• La carte postale, une archive des #grands_ensembles
    https://metropolitiques.eu/La-carte-postale-une-archive-des-grands-ensembles.html

    La sélection de cartes postales présentée par Renaud Epstein dans On est bien arrivés propose un regard inattendu sur les grands ensembles d’habitat social et leurs habitants, plus sensible et loin des stéréotypes. Ce livre original met en lumière un objet oublié, voire ignoré, la carte postale du grand ensemble d’habitat social. Le politiste Renaud Epstein y présente un échantillon d’un fonds de 3 000 cartes postales, neuves ou utilisées, qu’il a collectées au cours des trente dernières années lors de #Commentaires

    / #architecture, #banlieue, grands ensembles, #habitat_social, #HLM, #photographie, #urbanisme

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-ballif4.pdf

  • Plusieurs ONG dénoncent des tentatives d’expulsions « scandaleuses et illégales » de la France vers la Syrie

    La préfecture de Haute-Garonne et la préfecture de police de Paris auraient entamé des démarches auprès de l’ambassade de Syrie en France pour expulser deux personnes, alors que les relations diplomatiques avec Damas sont rompues depuis mars 2012.

    Amnesty International, La Cimade et Revivre accusent les autorités françaises de deux « tentatives scandaleuses et illégales en droit international » d’expulsions vers la Syrie et réclament une « clarification » au gouvernement.

    En octobre, la préfecture de Haute-Garonne et la préfecture de police de Paris ont entamé des « démarches avec l’ambassade de Syrie » en France, « alors que les relations diplomatiques entre la France et la Syrie sont officiellement rompues depuis mars 2012 », rapportent les organisations dans un communiqué commun diffusé vendredi 6 janvier.

    Il s’agit de procédures « scandaleuses et illégales en droit international », s’indignent-elles.

    « Nos organisations demandent au gouvernement de clarifier sa position en rappelant aux préfectures les obligations internationales de la France, qui interdisent de façon absolue le renvoi d’une personne dans un pays où elle risque la mort, la torture et d’autres mauvais traitements. »

    Même si les deux personnes concernées ont finalement été libérées par le juge des libertés et de la détention (JLD), le simple fait d’avoir engagé la procédure en les plaçant dans des centres de rétention administrative (CRA), l’un à Toulouse et l’autre au Mesnil-Amelot, en banlieue parisienne, est constitutif d’une violation « en toute connaissance de cause [des] règles internationales et européennes », insistent les ONG. Ce n’est que le refus de l’ambassade syrienne de délivrer un laissez-passer consulaire qui a, selon elles « permis d’empêcher l’expulsion sollicitée par les autorités françaises ».
    Pas d’expulsions vers la Syrie, selon le gouvernement

    « La France doit clamer haut et fort son attachement à la convention de Genève : la France ne doit pas placer en rétention ni tenter d’éloigner toute personne vers un pays dans lequel elle risquerait d’être exposée à de la torture, des traitements inhumains ou dégradants, et où sa vie ou sa liberté seraient menacées », ajoutent-elles.

    Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de l’intérieur a assuré qu’« il n’y a[vait] aucune expulsion vers la Syrie », sans commenter les cas décrits par ces organisations.

    Toutefois, « il est parfois nécessaire de solliciter, via des contacts consulaires, les autorités syriennes pour vérifier la nationalité syrienne d’un étranger en situation irrégulière s’en réclamant, pour éviter notamment que tous (...) ne se prévalent de la nationalité syrienne pour faire échec aux éloignements vers leur pays d’origine », a-t-on ajouté au ministère.

    « On n’avait jamais vu ça ces dernières années. C’est choquant que dans une quête effrénée de l’exécution des OQTF [obligations de quitter le territoire français], les autorités viennent briser les engagements de la France, qui assure ne plus avoir de relations diplomatiques avec la Syrie », a déploré Manon Fillonneau, responsable des questions migratoires pour Amnesty International, interrogé par l’AFP. « On n’imaginerait pas d’expulser quelqu’un vers l’Ukraine » aujourd’hui, a-t-elle ajouté.

    « Il y a une petite musique en ce moment, qui dit que la Syrie est de plus en plus sûre », poursuit-elle, rappelant que la persécution des personnes de retour en Syrie après avoir cherché refuge à l’étranger « est parfaitement documentée ».

    Dans un entretien accordé au Monde en novembre pour présenter son projet de loi sur l’immigration qui sera présenté en janvier, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’était dit ouvert à un statut de « résidence tolérée » pour les Syriens : « Il y a des gens à qui on refuse l’asile et à qui on délivre des OQTF, mais qu’on ne peut pas expulser car ils sont syriens ou afghans, et nous n’avons pas de relation diplomatique avec Bachar Al-Assad ou les talibans », avait-il expliqué.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/06/immigration-plusieurs-ong-denoncent-des-tentatives-d-expulsions-scandaleuses

    #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_syriens #retour_au_pays #Syrie #France #expulsions #renvois

    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens...
    https://seenthis.net/messages/904710

  • #Air_Partner: the Home Office’s little-known deportation fixer

    International travel megacorp #Carlson_Wagonlit_Travel (#CWT) holds a £5.7 million, seven-year contract with the Home Office for the “provision of travel services for immigration purposes”, as it has done for nearly two decades. However, a key part of its work – the chartering of aircraft and crew to carry out the deportations – has been subcontracted to a little-known aviation charter outfit called Air Partner.

    Summary

    Digging deeper into Air Partner, we found a company which has been quietly organising mass deportations for the Home Office for years. We also learnt that:

    It likely arranged for the airline #Privilege_Style to carry out the aborted flight to #Rwanda, and will seek another airline if the Rwanda scheme goes ahead.
    It has organised deportation logistics for the US and several European governments.
    It is currently one of four beneficiaries of a €15 million framework contract to arrange charter deportations for the European Coast Guard and Border Agency, #Frontex.
    The company grew off the back of military contracts, with profits soaring during the ‘War on Terror’, the Arab Spring, and the Covid-19 pandemic.
    Its regular clients include politicians, celebrities and sports teams, and it recently flew teams and fans to the FIFA World Cup in Qatar.
    Air Partner was bought in spring 2022 by American charter airline, Wheels Up, but that company is in troubled financial waters.

    Air Partner: Home Office deportation broker

    In Carlson Wagonlit’s current contract award notice, published on the EU website Tenders Electronic Daily, the “management and provision of aircraft(s) charter services” is subcontracted to Air Partner – a detail which is redacted in documents on the UK government’s procurement site. In other words, when the Home Office wants to carry out a mass deportation flight, the task of finding the airline is delegated to Air Partner.

    The contract stipulates that for each charter flight, Air Partner must solicit bids from at least three potential airlines. Selection is on the basis of value for money. However, the contract also states that “the maximum possible flexibility “ is expected from the carrier in terms of dates and destinations. The winning bidder must also be morally comfortable with the work, although it is not clear at what point in the process a first-time deportation airline is fully informed of the nature of the task.

    The contract suggests that airlines like #Privilege_Style, #Titan_Airways, #Hi_Fly and #TUI, therefore, owe their entry into the UK deportation business to Air Partner, which effectively acts as gatekeeper to the sector. Meanwhile, #Carlson_Wagonlit books the tickets, oversees the overall operation, arranges deportations on scheduled flights, and liaises with the guards who physically enforce the expulsion (currently supplied by the company that runs Manston camp, Mitie, in a Home Office escorting contract that runs until 2028).

    The latest deal between the Home Office and Carlson Wagonlit was awarded in 2017 and runs until 31st October 2024. It is likely that Air Partner makes money through a commission on each deportation flight.

    Flying for Frontex

    Yet Air Partner isn’t just the UK government’s deportation dealer. Its Austrian branch is currently one of four companies which organise mass expulsions for the European Coast Guard and Border Agency, Frontex, in a €15 million framework contract that was renewed in August 2022. A framework contract is essentially a deal in which a few companies are chosen to form a pool of select suppliers of particular goods or services, and are then called upon when needed. The work was awarded without advertising, which Frontex can do when the tender is virtually identical as in the previous contract.

    Frontex organises deportation charter flights – either for multiple EU states at a time (where the plane stops to pick up deportees from several countries) – or for a single state. The Agency also arranges for individuals to be deported on regular commercial flights.

    Air Partner’s work for Frontex is very similar to its work for the Home Office. It sources willing aircraft and crew, obtains flight and landing permits, and organises hotels – presumably for personnel – “in case of delays”. The other beneficiaries of the framework contract are #Air_Charter_Service, #Professional_Aviation_Solutions, and #AS_Aircontact.

    Air Charter Service is a German company, sister of a Surrey-based business of the same name, and is owned by Knightsbridge private equity firm, #Alcuin_Capital_Partners. Professional Aviation Solutions is another German charter company, owned by #Skylink_Holding. Finally, Norwegian broker AS Aircontact is a subsidiary of travel firm #Aircontact_Group, ultimately owned by chairman #Johan_Stenersen. AS Aircontact has benefited from the Frontex deal for many years.

    The award was given to the four companies on the basis of lowest price, with each bidder having to state the price it was able to obtain for a range of specified flights. The companies then bid for specific deportations, with the winner being the one offering best value for money. Air Partner’s cut from the deal in 2021 was €2.7 million.

    The contract stipulates the need for total secrecy:

    [The contractor] Must apply the maximum discretion and confidentiality in relation to the activity… must not document or share information on the activity by any means such as photo, video, commenting or sharing in social media, or equivalent.

    The Frontex award effectively means that Air Partner and the other three firms can carry out work on behalf of all EU states. But the company’s involvement with deportations doesn’t stop there: Air Partner has also profited for years from similar contracts with a number of individual European governments.

    The company has done considerable work in Ireland, having been appointed as one of its official deportation brokers back in 2005. Ten years later, the Irish Department of Justice was recorded as having paid Air Partner to carry out a vaguely-described “air charter” job (on a web page that is no longer available), while in 2016 the same department paid Air Partner €240,000 for “returns air charter” – government-speak for deportation flights.

    Between August 2021 and February 2022, the Austrian government awarded the company six Frontex-funded deportation contracts, worth an estimated average of €33,796.

    The company also enjoys a deportation contract with the German government, in a deal reviewed annually. The current contract runs until February 2023.

    Finally, Air Partner has held deportation contracts with US Immigration and Customs Enforcement (ICE) and has been involved in deporting Mexican migrants to the US as far back as the early 2000s.1
    Relationship with the airlines

    In the first half of 2021, 22 of the EU’s 27 member states participated in Frontex flights, with Germany making far greater use of the ‘service’ than any other country. The geographic scale of Air Partner’s work gives an indication of the privileged access it has as gatekeeper to Europe’s lucrative ‘deportation market’, and ultimately, the golden land of government contracts more generally.

    For example, British carrier Titan Airways – which has long carried out deportations for the Home Office – only appears to have broken into this market in Germany and Austria in 2018 and 2019, respectively. As Corporate Watch has documented, other airlines such as Privilege Style, #AirTanker, #Wamos and #Iberojet (formerly, #Evelop) regularly run deportation flights for a number of governments, including the UK. We can assume that Air Partner’s relationships with the firms are key to these companies’ ability to secure such deals in new markets.

    Some of these relationships are clearly personal: #Alastair_Wilson, managing director of Titan Airways, worked as trading manager for Air Partner for seven years until he left that firm for Titan in 2014. By 2017, Titan was playing a major role in forcible expulsions from the UK.

    The business: from military money to deportation dealer

    Air Partner’s origins are in military work. Founded in 1961, the company started its life as a training centre which helped military pilots switch to the commercial sector. Known for much of its history as Air London, it has enjoyed extensive Ministry of Defence deals for troop rotations and the supply of military equipment. Up until 2010, military contracts represented over 60% of pre-tax profits. However, in recent years it has managed to wean itself off the MOD and develop a more diverse clientele; by 2018, the value of military contracts had dropped to less than 3% of profits.

    The company’s main business is in brokering aircraft for charter flights, and sourcing planes from its pool of partner airlines at the request of customers who want to hire them. It owns no aircraft itself. Besides governments and wealthy individuals, its current client base includes “corporates, sports and entertainment teams, industrial and manufacturing customers, and tour operators.”

    Its other source of cash is in training and consultancy to government, military and commercial customers through three subsidiaries: its risk management service Baines Simmons, the Redline Security project, and its disaster management sideline, Kenyon Emergency Services. Conveniently, while the group’s main business pumps out fossil fuels on needless private flights, Kenyon’s disaster management work involves among other things, preparing customers for climate change-induced natural disasters.

    Despite these other projects, charter work represents the company’s largest income stream by far, at 87% of the group’s profits. Perhaps unsurprisingly, the majority of this is from leasing large jets to customers such as governments, sports teams and tour operators. Its second most lucrative source of cash is leasing private jets to the rich, including celebrities. Finally, its freight shipments tend to be the least profitable division of its charter work.

    The company’s charter division continues to be “predominantly driven by government work”.2 It has been hired by dozens of governments and royal families worldwide, and almost half the profits from its charter work now derive from the US, although France has long been an important market too.

    Ferrying the mega-rich

    Meanwhile, Air Partner’s work shuttling politicians and other VIPs no doubt enables the company to build up its bank of useful contacts which help it secure such lucrative government deals. Truly this is a company of the mega-rich: a “last-minute, half-term holiday” with the family to Madeira costs a mere £36,500 just for the experience of a private jet. It was the first aircraft charter company to have held a Royal Warrant, and boasts of having flown US election candidates and supplying George W Bush’s press plane.3

    The “group charter” business works with bands and sports teams. The latter includes the Wales football team, Manchester City, Manchester United, Chelsea and Real Madrid, while the Grand Prix is “always a firm fixture in the charter calendar”.4 It also flew teams and fans to the controversial 2022 FIFA World Cup in Qatar.5

    Crisis profiteer: the War on Terror, the Arab Spring & Covid-19

    Air Partner has cashed in on one crisis after the next. Not only that, it even contributes to one, and in so doing multiplies its financial opportunities. As military contractor to belligerent Western forces in the Middle East, the company is complicit in the creation of refugees – large numbers of whom Air Partner would later deport back to those war zones. It feeds war with invading armies, then feasts on its casualties.

    The company reportedly carried at least 4,000t of military supplies during the first Gulf War. The chairman at the time, Tony Mack, said:

    The Gulf War was a windfall for us. We’d hate to say ‘yippee, we’re going to war’, but I guess the net effect would be positive.6

    And in its financial records over the past twenty years, three events really stand out: 9/11 and the ‘War on Terror’, the Arab Spring, and the Covid-19 pandemic.

    9/11 and the subsequent War on Terror was a game changer for the company, marking a departure from reliance on corporate customers and a shift to more secure government work. First – as with the pandemic – there was a boom in private jet hire due to “the number of rich clients who are reluctant to travel on scheduled services”.7

    But more significant were the military contracts it was to obtain during the invasions of Afghanistan and Iraq. During the occupation of Afghanistan, it “did a lot of freighting for the military”,8 while later benefiting from emergency evacuation work when coalition foreign policy came to its inevitably grim conclusion in 2021.

    It enjoyed major military assignments with coalition forces in Iraq,9 with the UK’s eventual withdrawal resulting in a 19% drop in freight sales for the company. At one point, Air Partner lamented that its dip in profits was in part due to the temporary “cessation of official hostilities” and the non-renewal of its 2003 “Gulf contracts”.

    9/11 and the aggression that followed was a boon for Air Partner’s finances. From 2001-02, pre-tax profits increased to then record levels, jumping 85% from £2.2 million to £4 million. And it cemented the company’s fortunes longer-term; a 2006 company report gives insight into the scale of the government work that went Air Partner’s way:

    … over the last decade alone, many thousands of contracts worth over $500m have been successfully completed for the governments of a dozen Western Powers including six of the current G8 member states.

    Two years on, Air Partner’s then-CEO, #David_Savile, was more explicit about the impact of the War on Terror:

    Whereas a decade ago the team was largely servicing the Corporate sector, today it majors on global Government sector clients. Given the growing agenda of leading powers to pursue active foreign policies, work levels are high and in today’s climate such consistent business is an important source of income.

    Profits soared again in 2007, coinciding with the bloodiest year of the Iraq war – and one which saw the largest US troop deployment. Its chairman at the time said:

    The events of 9/11 were a watershed for the aviation industry…since then our sales have tripled and our profitability has quadrupled. We now expect a period of consolidation… which we believe will present longer term opportunities to develop new business and new markets.

    It seems likely that those “new markets” may have included deportation work, given that the first UK charter deportations were introduced by the New Labour government in 2001, the same year as the invasion of Afghanistan.

    Another financial highlight for the company was the 2011 Arab Spring, which contributed to a 93% increase in pre-tax profits. Air Partner had earlier won a four-year contract with the Department for International Development (DfID) to become its “sole provider of passenger and freight air charter services”, and had been hired to be a charter broker to the Foreign and Commonwealth Office Crisis Centre.

    As people in Libya, Egypt, Bahrain and Tunisia took to the streets against their dictators, the company carried out emergency evacuations, including for “some of the largest oil companies”. A year later, it described a “new revenue stream from the oil & gas industry”, perhaps a bonus product of the evacuation work.

    Finally, its largest jump in profits was seen in 2021, as it reaped the benefits of converging crises: the pandemic, the evacuation of Afghanistan, and the supply chain crisis caused by Brexit and the severe congestion of global sea-shipping routes. The company was tasked with repatriation flights, PPE shipments, and “flying agricultural workers into the UK from elsewhere in Europe”, as well as responding to increased demand for “corporate shuttles” in the UK and US.10 Pre-tax profits soared 833% to £8.4 million. It made a gross profit of approximately £45 million in both 2021 and 2022. The company fared so well in fact from the pandemic that one paper summed it up with an article entitled “Air Partner takes off after virus grounds big airlines”.

    While there is scant reporting on the company’s involvement in deportations, The Times recently mentioned that Air Partner “helps in the deporting of individuals to Africa and the Caribbean, a business that hasn’t slowed down during the pandemic”. In a rare direct reference to deportation work, CEO Mark Briffa responded that it:

    …gives Wheels Up [Air Partner’s parent company] a great opportunity to expand beyond private jets…It was always going to be a challenge for a company our size to scale up and motor on beyond where we are.

    Yet Briffa’s justification based on the apparent need to diversify beyond VIP flights looks particularly hollow against the evidence of decades of lucrative government work his company has enjoyed.

    When asked for comment, a spokesperson from the company’s PR firm TB Cardew said:

    As a policy, we do not comment on who we fly or where we fly them. Customer privacy, safety and security are paramount for Air Partner in all of our operations. We do not confirm, deny or comment on any potential customer, destination or itinerary.

    The parent company: Wheels Up

    Air Partner was bought in spring 2022 for $108.2 million by Wheels Up Experience Inc, a US charter airline which was recently listed on the New York Stock Exchange. The company calls itself one of the world’s largest private aviation companies, with over 180 owned or long-term leased aircraft, 150 managed fleet (a sort of sharing arrangement with owners), and 1,200 aircraft which it can hire for customers when needed.

    In contrast to Air Partner, its new owner is in deep trouble. While Wheels Up’s revenues have increased considerably over the past few years (from $384 million in 2019 to $1.2 billion in 2022), these were far outweighed by its costs. It made a net loss in 2021 of $190 million, more than double that of the previous year. The company attributes this to the ongoing impact of Covid-19, with reduced crew availability and customer cancellations. And the situation shows no sign of abating, with a loss of $276.5 million in the first nine months of this year alone. Wheels Up is responding with “aggressive cost-cutting”, including some redundancies.

    #Wheels_Up is, in turn, 20% owned by #Delta_Airlines, one of the world’s oldest and largest airlines. Mammoth asset manager Fidelity holds an 8% share, while Wheels Up’s CEO #Kenneth_Dichter owns 5%. Meanwhile, the so-called ‘Big Three’ asset managers, BlackRock, Vanguard and State Street each hold smaller shareholdings.

    Among its clients, Wheels Up counts various celebrities – some of whom have entered into arrangements to promote the company as ‘brand ambassadors’. These apparently include Jennifer Lopez, American football players Tom Brady, Russell Wilson, J.J. Watt, Joey Logano, and Serena Williams.

    Given Wheel’s Up’s current financial situation, it can be safely assumed that government contracts will not be easily abandoned, particularly in a time of instability in the industry as a whole. At the same time, given the importance of Wheels Up as a brand and its VIP clientele, anything that poses a risk to its reputation would need to be handled delicately by the company.

    It also remains to be seen whether Wheels Up will use its own fleet to fulfil Air Partner’s contracting work, and potentially become a supplier of deportation planes in its own right.
    Top people

    Air Partner has been managed by CEO #Mark_Briffa since 2010. A former milkman and son of Maltese migrants, Briffa grew up in an East Sussex council house and left school with no O or A levels. He soon became a baggage handler at Gatwick airport, eventually making his way into sales and up the ladder to management roles. Briffa is also president of the parent company, Wheels Up.

    #Ed_Warner OBE is the company’s chair, which means he leads on its strategy and manages the board of directors. An Oxbridge-educated banker and former chair of UK Athletics, Warner no doubt helps Air Partner maintain its connections in the world of sport. He sits on the board of private equity fund manager HarbourVest, and has previously been chairman of BlackRock Energy and Resources Income Trust, which invests in mining and energy.

    #Kenny_Dichter is founder and CEO of Air Partner’s US parent company, Wheels Up. Dichter is an entrepreneur who has founded or provided early investment to a list of somewhat random companies, from a chain of ‘wellness’ stores, to a brand of Tequila.

    #Tony_Mack was chairman of the business founded by his parents for 23 years and a major shareholder, before retiring from Air Partner in 2014. Nowadays he prefers to spend his time on the water, where he indulges in yacht racing.

    Some of Air Partner’s previous directors are particularly well-connected. #Richard_Everitt, CBE held the company chairmanship from 2012 until 2017. A solicitor by training, prior to joining Air Partner Everitt was a director of the British Aviation Authority (BAA) and chief executive of National Air Traffic Services (Nats), and then CEO of the Port of London Authority (PLA). Since leaving the PLA, he has continued his career on the board of major transport authorities, having twice been appointed by the Department of Transport as chair of Dover Harbour Board, a two-day per week job with an annual salary of £79,500. He also served as a commissioner of Belfast Harbour.

    One figure with friends in high places was the Hon. #Rowland_John_Fromanteel_Cobbold, who was an Air Partner director from 1996 to 2004. Cobbold was the son of 1st Baron Cobbold, former Governor of the Bank of England and former Lord Chamberlain, an important officer of the royal household. He was also grandson of Victor Bulwer-Lytton, 2nd Earl of Lytton and governor of Bengal, and younger brother of 2nd Baron Cobbold, who was a crossbench peer.

    #Lib_Dem peer #Lord_Lee of Trafford held significant shares in Air Partner from at least 2007 until the company was bought by Wheels Up in 2022. Lord Lee served as parliamentary undersecretary for MOD Procurement under Margaret Thatcher, as well as Minister for Tourism. In 2015 the value of his 113,500 shares totalled £446,000. His shares in the company were despite having been Lib Dem party spokesman on defence at the time. Seemingly, having large stakes in a business which benefits from major MOD contracts, whilst simultaneously advocating on defence policy was not deemed a serious conflict of interest. The former stockbroker is now a regular columnist for the Financial Times. Calling himself the “first ISA millionaire”, Lee published a book called “How to Make a Million – Slowly: Guiding Principles From a Lifetime Investing”.

    The company’s recent profits have been healthy enough to ensure that those at the top are thoroughly buffered from the current cost of living crisis, as all executive and non-executive directors received a hefty pay rise. Its 2022 Annual Report reveals that CEO Mark Briffa’s pay package totalled £808,000 (£164,000 more than he received in 2021) and outgoing Chief Financial Officer Joanne Estell received £438,000 (compared with £369,000 in 2021), not to mention that Briffa and Estell were awarded a package in spring 2021 of 100% and 75% of their salary in shares. Given the surge in Air Partner’s share price just before the buyout, it’s likely that the net worth of its directors – and investors like Lord Lee – has significantly increased too.

    Conclusion

    What really is the difference between the people smugglers vilified daily by right-wing rags, and deportation merchants like Air Partner? True, Air Partner helps cast humans away in the opposite direction, often to places of danger rather than potential safety. And true, smugglers’ journeys are generally more consensual, with migrants themselves often hiring their fixers. But for a huge fee, people smugglers and deportation profiteers alike ignore the risks and indignities involved, as human cargo is shunted around in the perverse market of immigration controls.

    In October 2022, deportation airline Privilege Style announced it would pull out of the Rwanda deal following strategic campaigning by groups including Freedom from Torture and SOAS Detainee Support. This is an important development and we can learn lessons from the direct action tactics used. Yet campaigns against airlines are continuously being undermined by Air Partner – who, as the Home Office’s deportation fixer, will simply seek others to step in.

    And under the flashing blue lights of a police state, news that an airline will merely be deporting refugees to their countries of origin – however dangerous – rather than to a distant African processing base, might be seen as wonderful news. It isn’t. Instead of becoming accustomed to a dystopian reality, let’s be spurred on by the campaign’s success to put an end to this cruel industry in its entirety.
    Appendix: Air Partner Offices

    Air Partner’s addresses, according to its most recent annual report, are as follows:

    - UK: 2 City Place, Beehive Ring Road, Gatwick, West Sussex RH6 0PA.
    - France: 89/91 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris & 27 Boulevard Saint-Martin, 75003 Paris.
    - Germany: Im Mediapark 5b, 50670 Köln.
    - Italy: Via Valtellina 67, 20159 Milano.
    - Turkey: Halil Rıfatpaşa Mh Yüzer Havuz Sk No.1 Perpa Ticaret Merkezi ABlok Kat.12 No.1773, Istanbul.

    Footnotes

    1 Aldrick, Philip. “Worth teaming up with Air Partner”. The Daily Telegraph, October 07, 2004.

    2 “Air Partner makes progress in the face of some strong headwinds”. Proactive Investors UK, August 27, 2021.

    3 Aldrick, Philip. “Worth teaming up with Air Partner”. The Daily Telegraph, October 07, 2004.

    4 Lea, Robert. “Mark Briffa has a new partner in aircraft chartering and isn’t about to fly away”. The Times, April 29, 2022

    5 Ibid.

    6 “AirPartner predicts rise in demand if Gulf war begins”. Flight International, January 14 2003.

    7 “Celebrity status boosts Air Partner”. Yorkshire Post, October 10, 2002.

    8 Baker, Martin. “The coy royal pilot”. The Sunday Telegraph, April 11, 2004.

    9 Hancock, Ciaran. “Air Partner”. Sunday Times, April 10, 2005.

    10 Saker-Clark, Henry. “Repatriation and PPE flights boost Air Partner”. The Herald, May 6, 2020.

    https://corporatewatch.org/air-partner-the-home-offices-deportation-fixer
    #avions #compagnies_aériennes #Home_Office #UK #Angleterre #renvois #expulsions #business #complexe_militaro-industriel

    via @isskein

  • « À cause de l’urbanisation, on se déplaçait tous les vingt-cinq ans »
    https://metropolitiques.eu/A-cause-de-l-urbanisation-on-se-deplacait-tous-les-vingt-cinq-ans.ht

    L’histoire d’une famille d’agriculteurs repoussée aux confins de la région parisienne révèle les transformations de l’agriculture. Avec l’urbanisation, les maraîchers sont devenus propriétaires de grandes exploitations céréalières. Nolwenn Gauthier montre comment sont liées l’histoire de la grande #exploitation et celle de la croissance urbaine. La ferme des Lyons est une imposante ferme briarde comme on peut en voir sur le bord des routes franciliennes. En mai 2017, la famille Girault a fêté le centenaire #Essais

    / #agriculture, #maraîchage, #urbanisation, exploitation, #foncier, #rente_foncière, #histoire, #Île-de-France, (...)

    #Val-de-Marne
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_gauthier.pdf

  • René Bonnet
    https://www.partage-noir.fr/rene-bonnet

    Après avoir lu votre livre Nouvel Age littéraire, j’ai donc écrit les quelques lignes que vous trouverez ci-jointes puis, réfléchissant, je me suis dit : Pourquoi ne les enverrais-je pas à #Henry_Poulaille qui est un ancien ouvrier, comme je le suis ? C’est ainsi que #René_Bonnet (1905-1988) s’adresse pour la première fois à Henry Poulaille en mai 1931. Fils d’un scieur de long et d’une femme de ménage, il s’est très tôt assigné une discipline intellectuelle qui le distingue de la plupart de ses camarades (...)


