• Sans les #services_publics, les #inégalités exploseraient

    Une étude de l’#Insee montre à quel point le modèle social français et les services publics, notamment l’#éducation et la #santé, permettent de réduire les inégalités en #France. Et que leur #dégradation s’avérerait désastreuse.

    SouventSouvent vilipendés pour le poids trop important qu’ils représentent dans la dépense publique, le modèle social français et les services publics jouent un rôle fondamental dans la baisse des inégalités en France. Une étude de l’Insee publiée le 19 septembre le montre de manière chiffrée.

    Pour étayer leur propos, les statisticiens de l’Insee ont développé une approche comptable élargie du système de redistribution français. Ils considèrent d’abord, concernant les prélèvements obligatoires, que « tout impôt prélevé a in fine une contrepartie directe ou indirecte pour les ménages ». Dès lors, ils prennent en compte dans leurs calculs « outre les impôts directs, les autres prélèvements comme les taxes sur les produits et la production ainsi que les cotisations sociales des employeurs et des salariés ».

    Et côté versements, l’Insee considère toutes les prestations sociales – retraites, chômage, APL, etc. – mais aussi, et c’est une particularité de son étude, « une valorisation monétaire des services publics » qu’ils soient individualisables – comme l’éducation et la santé – ou collectifs, comme la défense ou la recherche.
    Baisse drastique des inégalités

    Tout cela pris en compte, l’Insee estime que l’ensemble de ces transferts publics s’élève « à un peu plus de 500 milliards d’euros (25 % du revenu national net en 2019) » et « contribue à une réduction significative des inégalités de revenus ».

    Voyez plutôt : avant transferts, les ménages aisés – les 10 % les plus riches – ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres – ceux dont les revenus sont inférieurs à 60 % du niveau de vie médian, soit environ 13 % de la population. Mais après transferts publics, ce rapport n’est plus que de… 1 à 3.

    Autres chiffres : en 2019, et toujours en prenant en compte l’approche de redistribution élargie de l’Insee, 57 % des personnes recevaient plus qu’ils ne versaient à la collectivité. Cette part de bénéficiaires nets de la redistribution élargie s’élève à 85 % parmi les 30 % les plus modestes et, à l’inverse, à 13 % parmi les 5 % les plus aisés. Preuve que le système redistributif, s’il est loin d’être parfait, remplit une partie de sa mission.

    Quels sont les principaux facteurs explicatifs de cette baisse des inégalités ? Principalement « l’ampleur des dépenses en santé et d’éducation » qui explique plus de 50 % de la réduction des inégalités ; ainsi que les minima sociaux ciblés sur les plus modestes, qui pèsent 40 % de la baisse, répond l’Insee.

    Les dépenses de santé, d’abord, réduisent les inégalités du fait « des montants plus importants de remboursements de santé en direction des plus modestes, liés à un état de santé plus dégradé de cette partie de la population », dit l’Insee.

    Les dépenses d’éducation, ensuite, bénéficient de la même manière aux ménages ayant des enfants scolarisés indépendamment de leurs revenus, donc « elles contribuent à réduire la différence relative de revenus ». Par ailleurs, « les ménages ayant des enfants en âge d’être scolarisés (ou à leur charge) se retrouvent plus souvent dans le bas de la distribution du niveau de vie [...] en premier lieu les familles monoparentales » qui bénéficient donc plus en part de leurs revenus « du service rendu par l’éducation », ce qui tend à réduire les inégalités.

    Enfin, précise l’Insee, les prestations sociales en espèces – hors retraites – jouent un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté : « Les minima sociaux et allocations logement sont en effet ciblés sur les 30 % des personnes les plus modestes et décroissent fortement avec les revenus. »

    En plus des plus modestes, des familles avec enfants et des ménages les moins diplômés, une autre catégorie de population bénéficie fortement de la redistribution en France : les retraités. Environ 90 % des individus appartenant à un ménage dont la personne de référence est âgée de 65 ans ou plus voient leur niveau de vie augmenter grâce au système de redistribution élargie, nous dit l’Insee.

    S’ils bénéficient moins des dépenses d’éducation que les autres ménages car ils n’ont pour la plupart plus d’enfant scolarisé, en revanche ils sont les principaux destinataires des dépenses de santé et du système de retraite par répartition.
    Un système fiscal injuste

    Mais il demeure toutefois d’importants trous dans la raquette du système de redistribution en France. Et ce, principalement concernant le système fiscal qui, précise l’Insee, tend à augmenter légèrement les inégalités.

    Cela est dû à deux choses : d’abord à l’effet dégressif avec les revenus des taxes sur les produits et sur la production, qui pénalisent les plus modestes. L’exemple le plus connu est celui de la TVA dont le taux sur les produits dans les rayons des supermarchés s’applique de la même manière au consommateur au Smic qu’à l’ultrariche. C’est également le cas avec les impôts indirects sur l’alcool, le tabac et les carburants.

    Hélas, dit l’Insee, l’effet de ces taxes inégalitaires n’est pas compensé totalement par l’effet progressif des impôts sur le revenu et le patrimoine.

    L’autre raison au caractère injuste du système fiscal français tient à la sous-taxation des plus riches : au sein des 10 % les plus aisés, explique l’Insee, le profil des prélèvements décroît en part du revenu, principalement en raison d’une hausse de l’épargne, qui n’est pas imposée au moment de sa constitution, et des revenus du patrimoine, qui sont moins soumis aux cotisations sociales que les salaires.
    Besoins de services publics

    En somme, faute de système fiscal efficace, heureusement que le modèle social et les services publics sont là pour compenser, grâce aux transferts publics, les effets inégalitaires de l’économie de marché. Il est toujours bon de le rappeler à quelques jours de l’ouverture des débats budgétaires sur la prochaine loi de finances, durant lesquels la vision comptable de l’économie l’emporte souvent sur l’intérêt général.

    D’autant que la qualité des services publics au regard des besoins tend à se dégrader. Une étude récente du collectif « Nos services publics » montre que sur plusieurs pans de l’action publique – la santé, l’éducation, la justice, les transports, l’environnement... –, les dépenses pour les services publics sont très loin de suivre l’évolution des besoins non pourvus de la population en la matière.

    Cela a des conséquences désastreuses : l’augmentation des inégalités, le désamour de la chose publique et la marchandisation de secteurs pourtant considérés comme d’intérêt général. L’exécutif gagnerait à prendre davantage en compte ce constat pour le maintien de la cohésion sociale du pays.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/200923/sans-les-services-publics-les-inegalites-exploseraient
    #statistiques #chiffres

    • La #redistribution_élargie, incluant l’ensemble des #transferts_monétaires et les services publics, améliore le #niveau_de_vie de 57 % des personnes

      Les #impôts, #taxes et #cotisations_sociales financent les #retraites, les #prestations_sociales et les services publics, individualisables – comme l’éducation et la santé – ou collectifs, comme la #défense ou la #recherche. L’ensemble de ces #transferts_publics, prélevés sur ou perçus par les ménages, organisent une #redistribution dite élargie. Cette redistribution élargie à l’ensemble des services publics et incluant les #retraites correspond à un transfert de 500 milliards d’euros (25 % du revenu national net en 2019) et contribue à une réduction significative des inégalités de revenus. À ce titre, en 2019, 57 % des personnes reçoivent plus qu’ils ne versent. Cette part de personnes bénéficiaires nets de la redistribution élargie s’élève à 49 % autour du niveau de vie médian, contre plus de 85 % parmi les 30 % les plus modestes et 13 % parmi les 5 % les plus aisés. Avant transferts, les ménages aisés ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 après transferts.

      La redistribution élargie améliore le niveau de vie de 90 % des individus appartenant à un ménage dont la personne de référence est âgée de 65 ans ou plus ; ils sont les principaux destinataires des dépenses de santé et du système de retraite par répartition. Parmi les 50-59 ans, près de 70 % des individus sont à l’inverse contributeurs nets à la redistribution élargie. En dehors des retraités, les bénéficiaires nets de la redistribution élargie sont surtout les plus modestes, ainsi que les familles avec enfants et les ménages moins diplômés ; pour les ouvriers et les employés, le bilan redistributif est quasi neutre, alors que les cadres, travailleurs indépendants, chefs d’entreprise sont contributeurs nets ainsi que, dans une moindre mesure, les professions intermédiaires. La redistribution réduit également les inégalités entre les habitants de l’agglomération de Paris aux revenus primaires plus élevés et ceux des autres territoires. Les contributeurs nets sont ainsi des ménages actifs, aisés, âgés entre 40 et 60 ans, plutôt cadres ou urbains.

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/7669723

      #rapport #étude

  • La #redistribution élargie, incluant l’ensemble des transferts monétaires et les services publics, améliore le niveau de vie de 57 % des personnes - Insee Analyses - 88
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/7669723

    Les impôts, taxes et cotisations sociales financent les retraites, les prestations sociales et les services publics, individualisables – comme l’éducation et la santé – ou collectifs, comme la défense ou la recherche. L’ensemble de ces transferts publics, prélevés sur ou perçus par les ménages, organisent une redistribution dite élargie. Cette redistribution élargie à l’ensemble des services publics et incluant les retraites correspond à un transfert de 500 milliards d’euros (25 % du revenu national net en 2019) et contribue à une réduction significative des inégalités de revenus. À ce titre, en 2019, 57 % des personnes reçoivent plus qu’ils ne versent. Cette part de personnes bénéficiaires nets de la redistribution élargie s’élève à 49 % autour du niveau de vie médian, contre plus de 85 % parmi les 30 % les plus modestes et 13 % parmi les 5 % les plus aisés. Avant transferts, les ménages aisés ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 après transferts.

