• Plutarque chez les modernes
    https://laviedesidees.fr/Guerrier-Visages-singuliers-Plutarque-humaniste

    En dehors des cercles très spécialisés, on ne s’intéresse plus beaucoup à Plutarque. Son œuvre, singulière et abondante, a pourtant joué un rôle majeur dans la constitution de l’humanisme à la #Renaissance. À propos de : Olivier Guerrier, Visages singuliers du Plutarque humaniste, Les Belles Lettres

    #Arts #Antiquité #humanisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240201_plutarque.pdf
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  • La #guerre et sa légende
    https://laviedesidees.fr/La-guerre-et-sa-legende

    Florence Alazard plonge dans le monde de la guerre au XVIe siècle à travers le portrait de Giovanni de’ Medici, devenu après sa mort un personnage de légende : « Jean des Bandes Noires ». Cette biographie tisse, avec précautions et clarté, le portrait d’une #Italie meurtrie par la guerre. À propos de : Florence Alazard, Jean des Bandes Noires. Un condottière dans les guerres d’Italie, Passés composés

    #Histoire #Renaissance
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  • Protégés par intérêt
    https://laviedesidees.fr/Proteges-par-interet

    Dans l’Italie de la #Renaissance, les princes toléraient les Juifs dans la mesure où ils se livraient à des activités bancaires. Cette bienveillance intéressée constitue une particularité dans une Europe marquée par les persécutions et les expulsions. À propos de : Pierre Savy, Les princes et les Juifs dans l’Italie de la Renaissance, Puf

    #Histoire #Italie #judaïsme #économie_politique
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  • Les caractères de Garamont
    https://laviedesidees.fr/Remi-Jimenes-Claude-Garamont

    L’histoire de Claude Garamont, s’il n’est pas l’auteur des caractères qui portent son nom, est aussi celle des typographes, tailleurs de caractères et imprimeurs du Paris humaniste du XVIe siècle. À propos de : Rémi Jimenes, Claude Garamont. Typographe de l’humanisme, Aux Éditions des Cendres

    #Histoire #édition #humanisme #Renaissance
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  • Berliner Trüffel, Folge 36: Enten und Jungschwäne in Charlottenburg
    https://www.tagesspiegel.de/kultur/berliner-truffel-folge-36-enten-und-jungschwane-in-charlottenburg-10368

    27.8.2023 - Michael Bienert - Die Enten fühlen sich auf dem Brunnenrand vor dem #Renaissance-Theater pudelwohl: Ein Exemplar döst vor sich hin, den Schnabel ins Gefieder gesteckt, eine andere putzt sich. Der laute Autoverkehr um den Ernst-Reuter-Platz stört die sechs Artgenossinnen nicht. Ihre glatt polierten, messingglänzenden Köpfchen beweisen, dass die Bronzevögel gerne gestreichelt werden. Große Kunst zum Anfassen von August Gaul, der um 1900 die Millionenstadt Berlin mit seinen Tierskulpturen bevölkerte, mit anmutigen Kreaturen, weitab von Bedeutungshuberei und wilhelminischem Bombast.

    Auf einem niedrigen Sockel ruht ein Brunnenbecken aus Muschelkalk, in der Mitte erhebt sich ein steinerner Pilz, über den Wasser in das Becken rinnt. Und an zwei Seiten des Beckenrands hocken je drei Entlein zusammen. Ein liebliches, ein märchenhaftes Arrangement.
    Geschenkt vom Stadtverordneten

    Es gibt Anwohner, die es verstimmt, dass der Brunnen derart harmlos plätschert, ohne Hinweis auf seinen Stifter. Der Straßenschmuck von 1908 war ein Geschenk des Industriellen, Berliner Stadtverordneten und ehrenamtlichen Stadtrates Max Cassirer an die Stadt Charlottenburg. Wie sein Neffe, der Kunsthändler Paul Cassirer, förderte er August Gaul. Max Cassirer besaß eine Villa an der #Kaiserallee, der heutigen #Bundesallee. In seinem Garten ließ er einen kleineren Brunnen errichten, ebenfalls mit sechs Vögeln von Gaul auf dem Rand. Damit die Proportionen passten, entschied man sich für Jungschwäne statt ausgewachsener Enten.

    Dieser zweite Brunnen steht seit 1962 am #Kurfürstendamm, Ecke #Leibnizstraße. Auch hier könnte an das Schicksal des jüdischen Stadtrates erinnert werden: Die Ehrenbürgerwürde von Charlottenburg wurde Cassirer 1933 aberkannt, seine Fabriken wurden arisiert. Die Villa an der Kaiserallee musste er verkaufen, um eine Zwangsabgabe an den NS-Staat aufzubringen. Ende 1938 rettete er sich der 82-jährige Mäzen ins Ausland, danach wurde er ausgebürgert, um sein Restvermögen und die Kunstsammlung zu beschlagnahmen.

    Im Foyer des Rathauses Charlottenburg erinnert ein etwas ramponierter Aufsteller an Max Cassirer und seine Ausplünderung. Der Weg zwischen dem Rathaus und den beiden Brunnen ist aber doch recht lang, und so bleibt es eine Herausforderung, das Schöne und Grausame zusammenzudenken.

