• RSA, APL, AAH : le compte bancaire des allocataires peut être consulté par un contrôleur CAF lors d’un contrôle à domicile [titre revu pour ce rappel]
    https://www.20minutes.fr/societe/2609227-20190921-rsa-compte-bancaire-beneficiaire-peut-etre-consulte-cadre

    FAKE OFF L’affirmation a été avancée ce week-end. Des contrôles sont bien effectués, « seulement en cas de doute sur le niveau des ressources », précise la Caisse nationale des allocations familiales

    Les #contrôleurs des #CAF peuvent-ils examiner les relevés bancaires des bénéficiaires du #RSA ? L’affirmation a été avancée ce week-end.
    En 2018, le ministère des Solidarités et de la Santé avait confirmé cette pratique.

    Celle-ci est encadrée.
    Le #compte_bancaire d’un bénéficiaire du RSA peut-il être examiné en cas de contrôle ? L’affirmation a été avancée samedi par Marie Wilhelm, une auteure de polars, dans un tweet largement repris. « J’apprends qu’un décret est passé cet été permettant de fouiller les comptes bancaires des gens au RSA afin de le leur retirer s’ils ont touché autre chose, y compris les étrennes envoyées par mamie, écrit cet internaute. Pour la fraude fiscale, les moyens dévolus au fisc ont encore été restreints. »

    L’internaute a ensuite précisé que cela fait déjà « beau temps qu’on dénie toute dignité et vie privée aux gens au RSA ».

    Les CAF et la #MSA, qui versent le RSA pour le compte des départements, « sont en droit de demander aux bénéficiaires de leur communiquer la copie de leurs relevés de compte bancaire afin de contrôler l’exactitude des déclarations concernant les ressources », expliquait en 2018 le ministère de Solidarités et de la Santé, en réponse à une question d’un député.

    Ces deux organismes « sont habilités par la loi à vérifier les déclarations des bénéficiaires du RSA », ajoutait le ministère.

    Un contrôle « seulement en cas de doute sur le niveau des ressources »
    Pourquoi une telle demande ? « Le droit au RSA est calculé pour chaque foyer en prenant en compte toutes les ressources, de quelque nature qu’elles soient, de tous les membres du foyer », répondait le ministère.
    Ces contrôles sont encadrés et ne peuvent pas être effectués par tous les agents des CAF, rappelle la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) auprès de 20 Minutes : « Seuls les contrôleurs des CAF sur place, dans le cadre d’un contrôle au domicile des allocataires, peuvent demander aux banques (…) des relevés du compte. » Cette demande intervient « seulement en cas de doute sur le niveau des ressources suite aux premières investigations réalisées ».

    Une « quinzaine de cas » en Alsace
    La pratique est bien établie : en avril, les délégués du défenseur des droits en Alsace alertaient sur une « quinzaine de cas », où des parents ont versé des « petites sommes régulières à leurs enfants ». Ces sommes « apparaissent sur les relevés bancaires (des enfants) et la CAF les compte comme un #revenu supplémentaire. Cela peut avoir des conséquences assez redoutables comme la suppression du RSA. » Le département du Haut-Rhin avait tempéré auprès de 20 Minutes : « Si les sommes sont modiques, elles ne seront pas prises en compte. »
    En 2016, la Cnil précisait à 20 Minutes que le bénéficiaire, pour des raisons de confidentialité, « pourra occulter toutes les autres informations qui ne sont pas nécessaires à l’appréciation du bénéfice du droit en question – en l’occurrence les dépenses figurant sur les relevés » .

    Des informations croisées avec d’autres organismes
    Les agents des CAF peuvent également accéder au #Ficoba, le fichier national des comptes bancaires et assimilés, qui contient les coordonnées de la personne ayant ouvert le compte (son nom, son prénom, son adresse ainsi que sa date et son lieu de naissance). Il ne donne pas d’informations « sur les opérations effectuées ou sur son solde », précise la Cnil sur son site.
    Le but ? Croiser les informations déclarées par les allocataires avec celles d’autres organismes pour détecter soit les sommes d’argent dues par la CAF aux allocataires, soit les sommes trop perçues par les bénéficiaires.

    Si l’allocataire refuse un contrôle ou refuse de fournir les pièces justificatives qui lui sont demandées, « le paiement de ses prestations pourra être interrompu », explique la Cnaf.
    En 2017, les CAF ont effectué 35,4 millions de contrôles (toutes prestations sociales confondues) dont près de 172.000 à domicile, rappelle la CNAF. Ces contrôles ont permis de régulariser 1,12 milliard d’euros. Sur ce montant, 316 millions ont été versés à des allocataires qui ne percevaient pas assez et 802 millions ont été réclamés aux allocataires qui avaient trop perçu. Les CAF ont détecté la même année pour 291 millions d’euros de fraude : le montant moyen d’une fraude était de 6.455 euros. Ces fraudes représentent 0,36 % des allocataires.

    • préférer des versements en liquide et bien choisir les dates de déclaration des autres versements, lorsque c’est possible...

    #contrôle_au_domicile #relevés_bancaire #suspicion_de fraude #suppression_d'_allocation

  • Une #métropolisation heureuse est-elle possible ? | Marianne
    https://www.marianne.net/debattons/entretiens/une-metropolisation-heureuse-est-elle-possible

    La métropolisation représente toutefois un moment particulier de cette longue histoire des desseins économiques et politiques dans et par l’urbain. Elle est le stade néolibéral du #capitalisme #patriarcal, engagé depuis une quarantaine d’années, d’abord dans les pays tôt convertis à cette doctrine, puis dans toutes les grandes agglomérations mondialisées. Ce stade est celui de la
    #polarisation urbaine des nouvelles filières économiques postindustrielles et d’une conversion rapide des pouvoirs urbains aux logiques de firme entrepreneuriale. Le statut de Métropole en vigueur en France depuis 2014 entérine et diffuse nationalement un tel mouvement, alors même que ses effets sont déjà largement connus à bien des endroits.

