• Migranti: in un video la violenza della Guardia Costiera Turca

    A due anni dall’anniversario dell’accordo Europa-Turchia la BBC trasmette un video che illustra l’accanimento della Guardia Costiera Turca nei confronti delle persone che cercano di raggiungere la Grecia, per la maggior parte siriani in fuga dalla guerra

    http://www.vita.it/it/article/2018/03/27/migranti-in-un-video-la-violenza-della-guardia-costiera-turca/146379
    #gardes-côtes #Turquie #gardes-côtes_turcs #Grèce #frontières #violent_borders #violence #frontière_greco-turque #violence #refoulement #push-back #réfugiés_syriens

    Ici la #vidéo:
    https://www.youtube.com/watch?v=DebALR-t2lU

  • L’Europe paye des équipements militaires à la Turquie pour refouler les réfugiés

    Mediapart et l’EIC révèlent que l’argent de l’Union européenne a permis à la Turquie de s’équiper en véhicules blindés afin d’empêcher le passage de réfugiés à sa frontière avec la Syrie. Cette opération pourrait avoir causé de nombreuses victimes parmi les Syriens tentant de fuir la guerre, alors que la prise d’Afrin par l’armée turque va pousser encore des milliers de personnes sur la route de l’exil.
    Quand les soldats turcs ont ouvert le feu, Ibrahim Khaled a pris sa mère par la main et s’est mis à courir. Il a entendu le cliquetis des armes à feu, entendu les cris des réfugiés frappés par les balles, et a été projeté à terre. Khaled ne s’est pas retourné. « J’ai senti que si je m’arrêtais là, je serais tué ou arrêté », dit-il.
    Pendant des heures, Khaled et sa mère ont couru dans la direction que le passeur leur avait indiquée. Ils ont marché à travers des champs d’oliviers, ont rampé sur des pierres jusqu’à atteindre un village turc. De la soixantaine de réfugiés qui avaient quitté le camp près de #Darkush, dans la province syrienne d’#Idlib, seule une poignée a traversé la frontière. Khaled ne sait pas ce qui est arrivé aux autres. Ils sont probablement morts ou de retour en Syrie, pense-t-il. « Nous avons eu de la chance. »
    Khaled est assis dans un appartement nouvellement construit en périphérie de Mersin, dans le sud-est de la Turquie, où lui et sa mère ont trouvé refuge après leur fuite à l’automne dernier. Il porte un jean déchiqueté et un pull qu’un voisin lui a donnés. Ses yeux sont fatigués, son front est plissé de rides. Khaled s’est longtemps posé la question de savoir s’il devait parler avec des journalistes des #violences à la #frontière_turco-syrienne. Il a peur que les autorités turques ne se vengent sur lui. Dernièrement, il a accepté de nous accorder une interview à la condition que son nom soit changé. « Je veux que le monde sache ce qui nous arrive à nous, Syriens », dit-il.

    La guerre civile en Syrie entre dans sa huitième année. Plus de 350 000 personnes ont été tuées à ce jour, des millions ont été déplacées. Et bien qu’il n’y ait toujours pas de paix en vue, les pays voisins de la Syrie ont fermé les voies d’échappatoire. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, qui accueillent ensemble plus de cinq millions de Syriens, refusent d’accepter davantage de demandeurs d’asile. La Turquie a construit sur sa frontière avec la Syrie un mur de trois mètres de haut et long de plusieurs centaines de kilomètres.

    Khaled raconte que des #soldats_turcs ont ouvert arbitrairement le feu sur des réfugiés. Les détails de son témoignage sont difficiles à vérifier, mais ils sont cohérents et coïncident avec les déclarations de plus d’une douzaine de témoins avec lesquels le Spiegel s’est entretenu. L’ONG Human Rights Watch a révélé des cas similaires début février : des soldats turcs ont forcé des réfugiés à retourner en Syrie et ont tiré de manière indiscriminée, selon l’organisation.

    Il y a précisément deux ans, le 18 mars 2016, l’Union européenne et Ankara concluaient un accord selon lequel les Européens allaient verser 3 milliards d’euros à la Turquie en échange du maintien des réfugiés sur son sol (en attendant un deuxième volet de 3 milliards d’euros). Les dirigeants européens ont prétendu que cet accord avait permis de contenir la « crise des réfugiés ». En réalité, la crise s’est simplement déplacée. À présent, les gens meurent moins fréquemment dans la mer Égée, où le nombre d’embarcations traversant vers la Grèce s’est réduit drastiquement une fois l’accord passé. Mais ils meurent sur la frontière turco-syrienne.

    Officiellement, les milliards de l’Europe servent exclusivement à aider la Turquie à gérer les réfugiés sur son sol et à les empêcher d’entrer en Europe. C’est faux. Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC) révèlent que l’Union européenne a payé à la Turquie pour 83 millions d’euros de véhicules militaires et d’équipements de surveillance afin de traquer les réfugiés. Y compris à la frontière turco-syrienne, pourtant officiellement ouverte.

    Les journalistes de l’EIC se sont plongés dans les centaines de contrats européens. L’un d’entre eux montre que l’Union européenne a financé à 75 % l’achat par la Turquie de 82 véhicules blindés Cobra II, dont le coût total est de 47,5 millions d’euros. Ces engins, équipés de périscopes, peuvent patrouiller le long du mur côté turc tout en localisant les réfugiés approchant de l’autre côté. Produits par Otokar, l’un des plus gros industriels turcs de l’armement, ces véhicules ont été livrés aux forces armées turques au printemps 2017.

    Ils font aujourd’hui partie de l’infrastructure de surveillance de ce qui va devenir bientôt le troisième mur le plus long du monde : 900 km de béton équipés de drones, de caméras thermiques, et de tours de tir télécommandées et automatisées de manière « intelligente ». Des haut-parleurs diffusent des messages, avertissant les gens, en turc et en arabe, de ne pas s’approcher davantage. De l’artillerie lourde ouvre le feu si ces avertissements sont ignorés. Les caméras thermiques sont capables, par temps clair, de repérer trois personnes debout d’une taille de 1,80 m à une distance de dix kilomètres. En d’autres termes, l’équipement financé par l’Union européenne aide à repérer des réfugiés qui essaient de traverser le mur frontalier et risquent d’être touchés par des tirs… et tués.

    Le mur construit par Ankara maintient par ailleurs des centaines de milliers de réfugiés syriens coincés dans une zone de guerre. On estime que plus de 200 000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis la mi-décembre, et il faut s’attendre à ce que la prise par l’armée turque, ces derniers jours, de la ville kurde d’Afrin provoque de nouveaux flux de réfugiés.

    La Turquie assure que la frontière est toujours ouverte pour les demandeurs d’asile, ce qui est contredit par différentes sources turques et syriennes proches de la frontière. L’Institut international pour les études stratégiques (IISS) notait déjà en juin 2017 que la Turquie avait rendu « pratiquement impossible pour les réfugiés syriens le passage de la frontière légalement ». « La Turquie assure que sa politique de la “porte ouverte” est toujours en vigueur, mais dans la réalité, elle est presque fermée », estimait alors l’institut.

    Depuis septembre dernier, 42 civils ont été tués alors qu’ils tentaient de passer de Syrie en Turquie, selon Rami Abdulrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) confirme qu’il est devenu pratiquement impossible de traverser la frontière (excepté pour les personnes gravement blessées ou malades), alors que le nombre de réfugiés fuyant la Syrie est en hausse.

    On assiste à une violation des droits humains, selon Thomas Gammeltoft-Hansen, directeur de recherche à l’Institut danois des droits de l’homme et du droit humanitaire Raoul-Wallenberg. « Si des balles mortelles sont tirées sur des réfugiés essayant de traverser la frontière, c’est une violation pure et simple des droits humains, rappelle-t-il. Si le mur frontalier enlève aux Syriens toute possibilité de demander l’asile, c’est une autre violation du droit international, en particulier du principe de non-refoulement. »

    La fourniture de matériel à la Turquie par l’Union européenne pourrait rendre cette dernière complice de violation des droits humains à la frontière turco-syrienne. « S’ils savent que l’équipement est utilisé d’une façon qui viole les droits des réfugiés, les membres de l’UE sont par principe complices », ajoute Thomas Gammeltoft-Hansen.

    309 millions d’euros côté français

    Interrogée par l’EIC, la Commission européenne nous a répondu que « l’Union européenne ne fournit pas d’équipements militaires ou létaux à la Turquie ». Les Cobra II sont pourtant bien des engins militaires. La Commission ajoute que l’accord avec la Turquie prévoit que les véhicules soient « exclusivement affectés à la surveillance des frontières et que toute modification ou changement d’affectation des équipements requiert l’autorisation écrite de la commission ».

    Sauf que Bruxelles n’a pas les moyens de contrôler ce que fait le régime autoritaire d’Erdogan de ses armes. Plusieurs experts des droits de l’homme craignent d’ailleurs que la Turquie n’utilise cet équipement financé par les fonds européens pour les opérations militaires menées actuellement dans les zones kurdes de Syrie, ou pour la répression visant sa propre population. Des photos de l’invasion par l’armée turque de la province kurde d’Afrin depuis fin janvier montrent que des véhicules Cobra II ont été utilisés. Mais au lieu de périscopes avec des caméras thermosensibles, ils ont été équipés d’armes.

    Le caractère problématique des financements européens ne se limite pas à la frontière turco-syrienne. Pour aider la Turquie à surveiller sa portion de frontière terrestre avec la Grèce, l’Union européenne a financé des véhicules militaires plus monstrueux encore que les Cobra II, selon l’enquête de l’EIC.

    En mai 2017, Aselsan, une société détenue à 84 % par l’armée turque, a remporté un contrat à hauteur de 30 millions d’euros avec l’Union européenne pour fournir à la Turquie 50 véhicules pour patrouiller à la frontière grecque, dont 20 sont dotés d’un blindage extrêmement épais afin de protéger les véhicules des mines et grenades. Selon les documents européens consultés par l’EIC, ces engins sont des contributions de l’Europe à « la prévention de l’immigration illégale, du trafic humain, des crimes de passage des frontières [« cross-border crimes »], et du système des passeurs ».

    L’un des industriels qui a étudié l’appel d’offres s’est retrouvé perplexe devant la disproportion apparente entre l’objectif affiché et les spécifications techniques de ces véhicules, « clairement exagérées » pour des engins censés être utilisés à la frontière de la Turquie avec l’Union européenne. Mais l’UE a été ferme : le blindage lourd est absolument requis, dit-elle dans sa réponse, sans en expliquer les raisons.

    On comprend que Bruxelles soit très discret sur la question. Aselsan, qui a remporté l’appel d’offres, ne fournira en réalité que l’équipement électronique. Selon l’enquête de l’EIC, les véhicules sont des Hizir, d’impressionnants engins de guerre (notre photo ci-dessus) fabriqués par Katmerciler, un industriel appartenant à un ancien député de l’AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc est un grand fan de l’Hizir, dont il a dévoilé le prototype en novembre 2016 lors d’un salon militaire, six mois avant que l’UE n’en finance 50 exemplaires.

    L’appel d’offres de Bruxelles stipulait pourtant que les véhicules devaient avoir été mis sur le marché depuis un an. Ce n’est pourtant pas le cas des Hizir, dont les premiers exemplaires sont récemment sortis de l’usine, et qui sont toujours en cours de test avant leur livraison prochaine à l’armée turque.

    Lorsque, en 2016, l’Union européenne a promis à Erdogan 3 milliards d’euros en échange de son accord pour reprendre tous les réfugiés syriens arrivant sur les îles grecques, il était pourtant statué que cet argent serait uniquement utilisé pour aider à l’accueil des plus de 3,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie.

    Or sur ces 3 milliards d’euros qui ont été collectés auprès des États membres de l’UE (la quote-part de la France dans ce programme s’élève à 309 millions d’euros), une partie a été utilisée pour financer six bateaux de patrouille à destination des gardes-côtes turcs. Lesquels, selon plusieurs ONG opérant dans ces zones maritimes, arrêtent agressivement les réfugiés tentant de quitter la Turquie, mettant parfois les embarcations de réfugiés en danger.

    « Juste après que l’accord avec la Turquie a été mis en place, il était évident que les #gardes-côtes_turcs faisaient tout pour arrêter les gens qui traversaient la mer, explique Ruben Neugebauer, porte-parole de Sea-Watch, l’une de ces organisations. Il y a différentes tactiques. Parfois nous voyons des bateaux turcs naviguer autour des canots pneumatiques, provoquant des vagues, les mettant en danger de telle sorte que parfois les réfugiés décident de rentrer par eux-mêmes. Parfois, ils chassent les bateaux et frappent même les gens à coups de bâton afin de les faire repartir. »

    En réponse à cette interpellation, les gardes-côtes turcs ont publié une déclaration disant qu’ils étaient mandatés pour arrêter les bateaux de réfugiés avant qu’ils ne pénètrent dans les eaux européennes. Les bâtons, expliquent-ils, sont utilisés pour tenter d’endommager les moteurs et les hélices de façon à attacher les petites embarcations aux plus gros bateaux des gardes-côtes pour les tirer vers les côtes turques.

    Mais ce n’est pas le seul cas d’abus présumé commis à bord de ces bateaux financés par l’argent européen. L’ONG Lighthouse Relief a publié une déclaration commune avec le UNHCR pour exprimer sa préoccupation au sujet d’un incident survenu en novembre dernier, assurant que les gardes-côtes turcs avaient tiré en l’air et dans la mer, ce qui a provoqué le saut dans l’eau de plusieurs réfugiés.

    Ces six bateaux de patrouille ont été commandés à un constructeur naval néerlandais, #Damen, pour la somme de 18 millions d’euros – une somme qui vient pour partie du fonds danois d’#aide_au_développement. Ils ont été livrés aux gardes-côtes turcs l’année dernière. Le dernier a été livré juste avant Noël. D’après la société navale, ces bateaux peuvent transporter jusqu’à 120 réfugiés et migrants en mer.

    Ces fournitures d’équipement pour le contrôle des frontières à la Turquie font partie d’une tendance croissante au sein de l’Union européenne : « L’UE utilise de plus en plus le principe de la pleine concurrence et externalise le contrôle frontalier à des pays tiers au lieu d’effectuer son propre contrôle, fait valoir le chercheur danois Thomas Gammeltoft-Hansen. Vous financez le contrôle des frontières, mais vous ne voulez pas être là vous-mêmes car vous risquez de mettre en jeu votre responsabilité en termes de droits humains. » Une stratégie qui rappelle étrangement ce qui se passe aujourd’hui entre l’Italie et la Libye.

    Un porte-parole de la Commission européenne a répondu par écrit aux questions de l’EIC en affirmant que l’Union européenne suivait « attentivement » la situation à la frontière turco-syrienne et qu’elle était consciente de l’existence de violences à la frontière, « mais n’a pas été capable d’obtenir de confirmation indépendante par ses sources ou par les autorités turques ». Sollicités depuis une semaine, l’ambassade turque à Copenhague et le gouvernement turc à Ankara n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’EIC.

    Mercredi 14 mars, l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240318/l-europe-paye-des-equipements-militaires-la-turquie-pour-refouler-les-refu
    #externalisation #UE #EU #Turquie #frontières #asile #migrations #réfugiés_syriens #surveillance_des_frontières #militarisation_des_frontières #gardes-côtes #contrôles_frontaliers #violence

    • Commentaire d’Emmanuel Blanchard sur la liste Migreurop :

      Cela fait bien longtemps que la « #guerre_aux_migrants » n’est plus une métaphore mais s’incarne dans dispositifs et matériels. Une enquête de l’European Investigative Collaborations décrit comment des fonds de l’UE ont servi à l’armée turque pour acheter des équipements (véhicules blindés notamment) utilisés aux frontières turco syriennes et turco-grecques.
      Afin de rendre plus hermétiques encore ces frontières, lieux de toutes les violences, « l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara ».

    • EUROPA - Droits de l’homme | Union Européenne
      https://europa.eu/european-union/topics/human-rights_fr

      Protéger les droits de l’homme dans le monde

      Le cadre stratégique en faveur des droits de l’homme et de la démocratie adopté en 2012 vise à renforcer l’efficacité et la #cohérence de la politique dans ce domaine. [...]

      L’Union européenne s’est résolument engagée à défendre et à protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit dans le monde. Les droits de l’homme sont au cœur de ses relations avec d’autres pays et régions. [...]

      La politique de l’UE :

      vise à faire progresser les droits des femmes, des enfants, des minorités et des personnes déplacées ;

      [...]

      Tous les accords commerciaux ou de coopération conclus avec des pays tiers (plus de 120 à ce jour) prévoient une clause sur les droits de l’homme spécifiant que ces droits constituent un aspect fondamental des relations avec l’UE, qui a imposé à plusieurs reprises des sanctions pour violations des droits de l’homme.

      L’#UE poursuit également des dialogues sur les droits de l’homme avec plus de 40 pays et organisations, dont la #Russie, la #Chine et l’#Union_africaine. Elle évalue ses activités mondiales dans ce domaine, dans son rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratieRechercher les traductions disponibles de ce lienEN•••.

      Par l’intermédiaire de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’hommeRechercher les traductions disponibles de ce lienEN••• (IEDDH), l’UE soutient des groupes, des associations ou des particuliers qui défendent les droits de l’homme, les libertés fondamentales, la démocratie et l’État de droit. Cet instrument est doté d’un budget de 1,3 milliard d’euros pour la période 2014-2020.

      Macron : la situation en #Turquie ne permet « aucune avancée » avec l’UE
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/05/pour-macron-les-evolutions-recentes-de-la-turquie-ne-permettent-aucune-avanc

      Le président français a notamment évoqué des visions différentes sur le respect des libertés individuelles et a appelé la Turquie au « respect de l’Etat de droit ».

      #psychose

    • #Militarisation_des_frontières, dans ce cas la frontière turco-syrienne... avec l’argent de l’UE :

      Un’inchiesta giornalistica transnazionale ha rivelato che fondi UE sono stati impiegati dalla #Turchia per la militarizzazione del confine con la Siria. La parlamentare europea @SofiaSakorafa chiede alla CE di accertarsi che non ci siano violazioni dei diritti umani #RightsEP

      https://twitter.com/BalcaniCaucaso/status/986650825333379073
      Vu sur twitter, le 19.04.2018

  • Je mentionnais ici le très bon #film de #Andrea_Segre, #L'ordre_des_choses (L’ordine delle cose) :
    http://seen.li/dqtt

    Le film prend le point de vue de Corrado Rinaldi, un homme de loi qui aide à régulariser le débarquement des immigrants en traitant avec les autorités libyennes.

    Sur le fil de discussion en lien avec les accords entre l’#Italie et l’#UE/#EU avec la #Libye et notamment avec les #gardes-côtes_libyens.

    Je remets ici le film, également pour ajouter l’interview à Segre publiée sur Franceinfo.
    https://www.francetvinfo.fr/partenariats/lordre-des-choses-un-film-de-andrea-segre-au-cinema-le-7-mars_2621934.h
    L’interview commence par ce constat : « cette fiction que vous avez imaginée est devenue réalité » (hélas).

    Quelques passages très intéressants de l’interview :

    J’ai réalisé un documentaire, #Mare_Chiuso, qui a été distribué à partir de mars 2012 ; c’est-à-dire au moment où la Cour européenne des droits de l’Homme, basée à Strasbourg, a condamné l’Italie pour les opérations de refoulement de migrants en provenance d’Afrique sub-saharienne et les accords, conclus sous l’ère #Berlusconi, avec la Libye de Mouammar #Kadhafi. C’est une condamnation historique car elle a été unanime. L’Italie a été épinglée parce que sa marine militaire a directement participé à des opérations visant à refouler des migrants vers les côtes libyennes, sans que ces derniers n’aient eu la possibilité de demander asile. Ce qui est une violation des traités et conventions dont le pays est signataire. En 2012, Mare Chiuso s’est inscrit dans la campagne destinée à faire pression sur le gouvernement italien pour condamner politiquement la façon dont l’Italie traitait les migrants. Et j’ai compris au cours de cette campagne que le verdict de la Cour de Strasbourg avait été interprété par l’ensemble de la classe politique italienne, y compris le Parti démocrate (de centre gauche), comme un conseil implicite, à savoir celui d’organiser des opérations de refoulement sans que l’Italie ne puisse être accusée d’avoir violé les droits des migrants.

