region:indes orientales

  • Les Robinsons de Tromelin découverts par l’archéologie

    https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/les-robinsons-de-tromelin-decouverts-par-larcheologie

    Dans la nuit du 31 juillet 1761 débutait une des plus étonnantes aventures de l’histoire maritime, à la croisée de celles de #Robinson_Crusoé et du radeau de la Méduse. Comment un groupe d’esclaves issus des montagnes de Madagascar allait-il survivre plus de 15 années sur une île d’1 km2, dépourvue d’eau potable de surcroit ?

    #esclavage

    • Le 17 novembre 1760, l’Utile, un navire de commerce de la Compagnie française des Indes orientales, quitte Bayonne et cingle vers les îles Mascareignes. Le navire s’arrête à Madagascar pour faire provision de vivres, et, contrairement aux ordres du gouverneur, le capitaine Jean de la Fargue embarque soixante esclaves, qu’il compte vendre à l’île de France, l’actuelle île Maurice, avec le reste de sa cargaison. Mais une tempête détourne l’Utile de sa route. Le navire s’échoue et se brise sur les récifs de cet îlot qu’on nomme île des Sables, un banc de sable d’à peine deux kilomètres de long et huit cents mètres de large, planté de quelques palmiers. Presque tous ceux qui parviennent à gagner la terre ferme sont blessés ou estropiés, tous sont totalement hagards. Les survivants commencent à construire une embarcation avec l’épave du navire. Deux mois après le naufrage, elle est terminée : l’équipage français prend ainsi le large — cent vingt-deux hommes entassés comme des sardines, qu’on ne reverra plus —, en promettant d’aller quérir de l’aide. Les esclaves sont abandonnés sur l’île. Ils sont libres, mais leur liberté mesure un kilomètre carré, et ils sont plus prisonniers que jamais, esclaves de leur volonté de survivre. Ils font du feu, creusent un puits, se tressent des vêtements de plumes, capturent des oiseaux marins, des tortues et pèchent des crustacés. Certains sont si désespérés qu’ils embarquent sur un radeau et partent à la dérive — tout plutôt que de rester sur ce bout de terre, livrés à l’espoir et à la vie. Les autres gardent le feu. Quinze ans après, il brûle toujours. Des soixante esclaves libres, il ne reste que sept femmes — et un petit garçon encore au berceau. Le 29 novembre 1776, ils sont découverts par l’équipage de la corvette La Dauphine qui les prend à son bord et les achemine vers l’île de France. Ils laissent à l’île des Sables les braises éteintes du feu et le nom de leur sauveur, un officier de la Marine royale capitaine de corvette, le chevalier de Tromelin.

      In L’Atlas des îles abandonnées de Judith Schalansky

  • Ces pays du monde où s’opère la jonction entre religion et nationalisme | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280918/russie-inde-pologne-israel-turquie-iran-quand-la-religion-rencontre-le-nat

    lusieurs dizaines d’États sur la planète sont aujourd’hui gouvernés par des régimes qui relèvent du nationalisme religieux ou qui sont influencés par cette configuration idéologique. Ce phénomène affecte tous les continents, démontrant que cette forme de nationalisme s’adapte à des religions très diverses, monothéistes ou non. Plus intolérant encore que les autres nationalismes face à la dissidence ou à l’opposition, plus inclusif aussi pour tous ceux qu’il entend incorporer au récit national, il se nourrit souvent de l’explosion des inégalités, des frustrations économiques et sociales, et semble désormais constituer une réponse traditionaliste de la « communauté nationale » à la globalisation et à la modernité.

    En Europe, il s’impose surtout à l’Est, au sein de feu l’empire soviétique. En Russie, où l’Église orthodoxe a joué un rôle central dans la quête de la nouvelle identité nationale post-communiste, Vladimir Poutine a été un acteur majeur du retour du religieux sur la scène russe et internationale. Retour qui se traduit aujourd’hui, selon le patriarche orthodoxe Kirill, par un « état de fusion symbiotique entre le fait national et le fait religieux ». En Arménie, en Ukraine, mais aussi en Pologne ou en Hongrie, c’est également le nationalisme religieux qui sous-tend les dérives xénophobes et autoritaires.

    Nous publions ici l’essentiel du chapitre consacré à l’Inde du livre coordonné par Oliver Da Lage, L’Essor du nationalisme religieux, à paraître début novembre.

    • Le nationalisme hindou aux commandes de « la plus grande démocratie du monde »

      par Olivier Da Lage

      Au seuil de l’année 2018, un parlementaire d’Uttar Pradesh, l’État le plus peuplé de l’Inde, dirigé depuis l’année précédente par le BJP (1), a déclaré que le nom du pays étant l’Hindoustan, ce pays était pour les Hindous et eux seuls. Peu auparavant, le ministère du tourisme de l’Uttar Pradesh avait retiré le Taj Mahal de la brochure publiée par le ministère pour vanter les sites à visiter : le monument, symbole de l’Inde dans le monde entier, se trouve être un mausolée construit par un empereur musulman. Parallèlement, un militant nationaliste hindou a – en vain – tenté de faire dire par un juge que le Taj Mahal était en fait un ancien temple hindou.

      À l’approche de Noël et du nouvel an, des brigades hindouistes ont tenté au Madhya Pradesh et au Rajasthan d’empêcher les écoles chrétiennes de célébrer Noël avec leurs élèves d’autres religions, ce qui, selon ces militants adeptes de la menace, relèverait de la « conversion forcée » ; en Andhra Pradesh, les temples hindous ont reçu interdiction de marquer l’entrée dans la nouvelle année du calendrier chrétien, qui ne relèverait pas de la culture hindoue.

      Dans plusieurs États, du nord au sud, des musulmans ou des dalits (ex-intouchables) ont été battus, parfois à mort, par des foules les soupçonnant de transporter de la viande de bœuf ou des vaches destinées à l’abattage. Dans bien des cas, le soupçon était infondé, ce qui n’a pas empêché plusieurs responsables régionaux du BJP, dont le chef du gouvernement du Chhattisgarh, de déclarer que les tueurs de vaches méritaient la pendaison.

      Depuis 2015, des intellectuels ou acteurs célèbres dénoncent un climat d’intolérance. En protestation, plusieurs ont rendu leur Padma Shri, équivalent indien de la Légion d’honneur. Ici et là, des intellectuels et des journalistes ont été tués sans que l’on retrouve leurs assassins. Le point commun de ces victimes était leur défense de la laïcité (secularism) et leur dénonciation des excès du nationalisme hindou. Parallèlement, tout avis négatif, ou simplement réservé sur l’action du gouvernement de Narendra Modi entraîne instantanément des réactions massives et très vives de ses partisans sur les réseaux sociaux, avec l’objectif manifeste d’intimider ceux qui seraient tentés par la critique.

      Bien entendu, les violences intercommunautaires et l’intolérance n’ont pas attendu l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi et du BJP pour se manifester en Inde. Ses partisans ne manquent jamais, et à juste titre, de le rappeler. On assiste cependant incontestablement à une radicalisation et à une intensification de cette intolérance et de ces manifestations violentes. Corollaire de cette banalisation de la violence, le seuil d’indignation s’élève inexorablement et, sans être militants pour autant, de très nombreux membres de la classe moyenne urbaine indienne, qui ont voté en 2014 pour le BJP sur la promesse du développement économique et de la prospérité, en viennent graduellement à trouver naturel que la majorité hindoue (80 % des Indiens) ne tolère les minorités, notamment les musulmans, qui ne représentent que 14 % des habitants, qu’à la condition qu’elles « restent à leur place », c’est-à-dire se rendent aussi invisibles que possible et acceptent un statut de citoyens de seconde zone.

