region:côte est

  • Le port émirati de Fujairah, l’alternative au détroit d’Ormuz mise en lumière | Connaissances des énergies
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-port-emirati-de-fujairah-lalternative-au-detroit-dormuz-

    De mystérieux « actes de sabotage » ces derniers jours sur quatre navires, dont trois tankers, au large des côtes émiraties ont mis en lumière l’importance du port de Fujairah, situé juste à l’entrée du détroit d’Ormuz.
    […]
    Le port de Fujairah, situé sur la côte est des Émirats arabes unis, est distant de quelque 180 km d’Abou Dhabi, le plus riche des sept émirats de la fédération avec 90% de la production pétrolière. Il est situé à 70 milles nautiques du détroit d’Ormuz, crucial pour la navigation mondiale et le commerce pétrolier, et 80 milles nautiques du port iranien de Jask, qui se trouve de l’autre côté des eaux du Golfe.

    Fujairah est le seul émirat de la fédération à être situé sur la côte de la mer d’Arabie, au sud du détroit d’Ormuz. À plusieurs reprises, l’Iran a menacé de fermer ce détroit stratégique, en cas de confrontation avec les États-Unis. En cas de fermeture, les Émirats arabes unis seraient en mesure de continuer d’exporter du pétrole par Fujairah, du fait de sa position.

    Fujairah est devenu un acteur majeur dans les exportations pétrolières des Émirats avec deux terminaux, un oléoduc le reliant à Abou Dhabi et une immense installation de stockage pétrolier.

    L’oléoduc reliant Fujairah à Abou Dhabi, long de 406 km et détenu par Abu Dhabi Crude Oil Pipeline Co. (ADCOP), peut transporter plus de 600 000 barils de brut chaque jour. Une capacité qui peut être portée à 1,6 million de barils par jour en cas de besoin. Les deux terminaux pétroliers ont une capacité de plus de 50 millions de tonnes de pétrole par an.

    Fujairah peut accueillir des Very Large Crude Containers (VLCC) et, en 2016, a mis en place un quai pour les supertankers. Le port dispose d’une énorme installation de stockage d’une capacité de 10 millions de tonnes de brut, soit quelque 70 millions de barils.

    Abou Dhabi a récemment signé un contrat de 1,2 milliard de dollars pour développer une deuxième zone de stockage de 42 millions de barils dans cet émirat.

    • Alternative ?

      Comme d’habitude, le lecteur doit jongler habilement entre les millions de tonnes par an et les milliers de barils par jour,…

      Un peu d’arithmétique donc :
      • Ormuz est réputé voir 18 M barils/jour

      • l’oléoduc Abou Dhabi - Fujaïrah
      a une capacité de 0,6 à 1,6 M barils/j (soit, au maximum, 10% du passage par le détroit)
      • le port pétrolier de Fujaïrah a une capacité de 50 M tonnes/an, soit de l’ordre de 1 M de barils par jour, soit environ 6% du transit maritime par le détroit.

      L’alternative est un peu serrée,…

      Bon, faut voir aussi à combien pourrait monter l’oléoduc transsaoudien. Et les capacités d’acheminement des différentes zones de puits vers les têtes d’oléoduc.

  • Changement d’heure
    Raisonnement par l’absurde


    Si j’ai bien compris, le prochain changement d’heure sera le dernier : décision européenne suite à un référendum.
    Donc on restera en heure d’été tout le temps.
    Donc on aura 2 heures de décalage par rapport au Soleil (à 14h de l’après midi, il sera midi solaire).
    Donc on sera dans le même fuseau horaire que l’Ukraine.
    Donc il sera la même heure en Corogne (Espagne) et au Donbass (Ukraine).
    Ce qui correspond à la même distance que de la côte est à la côte ouest des USA.
    Donc c’est comme si les USA normalisaient une heure unique sur tout leur territoire.

    Donc on sera quand même obligé de compenser le temps de présence du soleil dans nos vies.
    Donc on décalera sûrement un peu nos horaires de travail.
    Donc à l’échelle européenne certains commenceront à 7h et d’autres à 10h.
    Donc c’est comme si on ne changeait rien.

    Précédente discussion :
    https://seenthis.net/messages/719501

    PS : certains éléments sont de rapides raccourcis pour permettre de faire avancer le délire

    • Différences de longitude entre les points extrêmes de…
      • la Chine : 61°, heure unique
      • l’Union européenne : (hors Açores, Canaries et outre-mer) 48°, 3 fuseaux horaires
      • les États-Unis : (continentaux hors Alaska) 58°, 4 fuseaux horaires
      • les États-Unis : (Alaska inclus, hors Hawaï, 5 fuseaux (qui devraient être 6, l’Alaska étant décalé de pratiquement 1 fuseau,…)
      • les États-Unis (50 états) :6 fuseaux
      sans compter les territoires extrêmes, Îles Mariannes du Nord et Îles Vierges états-uniennes,…

      (pour mémoire, un fuseau horaire fait, théoriquement, 15°)

      Les Échos donne un point assez complet (09/18)
      https://www.lesechos.fr/26/09/2018/lesechos.fr/0302287681702_changement-d-heure---le-casse-tete-europeen.htm

    • Je n’ai pas d’opposition à l’arrêt des changement d’heure. Je trouve juste bête de mettre toute l’europe en Gmt+2 au lieu de Gmt+1 qui est la moyenne européenne. Et alors qu’à 60km d’ici, en Angleterre, ils restent en gmt. On travaillera aux meme horaires, sauf que ca s’appelera 8h chez eux et 10h chez moi. Simple convention. J’ai un peu entendu dire que le referendum européen c’était : vous préférez l’été ou l’hiver... Façon vous voulez une boule vanille ou chocolat ?

    • Il me semble qu’il s’agit de la fin du changement d’heure, pas de la fusion des fuseaux horaires. Cette uniformisation de l’heure de l’UE a été proposée début janvier par Szymon Dolecki, mathématicien polonais en retraite de l’Université de Bourgogne.

      Pour un fuseau horaire unique dans l’Union européenne
      https://www.courrierinternational.com/article/pour-un-fuseau-horaire-unique-dans-lunion-europeenne

      Pour ce mathématicien polonais, professeur émérite de l’université de Bourgogne, il ne devrait y avoir qu’un seul fuseau horaire en Europe, au lieu des trois actuels. Aux pays et aux régions de fixer les rythmes sociaux.

      #paywall

    • @aude_v Non. Mais c’est une idée simple qui marcherait. Un reproche cependant, ça pourrait amener à un libéralisation des décalages d’horaire par entreprise. Car je suis persuadé qu’avec l’heure fixe, on va tendre vers 2 à 3 horaires de travail par an dans chaque entreprise.

      @simplicissimus Ce n’est pas l’uniformisation d’un mono fuseau européen. (C’est une décision obligatoire mais individuelle de chaque état). Toutefois si en France il est choisi de rester à la prochaine heure d’été, on sera à la même heure que l’Ukraine. Il va peut être se produire des enclaves. Tu pourras aller en ligne droite et avoir GMT+2 GMT+1 GMT+2. J’appelle ça marcher sur la tête.

    • dans la série #enclaves, l’Arizona qui ne pratique pas l’heure d’été #daylight_saving_time à laquelle passent les États-Unis dimanche 10 mars, à l’exception de la nation Navajo qui la pratique, sauf la nation Hopi qui suit le choix de l’état, sachant qu’il y a une enclave navajo dans le territoire hopi…

      Most of Arizona Has No Daylight Saving Time
      https://www.timeanddate.com/time/us/arizona-no-dst.html

      Most of the US state of Arizona does not use Daylight Saving Time (DST). The exception is the Navajo Nation.
      ©timeanddate.com

      With the exception of the Navajo Nation, Arizona does not set the clocks forward 1 hour in spring for DST with the rest of the United States.

      Mountain Standard Time
      Almost all of Arizona is on the same time zone, Mountain Standard Time (MST), all year. The time zone has a UTC offset of minus 7 hours (UTC-7).
      It is also known as Mountain Time, but that term refers both to standard time and the time zone which is elsewhere used during DST: Mountain Daylight Time (MDT).

      Navajo Nation Uses DST
      The Navajo Nation, a semi-autonomous Native American territory, follows the United States DST schedule. It lies in northeastern Arizona, northwestern New Mexico, and southeastern Utah.

      During DST the Navajo Nation, which includes the towns of Tuba City, Chinle, and Window Rock, sets the clocks forward 1 hour to Mountain Daylight Time (MDT), which is 6 hours behind UTC (UTC-6).

      No DST in Hopi Nation
      A part of the Hopi Nation, which lies within the Navajo Nation, follows Arizona’s no-DST rule. To confuse matters more, there is also an even smaller Navajo Nation territory within the Hopi Nation within the Navajo Nation. In addition to this, there is another Hopi area adjacent to the main Hopi Nation territory.

      As a result, if driving the correct route from the Arizona state border through both Navajo and Hopi areas to the other side one can end up changing one’s clock 7 times! For example: Tuba City (Navajo) and Moenkopi (Hopi) are only a couple of miles apart, but they have a 1-hour time difference during the summer. Jeddito (Navajo), in the middle of Hopi Nation territory, is 1 hour ahead of the surrounding areas during summer.

      Opted out of DST
      Arizona is exempt from DST according to the US Energy Policy Act of 2005. The Act gives every state or territory the right to decide if it wants to use DST. If DST is observed, the state has to schedule DST in sync with the rest of the US: From the second Sunday in March until the first Sunday in November.
      Because of Arizona’s hot climate, DST is largely considered unnecessary. The argument against extending the daylight hours into the evening is that people prefer to do their activities in the cooler evening temperatures.

      Note qu’avant la standardisation de 1977, c’était la même chose à l’échelle du pays tout entier, chaque état voire chaque comté se déterminait indépendamment des autres…
      (histoire compliquée, détaillée dans l’article WP ci-dessous.

      Sinon, la Californie est en train de passer à l’heure d’été toute l’année…
      Daylight saving time in the United States - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Daylight_saving_time_in_the_United_States

      California
      California voters passed Proposition 12 in 1949, approving DST in the state.
      In 2018, voters ratified a legislative plan for year-round daylight saving time, subject to congressional approval.

  • La sonde New Horizons poursuit sa visite des confins du Système solaire
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/31/la-sonde-new-horizons-poursuit-sa-visite-des-confins-du-systeme-solaire_5403


    Ultima Thulé, dans la ceinture de Kuiper.
    AP/NASA

    Cependant, la mission de #New_Horizons n’était pas terminée. Voilà que la sonde, désormais à 6,5 milliards de kilomètres de nous, resurgit pour le premier jour de 2019 où elle a survolé un petit astre glacé que la #NASA a baptisé #Ultima_Thulé, en référence au nom de Thulé que le navigateur massaliote Pythéas avait attribué, au IVe siècle av. J.-C., à la contrée la plus septentrionale de l’Europe.
    Le nom officiel de cet objet céleste d’une trentaine de kilomètres de diamètre est 2014 MU69. Il s’agit de l’un des milliers de corps qui occupent ce que les spécialistes nomment la ceinture de Kuiper, du nom de l’astronome néerlando-américain Gerard Kuiper (1905-1973) qui, le premier, suggéra l’existence, au-delà de l’orbite de Neptune, d’une zone peuplée d’astres froids et modestes en taille.
    […]
    Mardi 1er janvier, à 6 h 33 (heure de Paris), l’émissaire robotisé de la NASA, filant dans l’espace à près de 51 000 km/h, passera à 3 500 km d’Ultima Thulé, dont on sait déjà qu’il s’agit d’un objet de forme allongée, cette information ayant été obtenue en le regardant occulter une étoile.
    […]
    Dans une déclaration publiée par le Guardian, Alan Stern, le responsable de la mission, explique qu’il faudra « environ vingt mois pour récupérer les données » enregistrées lors du survol du 1er janvier. Et il pense déjà à la suite. La sonde a encore du carburant, ses instruments sont opérationnels, sa batterie nucléaire peut lui fournir de l’électricité pendant des années. Mais aucune nouvelle cible n’est en vue… Cette fois-ci, New Horizons pourrait bien poursuivre sa course vers nulle part.

  • LES GUERRES DU YEMEN-(Le Monde Arabe-Sama Mohamed (2018-12-03)

    La présente tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Porté par la vague révolutionnaire du printemps arabe de 2011, le Yémen se trouve depuis en proie à des bouleversements profonds. Bien que la révolution yéménite soit parvenue à mettre fin au régime autocratique du président Ali Abdallah Saleh, le pays n’a pas réussi sa transition politique. Cet échec s’est traduit par une guerre sanglante qui oppose des acteurs locaux, avec l’interposition d’autres acteurs régionaux et internationaux. La dynamique de ce conflit pluriel a fait émerger un véritable « système de guerres » qui rend extrêmement complexe la scène yéménite.

