• #oeuvres en #frac (Acteurs de l’éco)
    http://www.wereport.fr/articles/oeuvres-en-frac-acteurs-de-leco

    En Auvergne comme en Rhône-Alpes, la #fusion des régions et les prochaines élections laissent planer nombre d’incertitudes au sujet du devenir des Fonds régionaux d’art contemporain (Frac). En jeu, la gestion et la diffusion communes, du moins parallèles, d’un #stock d’œuvres devenu considérable au fil du temps. Une mutualisation à laquelle les deux entités devront...

    #Articles #Culture #Economie #acteurs_de_l'économie #art #biennale #région

  • #Inégalités : où en sont les #régions ?
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2104

    Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre prochains [1]. Les régions ont pour principale mission le développement économique, social et culturel. Elles ont aussi un rôle primordial en matière de formation professionnelle, de gestion des lycées et du transport. Entre elles, les écarts sont très nets. La concentration des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques en Île-de-France y localise une grande partie des emplois de cadres et de la richesse. Le nouveau découpage ne changera rien à cette domination, mais il pourrait avoir des effets locaux à l’intérieur des régions, par exemple si l’Auvergne profite de son regroupement avec Rhône-Alpes, plus riche. Encore faudrait-il que des politiques de #redistribution se mettent en place au sein de ces nouvelles régions, ce qui n’est en rien assuré. Les nouvelles entités ne disposent que de budgets très réduits pour cela.

  • Réunion-débat : l’Union Européenne et l’asile
    http://www.uef.fr/reunion-debat-l-union-europeenne-et-l-asile

    Nous ne pouvons rester indifférents et/ou inertes devant ces flots incessants de #Réfugiés qui arrivent de contrées en guerre. Connaissons-nous bien quelles sont les règles européennes et internationales qui régissent leur vie ? L’Europe n’a-t-elle pas mieux à faire qu’à se barricader et que devrait être une vraie politique européenne sur ce sujet ? Comment améliorer les divers accords de Dublin ? Notre section Paris-Ile de France se réunira sur le thème suivant : L’Union Européenne et l’asile. (...)

    #Régions

    / #Ile-de-France, Réfugiés

  • Compte-rendu de la conférence sur la politique sociale de l’Union européenne
    http://www.uef.fr/compte-rendu-de-la-conference-sur-la-politique-sociale-de-l-union

    La section Nord-Pas-de-Calais de l’Union des fédéralistes européens organisait le 19 novembre 2015 une conférence sur la politique sociale de l’Union européenne à la Bourse du Travail de Lille. Monsieur Claude ROLIN député européen PPE Ce qui est #Social est important pour les Etats : les fonds de cohésion sont 36% du budget de l’ UE. Le dialogue social a été conçu par les Pères fondateurs .Ils avaient cette intuition que celui-ci doit innerver une économie socialement régulée Le moment fort est lié à (...)

    #Régions

    / Nord/Pas-de-Calais, Social

    #Nord/Pas-de-Calais

  • Tension extrême dans les services de l’#État en #régions
    http://www.lagazettedescommunes.com/419246/tension-extreme-dans-les-services-de-letat-en-regions

    La réorganisation des services de l’État en région, pour accompagner la fusion au 1er janvier 2016, est menée au pas de charge depuis son lancement en avril dernier. Les syndicats représentatifs dénoncent une politique du fait accompli. Plusieurs appellent à une semaine de mobilisation du 30 novembre au 4 décembre prochain, et à des rassemblements devant les préfectures pour faire entendre leur opposition aux réformes le 3 décembre.

    #syndicalisme #service_public #décentralisation #déconcentration

  • Le Burundi, nouvelle poudrière de la région des Grands Lacs ?
    http://lacite.website/2015/11/19/le-burundi-nouvelle-poudriere-de-la-region-des-grands-lacs

    Les Nations Unies se préparent à envoyer les casques bleus à #Bujumbura, où la tension monte chaque jour d’un cran. L’escalade de violences risque d’embraser les pays voisins. Cet article Le #Burundi, nouvelle poudrière de la région des Grands Lacs ? est apparu en premier sur La Cité.

    #casques_bleus #UN #région_des_Grands_Lacs

  • #Régionales_2015 : Wauquiez laboure sa #campagne (Libération)
    http://www.wereport.fr/politique-2/regionales-2015-wauquiez-laboure-sa-campagne-liberation

    Paysans. Le maire du Puy-en-Velay fait la course en tête, en se tenant proche des gros agriculteurs et en vantant « préférence régionale » et « patriotisme local ». Il ne la quitte pas. Laurent Wauquiez s’affiche rarement sans sa parka rouge. Les mauvaises langues disent qu’elle le rend facilement repérable sur les photos de la presse locale. Afin, sans...

    #Politique #Auvergne #élections #FN #LR #PS #Rassemblement #rhone-alpes


  • Notre dernier article est en ligne sur Reporterre : « Notre-Dame-des-Landes : les Verts font monter les enchères »

    http://www.reporterre.net/Notre-Dame-des-Landes-les-Verts-font-monter-les-encheres

    Les provocations de Manuel Valls sur Notre Dame des Landes suscitent le courroux d’Europe Ecologie Les Verts. Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse et Noël Mamère sont venus sur la ZAD réaffirmer leur opposition absolue au projet d’aéroport.

    #NDDL#Environnement‬ ‪#COP21‬ ‪#EELV‬ ‪#Régionales2015

  • Gardarem lo Larzac !
    http://www.pressefederaliste.eu/Gardarem-lo-Larzac

    DANS 6 MOIS, L’ARMÉE PROPRIETAIRE DU LARZAC ? Le Préfet de l’ Aveyron a annoncé que la procédure d’ expropriation d es paysans du Larzac entrait dans sa phase finale. L’ Enquête parcellaire s’est ouverte officiellement le 12 février : devant le boycott massif des paysans et des Mairies concernées, le Gouvernement fait accomplir cette formalité à la Préfecture.de Rodez ! L’Arrêté de cessibilité, pris ·par le Préfet à la suite de l’enquête parcellaire, détermine les parcelles à exproprier et clôture la (...)

