• Haïti : le pouvoir entre massacres et impunité
    https://www.cetri.be/Haiti-le-pouvoir-entre-massacres

    La tribune de Frédéric Thomas, chercheur au CETRI, publiée dans #Libération le 24 novembre 2020. Une campagne internationale a été lancée pour rompre le silence sur le massacre de La Saline perpétré il y a deux ans. Elle appelle à un changement de politique de l’Europe face à la dérive autoritaire du régime en place. Les 13 et 14 novembre 2018, était commis le massacre de La Saline. Deux ans plus tard, les Haïtiens réclament toujours justice, alors que la dérive autoritaire du pouvoir s’accélère. Une (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Haïti : le peuple crève, la « communauté internationale » se tait
    https://www.cetri.be/Haiti-le-peuple-creve-la

    L’entretien de Yannick Bovy (FGTB) avec Frédéric Thomas, chercheur au CETRI, sur #La_Première le 19 novembre, dans l’émission « Opinions » Réécouter l’émission : Retrouver l’appel : Stop silence #Haïti #Le_regard_du_CETRI

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    https://www.cetri.be/IMG/mp3/20201119_la_premiere_opinion_fgtb.mp3

  • Arrive aujourd’hui, 21.10.2020, un message de mon #université (#Université_Grenoble_Alpes) qui nous invite à s’inscrire à une #formation...
    La formation s’intitule :
    Gestion du #stress pour les enseignant(e)s

    La troisième annonce en ce genre, les deux précédentes étaient des formations qui portaient sur :

    1. Gestion de #conflits (formation mise sous le thème « #efficacité_professionnelle »)

    2. Mieux vivre ses #émotions dans ses #relations_professionnelles (aussi mise sous le même thème : #efficacité_professionnelle)

    Comme dit ma collègue @mobileborders :
    « De la #responsabilisation_personnelle des #failles_structurelles... »

    #formations #université #facs #ESR

  • Algérie, les louanges et la matraque
    https://www.cetri.be/Algerie-les-louanges-et-la

    En #Algérie, la #Contestation populaire est souvent louée par le régime qu’elle entend pourtant déboulonner. Le président de la République, son chef de gouvernement, ses ministres et quelques officiers supérieurs rivalisent pour dire tout le bien qu’il pensent du Hirak. Ce mouvement populaire pacifique est né le 22 février 2019, pour s’opposer à un cinquième mandat de M. Abdelaziz Bouteflika, mais il continue aujourd’hui de réclamer un changement politique profond et le démantèlement du « système » en place (...) #Le_Sud_en_mouvement

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  • « La logique de l’honneur. Gestion des entreprises et #traditions_nationales »

    Ce livre date de 1989 et vous devez vous demander pourquoi je lis des ouvrages aussi anciens…Et bien, après coup, je constate que nombre de problématiques « actuelles » sont en fait « anciennes » ! Imaginez ma surprise lorsque je suis tombée sur le chapitre dédié à la « #flexibilité » ou à la « #mobilisation » où il est question de définir une « #politique_de_motivation » à l’attention des ouvriers. A l’époque, les entreprises faisaient déjà face à un environnement turbulent, avec de nouvelles conditions de #concurrence et devaient ajuster fréquemment leur production et donc se montrer flexibles, notamment en introduisant plus de souplesse dans les organisations. Il y a près de 20 ans déjà, il apparaissait urgent de « mobiliser » les ouvriers car on s’était rendu compte que « le #savoir et l’#enthousiasme des exécutants constituent le premier gisement de #productivité des entreprises. » Puisque les problématiques de #GRH et de #management sont les mêmes aujourd’hui, qu’hier, il ne me semble pas incohérent de plonger dans l’histoire de la culture française pour tenter de comprendre les raisons de certaines mobilisations, résistance au changement ou échec des réorganisations.

    Gestion des entreprises et traditions nationales.

    La préface du livre critique la #sociologie_des_organisations qui « ne s’intéresse guère aux #cultures_nationales ni à l’#histoire », et tente de justifier l’approche culturelle de la gestion d’entreprise abordée par l’auteur via l’étude de trois usines (une en #France, une aux #Etats-Unis et la dernière aux #Pays-Bas). A sa sortie, il a en effet « suscité nombre d’interrogations et quelques réactions négatives. »

    Aujourd’hui nul ne remet en cause la spécificité du management français, japonais ou suédois, chacun étant marqué par une #culture particulière, avec ses codes et usages liés à la société dans laquelle il s’est construit. Voilà pourquoi les grandes entreprises forment leurs cadres au #management_interculturel et leurs commerciaux à la culture du pays cible.

    « C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt. » Marguerite Yourcenar
    Une société d’ordres, basée sur l’honneur.

    Au Moyen-Age, dans un Etat monarchique, la société est divisée en trois « ordres » : le clergé, la noblesse et le tiers-état (le commun, le peuple). Les premiers sont dédiés au service de Dieu, les seconds préservent l’Etat par les armes et les derniers produisent les moyens de subsistance. Cette structuration s’appuie sur l’opposition entre le pur et l’impur. Le clergé se veut le plus pur, par la chasteté et le service de Dieu tandis que le peuple, caractérisé par sa condition servile, est impur. La noblesse est en position médiane car exempte de l’impureté de la condition servile mais loin de la pureté de Dieu car marqué par la souillure des armes et de l’acte sexuel.