    Au commencement était le printemps yéménite
    Entamé en janvier 2011, un soulèvement de la jeunesse yéménite aux aspirations progressistes et démocratiques va faire tomber le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. Malgré une terrible répression en mars 2011, la révolution yéménite gagne en force, attirant dans ses rangs les partis politiques majoritaires et plusieurs groupes sociaux. De plus en plus isolé face aux voix qui réclament son départ, Saleh capitule et accepte un plan élaboré par les États-Unis et le Conseil de la Coopération du Golfe. En novembre 2011, il démissionne et transmet ses pouvoirs à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    En février 2012, Hadi, qui vient d’être élu président à la faveur d’un scrutin à candidat unique, forme un gouvernement d’unité nationale. Entre 2013 et 2014, une Conférence de dialogue national est organisée et aboutit à la formation d’une Commission constitutionnelle. En charge d’une nouvelle organisation de la vie politique yéménite, la Commission décide d’une réduction des pouvoirs présidentiels et d’un modèle étatique basé sur une structure fédérale composée de six provinces.

    Les Houthistes à l’offensiveMais cette configuration est rejetée par les Ansar Allah (les partisans de Dieu), communément appelés « les Houthistes ». Il s’agit d’un mouvement contestataire, qui se revendique du chiisme zaydite, établi à Saada, à l’extrême nord-ouest du pays. La région de Saada a été intégrée à la province d’Azal qui s’étend de Sanaa jusqu’au nord du pays. Or, les Ansar Allah exigent que Saada soit considérée comme une province à part entière au sein de l’État fédéral et réclament, en outre, un accès à la Mer rouge. Ce désaccord marque la fin du processus pacifique de transition post-révolutionnaire et plonge le Yémen dans un conflit long et douloureux.

    Craignant que l’histoire se répète et qu’ils deviennent les perdants de la révolution yéménite, les Ansar Allah font le choix de l’affrontement. Le 21 septembre 2014, ils renversent le gouvernement de Hadi et s’emparent de la capitale yéménite, Sanaa. Après cette victoire, les milices d’Abd al-Malik al-Houthi, son dirigeant actuel et, par ailleurs, frère du fondateur du mouvement continuent leur progression vers les autres régions yéménites.

    Avant la fin de l’année 2014, les Houthistes se trouvent à la tête d’une vaste étendue de territoires situés dans le nord du pays. Cette extension territoriale leur a donné accès à des lieux stratégiques, tel le port de Hodeïda, sur la côte Est, par lequel transite la majeure partie des importations yéménites (environ 70 %).

    Face à l’ampleur que prend la rébellion houthiste, l’ancien envoyé spécial de l’ONU, Jamal Ben Omar, tente de jouer les médiateurs. Hadi et les Houthistes signent un accord appelé « Accord sur la Paix et le Partenariat » garantissant une meilleure représentation des rebelles au sein d’un nouveau gouvernement.

    Mais, le 20 janvier 2015, les Houthistes rompent cet accord sous prétexte que certaines de ses clauses n’ont pas été respectées dans le projet constitutionnel qui venait d’être publié par le gouvernement de Hadi. Ils s’emparent du palais présidentiel et poussent Hadi à démissionner. Le 21 février 2015, Hadi, assigné à résidence par les Houthistes, parvient à s’enfuir. Il quitte Sanaa pour la ville portuaire d’Aden, d’où il abroge sa démission et forme une alliance anti-Houthistes. Dès lors, deux gouvernements dirigent le Yémen – l’un établi à Sanaa et l’autre à Aden.

    Une alliance de circonstance avec l’ex-Président Saleh
    À ce stade, les Houthistes, dont le projet politico-territorial est entretenu par des alliances fragiles et incertaines, tentent de resserrer leurs rangs. Dans cette conquête du pouvoir et du territoire, ils jouissent d’un réseau de soutien basé sur les deux pôles du zaydisme au Yémen – religieux et tribal.

    Il s’agit de l’ancienne aristocratie religieuse zaydite (descendants du prophète Mohammed appelés Hachémites ou Sayyids) et des tribus des hauts plateaux yéménites. Ces tribus se situent dans les territoires des alliés historiques de l’imamat zaydite au Yémen, les Hashid et les Bakil. Cependant, il est largement admis que l’ascension rapide des Houthistes n’aurait pu se faire sans l’alliance fondée avec leur ancien ennemi, le président destitué Saleh, l’instigateur des six guerres brutales (appelées les guerres de Saada) dont ils ont été les victimes entre 2004 et 2010.

    Bien que Saleh soit d’origine zaydite, son alliance avec les Houthistes aura été purement stratégique : il s’agit pour lui de revenir sur la scène politique yéménite. De même, les Houthistes ont fait preuve de pragmatisme avec cette alliance qui leur a permis d’accéder à d’importantes ressources militaires. Malgré sa destitution, Saleh a en effet conservé une grande influence sur l’armée nationale, en particulier sur les forces de la garde républicaine et les forces de la sécurité centrale.

    Al-Qaïda, Daech et les sudistes, des obstacles sur la route des Houthistes
    Cependant, la prise de pouvoir des Houthistes n’est pas acceptée par tous au Yémen, loin de là. Des groupes sunnites situés dans la mouvance du salafisme et liés au parti politique Islah (antenne locale des Frères musulmans) forment des poches de résistance dans certains territoires (à Marib, Jawf et Taiz).

    Les Houthistes sont également confrontés aux groupes terroristes d’al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de l’État islamique au Yémen (Daech). Le premier est né, courant 2009, de la fusion entre al-Qaeda au Yémen et al-Qaeda en Arabie saoudite, tandis que le second a émergé dans le pays en 2015. Ces groupes tirent profit du chaos engendré par la guerre pour étendre leur influence. Les multiples attentats commis depuis le début du conflit visent à la fois les Houthistes et les partisans de Hadi, et causent de nombreuses victimes parmi les populations, tant chiites que sunnites.

    « La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite. »

    La fuite de Hadi à Aden en février 2015 a déplacé le centre de gravité du conflit vers les régions du sud, foyer d’un autre groupe qui s’oppose aux Houthistes. Il s’agit des partisans du mouvement séparatiste sudiste appelé al-Harak. Né en 2007, ce mouvement regroupe une large coalition d’acteurs qui proclament, par des manifestations pacifiques, l’indépendance du Yémen du Sud (unifié avec le Nord en 1990). L’avancée des Houthistes vers Aden est très mal perçue par les populations sudistes, largement acquises à la cause séparatiste, et qui considèrent le régime de Sanaa comme un « occupant ». Ce fort sentiment régionaliste est exploité par Hadi et ses alliés pour freiner l’expansion territoriale des Houthistes.

    Face à l’avancée de ces derniers vers Aden en février 2015, Hadi demande en urgence l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et se réfugie à Riyad, où il forme un gouvernement en exil. Les Houthistes, de leur côté, cherchent du soutien auprès de l’Iran. Dès lors, la guerre au Yémen entre dans une nouvelle phase, encore plus violente. La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite.

    L’Iran et l’Arabie saoudite entrent en scène
    Pour écarter d’emblée toute ambiguïté, il faut rappeler que le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite). Il s’agit d’une rivalité maritime autour de l’accès aux infrastructures portuaires de la zone qui s’étend du détroit d’Ormuz, dans le Golfe arabo-persique, au détroit de Bab Al-Mandab, dans le Golfe d’Aden.

    Avec la progression des Houthistes vers la ville d’Aden, en février 2015, le détroit de Bab Al-Mandab – par lequel transite 4 % de la demande mondiale en pétrole – risque de tomber entre les mains d’un groupe pro-iranien. Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite lance alors l’opération militaire « Tempête décisive », en s’appuyant sur une coalition de neuf pays arabes et musulmans. Ses objectifs déclarés sont de mettre fin à l’offensive des Houthistes et de rétablir au Yémen le gouvernement de Hadi, reconnu comme légitime sur le plan international.

    Dans le but de constituer un camp anti-Houthistes et de disposer de troupes locales loyales à Hadi, la coalition arabe mise sur les affiliations tribales, religieuses et régionales, qui jouent un rôle crucial dans l’espace politique yéménite.

    « Le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite) »

    D’une part, l’Arabie saoudite s’appuie militairement sur certaines tribus yéménites, notamment les Hashids, qui bénéficient de ses subventions depuis de nombreuses années. Après la révolution de 1962, un comité saoudien doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars a ainsi été mis en place pour former un réseau de chefs tribaux yéménites fidèles au Royaume.

    D’autre part, les Émiratis, très investis dans la coalition arabe, instrumentalisent le sentiment régionaliste dans le sud du pays afin d’alimenter la guerre contre les Houthistes. Ils soutiennent, en mai 2017, la formation du « Conseil de transition du Sud » à Aden, qui proclame la sécession du sud du Yémen.

    Du côté de l’État iranien, si le soutien aux Houthistes est avéré, son impact sur le déroulement du conflit au Yémen reste limité. Au cours de la formation de leur mouvement, les Houthistes se sont inspirés des codes et slogans de la Révolution iranienne de 1979. Le mouvement a également connu un processus de renouveau, rapprochant le chiisme zaydite du chiisme duodécimain, doctrine de l’État iranien.

    Toutefois, l’influence la plus significative de l’Iran dans le conflit yéménite se manifeste au niveau militaire avec la fourniture aux Houthistes d’une certaine capacité balistique. Depuis 2015, en effet, ces derniers pilonnent les frontières méridionales de l’Arabie saoudite par des tirs de missiles et frappent des navires civils et militaires (saoudiens et émiratis) dans le Golfe au moyen de missiles anti-navires.

    La lutte antiterroriste, l’autre guerre du Yémen
    Mais la complexité du conflit yéménite va au-delà des clivages internes et des rivalités régionales en raison de la guerre antiterroriste qui se joue en arrière-plan. Les questions sécuritaires liées à la présence de groupes terroristes au Yémen ont donné une dimension internationale à cette guerre.

    Depuis 2011, les frappes ciblées menées par les drones américains contre les camps d’entraînement des groupes terroristes (Aqpa et Daech) au Yémen se sont intensifiées, notamment dans les régions de Marib, Shabwa, Baydha, Hadramaout et Abyan. Le rôle des Américains dans la guerre contre le terrorisme au Yémen remonte aux années 2000, à l’attaque de l’USS Cole dans le port d’Aden et aux attentats du 11 septembre 2001. Dans le conflit actuel, les États-Unis offrent également un soutien logistique aux forces émiraties, cibles de plusieurs attentats terroristes.

    Néanmoins, l’intervention de ces acteurs régionaux et internationaux dans la guerre yéménite n’aura que très peu modifié les lignes sur le champ de bataille. Certes, l’opération « Tempête décisive » a stoppé la progression des Houthistes vers les régions méridionales placées, depuis septembre 2015, sous le contrôle des forces gouvernementales. En revanche, les Houthistes maintiennent toujours leurs positions dans le nord du pays, et cela malgré la rupture de leur alliance avec Saleh, qu’ils ont fait assassiner le 4 novembre 2017.

    Face à l’apocalypse yéménite, des efforts de paix hors de propos
    Aujourd’hui, à l’heure où la guerre fait toujours rage, les appels à la paix se multiplient. Les quatre années du conflit yéménite ont entraîné une crise humanitaire sans précédent. Les chiffres sont effrayants : environ 10 000 victimes (dont 60 % de civils), 50 000 blessés, 3 millions de déplacés (sur une population estimée à 27 millions), 80 % de la population dépendant de l’aide humanitaire, 7 millions de personnes exposées au risque de famine et plusieurs milliers de morts dus au choléra. À cela s’ajoutent les crimes de guerres perpétrés par tous les acteurs du conflit, dont la destruction des infrastructures et du patrimoine matériel, l’enrôlement d’enfants dans les forces armées, etc.

    En outre, la polarisation du conflit yéménite autour des clivages tribaux, régionaux et religieux a accentué les antagonismes dans une société qui est déjà profondément divisée. Ces déchirures compliquent la mise en place du processus de pacification.

    Jusqu’à présent, aucune des parties au conflit au Yémen n’a donné la moindre indication quant à la possibilité d’une solution autre que militaire. Ainsi, aucun des pourparlers engagés par l’ONU depuis 2014 (en Suisse et au Koweït) n’ont abouti à un résultat.

    « Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux »

    Dernièrement, l’affaire Khashoggi a incité les hauts responsables des gouvernements américain, français et britannique à hausser le ton, appelant le Royaume saoudien à mettre un terme à la guerre au Yémen. Depuis, on assiste à certaines avancées dans le dossier yéménite. La coalition arabe vient ainsi d’accepter un cessez-le-feu en stoppant ses offensives sur le port de Hodeïda, assiégé depuis le mois de juin.

    Parallèlement, le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a relancé le processus de paix en annonçant de nouveaux pourparlers en Suède dans les semaines à venir. Mais cette énième tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux. Toutefois, pour l’heure, seuls les acteurs locaux sont invités à participer aux pourparlers de l’ONU. Pire, la représentation dans ces discussions se limite aux Houthistes et au gouvernement de Hadi. Ils sont pourtant loin d’être les seuls acteurs influents au niveau local.

