region:balkans

  • Les diasporas grecques, VIIIe - IIIe av. J.-<wbr/>C. - L’Histoire
    http://www.lhistoire.fr/carte/les-diasporas-grecques-viiie%C2%A0-%C2%A0iiie%C2%A0av%C2%A0j-c

    D’après l’enquête de Mogens Herman Hansen (Polis. Une introduction à la cité grecque antique, Les Belles Lettres, 2008), il existe plus d’un millier de cités grecques à l’époque classique. Environ 400 d’entre elles sont des colonies établies sur le pourtour de la Méditerranée ou en mer Noire. Au début du IVe siècle av. J.-C., près de 40 % des Grecs vivent donc en dehors de la Grèce des Balkans. Cette proportion augmente après les conquêtes d’Alexandre le Grand (à partir de 323 av. J.-C.).

  • http://www.grip.org/sites/grip.org/files/styles/medium/public/NOTES_ANALYSE/2017/Photos/NA_2017-10-25_FR_G-BERGHEZAN.jpg?itok=2rzDrL0v
    Depuis 2011, les flux d’armes légères et de petit calibre des #Balkans vers le #Moyen-Orient ont fortement augmenté. Si l’Irak demeure logiquement le premier importateur d’armes balkaniques de la région, l’Arabie saoudite s’est aussi imposée comme un client majeur. D’autres, en particulier la Turquie, la Jordanie et les Émirats arabes unis, ont également développé fortement leurs achats d’armes. Le principal pays exportateur vers le Moyen-Orient est, de très loin, la Bulgarie, suivie par la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie. La courbe de leurs exportations est fortement ascendante, avec des records de vente enregistrés en 2015 ou 2016.

    Or, une partie de ces #armes a été détournée vers divers groupes armés non étatiques actifs en Syrie, y compris des « filiales » d’Al-Qaïda et même État islamique. La politique laxiste des exportateurs n’est pas seule en cause. En effet, ces transferts s’inscrivent dans une stratégie allant bien au-delà des Balkans et du Moyen-Orient.

    Crédit photo : Mitrailleuse serbe M02 Coyote utilisée par un rebelle en Syrie (2016) - source : ARES (Armament Research Service) via Facebook.
    http://www.grip.org/fr/node/2441
    https://seenthis.net/messages/478089#message478213
    la magie de @seenthis j’avais oublié ce poste dans ce fil.
    https://seenthis.net/messages/478089

  • Le journaliste Philippe Deprez a couvert, en tant que reporter de guerre, les conflits en Irak, au Liban, en Libye, mais aussi la dernière guerre survenue en Europe : l’ex-Yougoslavie. La Bosnie-Herzégovine, où il vit depuis plus de vingt ans, n’a plus de secret pour lui. Il nous livre ses impressions sur les conditions de vie et les perspectives d’avenir du pays. Sur la chaîne Bruxelles Bondy Blog, il dresse le portrait d’une Bosnie secouée par des politiciens nationalistes et privatisée à l’extrême :
    https://www.youtube.com/watch?v=7uuKNVbB97g


    #Bosnie #Ex_Yougoslavie #Balkans #TPIY
    source : https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/balkans-alors-que-le-tribunal-penal-pour-la-yougoslavie-termine-sa-mis

    • https://www.franceculture.fr/conferences/universite-de-nantes/loic-tregoures-balkans-la-chronique-instabilite

      Les grandes puissances se confrontent à nouveau dans les Balkans. Face à la Russie, l’Union européenne, absorbée par d’autres crises, n’a pas su répondre pour l’instant au défi, même si c’est sur ce terrain que se joue à moyen terme sa propre stabilité. L’influence de l’UE dans la région et le projet à long terme de démocratisation et de stabilité pourraient être remis en cause. La Russie est devenue plus proactive dans la région depuis l’annexion de la Crimée. L’instabilité caractéristique des pays de cette région inquiète les responsables européens. En témoigne les accusations souvent portées contre la Russie d’attiser les tensions politiques dans les Balkans pour y maintenir son influence, freiner le processus d’adhésion de ses membres à l’Union européenne et entraver celui à l’Otan. La crise des réfugiés a contraint l’Europe à remettre les Balkans occidentaux dans son agenda. La route des Balkans, qui concerne la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie et l’Autriche, est devenue leur principale porte d’entrée. Les dispositifs de renforcement des frontières, non seulement offrent des images honteuses de familles transies de froid sous la pluie devant des barbelés et des soldats en armes, mais en plus participent à un goulot d’étranglement dont les pays des Balkans sont victimes. Il y a un sentiment croissant, chez les habitants de cette région, que l’UE se désintéresse de leur avenir et qu’elle ne prend pas au sérieux le sujet de l’intégration.

  • Réfugiés : la route par la Grèce a repris et se réduit depuis la Libye

    Les arrivées de migrants en Europe par la Grèce ont légèrement augmenté ces derniers mois. Celles de Libye vers l’Italie de juillet à septembre a atteint son niveau le plus bas en quatre ans, a dit jeudi l’ONU à Genève.

    Depuis quelques mois, « nous avons vu des réfugiés et des migrants utiliser davantage de chemins diversifiés pour rejoindre l’Europe », a dit la directrice régionale du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) Pascale Moreau. En septembre, 4800 personnes sont arrivées en Grèce par la mer, le chiffre le plus élevé sur un mois depuis l’accord conclu entre l’UE et la Turquie en mars 2016.

    https://www.swissinfo.ch/fre/r%C3%A9fugi%C3%A9s--la-route-par-la-gr%C3%A8ce-a-repris-et-se-r%C3%A9duit-depuis-la-libye/43700464
    #Grèce #asile #migrations #réfugiés #route_des_balkans #chiffres #statistiques #arrivées

    Et plus loin :

    En #Allemagne, des policiers grecs vont être déployés pour renforcer les contrôles aéroportuaires après l’interception dans des aéroports allemands de centaines de migrants venant de Grèce avec de faux papiers, selon la police. Dès la semaine prochaine, des officiers de liaison grecs seront déployés dans les aéroports de Francfort et de Munich pour faciliter les contrôles des passeports.

