• Parti de Notre-Dame-des Landes, un convoi de vélos et de tracteurs est en route pour Paris
    http://www.bastamag.net/Notre-Dame-des-Landes-le-convoi-en-velos-et-tracteurs-jusqu-a-Paris-demarr

    Un convoi de vélos et de tracteurs part de la Zad de Notre-Dame-des-Landes le 21 novembre pour arriver le 28 aux portes de Paris. « Puisque la COP est maintenue, indiquent les organisateurs, nous maintenons notre action pour dénoncer l’hypocrisie flagrante entre la volonté de lutter contre le réchauffement climatique, et la destruction de terres agricoles et de zones humides, de dizaines d’habitats pour y construire... un nouvel aéroport. » Un moyen également de partager l’expérience collective et (...)

    ça bouge !

    / #Climat, #Altermondialisme, #Le_défi_du_réchauffement_climatique

    #ça_bouge_ !

  • [Terrorisme d’Etat] : cette nuit, 168 perquisitions administratives et 104 assignations à résidence
    http://cettesemaine.info/breves/spip.php?article1297

    Attentats : 23 interpellations, 104 assignations à résidence, 168 perquisitions Libération — 16 novembre 2015 à 10:05 Des opérations anti-terroristes ont été menées cette nuit dans 19 départements en France après les attentats de Paris et Saint-Denis. Elles ont conduit à des interpellations et à la saisie (...) — Propagande policière

    • Toujours dans le cadre de l’#état_d’urgence en vigueur depuis vendredi soir, le ministre a déjà prononcé au cours des dernières 48 heures « 104 assignations à résidence » à l’encontre « d’individus qui font l’objet d’une attention particulière de nos services », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

      Cette opération antiterroriste concernait des dossiers « pas encore judiciarisés », à mi-chemin entre délinquance de droit commun et radicalisme, a-t-on précisé de même source. Elle n’avait pas de lien direct avec l’enquête sur les attentats de Paris.

      Vers un durcissement de la loi sur la sûreté ferroviaire

      Pas encore discutée, la proposition de #loi_sur_la_sûreté_ferroviaire, qui prévoit notamment un renforcement des pouvoirs de la #police_ferroviaire, va faire l’objet de plusieurs aménagements. Contacté hier, son rapporteur, le député de la Gironde Gilles Savary (PS), souhaite, compte tenu des attentats de vendredi soir, accentuer les mesures de sûreté contenues dans son texte déposé au début du mois d’octobre et qui doit être débattu à partir du 25 novembre.

      Plus de contrôles des personnels des entreprises de #transport. « Je vais essayer d’introduire le motif d’exclusion, c’est-à-dire la possibilité pour une entreprise de sortir un salarié d’un poste ou même de la société, parce qu’il aurait un comportement dangereux, annonce le député. Ce peut être pour des liens avec des personnes soupçonnées de terrorisme ou même un salarié qui aurait un comportement suicidaire. Cela permettrait, par exemple, d’éviter des drames comme le crash de l’avion de la Germanwings. »

      Homogénéiser le pouvoir des agents de sûreté. Gilles Savary le reconnaît, le texte actuel est essentiellement construit pour renforcer les pouvoirs des agents de la #Suge (Surveillance générale) de la SNCF et ceux du #GPSR (Groupe de protection et de sécurisation des réseaux) de la RATP. Bref, pour la région parisienne. Ces nouveaux pouvoirs permettront notamment de #fouiller_les_sacs_des_voyageurs. « Je souhaiterais qu’ils soient étendus aux agents des transports de province », explique le député. Mais de là à armer ces agents, comme ceux de la compagnie ferroviaire et du métro parisien, le parlementaire préfère rester évasif.

      Faciliter les #relevés_d’identité par les contrôleurs. « Aujourd’hui, le contrôleur ne peut vérifier l’identité d’un contrevenant que s’il ne paye pas l’amende sur place, note Gilles Savary. Je souhaiterais qu’il puisse le faire même quand il paye. Cela permettrait de constituer une base de données. »

  • Des enfants de 5 à 13 ans saccagent une école maternelle à Melun
    http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/des-enfants-de-5-a-12-ans-saccagent-une-ecole-maternelle-a-melun_102612

    22 enfants (belle organisation !) qui espèrent aller à l’école pendant les vacances, mais l’école est fermée. Comme dans un lieu interdit et sans adultes, ça a du être le gros délire. Ils ne doivent pas savoir pourquoi ils y vont 10 mois par an avec obligation de se taire. Et personne ne doit se soucier vraiment de leur expliquer.

    #école #enfants #détruire_l'école

    • Bon, y a prescription, mais quand j’étais au collège, ivre d’esprit de meute, j’avais participé au saccage de la salle de dessin. On n’a jamais été chopées, mais j’en ai gardé une honte durable et une profonde méfiance pour les mouvements de foule.

      Le truc important, pour moi, c’est que c’était un jeu d’andouilles désœuvrées, pas un acte de vandalisme délibéré (dans le sens de faire du mal) ou l’antichambre de la délinquance.

      Le fait qu’il n’y a pas eu de sanction n’a pas empêché la prise de conscience de la laideur et de la nuisance de l’acte. Et ça n’a pas fait de nous de la graine de voyoutes.

      Ce qui me semble important, en tout cas dans l’histoire de mon saccage, c’est surtout qu’on n’avait absolument rien de mieux à faire, mais je ne pense pas que c’est sous cet angle que l’affaire va être prise : le fait que les gosses étaient coincés dans leur cité en pleines vacances et qu’ils n’avaient visiblement rien de plus intéressant à faire que d’aller à l’école...

    • c’est mon école maternelle... juste à côté de mon école primaire. En 20 ans j’ai vu la misère grandir. Les instits de l’école primaire sont déséspérés et ne savent plus quoi faire pour essayer d’en faire sortir quelqu’uns. Et la Mairie avec son « plan de rénovation urbaine » a détruit des tas de logement, dont on attend tjr la reconstruction.... misère....

