• À la frontière franco-italienne : un #bricolage du #droit qui contourne l’asile

    Le #droit_d’asile est reconnu par les textes français, européens et internationaux. Pourtant, les personnes qui se présentent à la frontière franco-italienne sont régulièrement refoulées sans pouvoir demander la protection de la France. Pour comprendre cet écart, il faut s’intéresser aux ambiguïtés de notre système juridique.

    https://www.youtube.com/watch?v=nE51SrntoIA&feature=emb_logo

    Depuis le 13 novembre 2015, la France a rétabli les contrôles à ses frontières européennes, également dites « intérieures[1] » (avec l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse). Cette mesure, exceptionnelle et normalement temporaire, a engendré ce que l’on appelle un nouveau « régime frontière », c’est-à-dire un ensemble de normes et de pratiques qui gouvernent le mouvement des personnes aux confins de l’État. À partir de l’étude de ce nouveau régime à la frontière franco-italienne, nous considérerons l’écart qui peut exister entre le texte juridique et le terrain concernant un droit fondamental comme l’asile. Dans quelle mesure la pratique du droit et son interprétation constituent-elles une marge qui permet aux acteurs étatiques de s’accommoder de certaines règles ?
    Le droit d’asile, un régime juridique transversal

    Il faut d’abord préciser qu’en France le droit d’asile, qui protège les personnes fuyant les risques de persécutions et les conflits armés, est l’objet d’un régime juridique complexe où s’entrelacent le droit national et le droit international. L’asile contemporain est en grande partie issu de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951 et son protocole de 1967[2] qui sont des traités internationaux. Mais une portion considérable des règles de l’asile est élaborée par le droit de l’Union européenne qui forme, à travers de multiples directives et règlements, le régime d’asile européen commun. Ensuite, bien que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH)[3] de 1950 ne prévoie pas directement la protection de l’asile, il est établi qu’elle protège indirectement contre certains refoulements à travers l’obligation qu’elle impose aux États en matière d’interdiction de la torture et de traitements inhumains et dégradants (article 3) et de vie privée et familiale (article 8). Enfin, le droit d’asile est consacré par la Constitution française et inscrit dans le droit français, principalement en transposition du droit de l’Union européenne (droit UE). Le droit d’asile est ainsi finement tissé dans un régime juridique qui mêle le droit international, la CEDH, le droit de l’Union européenne et le droit français, à la fois constitutionnel et commun.
    À la frontière franco-italienne, l’asile en péril

    À la frontière entre la France et l’Italie, force est de constater que le droit d’asile n’est pas pleinement appliqué. L’enquête de terrain réalisée dans la vallée de la Roya et à Briançon et, surtout, l’attention des citoyens frontaliers et le travail d’associations comme Tous Migrants[4], Médecins du Monde[5], l’Anafé[6], Amnesty International[7] — pour n’en citer que quelques-unes — parviennent au même constat : la plupart des personnes migrantes[8] interceptées en France près de la frontière avec l’Italie ne sont pas en mesure de demander l’asile. Cette observation est également partagée par des institutions publiques dans des rapports tels que ceux du Contrôleur général des lieux de privation de liberté[9], de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations[10]. Les personnes traversent la frontière, arrivent en France et, si elles sont interceptées par la police aux frontières (PAF), seront le plus fréquemment renvoyées en Italie sans examen individuel de leur situation.

    C’est donc la condition de possibilité du droit d’asile qui est ici mise en question : le fait de pouvoir enregistrer une demande afin que celle-ci soit traitée par le système de protection français. Cet aspect essentiel de l’asile — la demande — est pourtant consacré par ce régime juridique transversal que nous évoquions, y compris aux frontières de la France[11]. Comment dès lors expliquer que ce droit fondamental ne soit pas réalisé à la frontière avec l’Italie ? L’on serait tenté de répondre que le droit n’est tout simplement pas appliqué convenablement et qu’il suffit qu’une cour, comme le Conseil d’État, sanctionne cette pratique. Cependant, les juges, déjà saisis de la question, n’ont pas formulé de jugement capable de modifier les pratiques de contrôle éludant le droit d’asile.

    Par ailleurs, les contrôles frontaliers font l’objet d’un discours juridique, c’est-à-dire d’une justification par le droit, de la part des autorités étatiques. Ainsi le problème ne porte-t-il pas sur la non-application du droit mais, précisément, sur la manière dont le droit est interprété et mis en application, sur la direction qui est donnée à la force du droit. Qu’est-ce qui, dans le fonctionnement du droit, rend possible la justification juridique d’une transgression d’un droit fondamental normalement applicable ? Autrement dit, comment les autorités arrivent-elles à échapper à leurs obligations internationales, européennes et, à certains égards, constitutionnelles ?

    Une partie de la réponse à cette question réside en ce que le droit — international, européen, national — est plus malléable qu’on pourrait le penser. En effet, les normes juridiques peuvent parfois être en partie indéterminées dans leur définition et dans leur application. L’on dira que le droit est indéterminé au regard d’une situation lorsque les sources juridiques (les traités, les textes européens, la Constitution, la loi, le règlement, etc.), les opérations légitimes d’interprétation ou le raisonnement juridique qui s’y rapportent sont indéterminés, c’est-à-dire lorsque plus d’une conclusion peut être, a priori, tirée de ces éléments. L’on ajoutera une chose : moins un régime juridique est détaillé, plus il laisse de place aux indéterminations. Or, le régime qui préside aux contrôles à la frontière italienne est dérogatoire au droit commun de l’espace Schengen et il est, à ce titre, très peu développé par les textes. Comment cette malléabilité du droit se déploie-t-elle à la frontière ?
    Constituer la frontière par le détournement des normes

    Tout d’abord, si la question de l’asile se pose à la frontière franco-italienne, c’est parce que celle-ci fait l’objet de contrôles dérogatoires. Selon le droit de l’Union européenne, les États membres ne devraient pas effectuer de vérifications frontalières systématiques. Ils peuvent cependant exceptionnellement réintroduire les contrôles dans le cas d’une « menace grave à l’ordre public ou la sécurité intérieure[12] », et ce, pour une durée maximale de deux ans. Il faut ici souligner deux choses.

    D’une part, la France justifie officiellement ces contrôles par l’existence d’une menace terroriste persistante, bien qu’elle les effectue non pas en raison de la lutte contre le terrorisme, mais principalement aux fins de contrôles des flux migratoires. Or, cet élément n’est pas prévu dans le droit UE comme permettant de justifier le rétablissement des contrôles. Le « Code frontières Schengen », qui détaille les normes européennes en matière de frontière, le rejette même explicitement. Cet état de fait a été reconnu par le directeur des affaires européennes du ministère de l’Intérieur dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations. Il s’agit donc du détournement de la finalité et de la rationalité d’une règle européenne.

    D’autre part, la France contrôle ses frontières européennes depuis novembre 2015. En mars 2022, cela fait donc plus de six années qu’une mesure exceptionnelle et temporaire est reconduite. L’argument avancé par le gouvernement et entériné par le Conseil d’État consiste à dire, à chaque renouvellement de cette mesure de contrôle — tous les six mois —, qu’une nouvelle menace terroriste a été détectée. La menace étant « renouvelée », le fondement de la mesure repart de zéro, comme s’il n’y avait aucune continuité dans la rationalité des contrôles depuis 2015. Voilà qu’une norme européenne concernant la sécurité intérieure et le terrorisme est continuellement détournée à des fins de gouvernance des migrations. Ainsi malléable, le droit est mobilisé pour matérialiser la frontière par les contrôles, sans quoi la problématique de l’asile serait inexistante puisque la circulation serait libre comme le prévoit le droit UE.
    Épaissir la frontière par l’innovation normative

    Une fois la frontière concrètement instaurée par les contrôles se pose la question du régime juridique applicable, c’est-à-dire de l’ensemble des règles présidant aux interceptions des personnes. En France, le droit des étrangers comprend deux principaux régimes qui permettent de saisir la régularité ou l’irrégularité de la situation d’une personne étrangère : le régime de l’admission et le régime du séjour. L’admission (X peut-elle être admise en France ?) concerne uniquement les personnes franchissant une frontière extérieure de la France (avec un pays tiers à l’UE). À l’inverse, le régime du séjour (X peut-elle demeurer en France ?) s’applique sur tout le reste du territoire, en dehors des points de passage qui définissent les frontières extérieures. Si la constitution et la saisie de l’irrégularité des étrangers par le droit sont toujours limitatives des libertés des personnes, il faut souligner que le régime de l’entrée est le plus circonscrit des deux en matière de droits fondamentaux tant en théorie qu’en pratique. Le droit de demander l’asile doit être respecté dans les deux cas, mais le régime de l’admission le traduit à travers une procédure plus expéditive comportant moins de garanties.

    Sur le territoire limitrophe de l’Italie, c’est par défaut le régime du séjour qui aurait dû s’appliquer puisqu’il s’agit d’une frontière intérieure, et non celui de l’admission qui ne concerne que les frontières extérieures de la France. Cependant, d’abord de manière irrégulière, puis en adoptant la loi asile et immigration en septembre 2018, le gouvernement a déployé une partie de l’arsenal du régime de l’admission en appliquant des procédures de renvoi expéditives à travers l’émission de refus d’entrée. Chose innovante, cette loi a également étendu cette procédure à toute une zone constituée par une bande de dix kilomètres le long de la ligne frontière. Ainsi, alors que, vis-à-vis des contrôles, le droit UE délimite la frontière à des points de passage, l’innovation française l’épaissit-elle juridiquement à un large espace.
    Au sein de la frontière, bricoler le droit

    Que se passe-t-il au sein de cette frontière épaissie ? D’abord, une controverse juridique, car aux moins deux décisions, de la Cour de justice de l’Union européenne[13] et du Conseil d’État[14], remettent partiellement en question le bien-fondé de l’application des refus d’entrée aux frontières intérieures. Mais surtout, dans cet espace controversé, c’est un véritable bricolage du droit que l’on peut observer.

    Pour l’illustrer, prenons le cas de la privation de liberté. Sur le terrain, l’on constate, lors de la procédure de renvoi, que les personnes sont maintenues dans les locaux de la PAF, notamment à Montgenèvre et à Menton Pont-Saint-Louis[15]. Elles font donc l’objet d’un enfermement non consenti qui constitue une privation de liberté. Pourtant, les règles qui y président ne sont ni celles du régime du séjour ni celles du régime de l’entrée. Autrement dit, le gouvernement a décidé d’appliquer une partie du régime de l’admission — les refus d’entrée, la procédure expéditive — sans pour autant lui faire correspondre son régime de privation de liberté alors même que celle-ci est mise en place. Cet aspect est crucial, car la privation de liberté constitue une restriction grave à de nombreuses libertés fondamentales et est strictement encadrée en France.

    Ce flottement « qualificatoire » est problématique parce que les droits fondamentaux[16] des personnes maintenues ne sont garantis que par des mécanismes spécifiques associés aux régimes de privation de liberté existants. L’absence de catégories claires donne une certaine latitude aux acteurs étatiques à la frontière. Cette ambiguïté neutralise même sérieusement les droits fondamentaux en fragilisant les garanties d’accès aux droits et aux juges. L’on pourrait dire que ce bricolage du droit est parajuridique dans les deux sens du préfixe, c’est-à-dire qui s’articule autour du droit, mais aussi, parfois, contre le droit. Parce qu’il s’agit d’arrangements composites, certains aspects sont parfois invalidés par les juges, mais pas leur économie générale qui en font un mode de gouvernance des migrations dans les marges du droit. Au fond, le maintien d’un régime juridique dérogatoire au droit de l’espace Schengen semble renforcer la capacité de l’État à jouer sur les ambiguïtés du droit. Il déroge ainsi à certains droits fondamentaux et procédures administratives qui devraient s’appliquer en vertu du droit international, européen et national.

    Pour aller plus loin

    Commission nationale consultative des droits de l’homme, 2018. Avis sur la situation des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, 19 juin URL : https://www.cncdh.fr/sites/default/files/180619_avis_situation_des_migrants_a_la_frontiere_italienne.pdf
    Charaudeau Santomauro B., 2020. « La condition des migrants sous la réintroduction des contrôles aux frontières : le cas de l’état d’urgence à la frontière franco-italienne », in : Benlolo Carabot M. (dir.), L’Union européenne et les migrations, Bruylant-Larcier, p. 337‑343. URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-03224278
    Anafé, 2019. Persona non grata. Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne, Rapports d’observations 2017–2018. URL : https://drive.google.com/file/d/15HEFqA01_aSkKgw05g_vfrcP1SpmDAtV/view
    Contrôleur général des lieux de privation de liberté, 2017. Rapport de visite des locaux de la police aux frontières de Menton (Alpes-Maritimes). 2e visite : Contrôle des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, 4 au 8 septembre. URL : https://www.cglpl.fr/2018/rapport-de-la-deuxieme-visite-des-services-de-la-police-aux-frontieres-de-ment

    https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/03/10/defacto-032-01
    https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/03/10/defacto-032-01
    #frontière_sud-alpine #frontières #asile #migrations #réfugiés #Alpes #France #Italie #refoulement #push-backs #régime_frontalier #fermeture_des_frontières #vallée_de_la_roya #Briançon #Hautes-Alpes #Alpes_maritimes #PAF #normes_juridiques #espace_Schengen #contrôles_dérogatoires #terrorisme #menace_terroriste #code_frontières_Schengen #temporaire #exception #état_d'urgence #régime_de_l'admission #régime_du_séjour #droits_fondamentaux #bricolage #refus_d'entrée #privation_de_liberté #enfermement

  • 03.04.2022

    Plusieurs étrangers ont été trouvés le long de la rive de la Kupa près de Vrbovsko. L’un était mort dans la rivière, l’autre est mort malgré la réanimation

    This week, another man lost his life (https://www.novilist.hr/novosti/crna-kronika/vise-stranaca-pronadeno-uz-obalu-kupe-kod-vrbovskog-jedan-je-bio-mrtav-u-rijeci-drugi-preminuo-unatoc-reanimaciji/?meta_refresh=true), killed by unjust European policies. According to the report from the Slovenian police, people have been found in the area along the #Kupa River in the wider #Vrbovsko area. There, they found five people inaccessible terrain along the banks of the #Kupa_River, and after a short time, another man who was unconscious and hypothermic. He was assisted and the officers attempted to save him, but despite an attempt at resuscitation, the man died.

    #Croatie #Slovénie #asile #migrations #réfugiés #frontière_sud-alpine #Alpes #montagne #décès #mort
    #Kolpa

    –—

    Ajouté à cette métaliste des morts à la frontière Slovénie-Croatie :
    https://seenthis.net/messages/811660

    Elle-même ajouté à la métaliste des morts dans les Alpes :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • –-> du coup, cet article mentionne deux morts (et non pas un) le 3 avril 2022

      La police croate, après un rapport de collègues slovènes, a arrêté un groupe de migrants en provenance du Congo. L’un est mort, malgré la réanimation, et un autre noyé a été retrouvé à Kupa

      La nuit dernière, la police slovène a informé ses collègues croates qu’un groupe plus important de migrants se trouvait à Kupa. Des policiers de Vrbovsko, des forces spéciales de Rijeka et avec eux des pompiers se rendent sur le terrain car le terrain est inaccessible. Après trois kilomètres de marche, ils trouvent cinq hommes figés qui disent que le sixième est proche.

      « La personne était inconsciente, alors ils l’ont aidé professionnellement, mais ils ont essayé de la réanimer, mais la personne est décédée. Lorsque l’ambulance est arrivée, ils ont constaté le décès de cette personne. le poste de police de Vrbovsko », a déclaré Tomislav Horvat , chef du service des migrations illégales de la police de Primorje-Gorski Kotar.

      La nuit était froide, la température de l’air moins 1 et le Kupa sauvage 7 degrés. 22 pompiers de cinq brigades de pompiers volontaires se sont rendus sur les lieux. Ils disent n’avoir jamais vu des gens aussi épuisés et hypothermiques. Bien qu’ils aient été noyés par des couvertures, ils tremblaient constamment sur des brancards. Et le tout premier qu’ils ont trouvé leur a annoncé une autre terrible nouvelle.

      "Des collègues ont dit d’où il venait, c’est-à-dire du Congo, donc il a aussi dit que son frère s’était noyé, c’est-à-dire qu’il avait disparu dans la Kupa", a déclaré Dalibor Mareković , commandant du DVD de Vrbovsko.

      Il va à la police et le GSS a commencé hier à rechercher son frère autour de Severin na Kupi.

      "C’est là que nous sommes allés dans l’eau et avons commencé à fouiller le terrain pour trouver le corps d’un noyé dont nous avons pris soin et transporté par l’eau. Ces villages sont abandonnés depuis longtemps, ce sont déjà des ruines, donc le terrain est totalement inaccessible, la jungle .", a déclaré Goran Tomac , chef de la station HGSS Delnice.

      Dans de rares endroits, vous pouvez vous approcher de la rivière, qui a gonflé de pluie et de neige jusqu’à 4 mètres la nuit du drame.

      "Avec un dériveur et une chienne, c’est un kayak debout, nous sommes partis tous les quatre et nous avons descendu un ou deux kilomètres jusqu’à lui", a expliqué Bruno Stipancic , membre de la station HGSS de Delnice.

      –-> puis l’article parle d’un autre mort (fin mars 2022) :
      https://seenthis.net/messages/957547

      https://www.rtl.hr/vijesti-hr/novosti/crna-kronika/4221832/cure-detalji-o-tragediji-na-kupi-usli-smo-u-vodu-krenuli-s-pretragom-i-na-jednom

  • Italy : Two migrants killed, one injured in lorry accident on A10

    Yet another tragedy of migration has been reported in Italy, near the border with France. Two foreigners on Saturday morning (April 2) died after being hit by a lorry on the A10 highway between Genoa and Ventimiglia, near Bordighera, in the northwestern region of Liguria. A third person was seriously injured in the accident.

    The umpteenth tragedy of migration has been reported in Italy, near the border with France. The accident took place April 2 on the A10 highway connecting Genoa to the border city of Ventimiglia, in the northwestern region of Liguria.

    Two foreigners were hit and killed by a lorry while a third was seriously injured and taken to the hospital of Santa Corona in Pietra Ligure, in the province of Savona. All three are citizens of Sri Lanka.

    Sources on the ground said the three men were crossing the highway near the service station of Bordighera, in the direction of France, with four others who reportedly fled the scene.

    The lorry’s driver reportedly saw them appear suddenly and was unable to stop the vehicle on time to avoid the impact. The accident occurred at 7 am local time.

    The driver, a 32-year-old Italian man, was in a state of shock after the crash. He was driving to the Principality of Monaco to deliver pizzas and focaccias.
    Investigation on the scene

    The driver told rescuers: “I saw a group of people appear suddenly and saw them on the highway, I couldn’t avoid them”. He tested negative for alcohol use. Road police from Imperia Ovest are investigating the accident.

    The migrants could have been left at the service station by a trafficker or could have climbed down from a truck on which they were hiding, investigative sources said. Police will inspect images from video surveillance cameras at the gas station.

    A reported 23 migrants have died since 2015 while trying to reach France

    The one on Saturday was the umpteenth fatal accident involving migrants who were trying to reach France. Some have died after being hit by a car or lorry while walking on a highway, or by electrocution on the roof of a train. Others have drowned while trying to swim to a French beach or after falling off the Col de Mort, a rocky cliff overlooking the sea along the road leading to the border crossing of Ponte San Luigi, in Ventimiglia.

    According to volunteers who have been assisting migrants for years, a reported 23 foreigners have died in the area since 2015.
    Tragedy sparks new controversy on hosting policy in Ventimiglia

    The accident sparked a new controversy on hosting policies, landings and on the management of migrants in the area of the border Italian city of Ventimiglia, which has been under pressure for years.

    “Allowing immigrants to land in Italy and then abandoning them is unacceptable”, said on Saturday the city’s mayor, Gaetano Scullino (center-right). He expressed sorrow for the accident, saying migrants were “left to their own devices” and describing the lorry’s driver as an “innocent victim of this tragedy.”

    “Migration flows, which also involve those fleeing war, must and can be managed by Europe”, the mayor went on to say, citing as an example the management of Ukrainian refugees. “If immigration is only of an economic type, it is also naïve to accept it passively”, he concluded.

    The whip of the League party in the Liguria regional council, Stefano Mai, accused Interior Minister Luciana Lamorgese. “We have been denouncing for years the presence of migrants who walk on the A10, and the highway often closed to rescue them. The minister does not appear to be aware of this reality. It is necessary to stop landings, to take action on security at the border. Lamorgese must wake up,” he said.
    Bishop of Ventimiglia says France must end discrimination

    The bishop of Ventimiglia and Sanremo, Antonio Suetta, spoke about the accident in a statement released on Monday, April 4.

    “I quote the Holy Father and urge authorities, the French nation, to end as soon as possible such unjust discriminations and conducts, which impact poor and defenseless people as well as other European nations, in particular, in this case, Italy,” said Suetta.

    “I hope that in the political debate and in the electoral campaign leading up to the election of the new president of the French Republic such a humanitarian emergency will find the right attention, careful reflection and concrete perspectives for a solution,” added the bishop.

    He also stressed the need to open a hosting center in Ventimiglia, a project discussed over the past few months, also with the mediation of the interior ministry, but which has not yet been implemented.

    “The first three months of the ongoing year have already forced us to register four deaths”, concluded Suetta. “I also call on Italian authorities to urgently complete a temporary hosting center which had been originally planned for our border area.”

    The four deaths reported so far this year include two migrants who died of electrocution on as many trains bound for France (in February and March) and the pair who died on the A10 on Saturday.

    https://www.infomigrants.net/en/post/39651/italy-two-migrants-killed-one-injured-in-lorry-accident-on-a10

    #Italie #France #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #frontières #décès #mort #mourir_aux_frontières #Vintimille
    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille :
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • La police tue, la frontière aussi

      Le 16 juin 2022, un homme est décédé des suites d’une blessure à la tête causée par un tir policier. A part quelques articles de presse locale (ici ou ici) ce qu’il s’est produit à la frontière franco-italienne le 15 juin 2022 est passé inaperçu. Pourtant, cela s’inscrit dans dans la continuité d’une série d’épisodes récents ayant suscité un vif débat sur l’usage de la violence par la police en cas de refus d’obtempérer par des automobilistes.

      Ce que l on sait :

      Selon le communiqué du procureur de la République de Nice, la PAF aurait reçu de la part de ses homologues italiens le signalement d’une camionnette transportant des personnes en situation irrégulière, circulant entre la vallée de la Roya et Nice, sur l’une des voies de passage bien connues de la zone frontalière. Dans le PV de l’enquête (que nous avons pu consulter), la PAF admet que le contrôle effectué cette nuit là s’est effectué dans le cadre de la réintroduction des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen (cf. infra). Repérée en amont, la camionnette aurait refusé d’obtempérer une première fois entre Fanghetto (Italie) et Sospel (Sospel). S’enclenche alors une course-poursuite de 40 kilomètres sur une route de montagne très sinueuse. A Cantaron, dans les hauteurs de Nice la police aurait de nouveau tenté de bloquer la route. C’est là que, le conducteur forçant de nouveau le passage, la police aurait tiré à 4 reprises en justifiant d’une situation de légitime défense. L’une des personnes qui était à l’arrière du camion a alors reçu une balle à la tête.

      Suivie par plusieurs véhicules de police, la camionnette a continué sa fuite jusqu’au quartier des Moulins à Nice. Le conducteur ainsi que 2 personnes assises a l’avant auraient pris la fuite, abandonnant le véhicule. Bloqués à l’arrière, le blessé et 4 autres passagers auraient été retrouvés sur place par la police. Deux impacts de balles au niveau des feux avant et des roues ont été constatés par le procureur, l’un ayant transpercé la carrosserie. Suite à cela le blessé grave (et un autre blessé léger en état de choc) a été transporté à l’hôpital où il a succombé à ses blessures le lendemain. Tandis que celui-ci agonisait à l’hopital, ses compagnons de route ont été arrêtés puis conduits au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Nice.

      Reconnaissant entre autres l’absence de prise en charge en terme de santé mentale de personnes traumatisées, le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) a ordonne leur libération le 17 juin. Cependant le Procureur s’est acharné en faisant appel de la décision, prolongeant ainsi la double-peine infligée aux victimes, encore sous le choc. Celles-ci risquent désormais un mois de détention suivi d’un éloignement du territoire.

      La frontière tue

      En 2015 la France suspend unilatéralement l’application du Code Frontière Schengen d’abord pour cause formelle de COP21, puis d’antiterrorisme (suite au bataclan). Depuis 2020, le coronavirus est le dernier argument en date venu justifier cela. Le mythe d’une frontière étanche à tous les maux du monde permet de cacher une réalité bien différente. Les habitants du territoire savent très bien que le dispositif cible bien autre chose que le terrorisme ou le Covid. Dans la pratique, il cible les exilé.e.s arrivant d’Italie. C’est d’ailleurs ce qui force ces derniers à trouver d’autres voies de passage plus dangereuses ou coûteuses, et ce qui explique la prolifération des passeurs depuis lors.

      Bien que le code frontières Schengen autorise les Etats-membres à réintroduire des contrôles systématiques à leurs frontières intérieures, cette mesure ne peut en aucun cas dépasser un délai de 2 ans selon ce même code. Or, la France a maintenu ces contrôles de 2015 à aujourd’hui. Le dispositif dans lequel s’inscrit l’opération ayant conduit à la mort de cette personne est donc illégal au regard du droit européen, comme l’a encore rappelé la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) le 26 avril dernier.

      Vu que ces contrôles sont illégaux depuis 5 ans, rien d’étonnant à ce que leur illégalité reste indiscuté dans l’opinion publique. De même, rien d’étonnant à ce que le degré de violence dont la PAF ait fait preuve ne soit pas mesuré à l’aune du délit initial dont ils ont été averti dès le début par leur homologues italiens : l’aide à l’entrée et au séjour irrégulier. Pour un délit toute somme « banal », la police a donc fait usage d’armes à feu au moins à quatre reprises.

      Faut-il s’étonner qu’une telle violence à nos frontière ne choque personne ? Ce n’est pas la première fois qu’un exilé meurt des balles de la police à cette frontière. En 1995 déjà, Todor, (https://www.amnesty.org/ar/wp-content/uploads/sites/8/2021/06/eur210041995fr.pdf), un enfant bosniaque, fut tué, toujours à Sospel et dans des conditions similaires. A l’époque, cela avait suscité un vif émoi. Si c’est la seconde fois qu’un.e exilé.e meurt directement des balles de la police, ce sont pas moins de 47 personnes ((https://www.borderforensics.org/investigations/blessing-investigation) qui ont péri en tentant de franchir la frontière franco-italienne depuis 2015. Alors oui, il semble ce qui choquait hier s’est banalisé.

      La police tue

      Ce drame vient, encore une fois, rappeler que la police tue, et qu’elle tue en toute impunité. Les parallèles avec la succession d’affaires récentes impliquant l’usage d’armes à feu face à des refus d’obtempérer est évidente. On pense à l’affaire du pont neuf, le meurtre de Souheil en août dernier dans le 3ème arrondissement de Marseille, celui tout récent de Raiana, ou encore ce qu’il s’est à peine produit dans le même quartier du 18ème arrondissement de Paris.

      Dans tous ces cas, le refus d’obtempérer de la part d’un chauffeur semble avoir été suffisant pour justifier, aux yeux des tireurs, de la justice, de la presse et d’une part de l’opinion publique, l’usage « proportionné » de la force : une salve ininterrompue de tirs à balle réelle. Dans tous ces cas, on ne comprend donc pas bien comment les conducteurs aient pu à la fois « accélerer en direction du véhicule de police » et vouloir « prendre la fuite ». Soit le véhicule de police aurait du être percuté, soit en cas de fuite, la légitime défense ne se justifie pas. En d’autres termes, les témoignages des policiers se contredisent eux-mêmes. Dans tous ces cas, on ne comprend pas bien, vu que le conducteur cherchait à contourner le contrôle, son intérêt à braquer son volant sur les policiers. En revanche, on peut très bien imaginer l’intérêt des forces de l’ordre d’établir une telle version, de sorte à pouvoir plaider la légitime défense.

      Pour revenir à ce qu’il s’est passé dans les Alpes Maritimes : Le communiqué de presse du Procureur nous apprend que deux enquêtes ont été ouvertes. L’une contre les conducteurs/passeurs, pour aide à l’entrée et au séjour irréguliers, refus d’optempérer "aggravé par la mise en danger d’autrui", et tentative d’homicide sur PDAP. L’autre, auprès de l’IGPN, contre les flics meutriers, pour « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’une incapacité supérieure à 8 jours ». Nous parlons ici d’un simple passager, décédé d’une blessure à la tête des suites d’un tir policier. Et le Procureur parle d’une ITT de 8 jours. Tentative d’homicide volontaire pour un homme qui de toute vraisemblance a cherché à contourner (et non pas écraser) un barrage de police, violence volontaire ayant entraîné 8 jours d’ITT pour l’homme qui a porté le coup fatal et qui est sorti libre après quelques heures de garde à vue. Deux poids deux mesures.

      via la mailing-list Migreurop, 19.06.2022

    • #Bordighera, sull’A10 è strage di migranti. Il conducente del furgone sotto shock: «Sono sbucati all’improvviso»

      L’autista si è sentito male ed è stato portato in ospedale.

      «Li ho visti, ho visto un gruppo di migranti sbucare all’improvviso». E’ sotto shock il conducente del furgone che stamani, poco prima delle 7, ha travolto un gruppo di stranieri che stavano attraversando la carreggiata sull’Autostrada dei Fiori, all’altezza dell’area di sevizio di Bordighera. Due migranti sono morti sul colpo, mentre un altro, di 32 anni, è rimasto gravemente ferito ed è stato traportato all’ospedale Santa Corona di Pietra Ligure.

      Il conducente del furgone targato Montecarlo è l’italiano Angelo D.V., che stava trasportando pizze e focacce nel Principato di Monaco. L’automobilista si è sentito male poco dopo l’accaduto: troppo forte lo shock per quanto accaduto.

      Gli agenti della sottosezione della polizia stradale di Imperia Ovest stanno ancora ricostruendo l’accaduto e soprattutto identificando le vittime, ma da quanto si apprende le tre persone coinvolte sarebbero tutti uomini di nazionalità cingalese. Sembra che il gruppo fosse composto da sette migranti, quattro dei quali sarebbero riusciti a mettersi in salvo e ad attraversare la carreggiata, probabilmente nel tentativo scavalcare la recinzione che divide l’Autofiori da Montenero, per poi raggiungere l’Aurelia.

      Non è ancora chiaro come i migranti siano arrivati nell’area di servizio: forse qualcuno li ha accompagnati fino a quel punto per poi lasciarli. Per ricostruire l’esatta dinamica di quanto accaduto, la polizia acquisirà le immagini delle telecamere presenti. A coordinare le indagini è il magistrato della Procura di Imperia Luca Scorza Azzarà.

      Al confine con l’Italia ormai gli stranieri morti sull’autostrada o in ferrovia sono decine. Una lunghissima scia di sangue, che sembra non avere fine. Solo il 2 marzo scorso, un migrante è morto folgorato nel tentativo di raggiungere la Francia, nascosto sul tettuccio di un treno regionale partito da Ventimiglia. Ma le tragedie sono tante, troppe.

      https://www.riviera24.it/2022/04/bordighera-sulla10-e-strage-di-migranti-il-conducente-del-furgone-sotto-sh

    • Migranti morti sulla A10, caccia ai passeur

      Chi ha accompagnato i migranti o indicato loro la strada tra l’Arziglia di Bordighera e l’A10 portandoli a quell’appuntamento con la morte? Chi sono i passeur che «aprono» i sentieri della speranza per passare il confine? E una volta nell’area di servizio cosa sarebbe accaduto? C’era un appuntamento con un camionista compiacente per arrivare in Francia? C’era qualcuno con delle tronchesi pronto ad aprire le porte di un Tir per trasformarlo in un nascondiglio? La polizia stradale, ma non solo, sta cercando di dare risposte chiare in merito alla tragedia avvenuta all’alba di sabato sull’autostrada, con due migranti investiti e uffici e un terzo in coma. Se l’autista, sanremese, del furgone che ha investito i due indiani è indagato per omicidio stradale colposo, non è escluso che esistano altre complicità per quanto avvenuto. E ancora: chi doveva verificare lo stato delle recinzioni dell’A10 ed impedire accessi abusivi? Se è vero che sono mesi e mesi che i sentieri di Montenero vengono utilizzati dai migranti per raggiungere l’autostrada come è possibile che non sia scattato un piano per rinforzare le protezioni e impedire ogni genere di scavalcamento (nell’interesse non solo dell’incolumità dei migranti ma anche degli utenti di galleria e viadotti)?

