• Le #Mali bloque les exportations de #Loulo-Gounkoto, sa plus grande mine d’#or (#Barrick)

    Le Mali est en conflit depuis quelques mois avec Barrick, propriétaire de sa plus grande #mine_d’or, afin de récupérer un manque à gagner estimé à 500 millions $. Dans le cadre de ce différend, Bamako a déjà emprisonné quatre employés de Barrick et émis un #mandat_d’arrêt contre le PDG #Mark_Bristow.

    Les exportations d’or de Loulo-Gounkoto, la plus grande mine d’or du Mali, sont bloquées par le gouvernement. C’est du moins l’annonce faite lundi 16 décembre par le propriétaire de la mine, le canadien Barrick Gold, qui précise que le maintien de ce #blocage pourrait le contraindre à « suspendre ses opérations ».

    Au moment de la publication, le gouvernement malien n’a pas confirmé ce blocage des #exportations. L’information intervient néanmoins alors que les relations entre Bamako et la compagnie canadienne sont tendues. Plusieurs employés de Barrick ont été arrêtés en novembre et sont détenus depuis en attente de leur procès, alors que le PDG du groupe, Mark Bristow, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par Bamako. Le gouvernement accuse les dirigeants de diverses #malversations_financières et réclame à la compagnie environ 500 millions $ d’après Reuters.

    Après un audit des mines d’or ayant révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards FCFA, le gouvernement malien a en effet entamé depuis quelques mois des #négociations avec les compagnies pour récupérer ces sommes. Bamako cherche également à obtenir l’application du nouveau #code_minier à toutes les mines du pays. Adoptée en 2023, la nouvelle #loi augmente la participation de l’État dans les mines et devrait générer 500 milliards FCFA de #recettes_minières supplémentaires chaque année.

    « Depuis le 25 novembre, plusieurs membres de l’équipe de direction malienne de Barrick sont emprisonnés sur la base d’accusations infondées. Ceci, dans un contexte d’actions inquiétantes telles que des réclamations fiscales et douanières sans fondement et l’annonce d’un mandat d’arrêt illégitime à l’encontre du président-directeur général de Barrick », dénonce la compagnie.

    Barrick, seul contre tous ?

    Selon le nouveau communiqué de Barrick, aucun terrain d’entente n’est visible à l’horizon pour clore le différend avec le gouvernement. Pourtant, la compagnie avait annoncé fin septembre être parvenue à un accord avec les autorités, au lendemain de l’arrestation de quatre de ses employés. Quelques jours plus tard, le gouvernement malien dénonçait le non-respect des engagements pris par Barrick, avec à la clé une menace à peine voilée de non-renouvellement de l’un des permis de la compagnie arrivant à expiration en 2026.

    Barrick reste donc l’un des derniers producteurs d’or du Mali à poursuivre le bras de fer avec le gouvernement, qui a déjà fait plier la plupart des autres compagnies. Qu’il s’agisse des canadiens #B2Gold et #Allied_Gold, ou de l’australien #Resolute_Mining, les autres propriétaires de mines d’or industrielles au Mali ont en effet accepté de verser un montant cumulé dépassant 200 millions $. Bamako a également obtenu l’application des termes du nouveau code minier à certaines mines, notamment les deux mines de #lithium en cours de construction.

    S’il est difficile d’indiquer la direction dans laquelle les deux parties comptent orienter le différend au cours des prochaines semaines, rappelons qu’une suspension effective de la production d’or à Loulo-Gounkoto impacterait négativement la production et les revenus miniers du Mali pour 2024. En 2023, la mine a livré près de 700 000 onces d’or et contribué à l’économie locale pour plus d’un milliard de dollars, selon Barrick.

    https://www.agenceecofin.com/actualites-industries/1612-124397-le-mali-bloque-les-exportations-de-loulo-gounkoto-sa-plus-
    #mines #extractivisme #minières #Australie #Canada

  • Les #marchés_financiers : une #illusion de pouvoir

    Alors que la #France débat de son #budget, le discours reste centré sur la #dette et le #déficit publics, et sur l’#influence supposée des marchés financiers. Cette approche conforte un cadre budgétaire contraint qui pénalise la population, tout en entretenant le #mythe d’un pouvoir des marchés sur l’#économie. Cet article vise à montrer que cette domination des marchés n’est en réalité qu’une illusion.

    Introduction

    Alors que la France traverse une période cruciale de discussions budgétaires, le débat se concentre encore une fois autour du déficit et de la dette publics. En arrière-plan, les marchés financiers apparaissent comme des arbitres incontournables, qu’il faudrait apaiser pour éviter une hausse des taux d’intérêt. Cette vision, qui exagère le pouvoir des marchés sur notre économie, repose en grande partie sur des #choix_politiques issus de l’#idéologie_néolibérale et imposés par les #règles strictes de l’Eurozone, celles du #traité_de_Lisbonne. Ce carcan budgétaire auto-imposé enferme les États membres dans une #logique_financière qui empêche une gestion budgétaire pleinement orientée vers le #bien-être des populations.

    Les milliards d’euros versés chaque année en #intérêts ne font qu’alimenter des investisseurs privilégiés, et cette situation découle de décisions politiques, non de nécessités économiques. Cet article vise à déconstruire les mythes entourant la #dette_publique et le rôle prétendu des marchés financiers en montrant que leur pouvoir n’est qu’une illusion bien entretenue et que les contraintes financières de l’Eurozone sont d’abord politiques.

    Les limites à la dépense publique ne sont pas financières

    Il est tout d’abord utile de rappeler que, selon l’analyse de la #Théorie_Monétaire_Moderne (#MMT), un État qui dispose du monopole de création de sa devise, en régime de #taux_de_change_flottant, ne peut faire #faillite dans sa propre devise, à moins de le vouloir. Les limites à sa #dépense_publique ne sont donc pas financières, mais liées à la disponibilité des #ressources_réelles, qu’il s’agisse des ressources technologiques, des ressources naturelles, ainsi que de la force de travail.

    Les États membres de l’Eurozone sont toutefois un cas particulier, puisqu’ils fonctionnent dans un cadre contenant des limites financières, en réalité auto-imposées, que sont les ratios de 3 % sur le PIB du déficit public et de 60 % de la dette publique. Ces limites représentent donc des contraintes concernant la #politique_budgétaire des États, les empêchant de réaliser le déficit nécessaire pour atteindre le #plein_emploi.

    Dans ces conditions, et dans la mesure où le compte des Trésors nationaux ouvert à la #BCE doit disposer d’un solde en permanence positif, les États-membres doivent obtenir des #recettes_fiscales et émettre des #titres_d’État, ce qui, en raison de l’absence de garantie par la BCE, les rend dépendants des marchés financiers et exposés au risque du défaut. Cette situation souligne la nécessité d’une réévaluation des règles budgétaires au sein de l’Eurozone, afin de permettre à ces États de disposer de leur plein potentiel économique.