    • Contre-champs. La grève des écoliers, Danièle Rancière
      http://www.vacarme.org/article1282.html

      Publié, en 1976, dans la revue #les_révoltes_logiques, ce texte traite d’une lutte ancienne, mineure et ephémère, oubliée parce que la #mémoire_ouvrière ne pouvait en tirer ni levier, ni emblème. Il traite aussi de la manière dont, huit ans après mai 68, les souvenirs des mouvements lycéens et étudiants s’effaçaient un peu plus à chaque rentrée scolaire. Qu’est-ce qu’une #grève qui fait date ? Et que faire des autres, quand la grande histoire fait défaut ?

    • @monolecte où sont encore les espaces libres, celui des enfants entre autres pour expérimenter voire faire des conneries semble avoir disparu, parce que cela apprend à agir de façon autonome avec son propre imaginaire. Sauf que ces espaces n’existent physiquement plus, j’en cite quelques uns, en campagne ou en ville : granges à foins, champs, forêts, terrains vagues, lieux abandonnées, cimetière la nuit, squares sans grille. La ville est désormais civilisée, c-a-d codifiée d’interdits (mobilier urbain, sécurité etc) et sans surprise, bref, quadrillée de non-droits, dont celui d’aller et venir librement (qui était inscrit dans la constitution). On comprend parfaitement qu’on s’y emmerde quand on est enfant, d’autant plus quand ce sont les vacances et que le manque de moyen ne permet pas d’avoir une activité. Je me souviens à un anniversaire de gamins de 6-10 ans qui ont sauté le mur du cimetière un soir à la fermeture pour se faire une balade, tous les parents ont du aller les chercher au commissariat, les flics les avaient terroriser comme s’ils avaient été des criminels.
      Donc, on fait d’une aventure sans conséquence grave la une des journaux, les enfants sont éminemment et heureusement les nouveaux perturbateurs, et on en fait des terroristes …
      Bon, c’est toujours cette histoire d’étau, ou l’on ne parle jamais que de la violence du fleuve en oubliant les rives qui l’enserrent.

    • Comportement des enfants : quelle est la place, quel est le rôle des familles dans cette histoire ?
      Vu le reportage au JT hier soir. L’adjointe au maire parle de dialogues avec les familles justement. C’est mieux que rien, mieux que la « tolérance zéro » mais ça ne résoudra pas tout.
      En vacances, les gosses s’emmerdent. Surtout s’ils habitent dans un ilot de béton surchauffé d’une zone péri-urbaine.

      #relégation

  • Commission sur l’« Avenir des trains d’équilibre du territoire (TET) » : SNCF, un plan choc pour "sauver" [ as usual ... ndc] le réseau des trains Intercités
    http://www.leparisien.fr/transports/sncf-un-plan-choc-pour-sauver-le-reseau-des-trains-intercites-25-05-2015-

    Pire, le réseau des liaisons Intercités - plus connues sous le nom de #trains_Corail - « n’ont pas été adaptées à l’évolution des besoins de mobilité des voyageurs », selon le rapport Duron (député PS). Si les lignes au départ de Paris -Paris-Rouen-Le Havre ou Paris-Clermont -demeurent compétitives, des dessertes transversales, comme Bordeaux-Nice ou Lyon-Bordeaux, sont pénalisées par des temps de parcours trop long et certaines liaisons interrégionales, telles que Toulouse-Hendaye ou Caen-Tours, semblent condamnées par la concurrence autoroutière. Quant aux #trains_de_nuit, leur modèle économique n’est tout simplement « plus viable », lit-on dans le document.

    En conclusion, « la commission estime donc nécessaire de mener de manière détaillée une analyse ligne par ligne, pour les dessertes de nuit comme de jour (...) afin d’identifier quelles dessertes devraient être maintenues, voire renforcées et quelles dessertes devraient être allégées ». Sur les lignes « à fort potentiel », la commission propose de « renforcer l’offre TET » et d’investir dans des trains neufs et, pour les autres, de supprimer des arrêts pour en améliorer les temps de parcours.. « Sur les lignes faiblement fréquentées », en revanche, le rapport suggère de réduire la voilure et « le cas échéant de transférer le service sur #route ». En clair, de remplacer les liaisons ferroviaires par des lignes d’#autocars encouragées par la loi Macron. Visées dans le rapport les lignes Caen-Le Mans-Tours, Clermont-Ferrand-Béziers , Charleville-Metz ou Toulouse Hendaye.

    Des propositions qui vont dans le sens de la SNCF

    Ces propositions vont dans le sens de la SNCF qui souhaite aller le plus loin possible dans la restructuration du réseau des trains Corail. A l’inverse, les élus locaux sont vent debout devant les réductions annoncées des trains Corail. Au gouvernement désormais de trouver des solutions sans grever les comptes de la SNCF, ni (trop) fâcher les collectivités locales.

    #privatisation #transports #externalités_négatives #mobilité_hiérarchisée #relégation

    • La chercheuse Jocelyne Porcher, elle, va plus loin. « Je ne défends pas l’élevage parce qu’il fait partie de nos traditions, explique-t-elle. Je le défends parce que les animaux font partie de nos sociétés humaines. Le but de l’élevage est de créer une relation aux animaux qui ait un sens. Si on n’a plus d’animaux, on mourra de leur absence. »

      #tautologie « (nos traditions »/"nos sociétés humaines")
      #raisonnement_circulaire
      #déni et #foutage_de_gueule_carabiné ("le but de l’élevage")
      #rationnalisation_a_posteriori
      #spécimen_de_spécisme
      #oeillères
      #chantage ("sauver la planète")
      #surenchère_de_chantage ("on mourra de leur absence" : on va tous crever bis )
      #raisonnement_au_chausse-pied
      #etc.

      #pink_floyd , aussi

      Quant aux raisons moins grandiloquentes ("sauver la planète", fichtre !) de porter un regard critique sur notre rapport aux animaux comme sur notre culture alimentaire, elles ne manquent pas, mais sont ici complètement absentes, opportunément évacuées par l’approche proposée par l’article.