      C’est très précisément la thèse que défendait en 1923 Vinayak Damodar Savarkar dans son manifeste : Hindutva,Who is a Hindu ?. L’idéologie de l’hindutva (hindouité) est restée très minoritaire, voire marginale, tant dans le combat contre l’occupation britannique que plusieurs décennies après l’indépendance, notamment du fait que Nathuram Godse, l’assassin du Mahatma Gandhi, avait appartenu au RSS (2), le mouvement fondé en 1925 pour propager l’hindutva.

      (1) Le BJP (Bharatiya Janata Party), parti nationaliste hindou, est au pouvoir en Inde depuis mai 2014.

      (2) Le Rashtriya Swayamsevak Sangh, créé en 1925 à Nagpur (Maharashtra), est une milice de volontaires chargés de défendre les hindous et de propager l’hindutva.
      Le renouveau hindouiste à la fin du XIXe siècle

      En un sens, le nationalisme hindou est le produit de la colonisation britannique. Il ne s’agit pas de prétendre qu’avant l’arrivée de la Compagnie des Indes orientales, les relations aient toujours été idylliques entre hindous et musulmans, mais, comme dans bien d’autres régions du monde, la colonisation a progressivement donné naissance à une réaction nationaliste qui a pris plusieurs formes. La naissance du Congrès national indien en 1885 incarnait au départ une revendication classique, partie de la demande d’égalité des droits pour évoluer vers une demande d’autonomie, puis aboutir, au fil des années et de la répression, à une exigence d’indépendance.

      Pour sa part, le nationalisme hindou, qui s’est développé à la fin du XIXe siècle, a été dès le départ fondé sur une démarche identitaire favorisée par l’insistance quasi entomologique des Britanniques à diviser les Indiens en sections et sous-sections, entre religions d’abord, et au sein de celles-ci ensuite. Si tous les hindous admettent le principe des quatre grandes castes, les varnas – brahmanes (prêtres), kshatrias (guerriers), vaishyas (commerçants), shudras (serviteurs) –, ce sont largement les Britanniques qui ont fait des jati (corporations dont le métier se transmet héréditairement) des sous-castes de celles-ci, morcelant ainsi une société hindoue déjà très divisée.

      En créant au début du XIXe siècle des établissements universitaires enseignant séparément le hindi et l’ourdou (qui, dans l’usage populaire, se fondaient largement dans ce qu’on appelait alors l’hindoustani), les Anglais ont accentué la séparation entre hindous et musulmans. Enfin, alors que montaient les revendications indépendantistes au seuil du XXe siècle, les Britanniques ont donné aux hindous le sentiment qu’ils appuyaient la minorité musulmane afin de contenir les aspirations de la majorité hindoue.

      En réaction, plusieurs initiatives ont tenté tout à la fois de moderniser l’hindouisme, en insistant sur ce qui rapproche plutôt que ce qui divise, et de rattacher l’essence de l’Inde moderne à ses racines anciennes remontant à l’époque védique. Cette défense des valeurs de l’Inde antique intervient alors même que les administrateurs coloniaux et les hommes politiques anglais insistaient dans leurs discours publics et dans leurs correspondances privées sur ce qu’ils dépeignaient comme la barbarie intrinsèque des traditions hindoues, auxquelles, pour la plupart, ils déniaient la qualité de civilisation.

      En 1875, l’arya samaj (la noble société) est fondée, avec pour ambition de promouvoir les valeurs védiques de l’hindouisme et la croyance en un seul dieu. L’arya samaj introduit le prosélytisme, notion jusqu’alors inconnue dans l’hindouisme. À Bombay, Lokmanya Bal Gangadhar Tilak, pourtant membre du Congrès et partisan d’un rapprochement avec les musulmans, relance la cérémonie hindoue de Ganesh Chathurthi, tombée en désuétude, par laquelle le dieu à tête d’éléphant est rituellement immergé chaque année dans l’océan Indien. C’est pour lui une façon de contourner l’interdiction des rassemblements édictée par le colonisateur. En 1893, Swami Vivekananda prononce à Chicago, au Parlement des religions, un discours marquant dans lequel il présente l’hindouisme comme une religion à la fois ancienne et moderne répondant aux problèmes du moment. Un peu plus tard, en réaction à la création de la Ligue musulmane et à la volonté du Congrès qu’hindous et musulmans mènent en commun le combat pour l’indépendance, se crée en 1915 la Hindu Mahasabha (assemblée hindoue panindienne), afin de défendre les intérêts des seuls hindous.

      Parallèlement, certains écrits occidentaux influencent ce nationalisme hindou naissant, notamment ceux de l’orientaliste anglais d’origine allemande Max Muller, fasciné par la civilisation indienne, particulièrement la culture aryenne. Quant aux écrits du Français Arthur de Gobineau, ils développent l’idée ouvertement raciste d’une race aryenne naturellement faite pour diriger, mais il critique les castes supérieures hindoues pour s’être métissées avec les castes inférieures. À une époque où la notion de « race », loin d’être contestée, allait jusqu’à celle de « race anglaise » dans les discours des politiciens les plus réputés, Gobineau et les orientalistes européens ont offert à certains nationalistes hindous le cadre de référence qui leur manquait pour élaborer une théorie fondée sur la supériorité de la « race hindoue ».
      L’hindutva, un projet avant tout culturel

      Ce corps doctrinal, élaboré au fil des années à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, a une date de naissance officielle : 1923. Cette année-là, paraît un livre de 141 pages intitulé Hindutva, who is a Hindu ?. Signé : « Un Marathe. » Son véritable auteur, Vinayak Damodar Savarkar, est alors emprisonné pour ses activités antibritanniques. La thèse qu’il développe dans cet ouvrage est que les hindous, tirant leur nom de la terre qui est la leur (Hindoustan), doivent reprendre leur destin en main face aux étrangers qui les dirigent (les Britanniques), mais aussi vis-à-vis des musulmans et des chrétiens qui, du seul fait qu’ils sont nés en Inde, se considèrent comme Indiens. Ce n’est pas suffisant, argue Savarkar, car l’appartenance à une nation suppose de réunir trois critères sans lesquels il n’est pas d’appartenance commune :

      • L’attachement à la terre des ancêtres, qui s’étend du « Sindhu au Sindhu », bordée par l’Himalaya et l’océan, en tant que mère patrie.
      • Le lien du sang, hérité de ses ancêtres, qui forge l’appartenance à la « race hindoue », peu important par ailleurs que la progéniture soit la conséquence d’unions sexuelles inter-castes.
      • L’appartenance revendiquée à la culture et à la civilisation hindoues, à des figures historiques vénérées en tant que héros, à des fêtes communes, à des rites et sacrements communs et à des lois communes.