    [Source :_@narlivres]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_poulaille2.pdf

  • #Capitalocène Quand la petite-bourgeoise se mobilise, ça implore les gestionnaires du capitalisme en bloquant la circulation ou en jetant de la purée sur des vitres. Le grand capital et ses agents s’en contrefoutent, mais pas Libération — qui leur consacre 4 pages.

    On ne va pas se mentir, on se ressemble tous. On est issus de milieux plutôt favorisés, mais c’est assumé. Nous, on peut se permettre de faire ce genre d’action, de prendre un ou deux jours de congé et d’aller en garde à vue. […] C’est pas révolutionnaire ce qu’on fait. C’est même la moindre des choses.

    C’est le moins qu’on puisse dire.

    Vivement une contagion de grèves dans toutes les entreprises pour réveiller les consciences ! Pour rappeler que le capital, on ne le rénove pas, mais on l’abat — ou bien on disparaîtra avec lui.

    #dernière_Rénovation #Just_Stop_Oil (« arrêtez le pétrole ») #Renovate_Switzerland (« rénovez la Suisse ») #Ultima_Generazione (« dernière génération ») #Extinction_Rebellion #diversion

  • La #catastrophe #écologique couvait déjà il y a 50 ans

    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-catastrophe-ecologique-couvait-deja-il-y-a-50-ans_168334

    En 2022, deux limites planétaires ont été dépassées. Au total, six de ces seuils fatidiques qui déterminent l’habitabilité de la Terre sont désormais dans le rouge. Une surprise ? Pas vraiment. Car il y a cinquante ans, un rapport scientifique démontrait déjà que poursuivre une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies provoquerait une déstabilisation des équilibres planétaires, faisant courir de graves risques à l’humanité.

    Publié en 1972, traduit en 36 langues et vendu à plus de dix millions d’exemplaires, l’ouvrage intitulé « Les Limites à la #croissance » provoqua une onde de choc au sein de la communauté internationale. Il fut rédigé par quatre chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) - Dennis et Donella Meadows, Jorgen Randers et William Behrens - spécialistes de la dynamique des systèmes, une technique de modélisation mathématique qui permet d’analyser des problèmes complexes.

    Le rapport présente les travaux de recherche réalisés sous la direction de Dennis #Meadows par 17 scientifiques de six pays (États-Unis, Norvège, Allemagne, Inde, Iran et Turquie). Il fut commandé par le Club de Rome, un groupe de réflexion rassemblant des hommes d’affaires, des scientifiques et des économistes, dans un contexte où naissent les premières ONG environnementales comme Greenpeace et le WWF, et où l’opinion publique s’inquiète des dégradations écologiques en cours.
    Une conclusion sans appel

    Pendant deux ans, l’équipe Meadows met au point un modèle mathématique permettant de prévoir l’évolution de plusieurs grandes variables : la démographie, l’activité industrielle, la production agricole, la pollution, les ressources naturelles… La conclusion est sans appel : même en misant sur des progrès technologiques ambitieux, la poursuite de la croissance aboutit inévitablement à un #effondrement du système d’ici à la fin du siècle. Autrement dit, une diminution brutale des ressources disponibles, s’accompagnant d’une dégradation des conditions de vie et d’une chute de la population mondiale.

    Selon les scénarios, cet effondrement est causé soit par une #pénurie de #ressources non #renouvelables comme le pétrole, dont le coût d’extraction devient trop important ; soit par l’érosion des terres agricoles et un niveau de #pollution si élevé qu’il affecte gravement la production alimentaire. Parmi la dizaine de scénarios étudiés, un seul permettait d’éviter le crash : celui d’une stabilisation de la démographie et d’un arrêt de la croissance économique.

    « La plupart des économistes ont jeté ce rapport à la poubelle, raconte l’économiste Gaël Giraud. En effet, l’écrasante majorité d’entre eux ne prend pas en compte, ou très peu, la question des ressources naturelles. Or, le rapport Meadows nous rappelle que le monde réel existe et que si nous ne nous en occupons pas, le retour de bâton sera sévère. » Après de nouvelles éditions publiées en 1992 et en 2004, des études ont confirmé que jusqu’ici, les prévisions du rapport se sont révélées justes (lire l’encadré ci-dessous). « Il est compliqué d’imaginer qu’on puisse pérenniser la croissance économique pendant des décennies et résoudre en même temps les problèmes environnementaux. Car 2 % de croissance par an pendant un siècle revient par exemple à multiplier par six ou sept notre production et notre consommation », explique Aurélien Boutaud, chercheur CNRS associé au laboratoire Environnement, ville, société, à Lyon, et coauteur du livre « Les Limites planétaires » (éd. La Découverte).

    Un scénario d’effondrement qui se confirme.

    Jusqu’ici, les prévisions du rapport Meadows se sont révélées justes. Elles ont été confirmées par plusieurs chercheurs, dont l’Australien Graham Turner en 2012 (tendance observée ci-dessous). L’évolution des différentes variables (nourriture, pollution, production industrielle…) correspond au scénario menant à un effondrement du système.

    À la suite des travaux de l’équipe Meadows, les scientifiques ont tenté de mieux évaluer l’impact de l’humanité sur la planète. Élaborée dans les années 1990, l’empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons. Elle permet de calculer le jour du dépassement, à partir duquel nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, cultivé plus de terre que ce que la nature peut nous procurer en une année - et émis plus de gaz à effet de serre que nos océans et nos forêts ne peuvent en absorber.

    En 2022, le jour du dépassement a eu lieu le 28 juillet. « Nous sommes face à un fort déficit écologique qui ne peut pas durer », s’alarme Aurélien Boutaud. Pour compléter le tableau, une équipe de recherche du Stockholm Resilience Centre, en Suède, a défini neuf limites planétaires. Parmi elles, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, mais aussi d’autres moins connues comme les cycles de l’azote et du phosphore, ou l’acidification des océans (lire l’encadré ci-dessous).

    Six limites planétaires dans le rouge

    Les scientifiques ont identifié neuf limites planétaires qui correspondent aux processus naturels conditionnant la vie sur Terre. Pour chacune d’entre elles, est déterminé un seuil au-delà duquel existe un risque de modification et d’emballement. Deux de ces seuils biophysiques ont été dépassés en 2022 : le cycle de l’eau douce, avec un déficit de l’eau verte contenue dans les sols et la biosphère, principalement dû au changement climatique et à la déforestation ; et l’introduction d’entités nouvelles (pollution chimique) qui reflète en particulier une surabondance des déchets plastiques dans l’ensemble des milieux terrestres. La prochaine sur la liste pourrait être l’acidification des océans, une modification chimique due au surplus de CO2 dans l’air qui affecte notamment le plancton, base de toute la chaîne alimentaire marine.

    Empreinte écologique et limites planétaires offrent une vision globale de notre impact sur la planète. Une nécessité lorsqu’on sait que les différents paramètres sont étroitement liés. Si bien qu’une solution ne prenant pas en compte l’ensemble de ces facteurs pourrait, au contraire, aggraver la situation.

    L’utilisation massive d’agrocarburants pour réduire les émissions de CO2 de nos voitures et de nos avions aurait par exemple un impact majeur sur la déforestation. « Il ne s’agit pas d’avoir sans arrêt recours à des solutions de substitution. Il faut juste consommer moins d’emballages, d’énergie, de produits alimentaires transformés, etc. », explique Sandra Lavorel, écologue, membre de l’Académie des sciences, et coauteure du rapport de l’IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques).
    Énergies fossiles et agriculture intensive pointées du doigt

    Le pas à franchir est considérable : diviser par deux notre empreinte écologique au niveau mondial, et par trois en France. « Dire qu’on arrivera à résoudre le problème par des réponses purement technologiques paraît problématique », explique Aurélien Boutaud. Le chercheur souligne l’importance de l’effet rebond : lorsqu’une nouvelle technologie permet de réduire notre impact, cette réduction est compensée par l’augmentation de la consommation. « Il faut avant tout convoquer la sobriété. La meilleure énergie, c’est celle qu’on n’utilise pas, la meilleure ressource est celle qu’on n’a pas eu besoin d’extraire », confirme Philippe Bihouix, ingénieur et auteur de « L’Âge des low tech » (éd. du Seuil).

    Deux secteurs en particulier pèsent très lourd dans notre empreinte écologique : les énergies fossiles, fortement émettrices de CO2, mais aussi l’agriculture. « Notre agriculture intensive produit beaucoup, mais détruit aussi beaucoup », souligne l’agronome Marc Dufumier, évoquant le labour qui dégrade l’humus des sols, l’impact des pesticides et des engrais sur la biodiversité et la pollution des eaux. Sans compter qu’à eux seuls, l’agriculture et l’élevage pèsent 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

    Selon une étude de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), réduire notre consommation de viande et passer à l’agroécologie permettrait de diminuer fortement notre empreinte écologique tout en nourrissant 10 milliards de personnes en 2050. "Vous pouvez réduire de moitié votre impact individuel, mais le reste ne peut être baissé que de manière collective ", insiste Aurélien Boutaud. Un changement des modes de consommation est donc nécessaire, mais pas suffisant.

    « Nous n’avons aucune chance de résoudre le problème en gardant le modèle économique et sociétal actuel, confirme Sandra Lavorel. La question n’est pas de savoir s’il faut changer de modèle, mais de déterminer ensemble comment y parvenir. Plus nous attendons, plus les changements seront difficiles. »

  • « C’est dur », « on rame » : 6 mois après les législatives, d’ex-députés macronistes toujours au chômage
    https://www.bfmtv.com/politique/parlement/c-est-dur-on-rame-6-mois-apres-les-legislatives-d-ex-deputes-macronistes-touj

    Depuis leur défaite aux législatives, plusieurs dizaines de députés Renaissance n’arrivent pas à retrouver un emploi. Entre difficultés à s’accommoder à nouveau d’une hiérarchie et compétences difficiles à valoriser, beaucoup ont le blues.

    « Six mois plus tard, toujours 60 députés sur le carreau. » C’est la conclusion sans appel d’une ancienne députée Renaissance qui n’en revient pas de ses difficultés professionnelles, après des semaines à chercher un travail. Après la défaite lors des élections législatives de juin, certains anciens de la majorité présidentielle pointent toujours au chômage.

    https://www.youtube.com/watch?v=FHMy6DhOXrI

  • Contre l’accueil de réfugiés, l’#extrême_droite sème la terreur dans un bourg des Côtes-d’Armor

    À #Callac, des élus favorables à un projet d’installation de réfugiés, initié par un fonds privé, sont menacés de mort ou de viol. « Ils ne peuvent pas nous comprendre s’ils ne nous connaissent pas... », s’étonne Mariam, originaire du Darfour. « Quand on perdra une classe d’école, ce seront les premiers à râler », s’agace un adjoint au maire.

    CallacCallac (Côtes-d’Armor).– Dans le salon de sa maison, Laure-Line Inderbitzin s’efforce de sourire. En cet après-midi de début décembre, elle prépare le dîner, accompagne ses enfants à leurs activités extrascolaires, s’amuse des ardeurs du chiot qu’elle a adopté trois mois plus tôt. Mais elle finit toujours par revenir à ce qui lui vaut des crevasses en guise de cernes sous les yeux. L’adjointe au maire de Callac est en arrêt maladie car elle ne supporte plus le flot de haine qui se déverse sur sa commune, ni le « harcèlement » de Riposte laïque qui la jette en pâture sur Internet, la qualifiant d’« immigrationniste », d’« âme damnée du maire à migrants » ou d’« inconsciente illuminée ».

    L’élue confie ne plus dormir la nuit. « Je suis obligée de vivre comme une recluse alors que je suis victime ». En pointant une pochette posée sur la table, elle lâche : « Voilà le dossier ». Tout y est. Les nombreuses plaintes qu’elle a déposées. Le sticker retrouvé sur sa boîte aux lettres et estampillé Furie française, un groupuscule d’extrême droite. Les commentaires sur le site de Riposte laïque qui appellent à une « tournante » sur sa personne. Mais #Laure-Line_Inderbitzin insiste : elle n’a « pas peur » et ne pliera pas face à l’extrême droite.

    Tout a commencé lorsque la presse locale a annoncé l’arrivée de « 70 familles » d’exilés à Callac, alors qu’il s’agissait d’en accueillir une poignée dans le cadre d’un projet baptisé Horizon et porté par le fonds de dotation Merci (un fonds privé à but non lucratif qui finance aussi, grâce à des dons, des projets d’accès à l’éducation ou d’inclusion sociale).

    Déjà douze #plaintes déposées

    Depuis cette annonce, les sites Riposte laïque et Breizh-info, puis les militants du Rassemblement national (RN) et de Reconquête, ont fait de Callac « la mère des batailles » contre le « #grand_remplacement ». Aux manettes du fonds Merci, la famille Cohen est de son côté victime d’antisémitisme. Deux rassemblements se sont succédé à Callac, les 17 septembre et 5 novembre, réunissant des centaines d’opposants au projet venus des quatre coins de la France.

    « Pierre Cassen [membre fondateur de Riposte laïque – ndlr] fait des conférences sur ça, appelant à la “résistance à Callac”. Ils en ont fait un laboratoire », relèvent deux militants syndicaux de gauche, mandatés par leur fédération pour observer l’évolution de l’extrême droite en Bretagne. « Les fascistes sèment la terreur. Des élus ont vu des hommes cagoulés passer en voiture devant chez eux pour les intimider. » Et d’alerter sur la « pression permanente » pesant sur les élus, dont le maire : « Les gendarmes lui ont dit de flouter ses fenêtres à la mairie pour qu’on ne lui tire pas dans la nuque. »

    Ils décrivent un agrégat de groupuscules d’extrême droite et néonazis qui se mobilisent sur ce dossier « pour donner un effet de masse » : une forte représentation de l’Action française, de l’Alvarium (un groupuscule identitaire dissous en 2021 et qui se réactive) et de groupes nationalistes bretons. « Les Callacois sont peu nombreux parmi les opposants. »

    Lorsque le premier collectif « d’anti » est créé au printemps dernier, il compte trois membres, tous callacois : Danielle Le Men, Moulay Drissi et Michel Riou. Mais l’arrivée de Catherine Blein, figure de l’extrême droite condamnée pour apologie du terrorisme et exclue du RN (originaire de Moustéru, à 20 kilomètres de Callac), a poussé certains à s’en éloigner. C’est elle qui préside aujourd’hui « Les Amis de Callac », aux côtés de Danielle Le Men, que Laure-Line Inderbitzin accuse dans le harcèlement qu’elle subit.

    Elle l’a signalé à la gendarmerie, à qui elle a fourni ce qu’elle considère comme les « preuves » de ce qu’elle avance, telle une photo de Danielle Le Men distribuant le dernier tract contre Horizon à Callac. « J’ai encore déposé plainte le 19 novembre, mais je n’ai aucune nouvelle du procureur ou du préfet. C’est fou, on est face à des menaces sur une élue par ailleurs enseignante. »

    Elle y voit un « mépris » pour les élus ruraux et se sent « abandonnée ». Le maire de Callac, Jean-Yves Rolland, a refusé de nous répondre et se serait terré dans le silence. Il a porté plainte le 16 avril en son nom et celui de ses adjoints pour « menace, violence ou acte d’intimidation envers un élu public pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de son mandat », après avoir reçu des courriers, que Mediapart a pu consulter, le qualifiant de « criminel en puissance » qui sera tenu pour « responsable en cas de viols dans la commune » et de « bon camarade avec les mafieux qui font venir tous ces clandestins ». Un autre lui souhaite d’avoir « une bonne assurance incendie ».

    Contacté, le parquet de Saint-Brieuc indique que douze plaintes ont été déposées en lien avec cette affaire. Selon le procureur de la République, Nicolas Heitz, la plainte déposée par le maire de Callac pourrait « caractériser l’infraction de menaces, violences ou actes d’intimidation envers un élu ». « Une enquête a été ouverte et une procédure distincte a été diligentée pour chaque plainte. »
    Déjà deux rassemblements d’extrême droite

    Les militants déjà cités accusent la préfecture d’avoir laissé l’extrême droite organiser deux rassemblements, alors que le maire de la commune aurait réclamé, selon plusieurs sources, leur interdiction. « Le préfet minimise les faits et fait le distinguo entre menaces virtuelles et réelles », affirment-ils. Sollicitée, la préfecture répond que « ces rassemblements ont été autorisés par le maire » et met en avant « la liberté de manifester ». Elle assure que le maire aurait lui-même « informé la préfecture qu’il n’envisageait pas de les interdire ».

    Quant aux élus faisant l’objet de menaces, « leurs craintes sont prises très au sérieux par les autorités », poursuit la préfecture, qui dénonce une « mise en cause infondée ». « Le préfet et son cabinet ont été et sont en contact régulier avec le maire. Le préfet a exprimé publiquement, à plusieurs reprises, son soutien aux élus callacois. » Le procureur précise de son côté que les infractions dénoncées sont « régulièrement évoquées avec le préfet ».

    Dans cette commune aux quelque 2 200 âmes, où un tiers de la population a plus de 70 ans, l’accueil des réfugiés, avant même le projet Horizon, n’a pourtant jamais été un problème : de premières familles sont arrivées du Kurdistan syrien dès 2018, puis du Nigeria, du Soudan et de Syrie de manière continue jusqu’en 2022. Callac, c’est un chiffre qui jusqu’ici semblait ne pas déranger : 10,2 % d’étrangers venus de Bulgarie, Géorgie, Tunisie ou Pologne.

    « On a une tradition d’accueil, qu’il s’agisse des Espagnols ou des Britanniques ; et ça se passe très bien », défend Laure-Line Inderbitzin. Dans une commune ayant perdu un tiers de sa population en trente ans, l’idée de redonner du souffle à l’économie locale et aux services publics l’a vite convaincue.

    Denis Lagrue, membre d’un collectif qui propose aux familles réfugiées, depuis les premières arrivées, des cours de français ou un accompagnement aux rendez-vous médicaux, a pensé que « cela pourrait faciliter [leur] action ». Ce vétérinaire à la retraite, responsable des Restos du cœur à Callac, se souvient de quelques rares critiques au début : « Un bruit de fond disant que les réfugiés prenaient nos logements. » En réalité, insiste-t-il, les HLM qu’ils ont obtenues étaient toutes vacantes.
    Les réfugiés déjà présents préfèrent ignorer la menace

    Avec la polémique autour du projet Horizon, il a le sentiment que Callac a été « salie ». « Comme s’il n’y avait que des racistes ici. Je ne dis pas que tout le monde est pour l’accueil des réfugiés, mais en cinq ans, on n’a jamais vu de manifestation hostile à leur égard. » Il y a selon lui une méconnaissance du sujet, instrumentalisée par l’extrême droite et certains médias.

    « Le travail de sape de CNews est catastrophique. Dans son public, il y a des personnes en grande précarité qui peuvent se tromper de cible. » Son épouse Sylvie a choisi de ne plus alimenter la guerre que l’extrême droite livre à Callac. Elle n’ira pas contre-manifester si l’extrême droite organise de nouveaux rassemblements. « On est dans un climat de terreur, on doit préserver les réfugiés déjà présents et laisser la justice faire son travail. »

    Ce week-end-là, Denis Lagrue rend visite à Ibrahim Zakaria et Mariam, un couple de réfugiés originaires du Darfour et leurs six enfants. Dans la chambre où le père révise le code en vue de passer son permis, des dictionnaires de langues s’amoncellent sur la table basse. Ibrahim Zakaria a appris le français – il parlait déjà son dialecte, l’arabe et l’anglais. À 50 ans, il est inscrit au Greta pour suivre des cours de langues, avant de se lancer dans l’informatique.

    « J’aimerais travailler dans l’agriculture », dit en souriant Mariam, qui se rend souvent au jardin partagé. Après avoir passé seize ans dans un camp de réfugiés au Tchad, la famille a pris ses marques à Callac. Mais elle a compris, depuis quelques mois, que certains « voulaient bien des étrangers et d’autres pas ». « Ils disent que les réfugiés sont des incapables, mais ils ne peuvent pas nous comprendre s’ils ne nous connaissent pas. »

    Ils ont préféré, lors des rassemblements, rester en sécurité à la maison, bien qu’ils soient conscients d’être « dans la légalité ». « Il ne devrait pas y avoir de souci pour nous. »

    Mais en septembre, les noms des réfugiés vivant dans leur immeuble ont été retirés des boîtes aux lettres – une information dont la préfecture des Côtes-d’Armor affirme n’avoir pas eu connaissance. « Ça ne nous a pas fait peur, affirme en souriant le couple. Les locaux sont gentils et les méchants ne sont pas nombreux. »

    « Voilà mon ressenti vis-à-vis des réfugiés, conclut Denis Lagrue en les quittant. Des familles qui s’intègrent, participent à la vie locale, dont les enfants réussissent à l’école. »

    Dans la nuit noire, les lumières de la maison de Michel Riou, l’un des premiers opposants au projet, apparaissent au loin. Le septuagénaire vit à Callac depuis 2006 et se décrit comme un « enfant du canton ». À notre arrivée, nous l’interrompons alors qu’il achève son dîner, mais il ne se fait pas prier pour exprimer sa position.

    Vous savez comment ça se passe dans les grandes villes, il y a des ghettos à cause des réfugiés, on le voit tous les jours à la télé.

    Michel Riou, opposant au projet Horizon

    Il ne saisit pas pourquoi « plein d’infos ont été balancées », d’abord « 70 familles », ensuite 30 ou 40. Ce qui l’effraie en premier lieu, c’est que la ville de Callac ait racheté l’ancienne école Saint-Laurent alors qu’elle est « en ruine », pour y créer le village Horizon, censé abriter des logements, une crèche ou une maison des associations. « On nous dit que la fondation va donner un apport, mais la municipalité est incapable de donner un chiffre. Je sais ce que ça coûte, ce projet ne peut pas marcher dans ce bâtiment », décrète cet ancien élu à l’urbanisme.

    Et puis, le discours anti-migrants jaillit. « Moi, c’est pas une ou deux familles qui me dérange, faut rester humain. Mais faut pas qu’on nous les envoie en nombre. Vous savez comment ça se passe dans les grandes villes, il y a des ghettos à cause des réfugiés, on le voit tous les jours à la télé. On ne veut pas que ça arrive à Callac. » Sa ville est à l’abandon, poursuit-il, désolé de voir des squats « partout » ou la toiture du gymnase Albert-Monfort toujours inachevée.

    S’il admet que tout se passe bien avec les familles réfugiées déjà présentes ici, « après, faut faire attention à tout ce qui se greffe autour ». « Je suis contre l’afflux des réfugiés. Pourquoi ils ne règlent pas leurs problèmes chez eux ? » Dans son salon, où se mêlent un drapeau breton, un bateau à voiles et une photo de Johnny Hallyday, il saisit une mallette où il déniche des courriers d’admirateurs venus lui adresser leur soutien : « Je suis bretonne et je connais Callac. Résistez. Nous sommes envahis en ville et maintenant c’est la campagne ! »

    Michel Riou a quitté le premier collectif « anti-Horizon », après qu’un mail aux relents nazis, adressé en son nom depuis l’adresse mail – piratée – du fonds de dotation Merci, a été envoyé à la ville de Callac. Il l’a quitté, aussi, parce que Catherine Blein commençait à prendre trop d’importance au sein du collectif. Depuis, il poursuit sa lutte, au sein d’un autre groupe qu’il a monté mais dont il refuse de donner le nombre de membres.

    Les menaces que subit Laure-Line Inderbitzin, il estime qu’elle les a « bien cherchées ». « En politique, il faut s’attendre à des coups durs. C’est de sa faute, elle aurait dû calmer le jeu », ose-t-il. Puis ajoute : « Moi, c’est pas écrit fasciste sur mon front. » Michel Riou est un ancien communiste. Désormais sans parti, il vote « comme [il] veut ». Reconquête ou RN ? « Et pourquoi pas. C’est peut-être ce qu’il faut pour remettre un peu d’ordre en France. »
    Un projet mené par l’État lui aussi menacé

    Que l’extrême droite passe aux commandes, c’est la crainte de Patrick Morcet, adjoint au maire à Callac. Ce matin-là, dans la maison qu’il occupe avec son épouse, une alarme retentit pour signaler notre arrivée. Pour « protéger [sa] famille », l’élu a installé des caméras dans son jardin, après avoir été réveillé, dans la nuit du 11 au 12 novembre dernier, par une présence dehors détectée par son chien. « J’ai vu deux hommes cagoulés dans l’allée, avec du matériel, qui se sont enfuis en courant. »

    Ils voulaient sans doute faire un saccage et avaient repéré les lieux, estime-t-il, expliquant avoir vu plus tôt des hommes s’aventurer dans l’impasse menant à son domicile. Patrick Morcet n’a pas porté plainte. « Je l’ai signalé au maire qui l’a dit à la gendarmerie, et depuis, ils font des rondes devant chez moi. » L’homme au visage rond refuse d’abandonner le projet Horizon malgré ce climat de « peur », et même si certains élus veulent reculer.

    Fin novembre le maire de Callac aurait organisé un vote informel pour demander à sa majorité si elle souhaitait poursuivre le projet. « Il y a eu huit “contre”, quatre demandes de suspension et deux “pour” », révèlent plusieurs sources.

    « Même si le projet est abandonné, ça ne s’arrêtera pas, on sera attaqués sur tout ce qu’on fera ensuite », souligne Patrick Morcet, en évoquant un projet – cette fois de l’État – pour l’accueil de réfugiés à Callac, géré par Viltaïs.

    Le fonds de dotation Merci a été invité à coordonner son action avec celle menée par l’opérateur de l’État.

    Préfecture des Côtes-d’Armor

    Des maisons devaient être rachetées par cette association pour les exilés, mais la pression de l’extrême droite aurait contraint une propriétaire à faire machine arrière. Sur le dernier tract distribué par les opposants, ils promettaient de « continuer à combattre les projets Horizon et Viltaïs jusqu’à la victoire ».

    Si l’arrivée de deux familles aurait été repoussée en raison des événements, la préfecture des Côtes-d’Armor indique que le projet Viltaïs « n’est pas remis en cause ». « Le fonds de dotation Merci a été invité à coordonner son action avec celle menée par l’opérateur de l’État », ajoute-t-elle, sans donner de précisions sur l’avenir du projet Horizon. Mais ce dernier, qui était inscrit à l’Opération de revitalisation de territoire (ORT), n’en ferait plus partie.

    Patrick Morcet regrette un problème de communication dès le départ et explique avoir plaidé pour passer par un cabinet spécialisé, sans être entendu. « J’avais peur qu’un simple mot soit détourné. » La première réunion publique, en avril 2022, aurait été selon lui « trop parisienne ». « Avec une meilleure présentation des choses, on aurait pu rassurer la population locale. »

    Il aurait aimé dire combien ce projet pouvait profiter à « tout le monde » et aider à revitaliser sa commune. « Quand on perdra une classe d’école demain, les opposants à Horizon seront les premiers à râler. » Il y a, songe-t-il, tout ce qu’il faut pour les accueillir. Il suffit de se balader pour constater les commerces fermés et « qui ne demandent qu’à être repris ». « Le dentiste s’en va aussi en fin d’année. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/201222/contre-l-accueil-de-refugies-l-extreme-droite-seme-la-terreur-dans-un-bour
    #anti-réfugiés #anti-migrants #asile #migrations #réfugiés #France #menace_de_mort #Bretagne

    via @_kg_ @karine4

    • Après les menaces de l’extrême droite, Callac abandonne son projet pour l’accueil de réfugiés

      Le projet n’aboutira donc pas. Dans les Côtes-d’Armor, des élus soutenant l’installation de réfugiés pour redynamiser leur bourg ont été menacés de mort ou de viol, taxés d’« immigrationnistes » ou d’organisateurs du « grand remplacement ». Lundi 9 janvier, le maire a annoncé l’abandon du projet Horizon à ses conseillers municipaux.