    • @Koldobika
      c’est la première fois que j’entends (façon de) parler de cette dame, et que je lis sa prose.
      Du coup, j’ai googlé son nom, et j’ai cru comprendre qu’elle s’en était justement fait depuis longtemps un avec (cette même prose) :

      Elle cherche simplement à montrer que l’élevage est un métier qui rend heureux, les humains et les animaux.

      http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2527

      Porcher reconnaît toutefois que les animaux finissent tous tués dans les mêmes abattoirs, dans des conditions peu enviables. Mais rapidement, elle nous rassure quant aux “vrais” éleveurs : “ils y pensent plusieurs jours en avance, parfois ça les empêche de dormir”.

      http://asso-sentience.net/jocelyne-porcher-une-manipulatrice

      (je ne connaissais pas non plus asso-sentience)

      Les éleveurs disent d’ailleurs qu’ils doivent beaucoup aux animaux : nous donnons aux animaux, ils nous redonnent, nous leur redonnons... Or, les vegan, au nom de la justice et de la morale, ne veulent rien des animaux, ne rien leur donner, ni ne rien leur devoir. C’est une aporie. Ce système de pensée sort les animaux du lien social, et conduit in fine à rompre complètement avec les animaux. La dynamique de leur action mène à la rupture de la domestication. Les vegan ne se rendent pas compte de l’impact politique de leurs théories qui les lie aux multinationales agroalimentaires. Et qui conduit à achever le processus d’industrialisation de la production alimentaire

      (http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie)
      Ecrit justement cette même militante en faveur de l’élevage ; je ne m’avancerai à parler à la place d’aucun vegan, mais pour ce que je sais par exemple de la critique du spécisme, cette conclusion dont prétend s’autoriser madame Porcher pour en faire une lubie inepte au service de l’industrialisation est a minima fantaisiste.
      En fait, dans le genre « je m’empresse de te caricaturer et je te fais passer pour un bouffon délirant ou un idiot utile et grotesque afin de mieux éviter les questions qui pourraient peut-être bien me gêner aux entournures », sa méthode me rappelle un peu trop visiblement celle employée par certains contre le mauvais genre sous le considérable prétexte de « lutte contre l’artificialisation de l’humain ».

      Ces gens ne disputent pas, ils font la guerre.

      (et pour couper court dès à présent à quelques uns des arguments déplacés qui pourraient maladroitement être invoqués par d’autres contre mon propos, j’ai grandi à la campagne, en mangeant les quelques lapins et les poules que je côtoyais tous les jours ou presque dans la cour, dans un contexte d’élevage on ne peu plus artisanal et quasi-bio. Ah oui, ces animaux n’y étaient pas seulement nourris et choyés, ils y étaient aussi gentiment occis, avant de figurer joyeusement au menu. )

    • Pour avoir vu le film dont l’affiche suit (et que je trouve pas sur internet), où Porcher intervient, je crois que cet entretien dans Reporterre ne sert pas forcément le/son propos, centré sur la #relation humains/animaux. Ce n’est pas « tautologique » de parler de « traditions » et de « sociétés » puisqu’en l’occurrence il s’agit de ne pas nécessairement se revendiquer des premières pour réfléchir/transformer les secondes, dont ce film aborde de façon critique le « scientisme » (devenu"traditionnel" lui aussi) supposé rationnel utilisé pour (tout ?) rationnaliser....

      Des cochons (et des hommes). De l’objectivation scientifique de leur bien-être et autres petits concepts, film de Bruno Thomé, 2003, 129 minutes.

      « La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, telle est la loi de la nature. »
      De la maternité au supermarché, 3 expériences sur le bien-être des cochons d’élevage discutées par 2 biologistes, 1 philosophe, 1 animalier, et 2 stagiaires de la station de recherche porcine de l’Institut national de la recherche agronomique de Saint-Gilles en Bretagne.
      Entre documentaire scientifique et pamphlet journalistique, une vision subjective des pratiques de l’objectivation scientifique dans une institution française.

    • @Colporteur

      Je suis occupé à découvrir la propagande de madame Porcher, et je crains que dans son cas cela le soit, puisqu’elle présente l’élevage et semble faire de la gestion de la mort des animaux la condition sine qua non de notre humanité, menacée, dans cette sanglante perspective, par des vegans et autres critiques du spécisme complices de l’industrialisation.

      La relation aux animaux domestiques qu’ils défendent, c’est notre vie tout entière avec les animaux. Après l’exclusion de la vache, viendra celle de votre chien, remplacé par un robot supposé tout aussi capable d’exprimer des émotions et de ressentir les vôtres. Après l’exclusion de la vache et du chien, viendra la nôtre. Et cette exclusion-là est également déjà bien avancée.

      http://www.huffingtonpost.fr/jocelyne-porcher/eleveurs-animaux-delevage_b_5062481.html

      Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu’a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ?

      http://www.cairn.info/vivre-avec-les-animaux--9782707169006.htm

      Ce que nous essayons de mettre en évidence dans notre ouvrage Livre blanc pour une mort digne des animaux, c’est une troisième voie. Tuer les animaux n’est pas une évidence et ne fait plaisir à aucun éleveur, mais pourquoi le fait-on ? Que ferait-on si l’on ne faisait pas ça ? Pourquoi le fait-on depuis si longtemps ? Et pourquoi vaut-il mieux continuer à le faire car les alternatives proposées par l’industrie agroalimentaire sont encore plus tragiques que le fait de tuer les animaux ? La voie que nous préconisons se situe entre le déni et l’abolition. Ce que veulent les éleveurs, ce sont simplement des alternatives à l’abattage industriel, sous forme par exemple de petit abattoir à la ferme ou d’abattoir local géré par les éleveurs. Se réapproprier la mort des animaux, la maitriser, la décider, l’organiser, c’est aussi pouvoir l’assumer.

      http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

      Pour ma part, la gestion de la mort, le droit et la capacité de l’administrer, je tiens que cela porte un nom déjà ancien, cela s’appelle le #Pouvoir. (Il y a une sacrée différence entre « remettre la mort à sa place dans la vie » et organiser son mode de vie autour de mises à mort d’animaux présentée qui plus est comme une fatalité )

      Et je trouve chez elle une indécente exhibition d’inintelligence des critiques du spécisme qui n’est pas sans évoquer la très laborieuse et très ostentatoire réception des critiques des rapports de genre dont ont fait montre il y a peu d’autres anti-industriels...