      Il est clair, poursuit Savarkar, que si nombre de chrétiens et musulmans (dont les ancêtres hindous ont été convertis autrefois) peuvent se prévaloir des deux premiers critères, tel n’est pas le cas s’agissant du troisième. En conséquence, chrétiens et musulmans ne peuvent être considérés comme appartenant à la nation hindoue. Pour Savarkar, le problème est essentiellement culturel, bien davantage que religieux. Au point qu’il va jusqu’à préciser : « Certains d’entre nous sommes monothéistes, d’autres panthéistes, certains sont théistes, d’autres athées – nous sommes tous hindous et partageons le même sang. Nous ne sommes pas seulement une nation, mais une race, une fraternité de naissance. »

      L’idéologie de l’hindutva, ainsi développée par Savarkar, est précisée une quinzaine d’années plus tard avec la publication de We or Our Nationhood defined, édité en 1939 par MS Golwalkar (3), l’année même où il est choisi par le fondateur du RSS Hedgewar pour lui succéder. Disciple de Savarkar, Golwalkar est également un praticien de l’hindutva puisque cette idéologie constitue la colonne vertébrale du RSS, fondé en 1925 sur le modèle des milices fascistes.

      Dans son livre, il reprend et complète la thèse de Savarkar : les hindous ont contrôlé leur terre pendant 8 000 à 10 000 ans avant d’être envahis. Contrairement aux théories de Muller, ce ne sont pas les Aryens nordiques qui ont envahi l’Inde, mais le contraire, car jadis, soutient Golwalkar, le pôle Nord se trouvait dans ce qui est aujourd’hui le Bihar ou l’Orissa (nord-est de l’Inde). Ce sont donc bien les Indiens et nul autre peuple qui sont à l’origine de la grande civilisation indo-européenne.

      Golwalkar entreprend alors de faire l’éloge du pangermanisme ainsi que de la façon dont l’Allemagne traite la question des minorités culturelles et ethniques : afin de préserver la pureté de la race et de sa culture, l’Allemagne a choqué le monde en purgeant le pays des races sémitiques, les juifs. La fierté raciale s’est ici manifestée à son plus haut. L’Allemagne a également montré à quel point il est presque impossible pour les races et les cultures ayant des différences remontant à leurs racines d’être assimilées en un tout unifié, une bonne leçon à retenir pour nous en Hindousthan dont nous devons tirer profit.

      Et de conclure que le Congrès est une invention des Anglais (4) afin de diviser les hindous, ce qui a fait perdre à ces derniers le sens de la nation que Golwalkar les exhorte à retrouver. Savarkar, qui, en 1937, a pris la tête du Hindu Mahasabha, lance en 1942 un mot d’ordre : « Hindouiser la nation et militariser l’hindouisme », tout en s’opposant au mouvement Quit India lancé par Gandhi.

      Le nationalisme hindou est longtemps resté marginal dans la politique indienne. Interdit en 1948 après l’assassinat de Gandhi, puis préautorisé un an plus tard, le RSS a pris soin (comme il le fait encore aujourd’hui) d’affirmer que sa mission est avant tout culturelle et non politique. Les partis se réclamant de l’hindutva ne pesaient presque rien du temps de Nehru. Leur progression à partir des années 1960, mais surtout de la fin des années 1970, est dans une large mesure l’effet de l’usure du Congrès, qui a dominé la vie politique de façon hégémonique avant et après l’indépendance. De mouvement de libération nationale englobant toutes les tendances politiques, le Congrès s’est progressivement mué en parti dirigé par une dynastie (Nehru-Gandhi) et miné par la corruption, aboutissement logique de l’exercice du pouvoir pratiquement ininterrompu pendant plusieurs décennies.

      Il faut attendre 1977 pour qu’un gouvernement soit dirigé par un adversaire du Congrès. C’est la conséquence de la dictature exercée par Indira Gandhi pendant l’état d’urgence (1975-1977). Encore s’agit-il d’un gouvernement de coalition et le premier ministre Morarji Desai est lui-même un ancien dirigeant du Congrès. Le retour au pouvoir du Congrès en 1980 est à peine éclipsé en 1990 et 1991 par d’éphémères gouvernements de coalition, certes soutenus par le BJP, mais dont la politique n’est pas marquée par l’idéologie nationaliste hindoue.

      Cependant, l’Inde entre progressivement dans une culture d’alternance et le Congrès n’est plus voué à rester au pouvoir quoi qu’il arrive. C’est le BJP, qui a pris en 1980 la suite du Bharatiya Jana Sangh, qui incarne cette alternance. Ses cadres, depuis l’origine, sont généralement issus du RSS, qui les « délègue » au BJP, assuré qu’ils ont été formés à l’hindutva. Pourtant, après des débuts marqués par une intransigeance idéologique, tout particulièrement sous la présidence de Lal Krishna Advani (1993-1998), les échecs électoraux successifs amènent le parti à s’en remettre à l’un de ses fondateurs, Atal Bihari Vajpayee, partisan d’une ligne plus modérée. Ce dernier mène le parti à la victoire en 1998 et en tant que Premier ministre, Vajpayee parvient à la fois à s’inscrire dans la lignée des gouvernements précédents (Congrès) tout en infléchissant la politique suivie jusqu’alors vers un rapprochement marqué avec Israël et les États-Unis et une libéralisation accrue de l’économie (5).

      Ces inflexions sont par la suite assumées et reprises à son compte par la coalition dirigée par le premier ministre Manmohan Singh (Congrès), au pouvoir de 2004 à 2014. Car de 1998 à 2004, contraint par ses partenaires au sein de la coalition, Vajpayee n’était pas libre d’appliquer à sa guise le programme du BJP. Tout au plus a-t-il tenté de remanier les programmes scolaires en présentant les Moghols (musulmans) comme des envahisseurs ou en rehaussant le rôle des personnages opposés à Nehru dans la lutte pour l’indépendance de l’Inde. Mais faute de majorité, il a prudemment évité de mettre en œuvre les points essentiels du programme du BJP, à savoir l’abrogation de l’article 370 de la Constitution qui accorde un statut particulier au Cachemire (État du Jammu et Kashmir), la construction à Ayodhya d’un temple consacré à Ram sur l’emplacement de la mosquée Babri, détruite par des militants nationalistes hindous en décembre 1992, et la mise en place d’un code civil uniforme, c’est-à-dire l’abolition des dispositions spécifiques aux chrétiens et surtout aux musulmans.

      (3) Madhav Sadashiv Golwalkar, originaire du Maharashtra, a dirigé le RSS de 1940 jusqu’à sa mort, en 1973.

      (4) De fait, c’est bien un fonctionnaire britannique, Allan Octavian Hume, qui en est à l’origine.

      (5) Cette libéralisation a permis un décollage économique, la réduction de la pauvreté et élargi considérablement la petite et moyenne bourgeoisie urbaine, socle électoral du BJP. Mais les inégalités se sont aussi creusées : entre 1980 et 2014, la part de revenu captée par les 10 % des Indiens les plus riches est passée de 30 à 56 % (source : rapport publié le 14 décembre 2017 par le Projet World Wealth and Income Database WID, cité par Le Monde, 15 décembre 2018).
      La majorité hindoue se sent discriminée

      De fait, le choix de thèmes clivants, le recours à la violence se sont avérés électoralement bénéfiques pour le BJP. Pas nécessairement immédiatement : le BJP n’a pas remporté les élections générales de 1989 ni celles de 1991, alors même que le parti était dirigé par LK Advani, qui prônait une politique de rupture, qu’il a notamment incarnée par son fameux Ram Rath Yatra, marche politico-religieuse qu’il a conduite de septembre à octobre 1990 de Somnath (Gujarat) vers Ayodhya. Advani fut arrêté avant d’atteindre sa destination. En décembre 1992, la destruction de la mosquée Babri par des militants de la VHP (6) et du RSS a déclenché des violences entre hindous et musulmans, qui ont fait plusieurs milliers de morts à travers le pays, tout particulièrement à Bombay en 1993.