    La dette publique n’est pas un fardeau, mais une richesse

    Comme le montre l’identité comptable vérifiable dans tous les pays, la dette publique équivaut à la devise nationale créée par la dépense publique et non encore utilisée par le secteur privé pour payer les impôts. Elle représente, au centime près, la richesse financière nette des agents du secteur privé1. Il en découle que la dette publique n’est pas composée des seuls titres d’État. Elle englobe l’ensemble des passifs de l’État, à savoir le cash, les réserves bancaires et les titres d’État. Cette définition est partagée par les banques centrales, y compris la BCE selon le #traité_de_Maastricht. Il est important de souligner que l’émission de #titres_d’État ne crée pas de nouvelle devise, mais change simplement la forme de la devise, passant de « #réserves » à « #titres », tout comme on transfère un montant d’un compte courant non rémunéré vers un compte de dépôt rémunéré2.

    La dette publique (stock) est la somme des déficits annuels (flux). Dette et déficit sont donc étroitement liés, et ainsi, lorsque l’État cherche à réduire son déficit en augmentant les #taxes ou en réduisant ses #dépenses, cela diminue l’épargne du secteur privé. Dit autrement, lorsque l’État retire plus de devise nationale par les taxes qu’il n’en crée par la dépense, cela provoque de l’#austérité.

    Les titres d’État ne servent pas à financer les dépenses publiques

    L’émission des titres d’État est une pratique héritée des anciens régimes de taux de change fixes, qui est aujourd’hui dépassée. Ces titres ne sont aujourd’hui plus émis pour financer directement les dépenses publiques, mais plutôt pour réguler les taux d’intérêt, une fonction devenue moins nécessaire depuis que la BCE rémunère les réserves excédentaires. Mais également, leur émission permet d’offrir un actif financier sans risque.
    Il est donc nécessaire de questionner l’obligation d’émettre des titres d’État.

    Cependant, en Eurozone, une précision s’impose : l’article 123 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne interdit à la BCE d’octroyer des découverts aux Trésors nationaux, obligeant ces derniers à émettre des titres. Pourtant, les #euros sont créés par la BCE, lorsque les États membres dépensent, ce qui fait de l’Eurozone le créateur monopolistique de la monnaie. Exiger un solde positif permanent sur le compte du Trésor auprès de la BCE repose donc sur une #fiction, fondée sur l’idée que l’État doit gérer sa trésorerie comme une entreprise. Cette contrainte n’a aucun fondement économique. Elle est purement politique et elle s’inscrit dans l’idéologie néolibérale, laquelle perçoit l’État comme un mauvais gestionnaire et souhaite ainsi limiter son action.

    Comme le suggère #Warren_Mosler, le père de la MMT, il serait tout à fait possible de cesser d’émettre des titres d’État. Et, quoi qu’il en soit, si cette émission devait être maintenue pour offrir un actif sans risque, une politique de taux d’intérêt à zéro constituerait une solution efficace dans le but de limiter l’influence des marchés financiers3.

    Le #taux_d’intérêt est fixé par la banque centrale

    Il est essentiel de comprendre que les mouvements des taux d’intérêt appliqués aux titres d’État dépendent étroitement des décisions prises par la BCE. Les taux d’intérêt sont entièrement sous son contrôle, constituant ainsi des choix politiques. L’observation des politiques de taux d’intérêt dans différents pays le confirme : les taux appliqués aux titres d’État suivent de très près les taux directeurs de la banque centrale, comme en témoignent les deux graphiques suivants4.

    Dans l’Eurozone, le "#Whatever_it_takes" de #Mario_Draghi en 2012 a marqué un tournant en ramenant les taux d’intérêt sur les titres d’État à des niveaux raisonnables, en particulier pour la Grèce. Cet événement a montré de manière éclatante que, dès lors que la BCE garantit les titres émis par les États, ceux-ci ne peuvent pas faire défaut.

    La crise de la COVID-19 a également confirmé ce pouvoir d’intervention : la BCE et les autres banques centrales ont démontré qu’elles pouvaient contrer les pressions des marchés financiers par des opérations comme l’#assouplissement_quantitatif (#quantitative_easing). Ainsi, bien que les marchés puissent influencer les taux pour ajuster la prime de risque, leur impact reste marginal en comparaison du pouvoir des banques centrales.

    Il s’ensuit que la soutenabilité de la dette publique dépend de décisions politiques, du bon vouloir de la BCE. Ni le niveau de la dette publique ni celui des intérêts ne restreignent réellement l’espace budgétaire des États, car la BCE peut, à tout moment, décider si un pays peut continuer à dépenser ou doit faire défaut, indépendamment de son niveau d’endettement. L’exemple de la #Grèce est révélateur : en 2010, alors que son ratio dette/PIB atteignait 130 %, le pays faisait face à une crise. En revanche, fin 2021, avec un ratio supérieur à 200 %, la question de la dette publique n’était plus problématique. Cela démontre que la soutenabilité de la dette publique est avant tout une question politique, et non économique.

    Il n’y a pas de lien entre niveau de dette publique et #croissance

    Un argument récurrent dans les discussions sur la dette publique affirme qu’il existerait un #seuil_d’endettement au-delà duquel la #croissance_économique se verrait compromise. Cependant, aucune recherche rigoureuse n’a jamais confirmé l’existence d’un tel seuil. Ainsi que le montrent Yeva S. Nersisyan et L. Randall Wray5 « Il n’existe pas de seuils [du niveau de la dette publique] qui, une fois franchis, seront insoutenables ou réduiront la croissance du pays. ». En réalité, l’histoire économique regorge d’exemples où des niveaux élevés de dette publique ont coexisté avec une croissance soutenue, dès lors que l’État maintient un soutien économique actif.

    La démission de Liz Trusss, un bon exemple de l’absence de fondement de l’influence des marchés financiers

    Ce qu’il s’est passé en Angleterre en 2022, entraînant la démission de la Première ministre Liz Truss, illustre parfaitement l’absence de fondement de l’influence des marchés financiers. En réalité, cette démission résulte de la pression des marchés financiers, une décision politique dictée davantage par la crainte de leur réaction que par une contrainte économique réelle. En effet, le Royaume-Uni, en tant que créateur de sa propre monnaie, aurait pu continuer à financer ses politiques sans risque de défaut, notamment en contrôlant les taux d’intérêt via la Banque d’Angleterre6.

    Les #agences_de_notation : quelle légitimité ?

    L’intervention des agences de notation consolide l’idée dominante selon laquelle il est impératif d’apaiser les marchés financiers, quel qu’en soit le coût. Ces agences, des entreprises privées opérant sans réel contrôle démocratique, se voient attribuer un rôle démesuré dans l’évaluation des finances publiques. Leur influence, souvent considérée comme infaillible, façonne les politiques budgétaires des États, et leurs décisions impactent directement les choix économiques. Pourtant, ni leur compétence, ni leur intégrité ne sont systématiquement vérifiées. Confier à ces entités privées, efficaces promoteurs de la pensée néolibérale dominante, la capacité de décider de l’avenir budgétaire d’un pays constitue un grave manquement au principe de #souveraineté_nationale, et un véritable déni de démocratie.

    Conclusion : déconstruire l’emprise idéologique des marchés financiers

    Au terme de cette analyse, il est évident que l’importance excessive accordée aux marchés financiers dans les choix budgétaires des États membres de l’Eurozone découle de contraintes financières auto-imposées, et que cette situation confère un pouvoir illusoire aux marchés, la décision finale appartenant toujours à la BCE. Les États-membres, en s’enfermant dans une logique où ils se voient forcés de "plaire" aux marchés pour financer leurs dépenses, se privent d’un levier essentiel pour stimuler leur économie et répondre aux besoins de leur population.

