• "Si l’école faisait son travail, j’aurais du travail" : la blague nulle du Medef (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/education/si-l-ecole-faisait-son-travail-j-aurais-du-travail-la-blague-nulle-du-medef

    « Si l’école faisait son travail, j’aurais du travail » (MEDEF, 2017)

    C’est vrai qu’en tant qu’enseignant, j’ai honte, car lorsque l’État a filé 20 milliards d’euros par an de plus à l’école avec le CICE (Crédit pour l’Insertion des Citoyens Employables), j’ai arboré comme mes collègues mon pin’s « 1 million d’emplois » et puis… rien.

    #éducation #relations_école_entreprises #MEDEF

    • « MaBlagueNulle » : Jean-Michel Blanquer se déclare « consterné » par un slogan du Medef et « demande un retrait immédiat » - Le Lab Europe 1
      http://lelab.europe1.fr/mablaguenulle-jean-michel-blanquer-se-declare-consterne-par-un-slogan-

      Sans surprise, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, n’a que très peu apprécié la « blague ». Ce jeudi, il réplique, se fendant de ce tweet :

      Je suis consterné par le slogan du Medef et leur demande un retrait immédiat. Merci à tous ceux qui œuvrent pour la réussite de nos élèves.

      avec une MàJ de Pierre Gattaz (vidéo)
      [EDIT 18h30]

      Le Medef a finalement retiré le tweet incriminé et son patron, Pierre Gattaz, a présenté ses excuses aux enseignants (tout en maintenant la position de fond) via une vidéo postée sur les réseaux sociaux :

      Je m’excuse auprès des professeurs, des enseignants qui auraient pu se sentir viser par cette campagne, […] j’ai trop de respect pour eux.

  • Education : la société-civile pourrait bientôt avoir son mot à dire pour les programmes scolaires (Capital.fr)
    http://www.capital.fr/carriere-management/actualites/education-la-societe-civile-pourrait-bientot-avoir-son-mot-a-dire-pour-les-p

    « Il n’est, par exemple, pas aberrant de considérer que les employeurs aient leur mot à dire sur le type de compétences qui doivent être apprises aux jeunes générations. » (Yves Durand, député PS)

    #éducation #programmes_scolaires #relations_école_entreprises

    • Dans cette proposition de remplacement du CSP par une instance issue de la « société civile », il y a une cruelle absence, celle des enseignants qui sont chargés d’appliquer les mises-en-œuvre des réformes, mises en œuvre décidées de manière assez unilatérale par le ministère.
      De plus, comment travaillera cette nouvelle commission et qu’est-il prévu comme dispositif pour communiquer au public et comme suivi ?
      A méditer si on ne veut pas que cette nouvelle usine à gaz ne soit qu’un nouveau cheval de Troie du Medef (un de plus).
      Proposition tout à fait personnelle sous forme de rajout :

      En son sein, Il pourrait y avoir des représentants du Medef, _ des représentant-e-s de la CGT _ des associations de consommateurs, des associations représentatives de la société, des personnes qui ne sont pas forcément des experts de l’éducation.

      Communication suffisament floue pour laisser la partie belle aux conspirationnistes de toute obédience. La « machine à claques » a bien de l’avenir ...

  • Enseigner l’esprit d’entreprise à l’école (TheConversation.com)
    https://theconversation.com/enseigner-lesprit-dentreprise-a-lecole-66796

    L’entrée de l’entreprise dans l’école s’accomplit au moyen de conventions, d’accords de toutes sortes avec le ministère de l’Éducation nationale qui inscrit sa politique dans le cadre d’une forme d’action publique désormais généralisée et nommée « partenariat », terme qui désigne le retrait de l’État en matière d’activités de service public (qui vont des transports à l’éducation et à la culture). La seule condition stipulée dans ces conventions est de « respecter les valeurs fondamentales du service public de l’éducation, notamment le principe de neutralité » (circulaire de 2001).

    Ces dernières années, la présence des entreprises s’est étendue à tous les segments de l’école sous différentes formes. Elle se réalise par l’intermédiaire des associations dont l’apparente neutralité masque les organisations (les grandes entreprises et les banques) qui les financent et qui définissent leurs modes d’intervention pédagogique dans les établissements.

    […]

    La création et le fonctionnement des mini-entreprises s’accomplissent sous la direction d’un représentant de l’association qui fournit (moyennant environ 300 euros) une valisette pédagogique à l’établissement scolaire qui explicite la marche à suivre : en premier lieu, recruter le PDG et les directeurs des principaux services (ressources humaines, marketing, communication, technique, etc.) ; trouver un thème réalisable en une année, constituer un capital (le plus souvent prélèvement d’actions 2 à 3 euros auprès des professeurs), trouver des sponsors, établir des relations avec la presse, s’initier à la comptabilité, à la gestion des stocks, la vente, etc.