      Pour la première fois, le BJP accède au pouvoir au Gujarat en 1995, l’année même ou le Shiv Sena, un parti xénophobe et antimusulman, emporte les élections municipales à Bombay. En 2002, la mort de militants nationalistes et de pèlerins hindous, brûlés vifs dans leur wagon à bord du train qui les ramenait d’Ayodhya (7), déclenche des pogroms antimusulmans au Gujarat, qui font près de 2 000 morts, presque tous musulmans. Soupçonné d’avoir encouragé, ou du moins laissé faire, les milices nationalistes hindoues, Modi, chef du gouvernement du Gujarat depuis l’année précédente, est frappé d’ostracisme à l’étranger (les États-Unis lui refuseront un visa dix ans durant). L’intéressé laisse dire et refuse de commenter, entretenant le soupçon chez ses adversaires, mais renforçant sa stature au sein de la petite et moyenne bourgeoisie urbaine hindoue, qui constituent le socle de l’électorat du BJP. Après 2002, le BJP progresse fortement dans les régions du Gujarat où les violences ont été les plus marquées.

      Modi a correctement lu l’évolution de la société indienne vers le « majoritarianisme » (8). De façon croissante, la population hindoue a le sentiment d’être discriminée en faveur de la minorité musulmane, cajolée (pampered) par le parti du Congrès [parfois surnommé de façon péjorative Khangress (9)], qui s’en sert comme d’un réservoir de voix (vote bank), et se reconnaît dans la politique du BJP, qui refuse les concessions (appeasement) envers les musulmans. On est désormais au cœur de l’hindutva telle que la concevaient Savarkar et Golwalkar : les minorités religieuses ne peuvent être tolérées en Bharat (Inde) que si elles se plient à la culture de la majorité hindoue (y compris les codes religieux) et renoncent toute revendication spécifique.

      Et pourtant, la campagne électorale du BJP en 2014 n’a pas été menée sur les thèmes de l’hindutva. Ils en sont même singulièrement absents. Cette campagne, très personnalisée autour de Modi, mettait en avant le développement (vikas) et la bonne gouvernance, la fin de la corruption (liée au Congrès) et la création d’emplois grâce aux investissements privés venus de l’étranger. En d’autres termes, il s’agissait d’appliquer à l’Inde tout entière les recettes économiques qui ont fait le succès du « modèle Gujarati » dont Narendra Modi était crédité dans l’opinion.

      Cependant, quatre ans après l’accession au pouvoir du BJP, les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous. Les milieux d’affaires reprochent au gouvernement la timidité et la lenteur des réformes économiques, en dépit des promesses. La création d’emplois se fait attendre et les investissements directs étrangers, bien qu’en progression, ne sont pas à la hauteur espérée, malgré les multiples voyages du premier ministre au cours desquels il martèle son slogan, Make in India, promettant dans chaque pays d’installer en Inde un climat favorable aux investisseurs. Séduits, ou simplement bienveillants, ceux-ci tardent néanmoins à venir car, nonobstant le volontarisme de Modi, l’Inde demeure un pays compliqué pour les entrepreneurs étrangers.

      De surcroît, la démonétisation surprise, en novembre 2016, des billets de 500 et 1 000 roupies, qui a soudainement retiré 86 % de la masse des billets en circulation, a fait perdre à l’Inde plus d’un point de croissance en 2017. Ce qui était présenté comme un coup politique hardi afin d’assécher l’argent noir de la corruption s’est avéré avoir été mal préparé et a privé de ressources les cultivateurs au moment où ils devaient acheter leurs semences (en espèces). Sans surprise, cela s’est traduit l’année suivante par une baisse des récoltes.

      L’exemple peut se décliner dans divers secteurs de l’économie. L’incapacité – du moins temporaire – du gouvernement BJP à tenir les promesses économiques de la campagne de 2014 a entraîné une dégradation de son image et de sa popularité, même si le BJP a encore enregistré des succès électoraux en 2016 et 2017, comme en Uttar Pradesh, où le BJP a remporté, en mars 2017, les trois quarts des sièges de l’Assemblée du plus grand État de l’Inde, dont la population équivaut à celle du Brésil. C’est Narendra Modi lui-même qui a choisi pour le diriger un moine connu pour ses positions extrémistes, Yogi Adityanath, très en pointe dans la dénonciation des musulmans.

      Il est notamment à l’origine des campagnes contre le love jihad, autrement dit le mariage entre une femme hindoue et un homme musulman. Selon la théorie du love jihad, il s’agirait d’un plan délibérément conçu pour islamiser la société hindoue en tirant parti de la naïveté de jeunes hindoues séduites par des « Roméo » musulmans. Des brigades font la chasse à ces couples mixtes et parviennent parfois à les faire arrêter par la police, et, plus rarement, à les faire traduire devant les tribunaux.

      Parallèlement, les milices de défense de la vache (gau rakshaks) traquent les consommateurs de viande de bœuf. Ces dernières années, les cas de violences, parfois mortelles, à l’encontre de personnes simplement soupçonnées de transporter ou de stocker de la viande de bœuf ou de convoyer des vaches pour les abattre, se sont multipliés. L’année 2018 a connu une succession de lynchages qui a amené la Cour suprême à enjoindre au gouvernement central de prendre des mesures pour mettre fin à la mobocratie (la loi de la populace). L’État du Mahrashtra, pour sa part, a interdit en 2015 le commerce et le stockage de la viande de bœuf. Il se trouve que la filière bovine emploie presque exclusivement des musulmans ou des dalits (ex-intouchables). Musulmans et dalits sont également, et de loin, les premières victimes de ces lynchages, dont les auteurs sont ouvertement soutenus par quelques élus régionaux du BJP.

      Cette radicalisation, ce repli sur les marqueurs identitaires, est manifeste dans la campagne menée en décembre 2017 par le BJP pour conserver le Gujarat (État que Narendra Modi a dirigé pendant dix ans). Il n’y était plus question de vikas ni de bonne gouvernance, mais d’insinuer que le Pakistan voulait la victoire du Congrès au Gujarat, avec des références à Aurangzeb (empereur moghol honni des hindous pour son intolérance), et de suggérer que le Congrès voulait désigner un musulman à la tête du Gujarat. En fin de compte, le BJP a conservé de justesse la majorité des sièges, au terme d’un scrutin qui fait figure de victoire à la Pyrrhus pour le parti au pouvoir.

      À la fin de 2017, un membre du gouvernement fédéral a publiquement déclaré que le BJP comptait bien abolir la laïcité de la Constitution indienne. Il n’a pas été suivi sur ce terrain par ses collègues, mais il ne fait pas de doute que le désaccord porte non sur l’objectif mais sur le rythme des réformes. Si les élections de décembre 2017 au Gujarat peuvent donner un aperçu des thèmes de la prochaine campagne au niveau fédéral pour les élections de 2019, il serait exagéré pour autant d’évoquer un rythme accru dans la mise en œuvre du calendrier idéologique du BJP. Il est vrai que depuis 2016, les diverses milices de la Sangh Parivar semblent avoir toute liberté pour défier, souvent par la violence, ceux qui « heurtent les sentiments » des hindous, vandalisant les salles de cinéma qui projettent des films où jouent des acteurs pakistanais ou remettant en question leur vision de l’histoire (même mythologique), s’en prenant physiquement aux mangeurs de bœuf (ou ceux qui sont simplement soupçonnés de l’être), etc.