    Cette configuration de la paix est très réductrice et ne reflète en rien la réalité que les quatre années de conflit ont engendrée sur la scène yéménite en termes de rapports de force. Il est illusoire d’élaborer un plan de paix sans prendre en considération la pluralité des acteurs du conflit yéménite et des enjeux locaux, régionaux et internationaux qui s’y superposent.

  • Fortes turbulences entre les juifs orthodoxes et la compagnie israélienne El Al
    Par Guilhem Delteil Publié le 27-11-2018
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181127-fortes-turbulences-entre-juifs-orthodoxes-compagnie-israelienne-el-al

    Les relations entre les juifs ultra-orthodoxes, qui respectent scrupuleusement les règles religieuses, et la compagnie aérienne israélienne El Al s’étaient tendues ces dix derniers jours. Ces tensions sont nées d’un vol entre New-York et Tel Aviv le jeudi 15 novembre et ont débouché sur un avion détourné, des menaces de plainte, et de boycott.

    Le jeudi 15 novembre, la météo était très mauvaise sur la côte Est des Etats-Unis, plusieurs centaines de vols ont dû être retardés ou annulés. Ce fut le cas de deux vols de la compagnie aérienne israélienne El Al à bord desquels se trouvaient des passagers ultra-orthodoxes. Le problème, pour eux, c’est que ce retard de plusieurs heures, conjugué au décalage horaire, allait les faire atterrir après le début du shabbat, le repos hebdomadaire dans la religion juive ; qui commence le vendredi au coucher du soleil. (...)

    • koide9enisrael
      « Après six heures de vol, j’ai soudainement entendu des cris et j’ai vu une hôtesse de l’air pleurer après avoir été frappée et poussée.

      http://koide9enisrael.blogspot.com/2018/11/des-juifs-frappent-une-hotesse-de-lair.html

      Les équipages de deux avions de ligne d’El Al, qui ont décollé jeudi dernier à New York à destination d’Israël, ont dû faire face à la colère de certains passagers juifs ultra-orthodoxes leur demandant de dérouter les avions, par peur de ne pas arriver avant le coucher du soleil.

      L’un des avions a finalement été dérouté vers Athènes pour passer le chabbat, avant de poursuivre sa route vers Israël. 
      Le second, au lieu de détourner son itinéraire vers Rome, pour les mêmes raisons religieuses, a poursuivi son vol comme prévu initialement pour l’aéroport Ben Gurion, car l’un des passagers présentait des problèmes de santé. En fait, les deux vols avaient été retardés de plusieurs heures en raison de la tempête survenue dans la région du Midwest et de la Côte-Est, et qui a entraîné, entre autres, l’annulation de centaines de vols.

      Une des passagères, Roni Meital, a publié dans la foulée sur Facebook une courte vidéo montrant des passagers déchaînés.
      « Après 24 heures passées en vol, je suis brisée, principalement à cause du manque de respect de la part de passagers croyants, qui sont allés trop loin », a-t-elle déploré. 
      « Après six heures de vol, j’ai soudainement entendu des cris et j’ai vu une hôtesse de l’air pleurer après avoir été frappée et poussée. Certains ont menacé d’ouvrir la porte du cockpit si on ne déroutait pas ».

      Conformément aux commandements du judaïsme, les Juifs pratiquants s’abstiennent de voyager le jour du chabbat, y compris par avion. 

      Des exceptions sont toutefois faites en cas de menace évidente pour la santé.

    • USA/Israël – Un avion d’El Al a décollé la semaine dernière avec 75 minutes de retard parce que quatre juifs orthodoxes refusaient de s’asseoir à côté de femmes et de parler au personnel féminin de l’avion. 26 juin 2018

      https://www.medias-presse.info/un-avion-israelien-decolle-avec-75-minutes-de-retard-des-juifs-ultra-orthodoxes-refusaient-detre-assis-pres-de-femmes/93749

      Khen Rotem, un passager, témoigne de la scène qui s’est déroulée lorsque les passagers sont montés dans l’avion à l’aéroport international John F. Kennedy. Quatre hommes juifs ultra-orthodoxes sont montés à bord et ont refusé de s’asseoir à proximité de femmes.
      L’un d’eux était monté dans l’avion en fermant ses yeux et en les conservant fermés pour toute la durée du vol pour éviter de voir toute femme présente à bord.

      « L’équipage essaie de résoudre le problème. Cela ne fonctionne pas. Les femmes membres d’équipage laissent la place aux hommes… Les ultra-orthodoxes ne sont pas prêts à parler, ou même à regarder les femmes membres d’équipage », a raconté Khen Rotem sur Facebook vendredi dernier.

      « Tous les membres de l’équipage, à part le capitaine, doivent maintenant régler ce problème au lieu de se préparer aux décollage et de servir les passagers. Les ultra-orthodoxes ne cèdent pas. L’un des membres de l’équipage menace : ‘Si vous ne vous asseyez pas, vous pouvez descendre de l’avion tout de suite’ »

      L’équipage finit par céder après une discussion prolongée « en commençant le long processus diplomatique de déplacer les passagers féminins de leurs places ».
      « (…) après beaucoup de cris et de manœuvres », une vieille dame américaine et une jeune femme israélienne acceptent de changer de sièges, pour ne plus être à proximité des quatre juifs orthodoxes.

      « N’importe quel voyageur peut-il exiger – et obtenir – de déplacer des passagers de leurs places pour son bien-être personnel et le respect de ses croyances. Ou est-ce un privilège réservé uniquement à une certaine partie des voyageurs ? », demande Khen Rotem.

      La compagnie aérienne El Al est connue pour demander régulièrement à des passagers de changer de sièges à la demande de juifs ultra-orthodoxes qui refusent de s’asseoir à côté de femmes.

      L’année dernière, le Tribunal de Jérusalem s’est prononcé sur de telles situations, considérant qu’El Al ne peut pas forcer des femmes à changer de sièges à la demande d’hommes ultra-orthodoxes.

      Ci-dessous, la photo d’un juif ultra-orthodoxe littéralement “emballé” pour n’avoir aucun contact “impur” durant le voyage !

      #ségrégation #ultra-orthodoxe #violence envers les #femmes #religion

    • El Al n’aura plus le droit de chasser les femmes de leur siège 22 juin 2017
      https://www.letemps.ch/monde/el-al-naura-plus-droit-chasser-femmes-siege

      La justice a donné raison à une avocate sommée de quitter sa place parce qu’un juif ultra-orthodoxe refusait de s’asseoir à côté d’elle

      Avec sa chevelure blanche, sa carrure frêle et sa voix cassée, Renée Rabinowicz (83 ans) ressemble à une grand-mère américaine sans histoires. Sauf que cette ancienne avocate installée aux Etats-Unis dans sa jeunesse pour échapper aux persécutions nazies ne s’en laisse pas conter. Et qu’elle n’hésite pas à exiger le respect de ses droits devant les tribunaux. En décembre 2015, elle n’a pas accepté que le steward du vol El Al New York-Tel Aviv la pousse à céder son siège parce qu’un passager ultra-orthodoxe refusait de s’asseoir à ses côtés au nom d’obscures croyances religieuses imposant une stricte séparation entre les sexes.

      Certes, la pratique est ancienne à bord des avions israéliens où les passagers voyageant seuls sont souvent contraints de déménager au profit d’ultra-orthodoxes dérangés par la présence d’une personne « impure » à leurs côtés. Ces déménagements sont tellement courants que les équipages ont appris à les mener avec doigté et fort discrètement.

      Une formation anti-discrimination
      Soutenue par la « Israël religious action center » (IRAC), une association dénonçant les droits exorbitants souvent accordés à la minorité ultra-orthodoxe, l’ex-avocate a donc décidé de poursuivre El Al pour « discrimination » devant le tribunal de district de Jérusalem. 

      Au terme de deux ans de procédure, la juge Dana Cohen-Lekah a rendu son verdict mercredi. Elle a donné raison à la plaignante, estimant qu’« il n’existe absolument aucune circonstance dans laquelle un membre d’équipage peut demander à un passager de changer de siège parce qu’un autre ne veut pas s’asseoir à côté de lui en raison de son genre ». Un camouflet pour El Al, qui se voit contrainte de soumettre son personnel de cabine à une formation anti-discrimination.

      Affaire classée ? Pas encore car la clientèle ultra-orthodoxe constitue une partie non négligeable de la clientèle de la compagnie et l’on imagine mal qu’elle accepte le jugement de Dana Cohen-Lekah.

      Campagne menée par des rabbins ultra-orthodoxes
      Par l’intermédiaire de leurs leaders spirituels, les différents courants de la communauté ultra-orthodoxe imposent d’ailleurs à El Al et à sa filiale charter Sundor une panoplie de mesures destinées à les rendre « 100% casher ». Parmi celles-ci, la discrimination entre les sexes à la demande de certains passagers, ainsi que l’immobilisation des avions durant le shabbat et les jours de fêtes religieuses juives.

      En Israël, les mêmes rabbins ultra-orthodoxes mènent campagne pour obtenir la fermeture des quelques supermarchés de Jérusalem et de Tel Aviv fonctionnant durant le repos sacré de la fin de semaine. A leurs yeux, travailler durant le shabbat équivaut à « profaner le nom divin ». C’est d’ailleurs pour la même raison qu’ils s’opposent aux initiatives citoyennes et parlementaires demandant qu’un service minimum de transport public (trains, autobus, tramway) soit assuré durant le shabbat et les jours fériés pour satisfaire les couches défavorisées incapables de s’offrir une voiture ou des déplacements en taxi.

      #discrimination

  • #Kanaky, #Nouvelle-Calédonie & #RéférendumNC2018
    Quand les #Kanak votent, c’est pour l’indépendance
    https://pbs.twimg.com/media/DrJRhO3X4AAcaGR.jpg:large

    OUI 94,5% NON 5,5% à #Belep (dont la population est quasi-exclusivement kanak), archipel situé au nord de la Grande Terre.
    OUI 89% NON 11% pour la commune de #Canala (côte est).
    OUI 84,2% NON 15,8% à #Ouvéa, ... Mais aussi un OUI majoritaire à Poum, Gomen, Poya, Sarramea, Thio, Pouebo, Hienghène, Touho, Ponerihouen, Houailou, Lifou, Yaté, l’Île des Pins, Kouaoua ...

    Sauf que la Kanaky est une #colonie de peuplement, les #peuples_autochtones y sont largement devenus minoritaires et nous, #colons, utilisons la #démocratie comme arme de protection du #colonialisme... et donc ce #referendum arrangé qui macère depuis des années, à coup d’injonction à la réconciliation et à l’oubli, a un goût d’imposture #caldoche.

    Il va surement y avoir des soulèvements, des révoltes, qui vont, forcément, être réprimées, pas tant par la police ou l’armée que par l’étouffoir des gens qui pensent #unité & #majorité plutôt que #pluralité & #consensus...

    Pour mieux comprendre les résultats du #ReferendumNC2018 La répartition ethnique de la population sur l’île :

    Lire ou relire pour s’éclairer :

    Kanaky, autodétermination : la longue patience du peuple kanak : http://www.cnt-f.org/urp/publications-cnt/autogestion-2-kanaky-autodetermination-la-longue-patience-du-peuple-kanak via #cnt

    Sur le Mouvement des Groupes Révolutionnaires Koutumiers Kanak (MGRK) : https://lundi.am/Sur-le-Mouvement-des-Groupes-Revolutionnaires-Koutumiers-Kanak-MGRK et Le noir vote blanc : https://lundi.am/Le-noir-vote-blanc via @lundimatin

    Nouvelle-Calédonie-Kanaky : le 4 novembre, un référendum « décolonial » ? : https://npa2009.org/actualite/politique/nouvelle-caledonie-kanaky-le-4-novembre-un-referendum-decolonial via #npa

    En Nouvelle-Calédonie, société en ébullition, décolonisation en suspens : https://www.monde-diplomatique.fr/2014/07/BENSA/50620 via @mdiplo [2014]

    ... et tout plein d’articles déjà recensés sur #SeenThis, avec en particulier les compilations précieuses de @sinehebdo : https://seenthis.net/recherche?recherche=Kanaky%2C%20Caledonie&follow=all

    Suivi sur twitter chez @ADecroissance (à qui j’ai piqué une partie de cette #recension) : https://twitter.com/ADecroissance/status/1059012326941249537
    Recherche : https://twitter.com/search?f=tweets&q=%23Kanaky%20OR%20%23NouvelleCal%C3%A9donie%20OR%20%23R%C3
    Suivi sur France O : https://la1ere.francetvinfo.fr/referendum-nouvelle-caledonie-emission-speciale-france-o-646022.
    Suivi sur France 1nfo : https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/caledoniens-aux-urnes-direct-numerique-645080.html

    Pour finir, un peu de musique : Proud to be Kanak par Waan, dans une #playlist #kaneka, le son traditionnel de l’#indépendance : https://www.youtube.com/watch?v=3GYg-IqKcS8&list=PL6UhI7omDFjitWcizhk95V-5yZXJqjJvB&index=113

    #autonomie #decolonialisme

    • Kanaky indépendante !
      Solidaires, le 6 novembre 2018
      https://solidaires.org/Kanaky-independante

      A l’occasion du référendum organisé le 4 novembre, le peuple Kanak a très largement confirmé sa volonté de mettre fin à la colonisation française et d’accéder à l’indépendance. Nous ne devons pas nous laisser tromper par la proclamation officielle d’une "victoire" du non à 56,4%. Ces chiffres masquent mal un des problèmes majeurs de ce scrutin, qui entame largement sa légitimité : la composition des corps électoraux a été faite de telle façon qu’une partie de la population kanak en a été de fait exclue.

