• RAGEMAG | La France dans 10 ans : quand les consultants sociaux-libéraux jouent aux prophètes
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    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Dq8CyzMJNWY

    La note « Quelle France dans 10 ans ? » produite par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) a servi d’introduction au séminaire gouvernemental du 19 août 2013. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle fait froid dans le dos, car si les inquiétudes des Français sont parfaitement perçues, elles sont également superbement ignorées : on sent comme un douloureux remake à la française du There is no alternative de Margareth Thatcher.
    Pour donner de l’allant, les grands accomplissements politiques sont évoqués : l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat, le plan d’équipement télécoms et le programme d’indépendance énergétique. Le but est de montrer que la France peut parvenir à de grandes choses lorsqu’elle s’en donne les moyens. L’instauration de la monnaie unique vient cependant ternir le tableau.

    Les questions liées à l’indépendance de la BCE ou à la surévaluation de l’euro sont soigneusement évitées. On préfère évoquer le « bon élève » de la zone euro : l’Allemagne. La politique de son ancien chancelier Gerhard Schröder est particulièrement louée. Avant ses réformes, l’Allemagne faisait figure « d’homme malade ». « Dix ans après les inégalités de revenu se sont accrues, mais le chômage est à son plus bas et la prospérité économique est insolente. » Écrire une telle phrase est une véritable provocation. L’accroissement des inégalités ne semble pas poser de problème puisque le chômage est bas et que la prospérité économique est « insolente ». Les chômeurs sont remplacés par une armée de travailleurs précaires, les fameux jobs à 1 euro, et tout le monde s’en gargarise.

    « Les perdants de la mondialisation n’attirent que peu d’intérêt. Winners take all et c’est très bien ainsi. »
    Les perdants de la mondialisation n’attirent que peu d’intérêt. Winners take all et c’est très bien ainsi. Il est tout de même permis de s’interroger sur l’intérêt de voir la croissance du PIB flamber si le salaire médian stagne ou diminue. Le rapport ne dira pas un mot à ce sujet. Le modèle allemand est érigé en modèle absolu, fin de la discussion.

    La fin de l’introduction aura nettement moins d’intérêt mais elle permettra tout de même de préciser que la France ne sait pas ce qu’elle veut (« C’est aussi une source d’interrogations, pour nos partenaires et les observateurs internationaux qui ne comprennent plus bien à quoi notre pays aspire et ne discernent plus quels moyens il se donne pour atteindre ses objectifs ») et que « l’État n’est plus en position de décider pour la société dans son ensemble ». En fait, dans « la France ne sait pas ce qu’elle veut », il importe de comprendre : « la France ne veut pas ce qu’il faut ».

    Futurologie : le monde dans 10 ans


    Une définition curieuse de la mondialisation est donnée en mêlant des données aussi diverses que la croissance de la population, l’accès à l’information, la baisse des coûts de transport, la diffusion des innovations et la libéralisation des échanges et des flux de capitaux. Cette définition large, puisque la mondialisation ne se résume en réalité qu’à une libéralisation des échanges au niveau mondial et à une internationalisation des firmes, permet d’affirmer que ce processus « a produit une progression rapide du revenu global et une réduction sensible des inégalités ».

    Maurice Allais
    Affirmer sans prouver, donc. Les travaux de Jacques Sapir ou de Maurice Allais ont notamment permis de montrer que la mondialisation n’a en réalité été favorable qu’aux pays qui n’ont pas joué son jeu mais qui ont profité du fait que les autres l’aient joué. Les « réussites » économiques de pays comme la Chine et l’Allemagne ne sont en réalité que des politiques de « passagers clandestins » qui basent leur modèle sur les exportations grâce à une monnaie sous-évaluée pour le premier et à une politique de déflation salariale pour le second. À l’inverse, le fait de ne pas favoriser l’émergence de leurs consommations intérieures prive leurs partenaires économiques de débouchés leur permettant de s’assurer une croissance économique......

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