      Le silence prolongé des autorités – et notamment de leur chef – après la plupart de ces incidents dramatiques est perçu, tant par les partisans de Modi que ses adversaires, comme un encouragement tacite. À plusieurs reprises, cependant, Modi a pris la parole pour condamner sévèrement les excès des milices de défense de la vache. Mais le caractère tardif de ces prises de position et leur inefficacité ne permettent pas de trancher sur le point de savoir s’il condamne vraiment ces exactions ou s’il ne s’agit que d’une concession de forme pour enrayer les critiques montant en Inde comme à l’étranger.

      De façon plus surprenante, le RSS ne semble pas pousser à une accélération du calendrier, tout particulièrement s’agissant de la construction du temple de Ram à Ayodhya. Il préfère manifestement donner la priorité à la révision des manuels scolaires (le nom de Nehru a été banni des manuels scolaires au Rajasthan) et éviter pour l’heure les sujets trop clivants. Son chef suprême, Mohan Bhagwat, multiplie même les déclarations conciliantes, affirmant par exemple en octobre 2017 devant des cadres du mouvement que l’« Inde est une nation d’hindous, mais n’exclut pas les autres », ce qui est une version très édulcorée de l’hindutva, que professe pourtant depuis l’origine le RSS, qu’il dirige depuis 2009. Tout se passe comme si le RSS, donnant la priorité à son projet à long terme, ne voulait pas brûler les étapes au risque de compromettre ses objectifs par un échec du BJP lors du scrutin national de 2019. Il sera toujours temps, après les élections, d’aller plus loin dans l’hindouisation de la société.

      Le BJP a remplacé le Congrès comme parti attrape-tout à l’échelle de l’Union indienne. Il est tiraillé entre la modération nécessaire afin de conserver cette audience et l’intransigeance idéologique de son noyau dur. Le retour de la croissance que prédit le FMI pour 2019 ainsi que les conseils du RSS pourraient inciter Narendra Modi et le BJP à abandonner les thématiques antimusulmanes, auxquelles ils ont eu recours lors des élections de 2017 au Gujarat, pour revenir à des slogans plus neutres idéologiquement, fondés sur le développement, l’environnement et la lutte contre la corruption, et à garder pour plus tard la mise en œuvre d’un programme intransigeant fondé sur l’hindutva.

      (6) La Vishva Hindu Parishad a été créée en 1964 à l’initiative du RSS pour « organiser, consolider la société » et « servir et protéger le dharma (loi naturelle) hindou ».

      (7) Le 27 février 2002, des pèlerins hindous, pour la plupart membres ou sympathisants de la VHP, reviennent d’Ayodhya. Lors de son arrêt en gare de Godhra, le train est attaqué et un incendie se déclare, tuant 59 personnes.

      (8) Ce néologisme, tiré du terme anglais majoritarianism, me semble mieux rendre compte de la réalité que les traductions habituelles (« fait majoritaire », « principe de majorité »).

      (9) Khan est l’un des noms musulmans les plus courants en Inde.

  • Carte mondiale d’accessibilité des villes
    https://visionscarto.net/carte-accessibilite

    par Philippe Rivière Cette carte représente l’« accessibilité » des villes, c’est-à-dire le temps de trajet vers la ville la plus proche depuis tout point de la surface de la Terre. Elle est restituée sur une projection conçue par John Paul Goode en 1923, en empruntant les codes topographiques. L’œil y lit de façon naturelle la pente plus ou moins élevée qu’il faut « gravir » ou non pour atteindre chaque point. Les zones urbaines forment les plaines, de couleur vert foncé, et les régions désertiques ou (...)

    #Billets

  • Les esclaves oubliés de l’île de Tromelin
    https://www.franceculture.fr/conferences/palais-de-la-decouverte-et-cite-des-sciences-et-de-lindustrie/les-esclaves-oublies-de

    Une ressource de plus

    En 1761, des esclaves malgaches furent abandonnés sur l’île de #Tromelin, après le naufrage d’une embarcation de la Compagnie française des Indes orientales. Ils ont survécu pendant 15 ans en recréant une micro-société. Mais comment ont-ils pu survivre sur un minuscule îlot où il n’y a rien ?

  • L’idée d’une « #Suisse_coloniale » apparaît comme une contradiction dans les termes, tant l’identité collective helvétique s’est forgée sur l’image d’Épinal d’une neutralité absolue, étrangère au colonialisme et à ses atrocités. Noémi Michel, Maître-Assistante en théorie politique à l’Université de Genève, déstabilise ce récit national mythifié. Dans le cadre de ses travaux de recherche, elle met en avant les multiples modalités à travers lesquelles la Suisse a participé à l’entreprise coloniale, sans posséder de colonies formelles pour autant. Un tel travail de #mémoire porte en lui la promesse d’une compréhension enrichie du #racisme contemporain. S’exposer à la pensée de Noémi Michel, c’est en ce sens convoquer l’histoire pour mieux renseigner notre présent. C’est aspirer à un idéal démocratique où les groupes porteurs de « différence » auraient voix au chapitre. Entretien long format.

    Entretien avec #Noémi_Michel de l’Université de Genève....

    http://www.jetdencre.ch/avec-noemi-michel
    #colonialisme #Suisse #colonisation #imaginaire_colonial #esclavage #histoire #colonialisme_sans_colonies #moutonologie #Henri_Dunant
    cc @simplicissimus

    • Switzerland and ‘Colonialism without Colonies’

      In this essay the theoretical focus of postcolonial theory has been shifted from the cultures and societies of former formal colonies to those countries that have an explicit self-understanding as an outsider within the European colonial power constellation. Using the example of Switzerland, it analyses the presence and perseverance of colonial structures and power relations in a country that has never been regarded as or understood itself as an official colonial power. In a first step, we compare present debates on colonialism in Switzerland with those in neighbouring countries, i.e. France, Germany, Italy and Austria. In a second step, we trace previous research that postulates a link between Switzerland and colonialism, and apply the concept of ‘colonialism without colonies’, which, in contrast, engages with methods and themes that have emerged from postcolonial studies. Finally, we present a specific case study on ‘Swiss commodity racism’ in order to elucidate the concept ‘colonialism without colonies’.

      http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/1369801X.2015.1042395?journalCode=riij20

    • Sheepology: The Postcolonial Politics of Raceless Racism in Switzerland

      Discussing racism and its colonial genealogy remains difficult in contemporary Switzerland. This article addresses the politics of racism’s name-ability at the crossroads of studies of ‘postcolonial Switzerland’ and ‘raceless racism’ in continental Europe. The former highlight Switzerland’s self-conception as outside colonialism. The latter emphasize the complexities of Euro-racism, in particular its production through the absence of explicit racial references. Drawing on postcolonial discourse-analytic methodology, I explore the famous case of the ‘sheep poster’ that supported the far right-wing Swiss People’s Party campaign in 2007 and triggered an important controversy around legitimate public images of ‘Swissness’ and ‘difference’. The first section analyses the (untold) history of colonial racialised discourses that are conveyed by the poster. The second and third sections comprise a discourse analysis of the public claims that were expressed by various actors against or in defence of the poster. I show that the controversy consisted of a struggle between three antagonistic articulations of ‘Swissness’ and ‘difference’, namely between an antiracist discourse, and anti-exclusionary discourse, and defensive interventions. As the two latter discourses became hegemonic at the expense of the anti-racist critique, this struggle reasserted and renewed a regime of raceless racism, revealing both specificities and commonalities between the Swiss case and the broader context of postcolonial Europe.

      http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13688790.2015.1191987?journalCode=cpcs20
      #post-colonialisme