    Cette dépendance aux marchés financiers masque la réalité politique qui se cache derrière la soutenabilité de la dette publique : à tout moment, la BCE peut garantir ou non les titres publics émis, ce qui souligne le caractère fondamentalement politique de cette question. Ainsi, ce n’est pas le niveau de la dette publique ou des taux d’intérêt qui limite la marge de manœuvre des États, mais bien les choix de #gouvernance qui priorisent la satisfaction des marchés plutôt que celle des citoyens.

    L’exemple de la crise de la COVID-19 a montré la capacité d’intervention des banques centrales pour stabiliser l’économie, indépendamment des pressions des marchés financiers. Il est donc aujourd’hui essentiel de reconsidérer les #règles_budgétaires de l’#Eurozone, afin de restaurer la souveraineté des États et recentrer la politique budgétaire sur le #bien-être_collectif, au lieu de céder aux impératifs des marchés. En prenant cette direction, les États pourront pleinement utiliser leurs ressources pour servir leurs citoyens, laissant derrière eux l’illusion d’un pouvoir des marchés qui n’est en réalité qu’une contrainte politique imposée.

    https://blogs.mediapart.fr/robert-cauneau/blog/251024/les-marches-financiers-une-illusion-de-pouvoir
    #finance #néolibéralisme

  • En Irlande, un excédent budgétaire historique qui dépend du détournement des impôts du reste de l’Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/30/en-irlande-un-excedent-budgetaire-historique-qui-depend-du-detournement-des-

    Le problème est que ce spectaculaire succès vient pour partie d’argent « détourné » du reste de l’Europe. Tax Justice Network, une association de lutte contre l’évasion fiscale, calcule pour Le Monde que les multinationales ont transféré artificiellement vers l’Irlande, en 2021, 130 milliards de dollars de profits (116,5 milliards d’euros). De quoi faire perdre 32 milliards de dollars de recettes fiscales aux autres pays de l’Union européenne (UE), dont 3,3 milliards à la France.

    Inversement, profitant de l’imposition plus faible, les multinationales ne versent sur ces bénéfices transférés en Irlande que 13 milliards de dollars d’impôts. « Cela signifie que, pour chaque dollar de recette fiscale gagné par l’Irlande, cela coûte 2,50 dollars en recettes perdues dans le reste de l’Union européenne », détaille Alison Schultz, qui a réalisé ces calculs.

  • Face à la hausse du #coût des #arrêts_de_travail, la #Caisse_nationale_d’assurance_maladie préconise de revoir le « système »

    Avec un #déficit annoncé plus élevé que les 11,4 milliards d’euros prévu et avant le vote du budget, la #Cnam affiche sa combativité. D’ici décembre, la Caisse va notamment contacter 30 000 à 40 000 salariés en arrêt depuis plus de dix-huit mois pour vérifier si leur absence se justifie toujours.

    La Caisse nationale d’#assurance_maladie devance l’appel. A quelques semaines de l’ouverture des débats parlementaires sur le financement de la Sécurité sociale pour 2025, son directeur général, Thomas Fatôme, remet sur le tapis la question du coût des arrêts de travail, trop « dynamique » à ses yeux. Lundi, lors d’un point presse au siège de la Cnam, il s’est spontanément « mis à la disposition du gouvernement et des parlementaires pour discuter de cette problématique », estimant que le système actuel est « questionnable en termes de #soutenabilité_financière et d’#équité ».

    Une façon d’orienter le prévisible tir à vue de Bercy et des parlementaires. Pour cause, le déficit de la branche maladie de la #Sécu devrait en fin d’année être encore plus élevé que les 11,4 milliards annoncés en juin. Alors que Bercy recherche activement près d’une quinzaine de milliards d’économies, l’#assurance_maladie est clairement en ligne de mire.

    « Des échanges, pas de contrôles »

    Or pour la Cnam, le coût des arrêts de travail a des allures de puits sans fond. En 2023, les #indemnités_journalières (IJ) versées aux assurés (hors Covid) ont atteint 15,8 milliards d’euros, moitié plus qu’en 2015. Un emballement que la Cnam peine à contenir. Et ce n’est pas faute d’y mettre du sien. En 2023, la campagne de vérification des prescriptions des médecins généralistes, la vérification de 1,2 million d’arrêts en cours, et les demandes d’explications réclamées à 900 entreprises de plus de 200 salariés présentant un taux d’absentéisme « atypique » ont certes permis de modérer la hausse du nombre d’arrêts (+ 1,8 % par rapport à 2022) mais pas leur coût (+ 6,1 %). Surtout, en l’absence de nouvelles mesures, le dérapage menace de se poursuivre pour la Cnam, avec un renchérissement des dépenses pour IJ de l’ordre de 8 % sur le premier semestre…

    Malgré cet échec relatif, la Cnam affiche sa combativité. Pour preuve, elle lance une série d’« actions » d’ici à décembre pour limiter la facture. Sa première cible : les assurés sociaux. D’ici la fin de l’année, 30 000 à 40 000 salariés en arrêt depuis plus de dix-huit mois devraient être contactés par ses services pour « #faire_le_point », et donc vérifier si l’#absence se justifie toujours. La situation de ceux en arrêt depuis plus de quatre ans sera aussi réexaminée. De même, les salariés qui ont cumulé plus de deux arrêts de travail en six mois (hors affections de longue durée et maternité) devraient recevoir un courrier de la Cnam leur proposant un « #accompagnement » mais aussi leur rappelant les règles entourant la délivrance des arrêts. A toutes fins utiles.

    Les médecins ne sont pas oubliés : quelque 7 000 généralistes, parmi les plus prescripteurs d’arrêt, vont être conviés à un « #entretien_confraternel ». « Il s’agit d’#échanges, pas de #contrôles », insiste Fatôme, peu soucieux de rallumer la guerre avec les syndicats de praticiens. L’occasion tout de même d’un petit coup de pression : la liste de leurs patients en arrêt depuis plus de dix-huit mois leur sera communiquée, tout comme les référentiels d’arrêts admis par pathologie : « Une gastro c’est trois jours, une grippe cinq jours… » glisse le DG de la Cnam.

    Equipe cyber en chasse

    Les entreprises sont aussi dans le collimateur : un nouveau millier d’entre elles vont devoir fournir des explications sur l’#absentéisme de leurs troupes, et le cas échéant seront invitée à intégrer un #programme_national_de_prévention. En parallèle, la lutte contre la #fraude s’intensifie. Les arrêts de travail sur papier, qui représentent encore 30 % du total, étant susceptibles d’être contrefaits, la Cnam enjoint aux médecins d’utiliser désormais un formulaire Cerfa sécurisé, donc non falsifiable ni photocopiable. Lequel deviendra obligatoire à compter de juin 2025. En outre, une équipe cyber va engager la chasse en ligne aux faux sites de délivrance d’arrêt de travail.

