region:atlantique nord

  • Remarques sur l’effondrement de l’Empire romain (par Ana Minski) – Le Partage
    http://partage-le.com/2019/03/de-leffondrement-de-lempire-romain-par-ana-minski

    Les éditions La Découverte ont récemment publié l’ouvrage de Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, le climat, les maladies et la chute de Rome. Kyle Harper, professeur d’histoire à l’université d’Oklahoma, renouvelle les connaissances sociales, environnementales et épidémiologiques de la chute de l’Empire. S’appuyant sur les dernières données archéologiques, historiques, climatiques et microbiennes, il rend compte du rôle important des changements climatiques, de l’exploitation de l’environnement et des maladies, principales causes de l’effondrement de la civilisation romaine.

    Les récentes études pluridisciplinaires intégrant les conditions climatiques, épidémiologiques et démographiques confirment que les peuples du Paléolithique bénéficiaient d’une structure sociale et d’une écologie des maladies bienveillantes[1]. La révolution néolithique, à l’origine de modes de vie exclusivement sédentaires, de régimes alimentaires plus monotones, d’habitats plus denses, de transformation des paysages, de nouvelles technologies de déplacement et de communication, permet à de nouveaux agents pathogènes de se développer. Les animaux de ferme constituent une partie du réservoir biologique d’où émergent les agents infectieux mais l’exploitation de l’environnement génère des destructions des écosystèmes, des déplacements et modifications de populations non humaines, principaux responsables de nouvelles formes de maladies. L’accroissement de la population, le développement de l’urbanisation, des moyens de subsistances nécessairement intensifs (agriculture et élevage) favorisent l’apparition d’agents infectieux toujours plus dangereux. L’état de santé des Romains, lié à l’impact environnemental de leur culture, était mauvais. « Chaque jour, on peut trouver dix mille personnes souffrant de la jaunisse et dix mille d’hydropisie » écrivit Galien qui n’ignorait pas la sagesse commune : « Quand l’année entière devient humide ou très chaude, survient nécessairement une très grande peste ». Les collines de Rome dominaient un marais, la vallée du fleuve, les bassins, les fontaines, étaient un refuge pour le moustique anophèle, vecteur du paludisme, l’un des principaux tueurs, avec la diarrhée :

    « En ville les rats grouillaient, les mouches pullulaient, les petits rongeurs couinaient dans les passages et les cours. Il n’y avait pas de théorie microbienne, on se lavait peu ou pas les mains, et la nourriture ne pouvait pas être protégée des contaminations. La cité ancienne était un lieu d’insalubrité maximale. Les maladies banales se répandant par contamination féco-orale, causes de diarrhées fatales, étaient sans doute la première cause de mortalité dans l’Empire romain. Hors des villes, la transformation du paysage a exposé les romains à des menaces tout aussi périlleuses. Les romains n’ont pas seulement modifié les paysages  ; ils leur ont imposé leur volonté. Ils ont coupé ou brûlé les forêts. Ils ont déplacé les rivières et asséché des lacs, construit des routes au travers des marais les plus impénétrables. L’empiétement humain sur de nouveaux environnements est un jeu dangereux. Il expose non seulement à de nouveaux parasites inhabituels mais peut provoquer une cascade de changements écologiques aux conséquences imprévisibles […] Les cités fétides de l’Empire étaient des boîtes de Petri grouillantes de parasites intestinaux. […] L’espérance de vie à la naissance variait entre vingt et trente ans. La force brutale des maladies infectieuses était, de loin, le facteur principal du régime de mortalité qui pesait de tout son poids sur la démographie. »

    Cet état de santé médiocre est confirmé par l’examen de la dentition qui montre un important défaut de croissance, l’hypoplasie linéaire de l’émail, qui survient au cours de l’enfance dans les cas de malnutrition et de maladie infectieuse. À l’époque de l’Empire, la civilisation romaine, fortement urbanisée et interconnectée, s’étend jusqu’au tropique, son centre écologique est la Méditerranée et ses parties occidentale et nordique sont sous l’influence de la zone climatique atlantique. La densité de l’habitat urbain, les transformations permanentes des paysages, le développement des routes terrestres et maritimes, contribuent à créer une écologie microbienne unique. Cet impact environnemental, combiné à l’évolution des pathogènes, stimule la propagation des infections chroniques, rendant plus vulnérables les populations, et permettant à la lèpre et à la tuberculose de profiter du système de circulation de l’Empire pour se développer et s’installer. La tuberculose, qui n’aurait pas plus de 5 000 ans, aime particulièrement les villes et laisse sa signature sur les os de ses victimes, ce qui permet aux archéologues de constater sa présence exceptionnelle sur les squelettes des siècles de domination romaine. Jusqu’au XXe siècle, elle est une cause importante de mortalité et reste encore aujourd’hui dangereuse. La lèpre, quant à elle, est connue depuis le IIe millénaire avant J.C. en Inde, mais commence véritablement à se développer dans le contexte archéologique de l’empire romain. Le drame de l’histoire des maladies est le résultat de la collusion permanente entre l’évolution des agents pathogènes et les rencontres humaines. Les croissances territoriale, commerciale et démographique de la civilisation romaine participent à l’explosion souterraine des maladies jusqu’à donner naissance aux premières pandémies.

    L’optimum climatique romain (OCR) est une période de climat chaud, humide et invariable qui domine la plus grande partie du cœur méditerranéen de 200 avant J.-C. à 150 après J.C. La civilisation romaine profite de ce climat bénéfique pour urbaniser des zones jusque-là difficiles à domestiquer. Pour répondre aux exigences de croissances économique et démographique qui caractérisent toute civilisation, l’urbanisation et l’agriculture colonisent la nature, créant des écosystèmes favorables à l’évolution des agents pathogènes : « Les Romains furent submergés par les forces de ce que l’on appelle l’émergence des maladies infectieuses. » Pour lutter contre une forte mortalité infantile causée par le développement des virus, bactéries et parasites, un taux de fertilité élevé est nécessaire, ce qui pèse lourdement sur le corps des femmes chargées de repeupler les rangs. La loi romaine autorise les filles à se marier dès l’âge de 12 ans. Il n’y a pas de célibataire dans le monde romain et le mariage est un engagement à procréer : « Les femmes sont habituellement mariées pour les enfants et la succession, et non pas d’abord pour le plaisir. »[2] À partir d’Auguste, l’État met en place une politique nataliste qui pénalise les personnes sans enfant et encourage la fécondité. Les femmes ont en moyenne six enfants. La principale source de croissance démographique dans l’Empire n’est pas un déclin de la mortalité mais une fertilité importante. Les Romains vivent et meurent en affrontant des vagues incontrôlées de maladies infectieuses. La terre est le principal facteur de production, et l’augmentation démographique oblige à cultiver des terres toujours moins fertiles pour en tirer toujours davantage. Ce besoin expansionniste, intrinsèque à toute civilisation, est l’un des principaux responsables des destructions environnementales :

    « L’augmentation de la population a poussé des personnes à s’installer dans les marges. Mais, de plus, le réseau serré des échanges était un encouragement pour les paysans à s’installer dans des zones où les risques étaient plus importants. Les connexions limitaient les conséquences les plus graves des années de sécheresse. Et la croissance des marchés nourrissait l’expansion entrepreneuriale et les institutions romaines poussaient exprès les paysans à occuper des terres situées aux marges. La circulation des capitaux a favorisé une explosion des travaux d’irrigation dans les régions semi-arides. L’essor économique de l’Afrique romaine a été favorisé par la construction d’aqueducs, de puits, de citernes, de terrasses, de barrages, de réservoirs et de foggaras (de longues canalisations souterraines permettant le transport de l’eau des sommets aux zones cultivées). Les technologies hydrauliques soit d’inspiration indigène soit de nature impériale se retrouvaient dans les hautes terres comme dans les vallées. Grâce à ces dispositifs l’eau était soigneusement collectée et exploitée dans les zones semi-arides occupées comme jamais auparavant par de nouvelle populations. […] Le désert a gagné des zones qui étaient sans conteste cultivées pendant l’OCR. »

    L’Empire, consommateur vorace de sources d’énergie et de matériaux, dénude les montagnes de leur manteau sylvestre, autrefois dense. Cette déforestation est à l’origine des inondations catastrophiques dont est régulièrement victime l’Empire romain, inondations quasiment inexistantes au Moyen-Âge, lorsque les montagnes se recouvrent à nouveau d’arbres. La croissance territoriale et démographique s’accompagne d’un développement commercial toujours plus frénétique et débridé :

    « … cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute variété d’objets d’ivoire, ou en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre, de cinnamome, d’aromates, de parfums, de myrrhe, d’encens, de vin, d’huile, de fine farine, de blé, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d’âmes d’hommes. »[3]

    Les marchands, toujours en quête de soie et d’épices, d’esclaves et d’ivoire, ne cessent de franchir le Sahara le long des routes commerciales, traversent l’océan Indien en passant par les ports de la mer Rouge, transportant les animaux exotiques destinés à être massacrés au cours des spectacles romains. Le vivant ayant perdu toute valeur intrinsèque, les autres espèces n’existent plus que pour servir la démesure des Empereurs et de l’élite. Le citoyen romain, incapable de remettre en question l’idéologie de la croissance démographique et économique, incapable d’envisager le monde et ses existants autrement que comme un grenier dont il peut user et abuser, assiste à la mise en scène de la surpuissance de Rome :

    « Les créatures les plus étranges capturées dans le monde entier – un véritable zoo – furent offertes au peuple et massacrées sous ses yeux : trente-deux éléphants, dix élans, dix tigres, soixante lions, trente léopards, six hippopotames, dix girafes, un rhinocéros, et une quantité innombrable d’autres bêtes sauvages, sans oublier mille couples de gladiateurs. »