    Cette décision fait suite à une plainte du ministre allemand de l’Intérieur, selon lequel environ 1000 personnes voyageant depuis la Grèce avec des documents falsifiés ont été interceptées entre janvier et octobre dans les aéroports allemands.

    #faux_passeports #faux_documents #aéroports

    Mais ce qui est intéressant dans cet article, c’est aussi qu’on parle d’une « vaste opération interpol » :

    Par ailleurs, 40 personnes ont été arrêtées au cours d’une opération simultanée d’Interpol visant des trafiquants d’êtres humains au Tchad, au #Mali, en #Mauritanie, au #Niger et au #Sénégal, a-t-on appris jeudi auprès d’Interpol. Des poursuites vont être engagées contre elles pour trafic d’êtres humains, travail forcé et exploitation de mineurs, précise Interpol dans un communiqué.

    Au cours des opérations, plus de 500 victimes ont été secourues, parmi lesquelles se trouvaient 236 mineurs, dont certains ont été forcés à se prostituer. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et plusieurs ONG ont auditionné les victimes et ont veillé à ce qu’elles reçoivent le traitement nécessaire.

    Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop :

    mais on n’y apprend rien, bien sûr, sur les conditions de cette opération, ni sur la manière dont les 40 personnes poursuivies ( sur les 500 interpellées/sauvées) ont été désignées comme telles, ni devant quel(s) tribunaux elles seront poursuivies... on apprend juste que les services allemands sont apparemment très impliqués dans ce qui s’appelle « l’#opération_épervier ».

  • Balkan hydropower projects soar by 300% putting wildlife at risk, research shows | Environment | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2017/nov/27/balkan-hydropower-projects-soar-by-300-putting-wildlife-at-risk-researc

    Since 2012, property conflicts between big energy companies and small farmers have led to one murder and an attempted murder, according to an EU-funded study. The paper logged three work-related deaths, and dozens of arrests linked to Albania’s wave of hydropower projects.

    #Balkans #barrages #énergie

  • Mladić condamné, les #balkans demeurent en manque de justice
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261117/mladic-condamne-les-balkans-demeurent-en-manque-de-justice

    Ratko Mladić, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie-Herzégovine, a écopé de la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité. Mais, alors que le Tribunal pénal #International pour l’ex-Yougoslavie s’apprête à fermer ses portes, l’exigence de justice qui taraude les Balkans n’est toujours pas satisfaite.

    #justice_internationale #Mladic #Serbie #TPIY

  • À quand l’union des Balkans ?
    http://www.laviedesidees.fr/A-quand-l-union-des-Balkans.html

    Lors du sommet de Trieste en juillet dernier, l’idée d’instaurer une zone économique commune dans les Balkans occidentaux a officiellement vu le jour. Suffira-t-elle à faire oublier leur désir d’intégration européenne à des pays encore marqués par les conflits de l’ex-Yougoslavie ?

    Essais & débats

    / #Europe, #Union_Européenne, #ex-Yougoslavie, #diplomatie, #politique_économique

    #Essais_&_débats

  • #Albanie : pouvoir, police et armée sont gangrénés par le trafic de #drogue
    https://www.mediapart.fr/journal/international/161117/albanie-pouvoir-police-et-armee-sont-gangrenes-par-le-trafic-de-drogue

    Le premier ministre Edi Rama, lors d’un meeting électoral, le 23 juin 2017. © Reuters L’Albanie du premier ministre social-démocrate Edi Rama a longtemps fait figure de « bon élève européen » dans les Balkans. Mais depuis 2014, la production et le trafic de drogue explosent, pesant près d’un tiers du PIB. Les Occidentaux haussent le ton face aux scandales à répétition qui impliquent le pouvoir et tous les partis.

    #International #cannabis

  • Titographies / Balkans / Areas / Homepage - Osservatorio Balcani e Caucaso - Transeuropa

    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Areas/Balkans/Titographies-183194

    Merci Alberto pour le signalement.

    How many streets and squares in the former Yugoslav states are still dedicated to Jozip Broz Tito? A comment
    31/10/2017 - Marco Abram

    Names of streets and squares accompany the daily collective experience of citizens – as often ignored, forgotten, or reinterpreted in their original meanings as put at the centre of debates and disputes. The recent case of Zagreb’s Tito Square is just one of many examples.

    In the former Yugoslav countries, the focus is on the relationship with the recent past, and the figure of the leader who led the federation for 35 years is probably the most debated. Further confirmation came from the attention paid by South-East European media to the recent mapping of the streets still named after Tito , elaborated by Giorgio Comai, OBCT – a valuable effort that, thanks to large-scale data capture, provides an unprecedented picture and much food for thought.

    #yougoslavie #ex-yougoslavie #tito #toponymie #mots #noms #géographie

  • La Bosnie face à un ennemi invisible

    94 000 tonnes d’explosifs et de mines terrestres sont toujours enfouies dans le sol de la Bosnie-Herzégovine, ce qui place ce petit pays des Balkans en tête des États européens dans ce domaine. Un programme lancé en 2009 prévoyait de supprimer la majeure partie des mines d’ici 2019. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint ; la détection piétine à cause de la corruption.

    94 000 tonnes d’explosifs et de mines terrestres sont toujours enfouies dans le sol de la Bosnie-Herzégovine, ce qui place ce petit pays des Balkans en tête des États européens dans ce domaine. Un programme lancé en 2009 prévoyait de supprimer la majeure partie des mines d’ici 2019. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint ; la détection piétine à cause de la corruption. L’équipe d’"ARTE Regards" accompagne Davor Kolenda dans sa lutte pour une Bosnie sans mines. Considérant les autorités étatiques responsables du retard en matière de déminage, il s’élève contre le #népotisme qui freine ce processus.

    https://www.arte.tv/fr/videos/072489-010-A/arte-regards
    #mines_anti-personnel #champs_de_mine #démineurs #déminage #Pro_Vita #corruption #BHMAC #Davor_Kolenda #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #clientélisme

    Quelques notes :

    Matériel explosif utilisé pour les attentats terroristes en Europe a été volé en Bosnie et réutilisé pour les attentats.