    #Numéro_9_—_2e_trimestre_1975

    / #Régionalisme

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_du_Larzac

  • Conférence Europe et immigration
    http://www.uef.fr/conference-europe-et-immigration

    Les Jeunes Européens Fédéralistes Italiens (JEF-Italie) en association entres autres avec l’Union des Fédéralistes européens (UEF-France) organise une conférence sur l’Europe et l’immigration. Cette conférence a lieu le samedi 7 novembre, de 16h à 19h, à Ventimille, en Italie L’ensemble des informations sont disponibles ici : https://www.facebook.com/events/1052437018101446 Adresse complète : Dopolavoro Ferroviario, Piazza Cesare Battisti 23 La JEF Italie et l’Union des Fédéralistes européens (UEF) (...)

    #Régions

    / #Provence-Alpes-Côte_d'Azur

  • Assemblée générale 2015 UEF-Nord-Pas-de-Calais
    http://www.uef.fr/assemblee-generale-2015-uef-nord-pas-de-calais

    La prochaine assemblée générale annuelle statutaire de l’UEF-Nord-Pas-de-Calais se tiendra : Mercredi 28 octobre 2015 à 19h45 50, bd de Cambrai F- 59100 Roubaix Vous êtes cordialement invités à participer nombreux à cette rencontre. Ceux d’entre vous qui ne sont plus en ordre de cotisation pourront évidemment remédier à cela sur place. Comme d’habitude, l’AG aura trois points à son ordre du jour : rapport d’activité de l’année écoulée rapport financier rapport moral (y compris une proposition de (...)

    #Régions

  • Comité directeur UEF-Rhône-Alpes
    http://www.uef.fr/comite-directeur-uef-rhone-alpes

    Voici l’ordre du jour du prochain Comité directeur de l’UEF-Rhône-Alpes qui se tiendra : Mardi 27 octobre 2015 à 18h30 Maison de l’Europe et des Européens 242, rue Du Guesclin – 69003 LYON (Métro place Guichard ou tram T1 mairie du 3e) L’ordre du jour sera le suivant : Introduction par Jean-Francis BILLION Suites à donner à l’AG 2015 de l’UEF #Rhône-Alpes Suites à donner à l’AG 2015 de l’UEF France Dont Mise en place des 4 Commissions politiques de l’UEF France (participation des adhérents et membres (...)

    #Régions

    / Rhône-Alpes

  • #EELV : avoir raison sur tout n’est pas politiquement payant (reportage #Tuppervert)
    https://reflets.info/eelv-avoir-raison-sur-tout-nest-pas-politiquement-payant-reportage-tupperv

    La pratique de la #Politique en #France — et potentiellement un peu partout ailleurs dans les grandes démocraties — est basée sur un concept simple à résumer : chaque parti politique fait une analyse des problèmes de sa société, une sorte d’inventaire, et procède ensuite à une liste de solutions, avec des priorités dans leur […]

    #Tribunes #Biodiversité #climat #Ecologie #EELV #greenwashing #pollution #régionales_2015 #tuppervert

  • Le #PS et son #référendum, ou le cynisme malhabile et dépolitisé - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/200915/le-ps-et-son-referendum-ou-le-cynisme-malhabile-et-depolitise

    En attendant, des alliances à gauche se font aux #régionales, mais sans le PS. De façon sporadique et sans grand enthousiasme ni bienveillance, certes. Mais sans lui. Et ce n’est pas avec ce cynisme dépolitisé de tout enjeu, malhabile et déconnecté, que François Hollande et Manuel Valls peuvent espérer rabibocher une gauche qu’ils n’ont cessé de fracturer.

  • #Rhône-Alpes : assemblée générale 2015
    http://www.uef.fr/rhone-alpes-assemblee-generale-2015

    L’Union européenne des fédéralistes Rhône-Alpes (section régionale de l’UEF-France) a tenu son Assemblée générale (la précédente datait de février 2014) trois semaines avant la prochaine Assemblée générale de l’UEF-France qui se déroulera à Paris le samedi 26 septembre 2015. La réunion, à laquelle ont participé 22 membres (15 s’étant fait représenter, dont des adhérents des Jeunes Européens France retenus à Marseille par leur propre AG nationale), soit au total 60 % des membres à jour de cotisation 2014 et/ou (...)

    #Régions

    / Rhône-Alpes

  • Assemblée générale UEF-Rhône-Alpes 2015
    http://www.uef.fr/assemblee-generale-uef-rhone-alpes

    L’assemblée générale annuelle de l’UEF-Rhone-Alpes se tiendra : Samedi 5 septembre à 9 heures 242 rue DUGUESCLIN Maison de l’Europe et des Européens Lyon/Rhône-Alpes 69003 Lyon (Tram T1 Mairie du 3°/métro B Place Guichard) en présence de Florent BANFI, seul candidat déclaré à ce jour à la Présidence de l’UEF France dans la perspective de l’Assemblée générale de l’UEF France qui se tiendra à Paris le 26 septembre 2015, selon la décision de notre Comité directeur (d’autres candidats éventuels seraient de la même (...)

    #Régions

    / #Rhône-Alpes

    http://www.uef.fr/IMG/doc/bulletin_d_inscription_ag_uef_ra.doc?239/bc504d054e080bc7bafb7e9fcae81358688d5274
    http://www.uef.fr/IMG/doc/invitation_ag_uef_5_septembre_2015.doc?240/f772830631459ce59a824a13af5e5af9dc25ce9c

  • Grand Languedoc : la comédie du #pouvoir local - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/381215/grand-languedoc-la-comedie-du-pouvoir-local

    Ce qui frappe également, c’est à quel point la #collectivité régionale peut se transformer en #féodalité. A Georges Frêche, même les édiles de droite prêtent allégeance. On ne résiste pas au pouvoir des subventions…

    Le prédécesseur de « l’Imperator », Jacques Blanc, s’imagine en prince du Languedoc-Roussillon avec son drapeau, son hymne et tout le toutim. Ce giscardien pur sucre en appelle à l’arbitrage suprême de Bruxelles. Président du comité (européen) #régions, il rêve de réduire l’Etat à la portion congrue.