      C’estC’est une bataille gagnée pour l’extrême droite. Après des mois de mobilisation et de menaces en tout genre envers des élus locaux, le maire de Callac (Côtes-d’Armor), Jean-Yves Rolland, a décidé d’abandonner le projet Horizon. Celui-ci était porté par un fonds de dotation privé, à but non lucratif, et devait permettre d’accueillir des familles de réfugié·es dans la commune, décrite comme « vieillissante » par de nombreux adjoints au maire, en vue de la redynamiser. 

      L’abandon du projet a été annoncé par le maire de Callac à ses conseillers municipaux lundi 9 janvier, lors d’une réunion d’un bureau municipal. « Projet Horizon : le maire et son équipe ont pris la décision d’arrêter le projet Horizon », peut-on lire dans le compte-rendu de cette réunion (à ne pas confondre avec un conseil municipal), que nous avons pu consulter. Auprès de Mediapart, plusieurs élus regrettent un manque de concertation et de courage face à cette décision.

      Selon nos informations, un vote aurait été organisé à huis clos le 21 décembre, après le dernier conseil municipal de l’année 2022, sans la présence de Laure-Line Inderbitzin, pourtant porteuse du projet, et qui a subi une vague de harcèlement en ligne doublée de menaces pour son engagement en ce sens au cours des derniers mois. Fin novembre, déjà, un vote informel avait été organisé par le maire afin de sonder ses conseillers municipaux quant à la poursuite du projet Horizon : huit élus s’étaient prononcés contre, deux réclamaient sa suspension temporaire et deux seulement souhaitaient son maintien.

      La nouvelle sera rendue publique dans un mot rédigé par le maire, à paraître dans le bulletin municipal de ce mois. Contacté, il n’a pas souhaité confirmer ou réagir mais a précisé qu’il communiquerait bientôt sur ce sujet. Dans la première mouture du bulletin municipal que nous avons consultée, Jean-Yves Rolland évoque une année « difficile », notamment « à cause du projet Horizon qui a tant défrayé l’actualité à Callac depuis plusieurs mois ». « Face à toutes ces difficultés, poursuit-il, et à un certain manque de transparence et de garantie, l’équipe municipale décide de mettre fin à sa collaboration avec le Fonds de dotation Merci. » Il souligne malgré tout que Callac « est et restera une terre d’accueil pour toutes nouvelles populations, réfugiées ou non ».

      L’extrême droite n’a pas tardé à réagir, mardi, dans un communiqué intitulé « Victoire à Callac : le projet Horizon abandonné », signé de la main de Bernard Germain, membre de Riposte laïque et ex-candidat Reconquête aux élections législatives, ici porte-parole du Comité d’organisation contre le projet Horizon. Auteur d’un ouvrage au titre évocateur (Callac, la mère des batailles) publié mi-décembre dernier, il évoque les rassemblements organisés à Callac, la présence de militants sur les marchés chaque semaine, des milliers de tracts distribués dans les boîtes aux lettres et des centaines de signatures collectées.

      Face à un projet perçu comme « fou », il revendique une « bataille acharnée » de plusieurs mois pour « défendre Callac contre l’invasion ». « Lorsqu’on se bat, on peut gagner », estime-t-il, avant de s’en prendre au projet officiel porté par l’État, surnommé Viltaïs (du nom de l’association mandatée par l’État), qui permet déjà l’installation de réfugié·es dans les Côtes-d’Armor et à Callac. « Le plus sage serait que tout projet soit abandonné à Callac », prévient Bernard Germain. Et d’ajouter : « La Fondation Merci semble ne pas se consoler de son échec à Callac. Il se murmure qu’elle souhaite mettre en œuvre un nouveau projet… à Paimpol cette fois. Nous lui promettons que l’accueil sera le même, voire plus frais encore, dans cette localité. »

      Le fonds de dotation Merci a dénoncé, dans un communiqué diffusé ce mercredi, « la campagne de désinformation, de groupes et de médias d’extrême-droite visant à diviser la population et à déstabiliser le conseil municipal ». « Cette campagne nauséabonde aux relents racistes et antisémites est fondée sur des méthodes de harcèlement et d’intimidation, y compris des menaces de mort, ciblant le maire et plusieurs conseillers municipaux jusque dans leur vie privée », poursuit le communiqué, indiquant que le fonds reste « déterminé à poursuivre son action en faveur de l’inclusion durable de personnes réfugiées en France ».

      Me Vincent Brengarth, avocat de la famille Cohen – qui dirige le fonds et a été victime d’antisémitisme dans cette affaire –, se dit « sidéré par la position » du maire de Callac. « Il est dommage que l’équipe municipale n’ait pas su résister aux pressions exercées par l’extrême droite pour obtenir l’abandon de ce projet, qui était démocratiquement et humainement indispensable. C’est une défaite des valeurs humanistes. »

      Dans le cadre de ce projet, plusieurs infrastructures, dont une ancienne école et une librairie avaient déjà été rachetées par la commune et devaient servir à constituer le « village Horizon », voulu par la municipalité et le fonds de dotation Merci. Une habitante avait même fait le choix d’une reconversion professionnelle pour se former au métier de libraire. « Il y a eu beaucoup d’investissement et tout s’envole en éclats. C’est un vrai gâchis », conclut, dépitée, Laure-Line Inderbitzin.

      Nous republions notre reportage à Callac, publié par Mediapart le 20 décembre 2022.

      *

      Callac (Côtes-d’Armor).– Dans le salon de sa maison, Laure-Line Inderbitzin s’efforce de sourire. En cet après-midi de début décembre, elle prépare le dîner, accompagne ses enfants à leurs activités extrascolaires, s’amuse des ardeurs du chiot qu’elle a adopté trois mois plus tôt. Mais elle finit toujours par revenir à ce qui lui vaut des crevasses en guise de cernes sous les yeux. L’adjointe au maire de Callac est en arrêt maladie car elle ne supporte plus le flot de haine qui se déverse sur sa commune, ni le « harcèlement » de Riposte laïque qui la jette en pâture sur Internet, la qualifiant d’« immigrationniste », d’« âme damnée du maire à migrants » ou d’« inconsciente illuminée ».

      L’élue confie ne plus dormir la nuit. « Je suis obligée de vivre comme une recluse alors que je suis victime ». En pointant une pochette posée sur la table, elle lâche : « Voilà le dossier ». Tout y est. Les nombreuses plaintes qu’elle a déposées. Le sticker retrouvé sur sa boîte aux lettres et estampillé Furie française, un groupuscule d’extrême droite. Les commentaires sur le site de Riposte laïque qui appellent à une « tournante » sur sa personne. Mais Laure-Line Inderbitzin insiste : elle n’a « pas peur » et ne pliera pas face à l’extrême droite.

      Tout a commencé lorsque la presse locale a annoncé l’arrivée de « 70 familles » d’exilés à Callac, alors qu’il s’agissait d’en accueillir une poignée dans le cadre d’un projet baptisé Horizon et porté par le fonds de dotation Merci (un fonds privé à but non lucratif qui finance aussi, grâce à des dons, des projets d’accès à l’éducation ou d’inclusion sociale).
      Déjà douze plaintes déposées

      Depuis cette annonce, les sites Riposte laïque et Breizh-info, puis les militants du Rassemblement national (RN) et de Reconquête, ont fait de Callac « la mère des batailles » contre le « grand remplacement ». Aux manettes du fonds Merci, la famille Cohen est de son côté victime d’antisémitisme. Deux rassemblements se sont succédé à Callac, les 17 septembre et 5 novembre, réunissant des centaines d’opposants au projet venus des quatre coins de la France.

      « Pierre Cassen [membre fondateur de Riposte laïque – ndlr] fait des conférences sur ça, appelant à la “résistance à Callac”. Ils en ont fait un laboratoire », relèvent deux militants syndicaux de gauche, mandatés par leur fédération pour observer l’évolution de l’extrême droite en Bretagne. « Les fascistes sèment la terreur. Des élus ont vu des hommes cagoulés passer en voiture devant chez eux pour les intimider. » Et d’alerter sur la « pression permanente » pesant sur les élus, dont le maire : « Les gendarmes lui ont dit de flouter ses fenêtres à la mairie pour qu’on ne lui tire pas dans la nuque. »

      Ils décrivent un agrégat de groupuscules d’extrême droite et néonazis qui se mobilisent sur ce dossier « pour donner un effet de masse » : une forte représentation de l’Action française, de l’Alvarium (un groupuscule identitaire dissous en 2021 et qui se réactive) et de groupes nationalistes bretons. « Les Callacois sont peu nombreux parmi les opposants. »

      Lorsque le premier collectif « d’anti » est créé au printemps dernier, il compte trois membres, tous callacois : Danielle Le Men, Moulay Drissi et Michel Riou. Mais l’arrivée de Catherine Blein, figure de l’extrême droite condamnée pour apologie du terrorisme et exclue du RN (originaire de Moustéru, à 20 kilomètres de Callac), a poussé certains à s’en éloigner. C’est elle qui préside aujourd’hui « Les Amis de Callac », aux côtés de Danielle Le Men, que Laure-Line Inderbitzin accuse dans le harcèlement qu’elle subit.

      Elle l’a signalé à la gendarmerie, à qui elle a fourni ce qu’elle considère comme les « preuves » de ce qu’elle avance, telle une photo de Danielle Le Men distribuant le dernier tract contre Horizon à Callac. « J’ai encore déposé plainte le 19 novembre, mais je n’ai aucune nouvelle du procureur ou du préfet. C’est fou, on est face à des menaces sur une élue par ailleurs enseignante. »

      Elle y voit un « mépris » pour les élus ruraux et se sent « abandonnée ». Le maire de Callac, Jean-Yves Rolland, a refusé de nous répondre et se serait terré dans le silence. Il a porté plainte le 16 avril en son nom et celui de ses adjoints pour « menace, violence ou acte d’intimidation envers un élu public pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de son mandat », après avoir reçu des courriers, que Mediapart a pu consulter, le qualifiant de « criminel en puissance » qui sera tenu pour « responsable en cas de viols dans la commune » et de « bon camarade avec les mafieux qui font venir tous ces clandestins ». Un autre lui souhaite d’avoir « une bonne assurance incendie ».

      Contacté, le parquet de Saint-Brieuc indique que douze plaintes ont été déposées en lien avec cette affaire. Selon le procureur de la République, Nicolas Heitz, la plainte déposée par le maire de Callac pourrait « caractériser l’infraction de menaces, violences ou actes d’intimidation envers un élu ». « Une enquête a été ouverte et une procédure distincte a été diligentée pour chaque plainte. »
      Déjà deux rassemblements d’extrême droite

      Les militants déjà cités accusent la préfecture d’avoir laissé l’extrême droite organiser deux rassemblements, alors que le maire de la commune aurait réclamé, selon plusieurs sources, leur interdiction. « Le préfet minimise les faits et fait le distinguo entre menaces virtuelles et réelles », affirment-ils. Sollicitée, la préfecture répond que « ces rassemblements ont été autorisés par le maire » et met en avant « la liberté de manifester ». Elle assure que le maire aurait lui-même « informé la préfecture qu’il n’envisageait pas de les interdire ».

      Quant aux élus faisant l’objet de menaces, « leurs craintes sont prises très au sérieux par les autorités », poursuit la préfecture, qui dénonce une « mise en cause infondée ». « Le préfet et son cabinet ont été et sont en contact régulier avec le maire. Le préfet a exprimé publiquement, à plusieurs reprises, son soutien aux élus callacois. » Le procureur précise de son côté que les infractions dénoncées sont « régulièrement évoquées avec le préfet ».

      Dans cette commune aux quelque 2 200 âmes, où un tiers de la population a plus de 70 ans, l’accueil des réfugiés, avant même le projet Horizon, n’a pourtant jamais été un problème : de premières familles sont arrivées du Kurdistan syrien dès 2018, puis du Nigeria, du Soudan et de Syrie de manière continue jusqu’en 2022. Callac, c’est un chiffre qui jusqu’ici semblait ne pas déranger : 10,2 % d’étrangers venus de Bulgarie, Géorgie, Tunisie ou Pologne.

      « On a une tradition d’accueil, qu’il s’agisse des Espagnols ou des Britanniques ; et ça se passe très bien », défend Laure-Line Inderbitzin. Dans une commune ayant perdu un tiers de sa population en trente ans, l’idée de redonner du souffle à l’économie locale et aux services publics l’a vite convaincue.

      Denis Lagrue, membre d’un collectif qui propose aux familles réfugiées, depuis les premières arrivées, des cours de français ou un accompagnement aux rendez-vous médicaux, a pensé que « cela pourrait faciliter [leur] action ». Ce vétérinaire à la retraite, responsable des Restos du cœur à Callac, se souvient de quelques rares critiques au début : « Un bruit de fond disant que les réfugiés prenaient nos logements. » En réalité, insiste-t-il, les HLM qu’ils ont obtenues étaient toutes vacantes.
      Les réfugiés déjà présents préfèrent ignorer la menace

      Avec la polémique autour du projet Horizon, il a le sentiment que Callac a été « salie ». « Comme s’il n’y avait que des racistes ici. Je ne dis pas que tout le monde est pour l’accueil des réfugiés, mais en cinq ans, on n’a jamais vu de manifestation hostile à leur égard. » Il y a selon lui une méconnaissance du sujet, instrumentalisée par l’extrême droite et certains médias.

      « Le travail de sape de CNews est catastrophique. Dans son public, il y a des personnes en grande précarité qui peuvent se tromper de cible. » Son épouse Sylvie a choisi de ne plus alimenter la guerre que l’extrême droite livre à Callac. Elle n’ira pas contre-manifester si l’extrême droite organise de nouveaux rassemblements. « On est dans un climat de terreur, on doit préserver les réfugiés déjà présents et laisser la justice faire son travail. »

      Ce week-end-là, Denis Lagrue rend visite à Ibrahim Zakaria et Mariam, un couple de réfugiés originaires du Darfour et leurs six enfants. Dans la chambre où le père révise le code en vue de passer son permis, des dictionnaires de langue s’amoncellent sur la table basse. Ibrahim Zakaria a appris le français – il parlait déjà son dialecte, l’arabe et l’anglais. À 50 ans, il est inscrit au Greta pour suivre des cours de langues, avant de se lancer dans l’informatique.

      « J’aimerais travailler dans l’agriculture », dit en souriant Mariam, qui se rend souvent au jardin partagé. Après avoir passé seize ans dans un camp de réfugiés au Tchad, la famille a pris ses marques à Callac. Mais elle a compris, depuis quelques mois, que certains « voulaient bien des étrangers et d’autres pas ». « Ils disent que les réfugiés sont des incapables, mais ils ne peuvent pas nous comprendre s’ils ne nous connaissent pas. »

      Ils ont préféré, lors des rassemblements, rester en sécurité à la maison, bien qu’ils soient conscients d’être « dans la légalité ». « Il ne devrait pas y avoir de souci pour nous. »

      Mais en septembre, les noms des réfugiés vivant dans leur immeuble ont été retirés des boîtes aux lettres – une information dont la préfecture des Côtes-d’Armor affirme n’avoir pas eu connaissance. « Ça ne nous a pas fait peur, affirme en souriant le couple. Les locaux sont gentils et les méchants ne sont pas nombreux. »

      « Voilà mon ressenti vis-à-vis des réfugiés, conclut Denis Lagrue en les quittant. Des familles qui s’intègrent, participent à la vie locale, dont les enfants réussissent à l’école. »

      Dans la nuit noire, les lumières de la maison de Michel Riou, l’un des premiers opposants au projet, apparaissent au loin. Le septuagénaire vit à Callac depuis 2006 et se décrit comme un « enfant du canton ». À notre arrivée, nous l’interrompons alors qu’il achève son dîner, mais il ne se fait pas prier pour exprimer sa position.

      Vous savez comment ça se passe dans les grandes villes, il y a des ghettos à cause des réfugiés, on le voit tous les jours à la télé.

      Michel Riou, opposant au projet Horizon

      Il ne saisit pas pourquoi « plein d’infos ont été balancées », d’abord « 70 familles », ensuite 30 ou 40. Ce qui l’effraie en premier lieu, c’est que la ville de Callac ait racheté l’ancienne école Saint-Laurent alors qu’elle est « en ruine », pour y créer le village Horizon, censé abriter des logements, une crèche ou une maison des associations. « On nous dit que la fondation va donner un apport, mais la municipalité est incapable de donner un chiffre. Je sais ce que ça coûte, ce projet ne peut pas marcher dans ce bâtiment », décrète cet ancien élu à l’urbanisme.

      Et puis, le discours anti-migrants jaillit. « Moi, c’est pas une ou deux familles qui me dérange, faut rester humain. Mais faut pas qu’on nous les envoie en nombre. Vous savez comment ça se passe dans les grandes villes, il y a des ghettos à cause des réfugiés, on le voit tous les jours à la télé. On ne veut pas que ça arrive à Callac. » Sa ville est à l’abandon, poursuit-il, désolé de voir des squats « partout » ou la toiture du gymnase Albert-Monfort toujours inachevée.

      S’il admet que tout se passe bien avec les familles réfugiées déjà présentes ici, « après, faut faire attention à tout ce qui se greffe autour ». « Je suis contre l’afflux des réfugiés. Pourquoi ils ne règlent pas leurs problèmes chez eux ? » Dans son salon, où se mêlent un drapeau breton, un bateau à voiles et une photo de Johnny Hallyday, il saisit une mallette où il déniche des courriers d’admirateurs venus lui adresser leur soutien : « Je suis bretonne et je connais Callac. Résistez. Nous sommes envahis en ville et maintenant c’est la campagne ! »

      Michel Riou a quitté le premier collectif « anti-Horizon », après qu’un mail aux relents nazis, adressé en son nom depuis l’adresse mail – piratée – du fonds de dotation Merci, a été envoyé à la ville de Callac. Il l’a quitté, aussi, parce que Catherine Blein commençait à prendre trop d’importance au sein du collectif. Depuis, il poursuit sa lutte, au sein d’un autre groupe qu’il a monté mais dont il refuse de donner le nombre de membres.

      Les menaces que subit Laure-Line Inderbitzin, il estime qu’elle les a « bien cherchées ». « En politique, il faut s’attendre à des coups durs. C’est de sa faute, elle aurait dû calmer le jeu », ose-t-il. Puis ajoute : « Moi, c’est pas écrit fasciste sur mon front. » Michel Riou est un ancien communiste. Désormais sans parti, il vote « comme [il] veut ». Reconquête ou RN ? « Et pourquoi pas. C’est peut-être ce qu’il faut pour remettre un peu d’ordre en France. »
      Un projet mené par l’État lui aussi menacé

      Que l’extrême droite passe aux commandes, c’est la crainte de Patrick Morcet, adjoint au maire à Callac. Ce matin-là, dans la maison qu’il occupe avec son épouse, une alarme retentit pour signaler notre arrivée. Pour « protéger [sa] famille », l’élu a installé des caméras dans son jardin, après avoir été réveillé, dans la nuit du 11 au 12 novembre dernier, par une présence dehors détectée par son chien. « J’ai vu deux hommes cagoulés dans l’allée, avec du matériel, qui se sont enfuis en courant. »

      Ils voulaient sans doute faire un saccage et avaient repéré les lieux, estime-t-il, expliquant avoir vu plus tôt des hommes s’aventurer dans l’impasse menant à son domicile. Patrick Morcet n’a pas porté plainte. « Je l’ai signalé au maire qui l’a dit à la gendarmerie, et depuis, ils font des rondes devant chez moi. » L’homme au visage rond refuse d’abandonner le projet Horizon malgré ce climat de « peur », et même si certains élus veulent reculer.

      Fin novembre le maire de Callac aurait organisé un vote informel pour demander à sa majorité si elle souhaitait poursuivre le projet. « Il y a eu huit “contre”, quatre demandes de suspension et deux “pour” », révèlent plusieurs sources.

      « Même si le projet est abandonné, ça ne s’arrêtera pas, on sera attaqués sur tout ce qu’on fera ensuite », souligne Patrick Morcet, en évoquant un projet – cette fois de l’État – pour l’accueil de réfugiés à Callac, géré par Viltaïs.

      Le fonds de dotation Merci a été invité à coordonner son action avec celle menée par l’opérateur de l’État.

      Préfecture des Côtes-d’Armor

      Des maisons devaient être rachetées par cette association pour les exilés, mais la pression de l’extrême droite aurait contraint une propriétaire à faire machine arrière. Sur le dernier tract distribué par les opposants, ils promettaient de « continuer à combattre les projets Horizon et Viltaïs jusqu’à la victoire ».

      Si l’arrivée de deux familles aurait été repoussée en raison des événements, la préfecture des Côtes-d’Armor indique que le projet Viltaïs « n’est pas remis en cause ». « Le fonds de dotation Merci a été invité à coordonner son action avec celle menée par l’opérateur de l’État », ajoute-t-elle, sans donner de précisions sur l’avenir du projet Horizon. Mais ce dernier, qui était inscrit à l’Opération de revitalisation de territoire (ORT), n’en ferait plus partie.

      Patrick Morcet regrette un problème de communication dès le départ et explique avoir plaidé pour passer par un cabinet spécialisé, sans être entendu. « J’avais peur qu’un simple mot soit détourné. » La première réunion publique, en avril 2022, aurait été selon lui « trop parisienne ». « Avec une meilleure présentation des choses, on aurait pu rassurer la population locale. »

      Il aurait aimé dire combien ce projet pouvait profiter à « tout le monde » et aider à revitaliser sa commune. « Quand on perdra une classe d’école demain, les opposants à Horizon seront les premiers à râler. » Il y a, songe-t-il, tout ce qu’il faut pour les accueillir. Il suffit de se balader pour constater les commerces fermés et « qui ne demandent qu’à être repris ». « Le dentiste s’en va aussi en fin d’année. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110123/apres-les-menaces-de-l-extreme-droite-callac-abandonne-son-projet-pour-l-a
      #abandon

    • Zemel tov 🤸‍♀️ @Mazal_Bof
      9:38 AM · 14 janv. 2023
      https://twitter.com/Mazal_Bof/status/1614180211255377920

      Je parlais récemment qu’un des enjeux autour de Callac c’était la remise en question des réseaux de fafs, & notamment leur présence numérique etc.
      Regardez la quantité de réponses en UNE heure après publication.
      https://twitter.com/pierre_plottu/status/1614154353090220033

      A CHAQUE article, chaque post FB, chaque tweet sur le sujet, c’est systématiquement le même déferlement de fachosphère. Immédiatement.

      Et là le cas de P. Plottu n’est pas trop « surprenant », son travail est pas mal hate followed par l’ext-droite, mais c’est pareil ailleurs.
      Et ÇA, c’est sous un tweet d’un journaliste là à l’instant T. Maintenant imaginez ce que ces gens font subir aux elu•es & habitant•es de Callac, depuis des mois. :)

    • "Ce n’était plus tenable" : le maire d’un village breton abandonne un projet d’accueil de réfugiés

      Les manifestions, menaces de morts et intimidations diverses subies par la municipalité de Callac ont eu raison du projet « Horizon », qui prévoyait l’installation de réfugiés dans ce petit village du Finistère. Le fonds partenaire du projet « regrette » cette décision, et dénonce « la campagne de désinformation de groupes d’extrême droite visant à diviser la population ».

      À peine évoqué et déjà enterré. Le projet d’accueil de réfugiés dans la commune rurale de Callac, dans le Finistère, n’aura pas lieu. « Personnellement, j’étais pour le projet mais ce n’était plus tenable, a déclaré son maire Jean-Yves Rolland, à l’AFP. J’assume la décision d’arrêter [...] À un moment, il faut trancher ».

      « C’est dommage qu’on en arrive là [...] C’était un projet humain d’une très grande valeur, sans doute très important pour Callac dans l’avenir », a poursuivi l’édile.

      Au printemps dernier, la commune avait signé une convention avec le Fonds privé de dotation « Merci ! », afin de mettre sur pied le projet dénommé « Horizon ». Celui-ci prévoyait l’accueil, sur plusieurs années, de quelques dizaines de personnes reconnues comme réfugiées par l’État et bénéficiant d’une autorisation de séjour de longue durée sur le territoire français. Grâce à divers équipements prévus, « Horizon » devait bénéficier autant aux habitants qu’aux étrangers accueillis. Plusieurs dizaines d’emplois à pourvoir avaient par ailleurs été recensés pour les réfugiés.

      Le projet visait à redynamiser ce bourg rural de 2 200 habitants, qui a une longue tradition d’accueil de réfugiés depuis la guerre d’Espagne et a perdu plus de 1 000 habitants depuis les années 1960.
      Manifestations et menaces de mort

      Immédiatement après l’annonce du projet, la mairie avait fait face à une intense contestation. Deux manifestations, s’appuyant sur un petit groupe d’opposants locaux, mais portées par l’extrême droite et notamment le parti Reconquête d’Éric Zemmour, s’étaient déroulées dans la commune. Elles avaient suscité à chaque fois des contre-manifestations de soutien au projet et de dénonciation de l’extrême droite. Les forces de l’ordre étaient intervenues pour tenir les deux camps à distance.

      Des élus ont également été soumis à de multiples pressions, y compris des menaces de mort ou des atteintes à leur vie privée.

      Dans la commune, l’ambiance était également tendue, selon plusieurs témoignages : des visages fermés, des gens qui ne se parlaient plus, des commerces que l’on ne fréquentait plus en fonction des prises de position du propriétaire, assure l’AFP.

      Dans un communiqué, le Fonds de dotation (FDM) « regrette » la décision des élus et « dénonce la campagne de désinformation de groupes et de médias d’extrême droite visant à diviser la population et à déstabiliser le Conseil municipal ». Évoquant une « campagne nauséabonde aux relents racistes et antisémites », le Fonds « exprime son soutien à tous les élus de Callac ».

      « Les menaces et les intimidations de l’extrême droite n’arrêteront pas le FDM dans sa détermination à favoriser une société française accueillante et solidaire », affirme aussi le mécène, qui exprime aussi sa volonté de « poursuivre son action en faveur de l’inclusion durable de personnes réfugiées en France, dans une logique de relance économique et sociale de territoires ruraux ».

      Jean-Yves Rolland promet quant à lui que « Callac est, et restera, une terre d’accueil pour toutes nouvelles populations, réfugiées ou pas ».
      Une vie intenable à la campagne

      L’idée de répartir les migrants et les réfugiés en milieu rural a été soulevée par Emmanuel Macron en 2022, dans le cadre de la réforme de la loi immigration. Devant les préfets, le 15 septembre dernier, le chef de l’État a admis que la politique d’accueil actuelle des étrangers était « absurde », « inefficace » et « inhumaine » car elle consistait « à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui sont dans la plus grande misère » dans les quartiers les plus pauvres.

      Il avait ainsi plaidé pour une meilleure répartition des étrangers accueillis sur le territoire, notamment dans les « espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population ».

      Si le président voit, dans cette idée, des opportunités pour tous – locaux comme exilés – dans les faits, la réalité est plus contrastée. Haplincourt, petit village de 200 habitants dans le nord de la France, a accueilli en 2017 Badiah, Jamal, et leur petite fille. « Le jour où ils sont arrivés, c’était le jour où les aînés se rencontraient pour jouer aux cartes, donc quand la petite gamine de trois ans leur a sauté au cou en arrivant, l’accueil s’est fait », se souvient Michel Flahaut au micro de France Info.

      Malgré cela, le couple a déménagé à Arras, où Jamal a trouvé un emploi de menuisier. L’isolement ressenti à Haplincourt a finalement poussé la famille à s’installer en ville : le permis syrien de Jamal n’était pas reconnu en France, la vie à la campagne était devenu intenable. « Il n’y avait qu’un bus le matin à 6h et un le soir », explique la mère de famille. Sans permis et sans voiture, Badiah devait « rester chez [elle] tout le temps ».
      « Trouver une voiture »

      « Il faudra que monsieur Macron y pense dans son projet s’il veut ramener des gens dans les villages où il n’y a pas de travail et pas de commerces », met en garde le maire d’Haplincourt dans l’article.

      Ailleurs en Europe, des projets similaires à celui de Callac ont déjà été expérimentés il y a plusieurs années. Camini, une petite localité du sud de l’Italie dans lequel InfoMigrants s’est rendu en octobre dernier, a accueilli une centaine d’exilés ces dernières années. Depuis leur arrivée, la vie a repris timidement : un bar restaurant - l’unique désormais - a ouvert, l’école primaire qui pendant 20 ans ne comptait plus qu’une classe en compte désormais quatre, et un distributeur automatique de billets y a pris ses quartiers en 2020 pour le bonheur du plus grand nombre.