      Car les résultats là où le peuple kanak vit majoritairement sont éloquents : 82,2% de « oui » dans la province des Îles et 77,5% dans celle du Nord (25,9%, dans la troisième province, celle du Sud).

      Y compris le résultat global, qui intègre donc le vote de milliers de personnes directement issues de la politique de peuplement de la colonie appliquée durant des années par l’Etat français, est très différent de ce que les sondages annonçaient : 19,37% d’abstentions et, parmi les votes exprimés, 43,6% pour l’accès à l’indépendance.

      Au-delà des choix tactiques et politiques autour de ce scrutin, le mouvement indépendantiste va poursuivre sa juste lutte pour le droit à l’autodétermination du peuple Kanak. Celui-ci est inaliénable.

      L’Union syndicale Solidaires n’est pas une organisation de Kanaky et ne prétend nullement agir à la place des femmes et hommes de Kanaky, « dans les usines et dans les tribus » pour reprendre l’expression de nos camarades de l’USTKE. Prolongeant notre engagement anticolonialiste, qui est celui d’une partie du mouvement syndical français, notre rôle est d’informer sur la réalité coloniale, de soutenir celles et ceux qui luttent pour leur indépendance, d’être solidaires contre la répression.

      Voilà à quoi nous nous attèlerons dans les mois qui viennent, avec toutes les forces syndicales, associatives et politiques actives en France qui partagent cet engagement.

  • 1984 : le FLNKS secoue la Nouvelle-Calédonie

    Daniel Guerrier

    https://lavoiedujaguar.net/1984-le-FLNKS-secoue-la-Nouvelle-Caledonie

    Le 20 novembre 1984, la ville de Thio sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie est occupée par des militants et militantes kanak, qui bloquent les accès routiers et maritimes, en faisant une commune autonome. Par cette action, le tout nouveau Front de libération national kanak et socialiste inaugure une nouvelle forme de lutte anticoloniale, dont l’objectif proclamé est « l’indépendance kanak socialiste ».

    Depuis la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie au nom du gouvernement français en 1853, les Kanak, Mélanésiens originaires de l’Asie du Sud-Est, arrivés il y a près de quatre mille ans, ont été maintenus en situation d’apartheid de fait dans un cadre colonial. Ils sont encore aujourd’hui porteurs d’une véritable civilisation communautaire originale organisée autour de la « coutume » faite de dons et de contre-dons, sans classes et sans État (...)

    #Nouvelle-Calédonie #histoire #FNLKS #Éloi_Machoro #GIGN #Jean-Marie_Tjibaou #Kanaky

    • Starbucks sans filtre
      https://www.arte.tv/fr/videos/073442-000-A/starbucks-sans-filtre

      Starbucks a imprimé sa marque verte et blanche aux rues des principales villes du monde, de Seattle, son berceau d’origine, à la côte Est, l’Europe et aujourd’hui la Chine, où une nouvelle enseigne ouvre toutes les quinze heures en moyenne – toutes les deux semaines à New York, dont les quartiers les plus centraux semblent pourtant saturés par le logo à la sirène. Avec ses quelque 28 000 enseignes dans plus de 75 pays et ses quelque 350 000 employés, la chaîne américaine de cafés se défend pourtant d’être une multinationale comme les autres. Les produits y sont présentés comme issus à 99 % du commerce équitable, les salariés, comme des « partenaires ». Et dans l’Amérique de Trump, elle affiche comme valeurs cardinales la défense de l’environnement, la lutte contre les discriminations et la responsabilité sociale des entreprises. Comment le petit café alternatif ouvert en 1971 par trois copains amateurs d’expresso est-il devenu, en un demi-siècle, ce géant omniprésent de la mondialisation ? Arrivé comme directeur du marketing en 1981, son PDG aujourd’hui démissionnaire, Howard Schultz, qui a racheté l’affaire en 1986, a accompli un tour de force : transformer un breuvage des plus banals en potion magique. De Londres à Shanghai, de Tours à Moscou, l’"expérience" Starbucks, synonyme de sophistication et de modernité, draine des foules prêtes à la payer au prix fort – soit 5 euros en moyenne. Luc Hermann et Gilles Bovon ont enquêté une année durant sur trois continents pour comprendre les raisons de ce succès phénoménal, et en révèlent la face cachée.

  • La #découverte de l’ #Australie et de la #Nouvelle-Zélande - #Persée
    https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1970_num_23_90_2553

    Cet #article extrait des #Cahiers_d'Outre-Mer de #Christian_Huetz_de_Lemps en #1970 nous informe de l’importance #géographique des #découvertes de #Tasman dans le #Pacifique_Sud. Ainsi l’ #explorateur est envoyé à la recherche de la séparation entre la #Nouvelle_Guinée et l’Australie, mais en même temps chargé de nouvelles découvertes à la recherche d’ #or et d’ #argent sur ces #territoires inexplorés.

    Tasman décida alors de remonter un peu au Nord et de suivre en gros le 44’ parallèle. Le 24 novembre apparut une terre élevée que l’on contourna, observa et dénomma Terre de Van Diemen : il s’agissait du Sud-Ouest de la #Tasmanie. Continuant vers l’Est, le 13 décembre 1642 les #Hollandais virent une haute terre qu’ils entreprirent de longer vers le Nord : c’était l’île Sud de la Nouvelle-Zélande qu’ils nommèrent île des Etats. Dans la baie Golden, Tasman essaya de prendre contact avec les indigènes dont les nombreuses pirogues suivaient les évolutions des Européens, mais le seul résultat fut la perte de quatre hommes et d’une chaloupe, attaqués par surprise dans cette « baie des Assassins ». L’expédition suivit ensuite la côte de l’île Nord de la Nouvelle-Zélande, toucha aux #Tonga, aux #Fidji et gagna la côte Est de la Nouvelle-Guinée avant de rentrer à #Batavia. Le résultat de l’entreprise fut jugé médiocre dans la mesure où elle n’ouvrait guère de perspectives commerciales.

    Cependant cette entreprise peut être considérée comme fructueuse pour le #géographe car les explorations de Tasman consignées dans son journal de bord sont celles d’un grand #découvreur. L’intérêt géographique de ses découvertes a bien été reconnu plus tard par ses concitoyens hollandais qui ont reconnu l’apport d’ #informations que leur a fourni l’explorateur en incorporant dans leurs #cartes ses découvertes.

  • https://www.franceculture.fr/societe/culture-du-viol-lhistoire-dune-expression-militante-mais-peu-academiqu

    "Culture du viol" : derrière l’expression, une arme militante plutôt qu’un concept

    L’expression « culture du viol » n’est pas seulement le symptôme d’une société médiatique amatrice de gros titres qui tachent. Née en 1970 dans le giron féministe, elle raconte une tolérance coupable envers les prédateurs sexuels et n’a jamais autant irrigué qu’en 2017 depuis l’affaire Weinstein.

    L’expression « culture du viol » est aujourd’hui largement médiatisée. La lame de fond déclenchée par les révélations sur le comportement prédateur d’Harvey Weinstein a achevé de disséminer ces termes dans la société, gros titres de presse en tête. Cependant ce terme n’a rien d’une bannière racoleuse si l’on replonge dans son origine. C’est dans les années 70, sous la houlette des féministes américaines qu’il émerge. En anglais, on parle de « rape culture » et « culture du viol » est la traduction exacte de cette expression.

    La première recension de « rape culture » remonte à un ouvrage collectif publié aux Etats-Unis en 1974, Rape : The First Sourcebook for Women. Le groupe des New York Radical Feminists en est l’auteur. Dès l’année suivante, le terme fera boule de neige, avec, en 1975, le documentaire américain Rape Culture qui achève de populariser le terme outre-Atlantique. Le féminisme à l’époque où émerge l’expression n’en est pas encore au stade de l’institutionnalisation universitaire.

    Les New York Radical Feminists appartiennent à la deuxième génération de féministes aux Etats-Unis, issue d’une scission au sein du mouvement féministe américain. C’est Anne Koedt, une Danoise installée sur la Côte Est, qui en est l’une des fondatrices les plus charismatiques. Elle est l’auteure d’un livre qui fera office de livre de chevet à bien des féministes dans les années 70 et 80 : Le Mythe de l’orgasme vaginal, écrit en 1968 et publié deux ans plus tard, en 1970. Mais aussi d’un discours resté célèbre, qu’elle prononce en 1968 et qui, dans une veine marxiste, appelle les féministes à une lutte plus radicale et plus politique. Vous pouvez retrouver ce discours fondateur par ici (en anglais).

    #culture_du_viol #féminisme #viol #sexisme #metoo #radio

  • Porto Rico se bat pour survivre
    http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/porto-rico-se-bat-pour-survivre.html

    La FEMA a initialement distribué de l’aide à travers les 78 municipalités de l’île. Cela a conduit à des démonstrations : des politiciens utilisant la distribution de l’aide comme une opportunité pour les opérations de mise en scène et de clientélisme, avec des fournitures adressées à leurs bases de soutien électoral.

    Pour couronner le tout, les paquets de secours de la FEMA étaient insultants et inadéquats. Ils comprenaient de petites quantités d’eau, ainsi que de la malbouffe et des bonbons. « Ils nous ont juste lancé des torchons », nous dit un militant qui travaille dans le Proyecto de Apoyo Mutuo à Mariana, un petit quartier à Humacao sur la côte est de l’île.

    Mais avant même que ces paquets ne soient distribués, la FEMA s’est rendue tristement de ville en ville en distribuant… des formulaires à remplir par les résidents. L’agence a même exhorté les gens à déposer leurs demandes… en ligne – quand la majeure partie de l’île n’avait pas d’électricité ou de service de téléphone mobile !

    Le Corps des ingénieurs de l’armée américaine est également impliqué dans une controverse, parce que pendant des semaines après l’ouragan, son programme « blue top » – qui est censé distribuer des bâches goudronnées pour les toits détruits ­– a été terriblement lent et bureaucratique.

    Des dizaines de scandales se camouflent sous la surface. Les Portoricains les connaissent, mais ces faits n’ont pas été largement rapportés dans la presse américaine.

    Par exemple, plusieurs jours après que l’ouragan a frappé, des responsables à Toa Baja, une municipalité située à l’ouest de San Juan, sur la côte nord, ont décidé d’ouvrir des vannes afin d’« empêcher de pires inondations ».

    Le New York Times a rapporté que les gens n’ont tout simplement pas écouté les ordres d’évacuation avant que l’ordre ne soit exécuté. Mais un ami à San Juan nous a raconté une histoire différente : « les alarmes d’inondation n’ont pas fonctionné ».

    #catastrophe #climat #colonialisme

  • #Rasha_Salti, l’œil piquant du documentaire sur Arte - Télévision - Télérama.fr

    http://www.telerama.fr/television/rasha-salti,-loeil-piquant-du-documentaire-sur-arte,n5337742.php

    Rasha Salti rules !

    Premiers films, œuvres subversives… A la tête de la Lucarne d’Arte, Rasha Salti entend perpétuer l’audace de la case documentaire, qui fête ses 20 ans. A voir ce lundi 13 novembre, 0h10 : “Mrs. Fang”.

    Elle est née à Toronto d’un père palestinien et d’une mère libano-syrienne, a suivi ses études sur la côte Est des Etats-Unis, mène une activité internationale de commissaire d’expositions et de programmatrice de festivals et vit entre Berlin, Beyrouth et Paris, où Arte l’a convaincue de pren­dre en charge la Lucarne, qui fête ses 20 ans en novembre.

  • Replay Le monde en face - Un monde sans travail ? - France 5
    https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/283763-le-monde-en-face.html

    « Un monde sans #travail ? » mène l’enquête sur cette fin annoncée du « travail », tel que nous le concevons aujourd’hui, depuis la Bretagne, en passant par l’Occitanie, Bruxelles, la Suisse, la Silicon Valley et la côte Est des États-Unis. À la rencontre de chercheurs, d’entrepreneurs, de citoyens, d’industriels ou de lanceurs d’alerte, au cœur de ce monde en #transition. Une société qui serait débarrassée du mythe de la #croissance à tout prix pour accéder à la pleine #activité de tous : tel est l’enjeu de ce 21e siècle.

    70’ - un film co-écrit par Philippe Borrel et Noël Mamère

    #documentaire #video

  • En suède à Gävle, la découverte probable d’une épave de sous-marin [peut-être russe...]

