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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 11/05/2025
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    Les Irresponsables - Mon blog sur l’écologie politique
    ▻https://blog.ecologie-politique.eu/post/Les-Irresponsables

    « Comme on le sait, Hitler a été élu démocratiquement », lisais-je il y a quelques jours à peine dans un article par ailleurs très fin sur la montée du fascisme. Voilà un topos auquel on espère échapper maintenant que l’historien Johann Chapoutot, une référence sur la période nazie, s’est attaqué aux mois qui ont précédé l’accession au pouvoir de Hitler.

    #recension #livre #Johann_Chapoutot #Aude_Vidal #nazi #Hitler #démocratie #élection #Allemagne #Histoire

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
    • @klaus
      klaus++ @klaus 11/05/2025

      Merci d’attirer l’attention vers un livre qui en finit avec le mensonge qu’on nous a enseigné dès l’école primaire. On ne le répète jamais assez souvent : Hilter n’a pas été élu démocratiquement. Il n’a même pas été élu du tout mais nommé par le représentant de la fraction la plus réactionnaire des riches, les Junker propriétaires de grandes terres à l’Est de l’Elbe (ostelbiischer Adel). L’élection qui a consolidé son pouvoir n’a eu lieu qu"après le coup d’état nazi après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933 deux moi après la nomination d’Hitler comme Reichskanzler par le président allemand, le général dément Hindenburg.

      A mon avis nos enseignants nous ont enseigné le mythe de l’élection légale d’Hitler afin de se disculper eux-mêmes et toute leur génération qui suivant ce récit n’a pu se rendre compte de ce qui se passait qu’une fois qu’il a été trop tard pour encore s’opposer aux hordes nazies désormais au pouvoir.

      Si ce mythe fait partie des « vérités » enseignées en France aussi c’est sans doute pour éviter de parler des classes sociales qui ont porté au pouvoir les nazis. Il faut bien donner une explication quelconque si on veut embrouiller les faits historiques.

      #Allemagne #nazis #histoire

      klaus++ @klaus
    • @colporteur
      colporteur @colporteur CC BY-NC-SA 11/05/2025

      Ici, ce n’est pas ce qui est dans les manuels où le fait qu’il soit nommé est souligné. Mais à simplifier abusivement, ou à régurgiter les cours suivis des décennies plus tôt, dire "Hitler élu" (on l’entend y compris de la part de profs d’histoire "de gauche") épargne pas mal d’efforts. (On peut aussi entendre dans un cours de 3ème sur la Guerre de 14 que la Révolution de 1905 était une sorte de révolution bourgeoise, un peu comme notre 1789).

      Sans être de gauche, on peut aller beaucoup plus loin.

      Non, François Bayrou, Hitler n’a pas vraiment été « élu » avec plus de 90% des voix (2017)
      ▻https://www.liberation.fr/desintox/2017/02/06/non-francois-bayrou-hitler-n-a-pas-vraiment-ete-elu-avec-plus-de-90-des-v

      https://pbs.twimg.com/media/FKEBjMWWQAEg25S?format=jpg&name=medium#.jpeg

      Sinon, Chapoutot est mentionné ici 19 fois depuis 2020, flux en crue depuis son dernier ouvrage.

      #au_pays_des_lumières_éteintes

      colporteur @colporteur CC BY-NC-SA
    • @badoldworld
      BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND 13/05/2025

      J’ai souvent lu ou entendu ce mythe des nazis arrivés au pouvoir par les urnes utilisé comme un argument, en période électorale, pour encourager le vote contre le FN/RN. En mode : « allez voter pour faire barrage, souvenez vous qu’en Allemagne etc. »

      BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND
    • @sombre
      Sombre @sombre CC BY-NC-SA 14/05/2025

      Il serait presque tentant de faire un parallèle avec ce qui se passe actuellement en France et plus généralement en Europe. L’Histoire, la tragédie, la farce, toussa ... Toujours les mêmes enjeux (capitalistes) avec des dynasties de propriétaires (du foncier, de la finance ou de l’appareil de production) qui rechignent à lâcher le bout de gras et s’accrochent comme des morbacs à leurs prérogatives et à leurs « notoriétés ».

      https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/27/Pthirus_pubis_-_crab_louse.jpg/500px-Pthirus_pubis_-_crab_louse.jpg

      Sombre @sombre CC BY-NC-SA
    • @badoldworld
      BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND 14/05/2025

      Je crois que l’intention de Chapoutot est de considérer l’histoire de la montée du nazisme du point de vue contemporain, c’est-à-dire depuis le monde d’aujourd’hui, il s’agit de parler du présent aussi et de ce qui pourrait être évité.

      Aussi, c’est intéressant de démontrer - ou de rappeller car la thèse n’est pas nouvelle - que le nazisme résulte d’un choix de la bourgeosie mais le parti nazi n’était pas rien sur le plan électoral et il me semble, mais je ne suis pas spécialiste, que la gauche - parti communiste stalinisé et soc-dems penchant vers le centre - peinait à s’unir.

      Les travaux de Chapoutot sont brillants. Mais je me demande quelle utilité cela peut avoir face à l’extrême droite, ses moyens, ses soutiens, son électorat, sa façon de falsifier, détourner, inverser, récupérer, ignorer, moquer les faits.

      L’histoire consiste à établir un récit en interrogeant, critiquant et croisant archives, objets, témoignages, sources etc. C’est une méthode d’investigation critique. Mais son usage est souvent politique, en un sens l’histoire est celle de l’État.

      En 1988, Debord commentait :

      On croyait savoir que l’histoire était apparue, en Grèce, avec la démocratie. On peut vérifier qu’elle disparaît du monde avec elle.

      Il faut pourtant ajouter, à cette liste des triomphes du pouvoir, un résultat pour lui négatif : un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement.

      Un article du Monde s’alarme des lacunes de l’enseignement de l’histoire de la guerre civile et de la dictature franquiste en Espagne :

      ▻https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/02/en-espagne-l-ecole-fait-l-impasse-sur-franco_6589695_3210.html

      En France, l’histoire de la guerre d’Algérie est un sujet de grands débats.

      Hier Macron laissait le soin aux historiens de dire si c’était bien un génocide qui se déroulait à Gaza. Il s’indignait mais ne proposait ni sanction contre Israël ni reconnaissance de la Palestine :

      ▻https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/sur-la-situation-a-gaza-macron-laisse-aux-historiens-le-soin-de-parler-de-g

      BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND
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  • @cdb_77
    CDB_77 @cdb_77 3/05/2025
    1
    @inadvertance
    1

    « Nous avons toujours la #montagne ». Les #monts_Shengal ou la survie du peuple yézidi

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-4.jpg https://www.cambourakis.com/wp-content/uploads/2023/01/Zerocalcare_No-sleep-till-Shengal_COUV-680x946.jpg https://edizionialegre.it/wp-content/uploads/2022/10/La_montagna_sola_copertina-SITO-450x683.jpg

    À partir de deux romans graphiques — Shingal de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) et No sleep till Shengel de Zerocalcalcare (2023) -, et de l’essai La montagna sola. Gli ezidi e l’autonomia democratica di Şengal1 co-signé par Rojbîn Berîtan et Chiara Cruciati (2022), ce texte propose de mettre en avant le rôle que les auteurices attribuent à la figure de la montagne. Les monts #Shingal ou Shengal (en kurde) ou #Sinjar (en arabe), qui s’érigent au milieu de la Plaine de Ninive, territoire contesté entre l’Irak fédéral et le Kurdistan irakien (Calvaillé, 2024), sont le lieu duquel est originaire le peuple yézidi, d’où il a été chassé au nom de l’#ingénierie_démographique mise en place par l’État irakien sous #Saddam_Hussein (années 1970), et où il cherche à se reconstruire en puisant dans les principes et valeurs du #confédéralisme_démocratique.