    La quête de #pureté crée des sous-groupes au sein des ordres : on peut citer les chevaliers qui se consacraient aux croisades et réalisaient donc un service noble, sous la protection du Pape, et les bourgeois qui se distinguaient de la plèbe par leur richesse acquise par le négoce et non le labeur (travail manuel). Au XIX° siècle, on peut évoquer l’émergence du #compagnonnage qui permet à ces ouvriers de se hisser au-dessus du prolétariat (ouvriers à la chaîne). A travers l’initiation, les épreuves, l’intronisation dans un Devoir, ils ennoblissent le travail manuel.

    La #fierté du rang et la #crainte d’en déchoir.

    Selon l’auteur, ce qui permet d’éviter de faire sombrer le gouvernement monarchique dans le despotisme et limite l’irresponsabilité des sujets, c’est l’#honneur. Ce que chacun considère comme honorable est fixé par la #tradition. C’est intimement lié à la fierté que l’on a de son rang et à la crainte d’en déchoir, en faisant quelque chose d’inférieur à son rang.

    L’auteur nous explique, en relatant diverses situations de travail, que la fierté et le devoir inhérents au rang poussent les ouvriers à se dévouer à leurs tâches, à bien faire au-delà des comptes à rendre (ce serait déchoir que de faire du mauvais boulot).

    Aux Etats-Unis, l’auteur constate que le principe d’#égalité, profondément ancré dans la société, et l’ancienneté sur laquelle se fondent l’avancement et l’attribution des postes, peuvent favoriser la #médiocrité. Ce ne sont que les relations personnelles, entre ouvriers et responsables, et les marques de #reconnaissance de ces derniers, qui motivent les salariés à faire du bon boulot.

    En France, ce sont les mêmes valeurs qui limitent les incursions des contremaîtres dans les ateliers (contrôler c’est offensant, c’est une sorte d’ingérence indue dans le travail des ouvriers) et restreignent les interventions aux problèmes graves (ce serait déchoir que de s’occuper de menus problèmes). Ils avouent avoir du mal à savoir ce qu’il se passe…

    A l’inverse, aux Etats-Unis, l’auteur raconte que l’absence de contrôle du travail réalisé par l’ouvrier serait considérée par celui-ci comme un manque d’intérêt du supérieur, et donc mal perçue ! Dans cette société fondée par des marchands, pas d’ordres ni de rang, mais des citoyens égaux qui souhaitaient un cadre légal pour faire des affaires sur la base des valeurs marchandes d’#honnêteté.

    Certaines enquêtes récentes parlent du « #management_implicite » français. Selon d’Iribarne, les #rapports_hiérarchiques en entreprise devraient respecter le principe des rapports traditionnels entre suzerain et vassal et donc tenir compte du fait que la société française refuse l’image dégradante des rapports entre maître et laquais et que c’est déchoir que d’être soumis à l’#autorité de qui n’est pas plus noble que soi (ici rentrent en ligne de compte la compétence technique, l’expérience, le savoir et donc la formation du manager). D’où le mépris pour les #petits_chefs et les difficultés de certains pour se faire respecter…

    Aux Etats-Unis, l’auteur constate que l’ouvrier vend son travail sur la base d’un #contrat qui doit être fair, équitable, respectueux. Chaque usine établit également un contrat avec les syndicats (document à mi-chemin entre l’accord d’entreprise et la convention collective). Dans cette #relation_contractuelle, les règles et les devoirs de chacun sont clairement établis et le rôle de la #justice n’est pas éludé (l’auteur constate que les procédures d’arbitrages peuvent être nombreuses en entreprises).

    Dans son ouvrage « Où en sommes-nous ? » (2017), Emmanuel Todd, explique que le concept d’homme universel avec son égalitarisme qui fonde la société française, engendre un monde d’individus dont aucun n’accepte la #subordination à l’ensemble. D’où la réticence des Français à respecter les règles, les lois… et les procédures d’entreprise !

    C’est également la fierté qui peut créer des #tensions entre la production et la maintenance, si on fait sentir au personnel qu’il est « au service de » l’autre car la dépendance fonctionnelle est facilement vécue comme #servitude. Les témoignages indiquent que de bonnes relations personnelles inter-services permettent de considérer le dépannage comme un « #service », un « coup de main » et non un acte servile.

    Quand des ouvriers pontiers et caristes refusent d’apprendre le métier de l’autre afin de devenir pontier-cariste, c’est la force d’appartenance à un rang (l’#identité_métier) qui s’exprime, ainsi que la perte de repères : on sait plus où l’on est. Alors que dans une autre usine, les salariés ont bien accepté la création d’un nouveau métier, auquel étaient associés un état et une identité clairs.

    Aux Pays-Bas, l’auteur s’étonne de la #bonne_volonté et #souplesse des ouvriers ou contremaîtres qui acceptent les mutations internes de l’usine rendues nécessaires par une réduction de production. Le #pragmatisme sert la #culture_du_dialogue (expliquer, écouter, discuter) qui permet souvent d’aboutir à un #consensus en vue d’une #coopération efficace. Dans ce pays, le consensus est aux origines de la nation et se manifeste dans le fonctionnement des institutions politiques.

    Selon l’auteur, c’est également le #rang, l’opposition entre le plus ou moins noble et le refus de déchoir dans la société française qui permettent de comprendre l’importance du niveau atteint en matière de #formation, ainsi que le rôle si particulier joué par les grandes Ecoles et les concours qui permettent d’y accéder. Il en déduit le passage d’une hiérarchie du sang à une hiérarchie des talents, car les talents sont assimilés aux dons et donc à la naissance.
    Un rang, des #privilèges mais aussi des #devoirs.

