages Facebook de clients en prison qui lui demandent de l’argent, du crédit téléphonique ou des nouvelles de leurs proches. Cet avocat natif de Samos est devenu une référence pour les passeurs boucs émissaires.

      Depuis près de deux ans, au sein du collectif Human Rights Legal Project et avec l’association allemande Borderline Europe, il s’efforce de repérer des pilotes de bateaux dans les prisons grecques et leur propose une représentation bénévole. Huit de leurs clients ont ainsi pu être acquittés. Quelques-uns ont été relâchés en liberté conditionnelle ou ont vu leurs peines réduites. « Toutes ces personnes devraient être acquittées parce qu’elles ont dû commettre cet acte illégal pour pouvoir demander l’asile,explique Dimitris Choulis. Mais ils ne les acquittent jamais. Alors nous supplions le tribunal d’au moins leur accorder la peine la moins sévère possible. »

      « Si ce procès est encore reporté, je suis presque sûr que mon frère se donnera la mort. »

      -- Hamza Gawish, frère d’un migrant accusé d’être passeur
      Jassim Gawish, 30 ans, lui, ne s’est pas déplacé pour l’audience. Depuis cinq ans, il croupit en cellule : son appel a été reporté à trois reprises. En février, il attend fiévreusement, depuis la prison de Domokós dans le centre de la Grèce, un appel de Dimitris Choulis. En Syrie, dans une ville près de la frontière turque, son frère Hamza Gawish n’a pas non plus dormi de la nuit. « Nous attendons sa libération depuis quatre ans, nous sommes très inquiets », écrit-il par SMS. Jassim a déserté l’armée syrienne« parce qu’il refusait de tuer des innocents », explique Hamza. Il l’assure : s’il a finalement accepté de conduire le canot pneumatique, c’est parce qu’il n’avait pas de quoi payer la traversée. Depuis, pour soutenir Jassim en prison, la famille s’est lourdement endettée. « Si ce procès est encore reporté, je suis presque sûr que mon frère se donnera la mort », s’inquiète Hamza.

      La salle d’audience est inhabituellement calme : le président de la cour maintient l’ordre d’une main de fer, n’hésitant pas à crier sur les perturbateurs. « Ces personnes sont accusées de crimes très graves, personne ne devrait avoir à passer ne serait-ce qu’un jour en prison s’il est innocent », annonce le magistrat. Une neutralité qui surprend les avocats présents, habitués à des procès expéditifs. Une étude publiée en Grèce en 2020, menée par trois ONG sur 48 cas dans les îles égéennes, évalue la durée moyenne des audiences à trente-huit minutes. Pour des condamnations extrêmement lourdes : quarante-neuf ans de prison en moyenne, dont dix-neuf ferme.

      Cette fois-ci, la requête de Jassim Gawish est acceptée : en attendant son appel, il va retrouver une liberté (conditionnelle). Huit mois plus tard, le 19 octobre, la cour d’appel de Samos commue finalement sa peine à seulement trois ans avec sursis. Enfin, Jassim ressort libre du tribunal. Mais « il a perdu cinq années de sa vie qu’il ne récupérera pas, même si le système judiciaire a reconnu son erreur », déclare Dimitris Choulis. Si Jassim ne regrette pas le geste qui l’a mené ici, il en veut toujours à la justice grecque et son avocat commis d’office. « Je n’ai même pas pu parler avec mon premier conseil. Il est juste venu une fois à l’audience, a parlé en mon nom, et a disparu. » Son procès en première instance a duré « cinq minutes » à l’issue desquelles il a écopé de cinquante-cinq ans de prison.

      « On m’a dit de signer, alors j’ai signé »

      En Grèce comme en Italie, les associations dénoncent des procès à la chaîne. Rares sont les magistrats qui prennent le temps nécessaire pour étudier les conditions particulières de chaque individu et les potentielles circonstances atténuantes. « Si la justice est ainsi, nous n’avons pas besoin de juges, seulement de calculatrices », ironise l’avocat des migrants Dimitris Choulis. Loin des préceptes de la Convention européenne des droits de l’homme qui énoncent qu’un « accusé doit également disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense ». « Vous avez un avocat que vous n’avez jamais rencontré, et votre procès durera dix minutes. Il y aura un officier de la police portuaire qui dira “oui, il conduisait le bateau”, ils liront le témoignage d’un passager du bateau qui dit vous reconnaître. Le juge calculera le nombre de passagers et vous irez en prison », résume Dimitris Choulis.

      Les interpellations reposent souvent sur des preuves très minces. Un manuel interne à l’ancienne mission militaire de l’Union européenne en Méditerranée, Opération Sophia, que nous avons pu consulter via une demande d’accès à des documents administratifs, établit ainsi une liste de critères très discutable pour identifier un passeur de migrants. Avoir une « meilleure apparence physique que les autres », être « plus âgé » ou « plus jeune », « excessivement poli ou coopératif » ou encore « d’une extrême nervosité » sont autant d’indices qui, selon le manuel, doivent piquer l’intérêt des forces de police et justifieraient des arrestations et une enquête plus approfondie.

      « Si pour une raison quelconque vous vous faites remarquer, qu’on voit votre visage, vous pouvez être accusé. »

      -- Dimitris Choulis, avocat
      « Dans ce genre de cas, vous devriez être invisible, résume Dimitris Choulis. Si pour une raison quelconque vous vous faites remarquer, qu’on voit votre visage, vous pouvez être accusé. » Des déclarations de témoins, recueillies dès leur arrivée sur la terre ferme, ou même parfois d’un unique agent de police ou des gardes-côtes, suffisent pour confondre un suspect. En Italie, les migrants prêts à désigner leurs passeurs se voient même promettre un titre de séjour. Avec les risques de délation que cela comporte. « Je n’ai jamais vu de témoins au tribunal : les seules personnes présentes, ce sont des policiers qui étaient là, jurent-ils, quand le bateau est arrivé en Grèce »,dénonce Maria, une traductrice grecque qui souhaite rester anonyme. Pendant plusieurs années, elle a officié pour la police et le procureur sur l’une des îles égéennes. Elle garde un souvenir brûlant du jour où elle a dû annoncer à un homme sa peine de cent seize années d’emprisonnement. De son côté, le porte-parole des gardes-côtes grecs assure que « toutes les poursuites criminelles ont été engagées à la suite de procédures d’enquête préliminaire détaillées et de témoignages des personnes secourues par les gardes-côtes, témoignages qui désignent clairement les facilitateurs ».

      « J’ai passé un mois en prison sans même me rendre compte que j’étais arrivé en Italie – ou même que j’étais en prison, raconte Osmane (1), trentenaire venu du Mali qui a purgé trois ans et trois mois dans une cellule italienne. J’ai reçu un papier du tribunal, en anglais. Je ne le comprenais pas, mais on m’a dit de signer, alors j’ai signé. » Ce n’est que plus tard, lorsqu’un codétenu gambien parvient à lui traduire le document, qu’il comprend qu’il a signé des aveux. « J’étais vraiment blessé, parce que c’est un mensonge, dit-il. Oui, j’ai conduit le bateau. Mais pas de mon plein gré. »

      Ils sont des centaines, « facilitateurs » ou passeurs lampistes, comme Osmane, Jassim ou Bassem, à croupir dans des cellules en Europe. Comme celles dans la prison de l’île grecque de Chios, juchée au sommet d’une colline, fait face à la mer Egée. A l’horizon, les rives de Turquie rappellent aux prisonniers la traversée périlleuse jusqu’en Grèce. Parmi les détenus : Ghazal Mohammad, un jeune Syrien condamné à trente-cinq ans en appel, un Somalien qui purge cent quarante-deux ans ou encore deux pères de famille afghans qui ont écopé de cinquante ans chacun pour avoir piloté un canot pneumatique.

      Ces jours-ci, l’ambiance y est plutôt à l’optimisme. Quelques récents procès en appel ont vu les accusés sortir libres des tribunaux des îles égéennes. Mais les avocats restent prudents. « Ce dont on rêve, c’est de changer cette législation, espère ainsi Alexandros Georgoulis, qui exerce à Chios. Mais il faudrait une initiative à l’échelle européenne : les autorités grecques ne le feront pas d’elles-mêmes. » Et les arrestations n’ont pas cessé pour autant. Récemment, deux voiliers en provenance de Turquie ont échoué sur les côtes rocheuses de l’île de Cythère, dans le sud de la Grèce, qu’ils entendaient contourner pour atteindre la Calabre. Trois Turcs ont été interpellés : le plus jeune avait 17 ans. Près de 16 000 personnes auraient ainsi accosté sur la pointe de la botte italienne depuis le début de l’année, espérant notamment échapper aux refoulements illégaux par les gardes-côtes grecs, que de nombreux migrants et associations dénoncent mais que le gouvernement nie catégoriquement. La seule issue humaine, selon Dimitris Choulis : offrir un passage sûr pour permettre aux réfugiés et aux migrants de demander l’asile. « Dans ce cas, alors, on combattrait les passeurs. Mais là, ce que l’on fait ici, c’est de voler la chose la plus précieuse que quelqu’un possède : le temps. Nous volons du temps à leurs vies. »

      (1) Les prénoms ont été modifiés pour éviter des répercussions sur les demandes d’asile en cours.

      https://www.liberation.fr/international/aux-frontieres-de-leurope-des-migrants-devenus-boucs-emissaires-de-la-gue

  • La #mobilité des #femmes dans les #villes africaines : Comment expliquer les #inégalités d’accès ?

    Impliqué dans l’élaboration de plans de mobilité urbaine soutenable de 5 villes africaines (#Casablanca, #Tanger, #Sousse, #Dakar, #Yaoundé), Transitec a analysé la mobilité quotidienne des femmes pour esquisser des tendances dans ces villes du Maghreb et d’Afrique Subsaharienne.

    Introduction

    Dans les villes du monde entier, la mobilité quotidienne des hommes et des femmes a des caractéristiques différentes. Dans les villes en développement, on constate une plus faible accessibilité des femmes par rapport à leurs homologues masculins. Pourtant, à l’instar des travaux conduits par Amartya Sen, on peut considérer que ces inégalités fondées sur le genre ralentissent les dynamiques de développement et de réduction de la pauvreté. Aussi, afin d’orienter les politiques de mobilité, il nous semble utile de renseigner les déterminants de la moindre accessibilité des femmes, pour s’interroger ensuite sur les actions qui peuvent réduire ces inégalités d’accès.

    Dans le cadre de l’élaboration de plans de mobilité urbaine soutenable, nous avons eu accès à des enquêtes ménages-déplacements (EMD) réalisées entre 2015 et 2020 dans 5 villes africaines : Casablanca et Tanger (Maroc), Sousse (Tunisie), Dakar (Sénégal), Yaoundé (Cameroun). L’analyse de ces bases de données nous a permis de constater l’ampleur des inégalités dans les villes concernées et d’esquisser des tendances différentes entre les villes du Maghreb et d’Afrique Subsaharienne.

    Des inégalités notables entre femmes et hommes

    Un niveau d’immobilité plus élevé

    Dans les villes du Maghreb, les femmes se déplacent moins que les hommes. Les Casablancaises ont ainsi un taux d’immobilité de l’ordre de 25% quand il est de 8% pour leurs homologues masculins. Dans les villes sub-sahariennes étudiées, le phénomène n’est toutefois pas aussi marqué : à Dakar le taux d’immobilité est respectivement de 19 % et 11 % pour les femmes et les hommes. Par ailleurs, dans l’ensemble des villes concernées, les femmes réalisent des déplacements 10 à 30% plus courts que les hommes.

    Des motifs de déplacements différents

    Les hommes se déplacent davantage pour des motifs liés au travail, avec un différentiel de +11 à +36% par rapport aux femmes. A l’inverse, les achats représentent une part très importante de la mobilité des femmes (de 20% à Casablanca à 39% à Tanger), soit trois fois plus que les hommes. C’est à Casablanca que le différentiel homme-femme est le plus marqué, en lien avec un taux d’activité féminin relativement faible (28,20%) - le plus faible des 5 villes étudiées.

    Un budget transport plus faible

    Des différences de revenus entre hommes et femmes interrogées sont également observées. Dans l’agglomération casablancaise, près de 70% des femmes touchent moins de 3’000 dirhams (~275 euros), contre 44% des hommes. Le même constat est noté à Sousse, où plus de 60% des femmes touchent moins de 890 dinars (~270 euros) alors que les hommes ne sont que 47% dans cette catégorie. Cela se traduit par des budgets moyens par déplacement inférieurs pour les femmes ; l’écart le plus grand étant observé à Casablanca (37%).

    Des facteurs explicatifs

    L’analyse des pratiques de mobilité des femmes ne peut se concevoir uniquement par rapport à celles des hommes. En effet, les publications de référence indiquent que celles-ci varient selon que les femmes soient actives ou sans emploi, qu’elles aient ou non des enfants à charge, et en fonction de leur âge. Nous avons analysé l’influence de ces 3 facteurs sur les pratiques de mobilité.

    Les femmes actives sont les plus mobiles

    Dans nos 5 villes d’étude, les femmes sont moins actives que les hommes. Plus de la moitié des femmes dans les 3 villes maghrébines sont inactives professionnellement (au foyer, à la retraite ou à la recherche d’un emploi) contre moins de 20% des hommes. Dans les deux villes d’Afrique Sub-saharienne, le taux d’inactivité apparait moins important. Or, on remarque que l’occupation ou non d’un emploi, qu’il soit à temps complet ou partiel, influence positivement le nombre moyen de déplacements effectué quotidiennement. A Casablanca, les femmes actives réalisent 2,4 déplacements par jour, contre 1,6 pour les femmes au foyer. A Dakar, cette différence varie entre 3,2 déplacements par jour pour les femmes actives et 2,5 pour les femmes au foyer. Par ailleurs, même lorsqu’elles sont actives, les femmes continuent à s’occuper davantage des tâches domestiques, tandis que les hommes consacrent davantage de temps aux loisirs.

    Le fait d’avoir un emploi génère également une différence très marquée dans l’usage des modes. Les femmes sont plus nombreuses à utiliser des modes motorisés lorsqu’elles sont actives. Elles recourent plus à la marche lorsqu’elles sont sans emploi.

    Les femmes âgées se déplacent moins

    La corrélation entre l’âge et la mobilité quotidienne est très forte. Le nombre de déplacements décline rapidement et l’écart se creuse particulièrement au moment de la retraire : les hommes sont alors deux fois plus mobiles que les femmes. Cela peut s’expliquer en partie par la difficulté à continuer à utiliser les transports en commun, et par la plus faible possession du permis de conduire chez les femmes âgées.

