region:moyen-orient

  • ظريف : قادة ايران والعراق اتفقوا على الغاء تأشيرة الدخول وربط سكك الحديد واقامة مدن صناعية مشتركة – موقع قناة المنار – لبنان
    http://almanar.com.lb/4983728

    قادة ايران والعراق اتفقوا على الغاء تأشيرة الدخول وربط سكك الحديد واقامة مدن صناعية مشتركة بين البلدين، ورفع حجم التبادل التجاري من ١٢ الى ٢٠ مليار دولار سنويا

    Visite de Javad Zarif en Irak : accords sur la suppression des visas entre les deux pays, l’interconnexion ferroviaire et projets industriels et commerciaux à hauteur de 20 milliards de dollars. Une grande victoire de la stratégie US.

    https://twitter.com/JZarif/status/1105216113363697664
    –Inclusive regional security -No-fee visas -Connecting railways -Dredging border river after 43 yrs -Joint industrial zones -Energy cooperation -$20B in trade -PTA

    • https://ejmagnier.com/2019/03/12/liran-double-les-etats-unis-en-irak

      En conclusion :

      L’Iran a pris le pas sur les Etats-Unis parce que les responsables irakiens ont rejeté toutes sanctions unilatérales et ont privilégié des échanges commerciaux, y compris pour l’énergie.

      Le général de division Qassem Soleimani a atteint l’objectif iranien de développer une relation amicale avec l’Irak, où les dirigeants sont prêts à suspendre les relations avec les États-Unis si Trump insiste pour imposer des sanctions à tout pays qui traite avec Téhéran. Cela (entre autres haut-faits) a valu à Soleimani la médaille d’honneur la plus prestigieuse de l’Iran, “L’ordre de Zulfiqar” qui lui a été décerné par Sayed Ali Khamenei. Le ministre des Affaires étrangères Jawad Zarif a été le premier à féliciter Soleimani, en le décrivant comme “l’homme qui a fait du Moyen-Orient, un endroit plus sûr”. C’est la deuxième médaille de Soleimani ; la première était “l’ordre de Fath” reçu en 1989 des mains du même Khamenei.

      L’Iran vendra de l’électricité à l’Irak et utilisera le dollar et la monnaie locale dans ses échanges. La République islamique d’Iran a trouvé de nouveaux moyens de contrer les sanctions américaines en construisant des infrastructures industrielles et des lignes chemin de fer, et en développant les échanges commerciaux avec l’Irak. Cela fournira des dollars à l’Iran, qui, en même temps, diminuera sa dépendance au dollar américain en faisant des affaires en monnaie locale.

  • Israël/ TPO. Les conclusions de l’enquête de l’ONU sur les homicides à Gaza doivent ouvrir la voie à la justice pour les crimes de guerre | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2019/02/israel-opt-findings-of-un-inquiry-into-gaza-killings-must-pave-way-for-just
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmediaprd.blob.core.windows.net/media/20303/251823.jpg?preset=fixed_1200_630

    En réaction aux conclusions du rapport publié par la commission d’enquête de l’ONU le 28 février 2019, qui affirme que les forces israéliennes ont pu commettre des crimes de guerre lors des manifestations qui ont eu lieu à Gaza l’an dernier en tirant délibérément sur des civils palestiniens, Saleh Higazi, directeur adjoint pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

    « Les conclusions de ce rapport font écho à celles d’Amnesty International : de nombreux homicides de manifestants palestiniens imputables aux forces israéliennes lors des manifestations de la " Grande marche du retour " en 2018 pourraient avoir été intentionnels et constituer des crimes de guerre.

    « Ce rapport brosse un tableau accablant des forces israéliennes, qui ont tiré délibérément sur des enfants, des professionnels de santé, des journalistes et des personnes souffrant de handicaps, témoignant d’un mépris cruel et impitoyable pour le droit international humanitaire. Plus de 6 000 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles, ce qui a accru la pression sur le système de santé de Gaza déjà au bord de l’asphyxie. La plupart n’ont pas été autorisées à sortir de Gaza pour bénéficier des soins dont elles avaient besoin.

    #Israel #Gaza #Guerre

  • #Terrorisme, raison d’État (1/2) | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/064376-000-A/terrorisme-raison-d-etat-1-2

    Avant le 11-Septembre, quelque quatre cents personnes avaient prêté allégeance à #Al-Qaida. Seize ans plus tard, on compte des dizaines de milliers de militants djihadistes répartis sur plusieurs continents. Les attaques terroristes se sont multipliées à travers le monde, entraînant en Occident une tension des relations avec les minorités et les pays musulmans. En violant les valeurs démocratiques qu’elle prétendait défendre, la « guerre contre la terreur » lancée par l’administration Bush au lendemain du 11-Septembre a eu l’effet d’"un coup de marteau dans une fiole de mercure" : elle a fragmenté une menace autrefois circonscrite, et s’est muée en un conflit mondial et permanent, formidable terrain pour le recrutement djihadiste, mais aussi pour les groupes #xénophobes qui montent en puissance, en #Europe comme aux #États-Unis. Tel est le sombre bilan qu’établissent, face au réalisateur Ilan Ziv (#Capitalisme), des dirigeants politiques, des responsables de la sécurité et des généraux américains, britanniques, français et israéliens qui ont vécu les événements de l’intérieur et au plus haut niveau.

    Qu’ils restent fidèles à leurs actes passés, comme le #néoconservateur Richard Perle, ou qu’ils s’avouent hantés par la culpabilité, comme l’ancien bras droit de Colin Powell au secrétariat d’État, Lawrence Wilkerson, ils permettent de comprendre pourquoi cette #guerre qui a ravagé le #Moyen-Orient et causé des centaines de milliers de #morts constitue une impasse dont il est difficile de sortir. Du #mensonge délibéré qui a déclenché l’invasion de l’Irak aux « sites noirs » où les États-Unis ont pratiqué la #torture, Ilan Ziv décrypte les faits à l’aune du présent, pour montrer combien les concepts forgés par une administration pourtant discréditée restent plus que jamais agissants.

  • Commerce mondial d’armement : les États-Unis renforcent leur domination ; les flux d’armes vers le Moyen-Orient s’intensifient, selon le SIPRI
    http://obsarm.org/spip.php?article318

    (Stockholm, 11 mars 2019) - Le volume des transferts internationaux d’armes majeures en 2014-2018 est supérieur de 7,8 % à celui de 2009-2013 et de 23 % à celui de 2004-2008, selon les nouvelles données sur les transferts d’armement publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). En 2014-18, les cinq plus grands exportateurs sont les États-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne et la Chine. À eux seuls, ils représentent 75 % du volume total des exportations (...)

    #Actualité_des_transferts_d'armes

    / Transferts / exportations, #Industrie_d'armement

    #Transferts_/_exportations
    http://obsarm.org/IMG/pdf/sipri_commerce_des_armes_2019.pdf

  • L’agenda européen en matière de migration : l’UE doit poursuivre les progrès accomplis au cours des quatre dernières années

    Dans la perspective du Conseil européen de mars, la Commission dresse aujourd’hui le bilan des progrès accomplis au cours des quatre dernières années et décrit les mesures qui sont encore nécessaires pour relever les défis actuels et futurs en matière de migration.

    Face à la crise des réfugiés la plus grave qu’ait connu le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, l’UE est parvenue à susciter un changement radical en matière de gestion des migrations et de protection des frontières. L’UE a offert une protection et un soutien à des millions de personnes, a sauvé des vies, a démantelé des réseaux de passeurs et a permis de réduire le nombre d’arrivées irrégulières en Europe à son niveau le plus bas enregistré en cinq ans. Néanmoins, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la pérennité de la politique migratoire de l’UE, compte tenu d’un contexte géopolitique en constante évolution et de l’augmentation régulière de la pression migratoire à l’échelle mondiale (voir fiche d’information).

    Frans Timmermans, premier vice-président, a déclaré : « Au cours des quatre dernières années, l’UE a accompli des progrès considérables et obtenu des résultats tangibles dans l’action menée pour relever le défi de la migration. Dans des circonstances très difficiles, nous avons agi ensemble. L’Europe n’est plus en proie à la crise migratoire que nous avons traversée en 2015, mais des problèmes structurels subsistent. Les États membres ont le devoir de protéger les personnes qu’ils abritent et de veiller à leur bien-être. Continuer à coopérer solidairement dans le cadre d’une approche globale et d’un partage équitable des responsabilités est la seule voie à suivre si l’UE veut être à la hauteur du défi de la migration. »

    Federica Mogherini, haute représentante et vice-présidente, a affirmé : « Notre collaboration avec l’Union africaine et les Nations unies porte ses fruits. Nous portons assistance à des milliers de personnes en détresse, nous en aidons beaucoup à retourner chez elles en toute sécurité pour y démarrer une activité, nous sauvons des vies, nous luttons contre les trafiquants. Les flux ont diminué, mais ceux qui risquent leur vie sont encore trop nombreux et chaque vie perdue est une victime de trop. C’est pourquoi nous continuerons à coopérer avec nos partenaires internationaux et avec les pays concernés pour fournir une protection aux personnes qui en ont le plus besoin, remédier aux causes profondes de la migration, démanteler les réseaux de trafiquants, mettre en place des voies d’accès à une migration sûre, ordonnée et légale. La migration constitue un défi mondial que l’on peut relever, ainsi que nous avons choisi de le faire en tant qu’Union, avec des efforts communs et des partenariats solides. »

    Dimitris Avramopoulos, commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a déclaré : « Les résultats de notre approche européenne commune en matière de migration parlent d’eux-mêmes : les arrivées irrégulières sont désormais moins nombreuses qu’avant la crise, le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes a porté la protection commune des frontières de l’UE à un niveau inédit et, en collaboration avec nos partenaires, nous travaillons à garantir des voies d’entrée légales tout en multipliant les retours. À l’avenir, il est essentiel de poursuivre notre approche commune, mais aussi de mener à bien la réforme en cours du régime d’asile de l’UE. En outre, il convient, à titre prioritaire, de mettre en place des accords temporaires en matière de débarquement. »

    Depuis trois ans, les chiffres des arrivées n’ont cessé de diminuer et les niveaux actuels ne représentent que 10 % du niveau record atteint en 2015. En 2018, environ 150 000 franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’UE ont été détectés. Toutefois, le fait que le nombre d’arrivées irrégulières ait diminué ne constitue nullement une garantie pour l’avenir, eu égard à la poursuite probable de la pression migratoire. Il est donc indispensable d’adopter une approche globale de la gestion des migrations et de la protection des frontières.

    Des #mesures immédiates s’imposent

    Les problèmes les plus urgents nécessitant des efforts supplémentaires sont les suivants :

    Route de la #Méditerranée_occidentale : l’aide au #Maroc doit encore être intensifiée, compte tenu de l’augmentation importante des arrivées par la route de la Méditerranée occidentale. Elle doit comprendre la poursuite de la mise en œuvre du programme de 140 millions d’euros visant à soutenir la gestion des frontières ainsi que la reprise des négociations avec le Maroc sur la réadmission et l’assouplissement du régime de délivrance des visas.
    #accords_de_réadmission #visas

    Route de la #Méditerranée_centrale : améliorer les conditions d’accueil déplorables en #Libye : les efforts déployés par l’intermédiaire du groupe de travail trilatéral UA-UE-NU doivent se poursuivre pour contribuer à libérer les migrants se trouvant en #rétention, faciliter le #retour_volontaire (37 000 retours jusqu’à présent) et évacuer les personnes les plus vulnérables (près de 2 500 personnes évacuées).
    #vulnérabilité #évacuation

    Route de la #Méditerranée_orientale : gestion des migrations en #Grèce : alors que la déclaration UE-Turquie a continué à contribuer à la diminution considérable des arrivées sur les #îles grecques, des problèmes majeurs sont toujours en suspens en Grèce en ce qui concerne les retours, le traitement des demandes d’asile et la mise à disposition d’un hébergement adéquat. Afin d’améliorer la gestion des migrations, la Grèce devrait rapidement mettre en place une stratégie nationale efficace comprenant une organisation opérationnelle des tâches.
    #accord_ue-turquie

    Accords temporaires en matière de #débarquement : sur la base de l’expérience acquise au moyen de solutions ad hoc au cours de l’été 2018 et en janvier 2019, des accords temporaires peuvent constituer une approche européenne plus systématique et mieux coordonnée en matière de débarquement­. De tels accords mettraient en pratique la #solidarité et la #responsabilité au niveau de l’UE, en attendant l’achèvement de la réforme du #règlement_de_Dublin.
    #Dublin

    En matière de migration, il est indispensable d’adopter une approche globale, qui comprenne des actions menées avec des partenaires à l’extérieur de l’UE, aux frontières extérieures, et à l’intérieur de l’UE. Il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur les problèmes les plus urgents. La situation exige une action constante et déterminée en ce qui concerne l’ensemble des éléments de l’approche globale, pour chacun des quatre piliers de l’agenda européen en matière de migration :

    1. Lutte contre les causes de la migration irrégulière : au cours des quatre dernières années, la migration s’est peu à peu fermement intégrée à tous les domaines des relations extérieures de l’UE :

    Grâce au #fonds_fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, plus de 5,3 millions de personnes vulnérables bénéficient actuellement d’une aide de première nécessité et plus de 60 000 personnes ont reçu une aide à la réintégration après leur retour dans leur pays d’origine.
    #fonds_fiduciaire_pour_l'Afrique

    La lutte contre les réseaux de passeurs et de trafiquants a encore été renforcée. En 2018, le centre européen chargé de lutter contre le trafic de migrants, établi au sein d’#Europol, a joué un rôle majeur dans plus d’une centaine de cas de trafic prioritaires et des équipes communes d’enquête participent activement à la lutte contre ce trafic dans des pays comme le #Niger.
    Afin d’intensifier les retours et la réadmission, l’UE continue d’œuvrer à la conclusion d’accords et d’arrangements en matière de réadmission avec les pays partenaires, 23 accords et arrangements ayant été conclus jusqu’à présent. Les États membres doivent maintenant tirer pleinement parti des accords existants.
    En outre, le Parlement européen et le Conseil devraient adopter rapidement la proposition de la Commission en matière de retour, qui vise à limiter les abus et la fuite des personnes faisant l’objet d’un retour au sein de l’Union.