    Et puis, il y a « le fracassant » Robert Ménard. Avec lui, Jacques Molénat a créé Reporter sans frontières voici trois décennies. Autant dire qu’il connaît son petit Robert. Son récit est édifiant. Dans sa jeunesse, apprend-on, Robert Ménard a non seulement été trotskyste, mais aussi anarchiste. Voici sept ans, il bataillait encore contre Éric Zemmour. Les droits de l’homme, tel était son seul et unique credo. Cela ne l’a pas empêché, rappelle Jacques Molénat, de servir quelques mois plus tard « la pétromonarchie esclavagiste » du Qatar. Robert Ménard y dirigeait un hypothétique Centre pour la liberté de l’information. Las, l’aventurier a jeté son dévolu sur Béziers. Allié au FN aux municipales de 2014, il a raflé la mise. Monsieur le maire reçoit Eric Zemmour avec les égards réservés à un prix Nobel. Certains de ses collaborateurs, comme André-Yves Beck, se situent à la droite du Front National. Et, pourtant, aux dernières sénatoriales, il a soutenu l’UMP. Va comprendre…

  • Idéologues et militants du social chauvinisme
    http://mondialisme.org/spip.php?article2320

    Idéologues et militants du #social-chauvinisme :
    de #Jean-Claude_Michéa au #Parti_de_Gauche,
    de #Marianne à #ATTAC, de #Politis au #PRCF,
    de #Frédéric_Lordon au #Monde_diplomatique ,
    d’#Emmanuel_Todd au #MPEP et au #PCF...

    PRESENTATION : Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale… Aujourd’hui on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez

    – des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès , les équipes du « Monde diplomatique » et de « Politis », à gauche mais aussi les mêmes arguments nationalistes chez des républicains de droite, Taguieff, Finkielkraut, etc.)

    – et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, MPEP, etc.).

    Les membres de cette mouvance :

    – critiquent « l’oligarchie » (vieux concept d’extrême droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ;

    – ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME « bien de chez nous ».

    Pour ce faire, ils s’affublent d’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.

    Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les Etats européens ne fait qu’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

    Télécharger le PDF : http://mondialisme.org/IMG/pdf/ideI_ologues_et_militants_du_social_chauvinisme-2.pdf

    Une première version de ce texte a été diffusée sous forme de brochure aux #Journées_iconoclastes de Toulouse, organisées par la #CNT-AIT les 29, 30 et 31 mai 2015, et a servi de base à une intervention orale évidemment plus brève ! Cette seconde version est plus longue ; de nombreuses citations y ont été ajoutées afin d’illustrer certaines affirmations du texte initial et aussi de tenir compte des discussions et critiques qui ont suivi l’exposé. Un grand merci aux camarades de la CNT-AIT et à l’équipe d’animation du squat de #La_Chapelle pour leur accueil chaleureux !

    Lire aussi l’article paru dans dans @anarchosyndicalisme ! n°145 :
    http://seenthis.net/messages/385722

    • J’adore les arguties fumeuses des faux-zintellos qui nient la réalité : l’ « oligarchie, un concept d’extrême-droite ». Ben voyons. Il suffit pourtant de prendre n’importe quel dictionnaire pour trouver une définition de l’oligarchie (qui remonte au minimum à la république romaine). Même que Bertrand Badie de Sciences-po utilise ce concept. Si, si.

      C’est typiquement ce genre d’article de bien-pensance qui empêche de penser et de mobiliser des idées efficaces face à cette mondialisation ultralibérale. Article d’idiots utiles. Ou de salauds à la solde. Au passage, je suis étonné qu’ils n’aient pas vomi sur Alain Soral...

      L’oligarchie est pourtant le problème n°1 de la société actuelle, avec la concentration économique. Sans compter la journaloperie de la presse mainstream. Les éditocrates (de Rioufol à Leparmentier en passant par Quatremer et Joffrin) éructent dans tous leurs torchons exactement la même sous-pensée formatée.

      Bien sûr qu’il faut renverser cette oligarchie. On pourrait les cueillir presque tous en une seule fournée le soir du dîner de cons mensuel du Siècle. Avec des camions Molotova qui cerneraient les rues alentour.

      A oui, avec ce que je viens de dire : il manque aussi un petit couplet des pseudo-zinellectuel contre le « conspirationnisme »... C’est très à la mode en ce moment chez la crasse parisienne qui se prend pour l’élite de la nation « alors qu’ils n’en sont que la merde », comme disait Lénine.

    • Voici l’extrait où il est question du concept d’#oligarchie et de la critique de ses usages de l’extrème gauche à l’extrème droite, ce qui réjouira @rodolphe puisqu’il y est question d’#Alain_Soral, mais pas de conspirationnisme, désolé !

      Parmi les "dix points politiques communs entre les social-chauvins" :

      9) La dénonciation des « grandes féodalités économiques et financières » qui contrôlent l’économie » (programme du CNR), d’une prétendue « oligarchie », des « élites nomades », des « élites mondialisées », des « élites déterritorialisées », d’une « hyperclasse des banques et des multinationales », ou des 1% (ce dernier thème est repris par Todd) qui exploiteraient les « 99% » de la population.

      Ce que Mélenchon résume en déclarant : « Il y a l’oligarchie d’un côté et le peuple de l’autre(55). » « C’est le peuple qui doit décider pas l’oligarchie(56). » Même s’il a proposé récemment de remplacer le terme d’ « oligarchie(57) » par celui de « caste » , on est toujours dans le même registre : « La critique de la caste c’est plus performant que de dire l’oligarchie qui est un mot en trois syllabes (...). Ce qui compte c’est d’être le peuple, être dans une nouvelle manière d’organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l’oligarchie. »

      Todd est sur la même longueur d’onde : « On est passé en régime oligarchique » ; le journal Le Monde est une « composante de l’oligarchie » (Europe I, avril 2015) ; « L’oligarchie s’assoit sur le suffrage universel » (Herodote.net, mai 2014).