    Toutefois, à l’inverse de ce qui a été observé en Europe, il n’est pas constaté d’hypermobilité chez les femmes entre 25 et 35 ans. Les systèmes de garde des enfants, le recours plus facile à des membres de la famille pour l’accompagnement à l’école et le fait que les activités extra-scolaires soient moins répandues expliquent cette différence.

    Une différence marquée dans l’utilisation des modes

    Un taux de motorisation faible accentue les inégalités

    L’accès des femmes aux modes motorisés privés est un indicateur central des disparités homme-femme, marqueur à la fois des inégalités matérielles et des différences de rôle au sein des ménages. Le constat le plus flagrant est à Dakar, Tanger et Casablanca, où les hommes sont deux fois plus nombreux à utiliser la voiture. Le deux-roues motorisé et le vélo restent également des

    modes majoritairement masculins. Sousse se démarque ici avec un faible écart homme-femme dans l’utilisation des modes motorisés privés – ceux-ci représentant autour de 50% de modes motorisés. Ce faible écart peut s’expliquer par un taux de motorisation relativement élevé (44% - le plus élevé des 5 villes), et laisse supposer que plus une ville se motorise, plus les inégalités d’accès aux modes motorisés privés diminuent. Incidemment, on note une utilisation plus élevée des modes motorisés privés chez les femmes des villes du Maghreb (Casablanca, Sousse, Tanger).

    Une "confiscation" du véhicule par les hommes

    Cette faible utilisation de la voiture par les femmes est renforcée par le fait qu’elles sont 2 à 7 fois moins nombreuses à détenir le permis de conduire ; la différence la plus faible étant une fois de plus à Sousse, et la plus élevée à Dakar (qui affiche un des taux de motorisation les plus faibles - 25,6%). Par ailleurs, même lorsque le ménage dispose d’une voiture, les femmes n’y ont pas accès de la même manière que les hommes et restent captives des modes de transport public. Cela a un impact non négligeable sur le taux de mobilité quotidienne. Ainsi, les Casablancaises ayant accès à un véhicule du ménage effectuent 2,1 déplacements par jour, contre 1,7 lorsqu’elles n’y ont pas accès. Ce phénomène a été théorisé et plusieurs auteurs parlent de « confiscation » de l’automobile par les chefs de ménage (Olvera & Plat, 1997).

    Un recours différent au transport public

    La résultante du faible taux d’utilisation des modes motorisés individuels par les femmes est un fort taux d’utilisation des transports publics. Au sein même des transports publics, on observe que les hommes utilisent davantage les systèmes de transport institutionnels, tandis que les femmes utilisent davantage les systèmes non-réguliers ou semi-collectifs (taxis). Ce constat peut s’expliquer par le fait que les femmes réalisent moins de déplacements radiaux, où le transport institutionnel est plus présent. Leurs déplacements sont plus complexes. Elles sont plus souvent chargées et accompagnées ; et elles se déplacent plus souvent en dehors des heures de pointe. Le taxi offre alors une plus grande flexibilité et un plus grand confort. Le taxi est également susceptible d’assurer une desserte plus locale, sur des trajets plus courts, ce qui est cohérent avec les observations faites précédemment.

    Une plus grande #mobilité_piétonne

    On observe dans l’ensemble des villes que les femmes marchent beaucoup plus que les hommes. Ce constat est d’autant plus intéressant qu’il concerne des villes aux profils très différents, en termes de taux de motorisation et d’offre de transport public. Les facteurs socio-économiques présentés plus haut expliquent en partie cette part élevée de la marche dans les déplacements des femmes (revenus plus faibles, moindre poids dans la décision financière, déplacements à une échelle plus locale en lien avec un faible taux d’activité, déplacements plus complexes avec segments multiples).

    Conclusion

    L’analyse des 5 EMD nous a permis de confirmer l’intuition selon laquelle, pour des raisons culturelles, sociologiques, économiques, les femmes sont moins mobiles que les hommes et ont des pratiques de mobilité différentes : utilisation majoritaire des transports publics et du taxi, moindre accès aux modes motorisés privés, part significative des déplacements réalisés à pied, faible utilisation du vélo etc.

    Ces pratiques sont le résultat de facteurs variés (emploi, parentalité, âge, motifs de déplacement, détention du permis de conduire, poids financier dans le ménage, éléments culturels etc.) dont la compréhension notamment par les décideurs et les aménageurs est indispensable au développement de schémas de mobilité répondant aux besoins de toutes et de tous.

    La comparaison entre les villes d’Afrique du Nord et les villes d’Afrique Sub-sahariennes, au-delà des aspects culturels, laisse penser que l’accroissement du #niveau_de_vie et la #motorisation associée accentuent les inégalités femme-homme.

    https://transitec.net/fr/actualites/item/11054-la-mobilite-des-femmes-dans-les-villes-africaines-comment-expliquer

    #Afrique #accès #géographie_urbaine #urbanisme #urban_matter #genre

    Pour télécharger le #rapport :
    https://transitec.s3.eu-central-1.amazonaws.com/uploads/public/614/d9e/6f4/614d9e6f4d132530117769.pdf

  • #Libye : preuves de #crimes_de_guerre et de #crimes_contre_l’humanité, selon des experts de l’#ONU

    Parmi les exactions dénoncées par la mission onusienne : des attaques contre des écoles ou des hôpitaux ou encore les violences subies par les migrants.

    Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis en Libye depuis 2016, a conclu une #mission d’#enquête d’experts de l’ONU après une enquête sur place, indique l’AFP ce lundi, confirmant des faits dénoncés de longue date.

    La mission souligne que « les civils ont payé un lourd tribut » aux #violences qui déchirent la Libye depuis cinq ans, notamment en raison des attaques contre des écoles ou des hôpitaux. « Les #raids_aériens ont tué des dizaines de familles. La destruction d’infrastructures de santé a eu un impact sur l’#accès_aux_soins et les #mines_antipersonnel laissées par des #mercenaires dans des zones résidentielles ont tué et blessé des civils », souligne le rapport.

    Par ailleurs, les #migrants sont soumis à toutes sortes de violences « dans les #centres_de_détention et du fait des trafiquants », en tentant de trouver un passage vers l’Europe en Libye, a dénoncé l’un des auteurs de l’enquête. « Notre enquête montre que les #agressions contre les migrants sont commises à une large échelle par des acteurs étatiques et non étatiques, avec un haut degré d’organisation et avec les encouragements de l’Etat - autant d’aspects qui laissent à penser qu’il s’agit de crimes contre l’humanité ».

    Les #prisons

    Les experts soulignent aussi la situation dramatique dans les prisons libyennes, où les détenus sont parfois torturés quotidiennement et les familles empêchées de visiter. La #détention_arbitraire dans des #prisons_secrètes et dans des conditions insupportables est utilisée par l’Etat et les #milices contre tous ceux qui sont perçus comme une menace.

    « La violence est utilisée à une telle échelle dans les prisons libyennes et à un tel degré d’organisation que cela peut aussi potentiellement constituer un crime contre l’humanité », a souligné Tracy Robinson.

    Les auteurs du rapport notent que la justice libyenne enquête également sur la plupart des cas évoqués par la mission de l’ONU, mais notent que « le processus pour punir les gens coupables de violations ou de #maltraitances est confronté à des défis importants ».

    La mission composée de trois experts, Mohamed Auajjar, Chaloka Beyani et Tracy Robinson, a rassemblé des centaines de documents, interviewé 150 personnes et menée l’enquête en Libye même, mais aussi en Tunisie et en Italie.

    Cette mission indépendante a toutefois décidé de ne pas publier « la liste des individus et groupes (aussi bien libyens qu’étrangers) qui pourraient être responsables pour les violations, les abus et les crimes commis en Libye depuis 2016 ». « Cette liste confidentielle le restera, jusqu’à ce que se fasse jour le besoin de la publier ou de la partager » avec d’autres instances pouvant demander des comptes aux responsables.

    Le rapport doit être présenté au Conseil des droits de l’homme à Genève - la plus haute instance de l’ONU dans ce domaine - le 7 octobre.

    https://www.liberation.fr/international/afrique/libye-preuves-de-crimes-de-guerre-et-de-crimes-contre-lhumanite-selon-des

    #torture #migrations #rapport

  • Pédocriminalité dans l’Eglise : 330 000 victimes estimées en France depuis 1950, selon les travaux de la commission Sauvé
    https://www.lemonde.fr/societe/live/2021/10/05/pedocriminalite-dans-l-eglise-suivez-en-direct-la-conference-de-presse-de-la

    La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise publie son rapport, mardi, après deux ans et demi de travaux. 216 000 personnes ont été victimes de clercs ou de religieux. Leur nombre passe à 330 000 en comptant les victimes de laïcs travaillant dans les institutions de l’Eglise (cathéchisme, aûmonerie).

    La vache. 330 000 victimes pour 3 000 pédocriminels, ça ferait 110 victimes par violeur. Ce qui, je le répète, dénoterait une impunité totale.

    • On est d’accord que quand on écrit « l’Eglise », on parle de l’Eglise de France, et non des catholiques du monde entier ?

      On est d’accord qu’on cause donc de 330 000 victimes rien qu’en France ?

      C’est énorme en fait...

      J’ai cependant une question. Les victimes ont-elles joui ? C’est un policier de l’assistance qui pose la question.

    • Sur l’impunité des violeurs en série, l’entretien de Nathalie Bajos :
      https://seenthis.net/messages/932062

      Mais si l’on se base sur les estimations faites à l’étranger, autour de 5 %, cela veut dire qu’en moyenne un prêtre aurait agressé 35 enfants (et plus de 60 si l’on estime que 3 % des prêtres ont agressé des personnes mineures). C’est aussi un élément qui permet de penser qu’on savait : un prêtre n’abuse pas pendant des années autant d’enfants sans qu’à un moment des membres de l’Eglise catholique ne soient au courant. Il est d’ailleurs frappant de constater que, d’après les données des archives, les prêtres incriminés auraient abusé en moyenne de trois ou quatre enfants. Cela conduit donc à penser que l’Eglise n’a pas diligenté des enquêtes sérieuses qui auraient permis de mettre en évidence toutes les agressions que les prêtres identifiés comme agresseurs avaient pu commettre.

    • Merci à tout le monde pour tout ça.
      Qui pour libérer l’article suivant ?
      Face au rapport Sauvé, les politiques ne savent pas sur quel pied danser
      https://www.mediapart.fr/journal/france/081021/face-au-rapport-sauve-les-politiques-ne-savent-pas-sur-quel-pied-danser

      8 octobre 2021 Par Mathieu Dejean, Mathilde Goanec, Pauline Graulle et Ilyes Ramdani

      Après que le rapport Sauvé a révélé que des centaines de milliers d’enfants français avaient été abusés sexuellement par des ecclésiastiques, les réactions des responsables politiques, de gauche comme de droite, paraissent timides. Certains demandent néanmoins à la justice d’intervenir et à l’Église de se réformer.

    • Aucune interrogation, mardi, lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement. Une réaction à la volée d’Emmanuel Macron, en déplacement en Slovénie, qui a souhaité « que ce travail puisse se poursuivre dans la lucidité et l’apaisement ». Et le service minimum des candidats à la présidentielle…

      Au début de la semaine, c’est pourtant un scandale majeur qui vient d’éclater : selon les chiffres d’un rapport réalisé par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (Ciase), 330 000 enfants français ont été, depuis 1950, victimes de violences sexuelles par des ecclésiastiques et des laïcs œuvrant au sein de l’Église.

      À l’étranger, des révélations du même genre ont, ces dernières années, donné lieu à des prises de parole fortes des plus hautes personnalités de l’État. En 2012, les vice-premiers ministres d’Irlande et d’Irlande du Nord, constatant « l’incapacité des membres éminents de l’Église catholique de protéger les enfants », avaient ainsi appelé à la démission du chef de l’Église catholique du pays, après que le cardinal eut été accusé d’avoir couvert des actes de pédocriminalité d’un prêtre dans les années 1970.

      Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase, la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’église, lors de la présentation de son rapport, à Paris, le 5 octobre 2021. © Photo Thomas Coex / AFP

      Cet été, le chef du gouvernement canadien, par ailleurs fervent catholique, Justin Trudeau, s’indignait de l’absence de réaction de l’Église après la découverte de centaines de tombes près d’anciens pensionnats autochtones destinés à évangéliser et assimiler les Amérindiens. Annonçant, lors d’une conférence de presse à Ottawa, que le gouvernement allait mettre « la pression sur l’Église et toutes les institutions [pour qu’elles reconnaissent] leur rôle », il a aussi demandé « aux catholiques à travers le pays de parler à leurs prêtres, de parler à leurs évêques, de passer le message qu’il est temps que l’Église catholique reconnaisse [...] sa part de culpabilité ».

      Des politiques qui assument d’interpeler une institution religieuse : serait-ce impossible dans une République qui a fait de la séparation de l’Église et de l’État l’un des fondements de son identité ?

      Trois jours après la révélation du scandale, les politiques français étaient en tout cas peu nombreux à avoir pris des positions fortes sur l’épineux sujet. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des cultes, a certes été contraint de sortir du silence après que le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, eut déclaré que « le secret de la confession est plus fort que les lois de la République ». Mais le gouvernement est resté largement en retrait.

      Plus largement, il est notable que vendredi 8 octobre, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Anne Hidalgo, ni Xavier Bertrand, ni Valérie Pécresse n’avaient encore pris la parole. Pour le reste, les rares à avoir réagi, à l’instar de l’écologiste Yannick Jadot ou du communiste Fabien Roussel, se sont généralement cantonnés à des messages sur les réseaux sociaux faisant part de leur empathie avec les victimes et saluant le travail de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église.

      Comment aborder politiquement ce sujet, à la croisée des problématiques religieuses, de la protection de l’enfance, du droit et de la lutte contre les violences sexuelles ?

      « Ni l’État ni le Parlement n’ont les moyens d’intervenir, la balle est dans le camp de l’Église », estime la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie, qui argue que le fait même que le rapport Sauvé ait été commandé par l’Église désarme en partie le champ politique. « Le travail actuel est nettement plus abouti que tout ce que nous aurions pu faire, incarné par la personnalité de Jean-Marc Sauvé, incontestable. Sa commission a eu accès aux archives des évêchés, ce que nous n’aurions pas pu faire en tant que parlementaires, faute de moyens », ajoute sa collègue de banc, Laurence Rossignol, qui fut ministre de la famille, de l’enfant et des droit des femmes durant le quinquennat Hollande.

      « La difficulté, c’est la coexistence entre le droit canonique et le droit français », ajoute Marie-Pierre de la Gontrie, laquelle examine néanmoins méticuleusement le texte pour voir si des « prolongements législatifs » sont envisageables.