    #Berlin #Charlottenburg #Wilmersdorf #Otto-Suhr-Allee #Hardenbegstraße #Knesebeckstraße #Geschichte #Nazis #Judenverfolgung #Kunst #Mäzenatentum

  • Topli Do: dalla resistenza la rinascita di un villaggio
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Serbia/Topli-Do-dalla-resistenza-la-rinascita-di-un-villaggio-224417

    L’unica ricchezza di Topli Do, villaggio in via di spopolamento tra i boschi della Stara Planina, in Serbia, sono i suoi torrenti impetuosi. Quando nel 2019 una centralina idroelettrica stava per portarglieli via, i pochi abitanti rimasti non hanno esitato a erigere delle barricate. Da allora il villaggio vive un’insperata rinascita

  • « Étienne Jodelle, Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde », par Tristan Hordé https://www.sitaudis.fr/Parutions/etienne-jodelle-comme-un-qui-s-est-perdu-dans-la-foret-profonde-1674367474.

    Quand on évoque les #poètes de la Pléiade, les noms de #Ronsard et de #du_Bellay surgissent immédiatement, leurs œuvres sont aisément accessibles et qui est allé un peu au lycée reconnaît quelques vers des Regrets et le prénom d’une muse des Amours. Les œuvres des autres membres de la Pléiade sont presque toutes oubliées, on a longtemps appris à réciter à l’école le poème de #Rémi_Belleau « Avril, l’honneur des bois / et des mois (…) », mais qui lit encore, parmi d’autres, #Pontus_de_Tyard, Jean-Antoine de Baïf ou Étienne Jodelle ? […]

    #littérature #poésie #renaissance #curious_about #Étienne_Jodelle #Florence_Delay

  • « C’est dur », « on rame » : 6 mois après les législatives, d’ex-députés macronistes toujours au chômage
    https://www.bfmtv.com/politique/parlement/c-est-dur-on-rame-6-mois-apres-les-legislatives-d-ex-deputes-macronistes-touj

    Depuis leur défaite aux législatives, plusieurs dizaines de députés Renaissance n’arrivent pas à retrouver un emploi. Entre difficultés à s’accommoder à nouveau d’une hiérarchie et compétences difficiles à valoriser, beaucoup ont le blues.

    « Six mois plus tard, toujours 60 députés sur le carreau. » C’est la conclusion sans appel d’une ancienne députée Renaissance qui n’en revient pas de ses difficultés professionnelles, après des semaines à chercher un travail. Après la défaite lors des élections législatives de juin, certains anciens de la majorité présidentielle pointent toujours au chômage.

    https://www.youtube.com/watch?v=FHMy6DhOXrI

  • Rêveuse #Renaissance
    https://laviedesidees.fr/Marina-Seretti-Endormis-sommeil-profond-metaphores.html

    À propos de : Marina Seretti, Endormis : le sommeil profond et ses métaphores dans l’art de la Renaissance, Presses du réel. Le sommeil profond est équivoque : on l’interprète soit comme une forme de méditation, soit comme une sorte d’abandon lascif. M. Seretti s’est penché sur ses représentations dans l’art de la Renaissance et ce qu’elles en disent.

    #Arts #peinture
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220919_seretti.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220919_seretti.docx

  • Castaner aux candidats #Renaissance : « N’essayez pas de ressembler à Emmanuel Macron, ça, ça touche au blasphème »

    https://video.twimg.com/amplify_video/1524094770859159553/vid/640x360/JNb_yFEyN6ewXdFn.mp4?tag=14


    Cours de communication de Castaner aux candidats macronistes.
    1er élément de langage : dire que les adversaires « veulent exister, empêcher, bloquer » en opposition à une « majorité d’action ». Cible numéro 1 : La France insoumise

    #LaFabriqueDePlaymobils

    https://www.franceinter.fr/politique/devant-ses-candidats-emmanuel-macron-denigre-l-union-a-gauche-qui-a-choi

    « Vous portez le seul projet véritablement écologique. À l’extrême gauche, vous avez un projet qui ne sait pas s’il est pour ou contre le nucléaire. Ils ne sont d’accord que sur la décroissance », a lancé le président. « Vous êtes le seul projet qui dit la vérité aux Français », « le seul projet crédible de justice sociale », « le seul projet crédible de concorde républicaine ». En s’adressant aux candidats, Emmanuel Macron déclare que « beaucoup à votre gauche comme à droite ont trahi leurs idéaux en acceptant des accords d’appareil ».

    « Vous devez vous battre ! Je compte sur vous ! » À un mois des élections législatives, ce grand raout doit permettre à Emmanuel Macron de mobiliser ses troupes. Au programme : team building, conseils pratiques et photo de famille.

    « Vous allez avoir à faire à un combat de conviction, mais c’est avant tout un combat de mobilisation ! » leur a lancé le chef de l’État. « Il vous reste 33 jours. Il n’y a plus une seconde à perdre. Jour et nuit, vous n’avez qu’un devoir et une responsabilité : aller partout et mobiliser ! Y aller matin, midi, soir et si besoin la nuit ! »

    Emmanuel Macron a appelé les candidats de la maison commune « Ensemble ! » - regroupant notamment LREM, le MoDem, Horizons et Territoires de progrès - a se mobiliser dans toutes les circonscriptions : « Il n’y a aucun territoire perdu, aucun gagné, rien n’est fait ! Durant les 33 jours, avec cette solidité, cette clarté, cette bienveillance, cette humilité, vous devez vous battre ! » Mais la tache ne sera pas facile, avertit le président : « Ce sera plus dur que ça ne l’a jamais été. »

    Macron, le triomphe de la politique de caniveau !