    Chaque rang ouvre droit à des privilèges, mais contraint aussi à des devoirs. Renoncer aux premiers, se dérober aux seconds, c’est également attenter à son honneur. La coutume rend donc certaines choses quasi immuables…

    Voilà pourquoi toute remise en cause de quelque ampleur que ce soit est très difficile à réaliser et que les ouvriers français – qualifiés de #râleurs – défendent leur point de vue avec opiniâtreté en ayant recours à la #grève plus souvent que leurs voisins néerlandais ou allemands. L’auteur évoque la difficulté éprouvée par un chef de service qui souhaitait revoir les attributions du personnel de son équipe suite à un départ en retraite, ou encore la résistance des ouvriers face aux pressions indues de la maîtrise.

    La Révolution française a théoriquement mis fin à une société divisée en ordres mais… selon l’auteur, elle demeure divisée en groupes hiérarchisés ayant chacun ses privilèges et son sens de l’honneur. Les entreprises françaises, fortement hiérarchisées, où se pratique un management plutôt autocratique et rigide seraient un héritage de cette société structurée en ordres et révèlerait un idéal de centralisation monarchique.

    Songez à l’arrogance de certains cadres, leur attachement aux #symboles_de_pouvoir, ou encore à la #distance_hiérarchique, qui est relativement élevée en France comparativement aux Pays-Bas où on ne sent pas du tout la #ligne_hiérarchique […] ne serait-ce que dans les façons de s’habiller.

    L’auteur n’oublie pas de parler des limites ou effets pervers de chaque système car aucun n’est idéal. Cet ouvrage permet de créer des ponts entre passé et présent. Il rappelle ainsi que l’#entreprise est une #organisation_sociale constituant un reflet de la société. Cependant, quelle que soit l’époque, un mot d’ordre s’impose en matière de management :

    « Considérez vos hommes, écoutez-les, traitez-les avec justice ; ils travailleront avec cœur. » (citation issue de l’ouvrage)

    https://travailetqualitedevie.wordpress.com/2018/01/17/la-logique-de-honneur-philippe-diribarne
    #livre #Philippe_d’Iribarne #travail

  • Haïti : Stop au silence et à la complicité internationale. Le changement commence en mettant fin à l’impunité
    https://www.cetri.be/Haiti-Stop-au-silence-et-a-la

    L’appel à la mobilisation internationale pour la défense des droits du peuple haïtien, lancé par le CETRI et Geomoun. A signer, avant le 12 octobre ! Depuis juillet 2018 et à de nombreuses reprises, dans un contexte de détérioration des droits et des conditions de vie, les Haïtien.nes se sont mobilisés avec force et courage contre l’appauvrissement, la corruption et l’autoritarisme. Avec pour seules réponses : la répression du gouvernement de Jovenel Moïse, l’opposition feutrée ou explicite de la « (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Des élections en Haïti consolideraient la captation des institutions par une élite corrompue
    https://www.cetri.be/Des-elections-en-Haiti

    La tribune de Frédéric Thomas (CETRI) dans #Le_Monde du 29 septembre. Alors qu’en #Haïti un mouvement social de grande ampleur réclame le départ du chef de l’Etat, Jovenel Moïse, impliqué dans le scandale Petrocaribe, l’Union européenne continue de soutenir le pouvoir en place, regrette, dans une tribune au « Monde », le politiste Frédéric Thomas. A l’été 2018, les Haïtiens et Haïtiennes se sont soulevés contre la vie chère et le scandale Petrocaribe. Cet accord énergétique régional conclu avec le Venezuela, (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Haïti : la terreur s’installe avec la complicité de l’international
    https://www.cetri.be/Haiti-la-terreur-s-installe-avec

    Le meurtre, vendredi 28 août, du bâtonnier du barreau de Port-au-Prince a provoqué de larges remous en #Haïti. Venant s’ajouter à une longue liste d’assassinats, il jette une lumière crue sur l’insécurité et l’impunité, la responsabilité de l’État et la complicité de l’international. Le bâtonnier du barreau de Port-au-Prince, Maître Monferrier Dorvael, a été tué vendredi soir dernier. Deux jours auparavant, c’était un homme d’affaires qui avait a été abattu, en pleine journée, dans le centre-ville de la capitale. (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • #Corruption du pouvoir en Haïti : notre complaisance, leur suffocation
    https://www.cetri.be/Corruption-du-pouvoir-en-Haiti

    La Cour des comptes d’Haïti vient de livrer le troisième et dernier rapport d’audit sur la gestion du fonds PetroCaribe. Le rapport confirme l’étendue de la corruption, impliquant le sommet de l’État, qui continue pourtant à jouir du soutien international. Le 12 août 2020, la Cour des comptes haïtienne livrait le troisième et dernier rapport d’audit sur la gestion du fonds PetroCaribe. De mars 2008 à avril 2018, près de 44 millions de barils de carburant ont été livrés et commercialisés en #Haïti, dans le (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Vélos et voitures : séparation ou mixité, les clés pour choisir
    http://carfree.fr/index.php/2020/08/19/velos-et-voitures-separation-ou-mixite-les-cles-pour-choisir

    Doit-on mettre en place des #pistes_cyclables dans toutes les rues ? A partir de quelle valeur de trafic doit-on séparer les #cyclistes de la circulation motorisée ? La zone 30 est-elle Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Vélo #aménagement #mixité #relations_cyclistes-automobilistes

  • Petit traité de Vélosophie, la BD
    http://carfree.fr/index.php/2020/08/14/petit-traite-de-velosophie-la-bd

    Après le livre paru il y a quelques années, Didier Tronchet a refait son Petit traité de Vélosophie, mais en BD ! Cycliste convaincu et baladeur invétéré depuis l’enfance, Didier Tronchet Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Livres #Vélo #cyclistes #dessins #philosophie #relations_cyclistes-automobilistes

