• This Arkansas Bill Would Force Rape Survivors To Notify Their Attacker If They Need An Abortion
    https://www.bustle.com/p/this-arkansas-bill-would-force-rape-survivors-to-notify-their-attacker-if-th

    Arkansas women may soon be forced to notify their sexual partner or family members if they want to have an abortion, thanks to a provision passed in the state’s 2017 legislative session. H.B. 1566, the Tissue Disposal Mandate, would make it illegal for a woman to have an abortion without communicating with the man who impregnated her — whether that be her husband, boyfriend, a casual hook-up, or a perpetrator of sexual assault.

    The new provision is linked to the state’s preexisting Final Disposition Rights Act of 2009. According to that law, family members related to the deceased person have say over what happens to the body.

    Under the new provision, embryonic or fetal tissue from an abortion would be considered a “deceased” family member. As such, the woman and father of the fetus have equal say over its disposal. A teenage girl seeking an abortion would have no say because, legally, she would have to be at least 18 to exercise final disposition rights over the tissue. If the girl and her sexual partner are minors, their parents would make the decision. If he is 18 and she is a minor, he has final say.

    “What’s most detrimental about this is that they just tied it into an existing Arkansas law that talks about disposing of human remains of any person who is deceased. And that law gets very specific on who has the right to consent,” says Lori Williams, Clinic Director of Little Rock Family Planning Services, one of three abortion providers in the state. “Many of the patients do not wish to involve their partner in the decision to terminate a pregnancy.”

    • El Salvador, dove l’aborto (anche spontaneo) manda le donne in prigione

      In El Salvador l’aborto è illegale. Essere donna e avere un’interruzione di gravidanza, anche involontaria, può costare fino a 50 anni di carcere. È successo a Teodora del Carmen Vásquez, liberata a febbraio dopo 11 anni di carcere. E sta accadendo ad altre 25 donne, ancora in prigione


      https://www.osservatoriodiritti.it/2018/04/26/el-salvador-donne-aborto

    • Salvador : la guerre contre les femmes

      Dès son 12e anniversaire, Imelda Cortez, jeune Salvadorienne aujourd’hui âgée de 20 ans, a subi les violences sexuelles et psychologiques de son beau-père – de 50 ans son aîné. En avril 2017, elle a donné naissance à sa fille dans une toilette. Souffrant de saignements abondants, elle a été transportée à l’hôpital. Or, le médecin, soupçonnant une tentative d’avortement, a alerté les autorités, car l’avortement est illégal au Salvador. S’en sont suivies une période de détention, une enquête et une accusation de tentative de meurtre – menant à une condamnation à 20 ans de prison.

      Je voudrais vous dire qu’Imelda est l’exception, mais ce serait vous mentir. Elle fait plutôt partie d’un groupe de femmes (majoritairement pauvres et provenant d’un milieu rural) qui purgent actuellement (ou ont purgé) des peines de prison de plusieurs années après un accouchement problématique. Des saignements comme ceux d’Imelda, un enfant mort-né ou une fausse couche sont autant de situations qui ont été représentées comme des tentatives d’avortement – permettant la condamnation de femmes malgré l’absence de preuves solides. Selon une enquête de Foreign Policy (2017), plus de 150 filles et femmes ont ainsi été poursuivies depuis 1998 pour avortement illégal ou tentative de meurtre en lien avec une grossesse problématique.

      En avril dernier, la législature de ce pays d’Amérique centrale déchiré par les violences des gangs criminels devait se prononcer sur un projet de loi visant à assouplir la loi de 1998. Or, la séance a été ajournée sans discussion sur ce qui aurait pu être une avancée importante, notamment pour les femmes victimes de violence sexuelle. Au même moment, deux femmes ont été libérées à la suite de la pression du Center for Reproductive Rights, une ONG basée à New York. Or, le gouvernement salvadorien n’a pas reconnu leur innocence : leur peine de 30 ans a simplement été commuée, car jugée excessive.

      L’interdiction totale de l’avortement au Salvador s’inscrit dans un continuum de violences envers les femmes, et les conséquences sont terribles : trois décès maternels sur huit découlent du suicide d’une adolescente enceinte, peut-on lire dans Her Body, Our Laws : On the Front Lines of the Abortion War, from El Salvador to Oklahoma, de Michelle Oberman. Cette loi suggère que les femmes ne sont pas maîtresses de leur corps – qu’elles ne peuvent décider de ce qui est le mieux pour leur santé reproductive et sexuelle. Or, cela ouvre la porte à une pluralité de violences – et de violations de leur volonté et de leur corps.

      La violence est d’abord institutionnelle alors que l’État s’approprie le pouvoir de décision sur ce qui est le mieux pour les femmes – tout en fermant les yeux sur les violences sexuelles. Elle est ensuite patriarcale et machiste : le Salvador est le pays présentant le plus haut taux de féminicides (meurtres d’une femme parce qu’elle est femme) du monde, et les agressions sexuelles ainsi que les violences conjugales y demeurent trop souvent impunies. Finalement, la violence est internationale. Alors que les femmes tentent de retrouver un minimum de sécurité – notamment par la migration –, les États peinent encore à reconnaître la violence de genre comme base pour une demande d’asile, fermant les yeux sur une violence grandissante. Alors qu’en moyenne 137 femmes meurent chaque jour dans le monde aux mains d’un conjoint ou d’un membre de la famille selon l’ONU (UNODC, 2018), force est de constater que la sécurité des femmes est menacée de toute part : du public au privé, des parlements à la maison.

      http://journalmetro.com/opinions/trajectoires/1974312/salvador-la-guerre-contre-les-femmes

  • En marche vers l’#éducation inaccessible ! - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2017/06/29/marche-vers-leducation-inaccessible


    Merci à @mad_meg d’avoir attiré mon attention sur ce sale petit article https://seenthis.net/messages/611029

    Ces derniers temps, il suffit de s’informer auprès des médias industriels détenus presque exclusivement à présent par le top 10 des plus grosses fortunes de France pour savoir quelle #régression sociale a été demandée au roitelet.

    Voici donc une #banque (et pas n’importe quelle banque !) qui explique doctement que les parents français sont des radins, qu’ils refusent, en gros, de dépenser ce qu’il faut pour la réussite de leurs enfants. Les salopiots !

    #propagande

  • Turkish schools to stop teaching evolution, official says | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2017/jun/23/turkish-schools-to-stop-teaching-evolution-official-says

    Evolution will no longer be taught in Turkish schools, a senior education official has said, in a move likely to raise the ire of the country’s secular opposition.

    Alpaslan Durmuş, who chairs the board of education, said evolution was debatable, controversial and too complicated for students.

    “We believe that these subjects are beyond their [students] comprehension,” said Durmuş in a video published on the education ministry’s website.

    Durmuş said a chapter on evolution was being removed from ninth grade biology course books, and the subject postponed to the undergraduate period. Another change to the curriculum may reduce the amount of time that students spend studying the legacy of secularism.

    Critics of the government believe public life is being increasingly stripped of the secular traditions instilled by the nation’s founder, Mustafa Kemal Atatürk.