    La mauvaise santé physique et psychique des sujets de l’Empire et sa destructivité écologique est également le produit d’un régime autoritaire et très hiérarchique. La République des dernières années est une période de pillage sans contrôle, et le maintien de l’Empire nécessite des négociations permanentes avec tous ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières. Le pillage est donc peu à peu transformé en impôts dont la collecte, confiée à la petite noblesse locale qui se voit accorder la citoyenneté, permet de transformer sur tous les continents l’élite en classe dominante au service de l’Empire. Ainsi devient-il possible de diriger un vaste territoire avec seulement quelques centaines de fonctionnaires romains. Le nombre d’habitants double, de plus en plus de territoires sont occupés et toute tentative de résistance écrasée avec violence, comme en Judée et en Bretagne. Sous Auguste, les légions citoyennes permanentes sont remplacées par des armées professionnelles et les hommes libres des provinces deviennent peu à peu des citoyens. La paix n’existe pourtant pas, la zone frontalière est constituée d’un réseau de fortins, de tours de guet et de postes d’observations, de forts construits pour surveiller les populations et les zones inamicales où sont installées d’importantes bases militaires. Avec Auguste, l’expansion territoriale ralentit mais ne s’arrête pas. Les frictions provoquées par cette expansion permanente aboutissent peu à peu à des lignes de séparation démarquant les territoires sous hégémonie romaine, et au développement d’un réseau de communication et de transport destiné à gérer le système et le pouvoir militaire depuis le centre impérial. La machine de guerre approche le demi-million d’hommes et le budget de la défense est de loin la dépense la plus importante de l’État. La paix à l’intérieur de l’Empire dépend de la discipline, de la valeur et de la loyauté d’une gigantesque armée rémunérée. D’autant plus que : « La répartition des richesses était terriblement inégale. La richesse et le statut légal formaient la structure entremêlée d’une hiérarchie sociale exacerbée. En bas, de manière légale, il y avait la vaste classe des personnes totalement non libres. L’Empire romain a été l’un des systèmes esclavagistes les plus importants et les plus complexes de l’histoire – dont l’endurance exceptionnelle est, par ailleurs, un autre signe que la surpopulation n’a pas suffisamment fait baisser le coût d’un travail libre pour rendre inutile le travail servile. »

    La population de l’Empire, constituée principalement de pauvres et de sans terre, augmente au cours des cent cinquante années qui suivent le règne d’Auguste, et atteint son maximum avant que la peste antonine éclate.
    Le livre de Kyle Harper.

    C’est ainsi qu’à la fin de l’OCR, en 165 après J.-C., sous le règne de Marc Aurèle, la peste antonine fait sept millions de victimes. L’agent pathogène de la peste antonine est probablement celui de la variole, maladie contagieuse dont le virus se propage par inhalation de gouttelettes aériennes expulsées par une personne infectée. La variole n’est pas un ennemi si ancien, tout comme la lèpre et la tuberculose, elle semble apparaître au cours des mille dernières années. Elle est particulièrement violente dans les villes et les zones côtières où la densité de la population était importante. Le réseau de transport permet sa diffusion de région en région. La peste antonine est un phénomène létal d’une ampleur telle qu’elle interrompt l’expansion démographique et économique de l’Empire, qui parvient malgré tout à se stabiliser en maintenant toujours un fort autoritarisme.

    Sous le règne des Sévères (193–235 après J.-C.) l’Empire retrouve son équilibre économique et démographique. Le pouvoir de l’armée, dont la paye n’a cessé d’augmenter, est davantage considéré. L’explosion des constructions est un des signes du rétablissement économique et démographique qui caractérisent leur règne. Septime reconstruit le grand temple de la Paix, construit l’arche de Septime, les colonnes géantes de granit d’Assouan, la Forma Urbis Romae, le Septizodium  ; son fils Caracalla finance des bains monumentaux, de grands moulins à eau et greniers gigantesques qui s’élèvent tout autour de la cité.

    « Assurément, il suffit de jeter les yeux sur l’univers pour reconnaître qu’il devient de jour en jour plus riche et plus peuplé qu’autrefois. Tout est frayé  ; tout est connu  ; tout s’ouvre au commerce. De riantes métairies ont effacé les déserts les plus fameux  ; les champs ont remplacé les forêts  ; les troupeaux ont mis en fuite les animaux sauvages  ; les sables sont ensemencés  ; l’arbre croît sur les pierres  ; les marais sont desséchés  ; il s’élève plus de villes aujourd’hui qu’autrefois de masures. Les îles ont cessé d’être un lieu d’horreur  ; les rochers n’ont plus rien qui épouvante  ; partout des maisons, partout un peuple, partout une république, partout la vie », écrit Tertullien.

    L’OCR disparait lentement, sur une durée de trois siècles, laissant place à un climat plus instable. Il y a une forte interaction entre les crues du Nil et le mode de variabilité climatique connu sous le nom de ENSO (El Niño-Southern Oscillation), un El Niño puissant, corrélé avec une crue du Nil faible. Au cours de la période romaine de transition climatique (150 – 450 après J.-C.) les phénomènes ENSO deviennent plus courants, tous les trois ans environ. Devenus dépendants des conditions favorables de la fertile vallée du Nil, les Romains sont confrontés aux oscillation de ses crues. À ces problèmes climatiques s’ajoute la peste de Cyprien, partie d’Éthiopie, qui dure plus de quinze ans, de 249 à 270 après J.-C. « Il n’y eut presque aucune province romaine, aucune cité, aucune demeure qui ne fût attaquée par cette pestilence générale et désolée par elle » (Orose). La peste de Cyprien vida l’Empire, ravage la ville sans épargner les zones rurales, « aucune peste du passé n’a provoqué une telle destruction en vies humaines » (Zosime).

    « La maladie s’abattait d’un coup sur les gens, pénétrant beaucoup plus vite que tout ce que l’on pouvait penser, se nourrissant de leur maison comme le feu si bien que les temples étaient remplis de ceux qui, terrassés par la maladie, avaient fui dans l’espoir d’être guéris. […] Tous ceux qui brûlaient de soif à cause de la faiblesse provoquée par la maladie se pressaient aux sources, aux cours d’eau et aux citernes. Mais l’eau ne parvenait pas à apaiser la flamme de l’intérieur, laissant ceux qui étaient affectés par la maladie dans le même état qu’avant. » (Grégoire de Naziance).

    La pestilence frappe sans considération d’âge, de sexe ou de condition. Il est probable que l’agent pathogène de la peste de Cyprien soit un filovirus proche de celui d’Ebola.

    Les troubles climatiques globaux des années 240 après J.C. suscitent des changements écologiques susceptibles d’être à l’origine de la peste. La pandémie frappe les soldats et les civils, les habitants des villes et des villages. Elle fait éclater l’intégrité structurelle de la machine du pouvoir plongeant l’Empire dans une succession de faillites violentes. Les frontières sont fragilisées et l’économie et l’armée mises à mal par des successions d’attaques aux frontières. L’Empire se disloque. La mortalité ravage l’armée romaine, les casernes étant des lieux propices à la propagation du virus. Le temps des empereurs-soldats commence, et la crise du IIIe siècle permet l’avènement d’une nouvelle religion, le christianisme. Dans les années 260 après. J.C., la fortune et la démographie de l’Empire sont au plus bas. La restauration est lente et les villes, plus petites et moins nombreuses, ne sont plus les mêmes. À partir de 266 après J.C., le climat se stabilise, le IVe siècle est une période de réchauffement sans précédent. Les tendances climatiques sont alors sous l’influence dominante de l’Atlantique Nord. Les fluctuations des différences de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande sont connues sous le nom d’Oscillation Nord-Atlantique (ONA), et font partie des grands mécanismes climatiques du globe. Sécheresses et famines sont fréquentes, les données bioarchéologiques témoignent de la lutte contre les maladies infectieuses qui épuisaient les capacités physiques des victimes. Les microbes ne laissent aucun répit aux hommes.

    « Entre la conversion de Constantin et le saccage de Rome en 410 après J.C., nous disposons de milliers de tombes chrétiennes dans la cité impériale gardant la date du jour où le croyant a quitté ce monde (et la baisse brutale après 410 est également le signe des désordres qui ont affligé la vénérable capitale). Une fois agrégées, ces données constituent un dossier sans équivalent sur les rythmes saisonniers de la Grande Faucheuse. Les canicules estivales étaient mortelles, une vague de germes gastro-intestinaux submergeant la ville. La mortalité flambait en juillet et atteignait un pic en août et septembre. Le pic automnal met en évidence la prévalence durable du paludisme. »

    L’État collecte les impôts en or et s’en sert pour payer ses fonctionnaires. Dioclétien réquisitionne le précieux métal en procédant à de vastes expropriations. L’économie de marché se rétablit rapidement, et l’on observe alors une fusion entre les forces du marché et les forces fiscales. Les grandes banques ressuscitent, les preuves d’une activité bancaire et de crédit sont plus fortes à cette époque (au IVe siècle) qu’à aucune autre.

    « Le marchand qui veut s’enrichir équipe un navire, embauche des marins, recrute un capitaine et fait tout ce qui est par ailleurs nécessaire pour prendre la mer, emprunte de l’argent et teste les flots avant de gagner des terres étrangères. » (Jean Chrisostome)

    La renaissance de la monnaie et du crédit réveille les réseaux de commerce en Méditerranée. L’Égypte et la Palestine entrent sérieusement dans le commerce du vin aux IIIe et IVe siècle. La répartition archéologique de la céramique sigillée montre l’essor de l’Afrique jusqu’à occuper une position dominante dans les réseaux connectant l’Empire sur de longues distances. L’appât du gain unifie le monde romain, transformé en une immense zone de libre-échange. Avec la revitalisation de l’économie de marché, le système esclavagiste connaît un renouveau rapide. Comme autrefois, les esclaves sont partout : sans leur sueur et leur peine, pas de fabuleuses fortunes aristocratiques, et la richesse des propriétaires d’esclaves est visible à chaque fois que l’on jette un coup d’œil sur le mode de vie des gens aisés du IVe siècle. Posséder un esclave est le minimum pour un homme respectable. L’ampleur de la stratification sociale est vertigineuse. Il faudra attendre le temps du colonialisme transatlantique pour trouver une élite économique réussissant à accumuler des fortunes privées d’une telle ampleur. Mais l’Empire d’Occident, dont les habitants sont affaiblis par de nombreux germes, perd peu à peu face aux hordes des steppes où le climat sec est plus bénéfique et où le paludisme n’affaiblit pas la population. Les villes de l’Occident se dépeuplent ce qui génère une baisse de la mortalité.

    À la fin de l’Empire romain, les greniers à blé dominent les paysages. Le vaste réseau des villes, des navires et des entrepôts de blé forme un véritable écosystème qui bénéficie particulièrement au rat noir.