  • Così la fine del #reddito_di_cittadinanza colpisce le donne vittime di violenza

    Secondo l’Istat il 38% delle donne inserite in un percorso di uscita dalla violenza ha subìto anche violenza economica e il 60% non ha autonomia finanziaria. Molte di loro per ricominciare avevano fatto ricorso al Rdc: adesso non ne usufruiranno più. I percorsi protetti sono rischio ed è possibile che tornino dal partner maltrattante

    Quando ha lasciato il marito che la picchiava, Alessia aveva sei figli da mantenere. Lavorava ma ha scelto di licenziarsi per mettersi in sicurezza. Arrivare a fine mese era difficile, soprattutto in una città costosa come Roma. Così è finita in una casa rifugio per donne vittime di violenza. Ha fatto domanda per ricevere il reddito di cittadinanza, che dopo qualche mese le è stato riconosciuto: insieme agli assegni familiari, arrivava a prendere circa 1.600 euro al mese. Con i soldi messi da parte, Alessia (il nome è di fantasia, come gli altri di questo articolo) si è poi trasferita con i figli in un piccolo paese nel Sud Italia: ha trovato un nuovo lavoro, e questo le ha permesso di ricominciare.

    Dal primo gennaio 2024 il reddito di cittadinanza verrà definitivamente sospeso, e questo rischia di compromettere i percorsi di uscita dalla violenza di molte donne. “Grazie al reddito di cittadinanza molte donne hanno lasciato il maltrattante e hanno trovato il coraggio di iniziare una nuova vita”, spiega Federica Scrollini, operatrice del centro antiviolenza BeFree di Roma. “Quel sostegno economico è stato volàno per la ricerca di una nuova autonomia che comprende casa, lavoro, cura di stesse e dei figli. Senza questa base di partenza, molti percorsi di fuoriuscita dalla violenza non vedranno la luce. D’altronde, con un mercato del lavoro in asfissia, i servizi sociali ridotti dall’osso e l’ennesima crisi economica alle porte, dove possiamo andare senza soldi?”.

    Secondo l’Istat il 38% delle donne inserite in un percorso di uscita dalla violenza ha subìto anche violenza economica. Il 60% non ha autonomia finanziaria, quota che sale al 69% se si considera la fascia tra i 18 e i 29 anni. Alcune di loro per ricominciare hanno fatto ricorso al reddito di cittadinanza, che da gennaio 2024 sarà sostituito dall’assegno di inclusione, concesso a tutte le famiglie con un minore, una persona con disabilità o con più di 60 anni, oppure con componenti svantaggiati inseriti in programmi di cura e assistenza certificati dalla pubblica amministrazione. L’importo è fino a 6mila euro l’anno, 500 al mese, più un contributo affitto di 3.360 euro l’anno, 280 al mese: il totale è di un massimo di 780 euro al mese, l’equivalente del reddito di cittadinanza. La misura prevede alcune agevolazioni per le donne vittime di violenza: nel conteggio dell’Isee, le donne potranno costituire nucleo familiare indipendente da quello del marito, e non avranno l’obbligo di partecipare percorsi di inclusione lavorativa, né di accettare le proposte di lavoro eventualmente offerte. “Il problema è che l’assegno esclude di fatto le donne che non hanno figli a carico, anche se si trovano in una situazione di difficoltà economica”, denuncia l’organizzazione ActionAid.

    Per le donne che non hanno figli, dal primo settembre c’è la possibilità di richiedere il supporto per la formazione e lavoro, pensato per le famiglie con una persona in grado di lavorare (i cosiddetti “occupabili”). Questo sussidio però è molto più ridotto -350 euro al mese- ed è vincolato alla partecipazione a progetti di formazione e di accompagnamento al lavoro individuati dal governo. Il limite massimo di Isee per ottenerlo, inoltre, è stato abbassato a 6mila euro, molto meno rispetto ai 9.360 euro del reddito di cittadinanza: gli “occupabili” che si trovano nella fascia intermedia restano senza aiuti. ActionAid ha lanciato quindi una petizione per chiedere al governo di garantire reddito, lavoro e autonomia abitativa affinché le donne non ricadano nella violenza.

    “Nei nostri servizi ci sono diverse donne che ancora ricevono il reddito di cittadinanza”, afferma Simona Lanzoni, vicepresidente della fondazione Pangea e coordinatrice della rete nazionale antiviolenza Reama, che ha aperto lo sportello Mia Economia sulla violenza economica. “Da gennaio rischiano di perdere quella sicurezza economica: ancora non sappiamo che cosa succederà. Comunque il reddito di cittadinanza non era una misura risolutiva: è utile in una fase iniziale, ma poi oltre quello che cosa c’è? In Italia mancano i sostegni al lavoro”.

    Lo sa bene Mara, brasiliana, arrivata in Italia da giovane. Per molti anni è stata vittima di violenza in ambito familiare, e ha anche subìto un abuso sessuale. Poi c’è stata la denuncia alla polizia: quando è arrivata in casa rifugio, aveva quasi cinquant’anni e non aveva niente in mano. Sono state le operatrici ad aiutarla a fare domanda per il reddito di cittadinanza: percepiva circa 700 euro al mese, e così si è sentita pronta a intraprendere un tirocinio, che da solo non le avrebbe garantito un guadagno sufficiente a sopravvivere. Dalla casa rifugio è passata alla casa di semi-autonomia: il tirocinio si è trasformato in un’assunzione, anche se a tempo determinato. Il contratto però le viene rinnovato di mese in mese, e il compenso non è sufficiente a pagare un affitto. Così Mara sta pensando di tornare in Brasile.

    Un altro strumento pensato per aiutare le donne che escono da una situazione di violenza e si trovano in condizione di povertà è il reddito di libertà: istituito nel 2020, consiste in un contributo economico di 400 euro al mese per un massimo di dodici mesi. Per il periodo tra il 2020 e il 2022 la misura è stata finanziata con 12 milioni di euro, a cui si aggiungono 1,8 milioni per il 2023: in tutto ne hanno potuto beneficiare meno di 3mila donne, un numero molto ridotto se si considera che secondo l’Istat ogni anno sarebbero circa 21mila le persone che avrebbero i requisiti per accedervi. In più non sono state adottate linee guida nazionali per valutare lo stato di bisogno delle richiedenti e oggi vige il principio del “chi prima arriva meglio alloggia”: le donne possono fare domanda e risultare idonee, ma una volta finiti i fondi non otterranno comunque il contributo.

    “Abbiamo molte donne che aspettano di ricevere il reddito di libertà”, spiega Mariangela Zanni, presidente del Centro Veneto Progetti Donna e consigliera dell’associazione nazionale Donne in rete contro la violenza(D.i.Re), che in Italia raccoglie più di cento centri antiviolenza e più di 50 case rifugio. “Si tratta di una misura importante, ma i finanziamenti sono pochi e le liste di attesa sono lunghe”.

    La violenza economica continua così ad essere uno dei principali strumenti di controllo sulla donna da parte del maltrattante. “La privazione del salario, l’impedimento di lavorare, l’obbligo a prendersi cura da sole dei figli, impedisce a molte donne che subiscono violenza di avere un’autonomia economica”, conclude Anita Lombardi, operatrice dello sportello di orientamento al lavoro del centro antiviolenza Casa delle donne di Bologna. “Per questo tutti gli strumenti che danno un sostegno economico, a partire dal reddito di cittadinanza fino al reddito di libertà, sono importanti affinché venga assicurato a queste donne il diritto a progettare la propria vita in libertà e autonomia”.

    https://altreconomia.it/cosi-la-fine-del-reddito-di-cittadinanza-colpisce-le-donne-vittime-di-v

    #revenu_de_Base #rdb #revenu_universel #Italie #femmes #violence_domestique #VSS #violences_sexuelles #violence_économique #autonomie_financière #autonomie #reddito_di_libertà

  • La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • Je vois certains qui comparent #Lemmy et #Kbin à #Reddit. Or le sujet n’est pas là. La #RedditMigration n’a rien à voir avec le fait qu’une application soit meilleure que Reddit. On parle d’une entreprise qui s’est développée grâce au travail de modérateurs bénévoles et qui revendique maintenant la propriété de ce travail. Reddit n’a pas créé de communautés, ne les a pas nourries et ne les a pas modérées. Ce sont des bénévoles qui l’ont fait. Evidemment ils se sentent aujourd’hui laisés.

    Sur le #Fediverse chacun donne du contenu gratuitement, mais tant qu’il est fédéré aucune entreprise ne peut le posséder comme veut le faire Reddit. De fait une entreprise comme Reddit, en empêchant les développeurs tiers d’accéder à son #API, revendique maintenant la propriété d’un travail bénévole qui provient de milliers de modérateurs.


    https://michelcampillo.com/blog/2807.html

  • Grand Prix Intergalactique de #Vélo Porteur Inventé
    http://carfree.fr/index.php/2023/05/31/grand-prix-intergalactique-de-velo-porteur-invente

    Le Grand Prix Intergalactique du Vélo Porteur Inventé est un #concours de machins★ organisé par vélutile★ le temps d’un week-end festif dans le pays de #redon. Construisez votre machin★ et Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #bretagne #bricolage #construction #remorques #vélo-cargo #Vélogistique

  • Temps de travail, salaires et lutte des classes

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte

    (#archiveLO, 10 avril 2015)

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part1.mp4

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part2.mp4

    Sommaire :

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    ➖ De la #préhistoire de l’humanité...
    ➖ ...aux sociétés de classes
    ➖ Le développement de la société capitaliste et le #travail_aliéné
    ➖ L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    ➖ L’accumulation de #plus-value, moteur du capitalisme

    La lutte pour la #réduction_du_temps_de_travail
    ➖ Le long combat pour les huit heures
    ➖ L’histoire du dimanche, comme jour de #repos_hebdomadaire
    ➖ Les #40h et la #semaine_de_cinq_jours
    ➖ Les #35_heures, accordées dans un contexte bien différent

    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    ➖ Du taylorisme au #fordisme, rationnaliser le travail pour augmenter la productivité
    ➖ Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    ➖ Le travail, encore et toujours aliéné
    ➖ Les luttes de la classe ouvrière dans le monde

    La dégradation avec la crise actuelle
    ➖ Le #chômage de masse
    ➖ Les #salaires toujours plus tirés vers le bas
    ➖ La #dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    ➖ Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires

    En conclusion

    #capitalisme #exploitation #Temps_de_travail #flexibilité #travail #lutte_de_classe #taylorisme #toyotisme #droit_des_travailleurs

  • Impasses et promesses de l’écologie politique (2/2)
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?1118-Impasses-et-promesses-de-l-ecologie-politique-2-2

    Voir la première partie (.../...) En parlant de prendre comme référence la #Science, il y a le phénomène Greta Thunberg, cette Suédoise qui met toujours en avant les rapports du GIEC sur le réchauffement climatique : c’est un peu ce que tu voulais dire, mettre en avant le discours scientifique ? Oui, absolument. Greta Thunberg, son discours est de dire uniquement : « Écoutez les scientifiques ! », « Vous devez écouter les scientifiques », « La vérité sort de la bouche des scientifiques »… comme si la (...) #L'écologie_politique_contre_l'écologisme

    / #Lieux_Communs, #Écologie, #Histoire, #Écologisme, Écologie (dé)coloniale, #Totalitarisme, #Technoscience, Science, #Redéfinition_des_besoins, #Pseudo-subversion, (...)