    1Les images satellites montrent une des spécificités des monts Shengal2 : ils s’érigent, seuls, au milieu du désert dénommé la #Plaine_de_Ninive (Figures 1, 2 et 3). Ils font 100 kilomètres de long et 15 de large, et culminent à 1462 mètres d’altitude, nous dit Wikipedia3.

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-1-small480.jpg https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-2-small480.jpg https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-3-small480.jpg

    2Sur la page en français de l’encyclopédie en ligne, les informations sur cette chaîne de montagnes sont succinctes. Deux articles « détaillés » et connexes sont toutefois consacrés à des événements qui s’y sont déroulés : le « massacre de Sinjar » (3-15 août 2014) et la « bataille de Sinjar » (3 août 2014-13 novembre 2015).

    3Ces articles font référence au massacre du peuple yézidi par l’État islamique en août 2014, qui a été qualifié de génocide par l’ONU en mai 20214.

    4Une bande dessinée de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) raconte, de manière romancée mais fondée sur des faits réels, cette histoire à partir des vicissitudes de deux frères et leurs familles.

    5Dans cet album, à côté de la population yézidie il y a un autre protagoniste : la montagne. En effet, quand les signes annonciateurs de l’attaque de Daech sur la population se font plus présents, celles et ceux qui peuvent fuient dans les montagnes. En quelques jours 50 000 Yézidi·es y trouvent refuge, d’autres, empêché·es par les soldats de Daech, subissent exécutions de masse, enlèvements, viols et esclavage sexuel. La montagne sera assiégée par les djihadistes et les rescapé·es se retrouvent ainsi sans vivres, sans eau, et dans un environnement où la température peut atteindre 50°C (Figure 5).

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-5-small480.jpg

    6L’auteur de bande dessinée #Zerocalcare, qui a accompagné #Rojbîn_Berîtan et #Chiara_Cruciati sur le terrain à #Shengal, et dont il sera question plus tard, a résumé dans une planche parue dans son album No sleep till Shengal cette fuite pour la survie.

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-6-small480.jpg

    7C’est le 64e génocide dans l’histoire du peuple yézidi, nous apprend le roman graphique. L’aide humanitaire occidentale et irakienne est larguée depuis le ciel. Des hélicoptères évacuent les femmes et les enfants. 50 000 personnes seront sauvées via un corridor humanitaire mis en place par les Kurdes de Syrie ; il permettra aux survivant·es de s’installer dans des camps de réfugié·es dans la région. D’autres resteront sur place, pour combattre les islamistes et protéger leur territoire ; dans ce groupe il y a des femmes, qui ont pris les armes et créé des unités d’autodéfense, les Unités des femmes d’Êzîdxan. Une des leurs membres, Viyan Hebabî, déclare : « [L’agression de Daech avait] l’objectif d’effacer les Yézidis de la surface de la Terre. Pour cette raison ils ont ciblé les femmes, les fondements de la société. La réaction a été la naissance des Unités des femmes d’Êzîdxan. Une armée de femmes pour venger les Yézidies. Les Unités des femmes d’Êzîdxan sont la promesse de la vengeance, la réponse au 64e ferman5 » (p. 152).

    8Les mots prononcés par un des deux pères, protagonistes de la BD, sont prémonitoires : « Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a jamais pu nous débusquer chaque fois que nous nous sommes réfugiés dans les montagnes. […] La montagne nous protégera toujours, comme elle l’a fait tant et tant de fois par le passé » (p. 69). Une montagne-refuge qui rappelle la figure-concept de « zomia », théorisée par James C. Scott, récemment disparu, et à qui le JAR|RGA a rendu hommage dans un texte co-signé par Emmanuel Peyvel et Bernard Debarbieux6. Ainsi, quand le district de Shingal est libéré de Daech en novembre 2015, une autre histoire commence, une histoire de résistance, où la montagne joue, une fois de plus, le rôle de protagoniste.

    9C’est d’ailleurs l’élément choisi pour le titre d’un essai, co-écrit par Rojbîn Berîtan, interprète et médiatrice culturelle, et Chiara Cruciati, journaliste, et dont la couverture est illustrée par Zerocalcare : La montagna sola (la montagne seule, de l’arabe Al Jabal Wahid). La monographie est consacrée, pour une bonne partie, à expliquer les origines, l’histoire, les rites, la sociologie, la culture et la religion du peuple yézidi (chapitres 1 à 3). Les quatrième et cinquième chapitres relatent le massacre de 2014 et la résistance des femmes. Les deux derniers racontent la libération de Shingal et la mise en place de l’autonomie yézidie selon les principes et valeurs du confédéralisme démocratique, théorisé par Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui le définit ainsi : « Font partie de la nation démocratique toutes les personnes qui cohabitent sur la base de trois piliers fondamentaux : démocratie, liberté des femmes et écologie, et qui s’organisent à travers un auto-gouvernement et une auto-défense où chaque identité est représentée et organisée » (p. 32). Des normes éthiques et morales structurent la vie collective : abolition de la peine de mort, des prisons, des mariages précoces, de la polygamie et du travail des enfants. Le système prévoit en outre la propriété publique des ressources naturelles et des moyens de production (p. 193).

    10La montagne apparaît centrale dès le début du livre, dans son introduction : l’expérience d’autonomie et de résistance à l’État a été rendue possible par la montagne, un « instrument tangible de défense » (p.18), disent les autrices. « C’est la montagne qui a protégé le peuple yézidi des persécutions et des massacres », rappellent-elles quelques pages plus loin (p. 27).

    11Le #retour des Yézidi·es sur leurs montagnes s’inscrit dans une histoire qui date d’avant le massacre de 2014. Les autrices s’arrêtent longuement sur les événements de 1975, quand, sous la vice-présidence de Saddam Hussein, « Baghdad a ordonné la destruction des villages yézidis de montagne et a contraint 250 000 personnes, dont la majorité yézidies, à se transférer dans la vallée dans onze townships construits ad hoc, selon un style urbanistique étranger à la tradition yézidie, mais utile au contrôle social par l’armée » (p. 40). Pendant la « réforme de la terre » (p.126), 148 villages furent détruits à Shengal et 38 à Shexka, vidés de leur population remplacée par des arabophones. Les communautés yézidies furent séparées, leurs terres confisquées, et des processus d’arabisation et islamisation entamés. Un processus qualifié de « dilution ethnique » par UN-Habitat (2019, p. 6). Avec la chute de Saddam Hussein, et jusqu’en 2014, les Yézidi·es furent gouverné·es par l’autorité régionale du Kurdistan.

    12Or, comme on l’a vu plus haut, la montagne a permis en 2014 à celleux qui ont réussi à fuir de survivre, individuellement mais aussi collectivement, au massacre : « Si, après le massacre de Daech, les Yézidis n’avaient pas choisi la route vers la montagne, leur peuple aurait été oublié par l’histoire, dispersé et éloigné de ses terres, victime d’un génocide culturel, séparé de ses propres origines et éloigné d’un mouvement de libération – le mouvement kurde – défini par certains comme terroriste, mais qui a sacrifié des vies pour l’aider à survivre » (p. 30). Une femme âgée yézidie témoigne :

    "La première chose que chaque Yézidi a pensé était de rejoindre la montagne. Nous préférons mourir sur les montagnes plutôt que d’aller sur la terre de quelqu’un d’autre. Pour nous, le Mont Shengal est honneur et dignité. Ceux qui ont abandonné les montagnes ont accepté l’éradication. Nos vieux, qui l’avaient prévu, nous disaient : « Quand arrivera le grand ferman, réfugiez-vous sur les montagnes, n’allez nulle part ailleurs. Cela arrivera, mais si vous tombez loin des montagnes, il ne restera plus rien du yézidisme. Nous, Yézidis, nous n’avons ni amis ni refuge si ce n’est les montagnes, ne considérez aucun autre lieu comme votre patrie » (p. 110)."

