• L’insoutenable légèreté de l’air. L’État, la pollution et la lutte des classes | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/alexandre-lauverjat/blog/180223/l-insoutenable-legerete-de-l-air-l-etat-la-pollution-et-la-lutte-des

    Fruit de la lutte des classes, la pollution l’est à plus d’un titre : non seulement en tant que rejeton peu reluisant du système industriel capitaliste qui travaille à la rendre inévitable aux yeux du public, mais aussi parce que, contrairement à l’idée reçue qui voudrait que les catastrophes environnementales frappent l’humanité toute entière sans distinction, la pollution touche inégalement dominants et dominés.

    Ce n’est pas un hasard si la première grande loi nationale contre la pollution de l’air est présentée en 1932 par le sénateur communiste et maire de Boulogne-Billancourt André Morizet[9]. Maire d’une ville industrielle en plein essor, Morizet est un témoin direct des conséquences désastreuses des fumées toxiques sur la santé des ouvriers de sa municipalité. Face aux produits dangereux, ce sont les travailleuses et travailleurs qui sont en première ligne.

  • Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.
    https://threadreaderapp.com/thread/1561149283121913856.html


    https://twitter.com/themislv_vls/status/1561149283121913856

    [Traduction]
    "Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.

    @CrabbBrendan dit à @sunriseon7 "Le virus est en train de gagner, ... 🧵

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    2. ...et nous ne pouvons pas compter sur l’immunité de groupe. Nous nous sommes égarés en parlant d’immunité collective par infection comme si l’infection était en quelque sorte notre amie et qu’une version "douce" du virus ...
    3. ... pouvait nous aider à développer notre immunité. L’infection comme stratégie pour éviter l’infection et les effets de l’infection échoue au test.
    4. Elle n’échoue pas seulement à toute sorte de tests scientifiques, c’est fou de se faire infecter pour se protéger des infections. Nous n’avons pas compris qu’avoir beaucoup de virus dans notre communauté est mauvais.
    5. Le virus a continué à muter littéralement pour contourner l’immunité que nous avons. Nous devons changer pour réduire la transmission.
    6. Chaque fois que vous êtes infecté, le COVID long s’accumule, et c’est extrêmement inquiétant. Cela signifie qu’il n’y a pas de mur d’immunité construit par l’infection contre les impacts de l’infection.
    7. C’est donc une raison de plus pour laquelle nous devons adopter une stratégie très anti-infection.

    Ne pensez pas que parce-que vous en avez eu une, il n’y a aucun problème à contracter une deuxième infection.
    8. Il y a toutes les raisons d’essayer d’empêcher une deuxième ou une troisième infection et de réduire les risques de COVID longue. Je m’inquiète plus de la COVID longue que des effets aigus".
    9. Notes personnelles : tout cela était connu dès le début de la crise, l’OMS ayant rejeté la stratégie d’immunité par infection dès 2020 car contraire à l’éthique, délétère et non fondée scientifiquement. Image
    10. L’OMS a par ailleurs rappelé que l’infection de masse n’a jamais été, dans l’histoire de la santé publique, une stratégie de lutte contre les pandémies.
    11. Pourtant divers narratifs sont apparus dans plusieurs pays (identiques parfois à la virgule près) au soutien de l’infection de masse et de l’abandon des mesures sanitaires.
    12. Alors que l’OMS n’a cessé de rappeler que le "tout vaccinal" était insuffisant et qu’il fallait combiner les mesures pour prévenir décès, covid longs, PIMS et mutations,
    13. ces narratifs ont promu l’idée d’une "immunité hybride" acquise grâce à la vaccination et à "mild Omicron" devenu "endémique", sur fond de fatalisme (l’infection était inévitable) et dans un contexte de "fatigue" (présumée) d’une population totalement désinformée.
    14. Des idées largement diffusées aussi par le cabinet McKinsey,
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    15. qui ont légitimé l’abandon progressif des dernières mesures de santé publique préventives et collectives, au profit d’une responsabilité individuelle illusoire et d’une "nouvelle normalité" dans laquelle un haut niveau de morts et de souffrance serait devenu acceptable.
    16. En réalité cette régression des droits humains s’accorde avec les intérêts de certains milliardaires américains, des libertariens proches de l’alt right à l’origine de la Déclaration de Great Barrington prônant l’immunité par infection.
    Covid-19 : les dangers du « rassurisme » sanitaire
    Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour « Libération » il tient la chronique d’une société traversée par le Covid-19.
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-dangers-du-rassurisme-sanitaire-20220523_IDTV223AXBCXHASBJOY
    17. La population, elle, a été abandonnée et trompée sur les risques du Covid, son mode de transmission et les moyens de protection. Les gens, à commencer par les plus vulnérables mais pas eux seulement, en paient le prix de leur vie et de leur santé. Y compris des enfants.
    18. Et nos dirigeants devront rendre des comptes pour cela.