    Tout d’abord, un espace métropolitain n’est pas égalitaire. Les #ségrégations et #relégations y sont légion. Comme toute grande ville de l’ère thermo-industrielle me direz-vous, mais avec néanmoins une ampleur inégalée des #exclusions et évictions sociales. Au point d’interroger ce que la pensée dominante a longtemps défendu comme vertus intégratives de la grande ville : mélange et brassage, anonymisation et émancipation. A en juger par le sort réservé aux migrants, les métropoles ne sont pas les lieux idoines de l’urbanité ou encore de l’hospitalité. Nous y reviendrons. De même, on a connu plus vertueux d’un point de vue écologique. Le fait urbain c’est 55 % de la population mondiale (70 % en 2050 selon l’ONU) pour 70 % des déchets planétaires, 75 % de l’énergie consommée et 80 % des émissions de gaz à effet de serre.

    #territoire

  • Mise à jour CRITIQUE de sécurité : Sortie de SPIP 3.2.5 et SPIP 3.1.11

    Une faille CRITIQUE a été découverte récemment sous SPIP, permettant la modification arbitraire de contenus publiés, par les visiteurs non-identifiés.

    Elle touche TOUTES les branches SPIP 3.x (3.2, 3.1 et 3.0) et SPIP 2.1.
    Il est impératif de mettre à jour votre site SPIP dès que possible en version 3.2.5 ou 3.1.11.

    Dans l’attente d’une mise à jour de votre site, l’écran de sécurité en version 1.3.12 bloque les exploitations possibles de la faille.
    https://www.spip.net/fr_article4200.html

    La mise à jour de l’écran de sécurité reste une mesure transitoire qui ne vous dispense pas de la mise à jour de SPIP dans les meilleurs délais.

    Ces nouvelles versions corrigent aussi d’autres problèmes de sécurité moins graves.
    L’équipe remercie Sylvain Lefevre pour l’identification et le signalement de la faille, ainsi que Youssouf Boulouiz et Gilles Vincent et Christophe Laffont pour leurs signalements.

    Annonce complète et détails
    https://blog.spip.net/836

    Télécharger #SPIP
    https://www.spip.net/fr_download

    -- L’équipe

    #release

  • Palestine occupée : lutter contre l’apartheid climatique
    Matan Kaminer, Basma Fahoum, et Edo Konrad, Al Shabaka, le 8 août 2019
    https://www.chroniquepalestine.com/palestine-occupee-lutter-contre-apartheid-climatique

    Les sondages auprès des Israéliens témoignent d’une grande indifférence à l’égard de la crise à venir, ce qui signifie que le gouvernement israélien fait face à peu de pression populaire sur cette question. Aucun sondage n’a été effectué dans les territoires palestiniens occupés, mais l’occupation actuelle de la Cisjordanie et le siège de Gaza aggravent à la fois le risque de catastrophe climatique pour les Palestiniens et rendent pratiquement impossible toute intervention de leur gouvernement dans ce domaine.

    En Cisjordanie, c’est l’approvisionnement en eau qui est le plus vulnérable aux effets du changement climatique. Selon un rapport publié en 2013 par le groupe palestinien de défense des droits de l’homme Al-Haq, la consommation israélienne d’eau à usage domestique par habitant est quatre à cinq fois supérieure à celle de la population palestinienne des territoires occupés. Les colons israéliens en Cisjordanie consomment environ six fois plus d’eau que la population palestinienne vivant sur le même territoire.

    La situation à Gaza est aggravée par le siège israélien qui a entraîné la surexploitation des ressources en eaux souterraines et l’épuisement croissant de l’aquifère côtier, tout cela a rendu 90 % de l’approvisionnement en eau impropre à la consommation humaine.

    #Palestine #Apartheid #Climat #eau, mais je l’ajoute aussi à la troisième compilation :
    https://seenthis.net/messages/680147

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

  • Meli email client, pre-alpha release (https://meli.delivery/posts/2...
    https://diasp.eu/p/9329781

    Meli email client, pre-alpha release

    HN Discussion: https://news.ycombinator.com/item?id=20378657 Posted by UkiahSmith (karma: 3232) Post stats: Points: 129 - Comments: 70 - 2019-07-07T23:20:31Z

    #HackerNews #client #email #meli #pre-alpha #release HackerNewsBot debug: Calculated post rank: 109 - Loop: 170 - Rank min: 100 - Author rank: 69

  • BALLAST | Vincent Jarousseau : « Les ouvriers ont été abandonnés »
    https://www.revue-ballast.fr/vincent-jarousseau-les-ouvriers-ont-ete-abandonnes

    Cette #invi­si­bi­li­sa­tion des #classes_popu­laires dans le pré­sent, comme dans l’Histoire, par­ti­cipe au #récit_natio­nal biai­sé qui nous est pré­sen­té. Plus encore aujourd’hui qu’hier, cette dis­pa­ri­tion du #pro­lé­ta­riat des espaces de repré­sen­ta­tion contri­bue à sa #relé­ga­tion_sociale. Je m’explique : la #déstruc­tu­ra­tion de la #classe_ouvrière en tant que groupe social consti­tué, recon­nu et iden­ti­fié poli­ti­que­ment, a brouillé sa visi­bi­li­té sans pour autant que les #pro­blé­ma­tiques_sociales dis­pa­raissent — bien au contraire, puisque la #pré­ca­ri­té du tra­vail n’a fait que s’accroître durant les der­nières décen­nies. Reconnaître cette #condi­tion_sociale, la rendre visible en tant que récit social est un moyen de l’inscrire plus lar­ge­ment dans un récit natio­nal.

    La gauche a montré aussi combien, parfois, ses militants, en plus de méconnaître les catégories populaires, pouvaient adopter un discours stigmatisant et moralisateur, souvent empreint d’un racisme de classe ne faisant que renforcer le vote RN. Cela a été l’erreur de toutes les gauches. L’émiettement de la gauche est aujourd’hui sa grande faiblesse : elle n’est tout simplement plus audible. Et comme la force va à la force, le RN en profite.

    Les #gilets_jaunes ont ouvert une voie. Ils ont produit des formes de représentation qui ont contribué à rendre sensible des réalités devenues invisibles au fil du temps. D’une certaine manière, ils ont créé, à leur manière, du #commun.

  • dubwise !
    http://www.radiopanik.org/emissions/reservoir-dub/dubwise-

    We are back this thursday 11th of april for a new radio show!