    2. Gestion renforcée des frontières : créée en 2016, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes est aujourd’hui au cœur des efforts déployés par l’UE pour aider les États membres à protéger les frontières extérieures. En septembre 2018, la Commission a proposé de renforcer encore le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes et de doter l’Agence d’un corps permanent de 10 000 garde-frontières, afin que les États membres puissent à tout moment bénéficier pleinement du soutien opérationnel de l’UE. La Commission invite le Parlement européen et les États membres à adopter la réforme avant les élections au Parlement européen. Afin d’éviter les lacunes, les États membres doivent également veiller à un déploiement suffisant d’experts et d’équipements auprès de l’Agence.

    3. Protection et asile : l’UE continuera à apporter son soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées dans des pays tiers, y compris au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi qu’à offrir un refuge aux personnes ayant besoin d’une protection internationale. Plus de 50 000 personnes réinstallées l’ont été dans le cadre de programmes de l’UE depuis 2015. L’un des principaux enseignements de la crise migratoire est la nécessité de réviser les règles de l’UE en matière d’asile et de mettre en place un régime équitable et adapté à l’objectif poursuivi, qui permette de gérer toute augmentation future de la pression migratoire. La Commission a présenté toutes les propositions nécessaires et soutient fermement une approche progressive pour faire avancer chaque proposition. Les propositions qui sont sur le point d’aboutir devraient être adoptées avant les élections au Parlement européen. La Commission continuera de travailler avec le Parlement européen et le Conseil pour progresser vers l’étape finale.

    4. Migration légale et intégration : les voies de migration légale ont un effet dissuasif sur les départs irréguliers et sont un élément important pour qu’une migration ordonnée et fondée sur les besoins devienne la principale voie d’entrée dans l’UE. La Commission présentera sous peu une évaluation complète du cadre de l’UE en matière de migration légale. Parallèlement, les États membres devraient développer le recours à des projets pilotes en matière de migration légale sur une base volontaire. L’intégration réussie des personnes ayant un droit de séjour est essentielle au bon fonctionnement de la migration et plus de 140 millions d’euros ont été investis dans des mesures d’intégration au titre du budget de l’UE au cours de la période 2015-2017.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-19-1496_fr.htm
    –-> Quoi dire plus si ce n’est que... c’est #déprimant.
    #Business_as_usual #rien_ne_change
    #hypocrisie
    #langue_de_bois
    #à_vomir
    ....

    #UE #EU #politique_migratoire #asile #migrations #réfugiés #frontières

  • Le Régime de Macron panique après la publication du Colonel Legrier, La bataille d’Hajin : victoire tactique, défaite stratégique ? - AgoraVox le média citoyen
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-regime-de-macron-panique-apres-212734

    L’article remarquable, ci-dessous, écrit par le Colonel François-Régis Legrier - Chef de corps du 68e régiment d’artillerie d’Afrique et Commandant la Task Force Wagram au Levant d’octobre 2018 à février 2019 - est d’un intérêt capital à plusieurs titres.

    Il l’est, notamment, pour la compréhension du désastre de la "stratégie" militaire menée depuis 5 mois par la "Coalition" dans la bataille d’Hajin en Syrie, des conséquences dramatiques vécues par les populations civiles mais également du profond ressentiment engendré à l’égard des Etats responsables de ce désastre.

    Ce brûlot a été publié récemment dans la Revue de la Défense Nationale - page 65 à 71 - sous le titre :

    La bataille d’Hajin : victoire tactique, défaite stratégique ?

    Le Régime de Macron a très mal pris cette publication qui pointe la responsabilité avant tout politique de ce désastre auquel a participé activement l’Etat français, vassal des US. 

    Cet article a été retiré de la publication de la RDN et selon des médias, Le Colonel Legrier risquerait des sanctions. 

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    La bataille d’Hajin (septembre 2018 – janvier 2019) du nom d’une petite localité située sur la rive Est de l’Euphrate aux confins de la Syrie et de l’Irak mérite de laisser son nom dans l’histoire militaire à plus d’un titre. Elle est d’abord la dernière « bataille rangée » contre le pseudo État islamique et semble mettre un point final à sa volonté de contrôler un territoire. Elle est ensuite, pour nous Occidentaux, riche d’enseignements sur la guerre, et tout spécialement les limites de la guerre par procuration et de notre approche tournée vers la suprématie technologique.

    Au XIXe siècle, le sort d’une bataille mettant en jeu quelques milliers d’hommes était réglé en une journée – Austerlitz par exemple ; au XXesiècle, il faut compter en semaines – que l’on pense à la poche de Dunkerque en 1940 ; au XXIe siècle, il faut près de cinq mois et une accumulation de destructions pour venir à bout de 2 000 combattants ne disposant ni d’appui aérien, ni de moyens de guerre électronique, ni de forces spéciales, ni de satellites. Telle est la réalité de la guerre aujourd’hui qui doit nous conduire, décideurs politiques et chefs militaires à un examen critique salutaire sur notre façon de concevoir et faire la guerre.

    Certes, la bataille d’Hajin a été gagnée mais de façon très poussive, à un coût exorbitant et au prix de nombreuses destructions. Certes, les Occidentaux, en refusant d’engager des troupes au sol, ont limité les risques et notamment celui d’avoir à s’expliquer devant l’opinion. Mais ce refus interroge : pourquoi entretenir une armée que l’on n’ose pas engager ? Si la réduction du dernier bastion de l’État islamique ne vaut pas la peine d’engager des troupes conventionnelles, quelle cause sera assez importante pour le faire ? Extrêmement à l’aise pour remplir les grands états-majors multinationaux d’une ribambelle d’officiers, les nations occidentales n’ont pas eu la volonté politique d’envoyer 1 000 combattants aguerris régler en quelques semaines le sort de la poche d’Hajin et épargner à la population plusieurs mois de guerre.

    Par ailleurs, en sous-traitant aux Forces démocratiques syriennes (FDS), c’est à-dire à des proxys – des troupes soutenues par les Américains qui leur ont délégué le droit de se battre à leur place – la conduite des opérations au sol, la Coalition (1) a renoncé à sa liberté d’action et perdu la maîtrise du tempo stratégique. Prise en étau entre la décision de Donald Trump de se retirer du Nord-Est syrien et le bon vouloir des FDS, elle n’a pas trouvé de meilleure solution que d’intensifier les bombardements pour en finir au plus vite, compromettant ainsi durablement l’avenir de cette province.

    In fine, la question qui se pose est de savoir si la libération d’une région ne peut se faire qu’au prix de la destruction de ses infrastructures (hôpitaux, lieux de culte, routes, ponts, habitations, etc.). C’est là, l’approche assumée sans complexe, hier et aujourd’hui, par les Américains ; ce n’est pas la nôtre et nous souhaitons ici indiquer ce qui aurait pu être fait pour mettre l’ennemi hors de combat sans transformer la poche d’Hajin en champs de ruines.

    Caractéristiques de la bataille d’Hajin : un concentré de tous les types de guerre

    Située au cœur du « Grand Jeu » entre puissances régionales et grandes puissances, la poche d’Hajin regroupe en septembre 2018 environ 2 000 combattants islamistes dont une majorité d’étrangers. S’étirant sur une trentaine de kilomètres le long de l’Euphrate en territoire arabo-kurde syrien et large d’une dizaine de kilomètres, elle est le dernier bastion du soi-disant Califat « État islamique », autant dire pas grand-chose. En réalité, nous allons voir que la bataille déborde largement de son cadre géographique pour se répandre dans le champ des perceptions, autre enjeu essentiel du combat.

    La zone d’action est une bande de terrain en V coincée entre l’Euphrate à l’Ouest et la frontière irako-syrienne à l’Est avec une zone rurale (champs et villages) le long du fleuve et une zone désertique. Soulignons que la rive Ouest de l’Euphrate est plus ou moins sous contrôle du régime syrien et des milices irakiennes qui contrôlent également une partie de la frontière. La population est estimée à quelques milliers de personnes, surtout présente dans la partie Nord de la poche (localité d’Hajin).

    Au Sud de la poche (pointe du V) et au bord de l’Euphrate, en territoire irakien, la ville d’Al-Qaïm. Au Nord de cette ville, la frontière est tenue par l’armée irakienne et légèrement en retrait se trouve la position de tir des moyens feux sol-sol de la coalition. Au Sud, la frontière est tenue par une milice affiliée à l’Iran (Katiba Hesbollah), véritable petite armée avec ses chars et ses canons. Si la frontière est globalement étanche au Nord, elle est très poreuse au Sud, la milice se livrant à la contrebande.

    Le combat au sol a été confié à des proxys, les FDS, alliance arabo-kurde conseillée par les forces spéciales américaines et bénéficiant du soutien des moyens feux sol-sol et sol-air de la Coalition. D’un volume sensiblement équivalent à celui de Daech, leur valeur combative est toute relative sachant que les combattants kurdes viennent du Nord-Est syrien où ils sont régulièrement pris à partie par les Turcs, alliés des Américains au sein de l’Otan. Ainsi, fin octobre 2018, les FDS ont annoncé la suspension des opérations suite à des frappes turques et il a fallu plusieurs semaines de négociation pour qu’ils reprennent le combat. Le même scénario a failli se répéter mi-décembre et compromettre à nouveau la prise d’Hajin pourtant bien engagée.

    Au sol, les traits distinctifs de cette bataille sont assez proches de ceux des batailles de la Première Guerre mondiale : une ligne de front entre combattants où chaque gain de 500 mètres ou 1 kilomètre de territoire représente un succès ; des contre-attaques violentes et répétées de la part d’un ennemi cerné de toute part et qui cherche à desserrer l’étau des FDS ; un emploi massif de l’artillerie, seule capable de délivrer des feux par mauvaises conditions météorologiques et qui, à plusieurs reprises, a sauvé la mise aux FDS violemment prises à partie ; des pertes importantes au regard du volume de combattants (plusieurs centaines au total de part et d’autre).

    Sur un plan purement tactique, cette bataille a fait redécouvrir toutes les vertus d’un appui-feu sol-sol (2) alliant effets de saturation par obus explosif et effets de destruction par munition de précision et surtout opérationnel par tout temps. Ainsi, c’est le 3 décembre 2018 qu’ont été tirés avec succès pour la première fois en opération, les obus antichars à effet dirigé Bonus détruisant une colonne de pickup lancée à l’assaut des lignes de défense FDS.

    Dans les airs, la suprématie occidentale est évidemment totale. Comme dans le film de Gavin Hood, Eye in the Sky (3), c’est la quintessence de la haute technologie qui se déploie quasiment sans limite avec l’emploi massif de moyens de surveillance et de renseignement, et d’avions pour observer et frapper. En l’espace de six mois, plusieurs milliers de bombes ont été déversées sur quelques dizaines de kilomètres carrés avec comme résultat principal la destruction des infrastructures.

    L’ennemi a-t-il été détruit par ces frappes ? Oui, mais pas autant qu’on a bien voulu le faire croire dans les comptes rendus alignant un BDA (4) impressionnant calculé de façon statistique et non pas par observation visuelle.

    L’ennemi a-t-il été atteint dans son moral et sa volonté de combattre ? À l’évidence, non. Il a déployé jusqu’au bout une combativité inébranlable mettant à profit les périodes de mauvaise météo, le préservant de la menace aérienne, pour contre-attaquer violemment et infliger à plusieurs reprises de sérieux revers tactiques aux FDS. La défaite devenue inéluctable, il s’est exfiltré vers des zones refuges pour poursuivre la lutte en mode insurrectionnel ne laissant sur place qu’une poignée de combattants étrangers.