  • « Ça ressemble beaucoup plus à l’enterrement qui précède la renaissance qu’à la renaissance en elle-même, l’union des voleurs.
    Ça fait plaisir cette joie de vivre 😈 »

    🎥@caissesdegreve

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1522242985588580353/pu/vid/1280x720/sfa7-2BSjvRaBcdu.mp4?tag=12

    Sinistre réunion non-mixte en plein virilisme du regard. Et trop de parité et d’enthousiasme, ça pique les yeux !

    L’ivresse de l’enthousiasme, l’enthousiasme de l’ivresse... Une certaine idée de la #renaissance...
    #ensembleVironsLes !

  • Rural Italy Had a Pandemic Renaissance. Can It Last ?

    After thousands of young workers fled urban lockdowns to the countryside, village leaders are trying to make sure they stay. It’s easier said than done.

    A Medieval hamlet perched in the Madonie mountains of Sicily, Castelbuono looks straight out of a fairy tale, with narrow, winding streets and a stone-walled castle from the 14th century.

    Yet despite years of local efforts to turn it into a cultural hub through tourism and the establishment of an international music festival, Castelbuono has been shrinking for decades. Since the late 1960s, entire families across southern and central Italy have fled to the wealthier north in search of employment, as agriculture, textile mills and other industries declined. As a result, some 2,500 villages across the country are disappearing, with more than 2 million empty houses.

    But Covid-19 brought an unlikely reversal in that trend. Even as the virus tore through Italy’s rural interior and south, it also drew a wave of young adults and expatriates into its declining towns. Once relegated to weekend escapes from urban fatigue, centuries-old villages like Castelbuono — called “borghi” in Italian, or “borgo” in the singular — became more attractive refuges from the claustrophobia of pandemic lockdowns, promising more space to inhabit and improved quality of life at cheaper prices.

    Now, to translate this phenomenon into a lasting post-pandemic legacy, elected leaders and grassroots organizations are taking action to improve infrastructure, rebuild community ties and push these aging villages into the 21st century as remote work becomes the new normal.

    “The pandemic created one of the biggest opportunities ever for small towns in Italy,” said Carla Cucco, a 30-year old lawyer who grew up in Castelbuono and moved back from Palermo amid the first lockdown in spring 2020. She is now living with her parents.

    Exactly how many people returned to villages last year is hard to say, especially since many Italians who previously left never gave up nominal residency. But a report by SVIMEZ, an Italian think tank focused on the economic development in the south, estimates that between 80,000 to 100,000 people moved back to these long-fading regions since the start of Covid-19, based on employer surveys. Meanwhile, demand for properties in rural areas increased by 20% last spring, according to real estate agencies.

    Some new arrivals are remaking villages so that they are more viable places to live long-term. Cucco is part of South Working, a loose network of young Italian professionals that started during the pandemic to stay connected while in isolation. Over the past six months, in cooperation with the local officials in Castelbuono, Cucco and a group of fellow returnees turned parts of historical buildings into coworking spaces. Now, when Cucco has to speak with a client in the city, she steps into what was once the cloister of an 18th-century Catholic church, now converted into an open-air conference room.

    The baroque village of Palazzolo Acreide in southern Sicily, which has lost about 7% residents in the last decade, is similarly trying to capitalize on the pandemic’s positive population effect.

    “We are not yet to the point of extinction, because despite the inevitable decrease in population, Palazzolo is still lively and can offer a lot,” said Mayor Salvatore Gallo. He estimates that hundreds of newcomers have arrived since last year to the town of 8,000, a UNESCO world heritage site rated the second most beautiful borgo in Italy in 2019.

    Before Covid hit, Gallo looked into bringing in the popular 1-euro houses program — where owners sell uninhabited homes in need of renovation for a nominal fee — that has been tried in dozens of emptied villages. But when he found that such incentives mostly function as holiday house give-aways, he decided that a better strategy for Palazzolo would be supporting projects and businesses that newcomers initiated.

    The first of those will be a FabLab, a workshop equipped with tools such as 3-D printers as well as soldering irons and textile looms. Directed by Marie-Marthe Joly, a Swiss entrepreneur, it will open this summer inside an old monastery, which Gallo made available for free.

    Enticed by the slower pace of life, Joly decided to make her move permanent after getting stuck at her holiday home in Palazzolo during the first lockdown. Through academic partnerships with the University of Geneva and the University of Catania in Sicily, she plans to use the FabLab to bring in experts to teach business, crafts and digital skills to locals.

    “Moving to a borgo shouldn’t just be a selfish decision to enjoy better food and cheaper rent, but a chance to enrich and give back to the host community,” she said.

    Yet the ability to work remotely at her university is what made the move possible. And that’s what she and Gallo — who has signed a contract for high-speed internet coverage for the entire town — hope will enable more arrivals to stay.

