region:le nord de la syrie

  • En Turquie, des cliniques clandestines traitent les blessés syriens pour les renvoyer au front
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/en-turquie-des-cliniques-clandestines-traitent-les-bless-s-syriens-po

    Cette clinique en particulier traite les combattants affiliés à Ahrar al-Sham, un groupe syrien qui combat aux-côtés d’al-Qaïda, mais presque toutes les grandes milices d’opposition auraient la leur. Les groupes affirment que c’est un devoir moral et religieux de soigner leurs combattants blessés et, le cas échéant, leurs familles aussi.

    [...]

    Le Blue Hospital et le personnel de la petite clinique-garage taisent leur financement, bien que tous deux admettent avoir reçu une aide d’une organisation humanitaire turque controversée, İnsani Yardım Vakfı (İHH).

    « İHH travaille en étroite collaboration avec Ahrar al-Sham, fournissant un soutien dans les territoires qui sont sous le contrôle du groupe dans le nord de la Syrie. Elle construit des hôpitaux de campagne, des réservoirs d’eau et distribue de la nourriture », a déclaré Rami Jarrah, un journaliste syrien du site d’informations ANA Press.

    [...]

    Les patients ne portent pas de robes, mais revêtent des pulls et des chapeaux ornés du drapeau saoudien.

  • Syrie : retrait de Haytham Manna de la présidence de l’alliance kurdo-arabe
    http://www.lorientlejour.com/article/979310/syrie-retrait-de-haytham-manna-de-la-presidence-de-lalliance-kurdo-ar

    Un vétéran de l’opposition syrienne, Haytham Manna, a annoncé s’être retiré de la présidence du Conseil démocratique syrien, une alliance d’opposants kurdes et arabes, en raison de son opposition à la proclamation par les Kurdes d’une région fédérale.

    « Je me suis retiré le 19 mars de la présidence du CDS et j’ai fait savoir que je ne reviendrais pas tant que ne sera pas retirée la déclaration unilatérale du 17 mars », proclamant une région fédérale kurde dans le nord de la Syrie, a-t-il dit à l’AFP, qui l’a joint dans un pays européen, dont il n’a pas voulu révéler le nom.

    La présidence du Conseil démocratique syrien (CDS), créé en décembre 2015, était assurée conjointement par la Kurde Ilham Ahmad et Haytham Manna qui représentait la caution arabe du groupe.

    Dans les faits, cette formation est dominée par le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), et sa branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG), est la force dominante dans les régions kurdes.

    Le 17 mars, les Kurdes avait annoncé à Rmeilane (nord-est) que le « système fédéral avait été approuvé pour la région Rojava (Kurdistan syrien) - Nord de la Syrie ».

  • Galactéros - La Russie se « retire » de Syrie ou l’art de mener la danse - Le Point
    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/caroline-galacteros/galacteros-la-russie-se-retire-de-syrie-ou-l-art-de-mener-la-danse-18-03-201

    Galactéros - La Russie se "retire" de Syrie ou l’art de mener la danse
    Les vraies raisons d’un désengagement (annoncé par Vladimir Poutine), avec en toile de fond la redéfinition du duopole Moscou-Washington.

    […]
    Mais le plus remarquable reste le bilan stratégique. Mettant fin à une série d’humiliations et de provocations européennes et américaines en Europe, mais aussi au Moyen-Orient, depuis 15 ans, Moscou a :
    • réaffirmé son statut d’acteur politique et militaire global ;
    • bousculé le jeu occidental au Moyen-Orient et enrayé le projet américain soutenu par Riyad, Doha et Ankara de renversement du régime syrien pour s’emparer de ce verrou énergétique stratégique pour l’alimentation de l’Europe en pétrole et gaz eurasiatique et moyen-oriental ;
    • démontré que c’étaient les États-Unis et leurs alliés qui ne voulaient pas d’une coalition antiterroriste globale et révélé les doubles jeux et les atermoiements dans la lutte contre l’islamisme salafiste ;
    • équilibré auprès de Damas l’influence de son partenaire/concurrent iranien ;
    • sécurisé sa base de Tartous, établi celle de Lattaquié et 2 bases aériennes ;
    • pris des positions commerciales avantageuses sur l’exploration des gisements off shore syriens en Méditerranée orientale ;
    • remis la Turquie à sa place en faisant ravaler au président Erdogan sa morgue et ses ambitions néo-ottomanes... sans se laisser entraîner dans une « montée aux extrêmes » dangereuse avec Ankara ;
    • repris langue avec Israël et l’Égypte ;
    • « retourné » habilement les Kurdes syriens (Moscou livre même désormais quelques armes à ceux d’Irak pourtant très étroitement liés à Washington) en les utilisant dans la lutte anti-« tous terroristes » et en les imposant comme interlocuteurs cardinaux dans les négociations. Les Kurdes syriens s’enracinent dans le nord de la Syrie, formant désormais (presque) un mur à la frontière avec la Turquie. Ils viennent d’annoncer l’établissement d’une entité « fédérale démocratique » dans les trois zones autonomes du nord de la Syrie sous leur contrôle, malgré les mises en garde de Damas et d’Ankara. Dans ces conditions, la Russie est plus que jamais en position de force pour les négociations avec les États-Unis et les puissances sunnites afin de pouvoir garantir ses objectifs stratégiques (enjeux pétroliers et gaziers, bases militaires, contrepoids à l’influence iranienne - Téhéran reste à moyen terme un concurrent énergétique de premier plan) ;
    – offert une vitrine incomparable à ses armements et à ses capacités logistiques et de projection, en déployant à bas coût un groupe militaire réduit très efficace, alliant des forces et des équipements diversifiés (renseignement spatial, drones, aviation de chasse et d’assaut, forces de la marine qui ont utilisé des armes très modernes lancées par des navires de surface et des sous-marins depuis la Méditerranée et la mer Caspienne, système antiaérien puissant basé sur les systèmes de missiles sophistiqués S-400, etc.) ;
    • réaffirmé l’autorité de l’État syrien sur une grande partie de son territoire, donc l’importance du respect de la légalité internationale contre les tentations occidentales de redessiner les frontières et de changer les gouvernements en place au gré de leurs intérêts ;
    • commencé à retourner l’arme de l’élargissement européen (fortement encouragé par Washington) à ses ex-satellites à son profit à l’occasion de la crise migratoire. Désormais, Bulgares, Tchèques, Hongrois, Slovaques et autres pays balkaniques candidats à l’entrée dans l’UE, qui se sentent menacés par les utopies solidaires des technocrates européens, et le renoncement aux nations que sous-tend l’approche bruxelloise et surtout allemande de la gestion des flux de réfugiés, considèrent le voisinage russe comme une protection culturelle et civilisationnelle non dénuée d’intérêt… La crise ukrainienne est toujours vive par ailleurs, et face à un gouvernement de Kiev incapable de réformes, ultra-corrompu, et à un pays en faillite, ce cadeau empoisonné de l’Amérique à l’Europe pourrait finir par lasser cette dernière et redorer le blason de la tutelle russe sur Kiev.

    Et pour finir cette litanie triomphante…

    Quant à la France, il est trop douloureux d’en parler. Nous ne sommes pas dans ce nouveau « grand jeu ». Nous sommes hors-jeu. Durablement. Alors pourtant que nos armées valeureuses et nos forces de sécurité ne déméritent nullement sur le terrain ni sur le territoire national. Alors que notre nation, « travaillée » en toute impunité par un communautarisme militant, est une cible de choix pour le djihadisme mondial et que nos concitoyens sont les spectateurs menacés et impuissants d’un renoncement identitaire incompréhensible. Impardonnable.

  • Le rapprochement entre Téhéran et Ankara, vu par le Hezbollah - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/976365/le-rapprochement-entre-teheran-et-ankara-vu-par-le-hezbollah.html

    Renard jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ! L’article de Scarlett va dans le sens de l’édito d’ABA hier au soir, et de pas mal d’autres analyses (Pepe Escobar notamment). On dirait bien qu’il y a un accord russo-US pour un redécoupage régional, qui passe par un retour à Sèvres et à un territoire kurde, sous une forme ou sous une autre. Le cauchemar des Turcs qui auront cru berner tout le monde et se sont fait piéger (comme les Arabes après la première GM comme dit ABA). C’est à ce demander si l’accord entre l’UE et la Turquie n’est pas une sorte de compensation, payée par les Européens (et les migrants, cela va de soi) pour faire avaler la pilule aux néo-ottomans.

    « Ce n’est plus l’homme que nous connaissons ! » Cette source confie que les dirigeants iraniens ont été surpris par l’attitude inattendue du dirigeant turc qui se voulait conciliant à l’extrême, prêt à faire des concessions pour aboutir à des ententes pour préserver la stabilité de son pays. La même source rapporte aussi, en citant les dirigeants iraniens, que le Premier ministre turc a souhaité effectuer cette visite en Iran pour exprimer la crainte de son pays de la menace que représente l’action du PKK et ses attentats terroristes à l’intérieur de la Turquie ainsi que la proclamation éventuelle d’un État kurde indépendant en Syrie. Ahmet Davutoglu aurait ainsi évoqué l’existence de cellules dormantes du PKK à l’intérieur de son pays que l’État ne parvient pas à identifier et à démanteler. Tout en évoquant sa crainte d’une déstabilisation interne de la Turquie et en précisant que dans certaines régions du pays, notamment les provinces à majorité kurde, c’est presque déjà les prémices d’une guerre civile qui ne dit pas son nom, le Premier ministre turc aurait demandé une plus grande coopération avec l’Iran. (...)

    Pour les Turcs, c’est une question très sensible parce qu’elle porte sur le refus de la création d’un État kurde. Au début de la crise syrienne, Ankara avait mis le paquet pour installer une zone tampon dans le nord de la Syrie qui serait une province sous leur influence et qui leur permettrait de peser et d’intervenir dans les décisions syriennes. Les deux millions de réfugiés syriens ont été accueillis en Turquie dans le but d’être réinstallés dans cette zone tampon, qui serait limitrophe de la région kurde de Syrie et, par conséquent, permettrait aux forces syriennes alliées à la Turquie d’attaquer en permanence les Kurdes et en tout cas de les contrôler. Le projet turc s’est toutefois heurté à la résistance des Kurdes et à l’appui qui leur a été accordé par les Américains lors de la bataille de Kobané. Malgré cela, les Turcs ont maintenu leur plan et c’est dans cette perspective qu’ils ont abattu un avion russe qui survolait le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie. Le plan des dirigeants turcs était donc d’adresser un message clair à la Russie que cette région était leur chasse gardée. Mais ils ont provoqué une réaction contraire chez les dirigeants russes qui ont depuis décidé d’intervenir militairement en Syrie pour mettre un terme « aux appétits » turcs dans ce pays. Aujourd’hui, non seulement le projet turc de créer une zone tampon dans le nord de la Syrie n’est plus envisagé, mais c’est désormais la Turquie qui craint plus que tout un démantèlement de la Syrie qui favoriserait la naissance d’un État kurde.