    Cet activisme de la Cnam la dédouane. Sans forcément apporter de solution pérenne à ses problèmes de gros sous. Car le coût des arrêts de travail dépend largement de facteurs qui lui échappent. Ainsi de la hausse des #salaires (et donc des indemnités journalières) à commencer par le smic qui a suivi l’inflation, de la baisse du #chômage et du vieillissement de la population active suite aux reports successifs de l’âge légal de la #retraite. Tout au plus, la Cnam peut espérer contrer l’augmentation tendancielle de la durée moyenne des IJ pour une même classe d’âge, et le recours plus systématique qu’autrefois aux arrêts de travail. d’où sa volonté de réviser les règles. Et d’abord pour les durcir, même si au passage ce pourrait être l’occasion de revenir sur certaines iniquités comme la moindre indemnisation des salariés en contrat depuis moins de six mois. Mais encore faudrait-il que cette dérive du coût des arrêts de travail ne soit pas le signe financièrement tangible d’une dégradation continue de l’#accès_aux_soins et de la santé physique et psychique de la population.

    https://www.liberation.fr/societe/face-a-la-hausse-du-cout-des-arrets-de-travail-la-caisse-nationale-dassur
    #vérification #maladie #France

    • @franceinfo
      https://x.com/franceinfo/status/1833382683705028634

      🔴 Indemnisation des arrêts de travail ➡️ "Nous avons convoqué 270 000 assurés en 2023. Dans à peu près 30% des cas, l’arrêt de travail n’est pas justifié", affirme Thomas Fatôme, directeur général de la caisse nationale de l’Assurance maladie.

      Nicolas Da Silva @dasilva_p13
      https://threadreaderapp.com/thread/1833410497363824999.html

      Pour rappel, la cour des comptes à évoqué le dossier des arrêts maladie dans son rapport du moi de mai. Il faut dire (au moins) deux choses à ce sujet :
      Premièrement, l’augmentation du coût des arrêts maladie n’est pas liée à un changement de comportement des assurés (prétendument plus opportunistes) mais à des causes structurelles :

      [(la Cour des comptes évoque une) hausse des arrêts pour « motif psychologique ». Il y aurait une dégradation de l’état de santé de la population. https://x.com/dasilva_p13/status/1796091981950546365?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E17960919 (en raison dune dégradation des conditions de travail et d’existence, ndc)]

      En particulier les indemnités augmentent du fait de la hausse (relative) des salaire, de l’augmentation de la population, de l’intégration de certains régimes au régime général de sécu, du #vieillissement de la population, des effets probables de la #pandémie, etc.

      Le rapport de la cour est bien en peine de montrer l’existence d’un effet d’opportunisme. A défaut de preuve, toute mesure sur les arrêts maladie est une pure mesure d’économie budgétaire (pas de moralisation/responsabilisation) des assurés.

      Deuxièmement, une fois n’est pas coutume le rapport explore l’hypothèse d’une augmentation des #recettes_de_la_sécurité_sociale en identifiant certaines formes d’évitement des cotisations sociales non justifiées (ou discutables).

      Les critiques de la cour pleuvent :
      « Des dispositifs dérogatoires nombreux aux objectifs imprécis » (p. 158)
      « un manque de transparence de certains intermédiaires » (p. 160)
      « Des montants importants distribués pour des objectifs macroéconomiques peu visibles » (p. 163)

      « Un financement de la sécurité sociale fragilisé, une équité du prélèvement social mise à mal » (p. 167)
      « Un principe de compensation des pertes de recettes de la sécurité sociale non mis en œuvre » (p. 169)

      « Une augmentation de la #perte_de_recettes équivalente à la hausse du déficit de la sécurité sociale entre 2018 et 2022 »
      On pourrait continuer encore et encore.

      Conclusion : il est faux de laisser penser que le déficit de l’assurance maladie est lié à une faute morale des assurés. Même la cour des comptes dit qu’il faut réfléchir aux recettes de la Sécu.
      Pour[quoi] ne pas parler de cela ?

    • Nicolas Da Silva sur X :

      Pour rappel, la cour des comptes à évoqué le dossier des arrêts maladie dans son rapport du moi de mai. Il faut dire (au moins) deux choses à ce sujet :

      Premièrement, l’augmentation du coût des arrêts maladie n’est pas liée à un changement de comportement des assurés (prétendument plus opportunistes) mais à des causes structurelles :

      En particulier les indemnités augmentent du fait de la hausse (relative) des salaire, de l’augmentation de la population, de l’intégration de certains régimes au régime général de sécu, du vieillissement de la population, des effets probables de la pandémie, etc.

      Le rapport de la cour est bien en peine de montrer l’existence d’un effet d’opportunisme. A défaut de preuve, toute mesure sur les arrêts maladie est une pure mesure d’économie budgétaire (pas de moralisation/responsabilisation) des assurés.

      Deuxièmement, une fois n’est pas coutume le rapport explore l’hypothèse d’une augmentation des recettes de la sécurité sociale en identifiant certaines formes d’évitement des cotisations sociales non justifiées (ou discutables).

      Les critiques de la cour pleuvent :
      « Des dispositifs dérogatoires nombreux aux objectifs imprécis » (p. 158)
      « un manque de transparence de certains intermédiaires » (p. 160)
      « Des montants importants distribués pour des objectifs macroéconomiques peu visibles » (p. 163)

      « Un financement de la sécurité sociale fragilisé, une équité du prélèvement social mise à mal » (p. 167)
      « Un principe de compensation des pertes de recettes de la sécurité sociale non mis en œuvre » (p. 169)

      « Une augmentation de la perte de recettes équivalente à la hausse du déficit de la sécurité sociale entre 2018 et 2022 »
      On pourrait continuer encore et encore.

      Conclusion : il est faux de laisser penser que le déficit de l’assurance maladie est lié à une faute morale des assurés. Même la cour des comptes dit qu’il faut réfléchir aux recettes de la Sécu.
      Pour ne pas parler de cela ?

      https://x.com/dasilva_p13/status/1833410497363824999?t=R0Toi85X0EyVvkwi1W6u5w

    • Hausse des arrêts de travail : le bluff des pouvoirs publics qui culpabilisent les salariés

      Dans la chasse aux économies, les indemnités journalières des arrêts maladie sont visées. Pourtant, leur hausse ces dernières années s’explique surtout par l’augmentation des salaires et le vieillissement de la population en activité.

      LeLe ministre de l’économie démissionnaire, Bruno Le Maire, a peut-être donné un avant-goût du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, durant son audition par la commission des finances de l’Assemblée nationale, lundi 9 septembre. Interrogé sur les perspectives d’économies pour remettre dans les clous le déficit public, il a clairement visé « notre modèle social », parce que « la Sécurité sociale, c’est 50 % [de la dépense publique] », et que « le pays vieillit ».

      En creux, il défendait ainsi la réforme des retraites. Mais en prime, il a ciblé les indemnités journalières (IJ) en cas d’arrêt maladie, qui ont, selon lui, « dérapé ». La veille, dans le journal Les Échos, le directeur général de l’assurance-maladie, Thomas Fatome, annonçait un autre dérapage, celui de la Sécurité sociale, dont le déficit devrait dépasser les 11,4 milliards d’euros annoncés en 2024, si la tendance du premier semestre se poursuit.