    We hope you’re ready for some #reggae and #dub vibes. We’ll play some old and new tunes with some brand new releases from :

    Rockers Time : new 7inch

    Zulu Vibes : new 12inch with Marcus Gad

    New Hatman on bandcamp

    The first Reservoir Dub #release

    Tune in Radio Panik at 9.30 PM—> www.radiopanik.org for the stream.

    #dub,reggae,release
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/reservoir-dub/dubwise-_06587__1.mp3

  • Confessions of a Comma Queen | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2015/02/23/holy-writ

    Then I was allowed to work on the copydesk. It changed the way I read prose—I was paid to find mistakes, and it was a long time before I could once again read for pleasure. I spontaneously copy-edited everything I laid eyes on. I had a paperback edition of Faulkner’s “The Hamlet” that was so riddled with typos that it almost ruined Flem Snopes for me. But, as I relaxed on the copydesk, I was sometimes even able to enjoy myself. There were writers who weren’t very good and yet were impossible to improve, like figure skaters who hit all the technical marks but have a limited artistic appeal and sport unflattering costumes. There were competent writers on interesting subjects who were just careless enough in their spelling and punctuation to keep a girl occupied. And there were writers whose prose came in so highly polished that I couldn’t believe I was getting paid to read them: John Updike, Pauline Kael, Mark Singer, Ian Frazier! In a way, these were the hardest, because the prose lulled me into complacency. They transcended the office of the copy editor. It was hard to stay alert for opportunities to meddle in an immaculate manuscript, yet if you missed something you couldn’t use that as an excuse. The only thing to do was style the spelling, and even that could be fraught. Oliver Sacks turned out to be attached to the spelling of “sulphur” and “sulphuric” that he remembered from his chemistry experiments as a boy. (The New Yorker spells it less romantically: “sulfur,” “sulfuric.”)

    When Pauline Kael typed “prevert” instead of “pervert,” she meant “prevert” (unless she was reviewing something by Jacques Prévert). Luckily, she was kind, and if you changed it she would just change it back and stet it without upbraiding you. Kael revised up until closing, and though we lackeys resented writers who kept changing “doughnut” to “coffee cake” then back to “doughnut” and then “coffee cake” again, because it meant more work for us, Kael’s changes were always improvements. She approached me once with a proof in her hand. She couldn’t figure out how to fix something, and I was the only one around. She knew me from chatting in the ladies’ room on the eighteenth floor. I looked at the proof and made a suggestion, and she was delighted. “You helped me!” she gasped.

    I was on the copydesk when John McPhee’s pieces on geology were set up. I tried to keep my head. There was not much to do. McPhee was like John Updike, in that he turned in immaculate copy. Really, all I had to do was read. I’d heard that McPhee compared his manuscript with the galleys, so anything The New Yorker did he noticed. I just looked up words in the dictionary to check the spelling (which was invariably correct, but I had to check) and determined whether compound words were hyphenated, whether hyphenated words should be closed up or printed as two words, or whether I should stet the hyphen. It was my province to capitalize the “i” in Interstate 80, hyphenate I-80, and lowercase “the interstate.”

    That was more than thirty years ago. And it has now been more than twenty years since I became a page O.K.’er—a position that exists only at The New Yorker, where you query-proofread pieces and manage them, with the editor, the author, a fact checker, and a second proofreader, until they go to press. An editor once called us prose goddesses; another job description might be comma queen. Except for writing, I have never seriously considered doing anything else.

    One of the things I like about my job is that it draws on the entire person: not just your knowledge of grammar and punctuation and usage and foreign languages and literature but also your experience of travel, gardening, shipping, singing, plumbing, Catholicism, Midwesternism, mozzarella, the A train, New Jersey. And in turn it feeds you more experience. The popular image of the copy editor is of someone who favors rigid consistency. I don’t usually think of myself that way. But, when pressed, I do find I have strong views about commas.

    #Comma_queen #Edition #Relecture

  • La France contrainte des Gilets Jaunes | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/analyse/2018/12/12/gilets-jaunes-france-contrainte

    Et c’est précisément cette dépendance territoriale, ce lien nécessaire entre rural et urbain qui pèse sur l’essentiel des frondeurs : la hausse des prix des carburants est d’autant moins supportable que cette dépense est incompressible. Au-delà du périurbain, dans les espaces ruraux plus éloignés, la question des mobilités se joue en partie en-dehors de la ville et n’est pas forcément contrainte au quotidien, l’emploi pouvant être disponible sur place. En d’autres termes, la dépense liée au coût des transports est un peu plus arbitrable en rural que dans le cadre des migrations quotidiennes du travail des populations périurbaines. On ne trouve ainsi guère de points de mobilisation en Bourgogne, en Poitou ou sur les hauteurs du Massif central, de la Haute-Loire au Tarn et à la Corrèze.

    Certes, on pourra arguer du fait que ces territoires ont surtout moins d’habitants que d’autres ; il faut pourtant voir plus loin. En effet, la typologie des lieux soumis à blocage ou occupation contient en elle-même l’essence de la vie périurbaine : ronds-points aux entrées de ville, barrières de péage, dépôts pétroliers, parkings des zones commerciales agrègent l’essentiel des rassemblements. Tout est lié à la voiture, ce qui est logique puisqu’on parle de taxes sur les carburants ; mais c’est aussi sans doute parce que l’on occupe plus aisément un territoire que l’on connaît bien et dont on maîtrise les points sensibles. Plus encore : en procédant ainsi, le mouvement des « gilets jaunes » vise d’abord à se rendre visible à lui-même, et à faire entrer dans la mobilisation toutes celles et ceux qui partagent les contraintes quotidiennes de la mobilité. A l’inverse, gares, nœuds de transports en commun ou aéroports n’ont que peu fait l’objet de blocages – or il est permis de supposer que c’est plutôt là que l’on pouvait interpeller la « France d’en haut ». Quant aux rassemblements de centre-ville, ils s’adressent quant à eux directement au pouvoir national (préfectures, palais de l’Elysée).

    Quelle est donc le mal-être spécifique qu’affichent ces populations d’abord périurbaines ? Elle est liée avant tout au poids des dépenses contraintes, c’est-à-dire à l’ensemble des frais pré-engagés, sur lesquels on n’a quasiment pas de prise : loyers ou remboursements de prêts, abonnements téléphoniques, eau, gaz, cantine, assurances, etc. Ainsi, en dépit d’une hausse globale du pouvoir d’achat, la part des dépenses contraintes a augmenté quant à elle encore plus vite, passant de 12 à 29% des revenus en moyenne en un demi-siècle, si bien que la part de revenu arbitrable – ce qui reste une fois les factures payées – est orientée à la baisse.