  • Météo : Gare à cette publication annonçant des températures jusqu’à 46 °C la semaine prochaine
    https://www.20minutes.fr/planete/3320375-20220704-meteo-gare-publication-annoncant-temperatures-jusqu-46-se

    FAKE OFF Le résultat présenté dans la publication est notamment beaucoup trop anticipé pour être fiable

    1) ils te disent « FAKE OFF », et tu comprends donc que c’est une fake news, et que eux, ils t’aident à y voir clair. Je trouve cette expression affreuse, et repoussante. C’est fait exprès ? Et c’est faire preuve d’une totale absence d’humilité. Ils n’en font pas autant quand il s’agit de nommer un fasciste pour ce qu’il est.

    2) Tu regardes ensuite les prévisions du WE du 14 juillet, et tu découvres qu’ils t’y annoncent du 39° en pointe, qu’il y a deux jours, c’était seulement 36° qu’ils t’annonçaient, et que surtout, pendant une semaine, les températures dans mon coin ne vont pas descendre en dessous de 20/21°. En gros, c’est une nouvelle phase de canicule.

    Ils sont chouettes à 20 minutes, ils te « FAKE OFF », mais n’empêche que la troisième canicule de l’année, elle sera bien présente.

    #déni_partout_information_nulle_part

    • 20 minutes fait dans le #rassurisme climatique :

      Pour les 10 prochains jours, les modèles sont assez clairs sur le sujet ! Chaleur et temps sec sur une grande partie du Pays. En effet, reste à déterminer l’intensité de la chaleur voire la date d’arrivée de températures caniculaires au moins sur la moitié sud. Ce qui est assez impressionnant c’est qu’en consultant le diagramme de Bordeaux par exemple, autour du 12-14 juillet la moyenne des scénarios est proche des 35°… très peu de dispersion à cette échéance puisque 80% des scénarios sont très proche de cette valeur. D’autres s’approchent des 40° pour la fin de semaine sur cette même ville.
      A voir si tout est aussi limpide au fur et à mesure des sorties mais la probabilité que survienne une nouvelle canicule me paraît bien élevée pour cette mi-juillet (voire un peu avant) et plus particulièrement pour la moitié sud…
      Si ce nouvel épisode caniculaire se confirme, il aura été précédé d’un temps très sec et déjà chaud. Le bénéfice de nos séquences orageuses régulières n’aura donc plus sa place pour cette semaine (afin d’amoindrir l’envolée des températures). On a de quoi pouvoir être inquiet à mon humble avis… (on pense aux personnes fragiles, on pense à la nature qui est sur sa réserve, on pense aux risques d’incendies). Canicule ou pas, c’est déjà compliqué mais si elle se confirme ça ne fera qu’accélérer tous ces risques

      Source : https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=2

    • Gasp ! Ça s’annonce brulant tout ça…

      Sur ce forum, Greg13 résume ainsi (à 8h27 aujourd’hui)


      Résumé à ce stade de la période du 11 juillet au 17 juillet : SEC A PERTE DE VUE, SOLEIL, CHALEUR... ET ABSENCE D’ORAGES...