    • Des visites guidées à #Neuchâtel retracent les vestiges de l’esclavage

      Pour la semaine d’action annuelle contre le racisme, la ville de Neuchâtel se penche sur le racisme d’hier et d’aujourd’hui. Des visites guidées suivent les traces de personnalités neuchâteloises devenues riches grâce aux esclaves, ou qui ont contribué à légitimer l’esclavage.

      https://www.rts.ch/play/radio/le-12h30/audio/des-visites-guidees-a-neuchatel-retracent-les-vestiges-de-lesclavage?id=9407382&

      #Agassiz #Louis_Agassiz #David_de_Pury

      #toponymie #polygénisme #supériorité_de_la_race_blanche #purysbourg

      Louis Agassiz

      Né à Môtier (FR) en 1807, décédé à Boston (USA) en 1873, le naturaliste Louis Agassiz a exercé une profonde empreinte sur le développement de la vie scientifique neuchâteloise. Recruté par les autorités de la Principauté de Neuchâtel en 1832, ce jeune savant doté d’un charisme exceptionnel s’était déjà fait un nom dans les universités allemandes et à Paris, par ses travaux d’étude comparée et d’embryologie des oursins et des poissons fossiles et vivants. Dès 1837, il acquiert une réputation mondiale avec sa « théorie glaciaire » : à la suite d’expéditions alpines largement médiatisées, ses travaux sur le glacier de l’Aar lui permettent d’établir l’existence d’un âge glaciaire préhistorique, qui prolongeait la théorie des catastrophes de Cuvier.

      En 1846, Agassiz émigre aux Etats-Unis, pour s’installer à l’Université de Harvard, où il crée le Musée de zoologie comparative, qui devient bientôt l’un des principaux musées scientifiques du monde. Fortement engagé dans la diffusion publique du savoir et dans la défense de l’instruction des femmes, Agassiz a joué un rôle décisif pour l’affirmation de la science en Amérique. Aujourd’hui, cependant, son héritage doit se mesurer à l’aune de ses thèses fixistes et de ses doctrines raciales.

      Dès la parution de l’Origine des espèces en 1859, Agassiz se profile en effet comme l’un des principaux adversaires de Darwin. Farouchement opposé à l’évolutionnisme, le naturaliste suisse avait pourtant contribué à la mise en évidence du développement progressif de la vie et de la succession des espèces. Dans l’épistémologie finaliste d’Agassiz, cependant, ces filiations n’étaient pas génétiques, mais idéelles : elles suivaient un Plan divin de créations successives établi dès l’origine du monde.

      Quoique catégoriquement hostile à l’esclavage des Noirs, Agassiz est marqué par un racisme viscéral. Ses positions relatives à l’infériorité de la « race noire » ne se distinguaient pas de celles partagées par la majorité des anthropologues de l’époque. Mais à la différence de ses confrères, Agassiz s’est profondément compromis dans le débat public, en alimentant, avec son puissant prestige scientifique, une idéologie raciste aux répercussions politiques prévisibles. En 1863, il recommande ainsi aux autorités de l’Union de concentrer les esclaves affranchis dans certaines zones des états du Sud, afin d’éviter les conséquences selon lui néfastes de la contamination réciproque des races blanche et noire. Par-delà l’égalité officiellement proclamée, cette recommandation préfigurait en quelque sorte la ségrégation de fait qui s’imposera peu à peu, après la Guerre de Sécession.


      https://www.unine.ch/unine/home/luniversite/portrait/histoire/louis-agassiz.html

      David de Pury (bienfaiteur)

      Son vrai nom est #David_Purry, créé Baron le 1er janvier 1785. Une très ancienne gravure retrouvée au Portugal l’atteste.

      D’autre part, sur le socle de la statue érigée à son souvenir sur la place portant son nom à Neuchâtel il est écrit : « David de Purry ». La place quant à elle s’appelle la Place Pury. On y apprend également que le Baron David de Purry (1709-1786) est considéré comme « bienfaiteur de Neuchâtel ». Il légua à sa ville natale, peuplée alors de quelque 2 000 habitants, sa fortune. Celle-ci correspondrait de nos jours à quelque 600 millions de francs. Cette somme a permis de construire plusieurs bâtiments importants et a financé le détournement du cours d’eau "Le Seyon".


      https://fr.wikipedia.org/wiki/David_de_Pury_(bienfaiteur)

      Famille de #Pourtalès

      La famille #de_Pourtalès, d’origine cévenole, s’est illustrée dans de nombreux domaines et notamment dans le commerce, la finance, la diplomatie, l’armée, les sciences et la littérature. Elle offre un bon exemple de réussite d’une famille huguenote ayant préféré émigrer plutôt qu’abjurer. Collectionnant les châteaux et tissant un vaste réseau d’alliances, elle va essaimer en Suisse, en Allemagne et aux États-Unis d’Amérique. Au XIXe siècle, on parle du « royaume Pourtalès » tant cette famille est riche et puissante.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Pourtal%C3%A8s

      Famille #de_Meuron

      Ancienne famille suisse originaire du canton de Neuchâtel. Bourgeoise de Boveresse, de Neuchâtel (1598), de Saint-Sulpice (NE), d’Orbe (1766), d’Yverdon (1818), de Genève (1902 Orbe) et de Sonvilier.

      L’un des membres de cette famille, Charles-Daniel de Meuron, formera en 1781 un régiment de mercenaires, le Régiment de Meuron. D’abord mis au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales et déployé au Ceylan (Sri Lanka), ce régiment passe ensuite au service de l’Angleterre. En 1813, on le retrouve stationné sur l’Île de Malte, au milieu de la Méditerranée (source : Maurice Vallée).

      http://www.genealogiesuisse.com/meuron.htm

      Pierre-Alexandre #DuPeyrou

      Pierre-Alexandre DuPeyrou, né le 7 mai 1729 et mort le 13 novembre 1794, est un notable de Neuchâtel, à la tête d’une énorme fortune et un esprit indépendant qui se lia notamment avec Jean-Jacques Rousseau. C’est lui qui, après la mort de l’écrivain, publia à Genève, en 1788, la première édition complète de ses œuvres. En 1790, il publia, encore à Neuchâtel, la deuxième partie des « Confessions »1.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Alexandre_DuPeyrou

    • Viens de lire cela sur la page FB d’un journaliste du Courrier, Mohamed Musadak :

      La ville de Neuchâtel décide de remplacer le nom de la rue Louis Agassiz, glaciologue et théoricien de la hiérarchie des races, par celui de #Tilo_Frey, première Noire élue au Conseil National. Cocasse

      Et grâce à cela, je découvre cette personnalité suisse... politicienne, femme, noire... (elle cumule, elle, surtout dans les années 1970 !)
      Tilo Frey :

      Lors de la votation fédérale du 7 février 1971 la population suisse se prononce en faveur du droit de vote et d’éligibilité pour les femmes suisses ; dans le prolongement de cette modification constitutionnelle, Tilo Frey est en octobre 1971 la première neuchâteloise à être élue au Conseil national ; elle y reste durant une législature, jusqu’en 19752.

      http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/d/D6042.php
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tilo_Frey

      Info sur changement de nom à vérifier.

    • Neuchâtel débaptise l’#Espace_Louis_Agassiz, scientifique controversé

      La Ville de Neuchâtel a décidé de reconsidérer la place et l’héritage de Louis Agassiz dans l’espace public. Le glaciologue, accusé d’avoir promu le racisme, soulève la polémique depuis quelques années en Suisse.