      Ieri la polizia è riuscita a dare un nome ad una delle vittime. Si tratta di un indiano di 36 anni che era già stato identificato in Italia (probabilmente al suo ingresso). Sono state le impronte digitali a portare alla sua scheda. Niente, invece, è emerso dal database del Ministero dell’Interno in merito alle impronte dell’altra vittima, rimasta completamente sfigurata nell’impatto (a questo proposito gli investigatori estenderanno le verifiche a livello internazionale). Non sono invece ancora state rilevate le impronte dell’indiano che si trova ricoverato in prognosi riservata e in coma in Rianimazione. I poliziotti lo potranno fare (anche per il rispetto dei protocolli Covid) solo se le sue condizioni miglioreranno e se verrà trasferito in un reparto ospedaliero di sub-intensiva.

      Nel frattempo le indagini si starebbero orientando lungo due piste, legate entrambe a canali informativi riservati. La prima è quella che porta agli altri componenti della «comitiva» che sabato mattina ha risalito Montenero verso l’autostrada (sicuramente non erano solo tre i migranti diretti sull’A10). La seconda interessa invece la «rete di illegalità» e di speculazioni che ruota intorno al fenomeno del popolo migrante e della sua odissea nel tentare di passare il confine con la Francia (con sistematici respingimenti da parte delle autorità transalpine). Si cercano anche testimoni che possano aver notato il gruppo di stranieri sull’Aurelia o in qualche luogo dove potrebbero aver passato la notte prima di raggiungere l’A10 e quel drammatico appuntamento con il destino a decine di migliaia di chilometri da casa.

      https://www.lastampa.it/imperia-sanremo/2022/04/04/news/migranti_morti_sulla_a10_caccia_ai_passeur-2916354

  • L’Allemagne ne formera plus les #garde-côtes_libyens en raison de « comportements inacceptables »

    L’Allemagne a annoncé mercredi qu’elle ne participerait plus à la formation des garde-côtes libyens, encadrée depuis 2016 par l’Union européenne. Berlin invoque des cas de #maltraitance de migrants et des « #comportements_inacceptables » de la part des Libyens.

    L’Allemagne a annoncé mercredi 30 mars que son armée ne dispenserait plus de formations à destination des garde-côtes libyens, en raison du traitement infligé par ces derniers aux migrants dans le pays.

    « Le gouvernement allemand ne peut pas actuellement justifier la formation des garde-côtes libyens par les soldats allemands au vu du comportement inacceptable et répété d’individus membres des garde-côtes à l’égard des réfugiés et des migrants, et également à l’égard des organisations non-gouvernementales », a déclaré la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Andrea Sasse.

    La collaboration entre la Libye et l’Union européenne, qui forme les garde-côtes et leur fournit des équipements pour bloquer les flux migratoires, est un sujet régulièrement controversé, tant les accusations visant ces forces libyennes sont légions. De nombreux témoignages font état de maltraitance des migrants interceptés en mer, et même de tirs visant des embarcations surchargées, conduisant parfois à des décès.

    « Selon nos informations, dans au moins deux cas, les garde-côtes ont agi de manière complètement inacceptable et illégale », a ajouté Andrea Sasse, à propos d’incidents « survenus en juillet 2021 ».

    Début juillet 2021, les garde-côtes libyens avaient fait usage de leurs armes au large de Lampedusa. La scène, filmée par l’organisation Sea-Watch depuis son avion de surveillance Seabird, montrait un bateau libyen s’approcher tout près d’une embarcation en bois, et tirer dans l’eau à balles réelles.
    « Nous mettons fin à ce soutien »

    Dans un rapport confidentiel remis en janvier 2022, l’Union européenne avait estimé que les autorités libyennes avaient eu recours à un « usage excessif de la force » envers les migrants et que certaines interceptions en #Méditerranée avaient été menées à l’encontre de la réglementation internationale. Pourtant, l’UE avait décidé de maintenir son soutien aux forces libyennes.

    Dans les rangs du parlement allemand, cette prise de position en a réjoui certains. « Les soi-disant garde-côtes se composent en partie de milices criminelles, interceptent les personnes en fuite avec des moyens brutaux et les ramènent en Libye », a réagi, sur Twitter, le membre du parlement allemand Julian Pahlke. « Nous mettons fin à ce soutien », a-t-il ajouté.

    https://twitter.com/J_Pahlke/status/1509149471703285760

    Dans le même temps, Berlin a accepté d’étendre pour un an sa participation à l’opération Irini, une opération militaire menée par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies.
    Droits humains, lois maritimes, lutte contre le trafic, collecte de preuves...

    La formation des garde-côtes libyens, supervisée par la force navale européenne en Méditerranée (EUNAVFOR MED) et mieux connue sous le nom d’"Opération Sophia", a pour but de freiner les arrivées de migrants illégaux dans l’Union européenne.

    D’après Bruxelles, les formateurs enseignent les procédures de recherche et de sauvetage, les principes de premier secours et de soins médicaux, les droits humains internationaux et les lois maritimes, la lutte contre le trafic, la collecte de preuves, tout comme les procédures de demandes de droit d’asile.

    Depuis 2016, ces formations se sont notamment déroulées en Italie, en Grèce, en Croatie, à Malte.

    En 2021, les garde-côtes ont récupéré plus de 32 000 migrants en mer, soit près du triple de 2020. Pour ces candidats à l’exil, qui retrouvent ainsi « l’enfer libyen » comme beaucoup le décrivent, la case prison est alors quasi-systématique.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/39559/lallemagne-ne-formera-plus-les-gardecotes-libyens-en-raison-de-comport

    #Allemagne #résistance #Libye #formation #asile #migrations #réfugiés #frontières #externalisation #contrôles_frontaliers

    ping @karine4 @isskein @_kg_

  • La « forteresse européenne » au pilori

    La Suisse entend renforcer sa participation au contrôle des #frontières_extérieures de l’Europe. Mais l’augmentation des capacités de l’agence de protection des frontières Frontex fait débat. Le 15 mai, le peuple se prononcera dans les urnes. Un non pourrait irriter encore davantage Bruxelles.


    « Pour moi, Frontex est avant tout synonyme de violence », avoue Malek Ossi. Ce Syrien de 28 ans a gagné la Suisse via la Turquie il y a six ans et fait partie de l’organisation « Migrant Solidarity Network », qui a lancé le référendum contre l’augmentation de la #contribution de la Suisse à l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes Frontex. Malek Ossi a raconté au magazine en ligne « Republik » l’odyssée qui l’a mené en Suisse par la « route des Balkans ». « Je sais ce que cela signifie d’avoir derrière soi l’armée turque, et devant la police grecque. » Avec des dizaines d’autres réfugiés, il s’est caché dans la forêt pendant une semaine avant d’oser franchir le fleuve frontalier Evros, alors gardé par les autorités grecques et des agents de Frontex. Tandis que Malek Ossi a finalement réussi à gagner l’Europe, beaucoup d’autres échouent dans leur tentative d’atteindre les frontières extérieures de l’UE. Les récits de migrants refoulés par les polices des frontières sont innombrables. Certains cas attestent que les gardes-côtes grecs, en mer Égée, ont repoussé des canots pneumatiques remplis de réfugiés dans les eaux turques.

    Ces refoulements sont contraires à la Convention européenne des droits de l’homme et à la Convention relative au statut des réfugiés de Genève, d’après lesquelles les réfugiés doivent pouvoir déposer une demande d’asile et ont droit à une procédure fondée sur le droit. En d’autres termes, les demandeurs d’asile doivent au minimum être entendus. Des organisations de défense du droit d’asile et des droits humains reprochent à Frontex de tolérer des pushback illégaux perpétrés par les forces de police nationales, voire d’y être mêlée. Une commission d’enquête du Parlement européen a ainsi demandé davantage de surveillance et de transparence.

    Une obligation pour tous les États de Schengen

    Le rôle de Frontex aux frontières de l’Europe a fait parler de lui l’automne dernier au Parlement fédéral. En tant que membre de l’espace Schengen, la Suisse contribue depuis 2011 à l’agence européenne de protection des frontières, et doit par conséquent cofinancer l’augmentation de son budget. Frontex prévoit de mettre sur pied une réserve de 10 000 agents d’ici 2027. Jusqu’ici, la Suisse a versé près de 14 millions de francs par année. Ce montant doit passer à 61 millions de francs par année d’ici 2027. Le PS et les Verts s’y sont opposés, arguant que Frontex entend constituer une véritable « armée » aux frontières pour isoler la « forteresse européenne ». La majorité du Conseil national et du Conseil des États s’est toutefois avérée favorable à un engagement plus fort de la Suisse, avançant que notre pays profite, après tout, de la protection des frontières de l’espace Schengen.

    Oui, les noyades en Méditerranée sont une « honte pour l’Europe », a déclaré le conseiller national vert’libéral Beat Flach. Tout en soulignant que ce n’est pas la faute de Frontex, mais que l’agence est, au contraire, « un moyen d’éviter cela à l’avenir ». Le conseiller fédéral Ueli Maurer a fait remarquer que la Suisse pourra mieux exiger le respect des droits fondamentaux si « elle fait front avec les autres ». Son parti anti-européen, l’UDC, est toutefois divisé sur la question. Les uns saluent le renforcement du contrôle des frontières de Schengen contre la « migration économique », tandis que les autres préféreraient investir ces millions supplémentaires dans la protection des frontières suisses.
    Contre la « militarisation des frontières »

    Le peuple devra trancher, car une alliance d’environ 30 organi­sations a lancé un référendum. Les activistes de « Migrant Solidarity Network » s’opposent fondamentalement au régime de protection frontalier de l’UE, à leurs yeux « symbole de militarisation des frontières ». Amnesty International n’est pas de leur côté. L’organisation de défense des droits humains plaide plutôt pour la consolidation des forces qui, au sein de l’UE, veulent obliger Frontex à « faire de la protection des migrants la priorité au lieu de faire peser une menace supplémentaire sur eux ». Dans les faits, ce sont surtout les pays d’Europe de l’Est qui opèrent des pushback à leurs frontières.

    « Soit on fait partie de Schengen, soit on n’en fait pas partie, avec toutes les conséquences que cela implique. »

    Fabio Wasserfallen

    Politologue à l’université de Berne

    Le 15 mai, le peuple suisse ne votera pas sur le principe de la participation de la Suisse à la protection des frontières européennes. Néanmoins, le référendum pourrait avoir un impact sur la participation de la Suisse à l’espace Schengen, relève Fabio Wasserfallen, politologue à l’université de Berne. « Soit on fait partie de Schengen, soit on n’en fait pas partie, avec toutes les conséquences que cela implique. » Si, d’après lui, la Suisse ne doit pas s’attendre à une exclusion immédiate en cas de non du peuple, « elle serait cependant invitée à proposer rapidement une solution ». Bruxelles pourrait s’irriter du fait que la Suisse ne soit plus vue comme une « partenaire fiable », explique Fabio Wasserfallen. Les relations déjà tendues entre les deux parties pourraient ainsi devenir encore plus compliquées.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/la-forteresse-europeenne-au-pilori

    #référendum #Suisse #frontex #votations #migrations #asile #frontières #réfugiés

    • Le site web des référendaires :

      No Frontex

      La violence, la misère et la mort sont devenues quotidiennes aux frontières extérieures de l’Europe. Les personnes réfugiées et migrantes sont privées de leurs droits, battues et expulsées. En tant que garde-frontière et garde-côte européen, Frontex a sa part de responsabilité. Frontex manque de transparence. Frontex détourne le regard. Frontex participe à des violations des droits humains. Pourtant, Frontex est largement déployée à travers l’Europe.

      Le 15 mai, un vote populaire décidera si la Suisse doit participer à cette extension de Frontex. Nous disons OUI à la liberté de mouvement pour tou·te·s et NON à Frontex.

      https://frontex-referendum.ch/fr

    • Interviews: Transnational action in support of upcoming referendum on Switzerland’s funding for Frontex

      To find out more about the Abolish Frontex! network and the upcoming Swiss referendum on whether the country should increase its financial contributions to the EU border agency, we spoke to Luisa Izuzquiza of Frag den Staat and Abolish Frontex! and to Lorenz Nagel, a member of Watch the Med/AlarmPhone and the Migrant Solidarity Network that proposed and campaigned for the Swiss referendum.

      Across the weekend of 22-24 April, three days of action organised by the Abolish Frontex! network in support a no vote in the Swiss referendum on Frontex funding, to be held on 15 May 2022, led to initiatives in Belgium, Germany, Italy, the Netherlands and Switzerland itself. These actions included workshops, demonstrations and actions to raise awareness about systemic problems connected to the border regime, migration management and the militarisation of borders.

      Luisa’s and Lorenz’s answers represent their personal views and not those of the organisations with which they are involved.

      We started by asking about themselves and their activity in this context.

      Luisa: “I would define myself as a freedom of information activist and I have been working on freedom of information since 2014, with a special focus on Frontex and borders since 2016. With my then partner in activism and now my actual colleague Arne Semsrott, we started working on Frontex because for a transparency activist I think it’s a very clear target and it’s quite easy to see that they need some work, specifically to make their actions more transparent – on the one hand because Frontex clearly has quite an obstructive approach to transparency and they have a heavily embedded culture of secrecy within the agency, and at the same time they are a huge agency in terms of size, power and budget that is quite reluctant to accountability so I think the freedom of information activism and Frontex-oriented work was quite a natural match to make, so we do research around Frontex, we do campaigning and we do litigation.”

      Lorenz: “On the one hand, I am active in the transnational network Watch the Med/AlarmPhone that has a lot to do with the things that are ongoing, on the fortification of Europe and the militarisation of the border regime and within that, also Frontex, and on the other hand I am also doing research on the topic of externalisation and the militarisation of the border regime as well, so I have these two roles.”

      We then asked Luisa to tell us about the transnational Abolish Frontex! campaign and how it is structured, and Lorenz about the initiation of, and signature collection for, the Swiss referendum, as well as whether any political parties supported it.

      Luisa: “The AF! campaign was born a bit less than a year ago, in June 2021. It is a decentralised campaign that is organised in an autonomous way with different national chapters that come together to debate strategy and to coordinate around the demands that the campaign is based on. To date, it includes over 100 organisations from all around Europe and beyond Europe as well, because one of the aims was always to involve groups that are active in the periphery of Europe and also beyond Europe, because of course this topic affects everyone.

      “Where is it more active? It’s interesting, because that has shifted quite a lot since the launch of the campaign, and as the campaign was growing. For instance, at the very beginning we had a very strong German focus and a very strong German chapter, because there were already quite a lot of groups, NGOs and activist movements already organised in Germany, and there was a good awareness of Frontex and its role, so it was a very natural thing to organise, and as time has gone on we have also seen a large chapter grow, for example, in Italy, which is growing and is very active. It’s interesting to see how certain focuses become activated and then suddenly grow very quickly, and how the interest is the same in countries where Frontex operates in a very obvious way and also in countries which technically do not have any interaction with Frontex but, of course, it is in their interest as well. … In the Netherlands, we have groups that have been organising for instance around the anti-arms trade movement so, yes, it’s another area in which it is very active.”

      Lorenz: “When it comes to the Swiss referendum, it is important to know about the Swiss context, that there is a semi-direct democratic system that allows to propose referendums on the decisions that are taken within the parliament. This was also the beginning, there was a parliamentary decision to go with the Frontex increase, to take over this new reform that was decided upon in 2019 and, unsurprisingly, I would say, none of the big parties, also on the left, did propose the referendum themselves.

      “This then brought different correctors and groups from non-parliamentary networks that are involved in one way or another in migration struggles, to think of whether this could be an option. After some initial discussions, on the initiative of the Migrant Solidarity Network, which is a small, self-organised network of activists, we decided to propose the referendum, also as a protest note in direction of the parliamentary actors who, once again, remained inactive. I think this is interesting in a historical perspective, because since Switzerland joined the Schengen area in 2009, there have been several reforms and several increased rounds that led to this explosion of today’s agency, as we know it, and it was always more or less agreed upon in Switzerland without great parliamentary resistance.

      “This has a lot to do, obviously, with questions around Schengen and the guillotine clause that is assigned to it [a reference to the referendum held in 2020 on whether or not to end Swiss participation in free movement within the Schengen area], but this criticism has explicitly existed in non-parliamentary circles for many years towards the political parties. This was in September, when we decided to take this step. We were a rather small group of people from mainly self-organised organisations and then, step by step, this No Frontex community or committee (however we want to call it) started to grow, and first it was the young parties of the left-wing parliamentary actors (the young socialists and greens) who joined, and later the so-called mother parties, so the Social Democrats and the Green party officially supported the referendum…

      “This does not necessarily mean supporting it with the same goals as the initiators. I think there are a lot of differences, but yes, they supported it. I think in the end it is important to say, when it comes to this No Frontex committee, that from the very beginning until now, is that it stayed a very small core group of people that are (most or almost all) from self-organised networks and migrant communities. I think this also speaks about, when we speak about the role of the bigger parties, even though they do have a lot of resources and possibilities, they stayed quite distant, on the one hand obviously because of their different views on the topic, but also because it is not on their main agenda, the topic of Frontex and the militarisation of the border regime, again, because it is very much linked to the question of Schengen membership.

      “The experience of signature collection was interesting for many of us. It was quite difficult when it started, also because it started during the time of corona when physical interactions in the public space were somehow limited anyways, and the daily circle of movement of individuals was much smaller than under normal circumstances, but step by step we tried to mobilise through local committees, asking them to call for orange waves or for orange weekends because we chose this orange campaign colour, and this started somehow to become a thing… so, more and more people started to go out in the streets to collect signatures and I think what we realised then, is that we had to start from the very beginning.

      “We decided in the very beginning that one of our main goals was to intervene with progressive or radical perspectives into the public debate, so that we don’t only want to call for a stop to the expenses, but also we wanted to call in favour of freedom of movement for all. So this was our slogan from the start... NO to Frontex, yes to freedom of movement for all, and to put forward this perspective. We were quite far away from bringing this perspective easily to the broader public, because for many people who we talked to in the streets, we had to first explain what Frontex is and why it potentially is a problem. This was on the one hand very interesting, and obviously also very needed, because if we imagine the size of this agency and the consequences of the policy it stands for, then I think that to push for public knowledge is really right at the beginning of pushing for broader resistance.”

      Next, we asked about the Abolish Frontex! days of action in support of the referendum, and about whether the important informative and awareness-raising work by the Swiss campaign means that even if the referendum doesn’t succeed, the exercise would have been worthwhile.

      Luisa: “These days of action were conceived and planned in support of the Swiss referendum which will take place on 15 May, mainly because, I think, the whole network is very excited and just in awe of how far the campaign for no Frontex in Switzerland has come. It’s an incredible step and a very important one, so the network wanted to organise just to support this initiative and to help make it visible, and hopefully to inspire other actions similar to the Swiss one in other countries, which if it happens (as you said) in the Dutch case, that would be amazing. So, that was the focal point and the way in which the actions are themed is around national contributions to Frontex, and how European countries are involved in what Frontex is, what it does and how they actually make it possible. I think that a lot of times, when we speak of Frontex, we think of this abstract force that we really don’t know how it works, who decides, who makes it, and of course it is member states, it’s our own governments which are actually supporting Frontex, taking decisions within Frontex and so on. So the main thread of these action days will be national contributions. We have focused a lot on the contributions in terms of equipment and officers and how these are in fact the actual backbone of Frontex operations without which Frontex operations could not, to date, function.

      “I think this is something that is not very well known to most people, that it’s countries ‘donating’ equipment and officers to Frontex. We want to highlight this, we want to bring it to the public’s attention and we want to show dissent and call for an end to these contributions. There will be actions in the next three days in different countries, in Germany, Belgium, the Netherlands, Italy, and the actions vary depending on the national context. So, in some countries you will have a workshop, just to learn what Frontex is, how it works and what member states’ involvement is. In other countries it will be a demonstration, so it really depends on what the need in each country is, which I think is a reason why it’s great to have different national chapters. In terms of scale and impact, I think that working on a topic on which there is very little public awareness, the main thing we would like to achieve is to inform people about how these contributions work and try to mobilise citizens to ask their government to stop these contributions, because they are contributions to violence, essentially, and hopefully that is a good result that we can achieve.”

      Lorenz: “That still is a big goal and maybe also a big outcome of the efforts of the last couple of months. On the one hand, we forced parliamentary actors to position themselves, and also forced them into a very uncomfortable decision. We came from a situation where it had become normal to just accept this big explosion, this increase of the mandate and everything. It also came after a lot of years of normalisation of border violence, which, especially in Switzerland, is broadly accepted, or maybe not accepted but ignored by the Swiss public, because it is so easy to hide behind the geographical location of Switzerland, saying, “yes ok, but we are not at the external borders”, while it is clear that Switzerland is a strong driving force for many causes of migration, on the one hand, and also a very stable supporter of the policy of deterrence, ever since.

      “In that way, I think we also forced a broader public to at least get in touch with the topic. If they like it or not, whatever their position is, that definitely was interesting. But I think all of us, sometimes, are also a bit sceptical and ask ourselves, ‘should we have done more?’, ‘could we have done more?’, ‘how could we have intervened better?’

      In the end it was a mix of what is possible, so we tried to push migrant voices, we tried to break a bit with the narrative that only non-migrant communities talk on the matter, and this on the one hand happened very much, but on the other hand there would have been a lot of space for improvement, and the other big thing was to reach a broader public, which I think we did, because all the main newspapers had to write about it and they had to take into account our demands which means the claim of freedom of movement for all, even though it was obviously not specified what would potentially be meant by it… I think many debates that did happen did really nourish a hopefully sustainable mobilisation and it was clearly (and still is) very positive from my point of view, for example, that a church alliance against Frontex has been built, and I think this is remarkable and good to see, and it reaches a circle [that] from our positions and with the language that we usually use, and the actions we usually pursue, it reaches a circle that we do not really address.”

      We asked if this focus on budgets and resources can inform a debate about what individual states can do to rein in Frontex, about the aim to “abolish” Frontex and plans to enhance its human rights compliance, and about whether managing to collect enough signatures to force a referendum was a surprise, and whether it is likely to win.

      Luisa: “I like this particular topic just because it is so tangible. A lot of times when we talk of accountability and what can we do with Frontex and what type of disciplinary action can exist and so on… it’s all framed in a way that is so vague and seems very “meta”, whereas this is just so tangible, you can put a number to the amount of resources you are giving every year and you can put a moment in time when these negotiations happen and you can just withdraw these resources and the impact is immediate, you’re just not giving them the equipment they need to conduct human rights violations, to enforce violence... even if you see it just as a slap on the wrist,… with the budget, it comes from the EU institutions so it’s hard; but this is just straightforward, and I think it’s good to highlight a straightforward solution because sometimes everything around Frontex is purposely portrayed as very complex and unattainable when it’s not really that way.”

      “In the moment when we started building this campaign, Frontex was often in the news for wrongdoing and of course when you have these instances of violence being exposed there is always the question of ‘what can we do about it’, and the usual dichotomy between reform and abolition appears, so our reading of the situation was that reform doesn’t really make sense because it assumes from the point of departure that the original idea of Frontex was a good one and it was a virtuous idea, and then it somehow got corrupted and went wrong and now we are paying the consequences. If we just fix this, then we can go back to this virtuous idea of a border police force that does no wrong.

      “For us, actually, what we see from Frontex every time there is what we call a ‘scandal’, is actually Frontex working precisely in the way that it is built and intended to work and you cannot really dissociate a border police force and the idea of violence, because they are inevitably linked. So, this is why we framed the campaign around abolition, understanding it as a systemic issue, but also because abolition is not just about dismantling the things that we don’t want to exist because they cause harm and endanger lives, but also about the building of alternatives and thinking, if we didn’t have this thing that we think is dangerous for society, then what could we build instead and what would it take and how can these resources be divested and invested into something that creates safety for all? Frontex is just working in the way that it is meant to work. I don’t believe in a border police force that does not cause any violence, it’s quite simply impossible, and you can have more explicit or less explicit violence, but it’s violence nonetheless.

      “So, this idea of Frontex just conducting internal investigations and hiring fundamental rights officers and so on, these are essentially patches which, even if you did want to consider reform, I think they are completely insufficient, just because you are giving the police force the power to police itself and, in democratic terms, even if you believe in reform as a way forward, it’s incredibly dangerous. As a transparency activist I see this very often because, for example, Frontex decides whether to release information about their own human rights violations and, of course, the outcome is that they refuse access to over 80% of the questions that they get and this is what happens when you give the perpetrator the power to evaluate and discipline itself. This is not how it’s meant to work. I think that it’s creating a dangerous system that just creates grounds for abuse in the future and we will see each other having these conversations again in a matter of five years when the mechanisms have failed and they have endangered the life of many, many more people.”

      Lorenz: “To be honest, before Christmas we were probably not sure if we would come through, I mean we had 100 days to collect 50,000 signatures, during corona, with a small group and without enthusiastic support from the bigger players, let’s say. It was a tough one, and then I think that over Christmas something changed, maybe also because of the alarming messages that we sent out. They caused something, and there was a change and it started to be really moving, and active, and one could also feel it and then, all of a sudden, these letters started coming in, and then, finally, I mean it was really on point, it was really close, we realised it would pass in the last two days, but on the last day we were still sorting out letters and it was needed that we did that. This was already a very big success, and it pushed the debate and now, in the time afterwards, I think we had the opportunity to, on our side, deepen our arguments and bring them to a wider public debate. From that point of view, it was a very positive surprise that it came through.

      “When it comes to the outcome, I think it would be nothing other than a wonder, considering that we are already talking about holy things, if we would succeed. But I think we knew this from the beginning, that it would be very hard. Also, in the last few weeks the discussion, quite naturally, did not really focus on Frontex but on other issues of migration around the Russian war in Ukraine, so we know that this will be a very tough road to go down and that most likely, maybe not most likely, but the chances are high that it will not get through.

      “This, however, should not be our primary orientation, because in the end it is the orientation of the parliamentary actors and voters and I think what we wanted to do was to embed a topic into its broader field, to bring into the debate the daily resistance that is happening against the migration regime, to shed light on the situation at the EU external borders, to also strengthen anti-racist networks and to create new alliances and to build at least a knowledge ground to create new alliances, and I think that already by doing 50 events, having events in bigger towns but also in smaller villages, and doing collective action days, I think this already activated a lot of people, so I think this is good, also to show that we do intervene in the public debate and that we use these instruments that there are in the ways that we think are useful, and to show the ones in power that we will try different means to go after them in order to counteract this current migration regime.”

      The following questions raised the issue that the initial Frontex Regulation, approved in 2004, was already problematic from a human rights perspective, and how the Ukraine conflict represents both a problem and an opportunity, because the European response revealed that previous narratives were laden with lies regarding the risks posed by refugees.

      Luisa: “I think it’s the problem of just creating conditions that are liable to be abused and then giving these conditions to a law enforcement actor, it’s quite obviously a recipe for disaster and it seems we haven’t learned anything from the past years. Now, we are having these conversations about Frontex accountability and what went wrong in terms of how do we find ourselves seeing all these pushback allegations and no one knew anything and nobody did anything, when Frontex theoretically already has mechanisms in place to deal with this sort of situations, and yet none of them actively prevented violence like this. Of course, when you build the control mechanisms within the actor that is supposed to be controlled, then it’s over. Self-control is not a thing that you want to put your bet on, especially when working on such a sensitive issue like the lives of people already in a vulnerable situation. But there is just no learning from this, and we see the same cycles of policy just being repeated, but then you also see the level of danger escalating and it’s just a very dangerous recipe.”

      Lorenz: “Yes. We wrote a text on our blog about it [the welcome given to Ukranian refugees] on our webpage and one of our spokespersons, Malik, who is also part of AlarmPhone and originally comes from Syria, who crossed into Europe in 2015 with the March of Hope. He, I think, formulated it in a very smart and very sensitive way where he said that yes, of course, it hurts, these double standards hurt because they are nothing but racist… and when a minister in Switzerland says that they treat Ukrainians with another security standard because they still need to uphold security standards for people from Syria and Afghanistan due to terrorist threats, then it’s obviously something that makes you think of everybody who had to endure the journey and the violence linked to it some years ago, and at the same time he said, but, what this crisis shows, is that the border regime is only based on political decisions, nothing of the arguments that have been given to us in the last years are true, not that there is not enough money, not that it is needed because we cannot handle an influx of people, all of that are just lies and we now have the possibility to demand the solidarity that the people from Ukraine rightfully receive for everybody.

      “This, from my point of view, has to be the position. Then, I think, regarding Frontex, that you can start playing around with their role, saying ‘ok, you [will] have in 2027 10,000 border guards and €1.2 billion as a budget, with this invested in a humanitarian sense, a lot could be done, you could not talk of any kind of problems anymore.’ As the Defund Frontex campaign showed, you could finance a whole fleet in the Mediterranean with that money, or with a third of that money. So, I think it’s important from which direction you look at this. I found that what he [Malik] says was quite interesting because he did not lose himself in an argument of frustration, but he tried to turn it around and say, it’s time to demand what we demand ever since.”

      We then turned to the systemic problem of Frontex’s analytical and advisory roles, and about whether the campaign for a Swiss referendum can be considered a success, regardless of its outcome, due to the way it has shed light on the problematic structural aspects of Frontex.

      Luisa: “I think there is one specific area of concern for me regarding Frontex’s analytical capabilities and how this is instrumentalised, because of the way in which Frontex is constructed. I find this interesting because it works so efficiently for them. You have in one actor a triple role that is just cyclical: so, you have an actor that has an analysis that we don’t really know exactly how this happens, so we don’t really understand what are their sources and how they do these metrics, what sort of factors they take into account, but anyways they have an analysis of the situation at the European borders and a diagnosis. So this is one of the roles. They have another role, which is that they are also in charge of prescribing their solution, which, of course, because they are who they are, is always going to be ‘we need more border control’. We have seen this prescribed solution being exactly the same at very different moments in time at the EU level, we see this way before 2015, we see this in 2016 in the middle of what was labelled as the refugee crisis, we see this also at a moment when arrivals were dropping drastically and we see it again now as well, at a moment when we have a war at our borders and great numbers of arrivals because of this dramatic situation.

      “So it’s always the same recipe, whatever the analysis is, but this is their role as well. And then of course they have another third role, which is, at the end of the day, as the recipients of the benefits that the solutions that are proposing will carry, which means, of course, that if you need more border control, then you need a stronger Frontex. Hence, after all of these regulatory changes for greater powers, greater budget, this is how you basically have an agency that was born with a €5m budget and a tiny staff, and in a matter of a decade it’s skyrocketing its budget, its power, its staff, the ability to get its own equipment, it’s building its own autonomy and it is just this vicious circle where you have the analytical, the prescription and the beneficiary working all the time in such a non-contested way, because you see the media reproducing their analysis, you see policymakers reproducing the solutions that they are prescribing and everyone cheers. Frontex is just working for its own self-benefit, building itself up, and that, to me, is of great concern, because even if you think of it in democratic terms, we would never have this at any other point in what you would call theoretical policymaking, this is not independent analysis, this is not an independent prescription of solutions, and it is a big conflict of interests that has the effects we are seeing now.

      “This, to me, is a great source of concern and I think it is something that we need to have a big chat about, because it is not only about what Frontex actually does on the ground, which is very visible and very tangible because it’s so raw, like pushbacks or someone dying in a case of non-assistance at sea, for example. But it’s actually more about how Frontex builds itself up, and the more it does so, the more difficult it will then become to hold it to account.”

      Lorenz: “From my point of view, [the campaign for a referendum can] definitely [be considered a success]. I’m an overly positive person so I think there may be other people within the committee who have different opinions. It’s also a fact that it cost a lot of resources especially if you are a small group, and it also demands a lot of discussions when a committee is so newly put together. I think when looking back or when looking at the moment, at this stage where we are now until mid-May, there will be 40+ events, there will be bus tours into small cities and into market places, there will be big events in the city and there will be a huge appearance on the 1st of May. So I do think that there were many connections points, for example, with the climate movement that took a very strong position against Frontex and also to link the militarisation of the border regime on the one hand to the causes of migration, but also to the destruction of nature due to the militarisation of the physical border regime, and also feminist positions on the patriarchal logic of militarisation, so I think this has all had very good and needed effects, that from my point of view are very valuable.