      – Temps pleinement estival, qui s’accompagnerait d’un temps sec sur toute l’échéance.
      – Quelques orages possibles le long des frontières italiennes et espagnoles, suivant les jours.
      – Fournaise probable au Sud de la Loire, même si l’intensité est encore à définir : entre 36°c et 44°c de Tx à Bordeaux par exemple.
      – Remake de mi-juin 2022 possible, même si nous y verrons plus clair dans quelques jours.

    • 24 heures plus tard, les prévisions de Météo France t’indiquent qu’en fait, ça va être 41 degrés qu’on va sans doute se bouffer dans la vallée du Rhône. Et ça a jugé important et utile de faire un « FAKE OFF ».

      On serait parano, on penserait qu’il y a des gens en coulisse pour veiller à ce qu’on ne fasse pas peur au grand nombre, et qu’il ne faut pas leur faire renoncer à leurs vacances.

    • Ce qui me faisait tiquer, c’est que toutes les dénonciations de cette annonce, c’était de dire « ah mais c’est juste un modèle, faut pas se baser dessus ». Mais sans préciser si c’est habituel pour ce modèle d’annoncer des températures record.

      Si un des modèles t’annonce toutes les semaines qu’il va pleuvoir des grenouilles et que l’océan va se remplir de sang, OK clairement faut pas trop se baser dessus. Mais si un modèle est utilisé avec d’autres modèles pendant des années parce qu’il ne passe pas son temps à t’annoncer des âneries, et que tout d’un coup il t’annonce qu’il va pleuvoir des grenouilles, faut ptet creuser un peu.

      Ou alors on passe des points de rupture qui rendent des modèles inopérants, et les points d’équilibre passent à des valeurs extrêmes et potentiellement loufoques. Mais là encore, faudrait creuser plutôt que de dire « c’est juste un modèle ».

    • Gare à ces modèles GFS qui ont des biais effectivement que l’on découvre, et qui peuvent se laisser surprendre par des événements imprévus… Il n’empêche… Pas une goutte de pluie n’est attendue avant fin juillet en France… peut être au delà ?

      Toujours dans le forum https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=13#comment-3564883 un certain Lucky indique des prévisions à plus de 40°C pour lundi 18, tout en rappelant que le code du travail ne prévoit rien pour les travailleurs :

      Alors ça c’est clair... Ces modélisations font peur... Par leur intensité, leur fréquence, leur durée. J’ai aussi l’impression que ça fait deux mois qu’on voit du rouge cramoisie sur les cartes. Cette année ça a commencé dès le mois de mai.

      Là le risque de canicule extrême est réelle et problématique. Je rappelle que dans notre pays il n’existe toujours aucune législation concernant le temps de travail en période caniculaire. La pénibilité des fortes chaleurs n’est pas du tout prise en compte dans le code du travail, ce qui expose les travailleurs, surtout les métiers physiques à de réels dangers.

      En Allemagne, même si c’est pas parfait, des recommandations et même des lois existent pour réguler ou adapter le temps de travail en période de canicule. En dehors du travail, ces valeurs sont suffisantes pour exposer des adultes en bonne santé à des coups de chaleur, donc j’en parle même pas pour les personnes à risque. Les Tn risquent d’être problématiques si le scénario où la canicule est longue se maintient. Notamment en ville comme d’habitude.

      Bref, pas d’eau, Tx supérieures aux « normales » tout juillet… Nuits chaudes… Ça va amener une belle sécheresse partout en plus, et de jolis feux à combattre par 35° dehors en habits ignifuges (je me demande comment vont se survivre les pompiers)…

      Et possiblement des températures pas si loin que ce que disait le modèle GFS incriminé, même si c’est décalé de quelques jours…

    • Un modèle, ça sert à connaître la tendance. La tendance, on la connaît, mais quand un modèle te la montre, t’as des crétins dans les rédactions, ils te disent que ce sont des fake news. Ces crétins n’ont pas encore compris que les fake news sont produites par les luttes de pouvoir entre groupes politiques, par les idéologues. Et ces idéologues ont compris que pour reprendre la main sur les narrations, on pouvait utiliser les rédactions en leur demandant de chasser les fakenewskonaledroit.
      Bref, le modèle il ne fait pas de politique et on va se manger une méchante période de chaleur comme en juin, et sans doute pire.

