region:europe occidentale

  • Le monde devient de plus en plus bête, d’après une étude (Zerohedge)
    https://www.crashdebug.fr/sciencess/16066-le-monde-devient-de-plus-en-plus-bete-d-apres-une-etude-zerohedge

    La cause ou plutôt les causes, on les connais (vidéo ci-dessous), mais tout le monde s’en fout, puisque plus on est con, et plus on est centré sur soit même…

    Tyler Durden

    L’Europe de l’Ouest abrite une grappe d’économies développées qui rehaussent certains des niveaux de vie les plus élevés au monde. Mais cela pourrait bientôt changer. Car comme l’écrit Evan Horowitz sur l’émission NBC News "Think", les scores de QI en France, en Scandinavie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et même en Australie commencent à baisser.

    La tendance a été bien documentée dans toute l’Europe occidentale et pourrait bientôt s’étendre aux États-Unis. Ce qui signifie que les données ont confirmé ce que des millions d’Américains qui ont regardé les nouvelles sur le câble ou se sont (...)

  • Les perdants de la robotisation, un réservoir de votes pour l’extrême-droite ? | À la marge | Martin Anota | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/anota/2019/04/19/les-perdants-de-la-robotisation-un-reservoir-de-votes

    Puisqu’elle alimente le déclassement, Zhen Jie Im, Nonna Mayer, Bruno Palier et Jan Rovny (2019) se sont demandé si l’automatisation ne conduisait pas à accroître le soutien en faveur de l’extrême-droite. Pour cela, ils ont cherché à déceler empiriquement un lien entre le risque d’automatisation et les choix électoraux en étudiant les données relatives à onze pays d’Europe occidentale. Ils constatent que le risque d’automatisation ne suffit pas pour expliquer le soutien en faveur des partis d’extrême-droite. C’est en fait ceux qui sont suffisamment « riches » pour ne pas être considérés comme pauvres, mais qui craignent de basculer dans la pauvreté, qui sont les plus susceptibles de voter pour l’extrême-droite lorsque s’accroît le risque d’automatisation.

    #automatisation #déclassement #extrême-droite

  • Carte à la une. Représenter la peur : la carte de la menace ressentie par les Européens — Géoconfluences

    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/menace-ressentie-par-les-europeens

    La carte des États désignés comme principale menace par les habitants des pays d’Europe permet de réfléchir à la manière dont les opinions publiques perçoivent l’équilibre mondial et régional. En dépit de limites méthodologiques inhérentes à la pratique du sondage d’opinion, cette carte nous renseigne sur la perception de la menace en Europe, et fait apparaître une coupure nette entre une Europe occidentale touchée par le terrorisme et une Europe orientale inquiétée par le voisinage de la Russie.

    #cartographie #europe #effet_du_journalisme

  • Impact cosmique majeur il y a 12 800 ans
    Les preuves géologiques et paléontologiques découvertes dans le sud du Chili appuient la théorie selon laquelle un impact cosmique majeur s’est produit il y a environ 12 800 ans.

    Lorsque James Kennett, professeur émérite de géologie à l’Université de Santa Barbara, et ses collègues ont entrepris il y a plusieurs années d’examiner les signes d’un impact cosmique majeur survenu vers la fin du Pléistocène, ils ignoraient l’ampleur de l’effet climatique projeté.

    « C’est beaucoup plus extrême que ce que je pensais quand j’ai commencé ce travail », a noté Kennett. « Plus le travail a été fait, plus il semble être extrême. »

    Il parle de l’hypothèse du « Younger Dryas Impact », qui postule qu’une comète fragmentée s’est écrasée sur la Terre il y a près de 12 800 ans, provoquant des changements climatiques rapides, des extinctions de mégafaune, une diminution soudaine de la population humaine et des changements culturels ainsi que des incendies de forêt étendus. L’hypothèse suggère un mécanisme possible de déclenchement des changements brusques du climat à cette époque, en particulier un refroidissement rapide de l’hémisphère Nord, appelé Younger Dryas , au milieu d’une tendance générale au réchauffement naturel et à la fonte des inlandsis, mise en évidence par des changements dans les fossiles. et record de sédiments.

    Controversée dès le moment où elle a été proposée, cette hypothèse continue encore à être contestée par ceux qui préfèrent attribuer le renversement final du Pléistocène à des causes terrestres. Mais Kennett et ses fidèles piliers de l’hypothèse d’impact du Younger Dryas Boundary (YDB) ont récemment reçu un élan important : la découverte d’un très jeune cratère d’impact de 31 km de large sous la calotte glaciaire du Groenland. ils croient peut-être être l’un des nombreux fragments de comètes qui ont touché la Terre au début du Younger Dryas .

    Maintenant, dans un article publié dans la revue Nature Scientific Reports, Kennett et ses collègues, dirigés par le paléontologue chilien Mario Pino, présentent une nouvelle preuve d’un impact cosmique, cette fois très au sud de l’équateur, qui conduirait probablement à la combustion de biomasse, au changement climatique et extinctions de mégafaunales il y a près de 13 000 ans.

    « Nous avons identifié la couche YDB aux hautes latitudes de l’hémisphère sud, à près de 41 degrés au sud, près de la pointe de l’Amérique du Sud », a déclaré Kennett. Il s’agit d’une extension majeure de l’événement de la BDY. "La grande majorité des preuves à ce jour, at-il ajouté, a été retrouvée dans l’hémisphère Nord.

    Selon Kennett, cette découverte a débuté il y a plusieurs années lorsqu’un groupe de scientifiques chiliens étudiant les couches de sédiments d’un site paléontologique et archéologique du Quaternaire bien connu, Pilauco Bajo, a reconnu les changements connus pour être associés à un événement d’impact de la YDB. Ils comprenaient une couche de « tapis noir », vieille de 12 800 ans, qui coïncidait avec la disparition des fossiles de mégafaune du Pléistocène sud-américain, un changement brusque de la végétation régionale et une disparition des artefacts humains.

    « Parce que la séquence de ces événements ressemblait à ce qui avait déjà été décrit dans les documents de YDB pour l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, le groupe a décidé d’analyser les mandataires liés aux impacts à la recherche de la couche YDB », a déclaré Kennett. Cela a donné la présence de sphérules microscopiques interprétées comme ayant été formées par fusion en raison des températures extrêmement élevées associées aux chocs. La couche contenant ces sphérules présente également des concentrations maximales en platine et en or, et des particules de fer natif que l’on trouve rarement dans la nature.

    « Parmi les sphérules les plus importantes figurent celles qui sont riches en chrome », a expliqué Kennett. Les sphérules du site Pilauco contiennent un taux inhabituel de chrome, élément non présent dans les sphérules à impact YDB de l’hémisphère Nord, mais en Amérique du Sud. « Il se trouve que les roches volcaniques du sud des Andes peuvent être riches en chrome, et ces roches ont fourni une source locale pour ce chrome », a-t-il ajouté. « Ainsi, les objets cométaires doivent avoir également frappé l’Amérique du Sud. »

    Kennett a noté que d’autres éléments de preuve, qui concordaient avec la documentation antérieure et actuelle de la région par les scientifiques chiliens, indiquaient une « très grande perturbation de l’environnement à environ 40 degrés de latitude sud ». Celles-ci comprenaient un événement de combustion de la biomasse important mis en évidence, entre autres, par du micro-charbon de bois et des signes de combustion dans des échantillons de pollen prélevés au niveau de la couche d’impact. « C’est de loin le plus grand événement de brûlure dans cette région que nous voyons dans cet enregistrement qui s’étend sur des milliers d’années », a déclaré Kennett. De plus, a-t-il poursuivi, l’incendie coïncidait avec le moment des principaux incendies liés à la BDY en Amérique du Nord et en Europe occidentale.

    Les couches sédimentaires de Pilauco contiennent un précieux récit de pollen et de graines qui montrent un changement de caractère de la végétation régionale, preuve d’un climat en mutation. Cependant, contrairement à l’hémisphère Nord, où les conditions sont devenues plus froides et plus humides au début du Dryas plus jeune, l’inverse s’est produit dans l’hémisphère Sud.

    « Les assemblages de plantes indiquent que la végétation est passée de conditions humides et froides à Pilauco à des conditions chaudes et sèches », a déclaré Kennett. Selon lui, les ceintures climatiques zonales atmosphériques se sont déplacées « comme une bascule », avec un mécanisme synergique, apportant le réchauffement de la planète.

    dans l’hémisphère nord alors même que l’hémisphère Nord a connu un refroidissement et une expansion de la glace de mer. Selon Kennett, la rapidité - dans quelques années - du changement climatique est mieux attribuée aux changements des systèmes atmosphériques liés aux impacts, plutôt qu’aux processus océaniques plus lents.

    Entre-temps, l’impact avec ses principaux effets sur l’environnement, y compris le brûlage, aurait contribué à l’extinction de la mégafaune locale du Pléistocène sud-américain - y compris des paresseux géants, des chats à dents de sabre, des mammouths et des gomphotheres semblables à des éléphants - ainsi que la fin de la culture semblable à la culture Clovis dans le nord, at-il ajouté. La quantité d’os, d’artefacts et de champignons associés à la mégafaune qui étaient relativement abondants dans le sol du site de Pilauco a décliné précipitamment au niveau de la couche d’impact, indiquant une perturbation locale majeure.

    La distance de ce site YDB récemment identifié - à environ 6 000 kilomètres du site bien étudié le plus proche d’Amérique du Sud - et sa corrélation avec les nombreux sites de l’hémisphère Nord « étend considérablement l’ampleur de l’impact de la YDB », a déclaré Kennett. Les preuves sédimentaires et paléo-végétatives recueillies sur le site de Pilauco sont conformes aux précédentes études séparées menées par des scientifiques chiliens, qui indiquent une brûlure généralisée et des changements climatiques soudains dans la région aux alentours du début de la YDB. Cette nouvelle étude renforce encore l’hypothèse selon laquelle un impact cosmique aurait déclenché les conditions atmosphériques et océaniques du Dryas plus jeune, a-t-il déclaré.

    « C’est une preuve supplémentaire que le début du climat du Dryas plus jeune est un événement mondial extrême, avec des conséquences majeures sur la vie animale et la vie humaine de l’époque », a déclaré Kennett. « Et cette section Pilauco est conforme à cela. »

    Sedimentary record from Patagonia, southern Chile supports cosmic-impact triggering of biomass burning, climate change, and megafaunal extinctions at 12.8 ka | Scientific Reports
    https://www.nature.com/articles/s41598-018-38089-y

    #Préhistoire #12800BP #Météorite #Climat

    Mario Pino, Ana M. Abarzúa, Giselle Astorga, Alejandra Martel-Cea, Nathalie Cossio-Montecinos, R. Ximena Navarro, Maria Paz Lira, Rafael Labarca, Malcolm A. LeCompte, Victor Adedeji, Christopher R. Moore, Ted E. Bunch, Charles Mooney, Wendy S. Wolbach, Allen West, James P. Kennett. Sedimentary record from Patagonia, southern Chile supports cosmic-impact triggering of biomass burning, climate change, and megafaunal extinctions at 12.8 ka. Scientific Reports, 2019; 9 (1) DOI: 10.1038/s41598-018-38089-y

  • Thread !!

    l’#antisemitisme est reparti à la hausse. C’est un très vieux démon qui revient nous hanter... Et une grande partie de ses racines sont médiévales. Un thread

    https://twitter.com/AgeMoyen/status/1098494657535840256

    ENTRETIEN – « Chasser les juifs pour régner » avec Juliette Sibon - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    https://www.nonfiction.fr/article-8722-entretien-chasser-les-juifs-pour-regner-avec-juliette-sibon.