    […]

    Soit en arrière plan, on propose un modèle d’individu à former qui soit un travailleur moderne, motivé, dynamique, flexible, entrepreneur et responsable de soi. Autant de changements qui ne sont pas sans rapport avec le délitement du code du travail en cours dans le même temps. La fortune du terme entrepreneur s’inscrit en effet dans l’effritement progressif de la société salariale, dans un effritement du contrat de travail à durée indéterminée pour lui substituer un contrat sans durée fixée, exigeant la disponibilité et l’engagement de la personne, ainsi que l’apparition d’une nouvelle forme juridique du travailleur indépendant, l’auto-entrepreneur.

    […]

    L’intervention des entreprises dans l’espace scolaire transgresse la condition émise dans le Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire (2001) : le respect de la neutralité. Or, l’entreprise n’est pas neutre. Elle repose sur un rapport de subordination que le droit du travail limite. Enseigner l’esprit d’entreprise tel qu’il se fait nie ce fait premier : le travail et les travailleurs sans lesquels l’entreprise n’existe pas. Si les directions d’entreprises sont habilitées à transmettre aux élèves leurs représentations et leurs valeurs, on peut alors se demander pourquoi les représentants des salariés ne le seraient-ils pas ?

    […]

    Instrument de socialisation à la hiérarchie sociale, l’école est avant tout un enjeu politique pour accéder à la connaissance, aujourd’hui mise en cause par la célébration des vertus de l’apprentissage en entreprise et l’acquisition de l’esprit entrepreneurial. Au lieu et place de ceux-ci, il importerait plutôt de concevoir un enseignement qui intègre les connaissances et leur mise en œuvre dans un travail produisant des biens et services socialement utiles, de sorte à concilier les impératifs économiques, démocratiques et de justice sociale.

    #éducation #relations_école_entreprises #laïcité #neutralité #salariat #entreprenariat

  • Permis internet pour les enfants
    http://www.permisinternet.fr

    Si avant de laisser circuler un enfant seul dans la rue, on lui apprend les règles de prudence indispensables (circulation routière, mauvaises rencontres, incivilités…), sur Internet, c’est la même chose. Avant de laisser un jeune utiliser Internet seul, il est indispensable de s’assurer qu’il a assimilé les règles élémentaires de vigilance, de civilité, et de responsabilité sur Internet.

    #éducation #école #internet #TICE #prévention

    – « Permis Internet » en CM2 : prévention ou dérive ?
    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/03/21/permis-internet-en-cm2-prevention-ou-derive

    Pourtant, depuis que le dispositif, avec le soutien de l’institution, a commencé à se déployer sur le territoire - avec l’objectif affiché de toucher 1 million d’enfants en trois ans -, ce sont d’autres « visées » que les personnels de l’éducation nationale n’ont cessé de dénoncer. […] Les inspecteurs, agacés par une « pédagogie de la peur », y voient d’abord « une dérive sécuritaire et mercantile ».
    […]
    Concrètement, le dispositif prévoit qu’après une étape de sensibilisation aux dangers d’Internet - faite en classe par des gendarmes -, après une phase de formation dispensée par les enseignants eux-mêmes - à partir d’un « kit pédagogique » fourni par AXA -, un « permis Internet » soit remis à chaque enfant en présence du maire de sa commune mais aussi de gendarmes, de son professeur, de ses parents... et de représentants d’AXA Prévention.

    #Gendarmerie_Nationale_bonjour #AXA_Assurances #Pédagogie_de_la_peur #Neutralité_commerciale

    Le ministère de l’éducation nationale, lui, temporise, rappelant être « très vigilant à ce que l’école reste un lieu libéré de toutes pressions économiques et commerciales » ; à ce que les enseignants demeurent décisionnaires, en vertu de leur « liberté pédagogique ». Mais sans remettre en cause, pour l’heure, l’initiative.

    #MEN #Institution #faux_culs

    – Permis Internet : des inspecteurs de l’Education nationale appellent au #boycott
    http://www.lexpress.fr/education/permis-internet-des-inspecteurs-de-l-education-nationale-appellent-au-boyco

    Les thématiques : création d’un mot de passe efficace, téléchargement illégal, rencontres, cyberharcèlement, vie privée...