      Les recettes de la Sécurité sociale sont en baisse, les dépenses sont en hausse, et en particulier les indemnités journalières versées aux assuré·es en arrêt, à + 8 % depuis le début de l’année 2024. En 2023, elles augmentaient de 6,1 %, portant à 16 milliards ce poste de dépenses… sur les 470 milliards d’euros versés par les cinq branches de la Sécurité sociale. Les IJ étaient pourtant déjà ciblées en 2023, ainsi qu’en 2022. Sans effet, donc.

      L’assurance-maladie n’a pas ménagé ses efforts. Dans son rapport sur l’évolution des charges et produits pour 2025, elle rappelle avoir contrôlé 6 000 médecins aux prescriptions d’arrêts de travail jugées « atypiques », par rapport à la moyenne. Elle estime le « rendement » de ces contrôles à 150 millions d’euros.
      270 000 salariés contrôlés

      Les assuré·es ont également été controlé·es en nombre : 270 000 ont été ciblé·es, par exemple en raison d’arrêts de travail répétitifs, et « convoqué·es », explique à France Info le directeur général de l’assurance-maladie. Il ne veut pas jeter d’« anathème », mais tout de même : « Dans 30 % des cas, l’arrêt n’est pas justifié », assure-t-il. Ce qu’il ne précise pas, c’est que la somme récupérée sur ces contrôles des assuré·es est faible : 38 millions d’euros, selon le rapport de l’assurance-maladie.

      Les entreprises au fort taux d’absentéisme ont au contraire été ménagées : seules 336 entreprises de plus de 150 salarié·es ont été rencontrées. Elles ont bénéficié « d’actions de prévention et d’accompagnement attentionné ». Le « rendement » de ces 336 contrôles est cependant exceptionnel : 35 millions d’euros, presque autant que les contrôles des 270 000 assuré·es. Thomas Fatome a sans doute fait le calcul et s’engage, dans Les Échos, à renforcer les contrôles de ces entreprises aux « profils d’absentéisme atypiques ».

      Il prévoit aussi d’augmenter le contrôle des médecins généralistes qui prescrivent beaucoup d’arrêts de travail : 7 000 devraient recevoir cette année la visite d’un médecin-conseil. Et tou·tes les assuré·es en arrêt depuis 18 mois seront contacté·es pour vérifier « si leur arrêt est justifié ». Car « les abus, cela existe aussi ».
      Une hausse largement mécanique

      Les « abus » expliqueraient donc cette hausse des arrêts maladie, et les assuré·es seraient les premiers suspects et suspectes. Cette augmentation est pourtant largement mécanique, pour trois raisons au moins.

      Elle est d’une part portée par la hausse des salaires, et notamment du Smic (+ 5 % en 2022 et 2023), puisque les indemnités journalières sont égales à 50 % du salaire, avec un plafond d’indemnités calculé à 1,8 Smic. Dans son rapport sur la Sécurité sociale de mai dernier, la Cour des comptes prévenait que cette hausse des salaires continuerait « à avoir des effets en 2024 et au-delà ».

      Les IJ sont également liées à l’augmentation de la population active, + 2,5 % depuis 2017, mais aussi à son vieillissement. La part des plus de 55 ans en activité ne cesse de progresser avec les réformes des retraites successives. Et sans surprise, ces derniers sont plus souvent arrêtés : ils représentent « 18,3 % de la population active en 2022, et 27 % des journées indemnisées », rappelle la Cour des comptes.

      En prime, rappelle la Cour, l’assurance-maladie indemnise les arrêts de travail des indépendant·es depuis 2020 et des professionnelles et professionnels libéraux depuis 2021.

      Comment, dans ces conditions, parler d’une hausse des arrêts maladie abusive, donc rectifiable ? Au premier trimestre, l’assurance-maladie « ne sait pas expliquer » 40 % de la hausse des indemnités journalières, assure Thomas Fatome.
      Tirs croisés contre les arrêts maladie

      Dans son rapport, la Cour des comptes propose plusieurs scénarios de révision de la durée d’indemnisation à considérer : porter le délai de carence avant le versement des IJ par l’assurance-maladie, aujourd’hui de trois jours, à sept jours ; ou encore ne plus indemniser les arrêts courts, de moins de huit jours.

      Seulement, une telle mesure serait très inégalitaire : 70 % des salarié·es ne subissent aucune perte de salaire pendant leurs arrêts, car ils sont protégés par des conventions collectives et de généreuses complémentaires santé. Mais 30 % des salarié·es du privé, mal protégé·es, verraient leurs revenus lourdement chuter en cas de maladie.

      Thomas Fatome défend lui aussi la baisse de l’indemnisation des IJ, qu’il souhaite « plus soutenable », mais il aimerait en même temps que le système soit « plus juste » pour les salarié·es du privé les moins bien couvert·es. Est-ce seulement possible ?

      Autre piste de réflexion : l’indemnisation des fonctionnaires. Un rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales, commandé au printemps par l’ex-premier ministre Gabriel Attal et remis aux parlementaires cet automne, vise spécifiquement leurs arrêts maladie. Le rapport propose la baisse du taux de remplacement de leurs salaires, de 100 % aujourd’hui à 90 %. Autre piste : l’instauration d’un deuxième, voire d’un troisième jour de carence avant le versement des indemnités.

      Instauré par Nicolas Sarkozy, supprimé par François Hollande, puis rétabli par Emmanuel Macron, les effets du jour de carence des fonctionnaires ont été évalués par l’Insee dans la fonction publique d’État. La proportion d’agent·es absent·es pour raison de santé une semaine donnée n’a pas bougé. Mais c’est le type d’arrêt qui a évolué : les absences de deux jours ont fortement diminué, tandis que celles d’une semaine à trois mois ont augmenté. Dans ce cas-là, le jour de carence n’a donc permis aucune économie.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/100924/hausse-des-arrets-de-travail-le-bluff-des-pouvoirs-publics-qui-culpabilise

  • Cuisiner en canicule | funambul(in)e: Cuisiner en canicule
    https://funambuline.blogspot.com/2022/07/cuisiner-en-canicule.html

    Les canicules vont être de plus en plus longues et régulières, on le voit déjà depuis quelques années, en 2022 en Suisse, nous sommes à peine le 13 juillet et nous entamons déjà notre 2e période de canicule de qui va durer au moins une semaine. Par rapport au Sud de la France, où les températures peuvent monter au delà de 45 degrés, nous avons de la chance avec nos 30 à 35 degrés, mais ils suffisent déjà à couper toute envie de passer en cuisine avec des plaques et un four allumé.

    C’est simple pensent certains : il suffit de se nourrir de fruits frais et de salades. Mais à moins d’être un·e crudivoriste acharné·e, au bout de 3 jours de ce régime, vous allez développer des maux de ventre et passer beaucoup de temps sur vos toilettes. Nos systèmes digestifs se sont adaptés à manger des aliments cuits, car les aliments crus demandent beaucoup d’énergie pour être digérés. Et toute cette énergie dépensée en digérant, et bien ça donne chaud. (Une des hypothèses de l’évolution humaine est d’ailleurs que cette énergie gagnée à ne pas devoir digérer du cru grâce à l’utilisation du feu nous a permis d’avoir enfin du temps pour inventer d’autres ressources de survie, comme la création d’outils plus sophistiqués... vive la cuisson !)