    #Turquie #enseignement #évolution #religion

  • Lebanon: Don’t Resume Executions

    Most recently, Interior Minister Nouhad Machnouk called last Friday for the application of the death penalty. Lebanon has an unofficial moratorium on the death penalty and has not carried out an execution since 2004, although courts continue to hand down death sentences. Any move to resume executions should be resisted.

    https://www.hrw.org/news/2017/06/12/lebanon-dont-resume-executions
    #peine_de_mort #it_has_begun #Liban #régression

  • Aldo Brina | Demandeurs d’asile : le Conseil national recourt à la punition collective
    https://asile.ch/2017/06/08/aldo-brina-demandeurs-dasile-conseil-national-recourt-a-punition-collective

    Le Conseil national veut restreindre la liberté de mouvement de tous les demandeurs d’asile et personnes admises à titre provisoire. Une décision incompréhensible que doit corriger le Conseil des Etats, estime Aldo Brina, du Centre social protestant.

  • Solidarité sans frontières | Peut-on vraiment tomber plus bas ?
    https://asile.ch/2017/06/01/solidarite-frontieres-on-vraiment-tomber-plus-bas

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2017/06/20170601_Blog_Interdictionvoyage.jpeg

    Bingo ! Le Conseil national, sûrement à cours de sujets vraiment intéressants à discuter, a accepté aujourd’hui deux motions du PLR et de l’UDC demandant une interdiction générale de voyager pour les réfugiés et les détenteurs d’un permis F. Oui, oui, vous avez bien compris, en Suisse au 21e siècle, on considère qu’un réfugié reconnu ne […]

    • CN: no a viaggi all’estero per richiedenti ammessi provvisoriamente

      Vietare il viaggio all’estero per i richiedenti asilo ammessi provvisoriamente in Svizzera. È quanto chiedono due mozioni della destra accolte oggi dal Consiglio nazionale, contro il parere del governo. Il Consiglio degli Stati deve ancora pronunciarsi.

      http://www.swissinfo.ch/ita/tutte-le-notizie-in-breve/cn--no-a-viaggi-all-estero-per-richiedenti-ammessi-provvisoriamente/43226376

    • Commentaire de Aldo Brina sur FB (01.06.2017) :

      Dans la série « injustice écoeurante », aujourd’hui le Conseil national a adopté une punition collective généralisant à tous les réfugiés et titulaires d’une admission provisoire l’interdiction de voyager. La raison ? « Il semble qu’il ne soit pas rare que des Erythréens se rendent dans leur pays » argumente Kurt Fluri. On pourrait aussi interdire à tous les politiciens de légiférer, car « il semble qu’il ne soit pas rare que certains PLR argoviens disent des conneries ».


      cc @stesummi

    • commentaire de Aldo Brina, sur FB, 02.06.2017.
      –-> Aldo, who else ?

      Détail intéressant concernant le vote du Conseil national sur des motions visant à interdire les voyages à l’étranger des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire en Suisse : il y avait trois motions, les deux plus durs étaient
      d’une part celle du PLR, qui demandaient l’interdiction générale sous réserve du respect de l’article 28 de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, d’autre part celle de l’UDC qui demandait une interdiction généralisée sans respect aucun du droit international.
      On pourrait se dire que celle du PLR, déjà intolérable à mon sens, suffirait, ce d’autant plus que la motion de l’UDC viole la Convention de Genève relative au statut des réfugiés.
      Hé ben non : une vingtaine de parlementaires PDC (dont le romand Yannick Buttet), et des représentants du PLR (dont Hugues Hiltpold, Benoît Genecand, Isabelle Moret ou Philippe Nantermod) ont préféré voter en sus un texte UDC contraire à la Convention... ce soutien est parfaitement inutile et franchement décevant. Et Mme Sommaruga, face à une problématique à telle point basée sur quelques cas montés en épingle par quelques médias, d’en venir presque à supplier les motionnaires de lui signaler les cas d’abus auxquels ils se réfèrent...
      En lien : la liste des votes nominatifs sur la motion UDC.

  • Code du #travail : les #ordonnances adoptées le 20 septembre - 01/06/2017 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2017/06/01/2585815-code-travail-ordonnances-adoptees-conseil-ministres-20-septembre.h

    Elles devraient contenir quatre promesses de campagne d’Emmanuel Macron : le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, le référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur en cas d’accord minoritaire, la fusion des instances représentatives du personnel (IRP) et la primauté des accords d’entreprises sur les conventions de branches.

    #exploitation

  • Au #CHUV, les intégristes d’#Ecône prient contre l’avortement

    Pour « réparer les crimes de l’avortement », la #Fraternité_Saint-Pie_X utilise la chapelle du CHUV pour y dire des prières expiatoires. Depuis une dizaine d’années. Assurant qu’elle « tombe des nues », la direction de l’hôpital prend des mesures pour défendre le droit à l’interruption de grossesse


    https://www.letemps.ch/suisse/2017/05/26/chuv-integristes-decone-prient-contre-lavortement

    #Suisse #it_has_begun #régression #IVG #avortement #anti-avortement

  • Pologne : le Parlement limite l’accès à « la pilule du lendemain »
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/05/25/pologne-le-parlement-limite-l-acces-a-la-pilule-du-lendemain_5133941_3214.ht

    Après avoir tenté, en vain, d’interdire totalement le droit à l’avortement, la #Pologne s’en prend une nouvelle fois aux droits des #femmes. Le Parlement, dominé par les #ultraconservateurs, a voté mercredi 24 mai une loi limitant l’accès à « la #pilule_du_lendemain ». Ce #contraceptif d’urgence désormais sera accessible uniquement sur prescription médicale.

  • #Croatie : 20.000 manifestants contre l’avortement

    Environ 20.000 personnes ont participé samedi en Croatie à une marche anti-avortement organisée par des groupes conservateurs pour la deuxième année consécutive dans ce pays majoritairement catholique.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/croatie-20000-manifestants-contre-lavortement.afp.com.2017052

    #it_has_begun #régression #manifestation #avortement #femmes #IVG #anti-IVG #anti-avortement

    • Etudiants dans la bulle financière

      Dans ces pays, le même constat : il faudrait une vie entière pour rembourser les coûts de l’université. Le prêt moyen est d’environ 30 000 dollars, qui peut monter à 80 000 ou 100 000 dollars... Avec des intérêts atteignant les 13%. Sur les 43 millions de personnes ayant contracté de telles dettes, 10% sont en défaut de paiement aux Etats-Unis contre 6,3% en 2004. Des signaux inquiétants, qui plombent les classes moyennes et ouvrières.

      En Suisse, nous n’en sommes pas encore à ces niveaux. Selon l’Office fédéral de la statistique, 13% des étudiants s’endettent pour leurs études. En 2015, les cantons ont accordé 17 millions de francs de prêts à 2300 jeunes – soit moins de 8000 francs en moyenne.

      https://www.lecourrier.ch/151679/etudiants_dans_la_bulle_financiere
      #Suisse

    • The inescapable weight of my $100,000 student debt

      MH Miller left university with a journal full of musings on Virginia Woolf and a vast financial burden. He is one of 44 million US graduates struggling to repay a total of $1.4tn. Were they right to believe their education was ‘priceless’?