    13Et… « de la tragédie est né le retour » (p.128), et ceci grâce à la « première graine du mouvement de libération » (p.113) apporté par les Kurdes du Rojava. En effet, les Yézidi·es qui sont retourné·es sur les montagnes se sont approprié les « instruments matériels et idéologiques […] d’une nouvelle forme d’organisation politique » (p. 42). Ainsi, ce retour a permis au peuple yézidi de « retrouv[er] ses racines dans le yézidisme des origines » (p. 42), celui d’avant le processus d’« ingénierie démographique » (p. 125) qui a conduit à l’arabisation et l’islamisation forcées de la population yézidie.

    14Toutefois, la #reconquête de l’#autonomie n’est pas sans obstacle : l’armée irakienne a construit un mur haut de quatre mètres « pour mettre les Yézidis sous pression et les isoler » (p. 209) ; l’aviation turque bombarde régulièrement Shengal (p. 212). Pourtant, les Yézidi·es continuent de défendre leur montagne, seuls, en s’opposant aux armées, en se formant dans les académies et les assemblées populaires ; c’est leur contre-attaque politique (p. 213). Une contre-attaque fondée sur l’autonomie « de facto construite autour de la montagne et protégée par la montagne » (p. 216). Ainsi, la montagne protège les Yézidi·es, mais les Yézidi·es, en retour, protègent la montagne, en la réhabitant avec un projet politique « autre, de #liberté et #démocratie_participée » (p. 215).

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14851/img-7-small480.jpg

    ▻https://journals.openedition.org/rga/14851
    #shameless_autopromo #livre #recension #BD #bande-dessinée
    #yézidis #Irak #génocide #histoire #Etat_islamique #Kurdistan #Kurdistan_irakien #refuge #persécution #montagne_refuge #religion

    CDB_77 @cdb_77
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  • @cdb_77
    CDB_77 @cdb_77 3/05/2025

    Les « rebelles » des Alpes italiennes selon #Enrico_Camanni

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14856/img-1-small480.jpg

    1Le livre Alpi ribelli (Alpes rebelles) est sorti en 2016, avec le sous-titre « histoires de montagne, résistance et utopie ». Son auteur, Enrico Camanni, est un écrivain, journaliste et alpiniste italien, né à Turin en 1957. Son activité éditoriale autour de la montagne est vaste : il a été rédacteur en chef de la Rivista della Montagna, il a fondé le magazine ALP qu’il a aussi dirigé, et co-dirigé la version italienne de la revue L’Alpe ainsi que la revue Piemonte Parchi. Il a également co-dirigé le film La montagna inventata, la montagne inventée. La liste des livres qu’il a écrits ou qu’il a coordonnés serait bien trop longue pour qu’elle soit évoquée ici. Elle est présente sur son site web, avec cette note : « J’en ai écrit beaucoup, et ils sont tous différents. La montagne m’a permis de me balader entre les genres, ce qui est vital pour moi. J’ai toujours aimé les grands espaces1 ».

    2Un nombre important de ses livres parlent d’alpinisme, de son histoire et de sa sociologie. Le dernier, publié en 2025 par le Club alpin italien, adapte l’expression « mal d’Afrique » à la montagne : Mal di montagna. Quindici storie di passione (Mal de montagne. Quinze histoires de passion), s’intitule-t-il. L’ouvrage « rassemble quinze portraits d’alpinistes d’époques, de compétences et d’horizons différents, quinze intimités approfondies par des liens de corde ou des affinités d’esprit, quinze visages d’un monde difficile à comprendre et encore plus difficile à raconter. Seule l’humanité des protagonistes peut donner un sens à leur ‘maladie’ »2.

    3Alpi ribelli met lui aussi en avant l’humanité de figures montagnardes. Mais dans ce livre, dans lequel des alpinistes sont également à l’honneur, les personnages sont rassemblés car, à différentes époques et par différents moyens, ils ont défié l’ordre établi. Il en résulte des Alpes italiennes pointillées d’« âmes libres, contraires et résistantes », comme le suggère la quatrième de couverture.

    4L’introduction est particulièrement éclairante pour saisir le choix des 17 personnes à qui Enrico Camanni a décidé de rendre hommage. Les portraits des « rebelles » sont présentés sur une carte en début du livre (Figure 2), mais le livre n’est pas rédigé sous forme d’abécédaire. Leurs histoires s’entremêlent dans les 23 chapitres qui composent l’ouvrage. Le fil rouge n’est pas dicté par un ordre chronologique ou alphabétique. Le choix a été plutôt celui de faire ressortir des thématiques, qui se devinent à peine dans les titres des chapitres : « On peut adorer le Christ dans les forêts3 », « Dans cette compagnie d’hypocrites et de bouffons », « Je ne peux pas ne pas participer », « La langue et le drapeau », « La vérité fait plus peur », « Sais-tu qu’ils veulent me tuer ? » en sont des exemples particulièrement emblématiques.

    https://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14856/img-2-small480.png

    5Comment Enrico Camanni introduit-il cette constellation d’hommes et des femmes, souvent en quête de liberté pour iels et pour les territoires dans lesquels iels vivent ? Avant tout, en dressant le constat que la « complexité » est le maître-mot de l’époque contemporaine, et que les Alpes n’y échappent pas. Car, comme le souligne Enrico Camanni en conclusion, « les terres les plus isolées, raides et extrêmes sont des accélératrices de changement, une infaillible cartina di tornasole [papier tournesol] pour lire et interpréter les transformations à venir » (p. 224-225). Les Alpes « si extrêmes dans la contradiction » : le « vétuste » et l’« hypermoderne », le « trop » et le « pas assez », les « ghost towns » et « Disneyland » « coexistent sans presque jamais se parler », résume-t-il (p. 6). En toile de fond, un « acteur invisible » qui structure les dynamiques alpines : le « modèle consumériste urbain » (p. 6). C’est lui qui, selon Enrico Camanni, a « changé la montagne » en y introduisant trois mots qui « n’existaient pas dans le vocabulaire alpin : rapidité, motorisation, ciment ». Donc : ski, automobiles, immeubles en copropriété (condomini) (p. 7). Une « colonisation urbaine » par une « culture hégémonique qui a supplanté la culture minoritaire, en annulant les rythmes, les rites, les mythes, les tabous et les dynamiques sociales, et en important de la plaine un modèle étranger mais gagnant, et pas seulement économiquement » (p. 7). L’auteur ne mâche pas ses mots, et affirme sa posture et son positionnement dès la courte introduction.

    6L’écrivain insiste, en début du livre, sur le lien entre montagne et plaine, car « les Alpes sont très proches des grandes villes, elles les regardent et les effleurent », elles sont devenues « le plus grand parc de divertissement de la ville », comme le prédisait Virginia Woolf, ajoute-t-il (p. 7). Mais dans l’histoire récente, elles sont aussi devenues le nouveau cadre de vie pour des citoyen·nes « en quête d’un avenir, ou du moins d’un air, meilleur » (p. 8). Les rapports entre montagne et villes se complexifient, et les deux entités sont de plus en plus interdépendantes. Enrico Camanni met en évidence le paradoxe de la distance : car les Alpes n’ont jamais été si proches — grâce à la fibre optique et aux autoroutes par exemple —, mais, au même temps, si lointaines des villes : « même avec le haut débit, les montagnes restent en pente, et même avec Internet, il neige d’octobre à mai, les os gèlent et les soirées d’hiver n’en finissent jamais » (p. 8-9).