    #accord_d'amitié #traité_de_Benghazi #trattato_di_Bengasi

    C’est à la même période que les opérations de sauvetage des migrants ont été lancées dans le cadre de #Mare_Nostrum, l’opération militaro-humanitaire lancée par #Enrico_Letta, président du Conseil italien en 2013, pour secourir les migrants en mer après le naufrage meurtrier de Lampedusa. Ces opérations ont permis de positionner des navires militaires italiens dans les eaux territoriales internationales, en face de la Libye. Cette flottille a été renforcée par d’autres pays européens. La présence de tous ces navires a permis de continuer à former les garde-côtes libyens en dépit du chaos qui régnait dans leur pays.

    #Letta #3_octobre_2011

    Une certitude : le gouvernement italien est arrivé avec le soutien des Européens à conduire des opérations de #refoulement en étant pleinement conscient des conséquences humaines qu’elles entraînaient. Les fonctionnaires italiens et européens ont visité les centres de détention et se sont entretenus avec les miliciens qui les gèrent. Ils avaient une vision assez claire de la situation en Libye. Par conséquent, le choix de faire aboutir ces opérations de refoulement, coûte que coûte, est bien l’expression d’une débâcle éthique et morale.

    #push-back #milices #débâcle_éthique #débâcle_morale

    Avant l’été 2015, les Allemands et d’autres pays européens ont demandé à l’Italie d’arrêter les opérations de sauvetage parce qu’elles ouvraient les portes de l’Europe. Par ailleurs, à cette même période, tous les efforts européens se sont déplacés vers les Balkans qui étaient le théâtre d’une autre crise migratoire. À partir de ce moment, les ONG ont pris le relais pour porter secours aux migrants, mais la marine italienne a continué à coordonner les opérations de sauvetage. Quelques mois plus tard, les Européens sont revenus en Italie avec un message sans ambiguïté : « Nous avons fermé “la route des Balkans”, il faut faire de même en Méditerranée ». L’Europe se donne dès lors les moyens humains et matériels pour fermer la porte en Libye. Les autorités italiennes ont pu alors bénéficier des ressources financières et humaines émanant de l’Union européenne pour boucler les démarches entamées depuis près de quatre ans. Pour atteindre ce but, et c’est terrible, les pays européens ont accepté que la conséquence inévitable de leur nouvelle politique de refoulement serait la détention de migrants dans des centres gérés par des miliciens libyens, au mépris de leurs droits les plus élémentaires. Autrement dit, durant toutes ces années de préparation, les Européens n’avaient trouvé pour partenaires que ces miliciens, connus également pour être des trafiquants. Résultat : l’Europe a conforté le pouvoir des milices libyennes pour parvenir à ses fins, et s’est compromise sur un plan moral et éthique.

    #Méditerranée #route_des_balkans #balkans

    Dans la brochure qui était offerte dans la salle de cinéma, l’interview était plus long. Je recopie ici deux passages intéressants :

    « Quand à ces opérations de rapatriement, soi-disant volontaires, nous atteignons des sommets d’hypocrisie. C’est évident que l’on ne peut pas parler de volontariat quand on propose à un migrant, qui vit un enfer, de rentrer chez lui »

    #retour_volontaire

    « J’estime que la transformation xénophobe de la société européenne est liée à la pression que nous sommes en train de créer au niveau de nos frontières. »

    #xénophobie #racisme

    • Dans la même brochure un extrait traduit d’un texte de #Igiaba_Scego, écrivaine et journaliste d’origine somalienne :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Igiaba_Scego

      Le texte complet, en italien, ici :
      https://lordinedellecose.it/wp-content/uploads/2017/08/Pamphlet-WEB-1.pdf

      Que je copie-colle ci-desssous :
      A noi mai

      Ho sempre amato il film Casablanca. Un classico della cinematografia mondiale. Un intenso Humprhey Bogart, una fatata Ingrid Bergman, una storia d’amore che non ha uguali nel mondo della celluloide. I loro sguardi languidi, intensi, unici sono rimasti nel cuore di molti di noi. Bogie&Ingrid in the star with diamonds, ci verrebbe da dire parafrasando i Beatles, ma c’è dell’altro. E questo altro sono i rifugiati di cui il film parla. Infatti pochi si accorgono, o addirittura non l’hanno mai saputo, che Casablanca mette in scena il dramma dei rifugiati europei in fuga dal nazismo. Una folla fatta di anarchici, ebrei, dissidenti, antifascisti, gente comune, famiglie, bambini che hanno perso ogni cosa. Nel film la città marocchina è solo un riflesso di Marsiglia, un riflesso edulcorato di quella città francese che durante la guerra pullulava di trafficanti e di miseria. Hollywood non ci mostra quella miseria,non può, non sarebbe Hollywood senza un abito da sera e un paio di tacchi a spillo, ma ecco in Casablanca nonostante il glamour spunta qua e là quella verità che negli anni ‘40 era sotto gli occhi di tutti. Ho sempre trovato particolarmente intensa la scena in cui due anziani signori parlano tra loro in inglese rifiutandosi di usare la madrelingua tedesca.
      Il motivo è semplice vogliono (ancor prima di arrivarci) abituarsi all’idioma del nuovo mondo che verrà per loro, vogliono provare a sentirsi un po’ a casa in quella lingua così straniera. C’è una scena che tutti ricordano di #Casablanca, una scena a me particolarmente cara, quella in cui i rifugiati riuniti al Rick cafè (il luogo in cui potevano trovare i trafficanti e vendersi per ottenere un visto) cantano la Marsigliese per contrastare il canto arrogante dei nazisti. L’attrice Madeleine Lebeau, che interpreta Yvonne l’amante di Bogart, ci regala un fotogramma indimenticabile dove piange gridando il nome della patria perduta, Vive La France, dice e noi tutti ci commuoviamo. Le lacrime di Madelaine sono vere, infatti lei e il marito, come i personaggi del film, avevano fatto un viaggio allucinante che li aveva portati dalla Francia occupata fino a Lisbona. Il tutto usando documenti falsi, andando incontro a respingimenti e rimanendo intrappolati in quel non luogo che per molti rifugiati era Marsiglia.La vita di Madelaine sembra quella di una rifugiata siriana di oggi, la coincidenza colpisce. Sono storie quelle di Casablanca di rifugiati europei che l’Europa ha però presto dimenticato, ma che i suoi scrittori non hanno mai perso di vista. Come non pensare ad #Hercule_Poirot di #Agatha_Christie? Quell’investigatore impomatato sempre preoccupato per i suoi baffetti era anche lui un rifugiato. La dama del giallo l’avrebbe inventato ispirandosi a uno dei tanti belgi che l’Inghilterra aveva accolto (ne accoglierà 250.000) durante la prima guerra mondiale.
      L’Europa ha dimenticato quando era lei a scappare dalle guerre. Si scappava anche dalle carestie come gli irlandesi negli Stati Uniti. E poi non ultima l’epopea degli emigranti italiani che in mancanza di tutto si riversavano nelle terze classi dei bastimenti con la speranza di trovare un paese dove ricominciare. L’Europa ha davvero la memoria corta e nel dimenticare non vuole cercare soluzioni per le migrazioni odierne che la vedono come territorio di approdo. Oggi siamo intrappolati in una narrazione binaria per quanto riguarda migranti e rifugiati provenienti in Europa dal Sud globale. Il paradigma in uso è quella del contenimento o respingimento. Ed ecco che le nostre orecchie sono bombardate da una parte da “aiutiamoli a casa loro”, “Non possiamo prenderci carico di tutta l’Africa” o un secco “non li vogliamo, se la sbrigassero da soli”, dall’altra invece si parla solo di accoglienza, dove la buona volontà si unisce a tratti ad una visone solo migratoria dell’altro condita da un paternalismo a tratti coloniale. Sono pochi a parlare oggi di diritto alla mobilità e apartheid di viaggio. Pochi a parlare di reciprocità nei diritti sia per chi scappa dalle guerre sia per chi vuole semplicemente coronare un sogno.
      Così costringiamo sia i rifugiati, sia i migranti a viaggi impossibili. Anzi ultimamente stiamo costringendo molte persone, con una schizofrenia europea che non ha pari nella storia, a fingersi rifugiate. Se scappi da una guerra forse ti tollero (formalmente) un po’, ma se vieni per trovare un lavoro o per studiare non entrerai mai (o peggio entri, ma ti farò rimanere un illegale a vita, sfruttabile da mafie e caporali).
      E ora nel Mediterraneo queste contraddizioni le stiamo pagando con i morti in mare, il terrorismo nelle città, l’ansia che non ci da tregua. Questa idea di fortezza Europa sta intrappolando gli altri fuori e gli europei dentro un recinto malefico, che ci rende sempre più deboli davanti a chi vuole la distruzione delle democrazie.
      Viviamo di fatto in un pianeta dove se nasci nel posto giusto (nel Nord del mondo ricco, il cosiddetto occidente, ma anche la Cina, il Giappone, l’Australia) hai la possibilità di andare dove ti pare, basta un visto, un biglietto aereo e un trolley. Non serve altro. Ed ecco per chi nasce nel posto giusto un ventaglio di possibilità da seguire. E lì si può pensare di andare a studiare all’estero, lavorare per un po’ in un altro paese, trasferirsi per amore (o bisogno), e si perché no farsi una meritata vacanza se questo si desidera. Si è turisti e al limite, anche quando si decide di emigrare, non si viene definiti migranti economici, ma espatriati. Gli italiani lo sanno bene, i media infatti chiamano cervelli in fuga i tanti giovani che vanno all’estero per trovare il lavoro che in Italia non si trova più. Si, cervelli in fuga, anche se molti all’estero non hanno la possibilità di usare il loro cervello, ma sono costretti a raccogliere le cipolle in Australia, fare i camerieri a cottimo a Londra o vivere l’atroce situazione di essere illegale a New York City. L’emigrazione interna, italiana ed europea, viene edulcorata con perifrasi sempre più acrobatiche, Ma questa migrazione (come quella degli spagnoli, dei portoghesi, degli slovacchi, dei polacchi, dei bulgari, oggi addirittura anche dei rumeni e degli albanesi) non fa rumore, perché (per fortuna aggiungo io) è possibile in clima di legalità di viaggio. Questo purtroppo non è possibile per somali, eritrei, ghanesi, gambiani, senegalesi, ecc. Dall’Africa o dall’Asia (Afghanistan e paesi mediorientali soprattutto) si suppone che i corpi hanno come fine ultimo la migrazione, a volte è così (molti effettivamente sono in fuga da guerra e dittatura), ma altre volte no, le situazioni sono sempre complesse e legate al singolo individuo. Non si pensa mai che un corpo del Sud globale voglia studiare, specializzarsi, lavorare per un po’ e avere la possibilità dopo un lungo soggiorno di tornare indietro, al paese, con le conoscenze acquisite. Non si pensa che un corpo del Sud anche quando fugge da guerre e dittature ha bisogno di leggi sull’asilo chiare, di un percorso burocratico facilitato e di un viaggio sicuro fatto attraverso corridoi umanitari, molto lontani dalle attuali agenzie dell’orrore guidate da trafficanti senza scrupoli. Va detto chiaramente ai nostri governanti che gli abitanti del Sud non vanno considerati parassiti da fermare ad ogni costo o vittime passive da aiutare. Hanno un passato e possono riavere un futuro. Ma invece di collaborare ad una sinergia di intenti, il Nord mette in campo per “difendersi” i fantasmi della nostra contemporaneità: i tristi muri, gli apparati securitari, le strutture extraterritoriali che gestiscono enormi flussi di denaro, gli accordi ricatto con sedicenti leader locali (spesso autonominati o da noi imposti) che come usurai chiedono sempre di più ad una Europa disunita e confusa. Chiediamo agli altri di fare il lavoro sporco, di farli morire un po’ più in là questi rifugiati/migranti, non a favore di telecamera insomma. Nessuno dice agli abitanti spaventati del Nord che un viaggio legale è sicuro per il “migrante”, il rifugiato, lo studente ed è sicuro anche per il paese di approdo, perché con un sistema legale si ha la vera percezione di chi effettivamente arriva nel nostro territorio e perché. Possiamo monitorare la situazione, evitando di farci infiltrare da presenze non gradite. E soprattutto il viaggio legale ci toglierebbe dal ricatto in cui siamo precipitati pagando tagliagole e dittatori. Inoltre nessuno parla all’europeo spaventato della contraddizione del continente che da una parte non vuole le persone del Sud (anche se poi gli studi sottolineano che l’Europa senza migranti è perduta, niente più pensioni per esempio) e dall’altra vuole le sue risorse che si prende con la forza usurpando territori e cacciando popolazioni. È utopia, mi chiedo, cambiare il paradigma di questa relazione malata tra Europa (Occidente in genere) e Sud globale? Non credo sia impossibile. Io lo dico sempre che i miei genitori dalla Somalia sono venuti in Italia in aereo (non con il barcone!), erano gli anni ‘70. e ho l’immagine anche di tanti famigliari e dei loro viaggi circolari. Si andava in Svezia, in Egitto, in Francia per tornare poi a Mogadiscio. Mio fratello Ibrahim studiava a Praga. E all’epoca nessuno di loro aveva un passaporto europeo, ma viaggiavano con il passaporto somalo che oggi invece è considerato carta straccia in qualsiasi consolato. Forse dobbiamo ridare dignità ai documenti delle nazioni del Sud del mondo. Uscire dall’idea di fortezza. E cominciare a costruire una relazione diversa. Quindi non considerare chi fugge dalla guerra come un disperato, ma come una persona che a causa della guerra ha perso momentaneamente tutto, ma che è stata studente, maestra, ingegnere, dottoressa e potrà tornare ad esserlo. E lo stesso vale per chi non è in fuga, ma cerca semplicemente fortuna. I media velatamente li considerano usurpatori, invasori. E’ chiaro che questo sguardo e questo linguaggio devono cambiare.
      Perché respingere se si possono creare ponti e scambi commerciali o culturali utili?
      Se ci si può difendere reciprocamente dai pericoli (come il terrorismo) che ci colpiscono? Inoltre non sarebbe un cambio di rotta smettere di pagare dittatori per tenere nei moderni lager giovani uomini e donne e mettere in campo invece una cooperazione che non avvalla la corruzione reciproca come purtroppo è sempre stato, ma le eccellenze? Ahinoi le barriere crescono un po’ ovunque. E non è solo il Mediterraneo il dilemma. Per gli africani, per fare un esempio, è difficile al momento attuale anche viaggiare dentro il continente africano stesso. Basta pensare ai centri di detenzione in Angola. Barriere e muri sono addirittura più alti dentro il continente che fuori. La paura del Nord contagia anche il Sud e la cattiva politica spesso sguazza (per ragioni elettorali) dentro queste inquietudini. Ma serve un approccio più sereno.
      Serve soprattutto rompere il monopolio dei trafficanti che dal 1990, attraverso ricatti e violenze, si stanno arricchendo sulla pelle dei migranti e degli europei.
      Il viaggio legale del sud aiuterebbe il nord a non alimentare un mercato sommerso fatto di crimine e terrorismo, perché lì vanno i soldi che vengono depredati ai giovani in cerca di futuro. Terrorismo che (ricordiamolo!) poi usa quel denaro per compiere attentati nelle nostre città, come abbiamo visto a Manchester, a Barcelona, a Parigi, a Londra.
      Legalizzare il viaggio ci permetterebbe inoltre di mettere a riparo anche il nostro futuro. In un momento di incertezza come questo, dove l’Italia e il Sud Europa sono esposti a mille pericoli, ci conviene fare la guerra a chi è più a sud di noi? Che Dio non voglia, ma se un giorno negassero il viaggio legale anche a noi che abbiamo ora passaporti considerati forti? Basta un cambio di rotta negli equilibri politici ed economici o qualche sfortunato evento che ci schiaccia verso il basso nella scala dei poteri globali. Nulla di così improbabile purtroppo. Negli anni ‘60 i somali, belli, eleganti, facevano belle feste davanti al mare con aragoste e branzini, se qualcuno allora avesse detto loro che i figli e i nipoti avrebbero preso un barcone (e non l’aereo come loro) per andare in Europa, facendosi ricattare, stuprare, imprigionare, non ci avrebbero creduto, Avrebbero scosso la testa dicendo “a noi mai”, avrebbero riso probabilmente. E invece è successo. Il futuro è sempre incerto amici miei. Preoccuparsi per i diritti degli altri non è buonismo, ma significa anche (oltre ad essere segno di umanità) preoccuparsi dei propri. Perché non si sa a chi toccherà la prossima volta il fato avverso. Almeno affrontiamolo tutti quanti con dei diritti in tasca. Datemi retta, lo so per esperienza, è meglio. Preoccuparsi per i diritti degli altri non è buonismo, ma significa preoccuparsi dei propri. Perchè non si sa a chi toccherà la prossima volta il fato avverso.

      #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire #réfugiés_européens #deuxième_guerre_mondiale #paternalisme #paternalisme_colonial #fuite_Des_cerveaux #inégalité

  • Pushbacks on Spain’s southern border

    With Spain witnessing an increase in migrant arrivals, especially via the enclaves Ceuta and Melilla, human rights activists and lawyers are warning of illegal pushbacks by police forces and a border policy that is breaching human rights.

    http://www.infomigrants.net/en/post/7866/pushbacks-on-spain-s-southern-border
    #Ceuta #Melilla #push-back #refoulement #asile #migrations #réfugiés #droits_humains
    cc @reka

  • Amnesty | Mexique : Des milliers de migrants renvoyés vers une mort possible
    https://asile.ch/2018/03/11/amnesty-mexique-milliers-de-migrants-renvoyes-vers-mort-possible

    Les services mexicains de l’immigration renvoient régulièrement des milliers de citoyens du Honduras, du Salvador et du Guatemala dans leurs pays sans tenir compte des risques qu’ils encourent pour leur vie et leur sécurité à leur retour, et dans de nombreux cas en violation du droit mexicain et international. Texte publié sur le site d’Amnesty […]

  • L’Etat condamné pour avoir refoulé des mineurs étrangers
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260218/l-etat-condamne-pour-avoir-refoule-des-mineurs-etrangers

    Migrants à la frontière franco-italienne entre #Vintimille et Menton en 2015 © Reuters Pour la quatrième fois en moins d’un an, l’État a été condamné vendredi dans les Alpes-Maritimes pour sa politique migratoire. Cette fois, la situation concernait 19 mineurs, réacheminés vers l’Italie au mépris de la loi. Pour la préfecture, le revers est sérieux et massif. Mais modifiera-t-elle pour autant sa politique ?

    #France #droit_d'asile #immigration

  • Reçu via la mailing-list Migreurop, message de Vicky Skoumbi

    Les refoulements illégaux à #Evros (frontière gréco-turque) non seulement continuent mais leur nombre ne cesse d’augmenter.

    Selon le nouveau rapport du Conseil grec pour les Réfugiés, cette pratique de refoulement à la frontière nord-est de la Grèce est sur le point de devenir systématique. Personne n’y échappe : mineurs, femmes enceintes, demandeurs d’asile dont la demande est en cours de traitement et même des syriens ayant obtenu le statut des réfugiés peuvent à tout moment se retrouver embarqués sur un zodiaque en route vers la côte turque du fleuve qui sépare les deux pays. Le Conseil Grec pour les réfugiés a recueilli des nouveaux témoignages de 18 réfugiés qui ont été victimes de plusieurs violations de leur droits ,allant des injures et de coups de matraques jusqu’à la soustraction des documents administratifs et des téléphones portables, l’enlèvement et la détention arbitraire en vue d’un refoulement vers la Turquie, le tout perpétré par la police grecque en étroite collaboration avec de groupes armés cagoulés. Ces dénonciations viennent confirmer de rapports similaires antérieurs d’Amnesty International et de l’ONG allemande ProAsyl ; ils campent un décor cauchemardesque d’anomie la plus complète à laquelle seraient soumis les demandeurs d’asile à la frontière d’Evros. Dans le collimateur de ces opérations secrètes de la police grecque se trouve tout étranger avec ou sans papiers qui croise le chemin des forces de l’ordre. Un Syrien dont la demande d’asile est en cours de traitement a été arrêté au moment où il se rendrait à son travail, tandis qu’une femme algérienne, enceinte de huit mois, a été refoulé de force vers la Turquie, manquant ainsi son rendez-vous fixé avec l’office grec d’asile. Source Efimerida tôn Syntaktôn

    Ce #rapport est d’autant plus inquiétant qu’il est publié juste une dizaine de jours après la noyade de plusieurs personnes de nationalité turque, dont deux garçons de 3 et 5 ans dans les eaux glacées d’Evros. Il s’agissait d’une famille d’enseignants licenciés et poursuivis par le régime d’Erdogan.