  • #Chili : vivre et mourir en temps de pandémie et de néolibéralisme « avancé »
    https://www.cetri.be/Chili-vivre-et-mourir-en-temps-de

    (Publié dans la collection de l’Institut des Amériques) « Dans un moment où des milliers de familles n’ont pu dire adieu à leurs êtres chers, il est violent de voir comment l’autorité suprême du pays malmène une fois de plus les protocoles ». En ce lundi 22 juin 2020, la députée chilienne Claudia Mix, membre du Frente Amplio (gauche), ne décolère pas. Elle se fait l’écho des images qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit le président Sebastián Piñera participant aux funérailles de son oncle, (...) #Le_Sud_en_mouvement

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    #Relations_entre_mouvements_sociaux_&_gouvernements #Contestation

  • Haïti et la communauté internationale : entre déni et complicité
    https://www.cetri.be/Haiti-et-la-communaute

    Un nouveau massacre a été commis en #Haïti le 19 juin. Il intervient deux ans après l’insurrection populaire du mois de juillet 2018, qui a initié un climat de #Corruption et d’insécurité sans susciter de réaction en Europe ou aux Etats-Unis. Tribune publiée dans #Libération le 2 juillet 2020. Le 19 juin, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le tableau que dressa la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en Haïti, Helen Meagher La Lime, contrastait avec les analyses des organisations (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Haití se ahoga bajo el peso de su oligarquía y de Estados Unidos
    https://www.cetri.be/Haiti-se-ahoga-bajo-el-peso-de-su

    Haití, el país más vulnerable del continente americano, se ve afectado por el covid-19 mientras que la población sufre ciclones, una pobreza generalizada y un gobierno gangrenado por la corrupción y totalmente desacreditado. Las últimas palabras de Georges Floyd se han convertido en un grito de alerta en las redes sociales : “Ayiti paka respire”, es decir, “Haití no puede respirar”. En los últimos días Haití ha superado varias pruebas simbólicas : la del 1 de junio, fecha en que empieza la estación de (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis
    https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de-son

    Pays le plus vulnérable du continent américain, #Haïti est frappé par le covid-19 alors que la population est en prise avec les cyclones, une pauvreté généralisée, un gouvernement gangréné par la #Corruption et totalement décrédibilisé. Les derniers mots de Georges Floyd sont devenus sur les réseaux sociaux haïtiens un cri d’alerte : « Ayiti paka respire », Haïti ne peut pas respirer. Haïti a passé ces derniers jours plusieurs caps symboliques. Celui du 1er juin qui marque le début de la saison cyclonique – une (...) #Le_regard_du_CETRI

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  • The Coronavirus in the Middle East: State and Society in a Time of Crisis - Konrad-Adenauer-Stiftung

    Turkey also attempted to capitalize on the crisis to improve its foreign relations. It launched medi-cal aid shipments to the United Kingdom28 and to European Union countries such as Italy and Spain, attempting to improve its deteriorating relations with the West.29 Turkey’s multilateral relations with the European countries had hit to an un-precedented low when Turkey opened its border with Greece in February, sending refugees across the border ostensibly to threaten Europe. Greece used force to prevent the refugees from crossing the border, stranding them in the buffer zone be-tween Greece and Turkey. When the coronavirus crisis emerged, Turkey chose not to escalate the situation further and removed the refugees from the border to repatriation centers in Malatya, Ko-caeli, Kırklareli and Osmaniye provinces

    #Covid-19#Moyen-Orient#Rapport#Géopolitique#Relations_internationales#migrant#migration

    https://www.kas.de/documents/263458/0/The+Coronavirus+in+the+Middle+East-+State+and+Society+in+a+Time+of+Crisis+Final.pdf/d5b12787-b73a-2fc9-f450-b7b4119a0b15?version=1.0&t=1591691863724

  • Retour à l’anormal - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2020/06/06/retour-a-lanormal

    Je ne peux pas penser la #crise du #coronavirus sans la remettre en perspective le bordel mou qu’étaient déjà nos vies, sans avouer que ce n’a été qu’une couche de #désintégration agglomérée à d’autres situations déjà profondément chaotiques et remarquables.

    En fait, nos vies ne sont que ça  : des périodes plus ou moins longues où il ne se passe pas grand-chose d’intéressant entrecoupées abruptement de déflagrations historiques qui bouleversent à peu près tout, nous laissant dans un état de #sidération dont on ressort lentement, hébétés et vaguement nostalgiques d’un avant dont on a à peu près tout oublié.

    • Pas facile quand rien ne va de s’accrocher, par exemple, à un « simple » "une chose après l’autre" (déplacer des montagnes ? une autre fois). Courage à vous. Et vive le chemin des ménagements !

      Je reviens sur ce primat de la volonté que l’on ne peut pas lâcher car il contribue à nous fait tenir (avec notre foi dans le libre arbitre). Être confronté à la dépression relève encore en un sens d’une réduction des risques qui a rien d’évident. Ici, la politique de santé publique se bricole beaucoup hors institutions de soin et sans politique publique (un peu avec elle, beaucoup contre elle : d’autant que la dépression est à la fois une anomalie et une modalité de la norme de nos sociétés de séparation). L’expertise des premiers concernés s’élabore et circule par divers moyens (comme dans l’article de Marie Claire cité, des organes de presse recueillent et exposent des expériences et des pratiques plus ou moins ad hoc).