      Le précédent de la commission parlementaire de 2018

      Tout le monde se souvient en outre de la commission sénatoriale avortée en 2018, au moment de l’affaire Preynat. Si Marie-Pierre de la Gontrie avait été parmi les parlementaires à réclamer une enquête conduite par la représentation nationale sur les abus sexuels dans l’Église, l’entreprise avait tourné court, empêchée par la droite au motif que des procédures judiciaires étaient en cours (celle autour du père Preynat et de l’implication éventuelle de Philippe Barbarin, cardinal de Lyon).

      « Pour Alexandre Benalla, ça ne gênait pas du tout, donc l’argument était fallacieux, raille aujourd’hui Laurence Rossignol, en référence à la commission d’enquête du Sénat sur le rôle du chargé de mission d’Emmanuel Macron. La réalité, c’est que la droite était tétanisée à l’idée d’enquêter sur l’Église, et cela s’est transformé en mission fourre-tout sur la pédocriminalité à travers le temps et l’espace... »

      Trois ans plus tard, l’hypothèse de réitérer une enquête de ce type n’est plus d’actualité après le travail immense fourni par la Commission Sauvé.

      En revanche, la question du financement des réparations reste ouverte. Interrogé par Mediapart, l’Insoumis Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis, dit « avoir une pensée pour les centaines de milliers de victimes », et appelle surtout à faire preuve de vigilance : « Comme le pointe le rapport Sauvé, il ne faudrait pas que l’Église utilise les fonds du denier du culte, ce qui reviendrait en vérité à les faire payer aux contribuables [le denier est en effet ouvert à la déduction fiscale accordée aux organismes reconnus d’intérêt public – ndlr] », avance-t-il.

      La droite gênée aux entournures

      La droite traditionnelle, dont l’électorat catholique constitue un socle précieux, peinait ces derniers jours à poser des mots sur le scandale. Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, a appelé sur Twitter à « poser les actes pour que des crimes aussi odieux ne soient plus possibles », qualifiant le rapport de « traumatisant ». Interrogé par Mediapart pour prolonger sa réflexion sur les suites à donner, il n’a pas souhaité s’exprimer.

      Députée du Doubs, Annie Genevard exprime à Mediapart son « effroi à la découverte de l’ampleur du phénomène ». Saluant cette « démarche de vérité nécessaire et salutaire » à laquelle l’Église s’est attelée, la vice-présidente de LR estime elle aussi que le rapport ne peut pas rester lettre morte : « La justice des hommes doit passer », dit-elle.

      « Les victimes peuvent, grâce à ce rapport, se positionner en tant que telles, et c’est déjà très salvateur, estime Perrine Goulet, députée La République en marche, membre de la majorité présidentielle. Ensuite ceux qui ont commis ces crimes doivent être déférés devant la justice, et nous encourageons toutes les victimes qui ne sont pas concernées par la prescription à déposer plainte. »

      Mais sur le plan législatif et pénal, rappelle la députée, « tous les outils sont déjà sur la table ». « Là où on attend l’Église, c’est qu’elle s’interroge pour comprendre comment elle en est arrivée là. Elle doit faire son autocritique. »

      La députée, corapporteure d’un rapport publié en 2019 sur la protection de l’enfance, confirme cependant buter encore sur le contrôle de l’organisation religieuse : « Nous nous sommes attelés récemment, et notamment dans le domaine du sport, à renforcer le contrôle des casiers judiciaires pour toute personne travaillant avec des enfants ou bénévole auprès d’eux, mais nous retombons dans cette affaire au registre de la séparation de l’Église ou de l’État ! Et si on l’oblige pour la religion catholique, il faudra le faire pour toutes les religions, y compris celles où les prêcheurs ne sont pas aussi bien identifiés. »
      « Que l’Église engage des réformes pour le bien commun ! »

      « La commission Sauvé n’a occulté aucun fait, et elle a rendu un état des lieux effarant et accablant, qui appelle à mon sens une réponse forte et des mesures structurelles », soutient Chloé Sagaspe, membre du bureau exécutif national d’Europe Écologie-Les Verts, déléguée à la jeunesse. « Si on veut éviter la répétition de ces violences, l’Église a la responsabilité d’en tirer les leçons. Les conclusions du rapport sont cohérentes avec les enquêtes révélées depuis des années en France et ailleurs. On ne doit plus être dans un silence coupable. »

      Le ton est encore plus virulent chez Robert Ménard, le maire (apparenté Rassemblement National) de Béziers. « L’Église doit reprendre nombre de ses habitudes, nombre de ses dogmes, parce que ce n’est pas possible, a lancé sur France Info l’élu biterrois. On ne peut pas ne pas tirer de conséquences de ce qui vient de se passer, on ne peut pas expliquer qu’il y a 330 000 enfants qui ont été abusés et puis dire qu’on va s’en remettre au bon jugement de prêtres ou de religieux quand on a vu ce qu’un certain nombre pouvait faire. »

      « C’est un séisme, il y aura un “avant” et un “après”, souligne quant à lui, la voix empreinte d’émotion, le député socialiste Dominique Potier. Pour retrouver la lumière, il faudra aller au bout de toutes les conséquences de ces révélations. »

      Tout ce qui affaiblit les corps intermédiaires nous regarde. Il ne faut pas se cacher derrière la pudeur de la laïcité.

      Dominique Potier, député PS

      Pour ce catholique pratiquant, président de l’Esprit civique, un laboratoire d’idées qui fait le lien entre l’éducation populaire et la spiritualité, ces révélations sur l’ampleur de la pédocriminalité dans l’institution catholique doivent déboucher sur un double mouvement : une action en justice d’abord, car, « dans l’esprit de la laïcité, il faut que la justice passe » ; une action de l’Église ensuite, qui doit « entreprendre une réforme profonde ».

      Un responsable politique qui se mêle des affaires de l’Église : Dominique Potier assume. « On peut souhaiter, comme républicain, que l’Église engage des réformes pour le bien commun ! », estime l’élu de Meurthe-et-Moselle. « L’Église, comme toutes les institutions, est partie prenante de la République, souligne-t-il. Nous devons appréhender cette affaire comme si elle avait lieu dans une fédération sportive car tout ce qui affaiblit les corps intermédiaires nous regarde. Il ne faut pas se cacher derrière la pudeur de la laïcité. »

      Le député communiste Pierre Dharréville tient à faire la part des choses : « Dans cette tragédie, il y a des choses condamnables par la justice, et j’encourage toutes les victimes à aller porter plainte. Mais pour ce qui concerne une éventuelle réforme de l’Église, c’est aux Chrétiens de demander des comptes », dit-il, estimant néanmoins que cela doit permettre d’avancer dans la lutte contre les violences sexuelles dans toutes les sphères de la société.

      Alors que 70 % des plaintes pour agression sexuelle sur mineur sont classées sans suite, le rapport Sauvé est ainsi pour tous les élus contactés un point d’appui pour briser l’omerta sur la pédocriminalité dans la société en général. Ainsi Ségolène Royal, ministre déléguée à l’enfance sous Lionel Jospin, estime que « tous les métiers liés à l’enfance et à l’adolescence doivent être surveillés » et se demande si la prescription ne devrait pas être levée, pour que « tous les prédateurs soient condamnés ». Reste que, là encore, le pouvoir politique est bien en mal de se substituer aux autorités de l’Église pour qu’elle se réforme.

      « Éviter que ne se perpétue l’omerta »

      Les organisations de jeunesse (tels les scouts de France, d’obédience religieuse, par exemple) « sont déjà soumises aux règles qui s’appliquent à n’importe quelle colonie de vacances, rappelle Laurence Rossignol. Et les clercs de l’Église qui interviennent auprès des enfants ont rarement des mentions sur leur casier judiciaire puisque jusqu’ici, l’institution fermait les yeux. Donc la révolution à faire est d’abord culturelle. Les parents, qui se taisaient parfois autrefois, sûrement ne se tairont plus. »

      Il reste le curatif et le préventif, faute de contrôles a priori, partout difficiles à mettre en place. L’Église a par exemple promis des cellules d’écoute pour les victimes potentielles… mais tenues par des religieux. « Elles doivent être animées par l’extérieur et des associations de victimes expertes sur le sujet, pour éviter que ne se perpétue l’omerta qui sévissait jusqu’ici », insiste Perrine Goulet.

      Laurence Rossignol estime enfin que l’Église catholique, qui s’est beaucoup exprimée ces dernières années sur les sujets de société, sort « disqualifiée » d’un tel scandale. « Quand on se remémore ce que l’Église a couvert comme actes alors qu’au même moment elle multipliait les injonctions faites aux femmes sur la contraception, l’avortement ou encore multipliait les discours de réprobation sur l’homosexualité ou la famille, qu’elle se taise, et pour longtemps. »

    • Merci beaucoup @monolecte (& aux journalistes de @mediapart , en passant, c’est bien de faire cet article)

      Pour info, le site du journal La Vie est en accès libre jusqu’au 15 octobre :

      La Vie vous ouvre son site
      À l’occasion de la publication du rapport Sauvé et parce que l’actualité mérite d’être lue par tous, nous avons choisi de mettre l’intégralité de nos articles en accès libre jusqu’au 15 octobre 2021

      Par exemple, un article publié aujourd’hui :
      Indemnisation des victimes : dans les diocèses, on veut trouver les moyens quoi qu’il en coûte
      https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/indemnisation-des-victimes-dans-les-dioceses-on-veut-trouver-les-moyens-quoi-q

      Pour Antoine Garapon, magistrat et membre de la Ciase, la question est mal posée : « Il ne s’agit pas tant de savoir si et comment l’Église parviendra à payer, mais quel est le fondement de ce paiement. Si c’est un secours, elle décide souverainement, c’est la logique du don ; si elle considère que des crimes ont été commis en son nom, c’est une dette qui est fixée par un tiers de justice, et non par elle. »

      L’indemnisation financière est d’autant plus importante qu’elle est hautement symbolique : « Dès lors qu’elle se fonde sur une responsabilité assumée et sur une reconnaissance sincère, (…) elle est le signe d’une diminution de l’institution ecclésiale, d’une sorte d’amputation qui répond à celle subie par la victime », résume le rapport de la Ciase.

      Antoine Garapon insiste sur ce point : le chemin de réparation passe par la reconnaissance, « l’argent vient après ». Et ce, pour des raisons très profondes : « Si vous donnez de l’argent sans parole, cela veut dire que l’Église achète le silence. L’argent sans reconnaissance, il n’y a pas pis que cela. »

      Article entier : https://justpaste.it/5mfsa

    • https://www.youtube.com/watch?v=HVsYmYRUHyU


      À l’air libre (150) L’Église, bastion imprenable du patriarcat ?

      Au sommaire de cette émission :
      ➡️ Après les révélations sur la pédocriminalité dans l’Église, peu de réactions de l’État et une certaine crispation chez les évêques de France. Le couvercle ecclésiastique est-il en train de se refermer ?
      ➡️ Le monopole du masculin dans l’Église est pointé du doigt dans les violences sexuelles. L’Église peut-elle changer ?
      Débat avec le sociologue Josselin Tricou, Antoinette Frety, avocate de victimes, Sabine Sauret, co-autrice de « Le Déni » et Laurence Poujade, présidente de l’association Sentinelle.
      Vous connaissez notre émission À l’air libre ?
      #Église #ViolencesSexuelles #CIASE
      Votre avis nous intéresse ➡️ https://mdpt.fr/39yQZsn
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  • Report: Migration and vulnerability in the pandemic

    The report, which shows significant unmet healthcare needs and deep digital divide in migrant patients during first wave of the pandemic, draws on Doctors of the World’s anonymised service users’ data at the height of the first wave of the pandemic.

    Amongst the key findings of the report:
    The average number of consultations per month dropped drastically from approximately 170 before the pandemic to 50 during the pandemic
    Service Users were much more likely to find themselves in inadequate housing
    Significant barriers to GP registration remained
    Percentage of undocumented service users decreased, while the percentage of asylum seekers increased.
    There was a significant increase in service users reporting ’bad’ or ’very bad’ health.
    The study strongly highlights how vulnerable patients, who should have been amongst the groups receiving enhanced protection and support throughout the pandemic were excluded from or unable to access mainstream healthcare provision.
    In a time when many services (including healthcare) switched to a digital provision due to the pandemic, the research seems to demonstrate that not enough provisions were made to provide an alternative to digital services to people who often experience or suffer from the digital divide.

    The report calls on policy makers and service providers to ensure:

    All migrants, asylum seeker and refugees can access the healthcare services they are entitled to, especially GP registration
    Some face to face provision of services is reinstated and alternatives to accessing online registration are made available
    Providers of initial and contingency (hotel) accommodation for asylum seekers provide information and support to access NHS services
    GP surgeries continue to register new patients throughout the pandemic
    Wifi or data is provided for people living in poverty so that they are not excluded from services as they move online

    Pour télécharger le #rapport:
    https://www.doctorsoftheworld.org.uk/wp-content/uploads/2021/09/Barriers-to-wellbeing-09.21.pdf

    #migrations #pandémie #covid-19 #asile #réfugiés #coronavirus #UK #Angleterre #vulnérabilité

  • Série Le projet Nellie Bly - Axelle Mag
    https://www.axellemag.be/serie/le-projet-nellie-bly

    Le #projet_Nellie_Bly, développé par #axelle, souhaite outiller les journalistes, les étudiant·es et toutes les personnes intéressées par le traitement médiatique des #violences_envers_les_femmes.

    Comment raconter les multiples violences dont les femmes sont victimes ?
    Quel vocabulaire, quelles pratiques, entre journalistes, avec associations de terrain, avec les femmes ?
    Comment mettre un terme à la maltraitance médiatique des violences envers les femmes et comment utiliser, enfin, des mots justes ?

    Femmes journalistes face au #sexisme

    https://soundcloud.com/axellemag/femmes-journalistes-face-au-sexisme

    Le premier webinaire, « Vie ma vie de femme journaliste », organisé dans le cadre du projet Nellie Bly, a été préparé et animé par Camille Wernaers, journaliste et formatrice à axelle magazine, le 27 avril 2021.

    Nous y interrogeons le sexisme que subissent de nombreuses femmes journalistes, les stratégies qu’elles ont trouvé pour y faire face ... et pour le pulvériser. Deux femmes passionnantes dressent pour nous des constats et pointent des outils de résistance précieux. #pulvériser_le_sexisme

    Nos invitées sont :
    • Lise Ménalque, doctorante à l’Université Libre de Bruxelles et assistante à l’école universitaire de journalisme de Bruxelles. Elle travaille sur les #rapports_sociaux_de_genre dans les processus de #féminisation de la profession de journaliste en Belgique francophone.
    • Sarah Frères, journaliste, spécialiste des thématiques Nord-Sud et des migrations. Elle travaille pour le magazine Imagine Demain le monde.