      La Ville a indiqué vendredi avoir choisi de baptiser l’actuel Espace Louis-Agassiz du nom de Tilo Frey, pionnière de l’émancipation des femmes et des minorités ethniques en Suisse. Elle a fait partie des onze premières femmes élues au Parlement fédéral en 1971, sous la bannière du Parti radical.

      L’abandon du nom Espace Louis-Agassiz, où se trouve la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel, a été fait en accord avec le rectorat et sera effectif en 2019.

      Cette décision est « exceptionnelle », précise la Ville. Elle répond à la préoccupation de ne pas porter atteinte à l’image de l’Université au niveau international par une adresse qui la lie à une personnalité controversée.
      Héritage pas entièrement renié

      « On n’est pas en train de déshonorer la mémoire de Louis Agassiz » ou de « céder au politiquement correct », a déclaré vendredi à Neuchâtel Thomas Facchinetti, conseiller communal en charge de la culture et de l’intégration. « On est conscient de la contribution considérable du biologiste », cofondateur de l’Université de Neuchâtel et du Musée d’histoire naturelle, à la science.

      La Ville estime néanmoins qu’il subsiste encore de nombreux hommages de Louis Agassiz à Neuchâtel - buste à l’Université, grand portrait au Musée d’histoire naturelle, bloc erratique à Pierre-à-Bot. Il peut « céder un peu des honneurs » qui lui sont faits au profit d’une femme de couleur. Les personnalités féminines sont d’ailleurs largement sous-représentées dans les noms de rue, a ajouté Thomas Facchinetti.

      https://www.rts.ch/info/regions/neuchatel/9826189-neuchatel-debaptise-l-espace-louis-agassiz-scientifique-controverse.html

      Dans le reportage de la RTS on y apprend que à #Saint-Galles il y avait une rue #Krüger, repabtisée depuis #Dürrenmattstrasse :

      St.Galler Erinnerungen an den Sklavenhandel

      Einer der gutbesuchten Workshops am diesjährigen Sufo war die Diskussionsrunde «Auf den Spuren des Sklavenhandels in St.Gallen» samt zugehörigem Spaziergang. Ein Thema, das mehr mit heute zu tun hat, als auf den ersten Blick zu vermutet.


      https://www.saiten.ch/st-galler-erinnerungen-an-den-sklavenhandel
      #toponymie_féministe

  • France-Allemagne : adoptons le principe de la Nouvelle Route de la soie Publié le 19 novembre 2016 par vilistia - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/france-allemagne-adoptons-le-principe-de-la-nouvelle-route-de-la-s

    Jacques Cheminade prenant la parole aux côtés de Helga Zepp-LaRouche lors du séminaire de Essen sur les perspectives ouvertes à l’Europe par le projet de Nouvelles Routes de la soie de la Chine.
    Allocution de Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle de 2017, lors du séminaire de l’Institut Schiller organisé le 21 octobre à Essen (Allemagne) sur les perspectives ouvertes à l’Europe par le projet de Nouvelles Routes de la soie défendu par la Chine. Ce séminaire est le pendant de l’initiative franco-allemande de l’Institut Schiller, dont le premier volet était le séminaire qui s’est tenu à Lyon le 19 octobre.

    En marge du séminaire à Essen, Helga Zepp-LaRouche, présidente du parti Büso (Burgerrechtsbewegung Solidarität) et Jacques Cheminade, ont fait unedéclaration conjointe appelant à construire « Un train eurasiatique pour la paix »pour écarter la menace d’une nouvelle guerre mondiale.

    France-Allemagne : notre mission commune, adopter le principe de la Nouvelle Route de la soie

    Merci, Helga Zepp-LaRouche, et merci à tous ceux qui m’ont invité à prononcer des paroles fortes pour relever le défi de la situation mondiale actuelle.

    Qui aurait pensé, il y a quarante ou même trente ans, que la Chine deviendrait un tel facteur déterminant dans le monde ? Qui aurait pu croire qu’on allait sortir de la pauvreté plus de 800 millions d’êtres humains ? Qui aurait imaginé voir un jour se réaliser le concept gagnant/gagnantdéfendu par la Chine au service des buts communs et d’une « communauté de destin » de l’humanité, alternative potentielle au désastre financier d’un système atlantique prédateur ? Qui aurait pu prévoir que le centre de gravité du monde allait se déplacer de l’Europe et des Amériques vers l’Asie ?

    Qui ? Certainement pas les médias de masse ni les technocrates occidentaux, qui, perdus dans la contemplation de leur nombril, n’ont toujours pas compris cette dynamique de changement, à part lorsqu’ils sont réveillés par la peur que quelque chose d’étranger ne vienne perturber leur cupidité.

    Ce que nous avons devant nos yeux, et que ces médias et technocrates refusent de voir, c’est le plus vaste projet d’industrialisation et de développement jamais conçu, de loin plus étendu que le Plan Marshall, par exemple, et de loin plus avancé en intention et direction. En effet, la Nouvelle Route de la soie, étendue au concept mondial« Une ceinture, une route », représente, qu’on le veuille ou non,l’alternative à un affrontement nucléaire entre les États-Unis et la Russie, et l’alternative à un Tchernobyl financier de notre côté de l’Atlantique. Le proverbial « Mid-Atlantic Man » du siècle dernier est devenu un pirate narcissique, opérant au sein d’une société criminogène et se comportant comme le fils d’Obama ou de Dick Cheney.

    Vue d’en haut, la dérégulation du « moment Thatcher », marquée par le début d’une époque de pillage insensé, la pensée « court-termiste » et l’obsession du gain immédiat, a été précédée et suivie d’une dérégulation des comportements moraux enfantée par Woodstock et la contre-culture de Mai 68.

    Cela a touché aussi bien les États-Unis que l’Europe, mais le pire est que, dans les cercles « respectables » du pouvoir, personne ne s’y oppose, et pire encore, que le thatchérisme, source du mal actuel, est présenté comme une solution. La couverture du 6 octobre dernier de l’hebdomadaire Le Point le dit ouvertement en répandant le message de l’Empire britannique en faveur d’une austérité brutale.

    La Nouvelle Route de la soie, étendue à « Une ceinture, une route mondiale », ouvre au contraire la voie à une pensée à long terme et à un progrès économique partagé, porte de sortie d’un système de pillage financier et d’affrontement géopolitique. La Nouvelle Route de la soie, soutenue par les nouvelles institutions bancaires des BRICS, est une ceinture longeant une route, irradiant le développement sur son passage. Un réseau de transport ferroviaire rapide fait rayonner un développement néguentropique et jette un pont entre la Chine et le monde. Par définition, ceci est antagoniste avec le capital fictif produit par notre système financier et pose les bases d’une plateforme pour des investissements infrastructurels mondiaux.

    Très concrètement, lors du sommet du G-20 à Hangzhou, le président chinois Xi Jinping a proposé de transformer le G-20, « d’un mécanisme de réponse de crise en mécanisme de gouvernance à long terme », appelé à « jouer un rôle majeur pour répondre à toute crise économique éventuelle ». Il ne s’agit pas d’une simple option réactive, mais d’une initiative définissant l’environnement pour de nouvelles options de développement mutuel.
     