      On Halloween in 2008, about six weeks after Lehman Brothers collapsed, my mother called me from Michigan to tell me that my father had lost his job in the sales department of Visteon, an auto parts supplier for Ford. Two months later, my mother lost her job working for the city of Troy, a suburb about half an hour from Detroit. From there our lives seemed to accelerate, the terrible events compounding fast enough to elude immediate understanding. By June, my parents, unable to find any work in the state where they spent their entire lives, moved to New York, where my sister and I were both in school. A month later, the mortgage on my childhood home went into default.
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      After several months of unemployment, my mother got a job in New York City, fundraising for a children’s choir. In the summer of 2010, I completed my studies at New York University, where I received a BA and an MA in English literature, with more than $100,000 of debt, for which my father was a guarantor. My father was still unemployed and my mother had been diagnosed with an aggressive form of breast cancer. She continued working, though her employer was clearly perturbed that she would have to take off every Friday for chemotherapy. To compensate for the lost time, on Mondays she rode early buses into the city from the Bronx, where, after months of harrowing uncertainty, my parents had settled. She wanted to be in the office first thing.

      In January 2011, Chase Bank took full possession of the house in Michigan. Our last ties were severed by an email my father received from the realtor, who had tried and failed to sell the property, telling him he could now cancel the utilities. In May, I got a freelance contract with a newspaper that within a year would hire me full-time – paying me, after taxes, roughly $900 every two weeks. In September 2011, my parents were approved for bankruptcy, and in October, due to a paperwork error, their car was repossessed in the middle of the night by creditors. Meanwhile, the payments for my debt – which had been borrowed from a variety of federal and private lenders, most prominently Citibank – totalled about $1,100 a month.

      Now 30, I have been incapacitated by debt for a decade. The delicate balancing act that my family and I perform in order to make a payment each month has become the organising principle of our lives. I am just one of 44 million borrowers in the US who owe a total of more than $1.4 trillion in student loan debt. This number is almost incomprehensibly high, and yet it continues to increase, with no sign of stopping. Legislation that might help families in financial hardship has failed in Congress. A bill introduced in May 2017, the Discharge Student Loans in Bankruptcy Act, which would undo changes made to the bankruptcy code in the early 2000s, stalled in committee. Despite all evidence that student loan debt is a national crisis, the majority of the US government – the only organisation with the power to resolve the problem – refuses to acknowledge its severity.

      My debt was the result, in equal measure, of a chain of rotten luck and a system that is an abject failure by design. My parents never lived extravagantly. In the first years of their marriage, my father drove a cab. When they had children and my father started a career in the auto industry, we became firmly middle-class, never wanting for anything, even taking vacations once a year, to places like Myrtle Beach or Miami. Still, there was usually just enough money to cover the bills – car leases, a mortgage, groceries. My sister and I both attended public school. The cost of things was discussed constantly. In my freshman year of high school, I lost my yearbook, which cost $40; my mother very nearly wept. College, which cost roughly $50,000 a year, was the only time that money did not seem to matter. “We’ll find a way to pay for it,” my parents said repeatedly, and if we couldn’t pay for it immediately, there was always a bank willing to give us a loan. This was true even after my parents had both lost their jobs amid the global financial meltdown. Like many well-meaning but misguided baby boomers, neither of my parents received an elite education, but they nevertheless believed that an expensive school was not a waste of money; it was the key to a better life for their children. They continued to put faith in this falsehood even after a previously unimaginable financial loss, and so we continued spending money that we didn’t have – money that banks kept giving to us.
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      I have spent a great deal of time during the last decade shifting the blame for my debt. Whose fault was it? My devoted parents, for encouraging me to attend a school they couldn’t afford? The banks, which should have never lent money to people who clearly couldn’t pay it back to begin with, continuously exploiting the hope of families like mine, and quick to exploit us further once that hope disappeared? Or was it my fault for not having the foresight to realise it was a mistake to spend roughly $200,000 on a school where, in order to get my degree, I kept a journal about reading Virginia Woolf? (Sample passage, which assuredly blew my mind at the time: “We are interested in facts because we are interested in myth. We are interested in myth insofar as myth constructs facts.”) The problem, I think, runs deeper than blame. The foundational myth of an entire generation of Americans was the false promise that education was priceless – that its value was above or beyond its cost. College was not a right or a privilege, but an inevitability on the way to a meaningful adulthood. What an irony that the decisions I made about college when I was 17 have derailed such a goal.

      After the dust settled on the collapse of the economy, on my family’s lives, we found ourselves in an impossible situation: we owed more each month than we could collectively pay. And so we wrote letters to Citibank’s mysterious PO box address in Sioux Falls, South Dakota, begging for help, letters that I doubt ever met a human being. We grew to accept Citibank as a detestable Moloch that we feared and hated, but were made to worship. The letters began to comprise a diary for my father in particular, a way to communicate a private anguish that he mostly bottled up, as if he was storing it for later. In one letter, addressed “Dear Citi,” he pleaded for a longer-term plan with lower monthly payments. He described how my mother’s mounting medical bills, as well as Chase Bank’s collection on our foreclosed home, had forced the family into bankruptcy, which provided no protection in the case of private student loans. We were not asking, in the end, for relief or forgiveness, but merely to pay them an amount we could still barely afford. “This is an appeal to Citi asking you to work with us on this loan,” he wrote to no one at all.

      Finally, at the beginning of 2012, my father started writing to the office of Congressman Joseph Crowley, who represented the district in the Bronx where my parents had relocated. In one of these letters, he described watching Too Big to Fail, an HBO film about the financial crisis, which had come out several months earlier. (My parents lost every asset they had, but they still subscribed to HBO, which became more than TV for them – a symbolic relic of their former class status.)

      The recession was over, officially anyway, and people who had not suffered its agonies were already profiting from its memory. Recession films often took place in the gleaming offices of hedge funds and investment banks, with attractive celebrities offering sympathetic portrayals of economists and bankers – Zachary Quinto, in 2011’s Margin Call, for instance, plays a rocket scientist turned risk analyst with a heart of gold, a do-gooder who discovers that his employer has leveraged itself to the edge of bankruptcy. These films often depicted figures who experienced little to no repercussions for their roles in leading the country into a recession, who abused the misfortune of people like my parents – unmentionables who owed more on their houses than what they had paid for them and, of course, rarely featured in the story at all.
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      My father described himself and my mother to Crowley as “the poster children for this entire financial event”, by which he meant Americans who seemed to have done everything right on paper, but in doing so contributed to their own downfall. By the time he wrote to Crowley, my father was working again, but it had taken him two years to find another job, which paid him much less money. After his run of financial calamity, he knew better than to believe anything good would last. “We are in our 60s and I figure when we get to our mid-70s life will become difficult again,” he wrote.

      Crowley’s office wrote back. It was the first time in about two years that a person had responded to our correspondence with encouragement, or something like it. Someone who worked for his office in Washington helped to arrange a conference call with government liaisons from Citigroup to discuss a different payment plan. The monthly payments to Citi were then more than $800 a month, and we were trying to talk them into letting us pay the loan over a longer period, at a rate of about $400 a month. These terms were reasonable enough, but the response to this request was like an automated message brought to life: “We are precluded from a regulatory perspective from being able to do what you are asking,” each of the representatives said. What made these exchanges more ridiculous was the fact that Citibank was in the process of retreating from the student loan market by selling off my debt to Discover Financial, who would give us the same response. We were nothing to these companies but a number in a database. And they fully controlled our fates.

      I used to wonder if the people who worked for these lenders had families of their own, and if they would ever find themselves bankrupt, wondering where they were going to live. Most of all, I wondered what they would do if their own children had to take out loans to pay for college. After 10 years of living with the fallout of my own decisions about my education, I have come to think of my debt as like an alcoholic relative from whom I am estranged, but who shows up to ruin happy occasions. But when I first got out of school and the reality of how much money I owed finally struck me, the debt was more of a constant and explicit preoccupation, a matter of life and death.