      Pour les exilés, en revanche, le bilan est plus mitigé. « Cela fait sept ans qu’on est là mais on ne se sent toujours pas stables », avait expliqué Haseed Bukari, originaire du Pakistan, dont les parents tiennent une boutique dans le village. « Mes parents adorent Camini, poursuit Haseed Bukari, mais le problème, c’est les transports. Ils ont besoin de se rendre régulièrement à la préfecture pour renouveler leur titre de séjour, et je dois y aller avec eux pour traduire. Mais c’est si loin que ça me fait rater à chaque fois une journée d’école. » L’adolescent fêtera ses 18 ans en décembre : « La première chose que je vais faire, c’est trouver une voiture. »

      http://www.infomigrants.net/fr/post/46056/ce-netait-plus-tenable--le-maire-dun-village-breton-abandonne-un-proje

    • Sans-papiers. Des associations dénoncent des contrôles de police aux abords des structures d’aides alimentaires.
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/sans-papiers-des-associations-denoncent-des-controles-d

      Le collectif de soutien aux personnes sans-papiers organise un rassemblement mercredi prochain devant la cité judiciaire de #Rennes. Ils dénoncent des contrôles d’identité aux abords de plusieurs associations caritatives où se rendent ces bénéficiaires.
      Le collectif s’exprime en ses termes :"Le procureur de la République organise des contrôles d’identité aux abords des associations caritatives (Restos du Cœur, Croix Rouge…) avec des policiers en civil, et des #contrôles_au_faciès. Les personnes interpellées, enfants compris, sont emmenées au centre de rétention administrative (CRA) et privées de liberté. Certaines pour plusieurs heures, d’autres risquant l’expulsion. Doit-on choisir entre se nourrir ou le risque de se faire enfermer ?"

      #racisme #discrimination #police

    • À Callac, comment la solidarité a perdu contre l’extrême droite

      L’abandon d’un projet d’installation de réfugiés dans la petite ville des Côtes-d’Armor est vue comme une victoire pour l’extrême droite. Sur place, les partisans de l’accueil tentent de comprendre pourquoi ils ont perdu. Ailleurs en France, les campagnes de haine se multiplient.

      CallacCallac (Côtes-d’Armor) et Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique).– « Du Béarn, je veux dire bravo à mes militants Reconquête ! qui ont bataillé depuis le premier jour aux côtés de tous les patriotes, pour empêcher ce funeste projet de répartition des migrants à Callac. Vive la France ! » Sur Twitter, le 11 janvier dernier, le président du parti d’extrême droite Reconquête, Éric Zemmour, laisse éclater sa joie. Le projet d’accueil de quelques familles de réfugié·es dans le petit village costarmoricain de Callac est officiellement abandonné, après plusieurs mois de pressions, manifestations et menaces plus ou moins voilées, de la part de l’extrême droite, locale et nationale.

      Callac et ses 2 200 habitant·es sont devenus malgré eux le théâtre d’un affrontement politique qui a largement dépassé les frontières de cette commune située à une vingtaine de kilomètres de Guingamp. Le projet, baptisé Horizon, n’était pourtant pas aberrant : il s’agissait d’accueillir une poignée de familles de réfugié·es dans cette commune qui perd depuis plusieurs années des habitant·es. Le projet était porté par le fonds de dotation Merci (fonds privé à but non lucratif qui finance aussi, grâce à des dons, des projets d’accès à l’éducation ou d’inclusion sociale), géré par la famille Cohen, propriétaire des magasins Bonpoint et Merci.
      La « mère des batailles contre le grand remplacement »

      Mais dès la première réunion publique présentant le projet, en avril, et dans les semaines qui ont suivi, une poignée d’opposants, d’abord locaux, puis venus de plus loin, a fait monter la tension. Le maire divers gauche, Jean-Yves Rolland, a fini par se murer dans le silence face aux menaces. Sa ville a été le théâtre de deux manifestations et contre-manifestations. Sur les réseaux sociaux, la « bataille » de Callac est devenu la « mère des batailles contre le grand remplacement » pour l’extrême droite et en particulier Reconquête.

      Au cœur de ce « tsunami de violences », selon ses propres termes, Laure-Line Inderbitzin, maire adjointe PCF de la ville, par ailleurs professeure de breton au collège municipal, et qui a porté le projet de bout en bout. Dès le 16 avril, une première plainte est déposée, suivie par d’autres, pour « diffamation », « menaces de mort », de « viol », « menaces » sur sa famille.

      Quand nous la retrouvons ce lundi de janvier dans un restaurant près de la gare, Laure-Line Inderbitzin est certes déçue de l’abandon du projet mais pas découragée. Elle dédouane le maire, « acculé », et le répète : « C’était une obligation morale de ne pas lâcher, de tenir face aux fachos. »

      Elle continue de penser que le projet était bon pour la ville. « Dans le centre-ville, il y a 38 % de vacance de logements, beaucoup de logements insalubres... Ce que proposait Horizon, c’était justement de loger des familles de réfugiés dans de l’habitat diffus, pour ne pas créer un ghetto », expose-t-elle. La jeune femme rappelle également que Callac accueille d’ores et déjà une petite quarantaine de réfugié·es, « sans que la gendarmerie ne constate aucun problème ».

      Ancienne maire de Callac, aujourd’hui élue dans le groupe « minoritaire » – elle préfère ce terme à celui d’« opposition » –, Lise Bouillot nous reçoit dans sa vaste cuisine-salle à manger. Autour d’elle, Martine Tison et Jean-Pierre Tremel, également élus de la « minorité ».

      « Nous étions pour le projet Horizon », expose en préambule Lise Bouillot, qui insiste sur le fait que Callac est une « terre d’accueil », que des réfugiés républicains espagnols avaient déjà été accueillis par la ville à la fin des années 1930, que lors de son mandat, avant 2020, la ville avait hébergé des réfugié·es avec « beaucoup d’enthousiasme et de générosité ».

      Mais pour l’élue, le projet a péché dès le départ par un « problème de communication ». « La première réunion publique a été une catastrophe, les gens sont sortis de là sans rien savoir du projet, dit-elle. Le maire a été extrêmement maladroit : c’est lui, devant témoins, qui a parlé de 60 familles et de l’avenir démographique de Callac. »

      Cette question des 60 familles est loin d’être anodine. Le projet Horizon a toujours consisté à accueillir quelques familles. Mais dès le mois d’avril, c’est le chiffre de 70 familles ou bien celui de 500 personnes, qui circule parmi les opposants, à commencer par le collectif Pour la défense de l’identité de Callac, créé par Danielle Le Men, Michel Riou et Moulay Drissi. Tous trois habitent Callac. Michel Riou est un ancien élu de gauche de la ville. Moulay Drissi, quant à lui, s’est présenté hors parti aux dernières élections législatives et n’a recueilli que 0,85 % des votes (327 voix).
      Une demande de référendum

      Dès juin, dans une lettre ouverte au maire de Callac, les trois membres de ce collectif demandent l’organisation d’un référendum. « L’arrivée de 70 familles extra-européennes bouleverserait totalement la vie de la commune et du canton », écrivent-ils notamment. « Les gens sont partis sur cette idée de référendum, alors que la majorité n’a pas été capable d’expliquer son projet », relève Lise Bouillot.

      « Nous-mêmes nous n’avons été associés au projet Horizon qu’en septembre, et c’est à ce moment-là que nous avons vraiment adhéré, explique l’ancienne maire. On ne peut pas être contre l’accueil de personnes fracassées par la vie. Horizon, c’était un projet global : humanitaire, social, culturel, original. Qui, de plus, se proposait d’accompagner les réfugiés pendant 10 ans ! »

      Nous rencontrons chez eux Denis et Sylvie Lagrue. Lui, membre d’un collectif qui propose aux familles réfugiées, depuis les premières arrivées, des cours de français ou un accompagnement aux rendez-vous médicaux, est par ailleurs responsable d’une association d’aide aux familles en difficulté. Elle gère depuis 30 ans le cinéma local. Se trouve également présent Erwan Floch’lay, qui a rejoint voici quelque temps l’équipe du cinéma.

      Tous trois étaient présents lors de la première réunion publique de présentation du projet. Pour eux, cette réunion ne s’est pas trop mal passée. Même si, selon Erwan Floch’lay, « trois membres de l’extrême droite locale se trouvaient dans le fond de la salle, mais dans l’ensemble, les gens ont semblé impressionnés ».

      Quand la bascule a-t-elle eu lieu ? Dans le courant de l’été, et surtout à la rentrée de septembre. Une seconde réunion publique était prévue le 23 septembre. Elle n’aura jamais lieu car entre-temps, l’extrême droite a débarqué dans la ville.
      Alliance de circonstance

      Catherine Blein, ancienne figure bretonne du Rassemblement national (RN), exclue du parti lepéniste après avoir tweeté « œil pour œil » à propos de l’attentat islamophobe de Christchurch, a rejoint l’association des opposants. Edwige Vinceleux, ancienne « gilet jaune » passée candidate Reconquête aux législatives de juin, fait publiquement de Callac un combat personnel. Bernard Germain, enfin, candidat Reconquête lui aussi dans la circonscription voisine, est de la partie.

      « Ces gens-là avaient les réseaux sociaux, des médias comme le site d’information locale d’extrême droite Breizh Info, et ils sont implantés en Bretagne », analysent deux militants syndicaux de gauche, mandatés par leur fédération pour observer l’évolution de l’extrême droite en Bretagne. À quoi ils ajoutent l’alliance de circonstance entre les « nationalistes bretons du PNB et Reconquête et Action française ».

      Une première manifestation est organisée le 17 septembre. Quelques centaines de personnes opposées au projet – dont seulement une vingtaine de personnes de Callac, selon plusieurs sources – se retrouvent face à un nombre légèrement supérieur de personnes favorables – elles aussi en grande partie extérieures à la ville – ou du moins opposées à l’extrême droite. « Cette première manifestation fait peur aux gens », estime Denis Lagrue.

      Suffisamment en tout cas pour que la seconde réunion publique, prévue la semaine d’après, n’ait pas lieu. Dans les semaines qui suivent, la situation se tend encore. Il y a d’abord ce dîner-débat organisé par Reconquête dans la ville voisine de Chapelle-Neuve, le 19 octobre. Le maire Les Républicains (LR) de la ville, Jean-Paul Prigent, explique benoîtement avoir accepté de prêter une salle sans avoir bien conscience d’accueillir une opération de Reconquête.

      On a même vu un drapeau suprémaciste flotter sur Callac !

      Gaël Roblin, conseiller municipal de Guingamp

      Des manifestant·es tentent d’empêcher l’événement, se retrouvent gazé·es, voire matraqué·es. La réunion a tout de même lieu. Et une nouvelle manifestation contre le projet est organisée le 5 novembre. Cette seconde manifestation réunit un peu plus d’opposant·es au projet, et plus aussi d’opposant·es aux opposant·es. Aujourd’hui encore, les pro-Horizon s’étonnent que cette seconde manifestation ait été autorisée.

      « Sur cette deuxième manifestation, il y avait tout ce que l’extrême droite compte d’infréquentables ! On a même vu un drapeau suprémaciste flotter sur Callac ! », dénonce Gaël Roblin, conseiller municipal de la gauche extra-parlementaire à Guingamp. Une contre manifestation est organisée, générant quelques affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre.

      C’est suffisant pour alerter un peu plus les Callacois et Callacoises, si l’on en croit Lise Bouillot. « On pense aussi que la population a basculé après les manifestations, surtout la deuxième avec des bombes lacrymogènes partout. Le marais a basculé sur le thème “il est temps que ça cesse” », estime l’élue.

      « Depuis septembre et jusqu’à aujourd’hui, l’extrême droite tient le narratif », enrage Erwan Floch’lay. « Il y a une inversion totale où eux sont les résistants et nous les collabos », abonde Sylvie Lagrue, qui poursuit : « Certains disent que si on n’avait rien fait, rien dit, l’extrême droite se serait calmée. » « Mais ça veut dire quoi, “calmée” ? », s’interroge Denis Lagrue.

      « On aurait difficilement pu faire plus ou différemment », estime de son côté Gaël Roblin, qui insiste sur l’organisation « dans l’urgence » de ces deux contre-manifestations. Celui-ci pose tout de même la question du rôle du préfet. Mis au courant des menaces lourdes et répétées qui ont pesé sur les élu·es de Callac, sa réponse est jugée plutôt timide, voire absente. Pour les deux militants syndicaux, la « victoire de l’extrême droite à Callac, c’est avant tout la victoire de l’impunité ».
      « Le pire du pire de la mentalité humaine »

      Lise Bouillot, qui a vu les messages de menace adressés à la majorité (« une horreur, le pire du pire de la mentalité humaine ») « enrage de voir Reconquête crier victoire ».

      Le déroulé de toute cette séquence est en tout cas regardé de près, et avec inquiétude, à quelque 150 kilomètres au sud de Callac. À Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), un bâtiment situé à côté d’une école subit actuellement des travaux en vue de sa transformation en centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada).

      Michel Sourget et Yannick Josselin, tous deux militants pour un accueil solidaire des migrantes et migrants, nous reçoivent dans la maison du premier, à quelques mètres de la plage. Ici aussi, les opposants locaux ont été rejoints par l’extrême droite nationale. « On a vu Pierre Cassen, fondateur du site d’extrême droite Riposte laïque, venir défiler le 11 décembre. Il y a très peu de parents d’élèves dans le collectif d’opposants, justement à cause de la présence de l’extrême droite », expose Michel Sourget.

      Comme à Callac, la ville reçoit déjà des réfugié·es « et les gens constatent que ça se passe bien », note Yannick Josselin, ancien éducateur spécialisé. L’association qui va gérer le Cada, Aurore, a reçu deux personnes du collectif d’opposants, « alors ils ne peuvent pas dire qu’ils ne sont pas informés ».

      Pour ces deux habitants de Saint-Brévin, le plus dur est de ne pas savoir « comment les choses vont tourner ». Ils notent que le maire semble tenir bon face à l’extrême droite, ce qui s’explique peut-être aussi par le fait que Saint-Brévin est une ville plus grande, avec plus de 13 000 habitant·es. Par ailleurs, les travaux ont déjà démarré et une tentative d’occupation des locaux par l’extrême droite a tourné au fiasco, car les occupants n’étaient pas assez nombreux.

      Qu’importe pour Reconquête. Si Saint-Brévin est l’une des cibles du moment, le mouvement d’Éric Zemmour n’en manque pas. Dans les Côtes-d’Armor, ses militants et militantes ont tenté, sans succès, de faire annuler une animation intitulée « Uniques en son genre » impliquant la venue de drag-queens de la compagnie rennaise Broadway French, à la bibliothèque de Lamballe.

      Dans ce même département, Reconquête dénonce le fait que des élèves soient invités à échanger avec des migrants pour un concours régional sur « l’immigration à l’échelle locale ». Le parti d’extrême droite tente également d’empêcher le démontage d’une statue de la Vierge sur l’île de Ré. Tout comme il est parvenu, il y a quelques semaines, à clouer au pilori, via une campagne de harcèlement, une enseignante qui voulait emmener des élèves de prépa voir des migrants à Calais.

      Autant de campagnes à l’échelle microlocale pour un parti qui n’a obtenu aucun·e député·e lors des dernières élections législatives, et qui ne peut rester dans les radars que par des coups d’éclat permanents. Au risque, bien réel, d’inscrire la théorie complotiste du « grand remplacement » dans le débat public. A fortiori si la gauche peine à trouver la parade.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/220123/callac-comment-la-solidarite-perdu-contre-l-extreme-droite

    • Un média breton visé par des menaces de mort de l’extrême droite : défendons la liberté d’informer
      https://basta.media/Le-media-breton-Le-Poher-vise-par-des-menaces-de-mort-de-l-extreme-droite-d

      Pour avoir rendu compte de la situation à Callac (Côtes-d’Armor) où des groupuscules d’extrême droite se sont violemment opposés à l’accueil de réfugiés, l’hebdomadaire Le Poher fait l’objet d’intimidations. Un rassemblement a lieu le 25 février.

    • Par deux fois, déjà, les membres de ce journal ont été menacés de mort. Le lien entre ces attaques et les évènements survenus à Callac semble évident.

      https://www.lepoher.fr/une-balle-dans-la-tete-de-nouvelles-menaces-contre-le-poher

      Le Poher Hebdo a été visé par une alerte à la bombe ce lundi 20 février 2023, à Carhaix (Finistère). Des gendarmes et un chien renifleur d’explosifs sont intervenus toute la matinée. Aucun explosif n’a été détecté. Une plainte a été déposée. Le rédacteur en chef avait été visé par des menaces de mort ces dernières semaines.
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/l-hebdomadaire-le-poher-vise-par-une-alerte-a-la-bombe-a-carhaix-ce-lun
      #paywall (qui résiste à toute tentative de crackage)

    • Après l’incendie de son domicile, le maire de Saint-Brevin annonce sa démission

      #Yannick_Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), a envoyé sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai. Une décision prise en famille, après l’incendie criminel ayant visé sa maison, mercredi 22 mars.

      (#paywall)

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-brevin-les-pins-44250/info-ouest-france-apres-lincendie-de-son-domicile-le-maire-de-saint-bre

      #démission

    • Menaces de mort et harcèlement antisémite à Callac : le parquet de Paris ouvre une enquête

      Les investigations portent, d’après nos informations, sur les menaces de mort et le harcèlement en ligne à caractère antisémite subis par le fonds privé Merci, à l’origine du projet d’installation de réfugiés à Callac, dans les Côtes-d’Armor.

      D’aprèsD’après nos informations, le parquet de Paris a ouvert, le 20 avril dernier, une enquête préliminaire sur les faits de cyberharcèlement et de menaces de mort à caractère antisémite subis par le fonds de dotation Merci, une structure philanthropique engagée dans le projet d’installation de réfugié·es à Callac (Côtes-d’Armor), initialement porté par la mairie, puis enterré sous la pression de l’extrême droite.

      Ciblée par le parti Reconquête et le Rassemblement national (RN), qui en ont fait le laboratoire de leur guerre civilisationnelle contre le supposé « grand remplacement » des populations blanches et chrétiennes, cette commune de 2 000 habitant·es a fait l’objet, depuis des mois, d’une violente campagne de haine. Principales victimes : des élu·es de Callac (voir ici et là), mais aussi les représentants du fonds Merci, dont le nom de famille, Cohen, a été jeté en pâture sur les réseaux sociaux et a servi à alimenter toutes sortes de théories complotistes et antisémites.

      À la tête de cette structure privée, la famille Cohen s’était illustrée, ces dernières années, dans des projets locaux agroécologiques ou dans la scolarisation d’enfants à Madagascar. Depuis 2018, elle s’investit aussi à travers son antenne Horizon dans la création de « lieux de vie multiculturels » animés par des réfugié·es et des non-réfugié·es, dans l’optique de participer au « développement économique, social et culturel du territoire ».

      Un engagement familial pour la fraternité que Benoît Cohen, par ailleurs écrivain et cinéaste, avait raconté dans Mohammad, ma mère et moi (Flammarion), récit de l’accueil par sa propre mère d’un migrant afghan dans son hôtel particulier du VIIe arrondissement de Paris.

      Dans le cadre du projet Horizon, plusieurs familles de réfugié·es devaient ainsi être accueillies dans le village des Côtes-d’Armor, jusqu’à ce que l’annonce publique du projet, en avril 2022, attire l’attention de l’extrême droite, entraînant des semaines de harcèlement et de mobilisations, orchestrés notamment par des groupes néonazis.

      Le 17 mars dernier, une plainte avait été déposée par les représentants du fonds Merci pour « harcèlement en ligne, provocation à la haine » et « injure en raison de l’appartenance à une religion ».

      Ouverte par le Parquet national de la haine en ligne (PNHL), unité du tribunal de Paris créée en 2021 et spécialisée dans le cyberharcèlement, l’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et la haine en ligne (OCLCH) et la gendarmerie des Côtes-d’Armor, confirme le parquet de Paris à Mediapart.

      Cette procédure s’ajoute aux nombreuses autres déjà ouvertes par le parquet de Saint-Brieuc, à la suite des multiples plaintes déposées dans cette affaire.

      Une dizaine au moins ont été déposées par les élu·es de Callac, mais aussi par des journalistes de France 3 ou du média local Le Poher, victimes de coups de fil anonymes ou de commentaires menaçants sur les réseaux après qu’ils ont couvert l’affaire.

      « Il est regrettable que nous ayons eu à porter plainte pour déclencher une réponse judiciaire à des agissements extrêmement graves », s’agace l’avocat des représentants du fonds, Vincent Brengarth. Il espère que l’enquête donnera lieu à des auditions de médias de la fachosphère comme Riposte laïque, Breizh info ou Résistance républicaine, pointés du doigt pour leur participation active dans les polémiques ayant débouché sur des passages à l’acte (voir ici ou là).

      En plus des messages menaçants et antisémites reçus directement par mail ou sur les comptes Facebook du fonds, la plainte cite, à titre d’exemple, au moins cinq articles publiés entre le 3 juin 2022 et le 17 janvier 2023 sur le site d’extrême droite Riposte laïque, qui reprennent le b.a.-ba de la rhétorique antisémite.

      La famille Cohen y est désignée comme « une caricature de la pourriture des élites mondialistes », dotée d’une « âme infecte » et « de ce qu’il y a de pire dans l’âme humaine ».

      L’avocat estime que ces médias se sont montrés « complices » des faits de harcèlement. « La complicité se caractérise par la coopération coupable des médias qui ont ouvert des espaces de discussion sur leurs sites internet respectifs, sous des articles publiés par la rédaction, peut-on lire dans la plainte, consultée par Mediapart. En laissant ouverts ces espaces de discussion, ils ont permis la prolifération de messages à caractère antisémite sur leurs sites […]. Les médias ont également fait naître l’espérance d’une impunité pour leurs auteurs. »

      Comme d’autres avocats ou associatifs mobilisés sur des affaires similaires impliquant l’extrême droite, Me Brengarth pointe du doigt le silence des autorités, mais aussi des défaillances dans la prise en charge judiciaire de ce genre de dossier.

      Comme l’avait raconté Mediapart, la directrice générale du fonds Merci, victime d’une usurpation d’identité et d’un détournement de son adresse mail, avait quasiment été dissuadée de porter plainte dans un commissariat de Paris. Enregistrée depuis, la plainte a été transférée au parquet de Saint-Brieuc.

      La procédure ouverte par le parquet de Paris le 20 avril intervient dans un moment de mobilisation inédite de l’extrême droite dans le pays, où les passages à l’acte se multiplient sans réaction adéquate du gouvernement. Ainsi, ce n’est qu’après l’annonce publique de sa démission que le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), victime d’un incendie criminel après des semaines de harcèlement par l’extrême droite, a été reçu par la première ministre Élisabeth Borne. Auditionné par le Sénat, il a livré l’effarant récit de son abandon par l’État.

      L’inquiétude des pouvoirs publics semble depuis être retombée comme un soufflé. Après les menaces de mort antisémites reçues par la présidente de l’Assemblée nationale elle-même, début juin, plusieurs centaines de tracts néonazis ont été distribués dans des boîtes mails de député·es. Près d’une centaine de villes ont également noté, ces derniers jours, des campagnes de distribution massive dans les boîtes aux lettres de leurs administré·es, comme à Clairvaux-les-Lacs (Jura), commune de 1 400 habitant·es – une enquête a depuis été ouverte pour « apologie de crime contre l’humanité » et « provocation à la haine en raison de l’origine ou de la religion » par le parquet de Lons-le-Saunier. Sans aucune réaction du président de la République.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/160623/menaces-de-mort-et-harcelement-antisemite-callac-le-parquet-de-paris-ouvre

  • Immobilier : comment Christelle, enseignante, est devenue propriétaire de 23 logements - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/immobilier/immobilier-comment-christelle-enseignante-est-devenue-proprietaire-de-23-
    https://www.leparisien.fr/resizer/o9ECXTbP1DhrIVXGG_qQhgqUq48=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/KNEZRJPRZJGN7OT6HDM5R24YEI.jpg
    Parasite, mode d’emploi  !

    Les clés de sa réussite ? « Il faut se fixer un objectif clair sur le long terme et réunir certaines conditions pour investir sereinement : souscrire un emprunt de longue durée, sélectionner un bien immobilier nécessitant de gros travaux, idéalement placé pour miser aussi sur sa revente, et bien choisir ses locataires », résume-t-elle. Sur ce dernier point, elle ne retient que des étudiants dont les parents se portent caution et seulement après les avoir rencontrés. « Je regarde leur savoir-vivre et leur savoir-être, leur sérieux aussi… J’ai l’œil pour ça, c’est une habitude qu’on ne perd pas », rappelle l’ancienne enseignante qui n’a jamais essuyé de retard ou de défaut de paiement.

    • #immobilier #propriétaires_bailleurs #locataires #paywall (?)

      Ne serait-ce que dons mon bled, il y a plein de maisons en locatifs dans le parc privé. Des personnes plutôt d’âge avancée qui ont « investi dans la pierre ». Parfois, la boulimie de ces gens-là est telle qu’ils rachètent de vieilles maisons et les laissent inoccupées. Pour ces derniers, l’atterrissage risque d’être rude :

      https://www.capital.fr/immobilier/limmobilier-en-france-fonce-t-il-vers-un-krach-1455093

      Alors que dans l’immobilier, les ventes plongent, les prix des biens accusent le coup. A Paris, la chute des prix de l’immobilier depuis le pic dépasserait déjà 10%. Et ce n’est pas fini, avertit notre chroniqueur Marc Touati, président d’ACDEFI.
      .../...
      Face à cette décrue, une grande question se pose : celle-ci est-elle durable ? La réponse est évidemment positive. En effet, les arbres ne montent pas au ciel et n’oublions pas que la flambée des prix des dernières années s’explique principalement par la forte baisse des taux d’intérêt des crédits, elle-même liée aux niveaux artificiellement bas des taux d’intérêt des obligations d’Etat. A présent que la Banque Centrale Européenne augmente ses taux directeurs et arrête sa planche à billets, les taux d’intérêt des bons du Trésor et des crédits au sens large remontent fortement et durablement. Actuellement à 2,5%, le taux refi de la BCE atteindra bientôt 3%, voire 3,5% et le taux d’intérêt à dix ans des obligations d’Etat se rapprochera des 4%.

    • « LE PARISIEN » ET LE CONTE DE FÉES DE L’ENSEIGNANTE-RENTIÈRE
      https://www.arretsurimages.net/articles/le-parisien-et-le-conte-de-fees-de-lenseignante-rentiere

      Le quotidien médiatise une société de « coaching immobilier » de façon trompeuse

      Christelle n’est plus institutrice à Paris depuis huit ans, mais c’est sur son ancienne profession qu’a choisi de titrer « Le Parisien ». Quitte à publier telle quelle la communication de cette entrepreneuse rentière et multipropriétaire reconvertie dans le « coaching immobilier ».

      L’éthique journalistique du Parisien a connu meilleure année. En juin, le journal se prenait les pieds dans une (fausse) histoire de propriétaires ayant acheté une maison qu’ils disaient « squattée » depuis son achat.C’était faux : ils en avaient connaissance à l’achat, contrairement à la version qu’ils déversaient dans les colonnes du Parisien et dans une vidéo virale, sans contradiction ni vérifications du journal. Un fiasco journalistique dont la rédaction n’assumait pas vraiment la responsabilité, mais qui avait mené à un communiqué reconnaissant l’erreur et une réflexion interne « pour améliorer le processus de vérification ».

      aujourd’hui : Immobilier à Paris : dans les coulisses de la rénovation d’un appartement haussmannien
      https://www.leparisien.fr/immobilier/immobilier-a-paris-dans-les-coulisses-de-la-renovation-dun-appartement-ha

      Deux architectes parisiens du studio Mo-ah ont eu carte blanche pour transformer ce bien du boulevard Raspail, qui était dans son jus, en un luxueux appartement familial. Ou comment préserver le cachet de l’ancien en offrant tout le confort moderne optimal.