  • La « Terre des feux » italienne consume la santé des habitants

    L’enfouissement et l’incinération de déchets en toute illégalité empoisonnent la région de Naples depuis plus de vingt ans. Pour la première fois, un rapport établit officiellement un lien entre ces déchets et la forte prévalence de tumeurs et de maladies.

    Cela commence souvent par une fumée épaisse, noire, qui semble éteindre le jour et peine à se fondre dans l’obscurité de la nuit. Les volutes s’épaississent, l’air devient lourd, irrespirable. Les voisins ferment les fenêtres, inquiets. Quels déchets sont cette fois dévorés par les flammes ?

    Au mois de juillet, 147 feux de déchets ont été comptabilisés par les autorités dans la province de Naples, 57 dans la province de Caserta. C’est soixante de plus qu’il y a un an, à la même période. Sur les terres autrefois fertiles qui s’étendent au nord de Naples, la « Terre des feux » brûle depuis plus de vingt ans. Sans trêve.

    « Notre juridiction compte 38 communes et 34 d’entre elles sont touchées par un phénomène de pollution importante », résume en guise de préambule Carmine Renzulli, procureur de la République adjoint du tribunal de Naples Nord. Derrière son grand bureau situé au troisième étage du tribunal, il s’est fait un Post-it pour être sûr de ne rien oublier des chiffres vertigineux qu’il énonce : « On a recensé un total de 2 267 sites qui sont des décharges illégales et 653 touchés par des incendies illégaux de déchets. »

    Ces chiffres se trouvent dans le rapport publié en début d’année par l’Institut supérieur de santé et le bureau du procureur de Naples Nord. Au moment même où il les prononce, le procureur sait qu’ils sont déjà obsolètes : « C’est une bataille continue que l’on mène, il est évident qu’à partir du moment où l’on ferme un site illégal, ceux qui enfouissent les déchets n’en démordent pas pour autant et cherchent juste un autre endroit où le faire. » Le rapport prévoit une mise à jour des chiffres tous les deux ans.
    Surmortalité par cancers du sein

    D’un point de vue symbolique, l’avancée de ce rapport est notable. Pour la première fois, la magistrature et les autorités sanitaires nationales établissent un lien de cause à effet entre la pollution de la Terre des feux et les chiffres alarmants de la santé des habitants de la région. Le rapport met en évidence la surmortalité par cancers du sein dans les communes les plus touchées, la forte prévalence de leucémies chez les 0-19 ans, d’asthme, de malformations congénitales, de naissances prématurées.

    « Nous sommes la région la plus malade d’Italie en matière de maladies chroniques chez les jeunes, celle où les femmes ont le plus fort taux d’endométriose, celle où l’infertilité des jeunes est la plus forte, avec le risque ensuite que cela se transforme en cancer », s’indigne le docteur Antonio Marfella, responsable napolitain de l’association Médecins pour l’environnement.

    Depuis l’été 2004, ce médecin qui travaille au sein de l’Istituto Nazionale dei Tumori de Naples, spécialisé en oncologie, alerte les autorités sanitaires régionales et nationales sur les pathologies de ses patients. Sans succès. Au fil de son combat solitaire, le docteur Marfella est passé dans le camp des victimes de la pollution, atteint lui aussi d’un cancer. Année après année, sur les murs des communes de la Terre des feux, les avis de décès de trentenaires, puis d’adolescents et d’enfants se sont multipliés, inlassablement. Cet été, les dernières victimes de la Terre des feux avaient 19, 15 et 7 ans.

    Le fils de Marzia Caccioppoli, Antonio, n’avait pas encore fêté ses 10 ans quand il est décédé d’un glioblastome multiforme, un cancer du cerveau qui touche normalement des patients à partir de 55 ans. « Aucun médecin ne m’a jamais dit officiellement que c’était une tumeur liée au risque environnemental mais officieusement, si », se souvient-elle.

    Après la naissance de son fils, elle avait préféré quitter Naples, son bruit et sa pollution, pour s’installer à Casalnuovo di Napoli, une petite ville située à une quinzaine de kilomètres au nord-est, au cœur d’une région qui fut longtemps appelée la « Campania Felix » pour ses terres fertiles : « Je ne savais pas que je l’emmenais alors sur la terre qui le tuerait, qu’il deviendrait l’une des victimes de l’écocide de la Terre des feux. »
    Mobilisation citoyenne

    Pour ces victimes et leurs proches, le rapport est une preuve de plus que leurs dénonciations n’étaient pas celles de « folles, d’illuminées », comme Marzia Caccioppoli et les autres mères l’ont entendu répéter lors de leurs mobilisations pour alerter sur la situation. « Mais, comme d’habitude, on essaie de cacher la poussière sous le tapis, déplore-t-elle. Ici, on peut mourir de cancer à 20 ans mais on ne reçoit pas de fonds supplémentaires pour faire du dépistage, de la prévention, proposer des examens médicaux spécifiques aux habitants. »

    En 2013, après le décès de son fils, Marzia Caccioppoli fonde l’association Nous, les parents de tous, avec d’autres mères ayant perdu leur enfant sur la Terre des feux. Ensemble, elles ont créé un réseau de soutien pour les familles d’enfants malades, une vingtaine pour le moment, obligées de multiplier les « voyages de l’espoir vers les hôpitaux du Nord ». Elles organisent leurs propres journées de dépistage du cancer du sein dans les communes de la Terre des feux après avoir récupéré un échographe portable et avec l’aide d’un sénologue.

    Surtout, elles tentent d’obtenir justice pour la perte de leur enfant et pour éviter d’autres victimes. En 2015, après un long combat mené par de nombreuses associations, dont Nous, les parents de tous, une loi sur les écocides est adoptée par le Parlement italien. Une demi-victoire pour les militants : la loi n’est pas rétroactive. Les entreprises clairement identifiées comme ayant exporté leurs déchets toxiques sur la Terre des feux n’ont jamais été condamnées. « Certaines entreprises sont venues empoisonner nos terres et aujourd’hui elles sont encore ouvertes, leurs crimes restent impunis et ça, c’est une réalité que je n’accepte pas », fulmine Marzia Caccioppoli.

    C’est là que le bât blesse : hormis quelques entreprises identifiées au cours de ces vingt dernières années, désigner les coupables relève du casse-tête. « Comment savoir avec exactitude quel déchet a provoqué quelle maladie ?, interroge le procureur adjoint Renzulli, et comment savoir qui a enfoui ce déchet-là en particulier ? On peut avoir d’un côté quelqu’un qui porte plainte mais ensuite, pour qu’il y ait condamnation, il faut que la cause de la mort soit certaine. Identifier les coupables n’est pas l’ambition de ce rapport. »

    Il faudrait commencer par tracer les déchets, or, en Italie, nous avons encore un système papier avec une carte d’accompagnement qui est facilement falsifiable.

    Antonio Marfella, responsable napolitain de l’association Médecins pour l’environnement

    L’accord scellé entre la magistrature et l’Institut supérieur de santé en juin 2016 vise surtout à identifier les sites les plus touchés pour commencer à les dépolluer. La tâche est lourde : près de 37 % des 350 000 habitants de la zone concernée vivent à moins de cent mètres d’un ou plusieurs sites de stockage de déchets. « Commencer la dépollution maintenant comme le demande la magistrature, c’est commencer à reconstruire des immeubles alors qu’on est encore sous les bombes », s’emporte le docteur Marfella.

    Car le ballet des camions venus décharger leurs déchets ne connaît aucun répit. Ni les incendies et leurs fumées toxiques. Lorsque la Terre des feux a commencé à faire parler d’elle, les coupables étaient tout trouvés : les « camorristes », les mafieux locaux, qui ont empoché de coquettes sommes pour « enterrer » à plusieurs mètres de profondeur des déchets spéciaux et toxiques d’entreprises, essentiellement lombardes et vénitiennes.

    Aujourd’hui, le procureur adjoint Renzulli décrit un phénomène bien plus banal et profondément ancré dans les mentalités locales. « Traiter une grosse quantité d’amiante, ça coûte beaucoup d’argent. Donc les gens s’en moquent un peu si, en abandonnant ces déchets, ils peuvent provoquer des dégâts sur la santé des autres. Ils pensent d’abord à leur propre intérêt, à économiser ce qu’ils peuvent, c’est le cas des petites usines du coin », détaille-t-il.

    Parmi les centaines de dossiers que traite chaque année sa juridiction, nombreuses sont les amendes infligées à des particuliers qui font des travaux dans leur maison et se débarrassent des déchets, ou à de petits entrepreneurs locaux qui ne se présentent même pas à l’audience.

    « Il faudrait commencer par tracer les déchets, or, en Italie, nous avons encore un système papier avec une carte d’accompagnement qui est facilement falsifiable, regrette le docteur Marfella. C’est un problème que nous pourrons résoudre lorsque l’État décidera de se comporter en tant que tel en faisant appliquer ses règles sur le territoire, à commencer par la lutte contre l’évasion fiscale. »

    En Italie, l’évasion fiscale des entreprises est estimée à 30 % en moyenne. Si ces chiffres sont souvent associés au manque à gagner pour l’État, le responsable napolitain de Médecins pour l’environnement souligne un autre aspect, fondamental : « Dès lors que cela concerne l’industrie manufacturière, cela signifie aussi que pour 100 millions de tonnes de déchets légaux, j’en ai 30 millions qui sont illégaux. Où vont-ils finir ? »

    Du Nord au Sud, il tente d’alerter les autres régions sur le phénomène de l’enfouissement de déchets toxiques. Le docteur Marfella est catégorique : il n’y a plus une, mais des terres des feux en Italie.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/130921/la-terre-des-feux-italienne-consume-la-sante-des-habitants

    #terra_dei_fuochi #santé #Italie #déchets #camorra #mafia #cancers #tumeurs #feux #incendies #Caserta #décharges #décharges_illégales #surmortalité #leucémies #endométriose #infertilité #maladies_chroniques

    Pour télécharger le #rapport :

    https://www.procuranapolinord.it/allegatinews/A_42657.pdf

  • Syria : Former refugees tortured, raped, disappeared after returning home

    Syrian security forces have subjected Syrians who returned home after seeking refuge abroad to detention, disappearance and torture, including sexual violence, Amnesty International said today. In a new report, “You’re going to your death,” the organization documented a catalogue of horrific violations committed by Syrian intelligence officers against 66 returnees, including 13 children. Among these violations, Amnesty International documented five cases whereby detainees had died in custody after returning to Syria, while the fate of 17 forcibly disappeared people remains unknown.

    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/09/syria-former-refugees-tortured-raped-disappeared-after-returning-home

    #Syrie #réfugiés_syriens #torture #disparition #asile #réfugiés #retour_au_pays
    #Amnesty #rapport

    –—

    voir aussi la métaliste sur les « retours au pays » ("forcé" ou « volontaire ») des réfugiés syriens :
    https://seenthis.net/messages/904710

  • Cinq ans plus tard. Une analyse de la situation à la frontière franco-britannique depuis la démolition de la grande « jungle » de Calais

    L’été 2021 marque le cinquième anniversaire de l’apogée du camp de réfugiés de Calais, plus connu sous le nom de la grande « jungle ». Apparu en 2015, le camp a atteint son paroxysme durant l’été 2016 avec près de 10,000 résidents.

    Ce rapport donne un aperçu du contexte politique qui a conduit à la constitution d’un #goulet_d’étranglement dans le nord de la France et à l’émergence du camp de la « Jungle » de Calais. Le rapport raconte à quoi ressemblait le camp, et comment et pourquoi le camp a finalement été démoli. Le rapport résume ensuite les principales tendances qui se sont déroulées dans la région au cours des années 2016-2021, tout en abordant les questions de savoir pourquoi la situation n’a pas encore été résolue et pourquoi la souffrance humaine dans la région persiste. Nous clôturons le rapport avec un chapitre discutant de ce qui doit se passer ensuite et présentons nos remarques de conclusion.

    https://refugee-rights.eu/resources/reports

    Pour télécharger le rapport en pdf :
    https://refugee-rights.eu/wp-content/uploads/2021/08/RRE_CinqAnsPlusTard.pdf

    #rapport #Calais #5_ans_après #asile #migrations #frontières #UK #Angleterre #France #camp #campement #encampement #jungle #grande_jungle
    #Refugee_rights_europe

    ping @isskein @karine4

  • #I_padroni_della_Terra #2021


    Rapporto sull’accaparramento della Terra 2021 : conseguenze su diritti umani, ambiente e migrazioni

    A quattro anni dal primo Rapporto “I padroni della Terra”, e anche in quest’ultimo anno e mezzo nel quale il mondo si è fermato a causa del COVID-19, l’accaparramento delle terre a danno dei popoli originari e delle comunità contadine è proseguito con la medesima intensità, se non maggiore.

    Se nel 2018 denunciavamo nelle pagine di quel primo Rapporto come i grandi attori economici, finanziari e politici, concentrassero nelle loro mani 88 milioni di ettari di terre, nel 2020 questo fenomeno ha raggiunto e superato i 93 milioni di ettari, strappati alle popolazioni locali e ai Paesi e consegnati ad un sistema “estrattivista” – per cui non devono esserci limiti allo sfruttamento delle risorse naturali – che sta portando il nostro Pianeta ad un punto di non ritorno.

    E il rapporto ne descrive con accuratezza e aggiornamento i flussi di investimento dai Paesi di origine a quelli “ bersaglio” , oggetto degli investimenti, e la loro distribuzione settoriale

    Un sintomo evidente ne è la stessa pandemia, come già denunciato un anno fa nel terzo Rapporto, che ci mostra la diffusione della zoonosi, di fronte ad uno sfruttamento smodato, non regolamentato ed illimitato delle risorse naturali, in un mondo in cui invece le risorse naturali sono limitate e sempre più rare.

    Questi 93 milioni di ettari di terra (pari alla superficie di Germania e Francia messe insieme) sono oggetto di accaparramento da parte di un sistema fagocitante che produce scarti e che, in un loop infinito, genera nelle persone del mondo occidentale nuove necessità effimere, funzionali al mantenimento del sistema stesso. E’ il modello tecnocratico e consumista denunciato da Papa Francesco.

    Il rapporto evidenzia l’interconnessione del land grabbing con le crisi generate da questo modello , dal cambiamento climatico alle migrazioni e agli sfollamenti, dalle disuguaglianze nella proprietà fondiaria allo sfruttamento indiscriminato e all’inquinamento della natura, dalla corsa alle terre rare essenziali per l’innovazione tecnologica, come il cobalto per le batterie delle auto elettriche, alle discriminazioni di genere e allo sfruttamento del lavoro minorile.