    Une histoire avec des airs de Guerre froide qui va sans doute plaire à l’ami @simplicissimus (entre autre !)

    –---

    Les autorités suédoises viennent de faire, lors d’une inspection de routine dans le bassin portuaire de Gävle (Suède) une série de sondages au sonar, et ont indiqué avoir identifier une forme qui ressemble beaucoup à un « véhicule sous-marin » non-identifié

    Selon le journal suédois Dagens Nyheter les autorités suédoises - sur la fois d’un rapport d’experts (Nils-Ove Jansson et Nils Engström) - pensent que un ou des sous-marins (sans doute russes) ont fait une petite promenade de santé dans les eaux territoriales suédoises. C’est le journal SVT (https://www.svt.se/nyheter/lokalt/gavleborg/om-det-ar-en-ubat-ar-det-valdig-allvarligt) qui a publié le premier les images des sondages, lesquelles semblent montrer un sous-marin Triton NN d’origine russe d’environ 12 mètres de long et 3 mètres de hauteur :


    Source : https://www.nrk.no/urix/svenske-eksperter-tror-de-fant-fremmed-undervannsfartoy-1.13705490

    https://www.svtstatic.se/image-cms/svtse/1506337174/svts/article14437400.svt/alternates/large/ubat3-jpg
    Source : https://www.svt.se/nyheter/lokalt/gavleborg/misstanker-grov-krankning-av-frammande-dykfarkost


    Source : https://oplatsen.wordpress.com/2012/02/11/dykbat-for-specialforbanden

    https://cached-images.bonnier.news/cms30/UploadedImages/2017/9/25/d67dc722-4239-4b49-91b8-824b95a955e7/bigOriginal.jpg?interpolation=lanczos-none&downsize=*:568&ou
    Source : https://corporalfrisk.com/tag/triton-nn


    Source : https://corporalfrisk.com/tag/triton-nn

    Il semble que cet objet ressemble beaucoup au "véhicule sous-marin Triton-NN utilisé par l’armée russe qui les utilisent en particulier depuis une base militaire située à Kaliningrad (sur la côte Est de la Mer baltique, en face de la Suède).

    Ce n’est pas la première fois que l’on soupçonne que des sous-marins se ballade dans les eaux suédoises. Un ancien officier de la marine suédoise, Göran Frisk, qui a participé acivement à la « chasse au sous-marin » dans les années 80, explique qu’il faut prendre très au sérieux ces intrusions.

    En 2014, les autorités suédoises ont reçu trois signalements indépendants sur l’éventuelle présence d’un « véhicule sous-marin dans les eaux suédoises » (https://www.nrk.no/urix/_-kan-vaere-triton-nn-1.11995547).

    Après une semaine de recherche, l’armée a finalement conclue qu’en effet, un petit sous-marin [de nationalité inconnue] avait violé les eaux suédoises, peut-être un « triton NN ».

    Lire aussi en anglais sur le site bien documenté « Corporal Frisk »

    Return to Gävle
    https://corporalfrisk.com/tag/triton-nn

    An SDV goes Gävle
    https://corporalfrisk.com/2017/07/11/an-sdv-goes-gavle

    Guest Post : A Picture in Moscow
    https://corporalfrisk.com/2017/05/21/guest-post-a-picture-in-moscow

    –-------

    En norvégien :

    Försvarsmakten til NRK : – Bildet ble tatt søndag formiddag
    https://www.nrk.no/urix/tok-bilde-av-undervannsaktivitet-1.11995236

    Så 6000 slike tilfeller under den kalde krigen – nå er han bekymret
    https://www.nrk.no/urix/sa-6000-tilfeller-under-den-kalde-krigen-1.11995191

    #suède #russie #sous-marins #espionnage #guerre_froide

  • Etre fan avant Internet : dans la galaxie des premiers fans de « Star Trek »
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/24/etre-fan-avant-internet-dans-la-galaxie-des-premiers-fans-de-star-tr

    Je ne voulais pas recopier l’article en entier... mais il est tellement bien que j’en ai gardé une large partie.

    Voici un exemple de la « culture participative » tel que Henry Jenkins, Mimi Ito et danah boyd en parlent dans leur livre : autour d’une production culturelle commerciale créer des oeuvres nouvelles et surtout des communautés.

    « Les fans, avant Internet ? Des lettres, des lettres et le téléphone ! », s’exclame en riant Devra Langsam. Fan de Star Trek depuis le début de la diffusion, en 1966, la jeune Américaine brune aux lunettes rondes de l’époque a aujourd’hui le souffle court et les cheveux gris. Elle s’est au fil du temps éloignée des autres fans, n’a pas accroché avec le Web, et la nouvelle série Star Trek Discovery, qui démarre dimanche 24 septembre sur la chaîne américaine CBS, ne l’attire pas vraiment.

    « J’ai commencé à regarder Star Trek quand j’avais 23 ans, explique-t-elle sans nostalgie. Les personnages en avaient 30, ils étaient matures. Aujourd’hui, j’ai 73 ans : je les regarde et je me dis “ce sont des bébés !”. J’ai beaucoup plus de mal à m’intéresser à ce qui leur arrive. » Ce qui ne l’empêche pas de raconter avec passion les débuts de ce qui sonne dans sa bouche comme un âge d’or pour les fans. Car ce sont eux, les fans de Star Trek, qui ont permis de définir le fandom moderne — les communautés de fans qui aujourd’hui pullulent sur Internet.

    C’est en 1967, alors que Star Trek n’a qu’un an, que commence cette histoire. Nous sommes en septembre, à la Worldcon, une convention américaine de science-fiction qui existe depuis 1939. Devra Langsam, Ruth Berman et Eleanor Arnason ont imprimé Spockanalia, le tout premier fanzine — magazine réalisé par des fans — uniquement sur la série.

    « Savez-vous ce qu’est un miméographe ?, demande Devra Langsam, presque rhétoriquement. C’est une machine à imprimer portable — énorme bien sûr si on la compare à celles d’aujourd’hui. Elle était équipée d’un écran et d’une pompe qui imprimait l’encre sur le papier. A l’époque, on en trouvait dans toutes les écoles, les églises ou les bureaux. Avec Ruth, nous avons demandé à l’école de nous imprimer Spockanalia. »

    Ce premier fanzine contient une lettre de Leonard Nimoy — l’acteur qui interprète Spock —, des fanfictions (histoires écrites par des fans), mais aussi des articles d’analyse ou de réflexion sur les personnages.

    Mais même sans s’engager dans la lourde tâche de l’édition de fanzine, être fan à cette époque comporte aussi son lot de complications… Ne serait-ce que pour regarder la série elle-même. Si aujourd’hui, un épisode peut, dès sa diffusion, être vu et revu à l’infini, analysé et décortiqué à l’extrême par les fans, ce n’est pas le cas dans les années 1960. Il n’est pas encore possible d’enregistrer, par exemple, l’enregistreur n’est inventé qu’en 1972. Manquer un épisode signifie qu’il faut attendre parfois plusieurs années pour une rediffusion.

    Pour faire connaissance entre fans, la tâche est encore plus ardue. En 1969, les fans distribuent des tracts ou des newsletters dans la rue. « La réaction des gens était très simple, raconte Devra Langsam. Le plus souvent, on avait un “désolé, je ne suis pas intéressé” et parfois un “oh mon dieu ! C’est Spock !” Là, on savait qu’on avait atteint la bonne personne. »

    Jacqueline Lichtenberg est une autre des premières fans de la série. Auteure de science-fiction et docteure en chimie, elle a participé à l’écriture de Star Trek Lives !, le premier essai sur les fans de Star Trek, paru en 1975. Aujourd’hui âgée de 75 ans, elle est toujours accro à la série et adore se servir de Facebook pour communiquer avec d’autres fans. Au début des années 1970, toutefois, c’était par la poste qu’elle établissait le lien entre les fans de la côte est et ceux la côte ouest :

    L’engouement pour la série a été tel que la première convention, organisée en 1971 par Devra Langsam, qui pensait initialement recevoir quelques centaines de participants, s’est retrouvée prise d’assaut par plus de trois mille quatre cents visiteurs, une exposition
    organisée par la NASA et des membres du casting.

    Pour Pascal Laus, administrateur du site belge USS-Saga, l’histoire de Star Trek n’est toutefois pas restée longtemps dissociée d’Internet : « La série a toujours appelé un profil type de spectateur qui était souvent très technicien. On avait des astrophysiciens, des mathématiciens, des physiciens… Très vite, les gens ont commencé à utiliser les Bulletin Board System [BBS], reliés à la ligne téléphonique, apparus à la fin des années 1970 pour échanger sur la série. » Les BBS sont les ancêtres des forums de discussion, l’un des tout premiers espaces de discussion numérique.

    « Lorsque Internet est arrivé, il n’y a pas eu de transition, confirme Jacqueline Lichtenberg du côté américain. C’était facile. Cela faisait déjà bien longtemps que nous savions toutes taper sur un clavier. » Et en France ? Corinne Le Guern répond sans hésitation : « Les fans d’avant Internet ? Ils avaient le Minitel ! »❞

    #Culture_participative #Star_Trek #Fanfiction #Fanzines

  • Kathryn Bigelow, une guerrière à Hollywood

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/09/22/kathryn-bigelow-une-guerriere-a-hollywood_5189747_4497186.html

    La réalisatrice revendique un cinéma sous testostérone, qui lui a valu plus d’un procès en légitimité. Avec « Detroit », récit des émeutes raciales de 1967, c’est sa couleur de peau qui a été au cœur du débat.

    Kathryn Bigelow n’attendait qu’une chose : filmer ce moment. Depuis qu’elle s’était lancée dans le projet de Detroit (en salle le 11 octobre), un film sur les émeutes qui mirent à feu et à sang la ville du Michigan en 1967, la réalisatrice l’avait en tête. Elle avait retrouvé la trace de Larry Reed. Un homme dont la voix suave et délicate aurait dû, en 1967, en faire le chanteur de sa génération. Le jour de leur première rencontre il y a trois ans, il avait désormais près de 70 ans, vivait seul, tenait à peine sur ses deux jambes. « Impossible d’imaginer la vitalité qui l’habitait autrefois », soupire Kathryn Bigelow. Encore moins de déceler le charisme dont il était détenteur.

    A 18 ans, Larry Reed était le chanteur d’un groupe de soul, The Dramatics, et venait de signer un contrat avec Motown, le label de Détroit qui produisait Marvin Gaye, The Temptations ou Stevie Wonder. Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1967, au Fox Theatre, dans le centre-ville de Détroit, une salle comble l’attendait. Larry Reed allait monter sur scène lorsque l’Histoire l’a rattrapé.

    Les émeutes de Détroit venaient d’éclater à la suite d’un raid de la police contre un bar clandestin d’un quartier noir, et la salle du Fox Theatre allait être évacuée. S’ensuivirent cinq jours de violences qui engloutirent dans un gigantesque trou noir le grand soir et les ambitions artistiques de Larry Reed et de sa formation. Quand celui-ci a chanté à nouveau, ce fut dans l’enceinte d’une église. Pour remercier le Ciel d’être encore vivant. Et ne plus rien lui demander d’autre.

    Pendant la préparation de Detroit, Larry Reed est retourné sur la scène du Fox Theatre en compagnie de Kathryn Bigelow. C’était la première fois, depuis cette nuit maudite où il était écrit qu’il côtoierait les étoiles. La cinéaste recherchait des détails, une façon de bouger, l’atmosphère d’un lieu pour lui redonner sa vérité lorsque viendrait le moment de le reconstituer.

    « Nous nous sommes avancés sur la scène, se souvient-elle. Il y avait seulement lui et moi. Il s’est souvenu de l’énergie du public. Deux ou trois visages de jeunes filles, près de la sortie de secours, l’avaient marqué tant elles étaient jolies. Il lisait l’excitation sur leur visage. » Un bref moment, Larry Reed a eu l’impression de les revoir sur cette même scène. En vrai. Comme des fantômes. Qui se sont évanouis.

    Il y a ceux qui essaient, et les autres

    Kathryn Bigelow a trouvé sa propre manière de les ressusciter. Dans Detroit, Algee Smith, l’acteur qui incarne Larry Reed, s’avance seul sur scène après l’évacuation de l’assistance. Il se met à chanter, a cappella, devant des fauteuils vides, décidé à ne pas se faire voler ce moment tant attendu. C’est l’instant que la réalisatrice de Point Break et Démineurs préfère dans Detroit. La toute petite histoire à l’intérieur de la reconstitution des émeutes qu’elle propose. Il ne s’agit pas de la scène la plus spectaculaire, ni de la plus complexe à tourner.