    7Pourtant, malgré la pénétration du modèle consumériste urbain dans les montagnes, les Alpes « hébergent les différents, les rebelles, les résistants, les antagonistes, les hérétiques, pour devenir refuge et mégaphone des âmes libres et contraires », hier comme aujourd’hui. Enrico Camanni, dans son livre, a décidé de raconter l’histoire de 17 d’entre elleux.

    8L’auteur invite à commencer le cheminement en Suisse, en une sorte de deuxième introduction en dehors des Alpes italiennes au cœur de son ouvrage. Il le commence en explicitant le binôme qui, dans l’histoire, y compris mythique, de ce pays s’est créé entre Alpes et liberté. Celui-ci est né avec la légendaire rébellion de Guillaume Tell, le mythe fondateur de la confédération helvétique. « Tout remonte à Tell » (p. 13), pose Enrico Camanni en une sorte d’axiome irréfutable. La liberté pour laquelle Guillaume Tell s’est battu prend fin avec le Traité d’Utrecht qui « trace la frontière sur les montagnes, le centralisme bureaucratique des capitales [qui] entrave le rôle des communautés alpines en reléguant les Alpes à périphérie des États. Les hommes libres ne le sont plus » (p. 16). C’est ainsi que Enrico Camanni explique l’appauvrissement et le dépeuplement des terres hautes. Celui-ci serait dû à « l’isolement politique et économique voulu et imposé par les capitales extérieures » et non pas « au caractère sévère de l’environnement alpin » (p. 16-17). C’est de là qu’est née la « méfiance des montagnards envers une idée de ville qui se résume en cinq mots négatifs : centralisation, distance, pouvoir, indifférence, incompétence » (p. 17). C’est contre ces mots et ce qu’ils comportent quand ils se concrétisent dans la vie et les territoires de montagne, que les 17 rebelles se sont battus.

    9Dans les portraits des hommes et femmes « libres », beaucoup d’alpinistes (#René_Desmaison, #Gary_Hemming, #Reinhold_Messner, #Gianpiero_Motti, #Tita_Piaz, #Mary_Varale), mais aussi des hommes de foi (#Fra_Dolcino, #Giosuè_Javanel), un activiste (#Luca_Abbà), un écrivain (#Nuto_Revelli), un syndicaliste (#Guido_Rossa), et des personnes difficiles à caser dans des catégories figées : #César-Emmanuel_Grappein (médecin, politicien et écrivain), #Alexander_Langer (politicien, journaliste, essayiste), #Tina_Merlin et #Giovanna_Zangrandi (journalistes, écrivaines et partisanes), #Franz_Thaler (pacifiste et artisan), #Attilio_Tissi (alpiniste et politicien).

    10700 ans se sont écoulés entre Fra Dolcino — prédicateur brûlé vif en 1307 — et Luca Abbà — activiste contemporain dans la lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Mais un élément les rapproche tous et toutes, au-delà des époques, ce sont 17 « voix fâchées qui filtrent comme des gouttes dans les failles du système » (p. 9). Ce sont les voix de celles et ceux qui « ont le privilège de comprendre les dangers en premiers et de le hurler en légitime défense, parce que toutes les eaux descendent des montagnes. Aucune ne remonte à la source » (p. 9-10). Ce sont ces cris à qui Enrico Camanni fait écho, car « le vieux cri des Alpes rebelles nous interroge aujourd’hui plus que jamais sur la difficile cohabitation […] de différentes visions du monde dans la mer agitée de la globalisation » (p. 10).

    11Dans ce sens, le combat pacifiste et écologiste d’Alexander Langer4 est emblématique : « Né dans les montagnes, il savait parfaitement que les Alpes auraient pu être un magnifique laboratoire de développement durable et d’innovation conservatrice. En théorie, elles étaient le lieu idéal pour expérimenter ce lentius, profundis, suavius qu’il pratiquait, prêchait et aimait. En pratique, les Alpes étaient l’exemple de comment il est possible de bouleverser un monde en quelques décennies, en substituant les raisons du profit à celles de la cohabitation » (p. 72). Alexander Langer, qui a été député au parlement européen pour le parti des Verts qu’il a contribué à fonder, a ardemment défendu l’idée que « si les Alpes s’érigeaient au centre de l’Europe, elles avaient la vocation à l’unir et non à la diviser » (p. 71).

    12Les Alpes sont le centre géographique de l’Europe, et ont aussi été le lieu où s’est organisée la Résistance, celle avec le R majuscule : « Si la plaine appartient aux fascistes, la montagne appartiendra aux partisans » (p. 128). Une idée mise en œuvre notamment par Nuto Revelli, co-fondateur de la compagnie de rebelles Rivendicazione Caduti (« revanche » aux soldats « tombés » sur le front russe) et membre de la bande partisane Italia Libera. Après la guerre, Nuto Revelli, devenu écrivain, a rencontré « les derniers protagonistes de la “civilisation alpine” » (p. 130) et a raconté le déclin démographique dans les vallées italiennes.

    13Parmi les trois femmes qui habitent l’ouvrage, le portrait de Tina Merlin est particulièrement saisissant. Cette journaliste s’est battue avec sa plume contre la construction du tristement célèbre barrage du Vajont. Enrico Camanni reporte dans son livre les mots que Tina Merlin a écrit dans le journal L’Unità et pour lesquels elle a été accusée dans un procès où elle a été au final acquittée :

    À Erto, en Valcellina, 130 chefs de famille hommes et femmes se sont rassemblés pour créer un organisme ayant une forme juridique permettant de défendre les droits et les intérêts des individus et des collectivités du village face aux intimidations et aux abus dont la Sade5 se rend coupable dans la région… Dans l’égoïsme de la société électrique et dans l’inertie du gouvernement, [les montagnards] entrevoient un danger grave pour l’existence-même du village où l’on est en train de construire un bassin artificiel de 150 millions de mètres cubes d’eau, qui dans le futur, en érodant le sol, pourraient s’effondrer dans le lac… (p. 154).

    14Les avertissements de Tina Merlin n’ont pas été écoutés. Pourtant, la toponymie-même aurait dû alerter sur la tragédie à venir : le barrage a été construit sur les flancs du « Monte Toc, qui signifie ‘morceau de roche’, mais en langue frioulane indique aussi une chose pourrie » (p. 155). Mais personne n’écoute tous ceux et toutes celles et ceux qui alertent sur la tragédie qui se concrétisera le soir du 9 octobre 1963, quand trois millions de mètres cubes de roche tombent dans le lac artificiel causant la mort de presque 4 000 personnes dans la vallée.

    15L’avant-dernier chapitre raconte l’histoire de Luca Abbà, né à Turin en 1975, et qui se définit comme « cultivateur de montagne » (p. 207), un métier qu’il apprend sur le tas quand il hérite d’un bout de terre au moment du décès de son grand-père, à Exilles, dans le Val de Suse. C’est là qu’il fonde un comité local d’organisation contre le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse. Ensemble avec d’autres militant·es, iels achètent et occupent des terrains en localité de Chaumont, là où doivent commencer les travaux de construction de l’infrastructure ferroviaire. Enrico Camanni raconte avec minutie la chronologie des événements qui ont eu lieu le 27 février 2012, quand Luca Abbà, pour résister à l’évacuation, monte sur un pylône électrique où il sera électrocuté : « tout le monde le croyait mort, on ne survit pas à une chute dans le vide de douze mètres, sur des pierres » (p. 211). Pourtant, après une hospitalisation qui a duré plus de trois mois, il est « à nouveau debout » (p. 212) et livre à Enrico Camanni ces mots de rébellion et d’espoir :

    L’envie de combattre est toujours plus enracinée dans la vallée et les nouvelles générations sont plus préparées que celles d’avant. Elles ne se limitent pas à défendre leur pré carré, elles veulent construire un monde différent, à taille humaine, et non pas un monde fait de machines et de banques. La croissance c’est bien, mais elle doit être culturelle. Et puis nous devons apprendre à nouveau à faire les choses par nous-mêmes, en respectant la terre. C’est cela la vraie liberté, matérielle et spirituelle (p. 213).