    Ainsi, cette bataille illustre à merveille les propos du général Desportes : « Des systèmes d’armes toujours plus performants produisent des résultats toujours plus décevants » (5). Entendons-nous bien. Ils ne sont pas décevants parce que performants mais parce que mal employés ; nous y reviendrons.

    Enfin, la bataille d’Hajin dépasse largement le cadre géographique pour s’inscrire plus largement dans le champ infini des perceptions.

    Force est de constater que dans ce domaine, Daech a su exploiter le moindre succès tactique pour le valoriser et en faire un succès stratégique. De même, les frappes occidentales et leurs dommages collatéraux réels ou fictifs ont aussi été largement médiatisés avec succès. En effet, à plusieurs reprises, la Coalition trop souvent en réaction sur le champ des perceptions, a dû renoncer à ses frappes face à la pression médiatique. Il y a ici tout un champ de réflexion à explorer et notamment le décalage des perspectives : là où Daech, dans une vision stratégique, s’adresse aux opinions publiques occidentales, la Coalition, outil militaire sans réelle pensée politique, est contrainte de rester au niveau tactique et ne peut exploiter ses succès dans le champ informationnel avec la même réactivité que l’ennemi.

    Les limites de la guerre par procuration et de notre approche techno-centrée

    La guerre par procuration ou comment perdre la main sur le plan stratégique

    En s’en remettant à des proxys pour conduire la bataille au sol, les Occidentaux en ont certes retiré un avantage politique à court terme : celui d’éviter des pertes et un mouvement d’opinion contre leur politique. En revanche, sur le moyen-long terme, ce choix s’est avéré désastreux.

    En affirmant que la poche était la Main Battle Area (6) tout en refusant d’y engager des moyens terrestres ou même des hélicoptères d’attaque, les Américains ont laissé planer un doute sur leurs intentions réelles d’en finir rapidement. Il est donc permis de penser que la poche d’Hajin constituait un excellent alibi pour maintenir une présence dans le Nord-Est syrien et surtout prévenir un éventuel délitement trop rapide de la Coalition. Ainsi, au fur et à mesure de la bataille, le discours s’est articulé de la façon suivante : « il faut détruire Daech » vers « oui, Daech est bientôt éliminé en Syrie mais il se reconstitue en Irak et reste tout aussi dangereux », ce qui pose la question de la pertinence de la stratégie suivie depuis des années. Où est le véritable enjeu ? Détruire Daech ou contenir l’Iran ?

    Par ailleurs, la conséquence la plus immédiate d’une telle approche est la perte de la maîtrise du temps : l’opération avance au gré de la volonté des proxys et selon leur propre agenda et elle traîne en longueur quelle que soit l’ampleur des moyens consentis. Cela s’appelle un enlisement.

    Pour compliquer les choses, est apparue au grand jour la divergence de vues entre Donald Trump et son état-major. Fidèle en cela à une promesse de campagne, le Président des États-Unis a saisi l’occasion de la reprise d’Hajin mi-décembre pour annoncer la victoire sur Daech et le retrait des forces américaines de Syrie montrant ainsi, certes de façon brutale, que c’est bien le tempo politique qui détermine la stratégie et non pas l’inverse.

    En refusant d’inscrire dans leur stratégie du Moyen-Orient cette volonté de retrait pourtant annoncée depuis deux ans, l’Administration américaine et les étatsmajors se sont mis d’eux-mêmes en porte à faux. Bousculés par le décideur politique d’un côté, ayant perdu la main sur le tempo des opérations au sol de l’autre, c’est-à-dire privés de toute marge de manœuvres, la seule réaction a été d’intensifier les frappes aériennes et donc d’augmenter encore le nombre de destructions. Hajin a subi le même sort que Mossoul et Raqqa : une destruction quasi complète.

    Ainsi, cette victoire tactique, par la façon dont elle a été acquise, a compromis l’avenir de cette province sans ouvrir de perspectives stratégiques intéressantes pour la Coalition. L’avenir du Nord-Est syrien est plus que jamais incertain et Daech, s’il a perdu son territoire, ne semble pas atteint dans sa volonté de continuer la lutte.

    La leçon est la suivante : il n’y a pas de stratégie et donc de victoire durable sans liberté de manœuvre. Celle-ci est au croisement du politique et du militaire. Le stratège doit impérativement inscrire son action dans une politique et doit garder la main sur les opérations dans tous les domaines, y compris les opérations terrestres s’il veut être en mesure de présenter plusieurs options stratégiques au décideur politique. Il n’y a pas d’autres solutions possibles.

    L’approche techno-centrée ou l’illusion de la puissance

    En s’en remettant principalement à des moyens air inopérants sur un plan tactique lorsque les conditions météo se dégradent et aux forces spéciales, la Coalition a perdu beaucoup de temps, d’énergie et de crédibilité, Daech ayant beau jeu de se vanter d’avoir tenu en échec la première puissance mondiale pendant des mois.

    Il faut être rentré dans une Strike Cell (7) par temps couvert pour comprendre toutes les limites de notre approche techno-centrée. En effet, en cas de pluie, de brouillard, de nuages, les écrans deviennent noirs, les gens jouent aux cartes ou regardent un film : la guerre s’arrête pour eux en attendant la prochaine fenêtre météo. Lors des violentes contre-attaques de Daech en octobre 2018 et le repli des FDS, le premier constat d’un officier général a été de dire : « C’est à cause de la météo, nous n’avions plus l’appui aérien. » Sous-entendu, Daech ne respecte pas les règles du jeu, il attaque par mauvais temps !

    Non, nous n’avons pas été tenus en échec par la météo mais par notre refus de nous adapter à notre ennemi et au réel. La guerre par procuration, c’est-à-dire ce refus d’engager des troupes au sol aptes au combat pour s’en remettre uniquement aux forces spéciales et à l’arme aérienne est l’un des facteurs principaux de nos échecs actuels. Les forces spéciales sont faites… pour les opérations spéciales et non le combat conventionnel en zone urbaine ou désertique.

    Encore une fois, ne nous y trompons pas, il ne s’agit nullement ici de critiquer l’apport indispensable aux opérations que constitue l’arme aérienne ou les forces spéciales mais de rappeler que c’est une erreur que de s’en remettre uniquement à elles pour gagner une bataille. Ce concept ultra-technologique conçu pour réduire le format des troupes conventionnelles et séduire le politique en lui faisant croire qu’on peut faire mieux avec moins est un leurre séduisant mais un leurre quand même.

    Alors que fallait-il faire ?

    La réponse est simple : comprendre que si la bataille se gagne au niveau tactique – adaptation au terrain et à l’ennemi – la guerre se gagne au niveau stratégique et politique, et qu’elle est une dialectique des volontés et non une éradication « des méchants » impossible à réaliser.

    En l’occurrence, il fallait resituer la bataille d’Hajin dans un cadre plus global : celui d’empêcher Daech de se reconstituer d’une part et de préserver l’avenir de la moyenne vallée de l’Euphrate en évitant des destructions inutiles d’autre part.

    Au niveau tactique, une bataille se gagne en disposant les moyens adéquats au bon endroit et au bon moment (principe d’économie des forces et de concentration des efforts) pour créer un rapport de force favorable. Ainsi, tout en s’appuyant sur les FDS, il fallait, en sus des moyens d’appui-feux, engager a minima un groupement tactique interarmes motorisé capable de s’emparer rapidement de la poche d’Hajin en limitant autant que faire se peut la destruction des infrastructures.

    En effet, une bataille ne se résume pas à détruire des cibles comme au champ de foire. C’est la combinaison de la manœuvre et du feu qui permet de disloquer le dispositif ennemi et de le mettre dans l’impossibilité de poursuivre la bataille par la conquête des points clés du terrain, et de ses moyens de commandement et logistique. La prise d’Hajin, en décembre, en est l’illustration tardive : l’ennemi, ayant perdu son centre de commandement, n’a plus été en mesure d’opposer une résistance coordonnée par la suite.

    Enfin, la bataille doit être menée en temps imminent dans le champ informationnel, c’est-à-dire avec un temps d’avance. Est cru par le plus grand nombre ce qui est affirmé en premier : c’est une loi immuable dont il faut tenir compte. Une plus grande réactivité aurait été nécessaire pour valoriser nos succès et disqualifier le comportement de l’adversaire quitte à assumer, et non pas justifier après coup, les dommages collatéraux.

    L’évocation de la bataille dans le champ des influences nous permet de faire la transition avec les parties hautes de la guerre, la stratégie et la politique.

    Au lieu de se focaliser de façon excessive sur la poche d’Hajin, la Coalition aurait dû l’intégrer dans une approche stratégique et ainsi découper son espace de bataille non pas en fonction de ses structures internes (répartition entre commandement des forces spéciales en Syrie et commandement conventionnel en Irak) mais en fonction de l’espace de bataille ennemi allant de Kirkuk au Nord-Est de l’Irak au désert d’Al-Anbar à l’Ouest, en passant par Hajin et Al-Qaïm.

    Seule une vue globale du problème aurait permis d’ébaucher une stratégie globale et d’éviter le constat amer de voir Daech resurgir là où on l’a chassé il y a deux ans. Seule une stratégie globale laissant entrevoir une résolution politique durable aurait permis au politique de comprendre la nécessité du temps long au lieu de brusquer les choses pour sortir de ce qui s’apparente à une impasse et un échec.

    Il faut donc rappeler avec le général Desportes que la victoire militaire doit toujours être pensée au prisme de son objectif politique et qu’elle ne peut se passer d’un engagement au contact : « La guerre à distance est un leurre : elle produit un effet militaire mais pas d’effet politique. La “projection de puissance”, c’est-à-dire la projection de destruction, sans “projection de forces”, de soldats sur le terrain ne fonctionne pas ; elle détruit sans maîtriser la reconstruction et crée le chaos. Il y a une vraie illusion de l’efficience aérienne : certes, elle permet quelques économies initiales mais elle ne conduit jamais au résultat espéré. À la fin des fins, il est toujours nécessaire, d’une manière ou d’une autre, de contrôler l’espace. » (8)

    Conclusion

    Oui, la bataille d’Hajin a été gagnée, au moins sur le terrain mais en refusant l’engagement au sol, nous avons prolongé inutilement le conflit et donc contribué à augmenter le nombre de victimes au sein de la population. Nous avons détruit massivement les infrastructures et donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale laissant derrière nous les germes d’une résurgence prochaine d’un nouvel adversaire. Nous n’avons en aucune façon gagné la Combien d’Hajin faudra-t-il pour comprendre que nous faisons fausse route ? w guerre faute d’une politique réaliste et persévérante et d’une stratégie adéquate.

    François-Régis Legrier

    Colonel. Chef de corps du 68e régiment d’artillerie d’Afrique. Commandant la Task Force Wagram au Levant d’octobre 2018 à février 2019. Auteur de Si tu veux la paix prépare la guerre aux Éditions Via Romana

    Courriel de l’auteur : frlegrier@gmail.com

    (1) Operation Inherent Resolve (OIR) : coalition dirigée par les Américains.

    (2) Il faut également souligner l’emploi massif par Daech de roquettes et de mortiers allant parfois à des consommations de 100 munitions par jour.

    (3) Sorti en 2016 : montre les ambiguïtés politico-juridiques d’une prise de décision d’une frappe aérienne.

    (4) Battle Damage Assessment : estimation des pertes ennemies.

    (5) Vincent Desportes : « Leçons d’aujourd’hui pour les guerres de demain », Le Casoar n° 231, p 19.

    (6) L’espace de bataille prioritaire.

    (7) Centre d’opérations couvert d’écrans permettant une recopie des images fournies par les drones ou les avions. C’est à partir de là que s’effectuent les frappes aériennes et les tirs d’artillerie d’où son nom de Strike Cell.

    (8) Vincent Desportes : « Leçons d’aujourd’hui pour les guerres de demain », op. cit.

  • Que reste-t-il des Printemps arabes ?
    https://www.cetri.be/Que-reste-t-il-des-Printemps

    Interview de Jonathan Piron et Sarah Ben Néfissa par Wahoub Fayoumi sur l’état des lieux des luttes sociales au Moyen-Orient, huit ans après les révolutions des printemps arabes.

    #Le_regard_du_CETRI

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    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord

  • Podcast : « Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’automne de la révolution ? »
    https://www.cetri.be/Podcast-Moyen-Orient-et-Afrique-du

    La soirée-débat du 26 février 2019 a été centrée autour du dernier numéro de la collection Alternatives sud « État des luttes : Moyen-Orient et Afrique du Nord ». Ouvrage collectif rassemblant une vingtaine d’articles écrits par des auteurs locaux, il dresse un panorama des dynamiques sociales à l’œuvre dans les différents pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Huit ans après les printemps arabes et le souffle d’espoir soulevé par ces événements : où en est-on aujourd’hui ? Face à des situations qui (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, #Le_Sud_en_mouvement, #Homepage_-_Actualités_à_la_une, Moyen-Orient & Afrique du Nord, #Audio, Printemps (...)