    Voici donc quelques conseils pratiques pour s’alimenter sans trop souffrir en cuisine en période de canicule, suivis de quelques idées de recettes.

  • Me suis régalée avec cette salade et tout mangé avant de prendre la photo

    Des haricots grains frais (genre coco flambo) cuits au préalable
    Une carotte râpée
    Oignon blanc ciselé
    Quelques feuilles de batavia ou romaine ciselée

    Pour l’assaisonnement :
    Huile de sésame
    Vinaigre balsamique
    Sauce de soja
    Une pointe de miel (facultative)
    Ail écrasé
    Feuilles de coriandre
    Ciboule ou ciboulette
    Poivre

    Déguster
    #recette

  • Bûche glacée, dinde de Noël : à qui appartiennent les recettes de cuisine ?
    https://actualitte.com/article/103623/enquetes/buche-glacee-dinde-de-noel-a-qui-appartiennent-les-recettes-de-cuisine

    À qui appartiennent les recettes de cuisine ? Celles de grand-mère sont rarement reproductibles, avec son habitude de mettre un peu de ça, juste assez de ça et rajouter une pointe de ça pour la couleur. Des proportions difficilement imprimables, reposant sur un empirisme subjuguant. Mais dans les faits, un texte de recettes, d’où vient-il, où va-t-il, et dans quelle étagère-t-il ? Car la question de la propriété intellectuelle lorsqu’il s’agit de ces ficelles de la cuisine n’est pas forcément la plus évidente.

    Elles sont, pour beaucoup, considérées comme appartenant au domaine public – une sorte de bien commun, transmis générationnellement. Faire une purée, on le sait bien, n’a rien de révolutionnaire en soit — sauf lorsque ladite purée se trouve être une création originale d’une personne très inspirée, qui décide de partager sa découverte sur la toile. Et pourtant, même dans ce cas-là, comment s’assurer qu’une telle invention culinaire reste protégée ?
    La tambouille... juridique

    Maître Magaly Lhotel, avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle donne le ”la“ : « Il n’existe pas de droits de propriété intellectuelle sur les recettes de cuisine. Elles ne sont pas protégeables en tant que tel, notamment par le droit d’auteur. » À ce titre, seule l’expression visuelle — autrement dit, la présentation dans l’assiette — ou bien littéraire — les mots choisis pour la présenter — peuvent être protégés.

    Et encore, souligne l’avocate, « si leur expression est suffisamment originale, c’est-à-dire empreinte de la personnalité de l’auteur ». Le nom de la recette, en revanche, pourra être déposé au titre de marque. De même, il est possible de breveter un procédé de fabrication.

    À ce titre, un petit tour sur le registre de l’INPI, Institut national de la propriété industrielle, nous apprend que Cyril Lignac, adepte du « Gourmand croquant », est un féru de protection de la propriété intellectuelle. Il a déposé la marque en juillet 2015, ainsi qu’une vingtaine d’autres – notamment le Fait maison, qui a donné lieu à la publication de cinq ouvrages parus chez La Martinière. Conclusion : 1,322 million d’exemplaires pour plus de 16,72 millions € de chiffre d’affaires (données : Edistat).

    « En revanche, il n’existe pas de possibilité de protéger une saveur. À défaut, les recettes de cuisine sont protégées par le secret et des accords de confidentialité sont signés », conclut Magaly Lhotel. Peut-être un jour, à l’instar des parfums de Grasse, une inscription au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco ?
    Aux fourneaux, les blogueuses

    Que disent donc les premières concernées par une possibilité de plagiat ? Les blogueuses (majoritairement) cuisine sont multitude, toutes à la recherche de recettes signatures qui sauront attirer les amateurs de nourriture. Or comment s’assurer que leurs créations ne soient pas tout bonnement recopiées et diffusées, mot pour mot, et sans autorisation ?

    « Je ne protège pas mes recettes et je ne saurais pas comment le faire, si ça prend du temps, via quelle plateforme ou par quel billet le faire… », nous avoue Charlotte Chateau, créatrice de Paris with Charlotte. Et d’ajouter : « Si je trouve quelqu’un qui a repris ma recette, qu’est-ce que je peux faire en soi ? De manière légale, je ne vais pas porter plainte. Je ne sais même pas quelles seraient les règles, si elles existent. C’est très flou, finalement, et j’ai l’impression qu’on n’en parle pas assez… ». Justement !

    Nathalie Pagnoux, qui gère Envie d’Apéro, dit les choses simplement : « Mes recettes ne sont pas protégées. Tout le monde publie des hachis parmentier, c’est du domaine public. Pour moi ça n’aurait pas de sens. » Plutôt de que mixer une soupe à la grimace, Christelle de Il était une fois la pâtisserie, fait contre mauvaise fortune bon coeur et considère le vol de recette devient une forme — maladroite, au mieux — de reconnaissance : « Au contraire, ça me fait plaisir plutôt que de provoquer une quelconque colère », explique-t-elle.

    « La plupart du temps, les gens proposent un lien vers mon blog, pour indiquer d’où provient la recette, c’est bon pour le référencement ! » Or, tout le monde dans l’univers de la cuisine pixélisée n’est pas forcément du même avis : « Certaines de mes amies sont très remontées si elles se font piller leur recettes : au point d’aller jusqu’à porter plainte pour plagiat. »

    Avec un taux de réussite fragile : depuis que le Tribunal de Grande Instance de Paris a statué, en 1974, que les recettes n’entraient pas dans le champ du droit de la propriété littéraire et artistique — à l’instar des idées, elles sont « libres de parcours », la messe est dite. Mieux : en 1997, ce même TGI avait ajoutait qu’elles ne relevaient pas de l’œuvre de l’esprit : elles sont un enchaînement d’instructions et de mesures, en rien un savoir-faire.

    Les grands chefs étoilés, qui se plaignent du « plagiat culinaire » aussi bien que les cuisiniers amateurs, montrent tout à la fois une imperfection en ce sens autant que la nécessité de laisse libre court aux arts gastronomiques. Le législateur français avait pourtant, fin avril 2019, envisagé une proposition de loi pour la protection des recettes et créations culinaires. Mais l’idée d’une Fondation pour la gastronomie française aura fait long feu.

    Pourtant, écrire une recette demande du temps à ces passionnées : créer, tester, mais aussi penser à leur mise en page. Sans oublier préparer un catalogue de clichés, qui viendront guider les internautes, pas à pas, vers la bonne réalisation d’un plat unique. Nathalie Pagnoux nous explique que « pour les photos, tout le monde râle parce qu’elles sont souvent reprises sans autorisation. Et moi-même, je râle en retrouvant mes photos sur Instagram par exemple, en disant que ce serait sympa de citer [le nom de l’auteur] ».

    Le cas du plagiat de photographies est une toute autre histoire, avec des régulations plus claires en termes de propriété intellectuelle. Contrairement à un texte, et en particulier à une recette de cuisine, une image est figée, et ne laisse pas de doute quant à une reprise sans autorisation. Christelle indique être inscrite à un système, nommé PixTrakk, qui permet de notifier en cas de duplicata et ainsi lutter contre le vol d’images sur internet, en plus d’affubler ses clichés d’un tatouage numérique.