    « La fusion du commerce global et de l’infestation par les muridés a été la précondition écologique du plus grand événement sanitaire que la civilisation humaine ait jamais connu : la première pandémie de peste. »

    Elle débute sur les rives de l’Égypte en 541 avant de se répandre dans l’Empire et au-delà. La pandémie de peste bubonique submerge tout par sa durée et son intensité. Son arrivée est le signe d’un nouvel âge, sa persistance sur deux siècles est à l’origine d’une longue période de stagnation démographique.

    Justinien est le dernier des grands ingénieurs environnementaux romains, il façonne tout le paysage local en changeant le cours du Skirtus, creuse un nouveau lit pour le Cydnus, construit un pont imposant, abat une forêt pour remodeler la plaine et contrôler le débit du Drakon, répare et construit de nouveaux aqueducs. Il rêve de soumettre la nature à ses désirs, de restaurer l’Empire d’Occident et mène une campagne pour gagner les provinces occidentales mais n’apporte que la misère. Ce qui n’est rien face à la peste qui s’abat en 541, couvrant les 23 années suivantes de son règne de pestilence. Le commerce de la soie permet au rat noir de voyager vers de nouveaux territoires et le changement climatique constitue le facteur final. L’année 536 est une année sans été. Une série d’explosions volcaniques des années 530 à 540 plongent l’Empire dans un hiver de plusieurs décennies, un des plus froids de l’Holocène. Le taux de mortalité augmente jusqu’à atteindre 50 à 60 % de la population. L’ordre social s’effondre, tous les travaux s’arrêtent, les marchés de détail ferment et une famine s’installe dans la cité. Contrairement aux pandémies précédentes, la peste bubonique touche aussi les zones rurales et toutes les couches de la population dont le système immunitaire est affaibli par l’environnement insalubre du monde romain, et dont les organismes le sont également en raison de la diminution des réserves alimentaires engendrée par les anomalies climatiques des années précédentes. Durant deux siècles, de 543 à 749, la peste jaillit de ses réservoirs, provoquant des épidémies aussi violentes que soudaines. En 589 après J.-C., des pluies torrentielles s’abattent sur l’Italie, l’Agide déborde et la crue du Tibre submerge les murailles de Rome. Des églises s’effondrent, les greniers à blé du pape sont détruits. En 590, la peste emporte le pape Pélage II. En 599, l’Occident subit une nouvelle pestilence. La peste de Justinien est un événement funeste, de même que le petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive traversé d’épisodes sismiques.

    « Pour les contemporains de cette première pandémie, c’était une incroyable nouvelle que d’apprendre qu’un peuple avait été épargné des destructions de la peste. Les Maures, les Turcs et les Arabes habitant le désert auraient été exemptés de la catastrophe globale. […] Les Maures, les Turcs et les habitants du centre de l’Arabie partageaient tous un mode de vie nomade. L’explication écologique est évidente : les formations sociales non sédentaires étaient protégées contre la collusion létale rat-puce-peste. »

    L’expansion territoriale, démographique et commerciale de l’Empire romain et son hubris architecturale n’ont eu de cesse de détruire des écosystèmes entiers : un niveau exceptionnel d’urbanisation, plus d’un millier de villes. Fortement inégalitaire et hiérarchisé, l’Empire étend son domaine agraire jusque dans les environnements les plus pauvres, épuisant les sols et la vie des habitants qui ne cessent de lutter contre les maladies et la faim. Les déforestations, l’urbanisation et l’agriculture, bien plus que les effets du changement climatique, ont eu raison de l’Empire romain qui a été incapable de remettre en question les valeurs intrinsèques à toute civilisation : expansion territoriale, croissance démographique et économique, accumulation de richesses, exploitation du monde et des vivants comme source de distraction, d’accumulation matérielle et d’orgueil.

    « Même en ce qui concerne l’environnement physique, où des forces entièrement indépendantes de l’action humaine sont à l’œuvre, les effets du changement climatique dépendaient des arrangements particuliers entre une économie agraire et la machinerie de l’empire. Et l’histoire des maladies infectieuses est toujours profondément dépendante des écologies créées par les civilisations. »

    L’histoire de l’effondrement de l’Empire romain résonne comme un avertissement à l’heure où de nouveaux agents infectieux émergent – Ebola, Lassa, Nipah, SARS, MERS, Zika – où l’urbanisation se répand comme une lèpre sur le monde sauvage, où les monocultures détruisent les sols, où nos environnements sont de plus en plus toxiques et affaiblissent nos systèmes immunitaires, où nous sommes toujours plus entassés dans des mégapoles toujours plus asphyxiantes. Mieux vaut anticiper l’effondrement de l’Empire de la civilisation industrielle et tout mettre en œuvre pour le démanteler plutôt qu’attendre que les inégalités et l’exploitation toujours plus mortifère du vivant ne nous apportent notre lot de pestilences et d’hécatombes.

    Ana Minski

    #pax_romana

  • L’empreinte d’un ancien changement climatique abrupt trouvée dans l’Arctique.

    Following the Fresh Water : Woods Hole Oceanographic Institution
    http://www.whoi.edu/news-release/following-the-fresh-water


    09/07/2018

    (...)

    Une équipe de recherche dirigée par l’Institut océanographique de Woods Hole (WHOI) a trouvé l’empreinte d’une inondation massive d’eau douce dans l’ouest de l’Arctique, qui serait la cause d’une vague de froid qui a commencé il y a environ 13 000 ans.

    « Ce changement climatique brutal - connu sous le nom de Younger Dryas - a mis fin à plus de 1000 ans de réchauffement », explique Lloyd Keigwin, océanographe à WHOI et auteur principal du document(...).
    La cause de [ce refroidissement] (...), est restée un mystère et une source de débat depuis des décennies.

    De nombreux chercheurs croyaient que la source provenait d’un important afflux d’eau douce provenant des glaciers fondant dans l’Atlantique Nord, perturbant le système de circulation en eau profonde - AMOC (Atlantic Meridional Oversurning Circulation) - qui transporte les eaux plus chaudes et libère de la chaleur.

    Cependant, la preuve géologique manquait.

    En 2013, une équipe de chercheurs de l’Institut d’océanographie Scripps de l’Université de Californie à San Diego et de l’Oregon State University a entrepris de naviguer vers l’est de la mer de Beaufort à la recherche de l’inondation près du fleuve Mackenzie, formant la frontière entre les territoires du Yukon et du Nord-Ouest du Canada. À bord du Cutter Healy des gardes-côtes américains, l’équipe a recueilli des carottes de sédiments le long de la pente continentale à l’est du fleuve Mackenzie. Après avoir analysé les coquilles de plancton fossile trouvées dans les carottes de sédiments, ils ont trouvé le signal géochimique longtemps recherché du « déluge ».

    #Paléolithique #climat #Woods_Hole_Oceanographic_Institution
    #Keigwin #Klotsko #Zhao #Reilly #Giosan #Driscoll.
    Deglacial floods in the Beaufort Sea preceded Younger Dryas cooling. Nature Geoscience, 2018 ;
    DOI : 10.1038/s41561-018-0169-6

    https://www.washingtonpost.com/energy-environment/2018/07/11/scientists-may-have-solved-huge-riddle-earths-climate-past-it-doesnt-bode-well-future/?noredirect=on

    L’article du Washington Post montre une carte très intéressante des grands lacs nord américains pour cette période.
    #Paléolithique #paysages #Amérique_du_Nord

  • Comment l’Otan se prépare aux guerres du futur
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/30/pour-la-guerre-de-demain-la-ressource-strategique-est-la-donnee_5278849_3214

    Titre modifié. L’original, Pour la guerre de demain, la ressource stratégique est la donnée, lisible dans l’url est beaucoup plus explicite au vu de ce que l’on peut lire avant le #paywall

    Pour une alliance de 29 pays, de nombreuses questions politiques se posent, avant même d’évoquer les craintes suscitées par les robots tueurs. Que faire des données, en grande partie classifiées, que les nations donnent à l’Alliance ? Si nous utilisons des datas prises dans l’environnement public pour notre renseignement, comment les recueille-t-on ? Peut-on développer des algorithmes en contractualisant avec des sociétés privées ? Manipuler les données pour obtenir des résultats militaires ?

    Dans l’OTAN, on n’a jamais posé la question de la propriété des données. Il faut le faire aujourd’hui. Par exemple, un Rafale français produit des données, mais l’armée de l’air n’est pas propriétaire de la manière dont elle les traite. Le problème se pose aussi pour les pays qui ne sont pas souverains et achètent des matériels étrangers…

    • L’intelligence artificielle aidera à prendre les bonnes décisions, estime le général Denis Mercier, à la tête du commandement suprême allié pour la transformation de l’OTAN.

      Le général Denis Mercier est, depuis 2015, à la tête du commandement suprême allié pour la transformation (SACT) de l’OTAN. Basé à Norfolk aux Etats-Unis, il est responsable des moyens futurs de l’Alliance, tandis que le commandement suprême allié en Europe (Saceur) conduit les opérations et les exercices depuis Mons, en Belgique. Dans l’entretien qu’il a accordé au Monde samedi 24 mars, le général explique comment l’OTAN se prépare à intégrer les technologies du big data et de l’intelligence artificielle (IA).

      En prévision des guerres futures, comment appréhendez-vous l’intégration des nouvelles technologies – intelligence artificielle, 3D… ?

      Ces technologies changent considérablement la manière dont les militaires vont aborder les futurs conflits parce qu’elles changent tout simplement notre monde, et toutes les grandes organisations. La ressource stratégique, autour de laquelle doivent tourner les débats de l’OTAN, c’est la donnée. On le voit avec Facebook [et le débat sur l’extraction des données privées]. Et on ne fera jamais d’intelligence artificielle sans des données.

      Pour une alliance de 29 pays, de nombreuses questions politiques se posent, avant même d’évoquer les craintes suscitées par les robots tueurs. Que faire des données, en grande partie classifiées, que les nations donnent à l’Alliance ? Si nous utilisons des datas prises dans l’environnement public pour notre renseignement, comment les recueille-t-on ? Peut-on développer des algorithmes en contractualisant avec des sociétés privées ? Manipuler les données pour obtenir des résultats militaires ?