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord #Printemps_arabe
    https://www.cetri.be/IMG/mp3/etat_des_luttes_26_02_2019.mp3


  • Electro palestinienne : levant en poupe
    Guillaume Gendron, Libération, le 25 février 2019
    https://next.liberation.fr/musique/2019/02/24/electro-palestinienne-levant-en-poupe_1711373

    A l’occasion de la carte blanche donnée à Electrosteen à Paris, rencontre avec les figures majeures de « l’Arab Touch », une scène qui ne cesse de grandir et de s’exporter avec succès, donnant une visibilité inédite aux diverses facettes de l’identité palestinienne.

    Aux oreilles non arabisantes, le nom du club, Kabareet, sonne anodinement exotique. Confusion savamment pensée entre « cabaret » et le mot arabe pour « allumette ». Ce n’est pas tant que ce club soit un brasier mais plutôt une lueur : l’épicentre de la scène électronique palestinienne, ici à Haïfa, au nord d’Israël, dans cette ville mixte où les juifs vivent en haut de la colline et les Arabes au bord de la mer. Un refuge où tout le monde peut venir danser, boire et s’oublier. Y compris les Palestiniens de Cisjordanie entrés sans permis, parfois en escaladant les huit mètres de béton du mur de séparation.

    Nimbé dans une lumière pourpre, sous les voûtes d’une vieille bâtisse aux pierres apparentes, Ayed Fadel, cheveux ras à l’exception d’un luxuriant chignon de dreadlocks, annonce au micro le prochain DJ, venu spécialement de Londres. Le charismatique pilier du collectif Jazar Crew, maître des lieux, appelle la foule - piercée, tatouée, surlookée - à « s’aimer, à refuser le racisme, le sexisme et l’homophobie ». Dans une pièce attenante, à côté d’une tireuse à bière, Nasser Halahlih est d’humeur rétrospective. Ce lieu, ce n’est pas tant qu’il en avait rêvé, c’est que longtemps, il n’avait jamais songé qu’il puisse exister. « Il fallait un public, dit-il. Quand j’ai commencé, j’étais putain de seul. Il y a encore dix ans, avant le Jazar, t’aurais jamais pu ouvrir un tel endroit. Les choses ont beaucoup changé. »

    Nasser Halahlih, 37 ans (qui se produit le 1er mars à l’Institut du monde arabe (Paris Ve) dans le cadre des Arabofolies et de la carte blanche au projet « made in Palestine » Electrosteen) est souvent présenté comme le pionnier de cette scène palestinienne. Aussi protéiforme et éparpillée que soudée et cohérente, et désormais scrutée à l’échelle mondiale à l’heure où le microcosme techno se déchire sur la question du boycott culturel d’Israël. Le fiasco du Meteor Festival, en septembre, en a donné l’illustration flagrante, voyant la majorité des musiciens européens se retirer suite aux appels du collectif #DJsForPalestine, après des jours de débats houleux sur les réseaux.

    Bandes d’ados et raves sauvages
    Fils d’une figure du théâtre palestinien, Nasser Halahlih a grandi entre Nazareth et Haïfa, les deux grandes villes arabes d’Israël, avec un passeport affichant le chandelier à sept branches, comme tous ceux que l’Etat hébreu désigne comme la minorité « arabe-israélienne ». Les concernés se réfèrent généralement à eux-mêmes en tant que Palestiniens de « 48 », la date de création d’Israël. Et, du point de vue arabe, de la nakba (« la catastrophe »). Distinguo crucial, tant l’identité palestinienne est fragmentée - entre la diaspora, les réfugiés, les Gazaouis, les habitants de Cisjordanie sous occupation et donc « ceux de 48 ».

    Les années, l’isolation et la séparation des communautés ont creusé les différences sociales et culturelles, que ce mouvement cherche à enjamber, si ce n’est combler. D’où le nom du combo electro-pop emblématique de la diaspora, 47Soul (« l’âme de 47 »), quatuor faisant la navette entre la Jordanie et Londres et dont le tube de 2015 Intro to Shamstep (sham signifiant le Levant en arabe) constitue le climax des soirées de Ramallah à Jaffa (ville arabe accolée à Tel-Aviv). En 2018, The Guardian a même listé le shamstep comme l’un des sons de l’année.

    Les choses ainsi posées, Halahlih se gratte la tête et refait, à travers son parcours, l’archéologie du mouvement. Fan de rap, « comme tout le monde en Palestine dans les années 90-2000 », il s’inscrit à un atelier de DJing à 15 ans. Les autres participants sont juifs israéliens. Ils l’initient à la house, la trance, l’EDM. Les choses s’enchaînent : à Nazareth et Haïfa, il joue dans les mariages (« seule façon de vivre de la musique ici ») et s’aguerrit en parallèle à New York et Tel-Aviv. En 2008, il sort sur un label berlinois son premier EP, Checkpoint, avec le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie sur la pochette. « De la progressive psytrance », précise-t-il, même s’il se sent alors mal à l’aise dans ce milieu « bouffé par la drogue », sans référence à sa culture. « A l’époque, pour les Arabes, l’electro, c’était un truc tombé de l’espace, ils y pigeaient rien ! Partout, je cherchais des producteurs arabes et j’en trouvais jamais. »

    Cascades harmoniques
    Il finit par abandonner l’idée d’en vivre et part « bosser dans un bureau ». Jusqu’à ce que le Jazar Crew, à l’origine une bande d’ados de Haïfa organisant des raves sauvages, le sorte de sa retraite, au milieu des années 2010. Suivront les projets Fawda, en 2014 (des beats agrémentés d’oud électrifié et de slams politisés d’Ayed Fadel) et aujourd’hui Zenobia, en duo avec le claviériste Isam Elias, 27 ans. Halahlih espère en faire le « Daft Punk palestinien ». Moins de la mégalomanie qu’une volonté de se définir populaire et exigeant, audible partout mais fidèle au terreau originel. « Comme il y a eu la French Touch, voici l’Arab Touch, plaisante-t-il. Zenobia, c’était une reine, dont le royaume s’étendait de Palmyre jusqu’en Egypte. Le Levant, c’est notre ADN musical. Comme elle, on veut conquérir le monde et mélanger cet ADN à tous les genres, faire quelque chose sur lequel tu peux danser, du Brésil au Japon. »

    La formule de Zenobia se rattache à la mouvance electro-chaâbi, abusivement qualifiée de bande-son du printemps arabe et symbolisée par l’improbable trajectoire du chanteur de mariages syrien Omar Souleyman, devenu collaborateur de Diplo et adulé par les lecteurs de Pitchfork - Souleyman, de par son allégeance à Bachar al-Assad, est controversé au Moyen-Orient : le Jazar Crew, par exemple, refuse de jouer ses morceaux.

    Si, en live, Nasser Halahlih et Isam Elias revêtent un keffieh comme Souleyman, ils préfèrent citer le succès de 47Soul comme catalyseur de ce retour aux mélodies folkloriques. Pendant que Halahlih sculpte des nappes électroniques léchées, alternant vibe éthérée et kick martelant le rythme du dabké (la danse levantine du « coup de pied »), Elias laisse sa main droite de jazzeux marathonien broder en cascades les gammes mineures harmoniques, typiquement orientales, sur synthé acide. Le tandem, qui doit sortir un premier EP début avril, a signé à l’automne sur le label d’Acid Arab, duo français défricheur de l’orientalisme techno et ainsi aux premières loges pour voir le mouvement éclore.

    « Il y a toujours eu des gens qui faisaient du son dans les Territoires occupés, observe Guido Minisky d’Acid Arab. Mais longtemps, c’était plutôt des choses pas passionnantes autour de l’abstract hip-hop. La vague actuelle est plus popisante. Le risque serait qu’elle tombe dans les clichés avec la derbouka, les violonades et un sample de muezzin, mais eux cherchent à construire un truc intelligent, jouant de leurs codes culturels tout en adoptant une production moderne. C’est l’expertise qu’on leur apporte pendant qu’eux nous mettent à l’amende sur les mélodies au clavier. Quand il y a cette sincérité des deux côtés, Orient et Occident, on sort de la "recette" bête et méchante. »

    Ainsi, Acid Arab s’est aligné sur les convictions de cette scène émergente. A l’instar de Nicolas Jaar, icône électronique d’origine palestino-chilienne, les Français évitent désormais Tel-Aviv pour privilégier les clubs tenus par des « Palestiniens de 48 » ou dans les Territoires, sous l’égide du Jazar Crew. Las, leur premier concert à Ramallah en décembre a dû être annulé, les forces israéliennes ayant ce jour-là bouclé tous les accès au siège de l’Autorité palestinienne. Exemple des obstacles constitutifs de cet underground palestinien.

    Dynamique panarabe
    L’organisation l’été dernier d’un événement estampillé Boiler Room [1] à Ramallah, doublée du tournage d’un documentaire-manifeste, a achevé de mettre sur la carte sonique cette simili-capitale en Cisjordanie occupée, mal aimée mais berceau de créativité. Elle complète une sorte de triangle par-delà le mur et les check-points avec Haïfa et Jaffa - bien que ce dernier point soit en danger, le club phare Anna Loulou ayant récemment fermé, victime de la gentrification.

    La figure de proue est une jeune femme de 28 ans, Sama Abdulhadi, dite SAMA’ - sans doute l’étoile la plus brillante du mouvement, on pourra aussi l’entendre à l’IMA à Paris. Née en Jordanie et élevée dans une famille aisée à Ramallah, pianiste classique rompue à Chopin, la « première DJ de Palestine » a choisi une voie à l’opposé de l’electro-chaâbi. Sa techno sombre est dépouillée de références orientales (« cinq notes de oud sur un track, c’est pas de la musique arabe, c’est de la paresse », cingle-t-elle) et privilégie une sécheresse minérale. « J’ai découvert la techno à Beyrouth, pendant la Deuxième Intifada, raconte-t-elle. J’avais beaucoup de colère en moi, et ça m’a libérée. J’ai toujours mixé ce que je ressentais. Puis un jour, on m’a dit : "T’as un son berlinois." J’avais jamais mis les pieds en Allemagne… »

    Ingé-son nomade (formée en Grande-Bretagne, installée un temps au Caire et désormais partagée entre Paris et Ramallah), SAMA’ inscrit le mouvement dans une dynamique panarabe plus large, incluant l’Egypte et le Liban, mais ne perd pas de vue sa spécificité. « J’aime comparer cette musique à ce qui se jouait à Berlin avant la chute du Mur. En tant que Palestinien, où que tu sois, tu transportes le conflit. Pour moi, la techno, ce n’est pas une échappatoire liée aux drogues, mais plutôt quelque chose qui tient de la science-fiction : un lien avec le futur, un endroit sans politique, sans frontière, sans occupation. » Surtout, la musique lui a permis de créer des liens : « Avec les gars de Haïfa, de Jaffa, la diaspora, on est à nouveau une famille. »

    Au cœur du réacteur, le Jazar Crew joue les entremetteurs et les influenceurs. « A la base, la philosophie électronique a toujours été "rave against the machine", de Berlin à Detroit, prêche Ayed Fadel entre deux sets. Aujourd’hui, tu peux faire entendre le message palestinien en bookant SAMA’ dans ton festival ou en jouant à Kabareet. » Mais le plus important pour lui, c’est d’avoir créé « notre propre dancefloor. "Safe", ouvert à tous, même aux Israéliens. Du moins ceux qui respectent et comprennent que ce dancefloor vient autant de l’amour que de la colère ». Pour cette voix du mouvement, « il est très important que la scène électronique internationale comprenne que tout ne se limite plus à la bulle de Tel-Aviv, où le conflit est invisible. Cette bulle n’est pas underground, elle n’unit personne : elle ignore. Notre monde parallèle, lui, n’exclut pas : il montre qu’on peut faire les choses autrement. »

    [1] Collectif londonien qui organise de très suivies soirées branchées retransmises sur le Web.

    #Palestine #Sama #Musique #Musique_et_politique #Underground #Electro #Techno #Rap #Rave

    Sur le même sujet :
    https://seenthis.net/messages/752617
    https://seenthis.net/messages/760253

  • Ce soir à Bruxelles : « Moyen-Orient et Afrique du Nord : l’automne de la révolution ? »
    https://www.cetri.be/Ce-soir-a-Bruxelles-Moyen-Orient

    Luttes sociales et environnementales : entre instrumentalisation et reconfiguration Présentation - Débat Sarah Ben Néfissa, directrice de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et chercheuse associée au CETRI. Jonathan Piron, historien et politologue, chercheur au sein d’Etopia et spécialiste de l’Iran. Modération : Frédéric Thomas , chercheur au CETRI, coordinateur de l’ouvrage. Le « printemps arabe » est-il définitivement enterré ? Ne resteraient que les espoirs trahis, les guerres (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

    / #Le_regard_du_CETRI, #Homepage_-_Actualités_à_la_une

  • L’Internet mondial visé par une vague d’attaques informatiques inédite
    https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/l-internet-mondial-vise-par-une-vague-d-attaques-informatiques-inedite-808

    L’internet mondial est actuellement visé par une vague d’attaques informatiques d’une ampleur inédite, qui consistent à modifier les adresses des sites internet pour les pirater. L’information a été confirmée ce lundi 25 février par le secrétaire d’État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi.

