• [L’actualité en 3D] Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse sinon paradoxale. C’est tout d’abord le retour du scandale des #abus_sexuels commis au sein (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16581__1.mp3

  • [L’actualité en 3D] Vocabulaire politique : Financement public des cultes - Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir/#16572

    Vocabulaire politique : Financement public des cultes

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #abus_sexuels #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16572__0.mp3

  • L’invention du Sahel, par Jean-Loup Amselle - Histoire coloniale et postcoloniale
    https://histoirecoloniale.net/L-invention-du-Sahel-par-Jean-Loup-Amselle.html

    Le #Sahel est une catégorie, comme toutes les catégories qui s’appliquent à l’#Afrique, ethniques et géographiques entre autres, qui semble aller de soi. Evoquant les famines et les sécheresses des années 1970, les révoltes et insurrections qui se produisent dans toute cette zone depuis des décennies, le Sahel est vu avant tout comme une terre dangereuse. Peut-être en va-t-il ainsi parce qu’il s’agit d’une catégorie instable, hybride, intermédiaire entre le désert et la savane, entre le nomadisme et la sédentarité, entre des populations « blanches » (Touaregs, Maures), des populations « rouges » (Peuls) et des populations « noires », entre l’animisme et l’islam. Impossible donc de définir de façon stricte ce qu’il en est du Sahel, de ses limites, de ce qui le caractérise en propre. Il s’agit d’une notion totalement arbitraire qui ne doit son existence qu’à la consolidation que lui ont fait subir un certain nombre de savants coloniaux et dans la foulée des écrivains et des cinéastes africains dont le plus célèbre d’entre eux est Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021 pour son roman La plus secrète histoire des hommes. L’hypothèse de ce livre est donc que les problèmes de ce qui forme aujourd’hui le Sahel (en particulier la défaite de l’armée française) sont en grande partie le résultat d’une représentation figée de cette région géographique d’Afrique de l’ouest.

    #livre #colonisation

  • Schengen : de nouvelles règles pour rendre l’espace sans contrôles aux #frontières_intérieures plus résilient

    La Commission propose aujourd’hui des règles actualisées pour renforcer la gouvernance de l’espace Schengen. Les modifications ciblées renforceront la coordination au niveau de l’UE et offriront aux États membres des outils améliorés pour faire face aux difficultés qui surviennent dans la gestion tant des frontières extérieures communes de l’UE que des frontières intérieures au sein de l’espace Schengen. L’actualisation des règles vise à faire en sorte que la réintroduction des #contrôles_aux_frontières_intérieures demeure une mesure de dernier recours. Les nouvelles règles créent également des outils communs pour gérer plus efficacement les frontières extérieures en cas de crise de santé publique, grâce aux enseignements tirés de la pandémie de COVID-19. L’#instrumentalisation des migrants est également prise en compte dans cette mise à jour des règles de Schengen, ainsi que dans une proposition parallèle portant sur les mesures que les États membres pourront prendre dans les domaines de l’asile et du retour dans une telle situation.

    Margaritis Schinas, vice-président chargé de la promotion de notre mode de vie européen, s’est exprimé en ces termes : « La crise des réfugiés de 2015, la vague d’attentats terroristes sur le sol européen et la pandémie de COVID-19 ont mis l’espace Schengen à rude épreuve. Il est de notre responsabilité de renforcer la gouvernance de Schengen et de faire en sorte que les États membres soient équipés pour offrir une réaction rapide, coordonnée et européenne en cas de crise, y compris lorsque des migrants sont instrumentalisés. Grâce aux propositions présentées aujourd’hui, nous fortifierons ce “joyau” si emblématique de notre mode de vie européen. »

    Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, a quant à elle déclaré : « La pandémie a montré très clairement que l’espace Schengen est essentiel pour nos économies et nos sociétés. Grâce aux propositions présentées aujourd’hui, nous ferons en sorte que les contrôles aux frontières ne soient rétablis qu’en dernier recours, sur la base d’une évaluation commune et uniquement pour la durée nécessaire. Nous dotons les États membres des outils leur permettant de relever les défis auxquels ils sont confrontés. Et nous veillons également à gérer ensemble les frontières extérieures de l’UE, y compris dans les situations où les migrants sont instrumentalisés à des fins politiques. »

    Réaction coordonnée aux menaces communes

    La proposition de modification du code frontières Schengen vise à tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 et à garantir la mise en place de mécanismes de coordination solides pour faire face aux menaces sanitaires. Les règles actualisées permettront au Conseil d’adopter rapidement des règles contraignantes fixant des restrictions temporaires des déplacements aux frontières extérieures en cas de menace pour la santé publique. Des dérogations seront prévues, y compris pour les voyageurs essentiels ainsi que pour les citoyens et résidents de l’Union. L’application uniforme des restrictions en matière de déplacements sera ainsi garantie, en s’appuyant sur l’expérience acquise ces dernières années.

    Les règles comprennent également un nouveau mécanisme de sauvegarde de Schengen destiné à générer une réaction commune aux frontières intérieures en cas de menaces touchant la majorité des États membres, par exemple des menaces sanitaires ou d’autres menaces pour la sécurité intérieure et l’ordre public. Grâce à ce mécanisme, qui complète le mécanisme applicable en cas de manquements aux frontières extérieures, les vérifications aux frontières intérieures dans la majorité des États membres pourraient être autorisées par une décision du Conseil en cas de menace commune. Une telle décision devrait également définir des mesures atténuant les effets négatifs des contrôles.

    De nouvelles règles visant à promouvoir des alternatives effectives aux vérifications aux frontières intérieures

    La proposition vise à promouvoir le recours à d’autres mesures que les contrôles aux frontières intérieures et à faire en sorte que, lorsqu’ils sont nécessaires, les contrôles aux frontières intérieures restent une mesure de dernier recours. Ces mesures sont les suivantes :

    - Une procédure plus structurée pour toute réintroduction des contrôles aux frontières intérieures, comportant davantage de garanties : Actuellement, tout État membre qui décide de réintroduire des contrôles doit évaluer le caractère adéquat de cette réintroduction et son incidence probable sur la libre circulation des personnes. En application des nouvelles règles, il devra en outre évaluer l’impact sur les régions frontalières. Par ailleurs, tout État membre envisageant de prolonger les contrôles en réaction à des menaces prévisibles devrait d’abord évaluer si d’autres mesures, telles que des contrôles de police ciblés et une coopération policière renforcée, pourraient être plus adéquates. Une évaluation des risques devrait être fournie pour ce qui concerne les prolongations de plus de 6 mois. Lorsque des contrôles intérieurs auront été rétablis depuis 18 mois, la Commission devra émettre un avis sur leur caractère proportionné et sur leur nécessité. Dans tous les cas, les contrôles temporaires aux frontières ne devraient pas excéder une durée totale de 2 ans, sauf dans des circonstances très particulières. Il sera ainsi fait en sorte que les contrôles aux frontières intérieures restent une mesure de dernier recours et ne durent que le temps strictement nécessaire.
    – Promouvoir le recours à d’autres mesures : Conformément au nouveau code de coopération policière de l’UE, proposé par la Commission le 8 décembre 2021, les nouvelles règles de Schengen encouragent le recours à des alternatives effectives aux contrôles aux frontières intérieures, sous la forme de contrôles de police renforcés et plus opérationnels dans les régions frontalières, en précisant qu’elles ne sont pas équivalentes aux contrôles aux frontières.
    - Limiter les répercussions des contrôles aux frontières intérieures sur les régions frontalières : Eu égard aux enseignements tirés de la pandémie, qui a grippé les chaînes d’approvisionnement, les États membres rétablissant des contrôles devraient prendre des mesures pour limiter les répercussions négatives sur les régions frontalières et le marché intérieur. Il pourra s’agir notamment de faciliter le franchissement d’une frontière pour les travailleurs frontaliers et d’établir des voies réservées pour garantir un transit fluide des marchandises essentielles.
    - Lutter contre les déplacements non autorisés au sein de l’espace Schengen : Afin de lutter contre le phénomène de faible ampleur mais constant des déplacements non autorisés, les nouvelles règles créeront une nouvelle procédure pour contrer ce phénomène au moyen d’opérations de police conjointes et permettre aux États membres de réviser ou de conclure de nouveaux accords bilatéraux de réadmission entre eux. Ces mesures complètent celles proposées dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile, en particulier le cadre de solidarité contraignant, et doivent être envisagées en liaison avec elles.

    Aider les États membres à gérer les situations d’instrumentalisation des flux migratoires

    Les règles de Schengen révisées reconnaissent l’importance du rôle que jouent les États membres aux frontières extérieures pour le compte de tous les États membres et de l’Union dans son ensemble. Elles prévoient de nouvelles mesures que les États membres pourront prendre pour gérer efficacement les frontières extérieures de l’UE en cas d’instrumentalisation de migrants à des fins politiques. Ces mesures consistent notamment à limiter le nombre de points de passage frontaliers et à intensifier la surveillance des frontières.

    La Commission propose en outre des mesures supplémentaires dans le cadre des règles de l’UE en matière d’asile et de retour afin de préciser les modalités de réaction des États membres en pareilles situations, dans le strict respect des droits fondamentaux. Ces mesures comprennent notamment la possibilité de prolonger le délai d’enregistrement des demandes d’asile jusqu’à 4 semaines et d’examiner toutes les demandes d’asile à la frontière, sauf en ce qui concerne les cas médicaux. Il convient de continuer à garantir un accès effectif à la procédure d’asile, et les États membres devraient permettre l’accès des organisations humanitaires qui fournissent une aide. Les États membres auront également la possibilité de mettre en place une procédure d’urgence pour la gestion des retours. Enfin, sur demande, les agences de l’UE (Agence de l’UE pour l’asile, Frontex, Europol) devraient apporter en priorité un soutien opérationnel à l’État membre concerné.

    Prochaines étapes

    Il appartient à présent au Parlement européen et au Conseil d’examiner et d’adopter les deux propositions.

    Contexte

    L’espace Schengen compte plus de 420 millions de personnes dans 26 pays. La suppression des contrôles aux frontières intérieures entre les États Schengen fait partie intégrante du mode de vie européen : près de 1,7 million de personnes résident dans un État Schengen et travaillent dans un autre. Les personnes ont bâti leur vie autour des libertés offertes par l’espace Schengen, et 3,5 millions d’entre elles se déplacent chaque jour entre des États Schengen.

    Afin de renforcer la résilience de l’espace Schengen face aux menaces graves et d’adapter les règles de Schengen aux défis en constante évolution, la Commission a annoncé, dans son nouveau pacte sur la migration et l’asile présenté en septembre 2020, ainsi que dans la stratégie de juin 2021 pour un espace Schengen pleinement opérationnel et résilient, qu’elle proposerait une révision du code frontières Schengen. Dans son discours sur l’état de l’Union de 2021, la présidente von der Leyen a également annoncé de nouvelles mesures pour contrer l’instrumentalisation des migrants à des fins politiques et pour assurer l’unité dans la gestion des frontières extérieures de l’UE.

    Les propositions présentées ce jour viennent s’ajouter aux travaux en cours visant à améliorer le fonctionnement global et la gouvernance de Schengen dans le cadre de la stratégie pour un espace Schengen plus fort et plus résilient. Afin de favoriser le dialogue politique visant à relever les défis communs, la Commission organise régulièrement des forums Schengen réunissant des membres du Parlement européen et les ministres de l’intérieur. À l’appui de ces discussions, la Commission présentera chaque année un rapport sur l’état de Schengen résumant la situation en ce qui concerne l’absence de contrôles aux frontières intérieures, les résultats des évaluations de Schengen et l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations. Cela contribuera également à aider les États membres à relever tous les défis auxquels ils pourraient être confrontés. La proposition de révision du mécanisme d’évaluation et de contrôle de Schengen, actuellement en cours d’examen au Parlement européen et au Conseil, contribuera à renforcer la confiance commune dans la mise en œuvre des règles de Schengen. Le 8 décembre, la Commission a également proposé un code de coopération policière de l’UE destiné à renforcer la coopération des services répressifs entre les États membres, qui constitue un moyen efficace de faire face aux menaces pesant sur la sécurité dans l’espace Schengen et contribuera à la préservation d’un espace sans contrôles aux frontières intérieures.

    La proposition de révision du code frontières Schengen qui est présentée ce jour fait suite à des consultations étroites auprès des membres du Parlement européen et des ministres de l’intérieur réunis au sein du forum Schengen.

    Pour en savoir plus

    Documents législatifs :

    – Proposition de règlement modifiant le régime de franchissement des frontières par les personnes : https://ec.europa.eu/home-affairs/proposal-regulation-rules-governing-movement-persons-across-borders-com-20

    – Proposition de règlement visant à faire face aux situations d’instrumentalisation dans le domaine de la migration et de l’asile : https://ec.europa.eu/home-affairs/proposal-regulation-situations-instrumentalisation-field-migration-and-asy

    – Questions-réponses : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/qanda_21_6822

    – Fiche d’information : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/fs_21_6838

    https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_21_6821

    #Schengen #Espace_Schengen #frontières #frontières_internes #résilience #contrôles_frontaliers #migrations #réfugiés #asile #crise #pandémie #covid-19 #coronavirus #crise_sanitaire #code_Schengen #code_frontières_Schengen #menace_sanitaire #frontières_extérieures #mobilité #restrictions #déplacements #ordre_public #sécurité #sécurité_intérieure #menace_commune #vérifications #coopération_policière #contrôles_temporaires #temporaire #dernier_recours #régions_frontalières #marchandises #voies_réservées #déplacements_non_autorisés #opérations_de_police_conjointes #pacte #surveillance #surveillance_frontalière #points_de_passage #Frontex #Europol #soutien_opérationnel

    –—

    Ajouté dans la métaliste sur les #patrouilles_mixtes ce paragraphe :

    « Lutter contre les déplacements non autorisés au sein de l’espace Schengen : Afin de lutter contre le phénomène de faible ampleur mais constant des déplacements non autorisés, les nouvelles règles créeront une nouvelle procédure pour contrer ce phénomène au moyen d’opérations de police conjointes et permettre aux États membres de réviser ou de conclure de nouveaux accords bilatéraux de réadmission entre eux. Ces mesures complètent celles proposées dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile, en particulier le cadre de solidarité contraignant, et doivent être envisagées en liaison avec elles. »

    https://seenthis.net/messages/910352

    • La Commission européenne propose de réformer les règles de Schengen pour préserver la #libre_circulation

      Elle veut favoriser la coordination entre États membres et adapter le code Schengen aux nouveaux défis que sont les crise sanitaires et l’instrumentalisation de la migration par des pays tiers.