    #syrie #fédéralisme #catastrophe_arabe

  • Les Kurdes de Syrie s’organisent en fédération | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/les-kurdes-de-syrie-sorganisent-en-federation-602350?IdTis=XTC-FT08-GAA6YP-

    Les trois zones autonomes contrôlées par les Kurdes dans le nord de la Syrie vont être regroupées pour former une entité « fédérale démocratique » dirigée par un gouvernement. Le cauchemar d’Erdogan se concrétise et la Turquie redouble d’attaques contre les Kurdes où qu’ils se trouvent.

    #Kurdistan

  • Les Kurdes syriens pour le fédéralisme | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2016/03/17/kurdes-syriens-federalisme

    Les Kurdes syriens pour le fédéralisme
    Brèves, Rojava, Kobanê mars 17, 2016

    Les Kurdes de Syrie se réunissaient aujourd’hui pour se prendre date sur la mise en place d’un fédéralisme dans les régions sous leur contrôle dans le nord. Plus de 150 représentants de partis kurdes, arabes et assyriens se sont rassemblés pour ce faire, à Rmeilane, dans la province de Hassaké au nord-est.

    « Cette réunion doit faire des propositions et partager pour la mise en place commune d’un nouveau système de gouvernement pour le nord de la Syrie. Et les participants penchent majoritairement pour un fédéralisme », a indiqué Sihanuk Dibo, consultant pour le principal parti politique kurde syrien (PYD).

    La décision, quasi confirmée, élargirait la zone d’ »administration autonome » que les Kurdes syriens ont mise en place au Rojava. Mais elle n’a pas pour objet l’indépendance.

    Les régions se regrouperont sous la bannière d’une « Fédération du nord de la Syrie » et représenteront l’ensemble des communautés ethniques établies sur leur territoire.

    Les Kurdes syriens contrôlent une bande ininterrompue de 400 km le long de la frontière turco-syrienne, aisi que de la frontière irakienne jusqu’à l’Euphrate. Ils contrôlent également une section distincte de la frontière nord-ouest de la Syrie, dans la région d’Afrine.

  • Syrie : « Pourquoi les Américains n’ont-ils rien fait ? »

    http://www.lemonde.fr/international/article/2016/03/15/syrie-pourquoi-les-americains-n-ont-ils-rien-fait_4882787_3210.html

    C’est l’histoire d’un hold-up tragique, aux répercussions mondiales, et de quelques hommes de bonne volonté qui ont tenté de l’empêcher. Cinq ans après le premier défilé anti-Assad, dans les souks de Damas, le 15 mars 2011, la révolution syrienne est prise en tenailles par les forces prorégime, d’une part, et les djihadistes du Front Al-Nosra et de l’organisation Etat islamique (EI), de l’autre.

    Ces deux formations issues d’Al-Qaida, initialement absentes de la révolution, ont réussi une percée foudroyante, au détriment des combattants de l’Armée syrienne libre (ASL), les pionniers de l’insurrection. La bannière noire des djihadistes flotte désormais sur la plus grande partie du nord du pays, une région libérée à l’hiver 2012-2013, et dont les opposants rêvaient de faire le laboratoire d’une nouvelle Syrie.

    Les principales causes de ce détournement, qui a ébranlé tout le monde arabe et dont l’onde de choc est ressentie jusque dans les capitales européennes, sont bien connues : la brutalité sans limite du régime syrien, qui a semé le chaos propice à l’implantation des extrémistes ; le jeu trouble des bailleurs de fonds du Golfe, qui ont contribué à la confessionalisation du soulèvement ; et le morcellement de l’opposition, qui a multiplié les erreurs.

    A ces trois facteurs, il faut en rajouter un quatrième : le dédain des Etats-Unis pour les opposants syriens, dont les signaux d’alerte ont été régulièrement ignorés. Le Monde a mené l’enquête, recueillant la confession exclusive d’un homme, le maître-espion de l’Armée syrienne libre (ASL), « M. » rencontré à trois reprises.

    Pendant près de deux ans, il a transmis à la CIA des
    rapports très fouillés, nourris par son réseau d’informateurs. Une mine de données, truffées de cartes, de photographies, de coordonnées GPS et de numéros de téléphone.

    « Du moment où Daech [l’acronyme arabe de l’EI] comptait 20 membres à celui où il en a compté 20 000, nous avons tout montré aux Américains, explique cette source. Quand on leur demandait ce qu’ils faisaient de ces informations, ils répondaient de façon évasive, en disant ce que c’était entre les mains des décideurs. »

    Le Monde a pu prendre connaissance de plusieurs de ces pièces et en récupérer quelques-unes, notamment la localisation des bureaux et des check points des djihadistes à Rakka, leur quartier général en Syrie. Par la même filière, Le Monde a eu accès à un plan secret, élaboré à l’été 2014, en concertation avec Washington, qui devait permettre d’expulser l’EI de la province d’Alep. Repoussée à plusieurs reprises par les Américains, l’attaque a finalement été torpillée fin 2014, par un assaut surprise du front Al-Nosra, sur la brigade de l’ASL qui devait la mener.

    Des entretiens avec deux autres hommes de l’ombre ont permis d’authentifier ces documents, ainsi que de recouper et d’enrichir le récit initial. Mis bout à bout, ces éléments dessinent les contours d’une formidable occasion manquée. Si elle avait été saisie, il est probable que la communauté internationale se serait retrouvée dans une situation beaucoup plus confortable qu’elle ne l’est, aujourd’hui, face à l’EI.

    « Nous sous-estimons la richesse que les Syriens peuvent apporter en termes de renseignements sur l’EI », affirme Charles Lister, un spécialiste des mouvements djihadistes syriens, qui a été confronté à de multiples reprises aux récriminations d’opposants, dont les informations avaient été ignorées par les Etats-Unis.

    « A la fin de l’année 2013, nous avons raté deux coches, renchérit un diplomate occidental. Le premier, c’est l’attaque chimique contre la banlieue de Damas [le 21 août 2013], qui est restée sans réponse, ce qui a remis en selle le régime. Le second, c’est le renforcement de l’acteur qui aurait lutté contre Daech, et l’ASL était la mieux placée pour assumer ce rôle. »

    Appelons notre source « M. ». Pour des raisons de sécurité, son identité ne peut être révélée, de même que celle de tous les autres Syriens cités dans cet article. Dans la Syrie d’aujourd’hui, il ne fait pas bon espionner l’EI. Ces derniers mois, plusieurs militants révolutionnaires exilés en Turquie ont payé de leur vie leur engagement antidjihadiste.
    La carrière de « M. » dans le renseignement débute en avril 2013, lorsqu’il intègre le Conseil militaire suprême (SMC). Formé quatre mois plus tôt, cet organe ambitionne de coordonner les opérations des brigades labellisées ASL, et de centraliser l’aide financière qui afflue alors dans le plus grand désordre.

    « M. » contribue d’abord à la mission d’enquête des Nations unies sur
    l’usage d’armes chimiques en Syrie. Puis, il participe à des médiations destinées à obtenir la libération d’étrangers, capturés par des groupes djihadistes. Mais très vite son attention se porte sur l’EI, qu’il a observé à Saraqeb, une ville de la province d’idliv.

    « Son responsable sur place s’appelait Abou Baraa Al-Jazairi, c’était un Belgo-Algérien, raconte M. Il jouait à l’idiot, il fumait du haschisch en permanence. Il parlait de créer un califat, qui s’étendrait comme un cancer, et tout le monde pensait qu’il rigolait. Mais son parcours m’intriguait. Il avait combattu en Irak et en Afghanistan, il parlait le russe, le français et l’anglais, avec un background d’ingénieur. Tout sauf un amateur. Quand ses hommes ont ouvert un tribunal et ont commencé à y juger des gens, on a réalisé que les bêtises d’Abou Baraa étaient sérieuses. »

    En accord avec ses chefs, « M. » décide de monter des dossiers sur ces intrus. L’EI s’appelle alors l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ses combattants, non Syriens en majorité, se distinguent par leur empressement à imposer leur loi sur le territoire où ils se déploient, contrairement à leurs rivaux d’Al-Nosra, mieux intégrés à l’insurrection, qui se concentrent sur le renversement du régime. Ils arrivent par centaines chaque mois à la frontière syro-turque, dont la traversée est alors un enfantillage.

    « Ces étrangers venaient voler notre pays, nos droits et notre terre », s’indigne « M. » qui les identifie comme un danger mortel pour la révolution. « Si vous n’arrêtez pas ce flot de terroristes, dans trois mois, même les Syriennes porteront la barbe », s’alarme son chef, à peine ironique, lors d’une rencontre en Turquie avec Robert Ford, l’ambassadeur américain auprès de l’opposition syrienne.

    Infiltré au sein de l’EI

    « M. » est envoyé se former à l’étranger. A son retour, il recrute une trentaine d’hommes de confiance, disséminés dans les villes qui sont en train de tomber sous la coupe de l’EIIL. Jarablus, Al-Bab, Tell Abyad, Manbij, Rakka. Pour financer son réseau, l’espion en chef demande
    30 000 dollars (27 000 euros) par mois aux Etats-Unis. Il en reçoit 10 000. Les rencontres avec ses officiers traitants se tiennent dans les palaces de la Turquie centrale, à Adana, Gaziantep, Ankara.