      Dans l’OTAN, on n’a jamais posé la question de la propriété des données. Il faut le faire aujourd’hui. Par exemple, un Rafale français produit des données, mais l’armée de l’air n’est pas propriétaire de la manière dont elle les traite. Le problème se pose aussi pour les pays qui ne sont pas souverains et achètent des matériels étrangers qui génèrent des datas.

      Vous avez récemment présenté ces enjeux au Conseil de l’Atlantique nord…

      Mon commandement a organisé, jeudi 22 mars, un séminaire sur l’intelligence artificielle, pour les ambassadeurs et le secrétariat général l’OTAN. Nous avons fait venir Sophia le robot, et son concepteur. Selon les spécialistes de l’IA qui sont intervenus, l’enjeu immédiat, pour nous, est de comprendre que ces technologies sont déjà là, mais que nous ne les utilisons pas. La réunion a soulevé de nombreuses questions éthiques. Les machines vont-elles nous échapper ? Je ne pense pas. Les machines doivent nous aider à mieux assurer les valeurs de l’OTAN, à éviter une crise, à faire baisser la tension, en vue de la stabilité du monde.

      Le prochain exercice Trident Juncture, qui sera un des plus importants de l’OTAN avec plus de 35 000 soldats, en Norvège, va nous permettre de tester une vingtaine de technologies. Nous allons faire de l’impression 3D de pièces, tester des systèmes robotisés de protection de bases, de gestion de la logistique, de mesure du niveau de stress des soldats…

      L’erreur serait que chacun des pays de l’OTAN développe ses programmes seul, ce qui posera à terme des problèmes d’interopérabilité technique, éthique et politique. Dans ce cadre, nous pensons qu’il ne faut pas opposer l’homme et la machine. Pour nous, le sujet est comment la machine aide l’homme à être meilleur que l’homme tout seul.

      Concrètement, quelles seront les conséquences pour une arme, un futur char, un centre de commandement ?

      Il y a quelques années, des chercheurs ont appris à un ordinateur à jouer aux échecs en entrant dans sa mémoire les millions de combinaisons des jeux existants, et il a été capable de battre le champion du monde. Plus récemment, une machine à qui on avait simplement appris à jouer, sans lui injecter les données, a atteint le meilleur niveau mondial en quatre heures. Nous pouvons faire de même avec le système de guerre électronique d’un bateau, d’un avion, d’un char.

      L’intelligence artificielle permet d’apprendre à un système à reconnaître des choses et à s’adapter seul aux situations, à interagir avec d’autres machines et à bénéficier de la compréhension d’une machine tierce grâce aux données. On peut apprendre à un capteur d’images à reconnaître un mouvement qu’il considérerait comme anormal. Cela va changer la manière dont on peut concevoir les opérations militaires.

      Comment ?

      Les directives militaires descendent en cascade jusqu’au soldat, au pilote, au marin. La révolution numérique ne consiste pas à rendre ces ordres plus fluides par la digitalisation, mais à repartir du soldat : on va réfléchir aux données dont il a besoin pour que, lorsqu’il identifie une information, elle aille alimenter un cloud, qui permette ensuite par exemple de désigner une cible, et en fonction du niveau de décision choisi au préalable, quelqu’un d’autre ouvrira le feu.

      Prévenir les crises, cela exige un renseignement nourri par le big data ?

      Le premier qui a trouvé que les petits hommes verts présents dans le Donbass étaient des soldats russes est un chercheur polonais, pour l’Atlantic Council, qui a utilisé une capacité à scanner l’environnement public avec des logiciels de reconnaissance faciale, et qui a déterminé que ces hommes posaient peu de temps plus tôt en Tchétchénie en tenue de militaires russes devant leur char. Le renseignement militaire n’a pas pu faire cela car il n’a pas utilisé ces technologies.

      Nous produisons depuis longtemps un document qui nous donne les tendances stratégiques pouvant conduire à de futures crises, dans les champs environnementaux, humains, politiques. Les états-majors effectuent encore ce travail de synthèse à la main. Les technologies du big data seront capables de détecter des signaux précurseurs impossibles à voir aujourd’hui. Google a prouvé qu’en exploitant simplement les recherches Internet de personnes sur les symptômes d’une maladie, il était possible d’anticiper de plusieurs semaines les contours d’une épidémie. Je traduis cette anticipation en termes militaires.

      Ces technologies nous permettront d’être meilleurs en matière de renseignement, d’avoir des outils de prédiction, et en retour d’apprécier la façon dont est reçu le message stratégique de l’OTAN, ce qui est important pour sa capacité de dissuasion. Le prédictif ne doit pas faire peur s’il s’agit de donner plus de moyens d’anticiper à nos décideurs.

      Quel sera l’impact dans la façon dont l’OTAN planifie l’acquisition de nouveaux armements ?

      La directive politique fixée à l’organisation de l’OTAN est de pouvoir mener de front deux opérations majeures et six petites opérations. Les chefs militaires traduisent cela en besoins d’équipement, jusqu’aux munitions, aux niveaux d’alerte des compagnies… Demain, si l’on traite les données des 29 pays [par exemple celles qui figurent dans les lois de programmation militaire sur les matériels, les plans de maintenance, etc.] et si l’on ajoute de l’IA, on fera apparaître très rapidement les déficiences logistiques, des doublons ou des inadaptations qu’on ne pouvait pas déceler, dans tel ou tel plan de campagne. L’essentiel est d’accroître la réactivité du processus de décision de l’OTAN.

      Pour employer les systèmes d’armes autonomes que vous pourrez proposer, quelles décisions politiques doivent prendre les alliés ?

      Les forces sont apportées par les nations, et pour les engager il faut une décision du Conseil de l’Atlantique nord. Le contrôle politique est essentiel et demeurera.

      Derrière, il y a plusieurs sujets. Si nous avons des forces militaires très réactives, nous devons être capables d’apporter au politique l’évidence de l’émergence d’une crise, pour lancer des préparatifs. Le système doit fournir des données fiables pour prendre la bonne décision. De même, décider d’utiliser davantage des pièces détachées imprimées en 3D exige d’être sûr du fichier contenant les normes de la pièce. Nous allons organiser un premier brainstorming au printemps sur ce sujet, en utilisant une technologie de « block chain » pour assurer la traçabilité des données. Cette technologie s’applique à de nombreux domaines, comme l’identification des forces amies et ennemies.

      Nous travaillons aussi sur les effets interarmées [joint effects] – la combinaison d’un tir de munition, d’une attaque cyber, d’une action dans l’environnement médiatique… Pour que plusieurs alliés les traitent [l’un d’eux va détecter, un autre transférer la donnée, etc.], il faut d’abord qu’ils établissent une confiance réciproque.

      La place de l’homme dans la décision est un autre sujet. Par exemple, certains pays utilisent les réseaux informatiques de l’OTAN comme réseaux nationaux. Des systèmes d’IA peuvent détecter une attaque, et, à partir d’un certain niveau de gravité, couper directement ces réseaux. Cela fait sens, car le temps de réaction ne doit pas excéder quelques secondes. Mais un pays peut-il accepter que son équipement soit à terre ? Et la machine peut-elle décider pour nous, si par ailleurs nous avons besoin de ce réseau pour conduire des opérations ?

      Dans ces situations, nous n’aurons pas le temps de rassembler les ambassadeurs de 29 pays. Le niveau des menaces cyber exige aujourd’hui ce niveau de réactivité. Des décisions politiques doivent intervenir, en amont, pour donner ou non la responsabilité au commandement militaire opérationnel.

      Tout cela sert-il la domination technologique américaine ?

      Notre sujet est de préserver l’interopérabilité entre nos armées. Pour cela, il faut que les pays avancent à des rythmes compatibles. Beaucoup de pays de l’OTAN n’ont pas la capacité de fabriquer un avion ou un char lourd. Par contre, ils peuvent avoir une start-up géniale. Nous voulons les intégrer dans un réseau au service de l’Alliance. Au lieu de concevoir un système otanien, américain ou autre, qui s’impose aux nations membres, nous développons une norme pour agréger des systèmes d’armements différents, créer des autoroutes entre eux.

    • #merci

      #OTAN #Allied_Command_Transformation

      Le premier qui a trouvé que les petits hommes verts présents dans le Donbass étaient des soldats russes est un chercheur polonais, pour l’Atlantic Council, qui a utilisé une capacité à scanner l’environnement public avec des logiciels de reconnaissance faciale, et qui a déterminé que ces hommes posaient peu de temps plus tôt en Tchétchénie en tenue de militaires russes devant leur char. Le renseignement militaire n’a pas pu faire cela car il n’a pas utilisé ces technologies.

      Bizarre que n’apparaisse pas les problèmes de leurre. L’IA à la recherche de signaux faibles devrait être assez sensible à des intoxications, la maskirovka spécialité soviétique renommée dont a hérité l’état successeur.

      Sans trop de surprises, la bureaucratie otanienne revendique une autonomie de décisions (on y est contraint par le raccourcissement des délais…) Et on appréciera le superbe bois dont est faite la dernière réponse.

  • L’océan #Arctique, cul-de-sac pour la #pollution #plastique

    L’océan Arctique, l’un des espaces les plus vierges de la planète, est lui aussi pollué par les débris plastiques produits sur nos côtes d’Atlantique Nord et transportés à grande échelle jusque dans les mers de Barents et du Groenland.

    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ocean-arctique-cul-de-sac-pour-la-pollution-plastique_112383
    #déchets #océan_Arctique
    via @ville_en

  • En Belgique, l’affaire des « tueurs du Brabant » rebondit et s’oriente vers l’extrême droite

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/10/23/en-belgique-l-affaire-des-tueurs-du-brabant-rebondit-et-s-oriente-vers-l-ext

    Un ancien gendarme, mort en 2015, serait le chef de cette bande qui a tué 28 personnes dans les années 1980.

    Trente-deux ans après les faits, la police belge est peut-être parvenue à mettre un nom sur le chef des « tueurs fous » du Brabant, une bande qui fit régner la terreur en divers endroits du royaume dans les années 1980, causant au total la mort de 28 personnes.