    • Dans ces coups de chaleur, (heat plume en anglais ce qui pourrait se traduire par « panache de chaleur » et non « plume de chaleur »), le phénomène est généré par la présence d’une goutte froide, dépression isolée de la circulation générale de la haute troposphère (courant jet ou jet stream). L’air ayant une rotation anti-horaire, comme dans toute dépression de l’hémisphère nord, cela permet l’advection des masses d’air brulantes du Sahara vers la péninsule ibérique (sauf le Portugal qui lui bénéficie de l’air plus frais de la goutte froide justement, si celle-ci se situe à proximité du littoral atlantique) puis vers la France (sud-ouest et centre). Maintenant, sur le littoral méditerranéen, le phénomène est plutôt liée à un dôme de chaleur dû au blocage anticyclonique.

      Illustrations :
      panache de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=OHE69oASpL0

      Dôme de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=QNRXNJkIkfg

    • La conclusion rude de Christophe Cassou donc :

      Cette canicule 2022 intervient en plein pic #COVID19, avec un système hospitalier au bord du précipice, en période de vulnérabilité due à des fortes tensions sociales, mais aussi sur la ressource en eau (↘️ rendement agricole), sur l’énergie.
      Sommes-nous prêts, résilients ?

      J’avoue, ce soir, ressentir une forme de colère car les faits scientifiques sont clairs. Nous savons où nous allons et nous savons où nous devrions aller et quoi faire pour limiter les risques croissants & menaçants pour sociétés humaines & écosystèmes. Et pourtant...

      Le déni de gravité et le déni de l’urgence sont tjrs là, comme l’atteste les appels aux ptits gestes ridicules, a la sobriété individuelle alors que les enjeux sont des enjeux de transformation de nos infrastructures collectives, de nos institutions, de nos modes de vie etc.

      Tous ceux qui pensent, sur un mode rassuriste/confusionniste, que l’on s’adaptera à des niveaux de réchauffement élevés sont irresponsables. Les limites dures de l’adaptation existent pour les sociétés humaines et la biodiv. comme évaluées dans Groupe2 #GIEC et @IPBES

      La semaine prochaine ns rapproche de ces limites un peu plus encore.
      Ns avons besoin de lucidité, honnêteté, courage, éthique & solidarité. Sans ces valeurs, ns ne relèverons pas le défi. Chaque ⅒ de degré est une vulnérabilité additionnelle, des souffrances additionnelles

    • Un peu de documentation pour s’y retrouver dans cette fournaise :

      https://www.meteocontact.fr/pour-aller-plus-loin/les-modeles-meteo

      Les modèles météorologiques - Cours météo

      La prévision du temps est aujourd’hui incontournable, mais pour prévoir la couleur du ciel de demain, les météorologues ont besoin des modèles de simulation de l’atmosphère.

      Il est bien connu que pour tenter de prédire les aspects comportementaux d’un système, il est nécessaire de créer son modèle approximatif mathématique. Aussi bien valable en économie qu’en météorologie, ce modèle doit être défini à partir de lois d’évolution. En le faisant « tourner » on simule alors le comportement du système à différentes échéances à partir d’un état initial préalablement définit.

      L’atmosphère étant un vaste espace et les lois qui la régissent étant complexes, les modèles numériques réalisent un nombre incommensurable d’opérations arithmétiques. Le traitement humain paraît donc impossible et il a fallu attendre le développement des ordinateurs dans les années 50 pour pouvoir espérer modéliser l’atmosphère. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de se séparer de ces méthodes de calcul, car le modèle météorologique informatique est à la base de toute prévision du temps.