    Or c’est ici que réside le cœur du problème périurbain : ce territoire est précisément celui du cumul des dépenses contraintes. On y trouve à la fois la plus grande part d’accédants à la propriété, avec une part des remboursements de prêt et charges dépassant le quart du montant de leurs revenus ; et la plus grande part de dépenses de carburant, qui est elle aussi à considérer comme une dépense contrainte dès lors qu’elle est liée essentiellement à l’emploi. On n’a pas encore pris, sans doute, toute la mesure des conséquences de cette extension historique de l’influence urbaine hors des villes. Le périurbain, un « urbanisme d’opportunité », a en effet été promu pendant plusieurs décennies comme une alternative aux banlieues, selon les préceptes de l’anti-urbanisme qui voulait développer une société de propriétaires. Dopée par les aides à l’accession et à la construction, motivée par un marché de promoteurs-constructeurs qui proposait une solution rentable face à l’envol des prix de l’immobilier en ville, l’offre périurbaine a ainsi fixé dans la campagne une France contrainte, plus que toute autre sensible aux variations de ses conditions matérielles de vie et enserrée dans ses dépenses de logement et de transport.

    A la contrainte périurbaine, on peut enfin ajouter – toujours avec prudence – une autre surreprésentation géographique, si l’on rapporte toutefois le nombre de points de blocage à l’importance démographique des agglomérations : celle des petites villes ouvrières touchées par la désindustrialisation.

    En somme, il est vain de chercher une explication géographique ultime à la crise des « gilets jaunes », tout comme au mal-être social qui s’exprime plus largement dans la société française dans son ensemble. Les territoires ne sont pas la cause des problèmes, ils en sont le révélateur : l’espace périurbain ou les petites villes du déclin industriel, par leur composition sociale particulière, rendent plus visibles qu’ailleurs des revendications de fond qui traversent en réalité la société dans son ensemble. Les arguments de fond du mouvement en cours relèvent avant tout d’une exigence de justice fiscale, laquelle s’est cristallisée autour du refus de transférer les produits d’une fiscalité proportionnelle aux revenus, relativement équitable, vers une fiscalité à la consommation, qui est l’impôt le plus inéquitable qui soit. En négligeant la réalité quotidienne des dépenses contraintes des ménages, et en ignorant le poids des représentations sociales de l’inégalité, on en vient à provoquer une dégradation d’ensemble du consentement à l’impôt, et l’on sape ainsi dangereusement les bases du modèle républicain.

    #Gilets_jaunes #Périurbain

  • Ce maire breton refuse une invitation d’Emmanuel Macron à l’Elysée
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/un-maire-breton-refuse-l-invitation-de-macron-6073672

    Le premier magistrat du #Relecq-Kerhuon, près de Brest, ne se rendra pas à l’Élysée pour rencontrer le Président de la République. Il estime qu’Emmanuel Macron ne respecte pas la parole qu’il avait donnée aux maires il y a un an.

    « Je ne répondrai pas favorablement à votre invitation Monsieur le Président de la République. Mais j’espère bien vous voir, l’année prochaine, Porte de Versailles, en 2019 et ainsi respecter l’intégralité des Maires, pas juste une poignée, triés sur le volet par les Préfectures et/ou par le ministère de l’Intérieur. » C’est par ces mots que se conclut le courrier de Yohann Nédélec, maire du Relecq-Kerhuon (près de Brest), à Emmanuel Macron.

    Yohann Nédélec faisait partie des maires invités à rencontrer le Président mercredi 21 novembre, à l’Élysée. Une cérémonie qui ne compense pas, selon l’élu breton, l’absence d’Emmanuel Macron au congrès des maires, organisé porte de Versailles.

    « Il y a un endroit, il s’agit de la porte de Versailles, écrit Yohann Nédélec, par ailleurs secrétaire fédéral du PS finistérien. Il y a une tradition, c’est que le Président vienne s’exprimer devant les Maires. Il y a le respect de la parole donnée, celle qui a été la vôtre l’année dernière » Le Président avait alors promis de venir rendre compte, devant les maires, des engagements qu’il avait pris.

    Assimilant la rencontre à l’Élysée à une « contre-manifestation », il craint qu’elle ne vise « très probablement à séduire individuellement les Maires plutôt que d’affronter une salle qui se pose légitimement des questions ».

  • Pourquoi la limitation à 80 km/h n’aura pas l’impact positif prétendu par le gouvernement
    https://www.huffingtonpost.fr/loic-prud-homme/pourquoi-la-limitation-a-80-km-h-naura-pas-limpact-positif-pretendu-p
    https://o.aolcdn.com/images/dims3/GLOB/crop/3861x2031+0+277/resize/1200x630!/format/jpg/quality/85/http%3A%2F%2Fo.aolcdn.com%2Fhss%2Fstorage%2Fmidas%2F890140583b8f6909fa36d1

    Par ailleurs les usagers se trouvent régulièrement confrontés à des décisions contradictoires : aménagements dispendieux pour tripler-quadrupler les voies de circulations péri-urbaines mais zones de circulations restreintes (ZCR) pour la qualité de l’air en centre-ville excluant les véhicules anciens (donc les plus pauvres) et stationnement payant qui se généralise pour faire face à la congestion. Les usagers « centrifugés » des #métropoles, habitants #péri-urbains et #ruraux, se trouvent relégués sans cesse plus loin par des temps de parcours allongés. Et à la merci d’un radar automatique un matin en retard pour aller bosser... La #relégation s’accélère quand le service public ferroviaire de #proximité est mis à mal par les récentes décisions.

  • #VolcanoBot : la #Nasa envoie un #robot #explorer les #volcans
    https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/robotique-volcanobot-nasa-envoie-robot-explorer-volcans-56766

    #Territoires et #milieux très difficiles d’accès, les #volcans sont des #espaces qu’il convient d’explorer avec prudence. Aussi les #vulcanologues choisissent-ils avec précision à quelle période ils peuvent descendre dans le #cratère de ces géants de feu, au plus près de la #lave qui peut leur être mortelle.