    Un nom ? Seulement des initiales à ce stade, « K. B. », révélées par plusieurs médias samedi 21 octobre. L’homme était de très grande taille. Or, de nombreux témoins des fusillades qui eurent lieu dans des supermarchés entre 1983 et 1985 ont évoqué la présence d’un « géant ». Et dressé un portait robot connu de tous les Belges : un individu portant un chapeau, avec de grandes lunettes rectangulaires et une mince moustache.

    K. B. était surtout un gendarme, membre du groupe Diane, l’unité d’élite de l’ex-gendarmerie, qui a été, depuis, intégrée à la police fédérale. Certains des membres de ce service ont entretenu des liens avec l’extrême droite.

    Les convictions de certains enquêteurs s’en trouvent dès lors renforcées : ils ont toujours pensé que, compte tenu du mode opératoire des tueurs, il pouvait s’agir de policiers ou de militaires, formés aux techniques des forces spéciales. La bande jouait aussi sur les symboles destinés à frapper les esprits : elle visait systématiquement la même chaîne de supermarchés et utilisait à chaque fois les mêmes véhicules. Elle dérobait de faibles butins mais se livrait à un déchaînement de violence. D’autres meurtres lui ont été attribués : ceux d’un bijoutier, d’un armurier et d’un banquier – lequel était, par ailleurs, un informateur de la gendarmerie.

    Buveur, noceur et tireur d’élite

    K. B. est décédé en 2015. Il a fait des révélations à sa famille, qui, après son décès, a contacté le fils de l’une des victimes. Cet homme en a informé la « cellule de Jumet », une unité de la police qui poursuit inlassablement ses investigations. En 2015, les députés ont voté un texte portant à quarante années – au lieu de trente – le délai de prescription afin que le dossier, qui avait causé un véritable traumatisme, ne soit pas refermé.

    Buveur, noceur, tireur d’élite, instructeur de groupes d’extrême droite, K. B. était en congé ou prétendument malade lors de plusieurs raids de la bande, ont déterminé les enquêteurs. Il aurait déclaré une blessure au pied après l’une des fusillades les plus sanglantes (huit morts à Braine-l’Alleud et Overijse, dans la grande banlieue de Bruxelles). Des témoins avaient affirmé à l’époque qu’ils avaient vu l’un des agresseurs se blesser.

    « Je sais qui est derrière la bande du Brabant », a déclaré il y a quelques jours maître Jef Vermassen, l’avocat du fils de l’une des victimes contacté par les proches de l’ancien gendarme. « Cette piste est nouvelle et crédible », a expliqué plus prudemment au journal De Morgen le procureur général Christian De Valkeneer, ancien juge d’instruction antiterroriste. Le haut magistrat indique que les investigations vont désormais se concentrer sur des membres encore en vie de l’ex-groupe Diane.

    Un million de pages

    Elles devront d’abord déterminer si K. B. était bel et bien le « géant » de la bande et tenter d’identifier ses complices. Ce n’est pas la première fois qu’un élément de cet interminable épisode criminel est présenté comme déterminant. En 2016, l’arrestation d’un homme de 68 ans, mis en examen pour meurtre et vols, auteur de confidences sur sa prétendue participation aux tueries, avait déjà agité le monde judiciaire. Mais cette piste s’était rapidement évanouie.

    Si elle se confirme, celle des gendarmes étaierait l’idée, souvent évoquée, qu’un terrorisme d’extrême droite aurait visé à l’instauration d’un régime fort, à une époque où le royaume était aussi en proie à un terrorisme d’inspiration marxiste-léniniste, celui des Cellules communistes combattantes. Ce groupe se livra à 27 attentats entre octobre 1984 et l’automne 1985.

    Le million de pages du dossier des tueurs du Brabant n’a pas permis de déterminer, jusqu’à présent, qui étaient les vrais organisateurs et qui auraient été les possibles bénéficiaires de ces « années de plomb » version belge.

    • Il me semble qu’à l’époque on remettait les réseaux gladio sur le tapis. L’affaire n’a jamais cessée de rebondir vers l’extreme droite sauf pour lemonde.

      Dailleurs sur WP :
      « Selon cette vision, les ravages de la bande étaient destinés à favoriser l’installation d’un pouvoir politique fort fondé sur le renforcement de la gendarmerie et de l’armée. La population belge était, en effet, très critique devant l’incapacité des forces de l’ordre à empêcher les tueries. D’autant plus que, à l’époque, une bande de terroristes d’extrême gauche, se présentant comme les C.C.C. (cellules communistes combattantes), commettaient divers attentats à l’explosif. Les menaces pesant sur la population auraient été délibérément organisées pour justifier l’installation d’un pouvoir fort présenté comme seul capable de mettre fin à la peur qui s’installait progressivement en Belgique.

      Pour justifier cette thèse, d’aucuns ont invoqué l’apparent professionnalisme des tueurs et des terroristes dont les agissements paraissaient inspirés directement de méthodes d’attaques enseignées à l’armée, comme le repli par échelons. Il se serait agi, en fait, d’opérations de commando camouflées. Certains éléments donnent d’ailleurs à penser que la bande des tueurs a pu profiter d’informations privilégiées, notamment parce que, malgré un quadrillage de zone installé par les gendarmes et la police, tous les plans de sécurité étaient toujours déjoués et l’on a supputé que c’était le résultat de complicités au sein des forces de l’ordre, ce qui expliquerait que les auteurs des faits n’ont pas été arrêtés. Certains se basent donc sur ces éléments pour défendre la thèse d’un complot qui aurait visé à déstabiliser l’État belge, voire d’autres pays d’Europe occidentale en relation avec des faits terroristes survenus en France et en Italie. On a notamment accusé le groupe néo-nazi Westland New Post (alias W.N.P.), infiltré par un inspecteur de la Sûreté de l’État et manipulant des services de sécurité officiels belges ou étant manipulé par ces derniers, selon les versions. On a aussi pensé à d’(ex)-gendarmes et militaires liés de près ou de loin à l’extrême droite et cherchant, en créant la peur dans la population, à susciter un mouvement d’opinion soutenant un renforcement de l’appareil répressif de l’État par le développement des moyens légaux d’enquête de la gendarmerie et de la police, ainsi que de leur armement. Cette hypothèse évoque un lien des tueurs avec l’organisation Gladio et les réseaux stay-behind, des structures clandestines de l’OTAN chargées de résister à une éventuelle invasion soviétique et dont certains membres auraient fini par dévier vers le banditisme.

      Quant aux attentats de l’extrême gauche révolutionnaire qui se produisirent à cette époque, ils renforçaient la thèse politique, puisque, par des tracts, ce mouvement, inconnu jusque là, les Cellules communistes combattantes (CCC), annonçaient vouloir combattre l’État et le capitalisme. Les membres des C.C.C. seront finalement arrêtés mais aucune preuve n’a été trouvée pour prouver qu’ils auraient été, eux aussi, manipulés pour accentuer le climat de peur régnant en Belgique. »

      L’OTAN derrière les tueries du Brabant ?
      http://www.resistances.be/tueurs13.html
      Sur les antennes de la RTBF, le lundi 26 février dernier, le journaliste d’investigation René Haquin a affirmé qu’il se pourrait que la Belgique ait été la victime d’un plan de déstabilisation fomenté par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Les tueries du Brabant et les actions de « guérilla urbaine » des CCC auraient été une des phases de ce plan.

  • L’ouragan Ophelia qui se dirige vers l’Europe va-t-il toucher la France ? - 12/10/2017 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2017/10/12/2664031-ouragan-ophelia-dirige-vers-europe-va-toucher-france.html

    Un ouragan tropical se dirige actuellement vers l’Europe. C’est un phénomène météorologique très exceptionnel qui se prépare au milieu de l’océan Atlantique et qui pourrait bientôt concerner notre continent et même la France, dimanche. Tous les prévisionnistes météo ont donc les yeux braqués vers celui qui a déjà été baptisée Ophelia par le National Hurricane Center de Miami aux Etats-Unis. Il a d’ailleurs été classé en catégorie 1 sur 5.

    #it_has_begun

  • #Sahel/#Sahara : un nouveau #centre_militaire inauguré par l’#Otan en #Italie

    C’est une nouvelle initiative pour la surveillance du Sahel et du Sahara. Un centre militaire spécial a été inauguré ce mardi dans une base de l’Otan située à Naples dans le sud de l’Italie. Un centre qui aura des missions multiples en ce qui concerne la #Libye et les pays de la zone.

    Selon l’Otan, ce nouveau centre militaire « South Hub », ou le centre pour le sud, aura pour mission de surveiller les pays du Sahel et du Sahara en Afrique, spécialement la Libye. Il a également pour mission de contrôler les couloirs de transport aérien et maritime dans la zone. Il devra collecter des informations et des renseignements très précis. Il est donc question du déploiement par l’Otan de drones de surveillance à partir de la base italienne de #Sigonella en Sicile pour des missions en Méditerranée.

    Selon des sources au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, une centaine de personnes travailleront dans ce centre. Elles seront chargées de prévenir et d’évaluer des menaces potentielles venant de la Libye et du Sahel, mais aussi d’Irak et du Moyen-Orient.

    http://www.rfi.fr/afrique/20170905-sahelsahara-nouveau-centre-militaire-inaugure-otan-italie?ref=tw_i
    #surveillance #Naples #South_Hub #drones

  • Atlantique Nord : le risque d’un refroidissement rapide au XXIe siècle revu à la hausse

    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/4883.htm?theme1=6

    La possibilité d’un changement important du climat autour de l’Atlantique est connue depuis longtemps, comme symbolisée par la fiction hollywoodienne « Le jour d’après ». Pour en évaluer le risque, des chercheurs du laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (CNRS/Université de Bordeaux) et de l’Université de Southampton ont développé un nouvel algorithme pour analyser les 40 projections climatiques prises en compte dans le dernier rapport du GIEC1. Cette nouvelle étude fait grimper la probabilité d’un refroidissement rapide de l’Atlantique Nord au cours du XXIe siècle à près de 50 %. La revue Nature Communications publie ces résultats, le 15 février 2017.