    #Écologie_dé_coloniale #Immigration

  • Revealed: more than 90% of rainforest carbon offsets by biggest provider are worthless, analysis shows
    https://www.theguardian.com/environment/2023/jan/18/revealed-forest-carbon-offsets-biggest-provider-worthless-verra-aoe

    #Verra, which is based in Washington DC, operates a number of leading environmental standards for climate action and sustainable development, including its voluntary carbon standard (VCS) that has issued more than 1bn carbon credits. It approves three-quarters of all voluntary offsets. Its rainforest protection programme makes up 40% of the credits it approves and was launched before the Paris agreement with the aim of generating revenue for protecting ecosystems.

    [...] The investigation found that:

    – Only a handful of Verra’s rainforest projects showed evidence of #deforestation reductions, according to two studies, with further analysis indicating that 94% of the credits had no benefit to the climate.
    – The threat to forests had been overstated by about 400% on average for Verra projects, according to analysis of a 2022 University of Cambridge study.
    – Gucci, Salesforce, BHP, Shell, easyJet, Leon and the band Pearl Jam were among dozens of companies and organisations that have bought rainforest offsets approved by Verra for environmental claims.
    – Human rights issues are a serious concern in at least one of the offsetting projects.

    #crédits_carbone #redd

  • Chine : le miroir rouge se réveille-t-il ? - Contrepoints
    https://www.contrepoints.org/2022/12/03/444805-chine-le-miroir-rouge-se-reveille-t-il

    Jean-Pierre Chamoux

    Si l’avenir s’écrit effectivement en Chine, il est important que les Occidentaux qui n’en sont pas conscients le découvrent avant qu’un pareil garrot leur soit imposé.

    image amazon https://www.amazon.com/Red-Mirror-Lavenir-Soci%C3%A9t%C3%A9-num%C3%A9rique/dp/237662021X
    La liberté d’expression n’est pas gratuite !

    Publié le 3 décembre 2022

    Lors de la parution française en avril 2021 de Red Mirror, essai assorti d’un reportage photographique original sur les rues chinoises, j’avais déjà souligné le sens profond de cet ouvrage d’un journaliste italien, Simone Pieranni, illustré par Gilles Sabrié, un photographe qui vit à Pékin.

    Ces deux auteurs décrivent par le récit et par l’image la vie des gens ordinaires qui peuplent les mégalopoles chinoises. Ce sont les mêmes qui manifestent aujourd’hui en Chine contre le fol maintien d’un confinement assassin pour les malheureux habitants de ce gigantesque pays. Leur soulèvement spontané est un refus naturel de ce que dévoilait ce petit livre publié sous une couverture rouge « à la Mao » par un éditeur de Caen qui le ressort ces jours-ci grâce à l’actualité dramatique qui nous vient de Chine.

    Cet ouvrage, très bien traduit par Fausto Guidice, est instructif si l’on sait lire entre ses lignes.

    Ce que j’en avais dit en avril 2021 permet de comprendre ce qui secoue profondément la Chine d’aujourd’hui : la population chinoise n’en peut plus d’être parquée comme du bétail dans des conditions infernales ; elle étouffe sous une chape de plomb et elle refuse enfin l’emprisonnement généralisé qui lui est imposé sous prétexte de contenir un virus que l’on a pas su maîtriser !

    Red Mirror aborde en quatre chapitres autant de caractéristiques de la société chinoise actuelle.

    L’omniprésence du réseau social Wechat qui encadre et accompagne la vie quotidienne des chinois.
    La politique des « villes intelligentes » très denses où s’entassent des travailleurs venus des campagnes pour fournir à l’usine du monde une main-d’œuvre que l’on espérait servile.
    Une industrie (comme Foxcomm dont les ouvriers se révoltent ces jours-ci) qui fournit à la planète entière équipements, infrastructures et services indispensables à l’ère du numérique.
    Une cité collectiviste construite par une ingénierie sociale qui évoquent l’utopique prison panoptique imaginée par les frères Jeremy et Samuel Bentham (1791), cité dont le crédit social fut conçu et qui est gérée par le Parti communiste chinois.

     
    Rôle du « crédit social »

    Largement dévoilé par la propagande chinoise, ce système de bons et mauvais points devait assurer, dit Pieranni, non seulement la cohésion de la Chine moderne mais l’aider à dominer le monde contemporain (chap. 5) !

    Ses tenants et aboutissants se découvrent à chaque page de ce récit qui associe curieusement cette surveillance sociale à une pratique millénaire méconnue par les Occidentaux : la baojia, un encadrement communautaire des familles chinoises qui n’aurait donc été que l’antécédent médiéval du crédit social actuel (p. 144) !

    Théorisée en 1957 par Mao dans la section IV de son Petit livre rouge, la dialectique entre l’ordre et le chaos s’inscrirait donc dans le prolongement de la Chine impériale…

     
    On peut regretter… 

    Cet ouvrage témoigne d’une belle indulgence envers les intentions et les agissements de la puissance publique chinoise qui n’a jamais hésité ni sur les moyens ni sur la brutalité nécessaires pour mâter son peuple, surtout lorsqu’il réagit aux actes suicidaires comme l’est ce confinement à outrance que l’auteur condamnerait, je suppose, très vivement s’il le relevait dans un pays occidental !

    Corrélativement, ce texte use de force litotes pour situer (et pour finalement admettre) ce crédit social qui traite les hommes comme des « chiens de Pavlov » et que l’autorité communiste tient à sa botte, au grand dam des individus conscients comme le furent les étudiants de Hong Kong qui n’ont plus désormais d’autre choix que de se soumettre ou de partir depuis que leur territoire est repris en mains par Pékin.

    Ils en ont payé le prix comme risquent aussi de le faire les foules de Shangaï ou de Wuhan qui se rebellent actuellement contre l’enfermement qu’on leur impose depuis deux ans et plus (cf. p. 134 sq. par ex.) !

     
    L’avenir s’écrit-il en Chine ?

    En quelques mots, si l’avenir s’écrit effectivement en Chine, comme l’annonce l’auteur, si le crédit social se poursuit effectivement dans la veine d’une tradition millénaire, il est important que les Occidentaux qui n’en sont pas conscients le découvrent avant qu’un pareil garrot leur soit imposé !

    Lu avec attention et un minimum d’esprit critique, ce petit livre devrait les dessiller : deux brèves citations suffisent pour le comprendre :

    « En Chine, le smartphone, c’est Wechat. Et Wechat sait tout sur tout le monde ! » (p.12)

    « Le crédit social […] c’est l’État qui juge tous les citoyens [car] la Chine ne veut pas seulement réglementer les personnes mais aussi l’environnement dans lequel elles vivent » ! (p. 143 )

     
    Deux mots sur les auteurs

    Journaliste au quotidien italien Il Manifesto créé en 1969 par des dissidents du Parti communiste italien, Simone Pieranni a vécu sept ans en Chine où il avait créé l’agence China Files. Le photographe Gilles Sabrié a illustré de grands quotidiens (Le Monde, The Guardian, Wall Steet Journal…) et de nombreux magazines (Time, Geo, Spiegel, L’expresso etc.).

     

    Simone Pieranni : Red Mirror L’avenir s’écrit en Chine, Traduit de l’italien et assorti d’un reportage photographique de Gilles Sabrié, C & F éditions, Caen, 2022, 184 pages.

    #Red_Mirror #Simone_Pieranni

  • Degrowth can work — here’s how science can help
    https://www.nature.com/articles/d41586-022-04412-x

    The question is no longer whether growth will run into limits, but rather how we can enable societies to prosper without growth, to ensure a just and ecological future

    #services_publics #réduire_les_inégalités #économie_d'énergie #décarbonation #économiser_les_ressources #réduire_la_consommation

  • Face aux épidémies, la mollesse du gouvernement n’est pas sérieuse – l’édito de Ration double la gauche, les syndicats, les révolutionnaires
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/face-aux-epidemies-la-mollesse-du-gouvernement-nest-pas-serieuse-20221130
    https://www.liberation.fr/resizer/F5cbVx28JWPAOrRS7k_BQvokTZg=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3565x2795:3575x2805)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DEGQMU2H7FAMHJ467Y7WZI3BVY.jpg
    Les urgences de l’hôpital André-Grégoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 14 juin. (Marie Rouge/Libération)

    Confronté à une triple épidémie hivernale et fragilisé par les crises successives, le système hospitalier ne cesse d’envoyer des alertes. Les réponses que l’exécutif y apporte depuis des semaines sont d’une légèreté déconcertante.