    La police grecque enlève et refoule nuitamment à la frontière, les réfugiés se noient et l’Europe est saine et sauve...

    http://www.ekathimerini.com/226012/article/ekathimerini/news/greek-council-for-refugees-warns-of-rise-in-pushbacks-in-evros

    Greek Council for Refugees warns of rise in pushbacks in Evros

    The Greek Council for Refugees has issued a 14-page report containing refugee testimonies of “systematic pushbacks” by Greek police in the country’s northeastern border with Turkey in the Evros region.

    In a series of interviews, the victims – including families with children, pregnant women, and minors – describe beatings and inhuman treatment in the hands of the police in breach of international humanitarian law.

    The organization warns of a rise in the number of pushbacks and urged Greek authorities to investigate the claims.

    #Grèce #Turquie #frontières #refoulements #push-back #asile #migrations #réfugiés

    Ici le lien vers le rapport, en grec :
    http://gcr.gr/index.php/el/news/press-releases-announcements/item/790-anafores-gia-systimatikes-epanaproothiseis-ston-evro-apo-eksypiretoymenous-t

    –-

    ajouté à la métaliste sur les refoulements dans l’Evros :
    https://seenthis.net/messages/914147

    • Rapport qui date de 2013... mais qui montre une continuité de la pratique des push-backs :
      #Frontex entre Grèce et Turquie : la Frontière du déni

      Dernier #rapport en anglais et en grec du Conseil Grec pour les Réfugié-e-s publiant un certain nombre de témoignages attestant de refoulements à la frontière gréco-turque en particulier au niveau de la rivière #Evros.

      Des refoulement ont également eu lieu de personnes en possession de documentations les autorisant á séjourner en UE, par ex. un réfugié en Allemagne souhaitant entrer en Grèce pour y accueillir son épouse et entamer avec elle les démarches de regroupement selon Dublin III.
      Les détails sordides faisant état de traitements inhumains et dégradants, de la violence physique à l’intimidations, abondent, que ce soit envers des hommes, des femmes ou des enfants.

      Ces témoignages attestent d’une tendance à l’arrestation par des personnes en noir, cagoulées, qui ne portent pas d’uniforme officiel de police. Les personnes interceptées sont transportées de force en bus vers des lieux de détention insalubres puis abandonnées à la frontière. Il est malheureusement évident que les entraves à la demande d’asile sont nombreuses.

      Ces pratiques ne sont pas nouvelles. Elles font notamment écho à de nombreux rapports publiés depuis 2011/2012, notamment le rapport de la campagne Frontexit sur la frontière gréco-turque en 2014 (disponible en EN/FR/Turc et grec)

      http://www.frontexit.org/index.php/fr/docs/58-rapport-frontex-greceturquie-frontiere-deni/file

      #Poséidon #opération_Poséidon #Mer_Egée #cartographie et #visualisation (mais la version mise sur le site a des cartes en très mauvaise résolution) #identification #screening #frontières #Turquie #Lesbos #Corinthe

      cc @i_s_

  • Les refoulements à la frontière expliquent la baisse des demandes d’asile en #Suisse en #2017

    En 2017 les demandes d’asile ont chuté d’un tiers avec 18’088 demandes déposées en Suisse. C’est le chiffre le plus bas enregistré depuis 2010 selon le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).

    Ce chiffre est principalement dû aux mesures de sécurisation des frontières européennes et suisses et non à l’apaisement des conflits et des violences qui affectent les réfugiés dans le monde. Les outils de contrôle migratoire comme les accords de Dublin, les détentions administratives souvent abusives et les refoulements à la frontière de “réfugiés illégaux” – termes très inappropriés du Corps des garde-frontières (Cgfr) – font partie de l’arsenal prioritaire des mesures appliquées avec peu de considération pour les souffrances humaines de personnes vulnérables, souvent rescapées des camps de détention libyens.

    https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2018/02/01/les-refoulements-a-la-frontiere-expliquent-la-baisse-des-demandes-dasi
    #statistiques #chiffres #asile #migrations #réfugiés #refoulements #push-back

  • Minori e frontiere: il rapporto di INTERSOS

    Pubblichiamo il rapporto “I minori stranieri non accompagnati lungo il confine Nord italiano” realizzato da INTERSOS con il supporto di OPEN SOCIETY FOUNDATIONS.

    Il rapporto è frutto del lavoro dei team di monitoraggio di INTERSOS lungo le frontiere nord del nostro Paese e si avvale di materiali e testimonianze raccolti nell’ambito dei due progetti specifici avviati da INTERSOS a Como e Ventimiglia, in partnership con UNICEF, volti a facilitare la presa in carico dei minori stranieri non accompagnati intercettati, attraverso l’informativa, il supporto e l’assistenza legale, in stretta collaborazione con le realtà presenti sul territorio e le istituzioni di riferimento.

    Dai risultati ottenuti nel corso del nostro assessment emerge, nelle zone dei confine settentrionali italiani, una diffusa inapplicazione delle disposizioni previste a tutela dei minori non accompagnati dalle relative norme di rango internazionale, europeo e nazionale, con la presenza di prassi operative, variamente articolate, comunque gravemente lesive dei diritti e del benessere psico-fisico dei soggetti coinvolti.

    Le autorità francesi, svizzere e austriache procedono sistematicamente alla riammissione in Italia dei minori da loro intercettati e, seppur con modalità che variano a seconda dei luoghi, vengono meno all’obbligo di protezione e alla conseguente presa in carico dei minori.

    La natura del sistema di gestione dei flussi pare nei fatti, avere una portata sanzionatoria. L’unica colpa dei migranti sembra essere quella di volersi emancipare, con enormi sacrifici, dal paradigma di vittime, da una condizione e da un’esistenza che spesso li ha visti oggetto di soprusi, sfruttamenti e violenze.
    La ricerca è stata condotta avvalendosi del materiale raccolto tramite le attività intraprese, costituito principalmente da interviste effettuate direttamente con i minori a Roma, Como e Ventimiglia e dalle informazioni assicurate dal dialogo costante con le istituzioni e le realtà della società civile operanti nel settore. Nelle località dove non è stabilmente presente un’equipe Intersos la ricerca è stata effettuata attraverso visite di monitoraggio, interviste con i migranti, incontri con le autorità coinvolte nella gestione del fenomeno migratorio e potendo contare su una stabile cooperazione con le associazioni attive sui territori.


    https://www.intersos.org/minori-e-frontiere-il-rapporto-intersos-open-society

    Pour télécharger le rapport
    https://www.intersos.org/wp-content/uploads/2018/01/Rapporto-MSNA.pdf

    #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #Italie #frontières #MNA #mineurs #enfants #enfance #Intersos #rapport #Côme #Italie #Vintimille #Suisse #Autriche #Slovénie #push-back #MNA #mineurs_non_accompagnés #refoulement
    cc @isskein

    • Frontiera Francia-Italia : associazioni ed avvocati si mobilitano per il diritto d’asilo e la protezione dei minori stranieri

      Il ripristino dei controlli alle frontiere interne deciso dal governo francese alla fine del 2015, e regolarmente rinnovato fino ad oggi, non può giustificare la violazione di principi fondamentali quali la protezione dei minori, il divieto di detenzione arbitraria o ancora il diritto d’asilo.

      Eppure ogni giorno le autorità francesi respingono verso l’Italia minori stranieri non accompagnati, in violazione della Convenzione internazionale sui diritti dell’infanzia.

      Viste le modalità dei rinvii, a molti viene di fatto impedito di chiedere asilo in Francia.

      https://www.asgi.it/allontamento-espulsione/frontiera-francia-italia-diritto-asilo-protezione-minori-stranieri

      #Vintimille

    • Minori non accompagnati, Asgi: «A Ventimiglia respingimenti illegali»

      In una lettera alle istituzioni europee e italiane dura denuncia di Associazione studi giuridici sull’immigrazione, Intersos, Terres des Hommes Italia, Oxfam Italia, Caritas Diocesana di Ventimiglia-Sanremo e Diaconia Valdese nei confronti delle autorità francesi «per violazioni sistematiche dei diritti dei minori migranti». Sotto esame anche la situazione in Italia, dalle cui strutture spesso i msna scappano per «condizioni di accoglienza non adeguate»

      http://www.vita.it/it/article/2018/04/10/minori-non-accompagnati-asgi-a-ventimiglia-respingimenti-illegali/146515

      Lettre:
      https://www.asgi.it/wp-content/uploads/2018/04/2018_4_Lettera-Respingimenti-MSNA-Ventimiglia.pdf

    • Important decision in the alpine northern border region of Italy: Minors not to be left in the cold

      A new report by INTERSOS and Open Society Foundations reveals systematic violation of legal guarantees and international standards for foreign minors along Italy’s northern border. In a recent decision concerning a 12 year-old asylum applicant who was denied access to France, the Administrative Tribunal of Nice found the denial of entry unlawful and a serious violation of the best interest of the child.

      In the order from 22 January 2018, the judge granted an emergency request (référé-liberté) brought forward by the National Association for Border Assistance to Foreigners (Anafé) on behalf of a 12-year-old Eritrean asylum seeker who was stopped by the French police upon arrival at the Menton-Garavan train station in France. French police refused his entry to the territory and sent him back to Ventimiglia (Italy), where he was left without assistance. In accordance with the request by Anafé, the Administrative Tribunal ordered the relevant national authorities to grant the applicant a “safe conduct” (sauf-conduit) allowing him to present himself before the authorities so that his request for entry to the territory is examined in conformity with national safeguards. Further, the judge ordered the relevant authorities to ensure that the unaccompanied child is given information with regard to his rights and obligations concerning asylum applications, in a language he understands.

      “Even though Anafé celebrates the decision by the Administrative Tribunal of Nice, there is still a long way until the rights of all children who are present in the border are respected by the French administration”, said Alexandre Moreau, President of Anafé .

      The report “Unaccompanied foreign minors along the Italian northern border” discloses that this case is similar to those of many other minors. Amongst others based on interviews conducted in Rome, Como and Ventimiglia the study reveals that one of four minors left Italian reception facilities, made themselves untraceable to bypass the deficiencies of the Italian reception and asylum system to reach other Member States, often to reunite with relatives. Attempting to cross the well secured and mainly alpine borders either to France, Switzerland or Austrian, the interviewees gave similar testimonies of immediate interception and readmission to Italy despite their intention of applying for asylum.

      https://www.ecre.org/important-decision-in-the-alpine-northern-border-region-of-italy-minors-not-to

    • A la frontière italienne, la #police prive des migrants mineurs de leurs droits

      Dans un rapport publié mardi 5 juin, l’autorité chargée de veiller sur les personnes privées de liberté dénonce des « atteintes aux #droits » en série à l’encontre des migrants, lorsqu’ils sont refoulés par la police aux frontières de Menton. Mediapart a vérifié sur place.

      C’est un petit pont coincé entre falaises et Méditerranée. À proximité de Menton (Alpes-Maritimes), il enjambe la frontière et relie deux postes de garde : la police française à gauche, l’italienne à droite, distantes d’une centaine de mètres. Chaque année depuis 2015, sur le « pont Saint-Louis », se jouent non seulement le destin de dizaines de milliers de migrants mais aussi l’idée qu’on se fait de l’Europe, continent forteresse ou refuge, oublieuse ou bien respectueuse des droits fondamentaux censés lui servir de socle.

      Le soleil tape déjà fort, ce samedi 2 juin au matin, quand on aperçoit quatre jeunes exilés sortir du bâtiment de la police aux frontières (PAF) française. La veille, ils ont été interpellés en gare de Menton alors qu’ils tentaient de pénétrer l’Hexagone en train depuis Vintimille (Italie). Après avoir écopé d’un « refus d’entrée », ils sont relâchés sur le pont avec une seule consigne : repartir de l’autre côté, à pied.

      Les voilà donc qui retraversent la frontière, sans même un sac sur le dos, dépités. À peine a-t-on le temps de les interroger sur leur nationalité (trois Syriens, un Irakien) qu’ils arrivent déjà devant la PAF italienne, où ils sont introduits pour un énième contrôle. Trente minutes plus tard, surprise. Deux des Syriens ressortent sur les talons d’un fonctionnaire en tenue civile (baskets et simple badge autour du coup), un chef visiblement agacé, qui hèle un agent en uniforme pour qu’il l’escorte : la petite troupe s’engage illico sur le pont, direction Menton. « Je les ramène en France », lâche l’Italien.

      « C’est des mineurs, pourquoi la France ne les garde pas ?, nous lance-t-il, en avançant au pas de charge. S’ils disent qu’ils sont mineurs, faut les traiter comme des mineurs. C’est simple. Pourquoi je dois descendre les ramener ? C’est du travail inutile pour tout le monde. » On les interroge à la volée : « Quel âge ? » Eux : « 16 ans », « 17 ans ». Pas sûr qu’ils comprennent pourquoi ils repartent en sens inverse.

      Arrivé devant la #PAF française, l’Italien pousse la porte sans trop de formalités, puis ressort sans les adolescents. Cette fois, la France va respecter les obligations qui lui incombent à chaque fois que des « mineurs non accompagnés » (sans famille), en situation de vulnérabilité, tombent entre ses mains : organiser leur prise en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) du département, les placer en foyer, au moins le temps de vérifier leur âge, quitte à les renvoyer en Italie plus tard en cas de « fausse minorité ». « S’ils trichent et mentent sur l’âge, il faut contrôler évidemment, gronde l’Italien en remontant le pont. En attendant, la France doit les prendre. » Ce n’est pas la première fois qu’il fait le trajet, ni la dernière. « C’est un problème. »

      Que deux polices aux frontières, de deux pays amis fondateurs de l’Union européenne, se repassent des enfants comme des « patates chaudes », oui, comment le dire autrement, c’est un « problème ».

      Sur cette frontière où des contrôles ont été réintroduits par la France en novembre 2015, plus grosse porte d’entrée en métropole, c’est loin d’être le seul. Mardi 4 juin, une autorité administrative indépendante, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), a publié un rapport au vitriol sur les pratiques des forces de l’ordre dans le département, où quelque 40 000 adultes et plus de 10 000 mineurs isolés ont été refoulés en 2017, ou plutôt « réacheminés » à la faveur d’une procédure propre aux interpellations en zones frontalières (dite de « non-admission » dans le jargon), très allégée parce qu’elle revient à considérer que l’étranger n’est jamais entré en France. Malgré tout, elle est censée garantir certains droits sur le papier.

      Or, dans les faits, les contrôleurs du CGLPL (que des associations locales ont alertés) ont relevé de nombreuses « atteintes aux droits » des migrants (la plupart stoppés dans leur élan en gare de Menton), à l’occasion d’un déplacement effectué sur place en septembre.

      « La prise en charge quotidienne des personnes étrangères s’effectue dans des conditions indignes et irrespectueuses de leurs droits », cingle le rapport. « L’objectif de réacheminement des migrants interpellés à la frontière franco-italienne par la police aux frontières s’apparente à une obligation de résultat : garantir l’étanchéité de la frontière dans le déni des règles de droit, analyse l’institution pilotée par la magistrate Adeline Hazan (ex-élue socialiste). Dans ce contexte de pression politique, les fonctionnaires de police accomplissent leurs missions “à la chaîne”. » D’urgence, « il revient à l’État d’assurer la mise en œuvre de procédures respectueuses des droits des personnes ». À ce stade, toutefois, le ministre de l’intérieur, sollicité par le CGLPL, n’a toujours formulé aucune remarque, ni démenti d’ailleurs.

      Que se passe-t-il exactement avec les mineurs isolés ? « Ils ne font pas l’objet d’un traitement différent de celui des adultes », s’indignent les contrôleurs. Le devraient-ils, en droit ? Si l’obligation de prise en charge par la France est inconditionnelle une fois qu’ils sont entrés sur le territoire, la procédure de « non-admission » en cas d’interpellation en zone frontalière peut bien leur être appliquée. Comme les adultes, ils écopent alors d’un « refus d’entrée » (document de trois pages obligatoirement remis par un fonctionnaire de la PAF).

      Cependant, à la différence des majeurs, leur renvoi n’est alors autorisé qu’à l’issue d’un « jour franc », et la justice doit en être informée au préalable, afin qu’elle désigne un administrateur ad hoc pour assister l’enfant, défendre ses intérêts. Lors du passage du CGLPL à Menton, aucune de ces deux conditions n’était respectée.

      Saisi en janvier et février 2018 par diverses associations, le tribunal administratif de Nice a d’ailleurs mis en échec le réacheminement d’une vingtaine de mineurs (Soudanais, Érythréens, etc.), au motif qu’ils n’avaient pas bénéficié du « jour franc ». Quant au Défenseur des droits, Jacques Toubon, il vient d’estimer à son tour, dans une décision publiée le 31 mai, que cette pratique était « contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant » ainsi qu’« au droit français », tout bonnement, au point de « demander instamment » au préfet des Alpes-Maritimes « d’y mettre fin » et au ministre de l’intérieur « de veiller à la bonne application de [cette] recommandation ».

      Qu’à cela ne tienne ! Dans le projet de loi « asile et immigration » de Gérard Collomb (examiné ces jours-ci Sénat), un amendement a été discrètement glissé qui prévoit de faire sauter ce fameux « jour franc »… « On est dans une espèce de jeu de go, s’attriste Me Mireille Damiano, auteure du référé victorieux devant le tribunal de Nice et membre du Syndicat des avocats de France, attablée dans un café de Menton. On met un pion blanc ? Paf, ils mettent un pion noir en face. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050618/la-frontiere-italienne-la-police-prive-des-migrants-mineurs-de-leurs-droit

  • Hungary : Key Asylum Figures as of 1 December 2017


    https://www.helsinki.hu/wp-content/uploads/HHC-Hungary-asylum-figures-1-December-2017.pdf

    #hongrie #statistiques #asile #chiffres #migrations #réfugiés #Dublin #8_km_rule #frontières #refoulement #push-back

    La règle des 8 km dit :

    Recent legal amendments that entered into force on 5 July allow the Hungarian police to automatically push back asylum - seekers who are apprehended within 8 km (5 miles) of the Serbian - Hungarian or Croatian - Hungarian border to the external side of the border fence , without registering their data or allowing them to submit an asylum claim, in a summary procedure lacking the most basic procedural safeguards (e.g. access to an interpreter or legal assistance) .

    source : https://www.helsinki.hu/wp-content/uploads/HHC-info-update-push-backs-brutality-14-July-2016.pdf
    #8_kilomètres #8_km #zone_frontalière #règle_des_8_km

    Ce qui rappelle fortement ce qui a a été pensé à #Ceuta et #Melilla, en déclarant que l’espace entre les deux #barrières_frontalières n’était pas considéré territoire espagnol...

    Voir comment cela marche dans un texte de Nora Bernardi écrit par Vivre Ensemble :

    Pour légitimer la pratique des expulsions à chaud, clairement illégale, le gouvernement espagnol utilise le concept de « #frontière_opérationnelle » : d’après celui-ci, le territoire ibérique ne commencerait qu’à partir de la troisième barrière, de par un « déplacement libre et souverain de la ligne de frontière ». Les migrants interceptés dans l’espace entre deux barrières n’auraient par conséquent aucun droit, ne se trouvant pas encore en Espagne.

    https://asile.ch/chronique/espagne-zoom-sur-ceuta-et-melilla

    In response to the legal challenge, the Spanish government has argued that reaching or even crossing the three fences around Melilla’s nearly seven-mile border is not enough to claim asylum.

    Instead, Madrid has recently argued that the migrants must cross what it calls an “operational border” — set wherever the last line of police security stands.

    https://www.nytimes.com/2014/11/25/world/at-spanish-enclave-a-debate-over-what-makes-a-border.html

    The Spanish operational border concept

    Spanish authorities are guided by the “operational border concept” consolidated since 2005. Following this concept, the Aliens Act applies only once a third country national has crossed the last of the three fences successfully. While they remain in the land between the fences or climbing the third fence close to Spanish territory, they are considered as not being arrived in Spain, even if they are helped by Spanish agents to get off the third fence. Therefore, the migrants would not be under Spanish jurisdiction and Spanish legislation doesn’t apply. In relation with the ECtHR’s first decision in the case N.D and N.T on 7 July 2015 , Spain amended its Aliens Act in order to legalise the summary returns of those who irregularly cross the border at its enclaves of Ceuta and Melilla. The Act on the Protection of Public Security of 30 March 2015 actually established an additional 10th provision to the Aliens Act regulating the aforementioned summary returns (devoluciones en caliente) under the concept of “rejection at the border”, a provision currently examined by the Constitutional Court. This provision states the following:

    “1. Foreigners that are detected on the border line of the territorial demarcation of Ceuta or Melilla while trying to cross the border‘s contentive elements (fences) to irregularly cross the border, may be rejected in order to prevent their illegal entry into Spain.