    16Le dernier chapitre est consacré à un protagoniste un peu particulier. Il a quatre pattes et est au centre de nombreuses controverses dans les Alpes : le loup, le « rebelle par excellence » (p. 214) :

    Le loup est le rebelle par excellence, hors-la-loi et hors-le-temps, car il représente ce que nous ne sommes plus : la nature sauvage, le courage d’aller, l’émotion primordiale. La bête rebelle habite des terres rebelles. Le centre de gravité des loups à l’ère de l’Internet oscille entre les Alpes de la mer et les vallées de Coni, Saluces, Pignerol et Suse, en traversant des lieux qui étaient jadis occupés par les partisans de Nuto Ravelli, les crêtes du commandant vaudois Janavel, les villages des revendications occitanes, les forêts des No TAV et de la résistance en Val de Suse » (p. 214-215).

    17Le loup parcourt et reconquiert ainsi les territoires qui ont vu naître, au cours des siècles, des hommes et des femmes « qui ne fuyaient pas, [des gens] qui croyaient et ne se pliaient pas » (p. 10). Et dont Enrico Camanni nous livre ces très émouvants portraits.

    ▻https://journals.openedition.org/rga/14856
    #shameless_autopromo #Alpes #montagne #résistance #rebelles #livre #recension #Alpes_italiennes #Italie #histoire #utopie

    CDB_77 @cdb_77
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  • @badoldworld
    BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND 19/03/2025

    Le #nazisme, un #totalitarisme ?

    #Chapoutot, #Ingrao et #Patin suggèrent par conséquent d’« abandonner la notion de “totalitarisme”, pour comprendre que si le régime reposait sur des mesures coercitives d’une grande violence envers ses ennemis désignés – c’est un fait –, pour de nombreux Allemands, les ressorts de sa domination étaient tout autres ».

    Bien qu’en la matière Chapoutot, Ingrao et Patin visent Les origines du totalitarisme de Hannah #Arendt (1951), dont les vues doivent beaucoup au Béhémoth qu’elle a lu dès sa première version parue en 1942, c’est à Neumann que l’on doit, parmi les premiers, d’avoir montré la nature totalitaire du régime nazi, et cela sans besoin de le démontrer puisqu’il lui suffisait de citer l’un de ses idéologues, en l’occurrence Alfred Rosenberg, affirmant qu’en 1933 ce « n’est pas l’instauration de la totalité de l’État, mais de la totalité du mouvement national-socialiste » qui se produit. Ce que redisent peu ou prou les trois historiens lorsqu’ils écrivent qu’avec l’avènement du nazisme « l’État est donc réduit à un simple instrument neutre, technico-pratique, qui est mis au service des nouveaux maîtres du pays ».

    ▻https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/03/18/recension-chapoutot-ingrao-patin-neumann

    #Franz_Neumann
    #histoire
    #antisémitisme
    #recension

    BadOldWorld @badoldworld CC BY-ND
    • @klaus
      klaus++ @klaus 19/03/2025

      Franz Neuman est mort en.1954 alors l’édition originale de Behemoth de 1944 est libre de droits.

      Le livre
      ▻https://momot.rs/d3/y/1742381883/10000/g3/ia2_acsmpdf_files/20240701/annas_archive_data__aacid__ia2_acsmpdf_files__20240701T025145Z--20240701T025146Z/aacid__ia2_acsmpdf_files__20240701T025145Z__WTWRJBPKABRBUH6ujsHPhZ~/0DIVfL8EulkvikLoX_T9QQ/Behemoth%3A%20The%20Structure%20%20and%20Practice%20of%20National%20Socialism%

      ▻https://seenthis.net/messages/1074369

      Enzo Traverso: Und der Sozialwissenschaftler Franz Neumann schrieb 1942, als in Auschwitz die Gaskammern in Betrieb genommen wurden, dass die Juden für den Nationalsozialismus eine unverzichtbare Rolle als Sündenbock spielten und deshalb von den Nazis nicht vernichtet werden würden.

      Tout le monde peut se tromper.

      ▻https://en.m.wikipedia.org/wiki/Franz_Neumann_(political_scientist)

      #nazis #politique #théorie_politique

      klaus++ @klaus
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  • @visionscarto
    visionscarto @visionscarto 20/02/2025
    1
    @reka
    1

    Une recension du livre Palestine-Israël, une histoire visuelle (Editions du Seuil, octobre 2024)

    Des cartes pour une bibliothèque décoloniale

    Par Clémence Vendryes
    Clémence Vendryes, membre du comité de rédaction de Yaani, géographe, enseignante à la Sorbonne Université.

    ►https://www.yaani.fr/post/des-cartes-pour-une-biblioth%C3%A8que-d%C3%A9coloniale

    Cher lecteur, chère lectrice,

    Débutant·e ou initié·e à la question palestino-israélienne, s’intéresser au conflit israélo-palestinien ou approfondir sa compréhension de la colonisation israélienne, exige le choix d’un livre suivant deux principes :

    un livre qui prend la peine d’expliquer la constellation d’acteur·ices et la prolifération des frontières au cours du temps,

    un livre qui s’inscrit dans le paradigme colonial, établi par les sciences humaines et sociales, afin de mener une véritable critique du projet étatique israélien.

    L’ouvrage du journaliste et historien Dominique Vidal et du géographe et cartographe radical Philippe Rekacewicz remplit ces deux critères. C’est un nouveau manuel, fondamental pour embrasser l’ensemble des enjeux historiques, territoriaux et politiques des espaces palestino-israéliens.

    Entre « écriture narrative et écriture cartographique »

    Se rapprochant d’une conversation, l’ouvrage fait alterner deux voix dont l’oralité rend les siècles et la multiplicité des acteur·ices plus faciles à aborder. Cette familiarité de l’écriture n’est pas seulement lisible dans le ton des deux auteurs, elle se retrouve aussi dans leur maîtrise et leur connaissance de longue durée des espaces palestino-israéliens. Chacun à leur manière, ils documentent depuis plus de quarante ans les avancées et les violences de la colonisation israélienne.

    https://visionscarto.neocities.org/2024-le-seuil/seuil%201.png https://visionscarto.neocities.org/2024-le-seuil/pal-isr-p231.jpg

    #Palestine
    #Israël
    #recension

    visionscarto @visionscarto
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 21/11/2024

    Nous, fils d’Eichmann – #Günther_Anders
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/11/21/nous-fils-deichmann-gunther-anders

    « Nous, fils d’Eichmann » est une compilation de deux lettres envoyées par Günther Anders au fils aîné d’Adolf Eichmann : Klaus Eichmann, né en 1936. Dans ces lettres, Anders tend la main à Klaus et l’invite à devenir un « Eichmann pour la paix » à l’image de Claude Eatherly, pilote ayant largué Little Boy sur Hiroshima le […] L’article Nous, fils d’Eichmann – Günther Anders est apparu en premier sur Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme.