    – J’ai honte pour mon école ! (Tribune de blog)
    http://gingko.neottia.net/post/70124763155/jai-honte-pour-mon-ecole

    J’ai honte pour tous les professeurs des écoles, collèges ou lycées de France, incapables de répondre eux-mêmes aux préoccupations ou aux attentes de leurs élèves, incapables aussi d’intégrer dans leur enseignement et de valider les compétences du Brevet Informatique et Internet ou #B2i, aussi imparfait soit-il, qui préfèrent se décharger et faire appel à d’obscures officines qui ponctionnent les subventions publiques et amassent de l’argent en attisant la peur à propos d’Internet.

    Et aussi :
    – Le permis Internet en CM2, dérives dans l’éducation nationale
    http://ecolededemain.wordpress.com/2013/12/13/le-permis-internet-en-cm2-derives-dans-leducation-nationale
    – Permis Internet en CM2. Apprendre à ne jamais parler à des inconnus...
    http://neosting.net/permis-internet-en-cm2-apprendre-ne-jamais-parler-des-inconnus

    • Si avant de laisser circuler un enfant seul dans la rue, on lui apprend les règles de prudence indispensables (circulation routière, mauvaises rencontres, incivilités…), sur Internet, c’est la même chose.

      Me semble pas avoir reçu un permis de circuler dans la rue de la part des autorités

    • Et comme le rappelle le dernier article mis en lien, dans plus de la moitié des cas, la source de danger n’est ni dans la rue ni sur internet, mais au sein du cercle des proches de l’enfant (à l’intérieur pour les filles, à l’extérieur pour les garçons, car les agressions aussi sont genrées) :

      Dans ce document du CEETS […] sur les risques d’agressions sexuelles sur enfants et adultes, et puisqu’il est question dans ce permis, de la protection de l’enfance par la petite porte de la pédophilie, voici ce qu’il rappelle :
      « Il est désormais prouvé que dans au moins 60% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. En ce qui concerne les jeunes filles, les agressions sont le plus souvent commises à l’intérieur du cercle familial (oncle, frère, père, cousin, ami...). Pour ce qui est des jeunes garçons, les agressions se déroulent plus fréquemment à l’extérieur du cercle familial (entraîneur, professeur, membre du clergé, éducateur, camarades plus âgés...). »

      #agression_sexuelle #pédophilie #genre #famille

    • Permis, certification, bientôt appellation contrôlée... Quand on fait entrer en même les flics et les assurances dans les classes, au secours. Le pire, c’est que je suis sûre que tous les gros réacs de la manif pour tous, les mêmes qui hurlent au scandale quand on envisage de parler aux enfants de leur corps, de leurs droit à l’intimité, doivent adorer l’idée...On pourra expliquer ensuite que ce sont les « mauvais » élèves qui se font agresser ??? Qu’ils l’ont bien cherché ? ("ah pourtant, il avait son permis...")

      Voir aussi la très ambivalente « certification Voltaire », de plus en plus exigée par les entreprises. Sur le papier, c’est très bien fichu (système de remise à niveau en orthographe pour les jeunes adultes, ludique, progressif, diagnostic... J’avoue que je conseille les exercices à mes étudiants). C’est juste géré par l’Oréal (entre autres), qui empoche 60 euros par candidat, pour attester un niveau d’orthographe que le bac ou le BTS ne semblent plus assurer (ce que je déplore bien sûr).
      Ou le paradoxe de demander à l’institution d’évaluer par compétences, tout en privatisant progressivement la validation réelle de ces compétences (comme si l’école était à la fois juge et partie). On en est au stade où la société civile se méfie plus de l’école que des entreprises. Et où on ne conçoit pas qu’un certificat ou une attestation ait une valeur si elle n’a pas de prix de facturation. Aïe.

    • Touché, coulé ! Le Permis Internet AXA prend l’eau
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/03/24032014Article635312406179197384.aspx

      Le Permis Internet Axa réussit à cumuler les erreurs grossières. La première est la visibilité commerciale de l’opération. L’idée de contacter les parents sur le thème de la sécurité via l’école quand on est une compagnie d’assurance se retourne contre Axa, les professeurs refusant ce qui est à leurs yeux le rôle de démarcheur. L’idée de faire entrer un gendarme dans la classe et de lui faire jouer le rôle « d’expert dans la prévention en milieu scolaire » frise le ridicule. Enfin la façon d’initier des enfants à Internet par les risques est particulièrement improductive, datée et décalée par rapport aux pratiques enseignantes.