    Interconnessione che ne esaspera e ne accelera la non sostenibilità, minandone dall’interno la parabola temporale: cambiamenti climatici, migrazioni causate anche dalla desertificazione di numerose aree del mondo, incremento delle diseguaglianze tra gli abitanti del Pianeta, che a seconda della loro posizione sullo scacchiere mondiale hanno garantiti o meno i propri diritti umani più basilari.

    L’accaparramento delle terre e le crescenti disuguaglianze, come si legge nel Rapporto, colpiscono le comunità più vulnerabili e più fragili, e pesano in maniera ancora maggiore su donne, ragazze e bambine, schiacciate da società patriarcali e da tradizioni secolari di discriminazioni. Le più vulnerabili tra i vulnerabili pagano il prezzo maggiore anche rispetto al fenomeno del land grabbing.

    Nelle pagine del Rapporto sono inoltre messe in evidenza le storie di resistenza dei popoli indigeni nella difesa della propria terra e dei propri diritti. Sono storie di lotta per la tutela della Terra, che è bene universale e bene comune, come lo sono le sue risorse. Una resistenza portata avanti con coraggio soprattutto dalle donne, che emergono come protagoniste, attiviste per i diritti e contro le iniquità e le ingiustizie.

    A questo si affianca il racconto dettagliato di alcune delle attività di cooperazione allo sviluppo degli Organismi ­Soci di FOCSIV che, grazie alle centinaia di volontari e operatori, ogni giorno, in tanti villaggi, periferie, scuole, centri sanitari, campagne, comunità, con fatica e con entusiasmo si pongono a fianco di queste comunità,mettendo in pratica i valori, i principi e le finalità della Federazione. Valori che sono alla base della nostra visione: la giustizia sociale, l’uguaglianza, la fratellanza, la responsabilità personale e la corresponsabilità.

    Donne e uomini che dimostrano come la cooperazione internazionale sia una necessità per un cambiamento radicale del sistema globale, verso una società più equa, più giusta e più sostenibile. Il paradigma tecnocratico e consumista, come definito da Papa Francesco, si cambia con più cooperazione per modelli di “buona vita”.

    https://www.focsiv.it/iv-rapporto-i-padroni-della-terra
    #accaparement_des_terres #peuples_autochtones #terres
    #rapport #Focsiv #statistiques #chiffres #monde

    Pour télécharger le rapport:
    https://www.focsiv.it/wp-content/uploads/2021/07/LG2021-02.07.2021-Web.pdf

    ping @odilon

  • #Refoulements_en_chaîne depuis l’#Autriche (2021)

    In a recent finding, the Styria Regional Administrative Court in Graz ruled that pushbacks are “partially methodically applied” in Austria, and that in the process, the 21-year-old complainant was subject to degrading treatment, violating his human dignity. The ruling further shed light on the practices of chain pushbacks happening from Italy and Austria, through Slovenia and Croatia, to BiH. The last chain pushback from Austria all the way to BiH was recorded by PRAB partners in early April 2021, while in 2020, 20 persons reported experiencing chain pushbacks from Austria and an additional 76 from Italy.

    Source: rapport “#Doors_Wide_Shut – Quarterly report on push-backs on the Western Balkan Route” (juin 2021)

    #push-backs #refoulements #asile #migrations #réfugiés #frontières #Balkans #route_des_Balkans #Slovénie #Croatie #frontière_sud-alpine #Bosnie-Herzégovine #Alpes

    • MEPs slam Slovenian Presidency for their role in chain-pushbacks

      In the first week of September (2. 8. 2021), MEPs in the European Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs confronted Slovenian Interior Minister Aleš Hojs as he presented the priorities for Slovenian presidency of the Council of the European Union in Brussels. With evidence provided by BVMN and network members InfoKolpa and Are You Syrious, representatives of The Left in the European Parliament took the Presidency to task for its systemic policy of chain-pushbacks and flagrant abuse of the rule of law. Members also shamed the Slovenian Ministry of Interior for continuing to ignore a Supreme Court ruling which established Slovenia had violated the rights of a Cameroonian plaintiff and are obligated to allow him access to the Slovenian asylum system and to stop returning people to Croatia as there is overwhelming evidence of chain-refoulement and degrading treatment often amounting to tortute.

      Presenting the evidence

      Malin Björk, whose fact-finding trip to Slovenia, Croatia and Bosnia was facilitated by Are You Syrious and Infokolpa, then handed over the Black Book of Pushbacks to Minister Hojs, a dossier of cases recorded by the Border Violence Monitoring Network which collates pushback violations from across the Balkans since 2017. The book has a concerningly large section on Slovenian chain pushbacks, sharing the voices of 1266 people documented by BVMN who had either been chain pushed back (via Croatia) to Bosnia-Herzegovina or Serbia. The cases speak of systemic gatekeeping of asylum, misuse of translation, the registering of minors as adults, and fast-tracked returns to Croatian police who would then carry out brutal pushbacks. All point to a high level of complicity by the Slovenian authorities in the brutalisation of people-on-the-move, a fact reinforced by the April ruling of the Slovenian Supreme Court.

      Yet this first hand evidence is in reality just the tip of the iceberg, and a recent open letter on the matter revealed how according to officially available data, over 27,000 returns of potential asylum seekers were carried out by Slovenian authorities in the recent years, resulting in chain refoulement via Croatia to non-EU countries such as Bosnia-Herzegovina.

      “I expect you as a responsible Minister, not only for your country, but for the EU Presidency to take part of this document and tell us what you will do to stop the illegality, impunity and the brutality.”

      More weak denials

      Interior Minister Hojs doubled down on his stance that Slovenia was managing its borders according to the Rule of Law, even despite his own national court ruling the complete opposite. In an unsurprising move, reminiscent of many Interior Ministers across the EU, Hojs levied accusations of fake news and dismissed the Black Book set before him as a fabrication. Referring to his short attempt to actually look at the evidence presented in the book Hojs stated: “How many lies can be concentrated on one half page, I immediately closed the book and did not touch it again”. With the Minister unwilling to leaf through the 244 pages dedicated to crimes carried out by Slovenia, the network welcome him to view the visual reconstruction of a pushback published last year which vividly captured the experience of those denied asylum access in Slovenia and then brutalised while being collectively expelled from Croatia.

      “I have read the Black Book already in parliament and have seen what they write about me and the Slovenian police. All lies.”

      – Minister Hojs Speaking to Slovenian TV

      The fact is that Minister Hojs is personally not mentioned in the Black Book, though his actions are documented on countless pages, implies that someone is indeed lying. Court judgements, the testimony of thousands of pushback victims, and hard video evidence all highlight the fragility of the Slovenian government’s “fake news” line. While already deeply concerning at a national level, the fact that this administration is also spearheading the EU Presidency shows the extent to which perpetrators of pushbacks have been enabled and empowered at the highest level in Brussels. As a recent webinar event hosted by InfoKolpa and BVMN asked: Can a country responsible for mass violations of Human Rights be an honest broker in the preparations of the New Pact on Migration and Asylum? Until the ruling by the Supreme Court is implemented and people-on-the-move have their mandated right to request asylum in Slovenia, this question will continue to be answered firmly with a “no”.

      Today, our MEPs talked to @aleshojs 🇸🇮 Minister of Home Affairs about the thousands of men, women and children who have been denied over the past years the right to seek asylum in Slovenia, and forcefully handed over to Croatian. @Border_Violence #StopPushbacks pic.twitter.com/XvNLvoCLhY

      — The Left in the European Parliament (@Left_EU) September 2, 2021

      MEP statement

      “I was in Velika Kladusa in Bosnia, I was astonished to meet many migrants and refugees that had been to Slovenia, but they had been told that the right to seek asylum did not exist in you country. One of the persons that I met there was from Cameroon and had escaped political persecution. Once he thought he was in safety in Slovenia he called the police himself to ask to be able to claim asylum. Instead he was as so many others, as thousand of others, handed over to the Croatian police who brutalised him and sent him back to Bosnia.

      This case is a little bit special, compared to the many thousands of others, because on 9th April this year the Slovenian Supreme Court itself ruled that Slovenian police had violated the principle of non-refoulement, the prohibition of collective expulsion and denied the him the right to seek international protection.

      You (Minister Hojs) have had meetings with Commissioner Johansson and you have said you will stand up for the right to seek asylum for asylum seekers. Now your own court has found that you fail in this case. So my questions are: Will you stand by your words and provide a humanitarian visa for this person so that he can come back to Slovenia to apply for asylum as he was supposed to have been granted two years ago? And the second is more structural of course, how will you ensure that people have the right to apply for asylum in Slovenia, that they are not brutally pushed back to Croatian police, who are then illegally pushing them back to Bosnia in a kind of chain pushback situation which is a shame, a shame, at European borders?”

      – Malin Björk MEP

      The case referred to is part of strategic litigation efforts led by network member InfoKolpa, which resulted in a landmark judgement issued on 16 July 2020 by the Slovenian Administrative Court. The findings prove that the Slovenian police force in August 2019 carried out an illegal collective expulsion of a member of a persecuted English-speaking minority from Cameroon who wanted to apply for asylum in the country. The verdict was confirmed on 9th April 2021 by the Slovenian Supreme Court, which ruled the following: the Slovenian police violated the principle of non-refoulement, the prohibition of collective expulsions and denied the asylum seeker access to the right to international protection. The state was ordered to ensure that the plaintiff is allowed to re-enter the country and ask for international protection, but no effort has been made by the authorities to respect the ruling of the court. The case is thus another confirmation of the Slovenian misconduct that persistently undermines the foundations of the rule of law, specifically international refugee law and international human rights law.

      We fear for Slovenia.

      https://www.borderviolence.eu/meps-slam-slovenian-presidency-for-their-role-in-chain-pushbacks

    • Briefly reviewing the topic of pushbacks at European borders, it is important to report on the case of a young refugee from Somalia who was prevented from seeking asylum in Austria and was expulsed, or more precisely, pushed back to Slovenia, contrary to international and European law. His case will soon be reviewed at the Provincial Administrative Court of Styria (https://www.index.hr/vijesti/clanak/migrant-tuzio-austriju-slucaj-bi-mogao-imati-posljedice-i-za-hrvatsku-policiju/2302310.aspx), and if he wins the case, it will be the second verdict that indicates systematic and sometimes chained pushbacks of refugees through Austria, Slovenia, and thus Croatia all the way to Bosnia and Herzegovina.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli, du 16.09.2021

    • Violenze e respingimenti: la “stretta” della Slovenia sui migranti. Con l’aiuto dell’Italia

      Solo a settembre oltre 100 persone in transito sono state respinte a catena in Bosnia ed Erzegovina. Molte di loro sono state fermate a pochi chilometri dal confine italiano. I pattugliamenti misti della polizia italiana e slovena potrebbero spiegare l’aumento delle persone rintracciate. La denuncia del Border violence monitoring network

      Otto casi di respingimenti a catena dalla Slovenia alla Bosnia ed Erzegovina nel mese di settembre 2021. Più di cento persone coinvolte, in prevalenza cittadini afghani e pakistani, che denunciano violenze da parte della polizia slovena. Molte di loro (almeno 34) sono state fermate a “un passo” dal confine italiano: la “stretta” del governo di Lubiana sul controllo del territorio, in collaborazione con la polizia italiana, sembra dare i primi risultati.

      La denuncia arriva dalla rete Border violence monitoring network (Bvmn) che monitora il rispetto dei diritti delle persone in transito nei Paesi balcanici: “Non si hanno testimonianze dirette di poliziotti italiani coinvolti ma si presume che l’aumento nella sorveglianza del territorio e l’alto numero di persone arrestate nel nord della Slovenia sia una conseguenza dell’accordo tra Roma e Lubiana” spiega Simon Campbell, coordinatore delle attività della rete. Il ruolo dell’Italia resta così di primo piano nonostante le riammissioni al confine siano formalmente interrotte dal gennaio 2021.

      Nel report di Bvmn di settembre 2021 vengono ricostruite dettagliatamente numerose operazioni di respingimento che “partono” dal territorio sloveno. Intorno alle sette e trenta di sera del 7 settembre 2021 un gruppo di quattro cittadini afghani, tra cui un minore, viene fermato vicino alla città di Rodik, nel Nord-Ovest della Slovenia a circa cinque chilometri dal confine con l’Italia. Il gruppo di persone in transito viene bloccato da due agenti della polizia di frontiera slovena e trasferito in un centro per richiedenti asilo. Ma è solo un’illusione. Quarantotto ore dopo, il 9 settembre verso le 17, i quattro si ritroveranno a Gradina, nel Nord della Bosnia ed Erzegovina: nonostante abbiano espresso più volte la volontà di richiedere asilo le forze di polizia slovena le hanno consegnate a quelle croate che hanno provveduto a portarle nuovamente al di fuori dell’Ue. Una decina di giorni dopo, il 19 settembre, un gruppo di otto persone, di età compresa tra i 16 e i 21 anni, riesce a raggiungere la zona confinaria tra Slovenia e Italia ma durante l’attraversamento dell’autostrada A1, all’uscita di una zona boscosa, interviene la polizia. All’appello “mancano” due persone che camminavano più avanti e sono riuscite a raggiungere Trieste: le guardie di frontiera lo sanno. L’intervistato, un cittadino afghano di 21 anni, sospetta che “una sorta di videocamera con sensori li aveva ha individuati mentre camminavano nella foresta”. O forse uno dei 55 droni acquistati dal ministro dell’Interno sloveno per controllare il territorio di confine. A quel punto le forze speciali slovene chiedono rinforzi per rintracciare i “fuggitivi” e nel frattempo sequestrano scarpe, telefoni cellulari, power bank e soldi ai membri del gruppo identificati che dopo circa mezz’ora sono costretti a entrare nel retro di un furgone. “Non c’era ossigeno perché era sovraffollato e la polizia ha acceso l’aria condizionata a temperature elevate. Due persone sono svenute durante il viaggio” spiega il 21enne. Verso le 12 la polizia croata prende il controllo del furgone: il gruppo resta prigioniero nel veicolo, con le porte chiuse e senza cibo e acqua, per il resto della giornata. Alle due del mattino verranno rilasciati vicino a Bihać, nel cantone bosniaco di Una Sana.

      Sono solo due esempi delle numerose testimonianze raccolte dal Border violence. I numeri dei respingimenti a catena sono in forte aumento: da gennaio a agosto 2021 in totale erano state 143 le persone coinvolte, solo nel mese di settembre 104. Un dato importante che coinvolge anche l’Italia. Le operazioni di riammissione dall’Italia alla Slovenia sono formalmente interrotte -anche se la rete segnala due casi, uno a marzo e uno a maggio, di persone che nonostante avessero già raggiunto il territorio italiano sono state respinte a catena fino in Bosnia- ma il governo italiano fornisce supporto tecnico e operativo al governo sloveno per il controllo del territorio grazie a un’intesa di polizia tra Roma e Lubiana di cui non si conoscono i contenuti.