      Le/la déprimé/e est antipathique, un porteur de peste. La dépression est perçue pour ce qu’elle est, une affection contagieuse dont on cherchera à se préserver, ce qui redouble la tendance à l’isolement.
      Qui n’a pas connu ça ? Même décidé à maintenir un lien que l’on sait décisif, on ne court pas après le (déprimant) constat d’impuissance que suscite inévitablement de façon récurrent l’essai de soutenir qui s’effondre. Tout contact souligne la faillite possible de la volonté (faillibilité déniée). La maladie, miroir devant lequel on préfère détourner le regard, spécialement si on ne peut lui donner un fondement exclusivement objectif (biologique, neurologique).
      Chez les soignants, et pas seulement en psychiatrie, avoir à faire avec cette impuissance conduit à des positions défensives (les moins pénibles ou maltraitants, les plus attentifs, sont souvent ceux qui ont fait quelque chose de leur propre expérience de la vulnérabilité, c’est pas une simple question d’empathie comme on le dit trop, mais de trouver la bonne distance avec le trouble). Pointe émergée de l’iceberg de froideur qui vient geler des affects autrement insupportables : une morgue du pouvoir médical qui ne relève pas exclusivement de « déterminations sociales ». Élaborer quelque chose de ce qui peut faire impasse (être"renvoyé à soi même") n’est pas donné, dans la pratique libérale et individuelle du soin comme dans l’hôpital entreprise.
      Que le soin ne puisse se comprendre sans ce qui le fonde, la relation de soin, est une leçon offerte par la psychiatrie plus encore que par la médecine générale. J’ai du le dire déjà, j’aime beaucoup la renversante boutade de Jean Oury : la médecine est une branche de la psychiatrie. Ça n’implique pas de coller des psychiatres partout, plutôt de mettre fin à sa destruction au long cours.
      D’autant que pour répondre aux troubles de l’humeur et à la souffrance psychique, les généralistes prescrivent plus encore que les psychiatres n’importe comment et massivement des psychotropes (en volume, ils surpassent largement les psychiatres). C’est un phénomène qui éclaire la surconsommation de médocs et d’examens médicaux française. Là aussi, c’est « si je veux, je peux », il y a des objets pour ça, et c’est là dessus que l’on peut s’entendre. Dans l’ensemble, les patients s’enrôlent activement dans ce rapport où il s’agit d’assurer une maîtrise illusoire qui fait les beaux jours de big pharma. La preuve du soin par l’ordonnance, on est pas des bricoleurs, on soigne !
      (J’arrête là le rituel bloc notes sans suites dont je parsème si souvent ici des morceaux)

      #vulnérabilité #soin #relation_de_soin

    • Quelle pépite tu nous a trouvée ! Je rêve...

      Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation… Cette perception romantique est trompeuse, car le ralentissement de la vie sociale et économique est en réalité très pénible pour d’innombrables habitants qui n’ont aucune envie de subir plus longtemps cette expérience forcée de décroissance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de créer, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est néanmoins indispensable que l’activité économique reprenne rapidement et pleinement ses droits.
      Vers une stratégie de sortie de crise, Centre Patronal suisse, le 15 avril 2020

    • À part ça, j’ai trouvé plus flippant que ça le confinement.

      Comme me l’a déclaré monsieur Monolecte  : « finalement, le seul truc de bien à tirer de tout ça, c’est que pendant deux mois, tout le monde a vécu comme moi et que du coup, je me suis senti presque normal ».

      Moi c’est plutôt le contraire : en temps normal, l’entourage est solide, possible de se raccrocher aux branches, de demander de l’aide. Mais là les branches deviennent fragiles, besoin de se replier sur soi. Au début on a tou·tes fait gaffe, appelé les ami·es, en particulier les qui sont seul·es ou fragiles. Mais au bout d’un mois, j’ai senti les liens se déliter [edit : moi aussi j’ai moins appelé les ami·es seul·es]. Sans mon accueil dans une petite famille, j’aurais commencé à me tresser une corde avec des lanières de vieux draps... Et le déconfinement, c’est pire ! J’ai des ami·es qui ne se déconfinent pas, d’autres qui se remettent tranquillement et sans moi, ma vie sociale est assez pauvre. (Et ma perspective de m’occuper en emploi après mon CDD a disparu au loin, du coup ce CDD qui devait me servir de marchepied a perdu une grande partie de sa valeur et de son attrait.) Je tenais beaucoup mieux sans ça !

    • La dépression ...
      Perso, elle est violemment revenue à la faveur d’une aide pédagogique (bénévole) à un petit garçon de 6 ans qui ne fréquente plus l’école (par choix des parents) : mêmes angoisses et mêmes fantasmes d’auto-destruction qu’il y a quinze ans lors de ma dernière année devant une classe. On ne guérit jamais d’un « burn out ». On peut juste tenir à distance ses effets délétères par diverses stratégies d’évitement ou des drogues psychoactives. Mais la dépression se manifestera fatalement à la faveur d’un élément déclencheur qui fera inconsciemment ressurgir les émotions négatives qui vous ont entraîné·e vers le fond. On a beau essayer de se défendre de ses émotions en tentant de les rationaliser. Rien n’y fait. Analogie avec un stress post-traumatique ?

      J’ai voulu rendre service et/ou faire plaisir et/ou prouver que j’étais encore capable d’assurer. A présent, je me dis que j’aurais dû refuser. Ils n’auraient pas compris et m’auraient certainement (mal) jugé.

      La dépression se nourrit de la honte de soi et, partant, d’aucuns parmi les « winners » ont pu facilement faire accepter l’idée que c’était une « maladie honteuse ».

    • Merci, @sombre.

      En ce moment, monsieur Monolecte «  va mieux  ». Autrement dit, après 3 ans de traitements lourds et de mise à l’abri sociale loin de toute agression ou contrariété, il se sent plus en forme qu’avant, c’est à dire que pendant sa très longue dépression dormante.