      Cette expression est employée par l’extrême droite, par les social-chauvins et même par Castoriadis, donc elle est particulièrement floue. Pour ce qui concerne l’extrême droite, elle lui permet de faire l’impasse sur la division de la société en classes antagonistes, ayant des intérêts matériels inconciliables et d’opposer l’oligarchie au « peuple » . Riposte Laïque dénonce « l’oligarchie pseudo-républicaine » . Ce terme est très utilisé aussi en Amérique latine, à gauche et à l’extrême gauche, et va toujours de pair avec un appel à l’union nationale contre… « l’oligarchie » .

      En général « l’oligarchie » est, comme le dit Mélenchon, « une classe dominante sans patrie » : et il ajoute « les élites sociales françaises collaborent avec enthousiasme au dénigrement de leur patrie » . Encore et toujours, on retrouve cette idée que les exploiteurs ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

      C’est ainsi que Paul Ariès écrit dans Misère du sarkozysme : « Le sarkozysme serait-il la revanche des émigrés de l’Ancien Régime ? De Sarkozy le Hongrois à Balladur le Turc en passant par le prince polonais Poniatowski, cette “droite de droite” semble vouloir violenter l’histoire. » On remarquera ici, chez cet intellectuel de gauche, le même type de raisonnement que ceux du Front national, centrés sur les origines ethniques de ses adversaires politiques. Sans compter que ces appréciations xénophobes contiennent de multiples erreurs : la mère de Sarkozy est française, pourquoi donc tenir compte seulement de l’origine du père de Sarkozy sinon par xénophobie ? Les Balladur sont d’origine arménienne et non turque. Quant à Poniatowski, si j’en crois la notice Wikipédia (au moins pour cela on peut leur faire confiance), « Par son père, il descend de Talleyrand (lui-même descendant de Colbert et d’Étienne Marcel), du duc de Morny — demi-frère et premier ministre de Napoléon III, ainsi que de l’impératrice Joséphine par sa fille Hortense de Beauharnais — tandis qu’il compte parmi ses ancêtres maternels Pierre-Paul Riquet, ingénieur français qui au XVIIe siècle traça le canal du Midi. » Pas mal pour l’arbre généalogique d’un « Polonais » selon Monsieur l’intellectuel de gauche Paul Ariès !

      Dans le même ouvrage, Ariès va encore plus loin dans le recyclage de deux thèmes classiques de l’extrême droite contre la gauche ( « parti de l’étranger », « cosmopolitisme » ) puisqu’il écrit que Sarkozy lutte « contre la conception française de ce que devrait être la droite » car il veut la transformer une force « néoconservatrice cosmopolite » . Selon Ariès, il y aurait donc une droite légitime et une droite illégitime parce que antifrançaise et cosmopolite. On croirait lire un article de Rivarol ou de Présent !

      Quant aux prestigieux et courageux signataires(58) de « l’Appel des résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 », ils n’ont apparemment tiré aucun bilan de l’échec de la politique préconisée par le Conseil national de la Résistance ; ils limitent leur critique du capitalisme mondialisé actuel à la « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie » et voudraient que nous entamions l’hymne de l’unité nationale entre les ouvriers et les patrons, entre les militants de tous les partis, pour une « démocratie, sociale et culturelle », totalement irréalisable en régime capitaliste.

      (55) - http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/09/il-y-a-loligarchie-dun-cote-et-le-peuple-de-lautre
      (56) https://www.lepartidegauche.fr/laradiodegauche/radiomedia/medias-c-est-le-peuple-qui-doit-decider-pas-oligarchie-j-melenchon-i
      (57)- Ceux qui douteraient que le terme oligarchie soit très connoté extrême droite pourront se reporter au site fasciste et aux écrits d’Alain Soral.
      (58)- Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutry. Cf. pages 183-185, Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui. Les Jours heureux, Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit, et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition , La Découverte, 2011.

      On lira aussi avec profit Le retour en grâce du mot « oligarchie » de @bernard Pasobrola
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article293

      Il faut donc être bien naïf pour croire que la démocra­tie représen­ta­tive, cette forme par­ti­culière de démocra­tie inventée par la bour­geoi­sie au mépris des formes com­mu­na­les assembléistes ins­taurées au cours de la première période de son his­toire, ait pu se passer d’oli­gar­chies, et que ses ins­ti­tu­tions aient pu être égali­tai­res. Ou même qu’elles puis­sent le deve­nir.

      (...)

      Le haro actuel sur ces oli­gar­chies dont cer­tains sem­blent décou­vrir l’exis­tence avec hor­reur, la désigna­tion démago­gi­que de ces cibles grossières, est-ce autre chose qu’une façon d’abuser de la crédulité du public et de tenter de sauver du désastre le représen­ta­tio­na­lisme éculé qui fait figure, aujourd’hui encore, de meilleur vec­teur de la sou­ve­rai­neté popu­laire ?

    • Oui, c’est bien cela : pour nier la nouvelle fracture de classe d’aujourd’hui (nomades de l’asphalte versus sédentaires qui vivent de leur travail - petits patrons, fonctionnaires utiles, ouvriers, employés), vous invoquez les clivages dépassés de classes.

      Vous tentez donc d’opposer les artisans aux fonctionnaires, comme ça pendant ce temps-là, l’oligarchie détourne la colère et continue de se gaver.

      Soral a raison. les trotskystes sont des idiots utiles.

    • J’en suis à la page 17, plus de la moitié donc, et je n’ai lu pour l’instant aucune citation permettant de prouver ce qui est reproché aux accusés. C’est un peu con quand on veut être un peu sérieux et rigoureux (pas besoin de style universitaire pour ça, juste être sérieux quoi).

      Un peu déçu donc, pour l’instant. C’est bien gentil de citer des communistes de 100 ou 70 ans avant, ou des méchants social-patriotes du siècle dernier (même si c’est très intéressant hein). Mais bon c’est pas ça qui va rendre crédible l’argumentation sur les contemporains listés au début. Bref, pas convaincant, mais je vais tenter de finir.