    De Gaulle-Adenauer : une communauté de principe

    Le chancelier Konrad Adenauer reçoit le Général de Gaulle à Bon en 1962.
    Dans ce contexte, il existe un point particulièrement intéressant pour nous, citoyens allemands et français. Nous avons perdu l’esprit de la communauté de destin. Voici exactement l’occasion de le retrouver en nous engageant ensemble sur cette route vers le futur que nous ouvre la Chine. Pour nous, cette participation mutuelle doit être l’occasion de nous libérer de l’emprise mortelle de la finance, et de recouvrer, à travers une participation commune à ce projet, le meilleur de notre culture et notre véritable identité européenne, en tant que patriotes et citoyens du monde, parlant chacun notre propre langue avec un sens d’être ensemble. Par la nécessité d’un travail commun avec la Chine en tant qu’Européens, nous, Français, devrons réapprendre à parler l’allemand, de même que vous, les Allemands, le français, en particulier ceux qui travaillent en Afrique francophone. Ainsi, adopter le principe de la Route de la soie ne signifie nullement aliéner nos identités mais les renforcer mutuellement.

    Est-ce paradoxal de dire que l’initiative chinoise va revigorer notre alliance ? Pas du tout, car cela s’est déjà passé jadis et avait un nom : Leibniz et la science leibnizienne de l’économie physique. Au XVIIe et XVIIIe siècle, le grand philosophe allemand, qui était également français par sa participation à l’Académie des sciences de Colbert, avait compris que l’avenir du monde dépendait d’une coopération scientifique, culturelle et économique entre ce qu’il appelait « les deux extrémités les plus développées de l’Eurasie », entourant la Russie et l’Asie centrale. Leibniz travaillait avec un groupe de scientifiques jésuites, tel que le père Gerbillon, organisateur du traité de Nerchinsk (le premier traité de paix sino-russe) et le père flamand Verbiest, qui enseignait à l’Empereur Kangxi. Leibniz concevait que les sources de l’évangélisme chrétien étaient non seulement compatibles, mais en accord avec la vraie tradition confucéenne dans la réalisation de ce qui unit la nature morale de l’homme avec l’univers, la véritable identité créatrice de l’homme.

    C’est alors que les forces impériales britanniques et les agents de la Compagnie des Indes orientales sont intervenus pour saboter ces efforts. En 1794, Lord Macartney, après avoir été ambassadeur en Chine, mentionne dans son journal la menace de la« force chinoise » et le « poids des riches et des génies » de la Grande-Bretagne. Il anticipait cependant des « rivalités et du désordre » au sein de l’Empire chinois, qui, habilement utilisés, seraient « bénéfiques à notre royaume ». Le compte-rendu officiel de sa mission, écrit par Sir George Staunton, est du même ton. Tous deux mettent en garde contre une population chinoise d’environ 350 millions à l’époque, impliquée dans des domaines avancés de la science et de la mécanique, une réalité dangereusement antagoniste avec le système britannique monarchique et monétariste.

    L’Empire britannique, fidèle à sa tradition de « diviser pour régner », commença à promouvoir des conflits en Asie, jusqu’à imposer le commerce de l’opium pour détruire non seulement la Chine, mais le lien unissant la culture chinoise à la vraie culture européenne de Leibniz et de ses disciples.

    Aujourd’hui nous avons affaire au même ennemi, devenu anglo-américain – ce« cerveau britannique avec les muscles américains ». Aussi, notre communauté d’intérêts avec la Chine actuelle consiste à faire revivre l’approche de Leibniz et à libérer notre monde occidental de sa soumission à la City de Londres et à Wall Street.

    Ce n’est ni un rêve ni un schéma ; c’est une réalité dont la réalisation dépend de notre volonté commune en tant qu’Allemands et Français, avec l’ensemble des peuples et cultures européennes. Je ne prétends pas que ce sera facile ; cela demande du courage, de dire la vérité et de lutter pour elle jusqu’au bout.

    Ce n’est que lorsqu’on regarde l’histoire d’en bas que cette voie semble une impasse. Étant donné les circonstances de notre faiblesse mortelle occidentale, le gouvernement chinois réclame le statut d’économie de marché pour pouvoir exporter davantage en Europe, tandis que les États-Unis tentent de nous imposerle TTIP/TAFTApour écraser notre indépendance. La seule solution est donc de regarder le problème d’en haut.

    Ce n’est pas par une compétition dérégulée entre produits européens et chinois que le dilemme peut être tranché. C’est au niveau d’accords intergouvernementaux qu’une solution pourra être trouvée, dans le cadre du projet de Nouvelle Route de la soie, devenant une Route mondiale pour le développement mutuel de tous.

    C’est au niveau de ce qu’on pourra et de ce qu’on fera ensemble qu’un avenir commun se dessine : ni dans une compétition à mort, ni dans une géopolitique suicidaire, mais dans un développement partagé de projets à réaliser d’un commun accord, tel que le programme spatial Lune-Mars, la transformation en zones d’aquaculture des océans et des mers actuellement livrés au pillage financier et le développement de l’Afrique. Nous, Européens, devons rejoindre les BRICS pour atteindre des buts communs, unissant nos forces pour entraîner les États-Unis dans cette entreprise mutuellement bénéfique, hors de portée de la perversion impériale et géopolitique.

    http://www.solidariteetprogres.org/france-allemagne-principe-route-de-la-soie.html
    http://payseurasie.vilistia.org

  • Derniers jours pour voir l’expo Tromelin au château de Nantes
    http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/derniers-jours-pour-voir-lexpo-tromelin-au-chateau-de-nantes-4186146

    Parti de Bayonne le 17 novembre 1760, l’Utile, un navire de la Compagnie française des Indes orientales, s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (aujourd’hui île Tromelin), un îlot désert de 1 km² au large de Madagascar. Il transporte 160 esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus à l’île de France (l’Île Maurice actuelle).

    L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l’île, avec la promesse de venir bientôt les rechercher. Ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, que La Dauphine, placée sous le commandement de Tromelin, approche l’île.

    Les esclaves survivants, sept femmes et un enfant de huit mois, sont sauvés.

    L’exposition, qui raconte l’histoire terrible de ces esclaves oubliés, présente les recherches historiques, archéologiques et environnementales effectuées sur Tromelin.

    Très chouette expo avec des reproductions de la BD de sylvain Savoia que je n’ai hélas pas encore lue.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Tromelin

    #madagascar #esclavage #exposition #tromelin

  • Tromelin. L’île aux esclaves oubliés de Max Guérout et Thomas Romon
    Société française d’histoire des outre-mers
    http://www.sfhom.com/spip.php?article1251

    « 31 juillet 1761 : un navire #négrier de la Compagnie des Indes orientales fait #naufrage sur la minuscule île de Sable, perdue dans l’océan Indien. Cent vingt-deux hommes d’équipage et quatre-vingts esclaves malgaches échappent à la mort.
    27 septembre 1761 : les marins français quittent l’îlot sur une embarcation de fortune, construite avec les débris de l’épave. Ils abandonnent les esclaves, avec la promesse de leur faire porter secours.
    29 novembre 1776 : sept femmes et un bébé sont récupérés par une corvette commandée par Jacques Marie Lanuguy de Tromelin.
    2006, 2008, 2010 et 2013 : quatre missions archéologiques dirigées par Max Guérout et Thomas Romon sont menées sur l’île de Sable devenue #Tromelin. Elles permettent de comprendre comment les naufragés se sont organisés pour survivre.
    Cette nouvelle édition de Tromelin, l’île aux esclaves oubliés intègre les résultats archéologiques des deux dernières campagnes de fouille. Des extraits du Journal des archéologues ajoutent une dimension sensible au récit de leur démarche animée par l’exigence scientifique autant que par le devoir de mémoire. »

    #esclavagisme #livre #histoire