      Comme toujours, il veut donc mettre fin à tout dispositif d’aide (là, il est classé invalide par la Sécu, ce qui lui permet de toucher une petite pension en ne rendant pratiquement plus de compte pour 18 mois - 2 ans, ce qui était une décision délibérée du médecin conseil de la Sécu pour lui permettre de se reconstruire), c’est-à-dire que selon son schéma habituel, il veut échapper à la culpabilité d’être à l’abri de la brutalité du système et veut s’exposer de nouveau, dans ce qui ressemble plus à une mise en danger délibérée de l’ordre de l’expiation que de la mise à l’épreuve de sa «  guérison  » toute neuve.

      Et il déteste que je suggère qu’il recommence encore et toujours le même schéma d’auto-punissement.

      Bref, c’est chiant, parce que derrière, il va encore falloir que je ramasse les morceaux et que j’improvise pour nous sauver le cul avec quelqu’un qui sabote assez délibérément toute tentative d’aller réellement mieux.

      Oui, grosse saloperie que la dépression, qui n’est que la tête de gondole d’un gros tas de merdes impossibles à gérer toute seule.

  • Le chaos proche-oriental à l’épreuve du coronavirus -Boulevard extérieur

    En Europe, où l’information diffusée était quasi exclusivement orientée vers la pandémie depuis plus de deux mois, on a pu avoir l’impression que les conflits et les affrontements en cours au Moyen-Orient étaient gelés et que le coronavirus avait institué une sorte de trêve de la violence. En fait il n’en a rien été. Certes les manifestations qui avaient éclaté dans de nombreux pays et la répression qui les accompagnaient, notamment en Iran, au Liban, en Irak, en Algérie ont été interrompues. En fait l’analyse des réseaux sociaux montre que la colère est toujours présente et prête à s’exprimer de nouveau dès que le dé-confinement sera suffisamment assoupli pour permettre les rassemblements

    #Covid-19#Moyen-Orient#Analyse#Géopolitique#Relations_internationales#migrant#migration

    https://www.boulevard-exterieur.com/Le-chaos-proche-oriental-a-l-epreuve-du-coronavirus.html

  • Le Covid-19 invite à repenser nos relations quotidiennes, et en particulier celles en face à face. Il nous rappelle aussi le rôle des rites et des civilités... et donc les travaux d’Erving Goffman #Covid19 #relations #rites #civilités #Goffman

    https://sms.hypotheses.org/25026

    Le Covid-19 est une épidémie historique qui nous invite à repenser le statut de nos relations quotidiennes. Affirmons-le d’emblée : la « distanciation sociale » est attentatoire à la logique profonde des interactions, autrement dit à ce qui se passe dans des individus sont en relation les uns avec les autres. Et les « gestes barrières » sont contraires à la production du lien social, via nos mille interactions quotidiennes.

    Hors toute considération sanitaire, on peut affirmer que l’arsenal de précautions nécessaires pour enrayer l’épidémie relève d’une « défiguration symbolique ». En effet, ce sont nos relations de face à face qui sont remises en cause. Et c’est le rapport à la figure de l’autre qui se trouve bouleversé, dans l’interdiction d’approcher autrui, sous peine de sanctions épidémiques et pénales. Enfin, ce sont nos rites quotidiens d’interaction sociale (serrer la main, s’embrasser…) qui sont remis en cause.

    Plus largement, en pleine crise du Covid-19, l’épreuve du confinement et la mise à distance d’autrui nous rappellent par défaut le rôle fondamental joué par les rites et les civilités dans nos relations. Et prouvent la formidable actualité de l’œuvre d’Erving Goffman, sociologue américain d’origine canadienne (...)

  • « En amour, nous sommes devenus des machines évaluatives » - Eva Illouz 
    https://www.liberation.fr/debats/2020/02/13/en-amour-nous-sommes-devenus-des-machines-evaluatives_1778305

    Dans son dernier essai, « la Fin de l’amour », la sociologue Eva Illouz décrypte la marchandisation de nos relations les plus intimes. Nous aurions échangé la liberté contre l’instabilité.

    Comment le capitalisme agit-il sur les relations amoureuses ? Tel est le terrain de jeu d’Eva Illouz, directrice d’études à l’EHESS depuis près de vingt ans. Dans son dernier essai, la Fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain (Seuil, 2020), la chercheuse se penche sur ces moments où l’on cesse d’aimer. Une enquête sociologique sur ces fins de partie qui révèle qu’en matière d’amour la liberté s’exerce surtout par un non-choix, aux dépens de l’autre.

    Votre livre s’intitule la Fin de l’amour, une thèse très définitive, non ?

    L’amour est pour moi une façon de comprendre plus généralement la modernité. Il ne s’agit pas bien sûr de la fin de l’amour en tant qu’idée et que représentation. Le livre s’intéresse au décalage entre la croyance et la représentation romantique de l’amour d’une part et aux pratiques amoureuses dans lesquelles j’observe une certaine décomposition de l’amour en tant qu’émotion qui était perçue sur le mode religieux comme transcendantale. La forme stable de l’amour est devenue un problème sociologique, un problème à nous-mêmes, une question que nous traitons à l’infini. Il y a dans ce titre une sorte de diagnostic de civilisation : le concept de non-amour qualifie le mieux l’état des rapports intimes aujourd’hui. Durkheim parlait d’« anomie » pour qualifier la façon dont les liens sociaux se défont. La rupture des liens intimes, potentiels ou réels, est aujourd’hui productive, c’est-à-dire liée à l’usage des réseaux sociaux, de la technologie et de la consommation. Cette anomie génère une grande activité sociale et économique. Avec les réseaux sociaux, les sites de rencontres et les applications tels que Tinder, les moyens de chercher l’amour, sont démultipliés, mais deviennent vite le lieu d’expression de différences entre les sexes et les genres. Plus qu’un manque de désir, je vois dans cette non-sociabilité l’affirmation d’une position de pouvoir. Dans une relation, la personne la plus détachée est toujours celle qui détient le pouvoir. La confiance a été définie par un économiste comme la capacité de se rendre le premier vulnérable. Ce sont les mécanismes sociaux permettant que quelqu’un se rende vulnérable le premier qui font de plus en plus défaut.