    Cela fait plusieurs semaines qu’ici ou là, la sonnette d’alarme est tirée : le froid arrive, les fenêtres vont se refermer et les virus s’en donner à cœur joie. Une évidence comme le nez rougi au milieu de la figure. Nous sommes pour la plupart convaincus qu’il va falloir « vivre avec » le virus du #Covid, comme nous « vivons avec » celui de la grippe saisonnière depuis longtemps. Est-ce une raison pour rester les bras ballants et les sinus au vent ? Evidemment non, pour trois raisons. Nous savons aujourd’hui que certains gestes de base permettent de limiter la diffusion des virus, à commencer par le port du #masque et le lavage des mains [Pittet, sors de ce corps... ndc] . Cela ne coûte rien de les appliquer. Il existe désormais des vaccins dont le rappel diminue de 50 % le risque de transmission du virus (aux plus âgés et aux plus faibles notamment). Surtout, l’état des structures hospitalières est tel que l’on ne peut plus courir le risque d’engorger des hôpitaux déjà fragilisés par une épidémie de bronchiolite en plein boum.

    Dans ce contexte, la sagesse aurait été, de la part du gouvernement, d’imposer le port du masque dans les transports en commun [pour l’enlever au travail, à l’école, dans les salles d’attente de la Caf et d’ailleurs ? ndc ] dès la fin des beaux jours. Il suffit d’une ou deux personnes non masquées, malades du Covid ou de la grippe, dans une rame de métro ou de RER surchargée, pour contaminer plusieurs personnes alentour. C’est ce qui est en train de se passer avec ces deux épidémies qui progressent de concert. Il a fallu attendre cette semaine pour que le gouvernement appelle à porter le masque dans des zones de promiscuité et à se faire vacciner. Cette mollesse n’est pas sérieuse. De même, constater qu’aucun progrès réel n’a été fait sur la qualité de l’#air en intérieur dans les #écoles laisse songeur. Pendant ce temps-là, les structures hospitalières, où les conditions de travail se sont encore dégradées, peinent à surmonter une épidémie de bronchiolite. On n’ose imaginer l’impact sur les hôpitaux d’une flambée de la grippe combinée à l’arrivée d’une neuvième vague d’ampleur du Covid.

    edit avec pas mal de #confusion, ingrédient de base au pays des Lumières éteintes

    #hôpital #santé_publique #RDR #réduction_des_risques

    • A Londres et Paris, le même déni de l’effondrement du système de santé, Christian Lehmann
      https://www.liberation.fr/societe/sante/journal-depidemie-a-londres-et-paris-le-meme-deni-de-leffondrement-du-sys

      Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. (...) Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.

      « Bon, faut pas déconner, ça coûte du pognon tout ça »

      Le Covid, dans ce contexte, fut la tempête parfaite. Les soignants, dans leur grande majorité, firent front, malgré le dénuement des débuts, malgré les mensonges. Dans ces premiers mois, face à des instances décisionnaires tétanisées qui pour la première fois depuis des décennies étaient confrontées au réel, les injonctions bureaucratiques, les vexations administratives, durent céder devant l’urgence. Cela eût un temps. Comme me l’avait dit Ohian, 34 ans, urgentiste à Toulouse, dès juillet 2020 : « On nous a filé des moyens temporaires pour passer la crise, qui en pratique correspondent aux moyens dont on aurait besoin pour bosser décemment en temps normal. Les trois quart de ces moyens ont été repris dès le bordel fini et on nous a gentiment expliqué que oui, mais bon, faut pas déconner non plus, hein, ça coûte du pognon tout ça. » Et au stade où nous en sommes, ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de survie. Le système de santé s’est effondré et nous évoluons, sans parfois en avoir bien conscience, dans des ruines.

      (...) les annonces ministérielles répétées selon lesquelles les médecins généralistes seront amenés à prendre en charge plus de patients chaque jour grâce aux réformes en cours, les injonctions à « soulager l’hôpital » en participant à la permanence des soins, alors que la durée moyenne de travail d’un généraliste est de 53 heures par semaine (DREES), sont d’autres symptômes de ce déni constant de l’effondrement du système.
      https://justpaste.it/caedr

  • La rédaction de « Gamekult » se saborde après le rachat de Reworld – Libération
    https://www.liberation.fr/culture/jeux-video/la-redaction-de-gamekult-se-saborde-apres-le-rachat-de-reworld-20221117_B

    Cédé de TF1 à Reworld, le deuxième site d’information français sur le jeu vidéo, dernier encore attaché à une forte séparation entre articles et opérations pubs, mise à mal partout ailleurs dans la presse spécialisée, se vide de sa rédaction. Celle-ci préfère torpiller le navire plutôt que de devenir des hommes-sandwichs.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #gamekult #reworld_media #rachat #acquisition #finance #cession #démission #départ #rédaction #journalisme #presse

  • La rédaction de Gamekult démissionne après le rachat du site par Reworld Media
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/11/17/la-redaction-de-gamekult-demissionne-apres-le-rachat-du-site-par-reworld-med

    L’essentiel des journalistes du site de jeu vidéo a annoncé jeudi qu’ils entendaient quitter leur poste, après que sa maison mère, Unify, a été vendue par TF1 au groupe de médias connu pour sa stratégie de rachat et de réduction des coûts.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #gamekult #reworld_media #rachat #acquisition #finance #cession #démission #départ #rédaction #journalisme #presse

  • Suite au rachat de sa maison-mère par Reworld Media, l’ensemble de la rédaction du site de jeux vidéo Gamekult quitte le site de presse vidéoludique.

    Gamekult sur Twitter : « Votre attention s’il vous plaît, La rédaction de Gamekult quitte Gamekult. https://t.co/hp4PkGHAXX » / Twitter
    https://twitter.com/Gamekult/status/1593296680794968070

    Votre attention s’il vous plaît,
    La rédaction de Gamekult quitte Gamekult.

    La rédaction quittera Gamekult le 7 décembre - Actu - Gamekult
    https://www.gamekult.com/actualite/la-redaction-quittera-gamekult-le-7-decembre-3050854217.html

    La rédaction quittera Gamekult le 7 décembre
    Et elle vous remercie pour votre soutien

    Comme vous l’avez peut-être appris durant le numéro d’Appelez-moi le directeur de ce jeudi 17 novembre, la rédaction interne de Gamekult quittera ses fonctions le 7 décembre prochain, à l’instar de la quasi-totalité de la rédaction étendue, en activant sa clause de cession. La fin d’une ère, le début d’une autre.

    Pour en savoir plus sur Reworld Media, et comprendre la décision de cette rédaction, on peut se référer à l’article d’Arrêt sur Images (ASI) :

    Reworld, ou le cauchemar de l’avenir du journalisme - Par Justine Brabant | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/reworld-ou-le-cauchemar-de-lavenir-du-journalisme
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/une-site-reworld/action/show?format=thumbnail&t=2019-08-09T17:28:57+02:00

    En finalisant son rachat de Mondadori France ("Grazia", « Closer », « Science & Vie »…), le groupe Reworld Media est devenu, le 31 juillet, le premier groupe de presse magazine français en nombre de journaux détenus. Mais alors que Reworld se présente souvent comme un modèle d’innovation, ses coulisses ressemblent surtout à un cauchemar où rédacteurs délocalisés, robots et « autoentrepreneurs » exploités produisent à la chaîne de la « junk news », emballée dans un sabir de start-up nation.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #gamekult #reworld_media #rachat #acquisition #finance #cession #démission #départ #rédaction #journalisme #presse

  • La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion
    https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme

    Le thème est bien connu : dans notre pays, il y aurait d’un côté les « entrepreneurs » du secteur privé qui ne comptent pas leurs heures pour « créer des richesses » et des emplois, ne devant leurs revenus qu’à la force de leur travail, et de l’autre les fonctionnaires, fardeau budgétaire terrible pour […]

  • #Suisse : Chroniques de la vie numérique (1) L’abat-jour, La Poste et moi Le Temps - François Bonnet, La-Chaux-de-Fonds (NE)
    Economisez l’énergie, afin que la vie numérique puisse la gaspiller !

    Vous achetez un abat-jour sur internet, ce qui est commode. Vous recevez illico un courriel du magasin résumant votre commande et vous en remerciant. Jusque-là, très bien.Ensuite commence un grandiose feu d’artifice.

    Le même jour, en effet, vous recevez un nouveau courriel du magasin confirmant la commande dont il vient de vous remercier.


    Le lendemain, nouveau courriel du magasin censé vous informer sur le statut de votre commande, qui ne dit rien de plus sinon ce que vous n’ignorez pas, à savoir que vous êtes tout à la fois le destinataire de la commande et celui de la facture y relative.

    Le lendemain, c’est La Poste qui vous envoie un courriel vous disant que votre commande lui a été remise pour acheminement ; ce dont, le même jour, vous informe également le magasin.
    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste, dont l’empressement émeut votre petit cœur sensible et qui vous annonce que le colis est en cours d’acheminement.
    Le surlendemain,La Poste, décidément aux petits soins, prend la peine de vous signaler qu’elle n’a pas pu vous faire parvenir le colis et qu’elle vous dira tout prochainement quand et où il sera possible de le retirer, ce dont vous êtes déjà parfaitement informé par l’avis benoîtement glissé dans votre boîte aux lettres par le facteur.

    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste vous indiquant, pensant peut-être qu’Alzheimer fait des ravages chez vous, que le colis peut être retiré à l’ersatz de bureau de poste géré par la Migros du coin suite à la suppression du bureau de poste d’en face.

    Enfin, suite au retrait du colis, La Poste vous fait parvenir, ultime avatar de son infinie bienveillance, un dernier courriel vous informant que le colis a été retiré, ce que vous n’êtes pas sans savoir puisque ce n’est pas votre ombre, mais vous-même, qui l’avez retiré.