    Des pirates informatiques ont attaqué l’annuaire central de l’internet, l’#Icann, ce qui leur a donné potentiellement accès à toutes sortes de données, a confirmé ce lundi matin le secrétaire d’État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi. Fondée en 1998, l’Icann coordonne à l’échelle internationale les identifiants uniques qui permettent aux ordinateurs du monde entier de s’identifier entre eux. C’est cette organisation à but non lucratif qui a donné l’alerte le 22 février dernier.

    « Ce que les pirates ont réussi à faire est quelque chose de très rare : ils ont piraté l’annuaire et chaque fois que vous mettez l’adresse (d’un site internet), au lieu d’aller sur la vraie machine, ils nous amenaient sur une autre machine qui leur appartient. Vous avez l’impression d’être sur le site (...) sauf qu’en fait vous êtes sur la machine de ceux qui vous attaquent (...) Ils peuvent récupérer vos données, ils peuvent les utiliser pour se reconnecter, pour prendre de l’argent. »

    Mounir Mahjoubi a déclaré ne pas être en mesure de dire à ce stade qui était derrière ses attaques ni de savoir ce que les pirates avaient fait des connections qu’ils avaient pu établir. Aussi, il n’a pas dit si les attaques contre l’Icann avaient pu être neutralisées ou avaient cessé.

    Selon des experts extérieurs à l’ICANN interrogés par l’AFP, les pirates ciblent aussi bien des gouvernements que des services de renseignements ou de police, des compagnies aériennes ou l’industrie pétrolière et ce, au Moyen-Orient ou en Europe. L’un d’entre eux estime, en outre, que ces attaques ont pour origine l’Iran.

    Ils « s’attaquent à l’infrastructure internet elle-même », a indiqué vendredi à l’AFP David Conrad un des responsables de l’ICANN, qui évoque une campagne « inédite à très grande échelle », qui s’est extraordinairement intensifiée très récemment.

    « Il y a déjà eu des attaques ciblées mais jamais comme ça », a-t-il ajouté après une réunion d’urgence de l’organisation vendredi.

    • « Confirmé par le ministre » C’est merveilleux, la France. Rien ne s’est produit tant que ça n’a pas été confirmé par le ministre, même si ça ne relève en rien de son action. « Le ministre confirme que ce mois de février est chaud » « Le ministre confirme que les français soutiennent la politique du gouvernement »

    • Une attaque qui vise le cœur d’Internet serait en cours… pas si sûr !

      Sous un titre se voulant rassurant, un contenu qui ne l’est pas forcément…

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/une-attaque-qui-vise-le-coeur-d-internet-serait-en-cours-808677.html

      L’attaque, qui fait peur à l’ICANN, a réussi à contourner cette double défense. La liste des sites qui ont pu être victimes de ce piratage subtil interpelle. On y trouve des sites webmail du gouvernement chypriote, du ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, du ministère des Finances du Liban. Des serveurs mails du ministère des Affaires étrangères égyptien, du bureau de l’aviation civile du Koweït, du ministère du Pétrole égyptien et celui d’une compagnie aérienne ont aussi été visés. Des sites web du ministère de la défense égyptien, des services secrets d’Albanie et de Jordanie, l’accès à distance au réseau informatique de la police d’Abu Dhabi terminent cette liste non exhaustive. Le trafic vers tous ces sites a pu être redirigé vers des serveurs contrôlés par les pirates. Les pays de ces sites sont très ciblés : Albanie, Chypre, l’Égypte, l’Iraq, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye , l’Arabie Saoudite, et les Émirats arabes unis. Il n’en a pas fallu plus pour mettre en cause l’Iran.
      […]
      Le piratage a été mis en évidence en vérifiant vers quels serveurs web pointaient les noms de sites web officiels de plusieurs pays du Moyen Orient repris ci-dessus. Alors qu’ils n’avaient pas changé depuis des années, subitement ces dernières semaines ces sites web pointaient désormais temporairement (de quelques heures à quelques jours) vers des serveurs hébergés en Allemagne.

      Deux gestionnaires de serveurs DNS ont été attaqués, l’un en Suède, l’autre en Californie. L’un et l’autre contrôlent un très grand nombre de noms de domaines (des serveurs racines de noms de domaines). Le gestionnaire suédois a d’abord vu la partie de son système sans DNSSEC attaquée, ce qui a permis plus facilement aux pirates de réaliser des modifications dans les tables de relation entre les noms des sites web et les adresses IP des serveurs correspondants. Pour ce faire, ils ont pu utiliser, peut-on penser, un login et un mot de passe volé auprès d’un service d’enregistrement de noms de domaines ; ce sont eux en effet qui annoncent les changements dans les noms de domaines, les nouveaux noms de domaines enregistrés, les modifications et les transferts. Le gestionnaire suédois a expliqué que ses clients, du Moyen Orient en l’occurrence, n’implémentent pas tous DNSSEC même si lui le fait pour sa propre infrastructure.

      Mais les pirates ont aussi réussi à compromettre la partie DNSSEC, et c’est toujours via le service d’enregistrement de noms de domaines qu’ils y sont parvenus... Depuis celui-ci, ils ont réussi à arrêter le protocole DNSSEC pendant un temps pour écouter les communications sur le réseau et de collecter les mots de passe des utilisateurs envoyés pour accéder à leurs emails et pour se connecter à distance au réseau de leurs entreprises. L’idée était sans doute de pouvoir accéder aux mails des officiels des pays imapctés. Là où ils n’ont pas pu (ou oublié d’) interrompre le protocole DNSSEC, les employés ont vu cette sécurité bien fonctionner : le service email fut interrompu sans que cela n’inquiète les utilisateurs). On a aussi pu mettre en évidence que les pirates ont réussi à obtenir de nouveaux certificats pour les sites web qu’il avait redirigés vers leurs serveurs.

      L’extrême sophistication de l’attaque met en émoi la communauté cyber : le protocole DNSSEC a été contourné par une accumulation de faiblesses organisationnelles périphériques : des certificats d’authenticité donnés un peu complaisamment, des services d’enregistrement de noms de domaines trop peu regardants sur la manière d’authentifier leurs agents, peu de précautions prises par ces derniers lors des demandes de modification d’un serveur qui héberge un site web ou un service mail. La leçon est toujours la même : lorsqu’un protocole semble sûr (DNSSEC), les pirates cherchent alors à profiter des faiblesses organisationnelles et des négligences humaines. Pour les 80% du web non encore protégé par DNSSEC, c’est encore plus simple. L’ICANN a raison de sortir de sa réserve.

    • suite à fausse manœuvre de ma part, le commentaire (msg 763227) de @stephane sur le deuxième article de la Tribune apparait en commentaire du commentaire (msg 763156) citant ce deuxième article et n’apparait donc pas ici… je le reprends donc pour garder le fil.

      Stéphane Bortzmeyer - 26/02/2019 14:59:55

      Plein d’erreurs techniques énormes dans cet article : si, DNS peut utiliser TCP, non DNSSEC n’introduit pas d’aléatoire (ils confondent avec SPR), non, DNSSEC ne chiffre pas, et ces attaques n’utilisaient pas de techniques DNS de tout façon.

  • « La Saint-Valentin fut longtemps une fête des célibataires et de la rencontre », Jean-Claude Kaufmann, auteur de « Saint-Valentin, mon amour ! », (Les Liens qui Libèrent, 2017)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/12/jean-claude-kaufmann-nous-maintenons-dans-l-oubli-l-histoire-meconnue-de-la-

    Dans une tribune au « Monde », le sociologue Jean-Claude Kaufmann revient sur l’histoire méconnue de la fête des amoureux de février.

    Tribune. Tout événement a désormais son image, parfois très éloignée des faits réels. Celle de la Saint-Valentin est devenue de plus en plus négative ces dernières années, construisant un mur d’indifférence voire de mépris dans les milieux que l’on dit porteurs de tendances. Elle serait devenue ringarde et conformiste, mièvre et sans saveur, sans intérêt. Trois critiques se font particulièrement incisives.

    Elle serait normative, célébrant le #couple comme modèle, donc stigmatisante pour les #célibataires, rejetés des alignements de tables pour deux dans les restaurants, et contraints à raser les murs ce jour-là. C’est tout à fait vrai.

    Mais l’histoire de la Saint-Valentin nous enseigne que pendant deux mille ans, elle fut au contraire une fête des célibataires et de la rencontre, que la célébration des couples mariés n’a commencé qu’à la fin des années 1950, et que cette forme particulière est une spécificité européenne. La fête n’est donc pas condamnée à cette normativité, rien n’interdirait qu’elle retrouve ce qui a fait son esprit à travers les siècles et aux quatre coins de la planète : fêter l’amour sous toutes ses formes.

    Elle serait répétitive et conventionnelle, pour tout dire, ennuyeuse. Peut-être, mais seulement ici. Car dans tous les pays qui la fêtent depuis peu, en Afrique, en Asie, elle déborde au contraire d’inventivité joyeuse, au point que nombre d’autorités politiques, morales et religieuses s’en inquiètent.

    Dans une trentaine de pays environ, la Saint-Valentin est désormais interdite, ou menacée par des groupes violents, le moindre petit cœur, la couleur rouge ou les couples se tenant par la main sont traqués le 14 février. Ou les ours en peluche au Moyen-Orient ; les nounours sont interdits en public ce jour-là. La jeunesse s’insurge bien sûr, au nom de l’amour. Au nom d’une sexualité plus libre et de l’expression des sentiments. Mille stratagèmes ingénieux sont développés pour contourner la censure.

    Adoucir les mœurs

    La critique des critiques enfin : elle serait devenue une fête purement commerciale, dominée par l’argent, et n’aurait donc plus aucun sens. L’emprise commerciale est en effet très forte sur la fête. Elle résulte d’un moment historique particulier : entre 1840 et 1850, les Etats-Unis, qui jusqu’alors ne connaissaient rien des deux mille ans d’histoire de la Saint-Valentin, ont eu l’impression de l’inventer.

    La Saint-Valentin est le premier « événement » commercial créé de toutes pièces, ou plutôt, que les Américains ont cru avoir créé de toutes pièces. Mais bien d’autres « événements » ainsi créés n’ont pas perduré. Car pour qu’une fête s’installe et se développe, même dominée par le commerce, il faut qu’elle exprime quelque chose et corresponde à un désir. L’idée de famille pour Noël. Le rêve d’amour pour la Saint-Valentin.

    Dire que la fête est commerciale n’est pas un argument suffisant, et ne révèle pas grand-chose des relations souvent très complexes et subtiles qui s’établissent entre argent et sentiments. Comment un bouquet de fleurs est-il offert ? S’en débarrasse-t-on (« Tiens voilà ton cadeau »), pour solde de tout compte sentimental ? Ou bien n’est-il qu’un instrument permettant d’exprimer un peu mieux et plus fort ce que l’on a souvent du mal à dire.

    Car, contrairement à une autre critique fréquente, fêter le 14 février n’est nullement incompatible avec l’amour tout au long de l’année ; ce n’est pas ou l’un ou l’autre. Dans les pays d’Afrique et d’Asie où la Saint-Valentin est récente, la pacotille amoureuse (petits cœurs fabriqués en séries industrielles) n’a pas été un frein à l’expression des sentiments. A l’inverse, elle en a été le vecteur. Car tout dépend de l’intensité du désir sentimental pour que l’emprise du commerce ne vide pas la fête de sa substance.

    En ce mois de février 2018, certains pourront dire que la Saint-Valentin apparaît encore plus désuète en regard de l’immense mouvement de révolte des femmes contre le harcèlement. Ce serait là encore ignorer la véritable histoire de la Saint-Valentin, qui pourrait se résumer ainsi : pendant plus de deux mille ans, les hommes ont progressivement appris, à travers les festivités amoureuses de février, à adoucir leurs mœurs et à respecter les femmes.

    A l’origine en effet, leur très rude brutalité sexuelle est tolérée par la société, presque reconnue comme légitime. L’historien Jean-Louis Flandrin rappelle qu’environ un jeune homme sur deux participe à des #viols_collectifs sans être jamais sanctionné à la fin du Moyen Age. La culture du viol dont on parle aujourd’hui est un héritage direct de ce passé.