    • Bon, mais pourquoi les associations de parents comme la FCPE ont-elles toujours un train de retard sur la défense des droits des enfants ? A croire qu’elles n’y ont aucun intérêt ? que ceux qui y sont défendent des intérêts personnels, que c’est fagocité par certains partis prenants. On a vu la FCPE faire la promotion de base-élèves (avant de se rétracter mais trop tard, accord était donné) puis de la carte-jeunes, incapable de se positionner contre la vidéosurveillance ou la biométrie à la cantine… bref, je ne veux pas comprendre ou j’attends qu’on m’explique clairement…

  • Alimentation - Le lobby du sucre conforte sa place à l’école (UFC Que Choisir)
    http://www.quechoisir.org/alimentation/nutrition/actualite-alimentation-le-lobby-du-sucre-conforte-sa-place-a-l-ecole

    Présent depuis 80 ans dans les écoles pour fournir des supports pédagogiques aux enseignants – la fameuse carte de France de la betterave sucrière –, inventeur de la « Semaine du goût », le lobby du sucre a officialisé en octobre 2013 un partenariat avec l’Éducation nationale.

    #éducation #école #éducation_nutritionnelle #relations_école_entreprises #lobby #semaine_du_goût

  • “Il faut enseigner la culture de l’entrepreneuriat dès la maternelle” (LesEchos.fr)
    http://videos.lesechos.fr/news/interviews/g-fioraso-il-faut-enseigner-la-culture-de-l-entrepreneuriat-des-la-m

    Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, estime qu’il faut enseigner l’entrepreneuriat dès l’école maternelle et décloisonner les mondes de la recherche et de l’entreprise.

    #éducation #relations_école_entreprises

  • Entrepreneuriat à l’école: „Moi, parent d’élèves, ça m’emm...”
    http://www.lexpress.fr/actualite/entrepreneuriat-a-l-ecole-moi-parent-d-eleves-ca-m-emm_1245342.html

    Car l’esprit d’entreprendre, la belle volonté d’inventer, de créer, d’aller de l’avant, d’explorer... cette belle volonté existe à l’école depuis longtemps et elle n’a pas besoin de stages en entreprise ! Elle n’a pas besoin que des patrons viennent expliquer leur parcours, leur réussite, leurs difficultés et ainsi de suite. Parce qu’en organisant une sortie scolaire, en organisant une exposition, en montant une pièce de théâtre, en animant le blog de l’école, les élèves et la classe apprennent à entreprendre, tout simplement.
    […]
    Moi, parent d’élèves, parent tout-court, citoyen, ça m’emm... de voir mes enfants immergés un peu plus encore dans le discours ambiant de l’entreprise, des compétences pour l’entreprise, de la réussite ou des secteurs qui embaucheront soi-disant demain ou après-demain. Alors que j’apprécie que l’école leur parle du projet de vivre ensemble, de faire ensemble, du bien commun, de l’accès à l’altérité, de la liberté, de ce qui unit les hommes, de ce qui libère.

    via @sombre

    #éducation #relations_école_entreprises

  • “Aimer l’entreprise” n’est pas une compétence ! (et encore moins un savoir...)
    http://philippe-watrelot.blogspot.fr/2013/04/aimer-lentreprise-nest-pas-une.html

    Que l’École contribue à construire des compétences qui permettent ensuite aux jeunes d’être autonomes, de faire preuve d’initiative et d’entreprendre dans de nombreux domaines n’est pas choquant en soi. Dès lors que cette démarche et ces compétences se situent dans un vaste ensemble et non pas dans une vision réductrice de l’entrepreneuriat liée uniquement à la vision de l’entreprise capitaliste. Quand des élèves montent une association, animent le foyer socio éducatif ou la maison des lycéens, nous sommes bien aussi dans la capacité à entreprendre.
    […]
    Car la question qui est posée est celle de savoir ce qui doit être enseigné à l’École. Doit-on faire “aimer l’entreprise” ou donner des outils scientifiques de compréhension du monde contemporain ? […] Répétons le : aimer l’entreprise n’est pas une compétence !
    Ce sont les savoirs mis en action (c’est-à-dire des compétences) qui sont émancipateurs. Savoir comment fonctionne une entreprise, en décrypter le sens grâce aux apports des concepts clés des sciences sociales, avoir du recul sur l’usage des statistiques et des documents, savoir argumenter, confronter les points de vue, sont des éléments bien plus importants pour construire des individus autonomes et susceptibles d’ “entreprendre” qu’une approche idéologique ou affective de l’entreprise.