    Au Moyen Age, les rois de France ont ordonné de manière répétitive l’expulsion des juifs. Par haine religieuse du judaïsme ? Par désir avide de capter leurs richesses ? Dans Chasser les juifs pour régner (Perrin, 2016), l’historienne Juliette Sibon avance une autre hypothèse : pour Philippe Auguste et ses successeurs, expulser les juifs, c’est d’abord affirmer le pouvoir des souverains sur l’ensemble de leur territoire et de leurs sujets – chrétiens et nobles inclus.

    Le roi face à l’antijudaïsme – Actuel Moyen Âge
    https://actuelmoyenage.wordpress.com/2019/02/21/le-roi-face-a-lantijudaisme

    Malgré la mémoire des pogroms et de la Shoah, la haine a la vie dure : elle s’inscrit dans des schémas de pensée directement hérités de l’antijudaïsme médiéval. Or, dès le Moyen Âge, les autorités se sont interrogées sur la manière de contenir le phénomène.
    Une méfiance structurelle

    La présence des juifs en Europe occidentale est très ancienne : les premières communautés y voient le jour dès la fin de l’Antiquité et se maintiennent ensuite tout au long du haut Moyen Âge. On les trouve notamment en Espagne, en Provence et en Allemagne, mais aussi à Lyon ou à Paris. Tout en pratiquant leur religion dans des lieux qui leur sont propres, ces communautés vivent au contact des chrétiens.

    Très tôt, les juifs font pourtant l’objet, dans tout l’Occident, d’une méfiance que plusieurs facteurs contribuent à alimenter. On les accuse avant tout d’être un peuple « déicide » : ils ont condamné le Christ, ils sont donc responsables de sa mort.

  • [RussEurope-en-Exil] Réalités et dilemmes de la croissance en Russie, par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-realites-et-dilemmes-de-la-croissance-en-russie-par-ja

    Le Séminaire Franco-Russe sur les Problèmes Monétaires et Financiers a tenu sa 56ème session à Moscou, dans les locaux de l’Institut de Prévision de l’Economie les 6, 7 et 8 février 2019. Les discussions ont porté sur les problèmes du développement de la Russie, mais aussi sur les évolutions économiques des pays de l’Europe occidentale […]

    #Économie

  • Les outils en pierre sculptée, également appelés noyaux Levallois, étaient utilisés en Asie de l’Est plus tôt que prévu (80 000 à 170 000 ans au lieude 30 000 ans) et vraisemblablement sans apport extérieur .

    Une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs, y compris de l’Université de Washington, a montré que les outils en pierre sculptée, également appelés noyaux Levallois, étaient utilisés en Asie il y a 80 000 à 170 000 ans. Développés en Afrique et en Europe occidentale il y a déjà 300 000 ans, les noyaux sont le signe d’une fabrication d’outils plus avancée - le "multi-outil" du monde préhistorique - mais, jusqu’à présent, ils n’auraient pas émergé en Asie de l’Est que vers 30 000 à 40 000 ans.

    Avec cette découverte - et l’absence de fossiles humains liant les outils aux populations migrantes - les chercheurs pensent que la technologie a été développée de manière indépendante par les Asiatiques, preuve de compétences similaires évoluant dans différentes parties du monde antique.

    "Autrefois, on pensait que les noyaux Levallois étaient arrivés en Chine avec des humains modernes", a déclaré Ben Marwick, professeur agrégé d’anthropologie à l’UW et l’un des auteurs correspondants du journal. "Notre travail révèle la complexité et l’adaptabilité des gens de là-bas, équivalentes à celles du reste du monde. Cela montre la diversité de l’expérience humaine."

    Les noyaux en forme de Levallois - le "couteau suisse des outils préhistoriques", a déclaré Marwick - sont efficaces et durables, indispensables pour une société de chasseurs-cueilleurs dans lesquels une pointe de lance cassée pourrait signifier une mort certaine aux griffes d’un prédateur. (...)

    Présentant une surface à facettes distincte, créée par une suite d’étapes, les flocons Levallois sont des « flans » polyvalents, utilisés pour lancer, trancher, gratter ou creuser. Le processus de taille représente une approche plus sophistiquée de la fabrication d’outils que les pierres simples et ovales des périodes antérieures.

    Les artefacts Levallois examinés dans cette étude ont été mis au jour dans la grotte de Guanyindong dans la province de Guizhou dans les années 1960 et 1970. Des recherches antérieures utilisant des datations en série d’uranium ont estimé une vaste tranche d’âge du site archéologique - entre 50 000 et 240 000 ans - mais cette technique antérieure était centrée sur les fossiles trouvés loin des artefacts en pierre, a déclaré Marwick. L’analyse des sédiments entourant les artefacts fournit des indices plus précis quant au moment où les artefacts auraient été utilisés.

    Marwick et d’autres membres de l’équipe, issus d’universités chinoises et australiennes, ont utilisé la luminescence stimulée optiquement (OSL) pour dater les artefacts. L’OSL peut déterminer l’âge en déterminant à quel moment un échantillon de sédiment, jusqu’à un grain de sable, a été exposé au soleil - et donc combien de temps un artefact a pu être enfoui dans des couches de sédiment.
    (...)
    Les chercheurs ont analysé plus de 2 200 artefacts trouvés dans la grotte de Guanyindong, ramenant à 45 le nombre de noyaux et de flocons de style Levallois. Parmi ceux qui auraient plus de 130 000 à 180 000 ans, l’équipe a également pu identifier l’environnement dans lequel les outils ont été utilisés : une forêt ouverte sur un paysage rocheux, dans "une zone de forêt pluviale réduite par rapport à aujourd’hui", notent les auteurs.

    En Afrique et en Europe, ces types d’outils en pierre se trouvent souvent sur des sites archéologiques datant de 300 000 à 200 000 ans. Il s’agit de la technologie Mode III, qui fait partie d’une vaste séquence évolutive précédée de la technologie de la hache à main (mode II) et de la technologie des outils à lame (mode IV). Les archéologues pensaient que les technologies de mode IV étaient arrivées en Chine par migration occidentale, mais ces nouvelles découvertes suggèrent qu’elles auraient pu être inventées localement. À l’époque, les gens fabriquaient des outils dans la grotte de Guanyindong et les Denisovans - contemporains relatifs des Néandertaliens ailleurs dans le monde - parcouraient l’Asie de l’Est. Mais alors que des centaines de fossiles d’humains archaïques et d’objets connexes, datant d’il y a plus de 3 millions d’années, ont été découverts en Afrique et en Europe, les archives archéologiques en Asie de l’Est sont plus rares.

    C’est en partie la raison pour laquelle il existe un stéréotype, à savoir que les peuples anciens de la région étaient en retard en termes de développement technologique, a déclaré Marwick.

    "Nos travaux montrent que les peuples anciens étaient tout aussi capables d’innovation que n’importe où ailleurs. Les innovations technologiques en Asie de l’Est peuvent être développées chez nous, et ne viennent pas toujours de l’Ouest", a-t-il déclaré.

    L’émergence indépendante de la technique Levallois à différents moments et endroits du monde n’est pas unique en termes d’innovations préhistoriques. La construction de pyramides, par exemple, est apparue dans au moins trois sociétés distinctes : les Égyptiens, les Aztèques et les Mayas. La construction de bateaux a débuté en fonction de la géographie et dépendait des matériaux disponibles dans la communauté. Et bien sûr, l’écriture s’est développée sous diverses formes avec des alphabets et des caractères distincts.

    Dans l’évolution des outils, les noyaux Levallois représentent une étape intermédiaire. Les processus de fabrication ultérieurs ont donné des lames plus raffinées constituées de roches et de minéraux plus résistants à la desquamation, ainsi que des composites associant par exemple une pointe de lance à des lames le long du bord. L’apparition ultérieure de lames indique une nouvelle augmentation de la complexité et du nombre d’étapes nécessaires à la fabrication des outils.

    "L’apparition de la stratégie Levallois représente une forte augmentation de la complexité de la technologie, car de nombreuses étapes doivent être remplies pour obtenir le produit final, par rapport aux technologies précédentes", a déclaré Marwick.

    #Préhistoire #technique #industrie_lithique #Levallois #Asie #Evolution

    Yue Hu, Ben Marwick, Jia-Fu Zhang, Xue Rui, Ya-Mei Hou, Jian-Ping Yue, Wen-Rong Chen, Wei-Wen Huang, Bo Li. Late Middle Pleistocene Levallois stone-tool technology in southwest China. Nature, 2018; DOI: 10.1038/s41586-018-0710-1

    The ‘Swiss Army knife of prehistoric tools’ found in Asia, independent of ancient African or European influence | UW News
    http://www.washington.edu/news/2018/11/19/the-swiss-army-knife-of-prehistoric-tools-found-in-asia-independent-of-a

    The map shows where Levallois artifacts have been found. The oldest, dating to 337,000 years ago, have been found in Europe and Africa. The star on the map marks the site of Guanyindong Cave, where new research published in the journal Nature shows that this technology was used 80,000 to 170,000 years ago in Asia, much earlier than previously thought.Marwick et al

  • RIP Union européenne, 1973-2019
    http://www.dedefensa.org/article/rip-union-europeenne-1973-2019

    RIP Union européenne, 1973-2019

    En 2019, l’Union européenne, dans un sens, cessera d’exister : la Grande-Bretagne, qui n’est plus si grande, n’en fera pas partie. Certes, elle comprendra encore des joyaux inestimables comme la Lettonie et la Moldavie, mais sur les trois principales nations d’Europe occidentale, il n’en restera que deux, et sur ces deux, l’une est en proie à des manifestations populaires, la sortie de l’Union européenne figurant en bonne place parmi les revendications des manifestants.

    Si l’Union européenne perd des membres jusqu’à ce qu’elle se dissolve, une telle évolution devrait être considérée comme parfaitement normale. L’Europe n’est jamais restée unifiée longtemps et l’UE, que l’on peut considérer comme le Quatrième Reich, n’aura duré que 46 ans (depuis l’adhésion de la (...)

  • L’art rupestre préhistorique suggère l’utilisation ancienne d’une astronomie complexe Là... Je demande à voir...

    Selon le résumé de sciences Daily « Certaines des peintures rupestres les plus anciennes du monde ont révélé à quel point les peuples anciens possédaient des connaissances relativement avancées en astronomie ».