      De nombreux paramètres sont pris en compte dans les modèles : variables d’état de l’atmosphère et au niveau du sol (températures, humidité, vent, etc) ; processus physiques au niveau de l’atmosphère et du sol ou encore l’interaction entre le sol et l’atmosphère (et inversement). Grâce à toutes ces données, les supercalculateurs sont en mesure de créer des cartes de modélisations numériques.

    • Bien content d’avoir été prévenu par 20 minutes que ces prévisions étaient inutilement alarmistes. Encore un peu, et on aurait pu décider de ne pas aller à Arcachon ou dans les Monts d’Arrée si on les avait écouté. Sérieusement, comment peut-on être aussi inutilement alarmiste, alors que tout est sous contrôle ?

  • #Covid-19 : les dangers du « rassurisme » sanitaire, par Christian Lehmann (Libération)
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-dangers-du-rassurisme-sanitaire-20220523_IDTV223AXBCXHASBJOY
    https://www.liberation.fr/resizer/RaPzHWeJQlTNWiWG_sNhisC_RMU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2056x853:2066x863)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/4567NE7VNVCBRNYBDD5OEKPIM4.jpg

    « La gravité du Covid long a été relativisée en le réduisant à des troubles de l’anxiété, quitte à plonger les victimes, adultes et enfants, dans l’enfer de l’errance médicale. Et c’est ainsi que le Covid a été perçu quasi-uniquement comme une maladie respiratoire aiguë quand elle est une maladie multisystémique aux effets potentiellement dévastateurs pour l’organisme. Plus récemment s’est imposée l’idée d’un variant comparable à la grippe, ou à un simple rhume, avec la promesse d’une endémicité bénigne et d’un retour à la normalité, justifiant le pari d’une « immunité hybride » grâce à l’infection jugée inéluctable d’une population en grande partie vaccinée. Et ainsi omicron est devenu « une chance » justifiant l’infection de masse de la population et causant plus de 20 000 décès en quatre mois, dont ceux de 46 enfants. Allant plus loin dans la relativisation des morts – auxquels il ne sera rendu aucun hommage – certains experts et institutions ont invoqué la distinction fallacieuse des morts « avec ou pour » Covid.

    « Malgré les effets délétères évidents d’une circulation virale non maîtrisée, un trait commun aux rassuristes est leur rejet du principe de précaution et leur maîtrise des faux-fuyants, préférant lutter contre les « enfermistes » qu’ils s’inventent au lieu d’argumenter avec les données de la science. Ainsi le retour à la vie normale, qui consiste à « vivre avec » un agent biologique pathogène de catégorie 3 sans mesure de prévention collective, a pu être décrété et accepté alors même que la pandémie n’est pas finie, que le « tout vaccinal » seul n’est pas viable, que BA4 et BA5 sont déclarés variants préoccupants, et que l’on n’a pas fini, apparemment, de découvrir encore certains effets préoccupants du Covid à long terme.

    « Mais malgré l’injonction à « vivre notre vie », le retour à la vie normale est illusoire car le #rassurisme sanitaire rend aveugle au danger et confisque les moyens de s’en protéger. Il en résulte une méconnaissance du Covid et une perception erronée des risques, aggravées par les injonctions contradictoires des gouvernants brouillant les messages de santé publique : Il n’y a qu’à voir avec quelle hâte le port du masque dans les lieux clos a été abandonné par la majorité, pour réaliser l’ampleur de la désinformation d’une population qui aspire naturellement à la normalité.

  • Barbara Stiegler & François Alla, Santé publique année zéro, mars 2022

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/Sante-publique-annee-zero

    Petit à petit s’est installée dans les esprits cette idée fausse : si nos #libertés_publiques avaient bien été remises en cause et si notre démocratie avait bien été suspendue, c’était pour notre bien, car c’était pour notre santé. Pour notre santé individuelle bien sûr, mais aussi et surtout pour la santé de tous, pour la #santé_publique. Ainsi s’est progressivement imposé un récit fallacieux, opposant deux camps : celui des défenseurs de la santé publique et celui des partisans des libertés et de la démocratie. Entre les libertés et la santé, chacun était désormais sommé de choisir son camp. Invoquer les libertés et la démocratie, c’était faire le choix de l’égoïsme et grossir les rangs de l’extrême droite. Leur opposer la santé, c’était choisir le camp de la solidarité et du bien public.