    #Recensions_d'ouvrages_divers #Adolf_Eichmann

    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 23/10/2024
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    @badoldworld
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    Contagion sociale
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/10/23/contagion-sociale

    Ce livre est très important. Pas seulement par ses contenus mais tout spécialement de par ses origines et ses auteurs. En effet, les membres du collectif #Chuang, tout en étant chinois d’origine – nombre d’entre eux résidant bien en Chine en différentes provinces – déploient leurs activités à un niveau international. Ils se réclament d’ailleurs, […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/10/contagion-sociale-chuang.png

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

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    • @colporteur
      colporteur @colporteur CC BY-NC-SA 23/10/2024

      ▻https://seenthis.net/messages/978451
      #Pandémie #Chine #livre

      colporteur @colporteur CC BY-NC-SA
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 18/10/2024

    L’imaginaire de la Commune
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/10/18/limaginaire-de-la-commune

    « L’imaginaire de la Commune » de Kristin Ross est un ouvrage remarquable qui explore les héritages intellectuels et politiques de la Commune de Paris, en mettant en lumière son influence durable sur les théoriciens et révolutionnaires qui ont façonné la pensée libertaire et socialiste. Publié en 2015 aux éditions La Fabrique, cet essai analyse comment la […]

    #Communalisme #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Élisée_Reclus #François_Dumartheray #Gaillard #Karl_Marx #Louise_Michel #Pierre_Kropotkine #William_Morris

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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 17/10/2024

    « Nous sans l’État » – #02
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/10/17/nous-sans-letat-02

    Traducido del sitio fuente : ▻https://synusia.cc/ca/llibre/nosotrxs-estado Yásnaya Elena Aguilar Gil est une linguiste mixe, écrivaine, traductrice et activiste ; Leur voix est de plus en plus pertinente dans un pays confronté à son propre racisme et où les peuples autochtones sont toujours discriminés et dépossédés de leurs territoires. « Il est presque impossible de penser le […]

    #Articles_d'intérêt_et_liens_divers #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Aguilar_Gil_Yásnaya

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/10/capture-decran-2024-10-13-181910.png

    ►https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

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  • @scomodo
    scomodo @scomodo via RSS 14/10/2024

    Mai per soldi, sempre per amore
    ▻https://scomodo.org/mai-per-soldi-sempre-per-amore

    Si dice che la #musica indipendente sia finita, sepolta sotto quello che ormai sembra il funzionamento ultraveloce del mercato musicale popolare. Eppure la musica indipendente esiste ancora e sta benissimo. Ci sono progetti, come quello di Risentimento, capaci di portare aria di autenticità in un mercato musicale che appare sempre più saturo e monocorde. L’articolo Mai per soldi, sempre per amore proviene da Scomodo.

    #Avanguardie_Culturali #cantautorato #recensioni

    scomodo @scomodo via RSS
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 14/10/2024

    « Nous sans l’État »
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/10/14/nous-sans-letat

    de Yásnaya Elena Aguilar Gil (2024) L’ouvrage « Nous sans l’État » de Yásnaya Elena Aguilar Gil, publié en 2024 aux éditions Ici-bas, constitue une analyse saisissante des formes de résistance indigène et communautaire face à l’État moderne. Aguilar Gil, auteure et linguiste zapotèque, y expose la manière dont les #Peuples_autochtones au Mexique et dans le […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Peuples_premiers #Premières_nations

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    ►https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 14/10/2024
    4
    @colporteur
    @sombre
    @odilon
    @terrestres
    4

    Grandeur et errances du mouvement décolonial - Éditions Agone
    ▻https://agone.org/grandeur-et-errances-du-mouvement-decolonial

    Les attaques lancées par les auteurs se portent sur plusieurs fronts. D’une part, selon eux, les décoloniaux ont tendance à ériger l’Europe et l’Occident en source de tous les maux : leur façon de les considérer comme des ensembles monolithiques, qui plus est dotés d’une identité permanente à travers les siècles dans la mesure où ils reconduisent en tout temps et en tous lieux la même logique raciste et coloniale, est typique d’une pensée non dialectique qui écarte les tensions et contradictions internes de son objet, et finit même par l’extraire de l’histoire en faisant abstraction de ses évolutions et modifications dans le temps. De cette opposition entre l’Occident et le reste du monde découle une lecture simpliste de l’histoire et des rapports de force sociopolitiques dans le monde contemporain, que les décoloniaux réduisent finalement à une lutte manichéenne entre les bons et les mauvais.

    D’autre part, aux yeux de plusieurs auteurs de ce livre, les analyses des décoloniaux présentent clairement un biais culturaliste. En réaction peut-être à l’économicisme du marxisme orthodoxe, ils ont abusivement tordu le bâton dans l’autre sens, en attribuant aux discours, aux imaginaires, aux représentations, aux « épistémès », le rôle de forces motrices de l’histoire. L’attention qu’ils accordent aux identités, aux spécificités culturelles et aux « cosmovisions » les conduit à essentialiser et à idéaliser les cultures indigènes et les peuples « non blancs », dans ce qui en vient à ressembler à une simple inversion de l’ethnocentrisme d’origine européenne. Cette perspective est d’autant plus problématique qu’elle s’accompagne d’une focalisation sur la « race » – catégorie éminemment ambiguë, même quand elle est manipulée par des universitaires récitant le fameux mantra « la-race-n’est-pas- une-réalité-biologique-mais-une-construction-sociale ». L’analyse du capitalisme développée par les décoloniaux pâtit aussi de ce biais culturaliste, puisqu’il est compris avant tout à travers le prisme du racisme ou de la domination des pays du Nord sur le Sud global, reléguant ainsi au second plan l’opposition pourtant fondamentale entre riches et pauvres.

    Hélas, tous ces travers se retrouvent à des degrés divers dans les discours développés par les disciples du « tournant décolonial » en France. Il reste à souhaiter que cet ouvrage aide le lecteur à prendre du recul par rapport aux théories des fondateurs du mouvement décolonial sans pour autant prendre ses distances vis-à-vis du nécessaire combat contre le racisme, le colonialisme et l’impérialisme.

    Critique de la raison décoloniale
    Sur une contre-révolution intellectuelle
    ▻https://www.lechappee.org/collections/versus/critique-de-la-raison-decoloniale

    Le capitalisme et la modernité seraient intrinsèquement liés à un racisme d’essence coloniale et à la domination de l’Occident sur le Sud global : tel est le postulat des décoloniaux. Face à une rationalité considérée comme eurocentrique, face à un système de pouvoir qui chercherait à maintenir les « non-Blancs » dans une position subalterne, ils prônent un retour aux formes de savoir et aux visions du monde des peuples indigènes.
    À l’heure où les théories décoloniales, nées en Amérique latine, gagnent du terrain dans les milieux universitaires et militants, les auteurs de ce livre, ancrés eux aussi dans ce continent, font entendre une autre voix. Ils démontrent comment ces théories propagent une lecture simpliste de l’histoire et des rapports de pouvoir, et comment leur focalisation sur les questions d’identité ethno-raciale relègue au second plan l’opposition pourtant fondamentale entre riches et pauvres. À l’horizon, une conviction : seul un anticolonialisme fondé sur une critique radicale du capitalisme permettra de sortir de cette impasse, en dépassant toute soif de revanche pour retrouver le contenu universel des luttes d’émancipation.