      Tu kiffe Guizot, joue au loto !

      #rentier #rentière #Le_Parisien

  • Crise et licenciements à la Silicon Valley, les géants de la tech dans la tourmente Feriel Mestiri - RTS
    https://www.rts.ch/info/economie/13613479-crise-et-licenciements-a-la-silicon-valley-les-geants-de-la-tech-dans-l

    Chutes en bourse, licenciements collectifs et investissements fantasques, les géants de la Silicon Valley, que l’on disait plus puissants que des Etats, vivent une période agitée. Faut-il craindre une crise structurelle ?

    La région de San Francisco est sous le choc après les licenciements collectifs des géants de la Silicon Valley. Le premier à faire les gros titres était Twitter, début novembre. L’entreprise, qui perdait quelque 4 millions de dollars par jour, selon son nouveau patron Elon Musk, a renvoyé la moitié des employés. Soit 3700 personnes au total.

    Même les concierges se retrouvent sur le carreau. La RTS a rencontré Juana Laura Chavero Ramirez, une ex-concierge chez Twitter, parmi des manifestants devant le siège du groupe. Selon elle, la nouvelle entreprise de nettoyage les a remplacés par des travailleurs non-syndiqués : « Nous sommes 87 employés à nous retrouver sans travail dans cette période de Noël », déplore-t-elle dans le 19h30.

    Licenciement brutal
    Du côté des « cols blancs », Melissa Ingle est l’une des rares ingénieurs de Twitter à accepter de parler. Elle a compris qu’elle était licenciée juste avant Thanksgiving, lorsqu’une alerte est apparue sur son téléphone lui indiquant que son code d’accès avait été supprimé.

    Même pour la Silicon Valley, la méthode est brutale : « Des licenciements étaient sans doute inévitables. Mais d’autres entreprises le font de manière prudente et bien gérée. Ce que Monsieur Musk a fait, c’est sabrer la moitié des effectifs, sans réfléchir aux fonctions et aux talents des employés », souligne-t-elle.

    Chez Meta, des milliards mal investis
    Il n’y a pas que Twitter qui dégraisse ses effectifs. Meta, l’entreprise qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp, congédie 11’000 personnes. Cela représente 13% de ses employés.

    En cause, notamment, des investissements hasardeux. Depuis le début de la pandémie, l’entreprise de Mark Zuckerberg a investi quelque 26 milliards de dollars, dont 10 dans le Metavers, un monde virtuel qui peine à séduire.

    Le boom temporaire d’Amazon durant la pandémie
    Amazon annonce également des coupes dans son personnel, de l’ordre de 10’000 licenciements. Tout comme ses congénères, ce géant de la vente en ligne vit une période d’ajustement, après la croissance qui a suivi le Covid.

    Selon Russell Hancock, le président de Joint Venture Silicone Valley, un bureau d’analyse sur l’économie de la Silicon Valley, « quand le monde entier s’est confiné, cela a créé une demande énorme pour les services des géants des nouvelles technologies. Ils ont pensé que ce serait la nouvelle norme. Mais aujourd’hui, alors que la pandémie se dissipe, on réalise que cette demande était temporaire », note-t-il.

    Crainte d’une perte de talents
    Pour San Francisco et sa région, on est loin du krach qui a succédé à l’explosion de la bulle internet du début des années 2000. La situation n’en reste pas moins critique, particulièrement pour les travailleurs expatriés.

    L’avocate Sophie Alcorn est en contact avec des ingénieurs indiens qui risquent l’expulsion : « S’ils sont renvoyés par leur employeur, ils ont une fenêtre de 60 jours pour trouver un nouvel emploi. S’ils n’y parviennent pas, ils doivent quitter le pays. »

    Cette vague de départs pourrait être dommageable pour les Etats-Unis, qui perdent des cerveaux parmi les plus brillants du monde.

    Un repli à relativiser
    A lire les gros titres annonçant des dizaines de milliers de licenciements, on pourrait craindre des faillites de géants de la tech à venir. Mais selon Benoît Bergeret, directeur exécutif du Metalab for data, technology and society à l’ESSEC Business School en France, la crise n’est pas d’une magnitude qui soit inquiétante sur le plan structurel :

    « Finalement, les 20’000 à 40’000 licenciements identifiés, sur les 900’000 emplois de la tech dans la Silicon Valley, ne représentent pas un pourcentage énorme », affirme-t-il, dans une interview accordée au podcast Le Point J.

    Si Twitter a effectivement sabré la moitié de ses effectifs, les 11’000 emplois supprimés chez Meta ne représentent « que » 13% des postes, tandis que les 10’000 personnes licenciées chez Amazon ne constituent qu’un petit pour cent des équipes.

    En d’autres termes, il ne s’agit pas d’un effondrement, mais bien d’un ralentissement du secteur, qui voit la fin d’un cycle d’hyper croissance.

    Entre les rentrées publicitaires en baisse, un contexte macroéconomique fragile, l’inflation et la concurrence de nouveaux acteurs comme le chinois TikTok, les entreprises de la Silicon Valley veulent désormais gagner en rentabilité pour rassurer les investisseurs. Alors elles écrèment.

    #économie #rentabilité #tech #silicon_valley #start-ups #Twitter #paradis_fiscaux #startup #méta #Metavers #multinationales #crise #bourse #multinationales #croissance #dividendes #rentabilité #San_Francisco #concierges #Amazon #cerveaux

  • Les licenciements dans la tech mettent à mal les finances de l’Irlande Laura Taouchanov et Eric Guevara Frey - RTS
    https://www.rts.ch/info/economie/13602858-les-licenciements-dans-la-tech-mettent-a-mal-les-finances-de-lirlande.h

    L’Irlande, qui accueille de nombreuses entreprises technologiques sur son territoire, est particulièrement touchée par les récentes vagues de licenciements dans le secteur. Cette crise pourrait néanmoins être l’occasion pour le milieu de transformer son modèle économique.

    Les licenciements se sont multipliés ces derniers mois chez les géants du numérique et dans les entreprises de la tech en général. Elles ont licencié aux Etats-Unis un total de plus de 144’000 personnes depuis le début de l’année, selon le décompte tenu par le site layoffs.fyi.


    Cette crise n’est pas sans conséquences sur l’économie irlandaise, puisque le secteur de la tech représente 6% de l’emploi sur l’île. Il s’agit du plus fort taux dans l’UE. Au total, ces suppressions de postes pourraient coûter l’équivalent de 10 milliards de francs à l’Irlande.

    Rory O’Farrell, économiste à l’Université technologique de Dublin, a expliqué cette semaine dans l’émission Tout un monde que le boom de recrutements qui a eu lieu pendant la pandémie est maintenant terminé.

    « C’était des emplois bien payés, on va donc perdre leur impôt sur le revenu. L’impôt sur les sociétés est aussi très important. Ces multinationales étrangères du secteur de la tech représentaient 20% de notre impôt sur les sociétés. Cela va creuser un gros trou dans les finances irlandaises qui sera difficile à combler. »

    « Un mal pour un bien »
    Frédéric Fréry, professeur de management à l’ESCP Business School, estime néanmoins que cette crise est un mal pour un bien. « Les investisseurs considéraient la tech comme une sorte d’oasis merveilleuse, et cela a donné lieu à des comportements assez surprenants. Quand je vois des entrepreneurs qui créent des entreprises non pas pour qu’elles soient rentables, mais uniquement pour qu’elles fassent un gros chiffre d’affaires, je m’interroge. »

    C’est une remise à zéro des compteurs qui est plutôt bénéfique sur certains points
    Frédéric Fréry, professeur de management à l’ESCP Business School

    « Un modèle économique qui n’a pas pour nature de dégager de la rentabilité un jour, c’est assez étrange. Personnellement, je trouve que c’est une remise à zéro des compteurs qui est plutôt bénéfique sur certains points », fait-il valoir.

    L’économiste développe son analyse : « La croissance jouait un peu le rôle de la rentabilité auprès des investisseurs. Je rappelle qu’un investissement se rentabilise soit avec des dividendes, soit avec de la plus-value, et si vous êtes dans une sorte de croissance effrénée et perpétuelle, vous pouvez quand même attirer des investisseurs qui eux-mêmes font l’hypothèse qu’ils revendront plus cher ce qu’ils ont acheté, même si dans les faits il n’y a pas vraiment de rentabilité. »

    Vendre « une croissance perpétuelle »
    Frédéric Fréry prend l’exemple d’Uber : « Le groupe accumule des pertes en milliards, il n’empêche que sa valorisation boursière continue d’être extrêmement plantureuse parce qu’il vend une espèce de croissance perpétuelle. »

    Ce retour à la ’normale’ marque peut-être la fin d’une période euphorique qui par moments a plus eu l’air d’un rêve collectif qu’autre chose

    Frédéric Fréry, professeur de management à l’ESCP Business School
     "Je ne peux pas m’empêcher de voir ça comme une sorte d’anomalie par rapport à ce qu’on enseigne normalement. Une entreprise doit dégager une forme de rentabilité pour pouvoir couvrir ses dépenses sans devoir en permanence demander l’aumône à des investisseurs. Ce retour à la ’normale’ marque peut-être la fin d’une période euphorique qui par moments a plus eu l’air d’un rêve collectif qu’autre chose."

    Nouvelles opportunités
    Ce rééquilibrage peut également servir d’opportunité pour de nouvelles entreprises. Le plus gros incubateur de start-ups en Irlande, Dog Patch Labs, compte bien en tirer profit. « Ils suppriment ces postes principalement à cause de la bourse américaine », explique un employé de l’incubateur.

    « Donc nous, on n’a aucun licenciement, bien au contraire. Des gens viennent à nous en disant : ’Une de ces grandes entreprises m’a laissé partir, je vais prendre du temps pour moi à Noël et quand je reviens je veux créer mon entreprise, quelle est la prochaine étape ?’ »

    Fonds de réserve
    Il se montre optimiste : « Ces talents ne peuvent qu’être bénéfiques. Ces personnes très qualifiées trouveront toujours du travail. Ce ne sont pas de simples entreprises, ce sont nos amis. Chaque semaine, des gens de ces groupes viennent aider nos start-ups et on essaie de leur rendre comme on peut. On a de la chance parce que nous avons bâti un écosystème technologique incroyable en Irlande, donc ceux qui cherchent du travail en trouveront. »

    Pour amortir de futurs chocs, le gouvernement irlandais va transférer d’urgence 6 milliards d’euros dans un fonds de réserve. L’objectif est de réduire progressivement la dépendance à ces multinationales et diversifier l’économie.

    #économie #spéculation #tech #Irlande #start-ups #paradis_fiscaux #startup #multinationales #crise #bourse #multinationales #croissance #dividendes #rentabilité

  • Faut-il espérer des #coupures électriques cet hiver ?
    https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7005796260355940352

    Faut-il espérer des #coupures électriques cet hiver ? Oui ! Même si ça semble paradoxal… et dès lors que c’est suffisamment préparé.
    ⚗️ Pourquoi ? Cela nous permettrait de tester notre dispositif de #délestage et notre capacité à nous adapter à une coupure de courant (collectivité, entreprises, commerces…), d’identifier les trous dans la raquette et de nous aiguillonner à être plus sobre…

    🔭 ❌⚡ Car il est tout à fait possible qu’on soit moins bien loti en 2023, 2024 … qu’en 2022 si on compare nos besoins croissants (électrification, véhicules électriques, hydrogène…) face à la décroissance de nos capacités de production électrique (parc nucléaire vieillissant, relève trop lente des énergies #renouvelables , sécheresse réduisant la production des centrales hydrauliques et nucléaires, coût accru du gaz pour les centrales thermiques…).

    L’émission (complète : https://bit.ly/dc_fiv_3011

    ) a été aussi l’occasion de rappeler quelques points sur nos besoins en électricité et les risques de coupure :

    ⚡➡️ ██ la distinction entre un #blackout (imprévisible, subi, sans différenciation…), d’un délestage (qui se traduit sous forme de coupures d’électricité planifiées et tournantes sur des poches de consommation, max 2h entre 8h et 13h et 18h et 20h sauf week-end et hors installations critiques avec une notification préalable des usagers)

    🏭 La réduction de consommation d’électricité (5 à 7%) provient principalement d’industriels qui ont dû réduire leur consommation en raison des coûts (ainsi que du redoux automnal).

    🚂 Par manque alarmant d’anticipation, on a dû redémarrer la centrale à charbon de Saint -Avold mais aussi importer de l’électricité produite à partir de mines à charbon allemandes !

    🎯 Pour terminer, la #sobriétéénergétique doit se faire dans des conditions soutenables pour les habitants (ex : températures trop basses avec des risques pour la santé) et en accélérant la #rénovation globale des bâtiments prioritaires (passoires thermiques occupées par des personnes touchées par la précarité énergétique, pour des écoles, EHPAD…), indispensable pour ne pas passer les prochains hivers dans des conditions dramatiques.

  • Port du #masque obligatoire par Michael Rochoy
    https://threadreaderapp.com/thread/1598578486234546176.html

    Je vous déteste @EmmanuelMacron @Elisabeth_Borne @FrcsBraun @olivierveran.
    Je vous déteste parce que vous êtes incapables de réinstaurer le masque en lieu clos.
    Vous êtes nuls, et derrière votre prétendue stratégie ne se cache que la peur de perdre votre popularité minable.
    « Nous sommes en guerre » qu’il disait. Ahahahahahahah très drôle @EmmanuelMacron.
    Vous vous prenez pour un fin stratège mais devant un échiquier, vous demanderiez comment faire rentrer les 4 chevaux sur la case 6…
    Rendez obligatoire le masque en lieu clos.
    #RendezObligatoireLeMasqueEnLieuClos
    Rendez. Obligatoire. Le. Masque. En. Lieu. Clos.
    Il faut vous le dire de 1000 façons car je doute qu’il y ait des gens de votre basse-cour 2.0 sur Telegram qui osent vous le dire @EmmanuelMacron
    Arrêtez d’inventer des concepts sur la dette immunitaire, sur la fatigue vaccinale, sur la fatalité pour cacher votre peur d’impopularité.
    On vous déteste déjà.
    Le masque ne fera pas disparaître le virus, mais réduira les cas, Covid long, l’absentéisme, la pression sur les soins
    J’en peux plus de votre table de merde qui croule sous les options qui pourraient alléger la pression du COVID et autres viroses sur la santé. Et @FrcsBraun qui fait le tour des pédiatries avec son air tout triste. Mais Francois, utilise les options, elles sont là, sur la table.
    Venez pas nous faire chier non plus avec l’absence de majorité à l’Assemblée qui vous empêcherait d’agir.
    @Elisabeth_Borne a utilisé plus de 49.3 que de doudounes cette année. L’intérêt collectif du moment c’est pas les retraites ou les costards en hémicycle.
    Et les autres partis, tentez pas trop la récup non plus. Je sais que dans votre PDF semi-privé, page 117, y’a un mot sur le masque mais vous vous en foutez. Vous savez bien porter un sujet quand il en agit de vouloir pourrir la santé en réintégrant 3 complotistes antivax… 🤡
    Bref, #OuEstLaGaucheSanitaire qui balancera ses 4 vérités au YouTubeur @EmmanuelMacron et le mettra devant ses responsabilités passées, présentes et futures ?
    Où sont les seuils pour le port de masque ? Où est la stratégie pour l’année à venir, si ce n’est dsc ?
    Voilà. Si vous voulez que le masque devienne politique et non plus scientifique, @EmmanuelMacron, on peut jouer à ce jeu. Image

    • Hier soir le tram (bondé) : une personne avec un masque chirugical, et un vieux avec un masque en tissu taillé dans un vieux slip distendu.

      Et pis c’est tout.

      Pendant ce temps les absences de gamins se multiplient au collège. La directrice (qui se réjouissait des nouvelles consignes en début d’année, parce qu’on ne fermerait plus les classes) a envoyé un mail aux parents pour s’excuser des absences de profs, « notamment à cause du Covid ». Elle s’excuse mais depuis mars-avril dernier, on n’a plus jamais été prévenu par le collège que nos gamins étaient cas contact ; quand j’ai demandé à la pharmacie personne ne savait si on avait encore droit à des autotests gratuits avec un papier du collège (j’insiste : même à la pharmacie personne ne savait !). Mais comme on ne reçoit plus jamais de papier du collège…

      En attendant dans le grand centre commercial du centre-ville, il y a toujours ce grand panneau qui te récapitule les « gestes barrière », dans lequel ne figure pas le port du masque. Alors à l’entrée de chaque magasin il y a un beau pot de gel pour te laver les mains (en France on est cons comme des bites mais on a le cul propre). Et évidemment à la FNAC je n’ai croisé rigoureusement personne avec un masque.

      À ce point, je n’arrive pas à comprendre si vraiment tout le monde n’en a plus rien à foutre, persuadé que c’est pas grave d’attraper le MildEndemic. Ou si c’est la pression sociale et tout le monde a peur de se choper la honte en portant un masque.

      M’enfin comme ça semble intelligent de dire d’un air entendu « Ouais, hein, ils nous font chier avec leur Covid »… (je comprends pas comment c’est possible de croire collectivement que ça donne l’air intelligent de dire un truc aussi con)

    • On a convaincu les gens que le seul problème avec le #covid, c’est la #mort.
      Et que là, la mort, c’est plus que pour les faibles (donc, jamais toi  !) et les vioques.

      Donc le covid n’est plus un problème, c’est un rhume saisonnier comme les autres. J’entends les gens dire qu’ils ont eu le covid sur même ton qu’ils achètent une paire de chaussettes  : c’est la nouvelle normalité.

      Les gus qui ne veulent absolument pas être enrhumés, c’est des tarés ou des fragiles.

      Manière, avoir le covid est un pass d’immunité de 3 mois.

      Comment ils arrivent à cette connerie  ? Ben, ils sont logiques  : avoir eu le covid retarde la vaccination de 3 mois, donc le covid protège du covid pendant 3 mois. Et s’ils le rechoppent plus vite (ce qui a l’air d’être massivement le cas des gosses), ben c’est que leur immunité naturelle avait besoin d’être renforcée, donc, c’est bien. Ou alors, c’est pas le covid (fastoche  : on ne teste pas les gosses et plein de MG refusent de tester ce genre de symptômes et filent des antibios en préventifs 🤦‍♀️ = je ne vois vraiment pas ce qui pourrait mal se passer  !), ou alors, c’est bien, ça leur fait l’immunité avec le nouveau variant. Et comme y a plus aucune directive, selon si ça arrange les parents, le gosse va en classe ou pas.

      Je me souviens que quand ma fille avait un pet de travers, il fallait aller la chercher même à 140 km au lycée.
      Depuis le covid, les toux caverneuses et les nez fontaine, c’est open bar partout, c’est la nouvelle normalité.

      Alors dans cette merde généralisée, les gens à masques, ce sont au mieux des charlots  !

      Et le covid long, c’est un truc de feignasses et de tarés…

      Cela dit, dans mon département le plus touché de France, il recommence à y avoir des masques, peut-être 5% des gens croisés. Et ce matin, à la pharmacie de Palavas, il y avait bien 20% de vioques masqués.

      Et voici la photo de couv’ de ce matin du canard de chez toi, @arno :

    • J’ai fait trois concerts cette semaine, et j’étais le SEUL à être masqué ou presque (non hier on était deux, sur des centaines). Dans le tram pareil, on doit être deux ou trois sur un tram entier à chaque fois. Et quand yen a c’est au mieux du chirurgical. Même si c’était remis obligatoire dans certain cas, ils imposeraient même pas du FFP2.

      Hier je me suis même fait tenir la jambe par une meuf qui me demandent à la fin du concert pourquoi je fais ça, pourquoi je mets un masque. Et quand j’ai répondu « bah parce qu’on est encore en pleine pandémie dans une salle fermée non aérée bondée de monde », ça a été « ah ouaiiis d’acooord » avec le ton exact de « ah ouais super d’accord toi putain tu crois la propagande big pharma gouvernement » (alors que non le gouvernement s’en branle). Et d’insister que n’importe quoi etc, de parler des pays pauvres j’ai même pas compris pourquoi, et quand j’ai répondu « mais dans plein d’autres pays pauvres ils font des manifs importantes pour avoir plus de vaccins et plus de masques pendant qu’on fait n’importe quoi ici »… là je l’ai perdu elle a fini par tourner le dos et se barrer.

      C’est pas qu’un problème que d’en haut ou d’en bas, c’est vraiment les deux mélangés, dans une additions de raisons à la con. Après des décennies d’apprentissage de l’individualisme, de casse de toute solidarité, de tradition antivax de longue date, d’eugénisme viriliste etc, etc. Quand tu vois qu’au Japon ils désespèrent des touristes (européens, français…) qui mettent pas le masque alors qu’eux le mettent même sans obligation légale… « nous on est fort ounga ounga »

    • @monolecte C’est vrai que le coup de la « dette immunitaire », c’est le dernier clou dans le cercueil obscurantiste (je suis optimiste en disant que c’est le dernier…). Parce qu’avec ça, tu es censé carrément culpabiliser d’avoir essayé d’éviter que tes gamins tombent malade, et d’avoir ainsi (parent indigne !) diminué leurs défenses immunitaires.

      Mais comme dit @rastapopoulos : y’a quand même un terrain lourd « en bas » pour que ces discours soient acceptés avec autant de facilité.

      Le dernier argument que je vois encore, c’est l’article sur les financements de tous ces discours « rassuristes » par les milliardaires néo-fascistes américains (Koch et compagnie). Les mêmes qui finançaient l’islamophobie de masse, les soutiens hystériques à Israël, la post-vérité trumpiste, etc. À un moment, les gens de gauche, leur dire d’où leur viennent leurs belles idées sur le sujet au lieu de les laisser jouer les rebelles libertaires… Ils n’aiment pas se faire traiter de complotistes : je sais pas, p’têt que constater qu’ils sont exactement sur la ligne des Koch brothers, ça les fera plus tiquer.

      Comment l’argent de l’extrême-droite libertarienne structure le débat sur la protection des enfants face au Covid | Alex Kotch, Walker Bragman
      https://cabrioles.substack.com/p/comment-largent-de-lextreme-droite

  • Migration: Wie Deutschland Einwanderung neu regeln will

    Den Arbeitgebern fehlen hunderttausende Fachkräfte. Die Regierung will Einwanderung und Staatsbürgerschaft reformieren - und neue Chancen für Geduldete schaffen.

    #We_need_you“ - „#Wir_brauchen_Sie“, so wirbt Wirtschaftsminister Robert Habeck auf dem Portal der Bundesregierung „Make it in Germany“ (https://www.make-it-in-germany.com/en) in einem englischen Video um Arbeitskräfte aus dem Ausland (https://www.dw.com/de/deutschland-sucht-dringend-arbeitskr%C3%A4fte/a-62598680). Deutschland sei ein vielfältiges Einwanderungsland, betont Innenministerin #Nancy_Faeser, die Regierung wolle einen „Neustart in der Migrationspolitik“. Menschen, die nach Deutschland gekommen sind, „haben sehr dazu beigetragen, dass unsere Wirtschaft so stark ist, wie sie heute ist“, sagt Bundeskanzler Olaf Scholz in seiner jüngsten Videobotschaft. Er wirbt wie Faeser für Erleichterungen beim Staatsbürgerschaftsrecht (https://www.dw.com/de/wie-h%C3%A4lt-es-europa-mit-dem-doppelpass/a-63927440).

    Deutschland fehlen immer mehr Fach- und Arbeitskräfte: in Technik und Handwerk, der Gastronomie, Logistik, Erziehung oder Pflege. Wenn die geburtenstarken Jahrgänge der Babyboomer demnächst in Rente gehen, verschärft sich das Problem. „Für viele Betriebe ist die Suche nach Fachkräften schon heute eine existenzielle Frage“, warnte Bundesarbeitsminister Hubertus Heil, gerade mit Blick auf Digitalisierung und Klimaschutz. Ziel sei es, das modernste Einwanderungsrecht in Europa zu schaffen.


    https://twitter.com/BMAS_Bund/status/1597966160972042243

    Chancen für Zuwanderer und für Deutschland

    Die Ampel-Regierung aus Sozialdemokraten (SPD), Grünen und der liberalen FDP hat schon im Koalitionsvertrag angekündigt, das Einwanderungsrecht weiterzuentwickeln (https://www.dw.com/de/ampelkoalition-einwanderung-wird-leichter-gemacht/a-59946490). Offener und einfacher soll es werden.

    Drei Änderungspakete rund um die Migration hat die Ampel erarbeitet: zur Asylgesetzgebung und Chancen für Geduldete, der Fachkräfteeinwanderung und zur Staatsbürgerschaft. Viel ist die Rede von Chancen für Zuwanderer, doch es geht auch um Chancen für Deutschland (https://www.dw.com/de/arbeitskr%C3%A4ftemangel-deutschlands-greencard-pl%C3%A4ne/a-63055635).

    Ein erstes Migrations-Paket der Ampel wurde bereits einmal im Bundestag beraten und soll in Kürze beschlossen werden.

    Chancen-Aufenthaltsrecht für Geduldete

    Ende vergangenen Jahres lebten in Deutschland gut 240.000 Menschen mit dem Status Duldung: Ihr Asylantrag wurde abgelehnt, ihre Abschiebung aber befristet ausgesetzt - zum Beispiel wegen einer Gefährdung im Heimatland, schwerer Krankheit oder fehlender Reisedokumente. Trotz jahrelanger Kettenduldung können Menschen von jetzt auf gleich abgeschoben werden, auch wenn sie gut integriert sind, arbeiten und ihre Kinder zur Schule gehen.

    Die Ampel will das ändern: Wer zum Stichtag 1.10.2022 seit mindestens fünf Jahren geduldet in Deutschland gelebt hat, soll für eineinhalb Jahre das neue Chancen-Aufenthaltsrecht (https://www.bmi.bund.de/SharedDocs/pressemitteilungen/DE/2022/07/chancen-aufenthaltsrecht.html) bekommen. Infrage kommen rund 136.000 Personen. Wer keine Straftaten begangen hat, kann in dieser Probezeit die Voraussetzungen für ein Bleiberecht schaffen.

    Innenministerin Faeser erklärt das so: „Dazu gehört vor allem, dass sie ihren Lebensunterhalt selbst bestreiten, dass sie Deutsch sprechen und ihre Identität eindeutig nachweisen können.“ Wenn alle Voraussetzungen erfüllt sind, erhalten sie ein dauerhaftes Bleiberecht in Deutschland. Das gäbe Betroffenen und Arbeitgebern Sicherheit. Auch die Behörden wären entlastet.
    Schnelleres Bleiberecht

    Gut integrierte Jugendliche und junge Erwachsene bis zum 27. Lebensjahr sollen schon nach drei Jahren Aufenthalt in Deutschland ein Bleiberecht bekommen können. Bei allen anderen Geduldeten mit besonderen Integrationsleistungen wird die Wartezeit um zwei Jahre verkürzt auf sechs, oder vier Jahre, wenn bei ihnen minderjährige Kinder leben.
    Integrationskurse für alle

    Alle Asylbewerber sollen von Anfang an Zugang zu Integrations- und Berufssprachkursen erhalten, unabhängig von ihrer Bleibeperspektive. Die Bundesregierung will so Teilhabe und den gesellschaftlichen Zusammenhalt fördern, heißt es. Zudem soll eine unabhängige Beratung fürs Asylverfahren geben.
    Schnellere Asylverfahren?

    Die Regierung will Asylverfahren beschleunigen, zum Beispiel, indem Fälle schneller ans Bundesverwaltungsgericht abgegeben werden. Musterentscheidungen könnten auf ähnliche Fälle übertragen werden.
    Abschiebungen

    Die Rückführung von Menschen, die nicht bleiben können, soll konsequenter als bisher durchgesetzt werden, so formuliert es das Bundesinnenministerium. Das gelte besonders für Straftäter und Gefährder. Für sie sollen Ausweisung und Abschiebungshaft erleichtert werden.
    Leichterer Familiennachzug für Fachkräfte

    Um Deutschland für Fachkräfte aus Drittstaaten, also Nicht-EU-Staaten, attraktiver zu machen, wird der Familiennachzug erleichtert: Angehörige von Fachkräften müssen dann vor der Einreise keinen Nachweis über Sprachkenntnisse mehr vorlegen.