      “So, yes, of course, I think that regardless of the result there are positive outcomes, not least because it also, again, shows the very blind spots of this seemingly inclusive democracy where still one third of all people are excluded from it due to a racist migration and asylum system. So, I think the ones who are affected, they are on the one hand excluded from the right to vote but also they are often also excluded from the debate, because who is debating in public, especially in the places with a lot of reach? It will not be the people affected by the migration regime. So, I think that there were and are discussions going on that are needed and I think that the referendum is a very good instrument to use from time to time – not always and not too much – to intervene or to make a stand.”

      Finally, we enquired about the supposed neutrality of Frontex as a potential problem, and about how the Frontex referendum fits within the wider mobilisation across Europe.

      Luisa: “You also see this dynamic play into many other aspects of what Frontex does, for example in the research and innovation part of it, they have acquired the capability of advising where European research funds need to be invested. That is extremely interesting but it’s also very dangerous because, once again, they have a self-serving interest in what needs to be investigated and they will not advise the European Commission to invest in technologies to prevent the loss of life at sea or they will not encourage for example the European Commission to invest in studies around better visa granting systems and how we can make that more efficient to create safe routes for arrival. They will ask the European Commission to invest in facial recognition technology that they can then purchase and use for greater surveillance. So, it’s the fact that we have independent advice from someone that is everything but independent and extremely self-serving, which is very concerning, for sure.”

      Lorenz: “I think there are links at many levels. I think, for us, from the beginning, it was very important to embed the referendum within a broader network of resistance against the border regime. This, on the one hand, obviously means the self-organised daily resistance by people on the move against border regimes, the ones who do protests or ignore the border regime by continuing to cross. It is also meant as a sign [of solidarity] towards people on the move. This is also something that Malik said, when he was in 2015 on the road and they knew that there is a strong resistance movement within the cities, this gave them strength and motivation. This, for sure, is one side of it.

      “Then, of course, it [the referendum campaign] also stands in solidarity with all the work on the topic that has been done before. The demands are very much inspired from international networks like Watch the Med/AlarmPhone and others. Also, the knowledge that we use that we were able to build up on was very strongly also linked to networks like Abolish Frontex! and I think also many people involved are linked in one way or another to either local self-organised groups or networks that organise against the migration system or the camp systems, or are part of transnational networks or structures that to try to organise against the deterrence regime.

      “So, for sure this is very interconnected and for us it was very important to do that and not to behave as if we had produced this from scratch but that we obviously build upon very diverse and developing networks and practices of resistance that exist along all migration routes, I think, and this we tried to include somehow in the communication, obviously, and this was also a challenge because of course on the one hand we need to address the Swiss public with this fact, as you said, that millions per year are spent for this brutal and deadly regime for an army in its war against migration and on the other hand we also wanted to bring the realities on the external borders to the Swiss public, so it was always an act of balance on what to focus and which arguments to follow up on. I think this is how in the end we came to where we now are.”

      A last question for Lorenz was how the referendum can contribute to attempts to oppose problematic practices by member states, such as pushbacks and violence, often supported by the Commission and Frontex.

      Lorenz: “I find it difficult to say. What I hope, what we do is to make visible who is responsible for this. This is still one of the main goals, I think that one of the strengths of Frontex is that it seems a faraway agency that is hardly graspable and that it also has by its monitoring and reporting mechanism system a corrector. It was built not to be controlled, which makes it very easy to organise around Frontex this kind of horrible regime, while everybody, maybe, in a personal exchange would say ‘yes, this is a horrible regime, but we don’t have anything to do with it’.

      “So what we wanted to do (and still want to do) is to make this connection clear, and to make it very clear that there is this a responsibility in society, in parliamentary politics and obviously also in the private sector in all of that, and so, to bring this responsibility to where it belongs, and to confront people with that and to maybe make people feel uncomfortable, because in that way maybe they start to realise that they put this system in practice, which is completely inhuman and based on a systematisation of violence.

      “I think it is like many other strategies to counteract the migration regime, I think this is an additional one, and one that we could use to put effective pressure on the ones in power and to put them in a position where they have to talk in public about what is happening, and I think this is something that is not necessarily comfortable and that we definitely should use if we can.

      “Within that, media also have to report about it to a certain degree, which also means that at least some of them start to dig deeper, which also brings out the needed points and also the direct involvement, for example, that Switzerland can have. At the moment still there is a loud demand out there that Switzerland needs to make public the roles of their representatives on the executive board had on the matter that was examined by the OLAF anti-corruption agency, and obviously they do not do that, so you can also point to the channel of problems that you have with the security and surveillance institutions of the state that are highly intransparent even though they are involved in the most fundamental areas of human rights. So also at that level of demands it is an important and excellent opportunity.”

      https://www.statewatch.org/news/2022/april/interviews-transnational-action-in-support-of-upcoming-referendum-on-swi

    • #Référendum sur Frontex : la perspective des droits humains

      Le 15 mai, les citoyen·ne·s suisses voteront sur la reprise du règlement de l’UE sur le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. Le nouveau règlement de l’UE a été approuvé par le Parlement à travers un arrêté fédéral et vise au développement et à l’extension de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex. Par cette adoption, la Suisse augmenterait fortement ses contributions financières et en personnel à l’agence européenne de surveillance des frontières.

      Frontex fait l’objet de vives critiques depuis des années, car l’agence a participé à plusieurs reprises à des refoulements illégaux et à des violations des droits humains, notamment par des autorités nationales de protection des frontières. Un référendum a donc été lancé contre le projet de loi reprenant le nouveau règlement de l’UE par le comité « No Frontex Referendum », sur l’initiative de l’organisation Migrant Solidarity Network.
      De quoi s’agit-il ?

      Le règlement de l’UE 2019/1896 relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes remplace les règlements de l’UE 1052/2013 et 2016/1624, et renforce du même coup Frontex en tant qu’autorité européenne de surveillance des frontières. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne expliquent que ces efforts sont motivés par les lacunes existantes dans le contrôle des frontières extérieures de l’espace Schengen. Selon eux, le cadre de l’Union dans les domaines du contrôle aux frontières extérieures, du retour, de la lutte contre la criminalité transfrontalière et de l’asile doit encore être amélioré.

      La réforme de Frontex comprend l’attribution d’un mandat plus important, la constitution d’une réserve permanente de 10 000 spécialistes d’ici 2027, l’engagement de 40 conseiller·ière·s en matière de droits fondamentaux pour soutenir l’office des droits fondamentaux, l’acquisition de navires, d’aéronefs et de véhicules ainsi que la promotion du système européen de surveillance des frontières EUROSUR, qui doit surveiller et empêcher la migration irrégulière à l’aide de moyens techniques.

      La réforme de l’agence européenne de surveillance des frontières entraîne une augmentation du budget et donc proportionnellement de la contribution de la Suisse, ce qu’elle fournit depuis 2011 à Frontex sur les plans financier et en personnel. En reprenant le nouveau règlement de l’UE, les 6 postes à plein temps actuellement mis à contribution par la Suisse augmenteraient progressivement pendant 5 ans pour atteindre un maximum de 40 postes à plein temps. La contribution financière passerait de 24 millions de francs en 2021 à un montant estimé à 61 millions de francs en 2027.
      Des violations des droits humains par Frontex

      L’agence européenne pour la gestion des frontières Frontex est impliquée depuis de nombreuses années dans des violations des droits humains aux frontières extérieures de l’UE. Ainsi, Amnesty International a documenté que Frontex collabore avec les garde-côtes libyen·ne·s, ce qui permet d’intercepter les personnes qui fuient en Méditerranée et de les ramener sous la contrainte dans des centres de détention libyens. De plus, l’agence européenne aide les autorités croates à la frontière extérieure de l’UE à repérer les personnes qui tentent de franchir la frontière de manière irrégulière. Des investigations ont également révélé que Frontex participe à des refoulements (« push-backs ») illégaux en Grèce. Selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, ces pratiques entrent « en contradiction flagrante avec le droit européen et les obligations de droit international public ». Selon le principe de non-refoulement du droit international public, les personnes ne peuvent pas être expulsées si elles risquent d’être soumises à la torture ou à des traitements inhumains ou toute autre forme de violation sévère des droits humains.

      Afin de déterminer si elles ont besoin d’une protection, les personnes concernées doivent avoir accès à une procédure d’asile équitable et conforme à l’État de droit. Or, c’est précisément ce « droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays pour échapper à la persécution », ancré dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (art. 14, par. 1 DUDH) qui est refusé à de nombreuses personnes par l’approche privilégiée par Frontex, à savoir repousser les personnes hors des frontières extérieures de l’UE. Selon la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, il est urgent de mettre un terme aux refoulements aux frontières de l’Europe. Dans une recommandation, elle appelle les gouvernements à augmenter la transparence et la responsabilité, notamment en renforçant les mécanismes qui permettent d’exercer un contrôle indépendant des opérations de surveillance des frontières, et enjoint les parlementaires à se mobiliser pour empêcher l’adoption de propositions législatives qui autoriseraient les refoulements ainsi que pour abolir toutes les dispositions en ce sens qui seraient déjà en vigueur

      L’efficacité du « système de responsabilité », censé tenir compte du bilan préoccupant de Frontex en matière de droits humains, doit également être remise en question. Depuis 2011, Frontex a mis en place un système de signalement, des observateur·trice·s pour les retours forcés, des responsables des droits fondamentaux, un forum de consultation, un mécanisme de plaintes individuelles (en 2016) et un·e observateur·trice des droits fondamentaux (en 2019). Ces mécanismes ne sont en réalité que de la poudre aux yeux : en 2020, lorsque des député·e·s européen·ne·s se sont inquiété·e·s des tirs et des décès, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué qu’aucun incident grave n’avait été signalé, acceptant les justifications des autorités grecques. L’absence d’infractions signalées a également été utilisée par le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, pour justifier le rejet des recommandations du Commissariat aux droits fondamentaux et des gouvernements nationaux pour nier leurs pratiques illégales.

      Enfin, Frontex n’intervient pas seulement aux frontières extérieures de l’UE, mais est également responsable de la planification et de l’exécution des renvois dans l’ensemble de l’espace Schengen. De nombreux rapports témoignent de la violence et des violations des droits humains dont a fait preuve l’agence lors de ces renvois. Frontex exerce en outre une pression sur les pays non-membres de l’UE pour qu’ils réadmettent les réfugié·e·s expulsé·e·s. Au total, Frontex travaille avec plus de 20 pays en dehors de l’UE et poursuit l’externalisation de la gestion des réfugiées et de l’immigration de l’UE.
      Des garanties insuffisantes dans le projet de loi

      La Suisse a une part de responsabilité dans le droit européen en matière de migration et d’asile et dans le respect des droits humains en Europe, et doit ainsi revoir sa participation automatique à Frontex. Avec le projet de loi soumis au vote le 15 mai 2022, les moyens investis par la Suisse dans l’agence sont disproportionnés par rapport aux ressources mises à disposition pour les mécanismes de protection. C’est précisément pour cette raison que le projet de loi Frontex devrait être accompagné de mesures compensatoires lors de la procédure parlementaire. La Commission de la politique de sécurité du Conseil des États a reconnu en mai 2021 que la reprise des développements de Frontex nécessitait d’importantes mesures compensatoires « dans l’esprit de la tradition humanitaire de la Suisse », et a donc demandé une extension du contigent de réinstallation, afin de permettre à davantage de personnes fuyant des régions en crise de venir demander l’asile en Suisse. Cette demande avait déjà été formulée par l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés lors de la procédure de consultation. La commission a également proposé de renforcer les voies de recours des requérant·e·s d’asile par le biais d’un mécanisme de traitement des plaintes et la possibilité de recourir à un conseil juridique. Les Chambres fédérales ayant rejeté ces mesures, la loi soumise au vote ne prévoit aucune mesure compensatoire humanitaire importante. Si le référendum est accepté et le projet de loi rejeté, ce dernier pourrait être à nouveau débattu au Parlement ; en ce sens, le référendum offre à la Suisse une chance de trouver des compensations humanitaires à la politique migratoire européenne menaçant les droits humains.

      Les appels pour réformer Frontex ne viennent pas seulement de Suisse. Pour dénoncer ces pratiques contraires aux droits humains, le Parlement européen a demandé le gel d’environ 12% du budget de l’agence de surveillance des frontières en octobre 2021. Fin mars 2022, la commission du contrôle budgétaire de l’UE a décidé de prolonger cette décision, Frontex ne remplissant toujours pas les conditions pour une décharge du budget. Ses membres se sont appuyé·e·s sur les constatations de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), qui a fait état de harcèlement, de refoulements illégaux et d’autres mauvaises conduites de Frontex. La commission de l’UE demande que les violations de l’État de droit par Frontex soient traitées immédiatement. Un rejet par le peuple suisse du projet en discussion pourrait renforcer ces voix au Parlement européen et ainsi mettre la pression sur l’UE, les États Schengen et sur l’agence Frontex elle-même pour enfin engager les réformes nécessaires et mettre fin aux violations des droits humains commises dans le cadre de cette politique sécuritaire.
      Quels sont les risques ?

      Si elle n’adopte pas le règlement de l’UE sur le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, la Suisse pourrait être exclue des accords d’association à Schengen et Dublin. Ceci est possible sur le plan contractuel, car l’accord d’association à Schengen (AAS) oblige en principe la Suisse à reprendre les développements de l’acquis de Schengen, et donc également du règlement UE 2019/1896, dans un délai de deux ans. Si la Suisse ne reprend pas l’acte ou ne le fait pas dans le délai prévu, l’accord cesse automatiquement d’être applicable après six mois (art. 7, al. 4, let. a et c, AAS). Un comité mixte, composé de représentant·e·s du gouvernement suisse, du Conseil de l’Union européenne et de la Commission européenne, dispose alors de 90 jours pour trouver une solution commune. S’il n’y parvient pas ou ne respecte pas le délai prévu, l’accord Schengen devient automatiquement caduc après trois mois (art. 7, al. 4, AAS). En raison de la petite « clause guillotine », l’accord d’association à Dublin serait alors également dissous, selon Sarah Progin-Theuerkauf, professeure de droit européen et de droit des migrations à l’Université de Fribourg.

      Rainer J. Schweizer, professeur de droit public, de droit européen et de droit international public à l’Université de Saint-Gall, rappelle quant à lui que la Suisse a repris depuis 2008 environ 370 actes juridiques de l’UE dans le cadre de Schengen et de Dublin, et que l’interdépendance de nombreuses institutions telles que la police, la justice, les autorités douanières et fiscales ne permet pas d’exclure automatiquement la Suisse des accords d’association à Schengen et Dublin par la « clause guillotine ». Un accord global de sortie sur le modèle de l’accord de sortie du Brexit serait en effet nécessaire ; aussi, c’est le moment de discuter des améliorations possibles dans le cadre de l’engagement de la Suisse auprès de Frontex.

      Une certaine marge de manœuvre existe en pratique : jusqu’à présent, l’UE a toujours attendu la votation lorsque des référendums ont été lancés contre les développements de Schengen, notamment lors de la transposition de la directive européenne sur les armes dans la législation suisse sur les armes ou encore de l’introduction des passeports biométriques. Comme la mise en œuvre de ces évolutions législatives était jusqu’à présent toujours prévisible, l’UE a renoncé à des sanctions. Le délai de deux ans est déjà dépassé dans le cadre du développement actuel de l’acquis de Schengen, comme il a été notifié à la Suisse le 15 novembre 2019, ce qui signifie que le délai de reprise a déjà expiré le 15 novembre 2021. En cas d’acceptation du référendum, il est donc tout à fait possible que l’UE accorde à la Suisse un certain laps de temps pour adapter le projet de loi et mettre en œuvre le règlement européen sur Frontex avec un peu de retard. Le 15 mai 2022, le peuple suisse se prononcera en effet sur la mise en œuvre nationale du règlement de l’UE, et non sur l’accord de Schengen ou l’accord d’association à Dublin en soi. Il faut toutefois que la Suisse communique rapidement la suite de la procédure à l’UE.
      Le point de vue des droits humains

      Alors que les contrôles aux frontières ont été abolis entre les États membres de l’UE, Dublin et de l’espace Schengen et que la libre circulation des personnes prévaut, l’immigration en provenance de l’extérieur de ces frontières est abordée comme un problème de sécurité et exclusivement sous l’aspect de la migration et de l’immigration illégales. Cette politique de repli sécuritaire, incarnée et déployée par Frontex, se fait au détriment des droits humains et favorise les discours racistes. Aussi, la Suisse ne doit pas soutenir ou même encourager ce système sans se poser de questions.

      Un retrait de la Suisse des accords d’association à Schengen/Dublin peut être considéré comme contre-productif dans la mesure où elle perdrait également son influence sur la politique européenne des réfugié·e·s et sur l’orientation de Frontex. Il ne faut toutefois pas oublier qu’elle participe elle-même à la politique d’asile critiquable de l’Europe sur la base de l’accord d’association à Dublin. La Suisse expulse régulièrement des personnes vers des États où elles risquent de subir de graves atteintes à leurs droits humains sur la base du règlement Dublin III notamment, et a déjà été critiquée à plusieurs reprises par les organes de traités de l’ONU.

      Si le référendum est accepté, la Suisse pourrait déclencher un débat sur la scène internationale et introduire des demandes plus exigeantes vis à vis de Frontex. L’agence européenne de surveillance des frontières doit à la fois assurer une plus grande sécurité pour les personnes en quête de protection, se positionner clairement contre les refoulements illégaux et mettre en place un système de responsabilité permettant de surveiller et de signaler les violations des droits fondamentaux et en garantissant l’indépendance et l’effectivité du mécanisme de plaintes individuelles.

      Compte tenu des violations des droits humains aux frontières extérieures de l’UE dont Frontex assume une part de responsabilité et vu l’insécurité alarmante planant sur les personnes en quête de protection, la reprise du nouveau règlement de l’UE sans mesure de compensation humanitaires au niveau national est inacceptable du point de vue des droits humains. Le « pays des droits humains » qu’est la Suisse a le devoir de contrebalancer la politique migratoire européenne restrictive en augmentant notamment le contingent de réinstallation, en facilitant le regroupement familial, en réintroduisant l’asile dans les ambassades ou en accueillant davantage de personnes en fuite ; accepter le référendum, et ainsi refuser le projet de loi actuel, représente une occasion pour amorcer ce changement.

      https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/prises-de-position/referendum-frontex-prise-position

    • #Frontex : #mensonge politique, effet boomerang, révolution

      Voir plus loin. Voilà ce que propose #Marie-Claire_Caloz-Tschopp dans un essai qu’elle met à disposition sur son site desexil.com (https://desexil.com/frontex) et qui propose de relire des philosophes politiques pour penser l’après votation sur la loi Frontex. « L’écho que rencontre une action de minoritaires courageux suffit à montrer que s’interroger sur Frontex implique, dans la suite de la votation suisse du 15 mai 2022, de reprendre l’initiative sur l’Europe en luttant pour une #hospitalité_politique constituante pour l’Europe et la planète. » Elle souligne au passage combien le système de #démocratie_semi-directe est mal connu des populations européennes. La « mise en garde » de la commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson interviewée le 7 mai dans les journaux de Tamedia sur la votation faussement présentée comme un « pour ou contre Schengen » vient une fois de plus le confirmer (voir notre vrai/faux : https://asile.ch/2022/05/03/no-frontex-7-arguments-phares-decryptes)

      https://asile.ch/2022/05/09/desexil-frontex-mensonge-politique-effet-boomerang-revolution

      #votation #Suisse #démocratie_directe

    • Oui à une Europe des droits humains

      Un front composé de dix organisations de défense des droits humains et des migrant·es, d’une trentaine de parlementaires fédéraux et cantonaux, de personnalités du monde académique et de professionnel·les et militant·es du domaine de la migration appelle à refuser l’augmentation du financement de Frontex.

      Frontex est l’agence de garde-frontières et de garde-côtes de l’Union européenne. Elle a été fondée en 2005. Depuis lors, son budget a augmenté de 7000 %, passant de 6 millions à 11 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Le 15 mai prochain, la population suisse doit décider s’il est nécessaire d’augmenter le financement suisse à Frontex de quelque 24 à 61 millions de francs.

      Le Conseil fédéral, les milieux économiques et une partie de la presse à grand tirage tentent d’accréditer la thèse selon laquelle la Suisse serait exclue de l’accord d’association à l’espace Schengen en cas de non le 15 mai prochain. Or, loin d’entraîner une telle conséquence, un rejet permettrait simplement au Parlement suisse de reprendre la main sur ce dossier afin de proposer une loi plus respectueuse des droits humains. En effet, la Suisse peut tout à fait assortir la participation suisse à cette agence de conditions. Et ce d’autant plus que les revendications des référendaires sont largement partagées par les parlementaires européens, tous bords confondus. Par ailleurs, aucun gouvernant européen ne menace aujourd’hui la Suisse de telles conséquences parce que l’Union européenne n’a pas intérêt à voir la Suisse, au cœur du continent, sortir de Schengen qui est, rappelons-le, un outil de coopération sécuritaire réciproque.

      Non, la question que posent les référendaires est très simple. Il s’agit de décider si l’agence Frontex, telle qu’elle fonctionne encore aujourd’hui, est compatible avec notre obligation d’offrir une politique d’asile digne et humaine aux personnes fuyant la persécution.

      La réponse, pour nous, est clairement non. Au lieu de protéger les demandeurs d’asile à leur arrivée et de les aiguiller dans les filières prévues à cet effet, Frontex participe directement ou indirectement à des renvois illégaux et à des atteintes aux droits humains en contradiction avec nos valeurs humanistes et le droit international.

      La violation par cette agence des droits fondamentaux des migrants en Grèce a été par exemple largement dénoncée par les ONG. Il en va de même des opérations de renvoi de migrants par la Hongrie, en dépit d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui les juge incompatibles avec le droit européen. Beaucoup d’opérations connues sous le nom de « prévention au départ » sont en fait des refoulements illégaux vers des pays comme la Libye accusés de traite, tortures et emprisonnements arbitraires.

      Les témoignages et rapports faisant état de pratiques totalement inadaptées, de violences ainsi que de traitements illégaux et dégradants infligés aux migrants, se multiplient.

      L’Office européen de lutte antifraude a mis en évidence des actes de harcèlement, de mauvaise conduite ainsi que la lenteur de recrutement des officiers de protection pourtant tellement indispensables. Le parlement européen, comme les référendaires en Suisse, est très préoccupé par cette situation. C’est pourquoi, il pris la décision de geler 12% du budget de l’institution.

      La situation est tellement chaotique au sein de cette agence que le directeur exécutif de l’agence, Fabrice Leggeri, a fini par donner sa démission, au grand soulagement des responsables européens. Car outre les pratiques illégales, le fonctionnement de cette agence ne répond plus depuis longtemps aux règles minimales de bonne gouvernance.

      Voter NON à l’augmentation de la participation suisse à Frontex ce n’est pas s’exclure de l’Union européenne mais au contraire participer activement au débat européen sur la façon dont nous entendons accompagner les flux migratoires.

      Nous estimons que le droit pour une personne persécutée de déposer une demande d’asile dans nos pays doit être pleinement garanti. Construire une forteresse autour de l’Europe sans assurer de filière officielle de dépôt de demande d’asile, par exemple au travers notre réseau d’ambassades, n’est pas acceptable et met en péril nos valeurs ainsi que le droit international.

      La mission prioritaire de Frontex est de protéger les frontières du continent contre le trafic et le crime, y compris en col blanc. Sa mission ne doit pas être de bloquer l’arrivée de demandeurs d’asile en mettant la vie de personnes cherchant refuge en danger.

      Nous demandons que Frontex se conforme, dans son fonctionnement, au principe selon lequel tout individu cherchant protection puisse soumettre une demande d’asile sur notre sol.

      Il en va de nos valeurs en tant que démocraties, respectueuses des droits fondamentaux et de l’Etat de droit. Il en va aussi de notre cohérence face au droit international qui doit être défendu autant en Ukraine qu’en Suisse.

      Votons massivement non à l’augmentation du financement de Frontex !

      Signataires :

      Frontex Referendum, Solinetz, Droitsfondamentaux.ch, Forum civique, Emmanuel Deonna (Député, GE, PS), Nicolas Walder (Conseiller national, GE,Verts), Christian Dandrès (Conseiller national, Genève, PS), Gabriel Barta (Membre de la Commission Migration et Genève internationale, Ge, PS), Tobia Schnebli (Président du Parti du travail, Genève), Kaya Pawlowska (Chargée de projet, PS Suisse), Jean Ziegler (ancien conseiller national, Genève), Samson Yemane (Conseiller communal, Lausanne, PS), Philippe Borgeaud (Professeur honoraire, Université de Genève), Florio Togni (Président, Stop Exclusion, GE), Carol Scheller (Membre du Comité unitaire No Frontex, GE), Maryelle Budry (Conseillère municipale, Ensemble à Gauche, GE), Alexis Patino, (Groupe Migration UNIA Genève), Aude Martenot (Députée, GE, Ensemble à Gauche,), Pierre Eckert (Député, GE, Les Verts), Marie-Claire Calloz-Tschopp (Collège internationale de Philosophie, Genève, desexil.com), Droit de Rester Neuchâtel, Ada Marra, (Conseillère nationale, VD, PS), Stéfanie Prezioso, (Conseillère nationale, GE, Ensemble à Gauche), Ilias Panchard (Conseiller communal, Lausanne, Les Verts), Graziella de Coulon (Collectif Droit de Rester, Lausanne), Yan Giroud (Co-président de la section vaudoise de la Ligue suisse des droits de l’homme), Cathy Day (Présidente de la section genevoise de la Ligue suisse des droits de l’homme), Marc Morel (Membre du comité, Ligue suisse des droits de l’homme), Delphine Klopfenstein-Broggini (Conseillère nationale, GE, Les Verts), José Lilo (Auteur, acteur & metteur en scène), Brigitte Berthouzoz (Membre du comité, Ligue suisse des droits de l’homme, Genève), Thomas Bruchez (Vice-président de la Jeunesse socialiste suisse), Marianne Ebel (Présidente, Marche mondiale des femmes, Suisse), Mireille Senn (militante syndicale et des droits humains), Alexandre Winter (Pasteur de l’église protestante de Genève), Jérôme Richer (auteur et metteur en scène), Ricardo Espinosa (Directeur IAHRA, Genève), Anna Gabriel Sabate (Secrétaire régionale UNIA Genève), Helena Verissimo de Freitas (Secrétaire régionale adjointe UNIA Genève), Sophie Guignard (Secrétaire générale de Solidarités sans frontières), Nicolas Morel (militant PS, Lausanne), Sophie Malka (Comité de Vivre Ensemble), Apyio Amolo Brandle (Conseillère communale, Schlieren, PS), Giada de Coulon, (Comptoir des médias, Vivre Ensemble), Carine Carvalho Arruda (Députée au Grand Conseil vaudois), Raphaël Mahaim (Conseiller national, Vaud, Les Vert·e·s), Carlo Sommaruga (Conseiller aux Etats (GE, PS), Lisa Mazzone (Conseillère aux Etats, GE, Les Verts), Isabelle Paquier-Eichenberger, (Conseillère nationale, GE, Les Vert·e·s), Sibel Arslan (Conseillère nationale, Bâle, les Vert.e.s), Marionna Schlatter (Conseillère nationale, ZH, Les Verts), Denis de la Reussille (Conseiller national, NE, Parti ouvrier Populaire/Parti du Travail), Laurence Fehlmann Rielle (Conseillère nationale, GE, PS), Jean-Charles Rielle (Député au Grand Conseil, GE, PS), Samuel Bendahan (Conseiller national, VD, PS), Sophie Michaud Gigon (Conseillère nationale, VD, PS), Valerie Piller-Carrard (Conseillère nationale, Fribourg, PS), Baptiste Hurni (Conseiller national, NE, Les Verts), Christophe Clivaz (Conseiller national, VS, Les Verts), Samira Marti (Conseillère nationale, Bâle, SP), Katharina Prelicz-Huber (Conseillère nationale, ZH, Les Verts), Kurt Egger (Conseiller national, Turgovie, Les Verts), Florence Brenzikoger, (Conseillère nationale, Bâle, Les Verts), Michael Töngi, (Conseiller national, LU, Les Verts,), Katharina Prelicz-Huber (Conseillère nationale, ZH, Les Verts), Les Verte.s Section Jura, Christian Huber (Président des Verts de la ville et de la région de Saint-Gall), Nina Vladović, (Président de la Commission de la Migration Syndicat SSP), Brigitte Crottaz (Conseillère nationale, VD, PS), Balthasar Glaettli (Conseiller national, ZH, Les Verts), Élisabeth Baume-Schneider, (Conseillère aux Etats (PS, Jura), Felix Wettstein (Conseiller national, Soleure, Les Verts), Pierre-Alain Fridez (Conseiller national, Jura, PS), Charles Heller (Chercheur à l’Institut des hautes études internationales et du développement, Genève), Danièle Warynski (Maître d’Enseignement, Haute école de travail social, Genève), Jeunesse socialiste genevoise, Solikarte Kollektiv, Rachel Klein, Ronja Jansen (Présidente, Jeunesse socialiste suisse), Jean-Marie Mellana (Comité PS Ville de Genève), Wahba Ghaly (Conseiller municipal, PS, Vernier), Oriana Bruecker (Conseillère municipale, PS, GE), Diego Cabeza (Président du SIT), Davide de Filippo (co-secrétaire général du SIT et président de la CGAS), Jean-Luc Ferrière (co-secrétaire général du SIT), Umberto Bandiera (syndicaliste SIT et responsable de la commission de solidarité internationale de la CGAS).

      https://lecourrier.ch/2022/05/09/oui-a-une-europe-des-droits-humains/?msclkid=b51beebfd06d11eca1e2d8ca091db432

    • No Frontex | Droits fondamentaux : le Conseil fédéral devra rendre des comptes

      En faisant croire à la population que la votation portait sur une acceptation ou un refus de l’Europe de Schengen, le Conseil fédéral a réussi à faire peur à une majorité de la population, y compris parmi des personnes soucieuses du respect des droits fondamentaux et qui n’ont glissé qu’un « oui » « de raison » dans l’urne. Mais le débat sur Frontex n’est pas clos, estime le comité référendaire genevois No Frontex [1]. Le Conseil fédéral a pris un engagement dans cette campagne en affirmant que le « Oui » permettra d’améliorer « de l’intérieur » le respect des droits fondamentaux. Ce faisant, il reconnait la co-responsabilité de la Suisse dans les pratiques de Frontex : la mort de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants aux frontières extérieures de l’Europe, les refoulements illégaux de personnes à protéger, l’absence de contrôle véritablement indépendant du respect des droits humains et l’opacité de la plus grosse agence de l’Union européenne. Les autorités fédérales devront désormais rendre des comptes. L’attention ne faiblira pas.

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      Frontex et violations des droits fondamentaux : le Conseil fédéral devra rendre des comptes

      Comité référendaire genevois NO FRONTEX

      Communiqué de presse – 15.05.2022

      Le comité référendaire genevois No Frontex a pris note avec déception du résultat du vote d’aujourd’hui. Mais il n’est pas surpris. En faisant croire à la population que la votation portait sur une acceptation ou un refus de l’Europe de Schengen, le Conseil fédéral a réussi à faire peur à une majorité de nos concitoyennes et concitoyens, y compris chez des personnes soucieuses du respect des droits fondamentaux et qui n’ont glissé qu’un « oui » dit « pragmatique » ou « de raison » dans l’urne. Mais le débat n’est pas clos.

      Le Conseil fédéral a pris un engagement dans cette campagne en affirmant que le « Oui » permettra d’améliorer « de l’intérieur » le respect des droits fondamentaux par l’agence européenne du corps des garde-côtes et garde-frontières. Ce faisant, il reconnait la coresponsabilité de la Suisse dans les pratiques de Frontex : la mort de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants aux frontières extérieures de l’Europe, les refoulements illégaux de personnes à protéger, l’absence de contrôle véritablement indépendant du respect des droits humains et l’opacité de la plus grosse agence de l’Union européenne ont été mis en lumière.