      #catastrophisme
      #malhonnêteté_intellectuelle
      #nécrophilie aussi
      #mythe_de_la_Nature

    • Hum... je connais que ce film qui a plus de 10 ans, là ça craint effectivement.

      Mais par ailleurs, je sais pas si il faut monter en généralité à ce point sur le « pouvoir d’administrer la mort ». Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      J’admets ne pas avoir travaillé sur la question et ignorer bien des approches à ce sujet mais les animaux d’élevage sont proches de nous dans cette mesure où ils ne vivraient tout simplement pas sans la société que nous constituons (notre domesticité propre se lit dans la banalité de la névrose). Qu’est-ce qu’on fout de cette diversité des formes de vie là parmi lesquelles il faut compter du non humain ? Et quelles relations entre formes de vie ? C’est sous cet angle que le film mentionné m’avait intéressé. Il me semble que l’on va pas cesser d’y revenir et pour longtemps.

    • Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      En fait, je ne vois pas de rapport entre,
      –d’une part, aider un(e) proche et pair(e) à mettre fin à ses jours à sa demande (ou selon ses voeux), ou l’accompagner dans ses derniers moments,
      –et de l’autre mettre à mort (même avec quelques cruels... états d’âme : le Pouvoir est un sacerdoce, et celleux qui doivent bien l’exercer sont bien malheureux !) des êtres vivants sentients considérés de fait comme des moyens (et même, cerise sur le gâteau qui leur fait certainement une belle guibolle, des moyens dont l’exploitation et la mise à mort seraient indispensables à "notre humanité" , selon le credo de madame Porcher et ses ami-e-s).

      Pour dire les choses autrement, il me semble être plutôt en accord sur un point avec madame Porcher : l’exploitation des animaux non-humains est probablement indispensable à l’idéologie spéciste, celle qui constitue justement l’Humanité en espèce supérieure et investie d’un Pouvoir légitime sur toutes les autres.
      Sauf que certain-e-s humain-e-s questionnent depuis longtemps l’innocence, le caractère prétendument indiscutable, inéluctable, de cette « Humanité » là. (je n’ai pas dit essentiel - ah ben en fait si, ça y est, je viens de l’écrire)
      Il me semble aussi que l’on peut aisément faire le parallèle avec d’autres formes d’oppression et d’autres systèmes d’inégalités.

      A moins que j’ai manqué quelque chose en route ?

    • @martin5 non, t’as rien loupé, c’est moi qui sais pas où je veux en venir et choisis des cas qui excèdent ou sortent de la question telle qu’elle est posée car celle-ci me semble surdéterminer les réponses possibles. Mon rapprochement visait à dire qu’on en a pas fini avec la mort, son administration. La sacralisation de la vie (humaine, cf les rites funéraires) a beaucoup perdu de terrain avec le capitalisme moderne, mais elle ne nous avait que fort mal protégé des boucheries internes à l’espèce, individuelles, de masse ou d’état.
      Sinon, quand même ! avec ou sans animaux, la légitimité d’un pouvoir (de mort ou de vie) ne saurait évidemment qu’être discutable.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre et où des minorités nouvelles ont à se former(il faut bien fabriquer quelque chose plutôt que rien dans ce reflux, j’en suis d’accord, mais quoi et comment). Point d’honneur et retrait, ensemble. Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      En plus, j’ai reçu un mel qui me dit que Porcher n’est pas dans le film dont je croyais me souvenir... C’est pas sérieux.

      #attention_fragile

      Ces échanges peuvent renvoyer à Réflexion sur la relation aux animaux
      http://seenthis.net/messages/358218

    • @colporteur

      Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      Pas de soucis, je n’ai pas forcément l’esprit de cet escalier là.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre

      Cela a longtemps été mon cas aussi, jusqu’à ce que je me penche un peu plus sérieusement sur le contenu théorique élaboré par les Olivier, Reus, Bonnardel et Cie. et que j’en vienne à les lire à penser qu’il y avait là une réflexion bien plus profonde et exigeante quand à la critique de toutes les hiérarchies et du Pouvoir que je ne l’avais imaginé au départ.
      Pour faire vraiment très court et sommaire, je ne pense pas prendre un très grand risque intellectuel en soutenant ici que la distinction humain/non humain peut être conçue a minima comme une matrice employée par les dominants au service de toutes les exclusions et infériorisations inter-humaines - sexisme, racisme, classes sociales, et j’en passe... les infériorisé-e-s se voient ainsi tou-te-s tôt ou tard animalisé-e-s (je ne pense pas qu’il me soit nécessaire d’illustrer cet fait) par qui entend justifier et renforcer sa domination sur elleux.

    • @Nicolas

      j’avais déjà lu cet article - en fait, aussi rigoureuse et prudentes soient de telles prospectives, elles ne me semblent pas pouvoir proposer autre chose que des possibles modèles économiques ou des modèles de production agricole vus d’ici - de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, carniste, industrielle, etc.
      Partant de là, elles comportent plus que vraisemblablement leur part d’angles morts, et surtout contribuent à mon sens à fermer dès à présent la critique et le questionnement, en particulier quant aux rapports que cette même organisation sociale nous mène à avoir avec les autres êtres vivants.
      A tout le moins, elles ne sauraient à mon sens être substituées à cette critique.
      Autrement dit, sans vouloir enlever aucun mérite à ces réflexions,je ne me reconnais pour ma part absolument pas dans cette manière d’aborder me semble-t-il un peu trop par le bout de la lorgnette, par la fin - en mettant la charrue avant les boeufs, et la batteuse avant la charrue, pour le coup - la critique de la société actuelle et de ce que nous y sommes, ici, maintenant.