      Quant à arriver à mettre Michéa (quelque soit les critiques qu’on peut lui faire), dans une liste de gens qui (soi-disant) « prônent un capitalisme industriel », « la défense du nucléaire »… ben… WTF. :D

      À suivre…

    • Je crois qu’il y a une grande confusion dans ce débat à gauche entre analyse et stratégie : l’analyse nous montre que la nation, incarnée politiquement par l’État bourgeois, a été une nécessité du capital pour uniformiser le territoire sur lequel il circule. Il est en ce sens de même nature que l’#UE et tous les accords de libre échange. Je crois que la plupart des socialo-chauvin seront d’accord avec ça.

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).
      L’exemple de l’Amérique Latine est effectivement utilisé pour justifier ce choix. Cependant, ils oublient que ce sont des pays victimes de la colonisation et de la néocolonisation, mais aussi que Chavez ou Correa sont les enfants de la théologie de la libération et que leurs élections sont en partie dû à leur catholicisme. La France est, au contraire, un empire, la notion de nation n’a donc pas le même sens.

      Notons, par ailleurs, que les socialo-chauvins ne considèrent pas que que la souveraineté populaire puisse se diluer dans l’espace nationale, et s’opposent tout autant au #régionalisme. Les forces de l’ordre et leurs rôles dans la #démocratie bourgeoise sont également des impensés de cette idéologie. Un dernier point, la mode qui veut fermer les frontières pour lutter contre l’exploitation des travailleurs immigrés ne pensent une seule seconde à faire appel aux prolétaires de tous les pays pour s’unir et venir lutter chez nous contre les capitalistes.

      Par contre, les anarchistes ont bien du mal à trouver une stratégie qui permettrait de mobiliser autour de leurs idées, même ceux qui ont objectivement des pratiques anarchistes.

      Je me rends bien compte que mon propos va dans tous les sens, mais peut-être permettra-il de faire avancer le débat à gauche, en prenant soin de ne pas confondre analyse et stratégie.

    • Franchement un peu molle l’interview de @ballast (allez faut s’inscrire) : il n’y a que 5 questions, qui au final ne servent qu’à résumer dans une petite interview ce que l’on connait déjà de Michéa (y compris même juste dans d’autres interviews). Si, ya quand même la question sur l’État et la question sur le fascisme qui donnent quelques précisions en plus, ok. Mais sauf que pour moi clairement ça n’aurait dû être que de l’introduction ces 5 questions.

      Il balaie le « féminisme matérialisme » en deux phrases (deux), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (très bien), mais surtout sans JAMAIS évoquer le concept de dissociation-valeur de Kurz-Scholz qui se base sur… la séparation genrée justement. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même Le sexe du capitalisme hein. Donc là Ballast, ça aurait été pile le moment de lui poser la question et de le pousser un peu plus loin dans ce qu’il pense, et de le mettre face à ses contradictions, non ? M’enfin même… balayer ne serait-ce que Delphy comme si c’était acquis par son auditoire que c’était nul et non avenu, c’est juste insultant, et là aussi Ballast aurait dû dire quelque chose, répondre, demander des précisions, etc. Dommage donc, une interview où il cite la wertkritik qui aurait pu être intéressante si on l’avait vraiment questionné de manière contradictoire en face.

      (Bon tout ça aurait mérité d’être dit dans un fil à part dédié à cette interview plutôt que de polluer ce fil, désolé.)

    • @cazueladepolo

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).

      en écho avec

      quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

      voir le reste ici http://seenthis.net/messages/167677

  • Premières journées iconoclastes

    Comme le disait un membre de l’#Atelier_idéal en introduisant la première conférence de ces journées, il n’est probablement « … pas besoin d’insister sur le sens du mot iconoclaste. Il convient si bien à la #CNT-AIT, du moins à #Toulouse, toujours prête à donner quelques coups de pieds dans la fourmilière…  ». Mais il n’est peut-être pas inutile de souligner pourquoi ces «  Journées », au lieu de les vouloir simplement «  libertaires » comme c’est classique, nous les avons préférées « iconoclastes ». Un terme n’excluant pas l’autre, tout au contraire selon nous.

    Ce que nous cherchions, c’était à rompre avec la paresse intellectuelle et son « prêt-à-penser idéologique » pour militants ; à démasquer des opinions qui ont pénétré dans le milieu libertaire par effraction ; à briser des étiquetages ; à rediscuter des points, parfois basiques, mais qui ont été oubliés, déformés, mal compris… Bref, nous voulions « secouer le cocotier », faire entrer de l’air frais, relancer des débats, quitte à remettre en question, à nous remettre en question. D’où la méthode choisie. Nous n’avons pas eu recours au vivier militant, nous avons fait appel à quatre intervenants qui ne sont pas anarchosyndicalistes, mais qui connaissent bien leur sujet, qui ont des « choses à dire » (et parfois à nous… contredire) et qui sont ouvert à une discussion franche et loyale. Nous les remercions tous de leur présence, de la qualité de leurs apports et d’avoir pris le risque politique de venir discuter avec nous.

    Ces 29, 30 et 31 mai donc, nous avons tenu nos premières journées iconoclastes dans les locaux du squatt #La_Chapelle. Souvent, dans ce genre de « journées » ou de «  colloques », le programme est dense, le temps est compté. Tout juste une ou deux questions peuvent-elles être posées à un conférencier que l’on passe à un autre. Nous avions choisi, à l’inverse, de nous donner du temps. Le temps de l’échange, de l’approfondissement, le temps de la réflexion. Quatre conférences, une table ronde, un atelier militant, des repas pris en commun sur les lieux mêmes et rien d’autre.

    Le vendredi 29 mai #Françoise_Morvan a ouvert le programme en abordant le #régionalisme à partir du cas breton (« #Ethnorégionalisme et #ultralibéralisme, la #Bretagne pour laboratoire »). Comme nous avions décidé de « creuser » cette question, nous l’avons reprise le lendemain matin dans une « Table ronde autour des régionalismes » à laquelle se sont joints outre Fr. Morvan, #Eric_Fraj et #Yves_Coleman. Ce dernier a donné l’après midi une conférence sur «  L’#antisémitisme de gauche ». En soirée, #Jordi_Vidal a présenté une intervention intitulée « #Postmodernisme : la stratégie, ou l’extinction des Lumières » en l’illustrant d’un de ses films. Le matin du dimanche 31 a été consacré à un atelier militant (« Analyse de trente ans de scissions dans les milieux libertaires »). Les «  Journées » se sont achevées sur une nouvelle conférence d’Yves Coleman («  Idéologues et militants du #social-chauvinisme, de Michéa à Mélenchon »).