    Avant de lire le résumé ET l’article original, je me permets de fournir le lien vers le compte rendu de lecture sur... "L’Homme de Lascaux et l’énigme du Puits" de Jean-Loïc Le Quellec : https://clio-cr.clionautes.org/lhomme-de-lascaux-et-lenigme-du-puits.html

    L’article sous pdf : https://arxiv.org/pdf/1806.00046.pdf

    Le résumé :

    Les œuvres d’art, sur des sites à travers l’Europe, ne sont pas simplement des représentations d’animaux sauvages, comme on le pensait auparavant. Au lieu de cela, les symboles des animaux représentent les constellations d’étoiles dans le ciel nocturne et sont utilisés pour représenter les dates et marquer des événements tels que les impacts de comètes(...).

    Ils révèlent que, il y a peut-être 40 000 ans, les humains suivaient l’évolution du temps en utilisant la connaissance de la lente évolution de la position des étoiles au cours de milliers d’années.

    Les résultats suggèrent que les peuples anciens ont compris un effet causé par le déplacement progressif de l’axe de rotation de la Terre. La découverte de ce phénomène, appelée la précession des équinoxes, était auparavant attribuée à des Grecs anciens.

    Selon l’étude, à peu près à l’époque de la disparition des Néandertaliens, et peut-être avant que l’humanité ne s’installe en Europe occidentale, les gens pouvaient définir des dates à moins de 250 ans.

    Les résultats indiquent que les connaissances astronomiques des peuples anciens étaient bien plus importantes qu’on ne le pensait auparavant. Leurs connaissances ont peut-être facilité la navigation en haute mer, avec des implications pour notre compréhension de la migration humaine préhistorique.

    Des chercheurs des universités d’Édimbourg et du Kent ont étudié des détails de l’art paléolithique et néolithique présentant des symboles d’animaux sur des sites en Turquie, en Espagne, en France et en Allemagne.

    Ils ont découvert que tous les sites utilisaient la même méthode de datation basée sur une astronomie sophistiquée, même si l’art était séparé dans le temps par des dizaines de milliers d’années.

    Les chercheurs ont clarifié les résultats d’une étude sur les gravures sur pierre de l’un de ces sites - Gobekli Tepe dans la Turquie d’aujourd’hui [https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%B6bekli_Tepe] - interprétée comme un mémorial d’une chute dévastatrice de comètes aux environs de 11 000 ans av. On pensait que cette chute avait initié un mini âge glaciaire connu sous le nom de période de Dryas récent.

    Ils ont également décodé ce qui est probablement l’œuvre d’art antique la plus connue - la scène du puits de Lascaux en France

    Les chercheurs suggèrent que l’œuvre, qui met en scène un mourant et plusieurs animaux, pourrait commémorer une autre chute de comètes vers 15 200 av.

    L’équipe a confirmé ses conclusions en comparant l’âge de nombreux exemples d’art rupestre - connu par la datation chimique des peintures utilisées - avec la position des étoiles dans l’antiquité, comme le prédisaient des logiciels sophistiqués.

    La sculpture la plus ancienne du monde, l’homme du lion de Hohlenstein-Stadel [https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme-lion], datant de 38 000 ans avant notre ère, s’est également avérée conforme à cet ancien système de chronométrage.

    Cette étude a été publiée dans le Athens Journal of History.

    Martin Sweatman, directeur de l’étude, de l’école d’ingénierie de l’université d’Edimbourg, a déclaré : "Les premières œuvres d’art rupestre montrent que les gens avaient une connaissance avancée du ciel nocturne au cours de la dernière période glaciaire. Intellectuellement, ils ne sont guère différents de nous aujourd’hui. .

    « Ces résultats appuient une théorie des impacts multiples sur les comètes au cours du développement humain et vont probablement révolutionner la manière dont les populations préhistoriques sont perçues. »

    Quelques extraits de l’étude à propos de la scène du Puits de Lascaux et mes modestes remarques :

    La clé du décodage de Lascaux, et donc d’un autre art paléolithique, est l’interprétation de la scène de puits.

    .

    Ah ? Et pourquoi cette scène et non une autre ?

    Peut-être parce que

    cette scène bien connue est assez distincte de toutes les autres œuvres d’art de Lascaux, étant située au fond d’un puits profond, ce qui suggère un statut particulier. Il est également unique parmi les œuvres d’art du Paléolithique en ce qu’il représente un homme apparemment en train de tomber d’une manière suggérant une blessure ou une mort.

    Et d’ajouter qu’

    un autre indice sur la signification de la scène de puits est fourni par le fait que seuls quatre symboles d’animaux différents sont affichés ici ; un bison / aurochs, un canard / oie et un rhinocéros (à gauche du mourant / mourant) sur le mur principal avec un cheval sur le mur arrière.

    Oui mais le fait qu’il y ait un « homme » (nous dirions pour notre part anthropomorphe) soit une clé est une affirmation sans preuve : de quelle clé s’agit-il ??

    La réponse est juste après :

    Les similitudes avec la pierre de vautour de Göbekli Tepe sont frappantes. Les deux affichent un homme, éventuellement mort ou mourant, et affichent quatre symboles d’animaux bien en vue.

    Il est donc judicieux de rechercher si la scène de puits à Lascaux est équivalente à la pierre de vautour de Göbekli Tepe et peut donc être décodée selon la même méthode.

    ok, pourquoi pas.

    Notez les symboles bison / aurochs et canard / oie dans la scène du Puits, et utilisez le tableau 1 et Stellarium pour trouver immédiatement ce qui suit :
    • Bison / Aurochs = Capricorne = Solstice d’été entre 15 350 et 13 000 av.
    • canard / oie = Balance = équinoxe de printemps entre 15 700 et 14 100 av.

    Oui mais bon... je crois avoir lu que la correspondance entre les dessins de Göbekli Tepe et les constellations était subjective (je n’ai pas encore tout bien lu et bien compris...).

    Par conséquent, cette scène pourrait représenter une date située entre 15 350 et 14 100 av. Pour réduire cette plage, nous faut considérer les deux autres symboles animaux. Malheureusement, aucun de ces symboles n’a encore été décodé. Mais logiquement, il est peu probable qu’elles correspondent à des constellations déjà décodées.

    (pas de bol ;-) ).

    Il s’en suit immédiatement cette phrase :

    Lorsque nous considérons cette plage de dates, nous voyons les possibilités suivantes :

    •Équinoxe d’automne : Taureau entre 1550 et 14950 av. J.-C. ou Bélier entre 14950 et 14.100 av.
    •Solstice d’hiver : Lion 15 350 à 14 800 av. J.-C. ou Cancer 14 800 à 14 100 av. J.-C.

    (soit.)

    Etant donné que, dans les tableaux 1 et 2, Aries est représenté par le bélier et que Cancer est représenté par un grand félin, et que les béliers et les félins sont répertoriés dans l’art paléolithique, il est probable que la plage de dates se situe entre 15 350 et 14 950 av. donc le rhinocéros et le cheval représentent probablement Taureau et Lion.

    Lorsque nous considérons ces constellations au coucher du soleil (voir tableau 3), qui est la convention de ce système (1), nous constatons que rhinocéros et cheval correspondent bien à leurs constellations respectives (Taurus et Lion), ce qui renforce encore la confiance en eux pour cette interprétation. Nous suggérons donc que la scène du Puits code la date de 15 150 ± 200 av. J.-C. et nous avons maintenant terminé notre ancien zodiaque.

    Houlà... Bon, en ce qui concerne les béliers... il y en a très très peu à ma connaissance au paléolithique voire... pas du tout. Mais pourquoi pas, je n’ai pas tout vu. Sauf que, sauf que... si le cheval sur le mur en face de « la scène » a bien était fait avec les même matériaux et la même technique, ce n’est pas du tout, mais pas du tout le cas pour le rhinocéros qui lui, le fait donc pas du tout partie de la scène. par ce simple fait, la théorie s’effondre (il n’y a plus que trois animaux ou lieu de quatre...).

    Quant aux autres animaux présents en plus ou moins grand nombre, ils sont relégués au rang de

    variations régionales et temporelles de ce zodiaque qui restent à décoder, mais elles ne sont pas étudiées plus avant ici.

    La suite est aussi intéressante :

    Maintenant que nous avons une date, nous pouvons essayer d’interpréter la scène. Que devrions-nous faire de l’homme qui tombe / qui meurt et du bison à la lance / qui meurt ?

    Bon, la lance n’en est pas forcément une... (Voir l’analyse de Le Quellec). Quant au bison qui meurt... les progrès en éthologie ne permettent plus de dire que ce sont ces viscères qui pendent puisqu’il ne pourrait avoir cette posture avec cette blessure.

    Étant donné que la pierre du vautour de Göbekli Tepe fait très probablement allusion à l’événement de Dryas récent et que, selon la théorie de Napier et Clube sur le catastrophisme cohérent, il est peu probable que ce soit un incident isolé, la scène du Puits pourrait-elle représenter une autre rencontre avec le flux de météores taurides ?

    À Göbekli Tepe, le renard figure sur les plus grands piliers centraux de la plus grande enceinte encore non découverte, indiquant l’événement daté par la pierre de vautour se réfère à un événement cosmique de la direction du nord du Verseau. Au lieu de cela, la scène du Puits affiche un auroch blessé, représentant le Capricorne, pas un renard. Les aurochs sont-ils ici équivalents au renard de Göbekli Tepe ? Pour répondre à cette question, nous devons examiner la précession du flux de météores Taurid.

    Comme décrit précédemment [dans l’article], la longitude du nœud ascendant du flux de météores taurides devrait précéder au rythme d’un signe zodiacal tous les 6000 ans ans. Aujourd’hui, le flux de météores taurides est centré (et donc maximal) sur le Bélier. Par conséquent, au moment de l’événement Younger récent, il y a environ 13 000 ans, il aurait été centré sur le Verseau, décrit à Göbekli Tepe en termes de renard.

    À la date indiquée par la scène du Puits, il y a environ 17 000 ans, son centre se serait situé au-dessus de Capricornus. Par conséquent, l’aurochs blessé dans la scène du Puits est compatibles avec son interprétation en tant que météore tauride venant de la direction de Capricornus. Ainsi, le blessé ou le mourant pourrait indiquer une rencontre catastrophique avec les Taurides, comme pour la pierre de vautour de Göbekli Tepe.

    Oui... mais quid de la « blessure » de l’auroch ? (qui n’en est peut-être pas une). Les hommes de cette époque, on le sait, représentaient avec une très fine précision les animaux de leur environnement. Que veut donc dire cette « blessure » dans cette théorie astronomique ?

    Par la suite, les auteurs précisent quand même que

    bien sûr, il reste la possibilité que cette interprétation de la scène Shaft soit fausse, et toute similitude avec les symboles de Göbekli Tepe et Çatalhöyük est une coïncidence.

    Ouf .

    Par la suite, les auteurs cherchent les correspondances entre les animaux et les dates au carbone 14 et

    finalement, [n’incluent] aucune donnée de Cosquer Cave, un grotte côtière partiellement en dessous du niveau de la mer, pour les peintures situées au-dessous de la ligne de marée haute, ces peintures étant probablement contaminées et leurs dates au radiocarbone
    non fiable.