    L’un des agents les plus précieux du SMC est une taupe infiltrée dans le bureau des affaires financières de l’EIIL, situé à Manbij, non loin de la frontière turque. Un rapport rédigé sur la base de ses « infos », que Le Monde s’est procuré, fait état de transfert d’argent de Radwan Habib, un parlementaire syrien, membre du Ba’as, le parti au pouvoir, vers son frère Ali, émir de l’EI à Maskaneh, une petite ville sur l’Euphrate. Dix versements sont recensés entre novembre 2013 et avril 2014, dont l’un d’une valeur de 14 millions de livres syriennes (environ 67 000 euros).
    « Initialement, il s’agissait pour Radwan Habib de soutenir son frère, un simple chef rebelle, face à une tribu rivale, détaille « M ». Mais quand Ali est passé chez Daech, l’argent a continué à affluer. »

    Les mouchards de l’ASL ne font pas qu’écouter aux portes. Ils font aussi de la reconnaissance de terrain, parfois très risquée. Au Monde, « M. » a montré la photographie, prise au téléobjectif, d’un camp d’entraînement, dans le nord de la province de Lattaquié, fréquenté par des djihadistes étrangers. « Je l’ai évidemment transmise à mes contacts occidentaux, avec les coordonnées GPS, mais je n’ai eu aucun retour, maugrée « M. ». Des agents à moi ont aussi réussi à se procurer des numéros de téléphone de responsables de Daech, des numéros de série d’appareils satellites et même des adresses IP. Mais là encore, zéro retour. »

    A l’époque, au tournant de l’année 2013-2014, les Etats-Unis sont encore loin d’être entrés en guerre contre l’EI. Ils observent en retrait les groupes armés qui poussent alors comme des champignons, tentant de déceler ceux qui menacent leurs intérêts et ceux avec lesquels ils pourraient travailler.
    « Obama et son équipe ont toujours été très réticents à utiliser la force militaire en Syrie et à équiper les rebelles, rappelle Robert Ford, qui a pris sa retraite de diplomate en février 2014, et officie aujourd’hui comme chercheur au Middle East Institute. Leur inquiétude était double : d’une part que les armes fournies soient utilisées contre le régime Assad, ce qui aurait été une grave violation du droit international [les Etats-Unis considérant toujours que, même si leur ambassade à Damas a fermé, le régime Assad

    reste dépositaire de la légalité syrienne]. D’autre part, que ces armes puissent atterrir dans les mains de groupes comme Nosra. »
    A cet égard, la capture des bureaux et des entrepôts de l’ASL, en décembre 2013, dans le village d’Atmeh, sur la frontière turque, marque un tournant. En quelques heures, des groupes islamistes armés s’emparent des lieux et de l’arsenal qui s’y trouve. C’est le coup de grâce pour le SMC, déjà court-circuité par de nombreux bailleurs de la rébellion. Le Qatar et la Turquie par exemple disposent de leur propre filière et de leurs propres clients, hors ASL. Des armes arrivent même de Libye par bateaux, affrétés par un imam de Stockholm, Haytham Rahmé, membre des Frères musulmans.

    Halte à la foire, disent les Etats-Unis. Désormais tout devra passer par le « MOM » [un acronyme du turc qui signifie centre d’opérations militaires], une structure de coordination, hébergée dans les bases militaires du sud de la Turquie, où siègent les principaux parrains des rebelles (Arabie saoudite, Qatar, Turquie, France et Royaume-Uni), sous la baguette de la CIA. Pour faire avaler la pilule aux rebelles, les Etats-Unis leur promettent des armes antichars : les missiles TOW. Ils seront fournis par l’Arabie saoudite et la formation des artilleurs sera faite au Qatar, par des experts américains. Un coup à trois bandes.
    La première brigade de l’ASL à recevoir ces engins, au mois de mars 2014, s’appelle Harakat Hazm. Elle a été fondée au début de l’année par des anciens du bataillon Farouk, les défenseurs de la vieille ville de Homs. Avec les TOW – dont les premières vidéos font sensation sur Internet –, 4 000 hommes répartis entre les provinces d’Idlib, d’Alep et de Hama et un budget mensuel de quelques centaines de milliers de dollars, réglé par l’Oncle Sam, Hazm voit loin : elle aspire à devenir le principal pôle rebelle du nord.

    « Ce n’était pas la priorité de Washington »

    C’est là que se recycle « M. » après le fiasco du SMC. Pendant tout l’été 2014, alors que les hordes de l’Etat islamique proclamé par Abou Bakr Al-Baghdadi déferlent sur Mossoul, en Irak, il travaille à un plan secret, susceptible de bouleverser l’équilibre des forces dans le nord de la Syrie. Il s’agit d’attaquer les positions de l’EIIL du nord au sud de l’axe Azaz-Alep, ce qui compléterait l’offensive du mois de janvier 2014, qui avait déjà permis d’expulser les djihadistes d’Alep. Le Monde a vu les documents soumis aux Américains en préparation de cette offensive, à laquelle d’autres brigades de l’ASL devaient se joindre, comme Jaysh Al-Moudjahidin, basée à Alep.

    Tout était prévu, heure par heure, rue par rue : de l’itinéraire suivi par les assaillants, aux filières de ravitaillement en armes et en essence. Un travail de fourmi nourri par l’armée d’indics de « M ».
    « Dans chacun des villages tenus par Daech, on connaissait le nombre d’hommes armés, l’emplacement de leurs bureaux et de leur planque, on avait localisé les snipers et les mines, on savait où dormait l’émir local, la couleur de sa voiture, et même sa marque. D’un point de vue tactique comme stratégique, on était prêts. »

    Les Américains hésitent, demandent des précisions. Mais le temps presse. Dans la région d’Idlib, le Front Al-Nosra se fait menaçant. Au mois d’août, il s’empare de Harem, dans la région d’Idlib, en y délogeant les hommes du Front des révolutionnaires syriens (FRS), un groupe estampillé ASL et armé par le MOM, commandé par Jamal Maarouf, un ancien ouvrier du bâtiment reconverti en seigneur et profiteur de guerre.

    L’offensive d’Al-Nosra pose un dilemme à Hazm qui connaît la popularité du groupe sur le terrain, non seulement parmi les civils mais aussi dans les rangs des rebelles modérés. « Nous avons sondé nos contacts au Conseil de sécurité national, à Washington, se remémore un consultant syrien, embauché par Hazm. Nous leur avons parlé de combattre le Front Al-Nosra, avant qu’il ne devienne trop fort. Ils ont refusé, en expliquant que ce n’était pas leur priorité. »

    L’urgence, pour la Maison Blanche, est à Kobané. A la mi-septembre 2014, l’EI rentre dans cette bourgade kurde, adossée à la frontière turque. L’aviation américaine, déjà à l’œuvre en Irak, bombarde aussitôt ses colonnes de pick-up. Pendant tout l’automne, l’US Air Force offre aux combattants du YPG, le bras armé du mouvement autonomiste kurde, un soutien aérien massif, qui débouchera sur le retrait des djihadistes, fin janvier 2015. Les membres d’Hazm, qui comme la plupart des révolutionnaires syriens se méfient du YPG, coupables à leurs yeux de collusion avec le régime syrien, observent la bataille avec des sentiments mêlés.

    Car parallèlement, la planification de leur propre offensive contre l’EI s’est enlisée. Beaucoup de réunions dans les palaces turcs et toujours pas de feu vert. « Les Américains rechignaient à nous fournir des images satellites, déplore « M ». Ils disaient aussi que leurs avions ne pourraient pas nous aider une fois les combats avec l’EI commencés. Tout ce qu’ils nous proposaient, c’était de nous débarrasser d’un ou deux obstacles, avant le début de l’offensive. »

    Le Front Al-Nosra ne leur en donnera pas l’occasion. En novembre, il s’empare des QG du FRS et de Hazm dans la province d’Idlib. En quelques semaines, ses combattants balaient leurs rivaux, en qui ils voient une copie conforme des « Sahwa », ces milices sunnites que Washington avait mobilisées en Irak, de 2007 à 2010, pour défaire Al-Qaida. En réaction, Washington suspend son aide militaire et financière aux deux groupes rebelles syriens. Une réunion des chefs de l’ASL est organisée en urgence à Reyhanli, du côté turc de la frontière.
    Dans une atmosphère électrique et enfumée, le chef de Hazm, Hamza Al-Shamali, plaide pour une riposte musclée à Nosra et surtout un engagement à s’entraider, en cas de nouvelle attaque. « Tous les chefs de l’ASL ont dit d’accord en bombant le torse, se rappelle un conseiller de l’opposition syrienne, présent ce jour-là. Mais au bout de quelques minutes, j’en ai vu qui se mettaient déjà à douter. Quand, au mois de janvier, Nosra a attaqué le dernier QG de Hazm à l’ouest d’Alep, personne n’a bougé. La vérité, c’est que Nosra faisait peur à tout le monde. Et que les Américains n’ont pas encouragé leurs autres clients à réagir. »

    Lâchage ? Manipulation ? L’ex-ambassadeur américain Robert Ford, qui n’était plus alors en poste, répond sur un ton clinique. « Les membres de Nosra qui ont défait Hazm ne préparaient pas d’attaque contre des cibles américaines. Ils n’étaient pas une priorité. Et par ailleurs, les Etats-Unis ont toujours été nerveux sur la fiabilité des groupes armés du nord de la Syrie », dit-il en visant implicitement la formation de Jamal Maarouf, accusé de multiples exactions.

    Le fiasco du programme « Train and Equip »

    En Turquie, « M. » fulmine. A la suite d’une ultime rencontre, il coupe les ponts avec ses officiers traitants. « Si nous avions pu aller au bout de notre plan, nous serions considérés aujourd’hui comme les partenaires obligés dans la lutte contre le terrorisme, dit-il. Mais visiblement, quelqu’un ne voulait pas que nous accédions à cette position. »

    « Je ne crois pas aux théories du complot, corrige le consultant d’Hazm, associé de près à la filière CIA. Obama n’est pas interventionniste, c’est comme ça. Il estime que c’est aux Etats du Moyen- Orient de gérer leur chaos. Son seul souci, c’est de parler avec tout le monde. Quant à l’opposition, elle ne peut pas se plaindre. Elle a reçu plein d’armes. Mais elle a fait trop d’erreurs. »

    Sur le terrain, l’épisode de l’automne 2014 a des conséquences dramatiques. De peur de subir le même sort que Hazm et le FRS, les autres leaders de l’ASL se placent plus ou moins sous la tutelle du Front Al-Nosra. Plus possible pour les modérés de prendre des initiatives sans son aval. « Nosra s’est mis à prélever une partie de l’aide humanitaire et militaire qui arrive à l’ASL, accuse Jamal Maarouf, rencontré dans une banlieue du sud de la Turquie, où il vit aux crochets du gouvernement Erdogan. Mais il leur laisse les missiles TOW dont il a besoin pour détruire les tanks du régime. Il sait que s’il s’en empare, les Américains cesseront de les livrer. »

    A l’été 2015, le fiasco du programme « Train and Equip » (« Entraînement et équipement ») qui devait permettre de former des rebelles anti-EI, pousse les conséquences des errements américains dans ce conflit à leur paroxysme. A peine entrés en Syrie, les quelques dizaines d’hommes armés sélectionnés à la va-vite par le Pentagone, sont dépouillés de leurs armes par les combattants du Front Al-Nosra. Parce qu’il interdisait à ses recrues de combattre le régime, le Pentagone n’avait pas jugé bon d’offrir à ses « protégés » une couverture aérienne.