      Ces dernières années, les attaques terroristes, les mouvements migratoires et la pandémie de Covid-19 ont ébranlé le principe de libre circulation en vigueur au sein de l’espace Schengen. Pour faire face à ces événements et phénomènes, les pays Schengen (vingt-deux pays de l’Union européenne et la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande) ont réintroduit plus souvent qu’à leur tour des contrôles aux frontières internes de la zone, en ordre dispersé, souvent, et, dans le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la France, du Danemark, de la Norvège et de la Suède, de manière « provisoirement permanente ».
      Consciente des risques qui pèsent sur le principe de libre circulation, grâce à laquelle 3,5 millions de personnes passent quotidiennement d’un État membre à l’autre, sans contrôle, la Commission européenne a proposé mardi de revoir les règles du Code Schengen pour les adapter aux nouveaux défis. « Nous devons faire en sorte que la fermeture des frontières intérieures soit un ultime recours », a déclaré le vice-président de la Commission en charge de la Promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas.
      Plus de coordination entre États membres

      Pour éviter le chaos connu au début de la pandémie, la Commission propose de revoir la procédure en vertu de laquelle un État membre peut réintroduire des contrôles aux frontières internes de Schengen. Pour les événements « imprévisibles », les contrôles aux frontières pourraient être instaurés pour une période de trente jours, extensibles jusqu’à trois mois (contre dix jours et deux mois actuellement) ; pour les événements prévisibles, elle propose des périodes renouvelables de six mois jusqu’à un maximum de deux ans… ou plus si les circonstances l’exigent. Les États membres devraient évaluer l’impact de ces mesures sur les régions frontalières et tenter de le minimiser - pour les travailleurs frontaliers, au nombre de 1,7 million dans l’Union, et le transit de marchandises essentielle, par exemple - et et envisager des mesures alternatives, comme des contrôles de police ciblés ou une coopération policière transfrontalières.
      Au bout de dix-huit mois, la Commission émettrait un avis sur la nécessité et la proportionnalité de ces mesures.
      De nouvelles règles pour empêcher les migrations secondaires

      L’exécutif européen propose aussi d’établir un cadre légal, actuellement inexistant, pour lutter contre les « migrations secondaires ». L’objectif est de faire en sorte qu’une personne en situation irrégulière dans l’UE qui traverse une frontière interne puisse être renvoyée dans l’État d’où elle vient. Une mesure de nature à satisfaire les pays du Nord, dont la Belgique, qui se plaignent de voir arriver ou transiter sur leur territoire des migrants n’ayant pas déposé de demandes d’asile dans leur pays de « première entrée », souvent situé au sud de l’Europe. La procédure réclame des opérations de police conjointes et des accords de réadmission entre États membres. « Notre réponse la plus systémique serait un accord sur le paquet migratoire », proposé par la Commission en septembre 2020, a cependant insisté le vice-président Schengen. Mais les États membres ne sont pas en mesure de trouver de compromis, en raison de positions trop divergentes.
      L’Europe doit se préparer à de nouvelles instrumentalisations de la migration

      La Commission veut aussi apporter une réponse à l’instrumentalisation de la migration telle que celle pratiquée par la Biélorussie, qui a fait venir des migrants sur son sol pour les envoyer vers la Pologne et les États baltes afin de faire pression sur les Vingt-sept. La Commission veut définir la façon dont les États membres peuvent renforcer la surveillance de leur frontière, limiter les points d’accès à leur territoire, faire appel à la solidarité européenne, tout en respectant les droits fondamentaux des migrants.
      Actuellement, « la Commission peut seulement faire des recommandations qui, si elles sont adoptées par le Conseil, ne sont pas toujours suivies d’effet », constate la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
      Pour faire face à l’afflux migratoire venu de Biélorussie, la Pologne avait notamment pratiqué le refoulement, contraire aux règles européennes en matière d’asile, sans que l’on donne l’impression de s’en émouvoir à Bruxelles et dans les autres capitales de l’Union. Pour éviter que cela se reproduise, la Commission propose des mesures garantissant la possibilité de demander l’asile, notamment en étendant à quatre semaines la période pour qu’une demande soit enregistrée et traitée. Les demandes pourront être examinée à la frontière, ce qui implique que l’État membre concerné devrait donner l’accès aux zones frontalières aux organisations humanitaires.

      La présidence française du Conseil, qui a fait de la réforme de Schengen une de ses priorités, va essayer de faire progresser le paquet législatif dans les six mois qui viennent. « Ces mesures constituent une ensemble nécessaire et robuste, qui devrait permettre de préserver Schengen intact », a assuré le vice-président Schinas. Non sans souligner que la solution systémique et permanente pour assurer un traitement harmonisé de l’asile et de la migration réside dans le pacte migratoire déposé en 2020 par la Commission et sur lequel les États membres sont actuellement incapables de trouver un compromis, en raison de leurs profondes divergences sur ces questions.

      https://www.lalibre.be/international/europe/2021/12/14/face-aux-risques-qui-pesent-sur-la-libre-circulation-la-commission-europeenn
      #réforme

  • Éric Tabuchi et Nelly Monnier : « Il y a 450 à 500 régions naturelles en France » - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/entretien/2021/10/15/eric-tabuchi-et-nelly-monnier-il-y-a-450-a-500-regions-naturelles-en-france/?loggedin=true

    Par Océane Ragoucy
    Architecte, curatrice indépendante

    Depuis 2017, Nelly Monnier et Éric Tabuchi sillonnent les routes de France sur les traces des quelque 500 régions naturelles. Ni sociologues ni géographes, ils s’attachent simplement à représenter, par la photographie, une diversité de territoires trop peu visibles, et en particulier les bâtiments qui les caractérisent. Projet au long cours, ambitieux voire utopique, l’Atlas des Régions Naturelles offre une documentation exceptionnelle, et un autre récit français.

    Le duo d’artistes Eric Tabuchi et Nelly Monnier a entrepris il y a quatre ans de photographier l’intégralité du paysage français « dans toutes ses nuances », une entreprise pharaonique qui, d’après leurs prévisions, leur prendra dix ans pour un total de près de 25 000 images. Leur approche, destinée au départ à documenter l’architecture vernaculaire, s’appuie sur les « régions naturelles », appelées aussi « pays de France », une notion floue désignant des territoires de petites tailles aux caractéristiques géologiques, historiques et culturelles dont les limites sont imprécises : la Beauce, la Xaintrie, le Parisis, la Savoie propre ou encore le Perche font ainsi partie de ces 450 à 500 régions naturelles qui dessinent une géographie française aux limites incertaines.
    Intéressés par cet entre-deux autant que par les caractéristiques de l’hyperlocalité, l’Atlas des Régions Naturelles, qu’ils qualifient volontiers d’éloge de la diversité, nourrit au fur et à mesure de leurs explorations sur les routes de France, un site internet de leurs images d’archives minutieusement classées par des entrées typologiques, historiques ou formelles, accessibles à tous et libres de droits. Aventure artistique à la fois documentaire et fictive au long cours, Nelly Monnier et Eric Tabuchi reviennent sur ce projet hors du commun à l’occasion de leur nouvelle exposition au centre d’art la Villa du Parc à Annemasse intitulée « Empire et Galaxie », sous le commissariat de Garance Chabert, qualifiée d’expérience à mi-chemin entre discothèque et écomusée. OR

    Comment est né l’Atlas des Régions Naturelles ?
    Éric Tabuchi : Pour décrire le paysage, nous cherchions depuis un moment un outil qui nous permette de relater les transitions progressives qui font que lorsqu’on se rend du Nord au Sud, ou de l’Est à l’Ouest de la France, on traverse des paysage sans réellement parvenir à repérer les changements qui s’y produisent. Quand Nelly m’a dit « ici on est dans le Revermont, ici on est dans le Bugey », j’ai pris conscience que ces territoires avaient une identité propre, principalement géologique, déterminant, par un phénomène de causalité, une série d’inscription dans l’histoire et dans la culture. Un sol détermine un type de culture, et par conséquent un type d’architecture, un matériau, une forme de construction…

    Nelly Monnier : Lorsqu’on a commencé à rouler ensemble et à photographier, il y a sept ou huit ans, nous n’avions pas d’idée précise du découpage géographique sur lequel nous allions nous appuyer. Puis nous avons été invités en résidence en milieu scolaire dans la Beauce, plaine céréalière au sud de Paris. On s’est alors rendus compte que la Beauce était l’une de ces régions naturelles et que ce découpage existait sur toute la France. Les régions naturelles représentaient d’ailleurs le découpage officiel avant les départements.

    Votre Atlas des Régions Naturelles pose ainsi la question des limites territoriales. Vous avez parfois utilisé la métaphore de l’aquarelle pour évoquer cette dimension…
    Éric Tabuchi : J’utilise la métaphore de l’aquarelle et Nelly celle du fondu enchaîné. Sur la plupart des cartes, les départements semblent être représentés à la gouache, comme un aplat de couleurs, avec une frontière bien définie juxtaposée à une autre couleur. Il nous semblait évident que relater la réalité du territoire nécessitait un outil beaucoup plus souple. La technique de l’aquarelle suppose qu’il y ait un centre autour duquel la couleur va irradier, se mélanger, au contact d’autres régions. Le vrai déclic a été de découvrir que ces régions naturelles existaient sur l’ensemble du territoire. Frédéric Zégierman en avait d’ailleurs fait l’objet de son Guide des Pays de France, en deux volumes[1]. Il avait pris le temps d’établir des cartes non reliées les unes aux autres mais qui détaillaient chaque région naturelle. De notre côté, on a transposé ces cartes sur une carte routière ce qui nous a conduit à assembler toutes les régions. C’est assez rapidement devenu notre outil de travail principal.
    En Beauce, on s’est rendus compte que les régions naturelles représentaient un outil très opérationnel permettant à la fois de délimiter une zone suffisamment petite, facile à appréhender, tout en gardant une idée de transition, de flou, d’aquarelle ou de fondus enchaînés. On réfléchissait depuis longtemps à la manière de décrire le paysage français. Nous avons choisi le paysage français parce que nous sommes en France. J’ai été très influencé par la photographie américaine, et avec le recul, je me suis rendu compte que les meilleurs photographes de l’Amérique étaient américains. C’est vrai aussi pour le Japon, pour l’Italie. Pour bien photographier une chose, il faut bien la connaître. Ça requiert une intimité avec le sujet, une connaissance du terrain. On avait cette préoccupation commune de décrire ce territoire. Je suis moitié japonais-moitié danois, donc mon rapport à la France est un rapport d’extériorité alors que Nelly est vraiment dans un rapport d’intimité, ce qui crée deux possibilités de regard sur le paysage qui sont assez opposées, bien que complémentaires.

    Photographier toute la France paraît presque impossible !
    Éric Tabuchi : Ce qui est très important à comprendre dans le travail de l’Atlas, c’est qu’il s’agit d’une équation entre le temps et l’espace. Il y a 450 à 500 régions naturelles en France. Si l’on passait ne serait-ce qu’une semaine par région naturelle, cela nous conduirait à une dispersion dans le temps considérable. Nous avons commencé en 2017 et décidé de consacrer dix ans à ce projet, à plein temps. Il nous faut néanmoins rester dans une approche assez superficielle, en ne restant que quatre jours ou cinq jours dans chaque région naturelle, ce qui nous amène à peu près à cette échéance de dix ans. C’est donc très peu, même si ce sont des régions très petites et qu’avec l’habitude, on a appris à être assez efficace, à bien décrypter rapidement « l’humeur » d’un territoire. Notre préoccupation est d’être à la fois minutieux et généralistes. On jongle en permanence avec cette question de la distance, qui est une distance d’extériorité.

    Nelly Monnier : On a peu de relations humaines, par ailleurs. C’est vraiment un travail de surface, on est sur la route, sur le paysage, et on ne s’occupe que de l’extérieur des bâtiments.

    Éric Tabuchi : On dit souvent qu’on est soit dans une superficialité profonde, soit dans une profonde superficialité. On négocie en permanence avec ce facteur du temps qui est très important parce que s’égarer à trop creuser, trop approfondir notre connaissance d’un lieu se ferait au détriment du reste. Il nous arrive parfois de rester un mois sur un territoire, mais on sait que cela se répercute plus tard. L’ambition de base, c’est de vraiment de couvrir tout le territoire, de représenter toutes les régions naturelles, avec le même nombre d’images.
    Ces prochains jours, on publie le premier tome de l’Atlas. Quand on dit que c’est le premier d’une série de 30 tomes, qu’en tout ça va faire 9 000 pages, évidemment, on se projette dans un modèle complètement utopique et presque fictif.

    Quelle est l’histoire de l’architecture que vous mettez en récit ?
    Éric Tabuchi : L’Atlas des Régions Naturelles est aussi une fiction. Notre prochaine exposition s’appelle L’invention d’une histoire vraie. Si l’on a un rapport à la photographie et au territoire qui est documentaire, dès qu’on prend un peu de recul, cette obsession de la documentation devient un rapport très abstrait au territoire. En général, le rapport d’une personne à son territoire, c’est d’aller de son domicile à son lieu de travail, de labourer son champ… Nous ne faisons que traverser ces espaces, relever des bribes et des fragments qui nous paraissent intéressants. Mais au fond, on construit une sorte de grand récit…

    Nelly Monnier : … Qui s’appuie sur des régions naturelles qui, elles aussi, sont des récits. Elles n’existent quasiment pas en cartographie, elles ont été peu documentées. Donc on s’appuie déjà sur quelque chose de quasiment fictif…

    Éric Tabuchi : Sur un substrat qui est déjà peu tangible. Je mesure de plus en plus à quel point on fait cohabiter deux univers qui sont un univers à la fois documentaire, utilitaire, prosaïque et un autre univers ancré dans la réalité du sol. Je constate de plus en plus qu’on a construit une vie qui est une vie assez abstraite, assez à l’écart de la réalité. Notre réalité d’artiste et de photographe est en permanence dans le frottement de la réalité, mais aussi complètement à l’écart de cette réalité. On roule, on mange des nouilles au bord de la route, on va longer les ruisseaux et après, on rentre à l’atelier, on trie les photos, on fait des tirages, on fait une exposition…

    Vous avez construit l’Atlas sur un modèle d’indépendance presque total.
    Éric Tabuchi : Le projet de l’Atlas est arrivé à un moment particulier de nos vies, un moment de profonde remise en cause du système de l’art contemporain. Pour moi, cela a longtemps été un refuge et brusquement, entre les années 1980 et 2000, on s’est mis à consommer de l’art de manière beaucoup plus rapide : on faisait des expositions qui demandaient beaucoup d’énergie parce que c’était des installations produites pour un temps très court, qui disparaissaient une l’exposition terminée.