    Elle s’est contentée de laisser aller sa respiration. Pour se dire que certaines choses vont de soi, et qu’elle les comprend mieux qu’un autre. Algee Smith fredonne quelques notes. Se met à esquisser un ou deux pas de danse. Puis s’arrête aussitôt. « Le tapis lui est retiré sous les pieds. Il n’accomplira jamais son destin. N’exprimera plus son talent à la mesure de son extraordinaire potentiel. »

    La réalisatrice américaine est obsédée par cette tragédie, cette carrière artistique ratée. L’idée d’une existence inaboutie, d’un destin avorté, d’un potentiel gâché, la rend malade. La ramène à son adolescence. Cette fille unique, élevée dans les années 1950 à San Carlos, au sud de San Francisco, dans un foyer libéral, par une mère professeure d’anglais et un père chef d’une entreprise de peinture en bâtiment, a très tôt perçu que la volonté était une vertu cardinale, et ce, quel que fût votre talent. Sa professeure de piano, affligée par le manque d’aptitude de son élève, lui avait, par dépit, écrasé la main après un concert raté. A la place, la jeune fille choisit le dessin, pour ne plus jamais l’abandonner. Au nom d’un sacro-saint principe où il reste interdit de lâcher.

    Le père de la future cinéaste possédait, lui aussi, un talent certain pour le dessin. « C’était un caricaturiste très doué, passionné. Mais il existait comme un problème de géométrie chez lui, l’incapacité de relier son talent à une fonction capable de l’exprimer, faire de sa passion un métier. Il n’arrivait pas à se rendre du point A au point B. Il s’est perdu en chemin. Et sa vie, du moins ce qu’elle aurait dû être, n’est devenue qu’un souvenir. »

    Ses dessins restaient destinés à sa fille. Avec le temps, son sens de la caricature s’affinait, trouvait sa voie dans l’exagération, devenait un style. Tandis qu’il restait frappé par son propre manque de talent, sa fille en remarquait toute l’évidence. « Il n’en a rien fait », conclut sèchement la réalisatrice, dans un mélange de tristesse et de désespoir. Kathryn Bigelow a décidé d’étudier la peinture pour son père. Non pour lui faire plaisir. Mais pour devenir ce qu’il n’avait pas eu le courage d’être.

    Son monde idéal, reconnaît-elle, ressemblerait à la scène finale de son quatrième film, Point Break (1991). Le surfeur-braqueur de banque incarné par Patrick Swayze a rejoint l’Australie pour se mesurer à la vague du siècle lors de la tempête la plus violente jamais rencontrée par ce pays. Il l’affronte et disparaît. « Sauf qu’il a essayé, et cette volonté est sublime », assène la cinéaste sans ciller, tant il est clair pour elle que le monde se divise en deux catégories : ceux qui essaient et les autres.

    Bain de sang fondateur

    En arrivant à New York, à 19 ans, au début des années 1970, dans le cadre d’un programme organisé par le Whitney Museum of American Art, Kathryn Bigelow voyait les choses en grand. En matière de peinture s’entend. La jeune fille affichait un goût prononcé pour les toiles de Willem De ­Kooning : les coups brossés à la hâte, les lignes fuyantes et enchevêtrées, les couleurs dégoulinantes. Mais, au-delà de cette passion pour le peintre américain, son attirance pour le gigantisme avait fixé très tôt, et une fois pour toutes, son goût et son ambition d’artiste.

    Elle adorait la peinture à l’huile, surtout pas l’acrylique. C’était pour elle une question d’odeur et de consistance. « Je dessinais des toiles gigantesques, une fusion entre l’expressionnisme abstrait et l’art de la Renaissance. Je prenais un minuscule détail d’une toile de Raphaël pour le gonfler et lui donner une teinte expressionniste. » Du studio prêté par le Whitney Museum – en fait le coffre-fort d’une banque désaffectée dans le quartier de Tribeca –, elle se souvient du froid intense new-yorkais. Sa veste en jean, ses bottes de cow-boy étaient en complet décalage avec le climat de la Côte est.

    « Aujourd’hui, on vous parle de Tribeca ou de SoHo pour désigner cette partie basse de Manhattan très chic. Mais au début des années 1970, c’était différent. Un taxi refusait de se rendre là-bas. De ma fenêtre, vous entendiez des coups de feu presque tous les soirs. Me voilà donc dans un sac de couchage, dans un no man’s land, et une atmosphère de guerre en bas de chez moi. Et vous savez quoi ? J’ai adoré ! Il règne une solidarité entre artistes plasticiens qui n’existe pas chez les cinéastes. Du moins, je ne l’ai pas trouvée. »

    Sur le modèle des ateliers de la Renaissance, la recherche d’un maître est devenue la quête d’une vie. Elle fut l’élève d’une des figures centrales de l’art conceptuel, Lawrence Weiner, apparaissant dans plusieurs de ses vidéos, ou en assurant parfois le montage. Puis celle de Robert Rauschenberg et de Richard Serra. Un autre mentor, Andy Warhol, lui aussi passé des arts plastiques au cinéma, avait fait remarquer à la jeune étudiante que le cinéma était l’art populaire par excellence. Moins élitiste, à ses yeux, que la peinture ou la sculpture.

    « Cela m’a frappée. Je suis allée au Museum of Modern Art pour regarder l’huile sur toile de Kazimir Malevitch, Composition suprématiste : carré blanc sur fond blanc, qui consiste en un carré de couleur blanche, peint sur un fond blanc légèrement différent. J’ai aussi pensé aux compositions en rouge, jaune, bleu et noir réalisées par Mondrian. Vous ne pouviez pas spontanément prendre la mesure du génie de ces deux pièces. Il fallait connaître l’histoire de l’art. Le cinéma, c’est différent. C’est plus viscéral, plus accessible. »

    La réalisatrice Kathryn Bigelow, en juillet 2017 à New York.
    Elle s’est rendue dans les salles de cinéma avec la même assiduité que dans les musées, en gardant son regard de plasticienne, afin d’y découvrir un modèle, d’élire ses maîtres. Tout s’est joué dans une salle de Times Square qui proposait un double programme avec Mean Streets de Martin Scorsese et La Horde sauvage de Sam Peckinpah. Il y faisait froid, mais toujours plus chaud que chez elle. Il lui a bien fallu enjamber les corps inertes de plusieurs junkies pour atteindre son siège. Le temps de repérer le fauteuil approprié, face à l’écran, loin des différents trafics dont cette salle restait le théâtre, elle avait acquis la concentration nécessaire.

    À la fin de la séance, sa vie avait changé. Le bain de sang final de La Horde sauvage, cet opéra sanglant, ce tourbillon affolé, filmé en partie au ralenti, où les jets d’hémoglobine offrent une impressionnante conclusion à la cavale de plusieurs malfrats dans le Mexique du début du XXe siècle, était devenu son idéal. L’expression la plus sublime de ce média. Ce vers quoi devraient tendre ses futurs films. Ce à quoi ils échapperaient aussi, loin de tout intellectualisme, pour une conception viscérale, instinctive, animale de cet art.

    « Le bain de sang de La Horde sauvage renvoyait à celui commis par nos troupes au Vietnam. Il ressemblait aussi à une gigantesque peinture de De Kooning. Ou à ­Guernica de Picasso. C’était absolument extraordinaire. C’était un cinéma physique, bodybuildé, sous testostérone. » Un cinéma qu’elle pratiquerait, que ce soit avec les vampires dans Aux frontières de l’aube, avec les surfeurs dans Point Break ou sur la guerre en Irak dans Démineurs.

    Seule réalisatrice à avoir décroché un Oscar

    Devenue réalisatrice, elle s’est installée dans l’ombre d’un autre maître, Douglas Sirk, cinéaste allemand auteur des plus grands mélodrames hollywoodiens des années 1950, Écrit sur vent, Le Temps d’aimer et le temps de mourir et Mirage de la vie. Elle lui a rendu visite en Suisse à plusieurs reprises, a projeté à son attention son premier long-métrage, The Loveless (1982), et noté la moindre de ses remarques.

    Sirk était presque aveugle, se souvient-elle, mais voyait tout à travers les descriptions que lui faisait son épouse. Bien plus tard, Kathryn Bigelow agira dans le même esprit de transmission, au début des années 1990, durant son bref mariage de deux ans avec James Cameron, l’homme qui sait si bien mettre en avant les personnages ­féminins dans ses films d’action – Linda Hamilton dans Terminator, Sigourney Weaver dans Aliens, Kate Winslet dans Titanic.

    Un détail dans La Horde sauvage chiffonnait Kathryn ­Bigelow. Le moment précis où le personnage principal du film, le cow-boy crépusculaire incarné par William Holden, est abattu dans le dos par une femme et se retourne vers elle pour la traiter de « salope ». D’un coup surgissaient synthétisés les apparents paradoxes de sa future carrière : admiratrice d’un cinéaste misogyne – Sam Peckinpah – et réalisatrice de films d’action, un genre qui restait l’apanage des hommes. Un club fermé où même elle, avec son mètre quatre-vingt-cinq, n’était pas la bienvenue.

    L’Oscar de la meilleure réalisatrice reçu en 2010 pour Démineurs – le premier remis à une femme dans cette catégorie –, sur une équipe de déminage de l’armée américaine en Irak, n’a rien arrangé. Il y a d’abord eu la fierté d’être la première à hériter de cette récompense. Puis la lassitude de demeurer la seule. « S’il existe une résistance aux femmes décidées à passer derrière la caméra, ce n’est pas mon problème. J’ai décidé de passer outre. Et ce pour deux raisons : je ne vais pas changer de sexe et je ne vais pas non plus cesser de faire du cinéma. Je me moque de savoir si c’est un homme ou une femme qui a réalisé un film. La seule chose qui me préoccupe reste de comprendre comment je réagis devant celui-ci. »

    Sa méthode, sa volonté, la réalisatrice les exprime aussi avec la rigueur martiale de son uniforme de tournage : jean, tee-shirt uni, casquette sur la tête, pour laisser dépasser ses longs cheveux par la fente arrière. Et par un rituel immuable : avant chaque scène, elle sort de sa poche arrière un papier avec le plan à tourner et les mouvements de caméra à effectuer, le regarde brièvement, et le range. Cela ne lui apprend rien. Elle a de toute façon son film en tête. Mais cette gestuelle la rassure. C’est sa manière de montrer les muscles sur un plateau.

    Le 7 mars 2010, Kathryn Bigelow, ici aux côtés de l’acteur Guy Pearce (à gauche) et du producteur Greg Shapiro, entrait dans l’histoire du cinéma américain en devenant la première femme à décrocher l’Oscar du meilleur réalisateur, pour « Démineurs ».
    Récemment, ce n’est plus son genre qui a posé problème, mais sa couleur de peau. Après la sortie, début août, de Detroit aux États-Unis, plusieurs éditorialistes dans la presse se demandaient si un ou une Noire ne seraient pas davantage qualifiés pour mettre en scène les émeutes de Détroit. La polémique l’a laissée bouche bée. Kathryn Bigelow lui oppose l’intensité de son travail, et la volonté.

    « Nous retournons à ce débat imbécile sur les femmes cinéastes. Je crois qu’un metteur en scène est un metteur en scène. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas une sensibilité masculine ou féminine. Des hommes peuvent diriger une scène d’une intense émotion, et une femme saura s’atteler à des séquences d’une inhabituelle violence. Vous savez, j’ai deux yeux, je regarde le monde en trois dimensions, et dispose de toutes les teintes disponibles. Pourquoi serais-je donc ontologiquement incapable de filmer la violence ? Et au nom de quelle étrange disposition de mon cerveau, liée à ma couleur de peau, serais-je incapable de comprendre les émeutes de Détroit en 1967 et, surtout, de comprendre que le racisme aux États-Unis reste ininterrompu comme le montrent les récentes manifestations de Charlottesville ? »

    Le sens du détail

    Elle revendique sa méthode, et son ­statut d’artiste. Grâce à certains gestes, à son attention à certains détails, elle est sûre d’avoir redonné une vérité et une authenticité à ces événements, et à l’épisode particulier de l’Algiers Motel, devenu le cœur de son film. Situé dans le quartier noir de Virginia Park, ce motel avait été investi par la police après que la présence d’un supposé sniper avait été signalée dans l’établissement. Le résultat a été une nuit de terreur entre le 25 et le 26 juillet : trois adolescents noirs tués par des policiers, neuf autres, dont deux jeunes filles blanches, battus et humiliés par les forces de l’ordre, et le chanteur des Dramatics, Larry Reed, qui y avait trouvé refuge après le couvre-feu.

    En plus de Larry Reed, Kathryn Bigelow a rencontré d’autres témoins de l’époque, longuement, plusieurs heures… Comme Julie Hysell, une jeune femme blanche âgée de 18 ans au moment des émeutes, venue visiter Détroit avec une amie et qui avait terminé sa soirée au Algiers Motel. Ou Melvin ­Dismukes, le policier noir présent sur les lieux lorsque la police a abattu trois adolescents au nom d’une prétendue légitime défense.