      Tel est le mérite de la campagne référendaire lancée par un petit collectif de personnes migrantes autour et de citoyen·nes solidaires et engagé·es : avoir fait des agissements de Frontex un débat de politique suisse. Les actes commis aux frontières extérieures de Europe le sont aussi au nom de la Suisse et les autorités fédérales devront désormais rendre des comptes. L’attention ne faiblira pas. L’opposition démocratique non plus.

      Frontex, complice de violences et de morts en mer et sur terre

      Les révélations de ces dernières semaines ont souligné ce que l’on sait depuis longtemps : Frontex ne sauve pas, mais est complice de la violence aux frontières extérieures de l’Europe. Frontex ne dispose pas de navires de sauvetage en mer en Méditerranée, mais observe depuis les airs comment les gens se noient. Dans d’autres cas, les bateaux qui coulent sont signalés aux soi-disant garde-côtes libyens, qui ramènent de force les personnes en fuite en Libye. La structure Frontex ne renforce pas les droits humains, mais considère les personnes migrantes comme un danger et mène une guerre violente à leur encontre. Différentes recherches dans les médias prouvent que Frontex est impliquée dans des pushbacks et les dissimule sciemment. Les plaintes juridiques contre Frontex se multiplient, le Parlement européen a voté contre la décharge du budget de Frontex. Le 29 avril, le chef de Frontex, Fabrice Leggeri, a démissionné.

      Les partisan.es de Frontex continuent de prétendre que l’agence peut être améliorée. C’est faux : les violations systématiques des droits de l’homme continueront en raison de sa mission de fermeture des frontières européennes.

      Cloisonner les frontières c’est renforcer les réseaux criminels et faire le jeu d’Etats autoritaires

      Or, la migration est un fait, pas une menace. Les gens continueront à quitter leurs pays et à chercher refuge et sécurité en Europe. En cloisonnant les frontières, en érigeant des murs, les autorités européennes – et la Suisse, membre de Frontex depuis 2011 – font le jeu d’États autoritaires, renforcent les réseaux criminels de passeurs, alimentent l’industrie de l’armement. Au lieu de protéger des hommes, femmes et enfants, elles les rendent plus vulnérables. Combien de femmes et d’hommes ont été abusé·es sexuellement voire victimes de traite d’êtres humains durant leur parcours de par l’absence de voie légale sûre d’accès à une protection internationale ?

      Cette politique sape les valeurs de démocratie et de respect des droits humains que revendiquent l’Europe et la Suisse. Au lieu de dépenser des millions à faire la guerre aux personnes en exil, l’Europe ferait mieux d’investir dans le sauvetage et une politique d’accueil digne.

      Le référendum No Frontex : indispensable pour dénoncer les violences

      Le comité genevois du référendum contre Frontex tient ici à saluer les activistes et les organisations de base qui se sont formés autour du Migrant Solidarity Network. Ceux-ci ont lancé seuls le référendum et l’ont porté jusqu’au bout. Beaucoup des militant·es concerné·es n’ont mêmes pas le droit de vote. Ils et elles ont montré qu’ils et elles ont leur place dans ce pays et que leur voix doit être écoutée.

      Le comité genevois regrette aussi le refus des grandes organisations nationales telles que l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés et Amnesty suisse de soutenir le référendum. En laissant la liberté de vote, ils ont légitimé les voix des partisan.nes du oui. Alors qu’un non le 15 mai aurait permis de reprendre les débats au Parlement suisse et de renforcer les voix progressistes européennes qui se battent à Bruxelles contre la politique actuelle de fermeture des frontières.

      Le comité genevois, composé de tous les partis de gauche, des syndicats, de la plupart des organisations de défense des droits des personnes migrantes, est fier d’avoir pu soutenir et participer à cette campagne, qui ne s’arrêtera pas le 15 mai !

      https://asile.ch/2022/05/15/84483

    • D’autant plus maintenant : Un double NON le 15 mai, pour tous ceux qui peuvent voter et ceux qui devraient pouvoir voter

      Il est enfin parti. La démission du directeur exécutif de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, Fabrice Leggeri, était attendue depuis longtemps et constitue pourtant une surprise. Car depuis l’annonce des premières accusations contre l’agence à l’automne 2020, Leggeri était collé à son poste, ne montrait aucune conscience du problème ni de l’injustice et pouvait apparemment compter sur le fait que ni les Etats membres de l’UE ni la Commission européenne n’avaient intérêt à affaiblir l’agence en faisant tomber son directeur exécutif. Car l’agence se trouve actuellement dans une phase décisive de sa transformation en la première unité de police européenne en uniforme.

      Cette rupture significative dans le projet européen est également l’objet du référendum suisse sur Frontex le 15 mai 2022. Ce n’est qu’en apparence qu’il s’agit d’augmenter la contribution suisse à l’agence à 61 millions de francs. La véritable question est de savoir si une agence qui échappe déjà à tout contrôle démocratique et qui agit en toute impunité aux frontières de l’Europe doit encore recevoir des compétences et du personnel supplémentaires. La démission de Leggeri a encore renforcé ce point.

      Mais la Commission européenne tente aujourd’hui de présenter la démission du directeur exécutif comme un coup de pouce libérateur et affirme que la responsabilité des multiples scandales est à rechercher uniquement dans la personne du directeur exécutif. C’est bien sûr tout aussi faux que la menace d’une exclusion de Schengen si la Suisse votait contre l’extension des compétences et du budget de l’agence. Mais cela souligne la pression intense avec lequel la Commission veut faire avancer le développement massif de l’agence et empêcher tout débat. C’est aussi pour cette raison qu’elle a constamment soutenu Leggeri au cours des 18 derniers mois, lorsque les médias ont multiplié les révélations d’investigation sur l’agence.

      Mais fin avril 2022, la pression est devenue trop forte. Le conseil d’administration, c’est-à-dire l’organe chargé de superviser et de contrôler l’agence, qui a seul le pouvoir de révoquer le directeur exécutif et au sein duquel les États participants et la Commission sont représentés, disposait depuis des semaines d’un rapport de plus de 200 pages de l’OLAF, l’autorité européenne de lutte contre la corruption. Ce rapport n’a pas été rendu public jusqu’à présent, mais il a été dit à plusieurs reprises qu’il prouvait les manquements de plusieurs personnes à la tête de Frontex. Le rapport s’est surtout penché sur la question de savoir si Frontex était impliquée dans les pushbacks - c’est-à-dire les refoulements illégaux et souvent violents de personnes en quête de protection aux frontières de l’Europe - ou du moins si elle était au courant de cette pratique des unités nationales de protection des frontières, mais qu’elle dissimulait ces connaissances et tolérait et soutenait ainsi implicitement la violence. En outre, le rapport semble également porter sur des accusations de comportement incorrect et de harcèlement au sein de l’agence. D’après ce que l’on sait jusqu’à présent, Leggeri, mais aussi son chef de bureau Thibault de La Haye Jousselin, auraient adopté un style de direction très autoritaire, qui visait à centraliser encore plus le pouvoir et les compétences autour du directeur exécutif et qui laissait peu de place à la contradiction ou à la discussion. La question de savoir si des fonds ont été utilisés de manière abusive est également en suspens. En bref, les reproches donnent l’image d’une agence incontrôlable, qui s’est rendue autonome et qui ne se sent pas non plus liée par le droit européen.

      Combattu dès le début

      Les mouvements européens de lutte contre le racisme et de solidarité avec les migrants, les ONG ainsi que la recherche critique ont regardé Frontex avec méfiance depuis sa création en 2004. En effet, il y a près de vingt ans déjà, il s’est avéré que l’européanisation de la politique migratoire et frontalière par le traité d’Amsterdam (1997), et en particulier la création de l’agence Frontex, a marqué le début d’une évolution problématique pour plusieurs raisons. D’une part, l’agence mettait en réseau des acteurs issus des milieux policiers, militaires et des services de renseignement et, d’autre part, elle les mettait en relation avec des entreprises d’armement qui découvraient le domaine d’activité du contrôle européanisé et technicisé des frontières, qui s’était développé dans les années 2000. Dans le même temps, l’agence est devenue un acteur de plus en plus puissant du contrôle des migrations, mais elle a dépolitisé cette question profondément politique en arguant qu’elle ne s’adressait qu’aux techniques de gestion européenne des frontières. Enfin, l’Agence est également devenue un organe exécutif européen qui n’est encadré ni par les pouvoirs législatif et judiciaire, ni par un régime de contrôle propre. Dès le départ, l’agence a donc constitué un exemple pertinent du déficit démocratique souvent constaté dans l’Union européenne, sous la forme d’un exécutif qui s’autonomise.

      Dès le début, il a toutefois été difficile de relier cette critique assez abstraite à la pratique de l’agence. En effet, par construction, l’Agence restait plutôt en retrait. Le travail quotidien de contrôle et de surveillance des frontières continuait d’être effectué par les institutions de protection des frontières des États membres. Et les opérations supplémentaires de l’Agence à différents endroits aux frontières de l’Europe ont été coordonnées et financées par l’Agence, mais elles ont à nouveau été menées par les États membres.

      Mais le fait d’agir en arrière-plan ne signifie en aucun cas que l’Agence n’a pas exercé d’influence. Le lancement d’Eurosur - le système européen de surveillance des frontières - en 2013 est le résultat d’une étude de faisabilité de l’Agence sur la mise en réseau de différentes technologies de surveillance des frontières, comme les drones ou les satellites. L’influence de l’Agence a été encore plus grave en 2014, lorsque l’Italie a dû mettre fin à l’opération militaro-humanitaire Mare Nostrum en Méditerranée centrale sous la pression de l’Union européenne. L’objectif officiel de l’opération était de mettre fin à la mort des migrants en Méditerranée, ce qui a été temporairement réalisé. Mais au bout d’un an, Mare Nostrum a pris fin et a été remplacée par l’opération Triton de Frontex, qui a de nouveau donné la priorité à la protection des frontières extérieures de l’UE par rapport à la protection des vies humaines. Le nombre de morts en Méditerranée a aussitôt augmenté.

      Frontex, vainqueur de la crise

      De manière surprenante, l’agence a toutefois été absente pendant des mois durant l’été de la migration 2015. Début 2015, Leggeri avait pourtant averti que des centaines de milliers de migrants attendaient en Libye de pouvoir entreprendre la traversée vers l’Italie. Il a ainsi prouvé d’une part que les capacités de prévision de la soi-disant analyse des risques, tant vantées par l’agence, étaient dans le meilleur des cas douteuses, et d’autre part que sa déclaration devait être considérée comme une tentative ciblée d’influence politique et déloyale. Mais par la suite, on n’a plus beaucoup entendu parler de l’agence, ce qui, rétrospectivement, apparaît certainement comme un coup de chance. Un scénario dans lequel l’agence aurait tenté d’empêcher les mouvements migratoires par tous les moyens à sa disposition n’aurait pu conduire qu’à la misère, à la violence et à la mort.

      Pourtant, Frontex a été le principal bénéficiaire de ces mois mouvementés. En décembre 2015, la Commission européenne a proposé une extension massive des compétences de l’agence. Au lieu de sa fonction de coordination, elle devrait désormais diriger la nouvelle construction d’un corps de garde-frontières et de garde-côtes européens et a reçu pour cela son nouveau nom d’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Le nouveau règlement codifiait en outre la manière dont la gestion des frontières (en anglais : border management) devait être effectuée dans l’Union européenne et attribuait à l’Agence les premières fonctions de surveillance. Un deuxième élargissement des compétences, encore plus large, a eu lieu en 2019. Le nouveau règlement n’a pas seulement fusionné Frontex avec Eurosur, dotant ainsi l’agence d’un système technique complet de surveillance des frontières. L’agence a surtout reçu les compétences et le budget nécessaires pour constituer une réserve permanente de 10.000 gardes-frontières européens d’ici 2027.

      On ne soulignera jamais assez l’importance de ce nouveau règlement pour l’intégration européenne. En effet, pour la première fois de son histoire, l’Union européenne se dote d’un organe d’exécution en uniforme, qui devra intervenir quotidiennement aux frontières de l’Europe. L’introduction de ces insignes de l’État, qui font habituellement l’objet de discussions minutieuses au sein du projet européen, s’est pourtant faite sans grand débat, sur la base d’un article plutôt vague du traité de Lisbonne, qui reconnaît à l’UE la compétence de prendre des mesures pour une gestion commune des frontières. On peut douter qu’il s’agisse là d’une autorisation de passer sous silence d’importantes questions constitutionnelles telles que la légitimité démocratique et une séparation des pouvoirs efficace.

      Nouvelles méthodes

      Mais même au-delà de ces grandes questions constitutionnelles, une alliance d’activistes, de chercheurs critiques et de journalistes avait commencé bien avant à documenter le fait que le système européen de contrôle des frontières conduisait à la violence et à la mort.

      En 2008 déjà, une première manifestation a eu lieu devant le siège de l’agence à Varsovie[1] , tandis que le Noborder Camp 2009 sur l’île grecque de Lesbos a provoqué les garde-côtes grecs à faire une démonstration en plein jour dans le port de Mytilène sur la manière dont ils procèdent lors des pushbacks.[2] La protestation et la critique de la politique migratoire européenne, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de l’Europe, ont de plus en plus englobé la critique de Frontex et ont ainsi permis à l’agence de se faire connaître d’un plus large public. Les médias s’intéressent de plus en plus à cette institution inhabituelle de l’Union européenne.

      Les travaux de Forensic Architecture/Forensic Oceanography ont représenté une percée importante, car ils ont pu retracer minutieusement dans certains cas, comme en 2012 dans le cas du Left-To-Die Boot, comment certaines actions et omissions dans le système multi-acteurs du régime frontalier européen ont produit une catastrophe à l’issue fatale.[3] Mais ce travail a surtout permis de plausibiliser la nouvelle possibilité d’exposer la violence de la frontière européenne à la lumière d’un public critique.

      Depuis 2014, le réseau Alarmphone[4] a documenté des cas de refoulement de personnes en quête de protection, d’abord en Méditerranée centrale, puis dans la mer Égée. Le Border Violence Monitoring Network[5] a documenté à son tour des indications et des témoignages de pushbacks violents aux frontières terrestres, par exemple à la frontière terrestre gréco-turque ou aux frontières entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Ce travail de documentation systématique a créé des bases de données alternatives sur les événements aux frontières de l’Europe, qui ont permis de nouvelles approches de recherche.

      Les activités de liberté de l’information de Luisa Izuzquiza et Arne Semsrott (Semsrott et Izuzquiza 2018) se sont avérées être une innovation méthodologique similaire. Ceux-ci avaient commencé à demander de plus en plus de documents à l’agence, en se basant sur la législation européenne sur la liberté d’information. Ainsi, des archives de documents internes à l’Agence ont lentement vu le jour, mais surtout, la connaissance de ces nouvelles méthodes et possibilités s’est répandue.

      De nouveaux résultats issus de la recherche sont venus s’y ajouter. En 2018, la juriste Melanie Fink a pu démontrer que même un contrôle juridique externe des actions de l’agence par des tribunaux nationaux ou européens était de facto impossible (Fink 2018). Toujours en 2018, ma collègue Lena Karamanidou et moi-même avons pu démontrer que la nouvelle agence élargie n’était pas soumise à des obligations de responsabilité et de transparence importantes. Les mécanismes internes de l’agence, censés garantir le respect des droits fondamentaux dans les opérations de l’agence ou permettre un contrôle a posteriori, se sont révélés essentiellement inefficaces et sans conséquence (Karamanidou et Kasparek 2020). Dans mon ethnographie de l’agence, j’ai en outre pu montrer que cette construction d’une agence européenne renvoyait à un art de gouverner européen technocratique, poursuivi de manière ciblée par la Commission depuis les années 2000 (Kasparek 2021).

      Ainsi, à partir de 2017, les indices selon lesquels Frontex favorisait ou soutenait des pratiques nationales de gestion des frontières contraires au droit international des réfugiés, à la Charte européenne des droits fondamentaux et au droit européen se sont multipliés. Il était également clair qu’il existait des obstacles juridiques et administratifs importants pour demander des comptes à l’agence.

      Scandales

      La démission de Leggeri a prouvé que les critiques adressées à l’agence après l’été de la migration étaient justifiées. L’extension massive des compétences et du budget de l’agence en l’absence de contrôle et de surveillance a accéléré une évolution dans laquelle l’agence et en particulier son directeur exécutif semblaient avoir le sentiment d’être intouchables et que la fin - c’est-à-dire l’arrêt de l’immigration vers l’Europe - justifiait tous les moyens - en particulier des pushbacks violents. Cela s’est également manifesté par le fait que l’agence a apparemment commencé à agir en dehors du droit et de la loi dans d’autres activités.

      La création d’un environnement de travail toxique au sein de l’agence, comme décrit ci-dessus, semble être le moindre des reproches. Leggeri a aussi délibérément empêché le recrutement de 40 observateurs des droits fondamentaux, comme l’exigeait le règlement de 2019. Il s’est montré si insolent que même la Commission a perdu patience avec lui, ce qui a donné lieu à un échange de lettres qui vaut le détour.[6] On a également l’impression que la direction de l’Agence a délibérément évincé la responsable du service des droits fondamentaux de l’Agence. Celle-ci avait exigé à plusieurs reprises le retrait de Frontex des opérations au cours desquelles des violations des droits fondamentaux avaient été manifestement commises. Mais Leggeri n’a pas voulu accéder à ces demandes. La directrice a alors été refroidie selon toute apparence, son poste est effectivement resté vacant pendant de nombreux mois et n’a été pourvu qu’à l’automne 2020 par un proche du directeur exécutif.

      Le processus de création de la réserve permanente de l’Agence, c’est-à-dire des 10.000 gardes-frontières jusqu’en 2027, a également été mis à mal de manière fabuleuse.[7] Les candidats ont d’abord été informés qu’ils seraient recrutés, mais le lendemain, ils ont reçu une réponse négative par e-mail. Une fois arrivés à Varsovie, ils ont été parqués dans une caserne de la police des frontières polonaise et oubliés. Et comme on a omis de mettre en place un concept d’hygiène, le coronavirus s’est propagé parmi les nouvelles recrues. L’agence n’a pas non plus mis en place de règles permettant aux membres de la réserve de posséder, de porter et de transporter des armes à feu en transit. De plus, l’agence aurait dépensé des millions pour un logiciel dysfonctionnel sans jamais se retourner contre les fabricants.

      En automne 2020, les premiers rapports des médias,[8] , ont abordé ces événements,[9] mais surtout la question de l’implication de l’agence dans les pushbacks. Il n’est pas clair si ce sont ces rapports qui ont attiré l’attention de l’OLAF, l’autorité anti-corruption. En tout cas, début décembre 2020, l’OLAF a perquisitionné les bureaux de Leggeri et de son chef de bureau, a saisi de nombreux documents, a mis les locaux sous scellés et a interrogé des collaborateurs de l’agence. C’est ainsi qu’a commencé l’enquête de l’OLAF, qui a abouti au rapport de plus de 200 pages qui a finalement entraîné la démission de Leggeri.

      Le chemin a toutefois été long pour y parvenir. Le conseil d’administration de l’agence a rapidement lancé une enquête interne sur les allégations, mais n’a pu ni confirmer ni infirmer certaines d’entre elles. Il semble que l’agence n’ait pas fourni tous les documents nécessaires à son propre conseil d’administration. L’enquête menée par le Frontex Scrutiny Working Group au sein de la commission LIBE du Parlement européen a également abouti à un résultat ambivalent, à savoir que l’implication directe de l’agence dans les pushbacks n’a pas pu être confirmée, mais que l’agence était définitivement au courant des pushbacks et ne faisait rien pour les éviter. En outre, la Médiatrice européenne a mené plusieurs enquêtes.

      Leggeri a affirmé pendant tout ce temps que les accusations étaient injustifiées et a prétendu avec audace qu’il n’y avait pas du tout de pushbacks en mer Egée par exemple. Et ce, alors que même le HCR estime qu’il y a plusieurs centaines de cas par an.[10] Leggeri a refusé toute tentative de clarification et n’a fait des concessions que lorsqu’il ne pouvait plus faire autrement. En avril 2022, l’OLAF a finalement terminé le rapport en question et l’a remis au conseil d’administration de l’agence. Il y est resté plusieurs semaines, jusqu’à ce que d’autres rapports des médias[11] puissent montrer, grâce à une combinaison intelligente de demandes de liberté d’information sur une base de données interne de l’agence et de documentations activistes, que Frontex ne se contente pas de tolérer et d’accepter tacitement les pushbacks en mer Égée, mais qu’elle efface aussi systématiquement ces connaissances de ses propres bases de données. À ce stade, la pression était définitivement trop forte. Le conseil d’administration, qui s’est réuni quelques jours après ces révélations importantes, a décidé d’ouvrir une procédure disciplinaire contre Leggeri. Ce dernier a anticipé cette décision en démissionnant.

      Le droit européen s’applique-t-il aux frontières de l’Europe ?

      A l’occasion de sa démission, Leggeri s’est adressé une dernière fois à ses collaborateurs. Dans une lettre, il se plaint qu’au cours des deux dernières années, un nouveau récit sur l’agence a été établi. Il maintient que le mandat du règlement de 2019 l’a chargé de créer le premier service en uniforme de l’UE afin d’aider les États membres à gérer les frontières. Mais le nouveau récit est que Frontex doit être transformé en une sorte d’agence des droits fondamentaux ("that Frontex’s core mandate should be transformed in practice into a sort of Fundamental Rights Body"), qui doit observer ce que font les États membres à la frontière extérieure de l’UE. Mais cela n’est pas compatible avec lui, raison pour laquelle il a été contraint de démissionner.

      C’est au plus tard ce mépris affiché pour la validité des droits fondamentaux dans l’Union européenne qui a rendu Leggeri inacceptable en tant que directeur exécutif d’une agence européenne. Car il n’est évidemment pas acceptable que le directeur d’une agence européenne considère les droits fondamentaux comme une imposition et refuse de les défendre. Mais sur le fond, Leggeri renvoie effectivement à une tension qui a caractérisé dès le début le régime européen des migrations et des frontières. Avec la création d’une politique frontalière européenne commune et d’une frontière européanisée par les accords de Schengen et surtout par le traité d’Amsterdam (1997), l’UE avait également tenté de se détacher d’un modèle de violence nationale et souveraine à la frontière. La professionnalisation de la gestion des frontières, notamment par le biais de Frontex, l’introduction de méthodes d’analyse des risques prétendument basées sur la connaissance, la codification de la frontière par le Code frontières Schengen, mais surtout la promesse d’une frontière hautement technologique qui serait déjà effective bien au-delà de la ligne frontalière proprement dite grâce à des bases de données en réseau et des technologies de surveillance, constituaient l’offre européenne aux États membres.

      L’été de la migration 2015 a toutefois révélé l’insuffisance d’une telle approche européanisée. Plusieurs États membres, comme la Grèce, la Hongrie et la Pologne, sont revenus à l’ancien mode de gestion souveraine des frontières nationales. Cela impliquait également l’idée que l’État était le seul à pouvoir décider de l’accès au territoire national et à l’imposer par la force si nécessaire. Le lent échec de l’accord UE-Turquie, qui avait mis fin en 2016 à l’été de la migration, la migration de fuite forcée à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, la lente augmentation des franchissements non autorisés de la frontière dans les Balkans ont donc conduit ces dernières années à une normalisation et une systématisation insidieuses de cette violence sous la forme des pushbacks.

      Mais ce qui est fatal actuellement, c’est que ces anciennes rationalités se sont combinées avec les nouvelles technologies de surveillance pour former une machine de pushbacks systématiques et quotidiens. La coopération de l’agence Frontex, dirigée par le directeur exécutif Leggeri, avec les institutions nationales de protection des frontières illustre précisément ce lien. Souvent, Frontex ne fournit que les informations sur les embarcations ou les groupes de personnes en mouvement que l’agence obtient grâce à ses capacités de surveillance. L’agence laisse ensuite le travail sale et illégal des pushbacks aux institutions des États membres, comme les garde-côtes grecs ou même des unités aussi douteuses que les soi-disant garde-côtes libyens, une milice de la guerre civile libyenne qui s’est reconvertie dans le contrôle de l’immigration suite à une incitation financière de l’UE. Et comme nous l’avons montré dans un autre article, le retour aux anciennes conceptions de ce qui constitue une protection efficace des frontières peut également être observé dans le processus d’élaboration du règlement de 2019 (Kasparek et Karamanidou 2022).

      Est-ce vraiment trop demander que d’exiger d’une agence européenne d’application de la loi qu’elle soit tenue de faire respecter le droit européen en vigueur aux frontières de l’Europe ? Ce n’est qu’une question rhétorique en apparence, car c’est précisément l’exigence banale à laquelle Leggeri ne voulait plus répondre. Les pushbacks, l’internement disproportionné de personnes en quête de protection, la violence à l’encontre des réfugiés ne sont pas autorisés par le droit européen et sont même souvent passibles de poursuites pénales. L’agence est consciente de ces violations quotidiennes du droit européen, mais elle soutient et couvre les auteurs dans un prétendu geste de solidarité européenne.

      Cela signifie toutefois que la crise de l’État de droit dans l’UE a une troisième scène : les frontières de l’Europe. En effet, ni Frontex ni la Commission, qui auraient pu depuis longtemps exiger le respect du droit européen par le biais de procédures d’infraction, ne semblent se sentir compétentes pour défendre l’État de droit européen également aux frontières de l’Europe. Cette constellation pose déjà un problème du point de vue de la démocratie libérale.

      Defund Frontex

      Dans mon livre "Europa als Grenze. Eine Ethnographie der Grenzschutz-Agentur Frontex" (Kasparek 2021), je retrace également la longue ligne de co-développement entre le projet européen et la frontière européenne. Selon moi, la misère fondamentale de la politique migratoire européenne réside dans le fait que l’UE a décidé, il y a environ deux décennies, de concevoir la politique migratoire en premier lieu par le biais de la technologie de la frontière et donc de l’externaliser. Or, la politique migratoire est toujours une politique sociale et aurait dû être négociée en fonction de l’avenir des sociétés européennes. Au lieu de cela, on a créé une agence prétendument apolitique et axée sur la technique, qui s’est entre-temps autonomisée et représente un danger non seulement pour l’État de droit en Europe, mais aussi pour le caractère démocratique du projet européen.

      Une réforme fondamentale de l’Agence est donc indispensable. Le cœur de la réforme doit être un retrait de compétences et de budget, par exemple pour enfin créer et financer un mécanisme civil européen de sauvetage en mer. De même, la tâche du premier accueil et de l’enregistrement des personnes en quête de protection aux frontières de l’Europe ne doit pas être confiée à des gardes-frontières. En outre, l’agence doit être contrainte de rendre public son modèle interne de production de connaissances, appelé analyse des risques, et de le faire vérifier de manière indépendante. Car, comme j’ai pu le montrer, son modèle est imprégné de présupposés anti-migrants. Mais le point le plus important de la réforme doit effectivement être que l’agence doit se soumettre aux droits fondamentaux et aux lois en vigueur dans l’UE et les faire respecter de manière proactive aux frontières de l’Europe. Ainsi, la violence aux frontières de l’Europe, la guerre non déclarée contre les personnes en quête de protection, pourrait enfin prendre fin et l’imbrication européenne fatale entre politique migratoire et frontière pourrait être supprimée.

      La démission de Leggeri n’est certainement pas de nature à résoudre ces problèmes structurels de la politique européenne des frontières et de l’immigration, ni même du projet européen dans son ensemble. Un débat fondamental sur la manière dont l’Europe veut se positionner par rapport au reste du monde est désormais nécessaire. Mais un tel débat ne viendra pas tout seul, il est déjà clair que la Commission, par exemple, est très prompte à faire porter toute la responsabilité à la seule personne de Leggeri, étouffant ainsi dans l’œuf les débats structurels sur l’avenir des frontières européennes. Mais si vous pensez qu’un tel débat est nécessaire (et que vous avez la nationalité suisse), vous devriez voter NON le 15 mai.[12]

      Littérature

      Fink, Melanie. 2018. Frontex and Human Rights : Responsibility in ’Multi-Actor Situations’ Under the ECHR and EU Public Liability Law. First Edition. Oxford Studies in European Law. Oxford & New York : Oxford University Press.

      Karamanidou, Lena, et Bernd Kasparek. 2020. „Fundamental Rights, Accountability and Transparency in European Governance of Migration : The Case of the European Border and Coast Guard Agency FRONTEX“. RESPOND Working Paper 2020/59. RESPOND Working Papers - Global Migration : Consequences and Responses.

      Kasparek, Bernd. 2021. Europa als Grenze. Eine Ethnographie der Grenzschutz-Agentur Frontex. Kultur und soziale Praxis. Bielefeld : transcript Verlag.

      Kasparek, Bernd, et Lena Karamanidou. 2022. „What is in a name ? Die europäische Grenzschutzagentur Frontex nach dem Sommer der Migration“. Dans Von Moria bis Hanau - Brutalisierung und Widerstand, par Valeria Hänsel, Karl Heyer, Matthias Schmidt-Sembdner, et Nina Violetta Schwarz. Grenzregime 4. Berlin Hamburg : Assoziation A.

      Semsrott, Arne, et Luisa Izuzquiza. Letter. 2018. „Recommendations for Greater Transparency of Frontex Activities“, 26. November 2018.

      https://transversal.at/blog/d-autant-plus-maintenant-un-double-non-le-15-mai

  • "Comme dans un #ping-pong" : 34 personnes coincées sur un îlot d’#Evros, à la frontière gréco-turque (à partir du 30.03.2022)

    Pendant plus de 48 heures, 34 migrants, dont des enfants, sont restés bloqués sur une petite île au milieu du fleuve d’Evros, à la frontière entre la Turquie et la Grèce, les deux pays se rejetant la responsabilité de leur prise en charge. C’est finalement une décision de la Cour Européenne des droits de l’Homme qui a poussé au lancement d’une évacuation ce vendredi. Ce type de situation se multiplie en raison de la « systématisation » des refoulements par les autorités grecques, selon les ONG.

    Depuis le 30 mars, 34 migrants étaient bloqués sur un îlot au milieu du fleuve Evros, qui marque la zone frontalière entre la Grèce et la Turquie. « Nous avons reçu de leur part des photos de voitures de police et de pompiers, vers midi : a priori, ils sont donc sur le point d’être évacués ou viennent de l’être... Mais nous n’avons pas encore reçu de confirmation », relate Lorenz, responsable du réseau d’activistes Alarm Phone, qui a donné l’alerte.

    Parmi ces personnes, on compte quatre femmes, dont une enceinte, et six enfants de moins de dix ans, signalent Alarm Phone et Border Violence Monitoring Network (BVMN), dans un communiqué commun paru le 31 mars.

    « Ils ont très froid la nuit et craignent que la pluie arrive. Ils nous rapportent que leurs réserves d’eau et de nourriture sont épuisées au point qu’ils les rationnent en ne les donnant qu’aux enfants », décrivaient les deux organisations.

    « Appel humanitaire : nous sommes coincés depuis deux jours sur une île grecque de la rivière d’Evros. Nous avons de jeunes enfants, des femmes et un vieil homme », précisait le groupe de 34 exilés dans un message d’alerte envoyé le 31 mars à diverses organisations internationales.

    « Une fois encore, Frontex reste inactif et met des vies en danger »

    Alarm Phone et BVMN assurent avoir prévenu, le 30 mars, les autorités grecques, l’agence Frontex, ainsi que le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR). Mais aucune évacuation ni forme d’assistance n’avait été réalisée.

    Dans la foulée, Frontex a confirmé avoir reçu l’appel de détresse, mais « n’a fait que le transférer aux autorités grecques », pointent les deux organisations. À leurs yeux, « une fois encore, Frontex reste inactif et met des vies en danger ».

    Alarm Phone et BVMN ont également pu joindre au téléphone des officiers grecs. Ces derniers ont reconnu avoir connaissance de cette situation, « et ont assuré qu’ils ramèneraient les personnes en Grèce ». Mais sans mettre en oeuvre cette promesse. Une nuit de plus s’est donc écoulée.
    Déblocage de la situation grâce à la CEDH

    Le déblocage de la situation est venue de la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH). Saisie en urgence de l’affaire, celle-ci a imposé des mesures provisoires de protection de ces 34 personnes. Elle a notifié l’État grec, au matin de ce 1er avril, de son obligation de fournir un abri et des vivres au groupe.