    Je n’ai pas lu de communication scientifique sur Cosquer et donc, je ne peux dire si ces dates sont fiables mais il me semble que la grotte est bien isolée de la mer et que, par ce fait, il ne devrait pas y avoir de « contamination ». Mais je ne suis pas un spécialiste de cette grotte...

    La suite de l’article, la figure 7, aurait été plus intéressante si elle montrait la corrélation entre la datation des peintures et les événements des Taurides. Hélas, elle montre une corrélation entre les dates des constellations solstice / équinoxe et les dates radiocarbone des animaux symboliques correspondants.

    Ce qui me pose problème c’est quand même la première étape : la correspondance entre les animaux gravés ou peints et les constellations.
    A suivre donc... en espérant une réponse et/ou une étude contradictoire.

    #Préhistoire #Paléolithique #Astonomie #Art_pariétal #Scène_du_Puits_Lascaux #36000BP
    #Martin_B._Sweatman, Alistair Coombs. Decoding European Palaeolithic art : Extremely ancient knowledge of precession of the equinoxes. Athens Journal of History, 2018

  • Maroc-Israël: Hassan II, la grande imposture, par René Naba – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

    Le Roi Hassan II du Maroc, Président du Comité Al Qods » (Jérusalem), hôte du premier sommet islamique de l’époque contemporaine (Rabat 1969), apparaît rétrospectivement comme l‘un des grands traîtres à la cause arabe et son long règne de 38 ans (Mars 1961-Juillet 1999) une vaste supercherie, si toutefois sont avérées les révélations contenues dans le livre du journaliste israélien Ronen Bergman « Rise and Kill First : The secret History of Israel’s targeted assassinations », ED. Penguin Random House.

    LES DIRIGEANTS ARABES PLACÉS SUR ÉCOUTE SUR ORDRE DE RABAT
    Réputé pour son sérieux, chroniqueur militaire de Yedioth Aharonoth et du New York Times, l’auteur soutient que les dirigeants arabes ont été placés sur écoute des services israéliens grâce à la connivence marocaine lors du Sommet arabe de Casablanca de septembre 1965. Du jamais vu même dans les fictions les plus satiriques, cette trahison dénote la désinvolture du monarque chérifien à l’égard de ses pairs et de son mépris pour la cause palestinienne.

    Version arabe de ce récit selon la recension de l’ouvrage établi par le site en ligne Ar Rai Al Yom à l’intention du locuteur arabophone.
    https://www.raialyoum.com/?p=821705

    La date n’est pas anodine. Scellé par la signature d’un pacte de solidarité et de coexistence pacifique entre régimes arabes, ce sommet s’est tenu en septembre 1965, au terme d’un été particulièrement brûlant au Maroc, marqué par la terrible répression de la révolte étudiante de Casablanca (23 mars 1965) qui fit officiellement 7 morts et 168 blessés. En fait 400 morts selon l’ambassade de France à Rabat.

    Sentant le vent du boulet, le jeune monarque a eu la lumineuse idée de se tourner alors vers les Israéliens, comme garde fou aux débordements de son opposition interne et externe. Autrement dit, contre la volonté de son peuple, il s’allia aux ennemis du Monde arabe pour la survie de son trône, dans la pure tradition de la servitude coloniale. Un schéma identique sera observé 70 ans plus tard par le trône wahhabite, bradant la Palestine, par une alliance ouverte avec Israël.

    Dans une sorte d’échange de bons procédés, Hassan II percevra le prix de sa forfaiture au plan arabe, un mois plus tard, par l’élimination d’un des espoirs de la renaissance arabe, Mehdi Ben Barka.

    Figure mythique de l’opposition démocratique marocaine, l’ancien professeur de mathématiques d’Hassan II sera enlevé en octobre 1965 à Paris avec la complicité du Mossad, et carbonisé par des sbires marocains, un mois après la tenue du sommet de Casablanca.

    Principal opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste, Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965 à Paris alors qu’il tentait, en sa qualité de « commis-voyageur de la révolution », de fédérer les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence Tri-continentale devant se tenir en janvier 1966 à la Havane en vue de faire converger « les deux courants de la révolution mondiale : le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice ». Pour l’historien René Galissot, « c’est dans cet élan révolutionnaire de la Tri-continentale que se trouve la cause profonde de l’enlèvement et de l’assassinat de Ben Barka ».

    Sur ce lien, Le rôle de Mehdi Ben Barka et de la tri-continentale dans le réveil des peuples colonisés

    https://www.madaniya.info/2015/12/20/non-alignes-tricontinentale-60-eme-anniversaire-1-2
    https://www.madaniya.info/2015/12/26/non-alignes-tri-continentale-60-eme-anniversaire-2-2
    La mise sur écoute des dirigeants arabes a permis aux Israéliens de prendre note de la stratégie de reconquête de la Palestine, comme des divergences inter arabes. La décision marocaine aura constitué « Le plus grand trésor stratégique d’Israël ». Le journaliste israélien a estimé que cette information était « la raison principale qui a poussé Israël à prendre la décision de faire la guerre aux États arabes en Juin 1967 », deux ans après le sommet de Casablanca, et qui a infligé une terrible défaite à l’Égypte, à la Syrie et à la Jordanie.

    L’incendie de la Mosquée Al Aqsa par un illuminé israélien, en 1969, donne l’occasion au souverain chérifien de se refaire une virginité politique à l’occasion du sommet Islamique de Rabat, en 1969. Deux ans après la défaite de juin 1967, dont il en a été indirectement responsable, le « Commandeur des Croyants » va cumuler cette fonction spirituelle avec celle plus politique de président du « Comité Al Qods ».

    Le sommet islamique de Rabat a marqué, sur le plan idéologique, le début de l’instrumentalisation de l’Islam comme arme politique contre l’athéisme soviétique et le nationalisme arabe, et, sur le plan stratégique, le détournement du combat pour la libération de la Palestine, vers des contrées périphériques, à des milliers de km du champ de bataille de la Palestine, avec Al Qaida en Afghanistan et les djihadistes arabo afghans au Caucase et en Bosnie au Kosovo, avant d’être dirigé contre les pays arabes à structure républicaine (Libye, Syrie) à l’occasion du déclenchement de la séquence dite du « printemps arabe » et le surgissement de groupements terroristes islamistes Daech, Jabat An Nosra, Jaych al Islam, opérant, dans le sud de la Syrie, en coopération avec Israël.

    Le Maroc figurera lors de cette séquence comme l’un des plus gros exportateurs du terrorisme islamique vers l’Europe occidentale (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, les attentats de Bruxelles en 2015 et les attentats de Barcelone en 2017).

    Pour aller plus loin sur ce thème

    http://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Nonobstant la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël, Hassan II, fait rarissime dans les annales, devra faire face à deux séditions militaires, à son palais de Skhirat, le 10 juillet 1971, jour de son anniversaire, puis l’année suivante contre son propre Boeing par un groupe d’aviateurs ; indice d’un fort ressentiment à son égard, deux ans après son sacre de Rabat.

    Au delà du rôle du Mossad dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la vassalité du trône alaouite à l’égard de l’État Hébreu s’est concrétisée sous le règne de son successeur Mohammad VI avec le scandale du « Collier de la Reine » dans sa version tropicale ; un scandale qui titre son nom du bijou offert par l’épouse du Roi à Tzipi Livni, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, dans la foulée de la destruction de la bande de Gaza (2007-2008), dont l’ancienne agent du Mossad en Europe en a été la coordonnatrice.

    Pour aller plus loin sur l’affaire du collier de la reine
    http://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

    LE MAROC, PIVOT CENTRAL DU DISPOSITIF OCCIDENTAL EN AFRIQUE VIA LE SAFARI CLUB
    Pivot central du dispositif occidental en Afrique, le Royaume fondera, en 1976, avec la France, l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite, le « Safari Club », se donnant ainsi l’illusion de « jouer dans la cour des grands ». En pleine négociation de paix égypto-israélienne, il assumera le rôle de gendarme, non sur le champ de la confrontation israélo-arabe, mais à des milliers de kilomètres de là, non pour la récupération des Lieux Saints de l’Islam, mais pour le maintien au pouvoir d’un des dictateurs les plus corrompus de la planète le Zaïrois Mobutu, agent attitré des Américains dans la zone centrale de l’Afrique, l’assassin de Patrice Lumumba, le chef charismatique de l’Indépendance du Congo ex belge.

    En soutien à Jonas Savimbi, l’agent de la CIA en Angola ; ou encore l’ivoirien Félix Houphouet Boigny, le principal pourvoyeur des djembés et des mallettes à une caste politico médiatique française vénale.

    Le Maroc était représenté au sein de cette structure par le général Ahmad Dlimi, un des artisans de la liquidation de Mehdi Ben Barka, l’ancien lieutenant du général Mohamad Oufkir, l’homme des basses oeuvres de la dynastie alaouite, tous les deux liquidés sans autre forme de procès sur ordre du Palais royal.

    À propos du safari Club

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Safari_Club

    La dynastie chérifienne a constamment justifié sa relation privilégiée avec Israël par la spécificité du judaïsme marocain.

    Cf sur ce point, l’analyse d’Abraham Sarfati, l’un des plus célèbres opposants marocain à Hassan II.
    http://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif

    Il n’en demeure pas moins que le règne d’Hassan II, malgré les prosternations d’une presse française vénale, sera néanmoins qualifié de « Règne du Bagne et de la Terreur », dont le cas le plus illustre aura été le bagne de Tazmamart et l’arbitraire qui frappa notamment les Frères Bourequat.

    Pour aller plus loin sur cette affaire, cf le lien suivant
    http://www.renenaba.com/maroc-les-trois-freres-bourequat-40-ans-apres-le-retour-des-fantomes-vivan

    LE MAROC, POURVOYEUR DE PROSTITUÉES POUR LES PÉTROMONARCHIES ET REFUGE DE LA MAFIA ISRAÉLIENNE
    Un des principaux pourvoyeurs de la prostitution à destination du Golfe pétro monarchique, où près de vingt mille marocaines y font l’objet d’exploitations sexuelles, le Maroc passe de surcroît pour être un refuge pour la mafia israélienne. Le royaume aurait accueilli plusieurs anciens membres de la mafia israélienne, selon le quotidien israélien Haaretz, en date du vendredi 14 septembre 2012.

    Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchées depuis des années par l’Interpol, figuraient parmi les noms cités par le journal. Cf à ce propos : http://www.yabiladi.com/articles/details/12903/maroc-refuge-pour-mafia-israelienne.html

    Pour aller plus loin sur ce sujet cf :
    http://www.renenaba.com/yves-mamou-et-le-phenomene-de-serendipite

    Ronen Bergman mentionne 2700 assassinats ciblés orchestrés par Israël ; soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les « Special Night Squads », les « Escadrons Nocturnes Spéciaux » composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.