    As part of South Working, Carmelo Ignaccolo, a PhD student in urban studies and planning at the Massachusetts Institute of Technology, has been tracking coworking hubs and places with access to high-speed internet that can cater to the needs of remote-working professionals across rural Italy; so far, the group has counted 192 locations. To better understand the level of repopulation that has taken place in some of these towns during the pandemic, he hopes to analyze mobile phone and internet use data. That could also help indicate where governments should aim for future investments, he said.

    In a kind of domino effect, several areas struggling with depopulation have already begun experimenting with ways to encourage newcomers to stay for the whole year rather than just during the holidays.

    Last July, Sicily’s regional government launched a program offering a grant of as much as 50,000 euros ($61,000) for people under the age of 30 to build social enterprises in culture and tourism in one of 23 designated villages, including Palazzolo Acreide. In September, the southern region of Molise announced it would offer 700 euros a month to those taking residency in a borgo with fewer than 2,000 residents. Another program launched in February in the mountainous northern region of Emilia-Romagna gives applicants up to 30,000 euros for the purchase or restoration of a house.

    “We are witnessing unparalleled times for the rebirth of these disappearing, yet invaluable, spaces of our national heritage. And that gives us hope for the future,” said Anna Laura Orrico, a member of Italy’s Parliament who has previously tried to make rural revitalization a national priority. For years, the government has tried to repopulate borghis through initiatives such as the 2014 “National Strategy for Inner Areas,” which aimed to develop rural areas through targeted investments in infrastructure and urban planning. But the plan’s impact has been difficult to assess, Orrico said, due to lack of monitoring.

    Now the topic has momentum. Last year, during her mandate as undersecretary of cultural affairs, Orrico’s office selected 12 villages across the country to become experimental hubs for innovative technology in the fields of environment, sustainable transportation and culture, funded through a project called “Smarter Italy.” Beginning in summer, 90 euros million will be allocated across these towns to fund diverse projects, including virtual museums and seismic monitoring.

    Some of the Recovery Plan funds that Italy is set to receive later this year from the European Union to counter the negative economic impact of coronavirus are also expected to be invested in borghi, although exact amounts are yet to be determined.

    Such investments are badly needed, as rural areas lack critical services such as secondary education, high-speed transportation, and health care. In ultra-remote parts of southern Italy, it takes an average of nearly 45 minutes to reach a hospital.

    Modernizing infrastructure and social services is key to keeping new residents for the long-term, said Fausto Carmelo Nigrelli, a professor of urban planning at the University of Catania, who has spent decades studying the economic challenges of Italy’s small villages. He believes that at least 1 billion euros is required to make rural areas more habitable. A historic lack of follow-through by the national government — as well as the pandemic’s devastating effect on the Italian economy — makes him skeptical that this time will be different.

    “This return is very encouraging,” Nigrelli said. “But if it’s not supported by concrete, effective policy planning that focuses on improving the welfare system, the risk is that, in a few years time, the emigration trend might retake its course.”

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-05-21/how-covid-repopulated-rural-italian-villages?cmpid=BBD052121_CITYLAB

    #renaissance #Italie #covid-19 #coronavirus #rural #campagnes #jeunes #jeunesse #travail_à_distance #Sicile #Madonie #Castelbuono #lockdown #confinement #post-pandémie #géographie #infrastructure #south_working #travail #Palazzolo #FabLab #co-working

    –—

    ajouté à la métaliste « #géographie (et notamment #géographie_politique) et #coronavirus » :
    https://seenthis.net/messages/852722

  • Vivre et en finir avec le mépris de la vie

    Raoul Vaneigem

    https://lavoiedujaguar.net/Vivre-et-en-finir-avec-le-mepris-de-la-vie

    Retour parodique au passé

    Le crime contre l’humanité est l’acte fondateur d’un système économique qui exploite l’homme et la nature. Le cours millénaire et sanglant de notre histoire le confirme. Après avoir atteint des sommets avec le nazisme et le stalinisme, la barbarie a recouvré ses falbalas démocratiques. De nos jours, elle stagne et, refluant comme un ressac dans une passe sans issue, elle se répète sous une forme parodique.

    C’est ce ressassement caricatural que les gestionnaires du présent s’emploient à mettre en scène. On les voit nous convier benoîtement au spectacle d’un délabrement universel où s’entremêlent goulag sanitaire, chasse à l’étranger, mise à mort des vieux et des inutiles, destruction des espèces, étouffement des consciences, temps militarisé du couvre-feu, fabrique de l’ignorance, exhortation au sacrifice, au puritanisme, à la délation, à la culpabilisation.

    L’incompétence des scénaristes attitrés ne diminue en rien l’attrait des foules pour la malédiction contemplative du désastre. Au contraire ! Des millions de créatures rentrent docilement à la niche où elles se recroquevillent jusqu’à devenir l’ombre d’elles-mêmes.

    Les gestionnaires du profit sont arrivés à ce résultat auquel seule une réification absolue aurait pu prétendre : ils ont fait de nous des êtres apeurés par la mort au point de renoncer à la vie. (...)