    Nelly Monnier : On nous demandait aussi beaucoup de produire des objets. Il y a eu un moment où on nous demandait d’occuper l’espace.

    Éric Tabuchi : C’était paradoxal pour les photographes. Parce que la photographie est le contraire de l’espace. Mais on s’est retrouvés à faire des expositions très éphémères, qui coûtaient de l’argent, nécessitaient beaucoup de matériel et nous plongeaient dans un système de dépendance, d’attente permanente de projets. On était tout le temps soit en attente, soit en hyperactivité, parce que les temps étaient très courts, c’était presque de l’événementiel. Je me posais beaucoup de questions sur l’idée qu’il fallait reprendre la maîtrise de notre activité artistique en redevenant les maîtres d’œuvre de notre travail, sans être soumis en permanence à cette attente d’une proposition, d’une demande par une institution qui, au fond, ne ferait que saupoudrer sa programmation de notre travail.

    Vous avez donc endossé le rôle de maître d’œuvre mais aussi de maîtres d’ouvrage : toute la chaine de la commande !
    Éric Tabuchi : C’est exactement ça ! Cette fois on s’est dit qu’on allait créer notre projet, un projet au long cours, en rompant avec la nécessité de trouver de nouvelles idées, de repartir chaque fois de zéro, comme si chaque exposition était un enjeu déterminant. Nous pensions que ce serait bien de redevenir indépendants, de privilégier l’activité personnelle, d’avoir un programme sur le long terme et de voir dans quelle mesure cela susciterait ou non la curiosité. Je pense que très vite, on s’est calqué sur des modèles de musique indépendante où la question de l’autonomie, de l’indépendance, de l’alternative, était centrale. On s’est dit qu’on allait faire de l’art comme on fait de la musique en ligne, en trouvant des axes alternatifs.

    Nelly Monnier : En faisant en sorte qu’Internet soit le réceptacle du projet. Ça participait aussi de cette économie, avec une diffusion la plus large possible.

    Éric Tabuchi : Construire un modèle alternatif, autonome et indépendant, qui ne soit pas une commande publique, a été élan vertigineux car tout d’un coup, on s’est mis à calculer le temps que ça nous prendrait, le nombre de nuits d’hôtel qu’il allait falloir passer dehors, et ce sans apport personnel, sans mécène, sans financement. On a réalisé qu’il allait falloir construire tout un petit système pour s’auto-financer. On attend de l’artiste qu’il innove. Le projet de l’Atlas, c’est un projet assez classique, assez académique. Walker Evans ou d’autres ont réalisé ce genre de travaux. Nous n’avons pas de prétention particulière à innover du point de vue formel. En revanche, nous innovons dans l’idée d’établir une structure totalement autonome, totalement indépendante, à une époque où tout le monde attend des financements de commanditaires extérieurs, et le fait qu’on s’inscrive dans un temps très long et dans la sphère de l’Internet, pas du tout celle de l’institution, du musée, de l’exposition, etc.

    Nelly Monnier : Nous utilisons aussi beaucoup les réseaux sociaux.

    Éric Tabuchi : Oui, en étant dans une communication de proximité. L’Atlas déplace l’idée d’innovation, d’une innovation de la forme à une innovation de la structure, structure qui construit la forme. Il est intéressant en regardant l’immense succès de Christo et Jeanne-Claude de voir à quel point leur organisation demande une persévérance dans le temps. Cette quête de liberté, d’indépendance et d’autonomie impacte nécessairement le mode de vie. De notre côté nous ne sommes pas parisiens, on ne va jamais dans les vernissages, etc. Même sans avoir établi un réseau de cette façon, nous avons réussi à construire un projet de plus en plus viable, suivi et soutenu, d’une manière très indépendante et éloignée des centres de décision culturels.

    Le projet de l’Arc de Triomphe emballé de Christo et Jeanne-Claude à Paris a encore une fois fait polémique, sur son financement notamment. Un article du journal Les Échos parlait d’un « financement original » de l’œuvre, qui a tout simplement été auto-financée par la vente de dessins préparatoires, ce qui prouve que ce modèle est encore marginal et parfois difficile à comprendre.
    Éric Tabuchi : Nous sommes vraiment des artisans. L’échelle de Christo et Jeanne-Claude nous paraît quasiment industrielle. Nous, on est des producteurs de fromage, on est dans un rapport marchand de vente directe, subventionnée parfois, certes, mais dans une logique d’artisanat très raisonné. On agit à une toute petite échelle. Malgré tout, à l’arrivée, cela constitue un projet ambitieux et assez vaste. On considère que pour préserver notre liberté, le meilleur moyen reste que les gens qui se sentent concernés par le projet nous financent directement en achetant des images à des tarifs accessibles, en court-circuitant la distribution, c’est-à-dire la galerie, intermédiaire qui, mine de rien, renchérit le prix l’œuvre d’au moins 50 %.

    Nelly Monnier : Ce qui détermine aussi la cote de base de l’œuvre, avant la vente.

    Éric Tabuchi : Cela nous rend capables de vendre notre production de la main à la main à des tarifs très raisonnables et nous auto-finance pour une part importante, fifty fifty avec la participation institutionnelle. On considère également que le travail que l’on réalise est un projet artistique, mais aussi une documentation qui peut être utile à d’autres et que, par conséquent, la boucle est bouclée. On obtient des financements publics, oui, mais on restitue beaucoup ! Le site internet de l’Atlas des Régions Naturelles est libre de droits, hors utilisation commerciale. On fournit donc une documentation gratuite. Les financements que l’on reçoit sont largement réintroduits dans la sphère publique. On a mis du temps à formaliser ce modèle au départ très empirique et intuitif. À partir du moment où l’on a repris le contrôle de la situation en réalisant notre propre programme, les gens se sont mis à s’intéresser à ce qu’on faisait. Nous avons reçu beaucoup d’intérêt de la part d’étudiants en architecture, de jeunes artistes qui, tout d’un coup, voyaient dans notre modèle une alternative à la galère à laquelle, il faut bien dire les choses, tous les jeunes artistes sont confrontés.

    Pour en revenir à la fiction, qu’est-ce que serait « l’histoire vraie » que vous évoquez ?
    Éric Tabuchi : Je me situe vraiment, en ce qui concerne la photographie, du côté de la documentation où la photographie a pour mission de décrire un objet. C’est sa particularité, sa vocation principale. De l’autre côté, il y a la fiction, qui est l’autre mode de représentation du réel. Je me suis longtemps situé du côté de la documentation, avec des petits écarts comme mon premier livre, Alphabet Truck[3], une collection de monogrammes sur le dos des camions. Ce n’était pas à proprement parler documentaire, c’était même presque romanesque et romantique, dans le sens où l’écart entre l’effort consenti et le résultat est tellement énorme qu’il y a une forme de dérision qui en découle. Dans le projet de l’Atlas des Régions Naturelles, par contre, on est dans un rapport descriptif et utilitaire, dans un rapport documentaire, dans un rapport politique. Étrangement, depuis nos résidences dans les centres d’art de la Villa du Parc à Annemasse en Savoie et GwinZegal à Gingamp en Bretagne, on s’est écartés de la route. On a commencé à garer notre voiture, qui est pourtant notre principal outil d’exploration, pour mettre nos chaussures de randonnée et quitter la route. En quittant la route, on a quitté le rapport documentaire, on est entrés dans un rapport beaucoup plus romanesque.

    Nelly Monnier : On l’a quittée parce qu’on était déroutés – c’est le cas de le dire. Quand on a commencé cette résidence en Bretagne, on a été très étonnés de ce qu’on a découvert ou justement, de ce qu’on n’a pas réussi à comprendre. On était interloqués en permanence : on n’a pas réussi à déceler quelle pouvait être l’histoire actuelle de la Bretagne, quelle était sa culture, c’était très peu visible dans son architecture.

    Quel est précisément votre protocole de travail ?
    Nelly Monnier : Nous nous fixons un objectif de 50 clichés par région naturelle. Plus ou moins bien sûr, parce que les régions naturelles du Nord de la France sont beaucoup plus grandes, comme la géologie est beaucoup plus « simple ». Plus on va vers le Sud, vers le Sud-Ouest en particulier, plus les régions naturelles sont petites. Dans ces régions-là, on peut parfois se limiter à 25 photographies.

    Éric Tabuchi : La base de l’Atlas des Régions Naturelles c’était de combler les vides. Quand il y a eu cette exposition à la BnF, « Paysage français », à laquelle je participais, on a été frappés de voir que la plupart des travaux concernaient le pourtour de la France, c’est à dire les côtes.

    Nelly Monnier : Même les missions photographiques nationales de la DATAR, en réalité, représentaient des territoires bien définis…

    Éric Tabuchi : … Des territoires a priori photogéniques. Effectivement, l’idée de s’approcher de la mer ou des sommets produit une sorte de facilité dans la construction d’images qui attirent à la fois les touristes et les photographes. Il nous a semblé qu’il y avait quelque chose d’injuste. Voyageant beaucoup en France, on traversait beaucoup de lieux qui nous semblaient très intéressants et tout à fait dignes d’être présentés, mais qui ne l’étaient pourtant pas. Dès le départ, notre objectif a été de prendre l’ensemble du territoire français, de le quadriller en petites zones, de les représenter de manière égalitaire, qu’elles soient complètement perdues, désertées, ignorées, non-représentés ou a contrario, ultra fréquentées et d’en produire 50 photographies quoi qu’il en soit dans le but de rompre avec les disparités de représentation. On a très vite voulu s’extraire du centralisme français. On ne représentera pas Paris parce que la capitale jouit d’une déjà d’une large visibilité.

    Pourtant, le Parisis est l’une des régions naturelles…
    Nelly Monnier : Oui, le Parisis aura donc ses 50 photos au même titre que les autres. On essaye de trouver un équilibre dans les sujets au sein d’une même région, d’avoir, par exemple, trois paysages, trois fermes… puis de suivre l’évolution de l’architecture jusqu’à aujourd’hui. Dans le Parisis, ce sera beaucoup plus complexe.

    Éric Tabuchi : En Lorraine aussi, c’est très difficile de remonter jusqu’à l’architecture rurale ancienne.
    On s’est rendus compte que le titre Atlas des Régions Naturelles suscitait des malentendus parce que beaucoup de gens retenaient de notre projet le terme « naturel » et nous demandaient souvent pourquoi y avait-il tant d’usines par exemple. La réponse est très simple : les régions naturelles sont des régions qui sont déterminées initialement par la géologie et l’histoire les a parfois ensevelies à la faveur de l’industrialisation.
    La géologie de la France est très particulière. La France est ouverte sur la Méditerranée, l’Atlantique, la Manche, la mer du Nord. Elle a cinq massifs, si l’on compte le Massif central alpin et le Massif armoricain qui, même s’il a été complètement érodé, va générer des particularités géologiques très fortes. Avec autant de fragments différents rassemblés dans un petit espace, le territoire français est à peu près unique, en Europe, et même dans le monde, d’où la gastronomie, les fromages, tous ces particularismes. En France, on peut passer d’un sol à un autre en quelques kilomètres. Pour ma part je l’ignorais. L’idée d’établir un lien entre le sous-sol et l’architecture vernaculaire, et d’observer la manière dont l’industrialisation marque une rupture est inédite. Même plus récemment, après-guerre, l’unité du parpaing et du béton, qui n’était alors plus dépendante des ressources locales, a brusquement homogénéisé tout le territoire.

    On parle beaucoup aujourd’hui de la notion de « territoire ». Dans un article récent, le géographe Aurélien Delpirou remarquait que les gilets jaunes avaient certes contribué à donner une nouvelle visibilité à certains lieux, mais également à cristalliser le débat autour des questions territoriales. Selon lui, tendance de fond cherche à substituer la question territoriale à la question sociale alors qu’il faudrait les analyser et les travailler ensemble par complémentarité.
    Éric Tabuchi : Étant moitié japonais, moitié danois, j’ai toujours eu un rapport d’extériorité à ce pays, qui m’a toujours fait envisager les choses autrement. J’ai subi pendant toute mon enfance, et même par la suite, le sort des immigrés, c’est-à-dire le fait de ne pas être tout à fait français, sans être non plus tout à fait originaire d’un autre pays. On est dans cet entre-deux qui, très vite, m’a conduit à photographier des lieux qui étaient eux-mêmes des entre-deux. Les choses qui m’intéressent sont des choses qui sont dans un entre-deux temporel, qui sont en train de disparaître ou en train d’apparaître, ou qui sont survenues sur une crête, sur une frontière, sur quelque chose de « limite ». Tous les deux, on assume absolument l’idée qu’il y a une part profondément politique à dire, voilà, on va éclairer des zones du territoire en essayant d’abolir la hiérarchie qui décrit le beau et le laid, l’utile et l’inutile avec les critères les plus équitables. Que l’on photographie un château ou une maison abandonnée, les moyens que l’on utilise sont les mêmes. On peut regarder une maison très modeste en se disant que ce sont des matériaux magnifiques ; c’est un aboutissement dans une méthode de construction qui est tout aussi respectable qu’un château ou une villa bourgeoise.
    L’essence première de notre travail est l’architecture. Mais l’architecture est une émanation de phénomènes politiques. Quand on étudie une cité ouvrière dans le Nord ou une cité HLM dans le Sud, un village abandonné dans la Creuse ou le Familistère de Guise, tout cela est une production politique. Et quand on étudie cette production, on ne la déconnecte pas de ses origines politiques. Au contraire, on la fait ressurgir parfois parce qu’il y a des objets qu’on dépoussière, qu’on sort de l’oubli : des petites baraques d’après-guerre qui ont été construites pour l’habitat temporaire…

    Nelly Monnier : Certains objets émanent d’une économie ou d’une activité, mais on a aussi tendance à photographier ceux, non pas qui se démarquent, mais pour les gestes personnels qui s’expriment à travers leur architecture.