      Sono ripresi infatti nel mese di luglio 2021 i pattugliamenti misti al confine nelle zone di Gorizia e Trieste. “Al momento dobbiamo approfondire l’effettivo funzionamento dell’accordo: non abbiamo testimonianze dirette di poliziotti italiani coinvolti -continua Campbell-. Presumiamo però che l’alto livello di sorveglianza del territorio e il numero di persone che vengono catturate in quella zona dimostra che l’intesa sui pattugliamenti assume un ruolo importante nei respingimenti a catena verso la Bosnia”. Paese in cui la “malagestione” del fenomeno migratorio da parte del governo di Sarajevo si traduce in una sistematica violazione dei diritti delle persone in transito e in cui le forze di polizia sotto accusa del Consiglio d’Europa per i metodi violenti che utilizza. Elementi che il Viminale non può considerare solo come “collaterali” delle politiche con cui tenta di esternalizzare i confini.

      La particolarità dei respingimenti da parte delle autorità slovene è che sono realizzati alla luce del sole. “La caratteristica di queste operazioni consiste nel fatto che i migranti vengono consegnati ‘ufficialmente’ alle autorità croate dagli ufficiali sloveni ai valichi di frontiera sia stradali che ferroviari -spiegano gli attivisti-. Prendendo come esempio la Croazia la maggior parte dei gruppi vengono allontanati da agenti che eseguono le operazioni con maschere, in zone di confine remote”. In Slovenia, invece, spesso vengono rilasciate tracce di documenti firmati per giustificare l’attività di riammissione. “Nonostante questa procedura sia la Corte amministrativa che la Corte suprema slovena hanno ritenuto che queste pratiche violano la legge sull’asilo perché espongono le persone al rischio di tortura in Croazia”.

      Una violenza denunciata, a inizio ottobre 2021, da un’importate inchiesta giornalistica di cui abbiamo parlato anche su Altreconomia. I pushaback sloveni, a differenza di quelli “diretti” che si verificano in Croazia e in Bosnia ed Erzegovina, sono più elaborati perché “richiedono più passaggi e quindi possono durare più giorni”. “Siamo rimasti tre giorni in prigione. Non abbiamo potuto contattare nessun avvocato, non ci hanno fornito un traduttore. Ci hanno dato solo una bottiglia di acqua al giorno e del pane” racconta uno dei cittadini afghani intervistati. Oltre al cattivo trattamento in detenzione, diverse testimonianze parlano di “violenze e maltrattamenti anche all’interno delle stazioni di polizia slovene” e anche al di fuori, con perquisizioni violente: in una testimonianza raccolta dalla Ong No name kitchen, un cittadino afghano ha denunciato una “perquisizione intensiva dei genitali”. I maggiori controlli sul territorio sloveno, possibili anche grazie alla polizia italiana, rischiano così di far ricadere le persone in transito in una spirale di violenza e negazione dei diritti fondamentali.

      https://altreconomia.it/violenze-e-respingimenti-la-stretta-della-slovenia-sui-migranti-con-lai

    • “They were told by the officers that they would be taken to Serbia.... at 12am they were dropped at the Bosnia-Croatia border, near the town of Velika Kladuša”

      Date and time: September 24, 2021 00:00
      Location: Velika Kladuša, Bosnia and Herzegovina
      Coordinates: 45.1778695699, 16.025619131638
      Pushback from: Croatia, Slovenia
      Pushback to: Bosnia, Croatia
      Demographics: 11 person(s), age: 17-22 , from: Afghanistan, Pakistan
      Minors involved? No
      Violence used: kicking, insulting, theft of personal belongings
      Police involved: 2 Slovenian officers wearing blue uniforms, 2 Croatian officers wearing light blue uniforms, 2 police vans
      Taken to a police station?: yes
      Treatment at police station or other place of detention: detention, personal information taken, papers signed, denial of food/water, forced to pay fee
      Was the intention to ask for asylum expressed?: Yes
      Reported by: No Name Kitchen

      Original Report

      On 20th September 2021, 6 Afghan males between the ages of 17 and 22 attempted to cross the border from Slovenia into Italy near the city of Trieste. They had been traveling for 3 days from Serbia before reaching this point. They walked for 4 hours to the border with another group, but the weather was cold and raining so they decided to try taking a taxi instead. As they were hidden in the taxi they did not have enough space for their bags, and so during this ride they had no water or food.

      The two groups set off in two different taxis. The first made it across the border, but as the second one was approaching it after a 40-minute journey, a police car began chasing them. The driver of the taxi stopped on a small bridge and escaped on foot, but the men in the car were arrested by two Slovenian police officers. The officers have been described as one young man and one old man, both wearing blue short-sleeved tops. The men were then taken to a police station near the Italian border. Here they spent 1 night. The respondents remarked that they were treated well, that the police cooperated and did not try to scare them, and that they were given food, water, and blankets. However, it was cold, and a few of the group became ill. The police tried to interview them about their attempt across the border, but after receiving no response told them to rest and take their food.

      On the morning of 21 September, the group was all given a COVID test and taken to a quarantine facility. Here they spent 3 nights. Again, the respondent stated that they were treated well. They were allowed to use their mobile phones for 2 hours per day and were given good quality food and medical care from a nurse/doctor. The group stated that they intended to claim asylum except for one that was going to Germany because he had a brother there. They also filled out a form stating that they faced threat in Afghanistan. Communication was initially made in English, but a Pashtu-speaking interpreter from Pakistan was provided for the interview. One of the group, the 6th member, was allowed to stay in Slovenia as he was 17.

      On the morning of 24 September the group of 5, all Afghan males between the age of 18 and 22, were given all of their belongings and driven to a small checkpoint on the Croatian border. The checkpoint was described as a two-sided road with a container on each side. Here they were handed over to two Croatian officers, which the Slovenian officers spoke with. The Croatian officers have been described as one woman around 40-45 years old and one man around 50, with both wearing light blue short-sleeved shirts consistent with the uniform of the Croatian Granicna Policija (border police), and one wearing a jacket. Here the respondents remarked that the good treatment ended and that the Croatian officers began acting “insane”. They were driven to a police station near the Croatia-Slovenia border. Here their sim cards were all taken, meaning the group could not access their phones or location services anymore. In the station, there was also a group of 7 Pakistani men. Initially, the two groups were held in separate rooms, but when another detainee arrived at the station all 11 men were put in the same room. The respondents described the room as 2x2m, designed for 1 person, and smelling very bad.

      The two groups were kept in these conditions from 10 am-7 pm, with no food or water. They asked for these repeatedly and were eventually given something to eat after paying with their own money. One of the group of 5 was kicked twice for no apparent reason. The group stated their intention to claim asylum, and again filled out a form stating that they faced threat in Afghanistan. In response, the woman officer asked: “why did you leave Afghanistan? If there was war you should fight not leave”. The group remarked that they refused to engage, stating that “she doesn’t know politics, doesn’t know when someone should stay or leave, there is different reasons”.

      At around 8 pm all 11 men were given their belongings back, minus their sim cards. As the belongings were jumbled and all given at once, some things were lost or potentially stolen. They were then ordered to get in a van which was driven by the same two officers. The group of 5 asked to be returned to Serbia as they had contacts there and had spent time there. They also had Serbian refugee camp ID cards. They were told by the officers that they would be taken to Serbia. The officers then began driving slowly, stopping often and parking to pass the time. The groups asked for something to drink and gave money in return for cola and water. At 12am they were dropped at the Bosnia-Croatia border, near the town of Velika Kladuša.

      The group walked into Velika Kladuša. They spent all night outside with no blankets, sleeping bags, or comfortable places to sleep. The weather was freezing. They tried to enter a restaurant at 7am but were not allowed in. After 2 nights in the cold weather, the group of 5 decided to return to Serbia. The return cost between €500-600. They crossed the border into Serbia at a bridge, where the group remarked that there was no police in sight.

      https://www.borderviolence.eu/violence-reports/september-24-2021-0000-velika-kladusa-bosnia-and-herzegovina

    • Voir aussi le "report of the Council of Europe Committee for the Prevention of Torture on the situation in Croatia"

      The European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) has published today the report on its ad hoc visit to Croatia from 10 to 14 August 2020. The report is made public pursuant to Rule 39 §3 (1) of the Rules of Procedure (2) of the CPT following written statements made by a senior Croatian official pertaining to the content of the report which were placed into the public domain. The Committee deemed such statements as a misrepresentation of the contents of the report, the professional integrity and modus operandi of the members of the CPT’s delegation. Consequently, the Committee decided to publish the report of the visit in full.

      In a report on Croatia published today, the CPT urges the Croatian authorities to take determined action to stop migrants being ill-treated by police officers and to ensure that cases of alleged ill-treatment are investigated effectively.

      The Committee carried out a rapid reaction visit to Croatia from 10 to 14 August 2020, and in particular along the border area to Bosnia and Herzegovina (BiH), to examine the treatment and safeguards afforded to migrants deprived of their liberty by the Croatian police. The CPT’s delegation also looked into the procedures applied to migrants in the context of their removal from Croatia as well as the effectiveness of oversight and accountability mechanisms in cases of alleged police misconduct during such operations. A visit to the Ježevo Reception Centre for Foreigners was also carried out.

      The report highlights that, for the first time since the CPT started visiting Croatia in 1998, there were manifest difficulties of cooperation. The CPT’s delegation was provided with incomplete information about places where migrants may be deprived of their liberty and it was obstructed by police officers in accessing documentation necessary for the delegation to carry out the Committee’s mandate.

      In addition to visiting police stations in Croatia, the CPT’s delegation also carried out many interviews across the Croatian border in the Una-Sana Canton of BiH, where it received numerous credible and concordant allegations of physical ill-treatment of migrants by Croatian police officers (notably members of the intervention police). The alleged ill-treatment consisted of slaps, kicks, blows with truncheons and other hard objects (e.g. butts/barrels of firearms, wooden sticks or tree branches) to various parts of the body. The alleged ill-treatment had been purportedly inflicted either at the time of the migrants’ “interception” and de facto deprivation of liberty inside Croatian territory (ranging from several to fifty kilometres or more from the border) and/or at the moment of their push-back across the border with BiH.

      In a significant number of cases, the persons interviewed displayed recent injuries on their bodies which were assessed by the delegation’s forensic medical doctors as being compatible with their allegations of having been ill-treated by Croatian police officers (by way of example, reference is made to the characteristic “tram-line” haematomas to the back of the body, highly consistent with infliction of blows from a truncheon or stick).

      The report also documents several accounts of migrants being subjected to other forms of severe ill-treatment by Croatian police officers such as migrants being forced to march through the forest to the border barefoot and being thrown into the Korana river which separates Croatia from BiH with their hands still zip-locked. Some migrants also alleged being pushed back into BiH wearing only their underwear and, in some cases, even naked. A number of persons also stated that when they had been apprehended and were lying face down on the ground certain Croatian police officers had discharged their weapons into the ground close to them.

      In acknowledging the significant challenges faced by the Croatian authorities in dealing with the large numbers of migrants entering the country, the CPT stresses the need for a concerted European approach. Nevertheless, despite these challenges, Croatia must meet its human rights obligations and treat migrants who enter the country through the border in a humane and dignified manner.

      The findings of the CPT’s delegation also show clearly that there are no effective accountability mechanisms in place to identify the perpetrators of alleged acts of ill-treatment. There is an absence of specific guidelines from the Croatian Police Directorate on documenting diversion operations and no independent police complaints body to undertake effective investigations into such alleged acts.

      As regards the establishment of an “independent border monitoring mechanism” by the Croatian authorities, the CPT sets out its minimum criteria for such mechanism to be effective and independent.

      In conclusion, nonetheless the CPT wishes to pursue a constructive dialogue and meaningful cooperation with the Croatian authorities, grounded on a mature acknowledgment, including at the highest political levels, of the gravity of the practice of ill-treatment of migrants by Croatian police officers and a commitment for such ill-treatment to cease.

      https://www.coe.int/en/web/cpt/-/council-of-europe-anti-torture-committee-publishes-report-on-its-2020-ad-hoc-vi

      Pour télécharger le rapport :
      https://rm.coe.int/1680a4c199

      #CPT #rapport

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      Commentaire de Inicijativa Dobrodosli (mailing-list du 08.12.2021) :

      Jerko Bakotin writes for Novosti (https://www.portalnovosti.com/odbor-vijeca-europe-hrvatska-policija-sustavno-zlostavlja-migrante-i-) that this report is “perhaps the strongest evidence publicly available so far in support of previously hard-to-dispute facts. First, that Croatian police massively and illegally denies refugees and migrants the right to asylum and expels them from the depths of the territory, that is, conducts pushbacks. Second, that these pushbacks are not officially registered. Third, the pushbacks are done with knowledge, and certainly on the orders of superiors.” Civil society organizations point out (https://hr.n1info.com/vijesti/rh-sustavno-krsi-prava-izbjeglica-koristeci-metode-mucenja-a-zrtve-su-i-d) that the Croatian government is systematically working to cover up these practices, and there will be no change until all those who are responsible are removed and responsibility is taken. Unfortunately, it is likely that the Croatian political leadership will instead decide to shift the blame to refugees and declare international conspiracies against Croatia (https://www.telegram.hr/politika-kriminal/jednostavno-pitanje-za-bozinovica-i-milanovica-sudjeluje-li-i-vijece-europe). As a reaction to the published report, Amnesty International points out (https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/12/human-rights-body-has-condemned-croatian-authorities-for-border-violence) that due to the European Commission’s continued disregard for Croatia’s disrespect for European law, and their continued support in resources, it is really important to ask how much the Commission is complicit in human rights violations at the borders.

    • Another important report (https://welcome.cms.hr/wp-content/uploads/2021/12/Polugodisnje-izvjesce-nezavisnog-mehanizma-nadzora-postupanja-policijski) came out on Friday - in a working version that was later withdrawn from a slightly surprising address where it was published - on the website of the Croatian Institute of Public Health. It is the report of the Croatian "independent mechanism for monitoring the conduct of police officers of the Ministry of the Interior in the field of illegal migration and international protection”. Despite the tepid analysis of police treatment - which can be understood given the connection of members of the mechanism with the governing structures, as well as a very problematic proposal for further racial profiling and biometric monitoring of refugees using digital technologies, the report confirmed the existence of pushbacks in Croatia: “through surveillance, the mechanism found that the police carried out illegal pushbacks and did not record returns allowed under Article 13 of the Schengen Borders Code.” We look forward to the publication of the final version of the report.