      I had studied English because I wanted to be a writer. I never had an expectation of becoming rich. I didn’t care about money. My MA fed an intellectual curiosity that eventually led me to newspapers, and I don’t regret that my translation of The Dream of the Rood from Old English to contemporary vernacular was not a terribly marketable or even applicable skill. I understand now the extent to which I was among the most overeducated group of young adults in human history. Still, following completion of this degree, I enrolled for an evening class in French at New York’s Cooper Union, as that deferred my having to start paying off the debt, and the cost of the new class was cheaper than the monthly repayments I would have to make. Once I could no longer delay and the payments began, a question echoed through my head from the moment the day began, and often jolted me awake at night. I would look at the number on my paycheck and obsessively subtract my rent, the cost of a carton of eggs and a can of beans (my sustenance during the first lean year of this mess), and the price of a loan payment. The question was: What will you do when the money from the paycheck is gone?

      I never arrived at an answer to this question. At my lowest points, I began fantasising about dying, not because I was suicidal, but because death would have meant relief from having to come up with an answer. My life, I felt, had been assigned a monetary value – I knew what I was worth, and I couldn’t afford it, so all the better to cash out early. The debt was mind-controlling – how I would eat or pay my rent without defaulting was a constant refrain, and I had long since abandoned any hope of a future in which I might have a meaningful line of credit or a disposable income, or even simply own something – but it was also mind-numbingly banal. I spent a great deal of time filling out paperwork over and over again, or waiting on hold for extended periods in order to speak to a robotic voice that would reject my request. It didn’t matter what the request was or who I was asking. It was always rejected.

      And so it felt good to think about dying, in the way that it felt good to take a long nap in order to not be conscious for a while. These thoughts culminated in November 2010, when I met with my father one afternoon at a diner in Brooklyn to retrieve more paperwork. My hope for some forgiving demise had resulted in my being viciously sick for about 10 days, with what turned out to be strep throat. I refused to go to the doctor in the hope that my condition might worsen into a more serious infection that, even if it didn’t kill me, might force someone to at last lavish me with pity. I coughed up a not insignificant portion of yellowish fluid before my father and I entered the restaurant. We sat at a table, and I frowned at the forms he handed me. I started the conversation by asking, “Theoretically, if I were to, say, kill myself, what would happen to the debt?”

      “I would have to pay it myself,” my father said, in the same tone he would use a few minutes later to order eggs. He paused and then offered me a melancholy smile, which I sensed had caused him great strain. “Listen, it’s just debt,” he said. “No one is dying from this.”

      My father had suffered in the previous two years. In a matter of months, he had lost everything he had worked most of his adult life to achieve – first his career, then his home, then his dignity. He had become a 60-year-old man who had quite reluctantly shaved his greying, 40-year-old mustache in order to look younger, shuffling between failed job interviews where he was often told he had “too much experience”. He was ultimately forced out of the life he’d known, dragging with him, like some 21-first-century Pa Joad, a U-Haul trailer crammed with family possessions, including, at the insistence of my mother, large plastic tubs of my childhood action figures.

      Throughout this misery, my father had reacted with what I suddenly realised was stoicism, but which I had long mistaken for indifference. This misunderstanding was due in part to my mother, whom my father mercifully hadn’t lost, and who had suffered perhaps most of all. Not that it was a competition, but if it were, I think she would have taken some small amount of satisfaction in winning it. The loss of home and finances felt at least like a worthy opponent for cancer, and yet here was my father telling me that none of this was the end of the world. I felt a flood of sympathy for him. I was ashamed of my selfishness. The lump in my throat began to feel less infectious than lachrymal. “OK,” I said to him, and that was that. When I got home I scheduled an appointment with a doctor.

      Much of the dilemma about being in debt came down to numbers that I could only comprehend in the abstract. There was $38,840 at 2.25% interest, and a notice that in May 2016 the interest would increase to 2.5%. And a $25,000 loan at 7.5%, to which my family and I had contributed, over the course of three years, $12,531.12 and on which I now owed $25,933.66. More than what I started out with. I memorised – or, more often, didn’t – seemingly crucial details about my debt that turned out to be comically meaningless: a low-interest loan from Perkins was serviced by a company called ACS, which had rebranded to Conduent Education and sent out notices with their new logo and the message “Soon to be Conduent.” Citibank, referring to itself as “Citibank, N.A. (Citibank),” transferred the servicing of my loans to Firstmark, and I had to create an account with them. Student loan firm Sallie Mae’s lending arm span off into an independent company called Navient. In 2017, the Consumer Financial Protection Bureau sued Navient, alleging that it “systematically and illegally [failed] borrowers at every stage of repayment”.

      Navient released a public statement in reponse to that suit, which said: “There is no expectation that the servicer will act in the interest of the consumer.” When I received a notice from Navient in February 2017 that my monthly payments would be increasing, for reasons I did not comprehend, the email came with a note at the bottom saying: “We’re here to help: We’re happy to help you navigate your options, provide you with resources, and answer any questions you have as you repay your loans.” The company’s motto is, hilariously, “Solutions for your success”.
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      These announcements flooded my inbox with subject lines declaring “Important Information”, but none of them altered my fate. Sometimes the monthly payments would go up, sometimes my salary would go up, sometimes I made a cheque out to a different company. The only stable thing was the money I owed, which never seemed to get any lower. And so the cash would go out to the various lenders with the blind hope that it was right. On top of all that was a dreadful anticipation that any day now I might hear from the credit bureau and my life would somehow bottom out.

      In some twisted way, I wanted it to happen. My mother’s cancer went into remission, and both of my parents found, in their 60s, new careers in New York. I maintained steady employment in journalism since finishing school, and in 2016 I was hired as an editor at the New York Times. Was it possible we had become lucky? I had spent so much time wondering what life’s nadir looked like that I was now curious whether it had already come and gone.

      In the summer of 2017, my father, now nearing 70, had lost another job, so I finally removed him as a guarantor and refinanced my loans with one of the few companies that provides such a service, SoFi. My wife, who agreed to marry me last autumn, would help with the payments when she could. Sharing the burden of my debt with my spouse instead of my parents was a small, depressing victory, a milestone perhaps unique to members of my generation, one that must have carried the same kind of significance that purchasing a home and having a mortgage had to my parents.

      SoFi has not made my situation much more tenable. The main difference is that I now write one cheque instead of several, and I have an end date for when the debt, including the calculated interest – about $182,000 – will be paid off: 2032, when I’ll be 44, a number that feels only slightly less theoretical to me than 30 did when I was 17. What I have to pay each month is still, for the most part, more than I am able to afford, and it has kept me in a state of perpetual childishness. I rely on the help of people I love, and I live by each paycheck. I still harbour anxiety about the bad things that could befall me should the paycheck disappear.

      But the “Important Information” I receive has changed. SoFi is a Silicon Valley startup that bills itself as “a new kind of finance company”; its name is shorthand for Social Finance, Inc. In addition to loans, it offers membership outreach in the form of financial literacy workshops and free dinners. Their aim is to “empower our members” – a mission that was called into question by the resignation, in September 2017, of its CEO, Mike Cagney, who employees allege had engaged in serial workplace sexual harassment and who ran the office, according to a New York Times headline, like “a frat house.” The allegations, according to a report in the Times, include Cagney exchanging explicit text messages with employees, bragging about the size of his genitalia, and the company’s chief financial officer offering bonuses to female employees if they lost weight. In January, SoFi hired Anthony Noto, formerly of Twitter, as Cagney’s replacement.