    En 2017, l’UE a débloqué 2,5 millions d’EUR pour le déminage de la Bosnie et 60 millions pour celui de la Croatie.

    Malheureusement le documentaire n’est plus disponible sur le site d’ARTE.

  • Conseil de l’Europe | Situation des réfugiés en Serbie et dans les zones de transit de Hongrie
    https://asile.ch/2017/10/26/conseil-de-leurope-situation-refugies-serbie-zones-de-transit-de-hongrie

    « Des milliers de migrants et de réfugiés ayant emprunté l’itinéraire de migration des Balkans occidentaux en 2015 et 2016 sont maintenant bloqués en Serbie dans une situation juridique précaire », déclare l’ambassadeur Tomáš Boček, Représentant spécial du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés, dans un rapport publié le 19 octobre 2017.

  • Lack of birth certificates leaves Roma children in Balkans at risk of statelessness and without healthcare or education

    http://www.errc.org

    Living without documents is having a profound impact on thousands of Roma living in the Western Balkans and Ukraine, warns a report from the European Roma Rights Centre (ERRC), the Institute on Statelessness and Inclusion (ISI), and the European Network on Statelessness (ENS).

    The report calls on governments in the region to focus attention on statelessness among Roma and to reform complex civil registration procedures which hinder access to crucial documents needed to prove their identity and nationality. It highlights that leaving Romani children without a birth certificate means that they are growing up without a nationality. Because of this, thousands of Roma are left struggling to access key services such as education, healthcare and housing.

    One Romani man in Macedonia told the researchers “I have not gone to school. I went once, but when they asked for a birth certificate, I was very ashamed and left. I never went back…”.

    The research reveals the immense impact of the protracted wars following the break-up of the former Yugoslavia, coupled with the systemic exclusion and discrimination of Roma, on their lives, a fact made worse if they can’t prove their nationality. Being forced to leave their homes during the war, sometimes without any documents, left Roma struggling to navigate complex procedures and to produce necessary records to solve their documentation issues when they return home. Additionally, institutional racism and pervading antigypsyism identified in some research countries puts up barriers which hinder Romani access to their basic rights as citizens.

    The research also points to some of the positive work in the region done by civil society organisations in cooperation with governments and UNHCR to simplify civil registration procedures, fill the gaps in legislation and raise awareness about the importance of addressing the issue. Such efforts show that it is possible to tackle statelessness with a proactive approach in line with the recommendations set out in this report, which lays out a road map for countries to follow to end statelessness in the region.

    The report also issues a call to the European Commission to make stamping out the problem of statelessness and antigypsyism a priority issue when countries negotiate their membership of the Union.

    1. “Roma Belong – Statelessness, Discrimination and Marginalisation of Roma in the Western Balkans and Ukraine” report was produced by the European Roma Rights Centre (ERRC), the European Network on Statelessness (ENS) and the Institute on Statelessness and Inclusion (ISI), in collaboration with country project partners Tirana Legal Aid Society (TLAS – Albania), Vaša prava BiH Association (Bosnia-Herzegovina), Macedonian Young Lawyers Association (MYLA – Macedonia), Mladi Romi (Montenegro), Praxis (Serbia) and Desyate Kvitnya (Ukraine).

    2. Embargoed copies of the report are available on request. Please email Jan Brulc at jan.brulc@statelessness.eu

    3. The launch event will take place on the 26 October at a regional conference at the Marriot Hotel in Skopje (Plostad Makedonija 7). The full conference programme is available online.❞

    For enquiries please email ENS Head of Communications Jan Brulc on jan.brulc@statelessness.eu or +44 7522 525673 or Jonathan Lee, ERRC Communications Coordinator on jonathan.lee@errc.org or +36 30 500 2118

    #rom #balkans #minorités #discriminations

  • Jupiter se mue en Atlas, par Guillaume Berlat Proch et Moyen Orient.ch - Guillaume Berlat - 2 octobre 2017

    http://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-se-mue-en-atlas

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est le souverain » (Charles de Gaulle). Manifestement, le président de la République est omniprésent sur la scène intérieure et sur la scène internationale, pris d’une boulimie jamais égalée de paroles même à l’époque de Nicolas Sarkozy…1 Pour ce qui est des actes, nous jugerons dans quelques mois. Emmanuel Macron veut transformer la France (Cf. les ordonnances sur la loi travail que nul ne conteste en réalité), changer le monde (Cf. son discours devant la 72e Assemblée générale de l’ONU à New-York le 19 septembre 20172) et aujourd’hui refonder l’Europe (Cf. son discours devant des étudiants venus de toute l’Europe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 26 septembre 2017)3. Alors que l’Union européenne est marquée par un signe d’usure qui compromet son avenir (Cf. mise en route de la négociation sur le « Brexit », désaccord sur la répartition des migrants décidée il y a deux ans, sur l’évolution de la zone euro, mise en cause par la Hongrie et la Pologne du socle des valeurs fondamentales de l’Union et , ce qui est plus grave encore, sur les objectifs du projet européen), le docteur Macron livre urbi et orbi le diagnostic du mal qui frappe l’Europe et le remède miracle qu’il a dans sa trousse à outils4. Dans quel environnement se situe cette intervention ? Quel est son contenu ? Quelle pourrait être la suite de cette intervention ?

    L’ENVIRONNEMENT DE L’INTERVENTION
    Environnement global : il n’y a pas que des bonnes nouvelles
    Hormis, une légère remontée dans les sondages d’opinion, les jours précédant la divine intervention n’ont pas apporté que de bonnes nouvelles. Emmanuel Macron doit encaisser deux mauvaises nouvelles. Sur le plan intérieur, les résultats des élections sénatoriales du 24 septembre sont décevants pour la République en Marche. Surtout, ils augurent mal d’une possible majorité des deux tiers requises pour faire adopter sa réforme constitutionnelle comportant entre autres une réforme de la Justice alors que le président de la République veut exporter le modèle juridique français chez tous les mécréants. Le 28 septembre 2017, il était censé prononcer un important discours sur le thème de la sécurité qu’il annule en dernière minute. Sur le plan extérieur, le résultat des élections législatives en Allemagne du 24 septembre 2017 est pour le moins inquiétants au regard de son projet de réforme de l’Union économique et monétaire5. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne correspondent pas entièrement au souhait d’Emmanuel Macron pour son projet de refondation de l’Europe6. En particulier, Berlin risque de ne pas suivre Paris sur son projet de réforme de la zone euro7 défendu fort à propos par un des conseillers du président de la République lorsque ce dernier était à Bercy8. Pire encore, son Europe rêvée9, ses ambitions risquent d’être contrariées par l’Allemagne. Il est vrai que nos partenaires européens, qui connaissent la France sur le bout du doigt, attendent des actes après les paroles.