    Dans le cadre du projet européen EMBRACE, une équipe d’océanographes a réexaminé ces 40 projections climatiques en se focalisant sur un point névralgique au nord-ouest de l’Atlantique Nord : la mer du Labrador. Cette mer est le siège d’un phénomène de convection, qui nourrit à plus grande échelle la circulation océanique de retournement. Ses eaux de surface se refroidissent fortement en hiver, deviennent plus denses que les eaux de profondeur et plongent vers le fond. La chaleur des eaux profondes est transférée vers la surface et empêche la formation de banquise. Choisissant d’étudier ce phénomène de convection en détail, les chercheurs ont développé un algorithme capable de repérer les variations rapides des températures à la surface de l’océan. Cette « moulinette statistique » a révélé que 7 des 40 modèles climatiques étudiés projetaient un arrêt complet de la convection engendrant des refroidissements abrupts – 2 ou 3 degrés en moins de dix ans – de la mer du Labrador, induisant de fortes baisses des températures dans les régions côtières de l’Atlantique Nord.

  • Réchauffement climatique : la France doit-elle craindre une ère glaciaire ? : Ma planète
    http://maplanete.blogs.sudouest.fr/archive/2017/02/15/atlantique-nord-le-risque-d-un-refroidissement-rapide-au-xx

    Pour évaluer le risque d’un tel refroidissement, Giovanni Sgubin, Didier Swingedouw et Yannick Maryn, des chercheurs du laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC, CNRS/Université de Bordeaux), Amine Bennabi (Institut de Mecanique et d’Ingenierie de Bordeaux) et Sybren Drijfhout (Université de Southampton) ont développé un nouvel algorithme afin d’analyser les 40 projections climatiques prises en compte dans le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Les résultats de cette nouvelle étude font grimper la probabilité d’un refroidissement rapide de l’Atlantique nord au cours du 21e siècle à près de 50 %.

    #GIEC #climatologie

  • #OTAN : l’Europe sous la menace du désengagement américain
    http://fr.myeurop.info/2017/01/26/otan-l-europe-sous-la-menace-du-d-sengagement-am-ricain-15001

    http://cdn3.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/AWACS+DE+L'OTAN.jpg

    Daniel Vigneron

    Donald #Trump juge « obsolète » l’organisation militaire du Traité de l’Atlantique nord et estime que les Européens ne paient pas assez. Pour l’Europe, qui n’a pas su construire sa #défense commune, les conséquences géopolitiques et sécuritaires d’un retrait américain seraient très lourdes.

    L’avènement de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis ouvre une période de grave incertitude pour l’Union européenne. lire la (...)

    #EUROFOCUS #Europe #afghanistan #armée #avions_de_combat #Bosnie #Crimée #NATO #personnel_militaire #RFI #Traité_de_l'Atlantique_Nord #Ukraine

  • Le grenadier des roches - Coryphaenoides rupestris

    Le grenadier de roche est un poisson abyssal vivant dans l’Atlantique nord entre 180 à 2600 m de profondeur.
    Sa longévité peut atteindre 60 ans. Il peut mesurer jusqu’à 1,20 m pour 3 kg.
    Chez le poissonnier on ne le trouve que sous la forme de filets. Ce poisson est pratiquement éteint en moins d’une génération de l’espèce.

    Le CIEM estime que le chalutage profond dans l’Atlantique nord-est a entraîné une baisse de 80 % des stocks de grenadiers (Coryphaenoides rupestris) et de 75 % de ceux des lingues bleues (Molva dypterygia), par rapport « au niveau initial ».

    Cependant, ce déclin est sans doute beaucoup plus important, étant donné que les estimations démarrent avec l’analyse des données de captures, c’est-à-dire bien après que l’exploitation de ces espèces a commencé.

    http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/poisson-especes-poissons-menacees-menu-cantines-1305/page/6


    ici un lingues bleue.

    #pêche #chalutage #abysses #poissons

  • Donald Trump, l’OTAN et les passagers clandestins, par Philippe Leymarie (Les blogs du Diplo, Défense en ligne, 18 novembre 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-11-18-Donald-Trump-l-OTAN-et-les-passagers-clandestins #st

    Vladimir Poutine réhabilité, l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) boudée, les Européens, le Japon — et le Mexique ! — priés de passer à la caisse… Les plans isolationnistes de Donald Trump, le président américain élu, bientôt chef de la première armée du monde, ne peuvent que choquer le petit monde européen de la défense.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/42584 via Le Monde diplomatique

  • L’OTAN se met ses forces militaires en alerte afin de bloquer la présidence de Donald Trump
    http://vilistia.org/archives/12480

    lundi 7 novembre 2016 Ce matin, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a mis en état de « haute alerte » plus de 300.000 de ses forces militaires . Le secrétaire général de cette alliance, Jens Stoltenberg, affirme que cela est … Lire la suite →

    #EFFONDREMENT_DES_USA #ELECTIONS_2016 #USA

  • Naufrage du Bugaled Breizh : La présence d’un sous-marin américain confirmée

    http://www.20minutes.fr/rennes/1944639-20161018-naufrage-bugaled-breizh-presence-sous-marin-americain-con

    La piste d’un sous-marin américain refait surface dans l’affaire du naufrage du Bugaled Breizh. Selon Le Télégramme, qui a pu consulter des comptes rendus de l’US Navy, il se trouvait bien en Manche peu avant le drame, au cours duquel les cinq membres d’équipage avaient trouvé la mort, le 15 janvier 2004.

    Selon un rapport déclassifié de mars 2004, cité par le quotidien régional, le sous-marin américain USS Hyman G. Rickover était en escale à Portsmouth (sud de l’Angleterre) du 2 au 17 décembre 2003, soit à quelque 200 nautiques (370 km) du lieu du naufrage.

    Toujours d’après des documents déclassifiés de la marine américaine, le bâtiment, un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), réapparaît ensuite le 2 février suivant à Tromso (Norvège) et aurait bien mené une mission antiterroriste en Atlantique Nord de décembre 2003 à février 2004.

    Un expert, Dominique Salles, ancien patron de la Force océanique stratégique française, avait remis une note à la justice française concernant la présence sur zone d’un sous-marin américain. Mais cette piste n’avait pas été explorée. Selon cet expert, les Américains auraient surveillé un transport de déchets nucléaires qui a eu lieu le 19 janvier 2004, c’est-à-dire quatre jours après le naufrage.

  • Des points de basculement qui pourraient coûter cher – global-climat
    https://global-climat.com/2016/03/23/des-points-de-basculement-qui-pourraient-couter-cher

    Pour éviter la conjonction de multiples points de basculement climatique, il faut limiter au plus vite les émissions mondiales de CO2. L’objectif doit être de contenir le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, d’après une étude publiée dans Nature Climate Change. [...]

    Des scientifiques des universités d’Exeter, Zurich, Stanford et Chicago, estiment dans Nature Climate Change que les risques liés aux émissions de dioxyde de carbone ont été sous-estimés : plusieurs points de basculement climatique pourraient être franchis dès ce siècle conduisant à des dommages économiques irréversibles dans le monde entier. [...]

    Les chercheurs ont étudié les effets de cinq points de basculement qui interagissent sur l’économie mondiale : effondrement de la circulation océanique méridionale de l’Atlantique (AMOC en anglais), intensification d’El Nino, dépérissement de la la forêt Amazonienne, désintégration des calottes de glace du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest. [...]

    Les scientifiques préconisent un effort massif et immédiat pour réduire les émissions de CO2, jusqu’à un arrêt complet au milieu du siècle, afin de stabiliser le changement climatique à moins de 1,5 ° C au-dessus des niveaux préindustriels. Le défi est de taille : pour ne pas dépasser un réchauffement de 2°C, il ne faudrait pas émettre plus de 220 milliards de tonnes (ou gigatonnes, Gt) de carbone, sachant que les émissions sont actuellement d’environ 10 Gt par an.

    Et oui, +2°C, c’est déjà trop…

    #réchauffement_climatique #climat #collapsologie

    • Climat : le point sur les 2 degrés - Adrastia
      http://adrastia.org/climat-2-degres/#more-3674

      Avec un résumé de l’étude dedans.

      [...] Les modèles, les preuves paléoclimatiques et les observations en cours impliquent ensemble que 2°C de réchauffement au dessus du niveau préindustriel pourrait être dangereux. Si les fortes émissions des combustibles fossiles continuent, nous prédisons qu’elles vont amener (1) le refroidissement de l’océan Austral, surtout dans l’hémisphère Ouest ; (2) le ralentissement de la circulation océanique autour de l’océan Austral ; (3) le ralentissement et éventuellement l’arrêt de la circulation thermohaline de l’Atlantique avec un refroidissement de la région Nord-Atlantique ; (4) des tempêtes de plus en plus puissantes ; et (5) une montée de niveau de la mer qui augmente de façon non linéaire, et atteindra plusieurs mètres sur une échelle de temps de 50 – 150 ans. Ces prédictions, en particulier le refroidissement dans l’océan Austral et l’Atlantique Nord, avec un réchauffement réduit (et même un refroidissement) de l’Europe, diffèrent fondamentalement des actuelles évaluations du changement climatique.

  • Le pari syrien de Moscou, par Alexeï Malachenko (novembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/MALACHENKO/54174

    (…) Mais la partie d’échecs se déroule sur un terrain plus vaste que celui de la région. Apparaît en effet en arrière-plan l’hypothèse d’un « échange » de la Syrie contre le Donbass, région d’Ukraine déchirée entre les partisans d’un rattachement à la Russie et les fidèles au gouvernement de Kiev. En d’autres termes, si les Etats-Unis et leurs alliés prenaient davantage en compte les intérêts russes en Syrie, Moscou pourrait se montrer plus compréhensif vis-à-vis de l’Ukraine. Déjà, un arrangement a été trouvé fin septembre par l’intermédiaire de l’Union européenne sur le gaz, à un prix convenable tant pour Kiev que pour la société Gazprom, en difficulté pour obtenir de nouveaux contrats. Si la pleine application des accords de Minsk I et II — signés respectivement en septembre 2014 et février 2015 — reste très incertaine, la dernière rencontre de Paris, début octobre, a permis d’envisager une trêve durable dans le Donbass, avec le retrait effectif des armes lourdes, les deux parties acceptant par ailleurs de reporter les élections locales afin de mettre au point une solution institutionnelle.