    Tournant poétique

    Les fêtes de l’ours (en février les hommes se déguisaient en ours pour « attraper » des femmes), premières formes d’une Saint-Valentin qui ne s’appelait pas encore ainsi, peuvent déjà être considérées comme un léger changement. Même si, elles débouchent encore parfois sur des viols.

    Ensuite toute l’histoire de la Saint-Valentin sera celle de l’apprentissage par les hommes de la galanterie (le mot Valentin vient de galantin), des rituels de la séduction et des mots doux, de la communication intime, de la perception du #consentement chez la partenaire, du respect de la femme. Avec un moment fort, ce que j’ai appelé le tournant poétique, au XVe siècle (moment qui commence donc alors que la #culture_du_viol était encore dominante), initié en France puis qui se développa en Angleterre, héritier de l’amour courtois et qui annonce déjà le romantisme. Les hommes non seulement se font plus respectueux mais, poètes, musiciens ou peintres, ils apprennent à devenir des artistes de l’amour pour leur femme adorée.

    A l’heure de #balancetonporc et de #meToo, il est très étrange que nous maintenions dans l’oubli toute cette histoire méconnue de la Saint-Valentin au prétexte qu’aujourd’hui la fête nous déçoit, que nous jetions tout cela au panier, que nous nous refusions même à l’évoquer.

    Car au-delà de la dénonciation des abus et des crimes, du harcèlement et du viol, nous allons devoir inventer un nouveau monde amoureux, femmes et hommes ensemble, imaginer tout un univers de relations libres, respectueuses et créatives. Or nous ne partons pas de rien. Le passé de la Saint-Valentin nous éclaire à la fois sur le pire, la culture du viol, et sur le meilleur, la magie amoureuse qui ensorcelle, dans la communion intime et le consentement mutuel.

  • Nétanyahou s’affiche avec ses nouveaux amis du Golfe
    Par Thierry Oberlé Mis à jour le 13/02/2019 à 22:23
    http://www.lefigaro.fr/international/2019/02/13/01003-20190213ARTFIG00281-netanyahou-s-affiche-avec-ses-nouveaux-amis-du-go

    Lors de la réunion de Varsovie entre adversaires de l’Iran, Israël entendait officialiser ses relations avec certains régimes sunnites.

    Benyamin Nétanyahou est l’unique chef de gouvernement à avoir fait le déplacement à Varsovie. Également ministre des Affaires Étrangères et de la Défense, le premier ministre israélien ne pouvait pas rater la conférence internationale sur le Moyen-Orient organisée par les États-Unis. Le rendez-vous lui offre une tribune pour dénoncer son principal ennemi, l’Iran, qui représente, selon lui, une menace existentielle pour son pays. L’occasion lui était également fournie d’afficher sur cette question ses convergences avec les pays sunnites partisans d’une ligne dure contre Téhéran.

    Benyamin Nétanyahou avait donné le ton avant de prendre l’avion pour la Pologne. Il avait riposté à des déclarations belliqueuses lancées à l’occasion du 40e anniversaire de la révolution iranienne, en prévenant qu’en cas d’attaque de Téhéran cet « anniversaire serait le dernier ». Selon lui, la conférence devrait se concentrer sur la création d’un front commun pour « empêcher l’Iran de s’enraciner en Syrie, ...

    #IsraelIran

  • Giuliani and Netanyahu Raise the Specter of “War With Iran”
    https://theintercept.com/2019/02/13/iran-netanyahu-giuliani

    https://youtu.be/AbZAOCTxm4s

    According to the English translation of Netanyahu’s remarks in Hebrew prepared by his office, the prime minister then added: “What is important about this meeting — and it is not in secret because there are many of those — is that this is an open meeting with representatives of leading Arab countries that are sitting down together with Israel in order to advance the common interest of war with Iran.”

  • Le projet de loi anti-Opep refait surface au Congrès américain
    https://www.latribune.fr/economie/international/le-projet-de-loi-anti-opep-refait-surface-au-congres-americain-807056.html

    Aux États-Unis, des parlementaires ont récemment remis sur la table un projet de loi visant à empêcher l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d’influencer les cours de l’or noir mais risquant aussi de provoquer de forts remous géopolitiques et financiers.

    Le projet de loi baptisé "No Oil Producing and Exporting Cartels Act of 2019" ou #NOPEC a été déposé la semaine dernière à la fois devant la Chambre des représentants et devant le Sénat américain. Cette loi, si elle était adoptée, permettrait aux autorités américaines de poursuivre tout groupe de pays s’accordant pour influencer les prix du pétrole en ajustant leur production. L’idée est d’abaisser in fine le prix de l’essence à la pompe. Pour l’heure, aucune date n’a été fixée pour son examen en séance plénière.

    L’#Opep, et son chef de file l’#Arabie_saoudite, sont directement visés. Le cartel a notamment décidé fin 2016, en association avec plusieurs pays partenaires dont la Russie, de s’imposer des quotas pour tenter de redresser les cours de l’or noir.

    Proposé pour la première fois en 2000, le projet de loi NOPEC réapparaît depuis par intermittence au Congrès américain malgré l’opposition de la Chambre américaine de commerce et de la fédération du secteur pétrolier API. Il n’a toutefois jamais été adopté. Les présidents républicain George W. Bush et démocrate Barack Obama avaient toujours averti qu’ils y mettraient leur veto.

    Le projet de loi apporte à l’administration américaine « un moyen de pression important si les prix devaient grimper », estimaient récemment dans une note les analystes de Barclays.

    Il pourrait aussi fournir « des options législatives pouvant être considérées comme des sanctions au regard du meurtre (du journaliste saoudien Jamal) Khashoggi, des tensions entre la Russie et l’Ukraine et des arrangements que l’Opep et ses partenaires pourraient envisager le mois prochain à Bakou », relevaient-ils.
    Le cartel et ses partenaires doivent discuter en Azerbaïdjan d’éventuels ajustements à l’accord les liant. Donald Trump appelle régulièrement l’Opep, parfois vertement, à ouvrir plus grand les vannes.

    Si le texte devait être adopté, le cartel - Arabie saoudite en tête -, « n’aurait alors plus aucun intérêt à se réserver une marge de manœuvre en cas de troubles », souligne James Williams de WTRG Economics.

    L’Opep maintient en effet depuis plusieurs décennies de quoi augmenter rapidement sa production pour pouvoir maintenir l’offre d’or noir sur le marché mondial, et Ryad est plusieurs fois monté au créneau pour éviter une flambée des prix, au moment des guerres en Irak ou des combats en Libye par exemple. Mais c’est coûteux. Or sans ce coussin de sécurité, « les prix fluctueront au moindre pépin », affirme M. Williams.

    « Toute loi NOPEC soulève le problème des relations entre les Etats-unis et l’Arabie saoudite », rappelle Harry Tchilinguirian de BNP Paribas. Certes les Etats-Unis, grâce à l’essor du pétrole de schiste, sont désormais moins dépendants des importations de pétrole. Mais Ryad reste « la pierre angulaire de la politique étrangère de Donald Trump au Moyen-Orient, en particulier pour tout ce qui concerne l’Iran_ », ajoute-t-il. Et le royaume est un important acheteur d’armes américaines.

    Par ailleurs, « si les prix du pétrole descendaient trop, les revenus des pays du Moyen-Orient chuteraient d’autant et leur population pourrait de nouveau manifester son mécontentement comme lors du Printemps arabe », remarque M. Williams.
    Pour tous ces risques économiques et géopolitiques, l’administration américaine n’aurait pas intérêt, selon lui, à promulguer le texte. Mais, ajoute-t-il, « avec ce président, on n’est jamais certain de rien ».

  • L’UE « vivement préoccupée » par les activités balistiques de l’Iran
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1PT1VK/l-ue-vivement-preoccupee-par-les-activites-balistiques-de-l-iran.html
    (intégralité de la dépêche)

    (Reuters) - L’Union européenne s’est déclarée lundi « vivement préoccupée » par les tirs expérimentaux de missiles balistiques de l’Iran et a appelé Téhéran à cesser ses activités dans ce domaine, qui, selon elle, accentuent la méfiance et déstabilisent le Moyen-Orient.

    « L’Iran continue de mener des efforts pour augmenter la portée et la précision de ses missiles, et accroît le nombre d’essais et de tirs opérationnels », a déclaré l’UE dans un communiqué.

    « Ces activités accentuent la méfiance et contribuent à une instabilité régionale. Le Conseil (européen) est vivement préoccupé par ces activités et appelle l’Iran à les limiter », poursuit le texte.

    Les Européens, qui dressent une liste de leurs demandes en douze points, insistent particulièrement sur les programmes balistiques conçus pour transporter des charges nucléaires.

    A l’occasion du 40e anniversaire de la Révolution islamique, l’Iran a dévoilé samedi son nouveau missile de croisière, d’une portée de plus de 1.300 km.

    Dans une résolution encadrant l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, le Conseil de sécurité a appelé l’Iran à s’abstenir pendant une durée allant jusqu’à huit ans de travailler à la mise au point de missiles balistiques censés pouvoir emporter des ogives nucléaires.

    L’Iran assure que ses essais de missiles ne violent pas la résolution de l’Onu et dément que ses missiles puissent être équipés de têtes nucléaires. Les missiles mis au point, affirme le régime chiite iranien, sont à visée purement défensive et destinés à la dissuasion.

    Les Européens ont adopté une stratégie à double voie à l’égard de l’Iran en essayant de préserver l’accord sur le contrôle du programme nucléaire de la république islamique depuis le retrait américain décidé l’an passé par Donald Trump et d’autre part en faisant preuve de fermeté à l’égard des autorités de Téhéran.

    Les Européens entendent lutter contre d’éventuels projets d’assassinats sur leur sol et de limiter les activités balistiques de Téhéran.

    Trois pays européens - La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne - ont présenté la semaine dernière les contours d’un système de troc, appelé « chambre de compensation », qui était à l’étude depuis le retrait en mai des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne en 2015.

    Un dirigeant iranien a annoncé lundi que son pays n’accepterait pas ce qu’il qualifie de « conditions humiliantes » contenues dans ce mécanisme de paiement, non libellé en dollars, destiné à permettre la poursuite du commerce avec l’Iran en dépit des sanctions américaines.

    « Après neuf mois de procrastination et de négociations, les Européens ont créé un mécanisme à la capacité limitée... qui ne concerne que la nourriture et les médicaments », estime ce responsable.

  • #Tortures en Arabie : nouveaux appels à une enquête indépendante | FranceSoir
    http://www.francesoir.fr/actualites-monde/tortures-en-arabie-nouveaux-appels-une-enquete-independante

    Dans un communiqué, Amnesty International, basée à Londres, a dit avoir obtenu de nouveaux rapports concernant dix militants pour les droits humains qui ont été « torturés, victimes de harcèlement sexuel et soumis à d’autres formes de maltraitance » au cours de leur détention.

    « La personne chargée d’interroger une militante lui a fait croire que des membres de sa famille étaient morts pendant un mois entier », tandis que d’autres « ont été forcés de s’embrasser devant les enquêteurs », a précisé l’organisation.

    « Nous sommes extrêmement soucieux de l’état de ces militants, arbitrairement détenus depuis environ neuf mois, simplement pour avoir défendu les droits humains », a déclaré Lynn Maalouf, directrice de recherches d’Amnesty pour le #Moyen-Orient.

    #arabie_saoudite

  • Paris, terrain de jeu de l’innovation, Laetitia Van Eeckhout et Claire Legros
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/28/paris-terrain-de-jeu-de-l-innovation_5415624_4811534.html

    Si la capitale fait tout pour séduire les entreprises de pointe, elle doit aussi faire face aux plates-formes numériques de l’économie de partage, qui déstabilisent les politiques de la ville.

    Avec sa structure de bois et de métal, ses façades largement vitrées, ses toitures végétalisées et sa cheminée solaire, le bâtiment ressemble à une proue de navire. Il accueillera en 2022, dans le 13e arrondissement de Paris, le nouveau campus parisien de 9 700 mètres carrés de l’université de Chicago (Illinois).

    Si le fleuron universitaire américain a choisi Paris pour construire son siège pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, c’est pour « sa concentration de pôles de recherche » et ses « sources culturelles et intellectuelles extraordinaires ». « Un signe fort de l’attractivité croissante de la métropole parisienne », se félicite Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, du développement économique et de l’attractivité.