    Pour cela, une équipe du #Jet_Propulsion_Laboratory (#JPL) a développé des robots motorisés capables de se glisser dans les #crevasses d’un volcan par lesquelles le #magma en #fusion remonte à la #surface.
    L’objectif des VolcanoBot est de créer une #cartographie #3D des crevasses d’un volcan.

    La #Nasa, dans l’optique d’utiliser plus tard cette #technologie pour explorer des volcans sur #Mars par exemple, a créé le #VolcanoBot, un #robot capable de résister aux conditions extrêmes près du volcan et de faire des #relevés précis de #topographie du géant de feu. L’exploration est donc aussi ici dans une certaine mesure #géographique.

    En attendant, la #Nasa prépare sa campagne. En mars prochain, une nouvelle version du #VolcanoBot, plus compacte (25 cm de long, des roues de 12 cm de diamètre), redescendra dans le volcan #Kilauea#Hawaï ] pour tenter de s’enfoncer plus profondément. Les résultats de ces #explorations devraient également contribuer à améliorer la précision des signes annonciateurs d’une #éruption et ainsi aider à une meilleure #évaluation des #risques.

  • Logement. Le surpeuplement, un mal en pleine expansion | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/logement-le-surpeuplement-un-mal-en-pleine-expansion-649535#comment-117555

    « Six personnes tassées comme ça dans un deux-pièces, c’est insupportable ! » lance monsieur Baalouche. Depuis plus de vingt ans, il vit dans ce 43 m2 de l’Est parisien avec sa femme et ses quatre enfants. « Au début, ça allait, mais les enfants ont grandi. Trois sont maintenant adolescents, et c’est devenu très compliqué », renchérit sa femme, une petite dame frêle au visage barré par d’énormes cernes. Chaque geste est contraint. Impossible, par exemple, de prendre un repas familial tous ensemble. Il n’y a pas assez de place dans le salon, encombré par deux lits posés perpendiculairement le long des murs. Une petite table ronde est poussée contre le mur. La vie à l’étroit est faite de rangements et de dérangements quotidiens : chaque soir, il faut réinstaller sur le sol les deux matelas. Chaque matin, « je suis obligée pour habiller la petite de mettre toutes ses affaires par terre, parce que les habits sont entassés dans un tout petit espace », explique madame Baalouche. Tout est sujet à tension : l’accès à la salle de bains, où se trouve aussi l’unique toilette, les rythmes de sommeil différents entre les générations qui dorment dans chaque pièce, les désaccords sur l’heure à laquelle il faut éteindre la télé, le bruit, l’espace pour les devoirs… « On ne se supporte plus tellement on est serrés », résume madame Baalouche.

    Cette famille n’est pas un cas isolé. Entre 2006 et 2013, le nombre de ménages en surpeuplement « modéré » (1) a augmenté de 11,5 %, souligne la Fondation Abbé-Pierre (FAP), qui met l’accent sur la problématique dans son 23e rapport annuel publié aujourd’hui. Le surpeuplement accentué – à partir de deux pièces en moins que la norme – a, lui, connu une hausse de 17,2 %. Au total, 2,7 millions de ménages sont concernés, selon l’enquête logement 2013 de l’Insee. Près d’un million d’entre eux sont dans le parc locatif privé. Mais, aucun secteur n’est épargné. En HLM, 16,8 % des ménages (776 000) vivent une situation de surpeuplement. Même des propriétaires sont touchés, le plus souvent parce qu’ils se retrouvent bloqués dans un logement devenu trop petit après la naissance des enfants. Proportionnellement, les personnes « aux portes du logement » (hôtels, sous-locations, marchands de sommeil) sont les plus affectées, puisque 52 % d’entre elles vivent en situation de surpeuplement (+48 % entre 2006 et 2013 et +77 % pour le surpeuplement accentué).

    Ce « retour du surpeuplement » est alimenté par des évolutions lourdes de la société, souligne la FAP : précarisation des ménages face à l’explosion des prix de l’immobilier, augmentation des familles monoparentales ou recomposées et, enfin, « crise des politiques d’accueil » des étrangers, dont 29 % sont affectés par le surpeuplement, contre 7 % pour le reste de la population. Le caractère durable de ces évolutions conduit la FAP à souligner que, loin d’être « le résidu d’une période révolue », le surpeuplement est « un phénomène en expansion, qui pourrait continuer à se développer dans l’avenir ».
    L’espace, c’est la base de la vie

    « On n’arrive pas à s’arranger du surpeuplement, c’est une bataille du quotidien, ça prend les gens à la gorge », a souligné Manuel Domergue, directeur des études de la FAP. Mal étudié et souvent minoré en France, le surpeuplement a un impact durable sur la vie des familles et le parcours de leurs enfants. « À cause de ce logement, toute la famille est détruite », analyse monsieur Baalouche. L’appartement est comme une Cocotte-Minute, en permanence au bord de l’explosion. Privés de toute intimité, les deux grands (21 et 22 ans) sont en conflit constant avec les autres. « Dieu merci, pour le moment, on n’en est jamais venu aux mains, mais les mots, ça, oui ! » confie la mère, qui hésite à quitter le domicile tellement elle craint l’irruption de violence. Cette tension est alimentée par le manque de sommeil. Quand ils rentrent le soir, les deux garçons, qui travaillent parfois comme chauffeurs chez Uber, allument la lumière et réveillent tout le monde, générant de nouvelles tensions. « Vous avez vu mes cernes. Je ne dors pas plus de quelques heures par nuit ! » lance la mère, qui partage la chambre du fond avec ses deux filles.