    #Raoul_Vaneigem #vivre #humanité #barbarie #goulag_sanitaire #sacrifice #profit #mentalité_carcérale #réclusion #renversement #envoûtement #autodéfense_sanitaire #autonomie #intelligence_sensible #conscience #renaissance #éveil #individu #danser

    • « L’imagination et l’exagération, qui n’est qu’une des ressources de l’imagination, cherchent à rattraper le décalage entre la mégamachine telle qu’elle est déjà là aujourd’hui et le “focus imaginarius” vers lequel elle tend, à savoir le remplacement de l’homme, un remplacement qui équivaudrait pour ce dernier à la “fin des temps” [Zeitende]. »

      « Sa méthode : l’exagération. À ses yeux, c’est une qualité. Cette exagération se révèle indispensable, selon lui, pour faire voir ce qui n’existe éventuellement qu’à l’état d’ébauche ou de trace, ou bien ce qui est dénié, négligé, voilé. Ou pour faire entendre ce qui semble d’abord inaudible. »

      Ces commentaires sur Günther Anders pourraient s’appliquer à Vaneigem.

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie

      [...]

      Discours de la servitude volontaire.

      Lorsqu’il écrit ce texte, vers 1548, Étienne de La Boétie est un étudiant en droit de 18 ans, à l’université d’Orléans, qui se prépare à une carrière dans la magistrature. Sans doute marqué par la brutalité de la répression d’une révolte antifiscale en Guyenne en 1548, il traduit le désarroi de l’élite cultivée devant la réalité de l’absolutisme.

      Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s’est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le tyran en domine cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au tyran. Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.

      Dans ce texte majeur de la philosophie politique, repris à travers les âges par des partis de colorations diverses, La Boétie oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance et qui se partagent à ce titre le butin des brigandages, à l’amitié qui seule permet de vivre libre. Le tyran, quant à lui, vit dans la crainte permanente : n’ayant pas d’égaux, tous le craignent, et par conséquent, il risque à chaque instant l’assassinat. Elias Canetti fera une peinture similaire du « despote paranoïaque » dans Masse et puissance.
      Graffiti à Genève, 2007.

      Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l’ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l’anarchisme13 et de la désobéissance civile. Également, et surtout, comme l’un des tout premiers théoriciens de l’aliénation.

      Pour comprendre les intentions qui conduisent Étienne de La Boétie à écrire le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un, il faut remonter au drame qui a lieu vers 1548. « En 1539, François Ier, roi de France, tente d’unifier la gabelle. Il impose des greniers à sel près de la frontière espagnole, dans les régions qui en sont dépourvues. En réaction de cette tentative des soulèvements ont lieu. Le premier en 1542, puis le plus grand en 1548 à Bordeaux ». Le connétable de Montmorency rétablit l’ordre de manière impitoyable. Si l’on s’en rapporte à l’écrivain Jacques-Auguste de Thou, ce serait sous l’impression de ces horreurs et cruautés commises à Bordeaux, que La Boétie compose le Discours de la servitude volontaire.

      La Boétie s’attache à démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ». Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.

      Bien que la violence soit son moyen spécifique, elle seule ne suffit pas à définir l’État. C’est à cause de la légitimité que la société lui accorde que les crimes sont commis. Il suffirait à l’homme de ne plus vouloir servir pour devenir libre ; « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». À cet égard, La Boétie tente de comprendre pour quelles raisons l’homme a perdu le désir de retrouver sa liberté. Le Discours a pour but d’expliquer cette soumission.

      Tout d’abord La Boétie distingue trois sortes de tyrans : « Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race ». Les deux premiers se comportent comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général ne sont guère meilleurs, puisqu’ils ont grandi au sein de la tyrannie. C’est ce dernier cas qui intéresse La Boétie. Comment se fait-il que le peuple continue à obéir aveuglément au tyran ? Il est possible que les hommes aient perdu leur liberté par contrainte, mais il est quand même étonnant qu’ils ne luttent pas pour regagner leur liberté.

      La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’il y a ceux qui n’ont jamais connu la liberté et qui sont « accoutumés à la sujétion ». La Boétie décrit dans son Discours : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ».

      La seconde raison, c’est que sous les tyrans les gens deviennent « lâches et efféminés ». Les gens soumis n’ont ni ardeur ni pugnacité au combat. Ils ne combattent plus pour une cause, mais par obligation. Cette envie de gagner leur est enlevée. Les tyrans essaient de stimuler cette pusillanimité et maintiennent les hommes stupides en leur donnant du « pain et des jeux ».

      La dernière raison est sans doute la plus importante, car elle nous dévoile le ressort et le secret de la domination, « le soutien et fondement de toute tyrannie ». Le tyran est soutenu par quelques hommes fidèles qui lui soumettent tout le pays. Ces hommes sont appelés par le tyran pour être « les complices de ses cruautés » ou se sont justement rapprochés du tyran afin de pouvoir le manipuler. Ces fidèles ont à leur tour des hommes qui leur sont obéissants. Ces derniers ont à leur dépendance d’autres hommes qu’ils élèvent en dignité. À ces derniers est donné le gouvernement des provinces ou « le maniement des deniers ». Ce maniement est attribué à ces hommes « afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection ».

      Tout le monde est considéré comme tyran. Ceux qui sont en bas de la pyramide, les fermiers et les ouvriers, sont dans un certain sens « libres » : ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et font du reste de leur temps libre ce qui leur plaît. Mais « s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude » ? En d’autres termes, ceux qui sont en bas de l’échelon sont bien plus heureux et en quelque sorte bien plus « libres » que ceux qui les traitent comme des « forçats ou des esclaves ». « Est-ce là vivre heureux ? Est-ce même vivre ? », se demande La Boétie. Ces favoris devraient moins se souvenir de ceux qui ont gagné beaucoup auprès des tyrans que de ceux qui, « s’étant gorgés quelque temps, y ont perdu peu après les biens et la vie ».