    Depuis la Turquie, « M. » ressasse son amertume. Il voit les Kurdes du YPG, avec lesquels les Etats-Unis collaborent de plus en plus, s’arroger le rôle dont il rêvait. Son ultime travail pour les Américains a consisté à monter un gros rapport sur Rakka, le sanctuaire de l’EI en Syrie. Un document qui comporte l’organigramme local de l’organisation djihadiste, de l’émir jusqu’aux responsables des check points, ainsi que des pages entières de coordonnées GPS. « C’était il y a un an et demi et Rakka est toujours la capitale de Daech », vitupère « M. ».

    Palmyre abandonnée

    Un autre Syrien partage sa colère. Un ancien officier des services de renseignements du régime Assad en rupture de ban, reconverti dans le business au Royaume-Uni, qui sert d’intermédiaire discret à l’ASL. Le Monde l’a rencontré en novembre, dans un hôtel de Gaziantep, pour parler à sa demande de Palmyre. Quelques mois plus tôt, en juin 2015, la célèbre cité antique avait été saisie par les troupes de l’EI, en un raid éclair qui avait stupéfait le monde entier. Une attaque dont les Américains avaient pourtant été prévenus, affirme-t-il.

    « J’étais à Iskanderun [un port turc, non loin de la Syrie]. Des gars à moi à Soukhné [une ville à une centaine de kilomètres à l’est de Palmyre] m’ont appelé pour me dire que des jeeps de l’EI fonçaient vers Palmyre. J’ai alerté la CIA et le Pentagone. La seule réponse que j’ai eue, c’est qu’ils avaient vu eux aussi le départ des convois, mais que leur pilote avait repéré des enfants dans une camionnette. Et les autres véhicules alors ? »

    Cette source n’a pas produit de documents étayant ses propos. Mais ils sonnent juste. « Dans l’opposition, tout le monde savait au moins dix jours à l’avance, que l’EI allait attaquer Palmyre, assure l’ex-consultant d’Hazm. C’est du terrain, plat, désertique, facile à bombarder. Pourquoi les Américains n’ont-ils rien fait ? Cela reste un mystère ». L’analyste Charles Lister n’a pas de réponse non plus. « L’opposition doute depuis longtemps des objectifs des Etats-Unis en Syrie, dit-il. Et il semble que la méfiance existe de l’autre côté aussi. Pourtant l’EI ne pourra jamais être vaincu sans l’aide des Syriens du terrain, autrement dit, l’opposition, majoritairement sunnite et arabe. »

    Dimanche 13 mars, une autre brigade de l’ASL, la Division 13, a été défaite par le Front Al-Nosra dans la ville de Maarat Al-Numan et les villages environnants. Après le FRS et Hazm, c’est un nouveau groupe modéré qui s’incline face aux djihadistes. La série noire continue. Il est minuit moins le quart en Syrie.

  • Qu’est-ce que le tandem saoudo-turc est en train de préparer au nord du Liban ? Coup de bluff ou tentative de déstabilisation ?

    Depuis quelques jours, plusieurs pays du Golfe ont incité leurs citoyens à ne pas se rendre au Liban, alors qu’il n’y a a priori aucun signe sécuritaire qui justifierait celà.
    Pour les EAU voir ici : http://seenthis.net/messages/463844 (signalé par @nidal)
    En plus des Emirats, c’est aussi le cas de l’Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït et de Bahreïn qui ont fait de même :
    http://www.aljazeera.com/news/2016/02/kuwait-joins-gulf-allies-banning-travel-lebanon-160224161730185.html

    Kuwait, Qatar join GCC allies in Lebanon travel warning
    The two countries follow Saudi, UAE and Bahraini move after Riyadh halted $4bn aid to Lebanon over Hezbollah.

    Dans le même temps l’Arabie saoudite a annulé son aide de 4 milliards de dollars à l’armée libanaise : http://seenthis.net/messages/462711

    Et en sus, les 6 pays du Conseil de Coopération du Golfe ont décidé de classer le Hezbollah « organisation terroriste », accusant celle-ci d’actes hostiles contre les membres du CCG :
    http://www.timesofisrael.com/gulf-nations-declare-hezbollah-a-terrorist-group

    A Saudi-led bloc of six Gulf Arab nations formally branded Hezbollah a terrorist organization on Wednesday, ramping up the pressure on the Lebanese militant group fighting on the side of President Bashar Assad in Syria.
    A statement from GCC Secretary-General Abdullatif al-Zayani said the bloc decided to implement the terrorist designation because of hostile acts by Hezbollah within its member states. It said the designation applies to the militant group as well as all its leaders, factions and affiliates.
    Al-Zayani accused Hezbollah of charges including seeking to recruit members within the GCC to carry out terrorist acts, smuggling weapons and explosives, and incitement to sow disorder and violence.

    Le récent discours de Nasrallah témoigne du sentiment d’une volonté saoudienne de faire monter la tension au Liban pour sanctionner le Hezbollah :
    http://seenthis.net/messages/466108 (signalé par @gonzo)

    Qui plus est hier on apprenait qu’un navire en partance de la Turquie avait été arraisonné par la Grèce alors qu’il contenait une cargaison d’armes et que, selon son équipage, il se dirigeait vers le Liban : http://seenthis.net/messages/465954 (signalé par @kassem)

    Enfin, l’agence privée américaine de renseignements Stratfor, considérée comme des services bis, a rapporté que selon les confidences d’un « politicien sunnite » libanais, l’Arabie saoudite tentait de recruter dans les camps de réfugiés syriens au Liban pour monter une milice sunnite anti-Hezbollah. Une indication sur les destinataires de cette cargaison d’armes de Turquie ?
    https://www.stratfor.com/sample/situation-report/lebanon-saudi-arabia-courting-syrian-refugees-politician-says?amp%3Buuid=a

    Lebanon: Saudi Arabia Is Courting Syrian Refugees, Politician Says
    March 1, 2016 | 15:42 GMT
    According to a Sunni politician in Lebanon, Saudi Arabia is reportedly courting Syrian refugees in Lebanon with the goal of establishing an anti-Hezbollah Sunni militia. The politician said Saudi Deputy Crown Prince Mohammed bin Salman sees Sunni Syrian refugees with military training as a way to harass Hezbollah , and he may be using Saudi philanthropic organizations that provide aid to refugee camps as a way to court potential militia recruits. Though Stratfor could not verify the politician’s claims, it is clear that Saudi Arabia is using Syria’s convoluted battlespace as a way to expand its regional clout.

    • Pour moi, il y a eu tentative manifeste, à travers la vidéo qui se moque de Nasrallah, de faire exploser la cocotte-minute. Raté, les partisans de Hezbollah sont plus disciplinés que les autres, et il aurait fallu plus de provocation/provocateurs... Les experts de ces choses ont l’air de penser que l’invasion militaire par le nord de la Syrie (et ou le sud) ne se fera pas et le cessez-le-feu, contre toute attente, tient (plus qu’un jour, comme tu le soulignais d’ailleurs). Nombre d’articles soulignent que l’AS est aux abois, ou bien que les plus jeunes de ses dirigeants sont aussi inexpériments qu’impatients. Dans ce contexte, le coup du Liban s’explique. On peut même imaginer qu’il y a eu une tentative du meme type (qu’il y aura) dans le nord de la Jordanie (je l’ai signalée, et elle n’est guère commentée dans la presse internationale je trouve...)

    • @gonzo : oui j’ai oublié le coup du sketch dans ma recension. Et avec cet étrange cargaison d’armes et cette rumeur de constitution d’une milice, on passerait de la parole provocatrice et des mesures symboliques de rétorsion à quelque chose de plus dangereusement concret.
      Un coup probable selon toi. Je crois d’ailleurs qu’al-akhbar a fait un article dans le même sens.
      Perso, je n’aurais pas misé cher sur ce cessez-le-feu. S’il dure malgré tout et s’il n’y a pas d’invasion au nord et au sud, la seule course vers Raqqa possible sera par l’Irak. Ça laisse du temps au régime et à ses alliés pour se positionner, ce que, d’après certaines infos, ils sont déjà en train de faire du côté de Palmyre et de Tabaqa (on parle notamment du redéploiement des forces du « Tigre »).
      A moins que les USA ne leurrent leurs encombrants « alliés » et qu’ils ne se soient entendus avec les Russes bien plus qu’on ne le croit...

  • Syrie/ONU : Paris rejette la résolution russe, dénonce une dangereuse escalade
    AFP / 19 février 2016
    http://www.romandie.com/news/SyrieONU-Paris-rejette-la-resolution-russe-denonce-une-dangereuse-escalade/678348.rom

    Nations unies (Etats-Unis) - La France a rejeté vendredi un projet de résolution russe sur la Syrie et a tenu Moscou pour responsable d’une dangereuse escalade, juste avant des consultations au Conseil de sécurité des Nations unies.

    A un journaliste qui lui demandait si le projet russe —qui dénonce les activités militaires de la Turquie— pouvait être adopté, l’ambassadeur français à l’ONU François Delattre a répondu : en clair, non.

    Il a mis en garde contre le risque d’une escalade militaire incontrôlable qui nous conduirait en territoire inconnu et a évoqué une guerre de grande ampleur qui pourrait en résulter.

    Cette dangereuse escalade militaire est le résultat direct de l’offensive brutale dans le nord de la Syrie menée par le régime syrien et ses alliés, a-t-il ajouté en référence aux opérations militaires des forces gouvernementales syriennes appuyées par l’aviation russe contre des groupes rebelles.