      –-> via Inicijativa Dobrodosli (mailing-list du 08.12.2021)

  • #Doors_Wide_Shut – Quarterly report on push-backs on the Western Balkan Route

    As part of the #Protecting_Rights_at_Borders initiative funded by the European Programme for Integration and Migration (EPIM), the second quarterly report on unlawful push-backs carried out by authorities in Greece, North Macedonia, Serbia, Bosnia-Herzegovina, Hungary, and Italy was published: https://helsinki.hu/en/wp-content/uploads/sites/2/2021/07/PRAB-Report-April-to-June-2021.pdf

    A key finding is that the informal cooperation between states has prevented thousands of women, men and children from seeking protection in Europe this year, in often extremely violent and humiliating ways. Rights violations at borders are not an isolated issue. There is an overall trend, a so–called race to the bottom, with regards to respect for the fundamental rights of migrants, asylum–seekers and refugees. While governments deliberately do not respect and often directly violate migrants’, refugees’, and asylum seekers’ rights under human rights law, humanitarian organizations are often prevented from providing assistance in line with their humanitarian mandates.

    Country chapters were written by Associazione per gli Studi Giuridici sull’Immigrazione (ASGI), Diaconia Valdese (DV) and Danish Refugee Council (DRC) regarding Italy; the Hungarian Helsinki Committee regarding Hungary; DRC BiH for Bosnia-Herzegovina; Humanitarian Center for Integration and Tolerance (HCIT) regarding Serbia; Macedonian Young Lawyers Association (MYLA) regarding North-Macedonia, and the Greek Council for Refugees (GCR) and DRC Greece regarding Greece.

    The previous quarterly report is also available here: https://helsinki.hu/en/wp-content/uploads/sites/2/2021/05/prab-report-january-may-2021-_final_10052021.pdf

    https://helsinki.hu/en/doors-wide-shut-quarterly-report-on-push-backs-on-the-western-balkan-route

    Dans le rapport on trouve une carte avec le nombre de refoulements entre janvier et juin 2021 :

    #push-backs #refoulements #Balkans #route_des_Balkans #asile #migrations #réfugiés #frontières #Grèce #Macédoine_du_Nord #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Hongrie #Italie
    #rapport

  • New Faces, Less Water, and a Changing Economy in a Growing City. A Case Study of Refugees in Towns

    This report explores how Syrian refugees have transformed the city of Irbid as the latest arrivals in a long history of forced migration to the city that has included Palestinians, Iraqis, Sudanese, and Somalis. We chose #Irbid for three reasons: first, while Jordan’s camps and capital city, Amman, are heavily represented in refugee research, the Middle East’s other medium-sized cities like Irbid—that house the majority of the region’s refugees—are underrepresented. Second, in addition to hosting refugees, Irbid is being transformed by major social, economic, and demographic changes similar to other urban areas around the world, providing a valuable case study for understanding refugee integration more broadly. Third, the authors have a deep and broad set of connections in Irbid that gave access to a wide range of local perspectives.

    These trends include rapid depletion of regional water resources, increased urbanization and its associated social changes, and shifting job opportunities for refugees, Jordanians, and other migrants as Jordan modernizes and globalizes its economy. We argue that the future of life in Irbid, and its ability to host new arrivals, will depend on how Jordanians and Syrians alike adapt to a new sedentary, urbanized lifestyle; how economically equitable and accessible cities can be to new arrivals in a globalizing, developing economy; and how the region can adapt to severe water scarcity. Many of these challenges can be managed with effective urban planning, but there has been a shortage of coordination between humanitarian, municipal, and development actors in Irbid.

    Throughout the report, we unpack these complex forces that are transforming the city and lives of its residents, going into detail about how refugees, Jordanians, and other migrants experience and are transforming Irbid’s housing stock, society and culture, water and wastewater systems, education system, healthcare system, security and public safety, transportation system, international humanitarian space, and economy. We share the voices of average refugees and Jordanians themselves, rather than relying on top-down views from government and humanitarian agencies’ perspectives. Finally, we build on our understanding of refugee integration in urban areas by linking individual experiences, neighborhood- and city-level changes, and transnational trends.

    https://www.refugeesintowns.org/all-reports/irbid

    Pour télécharger le rapport:
    https://www.refugeesintowns.org/s/RIT-Report-Irbid.pdf

    #réfugiés #réfugiés_urbains #urban_refugees #réfugiés_syriens #Jordanie #villes #urbanisme #urban_matter #urbanisation #eau #économie #travail #marché_du_travail #pénurie_d'eau #aménagement_urbain #ressources_pédagogiques #rapport

  • Smoking guns. How European arms exports are forcing millions from their homes

    The #nexus between the arms trade and forced displacement is rarely explored and the role of European arms trade policies that facilitate gross human rights violations in third countries is often absent from displacement and migration studies. This report joins the dots between Europe’s arms trade and forced displacement and migration.

    Key findings

    - Arms and military equipment manufactured and licensed in Europe and sold to third countries provokes forced displacement and migration. This arms trade is motivated by how highly lucrative the industry is and current control and monitoring mechanisms facilitate rather than curtail problematic licensing and exportation.

    – The arms trade is political and is driven by profit but is under-regulated. Although other sectors, such as food and agriculture, do not undermine the fundamental right to life and other human rights in the same way that the arms trade does, they are far more stringently regulated.

    - It is possible to methodically trace arms, military equipment and technology, from the point of origin and export to where these were eventually used, and document their devastating impact on the local population. The report confirms beyond any reasonable doubt that European arms are directly used not to defend populations or to enhance local or regional security as is often claimed, but to destabilise entire countries and regions.

    - The arms industry is involved in clear violations of non-transfer clauses and end user agreements (EUAs) despite a supposedly robust system of controls. The evidence shows that once arms are traded, and although they may be traced, it is virtually impossible to control how they may eventually be used. Furthermore, although importing countries were known to have breached EUAs, EU member states continued to sell them arms and military equipment.

    - Regardless of whether arms were exported to official state security forces or were eventually used by non-state armed actors, or whether EUAs and other control mechanisms were respected, the result was the same – European arms were used in military operations that led to destabilisation and resulting forced displacement and migration. The destabilisation, facilitated by arms supplied by Europe, then contributed to Europe hugely expanding its border security apparatus to respond to the apparent threat posed by refugees attempting to arrive and seek asylum.

    - European countries are among the top exporters of lethal arms equipment worldwide, comprising approximately 26% of global arms exports since 2015. The top five European arms exporters are France, Germany, Italy, Spain and the UK – together accounting for 22% of global arms exports in the 2016–2020 period.

    - Arms exports from Bulgaria, Croatia and Romania have soared in recent years, a large proportion of which is exported to West Asian countries. For example, before 2012, Croatia exported ammunition worth less than €1 million a year, but with the start of the Syrian war this surged every year to reach €82 million in 2016. The European Parliament called on Bulgaria and Romania to stop arms exports to Saudi Arabia and the US (if there was a risk that these arms may be diverted), so far to no avail.

    – In Syria an estimated 13 million people need humanitarian assistance and more than half of the population remains displaced from their homes – including 6.6 million refugees living in neighbouring countries, such as Jordan and Lebanon, who subsequently attempt to flee to Europe in a reverse movement to the arms that displaced them. Another 6.7 million are internally displaced persons (IDPs) inside Syria.

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    Five case studies document that:

    Italian T-129 ATAK helicopter components were exported to Turkey and used in 2018 and 2019 in two attacks in the district of Afrin in Northern Syria as part of Operation Olive Branch and in Operation Peace Spring on the Turkish–Syrian border. According to UN figures, 98,000 people were displaced during the Afrin offensive between January and March 2018, while 180,000, of whom 80,000 were children, were displaced, in October 2019 as a result of Operation Peace Spring.

    Bulgaria exported missile tubes and rockets to Saudi Arabia and the US, which eventually ended up in the hands of IS fighters in Iraq. The equipment was diverted and used in Ramadi and the surrounding region, where the International Organisation for Migration reported that from April 2015, following the outbreak of the Ramadi crisis, over half a million people were displaced from Anbar province, of which Ramadi is the capital city, while 85,470 were displaced specifically from Ramadi City between November 2015 and February 2016. Around 80% of all housing in Ramadi was severely damaged after the offensive. In 2017 another missile tube originating in Bulgaria was found to have been used by IS forces in the town of Bartella, located to the east of Mosul. At least 200,000 people from minority groups were displaced from the greater Mosul area between 2014 and January 2017. By July 2019, over two years after military operations had ended in Mosul, there were still over 300,000 people displaced from the city.

    British, French, and German components and production capacity, including missiles, missile batteries, and a bomb rack, were exported to Turkey, where they were mounted on Turkish-made drones and exported to Azerbaijan. These same drones, loaded with European-manufactured arms components, were used in the 44-day conflict in Naghorno- Karabakh, which provoked the forced displacement of half of the region’s Armenian population – approximately 90,000 people.

    Between 2012 and 2015 Bulgaria exported assault rifles, large-calibre artillery systems, light machine guns, hand-held under-barrel and mounted grenade launchers to the Democratic Republic of Congo’s (DRC) national police and military. The conflict in DRC is one of the world’s longest, yet Europe continues to supply arms that are used to perpetrate gross human rights violations. In 2017, Serbia exported 920 assault rifles and 114 light machine guns that were originally manufactured in Bulgaria. That same year, 2,166,000 people were forcibly displaced, making it one of the worst since the conflict began. Specifically, Bulgarian weapons were in use in North Kivu in 2017 coinciding with the forced displacement of 523,000 people.

    At least four Italian Bigliani-class patrol boats were donated to Libya and used by its coastguard to forcibly pull back and detain migrants who were fleeing its shores. In 2019, the Libyan coastguard mounted a machine gun on at least one of these boats and used it in the internal conflict against the Libyan National Army. Many of those fleeing Libya had most likely already fled other conflicts in other African and West Asian countries that may have purchased or were in receipt of European arms, so that at each step along their journey from displacement to migration, the European arms trade is making massive profits by firstly displacing them, and then later deterring and pushing them back.

    The arms companies we identified in these case studies include: Airbus (Franco-German), ARSENAL (Bulgaria), BAE Systems (UK), Baykar Makina (Turkey), EDO MBM (UK), Intermarine (Italy), Kintex (Bulgaria), Leonardo (Italy), Roketsan (Turkey), SB Aerospatiale (France), TDW (Germany), Turkish Aerospace Industry (Turkey), and Vazovski Mashinostroitelni Zavodi ЕAD (Bulgaria).

    https://www.tni.org/en/publication/smoking-guns
    #rapport #tni
    #armes #commerce_d'armes #migrations #asile #réfugiés #Europe #armée #militaire #industrie_de_l'armement #droits_humains #droits_fondamentaux #France #Allemagne #Italie #UK #Angleterre #Espagne #Bulgarie #Croatie #Roumanie #Arabie_Saoudite #Syrie #T-129_ATAK #Turquie #Operation_Olive_Branch #Operation_Peace_Spring #Irak #Ramadi #Bartella #Azerbaïjan #arméniens #Congo #RDC #République_démocratique_du_Congo #Serbie #Kivu #Nord_Kivu #Bigliani #Libye #gardes-côtes_libyiens #complexe_militaro-industriel
    #Airbus #ARSENAL #BAE_Systems #Baykar_Makina #EDO_MBM #Intermarine #Kintex #Leonardo #Roketsan #SB_Aerospatiale #TDW #Turkish_Aerospace_Industry #Vazovski_Mashinostroitelni_Zavodi_ЕAD

  • Sexual violence used as weapon of war in Ethiopia’s Tigray, Amnesty finds

    Ethiopian and Eritrean troops have raped hundreds of women and girls during the Tigray war, subjecting some to sexual slavery and mutilation, Amnesty International said in a report Wednesday.

    Drawing from interviews with 63 survivors, the report sheds new light on a scourge already being investigated by Ethiopian law enforcement officials, with at least three soldiers convicted and 25 others charged.

    Some survivors said they had been gang-raped while held captive for weeks on end. Others described being raped in front of their family members.

    And some reported having objects including nails and gravel inserted into their vaginas, “causing lasting and possibly irreparable damage”, Amnesty said.

    “It’s clear that rape and sexual violence have been used as a weapon of war to inflict lasting physical and psychological damage on women and girls in Tigray,” said Amnesty’s secretary general Agnes Callamard.

    “Hundreds have been subjected to brutal treatment aimed at degrading and dehumanizing them.

    “The severity and scale of the sexual crimes committed are particularly shocking, amounting to war crimes and possible crimes against humanity.”

    ‘All of us were raped’

    Northern Ethiopia has been wracked by violence since November after Prime Minister Abiy Ahmed, the 2019 Nobel Peace Prize winner, sent troops into Tigray to topple its regional ruling party, the Tigray People’s Liberation Front (TPLF).

    He said the move came in response to TPLF attacks on federal army camps.

    As the conflict has deepened, the humanitarian toll has spiked, with aid workers struggling to reach cut-off populations and 400,000 people facing famine-like conditions in Tigray, according to the UN.

    Alleged perpetrators of rape include government soldiers, troops from neighbouring Eritrea – which has backed up Abiy – as well as security forces and militia fighters from Ethiopia’s Amhara region, Amnesty said.

    More than two dozen survivors told Amnesty they were raped by Eritreans alone, while others said Eritreans and Ethiopians had worked together.

    “They raped us and starved us. There were too many who raped us in rounds,” said one 21-year-old survivor who reported being held for 40 days.

    “We were around 30 women they took.... All of us were raped.”

    Investigations ongoing

    AFP has previously interviewed multiple survivors of gang rape perpetrated by Ethiopian and Eritrean soldiers.

    Amnesty said Wednesday that health facilities in Tigray had “registered 1,288 cases of gender-based violence from February to April 2021”, though doctors note that many survivors do not come forward.

    In February Ethiopia’s women’s minister Filsan Abdullahi Ahmed said rape had “without a doubt” taken place in Tigray. A task force she established has since sent a report to the attorney general’s office.

    On Tuesday, Filsan told AFP it was up to law enforcement officials to determine the scale of the problem and who was responsible.

    “I think they are doing their best... They have to go and really study thoroughly before they identify who committed the crimes.”

    But she added: “I would prefer them moving at a faster pace so I can say justice has been served, and I hope we will see justice being served.”

    In May, the attorney general’s office said three soldiers had been convicted and sentenced for rape and that an additional 25 had been charged with “committing acts of sexual violence and rape”.