    Environnement européen : la vie continue comme si de rien n’était
    Rappelons qu’après avoir prononcé son auguste intervention, Emmanuel Macron se rend à Lyon pour participer à un sommet franco-italien (27 septembre 2017) avant de s’envoler vers l’Estonie pour participer à un sommet européen sur le numérique (29 septembre 2017). On comprend bien que l’architecte-pompier Jupiter est sur tous les fronts à la fois. Pour ce qui est de sa vision de l’Europe, le sujet n’est pas entièrement vierge. Il l’évoque déjà dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point dans lequel il qualifie la France de « phare de l’Europe »10. Mais, surtout, il formule des propositions particulièrement concrètes et détaillées dans des interventions publiques officielles : son discours prononcé lors de la semaine des ambassadeurs (29 août 2017)11 qu’il reprend pour certaines et les approfondissant lors de son intervention sur la colline du Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, à Athènes (7 septembre 2017). « Aujourd’hui la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger”, lance-t-il au premier jour de sa visite d’Etat en Grèce. « Ce soir, je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années » Emmanuel Macron réclame la création d’un parlement de la zone euro et indique qu’il faut que « nous puissions pendant six mois organiser des consultations, des conventions démocratiques ». Le ton est donné. Aux grands maux, les grands remèdes. Qu’en est-il de sa prestation à la Sorbonne à l’occasion de laquelle il veut faire la « pédagogie de son action » ?

    LA SUBSTANTIFIQUE MOËLLE DE L’INTERVENTION
    Débuté avant 35 minutes de retard (ne dit-on pas que l’exactitude est la politesse des rois), cette « initiative européenne » de 90 minutes est interminable, parfois lyrique, mystique12, parfois délirante, décousue, technocratique, partant dans tous les sens avec une inflation d’effets d’annonce. Si l’on prend la liberté de reconstruire ce discours, on pourrait l’organiser autour des trois axes suivants.

    Diagnostic notarial : l’Europe va très mal
    L’Europe est une idée ancienne qu’il faut nous réapproprier car les États membres se sont endormis sur leurs lauriers, pris par la langueur et l’habitude et par leur goût immodéré pour la bureaucratie. Ils ont laissé s’installer le doute. Ils ont bâti un édifice à l’abri des peuples en confiant leur sécurité à l’Amérique et leur économie à la mondialisation. Nous avons collectivement ignoré que le passé pourrait revenir. Or, il revient à travers le souverainisme, le repli, le protectionnisme et l’indentitarisme, toutes choses contre lesquelles nous pensions être immunisés. Aujourd’hui, l’Europe est faible, lente et inéquitable. Face aux nombreux défis mondiaux, nous devons préparer l’avenir. L’Europe doit défendre ses intérêts et ses valeurs en recherchant un équilibre dépassant ses divisions internes. Elle doit se fixer un cap autour de quelques principes simples débouchant sur une souveraineté européenne. Tout le discours est émaillé de références aux pères fondateurs (Monnet à Schumann) sans oublier pour les personnalités qui comptent, Jacques Delors. Il prend parfois un ton lyrique, enflammé qui nuit à la pertinence du propos. Le diagnostic revient à tous les endroits du discours, amoindrissant ainsi sa portée. Un hymne à la jeunesse que nous ne devons pas décevoir en lui consacrant la part importante qui lui revient dans nos réflexions et dans nos actions.

    Remèdes conceptuels : les six clés de la souveraineté européenne
    La construction d’une Europe forte passe par les six clés de la souveraineté européenne : (1) défendre notre sécurité (capacité européenne autonome de défense) ; (2) assurer notre souveraineté en maîtrisant nos frontières et en préservant nos valeurs (traiter humainement les vrais réfugiés et renvoyer les autres, travailler à la stabilisation des pays d’origine de l’immigration) ; (3) développer une politique étrangère en partenariat avec l’Afrique ; (4) préparer la transition écologique en développement un modèle économique et alimentaire nouveau (sécurité et souveraineté alimentaire) ; (5) préparer la révolution numérique (définir un cadre juridique approprié qui protège les libertés individuelles) ; faire de l’Europe une puissance économique et industrielle (à travers le développement d’une union économique et monétaire). Le président de la République marque son attachement à la culture, l’éducation, au triangle souveraineté/unité/démocratie, au respect de l’état de droit de manière décousue.

    Remèdes concrets : un inventaire à la Prévert de propositions
    À suivre l’exposé jupitérien, l’auditeur attentif est pris d’une sorte de tournis, bombardé qu’il est d’initiatives qui partent dans tous les sens sans la moindre hiérarchisation et sans le moindre chiffrement : initiative européenne d’intervention ; académie européenne du renseignement ; parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme ; office européen de l’asile ; police des frontières européenne ; force européenne de protection civile ; aide publique européenne au développement financée par une taxe européenne sur les transactions financières13 ; budget européen de la zone euro, ministre des finances de la zone euro ; taxe carbone européenne ; fonds européen d’enquête de lutte contre les fraudes alimentaires ; marché européen de l’énergie ; expertise scientifique européenne indépendante (Cf. le scandale des glyphosates14) ; agence européenne de l’innovation numérique ; universités européennes ; harmonisation et reconnaissance des diplômes universitaires et secondaires ; Erasmus élargi ; obligation de parler deux langues européennes ; commission réduite à 15 membres ; élargissement de l’Union européenne à tous les pays respectant des valeurs (Balkans en particulier), voire demain au Royaume-Uni ; institution d’une Europe à plusieurs vitesses ; communautarisation des élections européennes en deux temps (2019 et 2024) ; lancement de conventions démocratiques sur l’avenir de l’Europe ; procureur commercial européen ; nouveau partenariat avec l’Allemagne (traité franco-allemand à l’occasion du 75e anniversaire du traité de l’Élysée) ; lancement immédiat d’un groupe de la refondation européenne….