      SoFi has also received criticism for its elitism, and for courting only wealthy, high-earning borrowers – to which I can only say this is a category with which I do not personally identify, especially after writing the check to SoFi each month. The news ahout Cagney came out not long after I refinanced my loans with the company – I became, I suppose, a SoFi’er, in the company’s parlance. Around the same time, I started receiving curious emails from them: “You’re Invited: 2 NYC Singles Events” or “Come Celebrate Pride with us!”

      “Dear NYC SoFi’er,” one of these emails read, “Grab a single friend and join us for a fun night at Rare View Rooftop Bar and Lounge in Murray Hill! You’ll mingle with some of our most interesting (and available!) members… ” The invitation cited a statistic that promised “86% of members at other SoFi Singles events said they met someone they want to see again”.

      I will reiterate that I am a 30-year-old married man with more than $100,000 of debt, who makes less each year than what he owes. Buying a pair of trousers is a major financial decision for me. I do not think myself eligible in any sense of the word, nor do I find my debt to be amusing merely on a conversational level.

      Still, I felt as if in 10 years, the debt hadn’t changed, but the world had, or at least the world’s view of it. This thing, this 21st-century blight that had been the source of great ruin and sadness for my family, was now so normal – so basic – that it had been co-opted by the wellness industry of Silicon Valley. My debt was now approachable, a way to meet people. It was, in other words, an investment in my future, which is why I had gone into debt in the first place. Would SoFi be this friendly if I lost my job and missed a monthly payment?

      Let’s say I was morbidly intrigued. The day after Valentine’s Day, I went to a Mexican restaurant in the financial district for a SoFi community dinner – this was not a singles event, but simply a free meal. There had been another of these dinners near my apartment the week before, but it had, to my surprise, quickly sold out. The restaurant was packed with an after-work crowd in business attire, and SoFi had rented out the back room, where a few dozen people had gathered, all wearing name tags and discussing financial woes. Sid, a software developer from Queens who had racked up credit card debt after college, told me that the debt was a unifying force at these gatherings. “When there’s a break in the conversation, someone can just say, ‘So, debt, huh?’ and things will get going again,” he said. “If we walked outside of this room,” he continued, gesturing to the suits by the bar, “everyone out there would have debt, too. It’s just a little more out in the open for us.”

      Despite the name tags, the dinner turned out to resemble something more like an AA meeting, an earnest session of group therapy. Everyone had their story about the problems caused by their student loans and how they were trying, one day at a time, to improve things, and no story was exceptional, including my own. Ian, an employee for Google who had recently successfully paid off his debt from a Columbia MBA programme, became something like my sponsor for the evening. He said he had a few “bone dry” years, when he lived on instant noodles. I told him I had a long way to go. “At least you’re doing something about it,” he said, sincerely.

      We sat down to dinner. Across from me was Mira, a defence attorney from Brooklyn, who attended law school at Stanford. Her payments amount to $2,300 a month, more than double my own. When I asked her why she came to this event, she glanced at me as if the answer should have been obvious: her payments are $2,300 a month. The table, myself included, looked on her with an odd reverence. She wore a business suit and had her hair pulled back, but I saw her as something like the sage and weathered biker of the group, talking in her wisdom about accepting the things you cannot change.

      After the food was served, a waiter came by with a stack of to-go boxes, which sat on the edge of the table untouched for a while as everyone cautiously eyed them. The group was reluctant at first, but then Ian said, “The chicken was actually pretty good,” as he scooped it into one of the boxes. Mira shrugged, took a fork, and said: “This is a little tacky, but I’d hate to waste free food,” and the rest of the table followed her lead. Maybe the next generation would do better, but I felt like we were broke and broken. No number of degrees or professional successes would put us back together again. For now, though, we knew where our next meal was coming from.


      https://www.theguardian.com/news/2018/aug/21/the-inescapable-weight-of-my-100000-student-debt?CMP=twt_gu

    • Étudiants, l’avenir à crédit

      Sous l’effet de la compétition internationale, les universités se transforment en de gigantesques entreprises. Une enquête aussi éclairante qu’inquiétante sur un phénomène émergent en Europe.

      Compétitivité, marketing ou retour sur investissement sont des termes qui circulent désormais dans les couloirs feutrés des grandes universités. De Shanghai à New York en passant par Paris et Berlin, la transmission des connaissances devient une marchandise, dans le sillage de « l’économie du savoir », une doctrine érigée à la fin des années 1990 par les instances financières internationales – OCDE et Banque mondiale en tête. L’enseignement supérieur, reconnu comme un moteur de productivité et de croissance économique, doit se mettre au service du développement des pays. Victimes de ce nouveau système, les étudiants sont contraints d’investir pour apprendre. Ils s’acquittent de frais d’inscription de plus en plus élevés, et s’appauvrissent avant même d’entrer dans la vie active. Aux États-Unis, la dette étudiante a dépassé le coût du logement et de la santé, menaçant l’économie nationale. Les jeunes Européens suivront-ils la même voie ? Si certains pays d’Europe du Nord résistent à cette commercialisation du savoir, considérant l’éducation comme un acquis social, d’autres s’inspirent de plus en plus du modèle anglo-saxon. En France, les établissements les plus prestigieux, comme Sciences-Po et Paris-Dauphine, se sont déjà engagés sur le chemin du payant.

      À bout de souffle
      Étayé par des chiffres effarants, ce documentaire fouillé dresse un état des lieux de la mutation des universités du monde entier. Des États-Unis jusqu’à la Chine, nouvel eldorado de l’enseignement supérieur mondial, le réalisateur pointe les dérives de la marchandisation du savoir en partant à la rencontre d’étudiants étouffés par leurs crédits et terrifiés par l’avenir.

      https://www.youtube.com/watch?v=VN2QOnp3aXk


      #vidéo #documentaire #film

  • Lettre ouverte à un futur président déjà haï » parue dans le monde du 5 mai François Ruffin - 4 Mai 2017

    https://www.facebook.com/FrancoisRuffin80/photos/a.642440839270790.1073741828.642036589311215/729140700600803/?type=3&theater

    EN INTEGRALITE :

    Monsieur Macron, je regarde votre débat, ce soir, devant ma télé, avec Marine Le Pen qui vous attaque bille en tête, vous, « le candidat de la mondialisation, de l’ubérisation, de la précarité, de la brutalité sociale, de la guerre de tous contre tous » , et vous hochez la tête avec un sourire. Ça vous glisse dessus. Je vais tenter de faire mieux.

    D’habitude, je joue les petits rigolos, je débarque avec des cartes d’Amiens, des chèques géants, des autocollants, des tee-shirts, bref, mon personnage. Aujourd’hui, je voudrais vous parler avec gravité. Vraiment, car l’heure me semble grave : vous êtes détesté d’emblée, avant même d’avoir mis un pied à l’Elysée.

    Lundi 1er mai, au matin, j’étais à la braderie du quartier Saint-Maurice, à Amiens, l’après-midi à celle de Longueau, distribuant mon tract de candidat, j’ai discuté avec des centaines de personnes, et ça se respire dans l’air : vous êtes haï. Ça m’a frappé, vraiment, impressionné, stupéfait : vous êtes haï. C’était pareil la veille au circuit moto-cross de Flixecourt, à l’intuition, comme ça, dans les discussions : vous êtes haï. Ça confirme mon sentiment, lors de mes échanges quotidiens chez les Whirlpool : vous êtes haï. Vous êtes haï par « les sans-droits, les oubliés, les sans-grade » que vous citez dans votre discours, singeant un peu Jean-Luc Mélenchon. Vous êtes haï, tant ils ressentent en vous, et à raison, l’élite arrogante (je ne vais pas retracer votre CV ici).

    Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï. Je vous le martèle parce que, avec votre cour, avec votre campagne, avec la bourgeoisie qui vous entoure, vous êtes frappé de surdité sociale. Vous n’entendez pas le grondement : votre heure, houleuse, sur le parking des Whirlpool, n’était qu’un avant-goût. C’est un fossé de classe qui, face à vous, se creuse. L’oligarchie vous appuie, parfait, les classes supérieures suivent.

    Il y a, dans la classe intermédiaire, chez moi, chez d’autres, encore un peu la volonté de « faire barrage », mais qui s’amenuise de jour en jour, au fil de vos déclarations, de votre rigidité. Mais en dessous, dans les classes populaires, c’est un carnage. Les plus progressistes vont faire l’effort de s’abstenir, et ce sera un effort, tant l’envie les taraude de saisir l’autre bulletin, juste pour ne plus vous voir. Et les autres, évidemment, le saisiront, l’autre bulletin, avec conviction, avec rage.

    Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï. Et c’est dans cette ambiance électrique que, sans concession, vous prétendez « simplifier le code du travail par ordonnances ». C’est dangereux. Comme si, le 7 mai, les électeurs vous donnaient mandat pour ça.

    Dimanche 30 avril, sur France Inter, une électrice de Benoît Hamon regrettait votre « début de campagne catastrophique », votre « discours indigent », votre « dîner à La Rotonde », votre manque d’« aise avec les ouvriers ». Nicolas Demorand la questionna : « Et vous allez voter au deuxième tour, Chantal ? » « Plus c’est catastrophique, plus je vais y aller, parce que j’ai vraiment peur de l’autre », lui répondit l’auditrice en un fulgurant paradoxe.

    A cet énoncé, que répliqua votre porte-parole, l’économiste Philippe Aghion ? Il recourut bien sûr à la tragique Histoire : Shoah, négationnistes, Zyklon B, Auschwitz, maréchal Pétain. En deux phrases, il esquissa toute l’horreur du nazisme. Et de sommer Chantal : « Ne pas mettre un vote, s’abstenir, c’est en fait voter Mme Le Pen. Il faut que vous soyez bien consciente de ça. » Contre ça, oui, qui ne voterait pas ?

    Mais de ce rejet du pire, vous tirez un blanc-seing. Votre économiste parlait, le 30 avril, comme un missionnaire du FMI : « Réduire la dépense publique », « les coupes d’abord dans le social », « sur l’assurance-maladie », « la tarification à l’acte », « l’assurance-chômage », « les collectivités locales ». Tout y passait.

    Et d’insister sur le traitement de choc : « C’est très important, le calendrier, il faut aller très vite. Il faut miser sur le capital politique de l’élection pour démarrer les grandes réformes dès le début, dès le début. Quand on veut vraiment aller vite sur ces choses-là, je crois que l’ordonnance s’impose. Je vois la France maintenant, un peu un parallèle avec l’après-guerre, je crois que nous sommes à un moment semblable à la reconstruction de 1945. » Rien que ça : la comparaison avec une France à genoux, qui a servi de champ de bataille, qui n’avait plus de ponts, plus d’acier, plus d’énergie, bref, ruinée, alors que le CAC 40 vient, cette année, de verser des « dividendes record » aux actionnaires.

    Mais de quel « capital politique » parlez-vous ? La moitié, apparemment, de vos électeurs au premier tour ont glissé votre bulletin dans l’urne moins par adhésion à votre programme que pour le « vote utile ». Et pour le second, si vous obtenez la majorité, ce sera en souvenir d’Auschwitz et du « point de détail ». Des millions de Français ne se déplaceront pas, qui ne veulent pas choisir entre « la peste et le choléra », qui vous sont d’ores et déjà hostiles.

    C’est sur cette base rikiki, sur cette légitimité fragile que vous comptez mener vos régressions à marche forcée ? Que ça passe ou ça casse ? Vous êtes haï, monsieur Macron, et je suis inquiet pour mon pays, moins pour ce dimanche soir que pour plus tard, pour dans cinq ans ou avant : que ça bascule vraiment, que la « fracture sociale » ne tourne au déchirement. Vous portez en vous la guerre sociale comme la nuée porte l’orage. A bon entendeur.

    #mondialisation #ubérisation #précarité #brutalité_sociale #guerre #régression #FMI #Social #macron #présidentielles_2017 #élections #CAC40 #Amiens #François_Ruffin

    Paru initialement dans Le monde : http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/05/04/francois-ruffin-lettre-ouverte-a-un-futur-president-deja-hai_5122151_3232.ht
    en intégralité : https://www.anti-k.org/2017/05/05/francois-ruffin-lettre-ouverte-a-futur-president-deja-hai

    • Désintéressons-nous, une fois pour toutes, des élections ! Par Alain Badiou 27 04 2017
      https://www.les-crises.fr/desinteressons-nous-une-fois-pour-toutes-des-elections-par-alain-badiou

      *

      Dans un texte confié à Mediapart, le philosophe Alain Badiou invite à se désintéresser des élections, terrain de prédilection des adversaires de l’émancipation. « Hystériser, de façon à la fois dépressive et déclamatoire, des résultats électoraux, est non seulement inutile, mais nuisible », écrit-il, en appelant à « un véritable labeur politique » contre la servitude actuelle. *

      Je comprends l’amertume des protestataires, notamment les déçus du Mélenchonisme, à l’issue du premier tour des élections. Ceci dit, ils ont beau faire et beau dire : il n’y a dans ce vote aucune escroquerie, aucune aberration particulière.

      Il n’y a eu, en fait, que deux anomalies partidaires, qui ont malheureusement (pour les pouvoirs réels) décomposé le bloc parlementaire central. Ce bloc est composé de la droite et de la gauche classiques. Il soutient depuis quarante ans, voire deux siècles, le déploiement du capitalisme local. Or, le sortant local de la prétendue gauche, Hollande, ne se représentait pas, ce qui a décomposé son parti. D’autre part, la droite classique, à cause des funestes primaires, n’a pas choisi son meilleur vieux cheval : Juppé, mais un bourgeois de province à la triste figure, trop éloigné des délices « sociétaux » du capital moderne.

      Le deuxième tour “normal” aurait dû être Hollande/Juppé, ou au pire Le Pen/Juppé, avec dans les deux cas, une élection facile de Juppé. En l’absence des deux partis de gouvernement décomposés, nos vrais maîtres depuis deux siècles, à savoir les propriétaires et gestionnaires des capitaux, étaient quelque peu à la peine. Heureusement (pour eux), avec leur personnel politique habituel, les vieux briscards de la réaction ; avec aussi, bien entendu, l’aide de résidus sociaux-démocrates (Valls, Le Drian, Ségolène Royal et consorts), ils ont bricolé un substitut présentable du bloc parlementaire central en déshérence. Ce fut Macron. Ils ont aussi, chose très utile, et de grande portée à venir, rallié Bayrou, le vieux sage centriste expérimenté, l’homme de toutes les guerres électorales, y compris les plus difficiles. Tout cela fut fait avec brio, en un temps record. Le succès final est pratiquement assuré.