    Une quinte de toux éclate dans l’appartement. C’est Yasmine, la petite dernière, âgée de 9 ans. « Avec la poussière et l’humidité, elle est devenue allergique », explique sa mère. C’est le cas aussi de l’aîné des fils, malade depuis des années. Le surpeuplement a accéléré la dégradation du logement, situé dans une copropriété privée datant des années 1970-1980 et peu rénovée. Le père montre les fenêtres qui ne ferment pas, sur lesquelles le moisi s’est accumulé. Entassés dans un unique placard, les habits de la famille sentent l’humidité et la poussière. « D’une manière générale, observe la FAP, la dégradation du logement, aggravée par le phénomène de suroccupation, accentue les problèmes de santé. »

    La fille aînée des Baalouche est en dépression. Incapable de réviser dans cet environnement exigu, elle a raté son bac l’année dernière et semble depuis plongée dans la stupeur. « Même dans son corps, pour se faire belle ou se laver, elle a abandonné », se désole sa mère. « En l’absence d’un espace ‘‘à soi’’ permettant de s’isoler et de se ressourcer, le bien-être des membres du ménage se trouve mis à mal », observe la FAP, qui souligne à quel point la suroccupation met à mal le droit à l’intimité. C’est d’autant plus vrai pour des adolescents dont « la construction d’un univers à soi est primordiale ». L’impossibilité d’amener des amis dans un logement trop petit, dont on a honte, a aussi des conséquences sur la capacité à mener une vie sociale normale.

    Pour ceux qui y grandissent, le surpeuplement est « une cicatrice à vie », souligne la FAP. Depuis le développement psychomoteur freiné dans la petite enfance faute d’espaces sécurisés, jusqu’aux difficultés de concentration, en passant par la dégradation des liens interfamiliaux, ces jeunes cumulent les handicaps. L’impact sur leur scolarité est évident. Ils ont 40 % plus de risques que les autres d’accuser une année de retard entre 11 et 15 ans, selon une étude de l’OFCE citée par la FAP. In fine, « le surpeuplement peut avoir un impact à terme sur l’insertion professionnelle des jeunes ».

    Avec son arthrose carabinée qui l’empêche de travailler et ses 1 600 euros mensuels d’allocations diverses, monsieur Baalouche a des revenus insuffisants pour accéder à un F4, même dans le secteur social. Malgré une demande de logement datant de vingt-trois ans et l’obtention en 2011 du statut de prioritaire au titre du logement opposable (Dalo), il est bloqué avec sa famille dans son appartement vétuste et trop petit. En colère, il sait que cette situation impacte toute sa vie. « Pour moi, explique-t-il, l’espace, c’est la base de la vie. Quand on a un grand espace, qu’on est tranquille dans le cerveau, on peut réussir. »
    (1) auxquels il manque une pièce par rapport à la norme d’une pièce de séjour par ménage, d’une chambre par couple, et d’une chambre pour deux enfants à condition qu’ils aient moins de 7 ans ou soient de même sexe.
    Camille Bauer
    Journaliste rubrique Société

    #logement #sur-occupation (plutôt que surpeuplement) #relégation

    • #vocabulaire c’est intéressant surpeuplement comme terme (que je découvre). Mais comme sur-occupation, le terme sous entends quelque chose qui me dérange, qui renvoit d’une certaine manière à une responsabilité individuelle. Comment disait-on avant ? Appartements trop petits ? Chambres de bonnes ? Galetas ? Taudis ?

    • Oui, en fin de compte, je voulais surtout marquer le fait que le terme « surpeuplement » renvoyait à un concept de « surpopulation », ce concept savamment distillé il y a peu par tous les médias aux ordres pour nous faire réagir que, et bien ... il y avait beaucoup trop de « monde » sur cette pauvre planète et que ... ben ... s’il y en avait qui passait l’arme à gauche ...euh ... ceux qui restent s’en porteraient pas plus mal.
      Il y aurait bien un terme plus approprié pour ce genre de faits, c’est « mal-logement » (mais là aussi, on marche dans les plates-bandes administrativo-médiatiques et ça sent pas forcément la rose). Alors pourquoi pas « pauvreté » ou « précarité » ou « logement-de-merde ». Finalement #taudis c’est pas mal.

  • Gens du voyage. La relégation des indésirables

    En 2015, La Brique rencontrait des femmes issues de la communauté #Gens_du_voyage, organisées en collectif et bien décidées à faire reconnaître les pollutions générées par deux usines installées autour de leur aire d’accueil. Nous découvrions alors les zones de #relégation dans lesquelles sont installé.es les Gens du voyage.


    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/923-gens-du-voyage-la-relegation-des-indesirables
    #Roms #pollution #femmes #ségrégation #discrimination #Lille #France #Hellemmes-Ronchin #UNIBETON
    cc @albertocampiphoto @daphne @marty

  • Les émeutes de 2005 vues comme une épidémie de grippe, Julia Pascual, LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 22.01.2018
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/22/les-emeutes-de-2005-vues-comme-une-epidemie-de-grippe_5245339_1650684.html

    Modèles de la vague d’émeute de 2005 en fonction des départements. Les événements (en gris) et les courbes de prédiction mathématique (en rouge). Nature

    Il n’y a pas eu d’embrasement généralisé, mais une extension de la violence de proche en proche dans les banlieues pauvres.

    Les violences urbaines de 2005, qui ont secoué les banlieues françaises pendant trois semaines, se sont propagées sur le territoire comme une épidémie de grippe. C’est ce qu’est parvenue à identifier et modéliser une équipe pluridisciplinaire de sept chercheurs, réunissant des sociologues, des physiciens, des mathématiciens et un informaticien.

    Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 8 janvier dans la revue Scientific Reports, du groupe Nature. Les auteurs montrent que ces émeutes, « les plus longues et les plus étendues géographiquement d’Europe contemporaine », ont agi comme un virus, contaminant des émeutiers de proche en proche, et se déplaçant sur de longues distances sans que les émeutiers eux-mêmes ne se déplacent : parties de Clichy-sous-Bois, où deux jeunes garçons sont morts électrocutés alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, elles ont peu à peu gagné d’autres communes d’Ile-de-France.

    Il n’y a donc pas eu d’embrasement généralisé ni simultané mais une « diffusion sur la base d’une proximité géographique » qui a généré « une sorte de vague d’émeutes autour de Paris », peut-on lire dans l’article.