    Que peut-on imaginer pour l’avenir proche et lointain de cette refondation de l’Union européenne qui va au-delà d’un mini-compromis15 ?

    LA SUITE DE L’INTERVENTION
    À l’évidence, comme souvent dans ses interventions, le discours de la Sorbonne pose problème dans sa méthodologie que dans son contenu.

    Méthodologie jupitérienne : la com’ d’abord et avant tout
    On peut tout d’abord s’étonner que les principales propositions contenues dans le discours du président de la République (déjà évoquées à Paris et à Athènes) se retrouvent dans les principaux médias plusieurs heures avant son prononcé. Du bon travail de l’équipe de communication de l’Élysée pour qui l’important n’est pas tant dans le contenu que dans l’annonce ! En raison de la politique de l’essuie-glace, cet évènement est destiné à être remplacé par un autre dans les heures qui suivent. Un discours éphémère pour une durée de vie éphémère. On peut ensuite, du point de vue de nos partenaires européens, au premier rang desquels les Allemands qui se trouvent dans une période délicate de composition d’un gouvernement de coalition, se poser la question de savoir s’ils apprécient cette méthode qui se trouve à l’opposé de la méthode communautaire et de la confiance minimale entre Berlin et Paris. Dans le langage courant, on appelle cela mettre quelqu’un au pied du mur. Encore une fois, Emmanuel Macron est pris à son propre jeu. À Berlin, on évoque en termes pudiques « une bonne base de travail ». Ce qui signifie, tout est à revoir en termes moins diplomatiques.

    On ne peut dans le même temps stigmatiser les souverainistes et s’inspirer de leur démarche pour jouer perso comme dans certains sports collectifs. Cela s’appelle une contradiction dans les termes. Pour renforcer sa main dans la construction européenne, la meilleure méthode est la persuasion dans la discrétion pour créer un momentum en sa faveur. La pire des méthodes est l’arrogance dans l’ostentation. Forcer la main conduit le plus souvent à braquer ses partenaires ! Telle est la principale leçon que tirent les diplomates ayant une bonne pratique de la diplomatie multilatérale. Prendre date en proposant sa vision de l’Europe est une chose, respecter ses partenaires en est une autre. Emmanuel Macron a tendance à confondre ces deux démarches pour forcer le destin. Nous ne sommes pas certains que cela ne soit pas perçu comme une forme d’arrogance à la française, venant d’un pays qui n’est pas un parangon de vertu, en particulier sur la question des déficits budgétaires. Le risque est grand que tout son édifice ne se délite au fil des semaines et des mois comme un vulgaire château de cartes. Notons au passage que le lendemain de ce discours, le premier ministre présente son projet de loi de finances 2018 qui fait apparaître les gagnants (Défense, écologie, justice, éducation, sécurité et asile) mais également les perdants au premier rang desquels figure le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (moins de crédits, moins d’emplois) qui est censé porter ce projet pharaonique. Où se situe la logique de cet exercice au pays de Descartes ?16 On peine à la trouver surtout pour un ministère régalien comme le Quai d’Orsay. Finie les déclarations d’amour de la semaine des ambassadeurs.

    Contenu irréaliste : la stratégie n’est pas au rendez-vous
    À lire et à relire l’interminable discours d’Emmanuel Macron, on peine à trouver un cap clair avec quelques objectifs précis et quelques mesures susceptibles de remettre l’Europe sur les bons rails dans un avenir rapproché. C’est une logorrhée à jet continu. L’exercice oral auquel s’est livré le président de la République, devant un parterre d’étudiants européens, relève de la parole ou de la prophétie auto-réalisatrice. Pas plus qu’à l’ONU, la semaine précédente, la saturation en propositions européennes – qui pour la plupart d’entre elles ont peu de chance d’être retenues – ne constitue la méthode pour avancer dans la bonne direction même s’il y a urgence. Il faut malheureusement donner du temps au temps pour construire la confiance. Les premières réactions allemandes sont pour le moins distantes surtout au moment où Siemens avale Alstom17. Au pays du pragmatisme, on quantifie les propositions et on prend ses distances. On ne peut critiquer l’approche structurelle et la pratiquer à outrance en proposant la mise en place de toute une série de structures. Commençons par faire mieux fonctionner celles qui existent par un effort de rationalisation et travaillons à la mise en place d’un multilatéralisme efficace. Le reste suivra forcément. Si les partenaires sont enclins à réformer l’Europe, nul ne donne son aval aux propositions concrètes, c’est que l’on qualifie « d’accueil poli »18. Tout le monde sait à Bruxelles que le diable est dans les détails. Le « macronisme », fondé sur du bricolage fait de bric et de broc19 ne semble pas être la meilleure approche pour répondre à des questions existentielles qui sont au cœur de la construction européenne, de sa survie à l’avenir. Il n’est pas aussi la meilleure manière de traiter nos amis allemands dont l’économie n’a jamais été aussi florissante20. Or, qu’en est-il aujourd’hui de la réalité du couple franco-allemand ? Le couple franco-allemand est un leurre. La France et l’Allemagne n’ont plus les mêmes intérêts convergents dans la construction européenne21.

    À Emmanuel Macron qui fait état d’un « consensus commun » (pléonasme, ou bien il y a consensus ou bien il n’y en a pas) entre Européens sur la nécessité de refonder l’UE au lendemain d’un dîner informel à Tallinn où ses propositions pour l’avenir de l’Europe ont reçu un « accueil poli mais prudent », la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, sur Twitter, avant le dîner, a ainsi mis en garde ses partenaires : « Attention à éviter les mirages dans le désert ». Tout est dit en peu de mots.