    Les discussions sont allées bon train et ont parfois été vives. Elles ne sont pas closes. Elles se poursuivront, par exemple pour ce qui nous concerne, lors de notre camping cet été. Les textes qui suivent sont également des jalons de ces débats, soit qu’ils cherchent à rendre compte synthétiquement des interventions (conférences sur le social-chauvinisme, le post-modernisme), soit qu’ils en constituent plutôt une réinterprétation ou même un commentaire (les trois autres textes). Autant dire qu’il ne s’agit pas de retranscriptions stricto sensu des propos des conférenciers et que les articles qui suivent, s’ils se nourrissent bien de leur apport, n’engagent pour ce qui est de l’expression, des termes employés, de la forme, que nous-mêmes. Pour connaître la pensée précise des conférenciers dans les termes qui sont les leurs, on se reportera à leurs ouvrages.

    Quatre thématiques sont abordées dans ces pages, beaucoup d’autres mériteraient d’être discutées de la sorte. Nous espérons pouvoir le faire dans les mois ou années à venir. De même, nous espérons que le débat sur les scissions dans le mouvement libertaire, après le premier débroussaillage qui a eu lieu, mûrira et qu’il donnera lieu à des écrits ultérieurement.

    Un dernier mot pour souligner que, si ces journées ont connu un succès dépassant nos espérances, nous le devons certainement à notre co-organisateur, l’Atelier idéal, qui anime un squat toujours en danger, La Chapelle, « lieu d’expérimentation sociale, politique et culturel pour interroger le monde comme il ne va pas ».

    Références :
    – Françoise Morvan, « Le Monde comme si – Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne » , Actes Sud/Babel, 2005.
    – Jordi Vidal, « Servitude et simulacre en temps réel et flux constant  » , 2007 Editions Allia.
    Il existe une adaptation cinématographique en court-métrage.
    – Eric Fraj, «  Quel occitan pour demain » , ouvrage bilingue, 2013, Editions Reclams
    – Yves Coleman, animateur de «  Ni patrie ni frontière  » a publié plusieurs ouvrages sur des thèmes abordés lors des débats. On se référera à son site. http://mondialisme.org/spip.php?rubrique1

    Autour de Ethnorégionalisme & Ultralibéralisme : La Bretagne pour laboratoire
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article759

    Table-ronde régionalisme : Langue et nationalisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article758

    Post-modernisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article760

    De Michéa à Mélenchon : Idéologues et militants du social-chauvinisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article761

    Réflexions sur l’antisémitisme DE gauche
    http://seenthis.net/messages/386974

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Table-ronde #régionalisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article758

    Pendant un peu plus de deux heures, de nombreux points ont été soulevés au cours de cette table ronde organisée durant les "Premières Journées Iconoclastes", tant entre les intervenants qu’avec le public. Deux sont rapportés et commentées ici.

    #LANGUE ET #NATIONALISME

    Passe-t-on nécessairement de la défense d’une langue à une revendication nationaliste ? Si oui, comment ? Ce furent des questions de cette table ronde.

    Tout d’abord, un intervenant a souligné que les langues (régionales ou pas) n’étaient pas le problème. Il a rappelé que dans les années 70, le bulletin de l’Union locale de Toulouse de la #CNT-AIT (« La Castagne ») avait une page en languedocien sans que cela pose quelque problème que ce soit à qui que ce soit. C’est en constatant que cette langue était utilisée par certains dans un but nationaliste que cette page avait été abandonnée. Il est dommage qu’à l’époque, cette évolution n’ait pas été analysée, a conclu cet intervenant.

    Le débat a ensuite oscillé entre deux grandes opinions. Celle exprimée par Y. Coleman pour lequel la défense d’une langue régionale contient en germe une revendication nationaliste et celle, à l’autre pôle du débat, soutenue par #Eric_Fraj.

    Eric Fraj s’affirme occitaniste en soulignant qu’il l’est comme d’autres sont germanistes, hispanistes (ce qu’il est lui-même également d’ailleurs). Pour le dire avec une pointe d’humour, l’intérêt qu’il porte à la langue ne le conduit pas plus à une revendication nationaliste occitaniste que la passion pour les cultures antiques ne conduit habituellement un prof de latin à revendiquer la résurrection de l’empire romain.

    Diverses situations ont été ensuite exposées. Arrêtons-nous sur les deux exemples les plus opposés, ceux offerts par les langues tsiganes et l’hébreu.

    Les utilisateurs des langues tsiganes n’expriment pas (à notre connaissance et à ce jour) de revendications nationalistes ou territoriales.

    Peut-être est-ce parce que ces langues sont extrêmement vivantes (vivaces mêmes) et qu’elles évoluent (c’est-à-dire qu’elles apparaissent, se modifient et disparaissent) en permanence au contact des langues entre lesquelles elles vivent. Ainsi, le calo (provenant du sanscrit), parlé par les gitans de l’ouest du bassin méditerranéen connaît-il des variantes castillanes, portugaises, catalanes, brésiliennes et même basques (erromintxela). Il y eut, paraît-il, un calo occitan qui aurait disparue. On peut penser (je n’en sais pas plus que pour la version occitane) qu’il y a eu une version arabe (gitans d’Afrique du Nord).

    L’autre caractéristique des langues tsiganes c’est qu’elles meurent sans jamais faire l’objet d’une « lutte » pour leur défense (exemple  : le Yéniche) tandis que d’autres langues apparaissent sous nos yeux, l’air de rien. Ainsi en sera-t-il peut-être de ce qu’on appelle maintenant « l’argot voyageur », qui se construit à partir du français et qui est déjà plus, à mon avis, qu’un argot puisqu’il possède non seulement un vocabulaire en propre mais des structures syntaxiques différentes du français. Peut-être deviendra-t-il une langue « reconnue » ?