    Éric Tabuchi : L’autre programme politique, c’est un éloge de la diversité. L’écueil principal dans cette étude des territoires, c’est de sombrer dans une sorte de régionalisme ultra refermé sur lui-même. Notre projet représente tout le contraire. Il cherche vraiment à ouvrir toutes ces singularités régionales sur son voisinage immédiat et plus largement sur l’ensemble du pays.

    Faire fusionner la carte des régions naturelles et la carte routière parait étonnant. Pourquoi s’appuyer sur l’infrastructure routière ?
    Éric Tabuchi : La France est le pays au monde où il y a le plus de routes au kilomètre carré, ce qui rejoint l’idée que le morcellement des régions naturelles a présidé à la fabrication de routes pour les desservir.

    Nelly Monnier : Jusqu’à ce qu’on aille en Bretagne, la route nous suffisait comme vitrine de l’architecture, parce que l’architecture est dépendante d’un réseau routier. Documentant l’architecture, il nous a semblé assez évident que, grosso modo, la route était un réservoir suffisant pour la représenter. En Bretagne, le bord de la route n’était plus suffisant.On a du aller au-delà. En Haute-Savoie aussi la pratique du paysage est très différente.

    Votre pratique du paysage a changé avec la topographie ?
    Nelly Monnier : Oui ! C’était une grande découverte pour nous, car la limite de la description qui inclut le paysage était remise en cause. Ainsi que certains modes de déplacement qu’on n’avait pas envisagés jusque-là : la navigation en Bretagne et les repères qu’elle occasionne par exemple. On a donc documenté les amers en Bretagne, l’alpinisme et la recherche des sommets en Haute-Savoie. On a aussi documenté les cheminées géodésiques, des cheminées qui permettent, par le biais de triangulation, de déterminer des altitudes.

    Éric Tabuchi : On a toujours présenté l’Atlas des Régions Naturelles comme un éloge du proche et de la lenteur. On ne roule qu’à 20 kilomètres/heure en général. On roule très lentement ! Mais cette année, on a encore ralenti considérablement.

    Nelly Monnier : C’est aussi une des choses qui nous caractérise, depuis toujours, on travaille à partir de la voiture. Je suis peintre, mais j’ai toujours travaillé à partir de cette expérience de la route. Toi, Eric, n’en parlons pas ! On représente les restes d’une génération pour laquelle la voiture était un outil de liberté.

    Éric Tabuchi : Ces deux résidences en Haute-Savoie et en Bretagne sont assez exceptionnelles. Quand on a terminé la résidence en Savoie, j’ai redouté de retrouver les terrains plats, la plaine, parce qu’il y a une exaltation de l’altitude à laquelle on s’habitue. J’avais peur qu’en redescendant dans la plaine, on finisse par s’ennuyer. Retrouver l’extrême banalité d’un petit village de la plaine du Nivernais m’a finalement enchanté. Ça m’a tout de suite rassuré, je me suis dit « j’adore cet endroit ».

    Vous avez sillonné la Haute-Savoie à l’invitation du centre d’art la Villa du Parc à Annemasse pour en documenter les cinq régions naturelles : le Chablais, le Faucigny, le Genevois, la Savoie Propre et le Beaufortain.
    Éric Tabuchi : On a beaucoup circulé dans les vallées. On a voulu établir un rapport d’équité entre la partie haute de la Haute-Savoie dédiée aux plaisirs des sports d’hiver, et le bas des vallées beaucoup plus industriel. On a essayé de ne pas être immédiatement aimantés par les sommets, et passé beaucoup de temps à traîner dans les vallées.

    Nelly Monnier : C’est la neige qui nous a fait quitter la voiture. On s’est rendu compte de ce rapport étrange à la propriété en Haute-Savoie : à partir du moment où il neige, légalement, la propriété est abolie. On pouvait pénétrer des domaines qui sont d’ordinaire complètement clos et interdits d’accès.
    C’est pour cela qu’on a rapporté beaucoup d’images du bâti rural, présentes dans l’exposition. Quand la neige atteint une certaine hauteur, elle efface les frontières. Les clôtures sont montées quand les bêtes arrivent mais sinon, tout est ouvert. C’est à cause de cela, ou grâce à cela, que les sports d’hiver se sont autant développés. Tout ou presque peut être traversé en ski de fond.

    Éric Tabuchi : L’essentiel de notre résidence à la Villa du Parc a eu lieu en hiver. Il neigeait vraiment beaucoup et on était dans ce territoire ouvert, difficilement accessible car il est difficile de marcher dans un mètre de neige, mais libre d’accès. Pour peu qu’on s’en donne la peine, on pouvait aller photographier une grange ou d’autres choses en temps ordinaire beaucoup plus fermées. Dans notre travail, on est évidemment souvent confrontés à cette question de la propriété privée.

    Vous dites qu’Empire et Galaxie est une exposition « entre une discothèque et un écomusée »…
    Éric Tabuchi : Nous ne sommes pas sociologues, ni géographes ou scientifiques. On s’improvise un peu tout ça à la fois, mais avec ne distance et une sorte d’auto-ironie permanente. L’humour est très présent dans l’Atlas des Régions Naturelles et vient tempérer cette ambition programmatique de tout photographier. L’Atlas est un objet froid mais c’est un aussi un objet grouillant et assez vivant, chaleureux, qui s’exprime dans la peinture, le graphisme… Nous avons relevé beaucoup de phrases et de signes graphiques omniprésents. Dans le paysage Le titre Empire et Galaxie peut paraître un peu ronflant, mais quand on visite l’exposition on comprend que ce sont les noms d’une discothèque et d’un café, ce qui met en tension l’extrêmement ordinaire et l’extraordinaire. Ces dynamiques sont très présentes dans l’Atlas.

    Nelly Monnier : En Haute-Savoie, on a ressenti une cohabitation de désirs, d’ambitions et d’origines très diverses. Pour cette raison, on a organisé l’exposition comme une discothèque : « cinq salles – cinq ambiances », une manière de classer toute la matière accumulée et de tirer les différents fils du projet.

    Éric Tabuchi : Dans sa version site Internet, l’Atlas des Régions Naturelles est une archive photographique. Mais on se rend compte que cela ne suffit pas forcément à décrire les émotions, la richesse, toute la gamme des ressentis qu’on peut avoir dans un lieu. Montrer seulement des photos finit par ne rien raconter du tout. C’est dans la mise en tension de la peinture, de l’objet, de la sculpture et de la contextualisation de ces ensembles qu’on représente le territoire, les sensations, son objectivité mais aussi sa subjectivité. Tout cela produit une identité, qui est peut-être tronquée, peut-être même fausse, mais qui permet au visiteur de l’exposition, au regardeur, de s’interroger sur ce qui l’entoure, sur la réalité des préjugés qui construisent notre regard. Au fond, notre ambition artistique est d’interroger les préjugés esthétiques et de les remettre à plat, de les bousculer un peu, pas du côté de l’avant-garde, de la provocation, de l’expérimentation tous azimuts, mais plutôt du côté de l’art pop et populaire en même temps. On est très attachés au fait d’être recevables et à peu près compréhensibles par le plus grand nombre. On essaye d’établir un dialogue qui interroge les représentations d’une manière qui soit à la fois ouverte, distrayante et un peu intelligente si possible. L’ensemble de ces aspects nous a conduits à créer des objets-expositions représentatifs de notre curiosité.

    Nelly Monnier : C’était aussi assez spécifique à la Haute-Savoie et à cette tradition très vivace du décoratif dans les objets usuels. Dans l’exposition, on a consacré une salle aux alpages et au monde rural. On voulait évoquer cette gestion du temps très particulière dans le milieu agricole en montagne, où l’hiver est consacré à des tâches futiles, qui sont nos tâches d’artistes. Par exemple tout le travail du bois, à la fois pour la décoration de la vaisselle, mais aussi tous les objets qui permettent de marquer les aliments que l’on produit, marques à beurre, marques à pain très décorées et pas uniquement fonctionnelles, un travail fait en hiver.

    Dans Empire et Galaxie, les peintures de Nelly représentent certains symboles prélevés dans les paysages traversés sur un fond de crépi. Ce matériau a été largement déconsidéré par l’architecture contemporaine à la faveur d’un retour de la vérité constructive : montrer les matériaux de construction pour ce qu’ils sont, sans les cacher.
    Nelly Monnier : À la Villa du Parc, il s’agissait d’une proposition régionale spécifique à la Haute-Savoie, mais j’ai réalisé des tableaux dans d’autres régions, par exemple dans le Vercors ou en Bretagne. Je vois ce travail comme une manière de redonner un peu de crédit à certaines matières et à certaines formes en les réinscrivant dans une histoire de la peinture. Je peins du crépi depuis trois ans, j’ai de l’affection pour le crépi.

    Éric Tabuchi : Dans la réhabilitation du crépi, il y a quelque chose de programmatique et de très politique. C’est le matériau populaire par essence, la chose la plus délaissée, détestée à partir de 1968, jusque très tard. Le crépi représente l’une des choses les plus blâmables de la culture moyenne de la petite bourgeoisie.

    Nelly Monnier : Alors que c’était un outil de différenciation et un moyen d’assumer des gestes artistiques très forts. Après avoir terminé son travail, l’artisan maçon pose son crépi et c’est sa signature. On cherche en permanence ces signatures. L’Atlas des Régions Naturelles a un gros répertoire du crépi, qui est pour nous à la croisée des chemins entre le passé et le futur. On enlève le décoratif, on normalise l’architecture, on supprime le geste, alors qu’il n’y a rien de plus bienveillant que de poser un crépi.

    Éric Tabuchi : Les peintures de Nelly sont des peintures hyperréalistes, parce qu’au fond, elles représentent du crépi avec du crépi. On peut dire que c’est un grand éloge du décoratif modeste et populaire en tant qu’expression de la singularité de chacun et du droit d’exister esthétiquement, individuellement. On milite totalement pour ce genre de geste.

    Nelly Monnier : Quand on a commencé à répondre à des entretiens comme cela, on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de journalistes qui nous disaient : « vous faites un atlas de la France moche, des lieux abandonnés, de ces zones où personne n’habite. » En fait, c’était l’inverse qu’on avait commencé à faire.

    Éric Tabuchi : C’est un atlas de la France qu’on adore.

    Exposition « Empire et galaxie » à la Villa du Parc à Annemasse jusqu’au 19 décembre.

    [1] Frédéric Zégierman, Le guide des Pays de France – Nord, Fayard, 1999, 749 pages et Le guide des Pays de France – Sud, Fayard, 1999, 637 pages.

    [2] Éric Tabuchi, Alphabet Truck, Les Presses du réel, 2008.

    https://www.archive-arn.fr
    https://atlasrn.fr

  • Abus sexuels dans l’Église : le Nord - Pas-de-Calais particulièrement concerné
    https://actu.fr/societe/abus-sexuels-dans-l-eglise-le-nord-pas-de-calais-particulierement-concerne_4545

    Le nombre de 216 000 victimes de crimes sexuels par des prêtres de 1950 à 2020 en France a été mis en avant par la CIASE, commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui vient de rendre son rapport (appelé rapport Sauvé). Quels sont les chiffres par région, par diocèse ? Le rapport présente plusieurs cartes. Le Nord et le Pas-de-Calais, terres catholiques, sont particulièrement concernées.

    Les régions les plus touchées sont les plus pratiquantes
    « La carte des violences répertoriées recoupe assez bien la carte des diocèses de France selon leur degré de pratique religieuse » dit le rapport Sauvé en page 138 (consultable en ligne ici sur 485 pages https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique- ). C’est-à-dire que ce sont les diocèses avec le plus fort nombre de prêtres et de catholiques qui ont connu le plus d’abus sexuels en nombre.

    Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des diocèses dits « de chrétienté », ce qui signifie les plus marqués par la présence chrétienne.

    Ainsi, « sur l’ensemble de la période, les 12 diocèses ‘de chrétienté’ regroupent le plus grand nombre d’affaires par diocèse (16,3 affaires par diocèse, contre 11,9 par diocèse de tradition chrétienne, et 14 affaires par diocèse ‘détaché’) ».

    Un nombre de prêtres abuseurs plus élevé qu’ailleurs…
    Trois périodes sont retenues : de 1950 à 1970 ; de 1970 à 1990 ; de 1990 à 2020.

    Côté chiffres, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, référencés comme terres chrétiennes, sont particulièrement touchés :
    • 1950-1970 : plus de 20 cas de prêtres abuseurs recensés dans le Pas-de-Calais, une dizaine pour le Nord ;
    • 1970-1990 : plus de 20 cas dans le Nord ; entre 5 et 10 dans le Pas-de-Calais ;
    • 1990-2020 : plus de 20 cas dans le Pas-de-Calais ; une quinzaine dans le Nord.

    Quelques dizaines de cas, cela semble peu, mais en fait, ce sont les chiffres les plus élevés en France. Ce qui fait des départements du Nord et du Pas-de-Calais des départements particulièrement concernés par la pédo-criminalité au sein de l’Église.

    Le Nord et le Pas-de-Calais sont très concernés par les abus sexuels dans l’Eglise, avec les chiffres les plus élevés par rapport au reste de la France. (©Rapport CIASE)

    … mais moins de victimes par prêtre
    Avec une précision : à l’inverse, ce sont les diocèses moins chrétiens qui ont un nombre d’abus par prêtre plus élevé. « S’il y a plus d’affaires en valeur absolue dans les diocèses de chrétienté, il y a plus d’affaires par prêtre, en valeur relative, dans les diocèses ‘indifférents’. »

    Cela veut dire qu’il y a plus de victimes par prêtre dans les départements moins chrétiens.