    2. In any case, the rejection shall be carried out in accordance with international human rights law and international regime of protection binding for Spain

    3. Applications for international protection shall be formalised in the authorised places for that purpose and will be processed according to international protection obligations.”

    http://eumigrationlawblog.eu/a-cold-shower-for-spain-hot-returns-from-melilla-to-morocco-n-d-a

    #mobile_borders #frontières_mobiles

    • En Hongrie, les personnes migrantes et leurs soutiens, otages d’un contexte politique de plus en plus délétère

      À quelques mois des élections, le gouvernement hongrois de Viktor Orbán veut faire adopter une loi baptisée « Stop Soros » visant à asphyxier encore un peu plus les organisations de défense des droits humains qui viennent en aide aux personnes migrantes. La Hongrie a complètement fermé sa frontière avec son voisin serbe. Quelques centaines de personnes en demande d’asile sont détenues sur son territoire.

      https://www.lacimade.org/hongrie-migration-fev2018

    • Fiche pays Hongrie

      La Hongrie, pays membre de l’Union européenne et de l’espace Schengen, a connu de nombreuses évolutions ces dernières années quant au contexte politique national et au contexte migratoire.

      Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la République de Hongrie est proclamée (1946-1949). Elle devient une République populaire après la prise du pouvoir par les communistes. En 1956, le régime est fortement ébranlé par l’insurrection de Budapest, mais ne s’écroule pas, soutenu par les forces soviétiques. Les évènements de 1956 provoquent l’exode de 200 000 Hongrois.es vers les Etats de l’ouest de l’Europe et les Etats-Unis. Dès le début de l’année 1989, avant la chute du mur de Berlin, c’est en Hongrie qu’une brèche se forme entre les deux blocs puisque la frontière austro-hongroise est ouverte sans autorisations de visa de sortie le 1er janvier, puis les barbelés entre les deux Etats sont supprimés au mois de mai. Les événements se précipitent durant l’année 1989 et la République de Hongrie est proclamée le 23 octobre suivie par des élections libres en 1990 puis le départ des troupes soviétiques en 1991.

      En mars 1999, la Hongrie intègre l’OTAN. Elle devient membre de l’Union Européenne en 2004. Pour assurer son intégration dans l’espace Schengen concrétisé en 2007, la Hongrie renforce la surveillance de ses frontières extérieures, jusqu’alors poreuses, avec la Croatie, la Serbie et l’Ukraine.

      Après avoir été premier ministre une première fois de 1998 à 2002 et permis la victoire de son parti Fidesz aux élections législatives, le leader du mouvement, Viktor Orban est de nouveau nommé premier ministre en 2010, puis renouvelé en 2014. Ce leader nationaliste conservateur de droite et eurosceptique a impulsé, en 2012, la modification de la Constitution hongroise, largement décriée par l’opposition. Depuis, les dérives autoritaires du pouvoir ont pu être constatées dans le domaine des médias (presse muselée, fermeture de médias d’opposition etc.), du commerce (suspicion de corruption), et de la justice (pouvoir de la Cour constitutionnelle considérablement réduits). Les droits humains sont régulièrement bafoués : atteintes aux droits sociaux (mesures visant tout particulièrement la minorité Rrom sur l’obligation de travaux d’intérêts généraux pour des bénéficiaires des minimas sociaux, mesures interdisant l’espace public aux SDF), limitation des libertés individuelles (conception conservatrice de la famille, détention provisoire illimitée, État d’urgence décrété jusqu’en septembre 2017).

      En 2017, de nouvelles mesures législatives démontrent l’inadéquation de ces réformes avec les principes garantissant le respect des droits humains et la protection des libertés individuelles (...).

      http://www.migreurop.org/article2896.html

  • BORDER VIOLENCE MONITORING
    https://www.borderviolence.eu

    A project documenting illegal push-backs and police violence inflicted by EU member state authorities, mainly on the borders of Serbia/Croatia and Serbia/Hungary.

    This website documents illegal push-backs and police violence inflicted by EU member state authorities, mainly on the borders of Serbia/Croatia and Serbia/Hungary. The quotes and pictures below are just a few examples from a growing database of testimonies and reports collected by independent volunteers starting in 2016. Through systematic documentation, it aims to render visible the equally systematic and planned character of this violence. Day by day, basic human rights are being violated on the margins of the EU. In solidarity with the people suffering these abuses, we aim to bring their often forgotten stories to public attention and demand that these practices stop immediately.

  • MIGRANTI. VENTIMIGLIA, SUL ROIA OLTRE 200 ALLO STREMO. UNO SU TRE È MINORE

    La denuncia di Oxfam e Diaconia Valdese. «Costretti in un limbo: sono fantasmi, in una condizione di spaesamento, isolamento e abbandono». Inammissibile il respingimento dei minori migranti e appello all’Ue per il rispetto della normativa europea e per la creazione di canali sicuri per le persone in fuga

    http://minoristranierinonaccompagnati.blogspot.fr/2017/12/migranti-ventimiglia-sul-roia-oltre-200.html
    #Roya #vallée_de_la_roya #mineurs #mna #mineurs_non_accompagnés #France #frontières #Italie #Vintimille #refoulement #push-back

  • #expulsion des étrangers : Collomb construit un mur législatif
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201017/expulsion-des-etrangers-collomb-construit-un-mur-legislatif

    Près de l’ancienne « jungle » de Calais, le 23 août 2017. © Reuters Éloignement vers des pays de transit, refoulement à la frontière franco-italienne, « centres de retour » : le gouvernement est en train de mettre en place un dispositif permettant le renvoi massif non seulement de sans-papiers, mais aussi de demandeurs d’asile.

    #France #asile #Gérard_Collomb #immigration #réfugiés

    • Il y a les murs en dur comme celui de Calais, et les autres, tout aussi efficaces. Une brique après l’autre, le ministre de l’intérieur, avec l’aval du président de la République, est en train de construire, tel un maçon laborieux, une frontière législative visant à faciliter les reconduites à la frontière d’étrangers jugés indésirables sur le territoire français.

      Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron assume cette politique répressive conçue comme la contrepartie à une attitude supposément accueillante à l’égard des réfugiés. Mais la réalité est tout autre : alors que le chef de l’État fait le distinguo, dans ses discours, entre « demandeurs d’asile » et « migrants économiques », les mesures disséminées ici et là au cours des derniers mois visent à renvoyer aussi bien les uns que les autres.
      Sur les 91 000 étrangers en situation irrégulière interpellés en 2016, 13 000 ont effectivement été éloignés. Un chiffre jugé insuffisant par l’exécutif. « Nous reconduisons beaucoup trop peu », a déclaré le chef de l’État devant les préfets début septembre. Selon Le Figaro, la tendance serait à la hausse en 2017. Au cours des sept premiers mois de l’année, les retours forcés auraient progressé de près de 5 %. Hors Union européenne, l’augmentation atteindrait 10 %.

      Accélérer les expulsions tous azimuts : depuis sa nomination place Beauvau, Gérard Collomb en a fait sa priorité. S’il s’inscrit dans le sillage de ses prédécesseurs concernant les étrangers en situation irrégulière, il va plus loin en cherchant aussi à faire partir un nombre croissant de demandeurs d’asile.

      De l’avant-projet de loi sur l’immigration et l’asile à la nouvelle loi antiterroriste, en passant par le projet de loi de finances en cours d’examen à l’Assemblée, tous les outils mobilisables ont été utilisés pour compléter l’arsenal, déjà fort compact depuis trente ans que les gouvernements successifs s’efforcent de le durcir.

      « Mettre à l’abri » pour mieux trier et renvoyer les demandeurs d’asile « dublinés ». L’objectif de « zéro migrant » dans la rue d’ici à la fin de l’année, affiché par Emmanuel Macron cet été, va de pair avec la création de centres d’hébergement regroupant les demandeurs d’asile susceptibles d’être renvoyés dans un autre pays européen.

      En vertu des accords de Dublin III, le premier pays d’entrée dans l’UE est considéré comme le pays compétent pour statuer sur la demande d’asile. Lors de sa campagne électorale, le président de la République avait jugé cette règle inique parce qu’elle fait peser toute la charge des procédures sur les quelques mêmes pays du pourtour européen. Ce temps est révolu. Macron s’évertue désormais à l’appliquer avec le plus de zèle possible afin d’augmenter le “rendement” des expulsions.

      Si les empreintes des demandeurs d’asile ont été enregistrées dans le fichier Eurodac à partir d’un autre État membre ou, a fortiori, si leur dossier y a été examiné, la France essaie systématiquement d’organiser leur retour. Sans forcément aboutir, puisque les pays concernés font tout, de leur côté, pour éviter les réadmissions. Pour des raisons géographiques, beaucoup de ces « dublinés » viennent d’Italie, de Grèce et de Bulgarie ; mais depuis plusieurs mois, ils sont de plus en plus nombreux à arriver d’Allemagne, où 400 000 à 500 000 personnes ont vu leur demande d’asile refusée (sur plus d’un million d’exilés accueillis entre 2015 et 2016). Le gouvernement craint particulièrement ce mouvement migratoire « secondaire ».

      Selon le bleu budgétaire pour la loi de finances 2018, 22 500 procédures Dublin ont été initiées en 2016, ce qui correspond à un « niveau inédit ». Parmi elles, toutefois, « seules » 10 % ont abouti, se désole l’administration qui a confié au Figaro espérer doubler ce chiffre en un an.

      À la suite de l’exode qu’a connu l’Europe depuis 2015, la part des « dublinés » dans la demande d’asile augmente (environ 85 000 au total en 2016, y compris les mineurs et les réexamens). Pour faciliter le renvoi de ces personnes, l’exécutif a créé dans certaines préfectures des « pôles spécialisés » dans la mise en œuvre de la procédure Dublin. Il a aussi décidé d’orienter les demandeurs d’asile concernés vers des centres d’hébergement spéciaux, permettant leur assignation à résidence avant leur transfert. Les documents annexés au budget évoquent des « centres d’assignation à résidence » situés « près des aéroports » ; ces lieux prolongent l’expérience des centres dits Prahda (5 351 places ouvertes en 2017), dédiés eux aussi aux « dublinés ». Pour les intéressés, y être envoyés signifie la fin des espoirs en France.

      L’avant-projet de loi sur l’immigration et l’asile, pas encore validé par le Conseil d’État, va plus loin : il prévoit que les « dublinés » pourraient être placés en rétention dès que la demande de renvoi a été déposée auprès de l’État compétent, sans attendre, comme c’est le cas jusqu’ici, que l’arrêté de transfert ait été pris. Il existe toutefois un motif de contrariété pour le gouvernement : la Cour de cassation a invalidé, dans un arrêt du 27 septembre 2017, le placement en rétention des demandeurs d’asile pour défaut de définition légale des risques de fuite. Difficile de savoir, à ce stade, si cette décision est de nature à freiner le ministère de l’intérieur dans ses projets.

      En amont, Gérard Collomb souhaite multiplier les « centres de transit » et les « centres d’accueil et d’évaluation des situations », à l’image de la nouvelle structure récemment ouverte (dans une ancienne patinoire) en Île-de-France, où sont envoyés les nouveaux arrivants dormant à la rue, avant d’être répartis en fonction de leur situation administrative : les personnes identifiées comme « dublinées » sont conduites dans les « centres d’assignation à résidence », celles autorisées à demander l’asile en France sont envoyées dans les traditionnels centres pour demandeurs d’asile (Cada).

      En matière d’hébergement, le tri ne s’arrête pas là. Le gouvernement prévoit la création de « centres d’aide de préparation au retour » non seulement pour les étrangers en situation irrégulière acceptant, en échange d’une aide financière, de repartir volontairement, mais aussi pour les déboutés du droit d’asile, qu’il s’agit de faire sortir des Cada, avant de les reconduire dans leur pays d’origine.

      L’architecture du logement des exilés fait ainsi actuellement l’objet d’une refonte globale de manière à isoler les expulsables. Dans un avis du 17 octobre 2017, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) regrette que « la logique de tri entre différentes catégories de personnes migrantes appliquée dans certains centres empêche un accueil inconditionnel et condui[se] à la fuite de certains, notamment les “dublinés”, par peur d’être renvoyés à l’étranger ».

      Expulser les demandeurs d’asile vers un « pays tiers sûr ». Cette fois-ci, il ne s’agit plus de renvoyer les demandeurs d’asile vers un pays de l’Union européenne, comme c’est le cas pour les « dublinés », mais vers un pays tiers, c’est-à-dire hors de l’Union européenne, pour peu que cet État offre les « garanties » nécessaires en matière de respect des droits de l’homme.

      Cette mesure, qui met dangereusement en cause la philosophie du droit d’asile en France, est inscrite dans l’avant-projet de loi sur l’immigration et l’asile (lire notre article) révélé fin septembre par l’AFP. Selon ce texte, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) serait invité à juger « irrecevable » la demande d’asile de personnes susceptibles d’être réadmises dans un « pays tiers sûr » par lequel elles auraient transité avant d’arriver en Europe.

      Autrement dit, ces exilés en quête de protection pourraient être réexpédiés sans que leur demande n’ait été examinée en France. Plutôt que de les interroger sur les motifs ayant provoqué leur exil, plutôt que de chercher à évaluer la crédibilité de leur témoignage, plutôt que de rassembler des indices de leur persécution, les officiers de l’Ofpra devraient retracer leur trajectoire : au cours des milliers de kilomètres parcourus pour fuir leur pays, ont-ils traversé un « pays tiers sûr » ? Peu importent les violences subies (viol, enfermement arbitraire, harcèlement, rançon, torture, etc.), il faudrait trouver une terre d’accueil, la plus éloignée possible de l’Europe.

      Car telle est bien la logique à l’œuvre sur le vieux continent : depuis plus d’une décennie, les États membres tentent par tous les moyens d’endiguer, le plus en amont possible, l’arrivée de migrants et de sous-traiter la demande d’asile à des pays tiers (lire notre article). La proposition de Gérard Collomb trouve ainsi sa source dans une directive européenne, que la précédente loi sur l’asile du 29 juillet 2015 n’avait pas transposée. Alors que la Commission européenne travaille à un règlement européen qui serait d’application directe, Gérard Collomb veut accélérer la cadence. Nul doute qu’il considère l’accord de l’UE avec la Turquie conclu en mars 2016 comme un “modèle” : contestée à l’unanimité par les organisations internationales et les ONG, cette déclaration politique a autorisé le renvoi vers la Turquie des demandeurs d’asile arrivés en Grèce. Des milliers de Syriens se sont ainsi retrouvés bloqués dans ce pays, renonçant à leur rêve européen, alors qu’ils avaient été poussés hors de leur pays par les bombardements de Bachar al-Assad et/ou de Daech.

      Aucune liste de « pays tiers sûrs » n’est pour l’heure établie en France. Mais on peut imaginer qu’outre la Turquie, la France pourrait envisager d’y inscrire la Tunisie, le Maroc, et pourquoi pas l’Algérie, le Niger et le Mali ? Des milliers de personnes seraient potentiellement concernées : s’il n’est pas rare que les demandeurs d’asile débarquent par avion, ils sont aussi nombreux à arriver par voie de terre. Le directeur général de l’Ofpra, Pascal Brice, n’est pas favorable à cette mesure. Sera-t-il entendu ?

      Faciliter les réadmissions de migrants à la frontière franco-italienne. La loi antiterroriste, définitivement adoptée à l’Assemblée mercredi 11 octobre avant son approbation au Sénat le 18 octobre, autorise dans son article 10 (lire notre article) l’extension des contrôles d’identité frontaliers à de très nombreux « points de passages » (jusqu’à 118 partout en France). La commission mixte paritaire a certes réduit à 10 kilomètres (au lieu des 20 envisagés) le rayon des nouvelles zones concernées, mais ces contrôles permettront aux forces de police de multiplier les interpellations sans motif, et en s’affranchissant du feu vert du juge. Depuis plusieurs mois, la Cimade ainsi que les associations d’aide aux réfugiés présentes dans les Alpes-Maritimes reprochent aux policiers de refouler impunément en Italie les migrants franchissant cette frontière, leur empêchant, ce faisant, de demander l’asile en France. Elles dénoncent des contrôles au faciès qui, grâce à la loi antiterroriste, trouveraient un cadre légal.

      Accélérer les renvois vers l’Afghanistan. Il fut un temps où les expulsions vers l’Afghanistan créaient un émoi national. Aujourd’hui, elles se sont banalisées, alors que l’instabilité demeure la norme dans ce pays où les talibans contrôlent une partie importante du territoire. En 2016, 640 ressortissants afghans ont ainsi été réexpédiés depuis la France dans leur pays d’origine au mépris de leur sécurité, indique la Cimade, qui vient de lancer avec Amnesty International une campagne demandant à Gérard Collomb de décréter un moratoire. La tendance s’accélère en 2017, selon elles. Le problème est aussi européen : selon les statistiques officielles, entre 2015 et 2016, le nombre d’Afghans ayant subi ce sort a presque triplé, passant de 3 290 à 9 460. Dans un communiqué publié le 16 octobre, le Défenseur des droits exige lui aussi la « suspension immédiate » de l’application de l’accord UE-Afghanistan (lire notre article) autorisant ces retours.

      Renforcer les mesures d’expulsion des sans-papiers, y compris des étrangers malades. Outre l’allongement du maintien en rétention (de 45 à 90 jours) prévu dans l’avant-projet de loi sur l’immigration et l’asile, le gouvernement veut accroître la pression sur les pays d’origine pour qu’ils délivrent plus facilement les laissez-passer consulaires nécessaires au retour de leurs ressortissants lorsque ceux-ci n’ont pas de passeport.

      Sans tarder, un « ambassadeur aux migrations », Pascal Teixeira Da Silva, a été nommé afin d’« accélérer la délivrance » des documents par les pays « récalcitrants ». Nombre de pays, notamment africains, hésitent à se montrer coopératifs, de crainte de se le voir reprocher par leurs opinions publiques. De quels leviers la France dispose-t-elle ? « Il peut y avoir un lien entre la réadmission et d’autres politiques », avertit une source citée par l’AFP au ministère de l’intérieur. En cas de refus, l’attribution des visas par Paris pourrait être revue à la baisse. Autre piste : l’aide financière dans le cadre de l’aide publique au développement pourrait se tarir.

      Le Défenseur des droits observe de son côté que l’« intensification des mesures d’éloignement » touche particulièrement les étrangers malades. « Alors qu’il y a 20 ans, avant même l’instauration d’un droit au séjour pour soins, le législateur avait estimé indispensable de prémunir les personnes gravement malades d’un éloignement qui aurait conduit pour beaucoup à une mort certaine, les obstacles actuels à l’admission au séjour pour soins sont de plus en plus fréquents », observe Jacques Toubon, avant de poursuivre : « À cet égard, les éloignements des personnes porteuses du VIH vers la Côte d’Ivoire, l’Angola et la Guinée, inédits avant 2013, et dont le Défenseur des droits est saisi, marquent une régression particulièrement terrible et une atteinte au droit fondamental le plus essentiel, le droit à la vie. »

      Être « intraitable » à l’égard des étrangers en situation irrégulière qui auraient commis un délit. Quitte à alimenter l’amalgame entre immigration irrégulière et délinquance, en prenant le prétexte de la remise en liberté du Tunisien qui a tué à Marseille deux femmes le 1er octobre, le président de la République, lors de son intervention télévisée du 15 octobre, a affirmé vouloir expulser « tout étranger en situation irrégulière qui commet un acte délictueux ». Si la loi lui offre déjà la possibilité d’assortir les condamnations d’une interdiction du territoire français, temporaire ou définitive, il existe toutefois des protections susceptibles d’empêcher un retour forcé, liées notamment au droit à mener une vie familiale normale, inscrit dans la législation européenne, ce qui fait que tous les étrangers condamnés ne peuvent pas, au regard du droit, être renvoyés.

      Des ONG aux associations de défense des droits des étrangers, en passant par le Défenseur des droits et la CNCDH, les observateurs sont unanimes pour dénoncer les « régressions » actuelles. Ils multiplient les communiqués, sans pour l’instant produire de réaction de la part du gouvernement. Leur objectif, alors qu’il en est encore temps, est de stopper l’avant-projet de loi sur l’immigration et l’asile, programmé pour être examiné début 2018 par le Parlement.

      Outre l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) qui dénonce l’« amplification de la politique du rejet et de l’éloignement », la CNCDH s’alarme de la « multiplication des violations des droits fondamentaux des personnes migrantes observées sur le terrain ». Elle demande d’« abandonner une vision réductrice des phénomènes migratoires consistant à opposer les demandeurs d’asile aux autres migrants » et souligne que « l’État se doit non seulement de protéger le droit d’asile, mais il a aussi pour devoir de garantir et de faire respecter les autres droits des personnes migrantes, et ce quel que soit leur statut ».