    #éducation #relations_école_entreprises

  • Esprit d’entreprise et morale laïque
    http://www.alternatives-economiques.fr/index.php?id_article=63827

    François Hollande veut donner aux collégiens et lycéens le goût d’entreprendre. Très bien, mais l’ajout d’une discipline ne servira à rien. Il faut surtout valoriser l’autonomie des élèves et rompre avec la soumission à l’autorité, la faible valorisation de l’initiative et l’absence de travail collectif.

    Parmi les mesures en faveur des entrepreneurs annoncées lundi 30 avril par François Hollande, celle de créer un enseignement spécifique au collège et au lycée en faveur de l’entrepreneuriat ne semble pas la plus heureuse. Si l’école française a un problème avec la transmission de l’envie d’entreprendre, ce n’est pas en ajoutant une discipline supplémentaire qu’on va le résoudre. L’enjeu est plus profond et tient d’abord aux valeurs et aux méthodes que l’école française a trop longtemps portées et porte trop souvent encore : la soumission à l’autorité, la transmission de haut en bas de savoirs incontestables, la faible valorisation de l’initiative, l’absence de travail collectif.

    Si l’on veut que l’école encourage l’esprit d’entreprise, il faut au contraire qu’elle valorise et développe l’autonomie des élèves, leur prise d’initiative, leur sens critique, aussi bien individuellement qu’en groupe, car l’entreprise qui réussit n’est pas seulement une aventure individuelle mais le fruit d’un projet collectif. […]
    A y réfléchir plus avant, on est tenté d’établir un parallèle entre la proposition formulée par François Hollande lundi dernier et celle faite la semaine précédente par Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, avec cet enseignement de « morale laïque » à l’école primaire et au collège. Dans les deux cas, face à un problème, la première réaction de nos décideurs demeure d’ajouter encore une nouvelle discipline et de croire que par une décision prise d’en haut, ils vont modifier le comportement du corps social. […]

    De même qu’on ne transmettra pas l’envie d’entreprendre sans enseigner autrement, de même, on ne transmettra pas les valeurs qui devraient fonder notre démocratie républicaine autrement que par l’exemple. L’exemple des enseignants, qui doivent respecter leurs élèves s’ils veulent en être respectés et au-delà, l’exemple de tous ceux qui nous dirigent.

    #éducation #morale_laïque #relations_école_entreprises

  • Un enseignement de l’entrepreneuriat (Catherine Chabrun)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/34124

    Car cette visée est en contradiction avec la logique de performances individuelles, de la concurrence et de compétition du monde de l’entreprise et de cette fameuse recherche de « compétitivité » tant portée par le gouvernement.
    L’« esprit d’entreprise » décliné dans le Socle commun dans « autonomie et initiative » a encore le sens d’entreprendre des projets, des actions et non de jouer au chef d’entreprise compétitive ou au salarié exemplaire ou au chef de service zélé.
    L’esprit compétitif balaiera bien vite les « valeurs communes » pour laisser place propre aux valeurs boursières ! […]
    Pour quoi vouloir faire aimer l’entreprise aux collégiens ?
    On n’aime pas l’entreprise en soi, on peut aimer des domaines professionnels autour de la santé, de l’éducation, du bâtiment, de la mode, du commerce…
    Que les jeunes découvrent des métiers par la rencontre avec les personnes qui les vivent au quotidien !
    Qu’ils puissent se découvrir une passion, un domaine d’activité et quels que soient leurs cursus scolaires puissent y travailler !
    Que cela permette d’éviter des orientations par défaut liées aux résultats scolaires !
    Il existe déjà l’enseignement économique et social, peut-être justement garantir son indépendance par rapport aux pressions de certaines entreprises qui veulent y glisser leurs intérêts particuliers et lui laisser le soin d’éclairer les jeunes sur la compréhension du monde économique, ses enjeux sociaux, ses possibles transformations… Il serait préférable d’élargir cet enseignement à tous et dans tous les lycées.
    Même Jules Ferry présent dans le discours de François Hollande lors de son intronisation en mai 2012 désavouerait cette intrusion de l’entreprise dans les programmes scolaires. Bien que pourtant favorable à la politique économique libérale, il mettait en garde : « C’est une garantie des forces de la société française, une des garanties les précieuses de son avenir, que d’avoir conservé, à tous les degrés, sous le régime de la liberté la plus étendue, un enseignement de l’État fortement organisé […]. Dans une société démocratique, surtout, il est de la plus haute importance de ne pas livrer les études aux entreprises de l’industrialisme, aux caprices des intérêts à courte vue, aux courants impétueux et contradictoires d’un monde affairé, positif, tout aux soucis de l’heure présente » (discours de Jules Ferry à la distribution des prix du concours général, le 4 août 1879).

    #éducation #relations_école_entreprises