    Situation bien différente avec l’hébreu. Lors de la création de l’État d’Israël, alors que les populations juives qui arrivaient parlaient diverses langues chargées d’histoires (judéo-espagnol) et de luttes sociales (yiddish), le pouvoir choisit de ressusciter (quasiment) l’hébreu et de l’imposer comme langue nationale au détriment de toute autre. La force du nationalisme israëlien peut en partie s’expliquer par ce choix. Comme l’a indiqué Fr. Morvan, le mouvement nationaliste breton (pour antisémite qu’il puisse être) voit dans cette expérience un exemple à suivre, puisqu’il montre qu’on peut imposer, avec une forte volonté politique, une langue unifiée à une population et que cela peut servir de base à un nationalisme ardent.

    Au total, ces deux exemples fournissent peut-être un élément de réponse à la question « quand passe-t-on de la revendication linguistique au nationalisme ?  » C’est peut-être bien quand on commence à fixer la langue, à l’homogénéiser, à l’unifier, à l’imposer quand on commence à stériliser la créativité populaire, c’est peut-être lorsqu’apparaissent les académies, les instituts, les normalisateurs de tous poils.

    Nous retrouvons ici les observations d’Eric Fraj qui constate le fossé existant entre les « parlers occitans encore vivants » et l’occitan normalisé officiel et celles de Fr. Morvan qui a souligné que la bretonisation forcée était si avancée qu’en pays Gallo (et donc n’ayant jamais, au grand jamais parlé breton) la toponymie réelle (les noms de lieux, de rivière…) est effacée et changée par des noms « celtiques » ou supposés tels. Dans les deux cas, c’est d’une véritable rupture avec les couches populaires qu’il s’agit, une rupture qui offre aux revendication nationaliste un socle linguistique sur lequel s’appuyer.

    L’exemple français n’a été que peu abordé au cours du débat, mais il serait probablement judicieux d’étudier en profondeur les répercussions de la normalisation de la langue française sur le nationalisme français (si quelque lecteur connaît le sujet, qu’il n’hésite pas à nous faire part de ses connaissances  !). Contentons-nous de remarquer pour l’instant qu’un très puissant outil de normalisation linguistique a été mis en place sous la monarchie puisque c’est Louis XIII qui a créé l’Académie française (1634) avec pour principal objectif d’éditer un dictionnaire officiel. Cette normalisation de la langue s’est accompagnée immédiatement d’une mise au pas des régions [1] ouvrant ainsi la voie à la monarchie absolue (Louis XIV) reposant sur un pouvoir absolu centralisé (ce que les régionalistes, habituellement braqués contre la Révolution française, veulent ignorer). collusion.

    L’intrication entre revendication linguistique, ethnorégionale, économie et pouvoir a fait l’objet également de plusieurs échanges, qui reflètent pour partie ceux rapportés ci-dessus.

    Ainsi E. Fraj a-t-il souligné que, pour lui, ces liens n’existaient pas forcément. Qu’ils n’existaient pas, par exemple, dans le mouvement occitan de l’immédiat « après 68 » qui portait (et était porté) par des valeurs populaires, sociales. Le slogan de l’époque «  Ome d’oc, as dreit a la parola, parla  » (graphie non normalisée) est à entendre comme le droit de chacun à s’exprimer dans sa langue habituelle, sans qu’il en ait « honte » et, en l’occurrence, pour les vignerons, paysans (et certains citadins) qui, dans les années 70 les parlaient encore couramment, dans les langues d’oc.

    Dans l’exemple breton, l’interpénétration est constante et massive. Les preuves apportées par Fr. Morvan à propos du CEDIB, de l’Institut de Locarn, du Conseil régional, des syndicats… sont irrécusables. Il peut y avoir des divergences entre les différents acteurs, mais la balle revient toujours « au centre ». Ainsi, quelques jours à peine après les Journées iconoclastes, les éleveurs de porc breton se mobilisaient contre «  La grande distribution [qui] casse les prix  » si bien que « … nous sommes tous étranglés  » et attaquaient des super-marchés  : déversement de fumier, de gravats, incendies… ce qui n’empêchait pas les représentants des 25 500 éleveurs bretons (parmi lesquels il doit bien y avoir les « étranglés » en question) de se réunir bien gentiment avec les patrons de Produit en Bretagne [2] (qui regroupe aussi les patrons bretons, champions de la grande distribution) tout en se tournant vers le ministre (français) de l’Agriculture pour qu’il résolve le problème. Ce qu’il a fait à la vitesse grand V. Dans les faits, le pouvoir « français » soutien les lobbys bretons. Ainsi il verse, rien que pour l’enseignement du breton, 23 millions d’euros par an. Une vérité que les autonomistes ne crient pas très haut… pas plus que celle concernant Notre-Dame-des-Landes.

    #NOTRE-DAME-DES-LANDES, NÉCESSAIRE À L’INDÉPENDANCE

    L’obstination du gouvernement à maintenir le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes s’explique en effet par cette collusion entre l’État français et le lobby patronal breton. L’État français dispose de suffisamment d’aéroports pour satisfaire ses besoins économiques. Les opposants à l’aéroport n’ont pas manqué de le souligner. La création d’un énorme aéroport à NDDL, disent-ils, est aberrante car ne répondant à aucun besoin. C’est oublier le besoins du futur État régional breton !

    Le lobby patronal breton exporte dans le monde entier sa production de basse qualité. Poulets industriels, porcs en batterie, chips de betterave… sont quotidiennement expédiés, par tonnes au Moyen-Orient, en Chine, au Maghreb. Actuellement ces produits de l’agriculture industrielle sont exportés par les infrastructures de l’Etat français, en particulier les aéroports. Mais, si on prend en compte la perspective autonomiste, alors on comprend tout : Notre-Dame-des-Landes a un intérêt stratégique majeur pour le lobby patronal breton, qui veut avoir sous son contrôle au moins un aéroport international. L’aéroport de #NDDL est nécessaire – et peut-être même indispensable - à l’indépendance bretonne.