      Dans ces conditions, tout à fait explicables, le vote entérine, de façon plus claire que d’habitude, que la subjectivité pro-capitaliste et droitière, y compris sous ses formes quelque peu fascistoïdes, est absolument majoritaire dans ce pays.

      Une partie des intellectuels et une partie de la jeunesse refusent de le voir, ou le regrettent amèrement. Mais quoi ? Veulent-ils, ces amateurs d’élections démocratiques, qu’on leur change le peuple des votants, comme on fait d’une chemise sale ? Qui vote doit consentir au vœu de la majorité, tout de même ! En vérité, ces deux groupes mesurent le monde à l’aune de leur propre situation et de leurs propres rêves, sans en tirer la conclusion qui s’impose : il n’y a absolument rien à attendre du vote “démocratique”.

      Déjà Napoléon III, en 1850, avait vu que le suffrage universel était, non pas l’horreur que la bourgeoisie bien-pensante imaginait qu’il était, mais une véritable bénédiction, une légitimation inattendue et précieuse des pouvoirs réactionnaires. C’est encore vrai aujourd’hui, partout dans le monde. Napoléon le petit avait découvert que dans des conditions historiques à peu près normales, à peu près stables, la majorité numérique est toujours fondamentalement conservatrice.

      Concluons calmement. Hystériser les résultats d’une élection ne mène à rien qu’à une dépression vaine. Habituons-nous à ceci : il n’y aura jamais de mise à mort de notre servitude actuelle sans, au plus loin des rituels électoraux, la liaison historique de quatre facteurs :

      1 : une situation historique instable, qui bouscule fortement les subjectivités conservatrices. Très probablement, hélas, une guerre, comme pour la Commune de Paris en 1871, la révolution russe en 1917 et la révolution chinoise entre 1937 et 1947.

      2 : une division idéologique fortement établie, naturellement d’abord chez les intellectuels, mais finalement dans les larges masses elles-mêmes, sur le fait qu’il y a deux voies et non une seule, que tout l’espace de la pensée politique doit se structurer autour de la contradiction antagonique capitalisme/communisme, ou de tel ou tel de ses équivalents. Je rappelle au passage les principes de la deuxième voie : Etablissement, contre la propriété privée, de formes collectives de la gestion des moyens de production, du crédit et des échanges ; polymorphie du travail, notamment mise à mal de l’opposition manuel/intellectuel ; internationalisme conséquent ; formes de gestion populaire travaillant à la fin de l’Etat séparé

      3 : une levée populaire, certainement comme toujours minoritaire, mais qui met au moins en suspens le pouvoir d’Etat, levée souvent liée au point 1.

      4 : une organisation solide apte à proposer une synthèse active des trois premiers points en direction d’un effondrement des ennemis et de la mise en place aussi rapide que possible des éléments constitutifs de la deuxième voie, la communiste, ceux que j’ai rappelés ci-dessus.

      Deux de ces 4 points, le 1 et le 3, dépendent de la conjoncture. Mais nous pouvons dès maintenant travailler activement au point 2, tout à fait crucial. Et nous pouvons également travailler au point 4, notamment en soutenant, à la lumière partagée du point 2, des réunions et actions communes entre une fraction des intellectuels d’une part, et d’autre part le prolétariat sous trois de ses formes : les ouvriers et petits employés actifs, les familles ouvrières frappées et démoralisées par la désindustrialisation frénétique de la France depuis 30 ans, le prolétariat nomade, de provenance africaine, moyen-orientale ou asiatique.

      Hystériser, de façon à la fois dépressive et déclamatoire, des résultats électoraux, est non seulement inutile, mais nuisible.

      C’est se situer sans aucun recours sur le terrain des adversaires. Nous devons devenir indifférents aux élections, qui relèvent tout au plus du choix purement tactique entre : s’abstenir de jouer dans cette fiction « démocratique », ou soutenir tel ou tel compétiteur pour des raisons de conjoncture par nous précisément définies, dans le cadre, par ailleurs étranger aux rituels du pouvoir d’Etat, de la politique communiste. Nous devons consacrer notre temps, toujours précieux, au véritable labeur politique qui ne peut s’inscrire que dans les quatre points ci-dessus.

      Alain Badiou

      @Dror@sinehebdo https://seenthis.net/messages/594505

  • Echapper à la grande #régression
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/020517/echapper-la-grande-regression

    Après la Grande Transformation décrite par Karl Polanyi voilà 70 ans, sommes-nous en train de vivre un #tournant_historique marqué par une « grande régression », où capitalisme néolibéral et post-fascisme s’alimentent mutuellement ? C’est ce qu’affirment quinze #intellectuels marqués à #gauche, dans un livre collectif et international, avec des arguments inégalement puissants et originaux.

    #Culture-Idées #âge_de_la_régression #Bruno_Latour #néo-libéralisme #Slavoj_Zizek

  • UE : début des contrôles systématiques des Européens aux frontières extérieures

    Les Européens vont faire l’objet de contrôles systématiques aux frontières extérieures de l’UE à partir de vendredi, en application d’une nouvelle législation européenne qui cible les « combattants étrangers » se rendant ou revenant d’Irak et de Syrie.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/ue-debut-des-controles-systematiques-des-europeens-aux-fronti
    #contrôles_systématiques_aux_frontières #frontières #Schengen (fin de -) #it_has_begun #asile #UE #EU #Europe #migrations #frontières_extérieures #fermeture_des_frontières #surveillance #ordre_public #sécurité #terrorisme
    cc @i_s_

    • Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen

      Berne, 05.04.2017 - À l’avenir, les banques de données de recherche européennes et nationales seront consultées systématiquement en cas de contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen. Lors de sa séance du 5 avril 2017, le Conseil fédéral a approuvé cette modification du règlement pertinent de l’Union européenne (UE). Le nouvel acte législatif entrera en vigueur le 7 avril 2017.

      https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-66251.html

    • Les autorités françaises prolongent illégalement les contrôles aux frontières intérieures Schengen, les associations saisissent le Conseil d’Etat [Action collective - Communiqué]

      Le 26 octobre 2017, l’Anafé, La Cimade et le Gisti ont demandé au juge des référés du Conseil d’Etat de suspendre en urgence la décision des autorités françaises de prolonger les contrôles aux frontières intérieures jusqu’au 30 avril 2018.

      Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen, mis en œuvre par la France depuis le 13 novembre 2015, puis prolongé plusieurs fois en raison de l’état d’urgence, devait prendre fin le 31 octobre. Pourtant, les autorités françaises ont fait savoir à l’Union européenne (UE), par le biais d’une note envoyée le 3 octobre dernier, qu’elles comptaient prolonger – une fois de plus – ces contrôles systématiques aux frontières en invoquant pour seul motif le « risque d’attentat terroriste qui demeure élevé sur le territoire français ».

      Alors que l’état d’urgence doit prendre fin ce mercredi 1er novembre, cette décision, en contradiction avec les règles de l’espace Schengen qui limitent à deux ans la possibilité de mener des contrôles systématiques à leurs frontières intérieures, porte de graves atteintes aux droits des personnes et à la liberté de circulation.

      Depuis 2015, des dizaines de milliers de personnes ont fait l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire français (63 732 en 2016). Une partie importante d’entre elles sont des personnes en quête de protection, comme l’attestent les observateurs et associations présents à la frontière franco-italienne.