    • @martin5 L’article répond à l’interrogation initiale. Quand à savoir si c’est mal de tuer des animaux, sous quelles conditions éventuellement, ou de réfléchir sur une société végane, il n’en n’a pas la prétention.

      Pour moi la question de savoir si on peut tuer des animaux ou pas est une question de société, et il faudrait que le débat soit possible. Cependant beaucoup de points du véganisme sont très discutables (comme sur l’écologie), et la vision végane laisse de côté beaucoup de questions ou de conséquences, et c’est aussi sous cet angle qu’on peut lire mes articles sur le véganisme ou l’élevage.

  • #livre : #Espace et rapports de #domination

    Dans le contexte capitaliste néolibéral actuel, l’espace permet aux dominants d’asseoir leur domination par la #surveillance, la #spoliation, la #relégation, etc. L’ouvrage analyse cette situation mais aussi l’utilisation de l’espace dans la #résistance et la #contestation des dominés. Dans le champ de la critique sociale francophone, les contributions explorent ainsi divers domaines : la question urbaine, les études sur le #genre, le #sexe, la #sexualité et l’#intersectionnalité, la question des #migrations ainsi que celle des populations marginalisées et, enfin, l’#environnement.

    http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3765

  • 1944-2014 | 70 années d’HABITAT Public en France
    http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.de/2014/04/1944-2014-70-annees-dhabitat-public-70.html

    70 années de politique de l’habitat depuis le premier Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme créé en 1944, ont fabriqué un système de pénurie permanente, un processus de reproduction des inégalités et de relégation spatiales dont les conséquences en 2014 irradient maints autres domaines de la société : crise exceptionnelle du logement touchant 10 millions de français, reléguant 3,5 millions de français dans des conditions de pénibilité résidentielle, 700.000 sans abri et très mal-logés dans les « zones grises » du logement (ces chiffres proviennent du rapport mal-logement 2014 de la Fondation Abbé Pierre), saturation des Centres d’hébergement et d’urgence, réapparition sous diverses formes de l’habitat précaire et de micro-bidonvilles, précarité énergétique, crise latente des quartiers dits « sensibles » irrésolue depuis 1981, mobilité résidentielle plus restreinte et réduction des surfaces habitables dans les programmes neufs de logements HLM, et au contraire augmentation des loyers des charges, et des temps de déplacement, etc., faisant contraste saisissant avec l’embourgeoisement des quartiers populaires des centres-villes, et les gated communities périphériques des classes aisées. À cet inventaire non exhaustif, s’ajoute encore un « cadre de vie » dégradé, régulièrement dénoncé par la presse et l’édition : celui d’une « France moche » ou « défigurée ».

    Comment et Pourquoi, la France, grande puissance économique, est-elle parvenue à de tels exploits ? Les historiens de l’économie urbaine - libéraux, marxistes et néo-marxistes - isolent ainsi les grandes causes de la révolution urbaine française et de ses maux, initiée après la seconde guerre mondiale :

    . La part du Produit Intérieur Brut accordée par l’Etat à l’habitat, le financement public étant considéré comme une donnée fondamentale ;
    . Les droits inaliénables protégeant la propriété privée, notamment foncière, entravant l’action de l’Etat, et pour les plus radicaux, l’héritage, moteurs des mécanismes de reproduction de la pauvreté ;
    . La marchandisation du logement social qui s’opère à partir des années 1960 par la mobilisation des banques dans ce secteur alors protégé, incitée par l’Etat par des mesures fiscales et juridiques ; impliquant un taux d’effort plus important pour les habitants pour se loger.
    . La relégation des marginaux, des précaires, voire des travailleurs immigrés isolés, dans des structures d’hébergement gérées par des organisations caritatives. Moralement indéfendable et plus ou moins efficace, ce système sera mis à mal dès la première crise de 1973. En 2014, l’hébergement caritatif est désormais une marchandise, un secteur de l’économie post-moderne.

    La brochure au format PDF [ 250 pages ] est lisible et téléchargeable à cette adresse :
    https://drive.google.com/file/d/0B4Kj8OVdRQJwWjNGUW9fNTZRYVE/edit?usp=sharing

    #habitat_publicl #architecture #Etat #france #histoire #marchandisation

  • « Fraude de survie » et chasse aux pauvres.
    CAF : un arsenal judiciaire adapté contre la fraude - 05/02/2015 - LaDepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/05/2043490-caf-un-arsenal-judiciaire-adapte-contre-la-fraude.html

    « Nous avons mis en place des procédures internes pour identifier les fraudes, explique Daniel Chardenoux, le directeur de la #CAF. Nous avons deux #contrôleurs assermentés et deux personnes supplémentaires formées contre la falsification des documents. Nous avons de véritables outils numériques pour faire du #profilage. Dans le cadre de la #procédure, nous avons aussi accès aux #relevés_bancaires des suspects. À un moment ou à un autre, la fraude sera découverte. »

    D’autant que la CAF n’agit pas seule, mais dans un véritable réseau articulé autour du comité départemental de lutte contre la fraude, où se retrouvent la préfecture, les caisses sociales, #Pôle_Emploi, les impôts, le conseil général ainsi que les forces de l’ordre et le parquet.

    « Nous avons progressé dans la détection en resserrant le maillage entre organismes », explique Anne-Marie Castellot, responsable du service #prestations.