    L’élu en a fait l’objectif de ses deux mandatures : transformer Paris en « hub mondial de l’#économie de l’innovation ». Depuis dix ans, l’équipe municipale déploie les grands moyens pour séduire chercheurs et entrepreneurs, en particulier dans le domaine du numérique. Entre 2008 et 2014, plus d’un milliard d’euros ont été investis dans l’accompagnement de start-up, selon les chiffres de la Ville de Paris. Les programmes se sont multipliés pour attirer les entreprises innovantes : fonds Paris Innovation Amorçage, lancé en 2009 en partenariat avec la Banque publique d’investissement pour offrir un financement aux start-up qui choisissent un incubateur parisien ; création en 2015 de l’agence de développement économique Paris & Co, puis de l’Arc de l’innovation pour promouvoir l’innovation au-delà du périphérique en partenariat avec une vingtaine de communes du Grand Paris…

    « Ingénieurs bien formés »
    A la course aux podiums des #métropoles_mondiales, la capitale se hisse désormais dans le peloton de tête des villes les plus attractives, de la troisième à la neuvième place selon les classements. Une dynamique dopée par le contexte international. « Le coût de la vie et le niveau élevé du prix du foncier et des salaires à San Francisco amènent des entrepreneurs à se tourner vers Paris, de même qu’avec le Brexit, beaucoup renoncent à se lancer à Londres », constate Roxanne Varza, directrice de #Station_F, l’incubateur fondé par Xavier Niel, patron de Free (et actionnaire à titre personnel du Monde). Dans ce paradis des geeks et de l’innovation, un tiers des 3 000 #start-up accueillies sont portées par des entrepreneurs étrangers, venant principalement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, mais aussi de Chine et d’Inde.

    Le contexte international n’explique pas à lui seul le succès de la capitale. Avec son maillage d’universités et de laboratoires publics de recherche, Paris bénéficie d’atouts. « Ce qui fait l’attractivité de la métropole, ce sont ses pôles de recherche et la population des 25-45 ans qui va avec », estime Dominique Alba, directrice de l’Atelier parisien d’urbanisme, qui audite la capitale pour le compte de la Ville de Paris.

    « Pour une start-up, Paris, riche d’une culture scientifique et technique très forte, avec des ingénieurs bien formés, offre un environnement bien plus bénéfique que Londres », assure l’entrepreneur Bertrand Picard, qui a lancé en 2013 Natural Grass, une start-up de fabrication de gazon hybride pour stades de football. Cet ancien banquier chez Rothschild, à Londres, pensait initialement créer son entreprise outre-Manche, mais il a trouvé à Paris le soutien de laboratoires publics de recherche, comme le CNRS ou l’université Pierre-et-Marie-Curie.

    Incubateurs spécialisés
    Selon la dernière étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, Paris compte quelque 150 #incubateurs, souvent spécialisés, dans tous les secteurs ou presque, du tourisme au sport, de l’alimentation à l’aéronautique, en passant par la santé. Peu à peu, les fonds privés ont pris le relais. Et les grandes entreprises, comme Renault ou la SNCF, viennent y frotter leurs unités de recherche et développement aux méthodes agiles des start-up, dans une démarche d’open innovation.

    Pour autant, Paris souffre aussi de faiblesses. Les sociétés d’investissement y sont moins nombreuses qu’à Londres ou New York. Si l’écosystème parisien s’est fortement renforcé en fonds d’amorçage, « il reste difficile d’y trouver des partenaires pour grandir », observe Bertrand Picard. Pour lui, « à la différence des entreprises californiennes comme Uber qui, de #levée_de_fonds en levée de fonds, peuvent étendre leurs services, les boîtes parisiennes qui atteignent un chiffre d’affaires de quelques dizaines de millions d’euros sont souvent amenées à être rachetées pour continuer de croître. » La multiplication des champs d’innovation peut conduire à disperser les forces. « On a d’excellentes boîtes mais on ne les valorise pas, confirme Stéphane Distinguin, président du pôle de compétitivité Cap Digital. Plutôt que d’investir en masse dans un domaine où l’on déciderait d’exceller, on saupoudre. On est encore très loin du modèle qui a permis à la Silicon Valley d’exister. »

    En matière d’emploi, le bilan est aussi mitigé. L’attractivité profite surtout à l’ activité non salariée, en progression de 19 % dans la métropole du Grand Paris de 2011 à 2016 . Au sein de l’Arc de l’innovation, qui concentre la moitié des lieux d’innovation de la métropole, près de 60 000 établissements ont été créés en 2017, la majorité sous le régime de #micro-entrepreneur. Des emplois pour partie portés par le développement des #plates-formes numériques de l’économie de partage.

    « En 2016, en à peine quatre ans d’existence, les sociétés de VTC [voiture de transport avec chauffeur] avaient créé 22 000 emplois en Ile-de-France, ou plutôt 22 000 autoentrepreneurs. Uber occupe le premier rang des créations d’emploi en Seine-Saint-Denis. Certes, aucune entreprise traditionnelle n’aurait été capable d’en faire autant. Mais ces nouveaux emplois d’#autoentrepreneurs posent une sérieuse question de #précarisation et de couverture sociale », relève Thierry Marcou, de la Fondation Internet Nouvelle Génération, coauteur de l’étude « Audacities », parue en avril 2018, sur le thème « Innover et gouverner dans la ville numérique réelle ».

    Crise du logement
    Car de l’innovation, Paris connaît aussi le revers de la médaille. Si son dynamisme séduit les start-up, il profite également aux plates-formes numériques, souvent d’origine américaine, qui ont transformé Paris en terrain de jeu de l’économie de partage. Créatrices de nouveaux services mais aussi d’emplois souvent précaires, celles-ci viennent déstabiliser les politiques de la ville.

    En dix ans, le nombre d’appartements entiers proposés sur le site de location de courte durée Airbnb a explosé dans la capitale, passant de 56 544 en octobre 2016 à 88 670 en mars 2018 (sur 101 873 offres totales) selon l’Observatoire-airbnb.fr, fondé par Matthieu Rouveyre, conseiller municipal de Bordeaux. Un phénomène qui accentue la crise du logement, même si, pour Airbnb, « la forte hausse de la part de logements inoccupés date en réalité de la fin du XXe siècle, bien avant l’arrivée des plates-formes de locations meublées touristiques ».
    Entre la start-up californienne et la Ville de Paris, la guerre est déclarée. Depuis le 1er décembre 2017, les règles se sont durcies : les loueurs doivent être enregistrés auprès de la mairie et ne pas dépasser cent vingt nuitées par an, faute de quoi ils encourent une amende. Mais ces mesures restent largement inappliquées : à peine 10 % des loueurs ont obtempéré.

    La collectivité s’en prend donc maintenant à Airbnb, qu’elle a assigné en justice afin qu’il supprime les annonces illégales, sous peine d’une astreinte de 1 000 à 5 000 euros par jour et par annonce. « Airbnb a des effets positifs, bien sûr. Il représente un complément de revenus pour les Parisiens et a obligé les hôtels à se réinventer mais, en même temps, il ne respecte pas les règles et représente un danger majeur pour le centre de Paris », souligne Jean-Louis Missika, tandis que Ian Brossat, le maire-adjoint au logement, va plus loin et plaide pour l’interdiction de la plate-forme dans les arrondissements du centre.

    Gouvernance de l’espace public
    Comment #gouverner_la_ville quand on ne dispose pas des leviers de régulation nécessaires ? L’irruption des services de partage de véhicules en free floating (ou « sans station ») rebat aussi les cartes de la gouvernance de l’espace public. Pas moins de six applications de partage de trottinettes se sont lancées sur le bitume parisien en 2018, offrant « une alternative à la voiture individuelle en diminuant les risques de congestion », soutient Kenneth Schlenker, directeur de Bird France, société californienne installée à Paris depuis cinq mois. Mais ces nouveaux services posent aussi de sérieux problèmes de sécurité, sur les trottoirs ou les voies de circulation.

    Contrairement à celle des Vélib’, l’activité des plates-formes ne fait pas l’objet d’une délégation de service public. « Aujourd’hui, on n’a aucun moyen d’obliger Amazon à utiliser des véhicules propres pour ses livraisons au dernier kilomètre. Dans la mesure où elle sous-traite la livraison, l’entreprise ne règle même pas ses contraventions », relève Jean-Louis Missika.

    Une charte de bonnes pratiques pour les véhicules en free floating est en chantier. La future loi d’orientation sur les mobilités, dont la présentation au Parlement est prévue fin mars, devrait aussi apporter de nouveaux leviers de régulation, que Jean-Louis Missika verrait bien aller jusqu’à la création de « licences délivrées par la Ville ». A Londres, ce dispositif a permis d’imposer à Uber des contraintes plus strictes en matière de sécurité du public. Une façon aussi d’accéder aux données et de peser sur l’impact environnemental des véhicules.

    Economie circulaire
    En attendant, des acteurs alternatifs tentent de trouver leur place dans le grand bazar parisien des plates-formes. Ils revendiquent une autre vision, non plus collaborative mais coopérative, où les données sont vraiment partagées et les revenus, plus équitablement répartis. C’est le cas de CoopCycle, une coopérative de livreurs à vélo qui vient de se lancer dans la capitale et se revendique comme une alternative à Deliveroo et Foodora.

    Selon Antoinette Guhl, maire-adjointe à l’économie sociale et solidaire (ESS) et à l’économie circulaire, il existe « une vraie demande des habitants de nouveaux modes de production, de distribution et d’entrepreneuriat ». Avec un poids non négligeable sur l’économie : toutes structures confondues (associations, entreprises, mutuelles), l’ESS contribue à 10 % du PIB de la capitale, tandis que l’économie circulaire représente 70 000 emplois directs. « L’urgence climatique nous oblige à penser l’innovation dans une logique plus locale, à taille humaine et qui répond aux grands défis sociaux et écologiques », insiste l’adjointe.

    La #Ville_de_Paris mise désormais sur la chaîne de production, source de création d’emplois, en favorisant l’émergence de fab labs et de makerspaces, dont une partie travaille dans le secteur de l’économie circulaire. En 2018, elle a intégré le réseau des fab cities qui testent de nouveaux modèles urbains pour développer les productions locales.

  • Gare au blanchiment queer
    Le Courrier - dimanche 27 janvier 2019 - Roderic Mounir
    https://lecourrier.ch/2019/01/27/gare-au-blanchiment-queer

    Bilal Hassani, 19 ans, représentera la France au concours de l’Eurovision en mai prochain. Samedi soir, le public français a sacré sa chanson, « Roi ». Un hymne à l’affirmation de soi et une célébration de la différence face aux haters – icône queer et youtubeur aux millions de vues, Bilal Hassani a fait l’objet d’une campagne de dénigrement d’une rare violence sur les réseaux sociaux.

    Quelle que soit l’appréciation qu’on porte sur « Roi », on ne peut que se féliciter d’un tel choix. Dans un pays où l’on s’écharpait il n’y a pas si longtemps autour du mariage pour tous et où l’homophobie s’exprime à la première occasion, le symbole est fort.

    Le problème, c’est que l’Eurovision 2019 aura lieu à Tel-Aviv. Une nouvelle occasion pour Israël de redorer son blason par un blanchiment culturel aux reflets arc-en-ciel. La ville n’est-elle pas la capitale queer du Moyen-Orient, avec sa vie nocturne hédoniste, sa Pride et son festival de cinéma LGBT ?

    Le piège est gros, mais bien réel. Le risque se profile d’opposer deux causes militantes, deux aspirations légitimes à l’émancipation. Euphorique, la communauté LGBT célèbre depuis samedi sa nouvelle icône. Le sacre de Bilal Hassani occultera-t-il l’appel au boycott de l’Eurovision lancé par BDS, relayé dans le monde entier par les militants de la cause palestinienne ?1

    #BDS #Eurovision2019

  • Nasrallah nargue les services du renseignement mondiaux lors d’une interview de trois heures – Elijah J. Magnier | ايليا ج مغناير
    https://ejmagnier.com/2019/01/27/nasrallah-nargue-les-services-du-renseignement-mondiaux-lors-dune-intervi

    Le chef du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a nargué les services du renseignement mondiaux, notamment ceux d’Israël, à l’affut de ses moindres faits et gestes, lors d’une interview de trois heures diffusée par la chaîne Mayadeen TV samedi. Nasrallah a montré qu’il possède la capacité technique requise pour se faire interviewer en direct pendant tout ce temps sans crainte d’être détecté. Plus important encore, Nasrallah a montré qu’il peut recevoir des messages électroniques au moyen d’une connexion internet à proximité, ce qui lui permet de répondre à des questions et d’obtenir des nouvelles de dernière heure de partout dans le monde. C’est une indication claire que Nasrallah fait confiance à la compétence technique du Hezbollah, qui est capable de bloquer tout signal d’interception et assez efficace pour aveugler tous les services du renseignement locaux ou internationaux qui cherchent à le localiser.

    Le Hezbollah semble posséder des capacité électroniques supérieures à celles de nombreux pays du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ce qui est inhabituel, c’est que Nasrallah les a montrées à la face du monde, en ligne, à des dizaines de milliers de personnes qui ont regardé l’interview.

    La capacité électronique du Hezbollah n’est pas nouvelle. Israël a tenté d’intercepter physiquement ses réseaux fixes à fibre optique et d’intercepter électroniquement les téléphones portables de bon nombre d’officiers et de dirigeants du Hezbollah. Les capacités d’interception d’Israël ont permis par le passé à l’armée israélienne de s’introduire dans le réseau téléphonique du Hezbollah et d’y découvrir tout un réseau de connexions qui a entraîné la destruction de centaines de maisons, bureaux et bases du Hezbollah pendant la guerre de 2006.