      Alors que le motif invoqué pour la mise en place de cet arsenal de contrôles aux frontières est la lutte anti-terroriste, il est très clair que l’objectif premier est de limiter drastiquement la liberté de circulation des personnes migrantes au sein de l’UE et tout particulièrement de celles venant d’Italie, de Grèce et d’Espagne. Ceci est flagrant dans le Briançonnais, dans la vallée de la Roya ou encore à Menton où des centaines de militaires, policiers, gendarmes sont déployées aux cols et dans les gares et refoulent quotidiennement des personnes migrantes vers l’Italie, sans respect des procédures légales.

      C’est également manifeste dans les aéroports, où l’entrée en France est refusée à des touristes ou des personnes en situation régulière, en provenance d’un autre Etat de l’espace Schengen. Ces individus sont alors enfermés en zone d’attente pour être renvoyés.

      Par ailleurs, des contrôles discriminatoires, fondés sur l’apparence et le faciès, sont exercés systématiquement, sur tout le territoire, à l’égard des personnes perçues par les forces de l’ordre comme migrantes.

      Nos organisations demandent donc urgemment aux autorités françaises de mettre fin aux contrôles systématiques aux frontières intérieures systématiques afin de revenir à un espace Schengen où la liberté de circulation redevient la norme et non l’exception.

      Le recours a été préparé par deux étudiantes du M2 droits de l’homme de l’Université Paris Nanterre en lien avec les associations requérantes.

      http://www.anafe.org/spip.php?article440

    • Prolongation of the temporary reintroduction of border controls at the French internal borders in accordance with Article 25 of Regulation (EU) 2016/399 on a Union Code on the rules governing the movement of persons across borders (Schengen Borders Code)
      http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-12811-2018-INIT/x/pdf

      Commentaire de Marine DE HAAS reçu via la mailing-list Migreurop (09.10.2018)

      La France vient de prolonger – pour la 12ème fois – les contrôles systématiques à ses frontières intérieures, jusqu’à avril 2019.

      Comment le temporaire devient permanent.

      La notification est disponible en anglais et en français sur le site du Conseil européen : http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-12811-2018-INIT/x/pdf

      La justification apportée triple :
      – La menace terroriste est toujours forte et imminente (deux attaques en 2018 et 5 attentats déjoués selon les services de renseignement)
      – Le processus de renforcement des frontières extérieures n’est pas complètement finalisé
      – Le G7 aura lieu en France en avril prochain
      Les chiffres des arrestations aux frontières sont censés prouver l’intérêt de cette mesure, alors qu’aucun chiffre sur les poursuites engagées effectivement n’est donné.
      Les lieux de contrôles ne sont pas mentionnés à nouveau, ils restent donc les mêmes (décision de décembre 2015 ici).

  • Rising death rate for middle-aged US workers driven by “deaths of despair” - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2017/03/24/stud-m24.html

    Rising death rate for middle-aged US workers driven by “deaths of despair”
    By Niles Niemuth
    24 March 2017

    The latest research on rising mortality rates by Princeton University economists Anne Case and Angus Deaton, presented this week at the Brookings Institution, shines new light on the depth of the social crisis which has devastated the American working class since the year 2000.

    #états-unis #Mortalité #crise_économique #décadence #régression

  • #loi_travail : en Belgique aussi :

    La Loi Peeters et la marchandisation du temps - Gresea
    http://www.gresea.be/spip.php?article1584

    En avril 2016, le ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), a présenté une note visant à réformer de manière structurelle la législation sur le travail en Belgique. L’élément le plus significatif de la série de mesures proposées est la réforme de la période de référence sur laquelle le temps de travail est calculé. Plus largement, et comme pour les autres « lois travail » en Europe, le projet du gouvernement fédéral est une transformation en profondeur de la réglementation sur le temps de travail en Belgique.

    Cette réforme a déclenché un cycle de contestations sociales en Belgique entre avril et octobre 2016. Si elles ne semblent pas pouvoir empêcher une augmentation du temps de travail pour certaines catégories de travailleurs ainsi qu’une intensification de la flexibilité, les mobilisations syndicales et citoyennes ainsi que la pression politique exercée par la CSC (syndicat chrétien) sur son allié traditionnel, le CD&V, ont quelque peu fait reculer le gouvernement.

    Avant de poser la question des enjeux de fond de cette réforme du travail en Belgique et d’analyser les mobilisations qu’elle a engendrées, il est important de replacer la « réforme Peeters » dans le contexte historique du temps de travail en Belgique [1].

    #régressions_sociales #loi_Peeters #salariat #précariat

  • Deliveroo débarque à Tours, et ce n’est pas une bonne nouvelle
    https://larotative.info/deliveroo-debarque-a-tours-et-ce-n-2096.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH469/arton2096-2d8d8-2c37b.jpg?1488299198

    L’entreprise spécialisée dans la livraison à vélo de plats cuisinés va s’installer en Indre-et-Loire. Son fonctionnement étant basé sur l’exploitation des livreurs, il n’y a pas de quoi se réjouir.

    Contrairement au modèle traditionnel de livraison organisé par des pizzerias ou des restaurants de sushis, dont les livreurs sont salariés, le modèle Deliveroo fait appel à des travailleurs « indépendants », qui sont généralement auto-entrepreneurs. Les coursiers ne signent pas un contrat de travail, mais un contrat de prestation de services. Ce modèle, popularisé en France par l’entreprise Uber, est de plus en plus vivement critiqué. L’autoentrepreneuriat est devenu un outil utilisé par ces boîtes « pour faire bosser les gens sans gérer l’emploi, sans embaucher, sans payer de cotisations », comme l’explique la sociologue Sarah Abdelnour.

    (...)

    Dans un premier temps, les livreurs Deliveroo pouvaient espérer gagner un minimum de 7,50 euros par heure, auquel s’ajoutait le montant des « courses » réalisées pendant cette heure. Désormais, les minimums garantis ne concernent que certains créneaux horaires, et la course est payée autour de 5 euros brut. Compter donc deux courses par heure pour atteindre un salaire brut de 10 euros, sur lequel le livreur devra payer les cotisations et charges diverses liées à son statut d’auto-entrepreneur [1]. Le montant des bonus, versés en cas d’intempéries ou pour garantir une rémunération motivante certains soirs, peut varier sur décision unilatérale de Deliveroo. A une époque, Deliveroo promettait aux coursiers de « gagner jusqu’à 20€ de l’heure (sans compter les pourboires) ». Pour le recrutement de livreurs à Tours, l’entreprise annonce désormais « jusqu’à 150€ par week-end », sans préciser le nombre d’heures travaillées.

    (...)

    Depuis, de nombreux « collaborateurs » de Take Eat Easy luttent pour faire requalifier leurs contrats de prestation de service en contrats de travail. A Lyon, un collectif s’est constitué pour organiser la solidarité entre les coursiers. Dans un tract du collectif, on pouvait lire :

    « Les plateformes nous niquent depuis trop longtemps ! Nous n’avons aucun droit au chômage, aucun droit à la retraite, aucune prime de risque, aucun accompagnement en cas de blessure ! Et elles nous imposent leurs rémunérations, elles contrôlent nos horaires, elles ne payent aucune charge patronale ! Il est plus que temps de nous fédérer et de trouver des moyens de nous asseoir à la table des négociations ! »

    #Deliveroo #foodtech #uberisation #flexibilité