    « La décision de la CEDH est un argument fort, et un instrument puissant. Dans ce cas concret, elle a créé la pression dont nous avions besoin pour augmenter les possibilités d’évacuation des personnes », souligne Lorenz. De quoi « redonner un peu d’espoir, ce matin, au groupe avec lequel nous sommes resté en contact permanent ».

    Mais aux dernières nouvelles, les personnes demeuraient toujours « épuisées et très effrayées, car la situation reste très incertaine », insiste Lorenz. Et pour cause : la menace d’un refoulement vers la Turquie continue de planer.
    « Les deux autorités jouent avec la vie des gens comme dans un ping-pong »

    « On voit beaucoup de cas de personnes qui arrivent sur le territoire grec, se font repérer, et refouler par les autorités sur ces petites îles dans la rivière », affirme Lorenz. C’est là que commence le jeu géopolitique : « ces îles sont-elles sur le territoire grec, ou turc ? Ce n’est souvent pas clair. Les deux autorités jouent avec la vie des gens comme dans un ping-pong ».

    https://twitter.com/alarm_phone/status/1509610524559953923

    « Nous sommes toujours en contact avec le groupe et ils viennent de nous dire qu’ils ont été attaqués par des hommes en tenue militaire », relayait Alarm Phone dans un tweet hier. Les 34 personnes témoignaient alors auprès des ONG avoir vu des « véhicules militaires et des voitures banalisées » rôdant sur la rive non loin de l’îlot, ainsi que des « drones » dans les alentours.

    « Nous souffrons du froid, mais nous ne pouvons pas allumer un feu pour nous réchauffer à cause de l’armée grecque (...) Les militaires grecques terrifient les enfants et les femmes avec leurs méthodes, ils veulent que nous nous rendions pour nous ramener en Turquie », écrivaient-elles dans leur message aux organisations internationales. Or, toutes ces personnes souhaitent demander l’asile en Grèce, indiquent les ONG.

    Les intimidations, et surtout les « pushback » (refoulements à chaud), sont ainsi monnaie courante dans la région de l’Evros. Ils sont documentés par les acteurs de terrain, ONG et enquêtes médiatiques, malgré le déni des autorités.

    Une situation qui se répète

    Pas plus tard qu’à la mi-mars 2022, un groupe de 30 Syriens était également resté bloqué sur un îlot pendant près de cinq jours. Selon leurs témoignages, les autorités grecques elles-mêmes les auraient refoulés sur ce bout de terre.

    Dans cette opération, un petit garçon de quatre ans, le fils de l’une des personnes du groupe, s’est noyé. Suite à la couverture médiatique et la mobilisation d’ONG autour de cette affaire, les autorités grecques avaient finalement porté assistance aux autres migrants du groupe, le 18 mars.

    En janvier également, 25 Syriens et 4 Turcs étaient restés coincés de la même façon. Comme le rapportait la presse grecque, Athènes refusait d’organiser leur sauvetage, leur intimant de retourner par leurs propres moyens en Turquie, en traversant l’Evros. « Les courants du fleuve sont forts en hiver. Il est impensable de laisser des personnes entrer dans l’eau », s’offusquait alors Nathalie Gruber, la porte-parole de l’association Josoor, auprès d’InfoMigrants.

    Ce type de situations, avec des groupes laissés sur des îlots sans pouvoir en repartir, a été documenté et médiatisé tout au long de l’année 2021 également. « Depuis 2020, craignant des représailles, les Grecs ne déposent plus toujours les migrants côté turc, ils ne s’approchent plus des rives voisines, ils laissent les exilés sur ces îles entre les deux pays », expliquait Natalie Gruber à InfoMigrants.
    Une pratique ancienne, mais qui se normalise

    « Les pushback ont toujours été une pratique constante de la violence aux frontières, depuis le milieu des années 90. Mais ces deux dernières années, on observe une normalisation de cette violence. Cela devient une pratique systématique », décrit Lorenz.

    « Ici, ça se fait très souvent. La zone frontalière est militarisée (interdite aux civils), ce n’est pas compliqué, personne ne nous surveille », confirmait un ex-policier grec dans un témoignage recueilli par InfoMigrants. Il agissait ainsi, d’après ses dires, depuis les années 90.

    Depuis de nombreuses années, les populations sur la route de l’exil traversent l’Evros depuis les rives turques pour entrer en Union européenne. Mais la crise migratoire de mars 2020, pendant laquelle des dizaines de milliers de migrants sont arrivés en Grèce via Kastanies après l’ouverture des frontières turques, a tout aggravé. « Nous avons aujourd’hui 850 militaires le long de l’Evros », avait déclaré un garde-frontière de la région à une équipe d’InfoMigrants sur place. « Frontex est présent avec nous ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/39597/comme-dans-un-pingpong--34-personnes-coincees-sur-un-ilot-devros-a-la-
    #limbe #zone_frontalière #île #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #fleuve_Evros #Turquie #Grèce #Thrace #îlots

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    ajouté à la métaliste sur #métaliste sur des #réfugiés abandonnés sur des #îlots dans la région de l’#Evros, #frontière_terrestre entre la #Grèce et la #Turquie :
    https://seenthis.net/messages/953343

    • NON-assistance for 34 people stuck on a Greek islet in the border river between Turkey and Greece

      Joint Statement by Alarm Phone & Border Violence Monitoring Network (BVMN)

      For almost two days, 34 people – including four women, one of whom is pregnant, six children under the age of 10 and 24 men – are stuck on a small islet of the Evros river at the land border between Turkey and Greece. The Greek authorities, as well as Frontex and the UNHCR, have been informed since mid-day yesterday, March 30. Since then, the group has reported that from the Greek side, military vehicles as well as unmarked cars have been visiting the Greek river bank next to the islet, and drones have reportedly spotted the area. The group still has not been evacuated. We urge the Greek authorities to rescue them off the islet immediately.

      They are freezing at night and are worried it will start raining soon. They report that their food and water supplies are so low that they are now rationing their supplies to the children only.

      Yesterday, the group sent this message to several organizations:

      “Humanitarian appeal: We have been stuck for two days on a Greek island in the Evros river. We have young children, women and an old man. We suffer from lack of food and two children are in poor health. We hope to help us reach the Cross or the Red Crescent. We cannot get out of here and our situation is tragic.

      Please help us. This is our situation for two days. We suffer from cold, but we cannot light a fire to warm up because of the Greek army and the children are suffering from cold in the middle of the island. Greek soldiers terrify children and women with their methods, they want us to surrender ourselves to take us back to Turkey.”

      At noon on March 30 Alarm Phone alerted Greek authorities, Frontex and UNHCR in order to assist the group in getting off the islet. On the phone, Greek officers first told Alarm Phone they did not find the group. They later acknowledged, however, knowing about the case and assured to bring the people to Greece. Despite their promises, the group remains stuck on the islet without any help ever since. Also, Frontex confirmed having received the distress call, however only forwarding it to the Greek authorities. Once again, Frontex stays inactive and puts people’s lives at risk.

      In a similar incident on March 18, a child drowned, as reported by ECRE. Any loss of life would be on the authorities who remained inactive despite knowing about the distress situation!

      The Border Violence Monitoring Network (BVMN) reached out to the European Court of Human Rights (ECtHR) and called to invoke Interim Measures on this case to push for their safe passage to Greece. The people are tired, desperate and need immediate assistance – they cannot stay another night on the island. We demand immediate intervention!

      https://alarmphone.org/en/2022/03/31/non-assistance-for-34-people

  • #Macron sur France Inter, 04.04.2022 :

    « Quand on a peur des phénomènes migratoires, je pense qu’il faut là aussi défendre notre ADN, c’est-à-dire notre devoir d’accueillir celles et ceux qui fuient un pays en guerre comme les Ukrainiennes et les Ukrainiens aujourd’hui, mais en même temps de savoir lutter contre l’immigration clandestine [ie non européenne - NdR]. C’est par cette clarté et cette exigence que, je pense, on peut répondre aux peurs et en même temps tenir une réponse républicaine »

    https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/montee-de-l-extreme-droite-en-france-je-n-ai-pas-reussi-a-l-endiguer-re

    #racisme #Emmanuel_Macron #migrations #discrimination #réfugiés_ukrainiens #immigration_clandestine #catégorisation

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    ajouté à cette métaliste sur les formes de racisme qui ont émergé avec la guerre en Ukraine :
    https://seenthis.net/messages/951232

    via la mailing-list Migreurop...

    ping @isskein @karine4

  • #Vols_spéciaux : la pratique suisse menace les #droits_humains

    Chaque année, plus de cent personnes, familles avec enfants comprises, sont renvoyées de Suisse contre leur gré par voie aérienne. Malgré les critiques exprimées depuis plusieurs années par la société civile et des organes internationaux de protection des droits humains, les agent·e·s de police font régulièrement usage de différentes formes de contrainte et de violence lors des vols spéciaux. Des mesures qui, dans leur mise en œuvre, vont souvent à l’encontre des droits humains.

    Joseph Chiakwa décède le 17 mars 2010 à l’aéroport de Zurich lors d’un renvoi forcé de niveau 4. Il est alors en grève de la faim depuis au moins six semaines. Comme il « agite » les mains alors qu’il est partiellement ligoté, il est attaché à un fauteuil roulant, casqué et porte un filet facial. Ce n’est que lorsque son pouls n’est plus perceptible qu’il est désentravé. Pour les organisations de la société civile, le jeune homme de 29 ans est clairement mort des suites de sa grève de la faim et du stress provoqué par son renvoi et son entrave. Jusqu’à aujourd’hui, sa mort n’a pas été entièrement expliquée par les autorités.

    La pratique suisse en matière d’exécution des renvois compte encore aujourd’hui parmi les plus dures d’Europe. Il n’est pas rare que la violence excessive lors des renvois fasse l’objet d’articles de presse ou de films. Mais ces cas isolés et médiatisés ne sont que la pointe de l’iceberg : selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, le nombre de vols spéciaux est en constante augmentation et s’accompagne généralement d’un usage disproportionné de la violence. Cette pratique ne passe pas inaperçue au niveau international : le Comité contre la torture de l’ONU a réprimandé la Suisse en 2010 pour son usage excessif de la force et des mauvais traitements lors de ces rapatriements par voie aérienne et l’a encore exhortée en 2015 à recourir de manière proportionnée aux mesures de contrainte.

    L’article 28 de l’ordonnance sur l’usage de la contrainte (OLUsC) définit quand et quelles mesures de contrainte sont autorisées de la part des fonctionnaires de police lors des vols de rapatriement. Les personnes qui n’acceptent pas un retour autonome - correspondant au niveau de rapatriement d’exécution 1 - sont renvoyées par un vol de ligne au niveau 2, accompagnées par deux fonctionnaires civil·e·s. Si la personne à rapatrier est susceptible de résister physiquement, le niveau 3 est appliqué : les agent·e·s de police peuvent utiliser des menottes partielles ou complètes ainsi que la force physique. Si une résistance physique « forte » est supposée, le rapatriement se fait en outre par vol spécial et sous l’accompagnement d’au moins deux policier·cière·s, soit le niveau d’exécution 4.

    Depuis juillet 2012, la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) organise des escortes aériennes sur des vols spéciaux et fait un rapport annuel sur les pratiques des autorités. À ce jour, la commission observe de manière récurrente des « pratiques policières inappropriées » et un recours excessif aux entraves préventives lors des rapatriements par voie aérienne. Selon son dernier rapport de suivi de l’exécution, entre avril 2020 et mars 2021, des menottes partielles ont été utilisées dans plus de la moitié des renvois au niveau d’exécution 4. Il s’agit de la mise en place de menottes, de manchettes pour les pieds et le haut du bras ainsi que d’une ceinture, les poignets étant fixés à la sangle. La commission estime que le menottage partiel et la surveillance des personnes concernées sont en partie disproportionnés. Dans environ 10 % des cas, il a en outre été fait usage d’entraves pour le corps entier, les pieds et les jambes étant fixés par des manchettes et des attaches-câbles. La CNPT fait également état de l’utilisation de menottes métalliques, de casques de protection et de filets à crachats. Dans un cas isolé, une personne a même été amenée à l’avion attachée à un fauteuil roulant, ce qui constitue une pratique dégradante selon la CNPT. De plus, dans plusieurs cas, les personnes concernées ont été informées de manière lacunaire ou non compréhensible de leur transfert et des mesures de contrainte.

    Le recours à la contrainte et à la violence est particulièrement grave lors du rapatriement de familles et d’enfants. Les familles sont régulièrement arrêtées la nuit, rapatriées de manière échelonnée et les parents ou parfois même les enfants sont attaché·e·s. De plus, les enfants doivent régulièrement traduire les conversations entre leurs parents et le personnel d’accompagnement. Ces pratiques portent atteinte au bien-être des enfants et à l’unité de la famille.

    Enfin, les soins de santé ne sont pas toujours garantis aux personnes sur les vols de rapatriement. L’immobilité forcée pendant des heures et les entraves au niveau d’exécution 4, associées au port du casque et du filet anti.crachat, rendent la surveillance de l’état de santé peu efficace. Enfin, les médecins traitant·e·s invoquent régulièrement le secret médical lors des rapatriements ou leurs rapports sont ignorés par le personnel médical d’escorte.

    Les renvois forcés sont en soi délicats du point de vue des droits humains, une exécution contre la volonté d’une personne portant gravement atteinte à ses droits et à ses libertés. La pratique des autorités suisses en matière d’exécution des renvois implique des atteintes disproportionnées à la liberté personnelle (art. 5 CEDH) et à la dignité humaine (art. 7 Cst.) des personnes concernées ainsi qu’à l’interdiction des peines et traitements inhumains et dégradants (art. 3 CEDH, art. 7 du Pacte II de l’ONU). La mort de Joseph Chiakwa illustre le fait que le droit à la vie (art. 2 CEDH) est également menacé lors de l’exécution du renvoi. La manière dont le rapatriement des familles et des enfants est effectué remet en outre en question la garantie de la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant.

    https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/rapatriements-aerienne-pratique-suisse-menace-droits-humains

    #vol_spécial #Suisse #asile #migrations #réfugiés #déboutés #renvois #expulsion #retour #contrainte #renvoi_forcé #violence #Joseph_Chiakwa

  • Migrants, Asylum Seekers Locked Up in Ukraine

    Scores of migrants who had been arbitrarily detained in Ukraine remain locked up there and are at heightened risk amid the hostilities, including military activity in the vicinity, Human Rights Watch said today. Ukrainian authorities should immediately release migrants and asylum seekers detained due to their migration status and allow them to reach safety in Poland.

    “Migrants and asylum seekers are currently locked up in the middle of a war zone and justifiably terrified,” said Nadia Hardman, refugee and migrant rights researcher at Human Rights Watch. “There is no excuse, over a month into this conflict, for keeping civilians in immigration detention. They should be immediately released and allowed to seek refuge and safety like all other civilians.”

    In early March 2022, Human Rights Watch interviewed four men by telephone who are being held in the Zhuravychi Migrant Accommodation Center in Volyn’ oblast. The detention site is a former military barracks in a pine forest, one hour from Lutsk, a city in northwestern Ukraine. All interviewees said that they had been detained in the months prior to the Russian invasion for irregularly trying to cross the border into Poland.

    The men asked that their nationalities not be disclosed for security reasons but said that people of up to 15 nationalities were being held there, including people from Afghanistan, Algeria, Bangladesh, Cameroon, Ethiopia, Gambia, Ghana, India, Nigeria, Pakistan, and Syria.

    Zhuravychi and two other migrant detention facilities in Ukraine are supported with EU funding. The Global Detention Project has confirmed that the center in Chernihiv has now been emptied but the center in Mykolaiv is operating. Human Rights Watch has been unable to verify whether anyone is still detained there. The men said that at the time of the interviews more than 100 men and an unknown number of women were detained at the Zhuravychi MAC. Some have since been able to negotiate their release, in some cases with help from their embassies. Lighthouse Reports, which is also investigating the issue, has estimated that up to 45 people remain there. It has not been possible to verify this figure or determine whether this includes men and women.

    Three of the men said they were in Ukraine on student visas that had expired. All four had tried to cross the border into Poland but were intercepted by Polish border guard forces and handed directly to Ukrainian border guards. The men said they were sentenced to between 6 and 18 months for crossing the border irregularly after summary court proceedings for which they were not provided legal counsel or given the right to claim asylum.

    Whatever the original basis for their detention, their continued detention at the center is arbitrary and places them at risk of harm from the hostilities, Human Rights Watch said.

    While interviewees said that conditions in the #Zhuravychi detention center were difficult prior to the conflict, the situation significantly deteriorated after February 24. In the days following the Russian invasion, they said, members of the Ukrainian military moved into the center. The detention center guards moved all migrant and asylum seekers into one of the two buildings in the complex, freeing the second building for Ukrainian soldiers.

    A video, verified and analyzed by Human Rights Watch, shows scores of Ukrainian soldiers standing in the courtyard of the Zhuravychi MAC, corroborating the accounts that the Ukrainian military is actively using the site. Another video, also verified by Human Rights Watch, shows a military vehicle slowly driving on the road outside the detention center. Recorded from the same location, a second video shows a group of approximately 30 men in camouflage uniforms walking on the same road and turning into the compound next door.

    On or around the date after the full-scale invasion, the people interviewed said a group of detainees gathered in the yard of the detention center near the gate to protest the conditions and asked to be allowed leave to go to the Polish border.

    The guards refused to open the gate and instead forcibly quelled the protest and beat the detainees with their batons, they said. Human Rights Watch analyzed a video that appears to show the aftermath of the protest: a group of men crowd around an unconscious man lying on the ground. People interviewed said that a guard had punched him. A group of guards are also visible in the video, in black uniforms standing near the gate.

    “We came out to peacefully protest,” one of those interviewed said. “We want to go. We are terrified.… We tried to walk towards the gate … and after we were marching towards the gate.… They beat us. It was terrible. Some of my friends were injured.”

    Interviewees said that guards said they could leave Zhuravychi if they joined the Ukrainian war effort and added they would all immediately be granted Ukrainian citizenship and documentation. They said that no one accepted the offer.

    On March 18, five men and one woman were released when officials from their embassy intervened and facilitated their evacuation and safe travel to the border with Poland. Ukraine should release all migrants and asylum seekers detained at the Zhuravychi detention center and facilitate their safe travel to the Polish border, Human Rights Watch said.

    The European Union (EU) has long funded Ukraine’s border control and migration management programs and funded the International Center for Migration Policy Development to construct the perimeter security systems at Zhuravychi MAC. The core of the EU’s strategy has been to stop the flow of migrants and asylum seekers into the EU by shifting the burden and responsibility for migrants and refugees to countries neighboring the EU, in this case Ukraine. Now that Ukraine has become a war zone, the EU should do all it can to secure the release and safe passage of people detained in Ukraine because of their migration status. United Nations agencies and other international actors should support this call to release civilians at Zhuravychi and any other operational migrant detention centers and provide assistance where relevant.

    “There is so much suffering in Ukraine right now and so many civilians who still need to reach safety and refuge,” Hardman said. “Efforts to help people flee Ukraine should include foreigners locked up in immigration detention centers.”

    https://www.hrw.org/news/2022/04/04/migrants-asylum-seekers-locked-ukraine
    #Ukraine #réfugiés #migrations #asile #détention_administrative #rétention #emprisonnement

    • Migrants trapped in Ukrainian detention center while war rages on

      Several dozen irregular migrants were reportedly trapped in a detention center in northwestern Ukraine weeks into the Russian invasion, an investigation by several media outlets found. An unconfirmed number of migrants appear to remain in the EU-funded facility, from where migrants are usually deported.

      Imagine you are detained without being accused of a crime and wait to be deported to somewhere while an invading army bombs the neighboring town. This horrific scenario has been the reality for scores of migrants in northwestern Ukraine for weeks.

      A joint investigation between Dutch non-profit Lighthouse Reports, which specializes on transnational investigations, Al Jazeera and German publication Der Spiegel found that over five weeks after the beginning of the Russian invasion of Ukraine, Afghani, Pakistani, Indian, Sudanese and Bangladeshi migrants were still detained in a EU-funded detention center near the northwestern Ukrainian city of #Lutsk.

      Although several people were recently released with the support of their embassies, Der Spiegel reported there were still dozens of who remained there at the end of March.

      According to the wife of one detainee who was released last week, the detention center offered no air raid shelter. Moreover, guards “ran down the street when the siren sounded,” both Der Spiegel and Al Jazeera reported.

      “The guards took away the detainees’ phones,” the woman told reporters. She also said that power outlets in the cells were no longer working and the whole situation was extremely dangerous. In fact, the nearby city of Lutsk has repeatedly come under attack since March 12.

      According to the investigation, the Zhuravychi Migrant Accommodation Centre is located in a pine forest in the Volyn region, near the Belarusian border. Constructed in 1961 as an army barracks, the facility was converted into a migrant detention center in 2007 with EU funds, Al Jazeera reported.

      Reporters involved in the investigation spoke with recently released detainees’ relatives. They also analyzed photos and documents, which “verified the detainees’ presence in Ukraine before being placed in the center,” according to Al Jazeera.
      Calls for release of detainees

      Some detainees have been released since the beginning of the Russian invasion, including several Ethiopian citizens and an Afghan family, Al Jazeera reported. But politicians and NGOs have voice fear over those who remain in the Zhuravychi Migrant Accommodation Center.

      “It is extremely concerning that migrants and refugees are still locked up in detention centers in war zones, with the risk of being attacked without any possibility to flee,” Tineke Strik, a Dutch member of the European Parliament from the Greens/EFA Group told reporters involved in the investigation.

      Human Rights Watch (HRW) also decried the ongoing detention of migrants at the facility during the war. In a report published on Monday (April 4), HRW said its staff interviewed four men by telephone who are being held in that Zhuravychi in early March. According to HRW, all four men said they had been detained in the months prior to the Russian invasion for irregularly trying to cross the border into Poland.

      “Migrants and asylum seekers are currently locked up in the middle of a war zone and justifiably terrified,” said Nadia Hardman, a refugee and migrant rights researcher with HRW. “There is no excuse, over a month into this conflict, for keeping civilians in immigration detention. They should be immediately released and allowed to seek refuge and safety like all other civilians.”

      According to the four interviewees, people from Afghanistan, Algeria, Bangladesh, Cameroon, Ethiopia, Gambia, Ghana, India, Nigeria, Pakistan, Syria and four other nationalities were being held at the facility.

      Michael Flynn from the Global Detention Project told Der Spiegel that the Geneva Conventions (not to be confused with the Geneva Refugee Convention) “obliges all warring parties to protect civilians under their control from the dangers of the conflict.” He stressed that the detainees needed to be released as soon as possible.
      The EU’s bouncer

      According to the investigation, the European Union has funded at least three detention centers in Ukraine “for years,” effectively making the non-EU country a gatekeeper. The facility in question near Lutsk that’s apparently still in operation received EU support “to confine asylum seekers, many of them pushed back from the EU,” according to Lighthouse Reports.

      Der Spiegel reported that up to 150 foreigners were detained in the facility last year. Most of them tried in vain to reach the European Union irregularly and have to stay in deportation detention for up to 18 months.

      Since the turn of the millennium, according to Der Spiegel, the EU has invested more than €30 million in three detention centers.

      At the facility in Zhuravychi, Der Spiegel reported, the EU provided €1.7 million for electronic door locks and protection elements on the windows. While the EU called it an “accommodation”, Der Spiegel said was a refugee prison in reality.

      The European Commission did not respond to a request for comment about the facility and the detained migrants, Al Jazeera said. Ukrainian authorities also did not answer any questions.

      In early March, InfoMigrants talked to several Bangladeshi migrants who had been given deportation orders and were stuck inside detention centers, including in said Zhuravychi Migrant Accommodation Centre. Around a hundred migrants were staying there back then, according to Bangladeshi and Indian citizens detained there. They were released a few days later.

      “Russia has been particularly bombing military bases. That’s why we have been living in constant fear of getting bombed,” Riadh Malik, a Bangladeshi migrant told InfoMigrants. According to the New York Times, the military airfield in Lutsk was bombed on March 11.

      https://www.infomigrants.net/en/post/39678/migrants-trapped-in-ukrainian-detention-center-while-war-rages-on

    • Immigration Detention amidst War: The Case of Ukraine’s Volyn Detention Centre

      A Global Detention Project Special Report

      In early March, shortly into Russia’s war on Ukraine, the Global Detention Project (GDP) began receiving email messages and videos from individuals claiming to know people who remained trapped in an immigration detention centre inside Ukraine, even as the war approached. We also received messages from a representative of the humanitarian group Alight based in Poland, who said that they too were receiving messages from detainees at Volyn, as well as identity documents, photos, and videos.

      The information we received indicated that there were several dozen detainees still at the Volyn detention centre (formally, “#Volyn_PTPI,” but also referred to as the “#Zhuravychi_Migrant_Accommodation_Centre”), including people from Pakistan, India, Eritrea, Sudan, Afghanistan, among other countries. They had grown particularly desperate after the start of the war and had held a demonstration to demand their release when the nearby town was shelled, which reportedly was violently broken up by detention centre guards.

      The GDP located a webpage on the official website of Ukraine’s State Secretariat of Migration that provided confirmation of the operational status of the Volyn facility as well as of two others. Although the official webpage was subsequently taken down, as of late March it continued to indicate that there were three operational migration-related detention centres in Ukraine, called Temporary Stay for Foreigners or #PTPI (Пункти тимчасового перебування іноземців та осіб без громадянства): Volyn PTPI (#Zhuravychi); #Chernihiv PTPI; and #Nikolaev PTPI (also referred to as the Mykolaiv detention centre).

      We learned that the Chernihiv PTPI, located north of Kyiv, was emptied shortly after the start of the war. However, as of the end of March 2022, it appeared that both the Volyn PTPI and Nikolaev PTPI remained operational and were holding detainees. We understood that the situation at the detention centres had been brought to the attention of relevant authorities in Ukraine and that the embassies of at least some of the detainees—including India—had begun arranging the removal of their nationals. Detainees from some countries, however, reportedly indicated that they did not want assistance from their embassies because they did not wish to return and were seeking asylum.

      In our communications and reporting on this situation, including on social media and through direct outreach to officials and media outlets, the GDP consistently called for the release of all migrants trapped in detention centres in Ukraine and for international efforts to assist migrants to seek safety. We highlighted important international legal standards that underscore the necessity of releasing detainees in administrative detention in situations of ongoing warfare. Important among these is Additional Protocol 1, Article 58C, of the Geneva Conventions, which requires all parties to a conflict to take necessary measures to protect civilians under their control from the effects of the war.

      We also pointed to relevant human rights standards pertaining to administrative detention. For example, the UN Working Group on Arbitrary Detention, in their seminal Revised Deliberation No. 5 on the deprivation of liberty of migrants, conclude that in “instances when the obstacle for identifying or removal of persons in an irregular situation from the territory is not attributable to them … rendering expulsion impossible … the detainee must be released to avoid potentially indefinite detention from occurring, which would be arbitrary.” Similarly, the European Court of Human Rights (ECHR) has repeatedly found that when the purpose of such detention is no longer possible, detainees must be released (see ECHR, “Guide on Article 5 of the European Convention on Human Rights: Right to Liberty and Security,” paragraph 149.).

      In April, a consortium of press outlets—including Lighthouse Reports, Al Jazeera English, and Der Spiegel—jointly undertook an investigation into migrants trapped in detention in Ukraine and published separate reports simultaneously on 4 April. Human Rights Watch (HRW) also published their own report on 4 April, which called on authorities to immediately release the detainees. All these reports cited information provided by the GDP and interviewed GDP staff.

      HRW reported that they had spoken to some of the detainees at Volyn (Zhuravychi) and were able to confirm numerous details, including that “people of up to 15 nationalities were being held there, including people from Afghanistan, Algeria, Bangladesh, Cameroon, Ethiopia, Gambia, Ghana, India, Nigeria, Pakistan, and Syria.” According to HRW, the detainees claimed to have “been detained in the months prior to the Russian invasion for irregularly trying to cross the border into Poland.” They said that there were more than 100 men and women at the facility, though according to Lighthouse Reports only an estimated 45 people remained at the centre as of 21 March.

      The interviewees said that conditions at the detention centre deteriorated after 24 February when members of the Ukrainian military moved into the centre and guards relocated the detainees to one of the two buildings in the complex, freeing the second building for the soldiers. When detainees protested and demanded to be released, the guards refused, forcibly putting an end to the protest and beating detainees. Some detainees claimed to have been told that they could leave the centre if they agreed to fight alongside the Ukrainian military, which they refused.

      An issue addressed in many of these reports is the EU’s role in financing immigration detention centres in Ukraine, which the GDP had previously noted in a report about Ukraine in 2012. According to that report, “In 2011, 30 million Euros were allocated to build nine new detention centres in Ukraine. According to the EU delegation to Ukraine, this project will ‘enable’ the application of the EU-Ukraine readmission by providing detention space for ‘readmitted’ migrants sent back to Ukraine from EU countries.”

      In its report on the situation, Al Jazeera quoted Niamh Ní Bhriain of the Transnational Institute, who said that the EU had allocated 1.7 million euros ($1.8m) for the securitisation of the Volyn centre in 2009. She added, “The EU drove the policies and funded the infrastructure which sees up to 45 people being detained today inside this facility in Ukraine and therefore it must call on Ukraine to immediately release those being held and guarantee them the same protection inside the EU as others fleeing the same war.”

      Efforts to get clarity on EU financing from officials in Brussels were stymied by lack of responsiveness on the part of EU officials. According to Al Jazeera, “The European Commission did not answer questions from Al Jazeera regarding its operation and whether there were plans to help evacuate any remaining people. Ukrainian authorities also did not respond to a request for comment.” The Guardian also reported in mid-April they had “approached the Zhuravychi detention facility and the Ukrainian authorities for comment” but had yet to receive a response as of 12 April.

      However, on 5 April, two MEPs, Tineke Strik and Erik Marquardt, raised the issue during a joint session of the European Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice, and Home Affairs (LIBE) and the Committee on Development (DEVE). The MEPs urged the EU to take steps to assist the release of the detainees.

      In mid-April, reports emerged that some detainees who had been released from the Volyn PTPI in Zhuravychi were later re-detained in Poland. In its 14 April report, The Guardian reported that “some of those that were released from the centre in the first few days of the war are now being held in a detention centre in Poland, after they were arrested attempting to cross the Polish border, but these claims could not be verified.” On 22 April, Lighthouse Reports cited Tigrayan diaspora representatives as saying that two former detainees at the facility were refugees fleeing Ethiopia’s war in the region, where human rights groups report evidence of a campaign of ethnic cleansing and crimes against humanity. Despite being provided documents by Ukraine stipulating that they were stateless persons and being promised safe passage, Polish border guards detained the pair, arguing that there was an “extreme probability of escape.”

      Separately, human rights campaigners following the case informed the GDP in late April that they had evidence of immigration detainees still being locked up in Ukraine’s detention centres, including in particular the Nikolaev (Mykolaiv) PTPI.

      The GDP continues to call for the release of all migrants detained in Ukraine during ongoing warfare and for international efforts to help detainees to find safety, in accordance with international humanitarian and human rights law. Recognizing the huge efforts Poland is making to assist refugees from Ukraine, we nevertheless call on the Polish government to treat all people fleeing Ukraine equally and without discrimination based on race, nationality, or ethnic origin. Everyone fleeing the conflict in Ukraine is entitled to international protection and assistance and no one should be detained on arrival in Poland.

      https://www.globaldetentionproject.org/immigration-detention-amidst-war-the-case-of-ukraines-volyn-

  • Que m’est-il permis d’espérer

    Dans le #camp ouvert à #Paris, #Porte_de_la_Chapelle, des réfugiés sont en #transit. Quelques jours à peine d’#humanité dans ce centre de « #premier_accueil ». Là, ils se reposent de la rue où ils ont échoué à leur arrivée en France après un voyage de plusieurs mois. Souvent de plusieurs années. Mais déjà, ils doivent affronter la Préfecture et entendre la froide sentence administrative.

    http://www.iskra.fr/Que-m-est-il-permis-d-esperer-20
    #film #documentaire #film_documentaire
    #migrations #asile #réfugiés #France #accueil #campement #attente

    ping @karine4 @isskein

    via @fil

  • Partir sans passeport d’Ukraine...