      Par ailleurs il est impossible de se lier d’amitié avec un tyran, parce qu’il est et sera toujours au-dessus. « Il ne faut pas attendre de l’amitié de celui qui a le cœur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir. Mais ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, mais bien ceux qui le gouvernent. » Pour achever son Discours, La Boétie a recours à la prière. Il prie un « Dieu bon et libéral pour qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière ».

      [...]

  • Dans le sillage de Magellan
    https://laviedesidees.fr/Dans-le-sillage-de-Magellan.html

    Le « tour du #monde » de Fernand de Magellan en 1519-1522 dissimule tout un univers passionnant et méconnu : des équipages, des rois, des peuples, des végétaux, des rencontres pacifiques ou sanglantes, des espoirs et des peurs. Mais, au fait, Magellan a-t-il vraiment fait le tour du monde ?

    #Histoire #Entretiens_vidéo #Renaissance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202011_romainbertrand.docx

    • #curious_about Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan, de Romain Bertrand (Verdier, 2020) #Magellan

      Magellan n’a pas à proprement parler fait le tour du monde, puisqu’il est mort aux deux tiers de son périple, sur un îlot des Philippines, en avril 1521. Il est vrai que le périple s’est poursuivi en son absence et qu’une poignée de survivants ont réussi, avec la dernière des cinq nefs de l’expédition, la Victoria, à regagner l’Espagne en 1522, suivis de quelques rescapés de la Trinidad un temps emprisonnés par les Portugais. Magellan peut donc tout de même être considéré, à bon droit, comme l’un des architectes de ce « tour du monde ».

  • Autorité politique, autorité morale
    https://laviedesidees.fr/James-Hankins-Virtue-Politics-Soulcraft-Statecraft.html

    À propos de : James Hankins, Virtue Politics. Soulcraft and Statecraft in #Renaissance Italy, Cambridge. Historien de la Renaissance, James Hankins livre une somme considérable et jette un éclairage nouveau sur le contenu politique de l’humanisme italien, de Boccace et Pétrarque jusqu’à #Machiavel. Une réflexion majeure sur le fondement moral de la légitimité gouvernementale.

    #Philosophie #Histoire #humanisme #vertu
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200928_lemauff.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200928_lemauff.docx

  • Autorité politique, autorité morale
    https://laviedesidees.fr/Autorite-politique-autorite-morale.html

    À propos de : James Hankins, Virtue Politics. Soulcraft and Statecraft in #Renaissance Italy, Cambridge. Historien de la Renaissance, James Hankins livre une somme considérable et jette un éclairage nouveau sur le contenu politique de l’humanisme italien, de Boccace et Pétrarque jusqu’à #Machiavel. Une réflexion majeure sur le fondement moral de la légitimité gouvernementale.

    #Philosophie #Histoire #humanisme #vertu
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200928_lemauff.pdf
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  • La Grande Transformation (IV)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/La-Grande-Transformation-IV

    Aperçus critiques sur le livre de Karl Polanyi
    La Grande Transformation
    (à suivre)

    Dans la représentation indo-européenne de la société, la troisième fonction ne comprend au tout début que les éleveurs et les agriculteurs, ce n’est qu’au cours du temps que les marchands vont s’infiltrer et s’immiscer dans cette dernière catégorie de la population, qui comprendra alors les marchands, les paysans et les artisans. L’importance des marchands est alors pleinement reconnue. Leur fonction sociale s’ajoute à celle des prêtres et à celle des guerriers. Les marchands forment désormais une classe sociale comme les brahmanes et comme les ksatriya (les guerriers et les princes). C’est intéressant car cette dernière fonction, productrice de richesses, comprend les marchands chargés de l’échange de biens et ceux qui produisent les biens à échanger. La production de biens (la richesse) par les paysans et les artisans passe chez les nobles par l’intermédiaire des marchands, et les nobles se chargent d’offrir ces biens à d’autres nobles de manière ostentatoire. Cette représentation de la réalité ne cherche pas à être une critique de la réalité, elle dit seulement ce qui est, elle est une représentation mentale qui se veut conforme à la réalité et qui donne la clé du réel ; c’est bien, ainsi que le signale Georges Dumézil : une idéologie offrant les cadres mentaux et catégoriels qui permettent de saisir et de comprendre la réalité, d’appréhender le monde tel qu’il s’est constitué suite à la domination indo-européenne et tel qu’il s’impose à la conscience des sages, qui sont les « intellectuels » de ces temps. (...)