    « Un détail m’avait frappée dans le récit de Julie Hysell. Elle tenait la main de son amie alors que la police les tenait en joue. Dans le film, je me suis concentrée sur leurs deux mains. Cette métonymie racontait tout de leur détresse. Comme, autrefois, le détail d’une peinture de Raphaël me permettait de développer une nouvelle toile. Melvin Dismukes était, lui, entré par la porte arrière du bâtiment, puis passé par la cuisine et le salon où gisait un premier cadavre dans une mare de sang qui n’avait pas encore coagulé. Ce détail aussi m’a impressionnée. » Un moment entre chien et loup, entre la vie et la mort, plastiquement aussi marquant qu’une toile de De Kooning, qui place le spectateur dans la situation inconfortable du témoin impuissant, en train de regarder un homme mourir.

    La comédienne Jessica Chastain dans « Zero Dark Thirty », un film sur la traque de Ben Laden, réalisé par Kathryn Bigelow.
    Ces détails qui créent le tableau ou la scène, Kathryn Bigelow peut en citer dans chacun de ses films. L’épilogue de Zero Dark Thirty – qui retrace la traque d’Oussama Ben Laden, depuis les caves de Tora Bora en Afghanistan jusqu’au Pakistan –, Kathryn Bigelow l’a trouvé à la fin de son tournage : Maya, l’agent de la CIA incarnée par Jessica Chastain, monte à bord d’un avion spécialement affrété pour elle, après l’élimination de Ben Laden, et s’effondre en larmes.

    Le prix à payer pour son professionnalisme, la rançon de sa volonté et de son obsession, et une vie placée entre parenthèses, où rien n’a été bâti. Kathryn Bigelow a tourné la scène en une prise, en s’en débarrassant presque, consciente du miroir tendu. Cette vie, c’est la sienne, et elle l’a choisie.

  • Royaume-Uni : 200 personnes victimes d’une « brume chimique » - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/royaume-uni-200-personnes-victimes-d-une-brume-chimique-59a3a294cd70d65d25a5

    Selon l’hôpital régional, 233 personnes ont été « décontaminées ». Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de cette « brume chimique ». Cette « brume inconnue venant de la mer » a touché la côte est du Sussex, à quelque 300 kilomètres de la côte belge.

    #it_has_begun

  • En #Amérique_du_nord, les inondations grèvent le budget de grandes villes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010817/en-amerique-du-nord-les-inondations-grevent-le-budget-de-grandes-villes

    Le boulevard Biscayne de #Miami inondé en 2015. © Reuters La côte est des États-Unis est particulièrement menacée par le #Changement_climatique : d’une part, la mer monte inexorablement ; de l’autre, les sols s’affaissent à de nombreux endroits. Des chercheurs ont montré que les coûts cumulés des dégâts provoqués par les inondations mineures dans les grandes villes pourraient être supérieurs à ceux consécutifs à des intempéries extrêmes et rares.

    #International #Climat #Etats-Unis #montée_des_eaux #New_York #Ouragan_Sandy

  • Ralph Nader : Les démocrates sont incapables de défendre les Etats-Unis face aux républicains “le plus brutal” de l’histoire The Intercept, Jon Schwarz, 25-06-2017 Traduction Les Crises
    https://www.les-crises.fr/ralph-nader-les-democrates-sont-incapables-de-defendre-les-etats-unis-fac

    LE PARTI DÉMOCRATE est à son niveau le plus bas de mémoire d’homme. Il a perdu la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès. A l’échelle de l’État, il s’agit du niveau le plus bas depuis 1920. Et aujourd’hui en 2017 les Démocrates n’ont gagné aucune des 4 élections spéciales destinées à élire les remplaçants des membres républicains du congrès qui ont rejoint l’administration de Trump.
    Comment en est-on arrivé là ? Personne dans le Parti démocrate ne va poser la question, mais peut être le devrait-on et c’est ce que fait le légendaire défenseur des consommateurs, trois fois candidat aux élections présidentielles, Ralph Nader.

    Nader, âgé maintenant de 83 ans et installé à Washington D.C depuis plus de 50 ans, a été aux premières loges de la lente chute des Démocrates. Après ses révélations explosives sur l’industrie automobile américaine dans son livre « Ces voitures qui tuent », lui et ses organisations ont collaboré avec les Démocrates du Congrès pour passer un kyrielle de lois visant à protéger l’environnement, les consommateurs et les lanceurs d’alerte. Le journaliste William Greider a dit de lui qu’il était l’un des trois plus grands modèles du militantisme démocratique, avec Saul Alinsky et Martin Luther King Jr. D’un autre côté, le « Memo Powell » de 1971, qui pose les bases d’une résurgence des droits des entreprises, le considère comme l’ennemi principal du « système » et l’appelle « l’unique opposant efficace au pouvoir des entreprises américaines ».


    Quoi qu’il en soit, Nader est bien évidemment devenu persona non grata dans le Parti démocrate depuis ses candidatures pour le Parti vert dans les années 2000. George W. Bush a officiellement battu Al Gore en Floride de 537 voix, avec les votes électoraux menant Bush à la Maison-Blanche bien que ce dernier n’ait pas gagné le vote populaire. En réalité, cependant, une étude approfondie, peu remarquée, publiée peu après le 11 Septembre a établi que Gore aurait gagné en Floride si tous les votes contestés avaient été recomptés.
    Les démocrates ont fustigé Nader, qui a obtenu 97 000 votes en Floride, pour avoir permis l’élection de Bush. Puisqu’ il est impossible de refaire l’histoire, il n’y a aucune manière de savoir si Gore aurait gagné sans la candidature de Nader. Certes il aurait pu gagner, mais il est possible aussi que, sans la menace Nader, qui a beaucoup poussé Gore à prendre des positions plus populaires, plus progressistes, le candidat démocrate aurait fait un score encore pire avec une élection où Nader n’aurait pas figuré.

    En tout cas, il est maintenant incontestable que le Parti démocrate a d’importants problèmes qui ne peuvent être imputés à ce qu’a fait Ralph Nader en 2000. Dans une interview récente, Nader, toujours très bien informé et riche d’une expérience de plusieurs dizaines d’années, donne son opinion sur la manière dont les États-Unis en sont arrivés là dans le domaine politique :

    JON SCHWARZ  : Je suis intéressé par l’histoire des Démocrates cédant à la pression, devenant de plus en plus désireux de faire tout ce que la droite veut, lors de ces 40 dernières années. Prenons les récentes histoires à propos de Jared Kushner. Quelle que soit l’ultime réalité ici, je pense qu’il est juste de dire que si un président démocrate avait désigné son gendre à un poste de grand pouvoir à la Maison-Blanche – si Hillary Clinton avait désigné Marc Mezvinsky le mari de Chelsea – et si les péripéties sur sa tentative de mettre en place des liens informels avec la Russie étaient sorties dans le Washington Post et le New York Times, il aurait été mis à la porte avant la fin de la journée.

    RALPH NADER  : Voulez-vous que je vous raconte l’histoire du déclin et de la décadence du Parti Démocrate ? Je vais vous donner les boulets que traîne le Parti Démocrate qui sont des événements marquants.
    Le premier grand événement fut en 1971. Tony Coelho, qui était un membre californien du Congrès, et qui s’occupait de la trésorerie de campagne des Démocrates, a convaincu les Démocrates qu’ils devraient solliciter l’argent des entreprises, et qu’ils pourraient grâce à des levées de fonds obtenir beaucoup d’argent. Pourquoi les laisser aux Républicains et simplement miser sur le socle des syndicats pour le financement, quand vous avez un énorme pot de miel dans le milieu des affaires ?

    Et ils l’ont fait. Et j’ai pu voir la différence presque immédiatement. Premièrement, ils ont perdu l’élection face à Reagan. Et ensuite ils ont commencé à devenir plus faibles au congrès. A ce moment, 1980, quelques-uns de nos plus grands alliés perdirent après la victoire écrasante de Reagan face à Carter, nous avions perdu le sénateur [Gaylord] Nelson, le sénateur [Warren] Magnuson, le sénateur [Frank] Church. Nous avions davantage de difficultés pour obtenir des audiences devant le Congrès à propos des malversations des sociétés par les dirigeants Démocrates [commission du congrès]. Quand les Démocrates regagnèrent la Maison-Blanche [en 1992] vous pouviez voir la différence dans les nominations pour les agences de réglementation, la difficulté pour leur faire améliorer la santé et les réglementations de sécurité.

    Le second boulet est le fait qu’ils ne savaient pas comment traiter avec Reagan. Et les Républicains en prirent note. Cela veut dire paroles douces, sourires… Vous pouvez dire des choses terribles et faire des choses terribles aussi longtemps que vous avez ce genre de présentation.

    [Les Démocrates] continuaient de penser que les conservateurs Républicains étaient ternes, stupides et sans humour. Ils ne s’étaient pas adaptés.

    Ronald Reagan battant le président Jimmy Carter le 4 novembre. Reagan est montré tenant une copie du 4 novembre de The News World, prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du Président des États-Unis. Ronald Reagan tient une copie du 4 novembre de The News World prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du président des États-Unis.

    RN  : De plus en plus ils commencèrent à juger leur opposition face aux Républicains à travers la quantité d’argent qu’ils levaient. Vous parliez à [Marcy] Kaptur de Cleveland, elle disait, nous allons au « caucus » démocrate à la Chambre des Représentants, nous y allons pour parler d’argent, nous continuons de parler d’argent, et nous allons sortir avec notre part d’argent…

    La conséquence est que cela a fait sortir les questions économiques de la table, celles-là qui ont permis aux Démocrates de gagner encore et encore dans les années 30 et 40. Les questions sur le travail, les questions sur le salaire minimum, la question de l’assurance maladie, les questions sur les pensions. Et ce fut bien sûr une grande aubaine pour le parti Républicain car le parti Républicain ne pouvait faire face sur la question économique. Ils faisaient face sur la question raciale, sur la question de l’intolérance, et c’est comme cela qu’ils ont commencé à prendre un contrôle sur le solide Sud démocrate après le vote des lois sur les droits civils.

    Lever de l’argent de Wall Street, des compagnies pharmaceutiques, des compagnies d’assurance santé, des sociétés énergétiques, éloignaient les Démocrates de leur principal avantage sur les Républicains, qui est, dans le langage de Roosevelt : « Le Parti Démocrate est le parti des familles de travailleurs, les Républicains sont le parti des riches ». Cela s’est complètement inversé et a laissé les Démocrates extrêmement vulnérables.

    Cela a eu pour conséquence de les faire reculer géographiquement, vers la côte est, la côte ouest et autres.

    Et ils ont créé un autre boulet : ils n’ont pas fait de campagne [présidentielle] dans les 50 États. Si vous ne faites pas campagne dans les 50 États, premièrement vous renforcez le parti adverse dans ces États que vous avez abandonnés, ils peuvent donc prendre ces États pour acquis et se concentrer sur les États qui sont dans la zone grise. C’était le raté numéro un.

    Le raté numéro deux est ce que Ben Barnes, le politicien averti au Texas, m’a dit. Il m’a dit, quand vous ne vous battez pas pour la présidentielle au Texas, cela pourrit tout le parti… jusqu’aux maires et conseils municipaux. Ainsi cela répète cette décadence et perte de pouvoir pour les années futures.

    Quand ils ont abandonné les États rouges, ils ont abandonné cinq États dans la zone de Rocky Mountain et ont commencé déjà avec un handicap de 9 ou 10 sénateurs.

    Vous devez vous souvenir de votre histoire, les deux sénateurs du Montana étaient Démocrates, le Sénateur Church de l’Idaho était un Démocrate, le Sénateur Frank Moss, grand défenseur des consommateurs, un Démocrate de l’Utah. Maintenant il n’y a presque plus personne. Les deux sénateurs du Wyoming sont Républicains, les deux sénateurs du Montana sont Républicains [John Tester,le sénateur principal du Montana, est un Démocrate], les deux sénateurs de l’Utah sont Républicains. Je pense que les Démocrates ont un siège au Colorado. Ensuite vous descendez en Arizona et c’est deux Républicains.

    Ainsi ils n’ont jamais été à l’abri d’un veto de l’opposition même à leur apogée au Sénat. Et bien sûr plus tard lorsqu’ils n’étaient pas à leur apogée cela leur coûté le Sénat encore et encore. Et maintenant ils sont dans un grand trou, avec la débâcle aux sénatoriales de 2016, ils font face à trois fois plus de Démocrates pour une réélection en 2018.
    Le [troisième] boulet est qu’ils ont décidé de faire campagne à la télévision, avec des consultants politiques les influençant et recevant leurs parts de 15-20 pour cent. Quand vous faites campagne à la télévision, avec des slogans, vous ne faites pas campagne sur de la politique.

    Le boulet suivant, les syndicats ont commencé à devenir faibles, faibles en nombre et faibles en leadership. Ils ont commencé à verser beaucoup d’argent aux Démocrates pour la télévision. Et en même temps qu’ils s’affaiblissaient ils perdirent leur capacité de mobilisation populaire au nom des Démocrates.