    In einem zweiten Migrations-Paket geht es ausdrücklich um die Fachkräfte-Einwanderung. Fünf Ministerien haben sich auf Eckpunkte geeinigt, die das Bundeskabinett beschlossen hat.
    Fachkräfte-Einwanderung

    „Deutschland benötigt branchenübergreifend dringend Fachkräfte. Deshalb müssen alle Potenziale im In- und Ausland gehoben werden“ - so lauten die ersten Sätze im Eckpunkte-Papier zur Fachkräfte-Einwanderung aus Drittstaaten (https://www.bmas.de/SharedDocs/Downloads/DE/Pressemitteilungen/2022/eckpunkte-fachkraefteeinwanderung-drittstaaten.pdf?__blob=publicationFile&v=5). Die Bundesanstalt für Arbeit geht davon aus, dass Deutschland jedes Jahr einen Zuzug von 400.000 Arbeitskräften aus dem Ausland benötigt. Bisher kamen viele aus anderen EU-Staaten nach Deutschland, doch auch hier macht sich der demografische Wandel bemerkbar.

    Seit 2020 gibt es ein Fachkräfte-Einwanderungsgesetz, doch der Zuzug aus Nicht-EU-Staaten nach Deutschland hält sich in Grenzen - und schrumpfte in der Corona-Pandemie: 2019 kamen gut 39.000 Menschen aus Drittstaaten zum Arbeiten nach Deutschland, gerade einmal 0,1 Prozent der Gesamtzahl an inländischen Arbeitskräften. 2020 waren es dann nur noch gut 29.000.

    Kritiker und Unternehmer bemängeln bürokratische Hürden, zu langsam arbeitende Behörden und mangelnde Digitalisierung. Vor allem die Visa-Vergabe bei den Botschaften verlaufe schleppend. Die Ampel will einige Regeln ändern.

    #Blue_Card EU für Akademiker

    Die EU-weite Blaue Karte für hochqualifizierte Fachkräfte (https://www.bamf.de/DE/Themen/MigrationAufenthalt/ZuwandererDrittstaaten/Migrathek/BlaueKarteEU/blauekarteeu-node.html) - analog zur Green Card in den USA - wurde in Deutschland vor zehn Jahren eingeführt. Ohne Vorrangprüfung, ob Deutsche oder EU-Bürger verfügbar wären, und ohne Sprachkenntnisse können Akademiker damit für ein Beschäftigungsverhältnis einreisen. Sie müssen bestimmte Mindesteinkommen erzielen, um Lohndumping auszuschließen.

    Die Ampelkoalition will die Gehaltsgrenzen senken, die bisher weit über 50.000 Euro im Jahr liegen. Niedrigere Sätze gibt es für bestimmte Mangelberufe in der Medizin, der IT oder bei Ingenieuren - auch für Berufsanfänger soll das künftig gelten.
    Fachkräfte mit Berufsausbildung

    Servicekräfte, Köche, Baufachleute, Energietechnikerinnen, LKW-Fahrer, Erziehungs- und Pflegekräfte, die Liste der Mangelberufe wird immer länger. Die Ampelparteien wollen die Vorteile der Blue Card auf nichtakademische Berufe ausweiten, heißt es im Koalitionsvertrag.

    Fachkräfteeinwanderung
    Migration: Wie Deutschland Einwanderung neu regeln will

    Den Arbeitgebern fehlen hunderttausende Fachkräfte. Die Regierung will Einwanderung und Staatsbürgerschaft reformieren - und neue Chancen für Geduldete schaffen.

    Eine junge Frau mit langen dunklen Haaren in blauer Jacke hält einen Schraubenzieher in der Hand und montiert etwas an einer grauen Wand mit Schaltungen. Im Hintergrund sind einige Männer zu sehen, die ebenfalls im Sitzen oder Stehen arbeiten

    Technik- und Handwerksbetriebe, aber auch viele andere Branchen in Deutschland suchen dringend Auszubildende, Arbeits- und Fachkräfte

    „We need you“ - „Wir brauchen Sie“, so wirbt Wirtschaftsminister Robert Habeck auf dem Portal der Bundesregierung „Make it in Germany“ in einem englischen Video um Arbeitskräfte aus dem Ausland. Deutschland sei ein vielfältiges Einwanderungsland, betont Innenministerin Nancy Faeser, die Regierung wolle einen „Neustart in der Migrationspolitik“. Menschen, die nach Deutschland gekommen sind, „haben sehr dazu beigetragen, dass unsere Wirtschaft so stark ist, wie sie heute ist“, sagt Bundeskanzler Olaf Scholz in seiner jüngsten Videobotschaft. Er wirbt wie Faeser für Erleichterungen beim Staatsbürgerschaftsrecht.

    Deutschland fehlen immer mehr Fach- und Arbeitskräfte: in Technik und Handwerk, der Gastronomie, Logistik, Erziehung oder Pflege. Wenn die geburtenstarken Jahrgänge der Babyboomer demnächst in Rente gehen, verschärft sich das Problem. „Für viele Betriebe ist die Suche nach Fachkräften schon heute eine existenzielle Frage“, warnte Bundesarbeitsminister Hubertus Heil, gerade mit Blick auf Digitalisierung und Klimaschutz. Ziel sei es, das modernste Einwanderungsrecht in Europa zu schaffen.
    Chancen für Zuwanderer und für Deutschland

    Die Ampel-Regierung aus Sozialdemokraten (SPD), Grünen und der liberalen FDP hat schon im Koalitionsvertrag angekündigt, das Einwanderungsrecht weiterzuentwickeln. Offener und einfacher soll es werden.

    Drei Änderungspakete rund um die Migration hat die Ampel erarbeitet: zur Asylgesetzgebung und Chancen für Geduldete, der Fachkräfteeinwanderung und zur Staatsbürgerschaft. Viel ist die Rede von Chancen für Zuwanderer, doch es geht auch um Chancen für Deutschland.

    Ein erstes Migrations-Paket der Ampel wurde bereits einmal im Bundestag beraten und soll in Kürze beschlossen werden.
    Chancen-Aufenthaltsrecht für Geduldete

    Ende vergangenen Jahres lebten in Deutschland gut 240.000 Menschen mit dem Status Duldung: Ihr Asylantrag wurde abgelehnt, ihre Abschiebung aber befristet ausgesetzt - zum Beispiel wegen einer Gefährdung im Heimatland, schwerer Krankheit oder fehlender Reisedokumente. Trotz jahrelanger Kettenduldung können Menschen von jetzt auf gleich abgeschoben werden, auch wenn sie gut integriert sind, arbeiten und ihre Kinder zur Schule gehen.

    Die Ampel will das ändern: Wer zum Stichtag 1.10.2022 seit mindestens fünf Jahren geduldet in Deutschland gelebt hat, soll für eineinhalb Jahre das neue Chancen-Aufenthaltsrecht bekommen. Infrage kommen rund 136.000 Personen. Wer keine Straftaten begangen hat, kann in dieser Probezeit die Voraussetzungen für ein Bleiberecht schaffen.
    3:09 min
    Deutschland: Neue Chance für Geduldete

    Innenministerin Faeser erklärt das so: „Dazu gehört vor allem, dass sie ihren Lebensunterhalt selbst bestreiten, dass sie Deutsch sprechen und ihre Identität eindeutig nachweisen können.“ Wenn alle Voraussetzungen erfüllt sind, erhalten sie ein dauerhaftes Bleiberecht in Deutschland. Das gäbe Betroffenen und Arbeitgebern Sicherheit. Auch die Behörden wären entlastet.
    Schnelleres Bleiberecht

    Gut integrierte Jugendliche und junge Erwachsene bis zum 27. Lebensjahr sollen schon nach drei Jahren Aufenthalt in Deutschland ein Bleiberecht bekommen können. Bei allen anderen Geduldeten mit besonderen Integrationsleistungen wird die Wartezeit um zwei Jahre verkürzt auf sechs, oder vier Jahre, wenn bei ihnen minderjährige Kinder leben.
    Integrationskurse für alle

    Alle Asylbewerber sollen von Anfang an Zugang zu Integrations- und Berufssprachkursen erhalten, unabhängig von ihrer Bleibeperspektive. Die Bundesregierung will so Teilhabe und den gesellschaftlichen Zusammenhalt fördern, heißt es. Zudem soll eine unabhängige Beratung fürs Asylverfahren geben.
    Schnellere Asylverfahren?

    Die Regierung will Asylverfahren beschleunigen, zum Beispiel, indem Fälle schneller ans Bundesverwaltungsgericht abgegeben werden. Musterentscheidungen könnten auf ähnliche Fälle übertragen werden.
    Abschiebungen

    Die Rückführung von Menschen, die nicht bleiben können, soll konsequenter als bisher durchgesetzt werden, so formuliert es das Bundesinnenministerium. Das gelte besonders für Straftäter und Gefährder. Für sie sollen Ausweisung und Abschiebungshaft erleichtert werden.
    Leichterer Familiennachzug für Fachkräfte

    Um Deutschland für Fachkräfte aus Drittstaaten, also Nicht-EU-Staaten, attraktiver zu machen, wird der Familiennachzug erleichtert: Angehörige von Fachkräften müssen dann vor der Einreise keinen Nachweis über Sprachkenntnisse mehr vorlegen.
    Auf einem Eisengitter bücken sich zwei Männer in Arbeitskleidung und befestigen Drähte

    Auch in der Baubranche in Deutschland werden dringend Fachkräfte gesucht

    In einem zweiten Migrations-Paket geht es ausdrücklich um die Fachkräfte-Einwanderung. Fünf Ministerien haben sich auf Eckpunkte geeinigt, die das Bundeskabinett beschlossen hat.
    Fachkräfte-Einwanderung

    „Deutschland benötigt branchenübergreifend dringend Fachkräfte. Deshalb müssen alle Potenziale im In- und Ausland gehoben werden“ - so lauten die ersten Sätze im Eckpunkte-Papier zur Fachkräfte-Einwanderung aus Drittstaaten. Die Bundesanstalt für Arbeit geht davon aus, dass Deutschland jedes Jahr einen Zuzug von 400.000 Arbeitskräften aus dem Ausland benötigt. Bisher kamen viele aus anderen EU-Staaten nach Deutschland, doch auch hier macht sich der demografische Wandel bemerkbar.

    Seit 2020 gibt es ein Fachkräfte-Einwanderungsgesetz, doch der Zuzug aus Nicht-EU-Staaten nach Deutschland hält sich in Grenzen - und schrumpfte in der Corona-Pandemie: 2019 kamen gut 39.000 Menschen aus Drittstaaten zum Arbeiten nach Deutschland, gerade einmal 0,1 Prozent der Gesamtzahl an inländischen Arbeitskräften. 2020 waren es dann nur noch gut 29.000.
    Infografik - Fachkräfteengpässe - DE

    Diese Probleme nannten Arbeitgeber, die ausländische Fachkräfte beschäftigen

    Kritiker und Unternehmer bemängeln bürokratische Hürden, zu langsam arbeitende Behörden und mangelnde Digitalisierung. Vor allem die Visa-Vergabe bei den Botschaften verlaufe schleppend. Die Ampel will einige Regeln ändern.
    Blue Card EU für Akademiker

    Die EU-weite Blaue Karte für hochqualifizierte Fachkräfte - analog zur Green Card in den USA - wurde in Deutschland vor zehn Jahren eingeführt. Ohne Vorrangprüfung, ob Deutsche oder EU-Bürger verfügbar wären, und ohne Sprachkenntnisse können Akademiker damit für ein Beschäftigungsverhältnis einreisen. Sie müssen bestimmte Mindesteinkommen erzielen, um Lohndumping auszuschließen.
    Ein Finger zeigt auf das Wort Aufenthaltstitel auf einer Plastikkarte

    So sieht die „Blaue Karte“ für ausländische Fachkräfte für Menschen aus Nicht-EU-Staaten aus

    Die Ampelkoalition will die Gehaltsgrenzen senken, die bisher weit über 50.000 Euro im Jahr liegen. Niedrigere Sätze gibt es für bestimmte Mangelberufe in der Medizin, der IT oder bei Ingenieuren - auch für Berufsanfänger soll das künftig gelten.
    Fachkräfte mit Berufsausbildung

    Servicekräfte, Köche, Baufachleute, Energietechnikerinnen, LKW-Fahrer, Erziehungs- und Pflegekräfte, die Liste der Mangelberufe wird immer länger. Die Ampelparteien wollen die Vorteile der Blue Card auf nichtakademische Berufe ausweiten, heißt es im Koalitionsvertrag.
    Hinter Küchenwerkzeugen wie Schöpflöffeln, die von der Decke hängen, steht ein junger Mann im weißen Oberteil an einer langen Gerätezeile in einer Großküche

    Köchinnen und Köche fehlen ebenso wie Sevicekräfte - viele Restaurants müssen tageweise oder ganz schließen

    Schon jetzt gibt es ergänzend zur Blue Card eine Aufenthaltserlaubnis für Fachkräfte mit einem deutschen oder in Deutschland anerkannten Berufsabschluss. Weil die Arbeitswelt sich ständig verändert, sollen diese Fachkräfte künftig jede qualifizierte Beschäftigung ausüben dürfen: Eine Mechanikerin könnte auch in der Logistik arbeiten. Die Arbeitgeber entscheiden, wer für sie geeignet ist.

    Die Anerkennung soll digitalisiert werden, es soll mehr Möglichkeiten geben, Unterlagen auf Englisch oder in der Originalsprache anzuerkennen. Anders als bisher soll es auch möglich sein, die Anerkennung erst in Deutschland einzuleiten und nebenbei schon zu arbeiten, wenn Arbeitgeber eine „Anerkennungspartnerschaft“ übernehmen.
    Chancenkarte zur Jobsuche

    Eine neue Chancenkarte mit einem Punktesystem soll Menschen erlauben, einzureisen, um sich in Deutschland eine Arbeits- oder Ausbildungsstelle zu suchen. „Zu den Auswahlkriterien können Qualifikation, Sprachkenntnisse, Berufserfahrung, Deutschlandbezug und Alter gehören“, heißt es vage.

    Arbeitsmarktforscher Holger Bonin sieht das kritisch. „Die Chancenkarte schafft neue Hürden“, sagte der Forschungsdirektor des Instituts zur Zukunft der Arbeit (IZA) der DW: „Bevor jemand einen Arbeitsvertrag abschließen kann, muss er Nachweise vorbringen, die er in anderen Ländern nicht vorbringen muss.“ Sein Alternativvorschlag: „Die Leute dürfen kommen, einen Arbeitsplatz suchen und wenn sie einen Arbeitsvertrag haben, dann prüfen wir, ob die Bedingungen stimmen.“
    Werbung um Studierende und Auszubildende

    Die Regierung wünscht sich, dass mehr Menschen aus dem Ausland für ein Studium oder eine Ausbildung nach Deutschland kommen, um anschließend hier als Fachkräfte zu arbeiten. Für Auszubildende soll die Vorrangprüfung entfallen. Studierenden soll es erleichtert werden, neben dem Studium zu arbeiten.

    Schülerinnen und Schüler aus Nicht-EU-Staaten mit ausreichenden Deutschkenntnissen sollen Kurzpraktika bis zu sechs Wochen machen können, ohne dass die Bundesagentur für Arbeit zustimmen muss.
    Westbalkan-Regelung

    Die Westbalkan-Regelung erlaubt Staatsangehörigen aus Albanien, Bosnien und Herzegowina, Kosovo, der Republik Nordmazedonien, Montenegro und Serbien in Deutschland zu arbeiten, wenn sie ein Jobangebot eines deutschen Arbeitgebers haben. Vor der Zustimmung steht hier die Vorrangprüfung, ob nicht auch Arbeitskräfte aus Deutschland oder der EU zur Verfügung stehen.

    Die Regelung ist noch bis Ende 2023 befristet. Sie soll künftig unbefristet gelten. Bisher gibt es eine Begrenzung auf 25.000 Personen je Kalenderjahr. Die Regierung möchte das Kontingent deutlich erhöhen und die Ausweitung auf weitere Staaten prüfen. Der Arbeitgeberverband BDA hat gefordert, die Kontingentierung ganz abzuschaffen.
    Einwanderung mit Berufserfahrung

    Die Regierung plant, für verschiedene Berufe die Einwanderung auch ohne deutsche Anerkennung ihres Abschlusses zu erlauben. Voraussetzung wäre eine mindestens zweijährige Berufserfahrung und ein Abschluss, der im jeweiligen Herkunftsland staatlich anerkannt ist. Die Prüfung der Sprachkenntnisse läge dann beim Arbeitgeber. Das gilt allerdings nicht für reglementierte Berufe wie in der Medizin- und Pflegebranche.

    Für IT-Spezialisten soll die Mindestgehaltsgrenze abgesenkt werden. Die Arbeitgeber entscheiden selbst, welche Sprachkenntnisse erforderlich sind. Durch Beratungsangebote für alle soll der „Schutz vor ausbeuterischen Arbeitsbedingungen“ verbessert werden.

    In einem dritten Migrationspaket soll das Staatsangehörigkeitsrecht reformiert werden.
    Staatsbürgerschaft

    „Wer auf Dauer hier lebt und arbeitet, der soll auch wählen und gewählt werden können, der soll Teil unseres Landes sein, mit allen Rechten und Pflichten, die dazugehören“, das sagte Bundeskanzler Olaf Scholz bei einer Veranstaltung mit dem Titel „Deutschland. Einwanderungsland. Dialog für Teilhabe und Respekt“. 

    Innenministerin Nancy Faeser will den Weg zur deutschen Staatsbürgerschaft verkürzen: Nach fünf statt acht Jahren in Deutschland soll es eine Chance zur Einbürgerung geben. „Wer besonders gut integriert ist, kann diesen Zeitraum auf drei Jahre verkürzen - Menschen, die zum Beispiel sehr gut Deutsch sprechen, in Schule oder Beruf herausragende Leistungen erzielen und sich ehrenamtlich engagieren. Leistung soll sich lohnen.“ Für alle ab 67 Jahren soll der formale Einbürgerungstest entfallen.

    Zudem sollen Menschen nicht mehr gezwungen sein, ihre alte Staatsbürgerschaft aufzugeben, um Deutsche zu werden. Bundeskanzler Scholz sagte: „Ich habe nie verstanden, warum wir darauf bestanden haben.“ Bisher gibt es die doppelte Staatsbürgerschaft in Deutschland offiziell nur in Ausnahmefällen.
    Kritik der Opposition, Zustimmung der Wirtschaftsweisen

    Kritik an den Reformplänen kam von den oppositionellen Unionsparteien CDU und CSU, die unter anderem vor einer „Verramschung“ der deutschen Staatsbürgerschaft warnten.

    Überraschend kam aber auch Kritik von Politikern der FDP, die diesen Plänen im Koalitionsvertrag zugestimmt hat.

    Viel positiver sehen der Bundesverband mittelständische Wirtschaft und die Chefin der Wirtschaftsweisen eine erleichterte Einbürgerung. Monika Schnitzer sagte in einem Interview der Funke Mediengruppe: „Angesichts des demografischen Wandels und des steigenden Fachkräfte- und Arbeitskräftemangels ist das unbedingt zu begrüßen.“

    https://www.dw.com/de/migration-wie-deutschland-einwanderung-neu-regeln-will/a-63641441

    #Allemagne #modernisation #migrations #politique_migratoire #migration_de_travail #citoyenneté #naturalisation #nationalité #green_card #déboutés #étudiants #migration_économique #main_d'oeuvre #marché_du_travail

    • Ampelkoalition: Einwanderung wird leichter gemacht

      Mehr doppelte Staatsbürgerschaften, Familienzusammenführungen für Flüchtlinge und mehr Visamöglichkeiten - das sind nur einige der Ankündigungen der künftigen Bundesregierung.

      Eine radikale Überarbeitung des deutschen Staatsbürgerschafts- und Einwanderungsrechts gehört zu den zentralen Ankündigungen im Koalitionsvertrag der künftigen Bundesregierung. „Wir wollen einen Neuanfang in der Migrations- und Integrationspolitik, wie es für ein modernes Einwanderungsland richtig ist“, heißt es in der 178-seitigen Vereinbarung von Sozialdemokraten (SPD), Grünen und Freien Demokraten (FDP).
      Einbürgerung nach fünf Jahren möglich

      Konkret soll der Erwerb der deutschen Staatsangehörigkeit vereinfacht werden und Einbürgerungen bereits nach fünf Jahren möglich sein - bei besonderen Integrationsleistungen sogar nach nur drei Jahren. In Deutschland geborene Kinder ausländischer Eltern werden mit ihrer Geburt Deutsche, wenn ein Elternteil seit fünf Jahren in Deutschland lebt. Migration - so heißt es im Vertrag - solle „vorausschauend und realistisch“ gestaltet, „irreguläre Migration“ reduziert werden. Für schnellere Asylverfahren will die neue Koalition das Bundesamt für Migration und Flüchtlinge entlasten. Die Visavergabe soll digitalisiert und ebenfalls beschleunigt werden. Arbeitsverbote „für bereits in Deutschland Lebende“ sollen abgeschafft werden.

      „Wir wollen als Koalition einen Schlussstrich unter die restriktive Asylpolitik der letzten Jahre ziehen und dafür sorgen, dass Menschen, die hier dauerhaft leben und absehbar auch dauerhaft leben werden, die Möglichkeit erhalten, ihren Aufenthalt zu verfestigen, in Arbeit zu kommen, Sprachzugang zu haben, und zwar unterschiedslos“, sagt die Bundestagsabgeordnete Luise Amtsberg von den Grünen im DW-Gespräch.

      „Das sind alles wichtige Schnittpunkte, die für ein modernes Einwanderungsland relevant sind und tatsächlich einen Paradigmenwechsel beschreiben“, fügt sie hinzu.
      Union befürchtet Zunahme illegaler Migration

      Ralph Brinkhaus, Fraktionsvorsitzender der konservativen Union aus CDU und CSU, die nach 16 Regierungsjahren nun auf der Oppositionsbank sitzt, steht den Plänen skeptisch gegenüber. „Wir hätten sicherlich nicht diese brutale Offenheit im Bereich Migration gehabt“, sagte Brinkhaus im Deutschlandfunk. „Wir haben große Sorge, dass das ein Pull-Faktor für ganz, ganz viel illegale Migration sein wird.“ Das Menschen, die ohne rechtliche Grundlagen nach Deutschland gekommen seien, nach einer gewissen Zeit hierbleiben dürften, halte er für falsch.

      https://twitter.com/phoenix_de/status/1463561367361925121

      Allerdings hatten die zuständigen Minister der 16 Bundesländer die Bundesregierung Anfang des Jahres aufgefordert, die Staatsbürgerschaftsregeln zu lockern. Die 2007 unter Bundeskanzlerin Angela Merkel ins Leben gerufene Integrationsministerkonferenz zur Koordinierung der Zuwanderungspolitik von Bund und Ländern forderte in einem mehrheitlichen Appell nachdrücklich eine Gesetzesänderung im Sinne der neuen Koalitionsvereinbarungen.
      Niedrige Quote doppelter Staatsbürgerschaft

      Aufgrund der geltenden Gesetze hat Deutschland eine der niedrigsten Quoten an doppelter Staatsbürgerschaft in Europa. Von den Vorschlägen zur doppelten Staatsbürgerschaft und der vereinfachten Einwanderungsverfahren dürfte besonders der Bevölkerungsteil mit türkischem Mitrationshintergrund profitieren. In Deutschland leben rund drei Millionen Menschen mit türkischen Wurzeln. Die ersten von ihnen kamen in 1960er Jahren anfangs als Gastarbeiter in die Bundesrepublik, die meisten blieben. 

      Aufgrund der bisherigen Gesetzeslage besitzen weniger als zehn Prozent von ihnen die deutsche und die türkische Staatsbürgerschaft. Nach einer Studie des Center for American Progress verfügen 55 Prozent nur über die türkische Staatsbürgerschaft.

      Die Soziologin Gülay Türkmen vom Wissenschaftszentrum für Sozialforschung in Berlin, die über türkische Migrationsbewegungen forscht, begrüßt die angekündigte Überarbeitung der Staatsbürgerschaftsgesetze. Insbesondere in Bezug auf Deutschlands größten ausländischen Bevölkerungsteil.
      Emotionale Bindung zur Türkei

      „Der Hauptgrund, warum die türkischstämmige Bevölkerung die deutsche Staatsbürgerschaft ablehnen, ist die Verpflichtung, die türkische Staatsbürgerschaft aufzugeben“, erklärt sie der DW. „Das war bei älteren Generationen noch verbreiteter, weil die emotionale Bindung zur früheren Heimat viel stärker war.“ Das Vorhaben der neuen Bundesregierung werde sicherlich zu einer Zunahme der Anträge auf Staatsbürgerschaft in der türkischen Bevölkerung führen, „wie wir auch im Jahr 2000 nach der Vereinfachung des Einbürgerungsverfahrens gesehen haben“, fügt Türkmen hinzu.

      Die Grünen-Abgeordnete Amtsberg macht die Union aus CDU und CSU dafür verantwortlich, dass so viele in Deutschland lebende Menschen keinen Einbürgerungsantrag gestellt haben.

      „Herr Brinkhaus und die Union waren 16 Jahre in der Verantwortung. Sie haben in der Asyl- und Flüchtlingspolitik in Europa, aber auch in Deutschland relativ wenig erreicht. Vor allen Dingen haben sie dazu beigetragen, dass sehr viele Menschen über Jahre - und man muss schon fast sagen: Jahrzehnte - in diesem Land leben, ohne die Möglichkeit zu bekommen, ihren Aufenthalt zu verfestigen“, kritisiert Amtsberg. Obwohl es nach einer bestimmten Zeit absehbar gewesen sei, dass die Menschen dauerhaft bleiben würden. Wie das jetzt bei den afghanischen Schutzsuchenden der Fall sei.
      Von Duldung zu vollem Aufenthaltsrecht

      Im Koalitionsvertrag wird auch ein schnellerer Weg zum Aufenthalt für junge Menschen aufgezeigt, die sich in Deutschland besonders „integriert“ gezeigt hätten. Ein Vorteil für diejenigen, die nur über einen Duldungsstatus verfügen. Ihre Abschiebung wäre künftig schwieriger. Die rechtspolitische Referentin der deutschen Flüchtlingsorganisation Pro Asyl, Wiebke Judith, begrüßt diese Reform: „Aufgrund der Einschränkungen in den letzten Jahren leben rund 200.000 Menschen mit Duldungsstatus in Deutschland. Der Koalitionsvertrag enthält einige gute Ideen, wie man ihr Leben besser legalisieren kann“, erklärt Judith der DW. Zum Beispiel durch eine Absenkung der Schwelle für die Beantragung des Aufenthaltsrechts.

      Im Allgemeinen stelle sie fest, dass die vorgeschlagenen Änderungen „das Leben von Menschen, die sich bereits in Deutschland aufhalten, viel einfacher machen werde“, sagt Judith. „Unser größter Kritikpunkt ist aber, dass der Koalitionsvertrag keine Änderung des Erstaufnahmesystems vorsieht.“ Demnach sind neue Flüchtlinge und Personen ohne legalen Status weiterhin zu einem Aufenthalt in einem Flüchtlingszentrum verpflichtet.
      Flüchtlingszentren als Corona-Hotspots

      „Die maximale Aufenthaltsdauer dort hat sich in den letzten Jahren auf 18 Monate erhöht“, erklärt Judith. Solche Aufenthalte könnten ein „ein enormes Gesundheitsrisiko bedeuten“, weil viele Zentren zu „Coronavirus-Hotspots“ geworden seien. Es gebe große Bedenken, dass dies die Asylverfahren negativ beeinflusse.

      „Wir sind enttäuscht, dass der Koalitionsvertrag die Verbleibe-Dauer in Erstaufnahmeeinrichtungen nicht verringert“, fügt sie hinzu. Möglicherweise werde dies noch geschehen. Judith bemängelt auch, dass das derzeitige Abschiebesystem, nach dem kranke und traumatisierte Menschen gewaltsam aus Deutschland abgeschoben werden können, nicht thematisiert wurde.