    Précisément, « les ratios mesurant la prévalence du phénomène, qu’il s’agisse du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre d’habitants (ratio de mis en cause), ou du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre de prêtres (ratio de condamnés) sont respectivement 1,3 (pour les mis en cause) à 4 fois (pour les condamnés) plus forts que dans les terres de chrétienté ». 

    Le rapport émet des hypothèse quant aux causes de ce moindre nombre de cas par prêtre dans les diocèses les plus christianisés. « Du côté des diocèses de chrétienté, on peut se demander si la moindre proportion d’affaires et de condamnations ne procède pas d’un moins grand nombre de situations de violences sexuelles, procédant d’un plus grand contrôle social des clercs (par la population et l’institution), d’une plus grande capacité ecclésiastique à influencer le cours de la justice, voire d’une plus grande tolérance des jurys de cours d’assises envers les clercs. Le nombre supérieur d’acquittements, lors des affaires pénales, dans les diocèses de chrétienté, pourrait aller dans ce sens. »

    Le profil des prêtres condamnés
    Sur l’âge des prêtres abuseurs : « Les condamnés, dans les diocèses de chrétienté, sont nettement plus jeunes, et ils sont jugés, pour presque la moitié d’entre eux, dans les 10 années suivant leur ordination. Ailleurs, les condamnés sont majoritairement des hommes mûrs, allant entrer ou déjà entrés dans la cinquantaine, avec un étalement jusqu’à la fin de la soixantaine pour les diocèses ‘indifférents’. » 

    #Nord #Pas_de_Calais #Régions #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #déni #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #ratios #victimes #justice #jurys #cours_d’assises #contrôle_social #CIASE

    • Rapport Sauvé sur les crimes de pédophilie dans l’église catholique :
      L’église catholique et le Gouvernement macron/darmanin pris à leurs propres pièges !
      https://www.fnlp.fr/2021/10/11/léglise-catholique-et-le-gouvernement-macron

      Le rapport Sauvé est un véritable séisme qui risque d’emporter l’église catholique toute entière dans l’abime, d’où l’effroi, les erreurs, les provocations des éminences qui s’accrochent à l’autel pour ne pas disparaitre. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu et la crise se développe.Pourtant, tout avait été fait pour limiter le scandale. A l’instar de ce qu’elle avait déjà fait pour l’Affaire touvier, l’église catholique mettait en place une commission pour noyer le poisson : la Commission Sauvé, en espérant que cela arriverait au même résultat que pour le milicien Touvier :


      L’église catholique n’était en rien responsable, seuls quelques individus en marge étaient en cause.Mais patatras, c’est le poisson qui noyait le pêcheur et le « pécheur » était bien fautif en la matière.La Commission Sauvé (et il faut lui rendre hommage pour cela, contrairement aux premières craintes de la Libre Pensée) a fait remarquablement son travail. Le scandale était si énorme, les victimes si nombreuses, l’horreur si grande, que plus rien ne pouvait empêcher la lumière de se faire jour.

      Dès le mois d’août 2021, le Congrès national de Voiron de la Libre Pensée analysait ainsi les choses :
      « Ce n’est pas un hasard, nous l’avons souvent souligné, que cela soit aux Etats-Unis que les affaires de pédophilie dans le clergé catholique ont été mises au grand jour. C’est l’impérialisme et ses subsidiaires qui ont fait éclater les affaires pour domestiquer le vatican. L’épiscopat catholique des USA est exsangue, il a été saigné à blanc par les indemnités qu’il a dû verser aux victimes des crimes du clergé.

      Et c’est au tour de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne. Tout cela va déferler et rien ne pourra l’empêcher. Le vatican risque d’être emporté par la tourmente financière. Pour pouvoir tenir face à cette déferlante, le pape n’a pas d’autre choix que de faire le ménage sur tous les plans, pour tenter de résister.D’où les procès au sein de la curie, d’où les tentatives d’en finir avec la pédophilie et les scandales,notamment financiers.

      Et c’est là, que la Libre Pensée a un rôle à jouer. La Commission Sauvé sur les crimes de pédophilie dans le clergé français semble tétanisée pour remettre son rapport. La ligne de conduite est claire : il va falloir payer beaucoup pour faire taire les victimes. Qui va payer ? L’église aimerait bien, comme à l’accoutumée,que cela soit les autres.

      Mais déjà les résistances se dévoilent. Au sein même des fidèles, commence à se constituer un mouvement de refus : pourquoi les brebis devraient cracher au bassinet pour les fautes du berger ? Le clergé faute,les fidèles paient. Cela a du mal à passer.

      Bien entendu, l’église va tendre la sébile auprès des pouvoirs publics pour qu’ils paient à sa place. Déjà, émmanuel macron a décidé de faire passer la déduction fiscale pour le denier du Culte de 66% à 75%.Mais cela ne suffira pas. Il faut s’attendre, pour arracher à l’église et aux autres religions dans la foulée un certain soutien à sa politique, que macron mette en œuvre une série de mesures pour financer les cultes,afin, entre autre, d’acheter leur silence sur les entorses au libre exercice du culte, mises en œuvre par la loi dite « Séparatisme ». Passe–moi la rhubarbe, je te passerai le séné. C’est pourquoi, émmanuel macron est contraint d’aller à lourdes faire le pitre comme un premier communiant, une première depuis Pétain, pour tenter de donner du baume au cœur des Evêques. Tout cela confine au ridicule et à la dérision.

      Nous avons décidé de proposer au Congrès national qu’il décide (ce qui a été décidé) que les Fédérations départementales s’engagent dans une grande enquête, sur tous les fronts, pour mettre à jour les biens de l’église, à combien ils se montent, quelle est la richesse exacte du clergé. L’objectif est par cette enquête d’intérêt public d’empêcher que l’Etat finance les réparations aux victimes à la place des Evêques. L’église a les moyens, qu’elle paie le prix de ses turpitudes ! Nous avons déjà envoyé aux Fédérations un certain nombre d’éléments et d‘outils de travail pour cela

      Si la Libre Pensée veut faire cela, ce n’est pas par simple anticléricalisme de bon aloi, c’est que cette question va devenir une affaire de défense de la République, de la laïcité des institutions, des libertés démocratiques qui veulent que la justice s’applique aux justiciables, ce n’est pas aux innocents de payer. On connaît le vieil adage catholique : l’église ne connait pas le péché, elle ne connait que les pécheurs.Mais là, cela risque d’être une autre affaire. »

      Faisons ensemble l’inventaire des biens de l’église :
      L’église peut payer, l’église doit payer !

      A peine connu le Rapport Sauvé que chaque prélat, chaque mitré y allait de son repentir. Au même moment, Médiapart dévoilait que l’archevêque de Strasbourg, qui faisait aussi son numéro de repentir, avait préservé et préserve toujours la réputation d’un agresseur, accusé d’abus sexuel. Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.

      Le Président de la Conférence des Evêque de France déclarait même que les lois de dieu étaient aussi au-dessus de la République et qu’en conséquence, il ne fallait pas violer le secret de la Confession auriculaire. Comme la Libre Pensée l’établit dans la note d’analyse ci-jointe à ce communiqué, le « secret de la confession » est une auguste fadaise qui ne s’impose à personne au nom d’une quelconque autorité, quelle qu’elle soit. Le « secret de la confession » est une convenance personnelle passée entre personnes qui l’acceptent. C’est une convention purement privée. Elle n’a aucune force de loi.

      Ce secret est de même nature que celui que sont « obligés » de respecter, en « vertu de la loi morale », les Francs-Maçons. Cela ne peut servir en aucun cas à camoufler et à taire des crimes, surtout contre des enfants. D’ailleurs, l’église catholique ne s’est pas toujours pliée au respect du secret de la confession. Le nombre de victimes de l’Inquisition est là pour en témoigner.
      Le gouvernement macron/darmanin a mis en œuvre la loi « Séparatisme » contre les présupposés musulmans. Le ministre de l’Intérieur a même dit à cette occasion : « Les catholiques n’ont rien à craindre ». On ne lui conseille pas de se recycler comme voyante, ses prédictions n’ont pas fait flores, loin s’en faut.

      Nous rappelons que la loi « Séparatisme » et le projet de décret rendu public prévoit que si un membre d’une association religieuse tient des propos séditieux (et le Président de la CEF en a tenu incontestablement), le gouvernement est tenu d’engager un processus de dissolution de l’association concernée.

      Monsieur Darmanin va-t-il dissoudre l’église catholique ?

      Si le Ministre de l’Intérieur devait traiter autrement l’église catholique que les associations musulmanes qu’il a fait dissoudre, que faudrait-il en conclure ? Que nous sommes à nouveau dans Les animaux malades de la peste : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » ?

      Par la loi « Séparatisme », le gouvernement et sa majorité parlementaire aux ordres a mis en route une véritable machine de guerre civile contre la population, pour mieux la diviser pour la réprimer. On en voit toutes les prémices aujourd’hui.

      L’heure des comptes est en train de sonner ! Abrogation de la loi totalitaire et xénophobe dit « Séparatisme » !

      La Bastille, le 11 octobre 2021

      #secret #confession #fadaise #scandale #indemnités #loi #secret de la #confession #séparatisme #associations_religieuses #affaire #touvier #Strasbourg

  • Atlas des Régions Naturelles Nelly Monnier & Eric Tabuchi
    http://www.poursuite-editions.org/index.php?/parutionspubli/carte-arn

    L’Atlas des Régions Naturelles (ARN) se donne pour objet la création d’une archive photographique documentant la grande diversité - mais aussi leur uniformisation progressive - des paysages et plus particulièrement des bâtis que l’on rencontre sur le territoire français. Commencé en 2017, il devrait être achevé en 2024.
    Cette #carte représente les quatre-cents-cinquante régions naturelles de #France, petites entités territoriales aux frontières souvent indécises, renvoient à l’histoire pré-révolutionnaire, elles précèdent donc les départements actuels et n’ont aucune valeur administrative. Cependant, même s’il est impossible d’en tracer les frontières exactes, leurs limites géologiques, historiques et culturelles persistent à dessiner, dans une sorte de tradition orale, les contours d’une géographie dont la vivacité demeure bien réelle. Ainsi, Semur-en-Auxois, Sucy-en-Brie, Bourg-en-Bresse ou Verdun-en-Lauragais ont conservé dans leur toponyme le nom de l’ancienne région à laquelle elles appartenaient.

    Après expérimentations, la trame que tissent ces pays, du fait de leurs dimensions réduites, de leurs caractéristiques géologiques propres mais aussi de la relation affective qu’il est possible d’entretenir avec chacune d’elle, s’est révélée être la plus appropriée à la réalisation d’un tel projet. Cette carte qui les délimite sur la totalité du territoire français constitue donc le document de référence de l’ARN.

    #atlas

  • Des graphiques pour mesurer l’#impéritie et l’#incurie.

    Dans le discours de Macron de mercredi 28 octobre, on pouvait entendre : « Nous sommes surpris » et quelques phrases plus loin, « Nous nous y attendions ». En fait si on les comprend bien, ils s’attendaient à être surpris.

    Thread by Panda31808732 on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1321935155041361921.html

    Félicitations au gouvernement pour son grand chelem ! Par sa nullité stupéfiante, l’exécutif est parvenu à noircir toute la France métropolitaine en 15 semaines. Nous pouvons à présent lui décerner le label IOC (Incompétence d’Origine Contrôlée).

  • #Déconfinement_sélectif et #expérimentations_sanitaires : la #colère et le #dégoût

    La décision présidentielle de rouvrir les #écoles, #collèges et #lycées le 11 mai n’a dupé personne, que ce soit parmi les professeurs ou ailleurs : ce dont il s’agit, ce n’est pas de pallier les #inégalités_scolaires qu’engendrerait l’arrêt des cours, ce qui est l’argument officiel, mais tout bonnement de remettre les #parents au #travail. Que cette décision intervienne deux jours après les déclarations du président du #Medef invitant les #entrepreneurs à « relancer l’activité » sans plus attendre n’a sûrement rien d’un hasard du calendrier.

    Selon la méthode désormais classique des interventions présidentielles, le ministre #Blanquer est intervenu le lendemain pour « préciser les modalités » de cette #réouverture. Est alors apparu le caractère fonctionnel de ce qui pouvait n’être qu’un effet de discours parmi d’autres : la réouverture des écoles ne se fera pas d’un seul coup le 11 mai, mais d’abord dans les #quartiers_populaires et les #régions_rurales. La communication ministérielle joue elle aussi sur la corde compassionnelle, voire #humanitaire : « le premier critère est d’abord social, les publics les plus fragiles ».

    C’est donc ces « publics les plus fragiles » qui auront la chance de reprendre le travail en premier. Les autres, les moins fragiles, c’est-à-dire les plus favorisés, c’est-à-dire ceux qui télétravaillent actuellement depuis leur résidence secondaire en Dordogne pourront garder leurs enfants chez eux et rester à l’abri du virus. Entre ces deux catégories, tout un tas de gens se demandent encore à quelle sauce ils vont être mangés.

    Il est intéressant de noter que ce sont précisément ces « #publics_les_plus_fragiles » qui se trouvaient déjà être au travail, que c’est parmi ces « publics » que se trouvent ceux pour lesquels la période du confinement n’aura jamais signifié un arrêt de l’activité. La différence est qu’il s’agit là de poser les condition d’une réouverture générale de cet indispensable vivier de #main-d’œuvre bon marché que sont les quartiers populaires, de remettre tout le monde au travail.

    C’est donc encore une fois sur les plus pauvres que la #politique_compassionnelle toute particulière du gouvernement va venir s’abattre, comme un fléau supplémentaire.

    Cette politique peut et doit se lire à plusieurs niveaux, puisque ce qui caractérise toute crise véritable de la totalité capitaliste c’est son existence simultanée à tous les niveaux de cette totalité. Ici, il s’agit d’une #crise_sanitaire qui existe dans ses effets comme dans la gestion de ceux-ci aux niveaux politique, économique, social, etc.