    Les Démocrates avaient initié le procédé où le message précède la politique. Non – la politique précède le message. Cela signifie qu’ils continuent de dire à quel point les Républicains sont mauvais. Ils ont fait campagne non pas en disant, regardez comme nous sommes bons, nous allons vous apporter l’assistance médicale [à tous], nous allons sévir face aux crimes des sociétés contre les travailleurs et les consommateurs et l’environnement, volant, mentant, vous trompant. Nous allons vous donner un salaire minimum. Nous allons avoir une défense moins importante, une meilleure défense, et investir un peu de cet argent et commencer à reconstruire vos écoles et ponts et systèmes d’eau et d’assainissement, et librairies, et cliniques.

    Au lieu de dire cela, ils ont fait campagne en disant « Pouvez-vous croire à quel point les Républicains sont mauvais ? » Un fois cela dit, ils ont piégé leur aile progressiste, car leur aile progressiste est le seul segment qui peut changer le parti en un formidable opposant. Car ils ont dit à leur aile progressiste : « vous n’avez nulle part où aller, fichez-nous la paix ».

    Et cela nous amène aux boucs émissaires de ces 20 dernières années. « Oh, c’est Nader, oh, c’est les frères Koch, oh, c’est le collège électoral, oh, c’est de la misogynie, oh, ce sont les lamentables rednecks ». Ils ne se sont jamais regardés dans la glace.

    Le bouton de campagne pour Ralph Nader, qui se présentait comme le candidat du Parti Vert au élections présidentielles de 2000.

    RN  : Les Républicains, quand ils perdent, ils se battent sur les idées, aussi terrifiantes soit-elles. Les idées du Tea Party, les idées libertaires, les mornes idées républicaines. Ils se battent. Mais les Démocrates veulent de l’uniformité, ils veulent faire taire les gens. Ainsi ils ont la transition la plus défectueuse de toutes. Ils ont la transition de Nancy Pelosi à Nancy Pelosi, quatre fois perdante face au pire Parti Républicain de l’histoire du Parti Républicain.

    Si vous mettiez aujourd’hui des politiques Républicains d’avant le fantôme de Teddy Roosevelt, Dwight Eisenhower, et « Mr Conservateur » le sénateur Robert Taft, ils se retourneraient dans leurs tombes. C’est la forme radicalement extrémiste, cruelle, vicieuse, Wall Street, militariste du parti républicain. Cela aurait signifié que les Démocrates les auraient écrasés. Ils ne les auraient pas juste battus, ils les auraient écrasés dans le corps législatif dans tout le pays, les gouverneurs, le Président et le congrès.
    Mais non, ce sont toujours les boucs émissaires. Peut-être que Jill Stein, le petit Parti Vert, ont pris la Pennsylvanie et le Michigan au faucon Hillary.

    JS  : Les Démocrates semblent avoir assimilé les vues des Républicains sur tout ce qui concerne l’armée.

    RN  : [Un autre] boulet est qu’ils ne se sont jamais différenciés des Républicains sur la politique militaire étrangère – car ils étaient comme eux. Ils n’ont jamais remis en question le budget de l’armée, ils n’ont jamais remis en question la politique étrangère militarisée, comme le faucon Hillary sur la Libye, qui fit peur aux généraux et fuir [le secrétaire à la défense Robert] Gates qui s’était opposé à ce qu’elle aille à la Maison-Blanche pour [prôner] le renversement du régime, métastasant la violence dans sept ou huit pays africains à ce jour.
    Ainsi ils ont abandonné la politique étrangère et militaire, car ils recevaient de l’argent de Lockheed et Boeing et General Dynamics et Raytheon et d’autres. Même Elizabeth Warren quand elle a eu sa chance commença en discutant du maintien de ces contrats avec Raytheon. Voilà l’aile gauche du parti discutant avec la société Raytheon, qui est le plus grand gâchis de subvention à l’est du Pécos.

    [Un autre] boulet est : personne n’a été viré. Ils enchaînent défaite après défaite, et ne peuvent pas remplacer leurs compères par de nouvelles personnes, vigoureuses, énergiques. Même chose pour les syndicats. Ils [gardent leurs positions] des années 80 peu importe à quel point le syndicat est décalé de la réalité. Vous n’êtes pas viré quelle que soit l’envergure de la perte, à l’inverse du milieu des affaires, où vous vous faites virer.

    Le dernier boulet est qu’ils prennent leurs précautions en harcelant les tierces partis progressistes afin que ces tierces partis ne les dépassent pas. Je suis un expert dans ce domaine. Ils ont essayé de les faire disparaître du vote. Nous avions eu 24 poursuites judiciaires en 12 semaines durant l’été 2004 par le Parti démocrate pour nous faire disparaître du vote dans des dizaines d’États. Même si nous n’avions que 5 pour cent, 6 pour cent de votes, ils subiraient une forte pression pour changer de direction et changer leurs pratiques car il y aurait assez d’électeurs américains pour dire aux Démocrates, « nous avons un autre endroit où aller », un troisième parti viable. Ils les harcèlent, violent les libertés civiles, ils utilisent leurs juges Démocrates désignés pour rendre de mauvais jugements ou les harceler de dépositions. Avant que [les troisièmes partis] soient liquidés, c’est de toute façon la Fête du travail et ils ont une campagne de huit semaines.

    Il y a certaines personnes qui pensent que le Parti démocrate peut être réformé de l’intérieur sans changer le personnel. Je leur dis bonne chance. Que s’est-il passé ces 20 dernières années ? Ils se sont retranchés davantage. Débarrassez-vous de Pelosi, vous avez Steny Hoyer. Débarrassez-vous d’Harry Reid, vous avez [Charles] Schumer. Bonne chance.

    Malheureusement, en résumé, les Démocrates sont incapables de défendre les États-Unis d’Amérique du [Parti Républicain] le plus vicieux, ignorant, soumis aux entreprises, militariste, anti-syndical, contre les intérêts du consommateur, anti-environnement, contre la postérité, de l’histoire.

    Article original : https://theintercept.com/2017/06/25/ralph-nader-the-democrats-are-unable-to-defend-the-u-s-from-the-most-v
    #USA #républicains #démocrates #Ralph_Nader

  • Suite à l’interview de macron par mediapart.
    Tolérance 0 dans les quartiers.

    La mondialisation de la "tolérance zéro". Loïc Wacquant. octobre 99. Agone 22 « État, démocratie et marché »
    http://www.homme-moderne.org/societe/socio/wacquant/montoler.html
    http://agone.org/libre/ebook_326.pdf
    Depuis le début des années 80, un réseau de think tanks néoconservateurs basés principalement sur la côte est des États-Unis mène une offensive concertée visant à saper la légitimité de l’État-providence et à lui substituer, dans les régions inférieures de l’espace social, un État-pénitence capable de « dresser » les fractions de la classe ouvrière rétives à la nouvelle discipline du salariat précaire et sous-payé, et de neutraliser ceux d’entre leurs membres qui s’avèrent par trop disruptifs. C’est ainsi qu’après avoir mené campagne en faveur du démantèlement des programmes d’aide aux familles démunies (welfare) entamé par Ronald Reagan et parachevé par Bill Clinton, le Manhattan Institute, centre névralgique de la guerre intellectuelle à l’État social avec l’American Enterprise Institute et le Cato Institute, s’est employé à populariser une séries de mesures policières et judiciaires qui, en instaurant une véritable « chasse aux pauvres » dans la rue, reviennent à pénaliser la précarité résultant justement de la démission organisée de l’État sur le front économique et social.

    pointg.gif (57 octets) Parmi les notions et les dispositifs que ces intellectuels-mercenaires ont activement propagé parmi les journalistes, chercheurs et dirigeants du pays : la soit disant « théorie de la vitre cassée », opportunément exhumée du cimetière criminologique où elle gisait depuis quinze ans, selon laquelle la lutte contre la grande violence criminelle nécessite une répression sévère et tatillonne de la petite délinquance et des comportements incivils qui en seraient les signes avant-coureurs ; l’impératif de « qualité de la vie », prétexte à une politique de nettoyage de classe des espaces publics dans les villes ; et le slogan « la prison marche », bien fait pour justifier l’expansion exponentielle et indéfinie du système pénitentiaire dans lequel sont désormais entreposés les indésirables — la population carcérale des États-Unis a quadruplé en vingt ans pour frôler les deux millions alors même que la criminalité stagnait puis reculait durant cette période. Ces mesures ayant été adoptées par son nouveau maire, Rudoph Giuliani, grand partisan du remplacement de l’aide sociale par le travail forcé (workfare), la ville de New York est devenu le laboratoire où s’invente un nouveau gouvernement de la misère qui marie la « main invisible » du marché du travail déqualifié et dérégulé au « poing de fer » d’un appareil policier et pénitentiaire omniprésent, intrusif et hypertrophique.(1) De New York, ces notions et ces dispositifs se sont diffusés à travers les États-Unis avant d’être importés par un nombre sans cesse croissant de pays d’Europe et d’Amérique latine dont les gouvernements se révèlent avides d’engranger les profits électoraux promis par l’éventuel succès de la « lutte contre l’insécurité ».❞

    La tolérance zéro en France | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2009-4-page-655.htm

    S’il est un domaine où, au cours des dernières années, les élites politiques françaises ont cherché à l’étranger de nouvelles recettes d’action publique, c’est bien celui de la lutte contre l’insécurité. Nombreux sont les emprunts, les références mobilisées par les acteurs politiques français pour définir, dans leurs discours, « la » politique qu’il conviendrait de mener pour lutter contre la délinquance. L’emprunt à des programmes et des idées venant de l’étranger s’est posé à de nombreuses reprises : le plaider coupable instauré en 2002 n’est-il pas une importation du plea bargaining américain ? L’adoption du bracelet électronique et la définition de ses modalités de mise en œuvre n’ont-elles pas été précédées de fréquents voyages au cours desquels parlementaires et membres du ministère de la Justice ont observé les pratiques existantes ailleurs
     ? Les peines planchers pour les multirécidivistes adoptées par la nouvelle majorité en 2007 ne sont-elles pas la directe application des politiques américaines imposant des sanctions sévères et rigides aux délinquants les plus dangereux ?

    On le voit, la référence aux pays anglo-saxons, et notamment aux États-Unis, apparaît ici essentielle. Si bien qu’en matière de politiques de sécurité et en matière criminelle, s’est posée de façon récurrente la question de l’importation du modèle américain. Assistet-on en France, comme dans d’autres pays occidentaux, à une américanisation des politiques publiques ?

  • En train, dix-huit jours pour relier la Grande-Bretagne à la Chine (INFOGRAPHIE) - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/en-train-dix-huit-jours-pour-relier-la-grande-bretagne-a-la-chine-infographi


    Le retour du #train ?

    Le premier train de marchandises reliant directement le Royaume-Uni à la Chine est parti de Londres lundi pour un long voyage à travers les continents, propre à rappeler l’ancestrale Route de la soie. Le train, long de 600 mètres et composé de 32 wagons, a quitté la capitale britannique pour la ville de Yiwu, située sur la côte est de la Chine.

  • Le village des esclaves insoumis
    http://www.arte.tv/guide/fr/069094-000-A/le-village-des-esclaves-insoumis

    Au coeur d’un #marécage hostile situé près de la côte est des #États-Unis, une captivante enquête sur les traces de ses anciens occupants, des #esclaves évadés.

    Dans l’est des États-Unis se trouve un territoire qui intrigue depuis toujours les chercheurs et les historiens. Le Great Dismal Swamp ("grand marais lugubre") porte bien son nom : désormais paradis des moustiques, serpents d’eau venimeux et autres animaux nuisibles, ce vaste territoire marécageux situé entre la Virginie et la Caroline du Nord a longtemps effrayé les habitants des zones avoisinantes. Des rumeurs laissaient entendre que des esclaves évadés pouvaient y avoir trouvé refuge en raison de son isolement. Une équipe d’archéologues de l’American University de Washington mène l’enquête sur le terrain. Convaincus que ce territoire a été habité, Daniel Sayers et Becca Peixotto découvrent, sur une île, des preuves d’une ancienne présence humaine. Au fil de leurs recherches, ils mettent au jour les vestiges d’une véritable ville, ayant existé entre le XVIIe et le XIXe siècle.

    #esclavage #archéologie #insoumission #histoire

  • La séance du dimanche : « Le village des esclaves insoumis »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2017/02/05/la-seance-du-dimanche-le-village-des-esclaves-insoumis

    Le Village des esclaves insoumis, d’Andreas Gutzeit (EU, 2017, 55 min) Au coeur d’un marécage hostile situé près de la côte est des États-Unis, une captivante enquête sur les traces de ses anciens occupants, des esclaves évadés. Dans l’est des États-Unis se trouve un territoire qui intrigue depuis toujours les chercheurs et les historiens. Le Great Dismal Swamp… Source : Quartiers libres

  • USA : Le réchauffement climatique disparaît du site de la Maison-Blanche
    http://www.brujitafr.fr/2017/01/usa-le-rechauffement-climatique-disparait-du-site-de-la-maison-blanche.htm

    Les références au réchauffement climatique retirées du site de la Maison-Blanche Le site américain Motherboard a observé qu’à 12 h (heure de la côte est des États-Unis), à la minute où Donald Trump est entré en fonction, la page consacrée au réchauffement...