    « Pour une partie, il s’agit de fraude de survie que l’on peut comprendre mais pas accepter dans un pays déjà généreux en matière de droits sociaux , précise le directeur. Il ne faut pas que ces débordements délégitimisent tout le système. Il s’agit d’un petit travail non déclaré ou d’apparaître comme une personne seule alors qu’on vit en couple. »

    Le responsable évoque aussi des fraudes plus organisées via des sociétés écrans. Il pointe aussi deux motifs d’inquiétude et de vigilance :

    « Nous avons près d’1 M€ de situations douteuses ou problématiques, proches de la fraude. L’autre phénomène, c’est l’explosion des #dénonciations, dont la majorité d’ailleurs n’est finalement pas avérée. »

    200 dénonciations ont été reçues l’an dernier, la plupart par écrits anonymes. Pour Daniel Chardenoux, « cela témoigne d’un climat pas très sain et d’une moindre acceptation de ces situations considérées comme abusives. Il y a aussi la complexité du système qui nuit à son efficacité ». 30 prestations et pas moins de 17.000 règles de droit concernent la CAF. « Il faut simplifier ce cadre et disposer de réponses adaptées. »

    À la CAF, une commission gère les #sanctions à l’encontre des #fraudeurs qui sont mis en #recouvrement : soit un avertissement, soit une pénalité financière, soit la poursuite devant les tribunaux.

    « C’est là qu’intervient la convention avec le parquet, précise le directeur. Elle hiérarchise les implications des uns et des autres par rapport à l’importance de la fraude et à la situation des personnes. »

    Plusieurs réponses s’offrent alors à la justice : un rappel à la loi, une médiation pénale ou une sanction. Sur les 40.000 allocataires bigourdans, on n’a recensé que 89 fraudeurs en 2014.

    #police_des_conduites

  • Contrôle au faciès, le fléau de la Republique

    Un rapport inquiétant d’Open Society Justice Initiative révèle l’ampleur et les conséquences sur la société française des contrôles d’identité “au faciès”.

    http://www.lesinrocks.com/2013/09/28/actualite/controle-au-facies-fleau-republique-11430848

    Ce n’est pas la première fois que les américains d’#Open-Society se penchent sur le cas français. En 2009 déjà, dans un rapport intitulé “Initiative, Police et minorités visibles : les contrôles d’identité à #Paris”, on apprenait que les #Noirs subissaient quatre fois plus de palpations que les #Blancs et qui si vous étiez #arabe et vous trouviez à la station Chatelet, vous aviez jusqu’à 15 fois plus de risques d’être contrôlé qu’un blanc. Artiste plus connu sous le pseudo d’Axiom, Hicham Kochman témoigne dans le cadre du nouveau rapport. Sa vision est plutôt sombre :

    « Les gens qui ne vivent pas ce #harcèlement, en vérité, ils ne comprennent pas de quoi on parle… Ils ne savent pas ce que ça provoque en nous, ce que ça fait naître en termes de sentiment, d’être pointé du doigt, comme si on était de seconde zone, de troisième zone. Vous n’êtes rien, taisez-vous. Ils vous font comprendre que vous n’êtes rien, personne, voilà… C’est quand même d’une humiliation permanente, quotidienne, dont on parle. »

    Toutes les études convergent ainsi vers le même constat : en #France, « les personnes issues des “#minorités_visibles” sont contrôlées bien plus fréquemment que leurs homologues blancs ». Au delà des idées reçues, cet état de fait ne concerne pas que la banlieue ou la jeunesse. Lanna Hollo, représentante d’Open Society en France, explique ainsi qu’ « un quadragénaire noir ou arabe en tenue de travail sera plus contrôlé qu’un homme blanc du même profil. » Et de poursuivre en expliquant que « les facteurs s’ajoutent les uns aux autres : si vous êtes un homme, jeune et arabe, vous cumulez les risques ».

    Une police qui a les mains libres pour contrôler mais n’a aucun compte à rendre

    Dans l’état actuel du #droit français, quatre normes juridiques distinctes autorisent le recours aux #contrôles d’identités mais seulement une seule d’entre elles astreint les agents à faire état de soupçons spécifiques pour contrôler un #individu. La loi laisse ainsi une grande marge de manœuvre à la #police pour choisir qui contrôler et comment le faire, ce qui revient, pour les rapporteurs, à proposer « une recette pour une discrimination assurée » puisque la police a « les mains libres et n’a pas de comptes à rendre ». Le rapport pointe également la perte de confiance envers la police et le sentiment d’#insécurité que les forces de l’ordre provoquent chez les populations minoritaires faisant l’objet de contrôles fréquents.

    Lyes Kaouah, étudiant en art dramatique habitant Vaulx-en-Velin raconte : « Nous, quand on marche en ville et qu’on voit des flics, on se sent en insécurité. Il y a pourtant des gens qui grâce à la présence policière se sentent en sécurité. Qu’est-ce que c’est que ce fossé qui nous sépare ? C’est qu’il y a deux France, il y a notre France à nous, la France des quartiers, la France des #immigrés, des gens d’origine étrangère, des #chômeurs, des cas sociaux, et il y a la France des autres, ceux qui se sentent rassurés par les voitures de police. Et on a tous en tête, quand on se fait contrôler, des histoires de bavures, on se dit : « ça pourrait être moi », et plus on grandit, plus on pense à ça. »

    Loin d’être sans conséquences, le sentiment exprimé par Lyes Kaouah se généralise et affecte le travail de la police sur le terrain. Le rapport explique ainsi que « lorsque la confiance dans la police s’effondre, les populations deviennent réticentes à signaler à la police les activités criminelles ou suspectes, et se montrent peu disposées à coopérer et à fournir des renseignements. (…) A mesure que le travail de maintien de l’ordre se complique et que son efficacité est ainsi entravée, la sécurité du public en pâtit à son tour ».