    Les considérations d’ordre purement sanitaires sont alors intégrées à la chaîne des décisions politiques, à leur niveau particulier, et conditionnées à la logique d’ensemble de ces décisions, qui est d’ordre économique et social. La #recherche_scientifique elle-même intervient à son niveau dans la production des savoirs permettant de formuler les doctrines, les thèses étant sélectionnées non tant en raison de leur rigueur que de leur utilité pratique dans les décisions qui fondent l’action de l’Etat. Le but étant de préserver l’ordre économique et social, c’est-à-dire prioritairement, dans le cas qui nous concerne, de relancer l’#activité_économique sur laquelle repose l’ensemble social.

    Mais s’il s’agit bien, d’un point de vue économique, de remettre les gens au travail, et en particulier les plus pauvres, qui sont aussi ceux dont le travail ne peut se faire par internet, qui doivent mettre les mains à la pâte et au mortier, cette remise au travail n’est pas dépourvue d’arrière-pensées d’ordre sanitaire, qui ne sont pas sur la vie des prolétaires d’un meilleur effet que les considérations purement économiques.

    Ces arrière-pensées ne sont pas mises en avant dans les discours du gouvernement, puisque le discours public reste aujourd’hui celui de « la santé d’abord », ce que tout le monde entend comme la santé de chacun. Le problème est que la « santé » qui est contenue dans le terme « sanitaire » n’a pas le même sens pour nous en tant qu’individus que pour l’Etat qui se trouve être en charge de sa gestion : il s’agit alors de « santé publique », ce qui est d’un tout autre ordre que la santé tout court, celle que l’on se souhaite pour la nouvelle année. Dans cette optique, la santé publique est une chose toute différente de l’activité qui a pour finalité de soigner des gens. Les soignants font l’expérience quotidienne de cette différence. Pour eux comme pour les malades, et pour tous ceux qui doivent travailler quotidiennement au risque de contracter et transmettre le virus, ce sont tout autant les défaillances bien réelles de la gestion sanitaire de la crise qu’il nous faut redouter, que la pleine prise en charge de cette même gestion.

    En l’occurrence, pour l’Etat français, la doctrine officielle reste celle mise en œuvre par l’Etat chinois (qui s’embarrasse moins de discours compassionnels), qui est aussi préconisée par l’OMS et par son propre Conseil scientifique : celle du confinement des populations. Le virus circulant à travers les contacts individuels, il s’agit de limiter ces contacts. L’autre doctrine est celle de l’immunité collective, qui reste cependant valable, mais à condition de disposer des vaccins nécessaires, comme pour une grippe ordinaire ; on vaccine les plus fragiles, on laisse le virus courir dans le reste de la population, qui finit par s’immuniser à son contact répété. En revanche, sans vaccin ni traitement efficace, si on laisse courir le virus en espérant obtenir une immunité de masse, il faut s’attendre selon les projections, à un bilan de 40 à 80 millions de morts à l’échelle planétaire, ce qui est insoutenable en termes économiques, sanitaires, et sociaux.

    Cependant, l’activité économique ne peut pas cesser totalement en attendant qu’on dispose des traitements et vaccins nécessaires. Il faut donc pour l’Etat qui est en charge de cette crise trouver des solutions intermédiaires, qui combinent les nécessités sanitaires et les nécessités économiques.

    Actuellement, le niveau de contamination dans la population française est environ de 10%, pour obtenir une immunité collective il faudrait atteindre un seuil de 60%, on voit qu’on est loin du compte.

    En revanche, les « publics les plus fragiles » sont ceux qui ont été le plus touchés par le virus, et ce non pas seulement en raison d’une surmortalité liée à des cofacteurs tels que problèmes cardio-vasculaires et autres pathologies qui se retrouvent parmi des populations dont l’état sanitaire est déjà dégradé, voire aux problèmes liés au mal-logement, etc., mais d’abord parce que ces populations n’ont jamais véritablement cessé de travailler. En clair, s’ils ont été les plus frappés c’est qu’ils ont été les plus exposés. Mais, outre d’en faire un « public » particulièrement frappé, cela crée aussi des zones sociales où le niveau de contamination dépasse largement les 10% nationaux.

    C’est pour cela qu’on peut se demander si le gouvernement ne serait pas en train de mener sur ces territoires (en gros, sur les banlieues) une expérimentation socio-sanitaire in vivo, c’est-à-dire à tenter d’obtenir une immunité de masse, ou en tout cas de voir si cette immunité est possible, dans quelles conditions et à quel coût sanitaire, et ce sur les dos des plus pauvres. On voit ici que cette expérimentation est rendue à la fois possible par les seuils de contamination induits par la pauvreté dans ces zones, et nécessaire par la demande pressante de reprendre la production, et donc de libérer de la main-d’œuvre.

    C’est la doctrine du stop and go, alternative au pur et simple laisser-faire cher aux libéraux qui est ici testée sur les habitants des quartiers populaires : une fois passé le premier pic épidémique et les capacités de soin désengorgées, on fait redémarrer l’activité, en sachant que des recontaminations vont avoir lieu, et qu’un nouveau pic épidémique va se produire, et on renouvelle l’opération jusqu’à absorption du virus par la population. Il faut simplement souligner que cette méthode est uniquement théorique, et qu’elle repose sur l’hypothèse que ce virus réagisse comme ceux sur lesquels on l’a bâtie. Et que donc, on ne sait pas si cela va fonctionner, d’où le caractère expérimental de la chose.

    Par ailleurs, avant même d’avoir des réponses sur la possibilité d’obtenir une immunité de masse à un coût sanitaire acceptable, la réouverture des écoles en milieu rural revient à ouvrir la vanne du virus sur des régions qui ont été jusqu’ici peu touchées, en espérant que la protection par masques et gel et le fait de maintenir les plus fragiles en confinement (personnes âgées et personnes souffrant de pathologies entraînant une surmortalité) suffira à limiter la casse.

    On assiste donc ici à un zonage socio-sanitaire de l’extension du virus. Ce zonage suit une logique à la fois sanitaire, politique et économique. On voit ici à quel point la logique sanitaire ne recouvre pas celle de la santé des individus, ni même une logique scientifique relevant d’une gestion épidémiologique de cette crise. La logique ici à l’œuvre est celle de la gestion de la population par l’Etat, et si on voit à quel point cette gestion convient aux impératifs économiques dont l’Etat est le garant, il faut aussi comprendre les a priori sociaux qui se cachent derrière cette gestion. Il apparaît ici qu’en cas d’un deuxième pic épidémique, l’Etat a choisi de placer en « première ligne » des populations qu’on peut qualifier de son point de vue d’expendable, et vis à vis desquelles au cas où le déconfinement donnerait lieu à des mouvements de protestation comme c’est déjà le cas un peu partout, une réponse autoritaire serait facile à justifier et à mettre en œuvre, puisqu’on la mène déjà au quotidien. Le caractère expérimental de ce déconfinement sélectif intègre la possibilités des révoltes comme une variable supplémentaire.

    On ne détaillera pas ici à quel point ce sont les plus « fragiles socialement » qui ont été le plus touchés par les conséquences de l’épidémie de Covid-19, avec quelle perversion logique le désastre s’articule chez les plus pauvres pour devenir plus désastreux encore, ni à quel point les conséquences se sont pour eux fait sentir à tous niveaux : pour les femmes, par l’accroissement des violences conjugales et la responsabilité accrue de la reproduction familiale occasionnée à l’échelle mondiale par le chômage, le manque de ressources, la maladie, pour les racisés (on connaît l’effrayante disproportion raciale des décès liés au Covid-19 aux Etats-Unis), pour les prisonniers et les réfugiés, pour les travailleurs les plus précaires, etc. Il faudra y revenir par ailleurs. Il nous fallait dire ici, contre ceux qui veulent « sauver le système de santé », que la sollicitude sanitaire de l’Etat est aussi terrible pour les prolétaires que ses défaillances, et que cette fameuse économie censée être source de tous les maux.

    Tout cela devra être précisé. Pour l’heure on se contentera de dire ce que l’utilisation de cette « fragilité » aux fins d’un retour à la normale qui est lui-même ce qui engendre et justifie ces « fragilités », nous inspire de colère et de dégoût.

    https://carbureblog.com/2020/04/16/deconfinement-selectif-et-experimentations-sanitaires-la-colere-et-le-d
    #déconfinement #confinement #France #11_mai #classes_sociales #inégalités #télétravail #santé_publique #gestion_sanitaire #défaillances #vaccin #immunité_de_groupe #immunité_collective #banlieues #expérimentation #stop_and_go #pic_épidémique #zonage_socio-sanitaire #géographie #gestion_de_la_population #pauvres #fragilité
    via @isskein et @reka

  • La Cour des comptes dresse un bilan très sévère de la fusion des régions en 2016
    Par Anne de Guigné Mis à jour le 24/09/2019
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-cour-des-comptes-dresse-un-bilan-tres-severe-de-la-fusion-des-regions-en

    Selon les magistrats financiers qui se sont penchés sur la question, la fusion de régions, décidée en 2015 par François Hollande, ressemble à un vaste gâchis avec à la clé un surcoût en matière de dépenses de personnel et une vaste reconduction des modes de gestion préexistants.

    Réforme clé du quinquennat Hollande, la fusion des régions en quatorze grands ensembles date désormais de plus de trois ans. La loi du 16 janvier 2015 avait fait passer leur nombre de 22 à 12 en métropole (la Corse étant une collectivité à statut particulier), sept étant issues du regroupement de deux ou trois anciennes régions.

    #régions

  • Le projet
    https://www.andreminvielle.com/le-projet

    Suivez l’Accent propose un travail de création artistique à partir de matériaux sonores et visuels : glaner les voix et les images ici et là, surprendre les singularités, les faire entendre, les faire vivre.

    Depuis des années, André MINVIELLE avec l’association Les Chaudrons effectue le collectage et l’orchestration, de la saga subjective des parlers, des chanters, des histoires de vie des territoires qu’il parcourt en prenant le temps, d’observer, d’écouter, de rencontrer, de collecter ici et là les « accents de la francophonie, des langues de France et autres langues à suivre... »

    Suivez l’accentIl agit sur un principe de déterritorialisation, c’est-à-dire de mise en relation et découverte des territoires par le trajet et l’échange, et fait jouer la matière collectée à l’aide de créations musicales, installations sonores, forum, ou encore ateliers publics.
    Cette action est définie par deux directions principales interactives, collectage et restitution :
    – Collectage sonore réalisé sur les sites d’accueil.
    – Restitution de la phonothèque « Suivez l’accent » par des modules d’installations sonores.

    #minvielle #langues #régions #accents

  • [Flowdata] Exobiase

    EXIOBASE est une base de données globale harmonisée sur l’utilisation d’intrants et d’extrants environnementaux.
    Le tableau international des entrées-sorties peut être utilisé pour l’analyse des impacts environnementaux associés à la consommation finale de différents groupes de produits.

    En savoir plus : https://www.exiobase.eu/index.php

    #matrice #flux #data #environnement #monde #régions

  • SBARCHI, I DATI 2017. 120mila migranti giunti lo scorso anno in Italia

    Sono stati complessivamente poco più di 171mila nel 2017 i migranti giunti via mare sulle coste dei Paesi del Mediterraneo. Si tratta del numero più basso da quando ha avuto inizio nel 2014 il significativo flusso di ingressi via mare verso l’Europa. Il principale Paese di approdo nel Mediterraneo nel 2017 è stato l’Italia con quasi 120mila migranti sbarcati, il 70% di tutti gli arrivi via mare in Europa. Il 2015 fu invece l’anno della Grecia, che raccolse l’84% degli arrivi, mentre nel 2016 gli sbarchi sulle isole greche subirono un significativo ridimensionamento: Italia e Grecia accolsero rispettivamente 181mila (50%) e 174mila (48%) migranti. I dati emergono da un’analisi della Fondazione Ismu, Iniziative e studi sulla multietnicità di Milano.
    Il Paese del Mediterraneo che ha visto aumentare in modo rilevante gli arrivi nel 2017 è stato la Spagna, sulle cui coste sono approdati circa 21mila migranti, con un aumento del 160% rispetto al 2016. Per quanto riguarda la provenienza dei migranti arrivati via mare, tra le nazionalità dichiarate al momento dello sbarco in Italia nel 2017 hanno prevalso Nigeria, Guinea, Costa d’Avorio e Bangladesh. In Grecia sono giunti soprattutto siriani, iracheni e afghani. In Spagna, via mare e via terra, sono arrivati soprattutto migranti dal Marocco, dall’Algeria, dalla Costa d’Avorio e dalla Guinea.
    Anche nel 2017 è rimasto significativo il numero di persone che hanno perso la vita nel tentativo di raggiungere l’Europa via mare: si stimano 3.116 migranti morti o dispersi nelle acque del Mediterraneo e principalmente nella più pericolosa rotta del Mediterraneo Centrale dal Nord Africa-Libia all’Italia.