    Le grain de sel des éditeurs

    Les recettes, donc, appartiennent à une domaine juridiquement complexe. Didier Ferat, pour les Editions Solar, est catégorique : une recette ne peut pas être protégée juridiquement : « À partir du moment où elle est dans le livre, elle appartient à l’auteur et à l’éditeur », nous indique-t-il. « Mais les gens peuvent toujours piller de manière éhontée. »

    D’après lui, il est très simple pour quiconque de piocher une recette, la recopier, pour ensuite la modifier à sa guise, en ajoutant, remplaçant, ou supprimant un ingrédient par-ci, par-là. « Un recours n’est possible que si le plagiat en question est fait de manière vraiment visible. »

    Interrogé sur la possibilité d’un recopiage explicite d’une recette de cuisine publiée par les éditions Solar, Didier Ferat a affirmé n’avoir jamais eu de telle expérience, même avec un rythme de publication de 60 livres pas an. « Pourtant, nous publions les livres de Laurent Mariotte, qui est numéro 1 en cuisine depuis septembre ! »

    Mieux manger sans se ruiner, ouvrage sorti le 7 octobre, culmine en effet à 42.369 exemplaires, mais l’animateur radio est un habitué des joli succès : Mieux manger toute l’année, une sorte d’almanach de recettes, démarré en 2017, cumule plus de 379.700 exemplaires — 7,4 millions € (données : Edistat). Et pour 2022, l’animateur prépare également deux autres parutions, aux sujets évocateurs : Grand apéro : petits plats en équilibre ainsi que Grandes tablées : petits plats en équilibre, toujours avec cette perspective de recettes gourmandes, simples et accessibles.

    Les éditions Hachette Cuisine, ainsi que les éditions de L’Epure ont été contactées, mais n’ont pas pu répondre, prises de court par les préparatifs des fêtes de fin d’année.

    #propriété_intellectuelle #cuisine #recettes

  • Brunoise de légumes
    https://www.cuisine-libre.org/brunoise-de-legumes

    Garniture de légumes coupés en dés de 2 mm de côté. Éplucher chaque légume, couper ses extrémités. Couper un côté bien plat pour que le légume tienne sur la planche. À l’aide d’un bon couteau, commencer par le tailler en julienne — en fins filaments de 2 millimètres d’épaisseur, dans la longueur — puis en brunoise, c’est-à-dire en petits dès de 2 mm de côté. #Carotte, #Poireau, #Céleri-branche, #Recettes_de base, #Jardinières, #France / #Végétarien, #Sans œuf, #Sans gluten, Végétalien (vegan), #Sans lactose, #Sans viande

    #Végétalien_vegan_

  • Soupe d’orties et de pois cassés

    Le retour de ce froid printanier invite à prendre un bon bol de soupe bien chaude et reconstituante.

    Prendre l’équivalent en poids de pois avant trempage et de feuilles d’orties fraîches mais c’est à l’appréciation de chacun·e.
    Mettre à cuire les pois préalablement trempés dans une casserole d’eau.
    Ajouter thym, sauge, romarin une demie-heure plus tard.
    10 mn plus tard ajouter les orties
    10 mn une belle gousse d’ail, du sel du poivre.
    10 mn plus tard mouliner et servir avec du beurre salé et des petits croûtons grillés.
    #miam #recette

  • #Recettes, droit d’auteur(e), #copyright et #propriété-intellectuelle
    https://www.planete-cuisine.com/10/encyclopedie-recettes-droit-d-auteure-copyright-et-propriete-intell

    Mais qu’est-ce qu’une recette au fond ? C’est en général, une liste d’ingrédients nécessaire à l’élaboration d’un plat et un texte servant d’instruction sur le déroulement de la préparation. Mais un plat, même réinterprété, ne peut avoir droit à cette protection au titre de la Propriété Intellectuelle s’il reste factuel en partie du fait qu’il soit éphémère et voué à disparaitre dans un laps de temps très court après sa réalisation.

    Un article qui répond à des questions que je ne m’étais jamais posées, et intéressantes. #cuisine #droit-d'auteur

  • #Gingembre émincé
    https://www.cuisine-libre.org/gingembre-emince

    Rincez le gingembre à l’eau claire et séchez-le (ou laissez-le sécher dans l’égouttoir). Coupez les extrémités sèches ou abimées. Éplucher le gingembre Il n’est pas indispensable de le peler s’il est bio, surtout si sa peau est fine. Sinon, pelez cette racine biscornue à l’aide d’une petite cuillère (et non pas au couteau) : racler avec le bord incurvé de la cuillère permet de retirer facilement la peau. Émincer le gingembre Le gingembre étant fibreux, munissez-vous d’un couteau bien aiguisé et tranchez en…

    Gingembre, #Recettes_de base / #Sans lactose, #Végétarien, #Sans œuf, #Sans viande, Végétalien (vegan), #Sans gluten, (...) #Végétalien_vegan_ #Crudité

  • L’immortelle influenceuse

    La cuisinière suisse Betty Bossi, personnage imaginaire, a fait un carton pendant le confinement lié au coronavirus.


    Cette année, Betty Bossi a presque pris l’ampleur d’une figure comme Helvetia. Pendant la pandémie de coronavirus, elle n’a pas laissé tomber les Suisses. Quand ceux-ci, privés de restaurant, ont dû se confiner derrière leurs fourneaux, Betty Bossi a réagi. Elle a donné gratuitement accès aux fiches numériques – d’ordinaire payantes – tirées de ses 120 livres de cuisine et de pâtisserie, et a montré aux citoyens comment rôtir des burgers et confectionner du pain aux bananes. Avec des recettes garanties inratables, comme toujours. Et cela a fonctionné. Une fois de plus. Son site web a enregistré plus de dix millions de visites. En un mois.

    Betty Bossi et Helvetia ont un point commun : aucune des deux n’a d’existence réelle. Et pourtant, ce sont des figures suisses charistamtiques dont chacun se sent proche : Helvetia, armée de son javelot, se tient au verso des pièces d’un et de deux francs, ceinte d’une couronne d’étoiles. Et Betty Bossi s’active aux fourneaux et aide depuis toujours les Helvètes à répondre à l’une des questions les plus difficiles qui soient : que vais-je cuisiner aujourd’hui ?

    Depuis bientôt 65 ans, Betty Bossi fait partie des « meubles » du pays. Depuis tout ce temps, que nous a-t-elle apporté ? Ses livres de cuisine continuent-ils « d’influencer les ménages suisses », comme le dit le Dictionnaire historique de la Suisse ? Napperions-nous toujours nos légumes de sauce blanche à la farine si Betty Bossi n’était pas entrée dans nos vies ?

    C’est en 1956 que parut le premier « Courrier Betty Bossi », une feuille d’information imprimée recto verso et distribuée gratuitement dans les magasins. Le titre du tout premier article était : « Que vais-je cuisiner aujourd’hui ? » Et il était présenté comme si Betty Bossi l’avait rédigé elle-même. Le portrait d’une femme souriante l’accompagnait. Et à la fin de l’article se trouvait sa signature.