    La Russie doit comprendre que son soutien unilatéral et inconditionnel à Bachar al-Assad (le président syrien) est une impasse extrêmement dangereuse, a encore déclaré l’ambassadeur.

    Il a appelé à une cessation des hostilités, une reprise des pourparlers de paix interrompus depuis début février et à un accès humanitaire sans restriction pour secourir la population syrienne.

    Le texte russe, qui a été soumis aux 14 autres pays membres durant ces consultations à huis clos, appelle à respecter pleinement la souveraineté de la Syrie, à cesser immédiatement les tirs d’artillerie et les incursions à travers la frontière (avec la Turquie) et à abandonner toute tentative pour mener une intervention terrestre étrangère en territoire syrien.

    Le texte, dont l’AFP a eu copie, ne nomme pas la Turquie mais fait clairement référence aux attaques turques contre des milices kurdes opérant dans le nord de la Syrie et aux déclarations de responsables turcs préconisant une offensive terrestre en Syrie.

    #Syrie

  • Hôpital bombardé en Syrie : MSF veut une enquête indépendante
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/02/18/hopital-bombarde-en-syrie-msf-veut-une-enquete-independante-contre-la-guerre

    Face à « la guerre de propagande » qui fait rage autour du bombardement de l’hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) à Maraat Al-Nouman, dans le nord de la Syrie, qui a fait 25 morts, l’ONG appelle, jeudi 18 février, à une enquête indépendante.

    « Il y a un concours de mauvaise foi sur le dos de MSF. On appelle donc les Etats, si ils sont de bonne foi, à confier cette affaire à la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits. On ne peut pas être dans une guerre de propagande sans que personne ne rende de comptes », explique Françoise Bouchet-Saulnier, directrice juridique de MSF.

    MSF s’était déjà tourné à deux reprises vers cette commission : pour l’hôpital de Kunduz, en Afghanistan, bombardé le 3 octobre 2015 par les Etats-Unis, et celui de Razeh au Yémen, le 10 janvier 2016, où l’Arabie saoudite est mise en cause. Créé en 1977 par les conventions de Genève, cet organe d’enquête sur les violations graves du droit humanitaire est indépendant et tenu à la confidentialité. « Les Etats ont créé cette commission pour désescalader les conflits de propagande mais ils ne la saisissent jamais. Elle est partante pour offrir ses bons offices. Ils n’ont plus qu’à donner le gage de leur bonne foi, en transmettant leurs plans de vol et les cibles militaires qu’ils ont traitées lundi 15 février à 9 heures », poursuit Mme Bouchet-Saulnier. « Le fait même de ne pas accepter passerait a minima pour une preuve de mauvaise foi, voire plus », suggère-t-elle.

  • Un hôpital soutenu par MSF bombardé en Syrie
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/02/15/un-hopital-soutenu-par-msf-bombarde-en-syrie_4865403_3218.html

    Un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) a été bombardé, lundi 15 février, dans le nord de la Syrie. L’hôpital est situé à Marat Al-Nouman, à 280 kilomètres au nord de Damas.

    Dans un communiqué, l’ONG a confirmé le bombardement, et dit que l’hôpital a été touché par au moins quatre roquettes et que huit membres du personnel sont portés disparus.
    […]
    Autre hôpital touché à proximité d’Alep
    A Azaz, à proximité d’Alep, un missile sol-sol est tombé à proximité d’un hôpital. C’est la deuxième fois qu’il est touché, selon l’ONG Syria Charity, qui l’administre. Un premier bilan fait état d’un blessé grave. La structure avait déjà été évacuée, les patients se trouvant dans des abris dans les sous-sols, à la suite d’une première frappe. L’ONG se pose la question de l’évacuation de tous ses patients.

    Les avions russes ont procédé à de nombreuses frappes aériennes ces dernières semaines dans la région d’Idlib, en soutien au régime syrien. Barack Obama, le président des Etats-Unis, a exhorté dimanche Vladimir Poutine, le président de la Russie à mettre fin aux bombardements de l’aviation russe – qui ont débuté le 30 septembre – contre les « forces de l’opposition modérée » en Syrie.

    Tout Le Monde est là…
    Dans le titre « bombardé »,
    hôpital 1 : 4 roquettes
    hôpital 2 : missile sol-sol
    et, pour finir l’article sans transition : #méchants_avions_russes
    #propagande

    Les précédents bombardements d’hôpitaux de MSF étaient, eux, aériens, et plutôt effectués par des avions états-uniens et séoudiens.

  • L’armée turque bombarde des positions kurdes en Syrie
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/02/13/l-armee-turque-bombarde-des-positions-kurdes-en-syrie_4865000_3218.html

    Des bombardements turcs ont visé samedi 13 février des secteurs contrôlés par les forces kurdes dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, à une dizaine de kilomètres de la frontière turque. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une organisation sise à Londres, l’artillerie turque a bombardé des secteurs que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la branche armée du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), ont récemment repris à des rebelles syriens dans la province d’Alep, notamment le secteur de Minnigh.

    Une source militaire turque a affirmé à l’agence officielle Anatolie que l’armée avait riposté à des tirs lors de deux incidents distincts. Selon cette source, des cibles kurdes ont été visées près de la ville d’Azaz, dans la province d’Alep, et l’armée turque a également riposté à des tirs du régime syrien sur un poste militaire dans la région de Hatay (au sud de la Turquie). Le premier ministre Ahmet Davutoglu a également confirmé lors d’un déplacement que « conformément aux règles d’engagement, nous avons répondu à des forces à Azaz et aux environs qui constituaient une menace ».

    Le porte-parole du département d’Etat américain a condamné ces tirs :
    « Nous avons pressé les Kurdes syriens et d’autres forces affiliées au PYD de ne pas profiter de la confusion en s’emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d’artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs ».

    Soutenues par des raids de l’aviation russe, les YPG se sont emparées mercredi de la base aérienne et de la ville de Minnigh, situées au nord de la grande ville d’Alep. L’aérodrome de Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui mènent de la ville d’Alep à Azaz, dans le nord, et le fait de le contrôler donne aux forces kurdes une base de départ pour de nouvelles offensives contre les djihadistes plus loin en direction de l’est.

  • La Turquie bombarde à l’artillerie les positions prises par le YPG et les SDF dans la base de Menagh (poche d’Azaz, nord d’Alep) et aux alentours - ceci afin de freiner son avancée vers Azaz :
    http://news.yahoo.com/turkey-shells-kurdish-held-areas-syrias-aleppo-monitor-155529508.html;_y

    Beirut (AFP) - Turkish artillery on Saturday bombarded areas of Aleppo province in northern Syria controlled by Kurdish forces, the Syrian Observatory for Human Rights said.
    The monitoring group’s head, Rami Abdel Rahman, said Turkish shelling struck areas of Aleppo, including Minnigh, recently taken by the Kurdish People’s Protection Units (YPG) militia from Islamist rebels.

    Même un « jihadologue » avec des analyses aussi discutables et partisanes que Charles Lister relève la contradiction de la politique américaine : des brigades de l’ASL alliées aux Kurdes du YPG (au sein des SDF), et soutenues par les USA, sont bombardées par l’alliée des USA, la Turquie, en soutien à d’autres brigades de l’ASL soutenues par les USA, la Turquie et l’Arabie saoudite :
    https://twitter.com/Charles_Lister/status/698535922338439168

    #Turkey (NATO member) is bombing #YPG (backed by US, #Russia) & SDF (backed by US), for attacking FSA (backed by US, Turkey & Saudi)

    On passera vite sur l’alliance des ces groupes de l’ASL, soutenus par la Turquie, avec divers groupes jihadistes car évidemment M. Lister aimerait, lui, que les USA cessent leur alliance avec le YPG et laissent les Turcs bombarder tranquillement le nord de la Syrie.

    Cette contradiction avait déjà été évoquée ici il y a deux mois : http://seenthis.net/messages/435727
    Elle semble en tout cas de plus en plus difficilement tenable.

    • La contradiction de cette politique s’exprime par des remontrances, pour l’instant un peu molles, du Département d’Etat aux deux camps :
      http://seenthis.net/messages/460841

      Le porte-parole du département d’Etat américain a condamné ces tirs :
      « Nous avons pressé les Kurdes syriens et d’autres forces affiliées au PYD de ne pas profiter de la confusion en s’emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d’artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs ».

      Article du Monde signalé par @simplicissimus

    • #Syrie: Le Front al-#Nosra reçoit des renforts via la #Turquie
      http://fr.sputniknews.com/international/20160214/1021748782/syrie-renforts-terroristes-transit-turquie.html

      Près de 400 combattants du groupe djihadiste Légion du Sham (Faylaq al-Sham) sont arrivés à Tall Raafat, dans le gouvernorat d’Alep, en provenance d’Idlib, a annoncé dimanche la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen.

      Transitant par le territoire turc, ces « renforts » se battront aux côtés du Front al-Nosra contre les forces gouvernementales syriennes, précise Al Mayadeen.

    • Déclaration de Davutoglu : « la Turquie ne permettra pas la prise d’Azaz par les milices kurdes ». Le ministre des affaires étrangères turc revendique et justifie les bombardements à l’artillerie du YPG en sol syrien.
      http://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-turkey-davutoglu-idUSKCN0VO0ZZ

      Turkey will not allow Azaz in northern Syria to fall to the Kurdish YPG militia and the group will face the “harshest reaction” if it tries to approach the town again, Prime Minister Ahmet Davutoglu said on Monday.
      Speaking to reporters on his plane en route to Ukraine, Davutoglu said YPG fighters would have seized control of Azaz and the town of Tal Rifaat further south had it not been for Turkish artillery shelling them over the weekend.
      "YPG elements were forced away from around Azaz. If they approach again they will see the harshest reaction. We will not allow Azaz to fall," Davutoglu said.
      He said Turkey would make the Syrian Menagh air base “unusable” if the YPG does not withdraw from the area, which it seized from Syrian rebels. He warned the YPG not to move east of its Afrin region or west of the Euphrates River.