      Cette exigence a le mérite de rappeler que les étrangers, y compris lorsqu’ils sont considérés comme des « migrants économiques », y compris lorsqu’ils sont en situation irrégulière, ont des droits interdisant qu’ils soient traités comme des rebuts. Parmi ces droits, il en existe qui empêchent théoriquement, dans certains cas, leur renvoi : s’ils sont gravement malades, si leur sécurité est menacée dans leur pays d’origine, si leur droit à mener une vie familiale normale est mis en cause. La question est de savoir jusqu’où le gouvernement est prêt à aller pour les amoindrir.

      Près d’un an après la destruction de la « jungle » à Calais, des experts de l’ONU viennent de rappeler à la France la nécessité d’octroyer de l’eau potable aux migrants. Face à la honte provoquée par une telle demande, il est urgent de s’interroger sur les raisons de cette maltraitance organisée. En refusant à ces personnes le minimum vital, l’État les décourage de rester en France et les incite à partir d’elles-mêmes. S’il est encore trop tôt pour mesurer les effets d’une telle politique (le nombre des expulsions va-t-il décoller ?), il est déjà certain que les migrants ont compris le message.

  • Restrictive EU policies are putting refugee children at risk, says new report from Save the Children

    In a new report, Save the Children warns that restrictive EU migration policies risk pushing children underground.

    About 800,000 children applied for asylum in the EU over the last two years. 150,000 of them were unaccompanied, arriving in Europe either completely alone or without a family member. In this new policy report, Keeping Children at the Centre, the NGO Save the Children looks at the risks children face both on the way to and inside Europe, and the restrictive measures that make it difficult for them to receive the protection – and investment - they need.

    As the debate around migration heats up again ahead of another EU Council meeting on 19 and 20 October there is much at stake for migrant and refugee children.

    “Two years ago, everybody panicked because 10,000 migrant children allegedly went missing,” says Save the Children’s EU Director, Ester Asin. “Today, national and EU policies have become even more restrictive, and many more children risk not having papers, or going underground.”

    Children trying to cross borders in the Western Balkans are often the victims of violent pushbacks by border staff, making them use even more clandestine and dangerous routes. In the Greek #hotspots children are kept, sometimes in conditions which are similar to prisons, waiting on decisions on their asylum claims, in some cases for more than a year. Save the Children has witnessed #suicide attempts and self-harm among children as young as nine years old in the Greek hotspots (refugee reception centres). Mental health issues are widespread among migrant and refugee children across Europe. In Sweden last February, seven refugee children attempted to kill themselves, three of them succeeded.

    “Whilst we are pleased to see an increased commitment by the European Commission and Member States to protect children in migration, this will have little effect when they are balanced by border procedures leading to children spending long periods in detention centres; being issued temporary permits which offer them more insecurity; or returning them to countries where their safety cannot be guaranteed,” says Asin.

    Reports from Save the Children’s national programmes show that children’s fear of being returned to the country where they came from or, in some cases, to a third country they have never known might push them underground. Many Afghan children living in Sweden, for example, grew up in Iran. They are now being sent back to #Afghanistan, a country with which they have no links, and of which they have no memory.

    Many European countries are taking advantage of the notion of a ‘migration crisis’ and the rise in anti-immigrant sentiment to take in even fewer asylum-seekers than before the crisis started. Today Belgium, Sweden, Denmark, Slovenia and Poland take in fewer asylum-seekers than in 2012-2013, while Greece and Italy account for nearly one third of all asylum applications.

    Estin added: “Children pay a huge price for this acute lack of solidarity. They either face hardship and insecurity in the EU, or risk their lives at sea and in the desert by taking more dangerous routes due to a rise in checkpoints and border control, supported by the EU.”


    https://www.savethechildren.net/article/restrictive-eu-policies-are-putting-refugee-children-risk-says-new-
    #mineurs #asile #migrations #réfugiés #MNA #Europe #UE #EU #rapport #Balkans #refoulement #push-back #santé_mentale #réfugiés_afghans #enfants #enfance

    Lien vers le rapport:
    https://www.savethechildren.net/sites/default/files/KEEPING%20CHILDREN%20AT%20THE%20CENTRE%202017_%20DEF_%20LOW_%202__.

  • Reçu via la mailing-list Migreurop (envoyé par Pascaline Chappart) :

    Deux articles où il est question d’évacuation depuis les centres de détention libyens vers le #Niger, en vue d’une réinstallation en Europe...

    – « Un pont aérien pour les réfugiés », les Echos du 30/8/2017 : "Avramopoulos demande aussi le soutien des Etats-membres pour le plan de l’UNHCR de « procéder temporairement à une #évacuation d’urgence des groupes de migrants les plus vulnérables de la #Libye vers le #Niger et d’autres pays de la région ».

    – Le Monde, 22/9/2017 :Vincent Cochel, responsable de la situation en mer Méditerranée

    "Pour accélérer l’amélioration de la situation, nous oeuvrons à la création de centres ouverts de réception qui pourraient être installés en Libye. Il y a urgence compte tenu des conditions existantes
    dans les centres de détention. Le dossier avance, mais n’est pas bouclé. Ces centres nous permettront également d’évacuer en urgence certains réfugiés vers des pays tiers en vue de leur transfert dans des pays européens ou autres. Cependant, sans clarification rapide des intentions chiffrées des pays de réinstallation, nous ne pourrons pas évacuer ces réfugiés en danger vers des pays de transit susceptibles de les accueillir temporairement."

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    Migrants : « La France doit clarifier au plus tôt la hauteur de son engagement »

    Vincent Cochetel, responsable de la situation en mer Méditerranée pour l’Agence des Nations unies
    chargée des réfugiés, dénonce la faiblesse des réinstallations d’exilés en Europe.
    LE MONDE | 22.09.2017 à 11h19 | Propos recueillis par Maryline Baumard (/journaliste/maryline-baumard/)

    Après les annonces estivales d’Emmanuel Macron, qui propose d’ouvrir une voie légale d’accès en
    France pour éviter la traversée de la Méditerranée, Vincent Cochetel, l’émissaire spécial pour cette
    zone de l’Agence des Nations unies chargée des réfugiés (UNHCR), s’impatiente de l’absence
    d’engagement chiffré.
    Emmanuel Macron a annoncé en juillet que la France irait chercher des Africains sur les
    routes migratoires, avant leur arrivée en Libye, afin d’éviter qu’ils ne risquent la mort en mer.

    Le HCR se réjouit-il de cette initiative ?
    La réinstallation n’est pas la solution au problème migratoire, mais elle fait partie de l’approche
    globale… Ce message, qui consiste à aller chercher des réfugiés dans les pays voisins de zones de
    conflits et à leur offrir un avenir, une protection, a été plus ou moins entendu lorsqu’il s’agit des
    Syriens réfugiés au Liban, en Jordanie ou en Turquie, il ne l’était pas à ce jour pour les réfugiés
    africains.
    Nous nous réjouissons que la France organise des opérations avec notre soutien depuis le Tchad et
    le Niger. La situation est difficile sur ces deux zones, puisque le Tchad accueille un nombre
    important de réfugiés venus du Soudan (Darfour) ou de Centrafrique, et que le Niger reçoit ceux qui
    fuient les zones où sévit Boko Haram, mais aussi sur le Mali, où la situation actuelle nous inquiète.

    Quel rôle jouez-vous au Tchad et au Niger ?
    Nous gérons, avec les autorités, les camps de réfugiés dans les quinze pays qui longent la route
    migratoire des Africains que nous retrouvons ensuite en Libye. Les Etats y accordent une protection
    internationale et nous les assistons, ainsi que nos partenaires ONG, dans les services qu’ils offrent
    à ces populations fragilisées. Dans chaque pays, nous établissons une liste de personnes
    vulnérables qui nécessitent un transfert. Elle est de 83 500 au Tchad et de 10 500 au Niger, les deux
    pays dans lesquels la France projette de venir chercher des Africains pour les réinstaller. En plus,
    nous aimerions que la France et d’autres pays acceptent d’accueillir des réfugiés que nous voulons
    évacuer en urgence de Libye.

    Vous aimeriez que les pays européens en réinstallent 40 000, sélectionnés dans vos listes…
    La France vous a-t-elle fait part de quotas chiffrés d’Africains qu’elle souhaite accueillir ?
    Pas à ce jour. Aussi nous demandons au gouvernement français de clarifier au plus tôt la hauteur de
    son engagement. Le comptage des réinstallations déjà effectuées depuis ces zones est assez
    rapide. En 2015 et en 2016, aucun réfugié africain n’a été transféré depuis le Niger et un seul l’a été,
    vers la France, en 2017. Lorsque l’on s’intéresse au Tchad, 856 ont été réinstallés en 2015, 641
    en 2016 et 115 en 2017. Presque aucun vers l’Europe ; la plupart ont été accueillis au Canada ou
    aux Etats-Unis.

    Comment allez-vous travailler avec la France ?
    Nous commencerons par envoyer à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides [Ofpra]
    une liste de dossiers de personnes vulnérables sélectionnées par nos soins comme devant de toute
    urgence rejoindre l’Europe. Leur cas sera d’abord analysé à Paris. L’Ofpra les étudiera du point de
    vue des critères de l’asile, et des spécialistes vérifieront les questions de sécurité et si toutes les
    conditions sont réunies. Ensuite, les équipes françaises de l’Ofpra entendront sur place les
    personnes sélectionnées. Ces entretiens pourront avoir lieu dans nos locaux avec éventuellement
    nos interprètes. Pendant que la France préparera leur accueil, une sensibilisation culturelle sur le
    pays leur sera prodiguée, afin qu’elles disposent d’emblée de quelques éléments de contexte.
    Emmanuel Macron a décidé d’intervenir au Niger et au Tchad, mais rêve dans le fond de
    travailler plus directement avec la Libye. Ce que fait ou tente de faire le HCR…
    Il faut que les Etats européens arrêtent de se bercer d’illusions sur les possibilités actuelles de
    travailler avec ce pays. Notre rôle à nous, agence de l’ONU, y reste malheureusement très limité.
    Même lorsque nous sommes présents dans les prisons officielles, où entre 7 000 et 9 000 migrants
    et demandeurs d’asile sont emprisonnés, sur 390 000 présents dans le pays. D’autres subissent des
    traitements inhumains dans des lieux de détention tenus par des trafiquants. Dans les prisons
    « officielles », nous n’avons pour l’instant l’autorisation de nous adresser qu’aux ressortissants de
    sept nationalités (Irakiens, Palestiniens, Somaliens, Syriens, Ethiopiens s’ils sont Oromos,
    Soudanais du Darfour et Erythréens). Ce qui signifie que nous n’avons jamais parlé à un Soudanais
    du Sud, à un Malien, à un Yéménite, etc.
    L’Organisation internationale pour les migrations a assisté cette année plus de 3 000 personnes
    arrivées en Libye afin de leur permettre de rentrer chez elles. Nous croyons que cette solution est
    très utile pour nombre d’entre elles. Il faut garder à l’esprit que 56 % des migrants en Libye disent
    avoir atteint leur destination finale. Ils espéraient y trouver du travail, ce qui ne s’est pas matérialisé
    pour beaucoup d’entre eux.
    Pour accélérer l’amélioration de la situation, nous oeuvrons à la création de centres ouverts de
    réception qui pourraient être installés en Libye. Il y a urgence compte tenu des conditions existantes
    dans les centres de détention. Le dossier avance, mais n’est pas bouclé. Ces centres nous
    permettront également d’évacuer en urgence certains réfugiés vers des pays tiers en vue de leur
    transfert dans des pays européens ou autres. Cependant, sans clarification rapide des intentions
    chiffrées des pays de réinstallation, nous ne pourrons pas évacuer ces réfugiés en danger vers des
    pays de transit susceptibles de les accueillir temporairement.

    Un pont aérien pour les réfugiés
    Les Echos, 30 août 2017
    https://www.lecho.be/economie-politique/europe-general/Un-pont-aerien-pour-les-refugies/9927215?ckc=1&ts=1507288383

    La Commission demande aux États membres de se montrer solidaires envers les Africains : jusqu’à 37.700 réfugiés pourraient rejoindre l’Europe en avion, en direct de Libye, d’Egypte, du Niger, d’Éthiopie et du Soudan.
    Dans la crise de la migration, l’attention européenne se porte de plus en plus vers le flux de migrants qui tentent la traversée vers l’Italie à partir de l’Afrique du Nord et de la corne de l’Afrique, via la Libye. Dans une lettre envoyée vendredi dernier à tous les ministres des États membres, le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, demande un doublement des efforts de réinstallation, ce qui porterait à 40.000 le nombre de réfugiés accueillis en Europe.

    Le commissaire européen à la Migration demande un doublement des efforts de réinstallation.
    Le pont aérien ne devrait pas se limiter aux pays voisins de la Syrie. Avramopoulos demande également que l’on accueille les réfugiés qui ont besoin de la protection internationale le long de la route de l’Europe centrale. Il demande « que l’on concentre la réinstallation au départ de l’Egypte, la Libye, le Niger, l’Éthiopie et le Soudan ».
    C’est au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’UNHCR, qu’il reviendra de définir le profil des migrants qui pourront être pris en considération pour une réinstallation en Europe. Avramopoulos demande aussi le soutien des Etats-membres pour le plan de l’UNHCR de « procéder temporairement à une évacuation d’urgence des groupes de migrants les plus vulnérables de la Libye vers le Niger et d’autres pays de la région ».
    Les États membres ont jusqu’à la mi-septembre pour annoncer leurs plans. Ils ne sont pas obligés de participer à ce pont aérien. Le cadre européen de réinstallation travaille sur base d’engagements volontaires. La Commission européenne offre cependant une aide financière non négligeable de 10.000 euros par réfugié, pour un budget total de 377 millions d’euros.

    « J’ai toujours défendu le principe de réinstallation. La Belgique est prête à faire sa part. Il y a cependant une condition cruciale. La migration sûre et légale, via la réinstallation ne pourra se faire que si l’on met fin à l’asile après une migration illégale. »
    Theo Francken Secrétaire d’État à la Migration

    Vers une nouvelle controverse sur la solidarité ?
    Au cours de l’été 2015, la Commission avait déjà lancé un cadre commun pour l’UE portant sur l’acheminement direct de 22.000 réfugiés, au départ des pays voisins de la Syrie. Objectif : éviter les traversées dangereuses vers la Grèce.
    Aujourd’hui, 17.000 réfugiés – dont plus de 7.800 Syriens acheminés à partir de la Turquie dans le cadre de la convention entre l’Europe et la Turquie – ont effectivement bénéficié du pont aérien vers l’Europe au départ des pays voisins de la Syrie.
    Les diplomates européens craignent que cette nouvelle proposition ne provoque une nouvelle controverse sur la solidarité dans le cadre de la crise de la migration. La concentration sur l’Afrique et la route centrale via la mer Méditerranée pourrait avoir du mal à passer. Car elle donne l’impression que l’Europe essaie de reproduire l’accord avec la Turquie, mais dans une Libye dangereuse, instable et imprévisible. Une solution que le président du parlement européen, Antonio Tajani, défend ouvertement.
    Par ailleurs, la route entre la Libye et l’Italie est surtout utilisée par des migrants économiques, qui ne sont en principe pas éligibles pour l’asile. C’est pourquoi les efforts européens de ces derniers mois se sont surtout concentrés sur le renvoi de ces migrants dans leur pays, et l’arrêt des flux migratoires.
    Malgré tout, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne ont déjà répondu à l’appel. Lors du mini-sommet qui s’est tenu lundi à Paris, les chefs de gouvernement de ces quatre pays ont promis, non seulement un soutien supplémentaire aux pays du Sahel afin de fermer la route vers la Libye, mais aussi davantage de solidarité lors de la réinstallation en Europe des personnes ayant droit à l’asile.
    Theo Francken, secrétaire d’État à la Migration, soutient Avramopoulos. « J’ai toujours défendu le principe de réinstallation. La Belgique est prête à faire sa part. Il y a cependant une condition cruciale. La migration sûre et légale, via la réinstallation ne pourra se faire que si l’on met fin à l’asile après une migration illégale. »
    Source : L’Echo

    #réinstallation #asile #migrations #réfugiés #centres_de_transit

    • Cameroon Forces Nigerian Refugees back to Violence

      Since November, more than 80,000 Nigerians have been forcibly displaced in the north- east of the country, due to an upsurge in the on- going violent clashes between non-state armed groups and the Nigerian military. The situation for those who were forced to flee into Cameroon is alarming; Cameroonian authorities have denied refuge and forcibly returned civilians back across the border.

      An attack on the Nigerian town of Rann on January 14 which was reportedly executed by Boko Haram, forced more than 9000 people to flee into Cameroon. Medecins Sans Frontieres (MSF) said that buildings had been destroyed, looted and burned to the ground; “it was like a graveyard”.

      UNHCR, the UN Refugee Agency, is extremely alarmed by reports of the forced return of several thousand Nigerian refugees by Cameroonian authorities this week, following the return of 267 on January 16. The Norwegian Refugee Council have called this development “a breach of international and regional agreements” including the Tripartite Agreement signed on March 2017, which guarantees the protection and human rights of forcibly displaced persons.

      “This action was totally unexpected and puts lives of thousands of refugees at risk,” said UN High Commissioner for Refugees Filippo Grandi. “I am appealing to Cameroon to continue its open door and hospitable policy and practices and halt immediately any more returns and to ensure full compliance with its refugee protection obligations”.

      UNHCR also sounded the alarm on Tuesday regarding the flight of 6000 Nigerians into Chad after an attack on the town of Baga, many of them having to paddle for three hours to reach the lakeside village of Ngouboua. Chadian authorities are carrying out registration and pre-screening of new arrivals, of which 55 per cent are children, to evaluate their needs.

      Nigeria has been dominated by violent civil conflict between opposition groups since 2009, which in addition to the 1.8 million people that have become internally displaced within Nigeria, has lead an estimated 200,000 to flee to neighbouring Chad, Cameroon and Niger. Andrew Mews, MSF’s country director in Nigeria, said the attacks gave the lie to suggestions of improved stability in the country’s north-east; “The emergency is not over yet”.

      https://www.ecre.org/cameroon-forces-nigerian-refugees-back-to-violence

  • Festival du droit d’asile de Cannes - par CRS (Collectif Roya Solidaire) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=AHF2BwFsb5o

    Lundi 24 Juillet j’ai été mis en garde à vue puis mis en examen pour « aide à l’entrée et a la circulation de personnes en situation irrégulière » alors que je suivais des demandeurs d’asile en train jusqu’en gare de Cannes afin d’être témoin d’éventuelles interpellations illégales et violations de leur droit.

    Le collectif CRS dont je fais partie avait pour projet de réaliser un film documentaire retraçant le parcours chaotique d’un demandeur d’asile dans les Alpes-Maritimes.

    Ce projet a du être précipité à cause de mon arrestation. Le présent film a été tourné en caméra cachée avec des téléphones portables et des caméras professionnelles.

    Il démontre les violations des droits des demandeurs d’asile qui se sont vus interpellés et reconduits à la frontière au mépris de leurs statut de demandeur d’asile, sans examen de leur demande, sans accès à des interprètes ni à leurs avocats.

  • 21/07: Greek coastguards pushed boat carrying 26 people back to Turkey

    Summary of the Cases: On Friday the 21st of July 2017, at 5.03am, the Alarm Phone shift team was alerted by a contact person to a group of 26 travellers, amongst them 2 children and a pregnant woman. The contact person forwarded us the position of the travellers, showing that they had reached Greek territorial waters. At 5.30am we called the Greek coastguards and passed on the information. We tried to reach the travellers many times, but it was not possible to establish direct contact. At 5.54am the contact person informed us that the Greek coastguards were trying to return the boat to Turkey, and forwarded us a video that showed the boat of the coastguards circling around the travellers, creating waves which resulted in water entering the boat. We called the Greek coastguards again to protest these actions and to stress the urgency for rescue, but the officer just confirmed that the travellers were going back to Turkey. At 7.05am the contact person informed us that the travellers were with the Turkish police.