      Auf der anderen Seite wird der Familiennachzug für Geflüchtete erleichtert, nachdem es auch wegen der Pandemie einen Stau an Anträgen gegeben hat. Viele Menschen ohne deutsche Staatsbürgerschaft dürften die angestrebten Änderungen begrüßten. Aber der Koalitionsvertrag ist noch kein Gesetz. Außerdem gibt es keinen Zeitplan für die Vorschläge.

      In Anbetracht der zunehmenden Internationalität Deutschlands wird die Einwanderungspolitik eine der zentralen Herausforderungen für die künftige Bundesregierung sein. „Mehr als ein Viertel der Menschen in Deutschland hat einen Migrationshintergrund“, betont die Soziologin Gülay Türkmen. „Es ist also definitiv an der Zeit, Reformen anzugehen.“

      https://www.dw.com/de/ampelkoalition-einwanderung-wird-leichter-gemacht/a-59946490

      #regroupement_familial

    • #Bienvenue_en_Allemagne

      Le Ministre Fédéral de l’Économie et de l’Action Climatique, Robert Habeck, s’adresse directement aux travailleurs qualifiés internationaux : L’Allemagne a besoin de personnes qui souhaitent venir investir leurs connaissances, leurs compétences et leur passion - ici, dans notre pays.

      Qu’il s’agisse d’artisans, d’ingénieurs électriciens, de spécialistes en informatique, de professionnels de la santé ou de personnel de restauration, nous avons besoin de personnes de tous horizons qui souhaitent venir vivre et travailler en Allemagne.

      https://www.youtube.com/watch?v=E3SY8BkRZug

      #vidéo #make_it_in_Germany

    • Bundesregierung beschließt erstes Migrationspaket

      Neues Chancen-Aufenthaltsrecht, Erleichterungen für Fachkräfte und konsequente Ausweisung von Straftätern.

      In der heutigen Kabinettsitzung hat die Bundesregierung das von der Bundesministerin des Innern und für Heimat, Nancy Faeser, vorgelegte erste Migrationspaket beschlossen. 

      Die wichtigsten Bausteine sind die Einführung eines Chancen-Aufenthaltsrechts, Erleichterungen bei der Fachkräfteeinwanderung, der unmittelbare Zugang zu Integrationskursen und die konsequentere Ausweisung von Straftätern. 

      Bundesinnenministerin Nancy Faeser: „“""Mit dem Chancen-Aufenthaltsrecht schaffen wir einen Perspektivwechsel. Wir wollen, dass Menschen, die gut integriert sind, auch gute Chancen in unserem Land haben. Dafür sorgen wir mit dem Chancen-Aufenthaltsrecht. Die bisherige Praxis der Kettenduldungen wollen wir beenden. Damit beenden wir auch die Bürokratie und die Unsicherheit für Menschen, die schon Teil unserer Gesellschaft geworden sind. Wer Straftaten begeht oder hartnäckig Angaben über seine Identität verweigert, bleibt vom Chancen-Aufenthaltsrecht ausgeschlossen. "

      „Wir müssen schneller Fachkräfte gewinnen, die wir in vielen Branchen dringend brauchen. Deshalb erleichtern wir es Fachkräften, ihre Familie mit nach Deutschland zu bringen. Sie müssen künftig keine Deutschkenntnisse mehr nachweisen. Wir wollen, dass Fachkräfte sehr schnell nach Deutschland kommen und bei uns Fuß fassen können. “

      „Wir stärken die Integration von Anfang an – und das für alle Asylbewerberinnen und Asylbewerber. Der Zugang zu Integrationskursen hängt künftig nicht mehr von der Bleibeperspektive ab. Denn unsere Werte und unsere Sprache zu vermitteln, ist immer wichtig, auch wenn Menschen nur vorübergehend in Deutschland sind. “

      „Gleichzeitig sorgen wir für die richtige Balance. Wir wollen irreguläre Migration reduzieren und reguläre Migration zu ermöglichen. Wir müssen vor allem Straftäter und Gefährder schneller und konsequenter ausweisen. Straftätern kann künftig leichter das Aufenthaltsrecht entzogen werden. Die Verwaltungsverfahren vereinfachen wir deutlich. Und für Straftäter erleichtern wir die Anordnung von Abschiebungshaft und verhindern damit, dass ausreisepflichtige Straftäter vor einer Abschiebung untertauchen.“"

      Das erste Migrationspaket enthält insbesondere diese Änderungen:

      - Chancen-Aufenthaltsrecht: Langjährig Geduldete erhalten durch eine einjährige Aufenthaltserlaubnis die Möglichkeit, die notwendigen Voraussetzungen für ein Bleiberecht zu erfüllen. Dazu gehört die Sicherung des Lebensunterhalts und die Klärung der Identität. Menschen, die sich zum Stichtag 1. Januar 2022 fünf Jahre lang in Deutschland aufgehalten haben, nicht straffällig geworden sind und sich zur freiheitlichen demokratischen Grundordnung bekennen, profitieren davon. Mit dem Chancen-Aufenthaltsrecht sollen Kettenduldungen verhindert und die Zahl der Langzeitgeduldeten reduziert werden. Am 31. Dezember 2021 haben sich in der Bundesrepublik Deutschland 242.029 geduldete Ausländer aufgehalten, davon 136.605 seit mehr als fünf Jahren. 

      – Bleiberechte: Bestehende Bleiberechtsregelungen werden so angepasst, dass mehr Menschen davon profitieren können. Gut integrierte Jugendliche sollen nach drei Jahren Aufenthalt in Deutschland und bis zum 27. Lebensjahr die Möglichkeit für ein Bleiberecht bekommen. Besondere Integrationsleistungen von Geduldeten werden gewürdigt, indem ihnen künftig nach sechs Jahren oder schon nach vier Jahren bei Zusammenleben mit minderjährigen Kindern ein Bleiberecht eröffnet wird. Die Voraufenthaltszeiten werden damit um jeweils zwei Jahre reduziert. 

      – Erleichterung der Fachkräfteeinwanderung: Um den Standort Deutschland für Fachkräfte aus Drittstaaten attraktiver zu machen, werden bewährte Regelungen aus dem Fachkräfteeinwanderungsgesetz entfristet. Der Familiennachzug zu drittstaatsangehörigen Fachkräften wird erleichtert, indem für nachziehende Angehörige das Erfordernis eines Sprachnachweises entfällt. 

      – Integration von Anfang: Allen Asylbewerberinnen und Asylbewerbern soll zukünftig der Zugang zum Integrationskurs und zu Berufssprachkursen im Rahmen verfügbarer Plätze offenstehen. Durch frühe Sprachförderangebote möchte die Bundesregierung einen Beitrag zur Teilhabe und zum gesellschaftlichen Zusammenhalt leisten. 

      – Rückführungsoffensive: Die Rückführung von Menschen, die nicht hierbleiben können, soll konsequenter als bisher durchgesetzt werden. Das gilt insbesondere für Straftäter und Gefährder. Für diese Personengruppe wird die Ausweisung und die Anordnung von Abschiebungshaft erleichtert.

      https://www.bmi.bund.de/SharedDocs/pressemitteilungen/DE/2022/07/chancen-aufenthaltsrecht.html

      ... „und konsequente Ausweisung von Straftätern“...
      –-> #criminels_étrangers #renvois #expulsions

    • Arbeitskräftemangel: Deutschlands Greencard-Pläne

      Deutschland will Nicht-EU-Bürgern die Einreise erleichtern und den Fachkräftemangel bekämpfen: mit einer Greencard-Variante, der sogenannten „Chancenkarte“.

      Seit langem beklagen sich Industrieverbände über fehlende Fachkräfte und das Arbeitsministerium warnt davor, dass das Wirtschaftswachstum dadurch ausgebremst werden könnte.

      Nach Angaben der Bundesvereinigung der deutschen Arbeitgeberverbände der Metall- und Elektroindustrie, Gesamtmetall, sehen zwei von fünf Unternehmen ihre Produktion durch Personalmangel behindert. Der Zentralverband des Deutschen Handwerks (ZDH) bezifferte, dass Deutschland rund 250.000 Handwerker fehlen.
      Kriterien zur Arbeitsplatzsuche

      Nun soll die neue sogenannte „Chancenkarte“, die Bundesarbeitsminister Hubertus Heil in dieser Woche vorstellte, Ausländern die Möglichkeit bieten, auch ohne Jobangebot zur Arbeitssuche nach Deutschland einzureisen. Dafür müssen sie mindestens drei von vier Kriterien erfüllen:

      1) Ein Hochschulabschluss oder eine berufliche Qualifikation

      2) Mindestens drei Jahre Berufserfahrung

      3) Sprachkenntnisse oder ein früherer Aufenthalt in Deutschland

      4) Ein Alter unter 35 Jahren

      Dazu wird es weitere Begrenzungen und Bedingungen geben, betonte der SPD-Politiker. Die Zahl der Karten werde begrenzt sein, je nach dem Bedarf, den die deutsche Regierung festlegen werde, kündigte Heil an.

      „Es geht um eine qualifizierte Zuwanderung, um ein unbürokratisches Verfahren. Deshalb ist es wichtig, dass diejenigen, die die Chancenkarte erhalten haben, ihren Lebensunterhalt bestreiten können, wenn sie hier sind“, sagte Heil am Mittwoch im WDR-Radio.
      Immer weniger junge Menschen in Deutschland

      Dass es für den deutschen Arbeitsmarkt Verbesserungsbedarf gibt, findet auch Sowmya Thyagarajan. Sie kam 2016 aus Indien nach Hamburg, um in Luftfahrttechnik zu promovieren. Mittlerweile ist sie Geschäftsführerin ihres eigenen deutschen Unternehmens Foviatech, das Software für die Optimierung von Transport- und Gesundheitsdienstleistungen entwickelt.

      „Ich denke, dieses Punktesystem könnte eine sehr gute Möglichkeit für Menschen aus dem Ausland sein, hier zu arbeiten“, sagte Thyagarajan der DW. „Vor allem, weil es immer weniger junge Menschen in Deutschland gibt.“ Im Moment bevorzuge ihr Unternehmen bei der Einstellung Deutsche und EU-Bürger, einfach wegen der bürokratischen Hürden, die es für Arbeitnehmer aus anderen Ländern gebe.

      Den Nutzen der vier Kriterien für die Erlangung einer Chancenkarte bewertet Thyagarajan unterschiedlich: Qualifikationen und Sprachkenntnisse seien wichtig. „Aber bei einer Altersbegrenzung unter 35 Jahren bin ich mir nicht sicher, wie sinnvoll das ist. Man muss nicht jung sein. Es kommt auf die Fähigkeiten an“, sagt die Geschäftsfrau. Was die dreijährige Berufserfahrung angeht, so ist Thyagarajan ebenfalls skeptisch, weil in einigen Fällen ein Hochschulabschluss das erforderliche Fachwissen vermittele: „Für manche Berufsprofile braucht man keine Erfahrung, aber für manche muss man tatsächlich Erfahrung haben.“
      Bürokratische Hürden für ausländische Arbeitnehmer

      Noch kritischer blickt Holger Bonin auf die Pläne von Arbeitsminister Heil. Für den Forschungsdirektor am Institut für Arbeitswirtschaft (IZA) in Bonn stellt die Chancenkarte „unnötig hohe Hürden auf und macht das System komplizierter“. Bonin befürchtet einen Zuwachs an Bürokratie. „Warum macht man es nicht viel einfacher? Man gibt den Leuten ein Visum, um Arbeit zu suchen, und wenn sie innerhalb einer bestimmten Zeit nichts finden, müssen sie gehen.“ Wenn diese Kriterien für Arbeitgeber wichtig seien, „können sie das bei der Einstellung entscheiden. Da muss keine Chancenkarte vorgeschaltet sein.“

      Bonin argumentiert, dass einige der von Heil genannten Kriterien für deutsche Arbeitgeber vielleicht gar nicht so wichtig seien. Wie zum Beispiel ein internationales Unternehmen, welches hauptsächlich auf Englisch kommuniziere: dort sei es relativ egal, ob die Bewerber Deutsch sprechen oder in Deutschland gelebt haben.
      Kulturelle und strukturelle Probleme

      Deutschland hat im Vergleich zu anderen westlichen Ländern, die um qualifizierte Arbeitskräfte werben, einige kulturelle Nachteile: Zum einen wird Deutsch weniger häufig gesprochen als Englisch. „Fachkräfte suchen fast immer nach Ländern, in denen Englisch gesprochen wird“, so Thyagarajan. Ein weiteres Problem ist, dass deutsche Arbeitgeber traditionell einen höheren Wert auf Zertifikate und Qualifikationen legen. Doch ausländische Nachweise werden in Deutschland oft nicht anerkannt oder deren Zertifizierung dauert Monate. „Diese Probleme werden nicht durch die Einführung einer Chancenkarte gelöst“, sagt Bonin.

      Daneben gibt es noch systemische Schwierigkeiten. Deutschlands föderales System mit regionalen Zuständigkeiten in den Bundesländern führt dazu, dass lokale Behörden manchmal unterschiedliche Qualifikationen anerkennen. Hinzu kommt, dass Deutschland immer noch abhängig ist von einer Papierbürokratie, bei der ausländische Arbeitnehmer oft notariell beglaubigte Übersetzungen ihrer Zeugnisse vorlegen müssen. Auch dies ist ein Problem, das Arbeitsminister Heil anzugehen versucht.

      „Ich halte es für sehr, sehr notwendig, neben einem modernen Einwanderungsgesetz auch das bürokratische Monster bei der Anerkennung von Qualifikationen auszudünnen“, sagte er dem WDR. Dazu wünsche er sich eine zentrale Stelle, die Qualifikationen schnell anerkennt, und Backoffices in Deutschland, welche die überlasteten Konsulate im Ausland unterstützen können. Einen Entwurf für ein neues Zuwanderungsgesetz will Heil im Herbst vorlegen.

      https://www.dw.com/de/arbeitskr%C3%A4ftemangel-deutschlands-greencard-pl%C3%A4ne/a-63055635

  • Migrations : les Vingt-Sept approuvent un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’« Ocean-Viking »

    Le plan d’action propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    Deux semaines après la crise franco-italienne autour de l’Ocean-Viking, les ministres européens de l’intérieur réunis à Bruxelles ont approuvé, vendredi 25 novembre, un plan d’action afin de ne « pas reproduire ce genre de situation ».

    La réunion avait été convoquée à la demande de Paris, qui a accepté à « titre exceptionnel » le 11 novembre le débarquement des 234 migrants de l’Ocean-Viking sur le sol français, après le refus du gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni d’accueillir ce navire humanitaire longtemps bloqué au large des côtes italiennes.

    A son arrivée, le ministre français, Gérald Darmanin, avait répété que la France n’accueillerait pas de demandeurs d’asile arrivés en Italie tant que Rome ne respecterait « pas le droit de la mer ».

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    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/25/migrations-les-vingt-sept-approuvent-un-plan-d-urgence-pour-eviter-de-reprod

    Renforcer la coopération

    Le plan d’action d’urgence, présenté lundi par la Commission européenne et endossé par les ministres, propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    Il prévoit aussi une meilleure coordination et un échange d’informations entre Etats et ONG secourant des migrants en mer, et entend « promouvoir des discussions au sein de l’Organisation maritime internationale [OMI] » sur des « lignes directrices pour les bateaux effectuant des opérations de sauvetage en mer ».

    Les « pays du sud de la Méditerranée doivent également ouvrir leurs ports » aux navires de sauvetage de migrants « qui croisent dans leurs eaux territoriales », a souligné Gérald Darmanin.

    « La crise de l’Ocean-Viking, c’était un peu l’improvisation », a déclaré le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas. Là, « on a 20 actions spécifiques, un accord politique important, tout le monde s’engage à travailler pour ne pas reproduire ce genre de situation », a-t-il commenté à l’issue de la réunion, qu’il a décrite comme « positive ». Mais « ce n’est pas la solution définitive », a-t-il reconnu, appelant les Etats membres à faire progresser les négociations pour une réforme de la migration et de l’asile dans l’Union européenne (UE), qui piétinent depuis plus de deux ans.

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    Relancer un mécanisme temporaire de solidarité européen

    Le plan d’urgence entend aussi relancer un mécanisme temporaire de solidarité européen agréé en juin, à l’initiative de la France qui assurait alors la présidence du Conseil de l’UE. Une douzaine de pays s’étaient engagés de façon volontaire, pour soulager les Etats méditerranéens, à accueillir sur un an quelque 8 000 demandeurs d’asile arrivés dans ces pays, la France et l’Allemagne en prenant chacune 3 500. Mais la crise de l’Ocean-Viking a conduit Paris à suspendre ses « relocalisations » depuis l’Italie.

    « Nous devons sortir d’une situation où les mêmes Etats sont appelés à accueillir des navires et à effectuer des relocalisations depuis d’autres Etats membres. La France reprendra ses relocalisations lorsque cela sera le cas », a tweeté Gérald Darmanin à l’issue de la réunion.

    Le ministre italien, Matteo Piantedosi, a, pour sa part, affirmé avoir constaté une « convergence de positions » lors de la réunion, précisant avoir « salué cordialement » son homologue français. Ce dernier l’a invité à venir à Paris avant une prochaine réunion des ministres de l’intérieur prévue le 8 décembre à Bruxelles.

    La migration est revenue dans l’agenda européen alors que les entrées irrégulières aux frontières extérieures de l’Union sont en forte hausse (280 000 sur les dix premiers mois de l’année, + 77 %). La poussée est particulièrement forte via la route des Balkans (+ 168 % sur la même période). La Commission prépare un autre plan d’action pour tenter d’endiguer cette hausse.

    Les chiffres n’atteignent pas le niveau de la crise des réfugiés de 2015-2016. Mais la possibilité d’une nouvelle vague d’arrivées d’Ukrainiens cet hiver, qui sont pour des millions d’entre eux privés d’électricité à cause des bombardements russes, vient aussi nourrir les préoccupations européennes.

    Le ministre grec de la migration et de l’asile, Notis Mitarachi, s’est, quant à lui, plaint que la Turquie ne respecte pas un accord migratoire de 2016 prévoyant notamment qu’elle reprenne les migrants n’ayant pas obtenu le droit à l’asile. Il a aussi estimé que le mécanisme volontaire de solidarité n’était « pas suffisant », appelant à une solution « obligatoire ».

    De son côté, la secrétaire d’Etat belge à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, a réclamé « aussi de la solidarité pour les Etats membres comme la Belgique qui font plus que leur part mais voient leurs capacités d’accueil saturées par les flux secondaires depuis des mois ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/25/migrations-les-vingt-sept-approuvent-un-plan-d-urgence-pour-eviter-de-reprod

    une #résolution qui n’en est pas une... il suffit de regarder le sous-titre du Monde :

    Le plan d’action propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    #externalisation #renvois #prévention_des_départs #coopération #Tunisie #Libye #Egypte

    #post-Ocean_Viking #migrations #asile #réfugiés #UE #plan_d’action_d’urgence #Union_européenne #plan_d'action #business_as_usual #échange_d'informations #mécanisme_temporaire_de_solidarité_européen #relocalisation

    –—

    le fil de discussion sur l’Ocean Viking :
    https://seenthis.net/messages/979556

    ping @karine4 @isskein

  • Expertise scientifique collective : la diversité végétale, une solution agroécologique pour la protection des cultures | INRAE INSTIT
    https://www.inrae.fr/actualites/expertise-scientifique-collective-diversite-vegetale-solution-agroecologique-p

    Dans ce cadre, les ministères en charge de l’agriculture, de la transition écologique et de la recherche ont confié à INRAE, fin 2019, le pilotage d’une expertise scientifique collective sur les bénéfices de la diversité végétale pour la protection des cultures. Les conclusions de cette expertise, présentées ce 20 octobre, montrent notamment que la diversification végétale des parcelles et des paysages agricoles est une solution naturelle efficace pour protéger les cultures et garantir des niveaux de rendement égaux voire supérieurs aux systèmes peu diversifiés. Il s’agit d’un levier majeur pour préserver l’environnement et la santé humaine.

    #agroécologie

  • [rencontre] Ne pas démolir est une stratégie
    https://www.arcenreve.eu/rencontre/ne-pas-detruire-est-une-strategie

    L’exposition commun s’est clôturée par une conférence-manifeste de Christophe Hutin, Renaud Epstein et Jean-Philippe Vassal contre les rénovations urbaines qui détruisent systématiquement les logements afin de rénover le parc locatif social.

    Le raisonnement inhérent à cette pratique, privilégiée par les bailleurs sociaux pour modifier la composition démographique des grands ensembles, a été dénoncé en présence de représentants d’associations de résidents menacés d’expulsion.

    https://www.youtube.com/watch?v=86R-UucVk3U

    #logement #grands_ensembles #HLM #démolition #communs #arc_en_rêve #architecture #Renaud_Epstein #urbanisme

  • #François_Héran, professeur au Collège de France : « Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base »

    François Héran, professeur au Collège de France à la chaire Migrations et sociétés, rappelle, chiffres à l’appui, à quel point l’immigration est limitée, bien en deçà de la place qu’elle occupe dans l’espace public.

    Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base. De 2000 à 2020, selon les compilations de l’ONU, la part des immigrés dans la population mondiale a progressé de62 %. Sans surprise, cette lame de fond touche aussi le continent européen  : + 60 %. Les régions d’Europe qui ont connu les plus fortes hausses relatives de populations immigrées depuis l’an 2000 sont l’Europe duSud (+ 181 %), les pays nordiques (+ 121 %), le Royaume-Uni et l’Irlande (+ 100 %), l’Allemagne et l’Autriche (+ 75 %), suivies du reste de l’Europe de l’Ouest (hors la France)  : + 58 %. En revanche, la hausse est faible en Europe centrale ex-communiste (+ 12 %).

    Dans ce tableau européen, la France occupe une position très inférieure à la moyenne  : + 36 % d’immigrés en l’espace de vingt ans (avec ou sans l’outre-mer). Les immigrés représentent aujourd’hui chez nous 10,3 % de la population, selon l’Insee. La hausse a démarré en 2000, après la longue stagnation des années 1974-1999. Nicolas Sarkozy a freiné un peu la tendance, mais sans l’inverser. Elle a suivi son cours d’une présidence à l’autre. Il est donc absurde, comme on le lit çà et là, d’imputer la montée de l’immigration au dernier président  : aucun d’entre eux n’a pu contrecarrer une évolution inscrite dans une dynamique mondiale.

    Une autre approche consiste à examiner non plus le nombre d’immigrés résidant en France, mais les titres de séjour délivrés chaque année par la direction générale des étrangers en France du ministère de l’intérieur. Leur nombre a augmenté de 37 % de 2005 à 2021, une hausse régulièrement pointée comme une dérive incontrôlée mais qui s’explique à 54 % par la migration estudiantine, à 27 % par la migration de travail (relancée depuis peu par le «  passeport talent  ») et à 24 % par la migration de refuge (la moindre des choses dans le contexte actuel). Objet d’une fixation obsessionnelle dans le débat public, la migration familiale n’est pour rien dans cette hausse, puisqu’elle a reculé de 10 % depuis 2005, tant le parcours est semé d’embûches. Le regroupement familial auprès des étrangers oscille autour de douze mille personnes par an, soit 4 % seulement de l’ensemble des titres.

    Quant aux titres délivrés pour «  liens personnels et familiaux  » avec la circulaire Valls ou l’application de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (qui n’a rien de mécanique, contrairement à un mythe tenace), ils plafonnent à 11 000 par an et permettent de régulariser des personnes dont 40 % sont en France depuis dix ans, selon l’enquête officielle Elipa 2. Ces deux catégories de titres stagnent depuis 2012, avec des effectifs modestes. En faire des «  pompes aspirantes  » responsables de la progression générale de l’immigration en France est tout simplement erroné. Telle est donc la situation de la France  : un nombre d’immigrés en hausse, mais pas en pointe, une immigration familiale contenue, un essor important des étudiants internationaux, des régularisations en nombre limité.

    Olivier Dussopt, le ministre du travail, vient d’annoncer ( Le Monde du 2 novembre) de nouvelles régularisations par le travail, sans leur donner l’ampleur de celles décidées en Espagne l’été dernier ou pratiquées en Allemagne par le système de la «  résidence tolérée  » . La droite et l’extrême droite se sont aussitôt écriées que l’on allait créer un appel d’air, comme si la France était l’un des pays d’Europe les plus attractifs. Il n’en est rien. Ne parlons pas des migrants bloqués dans le Calaisis qui veulent rejoindre les côtes anglaises et fuient les «  mises à l’abri  »  : c’est nous, en sous-traitants zélés des Britanniques, qui les retenons sur le territoire français. Ne parlons pas non plus des Européens qui bénéficient de la libre circulation  : ils ne se bousculent pas chez nous, puisque nous sommes au 25e rang des pays européens pour la proportion d’immigrés nés dans l’Union.

    Proportions dérisoires de l’asile

    Mais, objectent certains, ne sommes-nous pas les «  champions de l’asile  » en Europe  ? S’agissant des grandes vagues d’exilés venus du Moyen-Orient, nous sommes loin du compte. Si l’on additionne les demandes d’asile et les relocalisations enregistrées par Eurostat en l’espace de sept ans, de 2014 à 2020, et si l’on fait l’hypothèse maximaliste que tous les déboutés restent, les effectifs accueillis en France en sept ans s’élèvent à36 900 Syriens, 14 100 Irakiens et 49 300 Afghans, soit respectivement 3 %, 4 % et 8 % des demandes ou relocalisations enregistrées en Europe pour ces trois nations (contre 53 %, 48 % et 36 % en Allemagne). Proportions dérisoires quand on sait que la France concentre 15 % de la population de l’Union et 17 % de son PIB. Le «  tsunami migratoire  » dénoncé par Marine Le Pen à l’automne 2015 n’a pas eu lieu.

    Certes, nous pouvons nous targuer d’avoir accordé en 2022 le bénéfice de la «  protection temporaire  » à plus de 100 000 Ukrainiens (un chiffre atteint en juillet, qui a décru depuis, en raison des retours dans leur pays), mais, là encore, cela représente 4 % seulement des exilés protégés à ce titre dans les pays européens non limitrophes de l’Ukraine. Beaucoup ont privilégié le sud de l’Europe où vivaient déjà leurs compatriotes. Ce sont d’abord les diasporas qui ont pris leur part de l’accueil.

    C’est un paradoxe observé depuis 2015  : à l’échelle européenne, la France n’a jamais accueilli les grandes vagues de réfugiés (Syrie, Irak et Afghanistan) au prorata de sa population ou de sa richesse. En revanche, elle a pris un peu plus que sa part (18 %) dans l’enregistrement des demandes d’asile déposées dans l’Union par les ressortissants des autres pays  : Côte d’Ivoire, Bangladesh, Guinée, Turquie, Albanie, Géorgie, Pakistan, Nigeria, Comores, RDC, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, tout pays où la situation des droits de l’homme reste complexe à diagnostiquer. Les trois quarts environ de ces demandes ont néanmoins été rejetées.

    Dans les dix dernières années, hors Covid-19, le taux moyen d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) était de 15 %, d’après les données de la direction générale des étrangers de France. Ce n’est pas l’assassinat de la petite Lola à la mi-octobre qui a mis la question à l’ordre du jour. Le taux de non-exécution est brandi de longue date comme un indicateur de l’inefficacité de la politique migratoire. Un rapport du Conseil d’Etat, de mai 2018, et un autre du Sénat, remis en octobre 2020, ont proposé de simplifier les procédures. En 2004, déjà, la juriste Danièle Lochak avait recensé dans la décennie précédente pas moins de onze circulaires des ministères de l’intérieur ou de la justice visant à améliorer le taux d’exécution des mesures d’éloignement. Les vingt et une lois votées depuis 1990 sur l’immigration et l’asile n’ont pas suffi à régler le problème. Croit-on que la 22e y parviendra, sachant que l’obstacle majeur reste l’absence de laissez-passer consulaires et de titres de voyage  ?

    Nul ne peut se satisfaire de voir le contentieux des étrangers concentrer désormais la moitié du contentieux administratif en France. Encore faut-il s’interroger sur les ressorts d’une telle anomalie. La multiplicité des recours contre les OQTF démontre leur fragilité. On se contente de traiter les symptômes en essayant de prendre les recours de vitesse. Des conseillers ont même songé un temps à fusionner le juge de l’asile et le juge de l’expulsion  : tel le dieu Janus planté à l’entrée du territoire, il aurait donné de la main droite et repris de la main gauche, et tout se serait passé dans l’ellipse à deux foyers de sa providence.