    « L’hyperinformation et l’hypercommunication n’apportent pas de lumière dans l’obscurité »22. Transparence et pouvoir sont difficilement compatibles. Qui sème l’indécision, récolte l’incompréhension ! Aller encore plus loin en prônant un saut fédéraliste qui ne dit pas son nom (toujours plus d’Europe alors qu’on critique son inertie), c’est faire un cadeau en or à ceux qui rêvent de voir l’Union européenne exploser en vol. Alors, on fait des annonces de réforme pour donner le change, pour pouvoir dire que l’Europe continue et se transforme. Mais cette frénésie d’annonces risque surtout de masquer l’impuissance de l’Europe à se ressaisir et, par voie de conséquence, de la France à peser dans le débat. Car cela ne changera pas grand-chose23. « Vox clamantis in deserto ». Finalement, l’Europe a deux ennemis : ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui l’aiment mal24. Emmanuel Macron aura peut-être, sans le vouloir, réussi le tour de force de réconcilier les deux extrêmes. La seule question important à laquelle ne répond pas Emmanuel Macron est de savoir si les 27/28 États membres voudront ou non, un jour prochain s’interroger sur la raison d’être de l’Europe au XXIe siècle et sur quelques objectifs simples unanimement partagés. Faute de quoi, il y a fort à parier que toutes les mesures proposées par le chef de l’État à la Sorbonne soient de nature à enrayer la crise de l’euro, à contrecarrer les forces centrifuges qui sont de plus en plus fortes, à enrayer l’absence de solidarité entre États membres, à empêcher la dislocation des règles européennes et cela en dépit de la mue récente de Jupiter en Atlas voulant porter l’Europe à lui tout seul.

    Guillaume Berlat 2 octobre 2017
    1 Grégoire Poussielgue, Macron n’entend laisser aucun temps mort, Les Échos, 25 septembre 2017, p. 3.

    2 Guillaume Berlat, Un prédicateur à Manhattan, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 septembre 2017.

    3 Erik Emptaz, Europe Hop Hop !, Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 1.

    4 Discours du président de la République, Emmanuel Macron sur la refondation de l’Europe, Sorbonne, 26 septembre 2017, www.elysee.fr , 27 septembre 2017.

    5 Dominique Quinio, L’Allemagne dans l’Europe, La Croix, 25 septembre 2017, p. 25.

    6 Bqstien Bonnefous/Cédric Pietralunga/Solenn de Royer, Un long dimanche de contrariétés pour Macron, Le Monde, 20 septembre 2017, p. 10.

    7 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Berlin risque d’être plus réticent à la réforme de la zone euro, Le Monde, 26 septembre 2017, p. 6.

    8 Shahin Vallée/Pierpaolo Barbieri, « Il faut un budget pour la zone euro », Le Monde, 26 septembre 2017, p. .21.

    9 Éditorial, L’Europe rêvée d’Emmanuel Macron, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 24.
    
10 Guillaume Berlat, Jupiter fait le point, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 septembre 2017.

    11 Guillaume Berlat, Zeus a rendez-vous avec Hermès : vers une diplomatie de la transformation ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 septembre 2017.

    12 Bastien Bonnefous/Solenn de Royer, Macron un président très spirituel, Le Monde, 24-25 septembre 2017, p. 8.

    13 Kemal Dervis, Une refonte de l’aide au développement pour réguler les flux de migrants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    14 Stéphane Foucart, Glyphosate : la France en pleine cacophonie, Le Monde, 27 septembre 2017, p. 7.

    15 Collectif, L’Europe mérite mieux qu’un mini-compromis, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    16 Service international, Planète et société, Défense, écologie, éducation… les gagnants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 10.

    17 Martine Orange, Alstom-Siemens, un nouveau bradage industriel, www.mediapart.fr , 27 septembre 2017.

    18 Cécile Ducourtieux, L’accueil poli des Européens aux idées de Macron, Le Monde, 30 septembre 2017, p. 6. 

    19 Jean-Pierre Robin, Le « macronisme », du bricolage fait de bric et de broc, et fier de l’être, www.lefigaro.fr , 24 septembre 2017.

    20 Allemagne : Macron a la « trouille », Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 2.

    21 Cécile Ducourtieux/Solenn de Royer, Macron détaille sa vision de l’Europe en ménageant Merkel, le Monde, 28 septembre 2017, p. 3.

    22 Byung-Chul Han, La société de transparence, PUF, 2017, p. 76.

    23 Martine Orange, « Le couple franco-allemand est un leurre », www.mediapart.fr , 26 septembre 2017.

    24 Jack Dion, La folle complainte des eurolâtres, Marianne, 22-28 septembre 2017, pp. 50-51.

    Articles repris par Les Crises https://www.les-crises.fr/jupiter-se-mue-en-atlas-par-guillaume-berlat
    #macron #discours #pensée #communication #médias #hypercommunication #union_européenne

    • Bonjour @alain1 Alain

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      Tu devrais trouver un titre d’émission qui te permettra de me reconnaitre.
      Il y a moyen d’envoyer un mail.

      Sinon, par l’intermédiaire de « Poser une question » ou de contact sur le site de la Radio.

      Cela peut te paraitre compliqué, mais mettre une adresse mail en direct sur le web, c’est se faire spamer.

      Amicalement,
      André

  • Not only Erasmus. Where and why European students move abroad

    Many South-East European students enroll in foreign universities, but for most of them leaving the region remains only a dream


    https://www.balcanicaucaso.org/eng/All-the-news/Not-only-Erasmus.-Where-and-why-European-students-move-abroad-183144
    #mobilité_étudiante #étudiants #mobilité #erasmus #chiffres #statistiques #europe #visualisation #Balkans

  • La barbarie sexuelle de Daech n’est pas l’exception, mais la règle en temps de guerre | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/la-barbarie-sexuelle-de-daech-nest-pas-lexception-mais-la-r-gle-en-te

    Le terrorisme sexuel n’est propre ni à l’Etat islamique, ni aux groupes terroristes islamiques autoproclamés en général. Le terrorisme sexuel est ce à quoi ressemble le chaos social engendré par la guerre ; aucune ethnie, religion, race ou identité culturelle n’a le monopole de l’usage de la violence sexuelle en temps de conflit.