    The next day we managed to establish contact to the travellers via WhatsApp, and they confirmed the pushback by the Greek coastguards. They reported that the coastguards had been very offensive by creating big waves that caused their boat to rock left and right. On the coastguard vessel, men were wearing black and carrying weapons. Water started coming into the boat and the passengers started panicking. Although they pleaded with the Greek coastguards, declaring that they had a sick child with a chronic condition with them who needed medical treatment, the Greek coastguards refused and insisted on sending them back to Turkey. Fearing for their lives and those of the children they had on board, including a paralyzed child and an 8-months-old baby, they went back to the Turkish coast where the Turkish police showed up to pick them up. Apart from the boat of the Greek coastguards, the travellers informed us that another boat with a Greek, French, Croatian and German flag painted on it was present during the pushback without intervening. After the travellers had been pushed back, they were arrested by the Turkish police.

    http://watchthemed.net/reports/view/685
    #push-back #refoulement #Grèce #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #gardes-côtes

  • Hundreds died in Rohingya camps on Thai-Malaysia border
    http://www.atimes.com/article/hundreds-died-rohingya-camps-thai-malaysia-border

    More details have emerged about Thailand’s ugly trade in people now that a marathon trial has ended in Bangkok with 62 people convicted of human trafficking and other serious crimes.

    Camps set up by traffickers in the jungle on the Thai-Malaysian border to hold Rohingya and other ‘boat people’ existed for many years prior to government crackdown in mid-2015 that curtailed the brutal trade, a key activist group has said.

    Freeland, a Bangkok-based non-government group that fights wildlife trafficking and human slavery, worked with Thai police to identify key figures in the smuggling networks that were rounded up and put on trial.

    The group said on Friday it “believes that more than 500 people died in the camps where the people in this particular trafficking chain were held, and that the camps were probably there for at least five years or more”.

    It also had “digital forensics experts” able to help police access vital data on mobile phones found on drivers and in cars stopped with smuggled Rohingya on board. Data on the phones indicated “the precise route the drivers had taken on multiple occasions… [and] filled in pieces of the trafficking supply chain, and ultimately uncovered the location of some holding camps.”

    The data also allegedly led to bank transfers to a senior military officer convicted of trafficking, Lieutenant General Manas Kongpaen. Manas, who was sentenced to 27 years jail, was involved in the notorious ‘pushbacks’ affair in December 2008 and January 2009, when vessels carrying hundreds of Rohingya were towed back into the Andaman Sea and set adrift.

  • There are no camps" in #Libya, only detention centres. Need to protect refugees, migrants before they get there


    Déclaration de #Cochetel, publiée sur twitter le 18.07.2017
    https://twitter.com/UNGeneva/status/887339785081237506

    #terminologie #mots #vocabulaire #camps #centres_de_détention #asile #migrations #réfugiés #Libye #détention #centres

    No detention centres in Libya, just ’prisons’ - UNHCR

    “We can hope that one day there will be decent and open centres, but now they don’t exist,” Cochetel said.

    http://www.ansa.it/english/news/2017/08/04/no-detention-centres-in-libya-just-prisons-unhcr-2_7aba4a80-8178-42b8-9095-f074

    @sinehebdo : la question de la #terminologie est évoquée deux fois :
    – dans le tweet : « Need to protect refugees , migrants before they get there »
    – et puis sur les #camps/#centres_de_détention en Libye

    #cpa_camps

    • Noury (Amnesty Italia): «I centri d’accoglienza in Libia sono in realtà prigioni»

      «Esatto, senza considerare poi che i centri d’accoglienza libici dove verrebbero condotti i respinti sono in realtà delle prigioni, alcune delle quali informali, magari vecchi capannoni industriali, o alberghi, o addirittura case private. Chiamarli “centri d’accoglienza” è del tutto sbagliato, sono luoghi di detenzione nei quali non c’è alcuna garanzia per l’incolumità fisica delle persone. Sappiamo che avvengono stupri e torture quotidianamente, ci sono prigionieri detenuti in ostaggio fino a quando i familiari non pagano, prigionieri venduti da una banda criminale all’altra. E, se noi contribuiamo a rafforzare questo sistema illegale, ne siamo pienamente complici.

      https://left.it/2017/08/12/noury-amnesty-italia-i-centri-daccoglienza-in-libia-sono-in-realta-prigioni

    • Rescue ship says Libyan coast guard shot at and boarded it, seeking migrants

      A Libyan coast guard vessel fired shots and boarded a humanitarian ship in the Mediterranean on Tuesday, demanding that the migrants on board be handed over to them, a spokesman for the Mission Lifeline charity said.

      “The Libyan man said: ‘This is our territory,’” said Axel Steier, a spokesman for the German-based charity that performed its first rescues on Tuesday.

      “After a while, they fired shots,” he said, probably into the air or sea. No one was wounded.

      Afterward two Libyans boarded the Lifeline ship to try to persuade them to hand over some 70 migrants they had just taken off a wooden boat in international waters.

      “We told them we don’t return migrants to Libya. After a while, they gave up,” Steier said. The two men spent about 15 minutes on board, he said.

      A Libyan coast guard spokesman in Tripoli declined to comment, saying he was seeking information. Italy’s coast guard, which coordinates rescues, did not respond to repeated telephone calls.

      It was the latest incident reported between the Libyan coast guard and humanitarian rescue ships operating off North Africa. Financed, trained and equipped by Italy, the Tripoli-based coastguard is intercepting a growing number of migrant boats.

      http://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-libya-ngo/rescue-ship-says-libyan-coast-guard-shot-at-and-boarded-it-seeking-migrants
      #Méditerranée #gardes-côtes

    • Quei campi libici sono irriformabili

      Hai voglia di annunciare bandi, di investire qualche milione di euro per rendere vivibile ciò che vivibile non è. Perché i lager libici sono come il socialismo reale: irriformabili. In discussione non sono le buone intenzioni che animano il vice ministro degli Esteri con delega per la Cooperazione internazionale, Mario Giro: per lui parla il lungo impegno in favore della pace e della giustizia sociale per l’Africa e il fatto, politicamente significativo, che nell’estate dominata dalla «caccia» alle Ong e da una ondata securista, Giro è stata una delle poche voci alzatesi tra le fila del governo per ricordare a tutti che i migranti intercettati sulla rotta del Mediterraneo venivano ricacciati nell’"inferno libico".

      http://www.huffingtonpost.it/umberto-de-giovannangeli/quei-campi-libici-sono-irriformabili_a_23225947

    • L’Onu vuole aprire un centro di transito per i profughi in Libia

      Un contingente di 250 guardie di sicurezza nepalesi arriverà in Libia in questi giorni per garantire sicurezza alla base militare dell’Onu di Tripoli. Se tutto andrà come previsto, spiega Roberto Mignone, capomissione dell’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr), all’inizio di novembre anche il personale internazionale dell’organizzazione, che dal 2014 si è spostato a Tunisi per ragioni di sicurezza, potrebbe tornare in Libia in pianta stabile.

      https://www.internazionale.it/bloc-notes/annalisa-camilli/2017/09/29/onu-libia-centro-profughi
      #centre_de_transit

    • UN human rights chief: Suffering of migrants in Libya outrage to conscience of humanity

      “The international community cannot continue to turn a blind eye to the unimaginable horrors endured by migrants in Libya, and pretend that the situation can be remedied only by improving conditions in detention,” Zeid Ra’ad Al Hussein said, calling for the creation of domestic legal measures and the decriminalisation of irregular migration to ensure the protection of migrants’ human rights.

      http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22393&LangID=E

    • Cet extrait tiré d’un article du Sole 24 Ore (journal italien plutôt tourné économie et finance) est quand même assez incroyable, surtout le début, ce « certo »( « certes »)...

      Certes... il y a toujours le problème des centres de détention dans un pays qui n’a pas signé la convention de Genève, mais certaines ONG italiennes sont en train d’entrer dans les centres pour vérifier le respect des principes humanitaires basiques...
      dit l’article... « certes »...

      Certo, resta sempre il problema dei centri di detenzione in un Paese che non ha firmato la convenzione di Ginevra, ma alcune Ong italiane stanno entrando nei centri per verificare il rispetto dei più elementari principi umanitari. Sarebbero oltre 700mila i migranti identificati in Libia tra gennaio e febbraio dall’Oim, l’Organizzazione internazionale per le migrazioni. Ma non ci sono numeri precisi (si parla di altri 300 o 400mila migranti) sparsi in Libia in condizioni anche peggiori dei centri. Per il 63% si tratta di giovani provenienti dall’Africa sub-sahariana, per il 29% da quella settentrionale e per l’8% da Medio Oriente e Asia.


      http://www.ilsole24ore.com/art/mondo/2018-02-24/libia-e-niger-bilancio-dell-italia-e-l-eredita-il-prossimo-governo--212

      A mettre en lien, comme le suggère @isskein sur FB, avec cet autre article publié l’été passé :

      Italy minister sees light at the end of the tunnel on migrant flows

      Italy’s interior minister said on Tuesday (15 August) he saw light at the end of the tunnel for curbing migrant flows from Libya after a slowdown in arrivals across the Mediterranean in recent months.

      https://www.euractiv.com/section/global-europe/news/italy-minister-sees-light-at-the-end-of-the-tunnel-on-migrant-flows

    • Campi libici, l’inferno nel deserto. La sentenza della Corte di assise di Milano

      La qualità delle indagini e della loro resa dibattimentale, insieme alla ritenuta credibilità delle dichiarazioni delle persone offese, ha confermato, secondo i giudici dell’assise, un contesto di privazione della libertà dei migranti e di violenze di ogni tipo che scolpisce una realtà che per la sorte dei diritti umani è fondamentale non ignorare.

      http://questionegiustizia.it/articolo/campi-libici-l-inferno-nel-deserto-la-sentenza-della-corte-di-ass

    • « Je voudrais faire comprendre qu’une fois entrée dans ce système de traite humaine et de rançonnage, une personne ne peut en sortir qu’en se jetant à la mer. Elle y est poussée. On ne passe plus par ce pays [la Libye], on en réchappe : Yacouba ne cherchait plus à se rendre en Europe, il voulait juste ne pas mourir en Libye. Les migrants qui embarquent sur les zodiacs ont été ballottés de ghetto en ghetto, placés en détention durant plusieurs mois. Maltraités, dépouillés, leurs corps épuisés sont alors portés par le seul espoir de retrouver un semblant de dignité sur le ’continent des droits de l’homme’. »

      Source : Samuel GRATACAP, in Manon PAULIC, « Ce que l’Europe refuse de voir », Le 1, n°188, 7 février 2018, p.3.

    • Libya: Shameful EU policies fuel surge in detention of migrants and refugees

      A surge in migrants and refugees intercepted at sea by the Libyan authorities has seen at least 2,600 people transferred, in the past two months alone, to squalid detention centres where they face torture and extortion, Amnesty International said today.

      The global human rights organisation accuses European governments of complicity in these abuses by actively supporting the Libyan authorities in stopping sea crossings and sending people back to detention centres in Libya.

      “The EU is turning a blind eye to the suffering caused by its callous immigration policies that outsource border control to Libya,” said Heba Morayef, Amnesty International’s Middle East and North Africa Director.

      https://www.amnesty.org/en/latest/news/2018/05/libya-shameful-eu-policies-fuel-surge-in-detention-of-migrants-and-refugees

    • Ne dites pas que ce sont des #camps !

      Bien sûr, tous ces #centres_fermés de rassemblement de migrants ne peuvent pas être appelés camps. Cela évoquerait des images effrayantes : les camps de concentration nazis, le système des goulags soviétiques, les camps de réfugiés palestiniens de plusieurs générations, le camp de détention de Guantánamo.

      Non, en Allemagne, ces « #non-prisons » devraient être appelées « #centres_de_transit ». Un terme amical, efficace, pratique, comme la zone de transit d’un aéroport où les voyageurs changent d’avion. Un terme inventé par les mêmes personnes qui désignent le fait d’échapper à la guerre et à la pauvreté comme du « #tourisme_d’asile ». Les responsables politiques de l’UE sont encore indécis quant à la terminologie de leurs camps. On a pu lire le terme de « #centres_de_protection » mais aussi celui de « #plateformes_d’atterrissage_et_de_débarquement », ce qui fait penser à une aventure et à un voyage en mer.

      Tout cela est du #vernis_linguistique. La réalité est que l’Europe en est maintenant à créer des camps fermés et surveillés pour des personnes qui n’ont pas commis de crime. Les camps vont devenir quelque chose qui s’inscrit dans le quotidien, quelque chose de normal. Si possible dans des endroits lointains et horribles, si nécessaire sur place. Enfermer, compter, enregistrer.

      https://www.tdg.ch/monde/europe/dites-camps/story/31177430

    • Cruel European migration policies leave refugees trapped in Libya with no way out

      A year after shocking images purporting to show human beings being bought and sold in Libya caused a global outcry, the situation for migrants and refugees in the country remains bleak and in some respects has worsened, said Amnesty International.

      Findings published by the organization today highlight how EU member states’ policies to curb migration, as well as their failure to provide sufficient resettlement places for refugees, continue to fuel a cycle of abuse by trapping thousands of migrants and refugees in appalling conditions in Libyan detention centres.

      “One year after video footage showing human beings being bought and sold like merchandise shocked the world, the situation for refugees and migrants in Libya remains bleak,” said Heba Morayef, Middle East and North Africa Director for Amnesty International.

      “Cruel policies by EU states to stop people arriving on European shores, coupled with their woefully insufficient support to help refugees reach safety through regular routes, means that thousands of men, women and children are trapped in Libya facing horrific abuses with no way out.”

      Migrants and refugees in Libyan detention centres are routinely exposed to torture, extortion and rape.

      One year after video footage showing human beings being bought and sold like merchandise shocked the world, the situation for refugees and migrants in Libya remains bleak
      Heba Morayef, Amnesty International’s Director for the Middle East and North Africa

      The UN refugee agency (UNHCR) has registered 56,442 refugees and asylum seekers in Libya and has repeatedly called on European and other governments to offer resettlement to refugees stranded in Libya, including through evacuation to Niger. However, only 3,886 resettlement places have been pledged by 12 countries and in total just 1,140 refugees have been resettled from Libya and Niger so far. Italy separately evacuated 312 asylum seekers from Libya directly to Italy between December 2017 and February 2018, but no further evacuations took place until the resettlement of 44 refugees on 7 November.

      Over the past two years EU member states have put in place a series of measures to block migration across the central Mediterranean, boosting the capacity of the Libyan Coast Guard to intercept sea crossings, striking deals with militias in Libya and hampering the work of NGOs carrying out search and rescue operations.

      These policies have contributed to a nearly 80% drop in the numbers crossing the central Mediterranean and arriving in Italy, from 114,415 between January and November 2017 to just 22,232 so far in 2018. There are currently around 6,000 refugees and migrants being held in detention centres in Libya.

      With the central Mediterranean sea route almost completely shut off, and the Libyan authorities keeping refugees in unlawful detention and refusing to release them to UNHCR’s care, the only way out of Libyan detention centres is through evacuation to another country via programmes run by the UN. For refugees, who cannot return to their home country, the lack of international resettlement places on offer has left thousands stranded in Libyan detention centres.

      The opening of a long promised UNHCR processing centre in Libya that would offer safety for up to 1,000 refugees by allowing them to relocate from the abusive detention centres has been repeatedly delayed. Its opening would undoubtedly be a positive step, but it would only assist a small proportion of refugees in detention and does not offer a sustainable solution.

      “At the same time as doing their utmost to stop sea crossings and helping the Libyan Coast Guard to intercept people at sea and send them back to notorious detention centres, European governments have catastrophically failed to offer other routes out of the country for those most in need,” said Heba Morayef.

      “While Europe fails to extend the desperately needed lifeline to save those stuck in Libya and at risk of abuse, it is time that the Libyan authorities take responsibility for their atrocious policies of unlawful detention and protect the human rights of all people in their territory.”

      Armed clashes in Tripoli between August and September this year have also made the situation for refugees and migrants more dangerous. Some of those held in detention centres have been wounded by stray bullets. There have also been instances where detention centre guards have fled to escape rocket attacks leaving thousands of inmates locked up without food or water.

      The publication of Amnesty’s findings is timed to coincide with a meeting of Libyan and other world leaders in the Italian city of Palermo on 12 and 13 November. This international conference is intended to find solutions to break the political stalemate in Libya. Amnesty International is calling on all those taking part in the conference to ensure that human rights of all people in the country, including refugees and migrants, are placed at the centre of their negotiations.

      https://www.amnesty.org/en/latest/news/2018/11/cruel-european-migration-policies-leave-refugees-trapped-in-libya-with-no-w

    • UNHCR Flash Update Libya (9 - 15 November 2018) [EN/AR]

      An estimated 5,400 refugees and migrants are presently held in detention centres in Libya, of whom 3,900 are of concern to UNHCR. Over the past month, UNHCR has registered 2,629 persons of concern in detention centres in and around Tripoli. So far in 2018, UNHCR conducted 1,139 visits to detention centres and distributed CRIs to 19,348 individuals. Through its partner International Medical Corps (IMC), UNHCR continues to provide medical assistance in detention centres in Libya. So far in 2018, IMC provided 20,070 primary health care consultations in detention centres and 237 medical referrals to public hospitals. In detention centres in the East, UNHCR’s partners have so far provided 1,058 primary health care consultations and distributed CRIs to 725 individuals.

      https://reliefweb.int/report/libya/unhcr-flash-update-libya-9-15-november-2018-enar

      #statistiques #chiffres #2018

    • Libia, i minori abusati e torturati nei centri di detenzione per migranti finanziati dall’Ue

      I minori bloccati nei centri di detenzione in Libia, finanziati anche dall’Unione europea tramite il Fondo per l’Africa, subiscono abusi e soffrono di malnutrizione, secondo quanto riportato dal Guardian.

      I bambini hanno raccontato di essere stati picchiati e maltrattati dalla polizia libica e dalle guardie del campo, descrivendo la loro vita come “un inferno in terra”.

      Secondo i dati analizzati dal Guardian, in Libia esistono 26 centri dei detenzione dei migranti, ma il numero dei minori detenuti non è chiaro in quanto non esistono registi affidabili.
      Nonostante ciò, si pensa che siano più di mille i bambini presenti nei campi di detenzione in Libia.Secondo l’Unhcr, almeno 5.400 rifugiati sono detenuti in territorio libico.

      Le rivelazioni dei bambini, che rischiano di essere puniti dalle guardie per aver parlato con i media, forniscono il resoconto più dettagliato della vita nei campi di detenzione.
      Le denunce delle Ong – A inizio di novembre Amnesty International aveva già denunciato le condizioni insostenibili in cui i migranti erano costretti a vivere, raccontando come la tortura e i maltrattamenti fossero all’ordine del giorno.

      “C’è un vero e proprio disprezzo da parte dell’Europa e di altri Stati per la sofferenza di coloro che si trovano nei centri di detenzione”, si legge nel rapporto di Amnesty.

      Un ragazzo di 16 anni ha raccontato al Guardian cosa vuol dire viver nei centri di detenzione in Libia: “Sono qui da quattro mesi. Ho cercato di scappare tre volte per attraversare il mare diretto in Italia ma ogni volta sono stato catturato e riportato al centro di detenzione”.

      “Stiamo morendo, ma nessuno se ne sta assumendo la responsabilità. Dobbiamo essere portati in un posto sicuro, invece siamo rinchiusi qui 24 ore al giorno. Non vediamo l’alba e non vediamo il tramonto “.

      I centri sono progettati per mantenere i richiedenti asilo in Libia ed evitare che attraversino il Mediterraneo diretti verso l’Europa.

      L’Ue ha investito decine di milioni di euro per cercare di impedire ai richiedenti asilo provenienti da zone di conflitto, come l’Eritrea e il Sudan, di entrare in Europa.

      Le testimonianze – Un rifugiato eritreo di 13 anni rinchiuso in un campo di Tripoli ha raccontato che i detenuti ricevono solo una o due piccole porzioni di pasta in bianco al giorno.

      Malattie come la tubercolosi sono diffuse e in molti possiedono solo una maglietta e un paio di pantaloncini, inadatte alle temperature nei centri.

      “Non abbiamo niente qui, niente cibo, niente vestiti, niente telefoni. Mi mancano così tanto mia madre e mio padre”, ha detto il ragazzo.

      Nei giorni precedenti un rifugiato di 24 anni ha cercato di impiccarsi nella toilette di uno dei campi e un altro si è dato fuoco nel campo di Triq al Sikka di Tripoli.

      Un ragazzo eritreo di 17 anni che è fuggito da un centro di detenzione e ha raggiunto il Regno Unito aveva 50 cicatrici sul suo corpo, a dimostrazione delle torture subite in Libia.

      “Quello che giovani, donne, bambini e neonati stanno soffrendo nei centri di detenzione in Libia è uno dei più grandi fallimenti della nostra civiltà”, ha affermato Giulia Tranchina, del Wilsons solicitors, che rappresenta il diciassettenne eritreo.