    8 mars, #Marlène_Schiappa : « Ceux qui sont partis sans passeport, il y aura évidemment de la souplesse, ce sont après tout des gens qui fuient la guerre, on ne va pas les bloquer avec des formalités administratives. L’humanité c’est de ne pas ajouter des formalités aux formalités. »
    30 mars, journal de 8h, France Inter, entre 1.06.10 et 1.07.50
    https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-du-mercredi-30-mars-2022

    Préfecture de Lozère : pour avoir un titre de séjour protection temporaire, des réfugiées ukrainiennes entrées en France sans passeport biométrique sont invitées à retourner à la frontière ukrainienne chercher un tampon Schengen.
    Après insistance auprès de la préfecture, elles obtiennent un titre de séjour de trente jours : mais, pour le prolonger, elles devront fournir d’ici un mois un certificat de domicile en Ukraine
    Leur ville de provenance, Kharkiv, est sous les bombes
    ci-dessous 1) Le bâtiment de la faculté d’économie de l’Université nationale de Kharkiv 2) photo du 25/3/22

    [via @isskein qui a lu sur une liste associative]
    https://www.facebook.com/isabelle.saintsaens/posts/10225963117369551

    #France #passeport #réfugiés_ukrainiens #Ukraine #asile #migrations #réfugiés #mensonge #Schiappa #les_sans_passeport #formalités_administratives #humanité #titre_de_séjour #protection_temporaire #administration #passeport_biométrique #tampon_Schengen #certificat_de_domicile #migrations #asile #réfugiés #protection_temporaire

    ping @karine4

  • Guerra in Ucraina, cosa accade in Moldavia
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Moldavia/Guerra-in-Ucraina-cosa-accade-in-Moldavia-217110

    Un racconto di ciò che avviene in Moldavia, fra la capitale Chișinău dove “sostano” la maggior parte dei profughi fino al confine sud di Palanca, verso Odessa. Le testimonianze raccolte da DINAMOpress

  • Hungary welcomes those fleeing Ukraine but not ’illegal migrants’

    Hungary has taken in the second-largest number of people fleeing Ukraine behind Poland. But the government, notorious for its strict anti-immigration laws, has made it clear that hospitality would only be extended to those “legally staying on the territory of Ukraine”.

    After the Russian invasion of Ukraine began a week ago (February 24), Hungary opened its borders to those fleeing the raging conflict and has reportedly already taken in more than 130,000 refugees from Ukraine.

    “We’re letting everyone in,” Prime Minister Viktor Orban said last week near the Hungarian-Ukrainian border, addressing people fleeing Ukraine.

    “All border crossing points of ours are open, fully operational 24 hours a day,” Hungarian Foreign Minister Peter Szijjarto told the UN Human Rights Council in Geneva on Wednesday (March 2). “We let everybody come in, including the Ukrainian citizens, and those who have been legally staying on the territory of Ukraine, and we do take good care of them.”

    Hungary, otherwise known for its staunch anti-immigration policies, has even passed a regulation allowing citizens of third countries who had been studying or working in Ukraine “to enter the territory of Hungary without reason,” Szijjarto said. “We organize for them the transfers to the nearest airports to enable them to return home.”

    ’We do not allow any illegal migrants to enter Hungary’

    However, the government has also made clear that these words of welcome are not meant for everyone fleeing Ukraine and that it has not changed its stance on barring all those it calls “illegal migrants”.

    The minister slammed “politicians in Hungary and abroad” suggesting his government had also opened the flood gates to “illegal migrants”. It was “fake news”, he said, that “illegal migrants would be allowed to enter the territory of Hungary, taking advantage of the flock of refugees,” Szijjarto told the UN Human Rights Council.

    “The truth is that we do not allow any illegal migrants to enter the territory of Hungary, and we will always protect Hungary from these people,” he said.

    He reiterated there was no comparison between refugees from Ukraine and the people Budapest has labelled “illegal migrants”, who have often arrived at its borders after fleeing war and conflict in places like Syria.

    Szijjarto claimed that Hungary had “a very, very clear experience” of how “illegal migrants tend to behave aggressively, ... they ruin the infrastructure and they attack police.” The minister said that refugees from Ukraine on the other hand cooperate with authorities and they “line up (at border crossing points) in a very disciplined very patient.”

    Different refugee groups, different treatment?

    Orban isn’t the only European far-right, anti-migration leader who has changed their tone towards refugees considerably since the beginning of the invasion of Ukraine by Russia.

    “These are not the refugees we are used to,” Bulgarian President Rumen Radev said last week about Ukrainian refugees, quoted by the Associated Press. “These people are Europeans. These people are intelligent, they are educated people.”

    Such remarks illustrate a discrepancy between the treatment of Ukrainian migrants and the thousands of African, Arab, Indian and other migrant groups, including many students, trying to flee Ukraine, too.

    UN agencies, activists and refugee aid groups have been calling for equal treatment of members of any nationality trying to escape. On Thursday (March 3), the International Organization for Migration (IOM) said in an online statement it had received “verified credible reports of discrimination, violence and xenophobia against third country nationals attempting to flee the conflict in Ukraine,” which resulted in “heightened risk and suffering”.

    “Discrimination on the basis of race, ethnicity, nationality or migration status is unacceptable,” IOM Director-General Antonio Vitorino said on Twitter.

    More than 28,000 third-country nationals have arrived in Moldova, Slovakia and Poland from Ukraine so far, UN migration agency IOM spokesperson Joe Lowry said on Twitter on Wednesday.

    Violating human rights, flouting EU law

    Over the past few years, the United Nations and rights groups like the Hungarian Helsinki Committee have repeatedly criticized the Prime Minister Victor Orban’s far-right government for its harsh migration policies.

    Among other things, Hungary enacted a law in 2018 that threatens jail time for people who support asylum seekers. It also proposed immigration bans and committed thousands of well-documented, illegal pushbacks of asylum seekers.

    One of the victims of these pushbacks is Moroccan migrant Jalal, who was traveling the Balkan route in early 2021 and made it over the border to Hungary before he was hit by a vehicle and suffered “terrible” injuries.

    Orban has also often made highly provocative statements in the past, including calling migrants “Muslim invaders” and claiming that “all terrorists are basically migrants.”

    In December, moreover, Orban said his country would not alter its strict immigration laws in the wake of a ruling from the EU’s top court, which had said that Hungary’s laws contravene EU law.

    https://www.infomigrants.net/en/post/38928/hungary-welcomes-those-fleeing-ukraine-but-not-illegal-migrants

    #Hongrie

    #racisme #réfugiés #guerre #Ukraine #Africains #frontières #fermeture_des_frontières #catégorisation #tri #réfugiés_ukrainiens

    –-

    ajouté à ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/951230

    et plus particulièrement ici (Hongrie) :
    https://seenthis.net/messages/951230#message951672

    • ’Good asylum-seekers’ vs. ’bad migrants’ – Hungary’s varying treatment of war refugees

      The warm welcome extended to Ukrainian refugees by EU countries that otherwise take a strict anti-immigrant stance has highlighted the stark differences in the treatment of people from Ukraine and those from non-European war zones. In Hungary the contrast is especially apparent, as the example of an Afghan student shows.

      Three years after he came to Hungary to study, Hasib Qarizada found himself left alone without help in a field in neighboring Serbia. How did he end up there?

      It all started last summer when the radical Islamic Taliban seized power in Hasib’s native Afghanistan. As his home country was descending into chaos, Hasib lodged an asylum application in the EU member state. But last September, Hungarian authorities, rather than offering refuge to Hasib, brought him over the border into non-EU country Serbia, a place he knew nothing about.

      "Police just came over and handcuffed me,’’ Hasib told The Associated Press (AP) in Belgrade, the Serbian capital. "They told me ’Don’t try to run away, don’t try to fight with us, don’t do anything stupid.’’’

      Stranded in a field in the middle of nowhere, the 25-year-old had no idea where he was, where to go or what to do.

      "I was a student, and they just gave my life a totally different twist,’’ he told AP. "They didn’t give me a chance to grab my clothes, my [phone] charger or my laptop or anything important that I would need to travel.’’

      He told the AP he "had no idea where Serbia was, what language they speak, what kind of culture they have.’’
      ’Sinister practice’

      EU countries like Hungary have been notorious for their strict anti-immigration laws, and this isn’t the first time rights activists have registered such a case in the region. In 2017, a 16-year-old Kurd from Iraq was deported into Serbia from Hungary — despite having initially arrived in Hungary from Romania and having managed to reach Austria before he was sent back to Hungary.

      Last December, a Cameroonian woman who entered Hungary from Romania was expelled to Serbia. Another African woman who arrived a year ago by plane from Dubai, the capital of the United Arab Emirates, reportedly also wound up in a field in Serbia.

      "This is something that unfortunately has become normal, regular and something which cannot be considered unusual,’’ Serbian rights lawyer Nikola Kovacevic told the AP. Still, this illegal practice of sending people into a third country they hadn’t come from was “particularly sinister,” according to the AP.
      Double standard

      With the current exodus of Ukrainians fleeing war, Hungary’s policies seem to have changed. Shortly after the Russian invasion of Ukraine began, Orban announced “we’re letting everyone in.”

      There are other EU countries that face accusations of violence against migrants which now welcome people fleeing Ukraine with open arms. They include Croatia and Greece.

      While activists, UN agencies and other entities have applauded the shift from harsh anti-migration policies, they have also been warning of discrimination against refugees and migrants from Africa and the Middle East — groups of people who have been facing pushbacks at Europe’s external borders for years.

      "For those of us following these issues, it is hard to miss the stark contrast of the last few weeks with Europe’s harsh response to people fleeing other wars and crises,’’ Judith Sunderland of Human Rights Watch told AP. "A staggering number of people from Asia, Africa, and the Middle East die every year attempting to reach Europe.’’

      Zsolt Szekeres from the Hungarian Helsinki Committee noted that “the [Hungarian] government is trying their best to explain now why Ukrainians are good asylum-seekers and others are bad migrants.”

      Last week, less than ten days before Hungary holds its next national election (April 3), a government spokesperson called media reports that authorities were discriminating among the refugees arriving from Ukraine "fake news’’.

      Yet earlier this month, Hungarian Foreign Minister Peter Szijjarto said that refugees from Ukraine and the people Budapest has labeled “illegal migrants” could not be compared. He said: “The truth is that we do not allow any illegal migrants to enter the territory of Hungary, and we will always protect Hungary from these people.”

      Hungary’s harsh migration policies have manifested in, among other things, a 2018 law that threatens jail time for people who support asylum seekers, proposed immigration bans as well as thousands of illegal pushbacks.

      Orban has also often made highly provocative statements in the past, including calling migrants “Muslim invaders” and claiming that “all terrorists are basically migrants.” In December, moreover, Orban said his country would not alter its strict immigration laws in the wake of a ruling from the EU’s top court, which had said that Hungary’s laws contravene EU law.
      Next-level pushbacks

      The illegal practice of pushing asylum seekers like Afghan Hasib Qarizada back over the border
      , which many activists and journalists say are used systematically at the EU’s southeastern and eastern borders, has been observed for a number of years now. According to one human rights group, many cases involve torture.

      But when asylum seekers are expelled to a country they hadn’t come from, like Hasib, "the severity of the violation is higher,’’ Kovacevic, the Serbian lawyer, told AP.

      Hasib’s deportation is considered particularly striking given that the Afghan hadn’t arrived in Hungary irregularly. He was a self-financed student, shared an apartment and had established a life in Budapest. The reason for his decision to seek asylum was simple: His family could no longer pay his university fees due to the turmoil in Afghanistan, which meant he couldn’t renew his residence permit, according to AP.

      His family was in danger as they had connections with Afghanistan’s pre-Taliban government, Hasib told the AP. "They hardly go outside,’’ he said. Yet when Hungarian authorities rejected his request for refuge, activists say, they disregarded the fact that Afghanistan couldn’t be considered safe following the Taliban’s return to power.

      Lawyers with the Hungarian Helsinki Committee (HHC) have since taken Hasib’s case both to courts in Hungary and the European Court of Human Rights. They argue that his unlawful expulsion violates the European Convention of Human Rights.

      Although a Hungarian court has ruled in his favor, AP reported, the lawyers are now trying to use legal measures to force Hungarian authorities to implement the decision so that Hasib is allowed to return to Hungary.

      "He applied for asylum, he was staying here, and he was in need of protection, and he was pushed out in a summary manner,’’ the HHC’s Zsolt Szekeres said. "He was never given the possibility or option to explain his situation.’’
      Worst days of his life

      In Serbia, Hasib was forced to sleep outside for four nights after being sent there. The days after he was abandoned on the field were the worst of his life, Hasib said. He recalls to AP wandering around for hours and asking a woman at a gas station to let him charge his phone.

      "I felt very horrible ... because I was a normal student. I was studying, I was going to classes. I had my own friends. I had my own life,’’ he said. "I wasn’t doing anything bad.’’

      According to Szekeres, governments should treat all people escaping war zones the same. "There is no difference between Ukrainian parents fleeing with their children and Afghan parents fleeing with their children,’’ he told AP. "This is a good reminder for everyone that asylum-seekers, no matter where they come from, need protection.’’

      https://www.infomigrants.net/en/post/39483/good-asylumseekers-vs-bad-migrants--hungarys-varying-treatment-of-war-

  • Greece reiterates open door policy for Ukrainians

    Greece is determined to take in Ukrainian refugees, according to Greek migration minister Notis Mitarakis. A reported 13,000 people have travelled to Greece from Ukraine since the beginning of the Russian invasion so far.

    Greece’s Minister of Migration and Asylum Notis Mitarakis reiterated that his country was willing and prepared to take in more Ukrainian refugees who are fleeing their country due to Russia’s ongoing invasion, in a speech to parliament on Tuesday (March 22). “We are ready for the hospitality arrangements. And we are ready to register people and provide them with temporary protection,” Mitaraki announced.

    “The national reception system has the immediate availability of 15,000 beds”, Mitarakis said.
    13,000 refugees from Ukraine arrived so far

    Miratakis went on to say that Greece has already welcomed a total of 13,000 Ukrainian refugees.

    “We have created a reception center in Promachonas, the main entry point; we have created a special entrance lane and have quickly renovated an old building in order to have a proper reception area, with the presence of more medical support, plus hot drinks, food, and a warm welcome,” said Mitarakis.

    Greece has several hosting structures ready to welcome Ukrainians, the minister said. One in Sintiki, which is a new facility that is used for the first few days for those who arrive from Promachonas, which is only five kilometers from the border.

    In addition, Mitarakis said the government had set up the facilities at Elefsina and Serres to host Ukrainians, with 15,000 beds available iinitially, which could be gradually increased, if necessary, to 30,000.

    He explained that the ministry would create an electronic pre-registration platform which will be operational starting on March 28 to allow all potential beneficiaries to transfer their basic data and to receive a personalized appointment at the Asylum Service Offices.

    He added that the process of issuing a temporary protection ID will start “on April 4 at the Regional Asylum Offices of Thessaloniki, Attica, Patras and Crete.”
    Pushback accusations against Greece

    Though the current Greek government has launched policies to welcome refugees from Ukraine, the same cannot be said for refugees from other world regions and migrants.

    Migrant and refugee advocacy groups have repeatedly criticized squalid conditions in Greek reception facilities and Greek police have been accused of carrying out illegal pushbacks in the Aegean, sending migrants and refugees back to Turkey on boats unfit for the sea without allowing them to claim asylum.

    Greek officials have denied these claims, but the conservative government has openly talked about its goals to reduce irregular migrant and refugee arrivals.

    During his speech to Parliament on Tuesday, Mitarakis praised efforts to prevent border crossings, saying that “while Europe is experiencing a 57% increase in flows of people coming in, Greece has regained control and is not the main gateway.” He said that Greece had reduced arrivals from 72,422 in 2019 to 8,745 in 2021, “the lowest flows of the decade.”

    Mitarakis claimed that his government had achieved “the restoration of control over immigration ...through the drastic confrontation of illegal immigration. ...Now, we are investing in legal immigration, reforming and digitizing everything, and simplifying procedures.”

    https://www.infomigrants.net/en/post/39424/greece-reiterates-open-door-policy-for-ukrainians

    #Grèce #racisme #réfugiés #guerre #Ukraine #Africains #frontières #fermeture_des_frontières #catégorisation #tri #réfugiés_ukrainiens

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    et plus particulièrement ici (Grèce) :
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    • Ukraine or the Middle East? Greece applies varying rules on refugees

      Thousands of Ukrainian refugees have entered Greece, where they enjoy international protection. For non-Ukrainian refugees, however, the situation remains tense and frustrating.

      After days of hiding in the basement of her house, Sofiia Malinovskaya finally made it to safety. Airstrikes and fighting near her home in the eastern Ukrainian city of Kharkiv forced her to leave Ukraine.

      “A friend and I left by car,” Malinovskaya said. “It took us four days just to get to the border. There were just so many cars, and the traffic jam was crazy. We moved 170 kilometers (106 miles) in seven hours.”

      They left via Slovakia because border traffic there had not been very busy. Volunteers helped Sofiia get to Krakow, Poland, then on to Warsaw and, from there, to the Greek city of Thessaloniki.

      Although she is now safe, she said she feels she has no prospects. “I feel very lost. You realize that you don’t have the place to get back, because my city is almost destroyed. There isn’t a building left without any destruction. You don’t know what to do next and you don’t know how to keep living a normal life after that,” she said.

      Malinovskaya came to Thessaloniki because she knew she would have a place to live. “I have a close friend living here, and I could stay with her,” she said.

      She added, however, that she did not know that Greece has been criticized for years for pushbacks and lack of protection of migrants and asylum-seekers.

      Aid without red tape

      More than 10,000 people crossed the border as of Wednesday, according to Vadym Sabluk, Ukraine’s consul general in Thessaloniki.

      “The Greek government kindly agreed to let all Ukrainians who escape from the war come to the Greek territory,” he said.

      Ukrainians carrying biometric passports could immediately enter the country. For those identifying themselves with other documents, such as a birth certificate, a center has been set up at Promachonas, the Greek-Bulgarian border checkpoint, where refugees are given paperwork to fill out by the police. They could then submit the document to the nearest immigration authority and be officially registered.

      “According to the Ministry of Migration and Asylum, starting from March 28, an online platform for pre-registration for receiving documents in the status of temporary protection of Greek government will be launched,” Sabluk said, adding that the status can remain valid for up to three years.

      Sabluk, who has been working nonstop since the Russian invasion of Ukraine began on February 24, said he has been overwhelmed by the willingness of Greek authorities and citizens to help his compatriots.

      “Many people come to the consulate and offer their own apartments, houses and rooms in order to welcome Ukrainian people,” he said.

      Russians living in Greece are showing solidarity as well, Sabluk added. “The Russians are coming and begging pardon and they work shoulder-to-shoulder with our volunteers,” he said.
      Good refugee, bad refugee

      Inside Thessaloniki’s city hall, Ukrainians, Russians and Greeks have been working together to assemble packages of food, clothing and medicines to be sent to Ukraine. But out on the streets of Athens, more then 400 police officers have been busy with Operation Skupa ("broom"), carrying out checks on asylum-seekers and detaining anyone who can’t prove their identity.

      “I’m afraid to go out at all,” said a young Afghan, adding that he does not know where he will go when the camp where he lives shuts down in May.

      His application for asylum was rejected twice, he said. In Kabul, his hometown, he worked as an interpreter for international media outlets, and he fears the Taliban will make good on threats to kill him if he returns to Afghanistan.

      The Afghan’s attempt to submit a new asylum application was unsuccessful. For hours he tried, as required, to register via the Skype messenger service, but he never got through. Now he has to travel, at his own expense, to the district of Evros, situated at the other end of the country, to submit his application at a reception center.

      He said his time in Greece has left him with little trust in Greek authorities. He mentions witnessing police violence and illegal deportations while trying to cross the border from Turkey to Greece.

      The Afghan said comparing the treatment of Ukrainian refugees with his own situation makes him angry. “They’re new arrivals and should go through the same procedure as all the other refugees,” he said.

      The war in Ukraine is the main topic of discussion at the camp where he lives, he said, adding that the situation there was difficult enough without seeing how others have received preferential treatment.
      Documented breaches of law

      Human rights activists have long denounced the Greek government’s treatment of refugees. The government, however, claims that Turkey is a safe third country and that, therefore, people had no right to international protection in the EU.

      Speaking to the parliament, Greek Migration and Asylum Minister Notis Mitarakis recently labeled the refugees from Ukraine “real refugees.” Meanwhile, leading politicians have said asylum-seekers from the Middle East or Africa are “illegal immigrants,” according to Greek media.

      Neda Noraie-Kia, an expert in European migration policy at the Heinrich Böll Foundation, which is affiliated with the German Green Party, said she disapproves of the Greek government’s unequal treatment of refugees. A rather somber picture has emerged regarding refugee protection in Greece, she said: Illegal deportations, lack of basic provisions, lack of integration efforts — the list of accusations is long.

      “It’s important that the EU responds to documented breaches of law,” she told DW.

      Nonetheless, it is also important that refugees from Ukraine receive protection in Greece without red tape, she added.

      “This proves, after all, that solidarity is possible,” said Noraie-Kia, adding that such solidarity also has to be extended to others who seek protection.

      Many people, including asylum-seekers from Afghanistan, have been waiting too long for an asylum hearing, trapped in a legal gray area for years.

      "Protection against war and persecution is not an act of mercy,"said Noraie-Kia. “We in the EU are not isolated in this world. When authoritarian regimes oppress their citizens, we can’t close our eyes. We must take responsibility.”

      https://www.dw.com/en/ukraine-or-the-middle-east-greece-applies-varying-rules-on-refugees/a-61262360

  • #Belgique : Le PDG de PostNL Belgique ainsi que le directeur des opérations et un troisième employé sont en prison La Libre Eco avec Belga
    Accusation de direction d’une organisation criminelle, il est également question de trafic d’êtres humains, de falsification et de détachement illégal de personnel. Les deux dépôts de l’entreprise postale, à Wommelgem et Willebroek, restent sous scellés.

    Le PDG de PostNL Belgium et son numéro deux sont en prison après la perquisition de trois dépôts ce lundi. C’est ce que rapporte Het Laatste Nieuws.

    L’entreprise et le tribunal n’ont pas encore confirmé cette information. La police a arrêté neuf personnes lors des contrôles effectués à PostNL. Selon une porte-parole de PostNL Belgium, trois des neuf personnes sont toujours en détention. Het Laatste Nieuws mentionne que le PDG Rudy Van Rillaer en fait partie, ainsi que le directeur des opérations et un troisième employé.
    https://www.lalibre.be/resizer/DUwEinLCgjPNQnDsKuRg90NlQkc=/0x0:2555x1705/768x512/filters:quality(70):format(jpg)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3LD73HVJNVCOTF7PQ3ZKPH27P4.jpg
    Les chambres se prononceront sur leur sort vendredi. Selon Het Laatste Nieuws, les trois personnes sont accusées de diriger une organisation criminelle, et il est également question de trafic d’êtres humains, de falsification et de détachement illégal.

    Dans le même temps, deux dépôts de l’entreprise postale, à Wommelgem et Willebroek, restent scellés. Les colis qui s’y trouvent ne peuvent pas être livrés pour le moment et seront traités dans d’autres dépôts.
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    Neuf personnes ont été appréhendées dans ce cadre. Plusieurs ont pu disposer après audition, a précisé la porte-parole de l’entreprise postale. Selon l’auditorat du travail, des violations liées au travail non déclaré des chauffeurs et au travail à temps partiel avaient été constatées en novembre dernier au sein de l’entreprise.

    Le nombre de colis bloqués n’a pas été précisé. Les particuliers et les clients d’affaires ont été entretemps informés d’un retard.
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    #uber #esclavage #exploitation #esclavage_moderne #exploitation #capitalisme #migrants #réfugiés #amazon #précarité #la_poste

    PostNL : la ministre De Sutter veut s’attaquer aux dérives dans le secteur des colis
    https://www.rtbf.be/article/postnl-la-ministre-de-sutter-veut-s-attaquer-aux-derives-dans-le-secteur-des-co

    La ministre de la Poste, Petra De Sutter, souhaite s’attaquer aux dérives observées dans le secteur de livraison de colis, a-t-elle fait savoir mardi dans un communiqué. Un avant-projet de loi a été préparé. Lundi, neuf personnes ont été appréhendées dans la foulée de contrôles menés par la police judiciaire fédérale chez PostNL en Belgique. Deux dépôts de l’entreprise néerlandaise, situés à Wommelgem et Willebroek, ont été mis sous scellés.

    La ministre entend notamment contraindre les plus grands opérateurs postaux à employer des livreurs de colis sous contrat fixe. « Je veux éviter que des colis soient encore longtemps remis par des livreurs qui courent le risque d’être exploités. Depuis un certain temps, des abus sont clairement apparus dans le secteur des colis, en particulier au niveau de la livraison ’dernier kilomètre’. La fragmentation du secteur en une multitude de petites entreprises rend le contrôle social presque impossible, ce qui favorise les abus » , relève-t-elle.

    L’avant-projet doit encore être discuté au sein du gouvernement mais le texte a été soumis à une consultation publique, via le site internet de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications), précise la ministre. 

    • #Gand décide de ne plus ramasser les déchets sauvages pour confronter les gens à la saleté Eric Steffens
      https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2022/03/29/gand-decide-de-ne-plus-ramasser-les-dechets-pour-confronter-les

      La ville de Gand lance une expérience étonnante en ne ramassant pas les détritus à certains endroits du Citadelpark (Parc de la Citadelle). Cette expérience est menée après que des déchets aient été abandonnés dans tout le parc la semaine dernière au cours de la première semaine du printemps. « Il n’est pas acceptable que le Service des espaces verts doive débarrasser les ordures chaque jour avant de commencer son vrai travail », déclare l’échevine Astrid De Bruycker (Vooruit).


      Gand, on a décidé de tenter une expérience face aux détritus qui sont abandonnés dans les parcs. Surtout après les beaux jours que l’on a connus, beaucoup de déchets jonchent les pelouses. « Et cela n’est plus acceptable », déclare l’échevine Astrid de Bruycker. « Nous devons faire quelque chose car les campagnes de sensibilisation, les opérations de nettoyage, l’application stricte de la loi.... rien n’y fait et les déchets sauvages restent. Nous en avons assez, alors nous allons tenter l’expérience de ne rien ramasser et confronter les gens à ce qu’ils laissent derrière eux. »

      La ville a décidé, à titre expérimental, de laisser les détritus sauvages dans une partie du Citadel Park. « Nous continuerons à assurer la sécurité, mais nous voulons montrer à quel point c’est sale quand une partie du parc n’est pas nettoyée ». 

      Le service des espaces verts passe des heures à ramasser les déchets, alors que ce n’est pas vraiment son travail. Les jardiniers devraient s’occuper de l’entretien des espaces verts de la ville, et pas devoir ramasser les déchets laissés par les autres". Désormais, la ville ne les ramassera plus et espère qu’ainsi les gens réfléchiront à deux fois avant de les laisser derrière eux.

      Gand veut voir comment les personnes qui jettent correctement leurs déchets peuvent être récompensées. On ne sait pas encore comment la ville va s’y prendre. « Nous allons d’abord voir ce que ça donne quand on confronte les gens à toutes les saletés. Pour être clair, nous continuerons à assurer la sécurité dans le parc ».

      #NDR : * Pourquoi ne pas demander aux commerçants et aux divers #macdo #mcdonald's et #super_marchés de ramasser les cochonneries qu’ils imposent à leur clients ?
      #emballages #déchets #pollution #environnement #recyclage #écologie #plastique #violence #promenade #détritus

  • Non-white refugees fleeing Ukraine detained in EU immigration facilities

    Non-white students who have fled Ukraine have been detained by EU border authorities in what has been condemned as “clearly discriminatory” and “not acceptable”.

    An investigation by The Independent, in partnership with Lighthouse Reports and other media partners, reveals that Ukraine residents of African origin who have crossed the border to escape the war have been placed in closed facilities, with some having been there for a number of weeks.

    At least four students who have fled Vladimir Putin’s invasion are being held in a long-term holding facility Lesznowola, a village 40km from the Polish capital Warsaw, with little means of communication with the outside world and no legal advice.

    One of the students said they were stopped by officials as they crossed the border and were given “no choice” but to sign a document they did not understand before they were then taken to the camp. They do not know how long they will be held there.

    A Nigerian man currently detained said he was “scared” about what will happen to him after being held in the facility for more than three weeks.

    Polish border police have confirmed that 52 third-country nationals who have fled Ukraine are currently being held in detention facilities in Poland.

    The International Organisation for Migration (IOM) said they were aware of three other facilities in Poland where people non-Ukrainians who have fled the war are being detained.

    Separately, a Nigerian student who fled the Russian invasion is understood to have been detained in Estonia after travelling to the country to join relatives, and is now being threatened with deportation.

    This is despite a EU protection directive dated 4 March which states that third country nationals studying or working in Ukraine should be admitted to the EU temporarily on humanitarian grounds.

    Maria Arena, chair of the EU parliament’s subcommittee on human rights, said: “International students in Ukraine, as well as Ukrainians, are at risk and risking their lives in the country. Detention, deportation or any other measure that does not grant them protection is not acceptable.”

    The findings of the investigation, which was carried out in collaboration with Lighhtouse Reports, Spiegal, Mediapart and Radio France, comes after it emerged that scores of Black and Asian refugees fleeing Ukraine were experiencing racial discrimination while trying to make border crossing last month.
    ‘They took us here to the camp... I’m scared’

    Gabriel*, 29, had been studying trade and economics in Kharkov before war broke out. The Nigerian national left the city and arrived at the border on 27 February, where he says his phone was confiscated by Polish border guards and he was given “no option” but to sign a form he did not understand.

    “It was written in Polish. I didn’t know what I was signing. I said I wouldn’t sign, but they insisted I signed it and that if not I would go to jail for five months,” he said in a recorded conversation with a Nigerian activist.

    The student said he was then taken to court, where there was no interpreter to translate what was being said so that he could understand, and then taken to a detention centre in the small village of Lesznowola.

    “It is a closed camp inside a forest,” said Gabriel, speaking from the facility. “There’s no freedom. Some people have been here more than nine months. Some have gone mad. I’m scared.

    “We escaped Ukraine very horrible experience, the biggest risk of my life [...] Everything was scary and I thought that was the end of it. And now we are in detention.”

    Gabriel said there are at least two other Nigerian students in the camp, along with students from Cameroon, Ghana, the Ivory Coast and French African nations.

    Guards at the centre said inmates have their mobile phones confiscated, with only those who have a second sim card given a phone without a camera.

    Many can only communicate with the outside world via email – and even this is said to be limited to certain times.

    Another individual detained at the centre is Paul, 20, a Cameroonian who had been studying management and language at Agrarian University Bila Tserkva in Kyiv for six months when the war started.

    His brother, Victor, who is in Cameroon, said Paul had told him that he had been apprehended while crossing the border and that on 2 March, a Polish judge ordered that he be transferred to Lesznowola detention centre.

    “From his explanation, the camp doesn’t seem like one that welcomes people fleeing from the war in Ukraine. It’s a camp that has been existing and has people that came to seek for asylum. No one knows why he is being detained,” he said.

    Victor said that Paul was given seven days to appeal the decision to detain him, but that he has been unable to access the internet in order to file the appeal in time.

    “Since that day he filed the appeal, police and guards try to restrict them. He used to get five minutes of internet but on that day they stopped letting them use the internet. The phone he used to communicate with me was blocked. Maybe it’s because they realised that the issue was taking on a legal dimension,” he said.
    ‘He’s not allowed to be in Estonia’

    This investigation has also heard reports that a Nigerian student, Reuben, is facing deportation from Estonia after being detained having fled the war in Ukraine.

    Prior to his arrival in the eastern European country, 32-year-old Reuben emailed the head of International House, a service centre that helps internationals in Estonia to communicate with the state, explaining that he wanted to join his cousin living in the country.

    The head of the organisation Leonardo Ortega responded by letter that he may relocate to Estonia.

    Reuben, who attended Bila Tserkva National Agrarian University in Ukraine and is married to a Ukrainian woman, arrived on 9 March through Poland with his cousin Peter.

    After being delayed for three hours at the Estonia border, the pair were escorted to a police station, according to Peter, 30, who has an Estonian residency permit.

    He said three police officers escorted his cousin away with his luggage and said he would be detained for two days themn deported back to Nigeria.

    The officers reportedly advised that the 32-year-old would be banned from entering any Schengen country for the next five years; his phone was confiscated and he’s been in detention since.