    Si les relations prennent fin, le couple demeure le modèle social dominant…

    Absolument mais le chemin pour y arriver a changé. Et cela n’a rien d’anecdotique. L’institutionnalisation de la sexualité d’une nuit génère des changements profonds dans les parcours biographiques, et dans l’outillage mental et psychologique dont les acteurs doivent être munis. On a échangé la liberté pour l’instabilité généralisée. L’incertitude préside à la formation des liens, elle est aussi à l’œuvre dans les liens eux-mêmes. J’examine dans ce livre l’incertitude comme problème et mécanisme social. Elle touche nos sentiments mais aussi ceux d’autrui et génère de la souffrance. On a souvent pensé la souffrance amoureuse comme relevant du domaine du psychologique, pour moi, il s’agit d’une expérience sociale qui touche notamment les femmes mais aussi les hommes comme le montre le phénomène des Incel, les célibataires involontaires dont Houellebecq parlait déjà dans son livre Extension du domaine de la lutte. Ils sont les laissés- pour-compte de ce nouveau marché néolibéral de la sexualité.

    Comment expliquer cette décomposition de ces liens ?

    Le désamour est le résultat de forces sociologiques plus générales. Elle est d’abord une conséquence de la libération sexuelle au tournant des années 60 et 70. Le féminisme et la libération sexuelle ont eu pour effet de rendre légitime la sexualisation des rapports, la séparation entre émotions et sexualité. Mon idée est périlleuse dans une époque qui fait de la liberté une valeur suprême, mais j’ai voulu travailler sur les pathologies de la liberté, analyser comment cette valeur devient institutionnalisée dans des technologies et organisations capitalistes et transforme le moi et les liens de l’intérieur. Ce sont les hommes qui tirent leur épingle du jeu de cette libération sexuelle parce que le capital sexuel qui se traduit par l’accumulation des relations sexuelles est devenu un attribut de la masculinité contemporaine alors qu’elle est en contradiction avec une certaine forme de l’identité féminine qui peut être de l’ordre du soin, tournée davantage vers l’affectif et le relationnel. L’institutionnalisation de la sexualité a pour effet de déstructurer toutes les normes, les rituels ou les règles avec lesquels les gens se rencontraient et créaient du lien.

    L’essor du capitalisme va jouer aussi un rôle essentiel, notamment les industries scopiques qui vont extraire une plus-value phénoménale du corps des femmes et qui vont marchandiser comme jamais dans l’histoire le corps sexualisé des femmes. Le sujet sexuel contemporain est un sujet économique. La sexualité est devenue économique.

    La libération sexuelle aurait selon vous profité davantage aux hommes, des sociologues ont pourtant montré que certaines femmes sont très heureuses des relations éphémères…

    Dire qu’on prend du plaisir à la sexualité ne veut pas dire qu’on ne souffre pas des conditions générales de l’hétérosexualité contemporaine. Mon livre est une ethnographique critique de l’hétérosexualité, il s’agit de comprendre l’interaction entre liberté et inégalités, davantage à l’œuvre dans les couples hétérosexuels que dans les couples homosexuels, et sans doute plus vraie pour la génération baby-boom que pour les « millennials ». L’expérience sociale que je décris est éminemment ambivalente, la libération sexuelle a été une source de plaisir, de pouvoir et d’autonomie pour les femmes mais génère aussi de la souffrance sociale qu’il convient de théoriser.

    Le choix multiple de partenaires via les applications de rencontres n’est-il pas une cause spécifique de ce désordre affectif ?

    Tinder est une forme sociale qui s’inscrit dans l’histoire de la libération sexuelle en levant les barrières sociales et morales sur la sexualité. Nous pouvons désormais avoir des relations sexuelles avec tout le monde. Or, la mécanique du désir s’accommode mieux de la rareté. De plus, nous sommes devenus des machines évaluatives : on approche les autres moins sur le mode épiphanique de l’amour et davantage comme l’effet d’une évaluation et d’un choix sur le mode de la consommation. On recherche sur les sites de rencontres une adéquation des goûts qui, loin de faciliter les relations, les empoisonnent. Plus on rencontre des personnes, plus on prend conscience de ce qui leur manque. Tout ce processus s’inscrit dans une nouvelle phase de l’individualisme où le moi s’affirme précisément par ce qu’il rejette.