    Source : https://www.letemps.ch/opinions/avez-ecrit-roger-federer-abbayes-greve-aux-tpg

    #numérique #gaspillage #redondance

  • Cette poutine n’est pas une poutine, c’est de l’art Alexis Boulianne - Radio Canada

    “J’ai vraiment un background de bouffe, de cuisine ; ce que je fais en art vient directement de cette expérience. J’ai travaillé dans des restos toute ma vie”, raconte Pascale L’Italien, confortablement assise dans son lumineux studio bordant l’autoroute 40.

    Sur la table près d’elle, un bol de pêches, des pattes de crabe, un sac de chips, un emballage de nouilles instantanées. Le premier coup d’œil est trompeur, mais quelques secondes suffisent pour remarquer le lustre de l’époxy, l’irrégularité du papier et la texture de l’argile.


    Avant d’être déposés sur de faux glaçons, ces faux crustacés sont peints et recouverts d’époxy. | Photo : Radio-Canada / Alexis Boulianne

    Ses sculptures sont notamment vendues à des restaurants, comme Umami Ramen, à Montréal, qui lui commandent des représentations des plats offerts au menu. Le reste de la clientèle, c’est toute sorte de gens de partout dans le monde à qui ces faux aliments incongrus rappellent des moments chers ou des émotions. Cette relation entre les aliments et les souvenirs est un moteur puissant pour Pascale.

    Elle a fait ses premiers pas dans le monde de la restauration à l’âge de 14 ans, à faire la plonge dans un resto du Plateau. “Quand tu entres dans ce monde, c’est dur d’en sortir, parce que les gens sont d’une certaine manière, et on dirait que dès que tu en sors, tu es comme le mouton noir un peu partout”, explique-t-elle.

    Parallèlement, elle a toujours entretenu son goût pour la création, au début à travers le dessin, puis tranquillement avec la sculpture. Artiste autodidacte, Pascale s’est toujours laissée guider par ce qu’elle a le plus de plaisir à faire.

    L’art culinaire contre la pandémie
    C’est durant les premiers temps du confinement, en mars 2020, que l’alimentation en tant que thème s’est imposée dans sa pratique artistique. “Tous mes amis sont en restauration, et quand il y a eu la fermeture des restaurants, on ne savait même pas si on allait rouvrir un jour, dit Pascale. L’industrie a été oblitérée.”

    Seule dans son studio, coupée de son cercle social, Pascale s’est tournée vers ce qu’elle savait faire de mieux : la nourriture, mais sous forme artistique. “J’avais l’impression que c’était une manière pour moi de continuer à faire de la bouffe et à prendre des commandes, et de le faire d’une manière plus attentive dans le but d’amener un certain réconfort, souligne-t-elle. De moi-même réaliser à quel point ce monde-là est important pour moi.”


    L’univers de Pascale L’Italien inclut aussi certains incontournables du monde de la restauration, comme un terminal de paiement. | Photo : Radio-Canada / Alexis Boulianne

    Un message d’espoir sous la forme d’un emballage de biscuits Dad’s, d’un grilled cheese au fromage orange, d’une assiette de crudités.

    “C’est vraiment la pandémie qui m’a donné le désir de dire aux gens autour de moi que peut-être que ça va être correct, que la bouffe est encore là, que notre passion est encore là, fait savoir Pascale L’Italien. Je divertissais les gens en attendant que ça rouvre.”

    Et pour ça, quoi de mieux que des aliments qui touchent à l’enfance, aux souvenirs lointains, mais ô combien chers qui nous ramènent à des temps plus doux ? “J’ai fait exprès de rejoindre les gens avec des choses nostalgiques, explique l’artiste. Ce sont des choses qui font dire aux gens : Ah ! Je mangeais ça chez ma grand-mère, c’est donc ben le fun !”

    Se révéler
    Ses aliments nostalgiques, Pascale L’Italien les choisit non pas en puisant dans ses propres souvenirs, mais dans ce qu’elle considère comme un lien commun.

    “D’où je viens, la nourriture était plus fonctionnelle que pour le plaisir. Comme tout le monde, j’ai été élevée avec du pâté chinois et du spaghetti. Mais même quand je travaille à l’atelier, il y a un détachement professionnel. Je le fais plus pour les autres, pour aller trouver ce qui va rejoindre le plus de monde possible”, souligne l’artiste.

    Cette déconnexion entre son art et sa vie personnelle, Pascale a l’intention de la corriger, même si créer des œuvres à partir de ses propres souvenirs et de sa propre nostalgie l’intimide encore. “L’art, montrer ce que je fais, me rend vraiment vulnérable, je pense que c’est pour ça que j’ai un détachement, je ne veux pas me sentir trop vulnérable”, avance Pascale.

    Mais à partir de maintenant, elle travaillera moins sous l’impulsion des autres, même si elle continue de collaborer avec des restaurants, comme elle le fait avec Umami Ramen. “J’ai fait beaucoup de commissions dans la dernière année, mais là, ça s’arrête, parce que je veux voir ce que moi j’ai envie de faire”, dit-elle.

    Dans un futur pas si lointain, elle s’imagine avoir assez d’œuvres pour monter une exposition physique. Et l’intersection entre sa propre vie et l’art en sera le point central.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/mordu/4700/pascale-litalien-aliments-art-sculpture

    #poutine #nourriture #art #sculpture #Femme

    • La bouffe canadienne vue par un réfugié ukrainien sur TikTok Carolle-Anne Tremblay-Levasseur Radio Canada

      C’est quand il a découvert TikTok, la poutine et les chips au ketchup qu’Andrian Makhnachov, 19 ans, réfugié ukrainien, a commencé à se plaire à Régina, en Saskatchewan, où il a posé ses valises en mai dernier, après avoir fui la guerre.


      Le réfugié ukrainien Andrian Makhnachov est devenu une véritable vedette sur TikTok en présentant ses découvertes gourmandes. | Photo : CBC / Adam Bent

      Son succès sur TikTok est fulgurant ! Sur l’application, ses vidéos cumulent 4,1 millions de visionnements et son compte détient 181 300 personnes abonnées. Il essaie tout ce qui est populaire chez nous : des Timbits, du Kraft Dinner, du sirop d’érable, des Smarties, des barres Nanaimo (ses préférées)… La liste de ses envies ne fait que s’allonger grâce aux suggestions des internautes. Le jeune homme de 19 ans dévoile ses impressions à la caméra en comparant souvent les aliments aux saveurs de son pays. Lui qui avait perdu l’appétit avec la guerre, il l’a finalement retrouvé grâce à cette communauté virtuelle.

      « À mon arrivée, je trouvais les goûts très étranges, puisque je n’avais rien mangé de similaire. Sur TikTok, les gens me donnaient des recommandations, alors tranquillement, j’ai retrouvé le plaisir de manger. »

      Au printemps 2022, il a pris la décision difficile de s’installer au Canada auprès de son frère, qui y habitait déjà depuis trois ans. Alors étudiant en relations internationales et en communication à Kiev, Andrian a plié bagage, laissant derrière lui son père et ses proches.

      Découvrir le sirop d’érable et la poutine
      L’idée de partager ses découvertes gourmandes s’est rapidement glissée dans son esprit alors qu’il s’étonnait des multiples différences entre l’Ukraine et le Canada. “Je n’avais jamais vu de plats congelés. Dans mon pays, ça n’existe pas !”, explique-t-il. Sa première vidéo virale le montre en train de manger du macaroni accompagné de sirop d’érable. Oui, vous avez bien lu. Les internautes se sont empressés de lui suggérer d’autres options de mets canadiens plus… appétissants.

      Son coup de cœur ? La poutine ! N’en déplaise aux fervents adeptes de cette combinaison de frites, de sauce brune et de fromage, son premier essai a été la version du géant américain McDonald’s. L’équipe de CBC en Saskatchewan a rectifié le tir en l’amenant déguster une poutine authentique dans un resto du coin. Des remerciements sont de mise pour CBC !

      La pizza perogy épicée du Boston Pizza figure parmi ses plats préférés. Les yeux remplis d’étoiles, Andrian note que “le mélange de patates, d’oignons et de crème sure [lui] rappelle l’Ukraine”.

      Les crêpes de pommes de terre ukrainiennes, appelées deruny, le font rêver. Pour l’instant, ce sont toutefois les queues de castor qui figurent au haut de sa liste. Et les sacs de lait ! “Je suis allée à Toronto pour en trouver, et j’en cherche encore”, ajoute-t-il.

      Au-delà des découvertes gourmandes, ce sont les échanges avec les personnes abonnées à son compte TikTok qui remplissent son quotidien. “J’ai commencé à publier pour me distraire de ce qui se passe dans mon pays, se souvient Andrian. Des gens m’écrivent maintenant tous les jours. Ce n’est pas si facile de créer des amitiés au Canada, mais ces internautes me soutiennent et m’enseignent comment vivre ici. Ça m’aide beaucoup.”

      Employé au sein d’une pâtisserie locale, Andrian prévoit également de poursuivre ses études dans une université canadienne. Seul le temps lui dira si un retour en Ukraine sera possible. D’ici là, il élabore le menu qu’il servira à ses proches pour leurs retrouvailles : l’incontournable poutine sera évidemment de la fête.

      #bouffe #ukraine #canada #TikTok #bouffe #pizza #deruny#rédactionnel

      Source : https://ici.radio-canada.ca/mordu/4724/andrian-makhnachov-tiktok-ukraine-canada

  • #Bruxelles (Jette) : un bac à fleurs installé au milieu d’une piste cyclable Rédaction, image : Twitter Jef Vandenbergen
    https://bx1.be/categories/mobilite/jette-un-bac-a-fleurs-installe-au-milieu-dune-piste-cyclable/?theme=classic

    Le dispositif a été installé récemment.
    Un bac à fleurs a été installé en plein sur la piste cyclable de l’avenue de Jette. Pour éviter la chute, les cyclistes doivent dévier de la piste. Le dispositif a été installé il y a quelques jours pour empêcher les automobilistes d’éviter un ralentisseurs récemment placé sur la voirie.