    La France en a fait usage pendant la guerre d’Algérie et François Hollande a même admis que Paris y avait eu recours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux derniers présidents américains ont eu également recours aux « assassinats extrajudiciaires », George W. Bush jr, après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, et Barack Obama a ordonné plusieurs centaines d’exécutions ciblées par drones.

    YASSER ARAFAT, CHEIKH AHMAD YASSINE, ABDEL AZIZ RANTISSI
    La connivence israélo-marocaine s’est poursuivie en dépit de la décapitation du leadership palestinien, par les Israéliens, et le recours aux assassinats « extra judiciaires » des deux principaux dirigeants du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et son successeur Abdel Aziz Rantissi. Une collision qui acte une forme de forfaiture de la part du pouvoir chérifien.

    Le livre suggère aussi clairement qu’Israël a utilisé un poison radioactif pour tuer Yasser Arafat, le chef historique palestinien, ce que les dirigeants israéliens ont toujours nié. Bergman écrit que la mort d’Arafat en 2004 correspondait à un modèle et avait des partisans. Mais il évite d’affirmer clairement ce qui s’est passé, expliquant que la censure militaire israélienne l’empêche de révéler ce qu’il pourrait savoir.

    Deux monuments ont été édifiés au Maroc pour immortaliser l’oeuvre d’Hassan II : son mausolée à Rabat et la Mosquée de Casablanca, l’une des plus grandes du monde, qui porte son nom. Mais celui que la presse occidentale, particulièrement la presse française engourdie par la diplomatie de la Mamouniya, encensait comme un « Machiavel arabe doté de la baraka », se révélera être, à la lecture des révélations du livre de Ronen Bergman, un mauvais génie, une imposture.

    Et les deux monuments édifiés à la gloire posthume du Commandeur des Croyants et Président du comité Al Qods, -mais néanmoins un des principaux artisans du bradage de la Palestine, au même titre que l’Arabie saoudite-, se perçoivent, rétrospectivement, comme les stigmates du règne hideux d’un parfait sous traitant de l’impérium israélo-occidental. D’un être maléfique. D’un souverain vil et servile.

    Source : Madaniya, René Naba, 17-11-2018                                           https://www.les-crises.fr/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

  • Quand #Marseille brade la mémoire de ses #communards pour gentrifier

    on trouvera peu de villes, en Europe occidentale, qui aient subi un tel rejet de la part de leurs élites, et qui soient peuplées à ce point de gens qui ont fait, d’une manière ou d’une autre, l’expérience du mépris.

    Une histoire de Marseille et du quartier de #La_Plaine, où il est question de “montée en gamme” contre des “usages déviants” d’une “minorité malfaisante”..

    https://www.franceculture.fr/histoire/quand-marseille-brade-la-memoire-de-ses-communards-pour-gentrifier

    #luttes_sociales #urbanisme #gentrification

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans

    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514

    L’analyse du génome de l’os trouvé dans une grotte de l’Altaï suggère qu’il provient d’une adolescente dont la mère était néandertalienne et le père dénisovien.

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

    « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

    Précision confondante

    La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

    Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

    Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

    Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

    Coexister, « au sens biblique »

    Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

    Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

    La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

    « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

    Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

    Questions de « fitness »

    « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

    Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

    Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans
    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514


    Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien.
    T. HIGHAM, UNIVERSITY OF OXFORD

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    #paywall

    • L’article original (non accessible)…

      The genome of the offspring of a Neanderthal mother and a Denisovan father | Nature
      https://www.nature.com/articles/s41586-018-0455-x

      Abstract
      Neanderthals and Denisovans are extinct groups of hominins that separated from each other more than 390,000 years ago. Here we present the genome of ‘Denisova 11’, a bone fragment from Denisova Cave (Russia) and show that it comes from an individual who had a Neanderthal mother and a Denisovan father. The father, whose genome bears traces of Neanderthal ancestry, came from a population related to a later Denisovan found in the cave. The mother came from a population more closely related to Neanderthals who lived later in Europe than to an earlier Neanderthal found in Denisova Cave, suggesting that migrations of Neanderthals between eastern and western Eurasia occurred sometime after 120,000 years ago. The finding of a first-generation Neanderthal–Denisovan offspring among the small number of archaic specimens sequenced to date suggests that mixing between Late Pleistocene hominin groups was common when they met.

      … est annoncé en une de Nature

      Mum’s a Neanderthal, Dad’s a Denisovan: First discovery of an ancient-human hybrid
      http://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

      Genetic analysis uncovers a direct descendant of two different groups of early humans.
      […]
      To find a first-generation person of mixed ancestry from these groups is absolutely extraordinary,” says population geneticist Pontus Skoglund at the Francis Crick Institute in London. “It’s really great science coupled with a little bit of luck.

    • Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

      Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

      « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

      « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

      Précision confondante

      La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

      Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

      Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

      Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

      Coexister, « au sens biblique »

      Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

      Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

      La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

      « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

      Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

      Questions de « fitness »

      « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

      Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

      Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

    • La revue avec un regard appuyé sur la “démocratie” chez les autres vue sous l’angle américano-occidental. Merci à nos contributeurs pour leurs articles.

      CRISE DE L’EMPLOI

      Énormes inégalités de temps de travail : 48 heures/semaine et plus pour 10 à 15 % des personnes, moins de 20 heures pour 10 %
      "Comme presque tous les autres j’ai tendance à utiliser des chiffres sur les moyennes de temps de travail, moyennes hebdomadaires et moyennes annuelles. Y compris parce que ce sont pratiquement les seules données qu’on trouve dans les comparaisons internationales. C’est certes très utile de savoir par exemple (voir parmi d’autres ce billet d’octobre 2016 : « quatre graphiques commentés sur la nécessité de la RTT ») que, selon l’OCDE, la France est l’un des pays d’Europe occidentale où la durée hebdomadaire moyenne du travail est la plus élevée (mais oui !), ou encore que la durée hebdomadaire moyenne par personne active (chômeurs compris) est chez nous de… 30 heures."
      Source : DEBOUT ! : BLOG JEAN GADREY

      DÉMOCRATIE

      Secret des affaires : dernière ligne droite et quelques leçons
      "L’Assemblée nationale s’apprête à adopter définitivement le secret des affaires, malgré les alarmes de la société civile. À court terme, c’est un nouveau moyen pour les entreprises pour traîner lanceurs d’alerte, associations ou journalistes devant les tribunaux. À long terme, c’est l’instauration d’un véritable « droit au secret » pour les milieux d’affaires, qui met en danger tout le fragile édifice de régulation des multinationales."
      Source : OBSERVATOIRE DES MULTINATIONALES

      La Colombie, les escadrons de la mort et les droits de l’homme vus par les USA
      "Presque quotidiennement, nous sommes bombardés par des « informations » sur des problèmes au Venezuela. Et de fait, problèmes il y a, par exemple des pénuries de nourriture et de médicaments, et une inflation galopante. Mais quelque chose est occulté."
      Source : ENTELEKHEIA

      Nicaragua : Rébellion ou contre-révolution Made In USA ?
      "Beaucoup se demandent si les Etats-Unis sont impliqués dans les protestations d’étudiants qui essaient de déstabiliser le Nicaragua, ce dernier mois. Les médias occidentaux n’écrivent rien sur le sujet au moment même où des scénarios identiques se déroulent au Venezuela, au Brésil, à Cuba, au Honduras, en Bolivie et dans d’autres pays où la gauche a fait des avancées. En ce moment, trois étudiants nicaraguayens font une tournée en Europe et en Suède pour chercher des soutiens à leur campagne. Au moins un des étudiantes représente une institution financière créée par les États-Unis."
      Source : INVESTIG’ACTION

      Un rapport d’Amnesty International trouve que les États-Unis sont coupables de crimes de guerre en Syrie
      "Selon des preuves recueillies et publiés dans un rapport mardi par le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International, les États-Unis ont commis des crimes de guerre durant le siège de quatre mois qu’ils ont fait de la ville syrienne de Raqqa l’an dernier. Le rapport porte le titre de « Guerre d’annihilation », reprenant la description même faite par le secrétaire américain à la Défense James Mattis des tactiques à employer pour la prise de la ville à l’État islamique (EI). Le rapport conclut que « l’impact sur les civils a été catastrophique »."
      Source : WORLD SOCIALIST WEB SITE

      ENVIRONNEMENT

      La ruée minière sur les océans s’amorce, au prix probable de l’environnement
      "Thallium, cobalt, manganèse, nickel, or… les fonds marins regorgent de minerais. Alors que les gisements terrestres s’épuisent, États et industriels s’intéressent de très près aux ressources océaniques, dont l’exploitation aura de lourdes conséquences sur les écosystèmes sous-marins. Un nouvel enjeu écologique, alors que le 8 juin est la Journée mondiale des océans."
      Source : REPORTERRE

      EUROPE

      Renforcement de l’intégration monétaire : Berlin garde la main
      "Dans la perspective du Conseil européen de fin juin, la chancelière allemande a fait des concessions mineures en matière d’intégration monétaire, très loin des ambitions initiales du président français. Elle a bougé ! A l’Elysée, on s’est ostensiblement réjoui de l’entretien qu’a accordé la chancelière allemande à l’édition dominicale (03/06/18) du grand quotidien proche des milieux d’affaires, le Frankfurter Allgemeine Zeitung."
      Source : RUPTURES

      FRANCE
      Réformes Macron : des ambitions qui font pschitt ? _
      "Emmanuel Macron est-il en train de changer en profondeur le modèle économique français ? Dans son ouvrage « révolution », il ne proposait pas de renverser la table. Mais de refonder notre système social en opérant une mise à jour du pacte hérité du conseil national de la résistance. Il annonçait l’exploration d’une « troisième voie », dans lequel notre filet de sécurité serait mis en phase avec la mondialisation, dans l’esprit de ce qui se fait dans les pays scandinaves. L’idée aussi que les réformes doivent être menées en indemnisant les perdants." [Ou alors il mentait ?!]
      Source : XERFI CANAL

      GÉOPOLITIQUE

      Macron : le spectre de la gesticulation diplomatique
      "Dans sa quête de leadership, Emmanuel Macron veut faire preuve avec Netanyahou comme avec Trump, de volontarisme et de bilatéralisme personnalisé. Une stratégie qui pour l’instant, n’a donné aucun résultat tangible."
      Source : MIDDLE EAST EYE

      La paix est un cliché : lorsque l’Occident ne peut pas contrôler le monde sans opposition, cela signifie la guerre
      "L’Occident aime à se penser comme une « partie du monde qui aime la paix ». Mais est-ce le cas ? Vous l’entendez partout, de l’Europe à l’Amérique du Nord puis à l’Australie, avant de revenir en Europe : « Paix, paix, paix ! » . C’est devenu un cliché, un slogan, une recette pour obtenir des financements, de la sympathie et du soutien. Vous dites « la paix » et vous ne pouvez vraiment pas vous tromper. Cela veut dire que vous êtes un être humain compatissant et raisonnable."
      Source : INVESTIG’ACTION