    “A few officers said ‘he’s not allowed to be in Estonia’. Even after asking for international protection, we were told that my cousin needs to have a lawyer to fight his case, but most of the lawyers I initially contacted refused to take my cousin’s case,” said Peter.

    “He received an email in advance saying it was okay to come - and after everything we went through, the next thing they want to deport and ban him for five years. I don’t know why deportation came into the picture.”

    Criney, a London-based campaigner who has been supporting the affected students on a voluntary basis, said there was an “emerging pattern of arbitrary detention of students coming out of Ukraine fleeing the war”.

    “There are other cases in Austria and Germany with regards to students who have applied for asylum or asked for permits to remain,” the campaigner said.
    Detained ‘for the purpose of identity verification’

    The EU directive on 4 March aims to help refugees fleeing the invasion to stay for at least one year in one country and also have access to the labour market and education.

    It states that it also applies to “nationals of third countries other than Ukraine residing legally in Ukraine who are unable to return in safe and durable conditions to their country or region of origin”.

    This can include third-country nationals who were studying or working in Ukraine, it states, adding that this cohort should “in any event be admitted into the union on humanitarian grounds”, without requiring valid travel documents, to ensure “safe passage with a view to returning to their country or region of origin”.

    Michał Dworczyk, a top aide to the Polish prime minister, said when war broke out that “everyone escaping the war will be received in Poland, including people without passports”.

    But the Polish government has admitted that it is sending some of this cohort to closed facilities once they cross the border.

    In a tweet on 2 March, the Polish ministry of internal affairs and administration said: “Ukrainians are fleeing the war, people of other nationalities are also fleeing. All those who do not have documents and cannot prove Ukrainian citizenship are carefully checked. If there is a need, they go to closed detention centres.”

    In a letter to a member of the EU Parliament, Poland’s border police admitted that 52 third country nationals who had fled from Ukraine had been taken to closed detention centres in the first three weeks of the war.

    The letter stated that this was necessary “to carry out administrative proceedings for granting international protection or issuing a decision on obliging a foreigner to return”.

    Ryan Schroeder, press officer at the IOM, said the organisation was aware of three other facilities in Poland where “third-country nationals arriving from Ukraine, who lack proper travel documentation, are brought to for the purpose of identity verification”.

    The Polish government, the Polish police and the Estonian authorities declined to comment on the allegations.

    A spokesperson for the Polish border force said it “couldn’t give any detail about the procedures on foreigners because of the protection on personal data”, adding that it is “the court which takes the decision each time to place people in guarded centres for foreigners”.
    ‘Clearly unsatisfactory and discriminatory’

    Steve Peers, a professor of EU law in the UK, says that even if member states choose not to apply temporary protection to legal residents of Ukraine, they should give them “simplified entry, humanitarian support and safe passage to their country of origin”.

    “In my view this is obviously a case where students could not have applied for a visa and might not meet the other usual criteria to cross the external borders, yet there are overwhelming reasons to let them cross the border anyway on humanitarian grounds. There are no good grounds for immigration detention in the circumstances,” he added.

    Jeff Crisp, a former head of policy, development and evaluation at UNHCR, said it was “clearly unsatisfactory and discriminatory” for third country nationals who have fled from Ukraine to be held in detention centres in EU states, “not least because of the trauma they will have experienced in their efforts to leave Ukraine and find safety elsewhere”.

    He added: “They should be released immediately and treated on an equal basis with all others who have been forced to leave Ukraine.”

    It comes after the UN High Commissioner for Refugees Filippo Grandi warned this week that, although he had been “humbled” by the outpouring of support seen by communities welcoming Ukrainian refugees, many minorities – often foreigners who had been studying or working there – had described a very different experience.

    “We also bore witness to the ugly reality, that some Black and Brown people fleeing Ukraine – and other wars and conflicts around the world – have not received the same treatment as Ukrainian refugees,” he said.

    “They reported disturbing incidents of discrimination, violence, and racism. These acts of discrimination are unacceptable, and we are using our many channels and resources to make sure that all people are protected equally.”

    Mr Grandi appealed to countries, in particular those neighbouring Ukraine, to continue to allow entry to anyone fleeing the conflict “without discrimination on grounds of race, colour, descent, or national or ethnic origin and regardless of their immigration status”.

    *Names have been changed

    https://www.independent.co.uk/news/world/europe/ukraine-refugees-detention-international-students-b2041310.html

    #étudiants #Ukraine #rétention #détention_administrative #guerre #guerre_en_Ukraine #Pologne #Estonie #réfugiés_ukrainiens #réfugiés_d'Ukraine

    • I rifugiati “non bianchi” in fuga dall’Ucraina finiscono nei centri di detenzione

      Un’indagine di The Independent in collaborazione con Lighthouse Reports lo dice chiaro e tondo: i residenti ucraini di origine africana che hanno attraversato il confine per sfuggire alla guerra sono stati rinchiusi in centri per l’immigrazione, alcuni di loro si trovano lì da diverse settimane.

      Almeno quattro studenti fuggiti dall’invasione di Vladimir Putin sono detenuti in una struttura di detenzione a lungo termine di Lesznowola, un villaggio a 40 km dalla capitale polacca Varsavia, con pochi mezzi di comunicazione con il mondo esterno e senza consulenza legale. Uno di loro ha detto di essere stato fermato dai funzionari mentre attraversavano il confine e di non aver avuto “scelta”: ha dovuto di firmare un documento che non comprendeva prima di essere trasferito al campo. Un uomo nigeriano attualmente detenuto ha detto di essere “spaventato” per quello che gli accadrà dopo essere stato trattenuto nella struttura per più di tre settimane.

      La polizia di frontiera polacca ha confermato che 52 cittadini di Paesi terzi fuggiti dall’Ucraina sono attualmente detenuti in centri di detenzione in Polonia. L’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim) ha affermato di essere a conoscenza di altre tre strutture in Polonia dove sono detenute persone non ucraine fuggite dalla guerra. Uno studente nigeriano fuggito dall’invasione russa sarebbe stato detenuto in Estonia dopo essersi recato nel Paese per raggiungere i parenti e ora è minacciato di espulsione.

      Maria Arena, presidente della commissione per i diritti umani del parlamento Ue, ha dichiarato: «Gli studenti internazionali in Ucraina, così come gli ucraini, sono a rischio e rischiano la vita nel Paese. La detenzione, l’espulsione o qualsiasi altra misura che non garantisca loro protezione non è accettabile».

      Jeff Crisp, ex capo della politica, dello sviluppo e della valutazione dell’Unhcr, ha affermato che è «chiaramente insoddisfacente e discriminatorio» che cittadini di Paesi terzi fuggiti dall’Ucraina vengano trattenuti nei centri di detenzione negli Stati dell’Ue. Ha aggiunto: «Dovrebbero essere rilasciati immediatamente e trattati alla pari con tutti gli altri che sono stati costretti a lasciare l’Ucraina».

      L’Alto Commissario delle Nazioni Unite per i rifugiati Filippo Grandi ha avvertito questa settimana che, sebbene sia soddisfatto dal sostegno dei Paesi che accolgono i rifugiati ucraini, molte minoranze – spesso stranieri che vi hanno studiato o lavorato – hanno descritto un’esperienza molto diversa. «Abbiamo anche testimoniato una pessima realtà: alcuni neri in fuga dall’Ucraina – e altre guerre e conflitti in tutto il mondo – non hanno ricevuto lo stesso trattamento dei rifugiati ucraini», ha spiegato.

      Se ne parla ormai da settimane. Intanto il razzismo continua. Aiutare tutti, ma proprio tutti: questo è il dovere.

      Buon venerdì.

      https://left.it/2022/03/25/i-rifugiati-non-bianchi-in-fuga-dallucraina-finiscono-nei-centri-di-detenzione

    • Des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont détenus en Pologne

      Selon une enquête menée sous l’égide de Lighthouse Reports – une ONG spécialisée dans l’investigation, à laquelle se sont joints plusieurs médias européens dont Mediapart –, plusieurs étudiants étrangers ayant fui l’Ukraine en guerre séjournent actuellement dans des centres d’accueil fermés en Pologne, en situation de détention.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/230322/des-refugies-fuyant-la-guerre-en-ukraine-sont-detenus-en-pologne

    • "C’est comme si j’étais un criminel" : des étudiants étrangers enfermés en Pologne après avoir fui l’Ukraine

      Une enquête réalisée par Radio France, en partenariat avec plusieurs médias internationaux et avec le soutien de l’ONG Lighthouse Reports, révèle que plusieurs étudiants d’origine africaine qui vivaient en Ukraine sont actuellement détenus dans des centres fermés pour étrangers en Pologne.

      Ils faisaient des études dans les technologies de l’information, dans le management, à Kharkiv, à Lutsk ou encore à Bila Tserkva…et se retrouvent désormais enfermés dans un centre de détention pour étrangers à une quarantaine de kilomètres de Varsovie, après avoir fui la guerre en Ukraine. C’est ce que révèle l’enquête de Radio France, mercredi 23 mars, menée en partenariat avec plusieurs médias internationaux et avec le soutien de l’ONG Lighthouse Reports.

      « Je ne pensais pas me retrouver dans cette situation en fuyant en Pologne, comme si j’étais un criminel », témoigne Samuel (le prénom a été changé) au téléphone, étudiant de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Après avoir voyagé jusqu’à Kiev, puis Lviv (près de la frontière polonaise), le jeune Nigérian explique avoir traversé la frontière le 27 février avec sa carte d’étudiant, son passeport étant resté à l’université pour des raisons administratives. « Mais quand je suis arrivé en Pologne, les garde-frontières m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas me laisser circuler, car je n’ai pas de passeport, et pour cette raison, je devais être détenu », se remémore celui qui a de la famille en Allemagne, enfermé depuis plus de trois semaines.

      Le 25 février, Michał Dworczyk, chef du cabinet du Premier ministre polonais, assurait pourtant que « toute personne fuyant la guerre serait accueilli en Pologne, notamment les personnes sans passeport ». « Difficile de ne pas y voir du racisme », observe Małgorzata Rycharska, de l’ONG Hope & Humanity Poland, qui ajoute « ne pas comprendre pourquoi ces personnes ont été enfermées ». Contactée, l’ambassade du Cameroun à Berlin, qui a identifié pour l’instant trois de ses ressortissants dans ces centres fermés, fait part aussi de sa surprise. Et assure que les étudiants camerounais avaient des documents d’identité valides avec eux.
      52 étrangers fuyant l’Ukraine envoyés dans des centres fermés

      Dans le centre de Lesznowola, une vingtaine de non-Ukrainiens arrivant d’Ukraine sont actuellement détenus, parmi lesquels nous avons identifié pour l’instant quatre étudiants d’origine africaine. En tout, il y aurait 52 personnes étrangères fuyant l’Ukraine envoyées dans ces centres fermés du 24 février au 15 mars, selon une lettre des garde-frontières adressée au député Tomasz Anisko.

      Lettre des garde-frontières polonais indiquant que 52 personnes non-ukrainiennes mais fuyant l’Ukraine ont été envoyés du 24 février au 15 mars dans des centres pour étrangers.

      Contactés, les garde-frontières indiquent ne pas pouvoir donner davantage d’informations, pour des raisons de protection d’identité. De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) explique « être au courant de trois centres en Pologne où les ressortissants de pays tiers arrivant d’Ukraine, sans documents de voyage adéquats, sont emmenés pour des vérifications d’identité » mais précise ne pas inclure celui de Lesznowola.

      « Nous sommes des étudiants d’Ukraine, nous ne méritons pas d’être ici », dénonce Samuel, qui ajoute ne pas comprendre pourquoi il se retrouve dans un centre où sont enfermés des migrants ayant tenté de traverser illégalement la frontière avec la Biélorussie l’an dernier. Gabriel (le prénom a été changé), un autre étudiant nigérian qui étudiait à l’Institut national du commerce et de l’économie de Kharkiv, raconte lui qu’à son arrivée en Pologne, « les garde-frontières nous ont pris nos téléphones de force ». Dans un entretien téléphonique avec un représentant de la diaspora nigériane - obtenu par Radio France -, Gabriel indique avoir été forcé à demander la protection internationale en Pologne, « sinon ils m’ont dit que j’allais en prison ». Dans l’attente de la décision, il a été envoyé dans ce camp fermé où il séjourne depuis fin février, décrivant « une situation très mauvaise ».

      Si théoriquement, la loi polonaise permet le placement en centres fermés en cas de demande d’asile dans des situations très précises (en cas de risque, par exemple, que la personne s’échappe lors de la procédure), la pratique diffère. Varsovie avait déjà été pointé du doigt par l’ONU pour la détention systématique de migrants et réfugiés lors de la crise à la frontière biélorusse l’an dernier. « Plein de gens ici sont devenus fous, je suis terrifié, il y en a qui sont là depuis neuf mois », s’effraie Gabriel. Pas d’accès à des avocats, téléphones avec caméra retirés, accès internet d’une vingtaine de minutes par jour seulement… L’étudiant, qui indique être passé devant un tribunal, menottes aux poignets, explique ne jamais avoir voulu demander l’asile en Pologne. « Nous étions juste des étudiants, répète-t-il. Ils devraient me déporter et me laisser rentrer au Nigeria, mais même cela, ça peut prendre parfois six mois », s’inquiète-t-il.

      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/enquete-c-est-comme-si-j-etais-un-criminel-des-etudiants-etrangers-enfe

  • Larmes de crocodiles et oubli, suite au décès de madeleine albright, qui avait provoqué la mort de 500 000 enfants irakiens, c’est à dire plus qu’à Hiroshima en Nagasaki !

    Nos médias officiels font le silence sur le passé de cette ancienne secrétaire d’Etat américaine.

    Rappel : madeleine albright, secrétaire d’Etat de Clinton, avait ainsi répondu à une question sur le blocus US qui avait provoqué la mort de 500 000 enfants irakiens : « Je pense que c’était un choix difficile, mais oui, ça en valait la peine » . (Emission « Sixty Minutes » (CBS) du 12 mai 1996). L’interview a remporté un Emmy Award.

    En bonus, guerre en Serbie et au Kosovo.
    Fin octobre 2012, lors de la signature d’un livre dans la librairie de Prague Palác Knih Luxor, #madeleine_albright, recevant la visite d’un groupe de militants de l’organisation tchèque « Přátelé Srbů na Kosovu », qui avaient apporté des photos de guerre, dont certaines montraient des victimes serbes de la guerre du Kosovo de 1999, est filmée leur disant : « Sortez, Serbes dégoûtants ! 

    • Les étudiants de l’essec confrontés aux conséquences de ce qui est enseigné dans leur école. À Cergy, les étudiants de l’essec face à l’insécurité Nicolas Daguin - Le figaro

      Tout commence par un mail anonyme adressé au Figaro en novembre 2021. Un certain « Tyler », qui se présente comme un étudiant de l’Essec - l’une des premières écoles de commerce en France -, souhaite nous faire part du climat d’insécurité qui se serait installé autour du campus, situé à Cergy (Val-d’Oise). La situation aurait « énormément empiré » ces derniers temps et serait « devenue invivable », selon ses mots. Il est question d’agressions, de vols avec violence et même de tentatives d’enlèvements. Le jeune homme affirme aussi que « nombre d’étudiants [seraient] traumatisés et ne [voudraient] plus prendre de cours terminant après le coucher du soleil par peur de rentrer seuls la nuit ».

      S’il n’a personnellement jamais été victime d’aucune agression, Tyler assure que plusieurs de ses camarades n’ont pas eu sa chance. Ce dernier en veut pour preuve le groupe Facebook « ESSAFE », créé en 2017. « Nous l’avons ouvert après avoir constaté une recrudescence des agressions autour du campus, dans l’idée… ..

      La suite payante, mais on en a pas besoin : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/ce-n-est-pas-normal-de-mettre-sa-vie-en-danger-pour-etudier-a-cergy-les-etu

      #essec #winner #écoles_de_commerce #management #valeurs #libéralisme #marketing #capitalisme

    • #belgique : Quatre nouveaux centres fermés pour personnes en séjour irrégulier forcées au retour
      https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2022/03/23/quatre-nouveaux-centres-fermes-pour-personnes-en-sejour-irreguli

      Le gouvernement fédéral a approuvé la construction de trois nouveaux centres fermés et un centre de départ, créant ainsi plus de 500 places supplémentaires affectées au retour forcé de personnes en séjour irrégulier. Les autorités libèrent 100 millions d’euros pour un plan stratégique. Les nouveaux centres - prévus à Jabbeke, Zandvliet, Jumet et Steenokkerzeel - devraient permettre de presque doubler le nombre de places pour les personnes en séjour illégal d’ici 2030.


      Cette décision historique marque un véritable tournant. Nous créons plus de capacité de retour que jamais et pouvons faire un pas de géant dans la politique de retour de notre pays", soulignait le Secrétaire d’Etat à la Migration sammy mahdi. Les trois nouveaux centres pour migrants illégaux se situent à Jumet (près de Charleroi), à Zandvliet (près d’Anvers) et à Jabbeke (près de Bruges).Ce dernier remplacera d’ailleurs l’actuel centre fermé de Bruges.

      Un centre de départ sera par ailleurs établi à Steenokkerzeel (Zaventem) : les personnes n’y resteront idéalement qu’un jour ou deux pour permettre un retour rapide vers le pays d’origine. Le gouvernement fédéral a approuvé rapidement le marché public pour le développement de ce projet.

      La Belgique compte six centres fermés d’une capacité maximale de 635 places. Avec la construction de trois nouveaux centres et de ce centre de départ, la capacité totale passera à 1.145 places, soit plus de 500 supplémentaires par rapport à aujourd’hui. Les appels d’offre pour le bâtiment de Steenokkerzeel seront publiés cette semaine, la construction pouvant commencer en 2024. Pour les centres de Jabbeke, Jumet et Zandvliet, la construction est prévue entre 2027 et 2029.
      . . . . . .

      #centres_fermés pseudo #prisons #réfugiés #asile #migrations #racisme #police #frontières #migrants #migration

    • Le Royaume-Uni finance 4 caméras de vidéoprotection à Brighton, un hameau de Cayeux-sur-Mer
      https://actu.fr/hauts-de-france/cayeux-sur-mer_80182/le-royaume-uni-finance-4-cameras-de-videoprotection-a-brighton-un-hameau-de-cay

      Quatre caméras de vidéoprotection vont apparaître à Brighton-les-Pins, hameau de Cayeux-sur-Mer (2445 habitants), dans la Somme. Le projet est principalement financé par un fonds britannique.

      « Une opération blanche pour la commune. » C’est avec ces mots que Jean-Paul Lecomte qualifie le projet d’installation de 4 caméras de vidéoprotection dans le hameau de Brighton-les-Pins. En effet, le maire de Cayeux-sur-Mer (Somme) ne mettra pas la main au portefeuille.

      « C’est de l’argent qui tombe du ciel »
      « La situation est idéale pour la commune », commente-t-il. Pour cause, le Royaume-Uni finance une grosse partie de l’installation via un fonds de lutte contre l’immigration clandestine. Sur les 67 000 € du coût total du projet, 11 185 € seront financés par la Fédération Départementale d’Énergie (FDE).

      Les Britanniques apporteront leur pierre à l’édifice à hauteur de 55 923 €. « C’est de l’argent qui tombe du ciel », ironise l’élu.

      Les études de protection réalisées par la gendarmerie nationale ont reconnu deux zones à Cayeux-sur-Mer. La première s’étend du Hourdel à l’entrée de la ville. La seconde se situe plus au sud. À terme, une trentaine de caméras devraient être installées dans ces deux secteurs. Mais pour l’instant, la première tranche ne concerne que quatre caméras à Brighton-les-Pins.

      « Quatre départs de migrants ont été constatés dans la commune », se souvient l’édile. « Deux au sud et deux autres au niveau de la carrière de galets Silmer, à Brighton. »

      Une caméra sera donc placée à cet endroit. Les trois autres seront installées au niveau du foyer de vie, au phare et à l’entrée de la ville. Cette dernière permettra la lecture de plaques d’immatriculation notamment.


      Qui s’occupera de l’entretien des caméras ?
      Une petite interrogation avait tout de même été émise par Philippe Prouvost, conseiller municipal : « Qui s’occupera de l’entretien de ces caméras ? » Jean-Paul Lecomte a assuré que « l’installation et l’entretien seront gérés par la FDE qui passera par l’entreprise Citéos ».

      Le centre de visionnage des images captées par les caméras sera installé dans les locaux des agents de surveillance de la voie publique (ASVP). « Lorsqu’il y aura un problème dans ce coin, une seule personne sera habilitée à visionner ces images », explique le maire.

      Si la zone nord doit faire l’objet des attentions du conseil municipal en 2023, les dossiers pour ces quatre premières caméras viennent d’être envoyés à la préfecture. La date d’installation est encore floue.

      #foutage_de_gueule #surveillance #vidéo-surveillance #réfugiés #algorithme #migrations #police #france

    • Stanze – di Gianluca e Massimiliano De Serio – Videoinstallazione – Italia 2010

      Il diritto d’asilo calpestato, poesia civile sulle tracce delle “catene poetiche” della tradizione orale somala. E i muri, e le vicende, dell’ex caserma La Marmora di via Asti, a Torino, autentica «centrifuga» simbolica della storia d’Italia.

      «Quanto è sconnessa la terra sotto i miei piedi,/ quanto è vasta la sabbia,/ andavo avanti sballottato e dappertutto le dune si moltiplicavano».

      «Mi hanno preso le impronte, non sono più come i miei coetanei./ Mi hanno reso povero in tutto, sono senza prospettiva di vita qui in via Asti./ Chi ci ha respinto ci ha fatto restare sul marciapiede in mezzo a una strada, ci ha relegato a dormire lungo i muri./ Ci obbligano a tornare indietro,/ non possono capire che il trattato di Dublino è il colonialismo: a chi possiamo denunciarlo?».

      In Stanze si respira la vertigine deserto, si intuisce la fatica del viaggio. Si ascolta una madre che teme per il figlio emigrato. Si sente sotto i piedi la lastra nera del mare. Si impara che cosa sia il bisogno di fuggire da una terra invivibile, ma anche la disillusione per essere finiti in un Paese diverso da come lo si sognava. Si diventa testimoni della miseria e dell’indifferenza vissuti in Italia. E si è inchiodati alla denuncia: «Gli italiani non hanno mantenuto la promessa fatta», quella di un’accoglienza che dia un minimo di sostanza al diritto d’asilo concesso sulla carta.

      Nato come videoinstallazione, Stanze è stato girato con un gruppo di giovani rifugiati somali che sono stati “ospiti” degli spogli locali dell’ex caserma La Marmora di via Asti, a Torino. Le riprese, senza luce artificiale, si sono svolte in un’unica giornata ma la preparazione è durata mesi, in collaborazione con la mediatrice culturale e scrittrice Suad Omar. In questo «film di parola e non di azione» (è la definizione dei fratelli De Serio) gli attori, a turno, narrano le loro storie per circa un’ora, fermi davanti alla camera da presa, in versi somali con sottotitoli in italiano.

      La forma recupera e riattualizza il genere della “catena poetica” (una serie di liriche collegate fra loro, strumento di dibattito pubblico e politico nella tradizione orale della Somalia). Mentre, nei contenuti, la cronaca e la testimonianza si fanno poesia civile, con un’asprezza senza tempo che ricorda a tratti i salmi più scabri e le denunce più dure dei profeti dell’Antico Testamento.

      Una parte dei testi proposti dal gruppo di giovani rifugiati non si limitano alla situazione del diritto d’asilo ma “interpretano” anche la storia dell’ex caserma La Marmora, decifrando in quelle mura «una vera e propria centrifuga della storia italiana», come ricorda l’associazione di “mutuo soccorso cinematografico” Il Piccolo Cinema di Torino: «Fondata durante il primo periodo coloniale italiano nel corno d’Africa, la caserma è poi diventata sede, durante il fascismo, della Guardia nazionale repubblicana e vi si sono consumate torture e fucilazioni dei partigiani prigionieri». Da qui la ripresa in Stanze (stanze come strofe poetiche, stanze di mattoni) di alcuni stralci degli atti del processo che, nel 1946, vide alla sbarra alcuni fascisti che “lavorarono” in via Asti. Ancora Il Piccolo Cinema: «Nel film gli ex abitanti della caserma, attraverso un percorso di sdoppiamento storico ed esistenziale, si fanno carico della nostra stessa storia e delle sue mancanze».

      Prodotto per la prima edizione del “Premio Italia Arte Contemporanea” del Maxxi di Roma, Stanze ha ottenuto la menzione speciale della giuria «per l’uso innovativo del linguaggio filmico nel rappresentare la condizione umana di sofferenza e di oppressione che attraversa la nostra storia».

      Alcune scene e una presentazione del video da parte di Gianluca e Massimiliano De Serio sono presenti su You Tube: https://www.youtube.com/watch?v=GvWW0Ui7Nr0

      Il sito Internet dei fratelli De Serio è: www.gmdeserio.com
      https://viedifuga.org/stanze

    • Intervista a Gianluca e Massimiliano De Serio - Quella stanza fuori dall’Africa

      Quella stanza fuori dall’Africa Teresa Macri ROMA Incontro con i gemelli De Serio, menzione speciale della giuria per il Premio Italia Arte Contemporanea al Maxxi. «Abbiamo girato un film-catena poetica che recupera la tradizione orale somala, prima dell’avvento della scrittura. Nel nostro caso, la narrazione orchestrata dalla poetessa Suad Omar è declinata da alcuni rifugiati politici che interpretano le loro storie di esiliati» Gianluca e Massimiliano De Serio con il mediometraggio Stanze, si sono aggiudicati una menzione speciale da parte della giuria e una passione smodata da parte del pubblico. Sarebbe stato un esemplare epilogo se, nel catastrofico crinale italiano come quello che stiamo attraversando, la giuria avesse inviato un chiaro segno politico puntando sul loro film che riesce a coagulare paradigma storico, displacement, soggettività e funzione del linguaggio poetico attraverso i racconti di alcuni politici somali in Italia. Comunque sia i fratelli De Serio (Torino, 1978) sono stati appena premiati alla 28ma edizione di Torino Film Festival con il documentario Bakroman sui ragazzi di strada del Burkina Faso. Fin dal 1999, i gemelli indagano senza tregua e senza alcun rigurgito ideologico sui temi dell’identità culturale, «negoziata», fluida e in divenire nell’epoca tardo-capitalista, sui conflitti tra urbanità e minoranze etniche che stanno ridefinendo le nostre società occidentali. La loro è una ricerca «etica», indirizzata sullo scontro degli spazi sociali e sul disagio dell’estetica, nei confronti della politica. Una ricerca in con-trotendenza con l’immaginario simulacra-le così ripercorso dalla loro stessa I-Generation. Ragione dei numerosissimi riconoscimenti internazionali ricevuti finora: Nastro d’Argento per il miglior cortometraggio (2004), il festival di Edimburgo (2006), Oberhausen (2006), Stoccarda (2005), Vendó me (2005 e 2006) e, come miglior film italiano, per tre anni consecutivi al Tff. L’asserzione dell’artista Francis Alys «a volte fare qualcosa dl poetico può diventare politico e a volte fare qualcosa dl politico può diventare poetico» sembra descrivere li vostro film. Come è nata e si è sviluppata l’idea dl «Stanze»? Poesia e politica non sono per forza estranee. Al contrario. Cosl come l’estetica può veicolare un contenuto etico, il rapporto fra le due sfere deve essere il più coerente possibile. In particolare, Stanze è un lavoro che si sviluppa in entrambe le direzioni. E un film/catena poetica che recupera la tradizione orale somala prima dell’avvento della scrittura. La poesia era lo strumento di discussione etica e politica della società somala, con essa si creavano catene poetiche attraverso le quali si dibatteva: venivano apprese a memoria dalla società e servivano per un dibattito pubblico, sublimato dalla bellezza e dal rigore della metrica. Nel nostro caso, le poesie, create sotto la maestria della poetessa Suad Omar, sono declinate da un gruppo di rifugiati politici che interpretano le loro storie di esiliati e si fanno carico della nostra storia e delle nostre mancanze.
      «Stanze» è centrato sulle forme di potere autoritarie: dal colonialismo italiano In Africa al fascismo del ventennio fino all’attuale stato dl diritto discrezionale... Il film è un lento scivolare dalla diaspora dei somali all’inadeguatezza del nostro paese nell’accoglierli secondo le regole internazionali. Progressivamente, i rifugiati arrivano ad interpretare stralci del processo, del 1946 nella caserma di via Asti di Torino, in cui vennero condannate alcune guardie nazionali repubblicane fasciste, colpevoli di sevizie, di torture e uccisioni di numerosi partigiani (tutti amnistiati, creando in questo modo un vuoto storico e giudiziario). I somali, figli indiretti della nostra storia e delle colpe coloniali e fasciste e oggi rifiutati dalla nostra società, prendono la voce dei testimoni del processo, attuando una sorta di sdoppiamento storico ed esistenziale che incolpa prima di tutto l’Italia e ne riempie il vuoto morale e politico. I luoghi di ogni «stanza poetica» sono alcune sale della tremenda caserma di via Asti, che paradossalmente è stata un provvisorio posto di accoglienza di centinaia di rifugiati politici somali nel 2009, alcuni dei quali protagonisti del film. Lo sradicamento del soggetto post-coloMale è al centro delle vostre analisi sia In «Zakarla» che in «Stanze». In ciò conta molto l’humus torinese dove vivete? Torino è una città che ha visto nascere i movimenti di potere, ma anche di protesta e di avanguardia in Italia. E un luogo di spe:
      * rimentazione sociale dove si cerca di supplire alle mancanze del govemo in materia di rifugiati politici. Molte delle nostre storie nascono e si creano nel nostro quartiere o nella nostra città. Qui ha sede il Centro Studi Africani, dove ha avuto inizio la ricerca per realizzare Stanze. Il presidente, ora purtroppo scomparso, era Mohamed Aden Sheickh, ex ministro somalo che è stato sei anni in cella di isolamento sotto la dittatura di Siad Barre ed è a lui e ai rifugiati politici che dedichiamo il lavoro. Grazie a lui abbiamo incontrato Abdullahi, Suad Omar e tutti i rifugiati politici protagonisti. La necessità dl ritornare su accadimenti passati della storia Italiana (come II film dl Martone "Nol credevamo») è un meccanismo dl presa di coscienza del presente attraverso una di logica della memoria? Il nostro è un tentativo di creare una nuova immagine del presente, fuori da ogni formato e da ogni cliché, capace di farsi carica di significato e di aprirsi a riflessioni future e a ri-letture del passato, sotto una nuova estetica e rinnovati punti di vista. Stanze, per esempio, parte dalle storie della diaspora presente, dalle torture in Libia e dai respingimenti, dai non diritti dei rifugiati, che si perpetuano tutti i giorni tra Africa e Italia, fin dentro il nostro stesso paese. Questa diaspora ha radici profonde e interpella la nostra storia più nera, sconosciuta o opportunisticamente dimenticata, quella del colonialismo, degli eccidi in Somalia da parte degli italiani, delle colpe dei fascisti, mai pagate fino in fondo come ci insegna via Asti. C’è nella vostra ricerca una attenzione alla struttura metrica che stabilisce anche Il ritmo del film. II riferimento è alla catena poetica dl Stanze», alla rima del rappers in «Shade ? Da anni onnai lavoriamo sul tentativo, di volta di volta diverso, di creare una «nuova oralità». La trilogia dedicata a Shade era un lungo flusso di coscienza in freestyle, che abbandonava le classiche regole del genere per farsi nuova parola e immagine, icona, memoria di se stessa. In Stanze abbiamo spazializzato il suono, lo abbiamo reso scultura, capace di riflettersi su un’immagine aderente al concetto di catena poetica e in grado di farsi bella, perfetta, ipnotica, sia nella metrica e nel suono, ma anche nei colori e nelle luci. Solo così crediamo si possa restituire la dignità e il coraggio di mettersi in gioco dei nostri protagonisti: ognuno con i suoi strumenti, in un dialogo continuo che si fa scambio, dialettica, alleanza.
      PREMIO ITALIA ARTE Rossella Biscotti presenta il suo «Processo» dopo il 7 aprile L’artista Rossella Biscotti è la vincitrice della prima edizione del Premio Italia Arte Contemporanea, curato da Bartolomeo Pietromarchi e organizzato dal Mani per sostenere e promuovere l’arte italiana rigosamente under 40. «II Processo», realizzato dalla Biscotti (Molfetta, 1978, ma vive in Olanda) consta in una installazione molto formale di architetture residuali in cemento armato ispirate alla conversione logistica subita dalla razionalista palestra della scherma realizzata da Luigi Moretti al Foro Italico in aula bunker durante i processi politici degli anni di piombo, tra cui quelli legati al caso Moro. Parallelamente e più pregnantemente un audio, disseminato nel museo, invia le registrazioni del famoso processo .7 Aprile». A colpire la giuria è stata «l’intensità del lavoro e il forte legame che l’artista ha saputo costruire fra l’architettura del museo e quella dell’opera». L’installazione sarà acquisita dal Marci e verrà pubblicata una monografia dell’artista. Tre gli altri finalisti in lizza: Rosa Barba (Agrigento, 1972) con il suo museo nascosto» nei depositi; Piero Golia (Napoli 1974) che cerca di confondere lo spettatore spostando continuamente il punto di vista, e i gemelli De Serio, menzione speciale per il loro mediometraggio «Stanze».

      https://archive.ph/Ob2nj#selection-68.0-68.2

    • Italy’s De Serio Brothers on CineMart-Selected Colonial-Era Drama ‘Prince Aden’ (EXCLUSIVE)

      Gianluca and Massimiliano De Serio, the Italian directing duo best known internationally for their Locarno premiere “Seven Acts of Mercy,” are developing a colonial-era drama that they’re presenting during the Rotterdam Film Festival’s CineMart co-production market.