    Effet de proximité

    « Les gens sont influencés par ce qui se passe près de chez eux. La tendance à rejoindre l’émeute est d’autant plus grande qu’il y a des émeutes à proximité. Cela produit un déplacement de la vague, c’est assez étonnant, explique l’un des auteurs, le physicien Jean-Pierre Nadal, du CNRS et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Alors qu’à l’époque, on avait l’impression que les émeutes se déroulaient un peu partout et en même temps, en fait elles durent deux ou trois jours à un endroit, ­elles se renforcent, puis elles décroissent de manière douce, même à ­Clichy-sous-Bois. Cela a fonctionné comme une ola dans un stade. »

    Cette observation relativise l’impact des moyens de communication modernes : « On pense souvent que ce sont les médias qui ont un pouvoir d’influence mais notre étude montre que les émeutiers semblent plutôt adopter une démarche rationnelle et ne s’engagent dans une émeute que s’ils ­savent qu’ils vont se retrouver en nombre suffisant, fait remarquer le mathématicien Henri Beres­tycki (EHESS), coauteur de l’étude. C’est ce que permet une diffusion de proche en proche, comme en épidémiologie. L’influence à plus longue distance vient se rajouter dans un second temps. »

    Pour identifier le phénomène de contagion, les chercheurs ont eu accès à une large base de données de la police, répertoriant tous les incidents – jets de pro­jectiles contre la police ou les pompiers, incendies de voitures, de poubelles, de bâtiments publics… – enregistrés dans toutes les communes de plus de 20 000 habitants, entre le 26 octobre et le 8 décembre 2005, ce qui couvre la période des émeutes et deux ­semaines au-delà.

    Ouvrir les données

    C’est aussi cette quantité de données à l’échelle de tout un pays qui fait l’intérêt de l’étude. D’autres travaux, portant par exemple sur les émeutes ethniques des années 1960 aux Etats-Unis, mettaient au jour la propagation des confrontations à l’intérieur d’une ville, à la façon d’une grippe. Mais elles ne permettaient pas, par exemple, d’étudier la diffusion des émeutes d’une ville à une autre. « Ces travaux montrent l’importance d’ouvrir les données à la ­recherche », souligne Marc Barthélémy, physicien des systèmes complexes à l’Institut de physique théorique (Saclay), qui n’a pas participé à l’étude.

    En s’appuyant sur un modèle épidémiologique de propagation, les chercheurs sont parvenus à reproduire la dynamique spatio-temporelle des émeutes. Pour donner à voir l’amplitude des violences de 2005, ils ont introduit dans leur équation une variable sociologique : après avoir testé plusieurs catégories de population, ils ont retenu la taille, dans une commune, de celle des jeunes entre 16 et 24 ans, sans diplôme et hors du système scolaire. Marc Barthélémy valorise cet apport : « On modélise depuis longtemps certains phénomènes à la façon d’une épidémie, à l’image de la propagation d’une rumeur. Ce qui est nouveau, c’est de la relier à un aspect socio-économique. Cette étude trouve l’indicateur qui détermine la population susceptible de répondre à la “maladie” ».

    « C’est un ingrédient important, souligne à son tour Jean-Pierre ­Nadal. L’émeute ne touche que les quartiers défavorisés, qui forment un réseau dense en région parisienne, et elle meurt au-delà. » C’est donc cette « géographie de la pauvreté qui permet la diffusion continue des émeutes comme une vague », appuie à son tour le sociologue du CNRS et coauteur de l’étude Sebastian Roché. Il met en avant l’intérêt d’une telle modélisation pour les pouvoirs publics : « La propagation de la violence à la suite d’une intervention de police est liée aux conditions socio-économiques, et cela doit être intégré à une nouvelle manière de faire de la police dans les quartiers sensibles. »

    #émeutes #contagion #Sebastian_Roché #expertise #maintien_de_l'ordre

  • Les #pauvres sont les premières victimes de la #pollution
    https://reporterre.net/Les-pauvres-sont-les-premieres-victimes-de-la-pollution

    au milieu de ce brouillard toxique, il y a l’hôpital Delafontaine. Bordée par l’A1 et une autre voie rapide, sa maternité est, elle aussi, une des premières de France : 4.600 naissances chaque année, soit plus de 12 par jour (selon le JSD). Des associations de riverains (Collectif Lamaze, Union des associations de riverains du Stade de France et Comité porte de Paris) réclament que cette portion d’autoroute soit enterrée, afin de mettre fin au bruit, à la pollution, et à la fracture entre quartiers qu’elle entraîne.

    Pour eux, il s’agit d’une « discrimination territoriale ». Est-elle due au hasard ? Pas vraiment. La commune de Saint-Denis, ville polluée, est aussi une des communes où le taux de pauvreté est le plus important, autour de 30 % de sa population (contre 14 % environ à l’échelle nationale, d’après l’Insee).

    • Merci pour la transmission des articles, vous me permettez d’éviter les « pollutions » quotidiennes de l’information sur les grands médias. J’apprécie particulièrement vos contributions et suis toujours dans l’attente de vos messages. Grand merci.

    • A mettre en perspective avec le reste du monde :

      La pollution, responsable de 9 millions de morts dans le monde par an
      Stéphane Mandard, Le Monde, le 20 octobre 2017
      https://seenthis.net/messages/638551

      et cet extrait :

      Si tous les pays sont touchés, ce sont essentiellement les plus pauvres qui paient le prix fort. Environ 92 % des 9 millions de victimes de la pollution se trouvent dans des pays à bas et moyen revenus (où le revenu national brut est inférieur à 12 235 dollars par habitant et par an, selon la classification de la Banque mondiale).

      La pollution est donc responsable de 9 millions de morts dans le monde par an, dont 8 millions de pauvres...

  • [infolettre] Bérurier Noir, Dérive Mongole (Le Blogzine de LaDistroy)
    http://blogzine.ladistroy.fr/main/index.php/post/2017/03/16/%5Binfolettre%5D-B%C3%A9rurier-Noir-D%C3%A9rive-Mongole

    Salut à toi camarade distronaute !

    Dans la dernière infolettre, on t’avait prévenu de l’arrivée imminente du premier chapitre de « Dérive Mongole »... il vient juste d’arriver à bon port, celui de LaDistroy !

    Le concept de la série « Dérive Mongole » est le suivant : 1 titre de Bérurier Noir (inédit ou extrait d’Invisible puis remixé) par face, et pour chaque titre un.e graphiste en fait l’illustration sur une face de la pochette.
    Pour ce premier chapitre :
    – Carotide illustre « Au pays des routes contraires »
    – Roland Cros illustre « Mourir à Falloujah »

    #infopunk #ladistroy #infolettre #BérurierNoir #release

  • Suite au signalement d’une faille de sécurité dans le code de #SPIP, nous sortons une nouvelle version dans toutes les branches maintenues : SPIP 3.1.4, SPIP 3.0.25 et SPIP 2.1.30.