    Pour nous qui sommes chercheurs et praticiens en santé publique et qui étudions les politiques publiques de santé depuis des années, pour nous qui depuis le début avons pris le parti de la santé publique, cette opposition entre santé et liberté n’a pourtant rigoureusement aucun sens et ce qui s’est passé pendant deux ans le confirme. Les mesures autoritaires de restriction n’ont pas seulement abîmé nos libertés, notre modèle démocratique et le contrat social qui sous-tend notre République. Elles ont aussi transformé le champ de la santé publique, justement, en un champ de ruines. Ce constat excède évidemment les frontières de la France. Il touche la plupart des pays développés et certains pays en développement, qui ont fait eux aussi le choix de la répression et de la suspension des libertés.

    Sur le front du #Covid-19, les mesures d’enfermement, couplées à la stratégie du tout numérique, ont été délétères pour les populations les plus exposées aux formes graves de la maladie. [...]

    Sur le front des maladies chroniques, les confinements successifs, relayés par les innombrables déprogrammations et autres « plans blancs », ont multiplié les ruptures de soin, aggravant le tableau sanitaire de la population générale. [...]

    Du côté des troubles psychiques et de la santé mentale, le constat s’est rapidement révélé alarmant dans le monde entier. Mais le bilan apparaît aujourd’hui particulièrement inquiétant en France, avec des évolutions d’indicateurs qui semblent les pires d’Europe de l’Ouest. [...]

    Le bilan mondial concernant les enfants est très inquiétant pour l’avenir : près de 150 millions d’enfants ont été plongés dans la pauvreté, et près de 500 millions ont été privés d’enseignement et subiront des retards d’apprentissage. [...]

    Le bilan social de la crise est tout aussi accablant. Dans le monde, les mesures de restriction prises au nom de la santé ont fait basculer 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. [...]

    Ce constat saisissant par son ampleur, sa gravité et le profil des populations les plus touchées (les plus jeunes, les plus âgées et les plus pauvres, c’est-à-dire au fond les plus vulnérables), interpelle au regard des principes de bienfaisance et de non-malfaisance, principes éthiques auxquels les interventions de santé publique doivent se soumettre impérativement, au même titre que les interventions médicales. Comment a-t-on pu à ce point oublier que les déterminants sociaux de la santé étaient dépendants les uns des autres, que la santé était d’abord un fait social et que par conséquent, à court terme comme sur le temps long, de telles mesures ne pouvaient qu’être destructrices pour la santé publique elle-même ?

    C’est presque comique de voir les auteurs de ce texte traités de #rassurisme par des gens qui ne l’on pas lu...

    Sans parler de calomniateurs qui les qualifient d’#antivax...

    #Barbara_Stiegler #François_Alla

  • Barbara Stiegler et François Alla surenchérissent avec un nouveau livre où illes racontent toujours plus de merde sur la pandémie : rassurisme, stigmatisation, contre-vérités flagrantes par rapport à l’état des connaissances sur le virus et le vaccin, etc.

    Alexander Samuel sur Twitter : "Elle pourrait faire bondir au plafond LehmannDrC avec ce qu’elle raconte sur le sida. Sa vision est à l’opposé même de ce qui s’est passé. De cette lutte CONTRE la stigmatisation de certaines communautés.
    https://twitter.com/AlexSamTG/status/1507821480503123968
    https://threadreaderapp.com/thread/1507821480503123968.html

    #Barbara_Stiegler #François_Alla #covid #santé #rassurisme #vaccin #antivax

  • Face aux différents visages du darwinisme social, pour une politique sanitaire de gauche en période de pandémie - Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/face-aux-differents-visages-du-darwinisme-social-pour-une-politiqu

    Préambule

    Dans une situation sanitaire totalement inédite, de nouvelles idéologies et comportements collectifs mortifères apparaissent et se diffusent sur les réseaux sociaux et ailleurs. En influençant notre lecture du monde et les décisions publiques, ils ont une conséquence concrète et dangereuse sur la vie des gens, et en général des plus fragiles. Nommer et comprendre ces phénomènes émergents est utile pour en combattre les effets néfastes. Face à eux, la pandémie est aussi l’occasion de penser, enfin, une véritable politique sanitaire de gauche.