    #Eva_Illouz #hétérosexualité #non-amour #relation #relation_de_pouvoir #pathologies_de_la_liberté #moi

  • COVID-19, une leçon de géopolitique #10 - L’Irak face au virus -Le dessous des cartes VIDEO

    L’irruption du coronavirus dans le contexte de crise économique en Irak peut-il constituer une aubaine pour Daech ? Pierre-Jean Luizard, historien spécialiste de l’Irak, répond aux questions d’Émilie Aubry. Comme la plupart des pays du monde, l’Irak est touché par l’épidémie de Covid-19. Une propagation qui a pu être favorisée par sa proximité avec l’Iran où le virus s’est rapidement déclaré.

    https://www.arte.tv/fr/videos/096952-010-A/covid-19-une-lecon-de-geopolitique-10-l-irak-face-au-virus
    https://youtu.be/uCAvzKaWWWg

    #Covid-19#Moyen-Orient#Iran#Iraq#Frontière#Géopolitique#Relations_internationales#migrant#migration

  • Le gouvernement veut créer un #fichier pour les malades du coronavirus

    Le projet de loi du gouvernement prévoit la création d’un fichier spécifique rassemblant les noms des #malades du #Covid-19 ainsi que de leurs contacts. Et ce « sans le consentement » des personnes concernées.

    Comment assurer le #suivi des malades du Covid-19 et des personnes qu’ils ont croisées ? C’est pour répondre à cette question que le gouvernement entend créer un nouveau fichier, prévu par le projet de loi prorogeant l’#état_d’urgence_sanitaire, qui devrait être examiné par les parlementaires les 4 et 5 mai.

    L’article 6 du texte prévoit en effet que soient rassemblées dans un même fichier toutes les informations susceptibles d’aider à la reconstitution, par des « #brigades » d’#enquêteurs_épidémiologiques, des #relations de chacun. Le fichier, non anonyme, devrait ainsi contenir l’#identité des malades et les résultats de leurs #examens_biologiques, mais aussi plus largement la liste des personnes croisées au cours des derniers jours – car « présentant un #risque_d’infection » -, leur #adresse et leurs #déplacements. Et ce afin d’opérer, peut-on lire dans le texte du gouvernement une « #surveillance_épidémiologique aux niveaux national et local ».

    Plusieurs administrations auront accès aux données

    Le nouveau fichier, qui n’a aucun lien avec l’application de #traçage #StopCovid, dont Olivier #Véran a annoncé qu’elle ne serait pas prête le 11 mai, abritera ces #informations, d’abord collectées par le #médecin_traitant puis par les « brigades » de l’#Assurance_maladie. Des #données_personnelles extrêmement sensibles qui seront ensuite mises à la disposition non seulement des professionnels de santé en charge du suivi des personnes malades, mais aussi de plusieurs administrations comme le #ministère_de_la_santé, le service de santé des #armées, l’Assurance maladie et les #Agences_régionales_de_santé.

    Le dossier est d’autant plus sensible que les données dont il est question sont en partie couvertes par le #secret_médical. « Comme lorsque nous consultons un confrère à propos d’un patient ou lorsque nous envoyons à l’Assurance maladie les motifs médicaux d’arrêt de travail, nous serons dans le cadre d’un #secret_médical_partagé », assure le docteur Jacques Battistoni, président du premier syndicat de médecins généralistes, #MGFrance. Les #généralistes seront chargés de collecter les premières informations sur le « #premier_cercle » fréquenté par un malade dans le fichier. Ils ont d’ailleurs reçu un courrier en ce sens, jeudi 30 avril, signé par Nicolas Revel, le patron de l’Assurance maladie.

    « Je comprends que ce système puisse impressionner, car il contient des #informations_sensibles et personnelles, mais c’est un moindre mal. Il me semble vraiment indispensable si l’on ne veut pas que l’#épidémie reparte », souligne le docteur Battistoni.

    Une transmission de données « sans le #consentement des personnes »

    Autre question sensible, au cœur de ce nouveau fichier : la #transmission_des_informations qu’il contient sera opérée « sans le consentement des personnes intéressées », peut-on lire dans le projet de loi gouvernemental. Une précision qui inquiète plusieurs observateurs, comme le président de l’#Union_française_pour_une_médecine_libre (#UFML), le docteur Jérôme Marty. « Le consentement est l’un des socles de la médecine. Le fait de ne pas demander le consentement de son patient pour constituer un fichier est sans précédent. La situation d’#urgence ne peut pas tout justifier », alerte-t-il.

    « Imaginez le scandale si nous avions fait ce genre de fichiers pour le sida, poursuit-il. Cela pose un problème #éthique et déontologique important. » Ce praticien réclame l’avis Conseil de l’Ordre sur le sujet, mais aussi celui du Comité national d’éthique, de l’Académie de médecine, de la Cnil et du Conseil constitutionnel.

    « Garde-fous »

    « Que signifie cette absence de consentement ? », interroge quant à lui l’avocat Thierry Vallat. Ce spécialiste des données personnelles estime que des « #garde-fous » devront ainsi être nécessaires. « Il faut définir très précisément qui collectera les informations, la liste des informations précises, qui pourra y avoir accès et surtout pour combien de temps », insiste l’avocat. Sur ce dernier point, le gouvernement prévoit la disparition du fichier « au plus tard » un an après la promulgation de la loi.

    Mais surtout, l’avocat s’inquiète d’éventuelles #fuites de données. « Nous sommes dans un contexte exceptionnel où les services de l’État agissent très rapidement, et risquent de ne pas avoir le temps de sécuriser ce nouveau fichier. Or les données de santé font régulièrement l’objet de fuites, et elles sont extrêmement convoitées », estime-t-il.

    Dans l’ensemble, l’architecture de ce nouveau dispositif demeure assez floue. Et pour cause : il devrait ainsi être précisé, après coup, par un #décret d’application. Ce qui permettra de consulter la Cnil sur ce nouveau fichier. Jusqu’à maintenant, la Commission indépendante n’a en effet pas été sollicitée sur ce dossier sensible.

    https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Le-gouvernement-veut-creer-fichier-malades-coronavirus-2020-05-03-12010923
    #coronavirus #France #loi #déontologie
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