      En attendant, le YPG et les SDF (le groupe Jaysh al-Thuwar, l’armée des révolutionnaires, issu de l’ASL : https://en.wikipedia.org/wiki/Army_of_Revolutionaries) auraient pris le contrôle de la ville de Tall Rifaat contrôlé par les milices islamistes de Ahrar al-Cham al-islamiya et Harakat Noureddin al-Zenki

  • Syrie : la Turquie bombarde des zones kurdes, Washington proteste
    https://www.crashdebug.fr/international/11308-syrie-la-turquie-bombarde-des-zones-kurdes-washington-proteste

    La banqueroute passera relativement inaperçu ou moins grave que la Guerre au Moyen Orient...

    Contributeur anonyme

    Base aérienne de Minnigh, province d’Alep (Syrie), le 10 août 2013. Les bombardements turcs auraient visé

    cet l’aéroport militaire, repris le 10 février par les forces kurdes des YPG. (AFP/Zein Al-Rifai.)

    L’armée turque a bombardé ce samedi des secteurs contrôlés par les forces kurdes dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, rapportent l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et une source kurde. Les Turcs redoutent qu’un soutien étranger permette aux Kurdes syriens, qui occupent déjà une grande partie du nord de la Syrie, d’étendre encore leur influence et de contrôler ainsi la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie.

    Les YPG soutenues par l’aviation (...)

  • Dans le nord de la Syrie, une victoire à partager... - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/969614/dans-le-nord-de-la-syrie-une-victoire-a-partager.html

    Un diplomate des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a toutefois une autre lecture de cette initiative. Ce diplomate chevronné établit une comparaison entre la volonté de la coalition internationale, et principalement de l’Arabie saoudite, d’envoyer des troupes terrestres en Syrie et la chute de Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les Soviétiques avaient conquis Berlin, mais les alliés occidentaux se sont empressés d’envoyer des troupes pour récolter une partie de la victoire et empêcher les Soviétiques de se présenter en libérateurs. Selon lui, les Saoudiens et leurs alliés souhaiteraient donc avoir une part dans la victoire sur l’EI en voyant que les événements semblent se précipiter et que la reprise du contrôle d’Alep par le régime et ses alliés est devenue une possibilité concrète. Le diplomate précité affirme que si ce projet prend forme, l’intervention terrestre des Saoudiens, des Turcs et de leurs alliés devrait avoir lieu dans les provinces de Raqqa et de Hassaké pour couper court à une éventuelle percée des forces du régime et de leurs alliés dans ces provinces considérées comme le véritable bastion de Daech, sachant qu’à Hassaké, un des aéroports est déjà tenu par les Américains et est utilisé par eux comme une base militaire.

    (...) Ce serait donc dans le but de délimiter les différents territoires et d’éviter un contact direct avec les Russes que le roi de Bahreïn se serait rendu à Sotchi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine. Pour amadouer ce dernier, le roi de Bahreïn lui aurait même offert en cadeau une épée damascène, dite celle de « la victoire ». Un cadeau symbolique et une visite-clé qui, selon le diplomate du Brics, n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aval des Saoudiens dont l’armée appuie directement les autorités de ce petit royaume. Après cette visite, le Kremlin a d’ailleurs annoncé que le roi Salmane devrait se rendre à Moscou en mars...

    Dans un commentaire d’ABA, le passage sur la fameuse épée qui se dit, de fait, en arabe « de Damas », allusion encore plus directe qu’en français :

    العاهل البحريني حمد بن عيسى آل خليفه العائد للتو من زيارة لموسكو، ربما كان الاسرع التقاطا للتغييرات في المشهد السوري والنوايا السعودية المستقبلية للتعاطي بايجابية اكبر مع الوقائع الجديدة على الساحتين السياسية والعسكرية والميدانية، عندما اهدى الرئيس بوتين ما سماه “سيف النصر الدمشقي”، وهو سيف عربي فاخر، وقيل انه تمنى “ضمنيا” النصر لروسيا، ونسبت بعض المصادر الى الشيخ خالد بن حمد آل خليفة وزير خارجية البحرين قوله “ان الملك حمد بن عيسى يقدر دور روسيا في مساعدة سورية على الخروج من المحنة الصعبة، لان دورها، اي روسيا، مهم وعلى جميع دول العالم التعاون معها لتثبيت الامن والاستقرار في سورية”.

    #syrie

  • Dans le nord de la Syrie, une victoire à partager... - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/969614/dans-le-nord-de-la-syrie-une-victoire-a-partager.html
    Un diplomate des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a toutefois une autre lecture de cette initiative. Ce diplomate chevronné établit une comparaison entre la volonté de la coalition internationale, et principalement de l’Arabie saoudite, d’envoyer des troupes terrestres en Syrie et la chute de Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les Soviétiques avaient conquis Berlin, mais les alliés occidentaux se sont empressés d’envoyer des troupes pour récolter une partie de la victoire et empêcher les Soviétiques de se présenter en libérateurs. Selon lui, les Saoudiens et leurs alliés souhaiteraient donc avoir une part dans la victoire sur l’EI en voyant que les événements semblent se précipiter et que la reprise du contrôle d’Alep par le régime et ses alliés est devenue une possibilité concrète. Le diplomate précité affirme que si ce projet prend forme, l’intervention terrestre des Saoudiens, des Turcs et de leurs alliés devrait avoir lieu dans les provinces de Raqqa et de Hassaké pour couper court à une éventuelle percée des forces du régime et de leurs alliés dans ces provinces considérées comme le véritable bastion de Daech, sachant qu’à Hassaké, un des aéroports est déjà tenu par les Américains et est utilisé par eux comme une base militaire.

    L’intervention terrestre saoudienne ne devrait donc pas avoir lieu dans le secteur sous contrôle russe, pour ne pas provoquer, comme l’aurait déclaré John Kerry à ses interlocuteurs de l’opposition syrienne à Riyad, « une guerre entre Russes et Américains ». Elle viserait plutôt à permettre aux Saoudiens et à leurs alliés de contrôler une portion de territoire en Syrie, sous le titre de la lutte contre le terrorisme de l’État islamique. Le nord de la Syrie serait ainsi en quelque sorte le « nouveau Berlin » du XXIe siècle, partagé entre les différents camps qui se battent en Syrie. De la sorte, les Saoudiens et leurs alliés empêcheraient le régime et ses alliés d’avoir une victoire totale sur le terrain, tout en respectant l’exigence américaine d’empêcher l’entrée des forces du régime syrien dans les territoires du Nord-Est qui seront libérés de l’EI

  • La rébellion syrienne menacée d’effondrement face au régime et son allié russe - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/968964/la-rebellion-syrienne-menacee-deffondrement-face-au-regime-et-son-all

    Les rebelles et leurs alliés internationaux n’ont plus guère d’options pour enrayer l’avancée des forces loyales au président syrien Bachar el-Assad alors que les tentatives de pourparlers de paix sous l’égide de l’Onu à Genève ont échoué. "Les rebelles sont sur une trajectoire descendante et la descente est de plus en plus raide", remarque Emile Hokayem, chercheur à l’Institut international pour les études stratégiques, basé à Londres. 

    La province d’Alep, dans le nord de la Syrie, était un bastion rebelle, permettant un accès à la Turquie voisine, soutien crucial de l’opposition. La ville éponyme, ancienne capitale économique du pays, est coupée en deux depuis la mi-2012, les rebelles contrôlant l’est et les forces du régime l’ouest.

  • Tandis que le YPG / PYD a été banni des pourparlers de Genève sous la pression de la Turquie (membre de l’Otan) : http://seenthis.net/messages/456128
    Brett Mc Gurk, envoyé spécial du président Obama auprès de la coalition « internationale » contre Da’ich, passe, lui, deux jours en compagnie des mêmes dans le nord de la Syrie (notamment à Kobané) pour discuter des « futures étapes dans la campagne en Syrie » :
    https://twitter.com/brett_mcgurk/status/694188776768167936
    https://twitter.com/brett_mcgurk/status/694191294764068865

    PS : tour de force notable, en 6 tweets avec photo évoquant ces rencontres, pas une seule fois ne sont mentionnés le YPG ni le PYD, et pas non plus une seule image de drapeau de ces organisations ou de celui du Kurdistan... Ne seront évoquées que les fameuses « Syrian Democratic Forces ».

  • À Alep, les limites d’une offensive urbaine de longue durée - Lina KENNOUCHE - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/965593/a-alep-les-limites-dune-offensive-urbaine-de-longue-duree.html

    Or seule une reprise totale de la ville d’Alep permettrait aux forces du régime de fermer l’ensemble des lignes de ravitaillement reliant la ville à la frontière turque. Ce scénario se heurte à une double difficulté : d’une part, l’aide aux différents groupes armés à l’Ouest pourrait se renforcer à mesure que le régime engrange des succès dans cette province. Il faudrait peut-être alors miser sur un engagement russe supplémentaire par l’envoi de divisions au sol, ou opter pour le ralliement des forces kurdes, en échange d’une reconnaissance de leur projet autonomiste dans le nord de la Syrie, concession que le régime syrien ne semble pas prêt à envisager. Par ailleurs, pour parvenir à prendre le contrôle définitif de la province d’Alep, les forces progouvernementales devraient contrôler l’ensemble des zones rurales où le rapport démographique ne joue pas en leur faveur. D’un autre côté, les forces qui combattent le régime restent divisées, et à défaut d’une coordination tactique, cette situation pourrait conforter leur fragilité.

  • La Turquie retourne à Mossoul en conduisant une nouvelle « révolte arabe »
    Par M. K. Bhadrakumar | AsiaTimesOnline, le 7 décembre 2015 | traduction [JFG-QuestionsCritiques]
    http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/M_K_Bhadrakumar/Turquie-Mossoul_Irak_071215.htm

    (...) C’est sans surprise que la Turquie se coordonne avec l’Arabie Saoudite et le Qatar — avec le soutien tacite de Washington — étant donné l’élan anti-iranien et anti-russe de sa manœuvre en vue d’établir un contrôle militaire sur la région de Mossoul, hautement stratégique.

    Le Roi Salman d’Arabie Saoudite, avec une suite de 20 princes de premier rang à son service, dont le Prince héritier Mohammed ben Nayef et le vice-Prince héritier Mohammed ben Salman, a reçu Barzani pour un déjeuner royal, le 1er décembre, juste quatre jours avant que la Turquie n’envoie des centaines de soldats et de chars à Mossoul. Certes, le grand banquet offert par Salman à Barzani était un gros signal pour Téhéran (et Moscou) que les Saoudiens s’introduisent dans la politique turque.