    Il quadro italiano
    Sono quasi 120mila i migranti sbarcati nel 2017 sulle coste italiane, di cui 15.731 minori stranieri non accompagnati. Rispetto all’anno precedente, quando sono stati registrati 181.436 sbarchi, v’è stato un calo del 34,2%. Le richieste d’asilo nel 2017 sono state 130mila, con un lieve aumento rispetto all’anno precedente (+5,4%); le istanze sono state presentate soprattutto da nigeriani, bangladesi, pakistani, gambiani e ivoriani. Le domande d’asilo esaminate sono state oltre 80mila, 10mila meno rispetto al 2016. Al 60% (47.839 casi) del totale richiedenti asilo non è stata riconosciuta alcuna forma di protezione. È cresciuto il numero di coloro che hanno ottenuto lo status di rifugiato, che nel 2017 ha costituito l’8,5% degli esiti, mentre si è fortemente ridimensionata la protezione sussidiaria, concessa nel 2016 a oltre 11mila migranti e nel 2017 a 5.800. Una domanda su quattro ha avuto come esito la protezione umanitaria.
    Al 31 dicembre 2017 sono stati trasferiti dall’Italia in un altro Paese UE 11.464 richiedenti protezione internazionale. I Paesi dove sono stati trasferiti sono Germania (dove è stato ricollocato il 43% dei migranti), Svezia (10,6%) e Svizzera (7,8%).

    http://www.cinformi.it/index.php/it/news_ed_eventi/archivio_news/anno_2018/sbarchi_i_dati_2017/(offset)/0/(limit)/4/(sb)/312
    #arrivées #statistiques #asile #migrations #Italie #chiffres #Méditerranée #Italie #2017

    v. aussi pour les mois/années précédents: http://seen.li/d6bt

    • Un tweet intéressant de l’#OIM / #IOM, 02.03.2018 :

      Migrant arrivals by #Mediterranean sea in Italy in 2018 are the lowest in 5 years, our @MillmanIOM says:

      https://twitter.com/UNmigration/status/969701973736947712

      La personne qui commente les chiffres dit que jamais les arrivées ont été si peu nombreuses... voici ce qu’il dit, je transcrit :

      “This is the lowest we have seen in the five years we have been compiling this data month by month with the Italian Ministry of Iterior. I can just tell you that in 2014, in the first two months almost 7700 people arrived. In 2015, in the first two months almost 7900. Over 9000 in 2016, over 13’000 in 2017. It’s pretty important I think, because Italians will vote this weekend. Immigration is a huge issue obviously, and to be able to report that arrivals are less than half of last year’s at this time and the lowest in five years I think it’s rather important. Our total for the year so far is 3’730. This week we took migrants back to #Benin, #Mali and #Niger. As I understood it we’ve done a total of 26 countries that we’ve returned from Libya this year, so I think that has had some impact on the flows to Italy.”

      (By the way, peut-être qu’un bref rappel des morts en Méditerranée et des conditions dégradantes en Libye auraient aussi été une bonne chose à rappeler... Mais mieux vaut se vanter des « #retours_volontaires » vers les pays d’origine)

      #renvois #expulsions #retour_volontaire

      cc @isskein

    • Demandes d’asile dans les États membres de l’UE - 650 000 primo-demandeurs d’asile enregistrés en 2017 - Syriens, Irakiens et Afghans demeurent les principaux demandeurs

      En 2017, 650 000 primo-demandeurs d’asile ont introduit une demande de protection internationale dans les États membres de l’Union européenne (UE), soit quasiment deux fois moins qu’en 2016, quand 1 206 500 primo-demandeurs d’asile ont été enregistrés, et à un niveau comparable à celui enregistré en 2014, avant les pics de 2015 et 2016.


      http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/8754398/3-20032018-AP-FR.pdf/f7bca4e4-ab6d-40cb-ae35-1b2e9e71017c

      Les statistiques dans le document pdf d’Eurostat :
      http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/8754398/3-20032018-AP-FR.pdf/f7bca4e4-ab6d-40cb-ae35-1b2e9e71017c

    • Commissione parlamentare di inchiesta sul sistema di accoglienza, di identificazione ed espulsione, nonchè sulle condizioni di trattamento dei migranti e sulle risorse pubbliche impegnate


      #nationalités #2016 #2017


      #régions

      #hotspots:

      #MNA #mineurs_non_accompagnés

      J’ai reçu ce rapport via email, que je ne trouve pas sur internet... mais j’ai fait des copies d’écran des graphiques.

    • « Voyages du désespoir », un rapport du HCR sur les mouvements de réfugiés en Europe

      Malgré la diminution globale du nombre de réfugiés et de migrants arrivés en Europe l’année dernière, les dangers auxquels nombreux d’entre eux sont confrontés dans certaines situations ont augmenté comme l’indique un nouveau rapport du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui décrit l’évolution des tendances dans leurs déplacements.

      Selon le rapport « Voyages du désespoir », le nombre d’arrivées en Italie par la mer, principalement en provenance de la Libye, a considérablement diminué depuis juillet 2017. Cette tendance s’est poursuivie au cours du premier trimestre 2018, avec une baisse de 74 pour cent par rapport à l’année dernière.

      La traversée vers l’Italie s’est par contre révélée de plus en plus dangereuse et le taux de mortalité des candidats à la traversée depuis la Libye a grimpé à 1 personne sur 14 au cours du premier trimestre 2018, alors qu’il était de 1 sur 29 au cours de la même période en 2017.

      Par ailleurs, on a également observé au cours des derniers mois une détérioration très préoccupante de la santé des nouveaux arrivants en provenance de la Libye, avec un nombre plus important de personnes dans un état de grande faiblesse, amaigries et globalement en mauvais état de santé.

      Si le nombre total des traversées de la Méditerranée est resté bien en deçà de celui de 2016, le HCR a également constaté une recrudescence des arrivées en Espagne et en Grèce sur la fin de l’année 2017.

      En 2017, l’Espagne a observé une augmentation de 101 pour cent par rapport à 2016 et a recensé 28 000 nouveaux arrivants. Les premiers mois de 2018 indiquent une tendance similaire, avec une augmentation de 13 pour cent des arrivées par rapport à l’année dernière. Les Marocains et les Algériens constituent désormais les deux principales nationalités, mais les Syriens forment toujours l’essentiel des arrivées par les frontières terrestres de l’Espagne.

      En Grèce, le nombre total d’arrivées par la mer a diminué par rapport à 2016, mais on a cependant observé une recrudescence de 33 pour cent entre mai et décembre de l’année dernière, avec 24 600 arrivants par rapport à 18 300 au cours de la même période en 2016. La majorité d’entre eux étaient originaires de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, et comprenait un grand nombre de familles avec des enfants. Les demandeurs d’asile arrivés en Grèce par la mer ont vécu de longues périodes d’attente sur les îles grecques, dans des conditions de surpeuplement difficiles.

      Le renforcement des restrictions en Hongrie a poussé de nombreux réfugiés et migrants à emprunter d’autres routes pour traverser l’Europe, indique le rapport. Ainsi, certains passent de Serbie en Roumanie tandis que d’autres passent de la Grèce en Albanie, puis au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine pour rallier la Croatie.

      « Les voyages des réfugiés et migrants vers l’Europe et à travers celle-ci restent parsemés de dangers », a déclaré Pascale Moreau, la Directrice du bureau du HCR pour l’Europe. On estime que plus de 3 100 personnes ont perdu la vie en mer l’année dernière pendant la traversée vers l’Europe, et ce chiffre était de 5 100 en 2016. Depuis le début de l’année 2018, 501 personnes se sont ajoutées à la liste des morts ou des disparus.

      À ceux qui ont péri en mer, s’ajoutent au moins 75 autres personnes décédées le long des routes terrestres qui suivent les frontières extérieures de l’Europe ou alors qu’elles traversaient l’Europe en 2017, et les rapports sur la poursuite des refoulements sont profondément préoccupants.

      « Il est vital pour les personnes qui nécessitent une protection internationale d’avoir accès au territoire ainsi qu’à des procédures de demande d’asile rapides, justes et efficaces. Gérer ses frontières et offrir une protection aux réfugiés conformément aux obligations internationales des États ne sont pas des objectifs qui s’excluent ou sont incompatibles », a ajouté Pascale Moreau.

      Le rapport du HCR souligne également les abus et les pratiques d’extorsion que subissent les réfugiés et migrants aux mains des trafiquants, des passeurs ou des groupes armés sur les différentes routes vers l’Europe.

      Les femmes, et surtout celles qui voyagent seules, ainsi que les enfants non accompagnés sont particulièrement exposés au risque de subir des violences sexuelles et sexistes sur les routes vers l’Europe, ainsi qu’à certains endroits au sein de l’Europe.

      Plus de 17 000 d’enfants non accompagnés sont arrivés en Europe en 2017. La plupart de ces enfants sont arrivés en Italie par la mer, et 13 pour cent d’entre eux étaient des enfants voyageant seuls, une tendance similaire à celle de 2016.

      Le rapport du HCR signale toutefois des progrès encourageants quant au nombre de personnes réinstallées en Europe l’année dernière, avec une augmentation de 54 pour cent par rapport à 2016. La majorité de ces 26 400 réfugiés étaient des Syriens (84 pour cent) réinstallés depuis la Turquie, le Liban et la Jordanie. Parmi les pays européens, ce sont le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne qui en ont accueilli le plus grand nombre.

      Un autre développement positif à la fin de l’année dernière a vu le HCR commencer à faciliter l’évacuation de réfugiés vulnérables de la Libye vers le Niger et de la Libye vers l’Italie.

      « Les évacuations depuis la Libye et l’augmentation des opportunités de réinstallation que nous avons observées l’année dernière sont d’excellentes nouvelles. Il subsiste toutefois des obstacles significatifs qui entravent l’accès à des voies sûres et légales, dont le regroupement familial, pour les personnes nécessitant une protection internationale, et nous appelons à une plus grande solidarité », a déclaré Pascale Moreau.

      Le rapport formule également des recommandations supplémentaires quant à la nécessité de renforcer la solidarité entre les États au sein de l’Europe ainsi qu’avec les pays de premier asile et de transit, afin d’améliorer la qualité de l’accueil — tout particulièrement l’accueil des enfants séparés et non accompagnés, et de ceux qui ont survécu à la violence sexuelle et sexiste — et de mieux protéger les enfants.

      http://www.unhcr.org/fr/news/press/2018/4/5acf30b3a/voyages-desespoir-rapport-hcr-mouvements-refugies-europe.html
      #Grèce #Italie #Espagne #mortalité #mourir_aux_frontières #décès #femmes #réinstallation #MNA #mineurs_non_accompagnés #corridors_humanitaires #desperate_journeys

      Lien vers le #rapport :
      https://data2.unhcr.org/en/documents/download/63039


      #parcours_migratoires #routes_migratoires #Albanie #Monténégro #Bosnie

    • Calo degli arrivi: continuerà?

      Nei primi quattro mesi del 2018 sono sbarcati in Italia circa 9.300 migranti, il 75% in meno rispetto allo stesso periodo del 2017. Si tratta di un trend del tutto in linea con il calo verificatosi negli ultimi sei mesi del 2017 (-75% rispetto allo stesso periodo del 2016). I dati relativi ai primi mesi dell’anno (quelli invernali) risultano tuttavia poco indicativi del livello dei flussi nei mesi successivi. Gli sbarchi iniziano a crescere solo da aprile e raggiungono un picco tra giugno e agosto, seguendo un tipico trend stagionale.

      L’andamento degli sbarchi nel mese di aprile può dunque essere considerato un primo segnale di quanti arrivi potrebbero essere registrati nel corso di tutto l’anno. Particolare attenzione meritano, al riguardo, gli avvenimenti di metà aprile, quando in quattro giorni sono sbarcate 1.500 persone.

      È comunque necessaria un’ulteriore dose di prudenza, perché ai trend stagionali si affiancano anche le decisioni e le politiche degli attori coinvolti lungo la rotta. Il 2017 lo dimostra: fino al 15 luglio dell’anno scorso gli sbarchi sulle coste italiane erano stati circa il 30% in più rispetto al 2016, e proprio da metà luglio, nel periodo dell’anno in cui solitamente si registrano più arrivi, è iniziato il calo degli sbarchi che prosegue a tutt’oggi.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415

    • Calo degli arrivi: meno morti in mare?

      Il calo delle partenze ha ridotto drasticamente il numero assoluto di persone che perde la vita durante la traversata: se la frequenza delle morti in mare dei primi sette mesi dell’anno scorso fosse rimasta invariata nella restante parte del 2017, a fine anno si sarebbero registrate 4.155 morti – un livello comparabile a quello degli anni precedenti. Al contrario, se la frequenza delle morti in mare nei nove mesi successivi al calo degli sbarchi restasse costante per altri tre mesi, si registrerebbero circa 1.250 morti in un anno: una riduzione del 70%.

      L’Organizzazione mondiale per le migrazioni ha tuttavia fatto notare come, tra gennaio e marzo 2018, il già alto rischio della traversata lungo la rotta del Mediterraneo Centrale sia quasi raddoppiato rispetto allo stesso periodo dell’anno precedente (dal 3,3% al 5,8%). Ma in realtà questo aumento sembra dipendere più dalle condizioni meteorologiche invernali e da singoli casi “eccezionali” che dagli avvenimenti e dalle politiche alla base del calo degli sbarchi. Infatti, estendendo il confronto all’intero periodo del calo degli sbarchi (16 luglio 2017 - 30 aprile 2018) e confrontandolo con lo stesso periodo dell’anno precedente si nota sì un incremento, ma molto meno significativo: dal 2,6% al 3,0%.


      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #mortalité

    • Que cache la baisse des arrivées de personnes migrantes en méditerranée centrale ?

      Les États membres de l’Union européenne se félicitent depuis quelques mois de la baisse des arrivées sur les côtes européennes et de celle du nombre de personnes migrantes mortes ou disparues en Méditerranée. Mais que cache cette chute spectaculaire ?

      https://www.lacimade.org/cache-baisse-arrivees-de-personnes-migrantes-mediterranee-centrale
      #Méditerranée_centrale

  • La #France demain, par l’Insee : la population en 2050 — Géoconfluences
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/populations-2050

    À l’horizon #2050, la #population de chaque région française augmenterait hormis en Guadeloupe et en Martinique. En métropole, la croissance démographique demeurerait plus prononcée à l’Ouest et au Sud. Dans ces #régions, le solde migratoire avec les autres territoires (français ou étrangers) est nettement excédentaire. Dans l’ensemble des régions, cependant, l’arrivée progressive des générations nombreuses du baby-boom aux âges de forte mortalité limiterait la hausse de la population. Les décès deviendraient ainsi supérieurs aux naissances dans de nombreuses régions. Par ailleurs, la population vieillirait dans toutes les régions : le rapport entre populations âgée et jeune augmenterait fortement, notamment en Martinique et en Guadeloupe, mais aussi en Corse et, dans une moindre mesure, en Bretagne et en Normandie. Ce vieillissement général peut être accentué, dans certaines régions, par la baisse des effectifs de jeunes et d’âge actif, en particulier en Normandie et dans le Grand Est.

    #prospective

  • Les collectivités locales passent à la saignée
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091017/les-collectivites-locales-passent-la-saignee

    Les 13 milliards d’économies demandés par Emmanuel Macron d’ici à 2022 s’ajoutent aux 10 milliards déjà économisés depuis 2014. Suppression de postes ou de services publics, augmentation des tarifs… les retombées sont multiples pour le citoyen. Résultat, une recentralisation qui ne dit pas son nom.