    Traduction donc ouvrage déjà paru ya 4 ans et donc déjà recensé :

    Cahiers des Amériques latines
    ▻https://journals.openedition.org/cal/15096

    Dans les blogs Mediapart, une critique nuancée :
    ▻https://blogs.mediapart.fr/pascal-rougier/blog/091220/peau-blanche-masques-noirs-critique-de-la-raison-decoloniale

    #livre #recension #décolonial #colonisation #histoire #philosophie #Amérique_latine

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
    • @rastapopoulos
      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 25/11/2024

      Interview de Pierre Gaussens :
      ▻https://seenthis.net/messages/1084239

      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
    • @rastapopoulos
      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 8/04/2025
      @terrestres

      Et du coup une recension et critique nuancée par Jérôme Baschet dans @terrestres ici : ▻https://seenthis.net/messages/1107958

      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 2/10/2024

    La diversité contre l’égalité
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/10/02/la-diversite-contre-legalite

    de Walter Benn Michaels Walter Benn Michaels ne fait pas dans le « gentil » ; et ce n’est pas un idéologue.Par contre il dit assez clairement ce qui est, à savoir que dans le monde capitaliste les pauvres sont bien les maudits de la Terre et que plus personne ne semble songer à y remédier, politiquement ; […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/10/la-diversite-contre-legalite.jpg

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS
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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 1/10/2024
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    @monolecte
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    4

    Le Double
    ▻https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Double

    L’extrême droite ramasse aujourd’hui les fruits pourris d’une grave dépolitisation de l’ensemble du corps social, en grande part incapable désormais de comprendre l’interdépendance entre ses membres, qui éprouve le besoin de boucs émissaires et tend à interpréter tout ce qui nous arrive, qui est inquiétant et déstabilisant, comme le résultat de méfaits individuels (il suffirait de remplacer des pourris par d’autres qui sont vertueux) et non d’une structure de pouvoir – que l’extrême droite ne prétend pas changer. Klein cite Jack Bratich, un spécialiste du conspirationnisme, pour lequel, quand on a en tête ces représentations du monde social, les fadaises libérales selon lesquelles des individus peuvent changer le monde en bien peuvent aussi bien se muer en histoires de méchants tout occupés à le changer pour le pire. Les fantaisies de complot sont le double demeuré, impuissant mais toxique de la pensée critique avec laquelle elles ont en commun quelques constats que l’auteur italien Wu Ming 1 appelle des « noyaux de vérité ». Les deux valorisent un rapport de méfiance et des capacités d’opposition au courant dominant mais chez les complotistes cette posture ne remet pas en cause les logiques sociales dominantes. Tout en soutenant le racisme d’État qui prévaut aux États-Unis, tout en dénonçant les manifestations Black Lives Matter, nombre de Blanc·hes dans le déni du Covid ont pu se comparer, comme le fit Naomi Wolf, aux militant·es pour les droits civiques des années 1960. Un retournement vertigineux.

    #Naomi_Klein #Naomi_Wolf #double #livre #recension #Aude_Vidal #fantasme_de_complot #extrême_droite

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 23/09/2024

    L’ORDRE MOINS LE POUVOIR – Histoire & actualité de l’anarchisme
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/23/lordre-moins-le-pouvoir-histoire-actualite-de-lanarch

    Dans L’ordre moins le pouvoir, #Normand_Baillargeon livre une analyse approfondie de l’anarchisme, de ses origines historiques à ses expressions contemporaines. Ce livre, à la fois accessible et érudit, offre une synthèse des grandes idées anarchistes, des figures fondatrices comme Pierre-Joseph Proudhon, Mikhaïl Bakounine, ou Emma Goldman, jusqu’aux mouvements anarchistes actuels. Baillargeon démontre que loin […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Autogestion #Autonomie #Entraide #Hiérarchie

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/09/lordre-moins-le-pouvoir.png

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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 17/09/2024
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    3

    Producteurs et parasites
    ▻https://blog.ecologie-politique.eu/post/Producteurs-et-parasites

    Le principal grief fait au Front national/Rassemblement national est son racisme, de l’anti-sémitisme plus du tout assumé à la haine déversée contre les musulman·es ou supposé·es tel·les, de la guerre d’Algérie où le fondateur du parti se distingua par sa capacité à déshumaniser et à torturer jusqu’à un discours d’aujourd’hui qui n’exprime plus sa haine que sous des formes acceptables, drapé dans la « laïcité républicaine » ou la défense des travailleurs et travailleuses. Beaucoup a donc été produit sur la vision nationaliste et ethnique de l’extrême droite française mais trop peu sur des questions qui furent longtemps centrales lors des élections, à savoir la répartition des richesses. C’est à cette ambition que répond le livre de Feher, philosophe et éditeur.

    […]

    Rétif à la démocratie et à l’idée même de demos, partageant les intérêts de classe des plus riches, le néolibéralisme a longtemps été très éloigné du producérisme. S’il peut partager avec lui sa condamnation des « improductifs », il défend en revanche les élites économiques et refuse même de discriminer investissement productif et pure spéculation. James Buchanan, néolibéral de l’École de Virginie, n’imagine pas qu’une telle idéologie puisse triompher sans s’appuyer sur une base populaire. Il met alors en avant une vision du peuple libéral, « amené à communier dans la célébration de son esprit d’entreprise mais aussi dans la réprobation de tous ceux qui réussissent à se dérober au jeu de la concurrence ». Il s’attaque aux rentes de toutes sortes – sans toujours toucher à la finance spéculative – et dénonce « un parasitisme toujours composé de prédateurs d’en bas et de prédateurs d’en haut » en choisissant des ennemis qui l’arrangent : chômeurs et bénéficiaires des aides sociales ; syndicalistes bénéficiant d’avantages indus ; fonction publique échappant aux règles de la concurrence ; élites culturelles portant des valeurs de justice sociale et qui défendent les trois catégories précédemment citées. Le capital peut dormir tranquille pendant qu’on laisse la haine grandir contre ce petit monde.

    #livre #Michel_Feher #recension #Aude_Vidal #extrême_droite #France #producérisme

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
    • @sombre
      Sombre @sombre CC BY-NC-SA 18/09/2024

      Profitant de ce passage dans l’analyse de Aude Vidal, je vois une opportunité à revenir sur l’évolution du PCF depuis les années 60 jusqu’à nos jours.

      Gardien de la nation des producteurs contre deux menaces de prédation, le RN peut séduire un peuple de gauche qui a perdu sa boussole lutte des classes (2), à condition qu’il se complaise dans un certain racisme, tout en étant capable d’abandonner, sans coût électoral pour elle, ses quelques imprécations anti-capitalistes en faisant allégeance au Medef (ou en abandonnant en pleine campagne sa proposition de dispenser de TVA les produits de première nécessité).

      Et donc ma recherche me conduit à lire ces quelques textes :

      – ▻https://journals.openedition.org/lectures/15763

      Le parti communiste français (PCF) a longtemps mis en avant son ancrage – électoral et militant – au sein des classes populaires. Ambitionnant de se constituer en « parti de la classe ouvrière », l’organisation communiste a permis d’affirmer l’existence de groupes sociaux historiquement exclus des sphères de la représentation politique. Toutefois, l’organisation communiste ne peut être perçue dans une approche transhistorique. Ainsi, le PCF « ouvriériste » des années 1930 n’est pas similaire au parti déclinant des années 1990, il s’agit donc de comprendre comment s’est progressivement transformé le rapport de l’organisation à ses électeurs et à ses militant.

      – ▻https://fr.internationalism.org/brochures/pcf-lc68
      (Ou le délitement du PCF « pas à pas »).

      – ▻https://www.marxists.org/francais/4int/doc_uc/1976/01/proletariat.html
      (Où il est fait comme une sorte d’exégèse de la pensée de Marx à propos de la #dictature_du_prolétariat).