    Erdogan a l’intention de saper la capacité de la Russie et de l’Iran à utiliser la carte séparatiste kurde contre la Turquie, ce qui à son tour donnerait à Ankara une liberté d’action pour faire accepter le programme d’un « changement de régime » en Syrie, prendre le contrôle des vastes réserves d’hydrocarbures de la région (que la Grande-Bretagne impériale s’était accaparées en vertu de l’Armistice de Moudros en 1918) et de rallier les pays arabes sunnites sous son leadership.

    Certes, Erdogan va devoir batailler. Téhéran a réagi furieusement à l’annonce turque concernant l’installation d’une base militaire à Mossoul, disant que cela « menace la sécurité de la région », laquelle, au lieu d’aider à combattre le terrorisme, ne fera qu’« accroître le chaos et l’insécurité » dans la région.

    Le ministre irakien des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur turc pour protester contre cet « acte hostile » ; le Premier ministre Haïder al-Abadi a dit que c’était une « grave violation de la souveraineté irakienne » ; le Président Fouad Massoum a dit que ce mouvement est « une violation des normes et des lois internationales et de la souveraineté de l’Irak » et exigé que la Turquie retire ses troupes « immédiatement ». (...)

    #Turquie #Mossoul #pétrole

    • À quoi Erdogan joue-t-il en Syrie et en Irak ?
      Par Pepe Escobar
      Sputnik News, le 8 décembre 2015 | traduction [JFG-QuestionsCritiques]

      (...) Le Premier ministre Ahmet Davutoglu jure qu’Ankara a été « invité » par le gouvernement de la province de Ninive, avec l’approbation de Bagdad (un mensonge flagrant). Un porte-parole du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) semi-autonome, au nord de l’Irak, dit que tout est légal.

      Le quotidien turc Hurriyet débite qu’Ankara occupe une base militaire permanente à Bashiga, près de Mossoul, pour entraîner les forces Peshmergas, un accord signé le mois dernier entre le président du KRG, Massoud Barzani, et le ministre turc des affaires étrangères Feridun Sinirliogu.

      Eh oh ! Ankara ! Il y a un (énorme) problème ! Mossoul et Bashiga ne font même pas partie du KRG. Cela n’a donc rien à voir avec l’entraînement des Peshmergas — autant qu’Erdogan et l’AKP cuirassent lourdement leur haine des Kurdes : les trafiquants du KRG et les Peshmergas sont les « bons Kurdes », tandis que le PYD/YPG et le PKK sont les « mauvais Kurdes ».

      Si vous avez un doute, suivez le pétrole. La mafia de Barzani vend — illégalement — à la Turquie le pétrole qui appartient à Bagdad. Ils possèdent littéralement le trafic de pétrole dans le KRG ; et ils font un malheur, grâce aux bonnes relations avec leur « associé », Genel Oil, dont le président est Tony « Deepwater Horizon » Hayward.

      Il a été largement prouvé que le gendre d’Erdogan et ministre de l’énergie Berat Albayrak détient le droit exclusif de déplacer le pétrole du KRG en Turquie. Suivant les preuves collectées par le ministère russe de la défense, le pétrole volé de Daech pourrait bien être mélangé en chemin au pétrole du KRG. Et l’un des principaux bénéficiaires de tout ce système est le fils d’Erdogan, Bilal, alias Mini Me, à travers sa compagnie maritime BMZ, qui livre ce pétrole essentiellement à Israël. Mini Me est à présent exilé à Bologne, en Italie, où il gère des montants intraçables de cash, bien au chaud dans des comptes bancaires suisses.(...)

    • Paralysée en Syrie, la Turquie vise à créer un Sunnistan en Irak
      Par Pepe Escobar | RT, le 9 décembre 2015
      http://questionscritiques.free.fr/edito/Pepe_Escobar/syrie_turquie_sunnistan_irak_091215.htm

      L’« incursion » de la Turquie en Irak est une manœuvre froide et calculée. Et, une fois encore, le nom de ce jeu est — quoi d’autre ? — Diviser pour Régner.

      La Turquie a envoyé au Kurdistan irakien — qui fait partie de l’Etat irakien — un bataillon constitué de pas moins de 400 soldats, soutenu par 25 chars d’assaut M-60A3. A présent, le nombre de bottes turques sur le sol au camp de Bachika, au nord-est de Mossoul, atteindraient désormais un total d’environ 600. Pour faire court, ce n’est pas un « camp d’entraînement » — comme Ankara le débite. C’est une véritable base militaire, peut-être permanente.

      Cet accord louche a été passé le mois dernier, à Erbil, entre le Gouvernement Régional du Kurdistan (KRG) ultra-corrompu et le ministre turc des affaires étrangères d’alors, Feridun Sinirlioglu.

      Des torrents de propagande turque jurent qu’il ne s’agit que « d’entraîner » les Peshmergas pour combattre L’Etat Islamique/Daech. Foutaises ! Le fait crucial est qu’Ankara est terrifié par l’alliance « 4+1 » qui combat l’Etat Islamique, alliance qui unit l’Iran, les Chiites irakiens et l’Armée arabe syrienne (AAS), de même que le Hezbollah, à la Russie.

      En Syrie, Ankara est quasiment paralysé, après le « coup de poignard dans le dos » en abattant le Su-24 : révélations russes de complicité entre la première famille turque et le pétrole syrien volé (Bilal Erdogan, alias « Mini Me », nie tout en bloc) ; forces aériennes russes qui pilonnent sans relâche la cinquième colonne turkmène de la Turquie. Sans mentionner le déploiement des S-400 et même d’un sous-marin de troisième génération équipé de missiles de croisière Kalibr.

      Ankara détourne donc l’attention vers l’Irak avec une « contre-alliance », faite de la Turquie, du KRG (qui vend — illégalement — du pétrole à la Turquie) et de Sunnites au nord de l’Irak, sous le prétendu leadership de la tribu tentaculaire Nuceyfi à Mossoul.

      C’est le néo-ottomanisme dans toute sa grandeur en action. Nous ne devrions jamais oublier que pour l’AKP, au pouvoir à Ankara, le nord de la Syrie et le nord de l’Irak ne sont rien d’autre que des provinces de l’ancien empire ottoman, une extension orientale de la province turque du Hatay. Le phantasme (inavoué) du « Sultan » Erdogan est d’annexer tout cet ensemble.

      Pendant ce temps, Daech contrôle toujours Mossoul. Mais les Sunnites irakiens — de même que l’Armée irakienne — préparent lentement une offensive. Donc, ce qu’Ankara veut avec sa base militaire à proximité de Mossoul, est d’être de la partie, et venant s’ajouter à cela deux programmes « invisibles » : protéger leur cinquième colonne turkmène, où qu’elle se trouve, et avoir plus de bottes sur le terrain pour combattre — qui d’autre ? — les Kurdes du PKK qui ont pris refuge dans le Kurdistan irakien.

      Toute la logique du Sultan Erdogan est que Bagdad ne gouverne plus le nord de l’Irak (là, il a raison). Mais le problème, pour Ankara, est que les puissances réelles dans cette région pourraient s’avérer être les Chiites et le PKK (c’est tiré par le cheveux, mais c’est le raisonnement d’Erdogan).

  • Le Sultan Erdogan en guerre contre… la Russie | Par Pepe Escobar – Le 25 novembre 2015 – Source sputniknews - Traduit et édité par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone
    http://lesakerfrancophone.net/le-sultan-erdogan-en-guerre-contre-la-russie

    (...) Donc Ankara a pensé qu’un missile pourrait changer complètement le cours des événements.

    Mais pas vraiment. Il suffit de suivre l’argent. Même aux États-Unis et en Europe le jeu turc est de plus en plus transparent. Un document de recherche de l’Université de Columbia détaille au moins une fraction des multiples collusions entre la Turquie et ISIS / ISIL / Daesh.

    Bilal Erdogan, le fils du Sultan, est un profiteur majeur du trafic illégal de pétrole irakien et syrien volé. Imaginez sa terreur quand Poutine a révélé aux dirigeants du G20 à Antalya – en territoire turc ! – que les services de renseignements russes avaient identifié la plupart des connexions du labyrinthe de truands amenant directement à ISIS / ISIL / Daesh.

    Imaginez les sentiments des trafiquants turcs à l’idée de perdre leur culotte en ne pouvant plus revendre le pétrole, volé à la Syrie, à hauteur de $50 millions par mois. Après tout la force aérienne russe avait déjà détruit les raffineries et la plupart des plus de 1 000 camions-citernes ; imaginez les truands – faisant leurs comptes – à la perspective de perdre la totalité du flux de pétrole, d’argent, et voyant leur entreprise Contrebande & Cie éparpillée dans le désert sans aucun endroit où aller.

    Et nous pratiquons aussi l’extorsion

    Le commandement de l’Otan nous prépare sûrement une bonne tranche de rigolade – rappelez-vous seulement les plus grands tubes du Dr Folamour-général Philip Breedlove et sa rengaine sur l’agression russe. Mais les généraux ne sont pas tous stupides. L’Otan n’ira pas en guerre contre la Russie pour un simple vassal. Et la Russie ne fournira pas de prétexte à l’Otan pour la guerre.

    Dans l’arène du Grand Pouvoir Politique, nous assistons certainement maintenant au retour post-moderne de la tension historique entre les empires russe et ottoman. Mais qui va prendre son temps, lentement. La réponse russe sera directe, froide, calculée, vaste, rapide – et surtout inattendue. Aucune de ces réponses n’impliquera une carte blanche pour autoriser les rebelles modérés à s’armer en Syrie indéfiniment.

    Ce qui est certain est que la Russie bombarde en mode turbo tous les couloirs d’approvisionnement d’ISIS / ISIL / Daesh de la Turquie vers le nord de la Syrie, ainsi que les filières de contrebande de pétrole volé du nord de la Syrie vers la Turquie. (...)

  • Syrie, où la raison est occultée dans la ruée vers la guerre | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/syrie-o-la-raison-est-occult-e-dans-la-ru-e-vers-la-guerre-1829160702

    Ce n’est là que le dernier chapitre de la folie qu’est désormais l’intervention étrangère en Syrie. Le club des États qui y prennent part s’agrandit semaine après semaine. La semaine dernière, c’était au tour de la France, souhaitant se venger des attentats de Paris. Cette semaine, le parlement britannique pourrait renoncer à ses objections maintes fois répétées à une campagne de bombardement en Syrie.