    Depuis l’aube de la civilisation, la guerre et le sexe sont liés. La Grèce antique a représenté ce truisme dans la relation illicite entre la déesse de l’amour, Aphrodite, et le dieu de la guerre, Arès, comme l’ont fait les anciens Israélites dans l’Ancien Testament, dans lequel la guerre et le sexe sont présentés comme étant entremêlés. « Tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui ; mais laissez en vie pour vous toutes les filles qui n’ont point connu la couche d’un homme ». Voici comment le livre des Nombres (31:18) décrit la vengeance des tribus israélites sur Madian.

    La violence sexuelle dépravée perpétrée par l’Etat islamique reflète la dépravation dont sont coupables un certain nombre de milices et armées de l’ère moderne, qu’elles soient laïques ou religieuses. Elle reflète même les violences sexuelles tordues commises par ceux qui ont été déployés pour séparer des factions belligérantes, comme ce fut le cas en Bosnie dans les années 1990, lorsque les troupes de Casques bleus de l’ONU étaient à la fois les mécènes et les commanditaires d’un réseau de prostitution qui a entraîné l’asservissement, le viol et le meurtre de femmes victimes de traite et envoyées en Bosnie depuis toute l’Europe de l’Est (une histoire racontée dans le film Seule contre tous, avec Rachel Weisz).

    « Les guerres dans les Balkans ont vu naître des camps de viol, des lieux où les femmes ont été gardées sous surveillance et ont été victimes d’abus répétés de la part des forces paramilitaires serbes », écrit Chris Hedges, qui a survécu à soixante jours de bombardements serbes à Sarajevo. « Quand cela devenait ennuyeux, étant donné que la perversion sexuelle, comme le meurtre, doit constamment impliquer le nouveau et le bizarre, les femmes étaient mutilées et tuées, le tout en étant filmées, selon des sources. » Dans War is a Force that Gives Us Meaning, Hedges raconte que les hommes musulmans de Bosnie étaient rassemblés sur les places des villes et décapités par les milices serbes. Avant cela, ils étaient forcés de creuser leur propre tombe et de « regarder leur fille ou leur épouse se faire violer devant eux ».

  • À l’Est, des terres d’exils

    Depuis la chute du communisme, l’Europe de l’Est a connu de nombreux mouvements de population, des départs, des mouvements internes, mais également des arrivées et des retours, libres ou forcés. Des #Balkans à la #mer_Baltique, c’est toutefois l’intensité des départs, essentiellement à destination de l’ouest du continent, qui caractérise l’Europe centrale et orientale depuis un quart de siècle. Quels sont les motifs de ces exils et à quoi ressemblent-ils ?

    Sommaire :
    #Mobilités des #Roms albanais et kosovars en Europe (S.Altasserre)
    – Vies suspendues : l’exil des rescapés roms du Kosovo (S.Bosnjak)
    – La #Moldavie, terre d’émigration (R.Ursu)
    – Quand des Roms marginalisés en #Bulgarie s’exilent en #France (S.Altasserre)
    – Murs hongrois : une faillite de la politique migratoire européenne ? (A.Slim)
    – Les identités baltes au défi des migrations (C.Bayou)
    – L’immigration russe à #Riga depuis 1945 : chiffres et idées reçues (E.Le Bourhis)
    – Les maisons d’édition d’Europe centrale en exil (A.Rochacka-Cherner)
    – Trajectoire migratoire de l’instrumentiste bulgare dans le paysage contemporain (S.Altasserre)

    http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1682
    #migrations #émigration #migrations_internes #Kosovo #Albanie #Hongrie
    cc @reka

  • #Démographie : les #Balkans à l’heure du grand exode

    Dans les montagnes des Balkans, l’émigration est une vieille tradition, déjà attestée à l’époque ottomane. Le régime socialiste yougoslave n’a guère tenté de la contrecarrer, signant dès les années 1950 des conventions migratoires avec la Turquie puis, au cours de la décennie suivante, avec l’Allemagne fédérale. L’Autriche, la Suisse, la Belgique, la France se sont également vite imposées comme des destinations privilégiées. Plutôt que de maintenir un plein emploi factice plombant les caisses de l’État, il valait mieux que cette main-d’œuvre excédentaire parte à l’étranger.

    Ces gastarbajteri – le terme allemand, Gastarbeiter, désignant les « travailleurs invités » et passé dans la langue serbo-croate pour désigner l’ensemble des émigrés – envoyaient en outre des sommes appréciables à leur famille, des apports de devises permettant de soutenir l’économie autogestionnaire du régime yougoslave.

    Après les guerres de la fin du XXe siècle et leurs flux de réfugiés, les difficultés économiques d’une interminable « transition » poussèrent à nouveau les Balkaniques au départ. Au début des années 2000, le retour à la paix et la relative embellie économique avaient pourtant permis, dans la plupart des pays de la région, la réémergence timide des classes moyennes, laminées au cours de la décennie précédente.

    Cette amorce de normalisation économique et sociale n’a guère duré. L’Europe du Sud-Est a été durement frappée dès 2008 par la crise économique qui a sonné le glas d’un modèle de croissance basé sur le couple privatisations-investissements étrangers, ces derniers n’étant jamais arrivés. En situation de quasi-faillite, tous les États de la région ont dû demander l’assistance du Fonds monétaire international (FMI) et engager des plans drastiques d’économie, taillant dans les salaires de la fonction publique, réduisant encore plus le montant déjà très faible des retraites. Dans ces conditions, alors que sont même fragilisées les solidarités familiales qui ont longtemps permis aux sociétés balkaniques de « tenir », l’exode a repris et ne cesse de s’amplifier.

    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/pages-europe/pe000070-demographie-les-balkans-a-l-heure-du-grand-exode-par-jean-arnault-derens-et/article
    #déclin_démographique #exode #émigration #migrations #Macédoine #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Monténégro #Albanie #Kosovo

  • Metz : l’enfer du bidon ville de Blida RTBF - David Brichard - 26 Septembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_metz-l-enfer-du-bidon-ville-de-blida?id=9719818

    A quelques kilomètres du centre ville de Metz, un camp de demandeurs d’asile a des allures de bidon ville. Depuis 2014, chaque été, des centaines de personnes, majoritairement originaires des Balkans, s’installent sur un parking de la taille d’un terrain de football.