      LIBERTÉS

      Surveillance : le réseau français "intelligent" d’identification par caméras arrive
      "La reconnaissance faciale "intelligente" est annoncée comme une nécessité pour le ministère de l’Intérieur. Le modèle chinois de contrôle et surveillance de la population par des caméras et des algorithmes d’identification des personnes semble inspirer le gouvernement et l’administration française qui lance des expérimentations et des partenariats."
      Source : TV5 MONDE

      MATIÈRES PREMIÈRES

      En Alaska, les pétroliers gèlent le sol réchauffé par l’augmentation des températures
      "Pour accéder aux pipelines, les groupes pétroliers placent des milliers de tubes réfrigérants dans le permafrost (sol gelé) afin qu’il soit suffisamment solide pour rouler dessus. Les routes de glaces disparaissent de plus en plus rapidement, réduisant du même coup la période d’exploitation des puits de pétrole. En 2003, la fenêtre de tir avait diminué de deux mois en moyenne par rapport aux années 1970, au moment où les routes de glace étaient praticables plus de la moitié de l’année."
      Source : Le Monde

      SOCIETÉ

      Notre-Dame-des-Landes : Retrouvons un sens politique à la lutte qui se mène sur la ZAD
      "À Notre-Dame-des-Landes, certains résistent encore et toujours à l’envahisseur industriel. Et si l’abandon du projet d’aéroport a été une première victoire, il importe aujourd’hui de défendre une autre façon de faire de l’agriculture, loin du tout-rendement, des normes aseptisées, de l’intensif qui épuise les sols et maltraite les bêtes."
      Source : LE COMPTOIR

      ÉCONOMIE
      _ Le procès de l’hypermondialisation

      "Une autre mondialisation est en cours. De plus en plus contestée par les populations, elle l’est également, c’est nouveau, par les économistes. Surtout, pour les acteurs économiques eux-mêmes, entrepreneurs et banquiers, elle ne représente plus la panacée. Tout pointe vers une mondialisation plus sobre."
      Source : ALTERNATIVES ECONOMIQUES

      Savoir décrypter la logique pro-business de Trump
      "Avec la crise, on aurait pu s’attendre à la revanche des salariés. Au sein même du main Stream économique, on a commencé à admettre que le partage des fruits de la croissance jouait trop en faveur du capital. Et que ce déséquilibre était à la racine de la crise et de l’instabilité financière contemporaine. Les institutions internationales se sont mises à valider les travaux sur la déformation du partage de la VA en faveur du capital, sur le creusement des inégalités, en attribuant pour partie la cause à l’ouverture commerciale..."
      Source : XERFI CANAL

  • 1938 : le monde ferme ses portes aux réfugiés

    Des réfugiés qui fuient en masse le nazisme, des gouvernements qui leur barrent l’accès à leur territoire, des exilés contraints d’embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune, une diplomatie prête à donner des gages aux pires dictatures et néanmoins impuissante, comme l’atteste l’échec prévisible de la conférence d’Évian en 1938 : les analogies sont décidément troublantes entre l’attitude des États à l’égard des Juifs dans les années 1930 et celle qu’ils adoptent aujourd’hui à l’égard des réfugiés.

    Les États européens, obsédés par le « risque migratoire », mettent depuis de longues années toute leur énergie à tenir à distance les flux de migrants, demandeurs d’asile inclus, et à leur interdire l’accès à leurs territoires. Cette tendance a été poussée à son paroxysme au moment de la « crise migratoire » de 2015, face à l’afflux de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan ou d’Érythrée. Au point que plusieurs observateurs n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle avec l’attitude qui fut celle des États, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, à l’égard des Juifs fuyant le nazisme [1].

    Ce parallèle non seulement n’a rien de scabreux, mais il s’impose. Il n’a rien de scabreux car si les Juifs, à l’époque, sont persécutés, spoliés, humiliés, pourchassés, physiquement agressés, personne ne peut alors anticiper la « solution finale ». Il s’impose tant les analogies sont frappantes : la fermeture de plus en plus hermétique des frontières à mesure que la persécution s’aggrave et que les flux d’exilés augmentent ; des réfugiés contraints à embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune avec l’espoir, souvent déçu, qu’on les laissera débarquer quelque part ; en guise de justification, la situation économique et le chômage, d’un côté, l’état de l’opinion dont il ne faut pas attiser les tendances xénophobes et antisémites, de l’autre ; le fantasme, hier, de la « cinquième colonne » – agitateurs communistes, espions nazis –, aujourd’hui de la menace terroriste ; et finalement une diplomatie qui n’hésite pas à pactiser avec les pires dictatures, hier pour tenter de sauver la paix (on sait ce qu’il en est advenu), aujourd’hui pour tenter d’endiguer les flux de réfugiés.

    L’évocation du passé donne, hélas, le sentiment que l’histoire bégaie : car la Realpolitik qui prenait hier le pas sur les préoccupations humanitaires continue aujourd’hui à dicter l’attitude des États, alors même qu’ils ont collectivement décidé d’accorder au droit d’asile une place éminente parmi les droits de l’Homme et se sont engagés à le respecter.

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté internationale, inquiète des risques de déstabilisation engendrés par les masses de réfugiés qui, par centaines de milliers, fuient les guerres civiles, les dictatures, les persécutions, décide de se saisir du problème.

    Mais l’action diplomatique en faveur des réfugiés reste subordonnée à la défense par les États de leurs intérêts propres et de leurs prérogatives souveraines. Entre 1922 et 1928, une multitude d’« arrangements » sont passés sous l’égide de la Société des Nations, visant à accorder un minimum de protection aux réfugiés. C’est notamment le fameux « passeport Nansen » qui leur confère, à eux qui ne sont plus reconnus ni protégés par leur pays d’origine, un minimum d’existence juridique. Mais la portée de ces textes, applicables au départ aux réfugiés russes, puis aux Arméniens, puis aux Assyro-Chaldéens, est très limitée, tant par la faiblesse des garanties qu’ils confèrent que par leur absence de caractère obligatoire. Avec l’aggravation de la situation économique consécutive à la crise de 1929, les États n’hésitent pas à refouler ou expulser les réfugiés, considérés comme un fardeau. À l’approche de la guerre, viendront s’ajouter à ces considérations économiques des considérations de police et de sécurité.

    Des arrangements sans contrainte

    C’est dans ce contexte que les États vont être confrontés à la question des réfugiés provenant d’Allemagne puis, après l’Anschluss, d’Autriche. La diplomatie s’active timidement : un « arrangement provisoire intergouvernemental concernant le statut des réfugiés venant d’Allemagne » est signé le 4 juillet 1936, dont les dispositions sont reprises dans la convention du 10 février 1938 : les États s’engagent à délivrer aux réfugiés un titre de voyage ou un document tenant lieu de passeport ; lorsqu’ils les ont autorisés à séjourner, ils ne peuvent les expulser ou les refouler qu’en cas de risque pour la sécurité nationale ou l’ordre public, et, en aucun cas, vers l’Allemagne sauf « s’ils ont de mauvaise foi refusé de prendre les dispositions nécessaires pour se rendre dans un autre territoire ». Mais la convention n’est signée que par sept pays : la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Norvège et les Pays-Bas, et elle n’aura guère le temps, de toute façon, de produire des effets avant le déclenchement de la guerre.

    Ayant juridiquement toute latitude pour agir à leur guise, les États n’ont aucun scrupule à fermer leurs frontières. Les États-Unis s’en tiennent à la politique adoptée depuis l’Immigration Act de 1924 et à un quota annuel de 27 370 immigrants pour l’Allemagne et l’Autriche. Après l’Anschluss, le ministre de l’intérieur britannique, s’adressant à la Chambre de communes, affirme que le pays maintient sa tradition d’asile, mais qu’il faut « éviter de donner l’impression que la porte est ouverte aux immigrants de toutes sortes. Car alors de prétendus émigrants se présenteraient dans les ports en si grand nombre qu’il serait impossible de les admettre tous ; les services d’immigration auraient de grandes difficultés à décider qui devrait être admis et d’inutiles épreuves seraient imposées à ceux qui effectueraient un infructueux périple à travers l’Europe [2] ». Pour les Britanniques, au demeurant, la question centrale reste celle de la Palestine : depuis l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’immigration est passée de 9 500 personnes par an à 30 000 en 1933 et à près de 62 000 en 1935. Alors que ce territoire apparaît comme le seul lieu de refuge potentiel pour les Juifs, la Grande-Bretagne, confrontée à l’hostilité des Arabes, remet en question son engagement en faveur de l’établissement d’un Foyer national juif : le Livre blanc du printemps 1939 limite le quota annuel d’immigrants vers la Palestine à 10 000 personnes par an pour les cinq années suivantes. Des navires de la Royal Navy patrouillent pour empêcher les réfugiés d’accoster. S’ils n’ont pas de certificat ils sont refoulés ou bien internés à Chypre, sur l’île Maurice ou en Palestine même.

    En France, en 1933, les premiers réfugiés passent facilement la frontière. Mais, très vite, les pouvoirs publics s’inquiètent de cet afflux des exilés et, dès la fin de l’année, l’attitude change : nombre de candidats à l’entrée sont refoulés et ceux qui, ayant réussi à entrer, ne sont pas en règle sont expulsés. L’arrivée au pouvoir du Front populaire marque une accalmie temporaire, mais la situation des réfugiés, considérés comme une menace pour la sécurité, voire comme une porte d’entrée pour les espions et les agitateurs, se dégrade à nouveau sous le gouvernement Daladier. En aucun cas, dit le ministre de l’intérieur de l’époque ,« la France ne saurait consentir à ouvrir ses frontières inconditionnellement et sans limitation à des individus par le fait seul qu’ils se prévaudraient de leur qualité de réfugiés. En effet l’état de saturation auquel nous sommes arrivés en matière d’immigration étrangère ne nous permet plus d’adopter une politique aussi libérale [3] ».

    La Suisse entrouvre sa porte aux réfugiés allemands en 1933 – mais ne peuvent se revendiquer de cette qualité que les personnes menacées pour leurs activités politiques. Une directive du Département fédéral de justice et police dit très explicitement que seuls les « hauts fonctionnaires, les dirigeants des partis de gauche et les écrivains célèbres » doivent être considérés comme réfugiés [4]. Les Juifs, eux, sont considérés comme de simples étrangers en transit et se voient reconnaître au mieux un droit de résidence temporaire, sans possibilité de travailler. Après l’Anschluss, le gouvernement décide la fermeture des frontières à tous ceux qui ne sont pas formellement habilités à entrer et l’expulsion de ceux qui sont en situation irrégulière. Pour faciliter le travail des autorités suisses amenées à faire le tri parmi les ressortissants du Reich, une négociation s’engage avec les autorités nazies pour que soit apposé un cachet spécial sur les passeports des Juifs – un grand J rouge de trois centimètres de hauteur – qui permet de repérer ceux qui doivent demander une autorisation spéciale pour entrer dans le pays [5].

    « Un seul serait déjà trop »

    Il n’est guère étonnant, dans ces conditions, que la #conférence_d’Évian, réunie en juillet 1938 pour chercher des solutions concrètes au problème des réfugiés juifs allemands et autrichiens, se solde par un échec [6]. Face à la détérioration de la situation et à la pression exercée par une partie de l’opinion publique, mais désireux aussi d’éviter un brusque afflux de réfugiés aux États-Unis, Roosevelt a en effet pris l’initiative de réunir une conférence internationale qui se tient à Évian du 6 au 15 juillet.