    Ce qui se passe en Syrie est une folie collective et multilatérale. Les Russes, les Iraniens et le Hezbollah combattent toutes les forces d’opposition pour consolider la position d’Assad. Les combattants chiites en Irak, qui affirment avoir été bombardés par les États-Unis près de Ramadi, voient d’un bon œil la campagne de bombardement russe. Les États-Unis fournissent une couverture aérienne et des unités de forces spéciales sur le terrain pour soutenir la progression des peshmergas et des groupes kurdes syriens, mais ces derniers n’avanceront pas plus loin que leur propre territoire.

    Le programme américain de « formation et d’équipement » de 500 millions de dollars est tombé à l’eau après qu’un grand nombre de leurs combattants syriens, connus sous le nom de 30e division, ont été capturés par le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

    Les Jordaniens ont retiré leur soutien aux brigades de l’Armée syrienne libre (ASL), y compris le Front du Sud, qui a lancé en juin une série d’offensives contre les positions du gouvernement syrien à Deraa. Le Centre des opérations militaires d’Amman a déclaré que ces attaques ont été chaotiques et inefficaces, mais indique avoir conclu un accord avec la Russie pour ne pas bombarder le Front du Sud.

  • Moscou et Ankara conscients de leurs limites, malgré leurs obsessions respectives - Lina KENNOUCHE - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/957120/moscou-et-ankara-conscients-de-leurs-limites-malgre-leurs-obsessions-

    Autrement dit, l’attaque de l’avion russe pourrait être un moyen pour la Turquie de démontrer sa capacité de nuisance vis-à-vis de l’intervention russe en Syrie. En outre, l’opération turque intervient dans un contexte où la Turquie s’active pour mettre en place une zone d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie. Dans son édition du vendredi 20 novembre, le quotidien Hurriyet, citant des sources officielles turques, évoque un accord américano-turc sur une zone d’exclusion aérienne limitée dans le Nord. Auparavant, la Turquie réclamait une zone plus vaste, qui s’étendrait sur presque 200 km de Jarablès à l’ouest de l’Euphrate jusqu’en Méditerranée, et engloberait Kobané, le nord de Lattaquié, Idleb, Jabal turkmène, pour entraver tout projet d’autonomie kurde. Or l’intervention russe et l’avancée des troupes du régime entravent la concrétisation de cet objectif.

    Ces évolutions menacent l’intérêt stratégique de la Turquie en Syrie et la placent sur la défensive, puisqu’elles limitent ses capacités d’approvisionnement dans le Nord syrien. Les Kurdes pourraient, quant à eux, être les grands gagnants de cette opération. Sollicités par Moscou, ils pourraient profiter de l’intensification des frappes russes dans la région pour avancer sur le terrain et relier les trois cantons de Kobané, d’Affrin et de Djéziré, et obtenir leur zone d’autonomie tant souhaitée.

  • La révolution démocratique et féministe du Rojava, source d’espoir parmi l’horreur
    article original : http://www.telesurtv.net/english/opinion/Rojavas-Democratic-Revolution-a-Source-of-Hope-among-Horror-20151119-0040

    Entre les bombes occidentales et les fondamentalistes sauvages prêts à mener leur guerre au cœur de l’Europe, la #Syrie peut sembler un trou noir de misère sans fin. Mais la région nord, en grande partie kurde, de #Rojava, est également le théâtre d’une révolution profondément démocratique et humaniste, qui place en son centre les droits des minorités ethniques et la libération des femmes.

    Ironiquement, étant donné l’horreur qui l’entoure, Rojava est, avec les projets révolutionnaires d’Amérique latine, le lieu des expériences les plus profondes menées sur la base de la #démocratie_participative. Comme au Venezuela, l’idéal de « la commune » est au cœur de la démocratie naissante du Rojava.

    La révolution Rojavane s’est faite connaître au monde en grande partie par la résistance héroïque des combattant·e·s des Unités de Protection Populaire (#YPG) et Unités de Protection des Femmes (#YPJ) en ayant mis fin à un siège de l’Etat islamique sur la ville Rojavane de #Kobane en Janvier. Mais beaucoup ont remarqué l’idéologie profondément révolutionnaire qui anime les combattants de la liberté du Rojava - et qu’ils cherchent à mettre en pratique au milieu de grandes menaces.

    Rojava est une "zone libérée" dans le nord de la Syrie, qui fait partie du territoire historique du #Kurdistan. Le parti politique majeur est le Parti de l’Union Démocratique (#PYD), qui est idéologiquement aligné avec l’aile gauche du Parti des travailleurs du Kurdistan (#PKK), basé en Turquie.

    En 2011, le PYD a soutenu le soulèvement qui a éclaté contre Assad. Cependant, il était préoccupé par l’excessive #militarisation du conflit par l’opposition. Au départ cette militarisation fut une réponse à la répression par Assad de protestations non armées, mais elle fut par la suite alimentée par les services de renseignement de l’Occident et ses alliés régionaux.

    Ajouté à cela, le chauvinisme ethnique et religieux croissant d’une opposition majoritairement Sunnite et Arabe se définissant de plus en plus comme Sunnite et Arabe a amené le mouvement kurde à rester à l’écart de l’opposition armée au régime.

    En Juillet 2012, la présence militaire du gouvernement Assad au Rojava a été affaiblie par l’aggravation de la guerre civile dans d’autres régions. Il y avait un danger croissant que le Rojava devienne un champ de bataille entre des forces opposées hostiles aux Kurdes et d’autres #minorités ethniques.

    En réponse, un soulèvement majoritairement non violent a été lancé, déclarant Rojava zone libérée. Cette insurrection populaire a permis aux idées de « confédéralisme démocratique » du PKK et des PYD, fondés sur la démocratie participative et l’autonomie locale, de commencer à être apliquées.

    Le PYD joue un rôle idéologique dans la transformation démocratique du Rojava, mais pas de nature institutionnelle. Il a aidé à établir le Mouvement pour une société démocratique (TEV-DEM), qui organise et mobilise la population mais qui est organisationnellement indépendant du PYD.

    Le pouvoir institutionnel est basé sur un système appelé "autonomie démocratique". Le blog Ecology or Catastrophe rapportait en Janvier que le représentant du TEV-DEM Çinar Salih a déclaré à une délégation universitaire en visite "Notre système repose sur les communes, composées de quartiers de 300 personnes. Les communes ont co-présidents, et il ya des co-présidents à tous les niveaux, de la commune à l’administration du canton."

    "Dans chaque commune, il y a cinq ou six comités différents. Les communes agissent de deux façons. D’abord, elles résolvent les problèmes rapidement et tôt - par exemple, un problème technique ou un problème social. Certains travaux peuvent être effectuées en cinq minutes, mais si vous l’envoyez à l’Etat, il est empêtré dans une bureaucratie. Donc, nous pouvons résoudre rapidement les problèmes. La deuxième façon est politique ", a déclaré Salih.

    "Si nous parlons de vraie démocratie, les décisions ne peuvent pas être fabriquées en haut [par les élites] et descendre vers le peuple, elles doivent être prises en bas et ensuite monter dans les différents niveaux. Les co-présidents sont un homme et une femme ... La représentation des femmes est garantie à tous les conseils populaires. On n’autorise pas un des deux genres à avoir plus de 60% de représentation. En outre, il existe en parallèle des structures non-mixtes pour femmes", a-t-il expliqué.

    "Les conseils de #femmes existent en parallèle à tous les niveaux, la commune, le district, la ville et le canton. Les conseils de femmes ne décident pas pour les questions générales - c’est le rôle des conseils populaires. Ils discutent de questions qui portent spécifiquement sur les femmes ... Ils ont un droit de veto sur les questions concernant les femmes".

    L’accent mis sur la libération des femmes se reflète dans la forte visibilité des femmes combattantes dans les groupes armés révolutionnaires du Rojava.

    Salih a fait valoir que la révolution du Rojava est une « révolution des femmes", expliquant qu’elles sont impliquées dans tous les domaines de la vie. « Nous croyons qu’une #révolution qui n’ouvre pas la voie à la libération des femmes n’est pas une vraie révolution. Il y a eu des révolutions en Libye et en Egypte et en Tunisie ... mais le même statut des femmes a persisté ".

    Du fait de la guerre, de la dévastation et de l’isolement auxquels le Rojava est soumis, son économie est largement orientée vers la survie. Toutefois, son orientation socialiste s’attache en priorité à fournir pour tous un logement, un approvisionnement alimentaire, un accès aux soins, la garde des enfants et l’éducation - aucun de ces éléments n’ayant été fourni par le gouvernement syrien en temps de paix.

    La révolution dans le Rojava est explicitement une révolution multi-ethnique. Dans son préambule, la constitution de cantons autonomes du Rojava décrit les cantons de Rojava comme "une confédération de Kurdes, d’Arabes, de Syriaques, d’Araméens, de Turkmènes, d’Arméniens et de Tchétchènes".

    Il poursuit : « Dans la construction d’une société libérée de l’autoritarisme, du militarisme, du centralisme et de l’intervention de l’autorité religieuse dans les affaires publiques, la Charte reconnaît l’intégrité territoriale de la Syrie et aspire à maintenir la #paix nationale et internationale."

    L’accent est mis au Rojava sur la construction de structures multi-ethniques plutôt que simplement kurdes. Tout, depuis les plaques de rue aux médias en passant par l’éducation est fourni dans la langue de la communauté concernée.

    Comme pour le genre, la participation des différentes ethnies aux conseils communaux et autres est facilitée par des quotas. Il y a aussi des organismes parallèles pour les minorités ethniques.

    Du fait de telles politiques, la révolution a rapidement gagné le soutien de minorités non-kurdes. Cela se reflète dans la participation non-kurde dans les structures et organisations, ainsi que des alliances faites avec des groupes politiques et armés non-kurdes.

    La révolution du Rojava est confrontée à des menaces constantes de nombreux côtés - et doit naviguer parmi des forces complexes et en compétition qui cherchent à imposer leurs intérêts dans la région. Mais pour tout ce qu’elle a réalisé contre vents et marées, la révolution du Rojava mérite notre solidarité - le monde a besoin du Rojava.

    #féminisme #municipalisme #auto-organisation #émancipation #langues_sans_frontières