    Cette faille est critique et permet l’exécution arbitraire de PHP.

    Il est vivement conseillé de mettre à jour sa version de SPIP et de tous ses plugins, notamment si vous utilisez le plugin SPIPDF.

    Pour les personnes ne pouvant pas mettre à jour rapidement, il est nécessaire d’installer la version 1.3.0 de l’écran de sécurité qui corrige cette faille.
    http://www.spip.net/fr_article4200.html

    Merci à RealET et Yannick Siegler pour ce signalement.

    Annonce complète et détails
    https://blog.spip.net/798

    #release #securite

  • #ÉMEUTES : "IL Y A UN « LANGAGE DES ACTES », À NOUS DE L’ENTENDRE" Entretien avec l’anthropologue Alain Bertho.

    En diabolisant la #banlieue, puis l’islam, on a dressé une sorte de cordon sanitaire autour des pauvres racisés et à diviser profondément la jeunesse et les classes populaires. Cet isolement est exceptionnellement fort. (...) En #France, on a laissé le débat sur la #Nation se développer sur le mode #colonial : l’injonction d’#intégration ou d’#assimilation lancée à de jeunes français de naissance est une façon de consolider chaque jour l’inégalité de traitement et de légitimer la violence institutionnelle.

    https://lundi.am/Emeutes-Il-y-a-un-langage-des-actes-A-nous-de-l-entendre

    #colonialisme #relégation

  • #8 / Les centres de #rétention administrative : La programmation ordinaire de l’#indignité

    La production de la ville indigne relèverait de logiques différenciées. Au titre des premières prennent place le laisser-faire mais aussi l’inadaptation de réponses apportées à un problème – tel fut celui de « la jungle de Calais ». Au titre des secondes, figure la production d’un #urbanisme de déqualification que justifie la construction de la paix sociale à partir d’une gestion discriminante des #corps dans l’#espace dans un contexte socio-politique déterminé – tel fut le cas de l’urbanisme colonial en Afrique du Nord séparant colons et indigènes ou encore celui du réaménagement de l’opération alors inachevée de Drancy-la-Muette pour y séquestrer les juifs en attente de déportation (Baudouï, 1992). La production de l’inégalité de traitement des individus dans l’espace revêt de multiples formes relevant autant de la méconnaissance d’une situation que de l’intégration au plan institutionnel de représentations comportementales, raciales et xénophobes élevées au rang de normes sociétales. Bien que l’indignité soit de l’ordre du vécu et du ressenti, elle ne saurait recouvrir toutes les formes contemporaines de la marginalité. À la fois nid et cage, le #ghetto peut, par son #confinement, fonctionner comme lieu de protection des plus faibles. La construction de l’entre-soi protège aussi du regard de l’autre. Dans d’autres circonstances, l’#isolement dans une configuration spatiale et sociale de #pauvreté, la #relégation dans une #marginalité urbaine avancée, doublée du maintien d’une ouverture sur le monde extérieur qui, par effet retour, stigmatise le quartier où l’on vit, sont à même de susciter un sentiment d’#exclusion et d’indignité (Kokoreff, 2009).
    ...
    Dès l’arrivée de François Mitterrand à la Présidence de la République les conditions d’accès au titre de séjour et à l’asile politique sont assouplies. La loi du 29 octobre 1981 relative aux conditions d’entrée et de séjour des #étrangers en #France offre de nouvelles garanties de procédure pour les étrangers en situation d’#expulsion. Dans les faits, la procédure de rétention administrative est réaffirmée. Par décision du Premier ministre du 5 avril 1984 sont créés les centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA), placés sous la responsabilité de la direction générale de la police nationale et de la direction générale de la gendarmerie nationale. La loi du 17 juillet 1984 renforce le contrôle aux frontières pour lutter contre l’immigration clandestine et maintient le placement des étrangers à expulser en CRA et #LRA. Sous la présidence de François Mitterrand, les CRA passent de 1 en 1981 à 6 en 1995 ; sous Jacques Chirac de 7 en 1996 à 16 en 2007 ; sous Nicolas Sarkozy de 17 en 2007 à 21 en 2012. Ils sont aujourd’hui 26.


    http://www.revue-urbanites.fr/8-les-centres-de-retention-administrative-la-programmation-ordinaire
    #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #CRA #Vincennes

  • La #République et la #sorcière - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-Republique-et-la-sorciere.html

    L’#ouvrage se donne comme ambition de revisiter, à partir d’une #relecture dépoussiérée des ouvrages « champêtres » de George Sand, la culture magique des #campagnes. Par #culture magique, il ne faut pas entendre un univers mental ancré dans la superstition, mais plutôt des manières d’être dans son environnement, des croyances qui impliquent certaines attitudes sociales. Comme le note Vincent Robert, « la croyance aux sorts et à la sorcellerie, aux fées et au loup-garou s’intégrait fort bien à ce que l’historien britannique E. P. Thompson a appelé l’économie morale des foules d’Ancien Régime, puisqu’elle complétait en quelque sorte les préceptes de la morale commune et l’enseignement positif de l’Église » (p. 212).

    Voir dans cette culture autre chose qu’une superstition, c’est se donner la possibilité d’y lire une forme de compatibilité avec les soubassements fraternitaires dont la République s’est fait le porte-voix en février 1848. C’est à cette condition qu’on peut lire dans La Petite Fadette, suggère Vincent Robert, le « récit d’un processus de modernisation, mais qui se fait sans violence symbolique, sans rupture culturelle » (p. 299).

  • Ce que l’avenir vous promet…
    http://blog.monolecte.fr/post/2016/03/26/ce-que-lavenir-vous-promet

    Parfois, j’ai du mal à vraiment comprendre la #novlangue. Déjà, parce que je ne sais pas toujours que c’est de la novlangue, et ensuite, même quand j’arrive à le percevoir, je rate ce qu’il y a derrière. « On a tous à y gagner » Quand on est au cul des vaches, en zone de grande #relégation … Lire plus

    #Brouhaha #chroniques #services_publics #vieux #handicap