    Toutefois, cette logique du donnant-donnant dissimule mal l’impasse dans laquelle se trouvent les Russes. Dans son discours de septembre devant l’Assemblée générale des Nations unies, M. Poutine a reproché à certains membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) d’avoir « provoqué de l’extérieur une révolution armée qui s’est transformée en guerre civile ». Il a cependant défendu les accords : « On ne garantira pas l’intégrité de l’Ukraine par les menaces et par la force des armes. Il faut réellement tenir compte des intérêts et des droits des populations du Donbass, respecter leur choix, s’entendre avec elles. »

  • #Julien_Jeandesboz : « Tout ce qui entrave la #liberté des migrants entrave aussi la nôtre »

    Le Conseil européen se réunit ce jeudi et ce vendredi à Bruxelles. Au menu : la « crise » des réfugiés, que l’Union européenne a échoué à gérer depuis cet été. Revue des impasses et des solutions européennes avec Julien Jeandesboz, chercheur et spécialiste des questions frontalières et migratoires.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180216/julien-jeandesboz-tout-ce-qui-entrave-la-liberte-des-migrants-entrave-auss
    #migrations #réfugiés #asile

    • Commentaire de Emmanuel Blanchard (mailing-list Migreurop) :

      A retenir notamment les éléments d’analyse sur le « mandat » de l’Otan en mer Egée, et cette information : le 10 février, la Commission a recommandé la réintégration de la Grèce dans le système de Dublin II. L’idée - impossible à mettre en oeuvre, même avec une myriade de camps et de hostspots - est donc bien de faire prendre en charge par le seule Grèce, le maximum de réfugiés qui n’auraient pas arrêté leur route en Turquie.

    • L’article complet:

      Plus de 78 000 migrants sont déjà arrivés sur les îles grecques depuis le début de l’année 2016. Dans le même temps, 428 personnes sont mortes au cours d’une traversée en mer Méditerranée. Les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) montrent que l’année 2016 démarre de manière encore plus intense que 2015. Les dirigeants européens, à quelques exceptions près, ont pourtant fait jusqu’à présent preuve d’une grande frilosité pour accueillir comme il se doit ces dizaines de milliers de personnes fuyant des zones de conflit, et la Grèce, première porte d’entrée de l’Union européenne (UE), est stigmatisée par les autorités bruxelloises. Le Conseil européen qui se tient jeudi 19 et vendredi 20 février verra-t-il une inflexion ? Le lancement, en fin de semaine dernière, d’une opération de l’Otan au large de la Turquie ne va guère dans ce sens : il montre que la question des réfugiés est abordée, une fois de plus, sous l’angle de la surveillance des frontières.

      Julien Jeandesboz, spécialiste des questions frontalières et migratoires, est enseignant-chercheur au REPI – Recherche et enseignement en politique internationale – de l’Université libre de Bruxelles et chercheur associé au Centre d’études sur les conflits - Liberté et sécurité, à Paris. Auteur du chapitre « Au-delà de Schengen. Contrôles aux frontières de l’Europe, Frontex et l’espace Schengen » de l’ouvrage Les Frontières mondialisées (PUF, collection La vie des idées), il répond aux questions de Mediapart.

      À la suite d’une demande conjointe de Berlin et Ankara, l’Otan a décidé le 11 février d’envoyer trois navires en mer Égée. Cette solution est-elle satisfaisante ?

      Julien Jeandesboz : Ce déploiement pose un triple problème. Tout d’abord, cela fait intervenir un organisme tiers dans les affaires européennes. Cela pose la question de l’autonomie de l’Union européenne par rapport à l’Otan, et ce, en période de paix. Il n’y a pas de menace territoriale ni rien qui justifie, aujourd’hui, l’activation de l’article 5 obligeant les États signataires du Traité de l’Atlantique Nord à intervenir en faveur d’un de ses membres. On le voit bien, depuis la fin de la guerre froide, l’Otan est à la recherche de nouveaux mandats : il est intervenu en dehors de sa zone, en Afrique notamment, puis il a participé à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie ; à présent, il s’interposerait face aux passeurs…

      Deuxième problème, il y a une règle dans le code Schengen [qui régit les frontières internes et externes de l’UE – ndlr], qui dit que le contrôle des frontières doit être assuré par des autorités civiles. Or l’Otan est un organisme militaire…

      Enfin, le champ de cette intervention n’est pas clair : est-ce la traite d’êtres humains qui est visée ? Est-ce que ce sont les passeurs ? Est-ce que l’Otan va avoir le mandat d’une autorité policière ?

      Il y a un mélange des genres inquiétant : s’il s’agit de lutter contre des trafics, cela relève de la justice, c’est une question de droit pénal et ce n’est pas aux militaires d’intervenir, ils n’ont ni la formation ni les compétences pour cela. La manière dont le personnel de l’Otan va se comporter en mer Égée n’est pas claire non plus. Que va-t-il faire s’il se retrouve face à des embarcations de migrants clandestins ? Va-t-il les arrêter, les arraisonner ? Or toute manœuvre d’intimidation en pleine mer équivaut à un refoulement, c’est interdit par la convention de Genève.

      Depuis décembre, les déclarations se succèdent à Bruxelles pour évoquer une expulsion de la Grèce de l’espace Schengen. Est-ce un scénario réaliste ?

      Non, les choses sont plus complexes que cela. Ce qu’autorise le code Schengen, c’est le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures pendant un temps donné.

      Pour le cas de la Grèce, il y a eu une visite surprise en novembre sur certaines îles de la mer Égée et à la frontière avec la Bulgarie. Ce système d’évaluation existe depuis 1998, sous le nom de « Scheval ». Cette mission a permis d’identifier une série de déficiences dans l’enregistrement des empreintes digitales et dans la vérification des identités et des documents des individus. À la suite de cette mission, le Conseil de l’UE a publié le 10 février une série de 50 recommandations, que la Grèce doit mettre en œuvre dans les trois mois. Si au bout de ce laps de temps, les autorités européennes considèrent que ces recommandations ne sont pas suivies, la procédure de l’article 26 du code Schengen sera enclenchée : les contrôles entre la Grèce et les autres membres de « l’espace de libre circulation » pourront être rétablis pendant deux ans. Ce n’est pas une expulsion, mais cela met évidemment en péril le fonctionnement de la zone Schengen.

      Cela dit, dans le cas de la Grèce, il ne s’agit que de frontières aéroportuaires : les ports desservant l’Italie et les aéroports. La Grèce n’a pas de frontière terrestre avec d’autres États membres ! En réalité, l’intérêt d’activer l’article 26 en pointant du doigt la Grèce, c’est de pouvoir maintenir pendant deux ans les contrôles aux frontières intérieures ailleurs sur le continent, alors que le régime d’exception dans lequel sont actuellement l’Allemagne ou l’Autriche, par exemple, ne peut excéder six mois. Autrement dit, le gouvernement grec sert de bouc émissaire sur le dossier Schengen, comme c’est le cas, à plusieurs égards, depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza.

      Enfin, une « expulsion » ne me paraît pas du tout réaliste car les gouvernements des États membres perdraient ainsi toute capacité à agir sur l’exécutif grec. Sans compter que cela entraînerait d’importantes contraintes pour les touristes européens…

      Est-ce que cette tendance, depuis l’automne, à vouloir fermer les frontières intérieures signifie que l’on se dirige, à terme, vers la fin l’espace Schengen ?

      Je ne le crois pas, car Schengen n’est pas seulement un espace de libre circulation, c’est aussi un système de collaboration policière et de coopération entre les États membres, sur la gestion des frontières extérieures comme sur l’octroi des visas. Nous avons un visa uniforme, commun, qui est précisément le visa « Schengen ». Si la tendance actuelle est de mettre un terme à la libre circulation, au nom de la lutte contre l’arrivée des migrants, elle ne met pas du tout fin à la collaboration policière et au système de visa. Au contraire : la partie sécuritaire fonctionne pleinement. Or tout ce qui entrave la liberté des migrants entrave aussi la nôtre. Les citoyens européens sont confrontés aux mêmes gouvernements que les migrants – des dirigeants aux pratiques « illibérales » qui vont à l’encontre des principes européens et du respect de l’État de droit. Ce qui se passe à Calais, avec la répression contre les bénévoles qui viennent en aide aux personnes en situation irrégulière, en est un exemple.

      Plutôt que de fin de Schengen, je parlerais donc de fuite en avant. Activer l’article 26 ne résoudra rien : cela ne fera que repousser le problème à dans deux ans. Cette stigmatisation de la Grèce s’accompagne par ailleurs de mouvements contradictoires. Ainsi, le 10 février, j’ai relevé une synchronisation intéressante. Le Conseil européen discutait des contrôles aux frontières et envoyait ses recommandations à la Grèce et, le même jour, la Commission recommandait la réintégration de la Grèce dans le système de Dublin II qui veut que les demandeurs d’asile restent dans le premier pays par lequel il entrent dans l’Union européenne. [Depuis 2011, le renvoi des demandeurs d’asile en Grèce était suspendu en raison d’un système défectueux et engorgé, dans un pays par ailleurs très contraint financièrement – ndlr.] Autrement dit, l’exécutif européen considère que les autorités grecques ont amélioré la situation et que le pays peut à présent gérer correctement les demandes d’asile ! Ces décisions divergentes montrent la complexité de la discussion sur la Grèce, sur Schengen et sur l’accueil des réfugiés. Il y a un double jeu de la part des Européens : on menace la Grèce, et dans le même temps, on lui demande de reprendre en charge les demandeurs d’asile.

      D’autres scénarios sont-ils envisageables ?

      Le problème, c’est que le programme de « relocalisation » des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie ne fonctionne absolument pas. D’après les derniers chiffres dont nous disposons, sur les 160 000 places prévues dans les différents États membres, seuls 279 réfugiés en provenance d’Italie et 218 en provenance de Grèce ont été déplacés. Au 10 février, la France avait accueilli par le biais de ce programme 135 personnes, et avait 1 100 places disponibles… Sur les 20 000 annoncées au départ ! On voit bien là le côté complètement trompeur du discours politique. Autre aspect sur lequel la France est très à la traîne : l’envoi d’experts du droit d’asile. Cela fait pourtant partie du mécanisme de relocalisation, les États membres sont censés envoyer du personnel en renfort en Italie et en Grèce. La République tchèque en a envoyé 35, l’Autriche 45, l’Espagne 30… et la France, 6. C’est autant que le Luxembourg !