    Les représentants des 32 États présents, tout en affirmant leur implication dans le règlement de la question des réfugiés, se retranchent derrière des considérations économiques et politiques pour justifier la fermeture de leurs pays à l’immigration et le refus d’accueillir des réfugiés juifs.

    Les pays d’Europe occidentale se disent tous « saturés » : la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, le Danemark, la Suède, la Suisse se déclarent les uns après les autres dans l’incapacité d’accueillir des réfugiés et n’envisagent d’accorder que des visas de transit. Le représentant de l’Australie déclare sans complexe que : « N’ayant aucun réel problème racial en Australie, nous ne sommes pas désireux d’en importer en encourageant une large immigration étrangère. » Et le délégué canadien, interrogé sur le nombre de réfugiés que son gouvernement pourrait envisager d’accueillir, répond : « Un seul serait déjà trop. »

    Même les pays d’Amérique du Sud, terres traditionnelles d’immigration, font part de leurs réserves : les uns invoquent la crise économique, les autres craignent de déplaire à l’Allemagne à laquelle les lient des accords commerciaux. La Colombie dit pouvoir accepter des travailleurs agricoles, l’Uruguay également, à condition qu’ils possèdent quelques ressources. Seule la République dominicaine de Trujillo offre d’accueillir 100 000 réfugiés juifs autrichiens et allemands, pour des raisons qui ont peu à voir avec la compassion humanitaire : c’est une occasion de « blanchir » une population jugée trop noire ; et cette offre généreuse vise aussi à redresser l’image d’un pays ternie par le massacre, en octobre 1937, à l’instigation des autorités, de milliers de Haïtiens travaillant dans les plantations.

    La conférence d’Évian se conclut donc sur un constat d’impuissance de la communauté internationale. Ce qui permet au journal allemand Reichswart d’ironiser : « Juifs à céder à bas prix – Qui en veut ? Personne !? » Hitler en effet peut triompher : personne ne veut accueillir ses Juifs.

    Impuissante, cette diplomatie est également sans scrupule, prête à toutes les concessions face à Hitler si tel est le prix à payer pour sauver la paix. Les orateurs à la tribune se bornent à exprimer le vœu d’« obtenir la collaboration du pays d’origine », pays jamais nommé et jamais stigmatisé pour ses agissements ; à aucun moment il n’est fait ouvertement mention du fait que ces réfugiés sont juifs, pour ne pas fournir un argument supplémentaire à la campagne fasciste contre les démocraties « enjuivées ». Dans la résolution finale, purgée de toute appréciation morale sur les persécutions, les termes « réfugiés politiques » sont remplacés par « immigrants involontaires » pour éviter de froisser le Troisième Reich.

    Le seul résultat concret de la conférence est la création d’un Comité intergouvernemental d’aide aux réfugiés allemands et autrichiens qui aura pour mission d’entreprendre « des négociations en vue d’améliorer l’état des choses actuel et de substituer à un exode une émigration ordonnée ». Aux yeux des pays occidentaux, en effet, de la même façon que la voie de la paix doit être recherchée en discutant avec Hitler, le problème des réfugiés ne peut être résolu qu’en accord avec les nazis.

    Les « petits bateaux de la mort »

    Visas refusés, frontières closes : les réfugiés sont acculés, en désespoir de cause, à prendre la mer, le plus souvent clandestinement. À la veille de la guerre, des dizaines, des centaines de bateaux, parfois des paquebots de ligne, souvent des bâtiments de fortune ou de contrebande qui ont pris leurs passagers en charge frauduleusement, naviguent sur les océans à la recherche d’un port où ils seront autorisés à débarquer : le Cairo part le 22 avril 1939 de Hambourg pour Alexandrie ; l’Usaramo pour Shanghai ; l’Orbita pour le Panama en juin 1939 ; l’Orinoco, vers Cuba [7]

    D’autres restent bloqués pendant des semaines ou des mois dans les ports roumains de la mer Noire ou sur le Danube. D’autres encore errent en Méditerranée, avec l’espoir vain de pouvoir accoster en Palestine. La presse française se fait l’écho de ces « vaisseaux fantômes » voguant de port en port sans qu’on laisse leurs passagers débarquer, ne serait-ce qu’en transit, transportant par milliers « ces hommes, ces femmes, ces enfants dont personne ne veut », qui sillonnent les mers en se heurtant à l’inhospitalité des côtes [8].

    Même ceux qui ont des papiers d’immigration en règle ne sont pas assurés d’être admis, comme le montre l’histoire cruelle du Saint-Louis. Ce paquebot transatlantique quitte Hambourg le 13 mai 1939 en direction de La Havane. Ses 937 passagers, presque tous des Juifs fuyant le Troisième Reich, sont en possession de certificats de débarquement émis par le directeur général de l’immigration de Cuba. Mais, dans l’intervalle, le président cubain a invalidé ces certificats. On interdit donc aux passagers de débarquer. Le bateau repart, et lorsqu’il passe le long des côtes de Floride une demande est adressée au président des États-Unis afin qu’il leur accorde l’asile – elle ne reçoit pas de réponse. Le 6 juin 1939, le Saint Louis reprend sa route vers l’Europe. In extremis, avant que le bateau ne soit contraint de revenir en Allemagne, le Jewish Joint Commitee réussit à négocier avec les gouvernements européens une répartition des passagers entre la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas qui n’acceptèrent de les accueillir qu’à condition qu’il ne s’agisse que d’un transit dans l’attente d’une émigration définitive vers une autre destination. Temporairement sauvés, une majorité d’entre eux connaîtra le sort réservé aux Juifs dans les pays occupés par l’Allemagne.

    Les embarquements clandestins se poursuivent une fois la guerre déclenchée, les réfugiés prenant des risques croissants pour tenter de rejoindre clandestinement la Palestine depuis les ports de la mer Noire, à travers le Bosphore, les Dardanelles et la mer Égée. Un gigantesque marché noir s’organise, avec la bénédiction des nazis qui, avant la programmation de la « solution finale », y voient une façon de débarrasser l’Europe de ses Juifs. Beaucoup de ces « bateaux cercueils », comme on les a appelés, font naufrage, d’autres sont victimes des mines ou des sous-marins allemands, et les épidémies déciment ceux qui ont réussi à survivre [9]. Lorsque, ayant surmonté tous ces obstacles, y compris percé le blocus britannique, ils arrivent à Haïfa ou Tel-Aviv, ils sont, dans le meilleur des cas, arrêtés et incarcérés, sinon refoulés et contraints de reprendre la route vers la Bulgarie ou la Roumanie.

    On voit ici, comme un clin d’œil de l’histoire, la place géographiquement stratégique, déjà à l’époque, de la Turquie, qui contrôle la route empruntée par les réfugiés obligés de traverser les détroits du Bosphore et des Dardanelles. La Turquie interdit l’accès à son territoire aux réfugiés qui ne détiennent pas de visa pour la Palestine et, sous la pression de la Grande-Bretagne, ne laisse pas les bateaux faire escale dans ses ports, ce qui provoquera la catastrophe du #Struma (voir encadré). Décidément, on a parfois l’impression que l’histoire bégaie.
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    Le Struma

    Le 12 décembre 1941, 767 réfugiés juifs originaires de Bucovine et de Bessarabie – où sévissent les Einsatzgruppen – embarquent sur le Struma, un navire bulgare vétuste, prévu pour une centaine de passagers. Le navire part du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, en direction d’Istanbul où les réfugiés espèrent pouvoir déposer des demandes de visa pour la Palestine. Le 16 décembre le bateau arrive dans un port turc au nord du Bosphore, mais la Grande-Bretagne fait pression sur la Turquie pour qu’elle l’empêche de poursuivre sa route. Le Struma reste ainsi bloqué 70 jours, pendant l’hiver 1941-1942, sur le Bosphore. Les réfugiés souffrent de la faim, de l’entassement. Ils finissent par être ravitaillés grâce aux dons des associations juives et avec l’aide de la Croix-Rouge. Les autorités turques décident de le refouler vers la mer Noire et le 23 février 1942 le bateau reçoit l’ordre d’appareiller : ce sont finalement les garde-côtes turcs qui doivent remorquer le Struma, hors d’état de naviguer. Quelques heures plus tard, il est touché par erreur par une torpille soviétique et coule rapidement. Il n’y aura qu’un seul survivant.)


    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-4-p-39.htm
    #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #juifs #histoire #Evian

  • Mouvement centrifuge dans l’UE
    http://www.dedefensa.org/article/mouvement-centrifuge-dans-lue

    Mouvement centrifuge dans l’UE

    L’Union européenne est en train de connaître un double mouvement qui conduira s’il persistait à sa désintégration. Sa construction, progressivement élaborée depuis la seconde guerre mondiale selon les vœux de la puissance étasunienne, devenue le prêteur des pays d’Europe occidentale détruits sans avoir subi aucune perte, arrivée à son terme révèle la non viabilité de son objet. L’union économique et accessoirement politique est une chimère, une entité composite faite d’unités hétérogènes.

    La ‘guerre commerciale’ entamée par les Usa sous forme de relèvement des taxes douanières va frapper durement les exportations de l’UE en particulier allemandes. Les plaidoyers, encore il y a peu avec grandes envolées lyriques, en faveur d’une circulation des marchandises et des flux financiers sans (...)

  • Le choix de polluer - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-choix-de-polluer.html

    Un nouveau régime environnemental

    L’ouvrage se divise en trois parties chronologiques. La première partie est consacrée à la période médiévale et, plus encore, aux temps modernes. Elle permet de comprendre le basculement d’un « Ancien Régime des pollutions » (p. 27) à une « nouvelle alchimie polluante » (p. 51). Ce changement dans l’échelle des pollutions ainsi que dans les technologies qui en sont la source s’accompagne d’un changement de régime économique, politique et juridique. Les conflits de voisinage ou d’usage engendrés par les activités polluantes sont toujours arbitrés en fonction de l’intérêt général, mais celui-ci est redéfini. La protection de la santé et du droit de jouir pleinement de son habitation passe au second plan, derrière l’enrichissement national et le respect de la propriété privée des grands industriels. Le décret de 1810, véritable « loi pour protéger les pollueurs » (p. 93), est tout à fait emblématique de ce basculement. Il permet l’installation d’usines dangereuses et toxiques à proximité immédiate des habitations des citadins, comme l’usine à gaz installée à Paris en 1817. Les scientifiques, au premier rang desquels les chimistes, ont joué un rôle éminent dans cette évolution juridique et politique, « en redéfinissant le sain et le malsain, et la frontière entre l’incommodité et l’insalubrité » (p. 102).