    Cette année, ils sont 600 dont 170 enfants à vivre dans des conditions extrêmes. Les dizaines de tentes sont serrées les unes contre les autres et la saleté est omniprésente dans chaque recoin du camp.

    Ce camp, géré par l’Etat français, n’a pas été placé là-bas par hasard. Metz est une ville qui voit arriver des centaines de demandeurs d’asile car elle dispose du seul bureau de demande de régularisation pour 4 départements. Ici, les représentants de la mairie déplorent l’attitude de la préfecture. « L’Etat a une politique de rejet vis-à-vis de ces demandeurs d’asile. on fait tout pour ne pas attirer ces personnes en France », explique le délégué à l’urgence sociale et sanitaire de la ville de Metz.

    Au plus tard à la mi-novembre, ce camp de Blida sera démantelé. La loi française prévoit qu’en période de grand froid, le droit au logement est obligatoire pour tous. En attendant, des dizaines de bénévoles tentent d’apporter un peu de soutien logistique à ces personnes dans la grande précarité.

    Voir la vidéo sur le site de la RTBF
    #Metz #Migrants #Réfugiés #Blida #camps #bidonville

  • La #jeunesse bosnienne veut faire tomber les murs

    Vingt-deux ans après les guerres d’ex-Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine reste partagée en trois ethnies : les Serbes en Republika Srpska, les Bosniaques et les Croates en Fédération de Bosnie-Herzégovine. À #Mostar, #Sarajevo et #Tuzla, les jeunes ont grandi avec ces clivages mais la plupart d’entre eux n’aspirent maintenant qu’à une chose : les dépasser.


    https://www.lacite.info/reportages/jeunesse-bosnienne
    #jeunes #Bosnie-Herzégovine #graffitis #art_de_rue #street-art #ex-Yougoslavie

    D’où naît ce reportage ?

    Le projet « #A_longs_thermes » est né d’une collaboration entre le Pôle universitaire de Vichy et le collectif international de journalistes indépendants @wereport , autour de la liberté de la presse en France et dans les Balkans.
    En août 2017, huit étudiants de Vichy, issus des licences professionnelles de journalisme et TAIS (Techniques et activités de l’image et du son), sont partis en Bosnie-Herzégovine, encadrés par trois journalistes du collectif We Report, l’anthropologue Aline Cateux et l’association Sur les pas d’Albert Londres.
    Pendant quinze jours, ils ont réalisé des articles multimédia sur la liberté de la presse et la jeunesse dans les Balkans. Leurs reportages ont été croqués par le carnettiste Emdé, dont les dessins sont exposés au Rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand à l’automne 2017.

  • L’étrange ambition de l’#Albanie de devenir la « #décharge de l’Europe »

    Lors de son périple estival dans les Balkans, Alberto Campi, photographe de La Cité et de WeReport, a fait un détour par les décharges de Tirana et #Durrës (images). Réélu en juin dernier à la tête du gouvernement albanais, Edi Rama entend légaliser à nouveau l’importation de déchets, notamment des pays européens, pour « stimuler l’économie nationale ». Comment l’Albanie, qui ne parvient pas à assurer les standards minimaux de gestion de ses propres déchets, peut-elle prétendre en importer d’autres pays ?, se demande notre photojournaliste.


    https://www.lacite.info/reportages/durres-albanie-decharge-europe

    #déchets #photographie

    Un reportage d’@albertocampiphoto pour @lacite
    cc @reka @fil @philippe_de_jonckheere @wereport

  • Aung San Suu Kyi de la Birmanie et la fraude des droits de l’homme impérialistes
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/sep2017/birm-s15.shtml
    Décidément, le prix Nobel de la paiw n’est plus ce qu’il était…

    La victoire de la NLD dans les élections soigneusement orchestrées en 2016 et l’installation de Suu Kyi en tant que de facto chef de gouvernement a été unanimement salué par les médias de l’establishment, les libéraux de la classe moyenne et diverses organisations de pseudo-gauche comme la floraison de la #démocratie. En réalité, les militaires restent les maîtres : ils ont nommé des officiers à un quart des sièges parlementaires et installé des généraux en service aux postes ministériels clés de la défense, des affaires intérieures et des frontières.

    Suu Kyi et la NLD étaient d’accord avec ce simulacre parce que leur préoccupation fondamentale n’a jamais été les droits démocratiques en tant que tels. Plutôt, la NLD représente les sections de la #bourgeoisie birmane dont les intérêts économiques ont été étouffés sous la junte militaire. Alignés sur l’#impérialisme occidental, ils cherchaient à ouvrir le pays à l’investissement.

    En outre, la NLD, Suu Kyi inclus, est tout aussi mêlée que les militaires dans l’idéologie réactionnaire de la suprématie bouddhiste birmane, qui a été à plusieurs reprises exploitée pour semer les divisions religieuses et ethniques entre les travailleurs. À mesure que les espoirs d’un boom économique en Birmanie se sont envolés, les militaires, avec le soutien de la NLD, ont intensifié la #violence contre les Rohingyas musulmans, qui ont longtemps été utilisés comme bouc émissaire pour les problèmes du pays.

    Suu Kyi et la LND n’ont pris aucune mesure pour remédier au manque de droits fondamentaux pour la minorité Rohingyas, qualifiée « d’immigrés clandestins » du Bangladesh. En dépit d’avoir vécu, dans de nombreux cas, depuis des générations en Birmanie, ils n’ont pas la citoyenneté et n’ont donc aucun droit ni accès aux services sociaux.

    Suu Kyi a ouvertement défendu la campagne de nettoyage ethnique de l’armée, justifiée au nom de la « guerre contre le #terrorisme » et la nécessité de supprimer les milices Rohingyas qui ont émergé en réponse aux atrocités de l’armée. Après la critique de la présidente turque la semaine dernière, Suu Kyi a attaqué les « fausses photographies des actualités » et « un énorme iceberg de désinformation » qui crée des problèmes « dans le but de promouvoir l’intérêt des terroristes ».