    Un sentiment confirmé par Yannick Danio, major de police et secrétaire national du syndicat Unité Police : « Une police qui a la population contre elle ne peut pas fonctionner. Ce n’est pas possible. Les contrôles à répétition sont contreproductifs. Nous, policiers, nous le disons, les spécialistes, les universitaires, ces personnes qui nous observent le disent. Ça n’a ni queue ni tête ! Nous avons besoin de renverser la vapeur pour ne permettre que des contrôles d’identité justifiés au lieu d’en faire à la pelle. La police nationale a besoin de travailler avec les citoyens et pas contre eux. Sinon c’est le monde à l’envers. »

    #Société #Stigmatisation #Politique #Citoyenneté #Relégation #Discrimination

  • #Berlin, ville de la « domestication » et de la « normalisation » de la « société » par la « culture » selon le philosophe #Francesco_Masci dans son essai "L’ordre règne à Berlin" (titre emprunté à un article de #Rosa_Luxemburg) paru aux éditions Allia

    Extrait de Berlin Babylon de Hubertus Siegert
    http://www.youtube.com/watch?v=opA73140gA4


    http://www.lerideau.fr/francesco-masci/6983
    Francesco, quel est le point de départ de ce livre ? Pourquoi la ville de Berlin ?

    Parce que la nouvelle théorie de la #modernité que j’ai essayé de construire dans mes livres précédents était très bien illustrée par cette #ville. L’Ordre règne à Berlin est différent de mes autres livres, surtout le premier (Superstitions, NDLR), dans lequel il y a encore des échos un peu littéraires presque #postromantiques, surtout dans sa composition par fragments. Mais il n’y a aucune rupture théorique. Depuis mon premier livre je travaille à construire une nouvelle lecture de la #modernité et de son évolution avec comme point de départ l’idée que la culture n’est pas une victime désignée d’une quelque force néfaste et obscurantiste, mais qu’elle participe à la « mise en #ordre » du #monde, qu’elle est une force de conservation plus qu’une force #révolutionnaire.

    C’est un #discours qui n’est pas facile à saisir, parce que les gens ont un automatisme : on pense culture, donc on pense forcément à quelque chose de séparé de la #société et meilleur que celle-ci. Il est difficile de comprendre que l’on puisse avoir un regard neutre sur la culture moderne et son histoire qui en arriverait à la conclusion d’une participation active de la « #machine_culture » à l’#organisation sociale. Je voulais rompre avec l’illusion bicentenaire d’abord romantique, puis #avant-gardiste et enfin #adornienne et aussi #debordienne, d’un #pouvoir exorbitant d’ordre presque #religieux attribué aux #images et aux #événements, le pouvoir de sauver un monde a priori jugé mauvais.

    Ce que j’ai essayé de démontrer de manière théorique dans mes autres livres, c’est l’emprise de ce que j’appelle la culture absolue sur le réel. J’appelle « #culture_absolue » la machine de #reproduction d’événements ou d’images #autoréférentielles, qui forment l’unique milieu où les individus sont capables de se connaître et de se reconnaitre. Ce #processus de #substitution d’un monde constitué d’#images et d’événements à une #réalité potentiellement #conflictuelle est au centre même de notre modernité, une modernité qui est essentiellement culturelle, c’est-à-dire qui est en train de réaliser les promesses de ses origines grâce à la culture, d’une manière « imaginaire ». La modernité est en train de réaliser ses promesses originaires, l’#émancipation de l’individu vis-à-vis d’une société totale, la promesse aussi d’un sujet entier ayant une maîtrise totale sur le monde, mais elle les réalise dans un espace #aseptisé et séparé de celui de la contrainte #factuelle, du monde de la #technique qui continue pourtant bel et bien à exister.

    Ces promesses n’ont pas réalisé par le #politique. Le politique, entendu comme le principe conflictuel de l’#opposition ami/ennemi, à ne pas confondre avec une technique d’organisation que j’appelle la politique. Toute la complexité d’une conflictualité permanente (on peut rappeler par exemple les tumultes des factions des villes de la #Renaissance italienne chéries par #Machiavel), cette conflictualité a été, au cours de la modernité, progressivement écartée, évacuée (sauf dans les moments où elle réapparait dans l’histoire comme hyperviolence). Elle a été remplacée par des conflits imaginaires moralement polarisés qui ne franchissent jamais l’au-delà de cet horizon de la culture absolue dedans lequel ils sont renfermés.

    Berlin, qui gardait des restes de cette #division éminemment politique, division inscrite dans la chair même de la ville (le #Mur, mais pas seulement), résume parfaitement l’histoire de ce passage à la culture absolue comme mode de #gestion d’une #société. En vingt ans, depuis la chute du Mur, toute l’histoire et la réalité de la ville a été non seulement effacée, mais transformée dans son essence même, avec une prise de #contrôle absolue de son #territoire, comme nulle part ailleurs en #Occident, par un #imaginaire #abstrait et #allogène.

    Quand je parle d’une #réorganisation du territoire même de la ville par la culture, je ne parle pas de la #production d’événements culturels. Bien sûr, il y a des nombreuses #institutions culturelles à Berlin, les #galeries, les #musées, les #fondations, mais ce ne sont pas elles qui font de Berlin la ville où la culture absolue s’est chargée de l’organisation sociale. C’est plutôt une prise de pouvoir d’ordre ontologique

    #Culture #Philosophie #Pensée_critique #Esthétique #Technique #Histoire #Urbanisme #Relégation #Allemagne #Einstürzende_Neubauten #Musique #Film #Berlin_Babylon #Hubertus_Siegert #Vidéo #Allia #livre

  • Le sociologue militant #Mathieu_Rigouste nous parle de son livre : « l’ennemi intérieur » la généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine paru aux éditions de la découverte.
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wUpNOhM5xiE

    Une excellente présentation de l’ouvrage par l’historien #Benjamin_Stora
    http://blogs.mediapart.fr/blog/benjamin-stora/300109/a-propos-de-l-ennemi-interieur

    La thèse de Mathieu Rigouste soutenue en 2008 à l’université Paris 8, l’Ennemi intérieur, vient d’être publiée aux Editions La Découverte. Mathieu Rigouste a réalisé un travail de recherche sur lesreprésentations de l’immigration en France à partir d’une problématique audacieuse, originale, différente.