    Selon Bruxelles Mobilité, il s’agit d’une situation temporaire : “Nous sommes conscients que la situation n’est pas optimale pour les cyclistes“ . Le passage est en effet plus étroit pour les deux-roues. “Le bac à fleurs ne restera pas là, mais il assurera désormais une plus grande sécurité pour les cyclistes“ , précise l’administration bruxelloise à nos confrères de Bruzz.

    https://twitter.com/nonkelvladimir/status/1573035952074903557

    #Fleurs #Piste_cyclable #vélo les #Cyclistes utilisés comme #otages #voitures #ralentisseur @carfree

    • En cinq ans, le bitcoin a coûté autant à l’environnement que la production de viande de bœuf Le temps - AGP

      Selon une étude, parue jeudi, le « coût social du carbone » émis par le minage du bitcoin correspond à 35% de sa valorisation sur le marché

      L’énergie consommée entre 2016 et 2021 pour produire des bitcoins, la plus importante des cryptomonnaies, a eu un impact social et environnemental comparable à celui de la production de viande bovine et neuf fois plus élevé que l’extraction de l’or, un concurrent non virtuel, selon une étude publiée jeudi dans la revue Scientific Reports du groupe Nature. https://www.nature.com/articles/s41598-022-18686-8

      L’article, publié s’appuie sur le concept du « coût social du carbone », une méthode qui chiffre les effets négatifs (sanitaires, économiques et environnementaux) de l’émission dans l’atmosphère d’une tonne de CO2 ou d’équivalent. Avec cette méthode, qui se répand dans l’évaluation de la lutte contre le changement climatique et ses conséquences, le coût de la tonne de CO2 est estimé entre 50 et 185 dollars selon différentes hypothèses d’experts.

      Les auteurs, en retenant un coût de 100 dollars la tonne, « estiment que chaque bitcoin produit en 2021 a généré 11 314 dollars de dommages climatiques, le total des dommages mondiaux dépassant 12 milliards de dollars » depuis 2016, soit 25% de la valeur totale du marché de cette cryptomonnaie.



      Sur la période 2016-2021, ce coût social de la production de bitcoin a représenté en moyenne 35% de la valeur de marché de la cryptomonnaie. Autrement dit, un dollar de bitcoin produit a eu un coût social de 35 centimes. Un coût comparable à celui de la production de viande bovine (33%), inférieur à celle de l’électricité générée à partir du gaz naturel (46%) et largement supérieur à l’extraction de l’or (4%).

      Davantage « pétrole brut numérique » qu’« or numérique »
      « Nos résultats suggèrent que la production de bitcoins pose de réels problèmes de durabilité » , a déclaré à l’AFP Benjamin Jones, principal auteur. « La production de bitcoins est de plus en plus néfaste pour le climat au fil du temps (en moyenne) », a-t-il souligné. L’étude relève que « les émissions énergétiques liées à l’extraction de bitcoins ont été multipliées par 126, passant de 0,9 tonne d’émissions par pièce en 2016 à 113 tonnes par pièce en 2021 » .

      Par ailleurs, « cette production est parfois « submergée », ce qui signifie que ses dommages climatiques dépassent la valeur d’un bitcoin créé », a-t-il expliqué. En effet, avant l’explosion des prix au cours de l’année 2020, « les dommages climatiques des bitcoins ont dépassé le prix des pièces vendues » pendant près de quatre mois cette année-là, atteignant « un pic à 156% du prix des pièces en mai 2020 », selon l’étude.

      « Du point de vue des dommages climatiques, le bitcoin se révèle être du « pétrole brut numérique » plutôt que « l’or numérique » vanté par ses partisans », écrivent les auteurs.

      L’Ether, deuxième cryptomonnaie derrière le bitcoin, a pour sa part effectué mi-septembre une mutation radicale de son mode de fonctionnement, censé faire baisser de 99% sa consommation d’électricité.

      Source : https://www.letemps.ch/economie/cinq-ans-bitcoin-coute-autant-lenvironnement-production-viande-boeuf

      #cryptomonnaie #carbone #bitcoins #ether #ethereum #co2 #changement_climatique #viande #électricité #climat #dommages_climatiques #blockchain #monnaie #crypto-monnaie #finance #numérique #agriculture #élevage

    • Une Brésilienne à Paris pour la Fashion Week se fait voler 3 millions d’euros de bijoux Le Figaro avec AFP - Publié le 29/09/2022
      Une Brésilienne s’est fait dérober des bijoux qu’elle estime à 3 millions d’euros alors qu’elle se rendait à la Fashion Week de Paris mardi, a appris l’AFP ce jeudi 29 septembre de sources policière et proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien.

      La victime, une cheffe d’entreprise brésilienne, a déposé plainte au commissariat du 16e arrondissement de Paris, évaluant les biens volés à 3 millions d’euros, selon la source policière. « Le montant du préjudice n’est pas connu actuellement », a nuancé le parquet de Bobigny.

      Mardi, la cheffe d’entreprise atterrit à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle et se rend en VTC à la Fashion Week parisienne qui a débuté la veille. Au niveau de l’intersection A1/périphérique extérieur, sur la commune de Saint-Denis, au nord de Paris, le véhicule se retrouve coincé dans les bouchons, relate la source proche de l’enquête.

      « Tout début de l’enquête »
      Deux hommes arrivent alors en scooter, cassent la vitre arrière du VTC et volent un bagage à main et une valise Louis Vuitton, sans faire de blessé, poursuit la source policière. Les suspects sont en fuite. « On en est au tout début de l’enquête », a relevé la source proche de l’enquête. Les enquêteurs cherchent notamment à savoir si la victime était ciblée ou s’il s’agit d’un vol d’opportunité.

      L’enquête a été ouverte pour « vol avec violences en réunion » et confiée à la Brigade de répression du banditisme, a indiqué le parquet de Bobigny.

      Source : https://www.lefigaro.fr/faits-divers/une-bresilienne-a-paris-pour-la-fashion-week-se-fait-voler-3-millions-d-eur

      #redistribution des #richesses #vol #France #en_vedette #réapropriation

    • Laaouej sur le parterre au milieu d’une piste cyclable : “L’incompétence de Bruxelles-Mobilité est insupportable”

      Le bourgmestre de Koekelberg a poussé un coup de gueule hier/lundi sur Twitter. https://twitter.com/AhmedLaaouej/status/1576861268581158912/photo/1 “L’incompétence de Bruxelles-Mobilité est insupportable” , a-t-il écrit, faisant référence au bac à fleurs installé en plein milieu d’une piste cyclable.

      Sur son compte, Ahmed Laaouej (PS) a publié deux photos du chantier de l’avenue de Jette, entre le rond-point Broustin et l’avenue des Gloires Nationales. On peut y voir un bac à fleurs installé en plein milieu de la piste cyclable. “Une aberration” , commente le bourgmestre, dénonçant “un chantier mal conçu et mal suivi sur une voirie régionale à Koekelberg”.

      “Et l’on attend toujours la sécurisation de la station de bus à Simonis ( 2 accidents graves en une année)” _ , a poursuivi Ahmed Laaouej, identifiant par la même occasion le compte Twitter de Bruxelles-Mobilité.

      Source : https://bx1.be/categories/news/laaouej-sur-le-parterre-au-milieu-dune-piste-cyclable-lincompetence-de-bruxelles-mobilite-est-insupportable/?theme=classic
      #bruxelles-mobilité #aberration #sécurité

  • "La capacité de reconnaître les sociétés autres va de pair avec la mise en question de ses propres institutions" (1/2)
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?1115-La-capacite-de-reconnaitre-les-societes-autres

    Transcription de la dernière #Conférence connue et enregistrée de Cornelius #Castoriadis, donnée le 22 mars 1997 à Toulouse, quelques mois avant sa mort en décembre, à 75 ans, introduite par Robert #Redecker. Source
    Les titres, intertitres et ajouts entre crochets sont de nous, ainsi que les notes renvoyant à quelques textes succinctement évoqués.
    Robert Redeker : (…) analyse du système communiste historique et de la bureaucratie et ce dans les années 1950, qui fut pour lui une période non pas (...)

    #Castoriadis, #Politique, #Philosophie, #Psychanalyse, #Histoire, #Relativisme, #Progressisme, #Électoralisme, Conférence, #Création_sociale-historique, #Mouvements_sociaux

  • #Assurance-chômage : #guerre_aux_chômeurs, paix au capital

    En résumé :

    L’enjeu est de faire accepter aux travailleurs les offres d’emploi dans les conditions satisfaisantes pour le capital. Autrement dit, c’est une réforme qui vient renforcer la position des employeurs dans un rapport de force qui menace de devenir favorable aux salariés.

    Et l’article complet

    Le gouvernement défend sa réforme accélérée de l’assurance-chômage au nom du #plein-emploi. Mais ce qui se joue ici n’est rien d’autre qu’un renforcement de la #répression des travailleurs pour satisfaire un #système_économique en crise.

    Faire le bonheur des travailleurs, malgré eux : ce pourrait être la doctrine affichée par le ministre du travail #Olivier_Dussopt et la première ministre #Elisabeth_Borne, qui ont décidé en cette rentrée d’accélérer sur leur nouvelle #réforme de l’assurance-chômage. L’ambition affichée de la réforme, c’est de parvenir au « plein-emploi », lequel est considéré, après cinq décennies de #chômage_de_masse, comme une forme de graal permettant de renverser une nouvelle corne d’abondance sur le pays.