      “I governi europei, a nostro nome, con il nostro denaro stanno pagando le autorità libiche, le milizie e i generali dell’esercito per continuare a detenere e torturare i profughi per assicurarsi che non arrivino in Europa”.

      Una portavoce dell’UNHCR ha dichiarato: “Siamo incredibilmente preoccupati per la situazione dei profughi e dei migranti detenuti in Libia. Le condizioni di detenzione sono terribili”.

      https://mediterraneomigrante.it/2018/11/26/libia-i-minori-abusati-e-torturati-nei-centri-di-detenzione-per
      #enfants #enfance #torture #abus_sexuels #viols

    • Un #rapport de l’ONU met en lumière les «horreurs inimaginables» des migrants et réfugiés en Libye et au-delà

      Les migrants et les réfugiés sont soumis à des « horreurs inimaginables » dès leur arrivée en Libye, tout au long de leur séjour dans le pays et - s’ils parviennent à ce résultat - lors de leurs tentatives de traverser la Méditerranée, selon un rapport publié jeudi, par la mission politique des Nations Unies en Libye (#MANUL) et le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH).

      « Il y a un échec local et international à gérer cette calamité humaine cachée qui continue de se produire en Libye », a déclaré Ghassan Salamé, qui dirige la MINUS.

      Assassinats illégaux, détention arbitraire et tortures, viols collectifs, esclavage et traite des êtres humains, le rapport couvre une période de 20 mois jusqu’en août 2018 et détaille une terrible litanie de violations et d’exactions commises par divers agents de l’État, armés contrebandiers et trafiquants contre les migrants et les réfugiés.

      Les conclusions reposent sur 1 300 témoignages de première main recueillis par le personnel des droits de l’homme des Nations Unies en Libye, ainsi que sur des migrants qui sont rentrés au Nigéria ou ont réussi à atteindre l’Italie, retraçant tout le parcours des migrants et des réfugiés de la frontière sud de la Libye, à travers le désert jusqu’à la côte nord.

      Le climat d’anarchie en Libye fournit un terrain fertile pour les activités illicites, laissant les migrants et les réfugiés « à la merci d’innombrables prédateurs qui les considèrent comme des marchandises à exploiter et à extorquer », indique le rapport, notant que « l’écrasante majorité des femmes et des adolescentes »ont déclaré avoir été« violées par des passeurs ou des trafiquants ».
      Trafic d’êtres humains

      De nombreuses personnes sont vendues par un groupe criminel à un autre et détenues dans des centres non officiels et illégaux gérés directement par des groupes armés ou des gangs criminels.

      « D’innombrables migrants et réfugiés ont perdu la vie en captivité tués par des passeurs, après avoir été abattus, torturés à mort ou tout simplement avoir été laissés mourir de faim ou de négligence médicale », indique le rapport.

      « Dans toute la Libye, des corps non identifiés de migrants et de réfugiés portant des blessures par balle, des marques de torture et des brûlures sont fréquemment découverts dans des poubelles, des lits de rivière asséchés, des fermes et le désert. »

      Ceux qui réussissent à survivre aux abus et à l’exploitation, et à tenter la traversée périlleuse de la Méditerranée, sont de plus en plus interceptés - ou « sauvés » comme certains le prétendent - par les garde-côtes libyens. Depuis le début de 2017, les quelque 29 000 migrants renvoyés en Libye par les garde-côtes ont été placés dans des centres de détention où des milliers de personnes restent indéfiniment et arbitrairement, sans procédure régulière ni accès à un avocat ou à des services consulaires.

      Des membres du personnel de l’ONU se sont rendus dans 11 centres de détention où sont détenus des milliers de migrants et de réfugiés. Ils ont constaté des cas de torture, de mauvais traitements, de travaux forcés et de viols commis par les gardes. Les migrants retenus dans les centres sont systématiquement soumis à la famine et à des passages à tabac sévères, brûlés avec des objets chauds en métal, électrocutés et soumis à d’autres formes de mauvais traitements dans le but d’extorquer de l’argent à leurs familles par le biais d’un système complexe de transferts d’argent.
      Surpeuplement des centres de détention

      Les centres de détention se caractérisent par un surpeuplement important, un manque de ventilation et d’éclairage, et des installations de lavage et des latrines insuffisantes. Outre les exactions et les actes de violence perpétrés contre les personnes détenues, beaucoup d’entre elles souffrent de malnutrition, d’infections cutanées, de diarrhée aiguë, d’infections du tractus respiratoire et d’autres affections, ainsi que de traitements médicaux inadéquats. Les enfants sont détenus avec des adultes dans les mêmes conditions sordides.

      Le rapport signale l’apparente « complicité de certains acteurs étatiques, notamment de responsables locaux, de membres de groupes armés officiellement intégrés aux institutions de l’État et de représentants des ministères de l’Intérieur et de la Défense, dans le trafic illicite ou le trafic de migrants et de réfugiés ».

      Nils Melzer, expert indépendant des droits de l’homme des Nations Unies sur la torture, estime que, compte tenu des risques de violations des droits de l’homme dans le pays, les transferts et les retours en Libye peuvent être considérés comme une violation du principe juridique international du « non-refoulement », qui protège les demandeurs d’asile et les migrants contre le retour dans des pays où ils ont des raisons de craindre la violence ou la persécution.

      « La situation est abominablement terrible », a déclaré jeudi Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Combattre l’impunité généralisée non seulement mettrait fin aux souffrances de dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants migrants et réfugiés, à la recherche d’une vie meilleure, mais saperait également l’économie parallèle et illégale fondée sur les atteintes à ces personnes et contribuerait à l’instauration de l’état de droit et des institutions nationales ».

      Le rapport appelle les États européens à reconsidérer les coûts humains de leurs politiques et à veiller à ce que leur coopération et leur assistance aux autorités libyennes soient respectueuses des droits de l’homme et conformes au droit international des droits de l’homme et du droit des réfugiés, de manière à ne pas, directement ou indirectement, aboutir à ce que des hommes, des femmes et des enfants soient enfermés dans des situations de violence avec peu d’espoir de protection et de recours.

      https://news.un.org/fr/story/2018/12/1032271

    • Libya: Nightmarish Detention for Migrants, Asylum Seekers

      EU and Italy Bear Responsibility, Should Condition Cooperation

      (Brussels) – European Union policies contribute to a cycle of extreme abuse against migrants in Libya, Human Rights Watch said in a report released today. The EU and Italy’s support for the Libyan Coast Guard contributes significantly to the interception of migrants and asylum seekers and their subsequent detention in arbitrary, abusive detention in Libya.

      The 70-page report, “‘No Escape from Hell’: EU Policies Contribute to Abuse of Migrants in Libya,” documents severe overcrowding, unsanitary conditions, malnutrition, and lack of adequate health care. Human Rights Watch found violent abuse by guards in four official detention centers in western Libya, including beatings and whippings. Human Rights Watch witnessed large numbers of children, including newborns, detained in grossly unsuitable conditions in three out of the four detention centers. Almost 20 percent of those who reached Europe by sea from Libya in 2018 were children.

      “Migrants and asylum seekers detained in Libya, including children, are trapped in a nightmare, and what EU governments are doing perpetuates detention instead of getting people out of these abusive conditions,” said Judith Sunderland, associate Europe director at Human Rights Watch. “Fig-leaf efforts to improve conditions and get some people out of detention do not absolve the EU of responsibility for enabling the barbaric detention system in the first place.”

      In a letter to Human Rights Watch as the report went to print, the European Commission indicated that its dialogue with Libyan authorities has focused on respect for the human rights of migrants and refugees, that the EU’s engagement in Libya is of a humanitarian nature, and that concrete improvements have been achieved though challenges remain.

      Human Rights Watch visited the #Ain_Zara and #Tajoura detention centers in Tripoli, the al-Karareem detention center in Misrata, and the Zuwara detention center in the city of the same name in July 2018. All are under the nominal control of the Directorate to Counter Illegal Migration (DCIM) of the Government of National Accord (GNA), one of two competing authorities in Libya. Human Rights Watch spoke with over 100 detained migrants and asylum seekers, including 8 unaccompanied children, and each center’s director and senior staff. Researchers also met with the head of DCIM; senior officials of Libya’s Coast Guard, which is aligned with the GNA; and representatives of international organizations and diplomats.

      Abdul, an 18-year-old from Darfur, was intercepted by the Libyan Coast Guard in May 2018, when he attempted to reach Europe to apply for asylum. He was subsequently detained in abysmal, overcrowded, and unsanitary conditions in the al-Karareem center. He said that guards beat him on the bottom of his feet with a hose to make him confess to helping three men escape. Abdul’s experience encapsulates the struggle, dashed hopes, and suffering of so many migrants and asylum seekers in Libya today, Human Rights Watch said.

      Senior officials in EU institutions and member countries are aware of the situation. In November 2017, EU migration commissioner, Dimitri Avramopoulos, said: “We are all conscious of the appalling and degrading conditions in which some migrants are held in Libya.” Yet since 2016, the EU and particular member states have poured millions of euros into programs to beef up the Libyan Coast Guard’s capacity to intercept boats leaving Libya, fully aware that everyone is then automatically detained in indefinite, arbitrary detention without judicial review.

      Italy – the EU country where the majority of migrants departing Libya have arrived – has taken the lead in providing material and technical assistance to the Libyan Coast Guard forces and abdicated virtually all responsibility for coordinating rescue operations at sea, to limit the number of people arriving on its shores. The increase in interceptions in international waters by the Libyan Coast Guard, combined with obstruction by Italy and Malta of rescue vessels operated by nongovernmental organizations, has contributed to overcrowding and deteriorating conditions in Libyan detention centers.

      Enabling the Libyan Coast Guard to intercept people in international waters and return them to cruel, inhuman, or degrading treatment in Libya can constitute aiding or assisting in the commission of serious human rights violations, Human Rights Watch said. EU and member state support for programs for humanitarian assistance to detained migrants and asylum seekers and for evacuation and repatriation schemes have done little to address the systemic problems with immigration detention in Libya, and serve to cover up the injustice of the EU containment policy.

      Libyan authorities should end arbitrary immigration detention and institute alternatives to detention, improve conditions in detention centers, and ensure accountability for state and non-state actors who violate the rights of migrants and asylum seekers. The authorities should also sign a memorandum of understanding with UNHCR, the United Nations refugee agency, to allow it to register anyone in need of international protection, regardless of nationality, in full respect of its mandate.

      EU institutions and member states should impose clear benchmarks for improvements in the treatment of migrants and conditions in detention centers in Libya and be prepared to suspend cooperation if benchmarks are not met. The EU should also ensure and enable robust search-and-rescue operations in the central Mediterranean, including by nongovernmental groups, and significantly increase resettlement of asylum seekers and vulnerable migrants out of Libya.

      “EU leaders know how bad things are in Libya, but continue to provide political and material support to prop up a rotten system,” Sunderland said. “To avoid complicity in gross human rights abuses, Italy and its EU partners should rethink their strategy to truly press for fundamental reforms and ending automatic detention.”

      https://www.hrw.org/news/2019/01/21/libya-nightmarish-detention-migrants-asylum-seekers

    • L’odissea degli ultimi. Libia, nuove cronache dall’orrore

      Ancora foto choc dai campi di detenzione di #Bani_Walid, dove i trafficanti torturano e ricattano le vittime Prigionieri di criminali efferati, 150 profughi subiscono violenza da mesi.

      Le immagini provengono direttamente dall’inferno di Bani Walid, distretto di #Misurata, circa 150 chilometri a sud-est di Tripoli. Sono state mandate ai familiari dai trafficanti di esseri umani per indurli al pagamento del riscatto per rilasciarli. Da sei mesi ogni giorno i detenuti subiscono minacce, percosse, torture e le donne spesso vengono stuprate dai guardiani. Tutti hanno cicatrici e bruciature per la plastica fusa gettata su arti e schiena. Ma la cifra chiesta dai libici – 4 o 5mila dollari – è troppo alta perché i parenti hanno già dovuto pagare le diverse tappe del viaggio e ora stanno chiedendo aiuto ai conoscenti. Come ha scritto di recente anche il Corriere della Sera, nel caos libico lo scontro tra il governo centrale di Serraj e quello di Haftar, l’uomo forte della Cirenaica, ha lasciato senza paghe i dipendenti pubblici, tra cui i guardiani delle galere.


      https://dossierlibia.lasciatecientrare.it/lodissea-degli-ultimi-libia-nuove-cronache-dallorrore

    • Torture and shocking conditions: the human cost of keeping migrants out of Europe

      It’s been heralded as the start of a new dialogue. The first summit between the League of Arab States and EU member states ended with a lofty statement of shared values.

      European leaders shook hands with their Arab counterparts and discussed issues such as Syria, Yemen and nuclear proliferation. They agreed to tackle the “common challenge” of migration.

      Tonight, we’ve new evidence of how Libyan authorities are tackling that challenge.

      Footage from inside camps in Libya shows migrants living in shocking conditions. And there are disturbing signs that some migrants are being tortured by people traffickers. This report contains images that some viewers will find distressing.


      https://www.channel4.com/news/torture-and-shocking-conditions-the-human-cost-of-keeping-migrants-out-of-

    • Des migrants détenus en Libye, torturés pour s’être rebellés

      L’affaire est révélée par la télévision al-Jazeera. Le sort des migrants et des réfugiés bloqués en Libye ne cesse de se dégrader. Le 26 février 2019, plus d’une centaine se sont révoltés dans le centre de Triq al-Sikka à Tripoli, pour dénoncer leurs conditions de détention. La répression a été terrible. Une trentaine de ces détenus auraient été torturés.


      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/naufrage-a-lampedusa/des-migrants-detenus-en-libye-tortures-pour-setre-rebelles_3217669.html

    • L’incapacité européenne face à la #maltraitance des réfugiés en Libye

      #Matteo_de_Bellis, chercheur d’Amnesty International sur les migrations, revient sur les tortures et les violences contre les réfugiés et les migrants en Libye et l’incapacité honteuse de l’Europe à y mettre fin.

      Farah, un jeune homme somalien, sa femme et leur fille qui venait de naître avaient passé 12 heures en mer quand les gardes-côtes libyens ont intercepté leur canot. Le couple avait fui la Libye après plusieurs mois de torture dans un hangar dans lequel Farah était battu et sa femme était violée par des bandes criminelles libyennes essayant d’obtenir une rançon de leurs proches.

      Lorsqu’il a réalisé qu’il allait être renvoyé en Libye, le jeune homme de 24 ans a été pris de nausées. « Je savais qu’il valait mieux mourir que retourner en Libye, mais ils nous ont menacés avec des armes. »

      Farah, sa femme et son bébé ont passé les sept mois suivants dans deux centres de détention de Tripoli. « Il n’y avait pas de nourriture ou de soins pour mon bébé. Elle est morte à huit mois. Elle s’appelait Sagal. »

      Leur histoire n’est que l’une des nombreuses histoires déchirantes de violence et de cruauté inimaginable que j’ai pu entendre le mois dernier à Médenine, une petite ville du sud de la Tunisie, qui a accueilli un nombre limité mais constant de réfugiés et de migrants franchissant la frontière pour échapper à l’enfer de la Libye.

      Ce weekend, de nouveaux témoignages faisant état de torture dans le centre de détention de Triq al Sikka ont été recueillis. D’après ces informations, plus de 20 réfugiés et migrants, dont des enfants, ont été conduits dans une cellule en sous-sol et torturés individuellement, à tour de rôle, à titre de punition pour avoir protesté contre leur détention arbitraire dans des conditions déplorables et l’absence de solution. En réponse à cette contestation, plus d’une centaine d’autres personnes détenues ont été transférées vers d’autres centres de détention, notamment celui d’#Ain_Zara, dans lequel Sagal est morte.

      Ces témoignages de violences correspondent à ce que j’ai pu entendre en Tunisie. Un autre homme somalien, Abdi, a décrit l’extorsion et les violences qu’il a subies aux mains des gardiens des centres de détention. Comme Farah, Abdi a été arrêté en mer par les gardes-côtes libyens et renvoyé en Libye où il est passé d’un centre de détention à un autre.

      Parfois, les gardes boivent et fument, puis frappent des gens. Ils demandent aussi aux gens de leur donner de l’argent en échange de leur libération, et ceux qui ne paient pas sont frappés. On voyait les gardes, tant des membres des milices que de la police, venir et frapper des gens qui n’avaient pas payé.

      La plupart des personnes actuellement détenues dans les centres de détention de Libye ont été interceptées en mer par les gardes-côtes libyens, qui ont bénéficié de tout un éventail de mesures de soutien de la part des gouvernements européens en échange de leur coopération en vue d’empêcher les réfugiés et les migrants d’atteindre les côtes européennes.

      L’argent des contribuables européens a été utilisé pour fournir des bateaux, créer une zone de recherche et sauvetage libyenne et construire des centres de coordination, entre autres mesures, en vue de renforcer les capacités de la Libye à empêcher ces personnes de fuir le pays et à les maintenir en détention illégale. Et ces aides ont été accordées sans la moindre condition associée, même si une telle coopération entraîne de graves violations des droits humains, comme des actes de torture.

      Si les États membres de l’Union européenne veulent cesser d’être complices des violences, des viols et de l’exploitation que subissent des femmes, des hommes et des enfants, ils doivent exiger la fermeture de tous les centres de détention pour migrants en Libye et la libération des quelque 5 000 personnes qui y sont actuellement détenues.

      Les gouvernements européens qui, depuis des années, prennent des mesures frénétiques, faisant adopter des politiques destinées à empêcher les arrivées en Europe quel qu’en soit le coût humain, doivent revenir à la raison, surtout maintenant que le nombre de traversées est très faible. Au-delà de mesures en vue de remédier à la crise des droits humains en Libye qui touche tant des Libyens que des ressortissants d’autres pays, la réponse doit prévoir un mécanisme rapide et fiable de débarquement en Europe des personnes en quête d’asile et des migrants secourus en Méditerranée, ainsi qu’un système équitable de partage des responsabilités en matière d’assistance entre les États membres de l’Union européenne.

      Ces mesures permettraient de contribuer à éviter les événements désastreux qui se sont enchaînés l’année dernière : des bateaux de sauvetage bloqués en mer pendant des semaines face au refus des pays de l’Union européenne d’ouvrir leurs ports et de les accueillir. Non seulement ces événements aggravent les souffrances des personnes qui viennent de fuir des traitements épouvantables, mais ils découragent également les navires marchands de porter secours à des personnes en détresse et de veiller à ce que ces personnes puissent débarquer dans un lieu sûr, où elles ne pourront pas être renvoyées en Libye.

      Emmanuel, un réfugié de 28 ans qui a fui le conflit au Cameroun, a décrit sa dérive en mer à bord d’un canot non loin d’une autre embarcation qui prenait l’eau, et sa stupéfaction lorsqu’un bateau a refusé de leur porter secours.

      Depuis le gros bateau, ils ont passé des appels, mais nous ont dit : “Désolé, nous ne pouvons pas vous accueillir, ce n’est pas de ma faute, nous avons ordre de laisser les Libyens venir vous chercher.” Pendant ce temps, je voyais les gens mourir sur l’autre bateau. Des bouts de bateau et des corps flottaient. [Quand] un petit bateau libyen est venu nous chercher... toutes les personnes à bord de l’autre canot étaient mortes. »

      Alors que des informations selon lesquelles des réfugiés de pays comme l’Érythrée retournent dans leur pays en dépit des risques bien connus pesant sur leur vie émergent, l’Europe ne peut pas se permettre d’ignorer les conséquences catastrophiques de ses politiques irresponsables destinées à freiner l’immigration en Méditerranée.

      Les départs depuis la Libye sont en déclin, c’est donc le moment d’exiger des changements, notamment la fermeture des centres de détention pour migrants en Libye, la mise en place d’un système de débarquement et de relocalisation équitable en Europe et des voies sûres et légales qui n’obligent pas les personnes qui cherchent la sécurité à passer par des traversées en mer.

      Cela permettrait à de nombreux enfants et adultes de sortir de ce calvaire et de quitter les centres de détention atroces dans lesquels ils sont actuellement détenus arbitrairement en Libye. Les gouvernements européens, qui ont fermé la route de la Méditerranée centrale et donc abandonné des milliers de personnes prises au piège en Libye, ne doivent pas perdre de temps.

      Nous pourrions aider à sauver des dizaines d’autres Sagal, de pères et de mères.

      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/lincapacite-europeenne-face-a-la-maltraitance-des

    • Refugees report brutal and routine sexual violence in Libya

      Abuse often filmed and sent to victims’ relatives, Women’s Refugee Commission finds.
      Refugees and migrants trying to reach Europe from Africa are being subjected to horrific and routine sexual violence in Libyan detention centres, a survey has found.