    #Karl_Polanyi #Georges_Dumézil #échanges #cosmovision #domestication #Cangaceiros #aliénation #Mexique #exploitation #festins #ripaille #Grèce #Renaissance #Bruegel #ivresse #coronavirus

  • La carte de la #mémoire statuaire par Christian Grataloup - Sciences et Avenir

    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/la-carte-de-la-memoire-statuaire-par-christian-grataloup_145329

    Les pratiques mémorielles collectives les plus courantes ne coutent pas bien cher. Il suffit de nommer. Plutôt que de numéroter les rues ou les établissements (scolaires, hospitaliers, militaires, etc.), on leur donne un nom, le plus souvent celui d’une personne, décédée de préférence. La dépense se limite à quelques plaques. On retrouve aussi ces dénominations sur les papiers à en-tête ou les cartes de visites, dans la mesure où subsistent encore ces pratiques prénumériques. Quel effet cela a-t-il pour le souvenir du (rarement de la) disparu(e) ? Très certainement peu de choses. Beaucoup de résidents ignorent qui était l’illustre dont leur adresse porte le patronyme et avouent souvent ne pas même s’être posé la question. Habiter avenue des tilleuls ou rue Gambetta ne change rien à la vie quotidienne ou aux représentations qu’on se fait de sa propre géographie. Littéralement, le plan de la ville n’est pas une carte-mémoire.

    #traces #statues #déboulonage

    • Les #pratiques_mémorielles collectives les plus courantes ne coutent pas bien cher. Il suffit de nommer. Plutôt que de numéroter les rues ou les établissements (scolaires, hospitaliers, militaires, etc.), on leur donne un #nom, le plus souvent celui d’une personne, décédée de préférence. La dépense se limite à quelques #plaques. On retrouve aussi ces #dénominations sur les papiers à en-tête ou les cartes de visites, dans la mesure où subsistent encore ces pratiques prénumériques. Quel effet cela a-t-il pour le souvenir du (rarement de la) disparu(e) ? Très certainement peu de choses. Beaucoup de résidents ignorent qui était l’illustre dont leur adresse porte le #patronyme et avouent souvent ne pas même s’être posé la question. Habiter avenue des tilleuls ou rue Gambetta ne change rien à la vie quotidienne ou aux représentations qu’on se fait de sa propre #géographie. Littéralement, le plan de la ville n’est pas une carte-mémoire.

      "Ah, s’il avait pu ne pas exister, celui-là !"

      Je me souviens avoir, il y a plus de quarante ans, enseigné dans un collège (un CES alors) de ce qui était la banlieue rouge. La municipalité communiste lui avait donné le nom de #Marcel_Cachin. Lorsque la vie politique française du XXe siècle figurait dans les programmes, je me faisais un devoir de citer l’homme politique communiste, longtemps directeur de L’Humanité. Je n’ai jamais rencontré un élève qui en avait au préalable une vague connaissance. Pourtant, cela faisait moins de vingt ans qu’il était décédé et l’environnement politique local aurait pu favoriser ce culte du héros. L’ignorance était aussi profonde dans l’établissement voisin baptisé (si j’ose dire) Eugénie Cotton. Chose amusante, il est plusieurs fois arrivé que des élèves s’écrient : "ah, s’il avait pu ne pas exister, celui-là !". On pourrait imaginer une dystopie où il serait possible d’effacer le passé, ce qui ferait disparaître tous les lieux portant le nom évanoui. L’abolition historique générant l’abolition géographique. L’amnésie gommant la carte.

      En supprimant une statue, ne serait-on pas quelque peu dans un processus de même nature, mais inversé ? Effacer la #matérialisation d’une mémoire, ce n’est plus, bien sûr, la glorifier, mais ce n’est pas non plus montrer quelles nuisances, quelles souffrances elle avait occultées. Passé le bref moment de satisfaction qu’apporte le sentiment d’avoir infligé une juste punition, comment pourra-t-on rappeler au quotidien ces nuisances et ces souffrances ? En érigeant d’autres statues, jusqu’à ce que plus tard d’autres mécontentements finissent par les prendre pour cibles, soit par regret des #célébrations antérieures, soit, plus probablement, parce que les personnages ou les actes célébrés apparaissent trop tièdes, trop ambigus. Ce sont les actuelles mésaventures de #Victor_Schœlcher, dont les représentations n’ont d’autres buts que de rappeler l’abolition de l’#esclavage (sinon, qui se souviendrait de cet assez modeste personnage politique du XIXe siècle ?), raison qui lui a valu d’être, avec #Félix_Eboué, panthéonisé en 1949 (et sa tombe fleurie par Mitterrand en 1981).

      Contextualiser et non effacer

      La colère qui aboutit au renversement d’une statue est d’aujourd’hui. Ce ne sont pas les comptes du passé qui sont réglés, mais des souffrances bien contemporaines qui s’expriment. S’attaquer à la mémoire des traites négrières et de leurs acteurs hurle la blessure constamment rouverte du racisme subi au quotidien. Mais en tentant de changer la mise en scène du passé – qui ne passe pas, selon la formule consacrée -, c’est la mémoire qui risque de disparaître, pas le racisme présent qui n’a nul besoin de profondeur historique.