      “Prince Aden” begins in 1935, when a 16-year-old Somali boy passes the test to become a dubat, a soldier in the Italian army that has invaded Ethiopia on the orders of Mussolini. Aden Sicré is sent to the frontlines, but after being injured on his first day of service he’s forced to return home – where he is unexpectedly hailed as a war hero by the Fascist regime.

      Five years later, Aden is recruited to take part in a recreation of the daily life of an African village at the newly built Mostra d’Oltremare exhibition center in Naples. But when Italy enters the Second World War, the “human zoo” suddenly closes, stranding Aden and the other African inhabitants for three years as Allied bombs destroy the city around them.

      Inspired by the book “Partigiani d’Oltremare,” by the Italian historian Matteo Petracci, the film follows the unexpected turns in the years after, as Aden and other African fighters play a pivotal role in the partisan struggle against fascism in Europe, and the would-be shepherd is hailed as the film’s titular prince.

      “Prince Aden” sheds light on an “unknown story” that helped shape the course of Italy in the 20th century, according to Gianluca. Yet it’s a story that’s become increasingly relevant against the backdrop of modern-day Europe.

      “We found that this story is not so far from those of thousands of young people who leave their homeland and come to Italy and Europe to find a new life today,” he said. “There is a kind of mirror” with current events.

      Massimiliano said that “this story is a contemporary story, not only a story of our recent past,” which reflects how events between the colonial era and the present day are connected.

      “We need to talk about not only our origin [as colonizers and fascists], but also we need to talk about the importance of Africa to our story, and also the importance of the Italian story to the African one,” he added. “The film will not only be a film about colonialism, because everything starts from there, but also about post-colonialism.”

      The De Serio Bros. addressed similar topics in their 2010 film installation “Stanze” (Rooms) (pictured), which looked at issues of colonialism, post-colonialism and their consequences on the condition of migrants today.

      Central to “Prince Aden” will be an interrogation of the ways in which the Fascist regime exploited the image of its young African hero for its own purposes. The brothers will also examine the role played by the Mostra d’Oltremare, as well as the Italian film industry, in promoting the propaganda of the Fascist government, raising questions of how history is staged and narratives framed.

      It’s a timely subject in an era when previously marginalized voices across the world are struggling to reclaim their own stories. Massimiliano noted how an increasing number of young Italian writers, artists and musicians with African roots have in recent years begun to produce art that echoes their own experiences as second- and third-generation Italians.

      However, he said, “there is not a real debate in Italy’s culture about our colonialism and the ashes of this colonialism after the ‘60s” similar to how the Black Lives Movement has cast fresh light on race history in the U.S.

      That lack of accountability or reflection extends to cinema, which “didn’t really face up to colonialism” after the fall of the fascist regime, Massimiliano said. That, in turn, has had a profound effect on Italian culture today.

      “Cinema works with images. It gives visibility to something, and it hides something else,” said Gianluca. “For us, cinema is a responsibility…. It’s a choice. It’s close to the work of archaeologists: going under the surface and looking for pieces of our identity that are hidden not only in the past, also in the present.”

      The De Serio Brothers’ debut feature, “Seven Acts of Mercy,” made a splash on the festival circuit after premiering in competition in Locarno in 2011. The brothers later premiered in the Venice Film Festival in 2016 with the documentary “River Memories,” about one of the largest shanty towns in Europe. Two years ago, they bowed “The Stonebreaker,” starring “Gomorrah’s” Salvatore Esposito, in the festival’s Venice Days strand.

      “Prince Aden” is produced by Alessandro Borrelli for La Sarraz Pictures. As the filmmakers search for potential co-producing partners during CineMart, Massimiliano stressed that their film is inherently a “European project” that is “important for Europe.”

      “We are the doors of Europe in the Mediterranean today,” he said, “and I think that this project could be a way for Europe to understand better the European roots that are not only the European, Christian roots, but also the roots of our tragic and somehow also beautiful links [and] violent links with Africa. The film will be violent and tender at the same time.”

      https://variety.com/2022/film/global/rotterdam-cinemart-de-serio-brothers-prince-aden-1235167410

    • La macabra storia dell’ex Caserma La Marmora di Torino

      Ormai in disuso, la vecchia Caserma La Marmora dal ’43 al ’45 fu luogo di detenzione e di tortura, dove persero la vita molti italiani.

      Al giorno d’oggi, al civico numero 22 di via Asti a a Torino si trova l’ex #Caserma_Dogali, ora Caserma La Marmora.

      La struttura militare fu il centro di terribili atti di tortura e fucilazione durante il Secondo conflitto mondiale.

      Alle origini, la caserma di via Asti divenne la sede di un Reggimento di fanteria.

      Costruita dal 1887 al 1888, il progetto della struttura fu opera del capitano del Genio, #Giuseppe_Bottero.

      Inizialmente, all’inaugurazione si scelse il nome di caserma “Dogali” di Torino (solo in futuro poi prenderà il nome “La Marmora”).

      Questa denominazione in particolare, richiama l’infausta battaglia di Dogali, la quale ebbe luogo in corrispondenza della costruzione dell’edificio.

      Al tempo, il corpo si spedizione italiano era impegnato nel Corno d’Africa, in Eritrea, per portare avanti le pretese coloniali del governo #Depretis.

      Risaputa è la sconfitta dell’esercito italiano, che proprio durante la battaglia di Dogali del 26 gennaio del 1887 venne piegato da un’impensabile esercito etiope.

      La disfatta coprì di vergogna l’Italia agli occhi delle potenze mondiali.

      In seguito, il ministro Depretis diede le dimissioni a distanza di poche settimane.

      Indubbiamente, il catastrofico evento generò clamore in tutta la penisola.

      Nel capoluogo piemontese si prese la decisione di intitolare una via con il nome del tenente colonnello Tommaso De Cristoforis, casalese di origini che perse la vita durante la campagna africana.

      Mentre, invece la nuova caserma prese il nome dell’infima battaglia.

      Come primo impiego militare, si ospitarono al suo interno due reggimenti di fanteria.

      Mentre dal luglio del 1912, fu sede del comando del Battaglione Aviatori della neo-aeronautica militare italiana.

      Nel 1920, su richiesta dell’Alto Comando militare, la caserma ospitò un reggimento di Bersaglieri, il IV.

      Mentre l’anno successivo cambiò nome, diventando Caserma “La Marmora”, in onore di #Alfonso_La_Marmora, generale e politico de Regno di Sardegna, ideatore dell’unità dei bersaglieri.

      Purtroppo, nel 1943 la Caserma La Marmora divenne il centro di terribili avvenimenti.

      Dopo l’armistizio dell’ 8 settembre 1943, i partigiani, grazie all’appoggio degli alleati, misero a ferro e fuoco il Piemonte.

      Così si decise di riconvertire la caserma come quartier generale dell’#Ufficio_Politico_Investigativo (l’#Upi).

      Sotto la gestione della #Guarda_Nazionale della neo-nata #Repubblica_Sociale.

      Il nuovo incarico era quello di reprimere ed eventualmente annichilire ogni forma di lotta clandestina partigiana, con ogni maniera necessaria.

      Nelle camere della caserma, sotto il comando del colonnello #Giovanni_Cabras e del maggiore #Gastone_Serloreti, si rinchiudevano e si interrogavano i partigiani catturati.

      Gli interrogatori venivano portati avanti attraverso spietate torture psicologiche e fisiche.

      Che si concludevano con la fucilazione o con la deportazione in Germania dei ribelli, in accordo con i nazisti.

      Tra la notte del 27 e del 28 gennaio però, un’incursione partigiana, comandata da #Livio_Scaglione, riuscì ad occupare la caserma e liberare i prigionieri.

      Con la fine della guerra, l’ex struttura militare cadde inevitabilmente nella desuetudine, che continua fino ai giorni nostri.

      Tuttavia nel 1962, in ricordo degli eroi che persero la vita, venne posta una lapide nella caserma, esattamente nel luogo in cui avvennero le esecuzioni.

      https://mole24.it/2021/05/05/la-macabra-storia-dellex-caserma-la-marmora-di-torino
      #partisans

  • Ukraine : Berlin propose une #répartition des réfugiés en Europe « via » un #pont_aérien

    Le nombre de réfugiés ukrainiens fuyant leur pays en guerre pourrait augmenter sensiblement. Déjà, les pays les plus proches ont accueilli de très nombreuses personnes, mais la charge pourrait devenir très lourde pour eux. La ministre allemande des Affaires étrangères a proposé une répartition des réfugiés à travers l’Europe en recourant à des transferts par avion vers les pays les plus éloignés de l’Ukraine.

    Un pont aérien. À la fin des années 1940, il servit à ravitailler Berlin-Ouest bloqué par les forces soviétiques. Aujourd’hui, la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock propose que les réfugiés ukrainiens soient transportés depuis les pays frontaliers, où ils ont avant tout été accueillis vers l’ouest de l’Europe, voire outre-Atlantique.

    Plus de trois millions d’Ukrainiens ont fui leur pays jusqu’à présent ; ils seront peut-être huit millions d’après certaines estimations. D’après Annalena Baerbock, cela signifierait le cas échéant pour chaque pays l’accueil de plusieurs centaines de milliers de personnes.

    Si les pays est-européens pourraient par une telle mesure réduire le nombre d’Ukrainiens à prendre en charge sur leur sol, ils craignent qu’un tel processus avec des quotas par pays ne devienne pérenne à l’avenir. Or, ces mêmes États avaient refusé après l’arrivée de nombreux réfugiés syriens il y a quelques années la mise en place de tels quotas.

    L’Allemagne qui avait en 2015 accueilli de nombreux migrants a toujours plaidé sans succès pour une telle solution. 225 000 réfugiés Ukrainiens ont été enregistrés jusqu’à présent en Allemagne ; un chiffre sans doute largement sous-évalué. L’Allemagne s’efforce en interne comme elle le souhaite pour l’Europe de mieux répartir les nouveaux arrivants qui se rendent d’abord dans de grandes villes, à commencer par la capitale.

    https://www.rfi.fr/fr/europe/20220321-ukraine-berlin-propose-une-r%C3%A9partition-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-en-e

    #réfugiés_ukrainiens #Ukraine #réfugiés #migrations #asile #relocalisation

  • Sur les #plages d’#Oran, un « mur de la honte » pour endiguer l’exil

    Dans cette ville de l’Ouest algérien, les autorités ont choisi d’ériger un mur à certains points des plages pour contrer les départs de migrants par la mer. Habitants et collectifs citoyens dénoncent son « inefficacité » et un « désastre écologique ».

    9 heures du matin, à #Aïn_El-Turk. La petite plage de #Trouville, située sur la corniche oranaise, se réveille ce lundi 7 mars aux sons des marteaux-piqueurs et des cris des ouvriers, qui s’attellent à construire le mur que les autorités ont décidé d’ériger pour lutter contre l’émigration par la mer en Algérie (harraga ou harga en arabe). Un mur de béton percé de fenêtres que beaucoup ont vite qualifié de « mur de la honte », défigurant certaines parties du #littoral et bouchant l’accès aux plages des riverains, excédés par le projet.

    « C’est n’importe quoi… Je suis un enfant de la mer et je n’ai jamais vu ça de ma vie, râle Miloud, un habitant des alentours, la trentaine, en chargeant l’arrière de son camion de vieux matelas. Ils n’ont qu’à nous enfermer dans une cage, tant qu’ils y sont ! On prend encore de l’argent pour le dépenser inutilement, alors que des gens ont du mal à se nourrir. » Indigné, le pêcheur affirme voir régulièrement les migrants partir par la mer. « Les gens veulent partir et ce n’est pas un mur qui va les en empêcher. La mafia des passeurs est très bien organisée, ce n’est pas ça qui va l’arrêter de travailler. »

    À ses côtés, une voisine, teinture blonde et khôl aux yeux, djellaba sur le dos, confie ne rien comprendre à la situation. « Ils vont complètement nous boucher la vue. D’habitude, j’aime m’asseoir là-bas pour regarder la mer », dit-elle en pointant du doigt le bord de route situé à quelques mètres de chez elle. En s’approchant, on y découvre des escaliers et une partie de la chaussée tombés en ruine. Une image immortalisée par de nombreux détracteurs du projet, et qui a laissé certains d’entre eux penser, photos à l’appui postées sur les réseaux sociaux, que le mur à peine construit s’était effondré.

    Derrière le mur, le mal-être des candidats au départ ignoré

    « En réalité, ils ne l’avaient pas encore monté à cet endroit. Ils avaient creusé l’espace pour faire construire le mur et n’avaient pas anticipé la pluie. Les escaliers situés derrière se sont effondrés dans la nuit car l’eau s’est infiltrée », explique Larbi, membre du comité de quartier à l’origine de plusieurs rassemblements pour protester contre la construction du mur. Avec Karim, son voisin et ami, ils font le tour du littoral pour constater les « dégâts ».

    Un peu plus loin, sous le regard attentif d’une caméra de vidéosurveillance installée il y a peu, tous deux pestent contre l’extension du mur, qui s’apprête à fermer totalement l’accès aux riverains. « La conséquence, c’est que des jeunes ont trouvé ce recoin à squatter le soir alors qu’avant, c’était un endroit tranquille », regrette Karim, qui vit ici depuis quarante ans. Ses filles, âgées de 10 et 12 ans, se disent contre le mur également : « Ça ne veut pas rentrer dans leur tête. »

    Deux jours plus tôt, samedi 5 mars, une réunion était organisée avec des représentants de la wilaya d’Oran (équivalent de la préfecture en France) et cinq associations agissant en défense de l’environnement, durant laquelle les opposants au projet ont explicité les raisons de leur désaccord. Un « désastre écologique » pour les uns, une « honte pour la ville d’Oran » pour les autres. « Cela ne concerne pas que les Oranais, mais tous les Algériens. On ne les laissera pas faire », martèlent plusieurs membres du comité de quartier.

    « Aucune étude n’a été réalisée pour faire cela, enchaîne Karim. On a proposé d’autres solutions à la wilaya, comme l’installation de plots de stationnement ou de petits obstacles dans les escaliers menant aux plages, qui peuvent aussi empêcher les réseaux de passeurs d’acheminer leur matériel. »

    Le projet, dont le coût s’élèverait à 150 milliards de centimes (soit environ 7 millions d’euros) pour toute la côte oranaise, a été validé par la wilaya d’Oran. À Trouville, tout près du mur en construction, la résidence secondaire du wali apparaît. « C’était son idée. Il l’a défendue en disant qu’il était lui aussi un enfant de la mer. Mais il ne vient pas très souvent », tacle Larbi. « Il a du béton dans la tête », ironise un passant qui s’invite au débat.

    Face à la mobilisation, le comité de quartier affirme avoir réussi à décrocher une réduction de la hauteur du mur, passant de quatre à un mètre, avec un supplément « grillages ». Le mur devient un muret, symboliquement plus acceptable dans l’inconscient collectif. Après Bomo plage et Trouville, celui-ci doit s’étendre jusqu’aux Andalouses, la plage la plus prisée des touristes immigré·es en été, en passant par d’autres plages du littoral, devenues les principaux points de départ des réseaux de passeurs. En 2021, les traversées de l’Algérie vers l’Espagne ont fortement augmenté et plusieurs naufrages meurtriers ont été recensés.

    La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas (Saïd Sayoud, wali d’Oran)

    Après un long silence, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a finalement réagi dans une déclaration publique dimanche 13 mars et a présenté ces pans de mur comme une « solution temporaire ». « Nous n’avons pas construit n’importe quel mur, nous avons construit des obstacles qui mènent à certains endroits en mer qui sont utilisés pour l’émigration clandestine. Et cette décision n’a pas été prise par le wali individuellement mais par la commission de sécurité, au nom de l’intérêt général », a-t-il déclaré.

    Et d’ajouter, tout en vantant l’installation de caméras de vidéosurveillance : « La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas en tant que responsables. Nous sommes à la première page des médias et nous devons donc nous unir pour mettre fin à ce phénomène. Tout le monde peut être témoin que nous avons réussi à contrôler l’émigration clandestine au niveau de la wilaya d’Oran. Celle-ci a chuté de 70 % au cours des derniers mois. »

    Larbi, lui aussi pêcheur, souligne qu’il ne s’agit en aucun cas pour le collectif de soutenir le phénomène de harraga ou les réseaux de passeurs. « Vous croyez qu’on est insensibles à ce sujet ? Qu’on n’a pas eu de morts dans notre entourage ? On n’est pas pour la harga, mais ces méthodes ne nous conviennent pas. Ce n’est pas un mur qui va stopper les traversées par la mer. »

    Les autorités ne se demandent pas comment donner aux gens envie de rester ? (Une habitante de Trouville)

    Nombre de riverains et riveraines interrogé·es pointent « l’hypocrisie » d’un projet déjà jugé « inefficace », et qui va surtout gêner la population locale avant de mettre en difficulté les passeurs. « Pourquoi ne pas s’attaquer à la source du problème ? Les autorités ne se demandent pas pourquoi les gens veulent partir et comment leur donner envie de rester ? », interroge une habitante du coin.

    Pour un autre riverain, rencontré devant le mur érigé face à un hôtel avec vue sur mer, le mur n’est que « camouflage ». « Ils ont laissé le phénomène de harraga s’amplifier sur les dernières décennies et maintenant ils construisent un mur. C’est trop tard, il fallait se réveiller avant », dénonce le quinquagénaire, pour qui le mur ne va qu’encourager le business très lucratif des réseaux de passeurs, qui pourront agir plus discrètement, selon lui, derrière la façade de béton.

    Un avis partagé par Larbi, du comité de quartier : « Avec ces murs, ils vont faire le taxi, en faisant des allers-retours pour récupérer et déposer les gens, sans même descendre de leur bateau. » « Je vois les bateaux servant aux passeurs presque tous les jours à la plage, abonde Salim*, un habitant du littoral. Quand la mer est calme, ils mouillent au large. Quand il y a du vent, ils vont se réfugier au cap Falcon. Tout le monde sait comment ils fonctionnent mais ils ne sont jamais inquiétés. »

    Et le pêcheur, vivant sur l’une des plages de la corniche oranaise, ajoute : « Je vois aussi les frégates de la marine et les hélicoptères de la gendarmerie faire des rondes en plein jour, pour soi-disant surveiller la côte, alors que les départs se font de nuit. S’ils voulaient vraiment lutter contre la harraga, ils le pourraient autrement qu’avec un mur. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/150322/sur-les-plages-d-oran-un-mur-de-la-honte-pour-endiguer-l-exil
    #mur #barrières #murs #murs_intra-urbains #Algérie #migrations #asile #réfugiés

  • Les Barbelés Awards : un palmarès satirique récompense les "pires dispositifs anti-migrants" à Calais Isabelle Girardin

    Des prix satiriques viennent d’être remis aux "pires mesures" prises pour décourager les candidats à l’exil vers l’Angleterre : arbres coupés, tentes lacérées, distributions de nourriture interdites... Une cérémonie de "Barbelés Awards" organisée par les 39 organisations du Collectif des Associations Unies (CAU).

    C’est dans le cinéma l’Alhambra de Calais que s’est tenue cette cérémonie, jeudi soir en présence de militants associatifs, d’habitants et de quelques exilés.

    Le jury a symboliquement élu les pires "dispositifs" lors d’une remise de prix satirique qui visait "à sensibiliser l’opinion publique à l’hostilité et à la cruauté urbaine à l’égard des exilés" explique Hélène Denise coordinatrice au sein du Collectif des Associations Unis 

    Grillages, murs, barbelés, technologies de pointe ou encore destruction de forêts, fermeture de plages, arrêtés anti-distribution alimentaire, stratégies de dispersion et autres dispositifs anti-exilés mis en place à Calais et Grande-Synthe figuraient parmi la liste des nominés dans sept catégories https://www.collectif-associations-unies.org/wp-content/uploads/2022/03/CAU-BARBELES-AWARDS-CU-A4-final-0903-2.pdf .

    Chaque association représentée parmi le jury a désigné son dispositif gagnant. "Le but n’est pas de hiérarchiser, ni de classer l’horreur. Pour nous, tous les dispositifs sont inhumains" précise Hélène Denise.

    Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du CAU, a ouvert et présidé la cérémonie avec Gilles Henry, responsable de la Boutique Solidarité de la Fondation Abbé Pierre à Valenciennes.

    Une cérémonie organisée sur le même modèle que les "Pics d’or" remis par la Fondation de l’abbé Pierre https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/ceremonie-des-pics-dor-la-fondation-recompense-de-facon-satiri concernant les pires dispositifs anti-SDF.


    "Une première édition spéciale à Calais, la ville de la dentelle, devenue ce soir la ville des barbelés" ironise Hélène Denise. Une cérémonie planifiée avant le début de la crise ukrainienne et de l’accueil des réfugiés en provenance de l’Est. "C’est toujours l’urgence à Calais, en ce moment on parle de la problématique des réfugiés, c’est très bien d’accueillir des ukrainiens mais il ne faut pas pour autant oublier que l’on traite de façon inhumaine d’autres exilés."

    Ont été primé :

    Dans la catégorie « Un pognon de dingue » 
    Plus de 300 CRS déployés à Calais et Grande-Synthe pour chasser des personnes exilées de leur lieu de vie le 6 janvier 2022.

    Dans la catégorie « Douce France » 
    Le cas de Bhrané, exilé Érythréen, victime le 11 novembre 2020 d’un tir tendu de #LBD40 en plein visage. Après une hospitalisation de 2 mois, il a porté plainte sans suites. Il a depuis été expulsé vers les Pays-Bas.

    Dans la catégorie « Make the planet great again »
    Le dispositif le moins écolo : 8 à 10 tonnes d’affaires personnelles prises aux exilés lors d’expulsions sont jetées tous les mois.

    Dans la catégorie « Arts de la table » 
    Le 20ème arrêté interdisant les distributions de denrées alimentaires émis par la #Préfecture du Pas-de-Calais depuis septembre 2020.

    Dans la catégorie « High Tech » 
    Le déploiement d’un avion militaire et deux hélicoptères pour renforcer la surveillance aérienne et empêcher les tentatives illégales de traversées.

    Dans la catégorie « Vas voir là-bas si j’y suis » 
    Les pierres installées sous le toit d’un Conforama abandonné, pour empêcher les personnes de s’y abriter la nuit.
    . . . . .
    A également été décerné un " Barbelé d’Or  » aux violences policières, incarnées par le cas de Bhrané.
    . . . . .
    Après avoir remercié le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour son "ingéniosité", les participants ont remis symboliquement les récompenses à la mairie de Calais.

    Environ un millier de migrants vivent autour de Calais, dans des campements provisoires d’où ils sont expulsés très régulièrement pour éviter la reconstitution de bidonvilles. 

    Au moins 348 personnes ont péri à la frontière depuis 20 ans, dont 5 depuis le début de cette année 2022.

    L’article complet : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/calais/les-barbeles-awards-un-palmares-satirique-recompense-le

    #calais #réfugiés #asile #migrations #france #migration #migrants #frontières #campement #jungle #solidarité #police #angleterre #uk #immigration #violences_policières #EnMarche #racisme #violence #emmanuel_macron #gerald_darmanin #natacha_bouchard #Côte_d_Opale #Pas_de_Calais #Hait_de_France #Awards #réfugiés #réfugiées qui ne viennent pas d’#ukraine

    • La famille Von der Leyen aux manettes de l’UE
      https://www.youtube.com/watch?v=X59KmSmK9mY


      Nicolas Ullens, ex-agent à la Sûreté de l’État qui a quitté ses fonctions pour dénoncer la corruption au sein de l’État belge, nous revient avec des informations concernant, cette fois-ci, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière est soupçonnée d’être impliquée dans plusieurs affaires de « gros sous ». Malgré de nombreux articles dans la presse, sa légitimité au poste de président de la Commission européenne n’est nullement remise en question. Mais ne serait-ce pas justement parce qu’elle y a sa place ?

      #ue #union_européenne #commission_européenne #ursula_von_der_leyen_pfizer #corruption #nomenclatura #vol #escroquerie #dictature #prévarication

    • 200 euros, trop c’est trop, les bourgeois.e.s se révoltent : Les plaisanciers de La Ciotat vent debout contre la hausse de la redevance
      https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/nautisme/42932-les-plaisanciers-de-la-ciotat-vent-debout-contre-la-hauss

      Le rendez-vous a été fixé le samedi 18 mars au matin, jour de l’inauguration du salon nautique de La Ciotat. L’occasion pour l’association des plaisanciers du Port Vieux de manifester leur colère contre l’augmentation annuelle de 200 euros de la redevance pour les embarcations des bateaux de catégorie A à D stationnées à sec et à flot, à l’exception des bateaux de tradition.

      Depuis 2018, l’association se bat contre le conseil départemental et La Ciotat shipyards pour la faire annuler en justice. Après une première victoire il y a deux ans devant le tribunal administratif, l’association vient de subir un revers judiciaire devant la cour administrative d’appel de Marseille.

      Le nouvel arrêt rendu le 4 février https://juricaf.org/arret/FRANCE-COURADMINISTRATIVEDAPPELDEMARSEILLE-20220204-20MA01157 estime que « les bases de calcul de tarifs ne sont pas entachées d’erreur de droit […] l’autorité compétente étant en droit de modifier les tarifs pour mieux prendre en compte les avantages effectifs procurés à chaque catégorie d’occupant du domaine public ». L’association a annoncé sa volonté de former un pourvoi auprès de Conseil d’État.

    • Le gaz russe avance masqué Robin des bois
      https://robindesbois.org/le-gaz-russe-avance-masque

      Certains ports comme #Zeebrugge et #Dunkerque n’annoncent plus systématiquement les arrivées des navires sur leurs sites internet. Le port de #Nantes-Saint-Nazaire continue à afficher des prévisions fiables.


      Comité national de prévoyance et d’économies ; écolière anonyme, Paris, 1916

      Un transbordement (ship to ship) de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) a eu lieu le 13 mars à l’abri de l’île de #Kildin près de #Mourmansk entre le méthanier brise-glace Georgiy Ushakov venant en pleine charge de la péninsule de #Yamal, Sibérie, et le méthanier conventionnel Clean Vision venant à vide de Dalian en Chine. Ces opérations de transfert en mer et au mouillage de cargaisons massives de Gaz Naturel Liquéfié sont délicates et dangereuses. Le Clean Vision (OMI 9655456) sous pavillon maltais est opéré par Dynagas Ltd (Grèce) qui opère 5 des 15 méthaniers brise-glace affectés aux exportations de gaz russe depuis Yamal en Sibérie. Le Clean Vision selon d’autres sources que le port de Zeebrugge devrait arriver dans l’après-midi… à Zeebrugge.

      Un nouveau transbordement (ship to ship) entre le Christophe de Margerie exploité par l’armateur russe Sovcomflot et le Clean Planet (OMI 9637507), un méthanier conventionnel battant pavillon des îles Marshall et opéré par Dynagas est en préparation à l’abri de l’île de #Kildin.

      Un autre problème de sûreté maritime et portuaire se profile à l’horizon proche. Les méthaniers brise-glace russes faisaient régulièrement des escales de maintenance dans des chantiers français et irlandais. Il est peu probable que dans les circonstances actuelles Damen à #Brest et d’autres chantiers navals européens continuent à accueillir pour réparation les méthaniers brise-glace dédiés à la livraison du gaz de Sibérie. Cependant, le Vladimir Rusanov après avoir déchargé au terminal méthanier de Zeebrugge est en approche du chantier naval de #Frederikshavn au Danemark. Les méthaniers brise-glace ou conventionnels sont des bombes flottantes. Pour réduire au maximum les risques, ils nécessitent des travaux de maintenance spécifiques et réguliers.


      Position des 15 méthaniers brise-glace livrant du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en Europe à partir du terminal Yamal GNL. 18 mars 2022, 7h15h tu.

      Les pleins
      Le  Nikolay Yevgenov  a quitté le terminal de Yamal le 9 mars. Il était attendu à #Montoir-de-Bretagne le jeudi 17 mars. Changement de destination, il se met finalement à quai à Bilbao le vendredi 18 mars.

      Le  Nikolay Zubov  a quitté le terminal de Yamal le 10 mars. Il est en mer du Nord. Sa destination est inconnue. Sa dernière escale européenne était Zeebrugge et depuis le début de la matinée, il se rapproche à nouveau du port belge.

      L’ Eduard Toll  a quitté le terminal de Yamal le dimanche 13 mars. Il est au large des côtes de la Norvège. Il est attendu à Montoir-de-Bretagne le lundi 21 mars.

      Le  Boris Vilkitsky  est reparti de Montoir-de-Bretagne le 6 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il est reparti du terminal de Yamal le 15 mars. Sa destination est inconnue. Il est à l’heure actuelle au nord de la Norvège.

      Le  Fedor Litke  a quitté Zeebrugge le 7 mars à vide. Il s’est mis à quai au terminal de Yamal le 14 mars, il en repart le 16. Il est attendu à Montoir-de-Bretagne le jeudi 24 mars.

      Le  Boris Davydov  a quitté Dunkerque le 8 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il s’est mis à quai au terminal de Yamal le 16 mars. Il vient de repartir.

      Le  Christophe de Margerie  était dans le secteur de l’île de Kildin hier matin. Il devrait être rejoint pour un « ship to ship » par le  Clean Planet. La destination finale du  Clean Planet  est pour l’instant inconnue. Ce sera à coup sûr un terminal gazier européen sur la façade atlantique.

      Le  Vladimir Vize  a quitté Sines (Portugal) le 6 mars. Il est remonté en Sibérie à vide, il vient de quitter Yamal en pleine charge. Sa destination n’est pas encore connue.

      Les vides
      
Le  Vladimir Rusanov a quitté Yamal le 8 mars. Il a déchargé au terminal méthanier de Zeebrugge le 15 mars. Il est reparti à vide vers la Sibérie le 16 mars mais semble se rapprocher du chantier de réparation navale de #Frederikshavn, Danemark.

      Le  Yakov Gakkel  a quitté Montoir-de-Bretagne le 14 mars. Il remonte en Sibérie à vide.

      Le  Georgiy Brusilov  a quitté le terminal de Yamal le 8 mars. Il est arrivé à #Rotterdam le 13 mars. Il en est reparti le 14 mars et remonte en Sibérie à vide.

      Le  Rudolf Samoylovich  a quitté Montoir-de-Bretagne le 12 mars. Il est en mer de Barents. Il remonte en Sibérie à vide.

      Le  Nikolay Urvantsev  a quitté Bilbao le 10 mars. Il remonte en Sibérie à vide, il est au nord des îles de #Nouvelle-Zemble.

      Le  Vladimir Voronin  a quitté Rotterdam le 11 mars. Il est remonté en Sibérie à vide. Il est à quai à Yamal. Il est en cours de chargement.

      Le  Georgy Ushakov  a quitté le terminal de Yamal le 8 mars. Après avoir transbordé sa cargaison sur le méthanier conventionnel  Clean Vision , il est reparti à vide vers Yamal.

      #gaz #énergie #transport