      People arriving at the centres are “often immediately raped by guards who conduct violent anal cavity searches, which serves the dual purpose of retrieving money, as well as humiliation and subjugation”, the report by the Women’s Refugee Commission says. Many of the victims have been forcibly returned to the country by the Libyan coastguard under policies endorsed by the European Union.

      The level of psychological treatment for victims of sexual violence who reach Italy is woefully inadequate, the report adds.

      Sarah Chynoweth, the lead researcher on the report, said: “Profoundly cruel and brutal sexual violence and torture are perpetrated in official detention centers and clandestine prisons, during random stops and checkpoints, and in the context of forced labor and enslavement. The fact that refugees and migrants crossing the Mediterranean are intercepted and forced back into this violence is untenable.”

      The report, released at the Swedish mission in Geneva, is based on surveys and focus groups of people who have reached Italy. Much of the sexual violence it describes is too graphic to detail, but the authors make the broad point that “during the course of this research, almost all refugees, migrants, and key informants emphasised that sexual violence against male and female migrants along the entire central Mediterranean route was exceptionally high”.

      A UN officer estimated that 90% of male refugees and migrants being hosted in the Italian reception system had experienced sexual violence during their journey. A local government official said that, among refugee and migrant boys, “although there are no real numbers, we know that a huge number of the minors have experienced sexual violence on the journey [to Italy]”.

      The extent of sexual violence perpetrated against refugees appears in part to be contingent on their financial resources, their connections, and the year that they travelled – those traveling in recent years are seemingly more likely to have experienced sexual violence.

      In many cases, sexual violence and torture are filmed on Skype and used to try to extract ransom money from the victims’ relatives, the report by the Swedish-funded, US-based commission says.

      Refugees, migrants and informants told researchers that sexual violence was commonplace throughout the journey to Italy. “All along the journey they experienced sexual violence,” a health provider reported. “The whole journey is traumatic. Libya is just [the] icing on the cake.”

      It had been thought that the dominance of young males in the Libyan refugee trail would reduce the risk of sexual violence. It is estimated 72% of sea arrivals in Italy were men and 18% were children, mainly unaccompanied boys.

      In response to questions about sexual violence in Libya, refugees and migrants variously told the researchers that it “happened to everyone”, “is normal in Libya”, “happened to all people inside Libya” and “happened to many, many of my friends”.

      Only two refugees among those surveyed explicitly reported that they had not been exposed to sexual violence, due to their ability to pay large sums in exchange for relatively safe passage.

      A mental health provider in Italy working with refugees and migrants said that most of the men he spoke to had been raped in centres in Libya. A protection officer commented: “It is so widespread. Everyone knows when a man says”: ‘I’ve gone through Libya’ it is a euphemism for rape.”

      Among the forms of sexual violence described to researchers was anal and oral rape, forced rape of others including corpses, castration and forced incest.

      Much of the sexual violence described by research participants contained elements of profound psychological torture and cruelty.

      Violence against detainees is frequently perpetrated in front of others or recorded on mobile phones, compounding the humiliation and reinforcing the experience of subjugation, the researchers found. “Perpetrators send (or threaten to send) the video footage to detainees’ family members for extortion purposes,” the report says.

      A commonly reported torture technique involved forcing men to stand in a circle to watch the rape and sometimes murder of women; men who moved or spoke out were beaten or killed.

      Health and mental health providers who had treated male survivors frequently reported electroshock burns to the genitals. Other genital violence included beating, burning, tying and “pulling of the penis and scrotum”.


      In February 2017, Italy made a deal, backed by the EU, to spend tens of millions of euros funding the Libyan coastguard, which intercepts boats heading for Italy and returns those onboard to Libya.

      From January 2017 to September 2018, the Libyan coastguard intercepted and forcibly returned more than 29,000 people. Many ended up in detention centres or disappeared altogether.

      https://www.theguardian.com/world/2019/mar/25/refugees-face-routine-sexual-violence-in-libyan-detention-centres-repor
      #viols

      Et ce chiffre...

      A UN officer estimated that 90% of male refugees and migrants being hosted in the Italian reception system had experienced sexual violence during their journey.

      v. aussi :

      Il 90% dei migranti visitati nelle cliniche del Medu ha parlato di violenza estrema e torture

      https://seenthis.net/messages/598508#message599359

  • China: Don’t Return 5 Refugees to North Korea

    (Seoul) – China should immediately release five North Korean refugees held in Chinese detention and agree not to return them to North Korea, where they would face grave danger, Human Rights Watch said today. China should protect the five refugees and let them travel to safety in a third country, Human Rights Watch said in a letter to Chinese President Xi Jinping.

    https://www.hrw.org/news/2017/06/24/china-dont-return-5-refugees-north-korea

    #Chine #Corée_du_nord #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_nord_coréens #push-back #refoulement

  • Report: Western Balkans route not closed, just diverted via Bulgaria

    A report by a German think tank reveals the deficiencies of the deal with Turkey to stem the flow of refugees to Europe. Migration is on the menu of the two-day summit starting today (22 June).

    https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/report-western-balkans-route-not-closed-just-diverted-via-bulgaria
    #route_des_balkans #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #Bulgarie #rapport #refoulements #push-back #statistiques #chiffres

    Lien vers le rapport:
    The EU-Turkey Refugee Deal and the Not Quite Closed Balkan Route


    http://library.fes.de/pdf-files/bueros/sarajevo/13436.pdf
    #accord_UE-Turquie #Turquie #Grèce #nouvelle_route_des_balkans
    cc @i_s_

    • Bloqués en Serbie : les réfugiés perdus de la « route des Balkans »

      Malgré sa fermeture officielle, il y a bientôt deux ans, la « route des Balkans » est toujours active. Environ 5 000 réfugiés sont bloqués en Serbie qui, de pays de transit, s’est brutalement transformée en cul-de-sac. D’autres exilés continuent d’arriver, via la Turquie, la Grèce, puis la Macédoine ou la Bulgarie.

      Certains ont déjà essayé dix fois, quinze fois, de passer en #Hongrie, la porte d’entrée de l’espace Schengen. « La nuit, nous jetons des tissus sur les barrières de barbelés », poursuit Rauf. Ces tentatives répétées, les migrants ont fini par leur donner un nom : « #le_jeu ». Celui du chat et de la souris avec les forces de police qui patrouillent nuit et jour de l’autre côté de l’immense mur qui ceinture la frontière. La plupart se font vite rattraper. Au programme : prise d’identité et renvoi en Serbie, non sans un tabassage quasi systématique.
      #murs #barrières_frontalières #frontières

      C’est une ferme abandonnée, cachée derrière un bois touffu, au milieu de la plaine de Voïvodine, tout au nord de la Serbie, à quelques centaines de mètres de la frontière hongroise. Une cinquantaine de jeunes hommes vivent ici, s’entassant dans des pièces aux fenêtres depuis longtemps disparues. L’hiver, les températures descendent la nuit sous les – 10 °C.
      Pour se réchauffer, les migrants font brûler du bois et de vieux plastiques et entassent autant de couvertures qu’ils le peuvent. Rauf, originaire du Pendjab, n’a que 15 ans, mais cela fait plus d’un an qu’il est sur la route. « J’ai traversé le Pakistan, l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie », explique-t-il. Son objectif ? Rejoindre Paris, où son père est installé.

      « Depuis plus d’un an, nos médecins et nos infirmières entendent les mêmes histoires décrivant des hommes battus et humiliés », détaille Stéphane Moissaing, le directeur de la mission de Médecins sans frontières (MSF) en Serbie. « La Hongrie, la Croatie, mais aussi la Bulgarie utilisent intentionnellement la #violence pour dissuader les migrants de demander l’asile dans l’Union européenne. Cela ne les décourage pas, mais cela leur cause de sérieux dégâts physiques, les rendant plus vulnérables encore », s’indigne-t-il.
      #vulnérabilité

      Une équipe mobile de MSF passe une fois par semaine dans les bois proches de la frontière. « Nous soignons des grippes, des infections respiratoires et intestinales, des maladies de peau dues aux mauvaises conditions d’hygiène, mais aussi les blessures provoquées par les coups et les morsures des chiens et des policiers », explique Iva, la doctoresse serbe de l’équipe. Autour de #Subotica, entre #Horgoš et #Bački_Vinogradi, ils sont plusieurs centaines à survivre dans les carcasses d’anciennes fermes, se regroupant par nationalités.
      Ce matin ensoleillé de janvier, l’ambiance est pourtant détendue. L’ONG allemande Rigardu a installé un camion-douche et un « salon de beauté », permettant aux migrants de se raser ou de se couper les cheveux. Au sol, des téléphones sont en train de se recharger, branchés sur le groupe électrogène apporté par les volontaires. Pour franchir la frontière, il est essentiel de compter sur les #passeurs : deux sont présents, négociant sans se cacher leurs services avec ceux qui ont un peu d’argent. Ils demandent 300 à 400 euros par personne, largement redistribués en pourboire à des policiers hongrois de connivence. En revanche, la police serbe est invisible et tolère le campement de migrants, à l’écart des villes.
      #violences_policières

      Selon Stéphane Moissaing, 1 000 à 1 500 migrants pénétreraient chaque mois en Serbie, majoritairement depuis la Macédoine et la Bulgarie, et autant en sortiraient. Depuis la fermeture officielle de la « route des Balkans », en mars 2016, les voies de passage demeurent globalement les mêmes, malgré le renforcement des moyens des polices locales et de ceux de #Frontex. En 2015 et 2017, le budget de l’agence européenne a été multiplié par deux, passant de 143 à plus de 280 millions d’euros.
      Pour déjouer ces mesures de sécurité, certains migrants tentent alors d’ouvrir de nouvelles routes. En 2017, 735 personnes en situation irrégulière ont été interpellées en #Bosnie-Herzégovine, huit fois plus que l’année précédente, dont la moitié à proximité de la frontière avec la Serbie. Et la tendance semble s’accélérer : plus du quart de ces arrestations ont eu lieu en décembre. « Ce sont les plus pauvres, ceux qui n’ont plus les moyens de se payer des passeurs, qui essaient de contourner l’obstacle hongrois par le sud, continue Stéphane Moissaing. Le phénomène reste pour l’instant marginal, mais l’on ne sait pas ce qu’il adviendra au printemps, quand les flux repartiront à la hausse. »
      Selon les données du Haut-Commissariat aux réfugiés, 4000 autres personnes sont hébergées dans des camps gérés par le gouvernement serbe, un chiffre stable depuis des mois. Celui d’#Obrenovac, dans la grande banlieue de Belgrade, n’accueille que des hommes seuls, dont 17 mineurs. Au dernier comptage, ils étaient 737, dont 235 Afghans et 395 Pakistanais, suivis par un impressionnant patchwork de nationalités : Algériens, Marocains, Népalais, Indiens, Somaliens, etc.
      À Obrenovac, les responsables du centre font visiter la salle de sport, le foyer, la petite école, qui offre des cours d’anglais, de serbe et de mathématiques aux mineurs. Les résidents peuvent circuler librement, se rendre en ville en déclarant leur sortie. Les conditions sont correctes, mais la promiscuité qui se prolonge finit par exaspérer. En novembre dernier, le camp a été le théâtre d’une bataille rangée impliquant plusieurs centaines de personnes, principalement des Afghans et des Pakistanais. Une autre bagarre a éclaté le 23 janvier. Miloš, un employé du Commissariat serbe aux réfugiés, résume le problème à une histoire « d’excès d’hormones entre jeunes adultes ». La très grande majorité de ces hommes ont entre 20 et 30 ans.
      Certains sont bloqués depuis plus de deux ans.
      #attente

      Beaucoup de migrants refusent de loger dans le centre, par peur d’être identifiés et de devoir donner leurs empreintes digitales. « Ceux-là, s’ils veulent bénéficier des services du centre, il faut qu’ils s’enregistrent », poursuit le jeune homme, qui a déjà travaillé dans d’autres camps, « plus calmes, où il y a des familles ». C’est aux abords du centre que les passeurs concluent leurs affaires, et la police s’accommode des allers-retours fréquents avec les squats permettant le passage clandestin de la frontière.
      Milica, également employée par le Commissariat serbe, s’occupe surtout des mineurs. « Certains restent prostrés. Ils ont tous essayé de franchir la frontière de nombreuses fois, ils ont été battus, refoulés. Beaucoup ont été renvoyés de Hongrie ou de Croatie. Ils ont perdu tout #espoir, et la perspective d’un retour au pays serait la fin de leur rêve, la reconnaissance de leur échec. » Pour les volontaires des ONG, le principal problème reste le désœuvrement. « Ils reçoivent trois repas par jour et prennent des douches chaudes, mais ne font rien de leur journée. Comment vivre comme cela durant des mois ? », s’interroge l’un d’eux.
      Idriss, 23 ans, étudiait le droit à Alger. Il a décidé de prendre la route voilà 18 mois à cause de « problèmes » qu’il ne préfère pas détailler. Il a d’abord gagné la Turquie, où il a brièvement travaillé, avant de s’engager sur la route des Balkans. Le jeune homme passe l’hiver à Obrenovac pour reprendre des forces. La poursuite du voyage dépendra de sa capacité de rassembler assez d’argent pour traiter avec les passeurs.
      À la frontière avec la Croatie, près de #Šid, environ 150 personnes vivent dans les bois qui jouxtent le Centre d’accueil, certaines depuis plus d’un an. Ils sont algériens pour la plupart, mais il y a aussi des Afghans et des Marocains. Ces jeunes hommes préfèrent rester dans la « #jungle », considérant que faute d’être syriens ou irakiens, ils n’ont aucune chance d’obtenir l’asile en Serbie et qu’un séjour dans un camp officiel ne ferait que retarder leur objectif : rejoindre un pays riche de l’Union européenne.
      #campement

      Sava, un autre employé du Commissariat, lui-même réfugié serbe chassé de la Krajina croate en 1995, lance : « Nous, les Serbes, savons ce qu’être réfugié veut dire. Nous considérons les migrants comme des êtres humains, ils sont bien mieux traités chez nous que chez vous, à Calais. » Sa supérieure surenchérit : « Tous les problèmes viennent des camps sauvages que dressent des anarchistes payés par l’Union européenne… Ils manipulent les migrants, alors que leur seul but est de récupérer des subventions ! » Les 25 et 26 décembre dernier, plusieurs dizaines de migrants ont entrepris un sit-in dans les champs qui séparent Serbie et Croatie, aux abords de la localité de #Tovarnik, avant d’être évacués par la police serbe, qui les a conduits vers des camps, comme celui d’Obrenovac.

      En 2018, la Serbie devrait toucher 16 millions d’euros de l’Union européenne pour financer les centres d’accueil. En ajoutant les moyens mis à disposition par les ONG, cela représente un budget annuel de près de 4 000 euros par réfugié, plus élevé que les revenus de nombreux Serbes. « La route des Balkans fonctionne toujours », explique Stéphane Moissaing. « L’UE s’accommode de ces flux, pourvu qu’ils restent discrets. » Les chiffres restent en effet bien éloignés de ceux de 2015. « Pour sa part, ajoute l’humanitaire, Belgrade essaie de concentrer les gens dans les #camps, alors que certaines familles sont bloquées dans le pays depuis deux ans. »

      En ce moment, MSF tente de mettre sur pied un programme de relogement dans des appartements vides, mais les autorités serbes ne cachent pas leurs réticences. L’inscription de quelques enfants de réfugiés dans des écoles de la banlieue de Belgrade à l’automne dernier relevait avant tout d’une bonne opération de communication. Et deux demandes d’asile seulement ont été acceptées par les autorités serbes en 2017. Même les migrants employés par les ONG présentes en Serbie ne parviennent pas à l’obtenir.
      Pour les autorités serbes, le calcul est gagnant de tout point de vue. Belgrade démontre son empressement à jouer le rôle de gardien des frontières européennes. Cela sert de monnaie d’échange au président Aleksandar Vučić, tout en lui assurant un joli pactole. Quant au flux minime de ceux que les passeurs parviennent à faire pénétrer en Hongrie ou en Croatie, il ne sert qu’à faire tenir l’ensemble du système.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/260218/bloques-en-serbie-les-refugies-perdus-de-la-route-des-balkans

      Je copie-colle ici un passage de l’article, qui met en avant le #business de l’#accueil des réfugiés :

      En 2018, la Serbie devrait toucher 16 millions d’euros de l’Union européenne pour financer les centres d’accueil. En ajoutant les moyens mis à disposition par les ONG, cela représente un budget annuel de près de 4 000 euros par réfugié, plus élevé que les revenus de nombreux Serbes.

    • ON THE BALKAN ROUTE : PERNICIOUS EFFECTS OF E.U. ANTI-MIGRATION POLICIES

      The “Balkan route” refers to a migration route that links Turkey to Western Europe. In 2015, Hungary, Macedonia and Croatia unilaterally closed their borders, while in 2016 the EU signed an agreement with Turkey aimed at putting an end to migrant crossings of the Aegean Sea. These uncoordinated migration and containment policies led to an encampment situation in Greece and Serbia.


      http://www.noria-research.com/balkan-route-pernicious-effects-e-u-anti-migration-policies
      #encampement

      Et le reportage photo :


      http://www.noria-research.com/on-the-balkan-route
      #photographie

    • Réfugiés : la Bulgarie veut fermer les frontières des Balkans

      Le projet a été révélé mardi par Reuters. En pleine préparation du sommet européen des 28-29 juin, l’UE envisagerait la création de « hotspots » installés dans les pays à ses frontières. Les Balkans, qui font face à une forte hausse des arrivées, sont en première ligne, et le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, réclame la fermeture des frontières.

      Une semaine après la polémique de l’Aquarius, voilà qui risque de susciter de vifs débats, d’autant que le nombre de passes irréguliers est en forte hausse depuis le printemps. Cette information qui a fuité vient en tout cas confirmer les propos tenus un peu plus tôt par le Premier ministre bulgare, dont le pays tient la présidence tournante de l’UE jusqu’au 30 juin. Boïko Borissov a appelé les États membres à « fermer [leurs] frontières » à tous ceux qui ne passent pas par les postes de contrôle autorisés.

      « La Bulgarie a traversé (la crise des réfugiés, NDLR) ; sans trop parler, sans trop se plaindre. Nous avons sécurisé notre frontière avec la Turquie en posant (dès la fin 2013, NDLR) des grillages (https://www.courrierdesbalkans.fr/bulgarie-des-grillages-et-des-barbeles-pour-arreter-les-migrants), en déployant des forces de police supplémentaires et des gardes-côtes. Je vais donc recommander un compromis au Conseil européen : de la prévention, incluant la fermeture de toutes les frontières de l’UE », a-t-il déclaré. « Pourquoi l’Europe doit-elle être un terrain sans clôture ? », a-t-il ajouté, prenant les États-Unis comme exemple.

      Si Boïko Borissov vante sa politique vis-à-vis des migrants, Amnesty International rappelle dans son dernier rapport de février 2018 qu’elle a été mise en œuvre au prix de « nombreux recours excessifs à la force et de vols par la police aux frontières ».

      La déclaration du Premier ministre bulgare s’inscrit dans la lignée de la position du Chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays va reprendre la présidence tournante de l’UE après la Bulgarie le 1er juillet prochain. Il a fait du « combat contre l’immigration illégale » sa priorité.

      Elle s’inscrit également dans le contexte où la route des migrants jusqu’à l’UE passe de plus en plus par les Balkans, via l’Albanie, la Bosnie et le Monténégro, qui s’apprête à demander un « accord de statut » auprès de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) pour bénéficier de son aide dans la gestion de ses frontières.

      Mais c’est en Bosnie-Herzégovine que la situation est particulièrement tendue. Lundi après-midi, plus de 200 migrants qui étaient basés à Velika Kladuša ont tenté collectivement de franchir la frontière croate. Ils ont été bloqués par la police au poste de Maljevac. Cet épisode fait suite à l’agression au couteau qui a provoqué la mort d’un ressortissant marocain vendredi 15 juin à Velika Kladuša. Les migrants s’estiment en danger et demandent à pouvoir passer en Croatie.

      Depuis janvier 2018, plus de 6000 personnes ont traversé la Bosnie-Herzégovine. La semaine dernière, le directeur du Service des étrangers de Bosnie, Slobodan Ujić, a mis en garde que si l’Autriche et la Slovénie fermaient leurs frontières aux migrants, la Bosnie-Herzégovine serait forcée de fermer ses propres frontières avec la Serbie et le Monténégro.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Migrants-Pourquoi-l-Europe-doit-elle-etre-un-terrain-sans-cloture