    Cette feuille d’information contenait presque tout ce qui fait encore l’identité de Betty Bossi aujourd’hui. Elle se présentait comme une amie pour les lectrices, désireuse non pas de simplement leur mâcher le travail, mais aussi de leur donner du pouvoir. Elle les encourageait à planifier leurs menus afin que les repas soient goûteux et variés, qu’il n’y ait pas de restes et que leur porte-monnaie ne soit pas complètement dégarni à la fin de la semaine. Et elle présentait une demi-douzaine de recettes, dont celle d’un gratin aux pommes : 300 grammes de pain sec, un demi-litre de lait, 3 œufs, 60 grammes d’« Astra 10 », 300 grammes de pommes, 80 grammes de sucre, 2 cuillères de raisins secs, un zeste de citron râpé.

    « Astra 10 » : voilà le nœud de l’affaire. Betty Bossi ne voulait pas seulement être la copine des ménagères, elle voulait aussi les encourager à utiliser les graisses, huiles et margarines de l’entreprise Astra, qui avait sa fabrique à Steffisburg, près de Thoune, et appartenait au groupe Unilever. Voilà qui est dit : dès le début, Betty Bossi était un personnage fictif conçu pour interagir, prendre autant que donner – en d’autres termes : une influenceuse.

    Et la recette que la rédactrice publicitaire Emmi Creola-Maag avait repérée aux États-Unis, où il existait une revue féminine du nom de « Betty Crocker », fonctionna à merveille en Suisse aussi : le « Courrier Betty Bossi » permit à la cuisinière imaginaire de prendre son envol. À ce propos, l’historien Benedikt Meyer souligne que le miracle économique d’après-guerre n’apporta pas uniquement des voitures, des téléviseurs et de nouvelles coiffures, mais aussi une nouvelle cuisine, au sens littéral du terme : fours électriques, mixeurs, mélangeurs et pétrisseurs ouvrirent de nouveaux possibles et les magasins se remplirent de nouveaux produits.

    « Pour ne pas se perdre dans toutes ces nouveautés, les Suisses avaient besoin d’aide. Et c’est là que Betty Bossi intervint. »

    Benedikt Meyer

    Historien

    Le succès fut colossal. Le journal, auquel il fut possible de s’abonner plus tard, est aujourd’hui encore lu par des centaines de milliers de personnes. Quand la recette du tiramisu parut, en 1984, le mascarpone fut épuisé en un temps record partout en Suisse. Betty Bossi a vendu 35 millions de livres de cuisine et de pâtisserie. « Gâteaux, cakes et tourtes », édité en 1973, est le best-seller entre tous avec 1,35 million d’exemplaires écoulés. Si l’on plaçait côte à côte tous les livres de cuisine que Betty Bossi a vendus, ils formeraient une chaîne s’étirant de la Suisse à l’Amérique.

    Regardez donc chez vous : n’avez-vous pas, dans un de vos tiroirs, l’un de ses livres de cuisine, de ses journaux ou une recette qui en a été arrachée ? Ou des baguettes à pâte, des moules à biscuits ou un gaufrier dans une de vos armoires ? Car dans ce domaine-là aussi, Betty Bossi excelle : elle développe et vend tout un attirail d’accessoires de cuisine et de ménage. Aucun doute, la « sauveuse de tous les célibataires », « l’arme absolue contre l’ennui aux fourneaux », « la gardienne du saint grill » a toujours la patate, quel que soit le nom qu’on lui donne !

    L’entreprise Betty Bossi, qui n’est jamais passée à côté des nouvelles tendances comme les émissions de cuisine, les plates-formes en ligne ou l’alimentation sans gluten, appartient entièrement à Coop depuis 2012, l’un des deux géants suisses du commerce de détail. Betty Bossi SA emploie 120 collaborateurs à Bâle et à Zurich et a réalisé un produit net de 81 millions de francs en 2019. Un petit tour dans un supermarché Coop suffit pour s’en convaincre : avec plus de 600 produits, la marque est omniprésente. À côté des articles de pâtisserie, elle propose de plus en plus de produits finis et semi-finis comme des salades, des sandwiches et des menus complets.

    N’est-ce pas là contradictoire, que Betty Bossi, qui pendant des décennies s’est efforcée d’apprendre aux Suisses à cuisiner, mette soudain des produits finis sur leur table ? Elle ne peut probablement pas faire autrement, et il faut ici donner raison à Viviane Bühr, son attachée de presse : l’époque n’est plus du tout la même qu’il y a 60 ans. Les gens bougent moins et ne veulent plus passer tous les jours deux heures en cuisine. Des tendances venant du monde entier en matière d’alimentation et de comportement influencent les cuisines suisses, et ont aussi contribué, du reste, à faire disparaître les nourrissantes sauces blanches à la farine. Les Bettys et Bossis, comme Viviane Bühr nomme les collaborateurs de l’entreprise, observent ces tendances et réagissent en créant de nouvelles recettes et en développant de nouveaux produits alimentaires. Comme toutes les entreprises, Betty Bossi doit vivre avec son temps « si elle veut survivre à long terme », déclare l’attachée de presse. Jusqu’ici, cela a bien marché. « Pour notre taille, nous sommes compétitifs », confirme-t-elle.

    « Betty Bossi se porte comme un charme. »

    Viviane Bühr

    Attachée de presse de Betty Bossi

    Betty Bossi vit donc avec son temps, et personne ne lui en voudra. En tant que personnage imaginaire, elle possède un avantage à ce niveau-là grâce à son immortalité. La question est plutôt de savoir comment elle tirera son épingle du jeu à l’avenir. Comment réagira-t-elle à la concurrence de plus en plus forte ? Quand l’influenceuse a débuté, il y a plusieurs décennies, il n’existait encore aucun blog de cuisine, et l’éventail des livres de recettes était restreint. Saura-t-elle réitérer l’exploit d’imposer des recettes cultes comme le cake imbibé au citron ou le filet chantilly ?

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/limmortelle-influenceuse

    #Suisse #cuisine #recettes #Betty_Bossi #mythe

  • Hate washing up? You’ll love these delicious one-pot vegetarian wonders | Food | The Guardian

    http://www.theguardian.com/food/2020/oct/05/hate-washing-up-youll-love-these-delicious-one-pot-vegetarian-wonders

    From biryani to shakshuka, via paneer and tagines, these mouth-watering recipes will help you spend less time at the kitchen sink
    Mina Holland
    @minaholland
    Mon 5 Oct 2020 11.30 BST

    Last modified on Mon 5 Oct 2020 11.40 BST

    The past six months have been charged with countless anxieties, from sterilising deliveries to whatever gobbledygook the government might next advise and (in my case) shielding a small child. But in our household, nothing has tested frayed nerves more than the production line of unwashed dishes following meal after meal made at home. They are the guaranteed proverbial last straw.

    The appeal of cooking from a single vessel (and so minimising that pile of washing up) has never shone brighter. Often, one-pot meals are associated with meat cooked low and slow in the colder months. But these one-pot wonders are meat-free and can, in most cases, be made year-round.

    #cuisine #recettes

  • Instant Pot Beef Bourguignon - Savory Tooth
    https://www.savorytooth.com/instant-pot-beef-bourguignon

    This is a keto and pressure cooker version of Beef Bourguignon — a rich and comforting stew with tender meat and crispy bacon. Bacon fat is used to sear the beef, which is then pressure cooked with red wine, onions, garlic, and mushrooms. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?igKK-Q&quot; title="Permalink">Permalink</a>

    #InstantPot #recette