    La figure de l’immigré qui se dégage de cette étude est celle d’un « ennemi intérieur », sorte de « cinquième colonne »comme greffée sur le corps de la société française. L’auteur, pour sa démonstration, pour sa thèse (car il s’agit là d’une vraie thèse, d’un engagement sur un point de vue, et pas d’une simple compilation prudente et savante d’archives) valorise la pensée politico-militaire à l’œuvre dans le champ intellectuel et médiatique. Dans la construction d’un système de représentations, à base militaire donc, la séquence guerre d’Algérie joue un rôle essentiel. La guerre d’Algérie, mais on pourrait ajouter aussi, la guerre d’Indochine, dont les références relativement faibles dans ce travail, auraient du être davantage exploitées.

    Avec finesse, Mathieu Rigouste cherche dans les discours (« la production de contrôle ») et trouve des liens entre les imaginaires de la menace, et les théories militaires. Il se situe résolument dans le registre de l’histoire des idées, si difficile à manier, pour comprendre, situer les niveaux d’encadrement des populations étrangères sur le territoire français. Accompagnant cette pensée politico-militaire, il tente de dresser une sociologie des réseaux dominant la justification du contrôle des immigrés dans ce qu’il appelle « l’institution médiatico-sécuritaire ». Et il aboutit à la conclusion que « la guerre coloniale a constitué une matrice institutionnelle » de la cinquième République », elle est l’un des principaux « répertoires techniques » du contrôle sécuritaire.

    Pour construire patiemment son argumentation, Mathieu Rigouste s’est appuyé sur un fond inédit, d’archives inédites, celui de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, une structure « civilo-militaire chargée de promouvoir l’esprit de défense ». Puis il a croisé ces archives avec un sous-corpus de presse militaire, les articles parus dans Défense Nationale, dans Défense, la revue de l’IHEDN depuis son premier numéro en 1974. Cette thèse nous permet ainsi de découvrir L’IHEDN, institut chargé de la mise en œuvre de la « pensée de défense ». Mathieu Rigouste rapproche cette visée de diffusion à de « l’action psychologique » qui connu un essor sans précédent durant la guerre d’Algérie. Il analyse le « public » de l’IHEDN (dirigeants d’entreprise, patrons de presse et de publicité, journalistes, industriels de l’armement, dirigeants d’ONG, préfets, magistrats, universitaires, syndicalistes…). Un tiers de ce public appartient la haute fonction militaire (officiers généraux ou supérieurs).

    « Immigration comme menace », « administration de la peur », « ennemi intérieur » : des liens s’établissent ainsi avec la doctrine de la « guerre révolutionnaire » des théoriciens de la guerre d’Algérie….. Est ce à dire pour autant que la France d’aujourd’hui se trouve en état de guerre ? Ou est-ce simplement l’utilisation d’un vocabulaire héritée des périodes antérieures ? D’autre part, peut-il exister une continuité, simple et évidente, entre un contexte d’une guerre coloniale située en un moment de guerre froide, et la situation présente ? La France vit-elle en situation de pratiques de lois d’exceptions généralisées (camps d’internement, expulsions massives quotidiennes), de pratiques terribles d’arbitraires (tortures systématiques, massives, corvées de bois, disparitions de personnes….) ? Non, bien sûr, et je ne crois pas que Mathieu Rigouste soit un adepte de cette thèse. Son travail, plus subtil, nous aide à comprendre la transmission de représentations négatives, leurs transmissions d’une génération à l’autre, dévoile l’installation d’une pensée dominante dans le champ intellectuel français.

    #Ségrégation #relégation #Immigration #Ennemi_intérieur #Colonisation #Banlieue #Contrôle #Contre_insurrection #livre #Vidéo

  • Et voilà où on va mettre prochainement les requérants d’asile en Suisse ! —> sur le col du Lukmanier, 1900 m s/m !

    Auf dem Lukmanier wird Anfang Juni ein Bundesasylzentrum eröffnet. Die Bevölkerung hat nichts dagegen, im Gegenteil – sie freut sich. Die Asylsuchenden werden nützliche Arbeiten erledigen.

    http://www.20min.ch/schweiz/ostschweiz/story/In-Medel-GR-sind-Asylbewerber-willkommen-13989709

    #migration #asile #logement #centre_pour_requérant_d'asile #suisse #grisons #relégation #montagne #éloignement

  • Chat du sociologue Alain Mergier

    Je pense qu’il y a eu une erreur fondamentale en matière de stratégie électorale de la part de l’Elysée. Il a été considéré que la montée en puissance de l’extrême droite était un phénomène identifiable au travers des mêmes concepts que durant les trente dernières années, c’est-à-dire centrés sur la question #xénophobe.

    Or le phénomène, comme on l’a dit, même s’il va déboucher sur une attitude de rejet de l’autre, ne peut en aucun cas se résumer à cela. La confrontation aux difficultés d’intégration conduit à la remise en cause du développement des flux migratoires, mais le diagnostic que les milieux populaires font de la situation intègre la question du pouvoir exorbitant des marchés financiers dans le cadre de la #mondialisation.

    Autrement dit, ne tenter de récupérer cet électorat que par la voie de la dénonciation de l’immigration n’a aucune efficacité en termes électoraux, mais légitime l’idée que le problème est moins d’intégration que d’#immigration. A partir de là, l’extrême droite tire
    le bénéfice de la démonstration, ce qui lui permet de faire l’offre d’un discours intégrant l’hégémonie des marchés financiers, ce que ne peut en aucun cas faire de façon crédible l’actuel président de la république.

    Les sondages, en fait, c’est comme les médias, cela fait partie des règles de la réalité des pays démocratiques dans lesquels nous vivons. Il est certain que plus Marine Le Pen grimpe dans les sondages, plus elle se démarginalise par rapport à la population française, plus sa légitimité est renforcée. Mais faut-il accuser les médias ? De nouveau, le vrai problème n’est-il pas que près de 30 % de la population soient l’objet d’une #relégation économique et politique ?

    De ce point de vue, les sondages ne font qu’accentuer un mouvement qui s’enracine profondément dans #l'insécurisation d’un tiers de la population française.