      De fait, tous les historiens et autres spécialistes de sciences sociales ne cessent de dire qu’il faut avant tout contextualiser et non effacer. Bien sûr, je ne peux y manquer. Mais je contenterai d’un seul critère de mise en situation : éviter de réduire une personne et sa statue à une symbolique marginale dans ce qu’elles peuvent représenter. En 2005, la célébration du bicentaire de la victoire d’Austerlitz a avorté. Cela pouvait se comprendre par refus d’une exaltation militariste et impérialiste. Mais le grand reproche fait alors à Napoléon a été d’avoir rétabli l’esclavage aux colonies trois ans avant la bataille. Ce retour en arrière sur un acquis majeur de la Révolution, même s’il n’avait guère eu d’effet concret, est évidemment un acte honteux. Mais ce n’est vraiment pas pour cela qu’on a érigé des statues de l’empereur. La situation est la même pour la figure du roman national la plus honnie aujourd’hui : Jean-Baptiste Colbert. On peut le détester pour les mêmes raisons qui ont fait réinventer son personnage par la 3ème République : le fait qu’il soit un maillon essentiel dans la chaîne des bâtisseurs de l’Etat central. Le roman national en faisait un modèle à suivre pour les petits écoliers, en vantant sa capacité de travail : l’imagerie le montrait entrant dans son bureau très tôt le matin et se frottant les mains pour exprimer son plaisir de voir d’énormes piles de dossiers à travailler. Le colbertisme n’a que marginalement à voir avec le Code noir dont la haine dont il est l’objet témoigne d’abord d’une totale décontextualisation. Certes, il vaut mieux prendre des symboles qui tiennent la route et Christiane Taubira a très justement tranché sur la mémoire de Colbert en insistant sur les raisons toutes autres de sa célébration. Sacrifier la statue qui trône devant l’Assemblée nationale (d’ailleurs une copie) n’aurait pas grand sens et n’aboutirait qu’à provoquer d’inutiles divisions.

      Les oubliées, les opprimées, les minoritaires

      L’ancien contrôleur général des finances de Louis XIV connaît ainsi un bref moment de « popularité » qui n’a pas grand rapport avec la patrimonialisation généralisée dans laquelle nous baignons depuis au moins trois décennies. Dans un monde où toute ancienne usine, toute petite zone humide, toute vieille ferme est célébrée comme un lieu de mémoire si sa destruction est envisageable, ne resterait-il que les statues qu’il faudrait effacer ? Alors que, dans l’ensemble, on ne leur prête généralement aucun intérêt et que même ceux qui passent régulièrement devant elles ne s’y intéressent pas le moins du monde. Une solution est aujourd’hui souvent prônée : ériger nouvelles statues célébrant les oubliées, les opprimées, les minoritaires. Vu que l’immense majorité de la statuaire publique (et encore, compte non tenu des monuments aux morts militaires) représente des hommes blancs, souvent vieux, la tâche est impressionnante, digne d’une relance économique hyper-keynésienne. Mais les sommes monumentales (désolé, le jeu de mot est tentant) nécessaires ne seraient-elles pas mieux employées à remettre à flots les hôpitaux publics ? Il est vrai que ce serait sans doute un facteur de réindustrialisation, les bronziers ayant largement disparu du territoire national.

      Lorsque le président sénégalais #Abdoulaye_Wade a voulu ériger sur les #collines_des_Mamelles, près de #Dakar et face à l’Atlantique, l’énorme groupe statuaire qu’est le monument de la #Renaissance_africaine (52 mètres de haut, en bronze et cuivre), un seul pays s’est montré capable de relever le défi technique : la Corée du Nord. Statufier les mémoires est chose difficile. Deux passés particulièrement douloureux, la Shoah et les traites négrières se livrent à ce qu’il est convenu d’appeler une concurrence mémorielle. Des lieux ont pu être ainsi fabriqués, ainsi la maison des esclaves de Gorée où sans doute peu d’esclaves sont passés, mais peu importe. D’autres subsistent, comme la cité de la Muette à Drancy qui fut l’antichambre d’Auschwitz. Neuf juifs sur dix déportés de France passèrent par le camp de Drancy. En 2006 une sorte de jumelage mémoriel fut mis en place entre les municipalités de Gorée et de Drancy avec l’érection de deux groupes statuaires, un dans chaque lieu, réalisés par deux artistes guadeloupéens, Jean et Christian Moisa. Mais les deux célèbrent la fin de l’esclavage, pas la libération des camps.

      Finalement, la statue la plus durable serait celle qui n’a pas de corps. Grace aux déboulonnages opérés durant l’occupation pour fournir des métaux rares aux Allemands, ont longtemps subsisté sur bien des places de France, des socles vides, pourvu néanmoins d’une plaque. La solution a été adoptée pour un des très récents ensembles de statues érigées à Paris : le monument aux 549 soldats français morts en #Opex inauguré le 11 novembre 2019 par le président Macron. Le cercueil porté par les 6 soldats de bronze est non seulement vide, mais il n’existe pas. La statue idéale.

      #statues #Christian_Grataloup #toponymie_politique #effacement #contextualisation

      ping @albertocampiphoto @isskein

  • Léonard de Vinci, superstar et figure gay méconnue | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/178893/leonard-de-vinci-florence-vie-intime-orientation-sexuelle-gay

    Le visage d’un vieillard grandiose, une longue chevelure se confondant avec son abondante barbe, le regard mélancolique. Sage antique ou prophète biblique, telle est la représentation que l’on se fait de Léonard de Vinci. Une image véhiculée par son autoportrait tracé à la sanguine au crépuscule de sa vie.

    Sous cette figure de sage patriarche, il a passé ses derniers jours dans la France angevine sur l’invitation du roi François Ier. Cette image d’Épinal qui s’est inscrite dans nos imaginaires masque la nature profonde de Léonard : celle d’un homme qui dévorait la vie avec avidité et d’un séducteur libre qui aimait les hommes.