      Parallèlement, les États membres ne contribuent pas à Frontex comme il le faudrait [Frontex est l’organisme européen de surveillance des frontières extérieures de l’UE, ses effectifs sont fournis par les États membres en fonction des missions – ndlr]. En octobre, l’organisme devait remplir 775 postes ; seulement 447 ont été comblés. En janvier, nouvelle demande : il lui faut 1 054 gardes-frontières ; pour l’instant seulement 104 ont été envoyés.

      Il y a donc une contradiction entre le discours politique et la réalité du terrain et des administrations. N’oublions pas en outre que côté français, on est peu enclin à détacher ses effectifs en plein état d’urgence et alors qu’on a rétabli les contrôles aux frontières… Il y a, à l’évidence, un manque absolu de solidarité de la part des États membres envers la Grèce et l’Italie.

      L’Union européenne n’a-t-elle pas d’autres outils à sa disposition pour gérer cette « crise » des réfugiés ?

      Si, elle en a. Une note publiée par l’OCDE en septembre est à cet égard très intéressante. Elle aborde la question des réfugiés en termes économiques : combien cela nous coûte, combien cela pourrait nous rapporter. C’est une lecture « instrumentalisante » et cela a quelque chose de nauséabond, mais étant donné les termes du débat aujourd’hui, je pense qu’elle peut être utile.

      Que dit cette note ? Elle explique que l’Europe n’a jamais été aussi bien outillée pour traiter les demandes d’asile et elle s’appuie sur l’expérience de la guerre des Balkans pour montrer que si, dans un premier temps, les demandeurs d’asile sont relativement dépendants des États, ils deviennent rapidement des « contributeurs fiscaux nets ». Cela signifie que si l’on donne aux réfugiés la possibilité de se former, ils peuvent à court terme devenir actifs sur le marché du travail.

      L’un des outils dont dispose l’UE, c’est le statut de « protection temporaire » issu d’une directive du 20 juillet 2001, et qui peut être activé dans le cas d’un afflux massif de personnes. À la différence du statut de réfugié, qui a un caractère définitif, le statut temporaire offre un titre de séjour de un à trois ans, et ouvre des droits : droit de travailler, de suivre une formation, de faire un stage en entreprise, mais aussi droit à des aide sociales, à l’accès au logement et au système éducatif pour les mineurs.

      Cette directive, qui avait été décidée après la guerre du Kosovo et pensée pour des situations similaires, est parfaitement appropriée au contexte d’aujourd’hui, qui nécessite une gestion immédiate. Certes, le problème risque de se reposer dans trois ans, lorsque ces réfugiés au statut temporaire devront être régularisés. Mais dans l’immédiat et vu l’ampleur des chiffres, commençons par nous saisir des outils existants !

      Les autorités européennes semblent avoir abordé cette crise sous l’angle de la surveillance des frontières et pas du tout en termes d’accueil des réfugiés…

      En effet. On ne cesse de nous dire que l’Europe a un problème de réfugiés. Mais gardons le sens des proportions ! L’Europe, première économie du monde qui compte un demi-milliard d’habitants, a vu arriver un million de migrants, en peu de temps, certes, sur le continent. Cela reste très largement inférieur aux nombres accueillis par les pays limitrophes de la Syrie, et en particulier de la Turquie ! Il faut savoir que le Liban a vu sa population augmenter de 25 % depuis le début du conflit syrien… Le traitement des réfugiés en Europe est encore trop dans le registre de l’émotion.

      Mais il y a, selon moi, un problème plus général. La peur est devenue un mode de mobilisation politique. Je reprends ici les idées du philosophe Robin Corey et de son livre La Peur, histoire d’une idée politique. On l’a vu dans l’unanimisme aux États-Unis après le 11-Septembre ou encore en France depuis les attentats : la peur permet à la fois d’intimider les gens en désaccord avec l’état d’urgence, mais aussi ceux qui apportent de l’aide aux réfugiés. Les dirigeants prennent aujourd’hui appui sur cette peur, rejoignant l’aile la plus extrême de la droite française et européenne.

      Il n’y a pas de problème de réfugiés. Il y a le problème d’un espace politique qui se recentre autour de la peur : la peur de l’autre, la peur d’une confession, la peur du réfugié. Nos dirigeants ne sont pas capables de répondre avec apaisement et sérénité à cette question des réfugiés. Face à cette inquiétude, il faut prendre le contrepied et prôner une politique de la quiétude.

      Car ces personnes arrivent et continueront d’arriver : empêcher les migrants de venir est impossible. On ne peut pas clore une frontière, a fortiori une frontière maritime comme celle de la mer Égée. Renforcer les contrôles a par ailleurs pour effet d’augmenter les activités illicites et la dangerosité du passage. Les activités criminelles se nourrissent de la frontière.

      Il est nécessaire de déplacer le débat, de prendre comme donnée de base le fait que les gens vont continuer à arriver.

  • Molécule 60° 43’ Nord
    http://romy.tetue.net/molecule-60-43-nord

    Géophonies d’un musicien parti créer un album en Atlantique Nord… Trente-quatre jours sans escale, une traversée de 4896 miles, des lames de 17 mètres de haut… Le musicien Molécule a composé « in situ », dans des conditions extrêmes, une œuvre totale et singulière. Loin des côtes pendant 5 semaines, en Atlantique nord, l’une des mers les plus dangereuses au monde, quand elle se déchaîne, sa musique est faite uniquement à partir des sons captés sur le chalutier (13 heures d’enregistrements) et de ce qu’il (...)

    #BonheurDuJour #électro

    https://soundcloud.com/moleculesound/sets/molecule-60-43-nord

  • Les plastiques envahissent les #océans. Sauvez-les... avec votre smartphone !

    URGENCE. L’association 7e continent a lancé une application citoyenne sur smartphone (les liens de téléchargement sont en bas de l’article) : celui qui découvre un endroit pollué au coin de sa rue, sur les bas-côtés des routes, sur les berges de fleuves, etc., le photographie, l’application le géolocalise et transmet les informations à un réseau d’associations, de collectivités, d’industries intéressées au ramassage des déchets plastique et à leur recyclage. Cela diminuera le risque de voir ces déchets se retrouver dans l’océan. Car il y a urgence : « Nous sommes en train de plastifier les océans, c’est une catastrophe », s’exclame Francis Vallat, président de l’association 7econtinent, lors de la présentation des résultats de l’expédition 2015. Le navigateur-explorateur Patrick Deixonne a en effet mené son équipage de scientifiques du 28 mai au 8 juin dans le gyre de l’Atlantique Nord. Là, dans la mer des Sargasses, se concentrent aujourd’hui des milliards de débris de plastiques, transportés sur de longues distances par trois grands courants océaniques qui, sous l’effet de la force de Coriolis (1), font converger les objets flottants vers le centre de l’océan. Le phénomène, connu depuis moins de 15 ans, s’est en réalité installé dans les gyres (tourbillons) immenses qui occupent les 5 grandes bassins océaniques du monde comme le montre cette carte :


    http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/20150928.OBS6641/les-plastiques-envahissent-les-oceans-sauvez-les-avec-votre-smartph
    #mers #pollution #plastique

  • Alors que le Parlement britannique doit décider si le pays s’engage militairement en Syrie, (re)lire « Jeremy Corbyn, l’homme à abattre », par Alex Nunns (octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/NUNNS/53931

    M. Corbyn est le président de la coalition Stop the War Coalition (Arrêtez la guerre), qui a organisé la retentissante manifestation de deux millions de personnes contre l’invasion de l’Irak en 2003 — la plus grande protestation de masse de l’histoire britannique. (…) Les réactions d’hostilité qu’il suscite déjà n’ont rien de surprenant, dans la mesure où, sur nombre de sujets, les positions de M. Corbyn se heurtent frontalement à ce que l’Etat britannique estime être ses intérêts. Il explique ne pas imaginer de circonstances susceptibles de justifier le déploiement des forces armées ; s’oppose aux bombardements en Syrie ; ne souhaite pas que le royaume investisse dans une nouvelle génération de missiles nucléaires (Trident) ; se montre très critique sur le rôle de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et l’extension de sa zone d’intervention. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/12328 via Le Monde diplomatique

  • Refroidissement de l’atlantique nord : quel impact pour l’Europe ?
    http://www.brujitafr.fr/2015/11/refroidissement-de-l-atlantique-nord-quel-impact-pour-l-europe.html

    Dans un contexte planétaire globalement chaud cette année 2015, une bulle d’eau froide dans l’Atlantique Nord intrigue la communauté scientifique : cette eau anormalement froide, tenace au sud du Groenland, aurait le potentiel de ralentir le Gulf Stream...

  • Dans le golfe du Maine, le réchauffement a eu raison de la morue
    http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/10/29/dans-le-golfe-du-maine-le-rechauffement-a-eu-raison-de-la-morue_4799720_4527

    Ce constat n’étonne guère le biologiste Philippe Cury, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et spécialiste de gestion des #écosystèmes marins. « Les changements environnementaux ne sont pas pris en compte dans la gestion des pêcheries, explique-t-il. Beaucoup de connaissances s’accumulent sur ces bouleversements mais les intégrer dans la gestion des ressources prend beaucoup de temps, beaucoup trop de temps par rapport à la vitesse à laquelle ces changements sont observés. »

    De fait, la fragilité de la #morue face au réchauffement de l’océan est documentée depuis de nombreuses années. Une équipe internationale conduite par le biologiste français Grégory Beaugrand (CNRS, université Lille-1) avait montré, en 2003 dans la revue Nature, qu’en mer du Nord, le réchauffement a induit un profond remaniement de l’écosystème défavorable à la survie des jeunes morues.

    #climat #pêche (#surpêche) #biodiversité

  • Négociation ou intervention en #Libye, des voisins partagés, par Akram Belkaïd (avril 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/04/BELKAID/52841

    En 2011, le gouvernement algérien avait déjà refusé de soutenir l’intervention aérienne de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre le régime de Mouammar Kadhafi. Cela lui a longtemps valu l’hostilité d’une grande partie des thuwar (« révolutionnaires »), qu’ils soient islamistes ou qu’ils gravitent actuellement dans l’entourage du général Khalifa Haftar. Mais aujourd’hui, pour les Libyens des deux camps, Alger tout autant que Tunis font figure de partenaires indispensables pour la recherche d’une solution pacifique. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/9835 via Le Monde diplomatique