    Certes, il y a des bretonnants parmi les opposants, quelques drapeaux bretons… mais, comme pour les éleveurs de porc, la balle est au «  centre ». Comme toujours, comme l’Église catholique dont c’est la grande spécialité [3] et qui lui sert de modèle, le mouvement breton garde toujours plusieurs fers au feu. Le mouvement breton est un spécialiste de ce double jeu . La logique poursuivie est celle de «  l’Europe des peuples et des nations  » qui cherche à faire éclater les États-nations actuels pour achever la dérégulation du travail (déjà en cours dans les États nationaux). Le patronat pense en effet que cela sera plus facile pour lui dans des cadres géographiques plus étroits auxquels on peut facilement donner une « identité » forte . Un intervenant a souligné que faire disparaître les États nationaux n’était pas pour déplaire aux libertaires, mais qu’évidemment la création d’États -Région pour remplacer les précédents ne ferait que déplacer les problèmes (et accroître les inégalités sociales d’une région à l’autre tout en tirant l’ensemble vers le bas).

    Reste la question – comme pour les langues – de savoir si ce processus évolutif est inexorable. La réponse, pour l’instant, me semble être une réponse de… Normand. Quel est, par exemple, le degré d’intrication du mouvement occitan avec le patronat ? Il semble bien plus faible qu’en Bretagne, peut-être parce que le patronat local est moins puissant ici que là et que, surtout, les dirigeants des grosses industries (Airbus, aérospatiale…) sont européens. Par contre, l’intrication avec les « politiques », avec les pouvoirs publics locaux, est déjà loin d’être négligeable. On est en droit d’y voir une sorte de « doigt dans l’engrenage ».

    [1] Le duc de Montmorency, bien que familier du roi, pour avoir voulu s’y opposer, laissa la tête - au sens propre du terme - dans la cour du Capitole un jour de 1632.

    [2] Le Télégramme (quotidien breton) «  Élevage, l’avenir appartient aux Bretons  », 25 juin 2015.

    [3] Jamais, de toute son histoire, l’Église n’a mis tous ses œufs dans le même panier. Elle est toujours massivement du côté du plus fort, mais en prenant soin de laisser systématiquement quelques prêtres, quelques religieux dans l’autre bord. Si bien que, quand la tendance se renverse, il y a toujours des représentants de l’Église bien placés.

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Penser l’ouverture des frontières

    Penser la #liberté_de_circulation à l’échelle mondiale : quelles difficultés conceptuelles ?

    http://ethiquepublique.revues.org/1590

    #ouverture_des_frontières #libre_circulation #migration #mobilité

    Sommaire :

    Magali Bessone
    Le vocabulaire de l’hospitalité est-il républicain ? [Texte intégral]
    Alessandra Sciurba et Filippo Furri
    Au-delà de la frontière : la #Charte_de_Lampedusa, un exemple de réécriture des droits contre la logique de l’#enfermement [Texte intégral]
    Isabelle Sauriol
    Résidence permanente et liberté de circulation : deux irréconciliables ? [Texte intégral]
    Louis Lourme
    L’usage des frontières d’un point de vue cosmopolitique [Texte intégral]
    Antoine Pécoud
    Liberté de circulation et #gouvernance mondiale des migrations [Texte intégral]
    Jean Rousseau
    La liberté de circulation et d’installation des personnes : des droits à respecter, une perspective crédible pour un monde marqué par la mobilité [Texte intégral]
    Micheline Labelle
    Le paradigme de la mobilité propose-t-il une perspective adéquate de l’immigration internationale ? [Texte intégral]

    Réalités régionales

    Christian-Yann Messe Mbega
    Les #régions_transfrontalières : un exemple d’intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale ? [Texte intégral]
    Caroline Caplan
    L’ouverture des frontières à l’épreuve de la résistance : l’exemple du #MERCOSUR [Texte intégral]
    Mathilde Unger
    La défense égalitarienne de la liberté de circulation à l’épreuve du cas européen [Texte intégral]

  • La charte européenne des langues régionales et minoritaires déchaîne les chauvinismes
    http://www.taurillon.org/la-charte-europeenne-des-langues-regionales-et-minoritaires-dechaine-les

    Plus d’un siècle après le passage du rouleau compresseur jacobin qui a méthodiquement éradiqué les cultures locales sur les territoires continentaux et d’outre-mer dominés par la bureaucratie française, voilà que celle-ci envisage désormais de ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires. Évidemment, l’annonce de la ratification peu avant les élections régionales – alors même que l’État français mène actuellement une réforme territoriale avec le même zèle centralisateur et autoritaire que d’habitude indépendamment du respect de la subsidiarité – peut susciter quelques interrogations sur la considération que porte le gouvernement vis-à-vis de l’intelligence de ses administrés. Mais concédons pour une fois l’absence de manœuvre politicienne dans un souci de fair-play.

    #Opinions

    / Conseil (...)

    #Conseil_de_l'Europe #Multilinguisme
    http://fr.wikisource.org/wiki/Rapport_sur_la_n%C3%A9cessit%C3%A9_et_les_moyens_d%E2%80%99an%C3%A9an
    http://www.vie-publique.fr/focus/vers-ratification-charte-europeenne-langues-regionales.html
    http://urmis.revues.org/304
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_voie_de_disparition#France
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/06/04/charte-des-langues-regionales-et-minoritaires
    http://www.frontnational.com/contre-la-charte-europeenne-et-la-balkanisation-de-la-france-signons-
    http://www.contrepoints.org/2013/11/19/146659-le-nationalisme-une-insulte-a-la-raison
    http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/148.htm
    https://www.contrepoints.org/2013/01/06/110421-comme-pour-la-presse-la-subvention-a-massacre-le-cinema-francai
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_sp%C3%A9cialis%C3%A9e_de_terminologie_et_de_n%C3%A9ologie
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005616341
    http://www.lopinion.fr/16-fevrier-2015/honni-soit-qui-mal-y-pense-21413
    http://www.csa.fr/Radio/Le-suivi-des-programmes/La-diffusion-de-chansons-d-expression-francaise/Le-fondement-juridique-des-quotas