    A cette solution irréelle on préfère désormais le modèle allemand, à savoir déconcentrer la Cour nationale du droit d’asile auprès des cours administratives d’appel, quitte à accroître l’arbitraire des décisions en généralisant la formule du juge unique  : exit l’assesseur du Haut-Commissariat aux réfugiés, exit l’assesseur nommé par le Conseil d’Etat.

    Lorsque la loi Sarkozy de juillet 2006 créa l’OQTF actuelle, c’était déjà dans un but de simplification et d’efficacité. Le préfet pouvait prendre d’un coup plusieurs décisions  : refuser le titre de séjour, ordonner la reconduite à la frontière, accorder ou non un délai de départ volontaire, déterminer le pays de retour, interdire tout retour pour une durée donnée. Peine perdue  : un an plus tard, Brice Hortefeux demandait déjà à la commission Mazeaud de lui proposer de nouvelles mesures de simplification. On avait oublié que chacune des décisions composant une OQTF pouvait faire l’objet d’un recours séparé visant la compétence de l’autorité, la forme et le délai de la notification, l’erreur manifeste d’appréciation, etc. Le Conseil d’Etat l’a rappelé dans son rapport  : on ne peut décider du sort des gens sans respecter un droit de recours et un minimum de délai.

    Nous ne sommes plus au temps de la crise économique et morale des années 1930, quand la France expulsait par trains entiers plus de 100 000 Polonais, recrutés quinze ans plus tôt dans les houillères. Les entreprises les renvoyaient à leur guise, avec l’appui des préfets. Nul contentieux alors, puisqu’il n’y avait pas d’OQTF. Mais, entre-temps, un événement est intervenu – la seconde guerre mondiale –, avec le réveil des droits de l’homme, qui a permis d’élargir les compétences des juges en matière de contrôle des expulsions.

    Reste la question de fond. L’OQTF a-t-elle encore du sens quand elle s’obstine à expulser des personnes qui ont prouvé de facto leur aptitude à s’intégrer dans le système économique et dans la vie locale  ? Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le déplore  : «  Il se passe parfois deux ans avant que la personne ne soit expulsable (…) . Il ne faut pas laisser le temps de créer des droits qui viendraient contredire des décisions prises légitimement par les préfectures  » ( Le Monde du 2 novembre). En condensant ainsi cet argument, M. Darmanin en fait ressortir l’absurdité  : c’est l’aveu involontaire d’une politique visant à empêcher l’intégration. Or quel meilleur juge y a-t-il en matière d’intégration que le temps  ? Si un jeune sous OQTF réussit à passer un CAP ou un BTS, s’il donne satisfaction à son employeur et rend service à la communauté locale, où est le problème  ? Il y a des moments où le pragmatisme doit prévaloir sur le dogmatisme.

    C’est au fond l’idée que le ministre du travail, Olivier Dussopt, a tenté de glisser dans l’entretien donné au Monde . Mais peut-il reprendre la main dans ce domaine depuis que la réforme d’avril 2021 a transféré du ministère du travail au ministère de l’intérieur la mission d’identifier les métiers «  en tension  »  ? L’OCDE avait dénoncé en 2017 cette usine à gaz  : les indicateurs officiels (issus d’une analyse des demandes non satisfaites par Pôle emploi) étaient trop volatils pour prédire la tension locale d’un métier pour l’année à venir, les employeurs des secteurs concernés (transport, entretien, services à la personne, restauration, tourisme, agriculture…) ne passaient pas par Pôle emploi  ; seules les grandes entreprises pouvaient faire face à la bureaucratie exigée.

    Rêves immatures

    Aussi la plupart des directions régionales du travail avaient-elles renoncé aux indicateurs chiffrés censés identifier les métiers en tension ? : elles s’adressaient aux chambres des métiers et aux syndicats qui connaissaient le terrain (selon la méthode de concertation appliquée en Suisse, le pays qui avait imaginé dès les années 1970 le système des « ?métiers en tension ? »). La mise en place au printemps 2021 de « ?plates-formes interrégionales ? », permettant de postuler directement en ligne, a démantelé ce système. Il simplifie la tâche des entreprises, mais est-ce faire injure au ministère de l’intérieur de se demander s’il a les outils requis pour analyser à l’échelle locale les besoins du marché du travail ??

    L’impuissance de la politique migratoire ne tient pas au manque de volonté ou de moyens, mais à la démesure des objectifs. Décréter que l’immigration «  choisie  » devra supplanter l’immigration «  subie  » (en oubliant l’échec flagrant de ce programme dans les années 2006-2011), annoncer la «  réduction drastique  » de tel ou tel flux migratoire, prétendre qu’on pourra suspendre le regroupement familial, inverser en France la courbe mondiale des migrations, tenir le pays à l’écart des grands mouvements de réfugiés, convaincre les nationaux de s’adonner au travail manuel, aligner les Etats de droit de l’Europe de l’Ouest sur le modèle illibéral de la Hongrie, résilier les engagements internationaux qui lient les sociétés démocratiques, faire croire enfin que la France serait davantage la France sans l’immigration… Autant de rêves immatures et voués à l’échec, parce qu’ils font fi des réalités les plus élémentaires.

    Ils traduisent un véritable déni d’immigration, comme il y a des dénis de grossesse. Si le gouvernement actuel ne partage pas cette idéologie nationaliste et isolationniste, il est temps pour lui de la combattre en changeant résolument de récit.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/08/francois-heran-l-impuissance-de-la-politique-migratoire-ne-tient-pas-au-manq

    #immigration #France #chiffres #statistiques #fact-checking #préjugés #migrations #asile #réfugiés #migration_estudiantine #migration_de_travail #migration_familiale #regroupement_familial #étrangers #circulaire_Valls #Elipa_2 #régularisation #protection_temporaire #renvois #expulsions #obligations_de_quitter_le_territoire_français (#OQTF) #mesures_d'éloignement #pragmatisme #dogmatisme #intégration #travail #métiers_en_tension #plates-formes_interrégionales #immigration_choisie #immigration_subie #déni_d’immigration

    ping @karine4

  • "On nous a abandonnés dans le désert à 2h du matin" : le calvaire des migrants refoulés de l’Algérie vers le Niger

    Chaque année, l’Algérie expulse des milliers d’Africains subsahariens vers le Niger, abandonnant les migrants non-nigériens au lieu dit Point-Zéro, qui marque la frontière entre les deux pays en plein Sahara. Le village nigérien d’#Assamaka, à plusieurs heures de #marche au sud, est aujourd’hui débordé par ces vagues de refoulements successives. Reportage.

    Quinze kilomètres de marche dans le Sahara avec un pied cassé. Les efforts pour soulever les béquilles qui s’enfoncent trop profondément lors des franchissements de dune, tandis que les grains de sable s’infiltrent dans les pansements à chaque pas, pendant des heures et des heures. C’est ce qu’ont enduré Alpha Mohamed et Houssain Ba début novembre lorsque ces deux jeunes Guinéens ont été abandonnés au #Point-Zéro, qui marque la frontière entre l’Algérie et le Niger.

    Un lieu inhospitalier avec du sable à perte de vue, où les autorités algériennes ont refoulé des dizaines de milliers d’Africains subsahariens ces dernières années.

    « On nous a abandonnés à Point-Zéro à 2h du matin et nous avons dû marcher avec nos béquilles pendant des heures. Nous ne sommes arrivés à Assamaka qu’à 11h du matin », confie Alpha Mohamed à InfoMigrants.

    Les deux amis de 18 ans sont alors loin d’être seuls. Autour d’eux, plus de 600 Maliens, Guinéens, Ivoiriens, Soudanais, Nigérians et Sénégalais errent hagards, la peau du visage recouverte par la poussière ocre du Sahara, les yeux plissés vers les quelques lumières scintillant à 15 kilomètres un peu plus au sud.

     Une armée de l’ombre composée d’ouvriers, de serveurs, de boulangers - les petites mains qui contribuent à faire tourner l’économie algérienne. Certains ont encore les bottes de chantier qu’ils portaient lorsque les autorités les ont arrêtés sur leur lieu de travail. Tous ont été brutalement arrachés à leur quotidien, alors qu’ils étaient chez eux au réveil, dans un restaurant pendant un repas, lors d’une quelconque sortie en ville, ou au travail.

    C’est le cas de Alpha et Houssain, qui ont été arrêtés sur le chantier d’un immeuble à Oran, où ils travaillaient comme manoeuvres. « Les policiers sont arrivés à 9h du matin et tous les ouvriers noirs se sont aussitôt enfuis. Nous, on a essayé de partir en montant dans les étages mais un policier nous a rattrapés. Il nous a bousculés exprès et nous sommes tombés : c’est comme ça qu’on s’est cassé le pied », se remémore Alpha.

    Après un passage express dans un hôpital oranais, les deux jeunes Guinéens sont déportés vers le centre de refoulement de #Tamanrasset, à 1 900 kilomètres de route au sud d’Alger. Les migrants qui s’y trouvent ont été complètement dépouillés de leurs maigres biens : téléphones portables, argent liquide, passeports, bijoux... Entassés dans des bétaillères, les migrants sont ensuite abandonnés au Point-Zéro. Pour Alger, c’est la fin de l’opération appelée sobrement « #reconduite_à_la_frontière ».

    Pour Alpha et Houssain, c’est juste le début du calvaire. Après des heures de marche dans le sable, balayé sans répit par l’Harmattan - un vent du Sahara en provenance du Nord-Est qui vous glace les os pendant la nuit - les deux jeunes passent à proximité du lieu-dit La Dune. Situé à trois kilomètres au nord d’Assamaka, c’est le premier endroit où certains des migrants les plus fatigués décident de passer la nuit, dans un décor post-apocalyptique. Le soleil levant découpe les silhouettes des carcasses de voitures, des pneus à demi-enterrés, et des vieux bidons de gasoil utilisés pour délimiter les territoires des cabanes des mécaniciens et commerçants de carburants qui peuplent les lieux.

    Les Guinéens ont eux continué directement leur chemin jusqu’au centre d’enregistrement des autorités nigériennes, avant de se présenter au #centre_de_transit de l’Organisation internationale des migrations (#OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

    Des autorités débordées par l’afflux des expulsés

    L’arrivée à Assamaka marque pour les refoulés d’Algérie le début d’une longue attente. La multiplication des vagues d’expulsion conjuguée au ralentissement des #rapatriements a fait gonfler le nombre de migrants sur place à près de 3 000 individus - plus du double de la population initiale d’Assamaka. Alpha et Houssain ont pu s’installer à l’intérieur du camp de transit de l’OIM - dont la capacité maximale est de 1 000 personnes - mais la grande majorité des migrants dort à la belle étoile, s’abritant comme ils peuvent dans des hangars ouverts. Leur patience est mise à rude épreuve.

    « Cela fait deux mois qu’on nous dit qu’on va partir bientôt ! », s’exclame Seyni Diallo, un jeune Sénégalais expulsé après un séjour de six mois en Algérie. « On manque de nourriture et de couvertures, c’est vraiment dur de dormir dehors ici, les nuits sont très fraîches », renchérit Sagma Kaboré, originaire du Burkina Faso.

    La #promiscuité de 3 000 migrants dans ces conditions donne des sueurs froides à plusieurs ONG. « On craint une véritable crise humanitaire à Assamaka si cette situation se prolonge. Une épidémie d’ampleur peut se déclarer très rapidement si une personne a la rougeole, la méningite ou le covid, », affirme Diabry Talaré, coordinatrice de Médecins sans frontières (MSF) à Agadez. L’isolement géographique d’Assamaka renforce les difficultés, à la fois pour la logistique humanitaire et pour la vie quotidienne des migrants qui y sont bloqués.

    Assamaka, un îlot surpeuplé isolé dans le désert

    Assamaka est une bourgade si isolée qu’elle donne l’impression d’un îlot surpeuplé perdu au milieu d’une mer de sable. Les pistes défoncées qui mènent à Arlit puis Agadez pullulent de bandits coupeurs de route. De simples voyageurs sont régulièrement braqués par ces pirates des sables - un 4x4 utilisé comme ambulance a même été intercepté et volé sur la route menant d’Assamaka à Arlit.

     L’#isolement est également marquant sur le plan des télécommunications. La plupart des réseaux téléphoniques nigériens ne fonctionnent pas à Assamaka. Au centre du village, on remarque ainsi quelques échoppes avec de drôles d’antennes improvisées - de longues tiges de bois d’environ six mètres de haut, d’où pendouille une demi-bouteille en plastique contenant un téléphone avec une carte SIM algérienne. C’est le principal moyen de se connecter à Internet.

    Mais pour beaucoup de migrants expulsés d’Algérie sans argent ni téléphone, il est quasiment impossible de contacter leurs proches durant leurs longues semaines d’attente.

    « Certains migrants ont passé deux ou trois mois sans nouvelles de leur famille, c’est une inquiétude permanente qui a un impact sur la santé mentale », explique Mahamadou Toidou, chargé des consultations psychologiques pour MSF à Assamaka. « Il y a des cas comme ce jeune Guinéen, qui a été arrêté dans la rue par les policiers algériens, alors que sa femme enceinte de deux mois et demi était à la maison. Depuis son expulsion il n’a pas pu la contacter, il s’isole dans son coin et pense tout le temps à ça... Il souffre énormément dès qu’il voit une femme avec son enfant », ajoute le psychologue.

    Opérations de « #ratissage » dans le désert

    Le fait que les autorités algériennes procèdent à ces #refoulements sans aucune coordination avec les autorités nigériennes a parfois des conséquences dramatiques. Une trentaine de corps sans vie ont été retrouvés au nord d’Assamaka depuis 2020. Pour éviter que des migrants se perdent et s’épuisent dans le désert, des équipes de l’OIM et de MSF lancent des opérations de ratissage lorsqu’un « #convoi_piéton » est signalé. Des 4x4 s’élancent alors vers le Point-Zéro à la recherche de personnes perdues ou trop fatiguées pour avancer.

    Ils sont rejoints depuis juillet dernier par une équipe d’Alarme Phone Sahara (APS), une organisation humanitaire nigérienne qui dispose d’un tricycle tout-terrain pour aller porter secours aux migrants égarés.

    « Je ne pouvais plus supporter de voir ces pauvres gens dans cette situation », confie Ibrahim François, un membre de l’équipe d’APS qui participe régulièrement aux opérations de ratissage. « Maintenant que les nuits sont froides, les Algériens refoulent toujours les migrants vers 2 ou 3h du matin. C’est fait exprès pour qu’ils se mettent en route pour chercher un abri, et qu’ils ne restent pas sur place », affirme t-il.

    L’éprouvante marche forcée dans le désert vécue par les deux jeunes Guinéens blessés reste marquée au fer rouge dans leur esprit. « On nous a traités comme des animaux en Algérie, on ne veut plus jamais y retourner », affirme Houssain Ba. « Maintenant on veut enfin pouvoir quitter Assamaka et rentrer chez nous. »

    L’expression « convois piétons » au Niger fait référence aux personnes refoulées d’Algérie qui sont non-nigériennes et que les autorités algériennes abandonnent au Point-Zero, à 15 km d’Assamaka. Les migrants nigériens sont refoulés lors de « convois officiels » qui ont fait l’objet d’un accord entre l’Algérie et le Niger en 2014. Les camions des convois officiels sont opérés par le Croissant Rouge algérien, qui transportent directement les expulsés jusqu’à la ville d’Agadez. Pour donner un ordre de grandeur, le « convoi piéton » du 1er novembre comptait 634 individus tandis que le « convoi officiel » du 3 novembre comptait 840 personnes (dont quelques non-Nigériens). Les 3 000 migrants actuellement à Assamaka sont les reliquats des vagues successives de « convois piétons ».

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Algérie #Niger #Sahara #désert_du_Sahara
    –---

    Ajouté à la métaliste des « #left-to-die in the Sahara desert »
    https://seenthis.net/messages/796051

    via @rhoumour

  • Des affiches contre la guerre et la vie chère, pour la révolution !- Camarade
    https://camaraderevolution.org/index.php/2022/11/14/des-affiches-contre-la-guerre-et-la-vie-chere-pour-la-revolution

    Les affiches ci-dessous sont disponibles en quantité au local Camarade pour qui en souhaite (format A1). Elles sont le fruit d’une participation de camarades de plusieurs villes : Alès (Exploités énervés), Montpellier (Autodéfense et révolution), Rennes (ASAP Révolution) et Toulouse (Camarade). (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

    • Pas de cadeaux pour les patrons !
      https://asaprevolution.net/index.php/2018/12/13/pas-de-cadeaux-pour-les-patrons

      Pendant la saison de #Noël 1974, le groupe radical de #théâtre danois Solvognen a organisé plusieurs jours d’événements habillés en #Père_Noël, aboutissant à une émeute dans un grand magasin de Copenhague. Dans un contexte de crise du chômage, des groupes de pères Noël se promenaient sur des patins à roulettes, d’autres attaquaient les bâtiments de l’État avec des fourches, d’autres rendaient visite aux personnes âgées dans les foyers de soins, et aux enfants dans les écoles. Les événements ont atteint leur apogée lorsque l’Armée du Père Noël est entrée dans un centre commercial et a commencé à distribuer gratuitement des cadeaux des étagères du magasin aux acheteurs, en disant “Joyeux Noël ! Aujourd’hui, personne n’a à payer. » Ils ont justifié leurs actions en disant qu’ils rendaient des cadeaux aux travailleurs qui les avaient faits.

      #affiches #Rennes

  • Italy’s government is targeting NGOs saving people at sea. It is nothing new.

    I was there the first time around – and so were many journalists. At @open_migration we told the story of the dirty war waged against NGOs saving lives.

    This story starts on Easter weekend, 2017.
    During that weekend, 8,300 people were rescued in the Mediterranean: 1,300 by Frontex and the others by several NGOs in coordination with the Italian Coast Guard.

    @Giu_Bertoluzzi was on board of one of the ships – this is her logbook:
    https://openmigration.org/en/analyses/the-eight-thousand-migrants-saved-at-easter-logbook-of-a-rescue-missi

    “Too smart for their own good” (Renzi, then Italy’s PM), “Taxi cabs for migrants” (Di Maio).

    That weekend marked the start of the smear campaign against NGOs: @Lorenzo_Bagnoli @FraFloris made sense of the mix of unfounded claims and accusations:
    https://openmigration.org/en/analyses/accusations-against-ngos-at-sea-what-is-false-or-misleading-in-that-s

    It was also the start of the infamous “pull factor” claim, coming – no surprise – from Fabrice Leggeri, then executive director of Frontex.

    He would become a central figure in this political game - this is the last we heard of him:
    https://www.spiegel.de/international/europe/fabrice-leggeri-s-resignation-the-final-days-of-the-frontex-chief-a-a238224a

    That summer the Mediterranean was the scene of a brutal political game, with the Italian government working to delegitimize NGOs.

    “They have been forced to back away from, sometimes even renounce, their role in rescuing migrants” explained @alaskaHQ.
    https://openmigration.org/en/analyses/eight-things-we-have-learnt-from-the-papers-on-the-iuventa

    A main feature was of course the Minniti-sponsored code of conduct for NGOs.

    This legitimized the idea that they were acting in anarchy before this measures, while all the while they had been working under the Rome command of the Italian Coast Guard.
    https://openmigration.org/en/analyses/what-is-changing-in-the-med-five-things-you-must-know

    The militarisation of the Mediterranean continued throughout 2018, with a critical point with the seizure of Open Arms and accusations of criminal conspiracy and aiding illegal immigration.

    @alaskaHQ @Lorenzo_Bagnoli and @clatorrisi reported:
    https://openmigration.org/en/analyses/the-prosecutors-case-against-the-rescue-ship-open-arms

    Accusations were dropped and one month later the Open Arms was free to sail again.

    (Meanwhile Frontex was relaunching fears of terrorist attacks while introducing its new programme to secure European borders)
    https://openmigration.org/en/analyses/the-open-arms-case-continued-new-documents-and-malta

    I’d like for this story to have an end but there isn’t one.

    In 2017, Easter weekend marked the start of a dirty, dirty war that has claimed thousand of lives. NGOs were witnesses that the EU and the Italian government did not want around.
    And that is still the case.

    #chronologie #criminalisation_du_sauvetage #sauvetage #migrations #asile #réfugiés #Méditerranée #mer_Méditerranée #taxi #taxi_del_mare #pull_factor #facteur_pull #rhétorique #solidarité #Di_Maio #Luigi_Di_Maio #Matteo_Renzi #Renzi #Italie #rhétorique #accusations #Leggeri #Fabrizio_Leggeri #Frontex #codice_di_condotta #Minniti

  • Hécatombe dans la Tech : plus de 130.000 licenciements en 2022 Sylvain Rolland - La Tribune
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/hecatombe-dans-la-tech-plus-de-130-000-licenciements-en-2022-940762.html

    Après des licenciements chez Meta (Facebook), Snap, Twitter, Stripe, Uber ou encore #Salesforce, Amazon pourrait lui aussi renvoyer plus de 10.000 salariés dans le monde, d’après la presse américaine. Si le plan social du géant du e-commerce était confirmé, plus de 130.000 emplois auront été supprimés dans le secteur de la tech en 2022.

    A eux seuls, les cinq Gafam - Google, Apple, Facebook devenu Meta, Amazon et Microsoft - ont perdu 1.500 milliards de dollars de valorisation cette année. (Crédits : DADO RUVIC)
    A chaque semaine son plan social massif dans la tech. Au début du mois, le nouveau Twitter dirigé par Elon Musk annonçait 3.700 licenciements dans le monde, soit plus de 50% des effectifs de l’entreprise. La semaine suivante, Meta ( #Facebook, #Instagram, #WhatsApp) lui a emboîté le pas avec 11.000 suppressions d’emplois (13% des effectifs). Cette semaine, c’est au tour d’Amazon de se joindre au cortège macabre : d’après le New York Times , le numéro un mondial du commerce et ligne et du cloud s’apprête à se séparer de 10.000 employés. A qui le tour la semaine prochaine ?

    Plus de 131.000 licenciements dans la tech en 2022
    Si les plans sociaux des géants de la tech font les gros titres, le phénomène touche tout le monde, jusqu’à la petite startup. Au 15 novembre, plus de 121.400 emplois ont été supprimés dans 789 entreprises tech, d’après le décompte du site Layoffs.fyi https://layoffs.fyi . Dès qu’Amazon confirmera son plan social, ce total dépassera les 131.400 suppressions d’emplois, pour 790 entreprises. Ce chiffre est même certainement sous-évalué, puisqu’il se base uniquement sur des chiffres annoncés par les entreprises, certaines n’ayant certainement pas communiqué sur leurs réductions d’effectifs.

    A titre de comparaison, le record de suppressions d’emplois lors de l’éclatement de la bulle internet de 2000-2001 est largement dépassé : cette première grosse crise du secteur technologique avait engendré le licenciement de 107.000 personnes. Toutefois, la taille du secteur en 2022 n’a rien de comparable. Comme les chiffres sur la situation de l’emploi mondial dans la tech en 2001 manquent, il faut prendre la comparaison avec des pincettes , et ne pas oublier que 131.400 emplois en 2022 représentent une part beaucoup plus faible du total des emplois tech que les 107.000 poste supprimés de 2001.

    Cette année, les entreprises qui ont le plus licencié sont Meta (11.000 emplois) puis Amazon (10.000), #Uber (7.300 en mai), #Gettir (4480 en mai), #Booking.com (3.775 en juillet) et Twitter (3.700 en novembre). D’après le décompte, 34 entreprises ont effectué des plans sociaux d’au moins 1.000 salariés, dont #Shopify (1.000), #Stripe (1.000), #Yelp (1.000), #Lyft (1.682), #Airbnb (1.900) ou encore #Salesforce (2.000). Près de 400 grosses startups ont supprimé entre 100 et 1.000 postes.

    Proportionnellement au nombre d’employés, plus de 300 entreprises ont perdu au moins 30% de leur force de travail cette année. Parmi les géants de la tech, #Twitter (50%), #Groupon (44%) ou encore #Magic_Leap (1.000 suppressions soit 50%) sont les plus touchés. Au niveau des secteurs, tous sont touchés mais ceux de la crypto et de la finance ont particulièrement dégusté : 30% des emplois supprimés pour #Crypto.com, 27% pour #Bitpanda, 25% pour #Blockchain.com et 20% pour #Coinbase, entre autres, du côté des crypto ; 90% pour #ScaleFactor, 50% pour #Renmoney, 42% pour #Fundbox, 27% pour #Bolt, 23% pour #Robinhood, 10% pour #Klarna, entre autres, du côté des #fintech. Les startups dans la #foodtech, l’éducation, la santé, les transports ou le marketing ont aussi été très impactées.

    La tech avait aussi du gras à couper *
    Cet hiver de la tech -cune référence à la série Game of thrones et son fameux "winter is coming"c-, est la preuve que le secteur n’est pas insensible à la conjoncture de l’économie mondiale. Si les startups ont été les grandes gagnantes de la crise du Covid-19, qui a accéléré la transformation numérique de tous les secteurs d’activité, comme le reste de l’économie, les voilà rattrapées par le retour de l’inflation, l’explosion des taux d’intérêts, la crise de l’énergie et de ravitaillement en matières premières, ou encore les conséquences de la guerre en Ukraine.

    Alors que les valorisations des entreprises tech avaient explosé depuis 2020, les géants du secteur subissent depuis quelques mois une forte correction en Bourse. A eux seuls, les cinq #Gafam - #Google, #Apple, #Facebook devenu #Meta, #Amazon et #Microsoft - ont perdu 1.500 milliards de dollars de valorisation cette année. Par effet ricochet, la valorisation des #startups, qui avait atteint des niveaux délirants, chute lors des levées de fonds, entraînant des difficultés nouvelles pour les entrepreneurs. De leur côté, les fonds d’investissement réalisent moins de deals, prennent davantage de temps pour clôturer ceux qu’ils mènent à bien, et se montrent plus frileux, d’autant plus que leurs propres investisseurs tendent à privilégier des investissements moins risqués que la tech avec le relèvement des taux d’intérêts.

    Pour certaines entreprises, notamment les très grosses startups et les géants comme Amazon, Meta ou Snap (1.200 employés licenciés soit 20%), la correction paraît particulièrement violente. Mais c’est aussi parce qu’il y avait du gras à couper. Chez #Snap comme chez #Meta, les dirigeants ont taillé dans les divisions annexes pour se concentrer sur le cœur du business.

    De son côté, Amazon, par exemple, avait embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l’explosion de la demande : son personnel mondial a doublé entre début 2020 et début 2022. D’après le New York Times, les postes visés par les réductions d’effectifs seront situés dans le département Amazon Devices (les appareils électroniques équipés de l’assistant vocal #Alexa ou encore les liseuses #Kindle ), dans la division de vente au détail, ainsi que dans les ressources humaines.

    • Amazon : 18 000 licenciements annoncés
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/11/amazon-18-000-licenciements-annonces_467573.html

      Après le milliardaire de Tesla, Elon Musk, #Jeff_Bezos a lui aussi subi une dégringolade du cours de ses actions et perd 100 milliards de dollars depuis le 1er janvier. Résultat : il vient lui aussi d’annoncer un plan de 18 000 #licenciements dans le monde.

      Il a suffi de l’annonce d’une légère baisse de ses activités, et donc ensuite d’une possible légère baisse des #dividendes, pour assister à cette dégringolade de plus de moitié du cours des actions d’Amazon en un an, soit 1000 milliards de dollars de capitalisation. Dans ces circonstances, Bezos recourt à l’annonce de licenciements massifs, qui devrait faire revenir vers lui l’argent des « investisseurs ».

      Les problèmes des salariés jetés à la rue ne sont pas un paramètre qui compte dans les calculs financiers des milliardaires. C’est le travail des centaines de milliers de salariés du groupe, mal payés, avec de conditions de travail exténuantes, qui fait monter jusqu’au ciel la fortune de Bezos, devenu l’homme le plus riche du monde. Aujourd’hui ceux qu’il menace de licenciement ont toutes les raisons de faire payer ce capitaliste qui possède encore en propre près de 100 milliards de dollars.