      Sombre @sombre CC BY-NC-SA
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 16/09/2024
    10
    @rastapopoulos
    @simplicissimus
    @ant1
    @monolecte
    @biggrizzly
    @colporteur
    @7h36
    @reka
    @02myseenthis01
    @alexcorp
    10

    Manuel de l’anti-tourisme
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/16/manuel-de-lanti-tourisme

    de Rodolphe Christin Ce livre est un constat lucide sur la manière dont la domination marchande mondialisée a tué le voyage et tout ce qu’il contenait comme promesse de découverte et d’expérience. Comment le voyageur a été transformé en touriste et en consommateur au service de la machine économique. Comment le tourisme est devenu lui-même […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/09/manuel-de-lanti-tourisme.png

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

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    • @rastapopoulos
      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 17/09/2024

      #tourisme #capitalisme

      RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
    • @simplicissimus
      Simplicissimus @simplicissimus 17/09/2024

      Manuel de l’antitourisme | Écosociété
      ▻https://ecosociete.org/livres/manuel-de-lantitourisme

      https://cms.ecosociete.org/uploads/images/_1200x630_crop_center-center_82_none/9782897193515.jpg

      Le tourisme est la première industrie mondiale, même s’il est pratiqué par seulement 3,5 % de la population… Un luxe réservé aux occidentaux qui, depuis l’avènement des congés payés, ont intégré « un devoir d’ailleurs et de loisirs ». Mais qui n’a pas senti ce malaise, dans une boutique de souvenirs ou sur une plage des Caraïbes couvertes de baigneurs blancs ? Qui n’a jamais ramené de vacances le sentiment de l’absurde ? Car même les mieux intentionnés des voyageurs contribuent malgré eux à la mondophagie touristique. Et rien ne semble pouvoir arrêter cette conquête démesurée des quatre coins du monde : ni la pollution qu’elle impose, ni la disparition des spécificités culturelles qu’elle vient niveler et encore moins la conscience de l’Autre qu’elle réduit à une relation marchande. Pouvons-nous nous évader du tourisme ? Rodolphe Christin nous invite à retrouver l’essence du voyage : préférer le chemin à la destination, et « disparaître » plutôt qu’apparaître partout.

      Parution Canada 2017

      Simplicissimus @simplicissimus
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 12/09/2024

    Fragments d’Héraclite
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/12/fragments-dheraclite

    Pour les éveillés, il y a un #Monde #un_et_commun, tandis que parmi ceux qui dorment, chacun s’en détourne vers le sien propre.Héraclite Il y a plus de vingt cinq siècles qu’Héraclite d’Ephèse eut cette extraordinaire intuition d’une caractéristique fondamentale de la condition humaine. Il ne semble pas déraisonnable d’envisager l’usage que nous pourrions […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/09/fragments-dheraclite.png

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 10/09/2024

    La psychologie de masse du fascisme
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/10/la-psychologie-de-masse-du-fascisme

    Rédigé entre 1930 et 1933, juste avant la prise de pouvoir des nazis, cet ouvrage de référence a naturellement pris quelques rides du fait des modifications notables que la domination a apporté à son mode de fonctionnement et tout particulièrement dans le contrôle de ce que l’on appelle l’opinion. Ce que Goebbels, ministre de la […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/09/la-psychologie-de-masse-du-fascisme.png

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 6/09/2024
    4
    @ant1
    @monolecte
    @stephane_m
    @sombre
    4

    Le Féminisme libertaire - Mon blog sur l’écologie politique
    ▻https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Feminisme-libertaire

    https://blog.ecologie-politique.eu/public/feminismelibertaire_1400-254x400.jpg

    Irène Pereira, autrice de travaux sur l’anarchisme et sur les pédagogies critiques, propose un livre bienvenu sur le féminisme libertaire. Si l’anarchisme et le féminisme sont des mouvements anciens, qu’on peut dater de la deuxième moitié du XIXe siècle, il n’en est pas de même de l’anarcha-féminisme ou féminisme libertaire, qui s’est constitué dans les années 1970.

    #Irène_Pereira #livre #anarchisme #féminisme #histoire #liberté #recension #Aude_Vidal

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
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  • @hlc
    Articles repérés par Hervé Le Crosnier @hlc CC BY 2/09/2024

    Ada et Zangemann : Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise - Babelio
    ▻https://www.babelio.com/livres/Kirschner-Ada-et-Zangemann--Un-conte-sur-les-logiciels-le-s/1589289#critiques

    https://m.media-amazon.com/images/I/51+kq9z+iqL._SX195_.jpg

    10 février 2024
    Voilà un petit album, conte moderne à mettre entre toutes les mains, grandes ou petites. Il explique fort bien la logique des gros systèmes d’exploitation (tels Microsoft ou Apple) et l’intérêt des plus petits, du logiciel libre. C’est accessible pour les enfants mais nul doute que nombre d’adultes apprendront beaucoup.

    Avec, en plus, une héroïne (en informatique, elles ne sont pas les plus nombreuses) et noire de surcroît. Et puis, c’est frais, mignon et drôle parfois.

    #Ada_Zangemann #Recension #Babelio

    Articles repérés par Hervé Le Crosnier @hlc CC BY
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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 26/08/2024

    Agir ici et maintenant
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/08/26/agir-ici-et-maintenant

    Penser l’écologie sociale de Murray Bookchin « Agir ici et maintenant » offre une exploration approfondie et stimulante de la pensée de Murray Bookchin, fondateur de l’écologie sociale et du #Communalisme. Dans cet ouvrage paru en 2019 aux éditions du Commun, Floréal M. Romero dresse un portrait vivant de Bookchin tout en proposant des pistes concrètes pour […]

    #Ecologie_sociale #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 21/08/2024
    6
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    @gillesm
    @monolecte
    @roinu
    @ivan_lulitzosoff
    @stephane_m
    6

    Écologie ou catastrophe
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/08/21/ecologie-ou-catastrophe

    La vie de #Murray_Bookchin En 2020, la lecture de « Le municipalisme libertaire – La politique de l’écologie sociale », écrit par Janet Biehl, me fit découvrir Murray Bookchin. Depuis lors, les thèses qu’il a développées tout au long de sa vie font partie intégrante de mon quotidien. C’est donc avec beaucoup de curiosité et un […]

    #Communalisme #Ecologie_sociale #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF] #Biographie

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/08/ecologie-ou-catastrophe.png

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  • @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme
    Atelier E.S.C. @atelier_d_ecologie_sociale_et_communalisme via RSS 6/08/2024

    Œuvres de Jonathan Swift
    ▻https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/08/06/oeuvres-de-jonathan-swift

    De Jonathan Swift (1667-1745), on connaît principalement ses Voyages de Gulliver qui auront été lus, le plus souvent, dans les versions soigneusement expurgées mises à la disposition des enfants.La véritable dimension de ce personnage hors du commun est donc le plus souvent ignorée, d’autant que l’essentiel de son œuvre n’est disponible en français que dans […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]

    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/wp-content/uploads/2024/08/jonathan-swift-par-thomas-pooley.png

    ►https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

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  • @rastapopoulos
    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC 29/07/2024
    1
    @kassem
    1

    La Dictature, une antithèse de la démocratie ? - Mon blog sur l’écologie politique
    ▻https://blog.ecologie-politique.eu/post/La-Dictature-une-antithese-de-la-democratie

    À lire ce petit livre sur les dictatures, il est difficile de comprendre pourquoi les régimes autoritaires ne sont pas mieux étudiés, vu la complexité de ce qui fait tenir un régime autoritaire, vu les jeux de pouvoir qui peuvent s’y déployer et que l’autrice fait toucher du doigt, et vu ce que ce tour d’horizon nous apprend des régimes plus libéraux sous lesquels vit 5 % de la population mondiale, et de comment ceux-ci peuvent glisser vers des régimes moins libéraux. L’ouvrage se clôt d’ailleurs sur la principale inspiration de la constitution russe mise en place par Vladimir Poutine, une certaine Ve République française très propice au pouvoir personnel. De quoi récuser l’usage que fait l’autrice du mot « démocratie » pour les régimes les plus libéraux, que la science politique appelle plutôt des « aristocraties électives » ou des « régimes mixtes ».

    #livre #recension #démocratie #dictature #politique #Eugénie_Mérieau #Aude_Vidal

    RastaPopoulos @rastapopoulos CC BY-NC
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