    #Economie #collectivités_territoriales #département #Gérald_Darmanin #Gérard_Collomb #régions #villes

  • "La #mondialisation a mis les #régions en compétition"

    Quand le « récit national n’est plus assez puissant », les désirs d’indépendance des territoires refont inévitablement surface. Pour bien comprendre ce qu’il se passe en Catalogne et ailleurs dans le monde, il ne faut jamais oublier le « long terme » explique Anne-Laure Amilhat Szary, géographe politique dont le travail concerne les frontières.


    https://www.lanouvellerepublique.fr/politique/pour-anne-laure-amilhat-szary-le-recit-national-n-est-plus-asse
    #globalisation #indépendance #nationalisme #Catalogne #référendum

  • Réunion de nouvel an de l’UEF-Rhône-Alpes
    https://www.uef.fr/reunion-de-nouvel-an-de-l-uef-rhone-alpes

    La section Rhône-Alpes de notre mouvement a ténu le 24 janvier dernier une réunion de nouvel an sous la forme d’un « pot de reprise de carte » suivi d’une réunion de son Comité directeur. La soirée a commencé par le traditionnel pot de « Nouvel An » auquel ont participé près de 20 personnes. Jean-Francis Billion, président de la section, a commenté l’actualité en ce début d’année et les points importants à venir dont la célébration du 60e anniversaire du Traité de Rome le 25 mars prochain. En outre, les (...)

    #Régions

    / #Auvergne-Rhône-Alpes

    https://www.uef.fr/IMG/pdf/24.01.17-cr-codir-uef-ra.pdf?410/78df2b3f0dcfbba73bf1292c8206ff245e8666e0
    https://www.uef.fr/IMG/pdf/240117-rapport-uef-ra-2016.pdf?411/4291a14cbfc5197551e8594c4cc587fb684dc192

  • Assemblée générale UEF-Ile-de-France le 15 mars
    https://www.uef.fr/assemblee-generale-uef-ile-de-france-le-15-mars

    L’assemblée générale de l’UEF Paris-Île-de-France se réunira : Mercredi 15 mars 2017 de 18 heures précises à 19 heures 45 (heure de fin impérative) à la Maison de l’Europe de Paris (salle du sous-sol) 35-37 rue des Francs-Bourgeois, Paris 4e L’ordre du jour proposé est le suivant : 18h00 : accueil, émargement 18h15 : Assemblée générale extraordinaire Vote sur la proposition de nouveaux statuts (voir en pièce jointes) 18h45 : Assemblée générale ordinaire Rapport du président Rapport du trésorier (...)

    #Régions

    / #Ile-de-France

    https://www.uef.fr/IMG/pdf/statuts_-_synoptique_au_2017-03-15.pdf?405/679de51340afbe49961b81338e6e683389c45f5e
    https://www.uef.fr/IMG/pdf/uef-pif_ag_2017-03-15_convocation.pdf?406/99b8ea301ac317f9aa138fcafa283f332c21f73b
    https://www.uef.fr/IMG/pdf/uef-pif_procuration.pdf?407/7d9c196c524a3d8c66b25918b014650548425a2e

  • Assemblée générale UEF-Ile-de-France le 8 mars
    http://www.uef.fr/assemblee-generale-uef-ile-de-france-le-8-mars

    Jeudi 2 février à Paris, s’est tenu une rencontre de début d’année des adhérents franciliens de l’UEF, en présence du président sortant de la section. Ce dernier a annoncé la tenue d’une assemblée générale le soir du mercredi 8 mars en vue de désigner une nouvelle équipe. Les participants ont exprimés à tour de rôle leurs attentes en matière de militantisme, de lobbying et d’activités en vue de redynamiser la section. Lieu et horaires à (...)

    #Régions

    / #Ile-de-France

  • Pourquoi voter PS, c’est voter FN
    https://paris-luttes.info/pourquoi-voter-ps-c-est-voter-fn-7417

    Le #PS, c’est avant tout l’ #état_d’urgence, les kilomètres de #promesses_électorales qui finissent dans le mur de la "#réalité" (mais laquelle ?), le #CICE, la #loi_Rebsamen, la #loi_Macron et ses autocars en faillite, la loi "travaille !", les milliards au "patronat (qui se porte encore mieux qu’avant son arrivée au pouvoir), la journée de 12h de #travail, l’explosion de la #précarité et du #chômage, le gel des #retraites, la baisse du fond alloué à l’insertion des personnes atteintes de #handicap, les #apprentiEs "gratuits", la hausse de la #TVA, le dit #Macron ministre, môsieur 5% premier ministre suivi par l’inénarrable #Gazeneuve (après leur passage obligé à l’intérieur), le memorandum grec, le harcèlement policier des réfugiéEs, le déni de #solidarité et l’ #emprisonnement/ #expulsion de milliers de mineurEs et de familles, les ventes de #rafales à l’étranger, 5 #guerres et les tonnes de #bombes (françaises) qui vont avec, la perpétuation du pillage, le record de personnes #incarcéréEs et donc la pérennisation de la #surpopulation_carcérale, la criminalisation de l’action syndicale, les milliers d’#arrestations / #mutilations/ #condamnations/ #perquisitions/ #assignations_à_résidence de militantEs/syndicalistEs/manifestantEs et la protection de tous les réacs qui peuplent ce pays de képis (il a bon dos #charlie !), la loi "renseignement", la #surveillance_de_masse et le #fichage de tous, la #militarisation accélérée de l’institution policière et sa quasi-autonomie (sous le joug de l’« #anti-terrorisme »), les #meurtres et les #humiliations au faciès puis, parachèvement, l’extension de la #légitime_défense offerte en catimini à tous les #flics avant de quitter les ministères.

    Pour finir, le PS, c’est la destruction accélérée de l’ #hôpital, de l’ #école, de l’ #université, le #barrage_du_Testet, le #TAV et l’ #opération_César, sans oublier #Bure, #Fessenheim et la mascarade de la #COP21.

    Le PS en 2012, c’était les #mairies, les #régions, l’ #assemblée_nationale, le #sénat et donc la #présidence. Par des gens qui cumulent des milliers d’€ d’indemnités d’élus par mois, assortis des quelques scandales d’ #abus_de_biens_sociaux ou de blanchissement de #fraude_fiscale qui vont avec.

    Le PS, c’est la parole #raciste et #sexiste de moins en moins complexée au fil des ans de la part de ses divers représentants en mal de réélection.

    Le PS, c’est Amine, Adama, Rémi et tous les autres dont les #assassins ne seront jamais jugés, condamnés, inquiétés.

    Je pense que #voter, en soi, est illusoire. Peu importe.

    #Voter_PS, c’est #voter_FN, quel que soit le petit parvenu de merde servant d’alibi à votre culpabilité aujourd’hui.

    Je mens ? La liste est encore longue :

    #Bilan_du_PS https://www.bilan-ps.fr/IMG/pdf/liste-2.pdf

    https://www.bilan-ps.fr

    PS (partout) : « Quant aux rôdeurs fascisants, passez votre chemin : vous ne trouverez rien ni personne à récupérer ici. Retournez dans les vastes cimetières du vingtième siècle. Vos rêves sont nos cauchemars. »

    #loi_travaille #violences_policières #loi_renseignement #Extrême_droite #parti_socialiste #front_national #Marine_Le_Pen #FN #François_Hollande #Manuel_Valls #Benoît_Hamon #Emmanuel_Macron #Bernard_Cazeneuve

    • A force de justifier leur appétit de pouvoir et leur zèle à le servir en surjouant la nécessité d’écarter le parti fondé par un antipathique avec un bandeau sur l’oeil, et entre autre ignominie à leur actif, ces braves gens en sont venus à faire reposer le cœur de la répression policière sur l’éborgnage.

      (Je tiens pour ma part les élections démocratiques pour une arme dirigée avant tout contre chacun-e d’entre nous. Si on tient vraiment à se taper dessus soi-même, il existe d’autres moyens que le vote : rien n’interdit de le faire de son propre chef plutôt que sur incitation, au moment de son choix plutôt qu’en troupeau selon le calendrier de l’Etat ; et sans infliger de citoyennistes dommages collatéraux à ses voisin-e-s qui n’ont rien demandé.)

      A ce propos, répondant aux sempiternels appels à voter pour "faire barrage au FN", cette excellente expression relevée dans la contribution d’une des intervenantes (hélas, je ne me rappelle plus laquelle) lors du meeting « #Islamophobie_et_xénophobie_à_l_heure_de_la_présidentielle »
      du 18 décembre 2016, :

      "Nous ne sommes pas des castors !"

      https://www.youtube.com/watch?v=c2a2axq1u4k


      (il y a beaucoup d’autres vidéos, chacune reprend une intervention)

    • Et cet article de #Rafik_Chekkat, #Etat_d_exception :
      http://www.etatdexception.net/benoit-hamon-lislamophobie-et-lhypocrisie-socialiste

      Benoit Hamon, l’islamophobie et l’hypocrisie socialiste

      Il existe toutes les raisons du monde de se réjouir de la défaite annoncée de Manuel Valls au second tour des « Primaires socialistes ». Son bilan, qui est celui du quinquennat Hollande, est affligeant.

      Tout aussi affligeant nous parait être l’engouement suscité ces derniers jours par Benoit Hamon, spécialement au sein des communautés musulmanes, des racisé-es et des milieux « antiracistes », comme en témoigne notamment l’interview tout en complaisance du Bondy Blog réalisée entre les deux tours de la primaire.

      Hamon a beau être membre depuis 30 ans d’un parti à la pointe de l’islamophobie et du soutien à la politique coloniale israélienne, il aura suffi de quelques déclarations de sa part, d’un marketing judicieux et d’aberrants soupçons de collusion avec l’ « islam radical » dirigés contre lui, pour présenter l’ex-porte-parole du PS comme une alternative crédible à la politique raciste et va-t-en-guerre menée jusque-là par la majorité socialiste.

      [...]

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous enseignent pourtant que le « moins pire » des candidats a toujours été le plus court chemin vers le pire des résultats.

      [...]

      A certains égards, Hamon est pire que Valls. Avec ce dernier on savait au moins à quoi s’en tenir et où on en était avec lui. Il n’y avait aucune ambiguïté. Hamon la cultive en permanence.

      Les dons d’acteur hors du commun d’Obama lui avaient permis de donner une touche « swag » à un impérialisme US en crise de légitimité sévère après la décennie Bush (ce que l’universitaire états-unienne Deepa Kumar appelle « liberal imperialism »).

      A une échelle évidemment moindre, B. Hamon sera celui qui permettra de redonner une touche jeune, populaire et sympathique à un socialisme français qui n’a jamais été synonyme pour nous de progrès et d’émancipation. Bien au contraire.

      Plus de trois décennies de désillusions socialistes et de fronts républicains contre l’extrême-droite nous ont appris que rien de neuf ni de bon ne viendra jamais du PS ou des élections.

      En disant cela, il ne s’agit pas d’être radical, mais simplement cohérent.

      Et rien que ça, ce serait révolutionnaire.

      #Boycott2017

    • Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, La deuxième droite (1986, première édition Robert Laffont ), Marseille, Agone, 2013.

      Le bilan de liquidation du #socialisme par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient est globalement positif : restauration du taux de profit, réhabilitation de l’entreprise, épousailles de la « France qui pense » et de la « France qui gagne »... de l’argent, fin du divorce #Nation-Police-Armée, neutralisation des syndicats, marginalisation du PC, vassalisation de l’intelligentsia, consensus autour du nucléaire, consolidation de la présence française en Afrique… Est-ce à dire que tout clivage, toute opposition politique a disparu dans ce pays ? Aucunement. La ligne de partage passe désormais entre deux types de conservatisme, l’un obtus, l’autre éclairé, l’un frileux, l’autre fringant, l’un tourné vers le passé, l’autre ouvert vers l’avenir.
      Bref : l’un réactionnaire, l’autre progressiste. Le jeu politique met désormais aux prises deux droites. La première, traditionnelle, cherche à tout garder au risque de tout perdre. L’autre, moderniste, fait en sorte que tout bouge pour que rien ne change.

      http://agone.org/contrefeux/ladeuxiemedroite

      Hollande : « the right man in the right place »
      http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=16556#Ancre 1
      source : les archives du monde libertaire
      #la_deuxième_droite

  • Réunion des adhérents Île-de-France le 2 février
    http://www.uef.fr/reunion-des-adherents-ile-de-france-le-2-fevrier

    Dans un contexte où le projet européen est dans la tourmente, les propositions des fédéralistes pour la renforcer sont plus pertinentes que jamais. Nous avons besoin d’une organisation en ordre de marche pour les relayer dans le débat public en France et en Ile-de-France. Les membres de la section UEF-Ile-de-France sont invités à se réunir pour une première rencontre en 2017. Ce sera l’occasion de permettre au nouveaux adhérents de rencontrer les plus anciens et de préparer les activités des prochains (...)

    #Régions

    « http://osm.org/go/0BPIO6pE-?m= »

  • La #FNSEA a pris le pouvoir sur l’#agriculture dans les #régions
    https://reporterre.net/La-FNSEA-a-pris-le-pouvoir-sur-l-agriculture-dans-les-regions

    « La région étant devenue autorité de gestion sur ces fonds européens, la FNSEA a concentré ses efforts sur ce levier de décision », constate Nicolas Thierry, vice-président à l’environnement dans la région Nouvelle-Aquitaine. Les défenseurs de cette évolution n’en avaient d’ailleurs pas anticipé l’effet pervers : « Nous étions favorables à la régionalisation de cette enveloppe, sans avoir conscience de ce que cela impliquerait pour la FNSEA », admet aujourd’hui Antoine Couturier, délégué régional de Corabia, membre de la Frab en Rhône-Alpes. Une conséquence pourtant logique, à en croire Gilles Luneau : « L’histoire de la FNSEA a toujours été d’avoir un œil, et la main autant que possible, sur la ‘‘caisse’’. En s’emparant des régions, le syndicat cherche à maintenir sa position monopolistique concernant l’orientation des lignes de crédit. » Le changement dans l’agriculture, ce n’est pas pour maintenant.