    SAISON 1 – Rassurisme et loi de la nature

    Le rassurisme est cette posture qui considère que le virus n’est pas si grave, et qu’on en ferait déjà assez, voire trop. Il s’accompagne d’une forte capacité à accepter le sacrifice d’une partie de la population. Et il place plus de valeur dans les libertés collectives que dans la protection des personnes fragiles.

    Dès le début de la pandémie, les partisan.e.s du rassurisme s’opposent à toute mesure barrière. Pour iels, il ne faut surtout pas freiner la vie sociale, ne surtout pas changer nos habitudes. Le confinement d’avant les masques, puis le port du masque, puis la limitation des réunions publiques : tout cela n’est perçu que comme restriction des libertés, ce que c’est, mais sans considération pour les vies que ces mesures ont pu sauver.

    Pour comprendre le rassurisme, il faut le situer dans les différents courants idéologiques qui le composent.

    Une partie du courant bien-être naturisme (naturopathie, coach holistiques, …), puissamment représenté dans cette vague rassuriste, nous invite à faire toute confiance dans la nature, dans le système immunitaire, dans l’immunité naturelle. « Le virus c’est la vie » pouvait-on lire chez certain.e.s dès le début de la pandémie. Le mouvement antivax puise beaucoup à cette source.

    Certains courants religieux intégristes s’opposent à la régulation sanitaire, stigmatisant l’emprise technologique sur la maîtrise du vivant. Les plus ultras, que l’on retrouve dans le docufiction complotiste Hold Up, stigmatisent le vaccin comme une forme de transhumanisme (allant jusqu’à la fameuse théorie de la 5G).

    La philosophie libertarienne, très présente également dans ce mouvement, considère toute forme d’interventionnisme (publique, sanitaire, scientifique) comme illégitime pour contraindre l’individu et réguler la pandémie. A leurs côtés, brandissant le patron de café comme nouvelle figure martyre de la « dictature sanitaire », les tenants d’un capitalisme ultra-libéral placent au-dessus de tout la liberté économique.

    Fidèle à son eugénisme et à ses fantasmes de race pure, l’extrême-droite considère que l’humanité ne perd rien à se séparer de ses éléments les plus fragiles. Et face au virus elle affiche son culte de la force et une posture viriliste.

    Bien entendu, les gourous de tous poils et leurs théories complotistes n’oublient pas de surfer sur la vague et les murs FB des rassuristes voient fleurir les posts à la gloire d’un ancien de l’Ordre du Temple Solaire, d’un chasseur de chemtrails, d’un vendeur d’extracteur de jus contre le cancer, d’un réanimateur devenu mystique, le tout dans une grande communion avec Terre Mère.

    Un Darwinisme Social assumé

    Les différents courants de ce rassurisme de la première heure se rejoignent pour prôner une forme de loi (voire de déification) de la nature, et considérer qu’il est normal que les plus fragiles soient sacrifiés.

    Les plus modérés d’entre eux considéraient que les personnes à risques devaient se confiner, que c’était un sacrifice social normal. Les moins modérés considéraient que tant pis, c’était un sacrifice physique à consentir. Le fameux « 99,5% de la population survit au virus », qui est d’ailleurs 98,3% (358 M de cas, 5,6 M de morts dans le monde le 25 janvier 2021, – lien), et a l’air de dire que 1,56 % de morts c’est vraiment peu, alors que rapporté à la population française cela représenterait 1,05 M de morts, et 124 M dans le monde.

    #covid-19 #rassurisme #darwinisme-social