    Ce n’est pas un secret qu’en interceptant un téléphone portable, il est possible d’en identifier d’autres dans un même lieu et de créer une liste des numéros IMEI, même si l’utilisateur a changé de carte SIM tout en gardant le même numéro de téléphone portable.

    Le Hezbollah a reconnu l’erreur de ses membres et a lancé un sérieux avertissement à tous ses membres et dirigeants en leur interdisant d’apporter un téléphone portable au travail. L’inobservation de ces instructions a été à l’origine d’une bonne partie de la destruction que le Hezbollah a subie pendant la guerre de 2006.

    #liban #hezbollah #cyberwar

  • Comment changer le cours de l’#histoire | Eurozine
    https://www.eurozine.com/comment-changer-le-cours-de-lhistoire

    Depuis des siècles, le récit expliquant les origines de l’#inégalité sociale est simple. Pendant la plus grande partie de leur histoire, les hommes vécurent dans des petits groupes égalitaires de #chasseurs-cueilleurs. Puis vint l’#agriculture, accompagnée de la #propriété privée, puis la naissance des #villes signifiant l’émergence de la #civilisation à proprement parler. Si la civilisation eut bien des aspects déplorables (les guerres, les impôts, la bureaucratie, la patriarchie, l’esclavage, etc.), elle rendit également possibles la littérature écrite, la science, la philosophie et la plupart des autres grands accomplissements humains.

    Tout le monde, ou presque, connaît les grandes lignes de cette histoire. Depuis l’époque de Jean-Jacques #Rousseau, au moins, elle a informé notre conception de la forme générale et de la direction de l’histoire humaine. Cela est d’autant plus important que ce #récit définit dans le même temps ce que nous percevons comme nos possibilités #politiques. La plupart d’entre nous considère la civilisation, et donc l’inégalité, comme une triste nécessité. Certains rêvent du retour à un #passé #utopique, de la découverte d’un équivalent industriel au “#communisme primitif” ou même, dans les cas les plus extrêmes, de la destruction complète de la civilisation et du retour à une vie de cueillette. Personne, cependant, ne remet en cause la structure élémentaire de cette histoire.

    Et pourtant, ce récit est fondamentalement problématique.

    Car il n’est pas vrai.

    • Pfiou je viens enfin de finir cet article de vulgarisation de l’actualité des connaissances archéo-anthropologiques (oui ça fait deux semaines que je le lis en plusieurs fois…). Il est vraiment super important, je trouve !

      Le premier pavé dans la mare sur notre liste concerne les origines et l’étendue de l’agriculture. La vision selon laquelle celle-ci a constitué une transition majeure dans les sociétés humaines ne repose plus sur aucun fondement solide. Dans les parties du monde où plantes et animaux furent d’abord domestiqués, il n’y eut en fait aucun “revirement” discernable du Cueilleur du Paléolithique à l’Agriculteur du Néolithique. La “transition” entre une vie reposant essentiellement sur des ressources sauvages à une autre fondée sur la production alimentaire s’étendit spécifiquement sur quelque chose comme trois mille ans. Alors que l’agriculture mit au jour la possibilité de concentrations de la richesse plus inégales, dans la plupart des cas, ceci ne commença que des millénaires après ses débuts. Entre les deux périodes, des individus dans des zones aussi retirées que l’Amazonie et le Croissant fertile du Moyen-Orient s’essayaient à l’agriculture pour voir ce qui leur convenait, une “agriculture ludique” si l’on veut, alternant annuellement entre les modes de production, autant qu’ils allaient et venaient en matière de structures sociales.

      […]

      Selon toute évidence, cela n’a plus aucun sens d’utiliser des expressions comme “la révolution agricole” lorsque l’on traite de processus aussi démesurément longs et complexes. Comme il n’y eut pas d’État semblable à l’Éden, à partir duquel les agriculteurs purent démarrer leur marche vers l’inégalité, il y a encore moins de sens à parler de l’agriculture comme ce qui donna naissance aux rangs et à la propriéte privée. S’il y a une chose à dire, c’est que c’est parmi ces populations – les peuples du “Mésolithique” – qui refusèrent l’agriculture pendant les siècles de réchauffement de l’Holocène précoce, que l’on trouve une stratification s’enracinant progressivement

      […]

      Dans au moins certains cas, comme au Moyen-Orient, les premiers agriculteurs semblent avoir consciemment développé des formes alternatives de communauté, pour accompagner leur mode de vie de plus plus intensif en travail. Ces sociétés néolithiques semblent remarquablement plus égalitaires lorsqu’on les compare à celles de leurs voisins chasseurs-cueilleurs, avec une hausse spectaculaire de l’importance économique et sociale des femmes, clairement reflétée dans leur vie rituelle et leurs arts

      […]

      Ces découvertes récentes montrent combien nos connaissances de la distribution et de l’origine des premières villes sont faibles, et combien aussi ces villes sont beaucoup plus vieilles que les systèmes de gouvernement autoritaire et d’administration par l’écrit que nous supposions jusqu’alors nécessaires à leur fondation. Et dans les centres mieux établis de l’urbanisation – la Mésopotamie, la vallée de l’Indus, le bassin de Mexico – il y a de plus en plus de preuves que les premières villes étaient organisées selon des règles consciemment égalitaires, les conseils municipaux conservant une autonomie significative par rapport au gouvernement central. Dans les deux premiers cas, les villes avec des infrastructures civiques sophistiquées fleurissaient pendant plus d’un demi-millénaire, sans aucune trace de sépultures et monuments royaux, sans grandes armées ou autres moyens de coercition à grande échelle, ni indice d’un contrôle bureaucratique direct sur la vie de la plupart des citoyens.

      […]

      Les cités égalitaires, même les régions confédérées, sont des lieux communs historiques. Ce que ne sont pas les familles et ménages égalitaires. Une fois que le verdict historique sera tombé, nous verrons que la perte la plus douloureuse des libertés humaines commença à petite échelle – au niveau des relations de genre, des groupes d’âge et de la servitude domestique – c’est-à-dire le type de relations où la plus grande intimité s’accompagne simultanément des plus profondes formes de violence structurelle. Si nous voulons vraiment comprendre comment il est devenu un jour acceptable pour les uns de transformer la richesse en pouvoir, et pour les autres de se faire dire que leurs besoins et que leurs vies ne comptaient pas, c’est bien là qu’il faudrait regarder. C’est là aussi, prédisons-nous, que le travail, le plus âpre qui soit, de création d’une société libre, devra se dérouler.

      BAM !!!

      #anthropologie #archéologie #vulgarisation #Histoire #préhistoire #structure_sociale #État #inégalité #David_Graeber #David_Wengrow #Rousseau #chasseurs-cueilleurs #agriculture
      critique de #Jared_Diammond et #Francis_Fukuyama entre autre
      @nicolasm :)

  • L’offensive pro-Israël pour purger les campus américains de ses critiques
    2 janvier | Katherine Franke pour le New York Review of Books |Traduction CG pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/l-offensive-pro-israel-pour-purger.html

    Des signes indiquent que nous avons atteint un moment charnière dans la reconnaissance publique, aux Etats-Unis, de ce qu’il est légitime, du point de vue des droits humains, de s’inquiéter de la suppression des droits des Palestiniens par Israël. De plus en plus, les étudiants sur les campus dans tout le pays appellent leurs universités à retirer leurs investissements des compagnies qui font des affaires en Israël. Des membres récemment élus au Congrès disent ce qui n’était pas jadis dicible : que les Etats-Unis doivent peut-être remettre en question leur soutien diplomatique et financier sans réserve à Israël, notre allié le plus proche au Moyen-Orient, et lui appliquer le même examen attentif à propos des droits humains que nous appliquons à d’autres nations dans le monde. Des compagnies internationales comme Airbnb ont reconnu que leurs pratiques commerciales doivent refléter la condamnation internationale de l’illégalité des colonies israéliennes en Cisjordanie. Natalie Portman, Lorde et d’autres célébrités ont décliné des invitations en Israël, validant l’appel à boycotter le gouvernement israélien à cause de ses violations des droits humains. Et le New York Times a publié une colonne disant, avec une franchise sans précédent, que critiquer l’ethno-nationalisme en Israël (par exemple, la définition d’Israël comme un « état juif » exclusivement) n’est pas nécessairement antisémite.

    En même temps, les discussions sur les campus universitaires à propos des complexités de la liberté, de l’histoire et de l’appartenance, en Israël et en Palestine, sont menacées par une pression croissante et une censure potentielle issues d’entités de droite. En fait, de nouvelles politiques adoptées par les gouvernements américain et israélien visent à éliminer toute discussion rigoureuse de la politique israélo-palestinienne dans un contexte universitaire. Depuis les purges anticommunistes de l’ère McCarthy nous n’avions pas eu de tentative aussi aggressive pour censurer l’enseignement et l’éducation sur des sujets qui n’ont pas la faveur du gouvernement.

    Un aspect particulièrement paralysant est l’adoption récente par le département américain de l’éducation d’une nouvelle définition de l’antisémitisme, qui identifie toute critique d’Israël avec une haine des Juifs. (...)

    • #Katherine_Franke #Universités #BDS #Boycott_universitaire #USA

      Israel and Academic Freedom : An Exchange
      Kenneth Waltzer and Mark G. Yudof, reply by Katherine Franke, The New-York Review of Books, le 8 janvier 2019

      En particulier, cet extrait de la réponse de Katherine Franke :

      Finalement, Waltzer et Yudof contestent mon affirmation qu’Israël traite les étudiants américians d’origine palestinienne ou arabe différemment des autres étudiants américains. Pourtant nous n’avons pas besoin de chercher plus loin que le département d’état pour corroborer mon inquiétude sur la protection des droits des mes étudiants palestiniens et américano-palestiniens. Le département a émis des conseils aux citoyens américains qui envisagent de voyager en Israël, les avertissant que les citoyens d’origine arabe, moyen-orientale ou musulmane seraient probablement profilés par les autorités d’émigration israéliens et pourraient ne pas être autorisés à entrer en Israël. Et une déclaration officielle du département d’état remarque que « Le département de la sécurité intérieure et de l’état reste inquiet du traitement inégal dont les Américains palestiniens et les autres Américains d’origine moyen-orientale font l’expérience à la frontière israélienne et aux checkpoints.

      Sur ce sujet, une liste d’expulsions aux frontières israéliennes ici :
      https://seenthis.net/messages/364741

      #Palestine #Expulsion #Frontière #Douane #Aéroport

  • Bolton, “voyou” en balade
    http://www.dedefensa.org/article/bolton-voyou-en-balade

    Bolton, “voyou” en balade

    Après la “sortie” de Trump sur la Syrie puis l’Afghanistan, la situation était bouleversée à Washington D.C. Il y eut une contre-attaque en règle et selon toutes les règles, appuyée sur les deux atouts-maîtres restant dans le War Party : le conseiller à la sécurité nationale et directeur du NSC John Bolton et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo. On prenait à nouveau les paris et cette fois, – rien de moins qu’une fois de plus après tout, dans une longue série qui semble sans fin, – on donnait à dix ou cent contre un Trump perdant, victime du nième “coup d’État en douceur” (“Soft Coup”). Effectivement, le tandem Bolton-Pompeo entreprenait une croisade au Moyen-Orient pour remettre les pendules à l’heure.

    L’objectif principal était la Turquie d’Erdogan qui devait assurer qu’elle (...)

  • La #traite_humaine reste un crime largement impuni, déplore l’ONU
    https://www.francetvinfo.fr/monde/la-traite-humaine-reste-un-crime-largement-impuni-deplore-l-onu_3133761

    La traite d’êtres humains, qui concerne hommes, femmes, enfants victimes d’activités criminelles allant de l’exploitation sexuelle au prélèvement d’organes, reste largement impunie à travers le monde, déplore un rapport des Nations Unies publié lundi 7 janvier. Malgré une tendance récente à l’augmentation du nombre de condamnations prononcées pour des faits relevant de la traite humaine en Afrique et au Moyen-Orient, « le nombre total [de condamnations] dans ces régions reste très faible », explique un rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (#ONUDC), dont le siège est à Vienne (Autriche).

    […] Le nombre de cas identifiés de traite humaine s’élevait à un peu moins de 25 000 en 2016, soit une augmentation de plus de 10 000 depuis 2011, avec des hausses « plus prononcées dans les Amériques et en Asie ». Cependant, le rapport met en garde sur le fait que l’augmentation pourrait être due à une identification plus efficace, plutôt qu’à une augmentation du nombre de personnes victimes de traite. L’ONUDC relève que 70% des victimes de traite détectées dans le monde sont des #femmes et 23% de l’ensemble des victimes identifiées sont des #mineures.