    La deuxième partie développe plus particulièrement le rôle de ces scientifiques au cours du XIXe siècle (1830-1914). Ayant accaparé le rôle d’experts, ils produisirent des recherches aboutissant à une « naturalisation des pollutions » (p. 106). Ces travaux tendaient à les présenter comme inhérentes à l’industrialisation, elle-même imposée comme un « progrès » évidemment désirable et bénéfique malgré des contestations et des discussions de plus en plus vives. Ce fut ainsi le cas de la céruse, carbonate de plomb abondamment employé dans de nombreux secteurs industriels et dont la production augmente de façon exponentielle au XIXe en Europe occidentale et en Amérique du Nord. La dangerosité de ce produit était parfaitement connue, comme en témoignent les alertes régulièrement lancées par les hôpitaux de Paris à ce sujet. Pour toute réponse, les médecins du Conseil de salubrité de Paris éludèrent la question de la dangerosité du plomb et mirent en avant la nécessité de préserver la marche de la science, les progrès de l’industrie française dans un contexte concurrentiel et l’enrichissement conséquent du Trésor public (p. 137-141). Nombre de savants et d’économistes essayèrent également de trouver des solutions techniques pour limiter les pollutions ou leur nocivité. Ainsi la soude artificielle, que l’on commence à produire en France dans les années 1800, déversait des quantités d’acide chlorhydrique dans l’atmosphère. Ces vapeurs acides détruisirent les récoltes sur plusieurs kilomètres autour de Marseille et de Paris. C’est l’élaboration d’un procédé de condensation de cet acide, en 1830, qui mit fin à cette pollution. Cet acide condensé n’était pas perdu, mais utilisé dans d’autres industries, ce qui permit de démontrer le cercle vertueux du progrès industriel. Les États-nations et les autorités locales s’appuyèrent sur ces études pour étayer leurs politiques de soutien aux industries polluantes, tout en essayant de limiter leurs effets délétères. C’était exactement la ligne que suivaient les Conseils de salubrité en France, chargés de surveiller, d’améliorer et de défendre les établissements industriels jugés dangereux pour les travailleurs et les riverains (p. 139). Cette ambivalence traversait également les sociétés civiles. Ces ambiguïtés expliquent en partie que les législations et le travail de la justice demeuraient inefficaces et largement contournés par les industriels.

    #Environnement #Politique_industrielle #Histoire

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • La fille d’Egtved (Age du Bronze) n’était pas du Danemark

    https://www.sciencedaily.com/releases/2015/05/150521082458.htm
    http://humanities.ku.dk/news/2015/the_bronze_age_egtved_girl_was_not_danish
    https://www.nature.com/articles/srep10431

    Le texte intégral :
    https://journals.openedition.org/perspective/6305

    L’une des découvertes les plus connues de l’âge du bronze danois, l’Egtved Girl, 1370 av. J.-C., n’est pas née à Egtved, au Danemark, c’est ce que révèlent de nouvelles recherches du Musée national du Danemark et de l’Université de Copenhague. Les analyses isotopiques du strontium des cheveux, des dents et des ongles montrent qu’elle est née et a grandi à des centaines de kilomètres d’Egtved, probablement dans le sud de l’Allemagne, et qu’elle est arrivée à Egtved peu avant sa mort.

    (...)

    C’est la première fois que les chercheurs ont été capables de suivre avec précision les mouvements d’une personne préhistorique.

    Les recherches ont montré qu’elle provenait de la Forêt Noire dans le sud-ouest de l’Allemagne - tout comme les restes incinérés d’un enfant de six ans enterré avec elle. Le cercueil de la fille date de l’enterrement à un jour d’été en l’an 1370 avant JC.

    En détail :

    Si l’on considère les deux dernières années de la vie de la fille, on peut voir que 13 à 15 mois avant sa mort, elle est restée dans un endroit avec une signature isotopique du strontium très semblable à celle qui caractérise sa région natale. Puis elle a déménagé dans une région qui pourrait bien avoir été le Jutland. Après une période d’environ 9 à 10 mois, elle est retournée dans la région d’origine et y est restée quatre à six mois avant de se rendre à son dernier lieu de repos, Egtved. Ni ses cheveux ni son ongle du pouce ne contiennent une signature isotopique de strontium qui indique qu’elle est revenue en Scandinavie jusqu’à peu de temps avant sa mort. Comme la signature isotopique du strontium d’une région n’est décelable que dans les cheveux et les ongles après un mois, elle doit être venue au Danemark et à Egtved environ un mois avant sa mort.

    « A l’âge de bronze, l’Europe occidentale, le sud de l’Allemagne et le Danemark étaient les deux principaux centres de pouvoir, des royaumes très semblables. Nous trouvons beaucoup de liens directs entre les deux dans les preuves archéologiques, et je suppose que la fille Egtved était une fille de l’Allemagne du Sud qui a été donnée en mariage à un homme du Jutland pour forger une alliance entre deux familles puissantes »

    Kristian Kristiansen

    Selon lui, le Danemark était riche en ambre et en échangeait pour le bronze. En Grèce mycénienne et au Moyen-Orient, l’ambre de la Baltique était aussi convoité que l’or et, grâce aux intermédiaires du Sud de l’Allemagne, de grandes quantités d’ambre étaient transportées en Méditerranée et de grandes quantités de bronze venaient en paiement au Danemark. À l’âge du bronze, [celui-ci] était une matière première aussi précieuse que le pétrole aujourd’hui, de sorte que le Danemark est devenu l’une des régions les plus riches d’Europe du Nord.

    "L’ambre était le moteur de l’économie de l’âge du bronze, et afin de maintenir les routes commerciales, des familles puissantes forgeaient des alliances en donnant leurs filles en mariage les unes aux autres et permettaient à leurs fils d’être élevés l’un par l’autre comme une sorte de sécurité "Kristian Kristiansen.

    #Préhistoire #Age_du_Bronze #Europe #migrations #Egtved #Karin_Margarita_Frei
    #National_Museum_of_Denmark
    #University_of_Copenhagen
    doi:10.1038/srep10431

    Référence papier

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective, 1 | 2016, 75-92.

    Référence électronique

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective [En ligne], 1 | 2016, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 21 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/perspective/6305 ; DOI : 10.4000/perspective.6305

  • Un premier train rallie Anvers à la Chine en empruntant la route de la soie ferroviaire - Le Soir

    http://www.lesoir.be/156382/article/2018-05-12/un-premier-train-rallie-anvers-la-chine-en-empruntant-la-route-de-la-soie

    Un premier train est arrivé samedi au port d’Anvers via la route de la soie ferroviaire mise en place pour relier la Chine à la Métropole. « Nous travaillons depuis longtemps à ce projet de liaison directe et c’est donc une étape importante de notre relation commerciale avec la Chine », a déclaré le CFO (directeur financier) du port d’Anvers, Luc Arnouts.

    #chine #route-de_la-soie

  • Antisémitisme. Offensive orchestrée contre Jeremy Corbyn au Royaume-Uni
    Jonathan Cook > 8 mai 2018 > Traduit de l’anglais par Pierre Prier.
    https://orientxxi.info/magazine/antisemitisme-offensive-orchestree-contre-jeremy-corbyn-au-royaume-uni,2
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/6f22e8d87915b76e3f367108706b38-250ae.jpg?1525357663

    (...) En réalité, dix-huit mois auparavant, la commission parlementaire britannique des affaires intérieures n’avait trouvé « aucune preuve fiable et concrète » que le Parti travailliste souffrirait d’un problème d’antisémitisme plus important que dans toute autre formation politique. Ces accusations doivent néanmoins être comprises dans un contexte plus large : celui d’une réaction contre la présence de Corbyn à la tête du Labour. Depuis son élection surprise par les membres du parti, il y a près de trois ans, il est la cible d’attaques incessantes de la part des médias britanniques, y compris la BBC et le journal de gauche The Guardian.

    Sa « faute » principale semble d’appartenir à l’époque d’avant Margaret Thatcher, avant que la dirigeante conservatrice n’impose au monde politique britannique une orthodoxie néolibérale qui a conduit le parti travailliste de Tony Blair à se réinventer en New Labour, renonçant à ses racines socialistes et même à son socle social-démocrate. L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Labour a entraîné un afflux de nouveaux membres, ce qui en fait aujourd’hui le plus grand parti politique d’Europe occidentale. Mais les députés, pour la plupart survivants de l’ère Blair, sont entrés dans une révolte quasi permanente, exigeant même en 2016 une nouvelle élection pour la direction du parti, que Jeremy Corbyn a de nouveau remportée haut la main. (...)

  • La dualité du projet sioniste, par Gilbert Achcar (Le Monde diplomatique, février 2018)

    Théorisé par Theodor Herzl, le sionisme politique entendait obtenir la création d’un État pour le peuple juif en Palestine. S’il était motivé par les souffrances des communautés juives, notamment en Europe de l’Est, et par le regain d’antisémitisme dans l’ouest du vieux continent, ce mouvement relevait d’une logique colonialiste conforme au contexte européen de l’époque.

    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/157/ACHCAR/58306

    l n’est pas rare que les opprimés de l’histoire soient eux-mêmes oppresseurs. C’est le cas en particulier des mouvements de libération qui luttent contre le joug colonial tandis que leur propre nation, elle-même opprimée, s’en prend à une minorité, raciale, religieuse ou autre, dans son propre pays. Bien souvent, ces mouvements ferment les yeux sur cette oppression, quand ils ne la soutiennent pas ouvertement sous des prétextes divers, par exemple l’accusation portée contre la minorité en question de constituer une « cinquième colonne » du colonialisme. D’aucuns évoquent cette fréquente dualité dans l’intention de « normaliser » le sionisme, en le présentant comme un cas semblable à beaucoup d’autres somme toute, ce qui a pour effet de minimiser ses torts, voire de les excuser, afin qu’Israël soit traité comme un État « normal ». Or cet argument ne tient pas compte du caractère de la dualité propre au sionisme.

    Certes, le sionisme est incontestablement né en réaction à la longue oppression endurée par les minorités juives dans l’Europe chrétienne, du Moyen-Âge jusqu’au XIXe siècle. Il est notoire que, sous les pouvoirs se réclamant de la chrétienté, les Juifs ont subi des persécutions bien plus graves que la discrimination et les persécutions intermittentes qu’ils ont endurées sous les pouvoirs se réclamant de l’islam. Cependant, cette persécution a progressivement cessé en Europe occidentale à l’époque moderne, à la suite des Lumières et de la Révolution française de la fin du XVIIIe siècle, avec la diffusion de la notion de citoyenneté fondée sur l’égalité des droits. Grâce à la transformation démocratique, la condition des Juifs entre la côte atlantique et les frontières orientales de l’Allemagne et de l’Autriche actuelles s’est graduellement orientée vers l’intégration des Juifs dans les sociétés nationales et la fin des discriminations. Toutefois, avec la première grande crise qui a frappé l’économie capitaliste mondiale, la Grande Dépression du dernier quart du XIXe siècle (1873-1896), les tendances xénophobes ont été ravivées. Comme dans toute crise sociale, des groupes d’extrême droite se mirent en quête de boucs émissaires afin d’instrumentaliser le mécontentement populaire au service de leurs projets réactionnaires.