    Ce concept est devenu, depuis quelques semaines, le mantra du gouvernement que tous les membres, ainsi même que le président de la République, ne cessent de marteler à chaque prise de parole. Ce plein-emploi serait « à portée de main », répète inlassablement Emmanuel Macron, mais il ne serait possible que si l’on en passe par cette réforme qui réduit singulièrement les #droits des #demandeurs_d’emploi.

    Si l’on devait résumer la vision gouvernementale (et patronale, car les #Rencontres_des entreprises_de_France fin août ont mis en lumière une parfaite identité de vue entre le #Medef et l’exécutif sur le sujet), on pourrait le dire ainsi : le système économique est capable de fournir un #emploi à tous, mais une partie de la #force_de_travail refuse cette opportunité.

    Ce faisant, ces inconscients refusent tous les délices du plein-emploi effectif : une augmentation des revenus, un rapport de force favorable aux salariés et une forme d’accomplissement individuel et social. Aux universités d’été de La France insoumise (LFI) fin août, la ministre déléguée Olivia Grégoire, par ailleurs économiste, a même pu se prévaloir de Marx pour défendre la réforme gouvernementale et assurer le plein-emploi. Il est donc urgent de contraindre ces brebis égarées par le faux bonheur de l’#oisiveté au bonheur qu’ils s’obstinent à refuser. Et pour cela, l’usage du bâton est indispensable.

    Dans cette vision angélique, l’#indemnité_chômage serait si généreuse qu’elle troublerait leur raison et les empêcherait d’accéder à ce bonheur qu’est le plein-emploi. Mais ce n’est là qu’une hypothèse et cette hypothèse même est une contradiction dans les termes. Le récit gouvernemental ne résiste guère à l’analyse. Dans un régime de plein-emploi, le rapport de force s’inverse en faveur des salariés. Si ce dernier était authentiquement atteignable, l’assurance-chômage ne saurait être trop élevée.

    Les salaires augmenteraient, les #conditions_de_travail s’amélioreraient pour rendre son pseudo-avantage compétitif caduc. Cela est d’autant plus vrai que, puisque 60 % des demandeurs d’emploi ne sont pas indemnisés, ces derniers devraient se jeter sur les offres disponibles, faire ainsi monter les salaires et rendre l’indemnisation moins intéressante. Pour peu évidemment que lesdits emplois soient attractifs et adaptés.

    En d’autres termes, si un véritable plein-emploi était à « portée de main », l’indemnisation chômage ne serait pas un problème. L’enjeu de cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage n’est donc pas de parvenir au plein-emploi, mais bien plutôt de faire accepter aux demandeurs d’emploi les offres existantes, sans s’interroger sur leur contenu, les #conditions_de_travail et les #rémunérations.

    Les derniers chiffres de la Dares montrent que si les tensions sur le #marché_du_travail sont élevées, elles le sont en grande partie en raison de conditions de travail et de #déficit_de_formation que les entreprises refusent de prendre en charge. Bref, le nœud du problème, comme toujours en régime capitaliste, c’est bien le #coût.

    L’enjeu est de faire accepter aux travailleurs les offres d’emploi dans les conditions satisfaisantes pour le #capital. Autrement dit, c’est une réforme qui vient renforcer la position des employeurs dans un rapport de force qui menace de devenir favorable aux salariés. Loin de favoriser le plein-emploi, il s’agit surtout de contourner les vraies conséquences du plein-emploi pour le capital.

    Des emplois abondants et repoussants

    Le récit gouvernemental et patronal est donc un leurre qui s’appuie sur un plein-emploi fétichisé mais vidé de sa fonction. Il fait miroiter un pouvoir accru des salariés alors qu’il désarme précisément la capacité des salariés de choisir leur emploi. Réduire les droits des chômeurs indemnisés, conditionner d’une manière ou d’une autre l’accès au #RSA, c’est affaiblir la position des salariés face aux employeurs. C’est faire en sorte que, contraints par la nécessité, les demandeurs d’emploi acceptent non pas un travail adapté à leurs envies, à leurs formations et à leurs besoins, mais un emploi répondant à la nécessité de la #production_de_valeur. C’est bien pour cette raison qu’il refuse toute réflexion sur la qualité – au sens large allant du salaire à sa fonction sociale – des emplois proposés.

    Derrière ces réformes proposées avec un discours quasi humanitaire, il y a donc le renforcement de l’emprise la plus classique de la #domination_capitaliste. Le travail abstrait, quantifiable mais désincarné, vecteur de la loi de la valeur dont le capital a impérieusement besoin, impose sa loi au travail concret, fruit d’une activité humaine spécifique.

    Le travailleur doit, sous cette #pression, cesser d’exister en tant qu’individu, il n’est que le rouage de cette production de valeur. Il lui faut alors accepter n’importe quel travail pour pouvoir subsister. Dans ces conditions, tout emploi qui apparaît est bon, et tout ce qui est bon apparaît comme emploi. Le refus de l’emploi devient donc insupportable pour le système économique.

    Les #protections_salariales n’ont jamais fait disparaître totalement cette logique. Mais la situation actuelle des économies occidentales et de l’#économie française en particulier rend le renforcement de ce mode de #domination plus urgent et nécessaire que jamais pour le capital. Les emplois créés ne sont abondants que parce qu’ils sont peu productifs. L’embellie actuelle de l’emploi, alors même que la croissance reste faible, est l’illustration même de ce phénomène.

    Le problème, alors, est que ces emplois ne sont tenables que s’ils sont bon marché ou soumis à des conditions de travail dégradées, précisément parce qu’ils sont peu productifs. Créer de la valeur dans un régime de faible #productivité suppose mécaniquement une plus forte #exploitation du travail. Et c’est en saisissant cette réalité que l’on peut comprendre le paradoxe de l’époque : les emplois peuvent être à la fois abondants et repoussants et le plein-emploi peut avoir une fonction répressive pour le travail.

    Cette fonction se constate à longueur de page et d’émission dans les leçons de morale données aux travailleurs qui seraient trop exigeants ou trop oisifs. La récente polémique sur les #arrêts_maladie jugés trop fréquents des salariés est venue illustrer cette situation. Cette pression augmente avec l’approche du plein-emploi, car plus le travail est censé être abondant, plus il faut accepter ses conditions de travail dégradées, intensifier la production et allonger le temps de travail.

    C’est bien pour cette raison que ce plein-emploi peut être désormais fétichisé par le patronat : parce qu’il ne produit plus les effets négatifs pour le capital. À condition, bien sûr, que l’État assure la soumission du monde du travail par des contre-réformes. La réforme française, comme d’autres, n’est donc pas urgente parce qu’elle permettrait d’apporter le bonheur et l’abondance dans le pays, elle est urgente parce qu’elle est un passage obligé dans le mode de gestion d’un capitalisme de bas régime qui est le nôtre.

    Face à la faiblesse des gains de productivité, la réponse du capital est celle de chercher des assurances, ce que l’économiste anglo-roumaine #Daniela_Gabor appelle le « #de-risking », ou la #réduction_du_risque. Les recherches de cette dernière se sont concentrées sur la finance, mais ce mouvement semble beaucoup plus large. Les réformes du marché du travail et de l’assurance-chômage visent ainsi à maintenir une pression constante sur les travailleurs, quelle que soit la situation de l’emploi. La baisse vertigineuse actuelle des salaires réels dans les pays qui, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les États-Unis, sont officiellement en plein-emploi vient confirmer ce mouvement.

    Les déclarations de l’exécutif ne doivent donc pas tromper. La #répression_sociale comprise par ces réformes est la solution de facilité pour le système économique actuel. Tout renversement réel du rapport de force l’amènerait en effet face à des questions qu’il veut à tout prix éviter : que produit-il ? dans quel but ? dans quelles conditions ? Dès lors, le leurre d’un plein-emploi à portée de main et d’un discours moralisateur sur des chômeurs oisifs est la dernière ligne de défense de l’économie. Celle qui permet de renforcer son hégémonie au cœur même de sa crise.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090922/assurance-chomage-guerre-aux-chomeurs-paix-au-capital
    #chômage #guerre_aux_pauvres #capitalisme #plein_emploi

  • « Tous les totalitarismes prétendent se fonder sur les lois de la nature »
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?1082-Tous-les-totalitarismes-pretendent-se-fonder

    Entretien écrit mené en novembre 2021, par un journaliste à partir du livre « Éléments d’#écologie_politique — Pour une refondation » (Libre&Solidaire, 2021), pour citation dans un ouvrage prochainement à paraître. Les notes ont été ajoutées pour la présente mise en ligne. Fondamentalement, la pensée écologiste constitue-t-elle un renversement anthropologique ? Comment décrire la révolution qu’elle opère dans sa vision de l’homme ? Ce renversement anthropologique est moins dû à une « pensée écologique (...) #L'écologie_politique_contre_l'écologisme

    / #Lieux_Communs, Politique, #Écologisme, #Avant-gardisme, #Écologie, #Primitivisme, #Gauchisme, #Entretien, #Pseudo-subversion, #Redéfinition_des_besoins, (...)

    #Écologie_dé_coloniale #Totalitarisme

  • Comment l’auto-production populaire de purificateurs d’air sauve des vies | Douglas Hannah
    https://cabrioles.substack.com/p/comment-lauto-production-populaire

    L’histoire de la boîte Corsi-Rosenthal s’inscrit dans une histoire plus large, celle de la réponse populaire à la pandémie de #Covid-19. Les premiers jours de la #pandémie n’ont pas seulement fait des ravages sur la population. Ils ont également galvanisé un effort collectif massif, des dizaines de milliers de citoyen·nes se prêtant au jeu pour concevoir et produire les fournitures médicales et les équipements de protection individuelle dont on avait soudainement besoin.

    Douglas Hannah, Professeur assistant de strategie et d’innovation à la Boston University.