    Investigations were continuing, it said.

    https://www.france24.com/en/africa/20210811-sexual-violence-used-as-weapon-of-war-in-ethiopia-s-tigray-amnest
    #Tigré #Ethiopie #guerre #viols #viol_comme_arme_de_guerre #abus_sexuels #violences_sexuelles

    • Ethiopia: Troops and militia rape, abduct women and girls in Tigray conflict – new report

      - Forces aligned to the Ethiopian government subjected hundreds of women and girls to sexual violence
      - Rape and sexual slavery constitute war crimes, and may amount to crimes against humanity

      Women and girls in Tigray were targeted for rape and other sexual violence by fighting forces aligned to the Ethiopian government, Amnesty International said today in a new report into the ongoing Tigray conflict.

      The report, ‘I Don’t Know If They Realized I Was A Person’: Rape and Other Sexual Violence in the Conflict in Tigray, Ethiopia, reveals how women and girls were subjected to sexual violence by members of the Ethiopian National Defense Force (ENDF), the Eritrean Defense Force (EDF), the Amhara Regional Police Special Force (ASF), and Fano, an Amhara militia group.

      Soldiers and militias subjected Tigrayan women and girls to rape, gang rape, sexual slavery, sexual mutilation and other forms of torture, often using ethnic slurs and death threats.

      “It’s clear that rape and sexual violence have been used as a weapon of war to inflict lasting physical and psychological damage on women and girls in Tigray. Hundreds have been subjected to brutal treatment aimed at degrading and dehumanizing them,” said Agnès Callamard, Amnesty International’s Secretary General.

      “The severity and scale of the sexual crimes committed are particularly shocking, amounting to war crimes and possible crimes against humanity. It makes a mockery of the central tenets of humanity. It must stop.

      “The Ethiopian government must take immediate action to stop members of the security forces and allied militia from committing sexual violence, and the African Union should spare no effort to ensure the conflict is tabled at the AU Peace and Security Council.”

      The Ethiopian authorities should also grant access to the African Commission for Human and Peoples’ Rights Commission of Inquiry, and the UN Secretary General should urgently send his Team of Experts on the Rule of Law and Sexual Violence in Conflict to Tigray.

      Amnesty International interviewed 63 survivors of sexual violence, as well as medical professionals. Twenty-eight survivors identified Eritrean forces as the sole perpetrators of rape.
      Widespread sexual violence

      The pattern of acts of sexual violence, with many survivors also witnessing rape of other women, indicates that sexual violence was widespread and intended to terrorize and humiliate the victims and their ethnic group.

      Twelve survivors said soldiers and militia raped them in front of family members, including children. Five were pregnant at the time.

      Letay*, a 20-year-old woman from Baaker, told Amnesty International she was attacked in her home in November 2020 by armed men who spoke Amharic and wore a mixture of military uniforms and civilian clothing.

      She said: “Three men came into the room where I was. It was evening and already dark… I did not scream; they gestured to me not to make any noise or they would kill me. They raped me one after the other… I was four months pregnant; I don’t know if they realized I was pregnant. I don’t know if they realized I was a person.”

      Nigist*, a 35-year-old mother-of-two from Humera said she and four other women were raped by Eritrean soldiers in Sheraro on 21 November 2020.

      She said: “Three of them raped me in front of my child. There was an eight-months pregnant lady with us, they raped her too… They gathered like a hyena that saw something to eat… They raped the women and slaughtered the men.”

      Health facilities in Tigray registered 1,288 cases of gender-based violence from February to April 2021. Adigrat Hospital recorded 376 cases of rape from the beginning of the conflict to 9 June 2021. However, many survivors told Amnesty International they had not visited health facilities, suggesting these figures represent only a small fraction of rapes in the context of the conflict.

      Survivors still suffer significant physical and mental health complications. Many complained of physical trauma such as continued bleeding, back pain, immobility and fistula. Some tested positive for HIV after being raped. Sleep deprivation, anxiety and emotional distress are common among survivors and family members who witnessed the violence.
      Sexual slavery and intention to humiliate

      Twelve survivors said they were held captive for days and often weeks, and repeatedly raped, in most cases by several men. Some were held in military camps, others in houses or grounds in rural areas.

      Tseday*, 17, told Amnesty International that she was abducted by eight Eritrean soldiers in Zebangedena and held captive for two weeks. She said: “They took me to a rural area, in a field. There were many soldiers; I was raped by eight of them… Usually, they went out to guard the area in two shifts. When four of them went out, the rest stayed and raped me.”

      Blen*, a 21-year-old from Bademe, said she was abducted by Eritrean and Ethiopian soldiers on 5 November 2020, and held for 40 days alongside an estimated 30 other women. She said: “They raped us and starved us. They were too many who raped us in rounds. We were around 30 women they took... All of us were raped.”

      Eight women also told how they had been raped by Ethiopian and Eritrean soldiers and associated militia near the border with Sudan, as they sought shelter.

      Two survivors had large nails, gravel, and other types of metal and plastic shrapnel inserted into their vaginas, causing lasting and possibly irreparable damage.

      Soldiers and militia repeatedly sought to humiliate their victims, frequently using ethnic slurs, insults, threats, and degrading comments. Several survivors interviewed by Amnesty International said that the rapists had told them, “This is what you deserve” and “You are disgusting”.
      Lack of support for survivors

      Survivors and witnesses told Amnesty International that they received limited or no psychosocial and medical support since they arrived in the internally displaced persons camps in the town of Shire in Ethiopia, or in refugee camps in Sudan.

      Survivors also suffered because medical facilities were destroyed and restrictions imposed on the movement of people and goods, which hindered access to medical care. Victims and their families said they are short of food, shelter and clothes due to the limited humanitarian aid.

      Reports of sexual violence were mostly hidden from the outside world during the first two months of the conflict that began in November 2020, largely because of access restrictions imposed by the Ethiopian government and the communications blackout.

      “On top of their suffering and trauma, survivors have been left without adequate support. They must be able to access the services they need and are entitled to – including medical treatment, livelihood assistance, mental healthcare and psychosocial support – which are essential aspects of a survivor-centred response,” said Agnès Callamard.

      “We must see all allegations of sexual violence effectively, independently and impartially investigated to ensure survivors receive justice, and an effective reparation program must be established. All parties to the conflict should also ensure unfettered humanitarian access.”

      https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/08/ethiopia-troops-and-militia-rape-abduct-women-and-girls-in-tigray-conflict-

      Pour télécharger le rapport:
      https://www.amnesty.org/download/Documents/AFR2545692021ENGLISH.PDF

      #rapport #Amnesty #Amnesty_International #femmes #filles #esclavage_sexuel #milices #armées #soldats #crimes_de_guerre #crimes_contre_l'humanité

  • RAPPORT NATIONAL 2020 SUR LES CENTRES ET LOCAUX DE RÉTENTION : LA RÉTENTION EN PÉRIODE DE COVID-19

    Dans le rapport 2020, les associations Forum réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, Groupe SOS Solidarités – Assfam, La Cimade, et Solidarité Mayotte mettent en avant les problématiques habituelles rencontrées en rétention et exacerbées par la crise sanitaire. Publié le 6 juillet 2021, le rapport, qui embrasse la situation dans les CRA et LRA de métropole et d’outre-mer, offre deux angles d’approche : national et local.

    Malgré la crise sanitaire et les confinements, les centres de rétention administrative n’ont pas cessé de fonctionner en 2020, témoignant de la volonté de l’État de poursuivre la politique d’éloignement en privilégiant le recours à la rétention, y compris en contexte épidémique et en l’absence d’éloignement possible.

    Dès le 19 mars 2020, dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur, nos associations, constatant l’absence puis l’insuffisance des protocoles sanitaires, ont demandé la fermeture temporaire des centres et locaux de rétention administrative, la suspension des décisions de placement en rétention et la libération des personnes retenues. Par la suite, les juridictions ont été saisies en ce sens.

    Ces demandes n’ont pas été entendues, si bien que des personnes retenues se sont retrouvées exposées au virus, les foyers de contamination se multipliant dans ces lieux de privation de liberté. De plus, des personnes atteintes de pathologies graves, physiques et psychiques, ont continué d’être enfermées, malgré le risque de développer une forme grave de la Covid-19.

    Des placements sans perspective d’éloignement

    En 2019, avec l’allongement de la durée maximale de rétention à 90 jours, les associations faisaient le constat d’un allongement de la durée moyenne d’enfermement, pourtant peu efficace et disproportionné au regard du but poursuivi. En 2020, cette durée moyenne s’est encore allongée, alors même que la fermeture des frontières limitait fortement, voire rendait impossible pour certaines destinations, l’éloignement des personnes enfermées.

    Sanctionnant ces privations de liberté illégales, uniquement lors du premier confinement, les juges ont massivement libéré les personnes placées en CRA. Ces décisions n’ont néanmoins pas infléchi la politique du gouvernement, qui a enfermé plus de 27 000 personnes en rétention malgré le contexte sanitaire.

    Un quart des placements en rétention en 2020 concernaient des personnes sortant de prison à l’issue de leur peine, ce qui revêt un caractère abusif dès lors que l’éloignement à bref délai n’est pas possible. En plus de l’absence de perspectives d’éloignement et d’une incertitude encore plus prononcée que les années précédentes quant à l’issue de la rétention, le contexte sanitaire a engendré des atteintes et des restrictions de droits de la part de l’administration, telles que la limitation ou l’interdiction des visites aux personnes enfermées, ou le recours systématique au mode dégradé d’accès à la justice que constituent les visioaudiences.

    Les conséquences parfois graves sur la santé physique et mentale des personnes enfermées se sont trouvées amplifiées en 2020 avec des angoisses et un sentiment d’incompréhension provoqués par ce contexte sanitaire et juridique particulier. Par suite, on a constaté davantage de mouvements de contestation tels que les grèves de la faim, ou de gestes désespérés comme les tentatives de suicide ou les actes d’automutilation.

    https://vimeo.com/571526227

    https://www.lacimade.org/rapport-national-2020-sur-les-centres-et-locaux-de-retention-la-retention-

    Pour télécharger le rapport :
    https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2021/07/RA_CRA_2020_web.pdf
    #France #rétention #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #CRA #2020
    #rapport #La_Cimade

  • La #CNPT publie son rapport sur l’accompagnement des #rapatriements_sous_contrainte par la #voie_aérienne

    Dans son rapport publié aujourd’hui, la #Commission_nationale_de_prévention_de_la_torture (CNPT) présente les recommandations relatives aux 37 transferts par la #police et aux 23 rapatriements sous contrainte par la voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, une période qui a été marquée par le COVID-19. La Commission estime inadéquates certaines #pratiques_policières qui persistent. Finalement, la Commission dresse le bilan du contrôle des 25 renvois sur des vols de ligne, respectivement des renvois du niveau d’exécution 2 et 3, qu’elle a accompagnés entre novembre 2019 et mars 2021.

    Pratiques policières jugées inadéquates

    De manière générale, les observatrices et observateurs de la CNPT continuent d’être témoins de l’hétérogénéité des pratiques cantonales en vigueur s’agissant de la prise en charge et du transfert à l’#aéroport des personnes à rapatrier, notamment en matière de recours aux #entraves. La Commission estime que des mesures urgentes doivent être prises afin d’harmoniser les pratiques policières dans le cadre des renvois.

    Même si des améliorations ont été constatées, la Commission regrette que le recours aux #entraves_partielles reste fréquent tant au niveau des transferts que de l’organisation au sol. Dans son rapport, la Commission appelle instamment aux autorités de renoncer par principe à toute forme de #contrainte, et de limiter une application aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui. Par ailleurs, elle rappelle que les #enfants ne devraient en aucun cas faire l’objet de #mesures_de_contrainte. Elle conclut également qu’un diagnostic psychiatrique ne peut en aucun cas à lui seul signifier le recours à des entraves.

    En outre, la Commission juge inadéquates plusieurs pratiques policières qui persistent dans le cadre des renvois, même si elle les observe de manière isolée : notamment l’entrée par surprise dans une cellule, l’utilisation de #menottes_métalliques aux chevilles, le recours au #casque_d'entraînement, l’utilisation d’une #chaise_roulante pour transporter une personne entravée et la #surveillance par plusieurs #agents_d'escorte d’une personne à rapatrier entravée et placée sur une chaise. La Commission rappelle également avec force dans son rapport que les personnes à rapatrier doivent être informées de manière transparente et dans une langue qu’elles comprennent sur le déroulement du renvoi.

    Contrôle des renvois du niveau d’exécution 2 et 3

    Dans son rapport, la Commission relève avec préoccupation que les renvois du niveau d’exécution 3 sont exécutés mais sans être clairement distingués des renvois du niveau d’exécution 2. Il existe néanmoins une différence significative entre les deux niveaux de renvoi en termes de mesures de contrainte autorisées. La Commission s’interroge sur la pertinence de ces niveaux d’exécution 2 et 3 et estime qu’une réflexion approfondie doit être menée en la matière. Par ailleurs, le recours aux mesures de contrainte doit être limité aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui, et ceci pour la durée la plus courte possible. Enfin, compte tenu des mesures de contrainte autorisées dans le cadre des renvois du niveau d’exécution 3, un contrôle indépendant, en particulier des transferts et de l’organisation au sol, devrait être garanti.

    https://www.nkvf.admin.ch/nkvf/fr/home/publikationen/mm.msg-id-84376.html
    #rapport #Suisse #renvois_forcés #expulsions #renvois #2020 #asile #migrations #réfugiés #avions

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    Pour télécharger le rapport :
    https://www.nkvf.admin.ch/dam/nkvf/de/data/Medienmitteilungen/2021-07-08/bericht-ejpd-kkjpd-f.pdf

    • CNPT | Pratiques policières inadéquates

      La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) appelle la Suisse à “renoncer par principe à toute forme de contrainte” sauf en cas de “danger imminent” pour soi-même ou pour autrui”. Mandatée pour l’observation des vols spéciaux, la CNPT a présenté ses recommandations relatives aux 37 transferts par la police et aux 23 rapatriements sous contrainte par voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, soit en plein COVID. La Commission estime inadéquates certaines pratiques policières qui persistent et appelle à des mesures urgentes pour harmoniser les usages entre les cantons.

      https://seenthis.net/messages/921600

  • Du vin, de la bière, un héritage colonial et un mécano fiscal

    En poussant la porte d’un caviste Nicolas, peu de clients savent qu’ils pénètrent dans une enseigne du groupe Castel, une multinationale qui s’est im- posée comme le premier négociant français de vin, troisième sur le marché international. À la tête de l’entreprise, la très discrète famille Castel compte parmi les dix premières fortunes hexagonales. Mais ce champion vinicole est aussi – et surtout – un vieil empire françafricain de la bière et des boissons gazeuses.

    Note sur : Survie : De l’Afrique aux places offshore
    L’empire Castel brasse de l’or

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/12/du-vin-de-la-biere-un-heritage-colonial-et-un-mecano-fi

    #castel #afrique