    Un après-midi, une douzaine d’étudiant·es de l’université d’État de l’Arizona se sont réuni·es pour passer la matinée à découper du carton, coller des ventilateurs et assembler des filtres dans le but de fabriquer 125 purificateurs d’air portables pour les #écoles locales. Le même matin, le personnel d’un refuge pour sans-abri de Los Angeles installait 20 purificateurs faits maison, tandis qu’à Brookline, dans le Massachusetts, un autre purificateur d’air artisanal ronronnait tranquillement au fond d’une crèche pendant que les enfants jouaient.

    Dans ces trois cas, la technologie utilisée - une simple construction de carton et de ruban adhésif connue sous le nom de boîte Corsi-Rosenthal - joue un rôle important dans la lutte contre le Covid-19. L’histoire de sa création en dit long sur les communautés, en tant que sources d’innovation et de résilience face aux catastrophes.

    Une technologie simple avec de grands effets

    Lorsqu’il est devenu évident que le Covid-19 se propageait par voie aérienne, les gens ont commencé à porter des masques et les gestionnaires d’immeubles se sont empressé·es d’améliorer leurs systèmes de ventilation. Cela signifiait généralement l’installation de filtres HEPA à haute efficacité. Ces filtres fonctionnent en capturant les particules chargées de virus : L’air est forcé de pénétrer dans un tapis poreux, les contaminants sont filtrés et l’air propre le traverse.

    L’efficacité du système de ventilation d’un bâtiment est toutefois régie par deux facteurs, et pas seulement par la qualité des filtres. La quantité d’air déplacée par les systèmes de ventilation est également importante. Les expert·es recommandent généralement cinq à six renouvellements d’air par heure dans les espaces partagés, ce qui signifie que le volume total d’air d’une pièce est remplacé toutes les 45 minutes. Les systèmes de nombreux bâtiments anciens ne peuvent cependant pas gérer ce volume.

    Les filtres à air portables sont une option pour renforcer les systèmes de ventilation, mais ils coûtent généralement des centaines de dollars, ce qui les met hors de portée des écoles et autres espaces publics soumis à des contraintes budgétaires.

    C’est là qu’intervient la boîte Corsi-Rosenthal. Il s’agit d’un cube composé de quatre ou cinq filtres de four du commerce, surmonté d’un ventilateur standard soufflant vers l’extérieur. Une fois scellé avec du ruban adhésif, il peut être posé sur le sol, une étagère ou une table. Le ventilateur aspire l’air par les côtés du cube et le fait sortir par le haut. Ces unités sont simples, durables et faciles à fabriquer, et sont plus efficaces que le simple fait de placer un filtre unique devant un ventilateur. Il suffit généralement de 40 minutes, de compétences techniques minimales et de 60 à 90 dollars de matériaux, disponibles dans n’importe quel magasin de bricolage.

    Malgré cette simplicité, ces unités artisanales sont extrêmement efficaces. Utilisées dans un espace partagé comme une salle de classe ou un service hospitalier, elles peuvent compléter la ventilation existante et éliminer les contaminants en suspension dans l’air, notamment la fumée et les particules chargées de virus. Un grand nombre de recherches évaluées par des pairs récentes ont montré que les #purificateurs_d'air_portables peuvent réduire considérablement la transmission par #aérosols. D’autres prépublications et études en cours d’examen ont trouvé que les #boîtes_Corsi-Rosenthal sont aussi performantes que les unités professionnelles pour un coût bien moindre.

    au pays du « système D », eh bien on s’en carre

    #DIY #solidarité #prévention #réduction_des_risques #air #aération

    • Students, Faculty and Staff Assemble Do-It-Yourself Air Filtration Boxes that Fight COVID-19 Spread

      Filters will be used in campus classrooms, lecture halls and labs throughout campus, and donated to The Preuss School UC San Diego

      Throughout the pandemic, UC San Diego has led with science, using the campus as a living laboratory and collaborating with experts to find solutions and put best practices in place. Our award-winning Return to Learn plan applies multiple layers of defense—masking, daily symptom and exposure screening, testing and vaccination—and has highlighted the importance of air filtration in academic and research settings.

      Last week, as students returned to in-person classes, dozens of UC San Diego students, faculty and staff gathered on campus in one of the outdoor classrooms to build 250 do-it-yourself air filters to support our Return to Learn program. The filters will be used in various campus classrooms, lecture halls and labs throughout campus, and also donated to The Preuss School UC San Diego.

      The undergraduate and graduate students gathered to assemble the air filters noted the value to the campus. Nikki Mercer, a graduate student studying Biology said, “Cleaner air benefits the university and its students, so I wanted to play my part in keeping our health predicament in check.” Ellie Peterson, an undergraduate student studying Biochemistry, also appreciated the initiative, “It’s a great opportunity to improve our general situation. I am excited to be back on campus attending in-person classes.”

      The effort was spearheaded by atmospheric chemist Kimberly Prather, who has become a national expert on aerosol transmission of SARS-CoV-2. Prather, who is a distinguished professor at Scripps Institution of Oceanography and the Department of Chemistry and Biochemistry, has spent the past year focused on communicating the latest scientific evidence about the major role of aerosol transmission in silently spreading the SARS-CoV-2 virus.

      “Once it is acknowledged the virus travels in the air, it becomes a very fixable problem. We need to focus on cleaning the air through multiple layers of protection,” said Prather. “These air filters add one more layer the university is implementing to protect our campus community.”

      A team from several campus departments—Academic Affairs, Biological Sciences, Business & Financial Services, Halıcıoğlu Data Science Institute, Resource Management & Planning, Scripps Institution of Oceanography and Student Affairs—learned about the innovative filters and created a cross-campus action plan to put them in use.

      Division of Biological Sciences Dean Kit Pogliano said of the event, “This event and the boxes will raise awareness of the importance of indoor air quality. Masks, open windows and air filters can dramatically reduce the transmission of this disease, and these simple air filters also remove harmful pollutants, including wildfire smoke, from indoor air.”

      The air filter, named the Corsi-Rosenthal Box, is low-cost, easy to assemble and effective. It was first created when Richard Corsi, Dean of the Engineering School at UC Davis, suggested the idea on Twitter, and Jim Rosenthal, owner of Tex-Air Filters, built the first box in response. The materials—a box fan, 4 or 5 MERV-13 filters and duct tape—cost somewhere between $70 and $120, and the box is designed to last six months.

      The air filters supplement the existing efforts UC San Diego has in place to monitor the air quality and keep the campus as safe as possible. With the understanding of how the virus is spread through aerosols, UC San Diego regularly monitors air quality in campus buildings, assessing air volume and adjusting the airflow. “This is something we have done in our labs for years, but this is technology that we took out of the labs and applied to general buildings,” said Gary Matthews, Vice Chancellor of Resource Management & Planning. “We updated HVAC system filters to mirror what is used in a hospital, and now use outside fresh air to flush the buildings around the clock.”

      https://ucsdnews.ucsd.edu/pressrelease/students-faculty-and-staff-assemble-do-it-yourself-air-filtration-box

    • Contre la Covid-19 : la Corsi-Rosenthal Box
      CINQ À DIX FOIS MOINS CHER QUE LES PURIFICATEURS D’AIR DU COMMERCE
      https://www.precisement.org/blog/Contre-la-Covid-19-la-Corsi-Rosenthal-Box.html#forum5324

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Boîte_Corsi-Rosenthal

      en mars 2021, déjà, sur francetvinfos
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vrai-ou-fake-covid-19-les-purificateurs-d-air-sont-ils-efficaces-contre

      un tuto pour la fabrication
      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=37DxuVFt1Qo

      le souci majeur, ici, outre le désintérêt apparent, outre le fait qu’il est plus dur de trouver des ventilos carrés, c’est le prix des filtres hépa (filtres MERV13 de 40-50cm), bien plus élevé qu’aux USA

      une alternative (sur laquelle se renseigner davantage), les « filtrete »
      https://twitter.com/Trematomus/status/1570365001747271681

      16x25 pouces (40x62,5cm), même surface que les 20x20 recommandés pour les boîtes de Corsi-Rosenthal mais une forme qui me semble plus simple à adapter/caser. On verra bien. Commande chez digikeys, 15 jours entre commande, 27 euros pièce/10.

      il y a 9 mois...
      https://seenthis.net/messages/943381

  • China’s Expanding Surveillance State : Takeaways From a NYT Investigation - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/06/21/world/asia/china-surveillance-investigation.html

    Un article doublé d’une extraordinaire vidéo montrant l’étendue de la surveillance en Chine.
    Basé sur les données de China Files, l’agence de presse fondée par Simone Pieranni, c’est un excellent complément à son livre Red Mirror (https://cfeditions.com/red-mirror)

    By Isabelle Qian, Muyi Xiao, Paul Mozur and Alexander Cardia
    Published June 21, 2022Updated July 26, 2022
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    China’s ambition to collect a staggering amount of personal data from everyday citizens is more expansive than previously known, a Times investigation has found. Phone-tracking devices are now everywhere. The police are creating some of the largest DNA databases in the world. And the authorities are building upon facial recognition technology to collect voice prints from the general public.

    The Times’s Visual Investigations team and reporters in Asia spent over a year analyzing more than a hundred thousand government bidding documents. They call for companies to bid on the contracts to provide surveillance technology, and include product requirements and budget size, and sometimes describe at length the strategic thinking behind the purchases. Chinese laws stipulate that agencies must keep records of bids and make them public, but in reality the documents are scattered across hard-to-search web pages that are often taken down quickly without notice. ChinaFile, a digital magazine published by the Asia Society, collected the bids and shared them exclusively with The Times.

    This unprecedented access allowed The Times to study China’s surveillance capabilities. The Chinese government’s goal is clear: designing a system to maximize what the state can find out about a person’s identity, activities and social connections, which could ultimately help the government maintain its authoritarian rule.

    Here are the investigation’s major revelations.

    #Red_Mirror #Chine #Surveillance #Simone_Pieranni #Vidéo